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BIBLE LE YEMEN ET TERRE SAINTE L’ARABII > HEUREUSI LA REINE Dt SABA Janvier 1976-6 F EDITORIAL AUTOUR DE SABA précioux temoignage de Strebon sur Le sud de FArabie vt (edrvons: 6: 108), Pierre BOCKEL A civilisation développé qui apparait en Arabie du Sud ne doit pas etre an- nietire an début da pre smier millénaire avant notre re. Mais il est difficile de se ononcer définitivement A ce wjet tant que quelques sites ont pas 6Ué fouillés soigneuse fs premibres données précises ar [histoire de ce pays nows ont fournies par les. inscrip fons rédigees sir des matriaus urables (sietout Ia pierre) que as sudarabiques prennent ha. tude de confectionner & partir mniliew du premier milénaire Yes inseriptions, au nombre de (0047 000, sont Ta source rincipale sur laquelle se fonde etre connaissance de TArabie is Sud. Il sy ajoute des ouvra es lttéraires grees et romains qui donnent plusieurs descrip- jons de TArabie, un guide du touge, un repertoire de noms de eux avec leurs coordonnées.., textes aseyriens qd! men: jonnent. trois fois Saba aus JIL et VIF sigcles avant notre Ia littérature hébraique an Henne, et enfin les sources hedtiennes byzantines et orien A la suite de guerres longues et ales confuses, Himyar, la plus met ddionale des grandes trbus, par LE DOMAINE T torité Fenemble de Arable DRA Sid Pou apres cet union cIvILIsation eee SUDARABIQUE tonsent te agansme pout a partie centrale du, Yémen datsant. L’adhésion officielle du dl Nord comme da Sud) est demier dentre eux au judaisme eupée par un croissant de trex wer BIB denote tye ot un peu mts plateaux étages entre avant, sert de prétexte a tne {0 mt 300m, ot Te cima lnvasion ‘Uhsoplenne,soutene st tempéré, avec des précipita par Byzance qu installe en Ara fons relativement-abundantes Iie dit Sud tin potvois vassal de ot plateaux sinctinent douce dipions eursllenaus oust fent vers Te. désertinérieur, rene, du 1 donne. ethio fate sablonneux au contra pienne “Abraha" (forme ethic eis sabansent.brutslement Pienne Abraham), 'Arabie du Be Ua tiniee cove (a Tike ad retrouve une independance torre ct semdésertigue relative. Mats ln conqute perse culte de la grande divinité ti inte’ Almagah ext pratigén fate de nature fedéraie 8 Ath tar Dts avant la fin de cette pron Geyune tendance au centralisme fthine & remplacer les moukar re paca ree Taw de cee Spoque xt, ns origmats wee il rebte dajh a certain’ nombre influences proche-orientaes @ 2, 3,4 @ La Période Intermédiaire (rTW" sidele de notre ere) Les Romains qui controlent tout le commerce maritime par Viennent A découvrirles eux de mn de Tencens et des Bromates et A sy approvision: dein piste de Ten ius (ox: satmect le conte Coup Tes Btate de la frange du ‘esere disparaissent, tandis Guinn certain nombre de tibus Mouvelen, toutes situées au Gert dec ents platen pr ent de. Tuaporance, parc Terement. Hamdan et Himyar O50 page. @ La Basse-Epoque (IV"-VIF Slecle de notre ere) années pour ia Basse Epoque, il s"enfoncent dans le dé ve. nest pas impossible’ qu'elle inténeur, ear dant cette région de notre tre) y met un sa civilisation sudarabique épasse ‘le sitele aux autres Je eliel wore aucun obstacle ferme defintif, tae es née wir is Baott Snodes, sgjoute dete dif es. ove qui dewendent den an ute Ia Haas Ror eee ares les tribus. culté que le morcellement poli- plateaux assurent d'importan- * lentairee gui en oecupaient —Tique est_un trait presque per- tes ressources en eau. tts fortes, en par Beeerreeis, Cortaines de manent de cette histoire et Le long de cette piste se consti- domalog delat @ 6 pegs d fe iribus (Saba, Qataban, {iron pasadde tree peu de tent abord plusieurs petits iin) ont ‘sparu, mais uri données permettane ftablir Etats de Ta tale dune tru, pyar, Hamdan, Hashid, Bak, Gutestyisroyaumen n" " Sahe'—Pie plug ancietnement = Khawlan, etc.), existent encore Gm peut néanmoins dégager __attesté —, MiPin, Qataban et Couverture. Be nos jours. avec une relative certitude trois Hadramawt. Puis ces Etats (a Ta‘laba Nast, frandes periods. exception ‘de Min) regrot pent autour deux dew federa LES GRANDES ETAPES g Bons plus-ou moins vastes de DEL'HISTOIRE @ La Haute Epoque — {rihas!A edté des rois tradition: SUDARABIQUE (Vr siecle avant notre tre- ele apparaisent alors dates I sigele de notre ere) souverains appelés moukarribs Um exposé sur histoire sudara- Durant cette période, les suda- qui sont charges des affaires de sigue présence un caractere tabiques ouistent dun mono: Iu federation, tl arrive aul que ficlque peu hypothétque, ear pole ela sur la production de ce soft Tancien roi qui devienne Erchrondlogie Nest pas encore encens-et des aromates, et sur mouiar7b,et que scion ss act léfintivement établie. Aucun leur transport. Ces produits vite if soit désigné. avec son fos crenements connus pat les sont récoltés, semble-til, aa litre de rol ou avec celui de Macriptions ‘vest daté. dune Hadrumawt et achemings parla mowkarréd, "La tédération ganire sire: si approxima: plate de'Tencens iste sabéenne est ld mieux conn, Hon est de Tordre de quelques passe la oa les hauts plateaux et-o y constate qi'a cote du Oududbut du Nsecle ay. ne « Rempli d’Arabes, armateurs et marins, [Mouza] est tout entier animé par les affaires commerciales. Cos gens partici pent en effet au trafte de la cote en face (W’Ajrique) et de Bary gaza fen Inde) au moyen de leurs propres embarcations. A Vintérteur, @ trois jours de 1a, se trouve ta ville de Save. Ble fait Partie du pays de Mapharis, qua sétend alentour. Cholaibos en est le seigneur et y réside. Et ‘aprés neuf jours, Saphar, une métropole. avee ‘Charibatl, roi légitime de deux tribus, les Homérites et leurs voisins, qui Stappellent ‘Sabeens; grace. a des ambassades et a des présents continuels, il est ami des empereurs Le marche de Mouza n'a pas de LE COMMERCE MARITIME DE L'ARABIE DU SUD ort, mais c'est un bon mouil- lage’ et une bonne rade grace faux ancrages sablonnen® qui Venvironnent. Les marchandi ses quion y apporte sont: du lassu. dle pourpre de premiore qualité e¢ ordinaire ; des vete ments arabes vee manches, fins, communs, decorés de bou cliers et brodés de file d'or du sajran, du eyperus, du tin, des los situées a! “Ams, ‘sud de Mar, Leur sommet decors de dentioule 4. Frize de bouquoting stylieés Qui suitdédioa + Almagan, Seigneur des bouquetina de Sirwah » 5. Cette ‘date de In Portode Intermed 6, Plaque sculptoe ceprésenta ‘doux signer du rodiogu i Scorpion ot le Sagitaie. fsccompegné du mot “xl qu iance Gos Hitches ror sveo habreu hos abollae (abayes), des couvertu res en petit nombre, fines et de fabrication indigene, des cetn tures bordées, de’ Vonguent modérément, de Vargent en suf fieance, pas beaucoup de in e le grain : car le pays produtt du bid: modérément et assez bien du vin, Au roi ef au seigneur on donne des chevaux et des mu lets de bat, des vases d'or, des farses d'argent repoussé, des he. bits lusueux et des objets de ‘euiure. On exporte de la: d'une Dart les produits du pays — ta myrrhe, prélevée et égouttée abiréenne et minéenne, dis Imarbre blane ;"et toutes tex ‘marchandises. que mous avons ites, provenant d'Adoulls sur Ta cite den face. Pour y aller, la bonne saison pour les bateaust se situe autour duu mois de sep: tembre, eest--ilire Thot ; mais rien -rempéche dy. aller ‘plus tot.» (La traduction de’ ces textes est empruntée 4 oJ Piren- ne: Le Royaume sud-arabe de ‘Qatabiin et s4 datation d'aprés Varchéologie et les sources clas- siques jusqu'au Périple de la mer Erythrée, Bibliotheque du ‘Muséon, vol. 8, Louvain) LES RELIGIONS SUDARABIQUES. Les religions sudarabiques don nent ait premier abord Limpres- Sion d'un foisonnement extraordinaire + chaque tab St propre divinivé eitélaiee et dans une certaine mesine son propre pantheon. Moatetoin, les. traits communs dominent sans doute? al ext vraisemblable que la plupart dies grandes divinités sont de nature astrale, et que Forgant ation du panthéon est assez Semblable dlune tribu A autre Tes aiviniés tutélaires des prin ciples trbus-Etats dArabie du Std-sont Almagah (Saba), BXmm (Qatahan), Wadd (Min), Sin Hadragnawt), ‘Twlab' (Hardin) et Athtar (Himyar). On considére souvent les quatre premieres comme des dieus-Lung, Ia aatugg de Talab nest pas connue, et “Athtar est Ie" dieu-Venus en Arabie a Sud, Venus est une’ divinte masculine. Son’ nom. rappelle celui des déessen Astacté et Ish tarde SyriesPatestine et de Ba bylonio, Dans chaque panthéon figurent 4a cote de ces grandes divinites de’ nombreux dieu et déesses, parm leaquels se dégagent. pl Fleurs déesses. vraisemblable iment de mgture solaite et le diet: Vénus *Athtar, qui a pris a" premiére place "a! Himyar. SAthtar est la seule grande div nit qu sot commune b tous lea panchiéons de Arabie du Sud et Yiporte le meme nom. Cest pelleetre pour cette raison fwelie patronne la fedération Sabéenne LES RELIGIONS MONOTHEISTE EN ARABIE DU SUD. Dans toute MArabie, et en pat cubier dans sa parte Ia" plus tméridionale, ler sitcles qui precedent. Vapparition de Ts Mim sont’ margués par une vive concurrence des deux grandes religions monothélstes Gu mo- ment, le judaisme et le christin hismé. La pauvrete de la doc mentation ne. permet pas de Sivre de_pres la marche, des Eénemente On peut cependant fequinser trols grande Capes tine. période monotheist, puis tin bret triomphe du judaisme, ft enfin Ia victoire éphemere du christianisme. i @ Les debuts du mono- theisme Les textes les plus récents du sanctuaire palen d’Almagab & Marb datent de Ia corégence des rois. himyarites “‘Thatran Yuparim et Malkikarib. Yu: hatin, son fils (milieu du IVesidele de notre ere). Le temple semble avoir été aban donné cette époque ou peu apres. Ce meme Malkikarib Yu- hhat min, en corégence avec ses fila "Abukarib A‘ ad et Dha ralfamar Ayman, est Tauteur des. premitres. inseriptions monothéistes @ 7 @. Crest alors la fin du paganisme off ciel. (On ne discerne pas bien la na: ture du monothéisme de ces souverains et de leurs succes: Seurs, car la maniére dont ile Aésignent le Diew unique n'est pas explicite: ils le nomment ‘lear Seigneur, le Seigneur du Ciel », puis « Seigneur du ciel et de la terre » avec diverses: va Flantes ‘Cependant, sous le rigne d’Abu- karib Asad, fils de Malkikarib, ‘apparait, pour désigmer Diet, le nom der Rahmanan 9. I semble que ce nom soit d'origine juve, mais en Arable du Sad i ‘et adopté A la fois par les jus ft les chrétiens et est commun ‘aux deux religions. Rafimanan Evoque bien str al-Rehman, Gpithite de Dieu dans le Coran, ‘Jusquau regne du roi juit Yusut ‘Astar Yaihlar (vers 318-525 de notre ere), les souverains femployé, sans doute volont ment, des formulations assez neutres, susceptibles. de Satie faire des sujets adeptes de reli: ions ou doctrines: différent Ce trait n'est pas sans rappeler les inscriptions d'Ezana,_ 1% Aksum en Ethiopie, of la ver- sion grecque, destinée aux Gtrangers — eh particulier by= vantins — de_ passage, alfirme lune foi ebrétienne résolument trinitaire, slore que la version en langue locale (le gueze) imoigne d'un monothéisme beaucoup plus neutre, sans doute par souet de paix int @ Le judaisme sudarabique En dehors de quelques textes, comme Te Histoire ‘ecelésiasti ‘que # de Philestorge, qui signa lent la’ présence de Juifs. au Yémen avant la seconde moitié du IV'siecle de notre ere, la premiére preuve.indubitable dun judatsme sudarabique est donnée par Vinseription dite « bilingue sabgo-hébraique 5 @. Un personnage important — si on en juge d'aprés la qua lite de Vingeription — nommé Yabiida'Yakut v rapporte qi'il a construit, fondé et couvert Se'maison Yaktub, de son f dement & son falte, avec aide ft la grace de son Seigneur, qui ‘a cr6é son Ame, le Seignen des Vivants et des morts, Seigneur ddu ciel et de la terre qui a tout fréé, el par la priere de son peuple Israel, et par le pouvoir Ge son selgneur Dhara"amar ‘Ayman, roi de Saba et de dia Raydan et de Hadramawt et de VYamanat,cte.». Yahida™ Yakut est juif, sans le moindre doute possible’ le prouvent son nom (transeription en sudarabi- que de Thébrew Yehudah, en francais Judas), Ia mention de 5 i aaa ose Ey ISS Saya ancien des Homérites » (trans- Une autre inseript ite Gription grecque de eHimya- rait dater de Fingue hébraiques dans le ster) dit: «que soit be champ du monogramme central apital pour Je ju- nom de Rahmanan, qui est aux eestlavenue au cleus, et Israel, et son Diet, Ie ide notre gre ou Seigneur des Juifs, qui west e: Hest peu probable que Yabda kul (soit un ‘sudarabique un, peu, avant, du roi Yusuf montré favorable 8 son sere Convert! au judueme cat tine Ava" Yath'ar” le" dhd-Nuwds Imentionne si son pere ni son des traditions arabes), qui at fe de Ia monar ‘ontrairement h Thabitude firme dans ses actes officiel son suf, une petite com adhésion au judaisme. L’événe- auté juive sest' mainienue ment montre que cette religion squad nos jours Set diffuaée largement, taut att TE moins dans Vuristocratic ‘50060 personnes I est difficile de dire si elle dépasse aus jourd hut le milier Zalar, la capitale du royaume permet desupposer que cest un tion militaire éthiopienne ac. @ Le christianisme en Ara Personnage important: le ju- cule le rot au suicide et installe e ‘aucun document fe Ia présence de en Arabie du Sud Swe commence done 3 gu fave dirigeante {in document plus anci in dans le sud du pays, a déuruit les églises (galis) de Zafar et dal-Mukha (Moka). — 66 (elon I's Histoire ecclésis tique se Philostorge), ou Han nam, commercant de Najein, fnris le débutda Veaidele we iia chtoniquede Seer. Quot quil en soit, il est assure ivan moment dye de Yu {hile christianssme n'état bien Feprésente qua Najran et Semblecti dans ta région al Mukha, en rapport étrit avec TExhiopie et pet-étre dominee par elle. Sans doute avait tine egise a Zafar, laeapitale du rayaume himyarite mais, i ‘at pas imposuble qu'elle malt je que par les cm de passage, all que Te suggérent Certaines. sources Densermble ds: pays ett pli Partngé entre le judanme « paganisme Apres Tintervention éthiopien be ln situation change radical Tue judavsne ofiiel. dis Paral, et tous Tee acten publica portent désormais Ia marque da Thristianisme. Matheureuse ment, on ne compat qu'un tout Pett "nombre inscriptions de fette époaue 4 ; a rk Hem o + & Hoo ston Cergaines d'entre elles demeu Fen dun. monothéisme aussi prudent qua l'époque Antérieure au régne de’ Yusuf, fins! celle qui commence par Sau nom de Rahmanan, Sei gmeur du ciel et de la terre » (Ja 546). Mais d'autres salfirment résolument trinitaires, comme celle-ci, du régne de Sumyafa roi vassal des Ethopiens, qui se termine par «au nom de Rab- mann, et de son fils le Christ Vainqueur [et du Saint-Rsprit] » (ist, 7608 bis) Hen est de meme de cette inscription du roi thio pen Abraha, of on it "+ pa la Dulissance et le secours et la grice de Rahmanan, de son Messie, et du. Saint-Bspat » (CIH 541) @ 10 sutre, Ry 506, di qui présente une formule brégee: «aul nom de Rahma nan et de son Messe ‘On ne sait rien de bien précis sur organisation de vette chrétiente yéménite. Le seul fait relativement. précis qui nous soit parvenu est Ta consécration d'une église & Ma 10 eo aD Seay eee sv t sudarabique est te tipendre pl our rte ou moins ‘ment de Valphabet pheni rib, au service de laquelle on affecte un pretre, sous le rogne ddu roi éthiopien Abraha en 637 himyarite (= 542 de notre I est intéressant de noter que les termes uulisés par ce texte our «flint pout gree. que (Cest la. transcription du grec ecclesta) pour désigner Feglise. Un quartier de Sanaa Slappelle encore de nos. jours Ghurgat al-Qails si c'est bien Ta qu'Abraha avart fait construire une église, ils agit du dernier vestige ‘du. views mot Sudarabique gls, autrement dis- para depuis longtemps. Le ehristianisme recoit un coup sans doute fatal aumoment of erent TArabie fers 515 de notre ere). ine sera plus question que de ordination par le pa tnarche nestorien "Timothee dup évéque destine & Najran et 4 Sanaa aux environs de 800 ; et vers 900, des vingt questions du. prétre sfoseph «des. gens da Yémen », auxquelles répond le patriarche nestorien Jean LV. Christian ROBIN ma pte yoo mt m vot Ch. ROBIN ‘en coregance ‘Abukarib Asad ot Dhara'omor Ay aig. 8 Onyliten hebrew fouv Vehoash {tn petits fragamants par vandalism L’épisode pittoresque d’une reine fastu- euse venant rendre hommage a la sagesse a popularisé parmi les fidéles des trois grandes religions monothéistes le nom de Saba. Mais peu de personnes savent qu’un royaume de ce nom a eu une existence historique longue et riche, dont les secrets sont peu a peu percés grace aux progrés de l'inventaire archéologique du Yémen. LA REDECOUVERTE DU ROYAUME DE SABA a retribution ‘de Saba, et il eapporte 56 inscriptions, ‘Joseph Halévy.” Son voyage. sifille tut oe En venant de Sanaa, itinéraire quant suivi la plupart des voyageurs, le pre- ier site rencontré est celui de Sirwah, deuxiéme ville du royaume sabéen. Le tell qui se trouve au milieu d'une vaste plaine entourée de montagnes élevées présente encore des vestiges impression- nants, Par malheur, ceux-ci sont en cours de destruction du fait des facilités quiofirent les véhicules & moteur pour Te transport des pierres: au cours des dix dernigres années, des pilleurs ont détrnt plus ou moins complétement sept des neuf gros socles antiques que Jai inventoriés sur le site ou Asa proximité immédiate. ‘Le monument le plus intéressant de ce tell est le grand temple en demi-ovale dédié & « Almagah, seigneur des bou- quetins de Sirwah »@ 11 a 14 @ Le fait que Fovale ne soit pas complet, contrai- rement a celui du temple de Mari, démontre que cette forme de mur n’était pas lige & un rite de circumam- bulations comparables a celles qui sont encore pratiquées & la Kiba de la feeque, Ce mur du temple est remarquablement conservé, par endroits jusqu’’ la frise de denticules qui le courdnnait @ 11.@, car il a 6té transformé en forteresse et utilisé comme tel jusqu'a ces derniéres ainsi durant la guerre civile (1962-1068), les Egyptiens y installorent lune garnise Du mur d'enceinte de la ville, il reste aussi des vestiges importants : deux tours dangle @ 15 @ 16 @ ct divers Guand A. Fakh \ 947 and A. Fakhry visita le site en 1947, HPeabeltat dation runes Sent fables comme. temples, en particulier, un troupe. de-colonnes formant une sorte Se punstyle. A'Texception dun gros Socle le Dar Bilge) inven vente pros Qi pls en, Avedant pas archtologue, je ne visquera pas ‘tne’ chronologie de es’ construc fiona Je signalere seulement que Tap- parell de Ie tour dangle de Tencainte Stcce su ude 25 e ext somblable & celui du temple, mais trés différent de celui dela tour cues {le mur du temple ext un bon exemple den procédés de constriction pratauce ene ales haus plateaux Les asso, de hauteur equlere sont faites do gros blocs parfatement appareils et dont Tn ewce ext tite souvent pete suf surune marge etvlte i fait Ie tour de la pierre @ 18 @ En outre, chacune des assises basses est légere- ment en retrait par rapport A T'assise inférieure @ 12 @- cette technique a encore été utilisée au Moyen. Age ‘comme on peut le constater entre au- ‘tres sur les murs dienceinte des mos- uées de Sanaa et de Shibam- awkaban. I faut signaler encore que ce mur du temple est composé en fait d'un mur intérieur et d’un mur extérieur concen: trique en bel appareil, avee de place en place deux murs de refend destings a assurer la solidité de rensemble ; Vinter- valle entre les deux murs concentriques était rempli d'un blocage de terre et de pierres. Une partie de ce blocage a été retinée par les occupants ultériettrs pour aménager de petites pieces. On peut dater approximativement le mur du temple de Sirwah de la fin du V' ou du début du V*sigele avant notre bre, grdice aux inscriptions qui se trou- venta mi-hauteure 18 @ 1 22 Mole sud de la sigue, 25 Arrive dea la digue de Marib En poursuivant vers lest, on rencontre une heure de voiture, le Wadi Dana. Celui-ci serpente dans une vallée assez encaissée qui souvre brusquement sur lune immense plaine semi-désertique, La digue de Marib est située juste & la sortie du défilé, Bien que seuls subsistent ses deux moles — un a chaque extrémité — et la partie nord du mur de retenue, une visite sur les lieux laisse une impression durable. Cela est dia la beauté du site ‘mais aussi a la perfection technique de ¢et énorme ouvrage quia peu d’équiva- ent dans le monde antique. Dans son dernier état, sans doute aprés son ultime réparation par le roi éthio- pien Abraha, la digue se présentait comme un long mur de retenue de section triangulaire, d’environ 600 m de longueur et 14 de hauteur; il était construit en terre mais avait’ un pare- ment de petites pierres plates disposées en hérisson @ 21 @. Ce chacune de ses extrémi en magonnerie. Dans le mole sud @ 22.@ 19 @, solidement construit car il est situé dans le lit du wadi Dana, était aménagé le déversoir prolongé par un canal de trop-plein taillé dans le roc @ ie. jour réduire au maximum le e éeluse mene A un canal environ 1 000 m @ 23-@ qui parvient & lune construction complexe Gest distribuer Tea dans toutes les dine tions @ 24 @. Il subsiste des vestiges tre Yisibles de ees installations. sur ce distributeur de eau du Sarage ulon voi le met la trace des remaniements, car Touvrage 616 surdlevé.plusicurs fois, ce. qui corres: pond sans doute & des exhaussements Gu barrage lui méme West difficile de dire de quand date le plus ancien barrage avant quiune étude Ustaillée de ses vestiges tValt été entre prise. Test cependant assure quill est Antérieur au debut du IV" sitele avant notte ére car on trouve dans le canal de trop-plein. des. inscriptions -rupestres dues au moukarrib Sumhu Salay” Ya: nuf, fils de Dhamar ealay. qu'on’ date ‘environ de cette époque @ 27 6. On ignore quel a été fe nombre des ruptures du barrage et de ses rejections, mais par chance lé compte rendu détaillé des répara tions accomplies en 984-565 de Lére humya ite (= 459-460, de notre ere’) par le roi Sharahbiil Ya"fur, et un autre réeit de elles qui sont dues au roi éthiopien ‘Abbraha en 657-659 him. (= 542-544 de notre ‘re sont parvenus jusqu’a nous On a peine & imaginer Vampleur des tra: tau que ces souverains ont effectués. Ains, Sharahbi'l Yar fur y ajfecte 20 000 hommes, 14.600 chameaux i 12,000 paires d'anes. It lui en ‘codte 295340 mesures de diverves céréales et de dattes ; 1.363 brebis, chevres 26 27 fi LES REPARATIONS DE LA DIGUE et bovine; et 42 « talents » de rob de raisin ft de beurre, En outre, 2670 (9) chameaux Sont utilises pour le transport d'une botsson faite de raisin (un autre passage du texte parle de 200000 chamenux charges. de transporter du vin de date) Dans ce texte, le sens de plusieurs des mots désignant des produits alimentaires. nes as établi avee certitude, Le second récit de. remis ddigue est daa Abraha @ 6 @ en juillet de Van 657 him. (= 5429, alors que le rot guerroyait, lui « parvint tne elameur de Saba comme quot la digue, le cercle, Khabsh et la sortie de Vextrémité avaient ‘en état de la 616 rompus » (les mots qui suivent « digue sont la traduction de termes techniques mal compris), En octobre de fa méme année, les ‘uvriers sont russemblés pour les travant, ‘mats une épiclémte tes contraint a se disper ser pour onze mois. Quand [es travaux seront achevés, en mars 658 him. — soit dix-sept mois apres avoir commencé, puts ‘que te debut de Panne himyarite est en mat Fi aura fallu 58 journées de travail, et la nourriture des travailleurs aura nécessité 0 806 mesures de farine, 26 000 mesures de attes, 3000 bovins et 7200 brebis ; enfin, 500 chameaux auront 646 utilisés au trans ort dune boisson de raisin et 11 000 ¢ celui ‘une borsson de dates, 4 29 Le village de Marib Marib, dont le nom évoquait tant pour Malraux, n'est plus qu'un village demi-détruit par la guerre civile, qui se dresse sur un monticule & T'intérieur de Venceinte antique @ 28 @. La capitale sal Gtait construite & sept kilometres en aval de la digue, au milieu dune vaste plaine irrig Jourd’hui presque déserte, Des ouvrages irrigation dalons, il ne reste que des Shoulis informes dispersés un peu par- tout ; ceux-ci sont maintenant perchés ot de petites buttes A cause de a vile antique a presque entidrement disparu, Tl se peut que ses pierres aient déja été pillées lors des derniéres réfec- tions de la digue, car on trouve dans moles de nombreuses pierres de nploi, parfois inscrites. Il ne subsiste lambeaux denceinte qui aginer que celle-ci di sement de gros surmonté d'un mur de pierres cali dorées@ 29 @ 30¢. Le grand temple ovale, situé a quelques Kilométres au sud-est de Man, & la limite entre Vancienne zone cultivée et le désert, fut le principal centre du Paganisme sabéen puis sudarabique. Liadhésion des souverains himyarites & lune religion monothéiste provoqua son abandon dans la deuxiéme moitié du TV*sidele de notre ere. Les inscriptions nomment ce temple « Awwam +, mais d'aprés une appella tion populdire on le désigne souvent sous le nom de Mahram. Bilgis (ou Haram Bil Le temple, dédié A « Almagah Thab- wan, seigneur de Awwam », principale appellation du grand dieu de Saba, est composé d'une vaste enceinte ovale, interrompue au milieu d'une des deux grandes courbes par une entrée précédée d'un péristyle@ 31@ 336. Le mur d'enceinte présente les mémes caraetres ie celui de Shrvah : double mur de pierres de bel appareil. avec entre les deux un bourrage de terre et de pierres et de place en plave des murs de reiend @ $40, si ce nest quil a ce surélevé plusieurs fois. On n'a qu'une ‘idée imprécise de la date de sa partie la plus aneienne, car Tinseription qui commémore sa construction n'est connie que par une copie (ce qui ne permet pas de juger de In. graphic). Cependant, si on se fonde sur le nom di souverain mentionné dans ce texte, le moukarrib Yedasil Dharih, fils de Sumhu alay, on pourrait suggérer le Vrsigele vers st fin ou le debut du IV'siele avant notre ére (il est vrai- semblable que ce Yada-sil Dharih est & identifier avec le constructeur de l'en- ceinte du temple de Sirwah). On ignore encore ce quil y avait a Fintérieur de Tenceinte, ¢ar aucune fouille n'y a été faite Liexpédition archéologique américaine Gui a s6journé a Marib entre septembre 1951 et lovrier 1952 a dégage le péristyle oli se trouvaient entassées pres de 800 inseriptions commémorant les offrandes de statues faites au dieu Almagah par les souverains suceessifs et les grands du royaume. Malheureusement, les rela: tions entre les autorités locales. et Texpédition se sont’ vite dégradées cette demigre, craignant pour sa sécu: FUG, a cru devoir prendre la fuite en direetion du Sud-Yémen (a Vépoque protectorat britannique), en abandon: nant le gros matériel. A cause de cette perte et de défauts de méthode dans la fenue du cahier de fouls, seule une Telation trésfragmentaite de cette cam- pane pu étze publige ainsi Pépigea- Dhiste de la mission n'a pris note que de BOs des quelque 800. inscriptions Agagées; Ios autres sont encore pour la plupartinconnues, Ev parm ces 04 textes, setts 191 ont été photographiés. Cet échee est désolant car depuis le omen oi ex American nfl cee érables. Une grande partie. des pierres du mur ovale a été arrachée potr fervir de "matériaux de construction dans le. village @ 34. lle prélet Teprésentant le gouvernement a dail- Tours la principale responsabilité dans ce pillage). Beaucoup. de- documents fesentiels pour Thistoire da Yemen antique ont ainsi dispar le rocher aux inscriptions dtes “ lists Céponymes” ‘Liauteur de Varticle voudrait temoigner de Tai eu Vhoureuse fortune, lors de ma visite a Marib, d'etre guidé par M. Mu- hammad Shaqmin jusquia un groupe de trois rochers couverts d'inscriptions, Stués A une dizaine de kilometres au sud de Marib, au bord d'une ravine, & mi-pente du Jabal Balag ash-Sharai @ 30366. Limmportance historique de ces inserip- tions est considérable, car elles remon- de'TEtat sabéen et ravées par de hauls ue change pelde rashwat. Cette charge était-lle tine prétrise ainsi qu'on le dit souvent, tt la fonction «réponyme lui était-elle Tige (d'ot Tappellation «listes c'epony- mes» donnée conventionnellement -& tes textes)? Rien ne permet d'y appor ter Une réponse definitive Ces inscriptions, connues depuis la fin du XIX" stele, price A des estampages pris par un “Yemenite, posaient un probleme délicat : on ignorait od elles se frouvaient. Divereas indications don- fiaient a penser quelles étaient & re Chercher A'Siruah en Ashab, et deux expeditions s'y Siaient rendues dans ce but. La redécouverte de leur localise tion va permettre de mieux comprendre ce qu’elles représentent tout en amélio fant la lecture sur de nombreux points. Voici a titre detemple la. traduction d'un de ces textes: «Hamar, fils de Yuhanim, fils de Wadad'il, du’clan de Khali, le jour of ©Athtar a arrosé Saba de pluies dautomne et de printemps, Tors de sa prétrise 2) (rashwat), sous le tienedde Yatha® “amar a convient de remarquer que Ia divinité mentionnée niest pas Almaqah, diew tutélaire de ‘la tribur de Saba,” mais SAthtar, le dien de la fédération sa- beenne Christian ROBIN a ‘wi deFinterieur du 32 Plan du temple (apres, 3, Décalage aeser curio ontro sa gratitude envers Michel Turbio qui, as sist de Marie-France des conditions difficies e pian du temple aes Paine, a relet dans rwah, ef envers Joelle Beateamp qui jes clichés qui illustrent eet article (a Pexeeption de ta photographie fig. 78 due & ‘Alain Saint-Hilaire) bo poi ‘brig pony 136. Un dos rochere couverts ineonptions. LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES EN ARABIE DU SUD Aucune grande fouille archéologique n'a ‘encore été menée a son terme. J. sEn 1928, Carl Rathjens, Hermann von ‘Wissmann et Mlle Apity fouillent ala de- mande de Viman de Sanaa une petite ruine située & Hugga (2.35 km au nord de Sar Ge sont les restes dun temple dédié, semble-til, a Ia déesse dhat Batdan, Les résultats de cette fouilie sont publiés, 2 Fin 1997-début 1998, Vexpédition Lord Wakefield, compasée de trois ferames, Ger- trud Caton ‘Thompson, Freya Stark et Eleonor Gardner, fouille & Hurayda.(Ha- dramavt) un petit temple dédié au. grand ‘dieu hadramoutique Sin. Les résultats sont publids 4. De 1950 A 1953, American Foundation for the Study of' Man, tondation privée américaine, a eflectué quatre campagnes de fouilles: deux dans le Wadi Bayhan sur sites différents (dont Hajar Kuhlin, jenne Timna , capitale du royaume de ataban}; une a Marib,l'ancienne capitale du royaume de Saba; Indernigre enfin dans gion de Saldla au Dhotir (Oman), Les fouilles faites ay Dhofar et A Hajar Kublan sont encore inédites ; celles de Marib se Sont terminges par un abandon précipité du site, ce qui excuse quelque peu les lacunes du ‘compte rendu ; seule tne partie dela fouille de Hayd bin® Aqi, le eimetidre de Timna* et le sondage d'gn site du Wadi Bayhan ont été correctement publics 4 En 1960, In meme fondation fait une nouvelle campagne du Dhofar (Oman). Les résultats en sont particllement connus. 5, Hier 1874976, Mile Jacqueline Penne it_une premigre’ campagne de fouilles & Shabwa,'Tancienne capitale du Hadra ‘mawt Ging campagnes sont actuellement revues, ” iecnan ete et carats Renn tanuta oe aan eros Reece stnites Bae paee Boers arses LA CONTREE Le géographe nous donne da bord un apergu général. du pags: # Lextrémité sud du pays ou, en Alautres termes, la parte de PA rable qui semble slavancer 3 la sncontre de l'Ethiopie, [notre Yemen] est Jargement arroste par les plies de T'été et donne, amine ldo, deux récoltes pat fax: Ajouitoos Guvclle posse on certain nombre de fleuves ou de ours deat qui vont ne perdre dans les plaines oa Tes’ lace tous les produits de la terre sont excellents; elle fait en dutre beaucoup de miel ot nour Fit une trés grande quamtite de {tes de bétall, parr lesqueles, JL est vrai ne’ figurent mi che aus, ni_muletsy mi pores, de time qu'on ne compte ni pou Tes, ni oles dans fa multitude de Volatiles qu'elle notre aus» Ui6,2) Yolei inintenant. les peuplades ui se partogent la contrée Bee eee partagent cette extreimite. de PArabie «les Minael he long de Ja mer Erythrée | mer Rouge avee Carma ow Carmana (ar haw) pour eapitale; aussie apts, lee Sabect, aver Meriaba (Mariby" pour chetlien "trot Siemement, les Cattabanes, dont le territoie 'étend jusqu Tetroit canal ou Ton traverae ordinaize le golle et dont les rois ont pour residence une ville appelée Tanna; (Tins); puis enfin, & Vextremité ext di pays Jes Chatramotitae avec la vill de Sabata (Sabway pour capita: Je. (18,2) MONARCHIE ORIGINALE Mais comment est gouverné ce che Btat ? diverses eités, qui forment n seul et méme Btat monar- chigue, ont toutes Taspect de opulence et sont toutes omées de temples et de palais magnific ques. Les quatre homes [provin- LE YEWEN AU TEMPS DU CHRIST cos) couvrent un espace plus grand que le delts d'bgypte Bans cette monarchie, le pou- voir ne passe pas de pare en fils, fe successeur designe est le pre mier enfant de sang noble né depuis Vavénement du roi, Aussi festil dusage, en méme tery ‘qu'on provéde a installation du oi, de dresser une liste des fe ines des principaux seigneurs de la cour qui se trouvent lors enceintes et de leue donner i chactine des surveillants = on sait ainsi eelle qui accouche Is premigre et, st c'est un fils qu'elle a, mis au monde, la loi Veut quion le lui prenae et qu'on Véleve rovalement omime héritier présomptif de la ‘couronne. © (16, 3.) LOPULENTE SABA Le séographe néserve ensuite un Tong peamge aut. productions diupayade Saba Le pays qu fait site sppae tiene 8 Ta plus puissante nation @Arabie. aux Sabéens, et Constitue aust Ia parte de TA: Fabie la plus fertile, ta pls hheureuser Il produit & la fos cave a lero pettacetee Sane compeer le balsamiers ke Dalmier odorant et le ealamun Ep reccontyant use Ei fait ‘anima, ay trouve de Pe fits serpents longs dune. api thame [25cm } et d'un rouge Sclata ture da pictom et fui font dew tuorsures sans reméde,, Les Sabeens.subiscent influence ‘im pay tel plantareus is Sont mous et nonchalant, La lupart, pour dormir, montent dans les arbres ety foot un it Sur les branches, Ie wen remee tent aux autres “du som de transporter leurs mnrchanises ct len confient 4 leurs, volins DOr gulls les famsent pamor de Maint main joe Syne opotamie, Sujets sux max de téte par muite de Tar trop chargé de parfum. len Sahaens les disspent. par des fumigations dasphalte et de barbe de bouc Mariaba, tour capital, ests {Ge sur ine montagne couverte Tarbes magnifigues et ser de Xesidence un fu, non seule tment juge stpréme.. mais a dispose de tout dans sex Etat Seulement, it est interdit ce Foi de sortie de som pala sion risquerait détre aussie la ye pa La feelgp que tree hnciem oracle autorise dans ce Cas 2 sameuter contre ui. A Tineérieur de son palais te roi et son entourage manent Ia vie ia pits mole la plas. effemince Quant aw peuple, it parage ses soins entre Vagriculture et le commerce. » (16, 19.) US ET COUTUMES «Ce pays, avons-nous dit, forme quacre ‘divisions... Diaprées une division diferente, lArabie he reuse form prenant, le promicr des guer- Fiors.., le second les cultiva tours, le troisiome les artisans, tandis que le quatrieme et le ceinquiéme produisent, Tun, Ia myrmhe, Tautre Tencens, sans parler dela casse, du einna ome et du nard... Personne ne pout passer d'un tat dans un Autre... On ne boit guére dautre ‘vin dans le pays que du vin de palmier. Les frites passent tot Jours avant les enfants, Bt le roit de primogeniture regle non seulement la succession at trOne, mais, en général, la trans mmission de toutes les charges ott ‘magistratures, La communauté des biens existe entre tous les membres d'une, meme famille, ‘mais il n'y @ qu'un maitre, tou Jours Ie plus Sgé de La famille Tis ‘n’ont aussi qu'une femme pour eux tous: celui qui, prévee hant les autres, entre le premier cher elle, use delle apres avoir pris Ia préeaution de placer son Hiton en travens de la. porte. Jamais, en revanche, elle ne passe la nuit qu'avec Te plus 446, chef de la famille. Semblable promiscuité les fait tous trores Tes "uns des autres, Ajouton méme quils ont commeneé avec leur propre mére.» (16, 25.) «Pour confirmer enfin la ri- Cheste séculaire de T'Arabie, Strabon invoque le témoignage ‘Alexandre le Grand, qui avait Ssongé, son retour de IInde, ay Gtablir le siéye de son Empire. Mais une mort. brutale ‘int @ néant son projet. + EXPEDITION DE GALLUS. Dans une digression (16, 22-24), ‘Strabon raconte Pexpédition de C, Ailius Gallus, prétet d'Exyp- 6, qui, en 25-21 avant notre ere, fut le premier Romain 4 penetey ans le Ween. Male le peu de stects de Vaventure celle-ci fut considérée eomme Uh exploit, dont Auguste se Vante dans’ son testament, les Res Gestwe : » Sur mes onlres et mon commandement Supréme, dit, deux armées ont G4 envoyées Ala fois en thio. pie et en Arabie. En Arabie, Parmée sest avancée jusqu'd Mériha, dans In région ‘de Sa ba.» Lempereur voulait évi demmont ouvrir aux marchands la route de linde, dod lui vine rent plusieurs ambassades, ‘Selon Strabon, Auguste convoi- init TArabie ‘eta, richease séculaire »; Gallus s'eatendit donc avec le roi nabatéen Obo- das, qui lui donna pour guide Son ministre Syllacus. Cent tremte navires de transport, pres quinge jours de-pemble Ravigation, debarquérent. & TLeuefecomé, «grand marché na batéen 4 1Ud0) hommes, fan- tassins des Idgions et des trou pes avuliairen d Egypte. Mais, & em mirivée, Vatmoee stat deja {ort “éprowvée par In stoma: caved, qui vattaquait aux gen tives, ot par la skelotyrbe, une paralysie des james. On passa fone déte et Thiver de 25h Laucécoms Quand on reprit Ja marche, aw printemps de'24, le pays était st Redutcn dut faepertestatt ‘doe de chameaun j ve tour des frites retarda Varrivee dans les Biats dArétas, parent ¢'0bo- das. Llarmee mit erente jours & Aaverser la comtrée. Puis on se risqua dans FArarene désertique se enguante oon ate frit Negeana, quon prit-¢ 9s Sie oie aie ies aaa Cale Battie les barbares le Jong du fleuve :ilen oceit 10 48), tandis tie les Romulcs me. perdaient fue deux hommes. 'Puis on poussa jusqu's Mariaba, [Mer Bal, que Ton bloga sfx jours, taal eo lever le side, Gallas urs deux Journées du pay Nromates, mais Texpeaition avait d@j2 duré six mois par Suite de la perfidie. des guides Mabatsens, Le général. décida done de rebrouster chemin. En deny unsisn it seaweed Leucecomé. On franchit la mer Rouge et on revint a Alex rie" Coneuincu. de trahison, Syllncus fac expéaié d Rome et aeapite, ‘Tame pourtant n’avait pas re. nonce & arable, fn 108, Trajan devait réduire le rovaume na batéen ‘en provinee romaine Gest quiune partie du trafic entre In Méditerranée et inde pusait par le port. nabatéen U'Blat ot que lew marchands Noulaient abolir le page, ‘Tone * pet es Hons ‘vosdrent pins s'aventurer jus fo'an Yemen 4. DAOUST Tepreaentant une deena bniaante "dans as main drovte nbouguet s epi styisgs Tes pupiles des your ot os sourcls Sonne un bon exemple de are Sudarabigue en plein épanouissement. insertion donne ena 8 Nal n’ignore les prétentions des fempercurs d'Ethiopie 2 des cendre de la reine de Saba et, & travers elle, 4 appartenir ainsi In dynast ‘de Juda. Au-dela de ts quasiment aneedo: tigues, il est certainement plus vValable de sattarder sur ce que cette fameuse reine de Saba si gnifie dans univers biblique. Et hon seulement elle, mais aussi Tes gens de son ‘peuple, les ah SABA ET LI SABEENS Le pays, dont la reine rendit visite & Salomon (J 10, Ls. 2 Ch 9, 1s) était, selon toute probabil, la patrie de ceux ‘Que Ton nomme les Sabéens et devait se situer dans le sud fouest de TArabie. Certains spécialistes prétendent que les Sabéens se seraient aussi trouvés en Arabie du Nord, bien quis aient contrélé les routes omamerciales venant de l’Asie méridionale, D'autres. préten dent, tout en reconnaissant ‘quills étaient d'origine nomade, qu'au temps de Salomon ils Avaient dO, beaucoup plus vrai Semblablement, se aédentariser 20 La reine de Saba et Salomon. Peintureéthiopienne (coll Bresar) LES SABEENS ET LE PEUPLE DE LA BIBLE dans la partie orientale de ce qui conttitue aujourdhut le Ls relations entre ce tes tro rmentionnées dans la Gentse, ne font paw non plus tellement claire Il pourrait sagir de tr huis" distinctes.” Mais. certains Fapprochements ne. peuvent mmanquer de paraftre aster frap- pants Les fils de Hada ou Risamah (Gn 10, 7), des Chan tes, portent les mémes nome que fertains des peliteils aba ham (Gn 25,3): Saba et Dedan Koush, descendant de Cham lui aus, et Votan, le Semite, ont des descendants appelés Saba et Hovila. Aina Ia table des peu ples de Genése 10 pourrait nous transmettze deux fortes de ren eignements non néglieables. Diabord Torigine sémitique des Sabéens. Bt ensuite le fait que ces tbs sémitiques — si eles ie"sont réellement — se sont Erablies dans des tertitoives pro- ches ‘des. Chamites, les ERY tiens et lex Ethiopiens’ en Vespéce. Kin fait, on a fait te marque, non sans raison, que in’ culture classique’ abys mélange «éléments én et chamites. A cet égard, on se fgardera de. minimiser. Timpor tance du role joué par les Ara bes méridionaux qui (ra. versbrent le golfe Arabique ot In mer Rouge comme. com: ‘mergants ou comme colenisa teurs. On peut meme. penser que, dans Ce mixage culturel Teur influence fut véritablement déterminante, RAZZIAS BT CARAVANES. mereants et comme. envahie seurs, spécialister des razzian ‘que 'Ancien Testament les voit, ‘avec un evil relativement erain if (Jb 1, 15). Leurs caravanes, Véritables cargos du désert transportaient de Tor (1 10, 2; Ps 72 (71), Wet 15; Is 62,6) de Tencens (Is 60, 6: Jr 6, 20) des Spices et des aromates, des hijoux et des pierres précieuses (PR 10, 2; Bx 27, 22), Bt ces ons étaient fort ment a Tyr (Bx 27, 22). dodl (4, 5) Iniste miéme entendre qurils seraient livres au commerce des fesclaves. Cette intense activité commerciale fut, sans doute, I raison gui détermina iw Sabéens fonder des colonie Aqui, en fait, Gtaient des relais ela surtout dans Je nord d Tarabie, Et ces «colonies », tout naturel lemen fluence, des pay’ travers, LA SAGESSE DE § |ALOMON C'est ainsi que nous en venonsi la reine de Saba, Aw fond, que savons-nous au juste” La Bibl (R10, 110,13; 2Ch 8, 19, 12 dit 'en ‘deux relation jeant » dex documents. venan Livres des Bois, aver que accidents de transmis peut-ttre. Le reste Passages bibliques n'est que ¢ tation ou allusions 8 ces ret fasentiels, ¥) compris. dans: Nouveau Tescament, Pour bien apprecier la valeur, venttellement atteindre Ta thenticité historique de ces tex tes, faudrait apprécie plas moins exactement la. qual Iittéraire de toute la section nou raconte ns view de Salo cit gui concenne la eine abn constitue comme une par tie du vaste panégyrique destin hon seulement. souligner I frandeur dh rene de » Salmo fe Magnifique, mais aves sjouter les" derhiers trait dh ‘raga » pos, toute ln section tend Sémontrer, nom sans. quelqu complaisance, et ia sagesse th rol él ea richesce mais aus Soin qu'il apports 4a préoces per du commerce tant caravn hier tue. portuaire, souree im portante de la prospérité de 0 peuple Ceque Hon pourra done retent teeentiellement de cu" pasage suvdeld di style” ampoule fored de co réet, c'est qu effect venue’ un jour, a derusalel négocier un trait de commer avec le oi alive Leroi Salomon ‘devait san dioute assure le libre passage Ia protection des caravanes qu traversaient son teritoire. Bul reine de Saba, qui avait entre pris-un si long voyage, devai tenir beaucoup & a continua tion’ d'un ‘commerce uly sa ni doute, devaitétre exten ment fructus ot entih T'était pas sans savoir me pouvait se faire sans ‘quer compen Geo dane notre texte bibl ‘ae, ext peut-étre represent, e partie da moins, par ls don pportés lors de som amabaseade On pourrait s'étonner de la venue dane femme pour cette fntreprise. L’existence de reines fn Arabie est connue par des Mocuments assyriens et sud- arabiques depuis le VIII sidcle want désus-Christ. Ensuite, la Tnrge ‘domestication ‘du cha ddésert » ¢¢ élément fondamental ‘pour des voyayes caravaniers de fette dimension, est également prouvge et peud etre datée de jus d'un siéele avant le rigne Salomon. Tout le trafie com: tmercial des Sabsens et le long déplacement de leur reine sont done absolument. vraisem. babies. LEGENDE ETHIOPIENNE Beaucoup moins vraisemblable Set le texte biblique ne nous fh dit absolument rien —~ appa- Fait la conviction, eneralement mise, dt départ de ta reine avec sin enfant de. Salomon Gans son sein. La Isgende 8thio pionne n'est. peut-otre. qu'un fssai explication mythique des Tiens intimes. qu dans antiquité, Pr dionale et 'Alrique “orientale, fomme le notent dailleurs dex fteurs anciens comme Flav osephe (Ant. Jud. VIL, 6, 5:6) et Grégoire de Nysse (ln Cant Hom. VII1), Des legends ara tes iui donnent méme un nom —ialgis ou Bilis — mas le Goran hui conserve son anony= LE NOUVEAU TESTAMENT Le Nouveau Testament n'y fait quiune seule allusion en Mat jer 12, 42 en Vappelant la Reine du Midi» et en la sic want dans un contexte ni fri- sole ni bassement commercial mais bien dans un contexte de foi. Il faudrait se souvenir que fotze citation se trouve dans un Togion de Jeans dont histoire Iittéraire est” ase compliqués {el ee propos « BTS » on cette tide a deja été faite : N° 53-54, p42: «Ilya id plus grand qu Salomon »), Pour ce qui nous foncerne, le Christ met en pa- alle Vardeur et la volonté de fette reine inconnue pour ren- ontrer Salomon et éeouter sa Ssagesse avee l'apathie ot le man: aque de foi de ses auditeurs qui feclament un signe » pour our le risque ‘de la foi, Bh bien, dit Jésus, la reine de Saba. wt les Nimvites se. leveront fontre de telles attitudes, pour Jos condamner, au jour du juge ment. A limitation du Christ Conservons, plutot qu’autre chose, le souvenir de cette reine, de son obstination et de son courage. Sachons. parfois en fvoir autant dans le domaine de Ia foi J-M, PENASSE, mii LA SAGESSE DE SALOMON « Jy eut dans les temps reculés. et plus ncigns que tous ces prétendus philoso phes, "des hommes Neureux, justes et thers de Dieu, qui parlaiont pat FEspr Saint ot rendaiant sur -avenir des oracles Gul sont matnisnantgesompis "on les dPpello prophetes, > Aina parla saint Sin, dane Son Diiggue tec lt fiphion (7). pour lur demonteer. sil en Hiarbosn, Fexcalignce du judeiame ot ar consequent, du christianisme Sisun ninnovait pas.” it suvalt_Philon Alexandre qui etait inganie 9 dresser face aux grands philosophes de. rAntr {ite les grands porsonnages dela Bible, St" singulibrement. Moise, comme les Gdontoura et fs tnibatours de Toute Sa ‘gesse humaine Excellence de |a sagesse d'Israél Mois déja. dans V’Ancien Testament, on bait conscient que rien négalat la sa ggosse dlavaél, tout on reconnarssant qi Yovait d'autres sagesses dont, 8 'osca- Jlon-on snaprrat ‘Diou'danna & Salomon une sagesse et “ine imteligence extrémemant grandes, st tin copur aussi vaste que le sabie qui est Sur‘le nuage ce la mer La sagesse de Salomon surpasset la sagesse de tous les fis de Onont ot toute la sagesse d Eayp- fe. llr plus sage que tout homme, plus ue eta. estate pus que Hémn lkol et Darda. es fils de Mandl : son fenom s tendat dans toutes les nations SVomour » (1 8.5. 8-11) te font de | Erode réclamera pour Moise ting. éducation prince. qu Etienne. fa Pellera en disant que. Moise fut élevé i dans toute la sagesse des Egyptions > (cf 'Ae 1.21)" Mass Isaie Gira'& Babyo- he la Les conférences ont lieu te Maison diocésaine, 8, rue de lt Ville-I'Eveque, Paris-8* (metro Madeleine ou Miromesnil), Part cipation aux Frais ITINERGIRES DU PELERINGGE GUX SOURCES Du 8 au 17 novembre 1975, M.Tabbe Boule, directeur des. Grands Suneeaires, 3 cond M0 pelerie de Bible et Terre sine « Sur ls pas de Heats Voc) le groupe mphit i Tissue de Fandience cher St Beauiide Monsen Be ache lain de Neuse, VOYAGES CULTURELS AU PAYS DES PHARAONS ATRAVERS LA HAUTE ET LA BASSE EGYPTE du 20 mars au 2 avril 1976 ct ransfert te 1 jour Departs ati 5 jour = Dep pyrumide a. dese. les Mattos, le'Sérapeum. Low Pyramides de Gutzah Te Spiny Vise teLonsiet et Veda alg pases ae bea ah Mea Se tea a wa ee aa a tare Vail cea A Thebes. Visite de ls vallee des Nobles, de la vallde des Reimes dex colomes eae sr Eee ei che pe ere oe aide des Spins, ta sale Hypo jour Visite de tle Elephantine et du mauwlée de Promenade en felougue sur le Wil jour: Wise du haut harroge et du temple de Kalsbsha Hijo: Matinee. in s'apresmah, dept pour Le Cate en avon Rewur au Cale dansia sites oe [ejour's Viste du Musge cope et Diner dane un restaurant fokigegue ‘jours Transfer Fagroport et depart pour Pats SS ee Avs Kha, (quatierscoptes. Apri ibe © LA TUNISIE - DE CAR THAGE AUX. OASIS DE aaa GABES —“du 12 au 21 fevrier paesaicny 1976, avec le RP, Dalmais. 07. © CITES ET DESERT DU MAROC — du 20-au 31 mars Ce ees 1976, avec le RP, Dalmais, ox. Sear © MALTE ET LA SAR BAIGNE — du 20.1 31 man etl 1975, avec MM. Masdupuly ad conférencigre histoire de Pat. Pay ey as tee

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