Moise,
disciple du pharaon Akhenaton?
Le roi Akhenaton (Aménophis IV) est souvent considéré comme linventeur
du monolhéisme. E puisque les textes bibliques foni de Moise le
fondateur de la religion du Dieu unique, il est évidemment tentani d’opérer
un rapprochement entre ces deux figures.
Par Thomas Rémor
Profasseur au Cole
te France et professeur
te Bible ndbrague&
Tuntorsts de Lausanne
Woirla carte de Egypte
et la chronoiogie dans
le rabat de couverture.
ménaphis (V (dont la datation pré=
cise du régne ast objet de debet:
1959-1837 ou 1840-1924) aban-
anne, &la cinquibme ou siéme année de
‘son régne, la capiiale Thabes ot fonde une
nouvelle capitele, Akhetaton (Tel elAmar-
na}, vouse & la saule vénération d'Aton, fe
disque solare qui avait dé connu un cute
renforoé sous son pére. Le pharaon chango
son nom en Akfenaton («celui qui sert
‘Atons), et son épouse, prncipele Nefertt
prend le nom de Néfernéferouaton («belle
est a perfection d’Aton®).
Le toi met en route, cans 169 prinofpales
régions du royaume, une entreprise ico
rodaste qui vise avant tout & effacer toute
trace d’Amon, dieu de Thibes et chins
prindipale du parthéon éaypten, mais aussi
ds autres deux. Il fat composer un hymne
Aton qui comporte quelques siniitudes
avec le Psaume 104 et qui reféte une sorte
de religion cosmique autour du Solel: Aton-
la-umidre est le diou unique, qui «crée des
rmiions de férmes les rayons du soli, tout
fen demeurent dens son unité>. La nowale
ralggon reste forement marquse pir lidéo-
loge foyale: Akhenaton est le fis G'Aion
ui le connat et qui le sort, Dautes textes
st des ieprésentations donnent Impression
-queile coupe royal fort avec Aton une t+
rité chine, sembieble & cale qui estat dans
les panthéons tditionne's. Llart amamien
maontre souvent le oi sous un aspect andto-
‘gyne, yore asexus; sur un relat, que Fon peut
dmier au musée d'égyptoiogie de Beri
(voir p. 40), on voit Nétertt dota du méme
visage que call d’Aknenaton qui ui at face,
os oui peut etre compris comme une autre
maniére de représenter 'unté du couple royal
avec la ciité sole, principe de toute vi.
‘Aprée la mort du pharaon, dont les causes
demeurent rrystérieusss (certains égypto-
ogues imaginent un putsch, d'autres. un
‘rouble métabolique), son troisiéme fis et
succegseur retoune a Thébes, change son
rom en Touténkhamon at restaure le cule
<'Amon et des autres dieux. Tiés vite, on
pratique une dlamnatio memore («darnna-
tion de la mémoires), on effagant toute trace
duregne a’Akhenaton.
Aton, un dieu supérieur
aux autres.
On a souvent vou fare de la révolution
@'Akhenaton, bien vito efacée par ses
successours, origins cu monothéisme
bibique, en falsant de Moise le disciple
iu pheraon iconociaste ou en postulant
au'Akhenaton ne sett pas mort en Egypte
mais quit aurat, face & Thostité des
Egyptens, transmis le message du Diew
unique au peuple hébreu. oeUhéritage des pharaons
Aire aussi
Moise rEaypton,
Un essai dhistore do
‘a mémoke, J Assmann,
call. «historique »,
64, Aubis, 2001,
Histoire de Egypte
ancien W. Grima,
‘ol. eRéférenses»,
5, Live de poche 2016,
‘Moise on version
originale. Enquéte sur lo
bit de a sorte daypte
(Gxode 1-15, 7 mer,
‘06d, ByartLabor et
Fides, 2015.