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L'agrigation
L'agrigation
Durée : 3 heures
Problème 1.
2iπ
Soit n ∈ N∗ , on désigne par ωn le nombre complexe ωn = exp( ) et par Un le groupe des
n
racines n-ièmes de l’unité, c’est-à-dire :
On rappelle que l’ordre de z dans le groupe Un est le plus petit entier strictement positif m
vérifiant z m = 1.
Pour tous p et k ∈ N∗ , p ∧ k désigne le PGCD de p et k.
Partie A
Soit z ∈ Un .
* On dit que z est une racine n-ième primitive de l’unité si l’ordre de z dans Un est n.
*Pour tout entier m ≥ 1, on note Rm l’ensemble des racines m-ième primitives de l’unité et
ϕ(m) le cardinal de l’ensemble Rm .
5. Montrer que Un est la réunion disjointe des ensembles Rd quand d parcourt l’ensemble
des diviseurs positifs de n.
6. En déduire l’égalité : X
n= ϕ(d),
d/n
Partie B
Pour m ∈ N∗ , le polynôme Φm (X) =
Q
(X − z) est appelé le polynôme cyclotomique
z∈Rm
d’indice m.
p−1
X k.
P
7. Soit p un nombre premier. Montrer que Φp (X) =
k=0
8. Démontrer l’égalité Y
Xn − 1 = Φd (X)
d/n
2
Problème 2.
Soit n ∈ N∗ et r un entier tel que 0 ≤ r ≤ n.
On désigne par :
• Mn,p (R) l’espace vectoriel des matrices à n lignes et p colonnes à coefficients réels.
On rappelle que deux matrices A et B ∈ Mn,p (R) sont dites équivalentes s’il existe P ∈
GLn (R) et Q ∈ GLp (R) tels que A = P.B.Q.
On admet que deux matrices A et B ∈ Mn,p (R) sont équivalentes si, et seulement
si, rg (A) = rg (B).
L’objectif de ce problème est d’étudier la dimension maximale des sous espaces vectoriels de
Mn (R) formés par des matrices de rang inférieur où égal à r.
Les parties A et B sont indépendantes. La partie C utilise les résultats des parties A et B.
Partie A. Préliminaires
1. Soit X ∈ Mn,1 (R). On suppose que t X.X = 0. Montrer que X = 0.
3. Soit A ∈ GLr (R), B ∈ Mr,n−r (R), C ∈ Mn−r,r (R), D ∈ Mn−r (R) et M la matrice de
Mn (R) définie par :
A B
M= .
C D
Ir 0
(a) Soit K ∈ Mn−r,r (R). Calculer le produit : .M .
K In−r
A B
(b) Montrer que la matrice M est équivalente à la matrice .
0 D − CA−1 B
(c) En déduire que rg(M ) = r si et seulement si D − CA−1 B = 0.
3
Partie B
Soit V un sous espace vectoriel de Mn (R). On dit que V vérifie la propriété Pr si :
Exemples:
4. Soit V l’ensemble des matrices M dont les (n − r) premières colonnes sont nulles.
Montrer que V vérifie la propriété Pr . Déterminer la dimension de V .
5. Soit V = {M ∈ Mn (R): tr(M ) = 0}. Montrer que V vérifie la propriété Pn .
0 B
6. Soit Wr = t : A ∈ Mn−r (R), B ∈ Mr,n−r (R) . Justifier que Wr est un
B A
sous espace vectoriel de Mn (R) de dimension n(n − r).
Partie C
Dans cette partie, V est un sous espace vectoriel de Mn (R) qui vérifie la propriété Pr .
On se propose de montrer que dim V ≤ nr.
Ir 0
Soit Jr la matrice de Mn (R) définie par Jr = .
0 0
7. Cas particulier : On suppose dans cette question que la matrice Jr appartient à V .
0 B
(a) Soit M = t ∈ V ∩ Wr . Montrer que pour tout λ 6= 0, la matrice
B A
λIr B
t ∈V
B A
.
1
(b) Montrer que A = t B.B, pour tout λ ∈ R∗ . ( On pourra utiliser la partie A)
λ
(c) En déduire que A =t B.B = 0, puis que B = 0.
(d) En déduire que dim V + dim Wr ≤ n2 et conclure.
8. Cas général.
(a) Justifier l’existence de deux matrices inversibles P, Q ∈ GLn (R) telles que
Jr ∈ V 0 := P V Q = {P.A.Q: A ∈ V } .
9. Application : Montrer que tout hyperplan de Mn (R) contient au moins une matrice
inversible.
4
Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques de La Marsa
Durée : 4 heures
Problème 1.
Soit f une fonction continue par morceaux sur R+ . On notera
1. Vérifier que A (f ) est soit R, soit vide, soit une demi-droite de la forme [a, +∞[ ou
]a, +∞[ avec a ∈ R. On note alors
inf (A (f )) lorsque cette borne inférieure existe
σ (f ) = −∞ si A (f ) = R
+∞ si A (f ) = ∅
1
2. Exemples de calcul:
n!
(a) Soit f1 : t → tn , n ∈ N. Montrer que σ (f1 ) = 0 et L[f1 ] (p) = pn+1
.
1
(b) Soit f2 : t → eat , a ∈ C. Montrer que σ (f2 ) = <e (a) et L[f2 ] (p) = p−a
.
w
(c) Soit f3 : t → sin (wt) , w > 0. Montrer que σ (f3 ) = 0 et L[f3 ] (p) = p2 +w 2.
p
(d) Soit f4 : t → cos (wt) , w > 0. Montrer que σ (f4 ) = 0 et L[f4 ] (p) = p2 +w 2.
(b) Théorème de la valeur initiale: On suppose que σ (f ) < +∞. Montrer que:
(c) Théorème de la valeur finale: On suppose que f possède une limite finie en +∞.
Montrer que L[f ] est définie (au moins) sur R∗+ et que
2
(c) Montrer alors que si une fonction f, continue sur R+ et vérifiant σ (f ) < +∞, est
telle que
∀p ∈ A (f ) , L[f ] (p) = 0,
alors f est nulle sur R+ .
Problème 2.
Partie I :
f (x) ≥ f (x̄) , ∀x ∈ Ω.
Partie II :
2. Représentrer graphiquement θ.
3
3. Montrer que F r (θ) = θ̄\θ = {(x, y) ∈ R2 ; x > 0, y < 0 et xy = −1}.
On considère l’application
f : θ −→ R .
x−y
(x, y) 7−→ x − y + −1−xy
6. Déterminer les points critiques de f c’est-à-dire les points (x, y) ∈ θ tels que
∇f (x, y) = (0, 0) .
7. Conclure que:
(x − y) xy √
∀ (x, y) ∈ θ, ≥ 3 3,
1 + xy
et que l’inégalité est atteinte en un point que l’on déterminera.
4
Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques de La Marsa
Durée : 3 heures
Notations et Rappels
n
X
1. On muni Cn du produit scalaire hermitien h·, ·i défini par hx, yi = xk yk et de la norme
p k=1
associée kxk = hx, xi.
2. On note Mn,p = Mn,p (C) l’espace des matrices à n lignes, à p colonnes et à coefficients
complexes. On écrit Mn = Mn,n .
3. Si A = (aij ) ∈ Mn,p , on ∗
noteA = (bij ) avec bij = aji .
x1
x2
En particulier, si x = . ∈ Mn,1 = Cn , alors x∗ = (x1 , x2 , · · · , xn ).
.
.
xn
n o
4. On note Hn = A ∈ Mn ; A = A∗ l’espace des matrices hermitiennes de taille n.
7. On dit qu’une matrice A ∈ Mn est définie positive, et on écrit A > 0, si x∗ Ax > 0 pour
tout x ∈ Cn \{0}.
8. On note par M+
n l’ensemble des matrices positives.
1 / 4
9. Si A, B ∈ Mn , on écrit A ≥ B si A − B ≥ 0.
A = P ∗ DP.
Exercice
Dans tout l’exercice, la lettre p désigne un entier naturel vérifiant p ≥ 2. Pour A ∈ Mp (R), on
note
n o n o
Com(A) = M ∈ Mp (R); M A = AM et R[A] = P (A); P ∈ R[X] .
On note
0 1 0 ... 0
0
0 1 ··· 0
J = ... .. .. .. .. ∈ M (R)
. . . .
p
0 0 ··· 0 1
0 0 ... 0 0
Soit B = E1 , E2 , · · · , Ep la base canonique de Mp,1 (R).
4) Soit M ∈ Com(A).
2 / 4
Problème
I. Matrices positives
Dans cette partie on prouve quelques propriétés élémentaires et basiques des matrices positives.
a) Exprimer λ et µ en fonction de a, b et c.
b) Montrer que
2
µ−λ
ac ≤ |b|2 ,
µ+λ
avec égalité si et seulement si a = c ou A est non inversible.
∈ Cn et on note
2) On fixe x, y α et β les valeurs propres de la matrice
hx, xi hx, yi
Gr (x, y) := avec β ≤ α. Montrer que
hy, xi hy, yi
α−β
|hx, yi| ≤ K kxk kyk où K = .
α+β
3 / 4
3) Montrer que l’égalité n’a lieu que si kxk = kyk ou (x, y) est lié.
x 1 y1
.. .. ∈ M .
orthogonaux unitaires et Z = [x, y] = . . n,2
x n yn
a) Que vaut Z ∗ Z ?
b) Montrer que la matrice N = Z ∗ AZ est positive et vérifie λ1 In ≤ N ≤ λn In .
c) En déduire l’inégalité de Weilandt suivante
2
∗ 2 λn − λ1
|x Ay| ≤ (x∗ Ax) (y ∗ Ay) .
λ1 + λn
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Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques de La Marsa
Durée : 3 heures
Notations et Rappels
1 / 4
Exercice
On dit qu’un espace métrique X a la propriété des points fixes (PPF) si toute application continue
f : X −→ X admet un point fixe. On dit que les espaces X et Y sont homéomorphes s’il existe
une application f : X −→ Y bijective continue ainsi que sa réciproque (on dit que f est un
homéomorphisme).
2) Montrer qu’un segment [a, b] ⊆ R a la (PPF). Qu’en est-il pour ]0, 1[?
5) On suppose que X est union disjointe des deux ouverts non vides A et B et soit a ∈ A,
b ∈ B. On définit f : X −→ X par f (x) = b si x ∈ A et f (x) = a si x ∈ B. Montrer que
f est continue.
Problème
Soit q : I → C une application continue sur un intervalle I de R. On considère l’équation
différentielle
y 00 (t) + q (t) y (t) = 0 . (1)
I. Préliminaires
1) Résoudre l’équation (1) et déterminer la dimension de l’espace des solutions dans le cas
où I = R et l’application q est constante réelle i.e. q(t) = λ ∈ R, ∀ t ∈ R .
2) Démontrer que l’ensemble des solutions de l’équation (1) est un C−espace vectoriel de
dimension deux.
On suppose dans cette partie que q : [0, +∞[→ R est intégrable et on se propose de démontrer
que l’équation (1) possède au moins une solution non bornée.
2 / 4
b) Démontrer que ` = 0. (On pourra raisonner par l’absurde en supposant que ` 6= 0.)
2) On suppose que toute solution de (1) est bornée. Soit (y1 , y2 ) une base de solutions de
(1). On pose
y1 (t) y2 (t)
w (t) = det .
y10 (t) y20 (t)
a) Démontrer que w est une fonction constante non nulle.
b) Calculer la limite de w (t) quand t → +∞, et conclure.
f ) Démontrer par récurrence sur n que pour j ∈ {1, 2, ..., p − 1} et pour tout n ∈ N, on
a cj+np (y) = 0.
g) Déduire que y est 2π−périodique.
3) Démontrer que l’équation (1) possède au moins une solution non périodique.
3 / 4
1) On pose v (t) = u (−t) . Vérifier que v est une solution de (1).
5) Montrer que Z ∩ Z 0 = ∅.
6) Soit t ∈ Z. On suppose qu’il existe une suite (tn )n d’éléments de Z\{t} convergeant vers
t. Montrer que t ∈ Z 0 et en déduire qu’il existe r > 0 tel que ]t − r, t + r[∩Z = {t} .
On fixe un nombre réel α > 0, et on veut démontrer que u s’annule au moins une fois dans
l’intervalle ]α, α + απ [.
y 00 (t) + α2 y(t) =
(P) 0
y (α) = y α + απ = 0
Démontrer que π
w α+ + w (α) < 0.
α
9) En déduire que Z∩]α, α + απ [6= ∅.
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Institut préparatoire aux études scienti…ques et techniques de La Marsa
Problème 1
Partie I : Fonctions de Darboux
Soit I un intervalle de R: On dit qu’une fonction f : I ! R est de Darboux si elle
véri…e la propriété des valeurs intermédiaires (i.e., l’image par f de tout intervalle inclus
dans I est un intervalle de R). On admet le résultat suivant
Théorème 1 (Théorème de Darboux). Soit f : I ! R une fonction dérivable. Alors
f 0 véri…e la propriété des valeurs intermédiaires. Autrement dit, toute fonction dérivée
est de Darboux.
1. Soit g : R ! R la fonction dé…nie par :
( 1 1
2x sin cos ; si x 6= 0 ;
g (x) = x x
0; si x = 0.
Montrer que g est de Darboux. Est-elle continue ?
2. Pour a 2 R; on dé…nit la fonction ha sur [0; 1] par :
8
< 1
sin ; si x 2]0; 1] ;
ha (x) = x
:
a; x=0.
(a) Véri…er que ha n’est pas continue en 0:
(b) Montrer que si a 2 [ 1; 1] alors ha est de Darboux.
(c) Montrer, en utilisant le théorème de Darboux, que l’une des fonctions h1 ou
h0 n’est pas une fonction dérivée sur [0; 1].
(d) Commenter.
Tournez la page S.V.P.
1
Partie II : Compacité
On vient de voir que si f est continue alors elle véri…e chacune des propriétés
suivantes
2
8. Montrer que si f est continue alors elle est séparément continue.
9. Soit ' : R+ R+ ! R dé…nie par :
8
< 0 si xy = 0;
' (x; y) = y=x si y < x;
:
x=y si y x > 0:
Montrer que ' est séparément continue mais qu’elle n’est pas continue.
10. Soit f : R2 ! R une fonction séparément continue et qui conserve la compacité.
On suppose que f (0; 0) = 0 et qu’il existe > 0 et une suite ((an ; bn ))n 0 dans R2
tels que
f (an ; bn ) > 2 ; 8n 2 N:
1
(a) Montrer qu’il existe n0 2 N tel que < et pour tout n n0 ; f (an ; 0) < .
n0
1
(b) Montrer que pour tout n n0 ; il existe cn 2 [0; bn ] tel que f (an ; cn ) = + :
n
(c) Trouver une contradiction en considérant le compact
Deuxième Problème
Notations
3
Partie I : Préliminaires
Soit f : R ! C une fonction continue et intégrable sur R.
1. Montrer que F(f ) est dé…nie, continue et bornée sur R.
2. Soit f une fonction continue et intégrable sur R et ; ; des réels avec > 0:
On pose f (x) = f ( x) et f ; (x) = f (x + )e 2i x . Exprmier F(f ) et F(f ; ) en
fonction de F(f ):
3. On suppose que f est de classe C 1 sur R et que les fonctions f et f 0 sont intégrables
sur R.
(a) Montrer que
lim f (x) = lim f (x) = 0:
x! 1 x!+1
4. On suppose que f est continue et que les fonctions f et h : t 7! tf (t) sont intégrables
sur R. Montrer que F(f ) est de classe C 1 sur R et que
(F(f ))0 (x) = 2i F(h)(x):
1
5. On considère dans cette question la fonction g dé…nie sur R par : g(t) = 1+t2
.
(a) Calculer F(g)(0):
(e) Montrer que F(g) est de classe C 2 sur R et qu’elle véri…e une équation di¤é-
rentielle linéaire du second ordre que l’on précisera.
4
Partie II : Formule d’inversion
On désigne par S l’ensemble des fonctions f : R ! C de classe C 1 et telles que
pour tous n; m 2 N la fonction
x 7! xn f (m) (x)
7. (a) Montrer que pour tout k 2 N, la fonction hk : t ! tk f (t) est est intégrable
sur R.
11. Conclure.
Fin de l’épreuve.
5
Institut préparatoire aux études scienti…ques et techniques de La Marsa
1
Le but de ce problème est de montrer le théorème suivant :
Théorème 1 (Kronecker). Soit P un polynôme unitaire, de degré n à coe¢ cients dans
Z. On suppose que les racines de P dans C sont de module inférieur ou égal à 1; et que
0 n’est pas racine de P . Alors les racines de P sont des racines de l’unité.
Partie I : Préliminaires
2
Problème 2 : Théorème de Perron
Notations
kM N k kM kkN k:
Partie I : Préliminaires
alors il existe 2 R tel que zk = jzk jei pour tout k 2 f1; 2; :::; ng :
3. Soit A = (aij )1 i;j n 2 Mn (R) :
3
(a) Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes
(i) A 0.
(ii) pour tout x 2 Mn;1 (R), si x 0 alors Ax 0:
(b) Montrer que les assertions suivantes sont équivalentes
(i) A 0:
(ii) pour tout x 2 Mn;1 (R) n f0g, si x 0 alors Ax 0:
4. Soit u; v 2 Mn;1 (R). Montrer que si u 0, alors il existe " > 0 tel que u "v.
Soit A 2 Mn (R). On suppose dans cette partie que A 0: Soit 2 Sp(A) tel que
j j = (A) et soit u 2 Mn;1 (C) tel que kuk = 1 et Au = u:
8. Déduire en utilisant I-2, qu’il existe 2 R tel que u = ei juj; puis que = (A):
9. Soit w 2 Mn;1 (C) tel que Aw = (A) w: On suppose par l’absurde que la famille
(w; juj) est libre.
(a) Montrer qu’il existe 2 R tel que w = ei jwj:
(b) Montrer qu’il existe 2 R tel que le vecteur juj jwj possède une composante
nulle et juj jwj 0:
(c) Déduire une contradiction, (on pourra utiliser la question I-3-b) et conclure
que (A) est une valeur propre simple de A.
4
Partie III : Preuve du théorème de Perron
Fin de l’épreuve.