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L’ancestral échiquier n’en finit pas de susciter des passions. Peut-être parce que déplacer 16
pièces sur un plateau de 64 cases nous apprend à gagner mais aussi à perdre.
Stimuler l’auto-réparation
Selon Guy Bellaïche, médecin engagé auprès de la Fédération française des
échecs, disputer une partie procurerait les mêmes bénéfices qu’une course
d’endurance, sans toutefois demander les mêmes efforts physiques. C’est peut-être
pourquoi on les recommande aux patients qui récupèrent d’une grave maladie, et
plus particulièrement d’un accident vasculaire cérébral. "Mettre en place une
stratégie face à son adversaire relance les processus cognitifs, tandis que déplacer
les pièces dans différentes directions (vers l'avant, vers l'arrière, en diagonale) aide à
récupérer et à affiner les fonctions motrices, explique la psychologue clinicienne
Laëtitia Devalois. Enfin, cette discipline implique une grande concentration : le
participant se dédie entièrement à l'accomplissement de son activité. Le corps
comme le mental sont canalisés, les pensées parasites refluent, l’anxiété recule."
Les échecs, une stratégie anti-oublis
Dans l’espoir de rester en forme le plus longtemps possible, l’apprentissage des
échecs offre une belle occasion d’entretenir cette mémoire qui nous échappe avec
l'âge, aussi bien celle à long terme, utilisée pour la reconnaissance des motifs
tactiques ou l’apprentissage des ouvertures, que celle à court terme, à l'œuvre dans
le calcul des variantes, lorsqu’on anticipe les conséquences des coups en imaginant
les réponses possibles de l’adversaire. En 2001, une étude publiée dans la
revue Science a beaucoup fait parler d’elle. Le neurologue Robert Friedland, de
l’école de médecine de Cleveland (États-Unis), y révélait qu’une fréquentation
régulière de l’échiquier permettait de diminuer de 35 % le risque de développer la
maladie d’Alzheimer. De même, des travaux de l’Inserm, publiés dans la
revue Neurology en 2009, ont montré que les personnes âgées de plus de 65 ans
qui pratiquent deux fois par semaine ont deux fois moins de risques de développer
une forme de démence. Et plus le temps consacré à cette activité stimulante
augmente, plus le risque diminue.