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MORPHOSYNTAXE DU GN

LE GROUPE NOMINAL

1. Définition
Le groupe nominal (GN) est formé d’un nom (N) qui représente le noyau ou
la tête et d’un ou plusieurs déterminants.
Dans la phrase :

La Fête de la gastronomie est une occasion pour tous les Français de


redécouvrir les richesses de leur patrimoine culinaire.

il y a quatre groupes nominaux formés de un ou plusieurs déterminants:

1. La Fête de la gastronomie
la – déterminant du nom: article défini
fête – nom tête du groupe nominal
de la gastronomie - déterminant du nom: complément du nom

2. une occasion
une - déterminant du nom: article indéfini
occasion - nom tête du groupe nominal

3. tous les Français


tous - déterminant du nom: adjectif indéfini
les - déterminant du nom: article défini
Français - nom tête du groupe nominal

4. les richesses de leur patrimoine culinaire


les- déterminant du nom: article défini
richesses- nom tête du groupe nominal
de leur patrimoine culinaire - déterminant du nom: complément du nom

Il y a aussi des cas où le groupe nominal peut être constitué d’un nom sans
aucun déterminant. Le plus souvent c’est un nom propre ou un pronom personnel :

Paul et Marie sont étudiants en première année.


Paris est la capitale de la France.

Pourtant, le nom propre peut accepter des déterminants dans des cas bien
précisés :
La petite Marie ne mange que du chocolat.
La Marie d’aujourd’hui ne ressemble plus à la Marie d’autrefois.
La Marie que connait n’est pas ma sœur.

Les noms de rivières, de pays et de montagnes sont tous normalement


précédés d’un déterminant :

Le Danube traverse le sud de la Roumanie.


Les Carpates occupent un tiers du territoire de la Roumanie.
La Seine est le fleuve qui traverse la ville de Paris.

TYPOLOGIE DES DETERMINANTS DU NOM

Les déterminants du nom servent à sélectionner la signification du nom


parmi les différents sens lexicaux et à repérer le référent auquel il renvoie. Ils sont
classifiés en fonction de plusieurs critères :
A. Le critère sémantique
B. Le critère de la rection des déterminants
C. Le critère de la nature des constituants

A. Le critère sémantique
Du point de vue sémantique, les déterminants du nom sont rangés en deux
classes :
- actualisateurs ou prédéterminants ;
- modificateurs ou expansions.

Classe d’actualisateurs du nom


Les actualisateurs (ou prédéterminants) déterminent le nom afin de lui
assurer le passage de la langue dans le discours où il remplit une certaine fonction :

* magasins sont fermés après 18 heures.


Les magasins sont fermés après 18 heures.
Les petits magasins sont fermés après 18 heures.

Les actualisateurs du nom sont :


- l’article indique “la direction générale ” (Weinrich, 1989 :227) où le
récepteur doit chercher l’information afin de pouvoir identifier le référent auquel
renvoie le nom : le professeur, un avocat, du café ;
- l’adjectif démonstratif “montre la présence effective d'un référent, en le
situant dans le temps et dans l'espace ” (Charaudeau, 1992 :211): ce parfum, cette
idée, ces discussions ;
- l’adjectif possessif exprime une relation entre le nom et son possesseur: mon
manteau, son appartement, leurs valises ;
- l’adjectif indéfini suppose la quantification (l’identité ou la quantité) de
l’objet considéré: quelques articles, chaque jour, nulle part ;
- l’adjectif interrogatif suppose une interrogation sur la nature référentielle du
nom : quelle idée, quel endroit.

1. l’article (défini, indéfini, partitif)


2. l’adjectif démonstratif
3. l’adjectif possessif
4. l’adjectif indéfini
5. l’adjectif interrogatif/exclamatif/relatif
6. L’adjectif numéral

2. Typologie des actualisateurs


Les actualisateurs du nom sont classifiés en fonction de critères sémantique et
syntaxique.
En fonction de leur valeur référentielle, Riegel et alii (1994 :152) répartissent
les actualisateurs du nom en deux classes:
- les actualisateurs définis : l’article défini, l’adjectif démonstratif, l’adjectif
possessif ;
- les actualisateurs indéfinis : l’article indéfini, l’article partitif, les adjectifs
indéfinis, les déterminants négatifs, les déterminants interrogatifs.

Selon leur comportement syntaxique, les actualisateurs sont divisés en deux


classes :
- actualisateurs qui ne peuvent pas se combiner entre eux: l’article, l’adjectif
possessif et démonstratif (le/ce/mon livre) ;
- actualisateurs qui, dans un certain ordre, peuvent se combiner entre eux et/ou
avec les précédents: adjectif numéral, adjectif indéfini (trois autres livres, quel
autre livre, toute la famille, une telle famille, ces quelques livres, mes deux autres
livres).

Classe de modificateurs du nom


Les modificateurs (ou expansions) déterminent le nom, en lui apportant une
information supplémentaire, nécessaire mais non pas indispensable :

Une lettre est arrivée ce matin.


Une lettre de Canada est arrivée ce matin.
Une lettre de Canada est arrivée ce matin.
Les modificateurs du nom sont :

1. l’adjectif ou le groupe adjectival épithètes


2. le complément du nom
3. la subordonnée relative
4. la subordonné conjonctionnelle
5. le nom et l’adjectif en position détachée

- l’adjectif ou le groupe adjectival épithètes : un journal télévisé, une voiture


très chère, un problème facile à faire ;
- le syntagme prépositionnel complément du nom : un voyage par avion, une
mission de deux semaines ;
- la subordonnée relative à antécédent nominal : une revue qui s’adresse aux
enfants, l’homme dont je t’ai parlé, le projet auquel j’ai pensé ;
- la subordonné conjonctionnelle : la pensée que l’hiver arrivera, la certitude
que tu réussiras ;
- le nom et l’adjectif en position détachée : Michel, ami de Pierre/ furieuse,
la jeune fille.

B. Le critère de la rection des déterminants dans le GN


Du point de vue de la rection, les groupes nominaux ont une double
structuration :

1. Groupe nominal homogène : les éléments entourent le centre sans


aucun élément de relation:

toutes les belles revues, ces idées originales, les autres aventures, etc.

2. Groupe nominal hétérogène: les déterminants sont introduits par


des segments (démarcateurs ou relateurs) dont le rôle est de marquer les rapports
syntaxiques entre les mots:

- pause relative (pausette): une fille belle, intelligente et appliquée ;


- préposition : le livre de Marie, un moteur à réaction, un voyage de
plaisir ;
- pronom relatif : l’homme qui est venu, le projet dont tu m’as parlé ;
- conjonction : l’idée qu’il viendra, la décision que tu partiras.

C. Le critère de la nature des constituants du GN

En fonction de la nature des éléments qui les composent, il y a deux types


de groupes nominaux:
1. Groupe nominal minimal ou simple formé d’un actualisateur et
d’un nom :
l’homme, mon agenda, une revue, cet appartement, quelques aspects

2. Groupe nominal étendu ou complexe formé d’un actualisateur,


d’un nom et d’un ou plusieurs modificateurs :

un livre intéressant, une chemise de nuit blanche, le jour où il est né.

Les fonctions du GN

1. Dans un Groupe nominal :

- Complément du nom (Prép+GN)

le frère de Marie, une table en bois, un ticket de train, une journée sans
soleil, une congé de dix jours

- Nom épithète :

la rue Balzac, un wagon restaurant, un café théâtre, une lessive miracle

- Apposition nominale

Maitre de son talent, l’artiste a réussi à faire une soirée inoubliable.

2. Dans un Groupe verbal :

- Complément d’objet direct (COD):

J’ai lu un roman d’aventures.


Paul a écrit ses mémoires.
Nos avons traversé La Manche en bateau.

- Complément d’objet indirect (Prép+GN) :

Nous pensons souvent à nos grands-parents.


Je vais chez des amis cet après-midi.

- Attribut du sujet :

Monsieur Leclerc est professeur de musique.


Marie est devenue une grande pianiste à New York.

- Attribut du COD
Je considère Michel comme mon meilleur ami.
Nous avons pris Michel pour notre meilleur ami.

3. Dans la phrase :
- Sujet :

La douce France attire de plus en plus de touristes.

- Complément circonstanciel en construction directe ou indirecte :

Chaque matin, pendant deux semaines, Marie a pris des bains de soleil.

- Agent d’une subordonnée participe :

Le vent tombé, les touristes sont rentrés dans la cabane.


La séance ayant pris fin, ils sont tous rentrés chez eux.

- Agent d’une subordonnée infinitive :

On a entendu les oiseaux chanter toute la journée.


J’ai vu Marie entrer dans ce grand magasin.

- Apostrophe :

Enfants, soyez sages !

- Constituant de phrase :

Quel désastre, ce tremblement de terre !


Quel horrible tremblement de terre !

Les équivalents syntaxiques du GN font partie des catégories suivantes :


- Pronom :

Marie este entrée dans la chambre. Elle a mis le sac sur le canapé, s’est
assise et elle a commencé à fumer une cigarette.

- Infinitif nominal :

Partir, c’est mourir un peu.


Feuilleter n’est pas lire.

- Relative sans antécédent :

Ce que tu fais est très juste !


1. Groupe nominal minimal ou simple formé d’un actualisateur et
d’un nom :
l’homme, mon agenda, une revue, cet appartement, quelques aspects

2. Groupe nominal étendu ou complexe formé d’un actualisateur,


d’un nom et d’un ou plusieurs modificateurs :

un livre intéressant, une chemise de nuit blanche, le jour où il est né.

Les fonctions du GN

1. Dans un Groupe nominal :

- Complément du nom (Prép+GN)

le frère de Marie, une table en bois, un ticket de train, une journée sans
soleil, une congé de dix jours

- Nom épithète :

la rue Balzac, un wagon restaurant, un café théâtre, une lessive miracle

- Apposition nominale

Maitre de son talent, l’artiste a réussi à faire une soirée inoubliable.

2. Dans un Groupe verbal :

- Complément d’objet direct (COD):

J’ai lu un roman d’aventures.


Paul a écrit ses mémoires.
Nos avons traversé La Manche en bateau.

- Complément d’objet indirect (Prép+GN) :

Nous pensons souvent à nos grands-parents.


Je vais chez des amis cet après-midi.

- Attribut du sujet :

Monsieur Leclerc est professeur de musique.


Marie est devenue une grande pianiste à New York.

- Attribut du COD
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans mon quartier, il y a


Des boulevards, des avenues,
Des places, des ronds-points, des rues
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue, il y a


Des autos, des gens qui s’affolent,
Un grand magasin, une école,
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a


Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas. (Jacques Charpentreau)

Texte no 5

« C'est un restaurant algérien. C'est vendredi soir. La mère et le fils sont attablés
près des portes-fenêtres closes. L'enfant occupe la place généralement réservée aux
femmes, dos aux vitres, face à la salle. La mère regarde les vitrines où sont inscrits
au blanc d'Espagne les plats et le menu du jour. Le regarde, lui. Ils dînent, ils
finissent de dîner. Ils ont commandé un couscous, dont ils ont laissé une grande
partie. L'enfant a dix ans, onze ans. Il est brun. Il porte un jogging, comme tous les
enfants. La mère est âgée pour être sa mère, et a opté pour une coupe de cheveux
très courte et dynamique et un dégradé d'auburn qui accentuent les bouffissures
naissantes, l'amorce d'un double-menton, les rides qui tombent au coin des lèvres,
accusent la volonté de le paraître moins. Elle porte un haut en crochet de coton, et
une sorte de pantalon corsaire moulant, coloré, qui pourrait être un caleçon. De
père, il n'est pas question. Cela est aussi évident, aussi palpable que le morceau de
carcasse de poulet, que la cuisse de poulet intacte posée entre eux sur un plat, sur
une feuille de salade flétrie. De père, il n'est pas, plus, il n'a jamais été question. Ils
parlent peu, à voix basse, se regardent peu. L'enfant s'appelle Mathieu. C'est un
enfant tardif, un enfant in extremis que cette femme aux cheveux courts, sa mère, a
conçu -- du père, nous ne saurons rien -- juste à temps. C'est vendredi soir, la mère
et l'enfant conçu, maintenant, dînent ensemble, rassasiés de couscous poulet,
voilà. » (Paris, un vendredi soir, Alain Defossé)

Texte no 6
« Son roumain est un peu rouillé »

- Que désiriez-vous ? Elle est comme ça, la langue roumaine. N’importe


quelle paysanne, bien ronde, presque illettrée et toute en sueur, va s’adresser
à n’importe quelle adolescente maigrichonne, parisienne ou pas, et ce en
toutes circonstances, dans la rue comme dans le salon du plus élégants des
palais, avec des expressions pompeuses comme oui, que désiriez-vous.
- Ne vous fâchez pas, est-ce que cela vous dérange si je vous prends en photo
? Si vous pouvez, asseyez-vous je vous prie sur ce banc pour quelques
minutes, deux trois minutes, pas plus, allez, je vous le demande gentiment,
cela me ferait très plaisir.
- Ah oui, si vous le souhaitez, bien, bien, nous allons nous asseoir, viens
Fanica, allez maman, mets-toi là ainsi. (Irina Teodorescu, Les Étrangères,
Gaïa, 2015)

Texte no 7

Il y a des gens sans passeport. Il y a des gens sans passé. Il y a des gens sans
mémoire. Il y a des gens sans histoire. Il y a des gens sans bagages, sans
meubles, sans archives. Il y a des gens sans odeur, sans empreintes. Il y a des
gens qui ne laissent pas de trace. Des gens qui marchent le long du mur. Des
gens qui se perdent dans la nuit. Qu’on croise un jour et qu’on ne reverra
plus jamais. Des gens qui parcourent des kilomètres tous les jours. Des gens
qui ne dorment pas. Des gens qui ne parlent pas. Des gens qui doivent se
taire. Oui, il y a des gens comme ça.
(Alexandra Badéa, Contrôle d’identité, L’Arche, 2009)
LE NOM – CENTRE DU GROUPE NOMINAL

I. Définition

Le nom désigne (nomme) les êtres animés (personnes, animaux) et les


choses (objets, actions, idées, sentiments, phénomènes): Marie, chien, crayon,
travail, amour, pluie, etc.
Le nom présente trois catégories grammaticales (genre, nombre et cas) :

L’enfant pleure. (enfant- nom masculin, singulier, Nominatif)


La mère nourrit son enfant. (enfant- nom masculin, singulier, Accusatif)
Je donne des bonbons aux enfants. (enfants- nom masculin, pluriel, Datif)

II. Critères de classification des noms

Les noms présentent des traits lexicaux fondamentaux ou inhérents qui


permettent leur identification indépendamment du contexte où ils apparaissent. Ces
traits se caractérisent par leur binarisme (deux termes) et ils sont établis en fonction
de plusieurs critères :

1. Le contenu : Noms communs / Noms propres


Noms concrets / Noms abstraits

Noms communs / Noms propres


Les noms communs désignent tous les êtres et toutes les choses de la même
espèce: homme, femme, enfant, chaise, table, etc.
Les noms propres appartiennent en propre à tel homme, telle femme, tel
enfant ou tel animal. C’est par ce nom qu’on les appelle: Henri, Marie, Pierre, etc.
Ils s’écrivent toujours avec une initiale majuscule.

Noms concrets / Noms abstraits


Les noms concrets désignent les êtres, les objets qu’on peut voir, entendre,
toucher: un livre, un chien, une table, etc.
Les noms abstraits désignent des qualités, des idées et des sentiments: la
force, la paix, l’amitié, etc.

2. La forme : Noms simples / Noms composés


Noms masculins / Noms féminins
Noms singuliers / Noms pluriels

3. La réalité reflétée : Noms animés / Noms non animés


Noms humains / Noms non humains
Noms individuels / Noms collectifs
Noms nombrables / Noms non nombrables
Noms animés / Noms non animés
Les noms communs ou propres qui désignent des êtres (personnes ou
animaux) présentent le trait sémantique [+animé] : étudiant, professeur, chat,
grenouille, Jean, Viviane, etc.
Les autres noms présentent le trait [- animé] : crayon, arbre, Les Carpates,
courage, etc.

Noms humains / Noms non humains


Les noms qui désignent des êtres ou des référents animés se subdivisent à
leur tour en noms qui désignent des personnes (femme, homme, ingénieur,
professeur) et des noms ayant le trait [- humain] : tortue, lion, chien, etc.

Noms individuels / Noms collectifs


Les noms qui indiquent des éléments singuliers sont des noms individuels :
maison, cahiers, ténèbres, soldat, etc.
Les noms qui s’appliquent à un référent contenant une multitude d’éléments
sont des noms collectifs : foule, troupeau, brigade, peuple, armée, équipe, vivres,
etc.

Noms nombrables / Noms non nombrables


Les noms qui peuvent être comptés (qui présentent l’opposition singulier
vs. pluriel) sont des noms [+comptable] : trois crayons, une gomme, quelques
garçons, ces ordinateurs, etc.
D’autre part, les noms [- comptable] indiquent la matière, la masse, une
idée générale, ou une abstraction : sucre, farine, lait, intelligence, vérité, courage,
etc.

III. Le genre dans la classe du nom

Le genre est une catégorie spécifiquement nominale, itérative ou


anaphorique qui présente deux termes: masculin et féminin. À l’exception du
roumain, les langues romanes ont perdu le neutre, qui ne s’est maintenu en français
que pour certains substituts (pronoms).
L’opposition masculin / féminin s’organise différemment, en fonction des
oppositions suivantes : [+animé] / [-animé], genre naturel / genre grammatical,
genre fixe / genre variable.

1. Le genre dans la classe des noms animés

Les noms animés constituent une sous-classe où la distinction de genre


correspond, en règle générale, à une distinction de sexe, ce qui veut dire que le
genre grammatical coïncide avec le genre naturel:

mon père (genre grammatical = masculin, genre naturel = masculin)


ma mère (genre grammatical = féminin, genre naturel = féminin)
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans mon quartier, il y a


Des boulevards, des avenues,
Des places, des ronds-points, des rues
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue, il y a


Des autos, des gens qui s’affolent,
Un grand magasin, une école,
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a


Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas. (Jacques Charpentreau)

Texte no 5

« C'est un restaurant algérien. C'est vendredi soir. La mère et le fils sont attablés
près des portes-fenêtres closes. L'enfant occupe la place généralement réservée aux
femmes, dos aux vitres, face à la salle. La mère regarde les vitrines où sont inscrits
au blanc d'Espagne les plats et le menu du jour. Le regarde, lui. Ils dînent, ils
finissent de dîner. Ils ont commandé un couscous, dont ils ont laissé une grande
partie. L'enfant a dix ans, onze ans. Il est brun. Il porte un jogging, comme tous les
enfants. La mère est âgée pour être sa mère, et a opté pour une coupe de cheveux
très courte et dynamique et un dégradé d'auburn qui accentuent les bouffissures
naissantes, l'amorce d'un double-menton, les rides qui tombent au coin des lèvres,
accusent la volonté de le paraître moins. Elle porte un haut en crochet de coton, et
une sorte de pantalon corsaire moulant, coloré, qui pourrait être un caleçon. De
père, il n'est pas question. Cela est aussi évident, aussi palpable que le morceau de
carcasse de poulet, que la cuisse de poulet intacte posée entre eux sur un plat, sur
une feuille de salade flétrie. De père, il n'est pas, plus, il n'a jamais été question. Ils
parlent peu, à voix basse, se regardent peu. L'enfant s'appelle Mathieu. C'est un
enfant tardif, un enfant in extremis que cette femme aux cheveux courts, sa mère, a
conçu -- du père, nous ne saurons rien -- juste à temps. C'est vendredi soir, la mère
et l'enfant conçu, maintenant, dînent ensemble, rassasiés de couscous poulet,
voilà. » (Paris, un vendredi soir, Alain Defossé)

Texte no 6
un écrivain une femme écrivain/ un écrivain femme
(une écrivaine)
un ingénieur une femme ingénieur/ un ingénieur femme
un journaliste une femme journaliste/ un journaliste femme
un juge une femme juge/ un juge femme
un professeur une femme professeur/ un professeur femme
un sculpteur une femme sculpteur/ un sculpteur femme

Il y a, d’autre part, des occupations féminines par excellence qui n’ont pas
d’équivalents masculins :

La lavandière est un terme vieilli pour désigner la femme qui lave le linge.
La modiste est la personne qui fabrique des coiffures féminines, ayant
comme correspondant masculin le chapelier.
La nourrice est la femme qui nourrit son enfant ou un autre enfant.
Une nonne est une religieuse qui vit dans un couvent.

Mais l’évolution de la vie sociale a permis la création des formes pour le


féminin :

une artisane une chirurgienne une institutrice


une attachée une championne une poétesse
une députée une doctoresse une monitrice
une auditrice une candidate une technicienne
une aviatrice

D’autres formes du féminin sont employées pour désigner la femme de


l’employé :

l’amirale = la femme de l’amiral


la maréchale = la femme du maréchal
la générale = la femme du général
la commandante = la femme du commandant
la colonelle = la femme du colonel
la ministresse = la femme du ministre
l’ambassadrice = la femme de l’ambassadeur
la préfète = la femme du préfet

tandis que, pour désigner les femmes qui exercent effectivement ce métier,
l’usage préfère le masculin :

L’enquête conduite par madame le ministre a atteint son terme.

Les féminins cheffesse, professeuse, la prof, la chef sont employés


ironiquement en français familier.
2. Le genre dans la classe des noms non animés

Dans la classe des noms qui désignent des choses, le genre est arbitraire: la
distinction des genres grammaticaux ne répond à rien de rationnel. C’est pour cela
que les livres de grammaire fournissent des listes de mots ayant l’un des deux
genres : masculin ou féminin.

1. Sont généralement féminins les noms:

- des maladies: la grippe, la typhoïde, la bronchite (sauf: le choléra,


le diabète, le rhume, l’arthrisme)
- des sciences: la médecine, la politique, les mathématiques (sauf: le
calcul, le droit)
- des fêtes: La Toussaint, La Saint - André, L’Ascension, l’Epiphanie
(sauf : le Carême, le Mardi Gras)
- les noms abstraits en –eur: la candeur, la valeur (sauf: le bonheur,
le malheur, le labeur, l’honneur)

2. Sont généralement masculins les noms :

- d’arbres: le chêne, le tilleul, l’abricotier, le tilleul, le prunier, le


pommier, etc.
- de métaux: le fer, le cuivre, le platine, le soufre, etc. (sauf: la fonte,
l’alumine)
- des jours, des mois, des saisons, des points cardinaux: le lundi, un
avril, un été, le nord.
- des vents, des chiffres, des lettres et des notes de musique: le
zéphyr, le mistral (sauf: la bise, la brise), le huit, un B, un mi
bémol.
- formés d’adjectifs, d’infinitifs ou des mots invariables: le bleu, le
rouge, le vrai, l’anglais, le dîner, le bien, le mal, etc.

3. Cas particuliers

Noms dont le genre varie en fonction du nombre:

Nombre Masculin Féminin


Singulier Amour, orgue, délice
Pluriel Amours, orgues, délices Amours, orgues, délices

Amour est considéré par les grammaires classiques de genre masculin au


singulier et féminin au pluriel, mais le masculin pluriel n’est pas exclu :
Singulier : un amour sans trouble (masculin)
Pluriel : de belles amours (Balzac) (féminin)
ses amours fugitifs (Proust) (masculin)
Au singulier, orgue est masculin, mais au pluriel, le genre fait la distinction
entre les deux significations du terme :

Singulier : un petit orgue (masculin)


Pluriel :
- trois orgues différents (masculin pluriel pour désigner plusieurs
instruments)
- les belles orgues d’une cathédrale (féminin pluriel pour désigner,
de manière emphatique, un seul instrument)

Délice est masculin au singulier et féminin au pluriel, sans que le masculin


pluriel en soit exclu, surtout quand le mot est précédé par une des expressions un de,
un des, le plus grand des :

Singulier : un pur délice (masculin)


Pluriel : un de ses plus grands délices (masculin)
ses plus chères délices (féminin)
les délices charmantes (féminin)

3. Noms dont le genre varie en fonction du sens

- L’opposition masculin / féminin indique les sens différents d’un mot

NOM MASCULIN FEMININ


Aigle Oiseau Figure d’étendard, motif de blason
Crêpe Etoffe Pâtisserie
Livre Volume imprimé Poids, monnaie
Manche Partie d’un instrument Partie d’un vêtement
Mémoire Exposé écrit Faculté de se souvenir
Mode Manière, modification Manière de s’habiller
Moule Modèle creux communiquant sa Mollusque
forme à une matière fondue
Œuvre Ensemble des œuvres d’un Recherche, travail
artiste
Office Fonction Petite pièce où l’on range la vaisselle
Parallèle Comparaison Droite parallèle
Poêle Fourneau Ustensile de cuisine
Pendule Balancier Horloge
Solde Partie d’un compte qui reste à Salaire d’un soldat
payer
Somme Sommeil Quantité d’argent
Souris Sourire Petit rongeur
Tour Mouvement circulaire Construction élevée
Vapeur Bateau Gaz
Vase Ustensile destiné à contenir des Boue déposée au fond de l’eau
liquides
Voile Tissu Toile pour propulser un navire

- L’opposition masculin / féminin correspond à une distinction objet animé


/ objet non animé :

NOM MASCULIN FEMININ


Aide Celui qui aide Secours
Couple Groupe de deux êtres unis par un lien
Groupe de deux choses
accidentellement unies
Critique Auteur d’un jugement Jugement
Garde Celui qui garde Action de garder
Guide Celui qui guide Lanière de cuir utilisée pour
guider les chevaux attelés
Manœuvre Ouvrier peu spécialisé Organisation d’un mouvement
collectif
Mousse Apprenti marin Ecume, plante
Page Jeune noble exerçant provisoirement Côté d’un feuillet de papier
des fonctions serviles
Statuaire Sculpteur de statues Art de faire des statues
Trompette Celui qui joue de l’instrument Instrument

4. LA FORMATION DU FEMININ DANS LA CLASSE DU NOM

A. Pour les noms à forme fixe (invariable), le prédéterminant (article,


adjectif possessif, démonstratif, interrogatif) indique le genre:

un / une secrétaire un / une élève un / une collègue


un / une concierge un / une donataire un / une journaliste
un / une dentiste un / une esclave un / une patriote
un / une locataire un / une partenaire un / une touriste
un / une pensionnaire un / une propriétaire

B. Pour les noms à genre variable, on enregistre les changements


suivants :

1. l’adjonction du morphème - e :

un ami - une amie un rival - une rivale


Noms nombrables / Noms non nombrables
Noms animés / Noms non animés
Les noms communs ou propres qui désignent des êtres (personnes ou
animaux) présentent le trait sémantique [+animé] : étudiant, professeur, chat,
grenouille, Jean, Viviane, etc.
Les autres noms présentent le trait [- animé] : crayon, arbre, Les Carpates,
courage, etc.

Noms humains / Noms non humains


Les noms qui désignent des êtres ou des référents animés se subdivisent à
leur tour en noms qui désignent des personnes (femme, homme, ingénieur,
professeur) et des noms ayant le trait [- humain] : tortue, lion, chien, etc.

Noms individuels / Noms collectifs


Les noms qui indiquent des éléments singuliers sont des noms individuels :
maison, cahiers, ténèbres, soldat, etc.
Les noms qui s’appliquent à un référent contenant une multitude d’éléments
sont des noms collectifs : foule, troupeau, brigade, peuple, armée, équipe, vivres,
etc.

Noms nombrables / Noms non nombrables


Les noms qui peuvent être comptés (qui présentent l’opposition singulier
vs. pluriel) sont des noms [+comptable] : trois crayons, une gomme, quelques
garçons, ces ordinateurs, etc.
D’autre part, les noms [- comptable] indiquent la matière, la masse, une
idée générale, ou une abstraction : sucre, farine, lait, intelligence, vérité, courage,
etc.

III. Le genre dans la classe du nom

Le genre est une catégorie spécifiquement nominale, itérative ou


anaphorique qui présente deux termes: masculin et féminin. À l’exception du
roumain, les langues romanes ont perdu le neutre, qui ne s’est maintenu en français
que pour certains substituts (pronoms).
L’opposition masculin / féminin s’organise différemment, en fonction des
oppositions suivantes : [+animé] / [-animé], genre naturel / genre grammatical,
genre fixe / genre variable.

1. Le genre dans la classe des noms animés

Les noms animés constituent une sous-classe où la distinction de genre


correspond, en règle générale, à une distinction de sexe, ce qui veut dire que le
genre grammatical coïncide avec le genre naturel:

mon père (genre grammatical = masculin, genre naturel = masculin)


ma mère (genre grammatical = féminin, genre naturel = féminin)
- cantatrice (d’opéra)
- eur/ - eresse enchanteur – enchanteresse
vengeur - vengeresse
chasseur-chasseresse
pécheur - pécheresse

- teur/ - trice acteur – actrice


lecteur - lectrice
instituteur – institutrice
directeur - directrice

6. Forme spéciale pour le féminin :

un homme - une femme un père - une mère un mari - une femme


un fils - une fille un garçon - une fille un frère - une sœur
un gendre - une bru un oncle - une tante un neveu - une nièce
un parrain - une marraine un roi- une reine

un bœuf - une vache un cheval (étalon) - une jument


un bouc - une chèvre un mouton (bélier) - une brebis
un porc (verrat) - une truie un cerf - une biche
un singe - une guenon un coq - une poule
un canard - une cane un dindon - une dinde
un jars - une oie un perroquet - une perruche

IV. LE NOMBRE DANS LA CLASSE DU NOM

Du point de vue du nombre, les noms communs sont divisés en deux


classes :
- noms comptables ou dénombrables, marqués pour les deux termes
(singulier et pluriel)
- noms non comptables ou indénombrables, qui ne présentent pas de
forme pour le pluriel.

1. Les noms singularia et pluralia tantum

Les noms défectifs de nombre ne se combinent qu’avec un seul terme,


singulier ou pluriel et sont divisés en deux classes :
- les noms singularia tantum
- les noms pluralia tantum

Les noms singularia tantum (qui se combinent uniquement avec le


singulier) sont:
- les noms de points cardinaux: le nord, le sud, l’est, l’ouest.
- les noms d’astres: la terre, la lune, le soleil.
- les noms midi et minuit.
- les noms de matières: l’or, l’argent, le fer, l’alumine, le beurre, le
lait.
- les noms de sens: la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe.
- les noms abstraits de vertus, vices, qualités: la bonté, le courage,
l’orgueil, la pondération.
- les infinitifs, adjectifs, pronoms substantivés: le boire, le manger, le
vrai, l’utile, le beau, le moi, etc.
- les noms de sciences: la grammaire, la physique, la sociologie, (les
mathématiques, les sciences naturelles, les sciences exactes, les
lettres, les humanités)
- les noms d’aromates: le baume, le poivre, etc.

Les noms pluralia tantum (qui se combinent uniquement avec le pluriel)


sont:

- les noms de cérémonies ou procédures: les épousailles, les


fiançailles, les funérailles, les noces, les obsèques, les pourparlers,
les représailles, etc.
- les noms qui dénotent des sommes d’argent: les arrhes, les dépens,
les frais, les honoraires, etc.
- les noms de proximité: les alentours, les environs, etc.
- les jeux comportant des pièces: dames, échecs, etc.
- les noms appartenant à divers champs sémantiques: les archives, les
annales, les doléances, les catacombes, les vivres, etc.

2. Le pluriel des noms communs simples

A. Règle générale : On ajoute un –s au singulier :

un cahier – des cahiers une gomme – des gommes


un garçon - des garçons une fille – des filles

B. Particularités :
1. les noms terminés en –s, - x, - z ne changent pas au pluriel:

un bois - des bois un fils - des fils


un temps - des temps un corps - des corps
une souris - des souris une voix - des voix
une noix - des noix la toux - les toux
un nez - des nez un gaz - des gaz

2. les noms en – au, - eu, - eau ajoutent un – x :


un tuyau - des tuyaux un fabliau - des fabliaux
un jeu - des jeux un vœu - des vœux
un cheveu - des cheveux un chapeau - des chapeaux
un manteau - des manteaux un couteau - des couteaux

Exceptions:
un sarrau – des sarraus un bleu – des bleus
un landau – des landaus un pneu – des pneus

3. les noms en –ail prennent un – s au pluriel:

un éventail - des éventails un détail - des détails


un rail - des rails un portail - des portails

Exceptions :
un bail - des baux un corail - des coraux
un émail - des s émaux un soupirail - des soupiraux
un travail - des travaux un vantail - des vantaux
un vitrail - des vitraux

4. les noms en –al forment le pluriel en –aux:

un animal - des animaux un cardinal - des cardinaux


un hôpital - des hôpitaux un journal - des journaux
un mal - des maux un rival - des rivaux
un signal - des signaux

Exceptions :

un bal - des bals un cantal - des cantals


un cal - des cals un carnaval - des carnavals
un cérémonial- des cérémonial un chacal - des chacals
un festival - des festivals un final - des finals
un pal - des pals un récital - des récitals
un régal - des régals
un santal - des santals (arbre d’Inde)
un serval-des servals (tigre d’Afrique)

5. Les noms en –ou prennent un – s au pluriel:

un clou - des clous un trou - des trous


un fou - des fous un coucou - des coucous

Exceptions :

un bijou - des bijoux un caillou - des cailloux


un chou - des choux un genou - des genoux
un hibou - des hiboux un joujou - des joujoux
un pou - des poux

3. Le pluriel des noms composés

1. Les noms composés écrits en un seul mot ajoutent la marque du


pluriel à la fin :

un pourboire - des pourboires


un portemanteau - des portemanteaux

Il y a des noms qui ajoutent deux marques de pluriel :

un monsieur - des messieurs


une madame - des mesdames
une mademoiselle - des mesdemoiselles
un monseigneur - des messeigneurs
un bonhomme - des bonshommes
un gentilhomme-des gentilshommes

1. Les deux termes des noms composés écrits avec tiret


s’accordent s’ils appartiennent aux classes suivantes :

• Nom + Adjectif : un coffre – fort - des coffres -forts


un blanc – seing - des blancs - seings
une basse – cour - des basses – cours
un grand – père - des grands – pères

• Nom + Nom : un bateau - mouche -des bateaux – mouches


un chou - fleur - des choux - fleurs
un wagon - lit - des wagons - lits
un chef - lieu - des chefs - lieux

• Adjectif + Adjectif : un sourd - muet - des sourds - muets


un premier - né - des premiers - nés
un nouveau - né - des nouveaux - nés
un clair - obscur - des clairs - obscurs
un raide mort - des raides morts
un ivre mort - des ivres morts

2. Le premier terme est invariable s’il appartient à l’une des


classes suivantes :
2. Le genre dans la classe des noms non animés

Dans la classe des noms qui désignent des choses, le genre est arbitraire: la
distinction des genres grammaticaux ne répond à rien de rationnel. C’est pour cela
que les livres de grammaire fournissent des listes de mots ayant l’un des deux
genres : masculin ou féminin.

1. Sont généralement féminins les noms:

- des maladies: la grippe, la typhoïde, la bronchite (sauf: le choléra,


le diabète, le rhume, l’arthrisme)
- des sciences: la médecine, la politique, les mathématiques (sauf: le
calcul, le droit)
- des fêtes: La Toussaint, La Saint - André, L’Ascension, l’Epiphanie
(sauf : le Carême, le Mardi Gras)
- les noms abstraits en –eur: la candeur, la valeur (sauf: le bonheur,
le malheur, le labeur, l’honneur)

2. Sont généralement masculins les noms :

- d’arbres: le chêne, le tilleul, l’abricotier, le tilleul, le prunier, le


pommier, etc.
- de métaux: le fer, le cuivre, le platine, le soufre, etc. (sauf: la fonte,
l’alumine)
- des jours, des mois, des saisons, des points cardinaux: le lundi, un
avril, un été, le nord.
- des vents, des chiffres, des lettres et des notes de musique: le
zéphyr, le mistral (sauf: la bise, la brise), le huit, un B, un mi
bémol.
- formés d’adjectifs, d’infinitifs ou des mots invariables: le bleu, le
rouge, le vrai, l’anglais, le dîner, le bien, le mal, etc.

3. Cas particuliers

Noms dont le genre varie en fonction du nombre:

Nombre Masculin Féminin


Singulier Amour, orgue, délice
Pluriel Amours, orgues, délices Amours, orgues, délices

Amour est considéré par les grammaires classiques de genre masculin au


singulier et féminin au pluriel, mais le masculin pluriel n’est pas exclu :
Singulier : un amour sans trouble (masculin)
Pluriel : de belles amours (Balzac) (féminin)
• Verbe + Nom (sg) : un (des) abat - jour
un (des) brise - bise
un (des) brise - glace
un (des) casse - croûte
un (des) coupe - papier
un (des) garde - manger
un (des) gratte - ciel
un (des) perce - neige
un (des) porte - drapeau
un (des) porte - monnaie

• Verbe+Nom (pl) : un (des) casse - noisettes


un (des) chasse - mouches
un (des) compte - gouttes
un (des) coupe - légumes
un (des) porte - allumettes
un (des) porte - avions
un (des) porte - bagages
un (des) porte - cigares
un (des) porte - clefs
un (des) porte - lettres

• Terme invariable +Nom : un (des) sans - abri


un (des) sans - cœur
un (des) hors - d’œuvre
un (des) sans - travail
un (des) après - midi
un (des) sous - main
un (des) sans - patrie

• Expressions figées : un (des) laisser – passer


un (des) ouï – dire
un (des) va et vient
un (des) tête - à – tête
un (des) coq - à - l’âne
un (des) pot - au – feu
un (des) passe - partout

4. Le pluriel des noms propres

Ayant leur propre détermination, les noms propres de personne (prénoms et


noms de famille) ne reçoivent pas la marque du pluriel :
Les deux Daniel sont venus à l’anniversaire des Dupont.

Au contraire, les noms propres prennent la marque du pluriel quand ils


désignent :

1. des familles nobles et princières: les Capets, les Guises, les Tudors,
les Condés, etc.

Le règne de Louis XIV est l’époque la plus brillante de la dynastie des


Bourbons.
Les dames de la cour des Tudors portaient de minuscules livres ornés de
bijoux.

2. l’espèce, le type représentatif:

Les Cicérons sont les grands orateurs.


Les Molières sont les grands auteurs de comédies.

3. des réalités géographiques: les Amériques, les Gaules, les Alpes, les
Carpates.

Les Alpes sont des montagnes qui forment un paysage de contraste avec la
Méditerranée.
Les Carpates représentent un tiers du territoire de la Roumanie.

5. les œuvres d’art, les exemplaires d’un auteur, des produits: des
Cupidons, des Dianes, des Apollons, les Renoirs, etc. :

J’ai tous les Balzacs dans ma bibliothèque. (toutes les oeuvres de Balzac)
Le musée de Louvre a acheté deux Renoirs. (deux tableaux signés Renoir)

6. des peuples: les Français, les Grecs, Les Hollandais, etc. :

Les Gaulois étaient maîtres de la Gaule à l’invasion des Romains.


Les Roumains sont des citoyens de l’Union Européenne.

5. Le pluriel des noms étrangers

1. L’usage courant pratique l’intégration morphologique des mots étrangers


qui ajoutent un - s au pluriel:

un alinéa - des alinéas un agenda - des agendas


un album - des albums un alibi - des alibis
un club - des clubs un dahlia - des dahlias
un examen - des examens un hortensia - des hortensias
un lavabo - des lavabos un meeting - des meetings
un mémorandum - des mémorandums
un panorama - des panoramas un sofa - des sofas
un visa - des visas un zéro - des zéros
2. Les noms d’origine étrangère ont deux formes de pluriel (le pluriel de la
langue d’origine et le pluriel spécifique à la langue cible):

- les noms en - man : un barman - des barmen / des barmans


un gentleman - des gentlemen / des gentlemans
un policeman - des policemen / policemans
un sportsman - des sportsmen / des sportsmans
un wattman - des wattmen / des wattmans

- les noms en - y : un dandy - des dandies / des dandys


un gipsy - des gypsies / des gipsys
un lady - des ladies / des ladys
un whisky - des whiskies / des whiskys

- les noms en –ch ou –ss: un match - des matchs / des matches


un sandwich - des sandwichs / des sandwiches
un miss - des misses / des miss.

3. Les noms étrangers manifestent une forte tendance à l’invariabilité,


même si dans leur langue d’origine, ils présentaient l’alternance singulier/pluriel:

un (des) crescendo un (des) forte


un (des) piano un (des) credo
un (des) salve

6. La formation du pluriel. Cas particuliers

A. Le pluriel de certains noms désigne deux réalités différentes par


rapport au singulier:

• Une assise (temelie de piatră) - Les Assises (Curte cu Juri)

Les nouvelles maisons ont une assise solide.


L’inculpé a comparu devant les Assises.

• Le ciseau (daltă) - les ciseaux (foarfece)

Le ciseau est l’instrument du sculpteur.


Les ciseaux sont l’instrument de la couturière.
• L’effet (efect) - les effets (haine)

Le chirurgien attend l’effet de l’anesthésie.


Les jeunes accordent beaucoup d’attention aux effets.

• Le gage (garanţie) - les gages (salariu, leafă)

Le client a mis sa montre en gage.


Les gages d’une cousinière sont assez bas.

• La lumière (lumină) - les lumières (cunoştinţe, inteligenţă)

La lumière inonde la chambre des enfants.


Le XVIIIe siècle a été appelé l’Epoque des Lumières.

• La lunette (lunetă) - les lunettes (ochelari)

Les astronomes ont des lunettes astronomiques.


Il porte des lunettes depuis son enfance.

• Le papier (hârtie) - les papiers (acte)

J’ai fait mon projet sur papier vélin.


Vos papiers, s’il vous plaît !

• Une vacance (post vacant) - des vacances (vacanţă)


Il y a une vacance à la Mairie.
Les vacances d’hiver approchent.

• Une vue (vedere) - des vues (opinii, puncte de vedere)

La vue de ma grand - mère est assez mauvaise.


Les deux camarades ont des vues différentes sur la réalisation du projet.

7. Les noms ayant deux formes de pluriel avec des sens différents :

• Aïeul: - les aïeuls (vieilli les grands-parents)


- les aïeux (les ancêtres)

Ses deux aïeuls ont fait Michel avoir une enfance heureuse.
La petite fille est gâtée par ses aïeuls paternels.
Il faut suivre la trace de ses aïeux.
un étudiant - une étudiante un courtisan - une courtisane
un Roumain - une Roumaine un voisin - une voisine
un candidat - une candidate un avocat - une avocate
un idiot - une idiote

Exceptions : un paysan - une paysanne


un sot - une sotte

2. l’adjonction du suffixe –esse:

un abbé - une abbesse un comte - une comtesse


un duc - une duchesse un nègre - une négresse
un diable - une diablesse un poète - une poétesse
un prince - une princesse un traître - une traîtresse
un pauvre - une pauvresse un tigre - une tigresse

3. le redoublement de la consonne finale et l’adjonction du


morphème -e:

- el /- elle colonel – colonelle


- ien / - ienne gardien – gardienne
citoyen – citoyenne
lycéen - lycéenne
- on / - onne baron – baronne
champion – championne
- et /- ette muet - muette
Exc. : préfet - préfète

4. la modification de la voyelle ou de la consonne finale :

- er / - ère boulanger – boulangère


fermier - fermière
écolier- écolière
-x/-s époux - épouse
-f/-v serf – serve
veuf - veuve
- c / - qu Turc - Turque
Exc. : Grec - Grecque

5. le changement du suffixe :

- eur/ - euse danseur – danseuse


nageur - nageuse
menteur - menteuse
pêcheur - pêcheuse
chanteur - chanteuse (de variétés)
APPLICATIONS SUR LE NOM

1. Précisez les traits lexicaux fondamentaux et les categories


grammaticales (genre, nombre et cas) des noms en italique :

Le Suédois Jon Arvid Rosengren, 31 ans, a été sacré mardi meilleur sommelier du
monde lors de la finale du Mondial de cette profession à Mendoza, en Argentine.

Rosengren, titré parmi 61 participants de 58 pays, a devancé lors de la finale le


représentant français, David Biraud, et Julie Dupouy, née en France mais qui
concourrait pour l'Irlande.

Le Suédois, qui officie au restaurant Charlie Bird, à New York, étoffe avec ce
prestigieux trophée un palmarès déjà impressionnant: meilleur sommelier des pays
nordiques en 2009, de Suède en 2010 et 2011, et d'Europe en 2013.
La finale de ce 15e Mondial, le premier en Amérique latine, s'est déroulée devant
500 spectateurs venus garnir le Théâtre de l'indépendance de Mendoza, capitale
d'une province qui produit la majorité des vins d'Argentine, en particulier les
Malbec qui font sa réputation internationale.

La favorite argentine Paz Levinson, âgée de 37 ans, fut la seule représentante


latino-américaine parmi les 15 finalistes, parmi lesquels de nombreux Scandinaves.
Les finalistes ont été départagés au cours d'épreuves sur le service, la dégustation,
la vitiviniculture, la gastronomie, la géographie du vin et les processus
d'élaboration, de production et de consommation de différents cépages du monde
entier.
(Vins: un Suédois de 31 ans sacré meilleur sommelier du monde AFP 20 avril 2016)

1. Classez les noms de métiers suivants en fonction de leur


marque pour le féminin :

artisan, amiral, ambassadeur, auteur, attaché, auditeur, avocat, aviateur,


candidat, champion, chirurgien, commandant, commissaire, dentiste, député,
docteur, écrivain, ingénieur, instituteur, journaliste, juge, maréchal, maire,
ministre, moniteur, préfet, professeur, sculpteur, technicien.

Forme pour le féminin une femme…. / un…..femme Madame le……


5. Choisissez la forme correcte de pluriel :

1. aïeuls / aïeux

a. La petite fille est gâtée par ses …………..... paternels.


b. Nos ………….nous ont légué une grande responsabilité : celle de
préserver la planète.

2. ails/ aulx

a. J’ai acheté de très bons ……… au marché.


b. Les botanistes cultivent des ….de différentes espèces.

3. ciels / cieux
a. Les …….. de cette exposition sont bien clairs.
La science moderne et ses merveilles sondent les …… et nous donnent
accès aux dimensions terrifiantes.
J’ai toujours admiré les beaux ………….. de lit.

4. yeux / yeux
a. Faut-il viser une chose avec un œil ou avec deux …….. ?
b. Le fromage Comté est une pâte qui comporte des ……...
c. La lumière du jour entrait dans le grenier par les deux …….. de bœuf.

5. travails / travaux

a. Les ………….. des étudiants seront publiés dans la revue de la faculté.


b. On ne retrouve plus aujourd’hui de ………….. pour ferrer les chevaux.
Ajoutez aux noms suivants trois expansions différentes (adjectif épithète,
complément du nom, subordonnée relative):

Une maison …………………. …………………………. ………………………


Un homme …………………. …………………………. ……………………...
Un professeur …………………. …………………………. ……………………
Un artiste …………………. …………………………. ………………………
Un pays …………………. …………………………. ………………………
L’ARTICLE

En français, il y a quatre types d’articles :

1. l’article défini
2. l’article indéfini
3. l’article partitif
4. l’article zéro

L’ARTICLE DEFINI

1. Formes

• Les formes simples de l’article défini sont :

Nombre Masculin Féminin


le, l’ la, l’
Singulier

Pluriel les

L'article défini singulier s'élide devant un mot commençant phonétiquement


par une voyelle ou par un h muet :

Masculin : le crayon, l’article, l’insecte, l’étudiant, l’homme, le héros


Féminin : la femme, l’armoire, l’éducation, l’héroïne

• Les formes contractées

Les articles définis le et les prennent une forme contractée lorsqu'ils sont
précédés des prépositions à ou de.

à + le = au une tarte au citron


à + la = à la une tarte à la menthe fraiche
à + les = aux une tarte aux pruneaux

de + le = du la tarte du boulanger
de + la = de la la tarte de la boulangère
de + les = des la tarte des curieux
un tuyau - des tuyaux un fabliau - des fabliaux
un jeu - des jeux un vœu - des vœux
un cheveu - des cheveux un chapeau - des chapeaux
un manteau - des manteaux un couteau - des couteaux

Exceptions:
un sarrau – des sarraus un bleu – des bleus
un landau – des landaus un pneu – des pneus

3. les noms en –ail prennent un – s au pluriel:

un éventail - des éventails un détail - des détails


un rail - des rails un portail - des portails

Exceptions :
un bail - des baux un corail - des coraux
un émail - des s émaux un soupirail - des soupiraux
un travail - des travaux un vantail - des vantaux
un vitrail - des vitraux

4. les noms en –al forment le pluriel en –aux:

un animal - des animaux un cardinal - des cardinaux


un hôpital - des hôpitaux un journal - des journaux
un mal - des maux un rival - des rivaux
un signal - des signaux

Exceptions :

un bal - des bals un cantal - des cantals


un cal - des cals un carnaval - des carnavals
un cérémonial- des cérémonial un chacal - des chacals
un festival - des festivals un final - des finals
un pal - des pals un récital - des récitals
un régal - des régals
un santal - des santals (arbre d’Inde)
un serval-des servals (tigre d’Afrique)

5. Les noms en –ou prennent un – s au pluriel:

un clou - des clous un trou - des trous


un fou - des fous un coucou - des coucous

Exceptions :

un bijou - des bijoux un caillou - des cailloux


Le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest.

3. Dans l’emploi anaphorique, l’article défini reprend un référent déjà


évoqué avec lequel il établit une relation d’identification. On parle dans ce cas
d’une référence spécifique explicite :

J’ai connu une fille. La fille s’appelle Marie.


Ma mère a acheté un livre de français. Le livre m’intéresse beaucoup.

C. Valeurs particulières

Les valeurs particulières de l’article défini sont les suivantes :

1. Valeur démonstrative

La valeur démonstrative de l’article défini s’est conservé dans des


expressions comme: de la sorte, pour l’instant, pour le moment, etc.

Pour le moment, je suis à la maison.


Il ne se comporte pas de la sorte tous les jours.

2. Valeur distributive

À valeur distributive, l’article défini peut être remplacé par l’indéfini


chaque:

Deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi, je fais du sport dans le parc.
Le lundi, les musées sont fermés.

3. Valeur possessive

Avec le verbe avoir, l’article défini exprime la possession devant les noms
désignant les parties du corps et marqués par le trait [+possession inaliénable] :

Je me lave les mains et le visage tous les matins.


Ma grand-mère a les cheveux blancs et les yeux bleus.

4. Dans la construction du complément d’attitude :

Les enfants vont à l’école la gibecière au dos et les mains dans les poches.
J’adore marcher (les) pieds nus sur la plage.

5. Valeurs stylistiques

Dans les phrases exclamatives, l’article défini se charge de valeurs


stylistiques suivantes :
Les enfants, qu’ils sont déjà rentrés chez eux ! (la surprise)
La canaille, quelle insolence ! (l’indignation)

L’ARTICLE INDÉFINI

1. Formes

L'article indéfini a deux formes au singulier (un pour le masculin et une


pour le féminin) et une seule forme au pluriel (des) :

Nombre Masculin Féminin

Singulier un une
Pluriel des

Singulier: masc. un livre, un ami, un jardin, un téléviseur, un médecin


fem. une maison, une armoire, une amitié, une maladie

Pluriel : des livres, des amis, des jardins, des téléviseurs, des médecins
des maisons, des armoires, des amitiés, des maladies

L'article indéfini singulier a la même forme que l’adjectif numéral cardinal


(un, une), mais on peut les distinguer facilement par leur sens :

Un jour j’ai trouvé un sac dans le parc.


(un – article indéfini, valeur de non notoriété car il renvoie globalement à
un référent inconnu du locuteur)

Une hirondelle ne fait pas le printemps.


(une – adjectif numéral, valeur quantitative)

2. Valeurs sémantiques

Si l’article défini renvoie à quelque chose de connu, l’indéfini a pour


fonction d’introduire un élément nouveau, inconnu, dans le discours. Il connaît deux
types de valeurs :

A. Valeur générique
B. Valeur spécifique
A. Emploi générique
En emploi générique, le référent auquel renvoie le groupe nominal indéfini
est un exemplaire représentatif de toute sa classe :

Comporte-toi comme un homme.


Un homme simple a toujours du caractère.

B. Emploi spécifique

1. L’article indéfini exprime la non-notoriété ; il sert à introduire des


référents inconnus de la classe représentée par le nom:

Un chien est un animal.


Il s’est fait bâtir une villa près de l’étang.

2. L’article indéfini exprime aussi une valeur quantitative (de numéral)


pour nommer un exemplaire d’une classe:

Il lui a offert une fleur pour son anniversaire.


Des oiseaux migrateurs se sont arrêtés sur l’étang.

Au pluriel, l’article indéfini indique une quantité indéterminée (plusieurs


objets de la même classe) :

Des soucis, nous en avons tous.


Le gouvernement prendra des mesures contre l’inflation en début d’année.
Maman a acheté des tartes aux abricots chez le pâtissier.
Voulez-vous encore des frites ?
J’ai trouvé des œufs de tortue cachés dans le sable de la plage.

Associé aux noms: heures, jours, semaines, années, le pluriel des indique
l’ampleur, la durée:

Il l’a attendue des heures, mais elle n’est pas venue.


En Iere année, j’ai conjugué des verbes pour des semaines.

3. L’article indéfini a aussi la valeur de mise en évidence d’une qualité:

Il a fait preuve d’un courage sans bornes.

4. L’article indéfini a une valeur d’intensité dans des phrases exclamatives,


surtout au singulier:

Un arc-en-ciel, quelle beauté !


Un si mauvais temps, un désastre !
5. L’article indéfini a une valeur stylistique exprimant la joie, l’étonnement
ou l’indignation :

Ex : Des vacances en Caraïbes, un rêve pour tous ! (la joie)

L’ARTICLE PARTITIF

1. Formes

Nombre Masculin Féminin


Singulier du, de l’ de la, de l’
Pluriel des

2. Valeurs sémantiques

La valeur de base de l’article partitif est celle d’une quantité indéfinie d’un
tout. Il s’emploie devant les noms qui font partie des classes suivantes :

1. Noms qui désignent des matières afin d’exprimer une quantité


indéterminée :

Le matin je bois du café au lait et je mange du pain avec du beurre et de la


confiture.
Il existe du raisin noir et du raisin blanc.
Ce soir, nous allons manger du poisson.
Il est resté du beurre dans le frigo.

2. Noms abstraits qui désignent des qualités, des états ou des dispositions
d’âme:

Pierre a de l’humour et de l’ambition dans tout ce qu’il fait.


Il a montré du courage dans cette situation hors du commun.

3. Noms nombrables ayant une valeur collective :

Il y avait déjà du monde au stade dès les premières heures de la matinée.


J’ai mis du linge à sécher.
• Verbe + Nom (sg) : un (des) abat - jour
un (des) brise - bise
un (des) brise - glace
un (des) casse - croûte
un (des) coupe - papier
un (des) garde - manger
un (des) gratte - ciel
un (des) perce - neige
un (des) porte - drapeau
un (des) porte - monnaie

• Verbe+Nom (pl) : un (des) casse - noisettes


un (des) chasse - mouches
un (des) compte - gouttes
un (des) coupe - légumes
un (des) porte - allumettes
un (des) porte - avions
un (des) porte - bagages
un (des) porte - cigares
un (des) porte - clefs
un (des) porte - lettres

• Terme invariable +Nom : un (des) sans - abri


un (des) sans - cœur
un (des) hors - d’œuvre
un (des) sans - travail
un (des) après - midi
un (des) sous - main
un (des) sans - patrie

• Expressions figées : un (des) laisser – passer


un (des) ouï – dire
un (des) va et vient
un (des) tête - à – tête
un (des) coq - à - l’âne
un (des) pot - au – feu
un (des) passe - partout

4. Le pluriel des noms propres

Ayant leur propre détermination, les noms propres de personne (prénoms et


noms de famille) ne reçoivent pas la marque du pluriel :
C. Quand des est un article contracté à valeur d’un génitif :

Marie connaît le nom des grands chanteurs de rock français.


La visite des grands châteaux est un beau souvenir de France.

2. Si les adverbes de quantité (beaucoup, trop, assez, pas mal, peu, un


peu, moins, autant, combien) sont employés comme déterminants du nom, ils
sont unis au nom par la préposition de :

Ce matin, Marie a acheté beaucoup de fruits, assez de légumes, trop de


fleurs et pas mal de sucreries.

Après bien, on conserve l’article :

On se fait bien des soucis quand on part à l’étranger.


Elle faisait bien des confidences à sa mère.

3. Dans la négation totale, l’article indéfini et le partitif sont remplacés


par de :

Marie boit du lait le matin mais son père ne boit jamais de lait.
Michel n’a pas de devoir pour la prochaine classe de français.
Michel a une amie, mais sa sœur n’a pas encore d’ami.

Pourtant, l’article est de retour dans les cas suivants :

A. Si le texte contient une restriction implicite ou explicite (ne….que):

Les parents n’ont pas de l’argent pour que leurs enfants le gaspillent.
(Les parents ont de l’argent, mais pas pour le donner aux enfants.)

Les enfants n’ont que de la considération pour leurs parents.


Marie ne boit que du lait le matin.

B. Après les présentatifs : ce n’est pas, ce ne sont pas :

Ce ne sont pas des fantômes qui nous font peur.


Ce n’est pas du bonheur qu’on parle, mais d’une vie sans soucis.

C. Si le nom est déterminé par un modificateur (complément du nom,


proposition relative) :

Je n’achète pas des fruits qui sont pourris, ni des légumes d’une autre
région.

D. Dans les interrogatives rhétoriques dont la réponse est affirmative :


Ex : Tu ne manges pas du gâteau ? (Si, j’en mange.)
N’a-t-il pas eu de la chance à gagner le grand prix ?

L’ARTICLE ZERO

L’article zéro apparait dans les situations suivantes :

A. Devant les noms propres faisant partie des sous-classes


suivantes :

1. Noms de personne

Devant les noms de personne, l’article est de règle absent :

Pierre Lerat est spécialiste en langage juridique.


Michel s’est inscrit à l’Université de Craiova.

Exceptions :
1. L’article apparait si le nom propre reçoit un déterminant (adjectif
qualificatif, complément du nom, proposition relative) :

Le petit Pierre n’a pas réussi à gagner le concours.


Le grand Hector a été un prince troyen.

2. Le pluriel des noms de famille indique les membres d’une famille:

Les Dupont ont passé leurs vacances aux Caraïbes.


Les Martin sont mes nouveaux voisins.

2. Noms de ville
La plupart des noms de ville n’ont pas d’article : Paris, Londres, Bucarest,
Rome, Athènes, Madrid, Bucarest.

Je viens de Londres. Je vais à Paris.


Paris est la capitale de la France.

Certains noms de ville ont un article: La Baule, La Rochelle, Le Touquet, Le


Cap, Le Caire, La Nouvelle-Orléans :

Les Dupont habitent au Havre depuis 5 ans et ils veulent déménager au


Touquet.

3. Noms de pays, d’îles


Les noms de pays sont de genre féminin (La Roumanie, La France, L’Italie,
l’Espagne, etc.) ou masculin (Le Canada, Le Québec, Le Luxembourg, Le Portugal,
Le Japon). Devant les noms féminins, on met la préposition en et devant les noms
masculin la préposition à :
Je vais souvent en France mais je ne suis jamais allée au Canada.

Font exceptions les noms de pays suivants : Andorre, Djibouti, Monaco,


Oman.

Peu de gens peuvent passer leurs vacances à Monaco.


Vivre à Andorre, c’est pas du tout facile !

La plupart des noms d’iles sont sans article (Cuba, Bali, Majorque, Sant-
Helene, Hawaii, Madagascar, Cuba) mais il y aussi des noms d’iles avec article : la
Réunion, La Guadeloupe, le Cap-Vert, La Jamaïque, le Groenland, La Martinique.

4. Noms de fêtes (Noël, Pâques)

Cette année, Pâques est tombé assez tard et il a été très ensoleillé.
Paul nous a envoyé une carte pour nous souhaiter de joyeuses Pâques.

Il a neigé à Noël.
Elle a reçu toute sa famille pour Noël.
Ils aimeraient passer Noël au Québec.
Noël approche à grands pas.

Noël est un nom propre qui s’écrit avec une majuscule initiale, au singulier
comme au pluriel, sauf dans les emplois rares où il désigne un chant de Noël ou,
familièrement, un cadeau.

Théo a chanté un émouvant noël à la messe de minuit.


Ses grands-parents lui ont offert son traditionnel petit noël.

B. Après certaines prépositions ou locutions prépositionnelles

à: une promenade à pied / à cheval / à moto / à skis

avec : écouter avec attention


parler avec confiance
lire avec joie
travailler avec plaisir
marcher avec lenteur

en : des vacances en été / en hiver /en automne


un bocal en verre
une maison en bois
entre : une discussion entre amis
une bagarre entre voisins

par : une rencontre par hasard


meurtre par imprudence
classification par ordre alphabétique
une promenade par temps de pluie
une hiérarchisation par tranche d’âge

sans : une vie sans argent


une prestation sans défaut
accuser sans preuve
une annulation sans raison

sur : médicament sur ordonnance


crédit sur demande
travailler sur commande
réunion sur rendez-vous

pour cause de Le magasin est fermé pour cause d’inventaire.

en cas de En cas d’urgence médicale, contactez le 021.

sous réserve de Sous réserve de grève, les étudiants ne sont pas entrés
en classe.

L’article devient possible quand le nom reçoit un autre déterminant :

sans preuve On l’an condamné sans preuve.


On l’a condamné sans une preuve sérieuse.

avec attention Je t’écoute avec attention.


Je t’écoute avec une grande attention.

C. Locutions verbales

Avoir : avoir besoin, avoir confiance, avoir droit (à), avoir envie de
avoir faim, avoir honte, avoir peur, avoir peine à
avoir pitié, avoir raison, avoir tort, avoir tendance à

Faire : faire attention, faire défaut, faire part de, faire peur
faire pitié, faire plaisir, faire rage, faire place

D’autres verbes :
• L’effet (efect) - les effets (haine)

Le chirurgien attend l’effet de l’anesthésie.


Les jeunes accordent beaucoup d’attention aux effets.

• Le gage (garanţie) - les gages (salariu, leafă)

Le client a mis sa montre en gage.


Les gages d’une cousinière sont assez bas.

• La lumière (lumină) - les lumières (cunoştinţe, inteligenţă)

La lumière inonde la chambre des enfants.


Le XVIIIe siècle a été appelé l’Epoque des Lumières.

• La lunette (lunetă) - les lunettes (ochelari)

Les astronomes ont des lunettes astronomiques.


Il porte des lunettes depuis son enfance.

• Le papier (hârtie) - les papiers (acte)

J’ai fait mon projet sur papier vélin.


Vos papiers, s’il vous plaît !

• Une vacance (post vacant) - des vacances (vacanţă)


Il y a une vacance à la Mairie.
Les vacances d’hiver approchent.

• Une vue (vedere) - des vues (opinii, puncte de vedere)

La vue de ma grand - mère est assez mauvaise.


Les deux camarades ont des vues différentes sur la réalisation du projet.

7. Les noms ayant deux formes de pluriel avec des sens différents :

• Aïeul: - les aïeuls (vieilli les grands-parents)


- les aïeux (les ancêtres)

Ses deux aïeuls ont fait Michel avoir une enfance heureuse.
La petite fille est gâtée par ses aïeuls paternels.
Il faut suivre la trace de ses aïeux.
E. Énumérations

Dans la langue écrite, on omet souvent l’article dans des énumérations :

Dans l’excursion, n’oubliez pas d’emporter les objets suivants: brosse à


dents, pâte dentifrice, savon, lampe de poche, allumettes.
Les principaux composants du pain sont : glucides, eau, protides, graisses,
sels minéraux.

F. Titres d’ouvrages, d’articles, de chapitres d’ouvrages

Avec un titre général, on omet l’article :

Grammaire méthodique du français


Précis de grammaire française
Mémoire de licence
Mémoire de master
Thèse de doctorat
Lexicologie
L’article apparait quand le nom reçoit un déterminant à valeur restrictive:

La grammaire des gestes


La grammaire pour les nuls

Les chapitres d’un ouvrage n’ont pas d’article, car ils ont une
valeur générique:

Avant-propos
Introduction
Remarques préliminaires
Bibliographie
Annexes

De même, les titres d’articles présentent un article zéro :

Jean-Marc Morandini visé par deux enquêtes préliminaires


Mobilisation générale pour sauver la saison touristique sur la Côte d’Azur
Au microscope : plongée au cœur du béton

G. Les énoncés abrégés

L’article est supprimé dans les télégrammes et les petites annonces :

Lettre suit
Arrive demain
Condoléances à la famille
Appartement à louer
Maison à vendre
Jeune homme cherche jeune femme

H. Devant les mois de l’année, les jours de la semaine, les noms midi et
minuit et les noms en apostrophe:

Mes parents arrivent jeudi de France. Ils y sont allés en janvier.


Il est midi. L’avion atterrit.
« Maman, papa, que je suis contente de vous revoir !»

I. Dans les proverbes :

Pierre qui roule n’amasse pas mousse.


A bon chat, bon rat.
Grande fortune, grande servitude
Promettre mots et merveille
Noblesse oblige.

EXERCICES SUR LES ARTICLES

1. Dans les phrases suivantes, précisez si les formes en italique sont


des articles définis, indéfinis ou partitifs:

1. Je compte sur l’affection des miens.


2. Du coin de la rue, les élèves poussaient des cries de joie.
3. Il existe du raisin noir et du raisin blanc.
4. Les étudiants parlent de la pluie et du beau temps.
5. Il a montré du courage dans cette situation hors du commun.
6. Elle rêve du bonheur.
7. J’ai mis du pain sur le rebord de la fenêtre.
8. Il se sert du dictionnaire que tu lui as prêté.
9. Des bateaux, on en voit les voiles.
10. Des oiseaux migrateurs se sont arrêtés sur l’étang.
11. Il s’est fait bâtir une villa près de l’étang.
12. On prendra des mesures contre l’inflation.
13. Il est arrivé de la viande au marché.
14. Des autos, on n’en voit que la fumée.
15. La voiture du champion roula à toute vitesse.
16. J’ai du travail à faire.
17. Il a eu besoin des ciseaux.
18. Je bois volontiers du vin que tu as apporté.
19. Il est mené par le bout du nez.
1. Relevez sur deux colonnes les groupes nominaux introduits par l’article
partitif DU et les groupes nominaux introduits par l’article défini
contracté DU:

1. Ce soir, nous allons manger du poisson.


2. Il vient du Massif Central.
3. Les habitants du village voisin travaillent dans la mine.
4. Il a cherché du lait chez le marchand du coin de la rue.
5. Je revins du stade.
6. Vous avez goûté du potage que j’ai fait ce matin ?
7. Le médecin lui a extrait une écharde du pied.
8. Il est resté du beurre dans le frigo.

2. Relevez sur deux colonnes les groupes nominaux introduits par l’article
indéfini DES et les groupes nominaux introduits par l’article défini
contracté DES:

1. Maman a acheté des tartes aux abricots chez le pâtissier.


2. Voulez-vous encore des frites ?
3. Il a gravi jusqu’au sommet des Alpes.
4. La hauteur des vagues a dépassé les prévisions.
5. Je lui ai pris la valise lourde des mains.
6. Des hirondelles ont fait leur nid sous mon toit.
7. J’ai trouvé des œufs de tortue cachés dans le sable de la plage.
8. Le pêcheur a des vers de terre dans un pot.

3. Analysez la valeur générique des articles définis et indéfinis dans le


texte suivant:

Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,


Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
(Jean de la Fontaine)

5. Analysez la valeur des articles (défini, indéfini/partitif/zéro) dans les


textes ci-dessous :

Texte no 1

Chambord est une œuvre d’art exceptionnelle, classée au patrimoine mondial de


l’UNESCO depuis 1981.

Emblème de la Renaissance française à travers le monde, Chambord ne peut être


dissocié de son milieu naturel, la forêt. Avec ses 5 440 hectares et ses 32 kilomètres
de murs d’enceinte, le domaine national de Chambord est le plus grand parc clos
d’Europe, situé à moins de deux heures de Paris.

Bien plus qu’un château, Chambord est un joyau d’architecture et de nature, né du


rêve et de la démesure de François Ier. La visite plonge le public dans une
atmosphère unique et féerique : de l’architecture Renaissance, qui a pu être inspirée
par Léonard de Vinci, à la vue à couper le souffle que l’on aperçoit des terrasses, en
passant par les appartements meublés du XVIIIe siècle, ce sont 500 ans d’histoire
que l’on traverse en quelques heures, en visite libre ou avec un guide passionné qui
redonne vie à l’Histoire. (http://www.leschateauxdelaloire.org/chateaux)

Texte no 2

Les manifestations du mal-être chez l’étudiant

Il existe des études globales régulièrement consacrées à la santé des étudiants,


menées notamment par les organismes de mutuelles étudiantes ou l’Observatoire de
la vie étudiante. Cependant, la santé psychologique des étudiants est sondée avec
moins de fréquence, alors que les résultats sont assez inquiétants.

Du stress aux insomnies, les manifestations peuvent aller jusqu’à la tentative de


suicide. D’aprèsl’étude de l’Harris pour la SMEREP, 66 % des étudiants ont
ressentis un stress régulier sur une période de 15 jours – allant jusqu’à la tristesse ou
la déprime pour 48 %. Pour un peu plus d’un tiers d’entre eux, cela s’est traduit par
des perturbations du sommeil. Un étudiant sur trois avoue également « mal géré son
5. Choisissez la forme correcte de pluriel :

1. aïeuls / aïeux

a. La petite fille est gâtée par ses …………..... paternels.


b. Nos ………….nous ont légué une grande responsabilité : celle de
préserver la planète.

2. ails/ aulx

a. J’ai acheté de très bons ……… au marché.


b. Les botanistes cultivent des ….de différentes espèces.

3. ciels / cieux
a. Les …….. de cette exposition sont bien clairs.
La science moderne et ses merveilles sondent les …… et nous donnent
accès aux dimensions terrifiantes.
J’ai toujours admiré les beaux ………….. de lit.

4. yeux / yeux
a. Faut-il viser une chose avec un œil ou avec deux …….. ?
b. Le fromage Comté est une pâte qui comporte des ……...
c. La lumière du jour entrait dans le grenier par les deux …….. de bœuf.

5. travails / travaux

a. Les ………….. des étudiants seront publiés dans la revue de la faculté.


b. On ne retrouve plus aujourd’hui de ………….. pour ferrer les chevaux.
Identifiez les cas de l’utilisation de l’article zéro dans les textes ci-dessous :

Texte no 1

Bientot des robots au chevet des patients chinois

Qui aurait pu imaginer être accueilli dans un hôpital par un humanoïde, ou dans un
hôtel par une femme au visage en latex parlant plusieurs langues ? Pour l’heure, ces
cas demeurent exceptionnels. Mais le Japon, leader de la robotique industrielle
depuis cinquante ans, se lance sur le marché des robots de services. Il espère ainsi
compenser son déclin démographique et relancer son économie.

Sur l’île artificielle d’Odaiba, dans la baie de Tokyo, on ne voit que lui. Trônant sur
ce polder futuriste, le robot Gundam, du haut de ses dix-huit mètres, contemple la
capitale. Comme un symbole, la réplique gigantesque de ce héros de manga
cristallise tous les fantasmes. Dans l’inconscient occidental, les robots sont légion
au Japon. Ils seraient partout. Parfois même, ils se substitueraient aux hommes.

Si, dans l’industrie de masse (automobile, aéronautique, chimie), la robotique


japonaise domine le monde et réalise un tiers des exportations mondiales, il en va
tout autrement dans le domaine des services. Le pays s’y est pourtant intéressé très
tôt, en visant d’abord la clientèle professionnelle : défense, logistique, agriculture.
Les robots sociaux, censés dispenser des soins, accueillir ou assister, ont néanmoins
fait une apparition remarquée ; certains prennent même une apparence humaine afin
d’acquérir plus de dextérité et de rendre le contact plus agréable.

Premier prototype mondial de cette nouvelle génération humanoïde à être exposé,


Asimo a été conçu par Honda en 2000 et demeure à ce jour le robot bipède le plus
abouti. Mais, malgré ce tour de force et la conception de nombreux modèles, le
marché en est à ses balbutiements. La plupart des robots d’accueil et de soins n’en
sont qu’au stade de la recherche et de la démonstration. Seuls les robots
domestiques ménagers — aspirateurs ou tondeuses — commencent à s’imposer,
mais ils sont actuellement l’apanage de l’américain iRobot.
(http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/FOUCHERE/56093)

Texte no 2

A Santander, se garer n'est plus un casse-tête et les pelouses des parcs sont
arrosées seulement quand elles ont soif, grâce à des milliers de senseurs qui font
de cette ville espagnole un banc d'essai pour les "smarts cities" du monde entier.
Dans le centre de cette station balnéaire aux majestueuses façades donnant sur le
golfe de Gascogne, 400 capteurs enterrés dans les rues se chargent de détecter si
les places de parking sont vides ou occupées. Aux carrefours, des panneaux
lumineux informent l'automobiliste à la recherche d'une place libre. Et depuis peu,
ce dernier peut même savoir qu'un emplacement l'attend en consultant simplement
son appareil de géo-positionnement par satellite (GPS).
"En plus, une application permet de payer directement avec son téléphone
portable et de rajouter du crédit sans avoir à descendre mettre des pièces" dans
l'horodateur, relève, enthousiaste, Cristina Muñoz, journaliste de 32 ans qui "se
déplace beaucoup en voiture".

Dans la ville, les conteneurs de résidus non organiques sont dotés de capteurs qui
avertissent les éboueurs quand ils sont pleins. L'irrigation des parcs se fait
uniquement quand les sols sont secs. Et prochainement, les élégants réverbères en
fer forgé réduiront leur intensité lumineuse quand aucune présence humaine ne
sera détectée.

Il en existe maintenant 1.500 dans la ville qui, une fois scannés par téléphone
portable, délivrent des informations sur chaque magasin et renvoient vers des sites
internet de vente en ligne. Du coup, "le client connaît nos horaires, nos produits
(...) nos promotions du moment", dit M. Benito, content d'avoir ainsi pu vendre
des chaussures à un touriste qui visitait Santander un dimanche quand sa boutique
était fermée.

Sur l'écran d'un téléphone portable, une application de réalité augmentée permet
de localiser commerces, transports, bibliothèques, centres médicaux, etc. Une
autre informe les usagers de leur consommation d'eau en temps réel et peut
envoyer une alerte en cas de fuite.

Chercheurs et entreprises ne sont pas les seuls à développer ces usages:


l'université organise des rencontres avec les citoyens pour recueillir leurs idées et
les aider à les concrétiser. Une femme enceinte a ainsi créé une application qui
détermine l'itinéraire le plus commode avec une poussette de bébé. Un autre
habitant a développé un localisateur de stations de taxis pour montres
"intelligentes". (Anna CUENCA, AFP, 6 avril 2016)
L’ADJECTIF DEMONSTRATIF

L’adjectif démonstratif présente deux séries de formes : des formes simples


et des formes composées.

Singulier Pluriel
Masculin Féminin Masculin +
Féminin
Formes
simples ce (+consonne) cette ces
cet (+voyelle, h muet)
Formes
composées ce/cet….ci / là cette…ci / là ces………..ci / là

Les formes simples précèdent le nom avec lequel elles s’accordent en genre
et en nombre :

Masculin singulier : ce sofa, ce canapé, ce studio, ce handicap, ce héros


cet exemplaire, cet ami, cet arbre, cet homme, cet herbe, cet habit

Féminin singulier : cette actrice, cette femme, cette hauteur, cette haie
cette harmonie

Masculin + Féminin pluriel : ces enfants, ces hirondelles, ces arbres, ces maisons

Les formes composées ajoutent au nom, par un tiret, deux particules


adverbiales : ci et là qui expriment la proximité et l’éloignement dans le temps et
dans l’espace.

J’achète ce livre-ci (proximité dans l’espace]).


Je renonce à ce livre-là. (éloignement dans l’espace)
Il arrive du Canada ce mois-ci. (proximité dans le temps)
La Chine est entrée en crise. Pendant ce temps-là, toute l’Europe en
souffrait. (éloignement dans le temps)

L’emploi des formes composées exclut la présence des adjectifs postposés,


seuls les adjectifs antéposés sont admis :

J’aime ce grand appartement-ci par rapport à ce petit appartement-là.


J’aime cet appartement spacieux par rapport à cet appartement étroit.

VALEURS SÉMANTIQUES DU DEMONSTRATIF

1. Valeur déictique
Le démonstratif désigne un référent (personne ou objet) présent dans la
situation d’énonciation. La distance spatio-temporelle s’exprime par l’adjonction
des particules déictiques : ci (proximité) et là (éloignement):

valeur déictique dans l’espace :

Cette couleur-ci me va mieux que cette couleur-là.

valeur déictique dans le temps :

Cet examen-ci est beaucoup plus difficile que cet examen-là.

Il peut être accompagné d’un geste, d’une mimique ou d’un mouvement


pour faciliter l’identification.

L’indice adverbial de proximité présente devant les noms [+division


temporelle] certaines restrictions d’emploi:

- ci est exclu après matin, après-midi, soir, nuit:

Ce matin j’ai revu la conjugaison des verbes irréguliers.


Cette nuit j’ai eu un mauvais rêve.
Je te donnerai un coup de fil cet après-midi.

- ci est obligatoire avec heure, jours, mois, temps:


À cette heure-ci tout le monde dort.
Je dois aller à la bibliothèque ces jours-ci.
Nous voyons ces temps-ci resurgir beaucoup de choses dépassées.

- ci est facultatif avec moment, semaine, année:

Cette semaine-ci je dois corriger tous les exercices de grammaire.


Cette année-ci Pierre a eu d’excellents résultats.

2. Valeur anaphorique
L’anaphore démonstrative établit une relation coréférentielle entre un terme
anaphorisé et un antécédent. Les deux termes renvoient au même référent, qui est
repris par le deuxième terme :

Dans une ville du nord de la Chine, cinq personnes ont été légèrement
blessées lorsque le sol de l'arrêt de bus auquel ils attendaient s'est effondré
sous leurs pieds. La cause de cet effondrement soudain n'est pas encore
connue.
(le sol s'est effondré = l’antécédent ; cet effondrement = le terme
anaphorisé)
Jadis, l'article défini les se contractait en outre avec la préposition en :

en + les= ès

On trouve encore la trace de ce phénomène dans certains titres honorifiques


figés, tels que :

professeur ès lettres professeur ès sciences


docteur ès lettres docteur ès sciences
un doctorat ès lettres un doctorat ès sciences
un baccalauréat ès lettres un baccalauréat ès sciences

2. Valeurs sémantiques

L’article défini a trois valeurs sémantiques :


A. Valeur générique
B. Valeur spécifique
C. Valeurs particulières

A. Valeur générique

À valeur générique, l’article défini renvoie à un objet présentant l’ensemble


des traits caractéristiques à toute la classe dont il fait partie:

Le chien est un animal fidèle à l’homme.


Les cerises sont rouges, les myrtilles sont bleues.
Le vin est bon pour la santé.
Le mensonge est parfois utile.

B. Valeur spécifique

1. En emploi spécifique, l’article défini désigne des référents déjà connus


ou supposés comme tels :

Le trafic est normal dans les aéroports parisiens malgré un appel à la grève
chez Air France.
As-tu rentré la voiture dans le garage ?
Le téléphone portable est indispensable de nos jours.

2. Devant les noms qui désignent des objets uniques, l’article défini
exprime l’unicité:

La terre a subi de profonds changements climatiques les derniers temps.


La lune tourne autour de la terre en 28 jours.
DETERMINANTS INTERROGATIFS ET EXCLAMATIFS

Les déterminants interrogatifs et exclamatifs ont les mêmes formes de genre


et de nombre:

Singulier Pluriel
Masculin quel Quels
Féminin quelle Quelles

Ils s’utilisent devant les noms dans des constructions interrogatives ou


exclamatives :

Quel jour sommes-nous ? (phrase interrogative)


Quelle idée vous vient à l’esprit quand vous regardez ce tableau ? (phrase
interrogative)

Quelle belle journée d’été !


Quelle merveille, cette enfant !

DETERMINANTS RELATIFS

Les déterminants relatifs s’utilisent essentiellement dans la langue écrite.


Leurs formes sont identiques à celles des pronoms relatifs, formes composées :

Singulier Pluriel
Masculin lequel lesquels
Féminin laquelle lesquelles

À la différence du pronom relatif, qui est sujet ou complément du verbe de


la relative, le déterminant relatif précède toujours un nom (ou un groupe [Adjectif +
Nom]) :

Il me semble que le Parti de l'Alliance a révélé ses vraies couleurs,


lesquelles, ajouterais-je, sont très ternies car ses membres envoient clairement un
message. (http://www.parl.gc.ca) (lesquelles – pronom relatif)
Je ne connais pas ces couleurs, lesquelles couleurs envoient clairement un
message. (lesquelles – adjectif relatif)
Les propositions relatives introduites par un déterminant relatif sont
toujours des relatives explicatives qui ajoutent un complément d’information, une
sorte de parenthèse. Elles apparaissent surtout dans le style juridique et
administratif :

Le tribunal a entendu des témoins, lesquels témoins ont déclaré qu’ils


vivaient dans la même ville.

Le réclamant ne peut pas tirer profit des deux côtés : ou bien le bénéfice est
imposable, dans lequel cas la valeur après impôt du bénéfice fait partie du
revenu net du réclamant avant réclamation ou bien le bénéfice est non
imposable et est exclu de toute considération.(http://hepc8690.ca)

Ainsi, la notion de valeurs morales figure dans les directives données par le
Sénat américain en vertu de la constitution de ce pays, lesquelles directives
déterminent les éléments qui doivent figurer dans le rapport que le comité
sénatorial doit présenter au Sénat et au gouvernement. (http://www.parl.
gc.ca)

L’ADJECTIF NUMERAL

Il existe deux types d’adjectif numéral :

1. L’adjectif numéral cardinal qui indique une quantité précise :

Au marché, j’ai acheté deux kilos de pommes, trois kilos de cerises et cinq
tulipes rouges.

2. L’adjectif numéral ordinal qui indique un ordre numérique :

C’est la troisième fois que Marie va toute seule en France.

L’adjectif numéral cardinal

1. Fonctions

Les nombres cardinaux indiquent une quantité précise et peuvent être


utilisés comme déterminants du nom :

J’ai une voiture, deux appartements et trois chiens.


Mon cousin a dix ans et il étudie le français depuis deux ans.
1. Ils peuvent être associés à un autre déterminant :

Mes deux appartements sont en banlieue.


Ces trois chiens font beaucoup de bruit.

2. Ils se placent toujours devant le nom sauf quand ils expriment un ordre
de succession :

Louis XIV a dit : « L’Etat, c’est moi ! »


Je suis au chapitre trois, page trente-six.

3. Ils peuvent être utilisés tout seuls ou précédés de l’article défini pluriel
les :

Les Dupont ont quatre enfants : deux sont ingénieurs et deux sont
professeurs. Les quatre vivent en France.

2. Formation des nombres cardinaux composés

Pour l’association de dizaines et des unités, on utilise la conjonction et:

21 vingt-et-un
31 trente-et-un
41 quarante-et-un
51 cinquante-et-un
61 soixante-et-un
71 soixante-et-onze

Exceptions : 81 quatre-vingt-un
91 quatre-vingt-onze

Dans les autres nombres composés, on met un trait d’union entre tous les
mots qui le composent :

25 – vingt-cinq
68 – soixante-huit
73 – soixante-treize

3. Accord en genre et en nombre


Les adjectifs numéraux sont invariables en genre et en nombre sauf les cas
suivants:

1. un / une s’accorde en genre avec le nom déterminé :


un livre une gomme
vingt-et-une personnes
Mille et une nuits

2. Vingt et cent prennent un –s quand ils sont multipliés sauf les cas où ils sont
suivis d’un autre nombre cardinal:

80 quatre-vingts 85 quatre-vingt-cinq
200 deux cents 222 deux cent vingt-deux

3. Mille est toujours invariable :

Deux mille personnes sont venues au concert de Lara Fabian à Bucarest.

4. Million(s) et milliard(s) s’accordent en nombre et ont un comportement


variable étant considérés comme des noms:

Trois millions d’habitants sont partis pour travailler à l’étranger.


La lutte contre la pollution coûte des milliards d’euros la France.

Ils suppriment la préposition de quand ils sont suivis d’un autre nombre
cardinal:

Trois millions cinq cent mille habitants


Deux milliards deux cent mille euros

L’adjectif numéral ordinal

1. Formation
Le numéral ordinal indique un rang, un ordre, un classement. Il est formé
par l’adjonction du suffixe –ième au numéral cardinal, sauf premier / première :

Paul a terminé son premier marathon en troisième position.

Nombre Numéral cardinal Numéral ordinal


zéro -
1 un(e) Premier (-ière)
2 deux deuxième, second(e)
17 dix-sept dix-septième
21 vingt-et-un(e) vingt-et-unième
22 vingt-deux vingt-deuxième
81 quatre-vingt-un(e) quatre-vingt-et-unième
90 quatre-vingt-dix quatre-vingt-dixième
91 quatre-vingt-onze quatre-vingt-onzième
97 quatre-vingt-dix-sept quatre-vingt-dix-septième
100 Cent centième
101 cent-un(e) cent-unième
1000 Mille millième
1001 mille-un(e) mille-unième
1102 mille-cent-deux mille-cent-deuxième
1800 mille-huit-cent mille-huit-centième
7000 sept-mille sept-millième
10 000 dix-mille dix-millième
13 000 treize-mille treize-millième
62 000 soixante-deux-mille soixante-deux-millième
100 000 cent-mille cent-millième
600 000 six-cent-mille six-cent-millième
1 000 000 un million (de) millionième
1000000000 un milliard (de) milliardième

Le numéral cardinal remplace le numéral ordinal dans les cas


suivants :

1. Pour indiquer la page et le tome :

Vous trouverez les exercices à la page dix-huit, tome deux du Recueil


d’exercices.

2. pour indiquer l’heure :

On s’est donné rendez-vous à dix-sept heures devant l’Université.


3. pour indiquer le rang d’accession au trône (sauf le premier de la
dynastie François 1er) :

Louis IV et Henri IV sont restés dans la mémoire collective des Français.

Fractions et pourcentages

4. Les fractions les plus courantes sont :

1/2 un demi 3/2 trois demis


1/3 un tiers ¾ trois tiers
¼ un quart ¾ trois quarts
1/6 un sixième 3/6 trois sixièmes

Elles sont précédées de l’article défini ou indéfini :

Le loyer représente un tiers du budget de la famille.


Un quart des étudiants se sont absentés aujourd’hui.

Fraction + unité de mesure Fraction + unité de mesure/ nom de matière

un demi-litre un demi-gâteau le tiers du gâteau


un quart de tour un tiers de gâteau les deux tiers d’un gâteau
un tiers de litre deux tiers de gâteau la moitié du gâteau

Les pourcentages expriment également une partie d’un tout. Ils sont suivis
de de + Nom :

20 % de la population de la Roumanie a eu des problèmes de santé ce


printemps.
La croissance annuelle sera cette année de 2,7%.

Quantité approximative

On exprime la quantité approximative par l’adjonction au numéral cardinal


du suffixe - aine : une dizaine, une trentaine, une centaine, mais un millier :

Dans ce cours il y a une vingtaine d’inscrits en première année et une


dizaine en troisième année.
Une fois arrivé la cinquantaine, on pense de plus en plus à la retraite.
Notre voisin est très sportif, on ne dirait pas qu’il approche de la
soixantaine.

Les termes multiplicatifs

Il s’agit de mots qui se trouvent sous la détermination d’un nom ou qui sont
indépendants par leur détermination par un article défini ou indéfini : un double,
triple, quadruple, quintuple, sextuple, etc.

Prenez une feuille double.


J’ai payé le double de la somme.
Donne-moi de l’argent, je te le rendrai au centuple.

Opérations arithmétiques
Les quatre opérations s’expriment par les moyens suivants :

1. addition : 2+2=4 deux plus deux égalent quatre :


deux plus deux font quatre :
deux et deux font quatre

5. soustraction : 6–2=4 six moins deux égalent quatre


six moins deux font quatre

6. multiplication : 2 x 2 = 4 deux fois deux égalent quatre


deux fois deux font quatre

7. division : 4:2=2 quatre divisé par deux égalent deux


quatre divisé par deux font deux

Analysez la nature des adjectifs numéraux dans les textes suivants:

Texte no 1

Paris inaugure Canopée des Halles

C'est un toit qui fait rêver, celui du forum des Halles, ce centre commercial
historique au cœur de Paris. 18 000 écailles de verre et cinq ans de travaux pour
un résultat lumineux que l'on peut même observer depuis l'espace. La canopée des
Halles a été inaugurée mardi 5 avril. Elle vient d'éclore en plein coeur de Paris. La
canopée est une gigantesque carapace translucide, 140 mètres de long et 80 mètres
de large, sur trois niveaux. C'est le nouveau Forum des Halles.

5 ans de travaux pour 1 milliard d'euros

„Imaginons que l'on rentre dans une ville par en dessous sur une place arborée, la
cime de ces arbres c'est la canopée", explique Patrick Berger, architecte. Les
Halles étaient autrefois le ventre de Paris, un immense marché de produits
alimentaires. Finalement déplacée à Rungis, la structure du marché est détruite en
1971. Le Forum des Halles qui lui a succédé n'a jamais vraiment séduit. Il aura
fallu cinq ans de travaux et un milliard d'euros, cinq fois plus que ce qui était
prévu, pour financer ce centre commercial aux allures de soucoupe volante. Dans
les galeries, désormais plus d'espace et de lumière. Le jardin, toujours en travaux,
ne sera lui ouvert au public qu'en 2018. (Francetv info 6 avril 2016)
Texte no 2
C. Quand des est un article contracté à valeur d’un génitif :

Marie connaît le nom des grands chanteurs de rock français.


La visite des grands châteaux est un beau souvenir de France.

2. Si les adverbes de quantité (beaucoup, trop, assez, pas mal, peu, un


peu, moins, autant, combien) sont employés comme déterminants du nom, ils
sont unis au nom par la préposition de :

Ce matin, Marie a acheté beaucoup de fruits, assez de légumes, trop de


fleurs et pas mal de sucreries.

Après bien, on conserve l’article :

On se fait bien des soucis quand on part à l’étranger.


Elle faisait bien des confidences à sa mère.

3. Dans la négation totale, l’article indéfini et le partitif sont remplacés


par de :

Marie boit du lait le matin mais son père ne boit jamais de lait.
Michel n’a pas de devoir pour la prochaine classe de français.
Michel a une amie, mais sa sœur n’a pas encore d’ami.

Pourtant, l’article est de retour dans les cas suivants :

A. Si le texte contient une restriction implicite ou explicite (ne….que):

Les parents n’ont pas de l’argent pour que leurs enfants le gaspillent.
(Les parents ont de l’argent, mais pas pour le donner aux enfants.)

Les enfants n’ont que de la considération pour leurs parents.


Marie ne boit que du lait le matin.

B. Après les présentatifs : ce n’est pas, ce ne sont pas :

Ce ne sont pas des fantômes qui nous font peur.


Ce n’est pas du bonheur qu’on parle, mais d’une vie sans soucis.

C. Si le nom est déterminé par un modificateur (complément du nom,


proposition relative) :

Je n’achète pas des fruits qui sont pourris, ni des légumes d’une autre
région.

D. Dans les interrogatives rhétoriques dont la réponse est affirmative :


Texte no 4

Une vague déferla, courut sur la grève humide et lécha les pieds de Robinson qui
gisait face contre sable. À demi inconscient encore, il se ramassa sur lui-même et
rampa de quelques mètres vers la plage. Puis il se laissa rouler sur le dos. Des
mouettes noires et blanches tournoyaient en gémissant dans le ciel céruléen où une
trame blanchâtre qui s'effilochait vers le levant était tout ce qui restait de la tempête
de la veille. Robinson fit un effort pour s'asseoir et éprouva aussitôt une douleur
fulgurante à l'épaule gauche. La grève était jonchée de poissons éventrés, de
crustacés fracturés et de touffes de varech brunâtre, tel qu'il n'en existe qu'à une
certaine profondeur. Au nord et à l'est, l'horizon s'ouvrait librement vers le large,
mais à l'ouest il était barré par une falaise rocheuse qui s'avançait dans la mer et
semblait s'y prolonger par une chaîne de récifs.
(Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique)

Texte no 5

Airbus met plus de sièges mais promet plus de place

Airbus veut proposer aux compagnies des avions équipés de série d'un
aménagement intérieur plus confortable. L'avionneur a en effet dévoilé mercredi 23
mars son nouveau concept de cabine baptiséAirspace by Airbus. Un nouvel intérieur
censé constituer "un outil de base souple et sophistiqué, qui permettra aux
compagnies aériennes d'optimiser leur propre image de marque", selon Airbus.

Des avantages pour les compagnies


Au menu, des allées plus larges, des sièges plus grands, des toilettes avec des
surfaces antibactériennes. Et une ambiance sobre, détendue, rendue possible par des
lignes et des formes simples et épurées, avec un éclairage d'ambiance utilisant les
dernières technologies Led, promet Airbus. Le coffre à bagages est également plus
spacieux.

Ce nouveau concept de cabine doit progressivement équiper les appareils long-


courrier de la compagnie, à commencer par l'A330neo, la version remotorisée (14%
moins gourmande en carburant) de l'A330, qui doit entrer en service en 2017. “Le
nouvel A330neo est l'appareil idéal pour le lancement de cette marque", assure
Kiran Rao, le vice-président Strategy & Marketing d'Airbus, cité dans un
communiqué. L'A350 et l'A380 vont également bénéficier de ce lifting intérieur.

Réduction de coûts
Toutefois les compagnies ne se laissent pas séduire si facilement. "Il n'est pas sûr
qu'elles soient nombreuses à opter pour ce choix car la cabine reste pour elles un
facteur de différenciation. Elles les customisent toujours un peu", complète
l'analyste.

Sauf qu'Airbus a gardé un atout dans sa manche qui risque de faire mouche auprès
des compagnies les plus économes. "Nous allons mettre plus de passagers avec le
même espace mais, en raison de l'intelligence et de la façon dont nous avons conçu
la cabine, cela ne pèsera pas sur le confort", a affirmé à Reuters Kiran Rao.

Sur l'A330 neo, 10 sièges pourront être ainsi ajoutés. Le chiffre passera à 12 sur
l'A350 et 50 sur le "super jumbo", l'A380, indique Reuters. Et comme le précise
l'agence, cette décision doit aussi permettre de réduire le coût opérationnel par
siège, un baromètre d'efficience auquel les compagnies aériennes sont très sensibles.
( BFM Business, 24/03/2016)

Texte no 6

Quels sont les intérêts stratégiques de la Russie et de la Chine concernant cette


nouvelle ligne TGV ?

Ce sont des travaux d’Hercule qu’entendent relancer les deux anciens frères
ennemis : 7000 kilomètres de tracé à travers le désert de Gobi, puis les forêts de
Sibérie. Ce projet sino-russe n’est encore qu’une annonce. Et il faudra probablement
plusieurs années avant de voir la première motrice chinoise à grande vitesse entrer
en gare de Moscou. Depuis la prise de fonction du président chinois Xi Jinping, les
deux capitales ont multiplié les signes de rapprochement en matière d’échanges
énergétiques, mais aussi surtout sur le plan diplomatique. Les chancelleries
chinoises et russes parlent d’une même voix sur les questions syriennes et
ukrainiennes notamment. Pour l’instant, l’avion de ligne que les deux pays rêvent de
construire en commun est encore dans les cartons. Cette annonce d’un futur TGV
Pékin-Moscou est donc perçue comme un nouveau signe de rapprochement entre les
deux capitales, au sens propre comme au figuré.

Et d’un point de vue économique ?


C’est aussi évidemment un enjeu économique. Imposer les fusées du rail sur les
7000 km du mythique Transsibérien demandera des hommes, et sera forcément
créateur d’emplois, espère-t-on côté russe. Au total : plus de 184 milliards d’euros
devront être investis dans le chantier, un premier budget probablement revu à la
hausse au moment des travaux. Pour Pékin, cette ligne devrait servir de vitrine à la
grande vitesse chinoise, en attendant de vendre la technologie made in China à
l’Asie du sud-est et en Californie. Des projets fous tel qu’un Pékin-Londres en 48
heures ont même été évoqués par la presse officielle, avant que la collision entre
deux TGV le 23 juillet 2011 près de la gare de Wenzhou ne ralentisse l’ensemble du
trafic.
Alors que vont devenir ces projets fous ?
Ce qui est certain, c’est que les Chinois sont aujourd’hui les nouveaux rois du rail
avec près de 10 000 kilomètres de lignes à grande vitesse déjà construites, dont les
2298 kilomètres et 35 gares reliant Pékin à Canton en huit heures. Ce chiffre devrait
encore doubler au cours de la décennie, mais la Chine entend désormais aller plus
loin et cherche à étendre son réseau au-delà des frontières et pourquoi pas faire
rouler ses trains rapides jusqu’aux États-Unis. Un groupe de travail composé de
China Railway Construction (CRC) et China South Railway (CSR) vient ainsi de
remporter un appel d’offres pour la construction du TGV mexicain devant relier
Mexico à la ville de Querétaro. Le Premier ministre Li Keqiang se transformant
pour sa part en super VRP de la grande vitesse à chacune de ses visites en Europe.
Seul frein pour l’instant à cette expansion : au-delà même des questions de sécurité,
se pose celle de la rentabilité. En dehors de la ligne Tokyo-Osaka au Japon, les
TGV sont aujourd’hui peu rentables dans le monde. Et pour l’instant, les trains
chinois n’échappent pas à la règle. (Stéphane Lagarde -Première publication le
07/11/2014)
L’ADJECTIF QUALIFICATIF

I. Définition
L’adjectif qualificatif attribue des propriétés particulières à un objet ou à un
individu, conformément à la réalité : forme, couleur, taille, etc.

Michel est de petite taille, avec des yeux bleus et des oreilles allongées.

Du point de vue syntaxique, l’adjectif qualificatif est subordonné au nom


qu’il caractérise, soit directement (fonction d’épithète) soit indirectement (fonction
d’attribut et d’apposition).

Un enfant intelligent est toujours intéressé d’atteindre ses objectifs.


(intelligent - adjectif épithète)
Cet enfant, qui est toujours intéressé d’atteindre ses objectifs, est intelligent.
(intelligent - adjectif attribut)
Intelligent, cet enfant est toujours intéressé d’atteindre ses objectifs.
(intelligent - apposition)

L’adjectif qualificatif ne possède pas de genre ni de nombre qui lui soient


propres, c’est pourquoi ses marques de genre et de nombre lui sont déterminées par
le terme dont il dépend syntaxiquement :

Courageux, le petit garçon resta stupéfait devant le danger.


Courageuse, la petite fille resta stupéfaite devant le danger.

L’adjectif qualificatif est variable en genre et en nombre et présente des


degrés de signification :

Michel est plus courageux que son frère.


(plus courageux – comparatif de supériorité)
Michel est le plus courageux de sa classe.
(le plus courageux – superlatif relatif)

II. TYPOLOGIE DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

Il y a deux critères pour la classification de l’adjectif qualificatif : le critère


sémantique et le critère morphosyntaxique.

1. Critère sémantique

De point de vue sémantique, il y a deux sous-classes d'adjectifs:


entre : une discussion entre amis
une bagarre entre voisins

par : une rencontre par hasard


meurtre par imprudence
classification par ordre alphabétique
une promenade par temps de pluie
une hiérarchisation par tranche d’âge

sans : une vie sans argent


une prestation sans défaut
accuser sans preuve
une annulation sans raison

sur : médicament sur ordonnance


crédit sur demande
travailler sur commande
réunion sur rendez-vous

pour cause de Le magasin est fermé pour cause d’inventaire.

en cas de En cas d’urgence médicale, contactez le 021.

sous réserve de Sous réserve de grève, les étudiants ne sont pas entrés
en classe.

L’article devient possible quand le nom reçoit un autre déterminant :

sans preuve On l’an condamné sans preuve.


On l’a condamné sans une preuve sérieuse.

avec attention Je t’écoute avec attention.


Je t’écoute avec une grande attention.

C. Locutions verbales

Avoir : avoir besoin, avoir confiance, avoir droit (à), avoir envie de
avoir faim, avoir honte, avoir peur, avoir peine à
avoir pitié, avoir raison, avoir tort, avoir tendance à

Faire : faire attention, faire défaut, faire part de, faire peur
faire pitié, faire plaisir, faire rage, faire place

D’autres verbes :
aigre-doux
sourd-muet
court-vêtu
tout-puissant
nouveau-né

2. Adjectifs par conversion


Les adjectifs par conversion font partie de certaines classes grammaticales
qui acquièrent le statut d’adjectif qualificatif par le phénomène de conversion,
appelé aussi « dérivation impropre ».
Ces classes grammaticales sont :

- des verbes aux participes présents ou passés : bouleversant, brillant,


confiant, dérivé, usé
- des noms : marron, orange, bon marché, menteur, moqueur
- des expressions prépositionnelles qui dénotent une propriété ou un état :
de bonne humeur, en colère, en bon état, en pleine forme
- des adverbes : bien, pas mal, comme il faut.

Mais de nombreux adjectifs verbaux s’orthographient différemment des


formes correspondantes aux participes présents (verbe):

Verbe Participe présent Adjectif verbal

adhérer adhérant adhérent


coïncider coïncidant coïncident
converger convergeant convergent
différer différant différent
équivaloir équivalant équivalent
négliger négligeant négligent
précéder précédant précédent
communiquer communiquant communicant
convaincre convainquant convaincant
provoquer provoquant provocant
suffoquer suffoquant suffocant
déléguer déléguant délégant
fatiguer fatiguant fatigant
naviguer naviguant navigant

Pour les distinguer, il faut retenir que l’adjectif verbal s’accorde en genre et
en nombre avec le nom auquel il se rapporte, contrairement au participe présent qui
est invariable :

Les États-Unis font partie des pays adhérant au statut de Rome.


(participe présent)
Chaque membre adhérent sera représenté par un délégué. (adjectif verbal)
Convainquant son auditoire, il se fit acclamer. (participe présent)
La lettre de motivation doit être rédigée dans un style simple, clair et
convaincant. (adjectif verbal)

Le cyclisme est un sport fatiguant le dos. (participe présent)


Le cyclisme est un sport fatigant. (adjectif verbal)

Je me suis réveillé en suffoquant (participe présent).


L’air était suffocant. (adjectif verbal)

III. LE GENRE DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il


détermine. En fonction de la variation en genre, il y a trois classes d’adjectifs
qualificatifs:
1. Adjectifs défectifs de genre (ils ont un seul genre : masculin ou féminin)
2. Adjectifs épicènes (ils ont la même forme pour les deux genres)
3. Adjectifs variables en genre

III.1. Adjectifs défectifs de genre

Les adjectifs défectifs de genre ont un seul genre : masculin ou féminin. En


général, ils se rapportent à des noms [- animé].

Adjectifs féminins une accorte servante (vive et aimable)


rester bouche bée
une porte cochère
une ignorance / paresse crasse
une dive bouteille
une femme enceinte
la soie grège
chercher la pierre philosophale
faire œuvre pie

Adjectifs masculins un nez aquilin


un air benêt
un pied bot
un accent circonflexe
un garçon fat (très sûr de ses mérites)
du papier vélin
un hareng saur (salé et fumé)
III.2. Adjectifs épicènes (invariables en genre)
Les adjectifs épicènes et la plupart des adjectifs dérivés en - ique, -iste, -
esque, -able restent invariables :

chic un chapeau / une robe chic


docile un homme / une femme docile
facile un problème / une équation facile
fidèle un chien / une chienne fidèle
honnête un homme / une femme honnête
lâche un héros / une héroïne lâche
magnifique un tableau / une toile magnifique
pauvre un enfant / une enfant pauvre
pittoresque un village / une région pittoresque
remarquable un fait / une idée remarquable
sale un pantalon / une chemise sale
snob un homme / une femme snob
tranquille un lieu / une place tranquille
utile un résultat / une action utile

III.3. Les adjectifs variables en genre

La plupart des adjectifs qualificatifs font l’accord avec le nom qu’ils


déterminent par des marques spécifiques.

1. Règle générale : on ajoute un e muet à la forme du masculin:

pur - pure de l’air pur - de l’eau pure


grand – grande un grand dictionnaire - une grande maison
gris - grise un chat gris - une chatte grise
amical-amicale un entretien amical - une entrevue amicale
sourd-sourde un son sourd - une voix sourde

2. Les adjectifs en - an, - in, - ain, - ein, - un, - ot, - at ne


redoublent pas la consonne finale :

persan –persane un tapis persan - une colonne persane


Exception : un comportement paysan - une vie paysanne

fin - fine un fin cuisinier - une fine bouche


romain- romaine un temple romain - une voie romaine
serein – sereine un ciel serein - une voix sereine
brun - brune un ours brun - une table brune
délicat – délicate un sommeil délicat - une réponse délicate
idiot – idiote un problème idiot - une question idiote
Exceptions :
boulot – boulotte un homme boulot - une femme boulotte
maigriot - maigriotte un teint maigriot - une allure maigriotte
pâlot - pâlotte un visage pâlot - une face pâlotte
sot - sotte un regard sot - une importance sotte
vieillot - vieillotte un fait vieillot - une action vieillotte

3. Redoublement de la consonne finale et adjonction de - e :

- as / - asse un coup bas – une voix basse


un plat gras – une grasse matinée
- el / - elle un homme cruel - une action cruelle
un amour paternel - une affection paternelle
- eil / - eille un fait pareil - une heure pareille
un teint vermeil - une nuance vermeille
- ul / - ulle un match nul - une action nulle
- il / - ille un homme gentil - une femme gentille
- ien / - ienne un palais ancien - une maison ancienne
un acteur italien – une actrice italienne
- on / - onne un bon comportement - une bonne conduite
- et / - ette un garçon coquet - une fille coquette
un perroquet muet - une perruche muette

Exceptions : (in)complet - (in)complète


(in)discret - (in)discrète
(in)quiet - (in)quiète
concret - concrète
désuet - désuète
replet - replète
secret - secrète

4. Modification de la voyelle ou de la consonne finale :

- er / - ère un fruit amer - une boisson amère


un ami cher - une amie chère
un parent fier - une mère fière
un vent léger - une brise légère

- x / - se un résultat heureux - une fin heureuse


un époux jaloux - une amie jalouse
un enfant curieux - une femme curieuse
un début affreux - une lettre affreuse
un regard haineux - une joie haineuse

Exceptions : de faux or - une fausse modestie


un sourire doux - une vie douce
un éclair roux - une lumière rousse
Appartement à louer
Maison à vendre
Jeune homme cherche jeune femme

H. Devant les mois de l’année, les jours de la semaine, les noms midi et
minuit et les noms en apostrophe:

Mes parents arrivent jeudi de France. Ils y sont allés en janvier.


Il est midi. L’avion atterrit.
« Maman, papa, que je suis contente de vous revoir !»

I. Dans les proverbes :

Pierre qui roule n’amasse pas mousse.


A bon chat, bon rat.
Grande fortune, grande servitude
Promettre mots et merveille
Noblesse oblige.

EXERCICES SUR LES ARTICLES

1. Dans les phrases suivantes, précisez si les formes en italique sont


des articles définis, indéfinis ou partitifs:

1. Je compte sur l’affection des miens.


2. Du coin de la rue, les élèves poussaient des cries de joie.
3. Il existe du raisin noir et du raisin blanc.
4. Les étudiants parlent de la pluie et du beau temps.
5. Il a montré du courage dans cette situation hors du commun.
6. Elle rêve du bonheur.
7. J’ai mis du pain sur le rebord de la fenêtre.
8. Il se sert du dictionnaire que tu lui as prêté.
9. Des bateaux, on en voit les voiles.
10. Des oiseaux migrateurs se sont arrêtés sur l’étang.
11. Il s’est fait bâtir une villa près de l’étang.
12. On prendra des mesures contre l’inflation.
13. Il est arrivé de la viande au marché.
14. Des autos, on n’en voit que la fumée.
15. La voiture du champion roula à toute vitesse.
16. J’ai du travail à faire.
17. Il a eu besoin des ciseaux.
18. Je bois volontiers du vin que tu as apporté.
19. Il est mené par le bout du nez.
un ton accusateur - une lettre accusatrice
un parti conservateur- une politique conservatrice
un air créateur - une imagination créatrice
un effet destructeur - une action destructrice
un agent distributeur - une compagne distributrice
un fait protecteur - une action protectrice

Exceptions: un tableau flatteur - une comparaison flatteuse


un sourire menteur - une voix menteuse

6. Les adjectifs qui ont une forme spéciale pour le féminin :

un accident bénin - une tumeur bénigne


un chien esquimau - une femme esquimaude
un nombre favori - une émission favorite
un légume frais - une pomme fraîche
un prophète hébreu - la langue hébraïque
un chien malin - une tumeur maligne
un homme rigolo - une personne rigolote
un chien sauveur - une action salvatrice
un tiers état - la tierce partie
un personnage traître - une femme traîtresse

7. Adjectifs à forme double au masculin, en fonction de la lettre


initiale (consonne / voyelle ou h muet) :
beau / bel - belle un beau garçon, un beau héros
un bel homme, un bel habit, un bel uniforme
une belle robe, une belle architecture

fou / fol - folle un fou garçon, un fou caractère


un fol homme, un fol espoir
une folle action, une folle héroïne

mou / mol - molle un mou matelas, un mou lit


un mol oreiller, un mol habit
une substance molle

nouveau / nouvel - nouvelle un nouveau locataire


un nouvel uniforme, le nouvel An
une nouvelle maison

vieux / vieil - vieille un vieux château, un vieux souvenir


un vieil homme, un vieil appartement
une vieille ambition
IV. LE NOMBRE DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

La formation du pluriel suit le schéma suivant :

1. Règle générale : adjonction de - s au singulier :

un petit garçon - de petits garçons


une belle initiative – de belles initiatives
un grand arbre - de grands arbres
une idée géniale – des idées géniales

2. Les adjectifs terminés au singulier en - s ou - x ne changent pas au pluriel :

gros un gros paquet- de gros paquets


épais un livre épais - des livres épais
élogieux un terme élogieux - des termes élogieux
fâcheux un oubli fâcheux - des oublis fâcheux
heureux un destin heureux – des destins heureux
jaloux un esprit jaloux - des esprits jaloux
périlleux un jeu périlleux - des jeux périlleux

1. Les adjectifs en - al font le pluriel en - aux :

cardinal - cardinaux un point cardinal - des points cardinaux


amical - amicaux un dialogue amical - des dialogues amicaux
féodal - féodaux un château féodal - des châteaux féodaux
fluvial -fluviaux un bateau fluvial - des bateaux fluviaux
immémorial –immémoriaux un temps immémorial - des temps immémoriaux
inégal - inégaux un talus inégal - des talus inégaux
mondial- mondiaux un record mondial - des records mondiaux

Exceptions :

A. Certains adjectifs prennent seulement un - s au pluriel :

banals- banals un détail banal - des détails banals


fatal – fatals un coup fatal - des coups fatals
naval –navals un chantier naval - des chantiers navals
natal – natals un pays natal - des pays natals

B. D’autres adjectifs en - al ont un usage flottant :

final - finals / finaux un examen finals – des examens finals / finaux


idéal - idéals / idéaux un endroit idéal - des endroits idéals / idéaux
glacial - glacials / glaciaux un lac glacial - des lacs glacials / glaciaux
jovial - jovials / joviaux un visage jovial - des visages jovials / joviaux
3. Les adjectifs en - eau prennent un - x au pluriel :

beau - beaux un beau paysage - de beaux paysages


jumeau - jumeaux un frère jumeau - des frères jumeaux
nouveau - nouveaux un nouveau bâtiment - de nouveaux bâtiments

4. Les adjectifs en - eu ajoutent un - s au pluriel :

hébreu - hébreux un mot hébreu - des mots hébreux

Exceptions : bleu- bleus le ciel bleu - les cieux bleus


feu – feus le feu roi – les feus rois

V. LA COMPARAISON DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

Les notions exprimées par les adjectifs qualificatifs sont généralement


variables en degrés. Dans son organisation de la réalité, le français distingue deux
échelles, selon que la variation est considérée en elle - même ou en rapport avec un
élément extérieur qui lui sert d’étalon:

1. Degrés d’intensité: la qualité exprimée par l’adjectif est appréciée


en elle-même et saisie par la langue à différents degrés d’intensité repartis sur une
échelle: faible, moyenne (normale) ou élevée (forte, extrême):

La soupe est un peu / assez / très / trop chaude.

2. Degrés de comparaison: la qualité exprimée par l’adjectif est


appréciée par comparaison avec d’autres éléments de référence, partageant la même
qualité mais avec des référents ou dans des circonstances différentes.

Le thé est plus / moins / aussi chaud que le café.

Les adjectifs qualificatifs sans degrés de comparaison


Les adjectifs dont le contenu ne peut pas être évalué selon une échelle
orientée n’admettent pas la variation en degrés. Ils font partie de l’une des classes
suivantes:

1. les adjectifs relationnels: *un centre très politique, *une zone plus française

2. les adjectifs exprimant une qualité non-soumise à variation: carré,


circulaire, enceinte, équilatéral, parallèle, double, triple, etc.
3. les adjectifs dont le sens intègre déjà une notion d’intensité (généralement
forte) ou de comparaison: majeur, mineur, aîné, cadet, double, excessif,
premier, dernier, principal, triple, unique, ultérieur, ultime, perpétuel, etc.

4. les adjectifs qui expriment un haut degré d’éminence ou quelque chose


d’absolu: absolu, excellent, extrême, immense, impossible, indispensable,
parfait, suprême, total, universel, etc.

LES DEGRES D’INTENSITE

Les degrés d’intensité expriment une qualité par référence à elle-même,


sans la comparer à un objet extérieur. L’expression de l’intensité a une valeur
subjective et elle dispose d’une grande variété de moyens stylistiques,
grammaticaux (adverbes), lexicaux (préfixes et suffixes).
Les valeurs de l’intensité sont :
1. L’intensité faible
2. L’intensité moyenne
3. L’intensité élevée

L’intensité faible s’exprime par les classes suivantes:

1. Adjectifs qui, par leur sémantisme, indiquent l’intensité faible: petit,


minuscule, infime, etc.

une créature minuscule


une partie infime des immigrants
une quantité infime de produits chimiques

2. Adverbes simples (peu, un peu, à peine) et dérivés (faiblement,


médiocrement, modérément, légèrement, passablement) :

un homme légèrement blessé / intoxiqué / brûlé


un repas modérément arrosé
des prix légèrement diminués / augmentés
3. Préfixes: sous-, hypo- :

un pays sous-développé
un malade hypotendu
du lait hypoallergique

L’intensité moyenne s’exprime par :

1. Adverbes ou locutions adverbiales: assez, suffisamment, moyennement,


pas mal, plutôt, etc.:
stress ».
Les études montrent aussi que les filles apparaissent plus touchées. Elles sont plus
nombreuses que les garçons à avoir consulté un psychologue ou un psychiatre.
Selon le Dr Cassin, du BAPU de Rennes, cela signifie que « les filles sont en
général plus ouvertes à l’idée de régler leur problème en en parlant, alors que les
garçons, qui vont aussi très mal, réagissent en s’alcoolisant excessivement ».
Toutefois, les statistiques de la LMDE en 2007 concordent avec l’idée de filles plus
atteintes : 37,5 % des franciliennes a déclaré avoir été triste ou déprimée contre
25,4 % des franciliens.

Face à cet état de mal-être, les étudiants concernés adoptent des comportements
spécifiques selon l’enquête de l’Usem/Emevia à partir de près de 20 000
questionnaires reçus en 2007 :

Un étudiant sur 10 a pris des médicaments (tranquillisants, antidépresseurs). Et


parmi les 30 % d’étudiants ayant vécu une période de déprime, 21,9 % ont eu une
consommation importante ou excessive de tabac, 11,9 % une consommation
importante ou excessive d’alcool et 5,6 % une consommation importante ou
excessive de cannabis.

Parmi les 82 % d’étudiants qui ont consulté un professionnel de santé au cours des
six mois précédents l’enquête de l’Usem, 5,7 % ont consulté un psychologue ou un
psychiatre.

Plus inquiétant encore : un étudiant sur six aurait eu des pensées suicidaires en
2010-2011.

Selon les conclusions de l’enquête d’Emevia en 2011, la famille est source de


protection. Vivre avec ses parents améliore l’accès aux soins et réduit les risques
d’addiction, même si les longs déplacements quotidiens en conséquence sont
facteurs de stress. Cela explique par ailleurs peut-être des disparités selon les
régions, les étudiants d’Île-de-France étant plus sujets au stress que les autres. Alors
si vous êtes en difficulté, tournez-vous vers un membre de votre famille ou un ami
proche pour en parler et rompre l’isolement.

Mais il ne faut pas en rester là. La consultation chez un médecin, même votre
généraliste, est une première étape de la prise en charge. En cas d’urgence, pensez
aux services psychiatriques d’urgence des hôpitaux. Il existe également
des structures d’accueil spécifiques prévues pour les étudiants : le SUMPPS ou le
BAPU. Vous pouvez aussi vous adresser aux différents numéros de téléphone à
votre disposition pour en parler.

(http://www.studyrama.com/vie-etudiante/sante-se-proteger/objectif-sante/mal-etre-
etudiant-entretien-avec-le-docteur-cassin-du-22042)
super-amusant

Il y a aussi des cas où ces préfixes se combinent occasionnellement avec


des adjectifs reliés par un tiret :

Avec une agriculture archi-mécanisée, on obtient de bons résultats.


La méthode archi-classique pour l’éteinte du feu est l’eau.
J’adopte toujours les moyens archi-simples pour préparer les plats.

intensité excessive : sur-, hyper-, ultra-, trop.

surfin hypersensible ultra-légér


surhumain hypertendu ultra-moderne
surnaturel hypernerveux ultra-suspects
surbaissé

Il y a aussi les adverbes simples: très, tout, tout à fait, fort, bien, trop :

Le français est une langue très utile dans les pays francophones.
Une toute petite bourse peut aider financièrement les étudiants.
Les petites voitures est fort attrayantes pour les jeunes.

Les adverbes en –ment expriment aussi l’intensité forte: infiniment,


extrêmement, extraordinairement, énormément, prodigieusement, absolument,
exagérément, excessivement, etc.

Certains essaient de créer un univers de l’infiniment petit à l’infiniment


grand.
Nous vivons dans un monde excessivement informatisé

Dans l’usage familier, les adverbes utilisés pour l’intensité forte sont :
drôlement, rudement, vachement :

Il m’est arrivé une chose drôlement intéressante.


L’apprentissage de l’anglais est vachement important pour l’avenir.

Les formules figées avec des comparaisons :

bête comme un chou


comme ses pieds
une cruche
une oie

doux comme un agneau


laid comme un pou
maigre comme un clou
menteur comme un arracheur de dent
noir comme l’enfer
rapide comme l’éclair
rusé comme un renard
serrés comme des sardines

et des verbes à l’infinitif :

bête à pleurer
bête à manger du foin
laid à faire hurler
fou à lier

LES DEGRES DE COMPARAISON

On distingue deux degrés de comparaison :


1. Le comparatif
2. Le superlatif relatif

1. Le comparatif
Au comparatif, la propriété d’un objet est mise en rapport avec la même
propriété d’un autre objet :

La glace est plus saine que le chocolat.


La glace est aussi saine que le gâteau.
La glace est moins saine que les fruits.

Le comparatif a trois degrés :


1. Le comparatif de supériorité
2. Le comparatif d’égalité
3. Le comparatif d’infériorité

Le comparatif de supériorité (plus…que)

La marque du comparatif de supériorité est l’adverbe plus placé devant


l’adjectif et suivi de la conjonction que:

Le temps est plus chaud en automne qu’en hiver.


Les jeunes d’aujourd’hui sont plus intéressés par l’informatique que ceux
d’autrefois.

Il y a aussi d’autres adverbes pour exprimer le comparatif de supériorité :


Il est mieux renseigné que toi. (devant un participe passé, mieux marque la
supériorité, avec une nuance d’excellence)

Pierre est autrement aimable que Jean.


(autrement marque un rapport de supériorité en l’absence du complément)

Le comparatif d’égalité (aussi / si……que)

Il est marqué par l’adverbe aussi, antéposé à l’adjectif:

Je suis aussi étonné que toi de son départ à l’improviste.

Aussi peut être remplacé par si dans les contextes interrogatifs ou négatifs:

Est-il vraiment si méchant que ça?


Nous ne sommes pas si curieux du résultat du match que mes voisins
passionnés par le football.

Aussi représente le terme non marqué du couple (il apparaît dans des
énoncés affirmatifs et négatifs), tandis que si est le terme marqué car il apparaît
uniquement dans des énoncés négatifs.

Le comparatif d’infériorité (moins…. que)

Il est marqué par l’adverbe moins placé devant l’adjectif et par que placé
après l’adjectif:

Il est moins aimable que son frère.


Nous sommes moins intéressés par la littérature que par la grammaire.

Comparatifs synthétiques / comparatifs analytiques

Les moyens analytiques pour exprimer la comparaison sont les plus


répandus dans la classe de l’adjectif qualificatif. Pourtant, la langue française
possède trois comparatifs synthétiques issus du latin (meilleur, moindre, pire) qui
sont utilisées en alternance avec les formes avec plus :

• Plus bon /Meilleur

La forme analytique plus bon / bonne que apparaît dans deux situations :

(1) lorsqu’on compare deux qualités de la même personne :

Il est plus bon qu’intelligent.


Il est plus bon que compétent dans son domaine.
(2) dans une structure progressive:

Plus les conditions de travail sont bonnes, plus les résultats sont
encougrageants.

Dans les autres cas, on utilise la forme synthétique meilleur/e:

Sa santé est meilleure qu’elle l’était naguère.


La télévision numérique et meilleure marché que la télévision classique.
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.

• Plus petit / Moindre

Moindre (lat. minorem, comparatif de pervus) est un comparatif de


supériorité de petit. Il s’emploie devant les noms [+ abstrait]:

Ma faute est moindre que la tienne.


C’est un détail de moindre importance.
Que ça soit le moindre de mes soucis.
Il avait planifié ses vacances à la mer dans les moindres détails.

Devant les noms [+concret], on emploie la forme plus petit:

Un cercle intérieur est plus petit qu’un cercle extérieur.


Le bouton plus petit sert à allumer l’appareil.
Le tout est toujours plus petit que les parties.
Michel est plus petit de taille que son frère.

• Plus mauvais / Pire

Pire (lat. pejorem, comparatif de malus), beaucoup moins courant que plus
mauvais, renferme le sens de plus nuisible :

Le café est pire que le thé.


L’alcool est pire que le tabac.
Le remède est pire que le mal.

Pire est plus fréquent dans les expressions figées:

Il n’est pire sourd qui celui qui ne veut pas entendre.


Il n’est pire aveugle qui celui qui ne veut pas voir.
Il n’y a pire eau que l’eau qui dort.

Plus mauvais met l’accent sur le caractère défectueux:

Ce vin est plus mauvais que l’autre.


L’ADJECTIF DEMONSTRATIF

L’adjectif démonstratif présente deux séries de formes : des formes simples


et des formes composées.

Singulier Pluriel
Masculin Féminin Masculin +
Féminin
Formes
simples ce (+consonne) cette ces
cet (+voyelle, h muet)
Formes
composées ce/cet….ci / là cette…ci / là ces………..ci / là

Les formes simples précèdent le nom avec lequel elles s’accordent en genre
et en nombre :

Masculin singulier : ce sofa, ce canapé, ce studio, ce handicap, ce héros


cet exemplaire, cet ami, cet arbre, cet homme, cet herbe, cet habit

Féminin singulier : cette actrice, cette femme, cette hauteur, cette haie
cette harmonie

Masculin + Féminin pluriel : ces enfants, ces hirondelles, ces arbres, ces maisons

Les formes composées ajoutent au nom, par un tiret, deux particules


adverbiales : ci et là qui expriment la proximité et l’éloignement dans le temps et
dans l’espace.

J’achète ce livre-ci (proximité dans l’espace]).


Je renonce à ce livre-là. (éloignement dans l’espace)
Il arrive du Canada ce mois-ci. (proximité dans le temps)
La Chine est entrée en crise. Pendant ce temps-là, toute l’Europe en
souffrait. (éloignement dans le temps)

L’emploi des formes composées exclut la présence des adjectifs postposés,


seuls les adjectifs antéposés sont admis :

J’aime ce grand appartement-ci par rapport à ce petit appartement-là.


J’aime cet appartement spacieux par rapport à cet appartement étroit.

VALEURS SÉMANTIQUES DU DEMONSTRATIF

1. Valeur déictique
un roman intéressant des romans intéressants
une revue intéressante des revues intéressantes

Les adjectifs verbaux (participes présents et passés) sont variables en genre


et en nombre :
un film amusant des films amusants
une histoire amusante des histoires amusantes

2. L’adjectif qui se rapporte à plusieurs noms de genre différent se met au


masculin pluriel. Il est préférable de placer le nom masculin le plus près possible de
l’adjectif :

le sac et le panier remplis de fruits


la branche et le rameau cassés par la tempête
des femmes et des hommes réunis pour un concert
des filles et des garçons menteurs

3. S’il s’agit de deux noms féminins, l’accord se fait au féminin pluriel :

la langue et la littérature françaises

4. Coordonnés par ou, les noms au singulier entraînent un accord au


singulier ou au pluriel, en fonction de l’incidence adjectivale :

un crayon ou un stylo noir(s)


un homme ou une femme heureux

5. Quand le nom au pluriel est caractérisé par plusieurs adjectifs, ceux-ci


sont au singulier:

les littératures française et roumaine


les dictionnaires français et allemand

2. Accord des adjectifs qualificatifs composés

1. Si les deux termes qualifient également le nom, les deux adjectifs


s’accordent:
une fille sourde-muette
une saveur aigre-douce

2. Quand le premier adjectif se réduit à une forme en –o ou –i, il reste


invariable:

les relations franco-roumaines


les zones pluvi-orageuses
des scènes tragi-comiques
3. Si le premier terme est un mot invariable (adverbe, préposition), il garde
partout la même forme:

des conséquence quasi certaines


les fêtes franc-comptoises
la politique moyen-orientale
les aspirations nord-africaines
l’avant-dernière session
des haricots extra-fins
des personnes haut-placées
des mots sous-entendus

4. Les adjectifs frais, large, grand ont la possibilité de s’accorder ou non


avec l’adjectif ou le participes qu’ils précèdent :

des fleurs frais / fraîches écloses


des fenêtres grand / grandes ouvertes
des portes large / larges entrouvertes

3. Accord des adjectifs de couleur

1. Les adjectifs de couleur simples, qui désignent une couleur et non pas
une chose, s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils déterminent : bleu,
blanc, brun, gris, jaune, noir, rouge, vert, etc.

une robe verte des rideaux noirs


une maison bleue des colombes blanches

2. Quand c’est un nom qui sert d’adjectif, il est en principe invariable:


abricot, caramel, cerise, chocolat, lavande.

des satins prune des robes brique


des chaussures marron des fleurs orange
des papiers crèmes des toits carmin

Exception : On accorde certains adjectifs de couleur formés à partir de


noms, car ils sont adjectivés depuis longtemps : fauve, mauve, rose, pourpre,
châtain, écarlate.

des teintes fauves des lilas mauves


des joues roses des jupes pourpres
des cheveux châtains des visages écarlates
3. Les adjectifs de couleur composés (l’adjectif de couleur est modifié par
un autre adjectif ou un nom) restent invariables:
des yeux bleu-clair une nuance vert-bouteille
des rideaux bleu-ciel des robes rouge cerise
des tricots bleu marine des gants vert jade
des écharpes bleu et rouge une jupe noir et blanc

4. Accord des adjectifs suivant la place des constituants

1. Certains adjectifs (demi, semi, mi, nu) restent invariables s’ils sont placés
devant le nom et liés par un trait d’union :

une demi-heure un semi-conducteur


une demi-mesure une semi-consonne
les yeux mi-clos mi-août
nu-tête nu-pieds

Placés après le nom, demi et nu s’accordent en genre et en nombre avec le


nom déterminé :

une heure et demie la tête nue


deux douzaines et demie les jambes nues

2. Les adjectifs suivants restent invariables en antéposition et, en cas de


postposition, ils font l’accord avec le nom déterminé :

Attendu Attendu les articles 14 et 17 de la loi du 10 août 1960


Bas Tenir les mains basses / hautes
Haut La police cria: Haut les mains!
Ci-joint Vous trouverez, ci-joint deux pièces.
Vous trouverez deux pièces ci-jointes.
Etant donné Etant donné votre prudence, on vous excusera.

Excepté / Sauf
Ils ont tout pris, excepté /sauf le chat qui est resté à la maison pendant les
vacances.

Passé Passé huit heures, la porte sera fermée.


A huit heures passées, la porte sera fermée.
Plein Le meurtrier avait du sang plein les mains.
Le jeune homme avait les bras pleins de fleurs.
Vu
Vu la météo, les deux touristes ont ajourné leur escalade en montagne.

Y compris Il y a douze livres, y compris les grammaires.


Il y a douze livres, les grammaires y comprises.
3. L’adjectif feu (« défunt ») s’accorde s’il n’est séparé par aucun mot
du nom qu’il détermine :

la feue reine feu la reine


ma feue grand-mère feu ma grand-mère

IV. LA PLACE DE L’ADJECTIF EPITHETE

Selon la place qu’ils occupent par rapport au nom, on peut identifier trois
classes d’adjectifs:
1. adjectifs antéposés
2. adjectifs postposés
3. adjectifs à place variable (avec ou sans modification de sens)

1. Les adjectifs antéposés

Les adjectifs antéposés au nom appartiennent à l’une des classes suivantes:

1. Les adjectifs descriptifs à corps phonétique réduit, avec une grande


fréquence d’emploi:

un beau garçon un vieil homme


un petit appartement une grande maison
un gros nuage un mauvais comportement

2. Les épithètes dites de nature qui expriment une caractéristique


traditionnellement associée au nom commun ou propre:

les vertes prairies la belle Hélène


la douce France le sage Nestor

2. Les adjectifs postposés

Les adjectifs postposés au nom appartiennent à l’une des classes suivantes:

1. Les adjectifs qualificatifs dénotant la couleur, la forme et les adjectifs


décrivant les propriétés objectives :

le chat noir une maison carrée une boisson sucrée


un fruit amer un bruit sec une table ronde
une eau claire une maison laide de l’eau chaude
DETERMINANTS INTERROGATIFS ET EXCLAMATIFS

Les déterminants interrogatifs et exclamatifs ont les mêmes formes de genre


et de nombre:

Singulier Pluriel
Masculin quel Quels
Féminin quelle Quelles

Ils s’utilisent devant les noms dans des constructions interrogatives ou


exclamatives :

Quel jour sommes-nous ? (phrase interrogative)


Quelle idée vous vient à l’esprit quand vous regardez ce tableau ? (phrase
interrogative)

Quelle belle journée d’été !


Quelle merveille, cette enfant !

DETERMINANTS RELATIFS

Les déterminants relatifs s’utilisent essentiellement dans la langue écrite.


Leurs formes sont identiques à celles des pronoms relatifs, formes composées :

Singulier Pluriel
Masculin lequel lesquels
Féminin laquelle lesquelles

À la différence du pronom relatif, qui est sujet ou complément du verbe de


la relative, le déterminant relatif précède toujours un nom (ou un groupe [Adjectif +
Nom]) :

Il me semble que le Parti de l'Alliance a révélé ses vraies couleurs,


lesquelles, ajouterais-je, sont très ternies car ses membres envoient clairement un
message. (http://www.parl.gc.ca) (lesquelles – pronom relatif)
Je ne connais pas ces couleurs, lesquelles couleurs envoient clairement un
message. (lesquelles – adjectif relatif)
une basse vengeance = « une vengeance lâche »
une basse flatterie = « une flatterie servile »
un siège bas = « un siège peu élevé »
une porte basse = « une porte peu élevé »

• Brave

de braves gens = « des gens honnêtes et simples »


un homme brave = « un homme courageux »

• Chaud

une chaude alarme = « une alerte intensive »


un plat chaud = « un plat tiède »
une boisson chaude = « une boisson tiède »

• Cher

mon cher ami = « un ami bien-aimé »


un manteau cher = « qui coûte beaucoup d’argent »
un ami cher = « un ami que l’on aime bien »

• Fier

un fier insolent = « un insolent orgueilleux »


livrer une fière bataille = « une bataille digne »
Je vous dois une fière chandelle = « infiniment de gratitude »
les gens fiers = « qui ont un sens juste de leur dignité »
• Maigre

un maigre repas = « un repas peu abondant»


une maigre consolation = « une consolation sans valeur»
un chat maigre = « un chat rachitique »
des jambes maigres = « qui ne sont pas grosses »
un repas maigre = « un repas sans viande»

• Méchant

un méchant auteur = « un auteur sans talent»


un homme méchant = « un homme qui fait du mal »

• Pauvre

un pauvre homme = « un homme digne de pitié ou de mépris »


une langue pauvre = «dont le vocabulaire n’est pas très abondant »

• Propre

mes propres affaires = « ses affaires personnelles »


une assiette propre = «une assiette qui n’est pas sale »

• Sacré

une sacrée audace = « une audace satanée »


un sacré menteur = « un menteur misérable »
les livres sacrés = «la Bible, le Coran, par exemple»

• Triste

un triste écrivain = « un écrivain sans talent »


mener une triste existence = « une existence pénible »
faire triste figure = «paraître sans éclat »
des convives tristes = «qui inspirent de la tristesse »

2. Adjectifs sans modification de sens

Ils acquièrent en position anténominale des valeurs affectives et


appréciatives ou un accent d’insistance et conservent en postposition leur sens
descriptif:

• une démonstration éclatante vs. une éclatante réussite

Ce mémoire de licence est une démonstration éclatante de la bonne


collaboration professeur – étudiant.
Il s’agit d’une éclatante réussite !

• un énorme succès vs. un potentiel énorme

Simona Halep a remporté un énorme succès sportif.


La Roumanie a un potentiel énorme en matière d’investissement dans
l’agriculture.

• un vague sentiment vs. un sentiment vague

J’ai le vague sentiment que cet été je n’aurai pas de vacances.


Ce sentiment vague est dû au volume de travail que je dois mener jusqu'à
bout.
Les propositions relatives introduites par un déterminant relatif sont
toujours des relatives explicatives qui ajoutent un complément d’information, une
sorte de parenthèse. Elles apparaissent surtout dans le style juridique et
administratif :

Le tribunal a entendu des témoins, lesquels témoins ont déclaré qu’ils


vivaient dans la même ville.

Le réclamant ne peut pas tirer profit des deux côtés : ou bien le bénéfice est
imposable, dans lequel cas la valeur après impôt du bénéfice fait partie du
revenu net du réclamant avant réclamation ou bien le bénéfice est non
imposable et est exclu de toute considération.(http://hepc8690.ca)

Ainsi, la notion de valeurs morales figure dans les directives données par le
Sénat américain en vertu de la constitution de ce pays, lesquelles directives
déterminent les éléments qui doivent figurer dans le rapport que le comité
sénatorial doit présenter au Sénat et au gouvernement. (http://www.parl.
gc.ca)

L’ADJECTIF NUMERAL

Il existe deux types d’adjectif numéral :

1. L’adjectif numéral cardinal qui indique une quantité précise :

Au marché, j’ai acheté deux kilos de pommes, trois kilos de cerises et cinq
tulipes rouges.

2. L’adjectif numéral ordinal qui indique un ordre numérique :

C’est la troisième fois que Marie va toute seule en France.

L’adjectif numéral cardinal

1. Fonctions

Les nombres cardinaux indiquent une quantité précise et peuvent être


utilisés comme déterminants du nom :

J’ai une voiture, deux appartements et trois chiens.


Mon cousin a dix ans et il étudie le français depuis deux ans.
• contre

Les retraités sont des gens fâchés contre leur vie.


Ce sont des enfants furieux contre leurs parents.
L’été 2005 a rendu les gens exaspérés contre les inondations.

• pour

Mon neveu est un garçon né pour les affaires.


Les Grecs sont un peuple fameux pour leur génie artistique.
Cette pommade est un remède efficace pour les brûlures.

La préposition comme apparaît dans les comparaisons :

blanc comme neige


noir comme le jais
plein comme un œuf
joli comme un cœur

II. Réalisateurs

Le déterminant de l’adjectif est exprimé par:

1. un GPrép (préposition + GN):

Il est fier de sa réussite.


Les enfants sont friands de bonbons.

2. un Adverbe
une robe très chic
un film fort intéressant
une histoire extrêmement utile

3. un Infinitif ou un Groupe infinitif :

Ce sont des étudiants soucieux de réussir.


J’ai récemment lu une histoire triste à mourir.

Il y a des adjectifs qui sont construits avec un Infinitif relié par une
préposition :

Facile à digérer Lent à envoyer un message


utiliser démarrer
installer venir
réparer cuire
vivre

Prêt à pleurer Délicat à vendre


partir mettre en œuvre
porter louer
manger
monter

Il y a des adjectifs qui acceptent deux types de déterminants reliés par une
préposition (Nom, Infinitif ou Proposition) :

apte + à + Infinitif / Nom


capable + de + Infinitif / Nom
difficile + de + Infinitif / Nom
indigne + de + Infinitif / Nom
désireux + de + Infinitif / Proposition

Il est difficile de maigrir après les fêtes d’hiver.


Il est difficile que tu sois au régime pendant les fêtes d’hiver.

Il y a des adjectifs qui acceptent trois types de déterminants reliés par une
préposition (Nom / Infinitif / Proposition): fier (de), furieux (de), jaloux (de),
responsable (de), utile (pour).

Pierre est jaloux de la réussite de ses camarades.


Robert est jaloux de monter dans le TGV de Paris à Lyon.
Pierre est jaloux que ses camarades réussissent à mieux parler le turc.

4. une Proposition :

Certain qu’il me suivrait, je suis parti.


Je suis furieuse qu’il ne m’ait pas attendue.
1. Ils peuvent être associés à un autre déterminant :

Mes deux appartements sont en banlieue.


Ces trois chiens font beaucoup de bruit.

2. Ils se placent toujours devant le nom sauf quand ils expriment un ordre
de succession :

Louis XIV a dit : « L’Etat, c’est moi ! »


Je suis au chapitre trois, page trente-six.

3. Ils peuvent être utilisés tout seuls ou précédés de l’article défini pluriel
les :

Les Dupont ont quatre enfants : deux sont ingénieurs et deux sont
professeurs. Les quatre vivent en France.

2. Formation des nombres cardinaux composés

Pour l’association de dizaines et des unités, on utilise la conjonction et:

21 vingt-et-un
31 trente-et-un
41 quarante-et-un
51 cinquante-et-un
61 soixante-et-un
71 soixante-et-onze

Exceptions : 81 quatre-vingt-un
91 quatre-vingt-onze

Dans les autres nombres composés, on met un trait d’union entre tous les
mots qui le composent :

25 – vingt-cinq
68 – soixante-huit
73 – soixante-treize

3. Accord en genre et en nombre


Les adjectifs numéraux sont invariables en genre et en nombre sauf les cas
suivants:

1. un / une s’accorde en genre avec le nom déterminé :


chinoises et russes parlent d’une même voix sur les questions syriennes et
ukrainiennes notamment. Pour l’instant, l’avion de ligne que les deux pays rêvent de
construire en commun est encore dans les cartons. Cette annonce d’un futur TGV
Pékin-Moscou est donc perçue comme un nouveau signe de rapprochement entre les
deux capitales, au sens propre comme au figuré.

Et d’un point de vue économique ?


C’est aussi évidemment un enjeu économique. Imposer les fusées du rail sur
les 7000 km du mythique Transsibérien demandera des hommes, et sera forcément
créateur d’emplois, espère-t-on côté russe. Au total : plus de 184 milliards d’euros
devront être investis dans le chantier, un premier budget probablement revu à la
hausse au moment des travaux. Pour Pékin, cette ligne devrait servir de vitrine à la
grande vitesse chinoise, en attendant de vendre la technologie made in China à
l’Asie du sud-est et en Californie. Des projets fous tel qu’un Pékin-Londres en 48
heures ont même été évoqués par la presse officielle, avant que la collision entre
deux TGV le 23 juillet 2011 près de la gare de Wenzhou ne ralentisse l’ensemble du
trafic.

Alors que vont devenir ces projets fous ?

Ce qui est certain, c’est que les Chinois sont aujourd’hui les nouveaux rois
du rail avec près de10 000 kilomètres de lignes à grande vitesse déjà construites,
dont les 2298 kilomètres et 35 gares reliant Pékin à Canton en huit heures. Ce
chiffre devrait encore doubler au cours de la décennie, maisla Chine entend
désormais aller plus loin et cherche à étendre son réseau au-delà des frontières et
pourquoi pas faire rouler ses trains rapides jusqu’aux États-Unis. Un groupe de
travail composé de China Railway Construction (CRC) et China South Railway
(CSR) vient ainsi de remporter un appel d’offres pour la construction du TGV
mexicain devant relier Mexico à la ville de Querétaro. Le Premier ministre Li
Keqiang se transformant pour sa part en super VRP de la grande vitesse à chacune
de ses visites en Europe. Seul frein pour l’instant à cette expansion : au-delà même
des questions de sécurité, se pose celle de la rentabilité. En dehors de la ligne
Tokyo-Osaka au Japon, les TGV sont aujourd’hui peu rentables dans le monde. Et
pour l’instant, les trains chinois n’échappent pas à la règle.
(Stéphane Lagarde - Première publication le 07/11/2014)
Texte no 3

La Fille
Jean de La Fontaine
Certaine fille un peu trop fière
Prétendait trouver un mari
Jeune, bien fait et beau, d’agréable manière.
Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci.
Cette fille voulait aussi/ Qu’il eût du bien, de la naissance,
De l’esprit, enfin tout. Mais qui peut tout avoir ?
Le destin se montra soigneux de la pourvoir :
Il vint des partis d’importance.
La belle les trouva trop chétifs de moitié.
Quoi moi ? quoi ces gens-là ? l’on radote, je pense.
A moi les proposer ! hélas ils font pitié.
Voyez un peu la belle espèce !
L’un n’avait en l’esprit nulle délicatesse ;
L’autre avait le nez fait de cette façon-là ;
C’était ceci, c’était cela,
C’était tout ; car les précieuses
Font dessus tous les dédaigneuses.
Après les bons partis, les médiocres gens
Vinrent se mettre sur les rangs.
Elle de se moquer. Ah vraiment je suis bonne
De leur ouvrir la porte : Ils pensent que je suis
Fort en peine de ma personne.
Grâce à Dieu, je passe les nuits
Sans chagrin, quoique en solitude.
La belle se sut gré de tous ces sentiments.
L’âge la fit déchoir : adieu tous les amants.
Un an se passe et deux avec inquiétude.
Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour
Déloger quelques Ris, quelques jeux, puis l’amour ;
Puis ses traits choquer et déplaire ;
Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire
Qu’elle échappât au temps cet insigne larron :
Les ruines d’une maison/ Se peuvent réparer ; que n’est cet avantage
Pour les ruines du visage !
Sa préciosité changea lors de langage.
Son miroir lui disait : Prenez vite un mari.
Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;
Le désir peut loger chez une précieuse.
Celle-ci fit un choix qu’on n’aurait jamais cru,
Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse
De rencontrer un malotru. »
Texte no 4

Les villes latino-américaines

Rio de Janeiro décline-t-elle face à sa “rivale” São Paulo ?

Les grandes villes intérieures du continent ont, elles, une origine bien plus ancienne.
La plupart étaient en effet des centres névralgiques des trois grands empires
précolombiens (inca, aztèque, maya). Celles-ci ont ainsi perdu une bonne partie de
leur rayonnement, à l’exception notable de Mexico, ville la plus peuplée du
continent (> 30 millions d’habitants) et ex-capitale aztèque. Etant pour la plupart
parmi les plus hautes capitales du monde (Mexico, La Paz, Quito sont au-delà des
2000 mètres d’altitude), elles souffrent de conditions environnementales difficiles,
notamment en termes de pollution et d’accès à une eau potable.

Malgré cette diversité géographique, les grandes villes du continent se rejoignent


par l’importance de la polarisation accordée par les gouvernements au cours des
dernières décennies. Les stratégies économiques locales, fondées sur le
développement national (économies autocentrées et consorts), ont donné tous
pouvoirs aux grandes villes, pour la plupart des capitales. Certaines concentrent une
bonne partie de la population du pays (comme Buenos Aires, qui compte pour un
tiers de la population argentine). D’autres concentrent tout le pouvoir économique,
comme Caracas ou Santiago, et ne laissent aux villes secondaires qu’un pouvoir
local réduit. Rares sont les pays où l’on compte plus d’une très grande ville, à part le
Brésil, et dans une faible mesure la Colombie.

La polarisation nationale au profit de grandes villes rend donc l’influence


transnationale de celles-ci relativement faible. Une seule ville peut prétendre avoir
un rayonnement mondial, à savoir Rio, comme le prouve l’organisation des Jeux
Olympiques 2016. Une extrême minorité (Sao Paulo-Rio, voire Buenos Aires) ont
un rôle continental certain. Même avec l’ouverture du continent aux échanges,
même avec le Mercosur, aucune ville ne peut prétendre à un rôle de leader en
Amérique Latine. Il en résulte un éclatement du pouvoir économique et politique à
l’échelle du continent, montrant là qu’il n’y a pas de leader incontestable en
Amérique Latine.
(Alexandre LIEBERMANN)
LE COMPLEMENT DU NOM

1. Définition
Comme modificateur du nom, le complément du nom présente les
caractéristiques suivantes:

- il est toujours postposé au nom qu’il détermine et dont il restreint


l’extension au même titre qu’un adjectif relationnel:

La fraîcheur du matin (matinale) me réveillait.


Notre maison de famille (familiale) était fort grande.
Nous avons tous admiré les tulipes de Hollande (hollandaises).

- il est récursif, puisqu’il est à la fois un constituant facultatif du groupe


nominal qui peut comporter lui-même un déterminant prépositionnel et ainsi de
suite:
la voiture du frère du voisin de Marie

2. Réalisateurs
Le complément du nom fait partie de l’une des classes suivantes :

- nom: une tasse de thé


le train de minuit
une vitesse de boulet
une vie sans soucis
des balustrades de pierre

- pronom: une maison à moi


une faute à toi
le bien d’autrui
l’amour de soi

- adverbe: les femmes d’hier


la réunion d’aujourd’hui
les neiges d’antan
la mode d’autrefois

- infinitif: la volonté de réussir


le désir de partir
une machine à écrire
une histoire pour rire

- interjection : la bof génération


1/6 un sixième 3/6 trois sixièmes

Elles sont précédées de l’article défini ou indéfini :

Le loyer représente un tiers du budget de la famille.


Un quart des étudiants se sont absentés aujourd’hui.

Fraction + unité de mesure Fraction + unité de mesure/ nom de matière

un demi-litre un demi-gâteau le tiers du gâteau


un quart de tour un tiers de gâteau les deux tiers d’un gâteau
un tiers de litre deux tiers de gâteau la moitié du gâteau

Les pourcentages expriment également une partie d’un tout. Ils sont suivis
de de + Nom :

20 % de la population de la Roumanie a eu des problèmes de santé ce


printemps.
La croissance annuelle sera cette année de 2,7%.

Quantité approximative

On exprime la quantité approximative par l’adjonction au numéral cardinal


du suffixe - aine : une dizaine, une trentaine, une centaine, mais un millier :

Dans ce cours il y a une vingtaine d’inscrits en première année et une


dizaine en troisième année.
Une fois arrivé la cinquantaine, on pense de plus en plus à la retraite.
Notre voisin est très sportif, on ne dirait pas qu’il approche de la
soixantaine.

Les termes multiplicatifs

Il s’agit de mots qui se trouvent sous la détermination d’un nom ou qui sont
indépendants par leur détermination par un article défini ou indéfini : un double,
triple, quadruple, quintuple, sextuple, etc.

Prenez une feuille double.


J’ai payé le double de la somme.
Donne-moi de l’argent, je te le rendrai au centuple.

Opérations arithmétiques
- rapport de possession

Pour exprimer la possession, le syntagme prépositionnel est introduit par de


ou à en français populaire :

le magasin de la commerçante
la maison de mes grands-parents

le fils à Marie
le fils à papa
un ami à moi

e. valeurs circonstancielles

Le syntagme prépositionnel peut exprimer plusieurs valeurs


circonstancielles :
- le temps : un voyage de trois jours
une église du Moyen Age
les fêtes de Pâques
la collection d’automne
les journées de juin
un voyage au printemps

- le point de départ : le train de Londres


le départ de Paris

- la direction vers : le retour à Paris


un voyage à l'étranger

- la manière : l’escroquerie au mariage


le vol à la tire
le saut à la corde
le saut à ski

- la matière: une table de bois


les bols d’argent
un pot de terre
une chemise en velours

- la destination : un maillot de bain


un tuyau d’échappement
un meuble de jardin
un sac à charbon
le départ en voyage
un voyage pour information
une assurance pour maladie
- la cause : une crise de colère
une âme en peine
un procès pour dettes
une plaie par balle
un meurtre par imprudence

- le contenu : un sac de charbon


des flammes de gaz

- la valeur : une voiture de 20000 francs


des gens de rien
un stylo à 5 euros

- la mesure : une salle de 200 mètres carrés


un camion de 12 tonnes

- l’instrument : une orgue à manivelle


un moulin à vent
un four à micro-ondes

- le moyen : un bateau à vapeur


la cuisson à vapeur

- le véhicule: une promenade à cheval


une promenade en auto
un voyage par le train

Si, à côté du complément du nom, le groupe nominal inclut aussi une


épithète, celle-ci se place d’habitude soit entre le nom et son complément, soit
devant le nom :

une table ronde en fer forgé


le stylo blanc de Marie
un beau palais du XVI-e siècle
les illustres gens de nos jours
Les quatre opérations s’expriment par les moyens suivants :

1. addition : 2+2=4 deux plus deux égalent quatre :


deux plus deux font quatre :
deux et deux font quatre

5. soustraction : 6–2=4 six moins deux égalent quatre


six moins deux font quatre

6. multiplication : 2 x 2 = 4 deux fois deux égalent quatre


deux fois deux font quatre

7. division : 4:2=2 quatre divisé par deux égalent deux


quatre divisé par deux font deux

Analysez la nature des adjectifs numéraux dans les textes suivants:

Texte no 1

Paris inaugure Canopée des Halles

C'est un toit qui fait rêver, celui du forum des Halles, ce centre commercial
historique au cœur de Paris. 18 000 écailles de verre et cinq ans de travaux pour
un résultat lumineux que l'on peut même observer depuis l'espace. La canopée des
Halles a été inaugurée mardi 5 avril. Elle vient d'éclore en plein coeur de Paris. La
canopée est une gigantesque carapace translucide, 140 mètres de long et 80 mètres
de large, sur trois niveaux. C'est le nouveau Forum des Halles.

5 ans de travaux pour 1 milliard d'euros

„Imaginons que l'on rentre dans une ville par en dessous sur une place arborée, la
cime de ces arbres c'est la canopée", explique Patrick Berger, architecte. Les
Halles étaient autrefois le ventre de Paris, un immense marché de produits
alimentaires. Finalement déplacée à Rungis, la structure du marché est détruite en
1971. Le Forum des Halles qui lui a succédé n'a jamais vraiment séduit. Il aura
fallu cinq ans de travaux et un milliard d'euros, cinq fois plus que ce qui était
prévu, pour financer ce centre commercial aux allures de soucoupe volante. Dans
les galeries, désormais plus d'espace et de lumière. Le jardin, toujours en travaux,
ne sera lui ouvert au public qu'en 2018. (Francetv info 6 avril 2016)
Texte no 2
LA PROPOSITION RELATIVE

Définition

La proposition relative est le résultat de la transformation relative d’une phrase


à enchâsser dans une phrase matrice :

La maison a été détruite dans un incendie. (Phrase matrice)


Ils ont acheté la maison cette année. (Phrase à enchâsser)
La maison qu’ils ont achetée cette année a été détruite dans un incendie.
(Transformation relative)

Le pronom relatif a un double rôle :


1. mot de liaison avec la fonction d’une conjonction de subordination ;
2. un substitut ou un mot qui remplace son antécédent en assumant sa
fonction dans la proposition relative.

Le pronom relatif qui introduit une proposition relative a comme antécédent un


nom, un pronom ou un adverbe :

Je ne connais pas l’homme qui parle à Marie. (l’homme – groupe nominal)


Je ne connais pas celui qui parle à Marie. (celui - pronom)
Je vais là où je me sens bien. (là – adverbe de lieu)

Formes et emploi du pronom relatif

Le pronom relatif présente deux séries de formes : formes simples et formes


composées.

Fonctions Forme Antécédent Antécédent [-animé]


syntaxiques [+animé]
Sujet Simple Qui
composée lequel, laquelle, lesquels, lesquelles
Complément Simple Que
d’objet direct composée -
(COD)/attribut
Complément Simple Prép. + qui / dont Prép. + quoi /dont / où
prépositionnel composée Prép + lequel, laquelle, lesquels, lesquelles
Emploi des formes simples

Les pronoms relatifs simples sont qui, que, quoi, dont et où dont les deux
derniers (dont et où) sont d’anciennes unités adverbiales. Ils ne sont marqués ni en
nombre, ni en genre, ni en personne :

Le livre que tu as acheté est un bestseller.


Les livres que tu as achetés sont des bestsellers.

Les pronoms relatifs portent les marques de genre et nombre de leur


antécédent, qu’ils transmettent au verbe de la relative:

Le livre que tu as acheté est un bestseller.


(le livre - masculin, 3eme personne du singulier)
Les livres que tu as achetés sont des bestsellers.
(les livres-masculin, 3eme personne du pluriel)

Oui, que, dont renvoient à tout type d’antécédent [±animé] :

J’ai trouvé une personne qui pourrait m’aider à apprendre l’espagnol.


J’ai trouvé un livre qui pourrait m’aider à apprendre l’espagnol.

Le pronom relatif simple qui

1. Il a toujours la fonction de sujet et peut avoir pour antécédent un N


[±animé]:

La porte qui est à votre droite donne sur un jardin. (porte - N [-animé])
L’homme qui est à votre droite est le nouveau directeur. (homme - N [+animé])

2. Précédé de prépositions, qui peut aussi remplir la fonction de complément


prépositionnel, mais uniquement après les noms marqués par le trait [+animé] :

L’homme à qui il avait demandé le soutien l’a beaucoup aidé.


L’étudiant de qui je t’ai parlé est le meilleur dans sa classe.

Le pronom relatif simple que remplit deux fonctions syntaxiques :

1. la fonction de complément d’objet direct (COD), ayant comme antécédent


un N [± animé] :

C'est une personne que tous admirent dans son groupe.


La revue que j’ai feuilletée vient de paraître.
Si le verbe de la subordonnée relative est à un temps composé, on fait
toujours l’accord du participe passé avec l’antécédent du pronom relatif :
La voiture que j’ai achetée ne marche plus.
(achetée fait l’accord avec l’antécédent du pronom relatif que – la voiture)

Les fautes que tu as faites sont impardonnables.


(faites fait l’accord avec l’antécédent du pronom relatif que – les fautes)

2. la fonction d’attribut du sujet [±animé] :

L’adulte qu’il était ne pouvait pas s’adapter à la réalité.


La bonne idée qu’est d’aller à la montagne pendant les vacances d’hiver a
plu à tout le monde.

Le pronom relatif simple dont remplit les fonctions syntaxiques


suivantes :

1. Complément d’objet indirect (COI) du verbe de la relative :

L'homme dont je te parle est mon meilleur ami.


(dont – COI du verbe parler)
Tu devrais te débarrasser de cette machine dont tu ne te sers plus.
(dont – COI du verbe se servir)

2. Complément d'un nom inclus dans la relative :

Les archéologues ont découvert un objet dont l’usage est inconnu.


J’ai reconnu la voiture dont le chauffeur a provoqué un accident.

Si le pronom relatif dont est le complément d’un nom ayant la fonction de


COD dans la proposition relative, l’ordre qui s’impose est la suivant : Sujet + Verbe
+ COD.

3. Complément d’un adjectif construit avec la préposition de :

La région dont je suis originaire est l’une des plus riches du pays.
Sa nouvelle acquisition dont il est très content est une voiture puissante.

4. Dont peut aussi avoir une valeur partitive :

Les Vincent ont trois enfants, dont une fille.


J’ai acheté deux robes dont une est rouge.

5. Circonstant de lieu du verbe de la relative :


Le pays dont il revient est lointain. (il revient du pays)

Le pronom relatif simple quoi

Il apparaît si l’antécédent du relatif est un pronom indéfini (ce, cela, quelque


chose, autre chose, grand-chose, rien) et il est, le plus souvent, précédé d’une
préposition :

Il n’y a pas autre chose à quoi je puisse penser, sauf la santé et le travail.
Ce n’est pas grand-chose de quoi je dispose actuellement.
Il n’y a rien à quoi il pense après la mort de sa mère.

Le pronom relatif où

Il s’emploie avec un antécédent [- animé] indiquant le lieu et le temps :

1. Circonstant de lieu :

La maison où j’habite est située à la campagne.


J’aimerais aller à Paris où je pourrais visiter la Cathédrale Notre-Dame.
Elle est entrée dans le lycée d’où je viens de sortir.

2. Circonstant de temps après un nom [+temps]: le jour, le matin, le soir, la


semaine, l’année, le moment, etc.

Je n’oublierai jamais le jour où je t’ai rencontré.


Il y a des jours où il ne faut pas lui marcher sur le pied.

Si l’antécédent est un nom appartenant à la série suivante : la première / la


dernière, la seule fois, le relatif où sera remplacé par la conjonction que, considérée
comme variante stylistique, employée dans la langue populaire ou littéraire :

C'est la première fois que la canicule dure plus de deux semaines.


La première fois que je l’ai rencontrée, elle portait un chapeau et des gants.
C’était la seule fois que nous n’ayons pas été d’accord sur le budget.

Emploi des formes composées du pronom relatif

Les formes composées du pronom relatif sont variables en genre et en nombre


avec leur antécédent :

masc.sg. lequel fem.sg. laquelle


masc.pl. lesquels fem.pl. lesquelles
facteur de différenciation. Elles les customisent toujours un peu", complète
l'analyste.

Sauf qu'Airbus a gardé un atout dans sa manche qui risque de faire mouche auprès
des compagnies les plus économes. "Nous allons mettre plus de passagers avec le
même espace mais, en raison de l'intelligence et de la façon dont nous avons conçu
la cabine, cela ne pèsera pas sur le confort", a affirmé à Reuters Kiran Rao.

Sur l'A330 neo, 10 sièges pourront être ainsi ajoutés. Le chiffre passera à 12 sur
l'A350 et 50 sur le "super jumbo", l'A380, indique Reuters. Et comme le précise
l'agence, cette décision doit aussi permettre de réduire le coût opérationnel par
siège, un baromètre d'efficience auquel les compagnies aériennes sont très sensibles.
( BFM Business, 24/03/2016)

Texte no 6

Quels sont les intérêts stratégiques de la Russie et de la Chine concernant cette


nouvelle ligne TGV ?

Ce sont des travaux d’Hercule qu’entendent relancer les deux anciens frères
ennemis : 7000 kilomètres de tracé à travers le désert de Gobi, puis les forêts de
Sibérie. Ce projet sino-russe n’est encore qu’une annonce. Et il faudra probablement
plusieurs années avant de voir la première motrice chinoise à grande vitesse entrer
en gare de Moscou. Depuis la prise de fonction du président chinois Xi Jinping, les
deux capitales ont multiplié les signes de rapprochement en matière d’échanges
énergétiques, mais aussi surtout sur le plan diplomatique. Les chancelleries
chinoises et russes parlent d’une même voix sur les questions syriennes et
ukrainiennes notamment. Pour l’instant, l’avion de ligne que les deux pays rêvent de
construire en commun est encore dans les cartons. Cette annonce d’un futur TGV
Pékin-Moscou est donc perçue comme un nouveau signe de rapprochement entre les
deux capitales, au sens propre comme au figuré.

Et d’un point de vue économique ?


C’est aussi évidemment un enjeu économique. Imposer les fusées du rail sur les
7000 km du mythique Transsibérien demandera des hommes, et sera forcément
créateur d’emplois, espère-t-on côté russe. Au total : plus de 184 milliards d’euros
devront être investis dans le chantier, un premier budget probablement revu à la
hausse au moment des travaux. Pour Pékin, cette ligne devrait servir de vitrine à la
grande vitesse chinoise, en attendant de vendre la technologie made in China à
l’Asie du sud-est et en Californie. Des projets fous tel qu’un Pékin-Londres en 48
heures ont même été évoqués par la presse officielle, avant que la collision entre
deux TGV le 23 juillet 2011 près de la gare de Wenzhou ne ralentisse l’ensemble du
trafic.
Le corpus de textes sur lequel j’ai fondé ma recherche est composé de cinq
documents.
La solution de laquelle / dont je t’ai parlé a été la meilleure.

5. Les formes composées du pronom relatif sont aussi obligatoires avec la


préposition parmi après un antécédent [±animé]:

Il s’était approché des curieux passants parmi lesquels se trouvait son collègue.
Il y avait un tas de lettres parmi lesquelles il avait trouvé celle de sa cousine.

6. Les formes s’emploient lorsque le relatif prépositionnel à fonction de


complément du nom est inclus lui-même dans un autre groupe prépositionnel. Dans
ce cas, l’emploi de dont est exclu :

Il s’est dirigé vers l’enfant à l’éducation de qui / duquel il avait contribué.


C’est une maison à la construction de laquelle nous avons pensé depuis des
années.

7. Parfois, les deux formes où / dans lequel ont la même valeur circonstancielle
de lieu :

Vous y verrez une voiture rouge dans laquelle / où vous monterez.

Elles sont en opposition grammaticale lorsque la forme composée a la fonction


d’un complément d’objet indirect:

Derrière la maison, il y avait un coin de terre où l’on avait planté quelques


légumes. (où –circonstant de lieu)
La position dans laquelle il se trouvait ne lui permettait pas de faire des
erreurs. (dans laquelle – COI)
L'erreur dans laquelle il vit est inacceptable. (dans laquelle – COI)

8. Tout comme pour le circonstant de lieu, où est parfois remplacé par la forme
composée du pronom relatif pour le circonstant de temps:

J’ai fait un beau rêve pendant lequel tout était magnifique.


La période pendant laquelle j’ai été à l’école primaire a été la meilleure de
ma vie.

Typologie des subordonnées relatives

En fonction de l’information qu’elles ajoutent à l’antécédent, les relatives sont


classifiées en trois classes :
1. Les relatives déterminatives (restrictives) - relatives qui permettent de
distinguer le référent de l’antécédent parmi les autres référents de la même
espèce:

Les articles que j’ai lus dans Le Monde m’ont beaucoup aidé dans la
réalisation de mon projet sur le réchauffement climatique.

2. Les relatives explicatives (non restrictives) ou appositives sont les relatives


à valeur descriptive qui apportent seulement une précision supplémentaire,
qui n’affectent pas l’identification référentielle de l’antécédent ou, le plus
souvent, une valeur circonstancielle :

Les articles, que j’ai lus dans Le Monde, sont intéressants.

Sur le plan prosodique, les relatives appositives sont marquées par une mélodie
spécifique et sur celui de la ponctuation, elles sont séparées du reste de la phrase par
deux virgules.
Il y a aussi des cas où des relatives sans virgules n’ont pas une valeur
identifiante ou caractérisante comme dans l’exemple suivant :

J’ai lu dans Le Monde des articles qui sont très intéressants.

Dans ce cas, la relative apporte uniquement une information


complémentaire, du aussi au fait que son antécédent comporte l’article indéfini –
des.

3. Les relatives prédicatives (ou attributives) ont la fonction « d'attribut du


complément d'objet des verbes voir, regarder, entendre, écouter, sentir »
(Riegel et alii, 1994 : 485). Elles sont introduites par le pronom relatif
simple qui :

J’ai vu un garçon qui pleurait.


J’ai entendu un oiseau qui chantait.

Ces relatives peuvent aussi apparaître après les présentatifs voici et il y a :

Voici le remplaçant du directeur qui arrive.


Voici des témoignages fort graves qui vous accusent.

L’emploi du mode dans les subordonnées relatives

Le choix du mode (indicatif vs. subjonctif) dans les subordonnées relatives


dépend des critères suivants :
a) l’extension de l’antécédent;
b) la signification de la relative ;
c) le niveau stylistique.

1. Si l’antécédent du pronom relatif a un actualisateur défini (article défini,


adjectif démonstratif, adjectif possessif), le verbe de la proposition relative
est à l’indicatif :

Les étudiants qui se sont absentés pendant tout le semestre ont dû rattraper
les cours.
J’achète ce livre qui me plaît beaucoup.

2. Avec un prédéterminant indéfini (un, quelque) ou un antécédent indéfini


(quelque part, quelque chose, quelqu’un), le subjonctif est possible, mais il
n’est pas obligatoire, étant utilisé pour exprimer une nuance de but ou de
conséquence :

Il aperçut un visage dont les traits lui semblaient familiers.


Je cherchai un roman qui ait une fin heureuse.
Allons quelque part où l'on puisse parler en silence !

Dans tous ces exemples, le subjonctif exprime un fait désiré, souhaité et


peut s’opposer à l’indicatif qui, dans les mêmes contextes, exprime un fait envisagé
dans sa réalité :

Je rêve parfois d’un pays où il fasse toujours beau.

Je cherche une personne qui a fait la décoration de cette maison.


(On ne doute pas de l’existence de cette personne.)

Je cherche une personne qui fasse la décoration de mon appartement.


(On ne connaît pas encore son identité.)

Il y a des contextes où apparaît aussi le conditionnel :

Je rêve d’une maison qui aurait un petit jardin.


C’est une information qu’on aurait pu obtenir dès le début de
l’investigation.

3. Avec un prédéterminant négatif (aucun, pas un, nul, rien, personne), le


subjonctif est obligatoire :

Je ne sais rien qui puisse me faire changer d’avis sur la décision de partir
pour le Canada.
Je n’ai rien trouvé qui lui plaise.

4. Le verbe de la relative se met aussi au subjonctif lorsque la phrase comporte


une idée d’appréciation. Cela se produit si l’antécédent est précédé par des
superlatifs ou par des mots qui impliquent une idée de degré: le moindre, le
meilleur, le pire, le premier, le dernier, le seul, l’unique, etc.:

C’est le seul médecin qui ait voulu se déranger le dimanche.

5. L’infinitif est aussi possible, surtout après le relatif simple où ou après un


relatif prépositionnel:

Je ne sais pas quoi faire, où aller.


Il y a de quoi méditer dans le nouveau film « Star Wars ».
Il cherchait un endroit calme où passer ses vacances.
Il ne connaît personne en qui avoir confiance.

APPLICATIONS

Dans les textes suivants :


a. Isolez les subordonnées relatives et précisez leur nature
(déterminatives ou appositives)
b. Soulignez l’antécédent
c. Précisez la fonction du pronom relatif

Texte no 1

Voilà bien longtemps que je souhaitais vous parler de ma liste de voyages,


inspirée par un article de Malvina l’année dernière. La découverte d’autres cultures,
d’autres paysages et d’autres façons de vivre est pour moi l’une des plus belles
expériences que l’on puisse vivre. J’ai eu la chance de visiter de nombreux pays
d’Europe et plusieurs régions des Etats-Unis depuis toute petite, et j’en veux encore
plus. J’aime l’évasion. Ma rêverie naturelle m’amène constamment à imaginer mes
prochaines destinations, à rechercher du nouveau; il n’est d’ailleurs pas rare de me
trouver les yeux plantés dans le ciel à regarder passer les avions.
En revanche, j’ai un goût assez particulier en ce qui concerne les destinations qui
m’interpellent. J’ai beaucoup de mal avec le tourisme purement balnéaire, et je me
sens mal à l’aise par rapport au luxe dont profitent les Occidentaux dans des pays
sous-développés – ce n’est bien sûr que mon ressenti personnel. Les endroits qui
m’attirent le plus sont donc les grands espaces naturels, les grandes villes, les pays
nordiques, les déserts chauds ou froids… C’est peut-être la conséquence de vivre
dans une ville qui offre déjà tout ce dont on rêve en été: soleil, plage, et montagne!
(http://www.mangoandsalt.com/)

Texte no 2
1. Adjectifs qualificatifs : les adjectifs qui indiquent une qualité, ou
propriété essentielle ou accidentelle, de l'objet désigné par le nom (ou le pronom) :

Je viens d’acheter une petite table ronde.


J’ai rencontre un jeune homme sérieux et désireux de faire carrière en droit.

2. Adjectifs relationnels : les adjectifs qui établissent une relation entre le


nom et un autre élément nominal ; ils sont aussi appelés « adjectifs dénominaux »:

le palais présidentiel= « le palais du président »


un objet métallique = « un objet en métal »
la chambre criminelle = « la chambre destinée à juger les criminels »

L’adjectif relationnel ne qualifie pas à proprement parler, ce qui lui impose


certaines restrictions :

- il n’est pas gradable: *le palais très présidentiel, *la chambre très
criminelle
- il ne se coordonne pas avec un adjectif qualificatif : *un palais présidentiel
et beau
- il n’accepte pas la position prédicative: *Ce voyage est présidentiel.

2. Critère morphosyntaxique

Selon la classification de Riegel et ali (1994 : 357-358), les adjectifs se


classifient en deux sous-classes :

- Adjectifs proprement dits (à forme simple ou complexe)


- Adjectifs par conversion

1. Adjectifs proprement dits (à forme simple ou complexe)


Les adjectifs simples se réduisent à un radical inanalysable (grand, fort,
bleu, etc.) tandis que les adjectifs à forme complexe sont des formes dérivées par les
moyens suivants:

• suffixation : sport - sportif


douleur – douloureux
flatter – flatteur

• préfixation : pur – impur


violent - non-violent
plein – archiplein
typique - atypique

• composition (deux adjectifs variables ou un adjectif invariable à


valeur adverbiale suivi d’un adjectif variable):
bouche. Inspirez par le nez, doucement, tout en fermant la bouche en comptant
jusqu’à 4. Retenez votre respiration pendant 7 secondes.
Puis expirez de nouveau très lentement, pendant 8 secondes.
Cet exercice est à répéter au moins trois fois pour se sentir plus détendu.
La langue sur le palais donne en général une forte envie de bâiller, et la respiration
très lente implique un mécanisme menant vers le sommeil.
Si vous faites cet exercice combiné avec un petit rituel, vous devriez trouver la nuit
de sommeil bien meilleure : couchez vous à la même heure tous les soirs, après
avoir éteint et mis en veille tous les écrans, après avoir lu quelques pages d’un
bouquin, après avoir bu votre infusion… Tout cela joue également un rôle
important ! Et maintenant, bonne nuit !
(http://www.msn.com/fr-fr/sante/bien-etre/la-technique-du-4-7-8-pour-mieux-
s%E2%80%99endormir/ar-BBvnktD?li=AA4WWq&ocid=spartanntp)

Texte no 4

«Napoléon à Austerlitz. Il était neuf heures du matin. Une mer de brume


s’étalait toujours sur le village de Schlapanitz. Mais sur la hauteur où se
trouvait Napoléon, il faisait tout à fait clair. […] Toute l’armée française
avait pris position, non de l’autre côté des marécages de Schlapanitz, au-delà
desquels nous avions l’intention de livrer bataille, mais de ce côté-ci, très
près de nos troupes. […] L’empereur contemplait en silence les hauteurs qui
semblaient émerger de l’océan de brume et sur lesquelles se mouvaient au
loin les troupes russes.» (Tolstoï, Guerre et Paix)

Le ministère de l'Enseignement supérieur entend "mettre fin" à la sélection en cours


de master, avec un texte législatif dès octobre.

Le tribunal administratif de Bordeaux a rappelé il y a quelques semaines au


gouvernement ses devoirs de rentrée : avancer sur le sujet de la sélection en master.
Dans une ordonnance de référé, les juges ont en effet enjoint à l'université de
Bordeaux d'inscrire un étudiant en deuxième année de master dans la mention
finance. Ce choix lui avait été refusé en juin par cette même université, au motif que
son niveau était insuffisant.
Pour justifier sa décision, l'université s'était prévalue du décret du 25 mai dernier.
Un texte qui liste 1.300 mentions de master - soit environ 40 % des formations - où
la sélection entre la première et la deuxième année de master est autorisée. Mais le
master finance de l'étudiant ne figurait pas dans cette liste. "L'ordonnance du
tribunal est d'une logique implacable", commente Florent Verdier, l'avocat qui a
défendu l'étudiant.

Les 10 clés pour réussir son admission en Master 2


"Ce qu'on craignait se confirme : ce décret ne sert pas à grand-chose, réagit Gilles
Roussel, président de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée et membre du bureau de
la Conférence des présidents d'université (CPU). On ne peut pas avoir des demi-
mesures. Il faut modifier la loi."

C'est précisément la voie vers laquelle le gouvernement semble s'engager, mais sans
vouloir apparaître en première ligne. Selon nos informations, le ministère reçoit
actuellement des parlementaires - de tous bords - susceptibles de porter une telle
proposition de loi courant octobre. Avec le risque de créer un débat sensible sur la
sélection à l'université.

"Combiner deux principes"


Dans un document de travail que se sont procuré Les Echos, le ministère dit vouloir
"combiner deux principes" : pas de sélection intermédiaire entre les deux années de
master, mais "un droit de sélection" et "un processus de recrutement à l'entrée dans
le cursus" ; et un droit, pour tout titulaire d'une licence, "de se voir proposer une
admission dans un cursus conduisant au master".

Un étudiant diplômé d'une licence aurait un droit à poursuivre en master, mais pas
forcément dans celui de son choix. Que se passera-t-il si un étudiant brestois se voit
proposer un master à Strasbourg ? Des aides financières à la mobilité seraient
envisagées. Par ailleurs, la mobilité géographique pourrait être circonscrite à la
région académique.

Un sujet ultrasensible

Pour que cette réforme compliquée du master voie le jour, il reste à établir un
consensus entre syndicats enseignants, étudiants et présidents d'université d'ici à fin
septembre. Le sujet est ultrasensible.

Sur le fond, la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) verra


probablement d'un bon oeil l'idée d'une réforme législative, puisque son cheval de
bataille est celui d' "un vrai master", qui soit un bloc cohérent de quatre semestres
et non pas "deux fois deux masters" avec la sélection intermédiaire actuelle.

"Il faut réussir à créer la garantie pour chaque étudiant d'être pris en master", insiste
le président de la Fage, Alexandre Leroy, réclamant" une plate-forme de répartition
similaire à admission post-bac, qui accorderait à l'étudiant l'un de ses voeux de
master".

Le Master, recette miracle pour trouver un job ?

L'Unef, qui s'était montrée très inquiète après la publication du décret en mai, parle
désormais d'un "vrai changement de séquence". "C'est la première fois qu'on a un
véritable cadre de discussion et des engagements du gouvernement de ne pas passer
en force contre les étudiants", confie son président, William Martinet. "On a la
volonté d'aller chercher un compromis, mais pas à n'importe quel prix", poursuit-il,
espérant que "la CPU sera aussi dans cet état d'esprit".

Les présidents d'université, qui réclament une sélection à l'entrée en master, avaient
claqué la porte des discussions informelles lancées par le ministère avant l'été.
(Par MARIE-CHRISTINE CORBIER | 24/08/2016)
LES PRONOMS-SUBSTITUTS DU GN

On définit généralement le pronom comme un mot qui remplace  quelque


chose, notamment un nom (pronom : « à la place du nom »).
Plus exactement, le pronom remplace :

- un nom : Il rencontre Paul dans la rue. Il le rencontre dans la rue.


- un adjectif : Tu es content, moi, je ne le suis pas.
- un verbe : Il a oublié de téléphoner. Je ne le ferai pas.
- une phrase : Ils ont réussi à l’examen. C’est une bonne nouvelle.

Traits morphologiques des pronoms


Les pronoms sont caractérisés par les catégories suivantes : genre, nombre,
cas et personne, même si il y a des pronoms qui ne connaissent pas toutes ces
catégories.

La catégorie grammaticale du genre se manifeste dans les classes


suivantes :
1. Les pronoms personnels connaissent une variation formelle de genre pour
la troisième personne :

Sujet : il / elle ; ils / elles ; lui / elle ; eux / elles


COD : le / la ; lui / elle ; eux / elles
COI : lui / elle ; eux / elles

Il est arrivé en retard.


Elle est arrivée à temps.
Je le / la vois tous les matins courir après le bus.
Eux, ils sont tous d’accord avec la nouvelle maison.
Ce sont elles que j’attendais depuis une heure.

2. Les pronoms relatifs et interrogatifs (formes composées) : lequel /


laquelle / lesquels / lesquelles :

La catégorie grammaticale du nombre ne se manifeste pas dans les


classes suivantes :

1. Les formes simples du pronom relatif : qui, que, quoi, dont :

2. Les pronoms adverbiaux en et y :


Les adjectifs épicènes et la plupart des adjectifs dérivés en - ique, -iste, -
esque, -able restent invariables :

chic un chapeau / une robe chic


docile un homme / une femme docile
facile un problème / une équation facile
fidèle un chien / une chienne fidèle
honnête un homme / une femme honnête
lâche un héros / une héroïne lâche
magnifique un tableau / une toile magnifique
pauvre un enfant / une enfant pauvre
pittoresque un village / une région pittoresque
remarquable un fait / une idée remarquable
sale un pantalon / une chemise sale
snob un homme / une femme snob
tranquille un lieu / une place tranquille
utile un résultat / une action utile

III.3. Les adjectifs variables en genre

La plupart des adjectifs qualificatifs font l’accord avec le nom qu’ils


déterminent par des marques spécifiques.

1. Règle générale : on ajoute un e muet à la forme du masculin:

pur - pure de l’air pur - de l’eau pure


grand – grande un grand dictionnaire - une grande maison
gris - grise un chat gris - une chatte grise
amical-amicale un entretien amical - une entrevue amicale
sourd-sourde un son sourd - une voix sourde

2. Les adjectifs en - an, - in, - ain, - ein, - un, - ot, - at ne


redoublent pas la consonne finale :

persan –persane un tapis persan - une colonne persane


Exception : un comportement paysan - une vie paysanne

fin - fine un fin cuisinier - une fine bouche


romain- romaine un temple romain - une voie romaine
serein – sereine un ciel serein - une voix sereine
brun - brune un ours brun - une table brune
délicat – délicate un sommeil délicat - une réponse délicate
idiot – idiote un problème idiot - une question idiote
Exceptions :
que votre chaîne soit particulièrement intéressante, mais vous êtes les
premiers à venir me voir, ça mérite une mention …
Soupier : C’est un honneur pour nous, docteur !
Boulochon : Euh… « Professeur », s’il vous plait. Compte tenu du mal que je me
suis donné pour en arriver là où je suis, j’aime bien qu’on me parle avec un
peu de dignité.
Soupier : Tout à fait, Professeur !
Boulochon : Vous comptez faire quel format d’émission ? Une minute trente entre
deux téléréalités, une programmation à une heure du matin ?...
Soupier : Vous plaisantez, Professeur ! Nous allons vous passer en prime time suivi
d’un débat entre spécialistes… Ce que vous faites le mérite. D’ailleurs, si je
ne m’abuse, on murmure déjà que le Nobel de médecine n’est pas loin…
Boulochon (faussement modeste): Holà! Doucement, il est vrai que nos premières
expérimentations sont encourageantes… Les Américains et les Japonais
sont intéressés… De là à envisager le Nobel… (Un silence)… Quoique…
Soupier : Expliquez-moi, Professeur ! Comment en êtes-vous arrivé à ouvrir la
première clinique pour les gens atteints de mauvaise foi chronique !
Boulochon : La vie, Soupier ! La vie ! Vous permettez que je vous appelle Soupier ?
Vous pouvez continuer à m’appeler Professeur ! Vous avez sûrement
remarqué combien les gens négatifs, amers, saumâtres enveniment la vie
des autres et la leur. Pendant très longtemps, on a considéré que c’était tout
à fait normal… Jusqu’à que mes travaux démontrent enfin que ces gens
souffrent, Soupier. Il faut comprendre que ces gens de mauvaise foi
souffrent encore plus qu’ils ne font souffrir les autres… C’est atroce !
Quand je me suis aperçu du niveau de mauvaise foi atteint par certains
politiciens, je me suis dit : « Boulochon, tu ne peux pas laisser faire ça ! »
Soupier : Vous gardez donc vos patients et six mois plus tard, ils sont guéris…
Boulochon : Ah, mon pauvre Soupier, ce n’est pas toujours aussi simple ! Certains
nous quittent en bonne santé, mais malheureusement il y a des rechutes. Il
suffit qu’un patient rencontre de nouveau un hypocrite ou un arrogant ou un
nouveau menteur, pour être pris lui-même de symptômes avilissants. La
mauvaise foi est une pathologie très contagieuse. N’avez-vous pas
remarqué?
Soupier : Euh… dans le monde de la presse, nous avons effectivement de nombreux
cas. Mais ne craignez-vous pas que vos travaux soient une goutte d’eau
dans l’océan de la médiocrité ?
Boulochon : Si fait, si fait, Soupier. Mais, il est temps de prendre le sujet à bras le
corps. Tôt ou tard, toutes les grandes maladies ont été vaincues par le génie
de l’homme. Pourquoi douter qu’un jour nous n’ayons pas entre humains
des relations basées sur la bonne foi, la franchise, la vérité ?
Soupier : Effectivement, c’est une perspective exaltante, mais de long terme,
Professeur…
Boulochon : Ecoutez, mon petit Soupier, je reçois ce matin des patients en cours de
traitement. Le mieux serait que vous entriez dans ce cabinet pour assister
aux échanges. Rien ne vaut des exemples concrets pour nourrir votre
reportage.
(Philippe Laperrouse, La clinique infernale)
L’ADJECTIF ET LE PRONOM DEMONSTRATIFS

L’ADJECTIF DEMONSTRATIF

L’adjectif démonstratif présente deux séries de formes : des formes simples


et des formes composées.

Singulier Pluriel
Masculin Féminin Masculin +
Féminin
Formes
simples ce (+consonne) cette ces
cet (+voyelle, h muet)
Formes
composées ce/cet….ci / là cette…ci / là ces………..ci / là

Les formes simples précèdent le nom avec lequel elles s’accordent en genre
et en nombre :

Masculin singulier :
ce sofa, ce canapé, ce studio, ce handicap, ce héros
cet exemplaire, cet ami, cet arbre, cet homme, cet herbe, cet habit

Féminin singulier :
cette actrice, cette femme, cette hauteur, cette haie, cette harmonie

Masculin + Féminin pluriel :


ces enfants, ces hirondelles, ces arbres, ces maisons

Les formes composées ajoutent au nom, par un tiret, deux particules


adverbiales : ci et là qui expriment la proximité et l’éloignement dans le temps et
dans l’espace.

J’achète ce livre-ci (proximité dans l’espace]).


Je renonce à ce livre-là. (éloignement dans l’espace)
Il arrive du Canada ce mois-ci. (proximité dans le temps)
La Chine est entrée en crise. Pendant ce temps-là, toute l’Europe en
souffrait. (éloignement dans le temps)

L’emploi des formes composées exclut la présence des adjectifs postposés,


seuls les adjectifs antéposés sont admis :

J’aime ce grand appartement-ci par rapport à ce petit appartement-là.


J’aime cet appartement spacieux par rapport à cet appartement étroit.

LES PRONOMS DEMONSTRATIFS

Les pronoms démonstratifs comportent deux séries de formes : formes


simples et formes composées (construites avec les adverbes de lieu ci et là).
La série simple connaît aussi une forme neutre, qui reste invariable au
nombre et au genre grammatical du nom substitué :

Singulier Pluriel
Masculin Féminin Neutre Masculin Féminin
Formes Celui Celle Ce, Ceux Celles
simples Ça
Formes Celui-ci / là Celle-ci/là Ceci, Ceux- Celles-ci/là
composées Cela ci/là

A. L’emploi des formes simples du pronom démonstratif


Les formes simples du masculin et du féminin (celui, celle, ceux, celles) se
caractérisent par un nombre relativement réduit de contextes dans lesquels elles
peuvent figurer (pronom démonstratif + proposition relative / participe présent /
participe passé):

De ces pommes, j’achète celles qui sont bien mûres.


(celle + proposition relative)
Les plus nobles gestes sont ceux faits en silence.
(ceux + participe passé)
Les meilleures pages de son roman sont celles décrivant la ville de Paris.
(celles + participe présent)

En général, les grammaires normatives déconseillent l’emploi du pronom


démonstratif suivi par un participe et recommandent l’emploi d’une relative:

Les étudiants présents et ceux absents (construction à éviter)


Les étudiants présents et ceux qui sont absents. (construction recommandée)

Dans le cas de la présence d’un démonstratif devant un adjectif qualificatif,


les grammaires recommandent l’emploi du déterminant défini:

De ces deux chemises, préfères-tu la blanche?


De ces deux chemises, préfères-tu celle qui blanche?
B. L’emploi du pronom démonstratif neutre ce

Le pronom neutre ce représente une forme atone et a un emploi relativement


restreint en français. Il apparaît dans les contextes suivants:
un ton accusateur - une lettre accusatrice
un parti conservateur- une politique conservatrice
un air créateur - une imagination créatrice
un effet destructeur - une action destructrice
un agent distributeur - une compagne distributrice
un fait protecteur - une action protectrice

Exceptions: un tableau flatteur - une comparaison flatteuse


un sourire menteur - une voix menteuse

6. Les adjectifs qui ont une forme spéciale pour le féminin :

un accident bénin - une tumeur bénigne


un chien esquimau - une femme esquimaude
un nombre favori - une émission favorite
un légume frais - une pomme fraîche
un prophète hébreu - la langue hébraïque
un chien malin - une tumeur maligne
un homme rigolo - une personne rigolote
un chien sauveur - une action salvatrice
un tiers état - la tierce partie
un personnage traître - une femme traîtresse

7. Adjectifs à forme double au masculin, en fonction de la lettre


initiale (consonne / voyelle ou h muet) :
beau / bel - belle un beau garçon, un beau héros
un bel homme, un bel habit, un bel uniforme
une belle robe, une belle architecture

fou / fol - folle un fou garçon, un fou caractère


un fol homme, un fol espoir
une folle action, une folle héroïne

mou / mol - molle un mou matelas, un mou lit


un mol oreiller, un mol habit
une substance molle

nouveau / nouvel - nouvelle un nouveau locataire


un nouvel uniforme, le nouvel An
une nouvelle maison

vieux / vieil - vieille un vieux château, un vieux souvenir


un vieil homme, un vieil appartement
une vieille ambition
4. Ça a souvent une valeur indéfinie et s’emploie dans des structures
conversationnelles:

Ça va-t-il? Comment ça va? – Oui, ça va bien (mal).


Ça se dit.
Ça ne se fait pas.
Ça m’est égal !
Il ne manquait plus que ça !
Il est intelligent, n’est-ce pas ? – Oh ! pas tant que ça !

VALEURS SÉMANTIQUES DU DEMONSTRATIF

1. Valeur déictique
Le démonstratif désigne un référent (personne ou objet) présent dans la
situation d’énonciation. La distance spatio-temporelle s’exprime par l’adjonction
des particules déictiques : ci (proximité) et là (éloignement):

valeur déictique dans l’espace :

Cette couleur-ci me va mieux que cette couleur-là.


Celle-ci me va mieux que celle- là.

valeur déictique dans le temps :

Cet examen-ci est beaucoup plus difficile que cet examen-là.


Celui-ci est beaucoup plus difficile que celui-là.

Il peut être accompagné d’un geste, d’une mimique ou d’un mouvement


pour faciliter l’identification.

L’indice adverbial de proximité présente devant les noms [+division


temporelle] certaines restrictions d’emploi:

- ci est exclu après matin, après-midi, soir, nuit:

Ce matin j’ai revu la conjugaison des verbes irréguliers.


Cette nuit j’ai eu un mauvais rêve.
Je te donnerai un coup de fil cet après-midi.

- ci est obligatoire avec heure, jours, mois, temps:


À cette heure-ci tout le monde dort.
Je dois aller à la bibliothèque ces jours-ci.
Nous voyons ces temps-ci resurgir beaucoup de choses dépassées.

- ci est facultatif avec moment, semaine, année:


Cette semaine-ci je dois corriger tous les exercices de grammaire.
Cette année-ci Pierre a eu d’excellents résultats.

2. Valeur anaphorique
L’anaphore démonstrative établit une relation coréférentielle entre un terme
anaphorisé et un antécédent. Les deux termes renvoient au même référent, qui est
repris par le deuxième terme :

Dans une ville du nord de la Chine, cinq personnes ont été légèrement
blessées lorsque le sol de l'arrêt de bus auquel ils attendaient s'est effondré
sous leurs pieds. La cause de cet effondrement soudain n'est pas encore
connue.
(le sol s'est effondré = l’antécédent ; cet effondrement = le terme
anaphorisé)

Notre maison est entourée d’un grand jardin ; ce jardin est plein de fleurs.
(un grand jardin = l’antécédent ; ce jardin = le terme anaphorisé)

Faites au moins une heure de marche par jour : cet entraînement est
nécessaire pour vous maintenir en forme.
(une heure de marche par jour = l’antécédent ; cet entraînement = le terme
anaphorisé)

Les pronoms démonstratifs connaissent aussi une valeur anaphorique de


reprise d’un élément antérieurement précisé :

J’hésite entre ces deux paires de chaussures : celles-ci sont plus légères que
celles-là.
(deux paires de chaussures = l’antécédent ; celles-ci, celles-là = les termes
anaphorisés)

Nous avons dix livres à lire pour l’examen : j’ai déjà lu ceux-ci mais il me
reste ceux-là.
(dix livres = l’antécédent ; ceux-ci, ceux-là = les termes anaphorisés)

3. Valeur cataphorique
Dans son emploi cataphorique, le nom est obligatoirement accompagné
d’un déterminant qui complète le sens du groupe nominal:

Je vous fais cette annonce : il n’y a aucune bourse pour Paris cette année.
Les pronoms neutres ceci et cela représentent les variantes neutres de celui-
ci, celui-là. Elles ont un fonctionnement discursif : ceci est un pronom anticipant et
cela est un pronom évocateur:

Je te dis ceci : tu dois rester chez toi pendant les vacances d’hiver.
(valeur cataphorique)
Votre projet m’intéresse ; venez donc un jour ne parler de tout cela.
(valeur anaphorique)

4. Valeur affective
La valeur affective du démonstratif se matérialise dans l’expression des
sentiments du locuteur, surtout dans des phrases exclamatives ou interrogatives :

Cette canaille, quelle insolence! (l’étonnement et l’indignation )


Cet enfant, un vrai miracle pour ses parents! (l’admiration)
Il a du courage, cet homme ! (l’admiration)
Cet ami, quel chagrin pour lui! (la tendresse et la pitié)
L’ADJECTIF ET LE PRONOM POSSESSIFS

L’ADJECTIF POSSESSIF

1. Formes et emploi

Singulier Pluriel
Nom masculin ou Nom féminin Masculin et
féminin (voyelle ou (+ consonne) féminin
h muet)
Je mon ma Mes
Tu ton ta Tes
Il/elle son sa Ses
Nous notre Nos
Vous votre Vos
Ils/elles leur Leurs

Les adjectifs possessifs s'accordent en genre et en nombre avec le nom


désignant la chose possédée et en personne et en nombre avec le nom désignant le
possesseur:

J’ai un chien ; c’est mon chien. (chien- masculin singulier)


J’ai une chambre ; c’est ma chambre. (chambre- féminin singulier)
J’ai des amis ; ce sont mes amis. (amis – masculin pluriel)
J’ai des valises ; ce sont mes valises. (valises – féminin pluriel)

Pour les trois premières personnes, les noms féminins commençant par une
voyelle utilisent les formes du masculin pour éviter l’hiatus :

Ce soir, je sors avec mon amie. C’est ma meilleure amie.


Son intervention a été salvatrice. Sa courageuse intervention a été fortement
médiatisée.
Ton écriture est illisible. Tu dois imiter sa belle écriture.

2. Valeurs sémantiques de l’adjectif possessif

L’adjectif possessif exprime les valeurs sémantiques suivantes :

1. la possession aliénable pour les objets non parties du corps humain:


3. les adjectifs dont le sens intègre déjà une notion d’intensité (généralement
forte) ou de comparaison: majeur, mineur, aîné, cadet, double, excessif,
premier, dernier, principal, triple, unique, ultérieur, ultime, perpétuel, etc.

4. les adjectifs qui expriment un haut degré d’éminence ou quelque chose


d’absolu: absolu, excellent, extrême, immense, impossible, indispensable,
parfait, suprême, total, universel, etc.

LES DEGRES D’INTENSITE

Les degrés d’intensité expriment une qualité par référence à elle-même,


sans la comparer à un objet extérieur. L’expression de l’intensité a une valeur
subjective et elle dispose d’une grande variété de moyens stylistiques,
grammaticaux (adverbes), lexicaux (préfixes et suffixes).
Les valeurs de l’intensité sont :
1. L’intensité faible
2. L’intensité moyenne
3. L’intensité élevée

L’intensité faible s’exprime par les classes suivantes:

1. Adjectifs qui, par leur sémantisme, indiquent l’intensité faible: petit,


minuscule, infime, etc.

une créature minuscule


une partie infime des immigrants
une quantité infime de produits chimiques

2. Adverbes simples (peu, un peu, à peine) et dérivés (faiblement,


médiocrement, modérément, légèrement, passablement) :

un homme légèrement blessé / intoxiqué / brûlé


un repas modérément arrosé
des prix légèrement diminués / augmentés
3. Préfixes: sous-, hypo- :

un pays sous-développé
un malade hypotendu
du lait hypoallergique

L’intensité moyenne s’exprime par :

1. Adverbes ou locutions adverbiales: assez, suffisamment, moyennement,


pas mal, plutôt, etc.:
Mon / mont / m’ont

Mon est un adjectif possessif : Mon appartement est au dernier étage.


Mont est un nom signifiant « montagne » : Le mont Ararat en Turquie est en train de
fondre.
M’ont est formé d’un pronom personnel + avoir : Ils m’ont attendu devant le parc.

Ton / Ton / Tond / T’ont

Ton est un adjectif possessif : Ton salaire est très attractif.


Ton signifie « auteur de la voix »: Son ton haut et grave imposait du respect.
Tond et tonds sont des formes du verbe tondre : Pierre tond son fils tous les mois.
T’ont est pronom personnel + avoir : Ils t’ont attendu devant le parc.

Son / Son / Sont

Son est un adjectif possessif : Son enthousiasme est hors commun.


Son est une « sensation auditive produite sur l'organe de l'ouïe par la vibration
périodique ou quasi-périodique d'une onde matérielle propagée dans un milieu
élastique, en particulier dans l'air »: Je ne percevais pas les sons de tous les
instruments.
Sont est une forme du verbe être : Ils sont tous d’accord.

Sa / Ça

Sa est un adjectif possessif : J’ai toujours admiré sa persévérance.


Ça est un pronom (= cela, ceci) : Ça me plaît, ça ne me plaît pas.

Ses / Ces

Ses est un adjectif possessif : Ses bons résultats l’ont rendu connu par tous.
Ces est un déterminant démonstratif : Ces livres m’ont plu, ceux-là non.

Leur / Leur

Leur est un adjectif possessif : Leur intérêt pour le français est évident.
Leur est un pronom personnel : Je leur accorde toute mon attention.

LES PRONOMS POSSESSIFS

Les pronoms possessifs représentent des substituts d’un GN qui comporte


un déterminant possessif ou un complément du nom qui exprime un rapport de
possession avec celui-ci:

Ma famille est peu nombreuse. → La mienne ….


Le livre de cet auteur vient de paraître. → Le sien …...
Les amis de ses enfants sont dévoués. → Les leurs …...

Morphologiquement, les pronoms possessifs sont constitués de l’article


défini le, la, les suivi des formes toniques du déterminant possessif, variable en
genre, en nombre et en personne :

PERSONNE UN POSSESSEUR PLUSIEURS


ET POSSESSEURS
GENRE UN OBJET PLUSIEURS UN OBJET PLUSIEURS
OBJETS OBJETS
Ie pers. M le mien les miens le nôtre les nôtres
F la mienne les miennes la nôtre les nôtres
e
II pers. M le tien les tiens le vôtre les vôtres
F la tienne les tiennes la vôtre les vôtres
IIIe pers. M le sien les siens le leur les leurs
F la sienne les siennes la leur les leurs

Les articles le et les présentent des formes contractées avec les prépositions
à et de comme il est de règle devant les noms:

Il met toujours du sien dans ce qu’il fait.


Je ne parle pas aux siens.
Il a encore fait des siennes.

Syntaxiquement, les pronoms possessifs remplissent les mêmes fonctions


que le GN substitué:

Sujet La mienne est très belle.


Attribut Cette voiture, c’est la leur.
Complément du nom C’est le désir des miens d’étudier les sciences.
COD Il a félicité les nôtres.
COI Pensez aux vôtres!
Complément prépositionnel Il les veut pour les siens.
Circonstant Il est allé chez les siens.
ADJECTIFS ET PRONOMS INDEFINIS

Du point de vue sémantique, la plupart des linguistes considèrent que les


indéfinis se subdivisent en deux grandes catégories : les quantificateurs et les
identificateurs.

Valeur Statut Singulier Pluriel Neutre


Masculin Féminin Masculin Féminin
Quantificateurs Adjectif - -

Quantité Adjectif aucun aucune -


Nulle + nul nulle -
Pronom pas un pas une -
Pronom personne - rien
quelque Quelques
Adjectif - divers Diverses
Quantificateurs - différents Différentes
maint mainte maints Maintes
Quantité Adjectif - certains Certaines
Indéterminée + - plusieurs
Pronom
l’un l’une les uns les unes quelque
Pronom quelqu’un quelqu’une quelques- quelques chose
uns -unes
Adjectif chaque -
Quantificateurs
Adjectif Tout toute tous Toutes tout
Quantité totale +
ou partielle Pronom
Pronom chacun chacune -

Adjectif certain certaine certains Certains


quelconque -
Adjectif même Mêmes
Identificateurs + un autre une autre d’autres
Pronom l’autre les autres
Tel telle tels Telles
quiconque
Pronom
LES QUANTIFICATEURS

Les quantificateurs expriment une quantité indéfinie de plusieurs types :


1. une quantité nulle : aucun, nul, pas un, personne, rien.
2. une quantité indéterminée : quelque, divers, différents, maint,
certains.
3. une quantité totale ou partielle : chaque, tout, chacun.

La quantité nulle

Singulier Pluriel Neutre


Statut Masculin Féminin Masculin Féminin
Adjectif - -
Adjectif aucun aucune - -
+ nul nulle - -
Pronom pas un pas une - -
Pronom Personne - Rien

1. Aucun, nul, pas un ont le double statut - adjectifs et pronoms. Ils


apparaissent toujours dans des phrases négatives, comportant la négation
ne:

Je n'ai reçu aucune lettre aujourd'hui.


Je n’en ai reçu aucune.

Nul individu n’est ni maitre, ni esclave.


Nul n’est censé ignorer la loi.
Nul n’est prophète en son pays.

Pas un mot à ce sujet !


Pas un jour sans une ligne.
As-tu regardé les matchs de foot de ce championnat ? - Pas un.

Le rapport qui s’établit entre ces trois indéfinis est le suivant: aucun reste le
terme non marqué, nul est sa variante littéraire et pas un est sa variante familière.

Nul peut avoir le sens de «sans valeur» s’il apparaît après le nom mais, dans
ces conditions, il est considéré un adjectif qualificatif : une décision nulle = «une
décision qui est nulle».

2. Personne et rien sont des pronoms indéfinis. Ils sont invariables en genre et
en nombre :

Personne n'est parfait est un film écrit et réalisé par Joël Schumacher.
Personne ne sait ce qu'est la mort. (Socrate)
maigre comme un clou
menteur comme un arracheur de dent
noir comme l’enfer
rapide comme l’éclair
rusé comme un renard
serrés comme des sardines

et des verbes à l’infinitif :

bête à pleurer
bête à manger du foin
laid à faire hurler
fou à lier

LES DEGRES DE COMPARAISON

On distingue deux degrés de comparaison :


1. Le comparatif
2. Le superlatif relatif

1. Le comparatif
Au comparatif, la propriété d’un objet est mise en rapport avec la même
propriété d’un autre objet :

La glace est plus saine que le chocolat.


La glace est aussi saine que le gâteau.
La glace est moins saine que les fruits.

Le comparatif a trois degrés :


1. Le comparatif de supériorité
2. Le comparatif d’égalité
3. Le comparatif d’infériorité

Le comparatif de supériorité (plus…que)

La marque du comparatif de supériorité est l’adverbe plus placé devant


l’adjectif et suivi de la conjonction que:

Le temps est plus chaud en automne qu’en hiver.


Les jeunes d’aujourd’hui sont plus intéressés par l’informatique que ceux
d’autrefois.

Il y a aussi d’autres adverbes pour exprimer le comparatif de supériorité :


2. Divers, diverses ; différents, différentes sont des adjectifs à double
statut :

adjectifs indéfinis : ils désignent un petit nombre (quelques, plusieurs) :

Le terrain est partagé en diverses parcelles. (plusieurs parcelles)


J'ai acheté différents objets anciens. (plusieurs objets)

adjectifs qualificatifs qui expriment soit une différence, soit


une opposition :

Elle choisit des objets divers pour sa collection. (objets différents)


Ces deux sœurs sont très différentes l'une de l'autre. (très opposées)

3. Maint, mainte / maints, maintes s’utilisent surtout dans le langage


littéraire, ils restent d’usage courant au niveau de quelques expressions : à maintes
reprises, à maintes occasions.

Après maints échecs, le gouvernement a engagé une politique de


libéralisation du marché.
Le Parlement a discuté en vain, à maintes reprises, la loi du vote
électronique.
Nous disposons de maintes occasions dans la vie pour faire preuve de nos
qualités.

2. Certain, certaine/ certains, certaines ont un double statut : adjectif et


pronom.

En tant qu’adjectif indéfini, il signifie un, une, des :

Certains jours, surtout quand il fait beau, il est très heureux.


Certaines questions peuvent encore recevoir des réponses.

En tant que pronom indéfini, certains exprime un nombre indéterminé de


personnes :

La vie peut être belle pour certains, mais injuste pour d’autres.
Certains disent la vérité, d’autres la cachent.

5. Plusieurs sert à indiquer la pluralité de personnes ou de


choses (synonyme certains, quelques-uns):

Il faut entendre plusieurs opinions avant de prendre une décision.


Un téléfilm a plusieurs épisodes.
Plusieurs se disent amateurs de vin et n’en possèdent qu’une connaissance
superficielle.
Avez-vous des livres en français ? – Oui, nous en avons plusieurs.

6. L’(un), l’(une) / les uns, les unes expriment une quantité partielle :

Prenez un de ces dépliants pour une nouvelle formation en lettres.


Une dont je me méfie, c’est Marie.
L’un de vous devra rester à la maison pendant les vacances.
Promettre est un, tenir est autre chose. (un a une valeur neutre)
Les uns travaillent, les autres rêvent !
Ils s’accusent les uns les autres. (la réciprocité)

7. Quelqu’un, quelqu’une expriment l’indétermination sur l’identité


ou sur les qualités de la personne ou de la chose :

Je n’ai pas vu le facteur mais quelqu’un m’a dit qu’il était déjà
passé.
Je veux savoir si quelqu’un ou quelqu’une de vous a déjà visité la
France.

Quelqu’un + de +Adjectif

Mon frère est quelqu’un de très intuitif et de très ouvert et il me


comprend toujours.

8. Quelques-uns, quelques-unes expriment la pluralité


indéterminée :

As-tu encore des choses à faire ce week-end?


– Oui, il m’en reste quelques-unes.

Je cherche un appartement en banlieue parisienne. J’en ai vu


quelques-uns mais je ne me suis pas encore décidée.

9. Quelque chose est uniquement pronom indéfini :

Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour t’aider ?


J’entends quelque chose et je ne sais pas de quoi il s’agit.

Quelque chose + de +Adjectif

Tu veux faire quelque chose de spécial samedi ?


Il m’est arrive quelque chose de bizarre en rentrant chez moi :
quelqu’un m’a offert une fleur.
La quantité totale ou partielle

Singulier Pluriel Neutre


Statut Masculin Féminin Masculin Féminin
Adjectif chaque -
Adjectif tout toute tous toutes tout
+
Pronom
Pronom chacun chacune - -

1. Chaque est un adjectif indéfini qui exprime, d’une manière distributive,


la totalité des éléments qui composent le tout :

Chaque fleur attire sa mouche. Seules, les fumées savent qu'il y a du vent.
(RENARD, Journal)
Chaque fois que je le rencontre, il a le sourire aux lèvres.
Il faut écouter les voix de chaque génération.

Devant les noms [+temps], chaque marque la périodicité :

Chaque semaine, on fait des achats au supermarché.


Comme chaque année, nous irons en France pour les vacances d’été.

2. Tout, toute, tous, toutes ont plusieurs valeurs :

Adjectif indéfini

Mis devant le nom, tout a une valeur distributive, étant la variante littéraire
de chaque :

Tout homme doit respecter les lois.


À toute heure du jour et de la nuit, il est très actif.

L’idée de totalité apparaît aussi dans les syntagmes figés, quand tout
précède directement le nom : de tout cœur, à toute vitesse, en toute justice, etc.

En toute justice, nous devons reconnaître nos fautes devant les autres.
Il y des gens qui organisent leur mariage en toute simplicité.

Quand il se combine avec d’autres déterminants (articles, adjectif


démonstratif, adjectif possessif), tout exprime une idée de globalité :

Il a communiqué à tout le monde les renseignements utiles.


Tous mes amis sont d’accord avec ma décision d’immigrer au Canada.
Une autre valeur exprimée par l’indéfini tout, employé avec un déterminant,
est la distribution temporelle, si le nom désigne une division temporelle :

Il rendait visite à sa mère toutes les trois semaines.


Vous devez prendre un cachet toutes les six heures.

Pronom indéfini

Au singulier, tout a une valeur neutre et exprime la totalité globalisante :

Il est capable de tout.


Tout va bien chez nous.
On a tout dit.

Au pluriel, tous / toutes font référence aux personnes et aux choses dans une
garnde diversité de fonctions syntaxiques :

Tous ont compris la vérité, aucun n’a mal réagi.


Nous sommes tous concernés par la pollution de l’air que nous respirons.

Adverbe

Il signifie entièrement, tout à fait ou si, quelque. Il est invariable.

Elle est tout heureuse.


Tout gentil qu'il soit, il faut s'en méfier.

3. Chacun, chacune sont des pronoms indéfinis exprimant, d’une manière


distributive, la totalité sous l’angle du singulier :

À chacun sa chacune.
Chacun a droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité
juridique.
Chacun des 27 Etat membres de l’Union européenne déciderait de participer
ou non au programme des réfugiés.

LES IDENTIFICATEURS

Les identificateurs indiquent :

1. l’identité et la non-identité: même, certain, quelqu’un, quiconque


2. la ressemblance : tel
3. la différence : autre
La vue de sa grand-mère est plus mauvaise que la sienne.
Le budget de cette année est plus mauvais que celui de l’année
précédente.
Les candidats ayant les plus mauvais résultats seront recalés.

2. Le superlatif relatif
Il peut exprimer le niveau le plus élevé (superlatif relatif de
supériorité) ou le plus bas (superlatif relatif d’infériorité) de la qualité exprimée par
l’adjectif. Le complément du superlatif est habituellement introduit par la
préposition de à valeur partitive et plus rarement par parmi et d’entre :

Michel est le plus aimable dans toute la classe.


(superlatif relatif de supériorité)
Michel est le moins attentif de toute la classe.
(superlatif relatif d’infériorité)
C’est le prix le moins cher pour le fromage chez Leclerc.
(superlatif relatif d’infériorité)

• Le superlatif relatif de supériorité

Le superlatif relatif de supériorité se présente comme un comparatif de


supériorité précédé par l’article défini (parfois par un adjectif possessif):

Le fabuliste le plus célèbre a été La Fontaine.


Pierre était le meilleur parmi les candidats à ce poste et il a obtenu le poste.
Il a accompli soigneusement la moindre de ses obligations.
Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à me la poser.
De deux maux, il faut choisir le pire.
Les époux s’unissent pour le meilleur et le pire.

• Le superlatif relatif d’infériorité

Le superlatif relatif de supériorité se présente comme un comparatif


d’infériorité précédé par l’article défini (parfois par un adjectif possessif):

Quelle est la route la moins longue de Craiova à Bucarest?


J’achète toujours le moins cher produit de beauté pour mon chat.

VI. ACCORD DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF

1. Accord des adjectifs qualificatifs simples


1. L’adjectif épithète s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou les
noms (ou pronoms) auxquels il se rapporte:
Il était le courage même. (= un courage achevé, parfait)

2. Certain est un adjectif indéfini qui exprime l’indétermination qui porte


sur l’identité ou sur la qualité :

Dans certains pays, le singe est comestible.


Elle est tombée amoureuse d’un certain Léon.
Certains aliments nous font mal.

Il a le statut d’adjectif qualificatif après un nom ou un verbe d'état, quand il


est synonyme de sûr :

Il paraît certain de sa réponse.


Il a enfin un travail certain.
On a là un témoignage certain.
Il est certain que nous réussirons.

3. Quelconque a uniquement la fonction d’adjectif indéfini. Il exprime


l’indétermination qui porte sur l’identité ou sur la qualité de la personne ou de la
chose qu’il détermine. Il est toujours postposé au nom:

Le maître désigne un élève quelconque pour aller au tableau.


(un élève n'importe lequel)
Pour une raison quelconque, il n’a pas participé à la réunion.

Il a le statut d’adjectif qualificatif après un nom ou un verbe d'état, quand il


est synonyme de médiocre, nul.

C'était un concurrent quelconque qui perdait toujours.


(= un concurrent médiocre)

4. Tel, telle / tels, telles

- Adjectif indéfini – ils expriment l’analogie sans spécification de l’identité


de nature :

Tel père, tel fils.


Il ne voulait pas accepter une telle suggestion.
On se rencontre telle heure, à tel endroit.

- Pronom indéfini – renvoie à la notion d’un être humain dont l’identité


n’est pas précisée :

Tel qui rit vendredi dimanche pleurera.


« Tel est pris qui croyait prendre. » (Jean de La Fontaine) (= une personne
victime de ses propres manigances)
5. Autre

En fonction de son prédéterminant (article défini / indéfini), autre exprime


la différence ou l’exclusion :

un, une autre / d’autres = une (des) entité (s) différent(es)


l’autre / les autres = l’idée d’exclusion (les uns par opposition aux autres)

Adjectif indéfini

Il faut faire d'autres devoirs. (différence)


Nous parlerons de tout cela une autre fois. (différence)
Les autres amis sont partis à l’étranger. (exclusion)
Autre temps, autres mœurs. (Pindare)
D’autres temps, d’autres soins. (Racine)

Avec certains noms, autre constitue des syntagmes figés, qui fonctionnent
comme locutions adverbiales : d’autre part, une autre fois, autre chose, etc. :

Je veux autre chose.


Une autre fois, dis-moi la vérité.
D’une part, je veux partir, d’autre part, je veux rester.

- Pronom indéfini – il renvoie à la notion d’un être humain dont l’identité


n’est pas précisée :

J’attendais le facteur que je connaissais depuis longtemps mais un autre est


venu à sa place.
L’un dit oui, l’autre dit non.
(l’un / l’autre, les uns / les autres expriment l’opposition)

6. Quiconque (qui que ce soit, n’importe qui)

Quiconque est loup agisse en loup. (La Fontaine)


Elle ne veut pas épouser quiconque.

Il a aussi un emploi spécialisé, étant présent dans le langage juridique ou


administratif :

Quiconque ne se conforme pas à une ordonnance peut être condamné à une


amende.
CONCLUSIONS SUR LES INDEFINIS

1. Sur le plan sémantique, l’appellation indéfini est discutable pour des mots
comme : quelques, certains, plusieurs, même, tel, autre.

2. Sur le plan syntaxique, les indéfinis peuvent avoir un triple statut :

Adjectif Adjectif + Pronom Pronom

1. Quelque 1. Aucun 1. Personne


2. Divers 2. Nul 2. Rien
3. Différents 3. Pas un 3. L’un
4. Maint 4. Certains 4. Quelqu’un
5. Chaque 5. Plusieurs 5. Quelque chose
6. Certain 6. Tout 6. Chacun
7. Quelconque 7. Même 7. Quiconque
8. Autre
9. Tel

3. Il y des indéfinis qui peuvent avoir un seul nombre (singulier ou pluriel)


ou ils peuvent entrer dans l’opposition singulier / pluriel :

Singulier Singulier + Pluriel Pluriel

1. Aucun 1. Quelque 1. Différents


2. Nul 2. Maint 2. Divers
3. Pas un 3. Certain 3. Plusieurs
4. Chaque 4. L’un
8. Chacun 5. Quelqu’un
9. Quiconque 6. Tout
5. Quelconque 7. Même
10. Personne 8. Autre
11. Rien 9. Tel
12. Quelque chose

7. Il y a des indéfinis qui ont un seul genre (masculin ou féminin ou ils


peuvent entrer dans l’opposition masculin / féminin)

Masculin –Féminin Une seule forme Neutre

Aucun – aucune Chaque Personne


Nul – nulle Quelque Rien
Pas un – pas une Même Quelque chose
Chacun – chacune Quiconque
Maint – mainte Quelconque
Maints – maintes Plusieurs
Certain – certaine
Certains - certaines
Différents- Différentes
Divers - Diverses
L’un – l’une
Les uns – les unes
Quelqu’un – quelqu’une
Quelques-uns – quelques-unes
Tout – toute
Tous- toutes
Un autre – une autre
Tel – telle
Tels- telles
des yeux bleu-clair une nuance vert-bouteille
des rideaux bleu-ciel des robes rouge cerise
des tricots bleu marine des gants vert jade
des écharpes bleu et rouge une jupe noir et blanc

4. Accord des adjectifs suivant la place des constituants

1. Certains adjectifs (demi, semi, mi, nu) restent invariables s’ils sont placés
devant le nom et liés par un trait d’union :

une demi-heure un semi-conducteur


une demi-mesure une semi-consonne
les yeux mi-clos mi-août
nu-tête nu-pieds

Placés après le nom, demi et nu s’accordent en genre et en nombre avec le


nom déterminé :

une heure et demie la tête nue


deux douzaines et demie les jambes nues

2. Les adjectifs suivants restent invariables en antéposition et, en cas de


postposition, ils font l’accord avec le nom déterminé :

Attendu Attendu les articles 14 et 17 de la loi du 10 août 1960


Bas Tenir les mains basses / hautes
Haut La police cria: Haut les mains!
Ci-joint Vous trouverez, ci-joint deux pièces.
Vous trouverez deux pièces ci-jointes.
Etant donné Etant donné votre prudence, on vous excusera.

Excepté / Sauf
Ils ont tout pris, excepté /sauf le chat qui est resté à la maison pendant les
vacances.

Passé Passé huit heures, la porte sera fermée.


A huit heures passées, la porte sera fermée.
Plein Le meurtrier avait du sang plein les mains.
Le jeune homme avait les bras pleins de fleurs.
Vu
Vu la météo, les deux touristes ont ajourné leur escalade en montagne.

Y compris Il y a douze livres, y compris les grammaires.


Il y a douze livres, les grammaires y comprises.
Le locuteur et l’allocutaire sont toujours présents dans la situation
d’énonciation. Ils ont une valeur déictique :

Moi, je reste et toi, tu pars faire des courses.


Nous ferons les exercices et vous lirez la leçon.

Vous est la deuxième personne du pluriel et il désigne un ensemble de


personnes parmi lesquelles se trouve obligatoirement le destinataire (celui auquel
on parle):
Vous tu + tu + (tu….)
tu + tu + (il….)
tu + il + (il….)

Nous et vous peuvent remplacer la première personne du singulier dans les


cas suivants :

dans le langage administratif :

Nous, maire de Craiova, vous prions de bien garder votre calme pendant les
feux d’artifice pour la fête de la ville.

le nous de modestie :

Par ce roman, nous voulons mettre en évidence la vie des adolescents en


Roumanie. (nous – l’auteur d’un roman)
Nous allons aborder maintenant la question des pronoms personnels. (nous -
le professeur à ses étudiants)

le vous de politesse (le vouvoiement) : on utilise le pronom vous a la place


de tu pour s’adresser à une personne qu’on ne connaît pas ou pour marquer
une distance respectueuse :

Vous êtes de nouveau en retard, Monsieur Dupont !


Pourquoi ne voulez-vous pas vous asseoir, Madame Dupont ?

3. Le délocutaire est la personne dont on parle. Il est désigné


linguistiquement par les pronoms personnels de la 3 ème personne singulier et
pluriel :

A l’école maternelle, les filles et les garçons sont différents : eux, ils sont
agités et elles, elles sont mélancoliques.

Le pronom personnel de la troisième personne n’est pas obligatoirement


présent dans la situation d’énonciation, il n’a pas une valeur déictique :
Paul a passé l’examen et il a réussi. (il - valeur anaphorique)
J’ai attendu Paul une heure devant l’université et il n’est pas venu.

Il y a des situations où il a un fonctionnement déictique (la personne ou la


chose dont on parle est présente dans la situation de communication):

Marie dit à Pierre en montrant Paul : Tiens, il a laissé pousser sa moustache.

2. EMPLOI DES FORMES CONJOINTES / ATONES


(PRONOMS CLITIQUES)

Les formes conjointes apparaissent obligatoirement en présence d’un verbe


fini ou non fini. Elles ne peuvent être séparées du verbe que par une autre forme
conjointe ou par la négation ne :

J’ai trouvé un endroit idéal pour passer les vacances.


Je n’ai pas encore trouvé de destination pour mes vacances.
Je me repose au bord de la mer cette année.
Je vous le dit tout de suite.

1. je, tu ; il, elle ; ils, elles

Ils n’ont que la fonction de sujet et précèdent obligatoirement le verbe :

Je suis d’accord avec ta proposition mais ils ne veulent pas l’accepter.


Tu as eu de bonnes idées sur notre séjour en France mais elles ne les
acceptent pas.

2. me, te

Ils remplissent la fonction d’objet, ayant la même forme pour le COD et le


COI. La différence entre les deux fonctions syntaxiques est établie selon le régime
du verbe auprès duquel les deux pronoms apparaissent :

Il m’attend demain à 7 heures à l’université.


(me – COD auprès du verbe attendre)
Il me donne rendez-vous demain à 7 heures à l’université.
(me – COI auprès du verbe donner)
Je t’écoute mais je ne te comprends pas.
(te – COD auprès des verbes écouter et comprendre)
Je t’ai téléphoné mais tu n’étais pas à la maison.
(te – COI auprès du verbe téléphoner)

3. le, la, les


Ils remplissent la fonction de COD auprès d’un verbe transitif direct:

Je regarde la photo de mes grands-parents avec nostalgie.


(la photo de mes grands-parents - COD)
Je la regarde avec nostalgie. (la- COD)
Je la regarde avec nostalgie, la photo de mes grands-parents.
(la- anticipant)
La photo de mes grands-parents, je la regarde avec nostalgie. (la-évocateur)

Le peut aussi avoir la fonction d’attribut quand celui-ci est exprimé par un
nom déterminé par l'article défini, le possessif ou par le démonstratif:

Ex : Il est actuellement le directeur des ressources humaines. Souhaitons qu'il le


reste pour longtemps!
C’est mon professeur préféré et il le restera pour toujours.

4. Le neutre apparaît dans les contextes suivants :

a. quand il remplace un attribut (nom à article zéro ou adjectif) :

Êtes-vous étudiant en lettres? – Oui, je le suis.


Belle, elle l’a toujours été.
Furieux contre la vie, il l’est comme il respire.

b. dans des phrases comparatives qui contiennent une idée de non-identité


ou d’inégalité introduite par autrement, plus, moins, mieux:

Elle est plus belle que vous l’imaginez.


Il parait plus riche qu’il ne l’est.

c. quand il remplace toute une phrase :

Qu’il ait réussi à son examen, je le savais dès le début.


(le – évocateur de la phrase)
Je le sais, il a bien travaillé pour l’examen.
(le – anticipant de la phrase)
Ils accepteront que la réunion soit programmée à une heure de l’après-
midi. → Ils l’accepteront.

5. lui, leur

Ils remplissent la fonction de COI auprès d’un verbe transitif indirect, sans
faire la distinction de genre :

Marie, je lui dis bonjour tous les jours. (lui – féminin singulier)
Pierre, je lui écris une lettre tous les trois mois. (lui – masculin singulier)

Je leur prête mon dictionnaire, à mes amies. (leur- féminin singulier)


Je leur prête mon dictionnaire, à mes amis. (leur- masculin singulier)

Ils précèdent directement le verbe mais ils peuvent aussi porter l’accent en
position postverbale (à l’impératif affirmatif):

Je lui donne les livres qu’il m’a demandés. Donne-lui les livres qu’il t’a
demandés !
Je leur donne les livres qu’ils m’ont demandés. Donne-leur les livres qu’ils
t’ont demandés !

Ils peuvent être précédés par les formes le, la, les et suivis de en:

Je lui donne le livre. Je le lui donne.


Je lui donne la valise. Je la lui donne.
Je lui donne les livres. Je les lui donne.
Je lui donne des livres. Je lui en donne.

6. nous, vous remplissent trois fonctions syntaxiques : sujet, COD et COI

Nous vous transmettons nos meilleurs vœux pour la Nouvelle Année.


(nous- sujet, vous- COI)
Nous nous connaissons depuis longtemps. (nous- sujet, nous – COD)
Vous nous connaissez depuis longtemps. (vous- sujet, nous – COD)

Ils sont presque toujours antéposés au verbe (avec une forme atone), sauf à
l’impératif affirmatif lorsqu’ils prennent la forme tonique:

Nous vous enverrons les photos. (nous – sujet, forme atone)


Envoyez-nous les photos ! (nous – COI, forme tonique)
Ne nous envoyez pas les photos ! (nous – sujet, forme atone)

3. EMPLOI DES FORMES DISJOINTES


(FORMES TONIQUES)

Ces formes ne sont pas conditionnées de la présence d’un verbe fini et


peuvent constituer elles seules un énoncé. Elles s’emploient dans les contextes
suivants:

1. comme compléments prépositionnels d’un verbe, d’un adjectif ou d’un


nom :
une basse vengeance = « une vengeance lâche »
une basse flatterie = « une flatterie servile »
un siège bas = « un siège peu élevé »
une porte basse = « une porte peu élevé »

• Brave

de braves gens = « des gens honnêtes et simples »


un homme brave = « un homme courageux »

• Chaud

une chaude alarme = « une alerte intensive »


un plat chaud = « un plat tiède »
une boisson chaude = « une boisson tiède »

• Cher

mon cher ami = « un ami bien-aimé »


un manteau cher = « qui coûte beaucoup d’argent »
un ami cher = « un ami que l’on aime bien »

• Fier

un fier insolent = « un insolent orgueilleux »


livrer une fière bataille = « une bataille digne »
Je vous dois une fière chandelle = « infiniment de gratitude »
les gens fiers = « qui ont un sens juste de leur dignité »
• Maigre

un maigre repas = « un repas peu abondant»


une maigre consolation = « une consolation sans valeur»
un chat maigre = « un chat rachitique »
des jambes maigres = « qui ne sont pas grosses »
un repas maigre = « un repas sans viande»

• Méchant

un méchant auteur = « un auteur sans talent»


un homme méchant = « un homme qui fait du mal »

• Pauvre

un pauvre homme = « un homme digne de pitié ou de mépris »


7. dans les constructions comparatives (plus / aussi / moins … que) et
restrictives (ne……..que):

Son frère est plus intelligent que lui.


Il ne pense qu’à toi.

8. En antéposition à un adverbe ou à un déterminant indéfini (même ou autre):

Les inscriptions elles-mêmes peuvent se faire en ligne.


Le ministre lui-même s’est rendu sur les lieux de l’accident.
Vous autres et pas eux devez vous présenter à la police suite à cet
accident.

4. LE PRONOM PERSONNEL INDÉFINI ON

Il peut remplacer toutes les personnes lorsque le locuteur ne peut ou ne veut


pas identifier le référent animé ayant la valeur d’un pronom indéfini (quelqu’un).
C’est pourquoi on l’appelle pronom personnel indéfini.

Ses traits caractéristiques sont :

1. Il n’a pas de marques de genre et de nombre, l’accord se fait au masculin


singulier :

On est assez curieux quand on est enfant.


Qu’a-t-on fait pour encourager et garantir le travail des jeunes diplômés ?

2. Il ne peut être que sujet. Il renvoie toujours à l’animé humain (étant issu
du latin homo qui a donné en français homme) :

On a sonné. (on = quelqu’un)


On naît, on vieillit et on meurt. (on = les gens, tout le monde)
Depuis les années 1990, on constate une tendance soutenue à encourager le
développement des ONG.

3. On l’appelle pronom indéfini car, par le sens, il est indéfini, pouvant


remplacer toutes les personnes :

Oui, on vient, on vient ! (On = je)


Alors, on vient ? (On = tu)
Dimanche, on ira déjeuner au bord du lac. (On = nous)
On est prêt ? (On = vous)
On ne fait rien pour combattre l’obésité des jeunes (On = ils, elles)
5. LES PRONOMS PERSONNELS RÉFLÉCHIS
(SE, SOI)

1. Ils n’ont de forme propre qu’à la troisième personne pour l’Accusatif


(COD) et le Datif (COI): se (forme conjointe) au singulier et au pluriel et soi (forme
disjointe), uniquement pour le singulier :

Il se promène dans le parc.


(se – pronom réfléchi, COD, 3eme personne du singulier)
Ils se lèvent tous les matins à 7 heures. (se – COD, 3eme personne du pluriel)
Il ne pense qu’à soi. (soi – COI, 3eme personne du singulier)

3. Pour les autres personnes, les pronoms réfléchis coïncident avec les
formes du pronom personnel complément (me, te, nous, vous) dont ils se distinguent
par l’identité de la personne avec le sujet de la phrase :

Je me lave avec de l’eau froide le matin. (me- pronom réfléchi COD)


Nous nous promenons dans le parc le dimanche.
(nous- pronom réfléchi COD)

3. La forme soi apparaît aussi dans les contextes suivants :

comme complément prépositionnel d’un nom :

L’internet en soi est simplement un réseau technique, autant qu’un réseau


téléphonique.

dans les expressions figées: l’amour de soi, aller de soi, rentrer en soi,
avoir conscience en soi, soi-disant :

L’amour de soi, c’est s’aimer inconditionnellement.


Je voudrais vous présenter les effets soi-disant efficaces de la diète.
Une meilleure image de soi-même reste l’idéal des politiciens.
Il va de soi que les citoyens doivent en tout état de cause être pleinement
informés.
La dignité est une valeur qui comporte le respect de soi et des autres.

6. LES PRONOMS ADVERBIAUX EN ET Y

Ils sont considérés comme des formes appartenant au paradigme du pronom


personnel, même s’ils sont nommés pronoms adverbiaux, ou encore des adverbes
pronominaux.
A. Ils ont les traits morphosyntaxiques suivants:
1. Ils sont uniquement conjoints au verbe :

À la Mer Noire, j’y vais souvent.


De la gymnastique, je n’en fais jamais.

2. Ils ne peuvent substituer que des noms [- animé] :

Je tiens beaucoup à ce vase de Chine. J’y tiens beaucoup.


(y – pronom adverbial)
Je tiens beaucoup à mes amis. Je tiens beaucoup à eux.
(à eux– préposition + pronom personnel tonique)

Je parle souvent de mes projets. J’en parle souvent.


(en – pronom adverbial)
Je parle souvent de mes parents. Je parle souvent d’eux.
(d’eux– préposition + pronom personnel tonique)

3. En fonctionne en tant que substitut d’un nominal précédé de la


préposition de, tandis que y substitue un nominal précédé de la préposition à :

Joue-t-il de son charme ? – Oui. Il en joue souvent.


Joue-t-il aux échecs ? – Non, il n’y joue jamais.

4. Les deux pronoms fonctionnent à une valeur explétive dans un bon


nombre de constructions figées, où le référent auquel renvoie le substitut est
imprécis, vague:

En Y
en arriver à – a ajunge la il y a – există, se află
en avoir assez – a se sătura de s’y connaître – a se pricepe
en aller de même – a merge de la sine s’y entendre – a fi comptent
s’en aller – a se duce, a pleca ne plus y tenir – a nu mai suporta
en être – a ajunge ça y est – asta este
c’en est trop – asta-i prea de tot savoir y faire – a se descurca
en finir – a ajunge n’y être pour rien – a nu fi vinovat
n’en pouvoir plus – a nu mai suporta
s’en tenir à – a se mulţumi cu
en vouloir à qqn - a purta pică cuiva
s’en sortir- a duce la bun sfârşit

La Commission en arrive à la conclusion que le plan de rentabilisation de


l’entreprise n’a pas bien fonctionné.
J’en ai assez de la voir regarder la télé toute la journée. (= cela me suffit)
Si l’on s’en tient aux chiffres, le nombre de Canadiens bilingues a doublé
depuis 1970. (= si l’on regarde les chiffres)
Il ne dit jamais de mal des autres et n’en veut jamais à personne. (= avoir de
la rancune contre quelqu’un)
Comment s’en sortir quand tout va de mal en pis ? (= se débrouiller)
Les spécialistes en NT doivent s’y connaître pour mener à bien leurs
projets. (= être compétents)
Je te jure que je n’y suis pour rien. (=je ne suis pas coupable)

B. Fonctions syntaxiques de en

1. Complément du nom

Marie a choisi la carrière de médecin même si elle en connaît bien les


risques. (les risques de cette carrière).

2. Complément de l’adjectif:

Marie est contente de sa carrière, mais Michel n’en est pas content.

3. Complément d’objet direct à valeur partitive :

Elle a acheté trois kilos de fruits mais elle n’en a mangé qu’un (la moitié).
Avez-vous bu du café ce matin ? Oui, j’en ai trop bu !
A-t-il reçu des lettres de félicitations pour son mariage ? Oui, il en a reçu
une trentaine.

4. Complément d’objet indirect [- animé] introduit par la préposition de :

Il parle très souvent de ses vacances en France. → Il en parle très souvent.


Es-tu sûr de ta réussite à l’examen de français? – Oui, j’en suis sûr.

5. Complément d’agent

J’aime mon chat et j’en suis aimé.

6. Circonstant (lieu, cause, moyen, conséquence) :

Elle est rentrée de France ? Oui, elle en est déjà rentrée.


(en = circonstant de lieu)
Elle a perdu son sac et elle en est très triste. (en = circonstant de cause)
Elle a un beau stylo noir mais elle s’en sert assez rarement.
(en = circonstant de moyen)
Elle a eu de belles vacances et elle s’en est bien sentie.
(en = circonstant de conséquence)

7. Complément de phrase (en remplace toute une phrase)


• contre

Les retraités sont des gens fâchés contre leur vie.


Ce sont des enfants furieux contre leurs parents.
L’été 2005 a rendu les gens exaspérés contre les inondations.

• pour

Mon neveu est un garçon né pour les affaires.


Les Grecs sont un peuple fameux pour leur génie artistique.
Cette pommade est un remède efficace pour les brûlures.

La préposition comme apparaît dans les comparaisons :

blanc comme neige


noir comme le jais
plein comme un œuf
joli comme un cœur

II. Réalisateurs

Le déterminant de l’adjectif est exprimé par:

1. un GPrép (préposition + GN):

Il est fier de sa réussite.


Les enfants sont friands de bonbons.

2. un Adverbe
une robe très chic
un film fort intéressant
une histoire extrêmement utile

3. un Infinitif ou un Groupe infinitif :

Ce sont des étudiants soucieux de réussir.


J’ai récemment lu une histoire triste à mourir.

Il y a des adjectifs qui sont construits avec un Infinitif relié par une
préposition :

Facile à digérer Lent à envoyer un message


utiliser démarrer
installer venir
LE PRONOM INTERROGATIF

Définition
Le pronom interrogatif apparaît dans l’interrogation directe partielle qui
porte sur un élément de la phrase (sujet, objet, attribut) :

Qui a visité la France ? (qui – sujet)


Que voulez-vous visiter cet été ? (que - COD)
À quoi pensez-vous maintenant ? (à quoi - COI)

Formes du pronom interrogatif

Le pronom interrogatif présente deux séries de formes:


1. des formes simples (qui, que et quoi)
2. des formes composées (lequel et ses dérivés)

Les pronoms interrogatifs simples

En français, il y a plusieurs manières de poser une question directe partielle en


fonction de plusieurs critères :

1. la nature du nom sur lequel porte l’interrogation : [±animé]


2. le niveau de langue : langue soutenue, langue courante, langue
familière.

Les formes simples des pronoms interrogatifs apparaissent dans les trois
niveaux de langue, mais dans la langue courante on utilise plutôt les formes
renforcées, construites avec est-ce qui (sujet)/ est-ce que (COD) :

Fonctions Forme N [+animé] N [-animé]


syntaxiques
Sujet Simple Qui -
Renforcée Qui est-ce qui Qu’est-ce qui
Complément Simple Qui Que / Quoi
d’objet direct Renforcée Qui est-ce que Qu’est-ce que
(COD)
Attribut Simple Qui / Que Que
Renforcée Qui est-ce que Qu’est-ce que
Complément Simple Prép. + qui Prép. + quoi
prépositionnel Renforcée Prép + qui est-ce que Prép.+ quoi est-ce que
Le pronom interrogatif qui
Le pronom simple qui et ses formes renforcées réalisent une interrogation
sur l’identité des noms [+animé] dans les positions syntaxiques suivantes :

1. Sujet

Le facteur sonne à la porte.


Qui sonne à la porte? (langue soutenue, courante, familière)
Qui est-ce qui sonne à la porte ? (langue courante)

Le verbe s’accorde toujours à la troisième personne du singulier, même si la


réponse concerne un sujet au pluriel :

Les étudiants ont été en retard ce matin.


Qui est arrivé en retard ?
Qui est-ce qui est arrivé en retard ?

Les parents sont très curieux.


Qui est très curieux ?
Qui est-ce qui est très curieux ?

2. Attribut

Nous sommes étudiants en première année.


Qui êtes-vous? (langue soutenue, familière)
Vous êtes qui ? (langue familière)
Qui est-ce que vous êtes ? (langue populaire)

Cet homme est Michel Durand.


Cet homme, c’est qui ? (langue familière)
Cet homme, qui est-ce ? (langue familière)

3. Complément d’objet direct (COD)

Nous cherchons la secrétaire.


Qui cherchez-vous? (langue soutenue)
Qui est-ce que vous cherchez ? (langue courante)
Vous cherchez qui ? (langue familière)

Les enfants attendent Père Noel.


Qui les enfants attendent-ils? (langue soutenue)
Qui est-ce que les enfants attendent ? (langue courante)
Qui attentent les enfants ? (langue courante)
Les enfants attendent qui ? (langue familière)
L’emploi de formes simples des pronoms interrogatifs pour les fonctions de
COD et COI entrainent l’inversion (simple ou complexe) du sujet de la phrase
tandis que les formes renforcées gardent l’ordre normal des termes : sujet + verbe +
complément :

Qui attendent-ils ? (inversion simple)


Qui est-ce qu’ils attendent ? (pas d’inversion)

Qui les étudiants attendent-ils ? (inversion complexe)


Qui est-ce que les étudiants attendent ? (pas d’inversion)

L’inversion simple apparaît dans les cas où le sujet est exprimé par un
pronom personnel et elle consiste à postposer les pronoms personnels sujets (y
compris on) au verbe.

J’ai rencontré mon professeur de français au théâtre hier soir.


Qui as-tu rencontré au théâtre hier soir ?
Qui a-t-on vu au théâtre ?

L’inversion complexe apparaît si le sujet est exprimé par un groupe


nominal, un pronom démonstratif, possessif ou indéfini. Elle consiste à conserver la
place du sujet nominal devant le verbe mais à le reprendre par la forme
correspondante du pronom personnel pour la troisième personne, singulier ou
pluriel :

Les enfants ont visité leurs cousins pendant les vacances.


Qui les enfants ont-ils visité pendant les vacances ?
Qui ceux-ci ont-ils visité pendant les vacances ?
Qui certains ont-ils visité pendant les vacances ?

4. Complément d’objet indirect (COI)

Nous parlerons à nos amis de nos prochaines vacances en France.


À qui parlerez-vous ? (langue soutenue)
À qui est-ce que vous parlerez ? (langue courante)
Vous parlerez à qui ? (langue familière)

Nous allons chez Pierre cet après-midi.


Chez qui allez-vous ? (langue soutenue)
Chez qui est-ce que vous allez ? (langue courante)
Vous allez chez qui ? (langue familière)

Michel dépend encore de ses parents.


De qui dépend Michel ? (langue soutenue)
De qui est-ce que Michel dépend ? (langue courante)
Michel dépend de qui ? (langue familière)
Qui / Qui est-ce qui

Fonction Réponse Question


Sujet Le facteur sonne à la porte.Qui sonne à la porte?
Qui est-ce qui sonne à la
porte ?
Attribut Nous sommes étudiants en Qui êtes-vous?
première année. Vous êtes qui ?
Qui est-ce que vous êtes ?
COD J’attends le facteur. Qui attends-tu ?
Qui est-ce que tu attends ?
Tu attends qui ?
COI Nous allons chez Pierre cet Chez qui allez-vous ?
après-midi. Chez qui est-ce que vous
allez ?
Vous allez chez qui ?

Le pronom interrogatif que

Le pronom interrogatif que et ses formes renforcées se rapportent à des


noms [-animé] dans les positions syntaxiques suivantes :

1. Sujet
Le sujet de la phrase peut être le pronom impersonnel il ou un nom [-
animé] :

Il se passe des choses bizarres dans cette maison.


Que se passe-t-il dans cette maison? (que + pronom impersonnel il)
Qu’est-ce qu’il se passe dans cette maison ?
(qu’est-ce que + pronom impersonnel il)

La littérature française nous passionne.


Qu’est-ce qui vous passionne ?

2. Attribut

Il est devenu professeur de français.


Qu’est-il devenu ? (langue soutenue)
Qu’est-ce qu’il est devenu ? (langue courante)

C’est ton résultat.


Qu’est-ce que c’est ? (langue soutenue, courante)
Qu’est-ce que c’est que cela ? (langue familière)
chinoises et russes parlent d’une même voix sur les questions syriennes et
ukrainiennes notamment. Pour l’instant, l’avion de ligne que les deux pays rêvent de
construire en commun est encore dans les cartons. Cette annonce d’un futur TGV
Pékin-Moscou est donc perçue comme un nouveau signe de rapprochement entre les
deux capitales, au sens propre comme au figuré.

Et d’un point de vue économique ?


C’est aussi évidemment un enjeu économique. Imposer les fusées du rail sur
les 7000 km du mythique Transsibérien demandera des hommes, et sera forcément
créateur d’emplois, espère-t-on côté russe. Au total : plus de 184 milliards d’euros
devront être investis dans le chantier, un premier budget probablement revu à la
hausse au moment des travaux. Pour Pékin, cette ligne devrait servir de vitrine à la
grande vitesse chinoise, en attendant de vendre la technologie made in China à
l’Asie du sud-est et en Californie. Des projets fous tel qu’un Pékin-Londres en 48
heures ont même été évoqués par la presse officielle, avant que la collision entre
deux TGV le 23 juillet 2011 près de la gare de Wenzhou ne ralentisse l’ensemble du
trafic.

Alors que vont devenir ces projets fous ?

Ce qui est certain, c’est que les Chinois sont aujourd’hui les nouveaux rois
du rail avec près de10 000 kilomètres de lignes à grande vitesse déjà construites,
dont les 2298 kilomètres et 35 gares reliant Pékin à Canton en huit heures. Ce
chiffre devrait encore doubler au cours de la décennie, maisla Chine entend
désormais aller plus loin et cherche à étendre son réseau au-delà des frontières et
pourquoi pas faire rouler ses trains rapides jusqu’aux États-Unis. Un groupe de
travail composé de China Railway Construction (CRC) et China South Railway
(CSR) vient ainsi de remporter un appel d’offres pour la construction du TGV
mexicain devant relier Mexico à la ville de Querétaro. Le Premier ministre Li
Keqiang se transformant pour sa part en super VRP de la grande vitesse à chacune
de ses visites en Europe. Seul frein pour l’instant à cette expansion : au-delà même
des questions de sécurité, se pose celle de la rentabilité. En dehors de la ligne
Tokyo-Osaka au Japon, les TGV sont aujourd’hui peu rentables dans le monde. Et
pour l’instant, les trains chinois n’échappent pas à la règle.
(Stéphane Lagarde - Première publication le 07/11/2014)
Il est devenu chimiste.
Il est devenu quoi ?

4. Complément d’objet direct (COD) : quoi s’emploie uniquement dans


la langue familière :

8. Pierre a signé un nouveau contrat avec son employeur.


Pierre a signé quoi ?

Quoi

Fonction Réponse Question


Sujet - Quoi de neuf sur le pronom
interrogatif?
Attribut C’est un livre de grammaire. C’est quoi?
COD Pierre a signé un nouveau Pierre a signé quoi ?
contrat avec son employeur.
COI Je pense souvent à mon stage À quoi penses-tu ?
à Paris. À quoi est-ce que tu penses ?
Tu penses à quoi ?

Formes composées du pronom interrogatif

Nombre Masculin Féminin

Singulier Lequel Laquelle


Duquel De laquelle
Auquel A laquelle
Pluriel Lesquels Lesquelles
Desquels Desquelles
Auxquels Auxquelles

Les formes composées servent à identifier un élément d’un ensemble


déterminé. L’interrogation annule les traits [±animé] :

Ce livre d’aventures m’a beaucoup plu.


Lequel de ces livres t’a plu ?
De ces livres, lequel t’a plu ?

1. Sujet [±animé]

Ce western est le plus intéressant.


Lequel de ces films est le plus intéressant?
2. Complément d’objet direct [±animé]

Je prends le livre d’aventures.


Lequel de ces livres veux-tu acheter ?

Je visiterais Madrid cette année.


Laquelle de ces villes visiterais-tu?

Dans le français familier et populaire, le pronom interrogatif composé peut


être renforcé par la périphrase est-ce que:

Lequel de ces livres est-ce que tu veux acheter ?


Laquelle de ces villes est-ce que tu visiterais?

3. Complément d’objet indirect [±animé]

Je pense renoncer aux livres d’amour.


Auquel de ces deux livres penses-tu renoncer ?

Je parle souvent du livre qui m’a beaucoup plu.


Duquel de ces livres parles-tu ?

Pronoms relatifs / interrogatifs

Les formes simples et composées du pronom interrogatif sont identiques


avec celles du pronom relatif.

- Formes simples : qui, que, quoi


- Formes composées : lequel, laquelle, lesquels, lesquelles

Les formes simples sont invariables en genre et en nombre tandis que les
formes composées sont variables car elles s’accordent en genre et en nombre avec
leur antécédent / substitut:

L’homme à qui il pense est son père. (qui – pronom relatif)


L’homme auquel il pense est son père. (auquel– pronom relatif)

Qui préférez-vous, Pierre ou Paul ? (qui – pronom interrogatif)


De ces deux acteurs, lequel préférez-vous ? (lequel – pronom interrogatif)

Il y a pourtant des traits morphosyntaxiques différents entre ces deux


classes de pronoms :
Pronom relatif Pronom interrogatif

1. La proposition relative est une 1. La phrase interrogative est une


proposition subordonnée : elle est proposition indépendante qui sert à
introduite par un pronom relatif qui poser une question et elle n’a pas
substitue son antécédent : d’antécédent :

L’homme qui parle est mon père. Qui parle ?

2.Le choix du pronom relatif dépend de 2.Le choix du pronom interrogatif


la fonction syntaxique remplie par son dépend de la fonction syntaxique sur
antécédent: laquelle on s’interroge :

Vous m’avez parlé du livre. Que faites-vous ?


(du livre - COI) À quoi pensez-vous ?
Le livre dont vous m’avez parlé.
(dont - COI)

3. Qui relatif neutralise l’opposition 3. Qui interrogatif est marqué par le


[±animé] dans la fonction de sujet mais il trait [+ animé] dans les fonctions
a le trait [+ animé] dans le cas des COI: suivantes :

L’oiseau qui chante est un moineau. - Sujet : Qui veut parler ?


Le livre qui est sur la table est un bon - Attribut : Qui êtes-vous ?
roman. - COD : Qui attendez-vous ?
- COI : A qui pensez-vous ?
C’est un ami à qui je pense souvent.
C’est un livre auquel je pense souvent.

4. Que relatif neutralise l’opposition [+ 4. Que interrogatif est marqué par le


animé] / [- animé] dans les fonctions trait [- animé] dans les fonctions
attribut et COD : suivantes :
- Attribut : Qu’est ce chat ?
Le bon garçon qu’il est ! (que - attribut) - COD : Que manges-tu ce
Le livre que je lis est excellent. soir ?
- sujet de certains verbes
impersonnels : Que se passe-t-
il ?
Qu’arrive-t-il ?

5. Quoi relatif apparaît uniquement 5. Quoi interrogatif est marqué par le


lorsque l’antécédent [- animé] est un trait [- animé] et remplit les fonctions
pronom indéfini ou démonstratif suivantes :
(personne, rien, quelque chose, ce, cela) - Sujet dans une proposition
après une préposition : elliptique : Quoi faire ? Quoi
de neuf ?
Il n’y a rien à quoi je sois sensible. - COI : De quoi parles-tu ?
- COD en fin de phrase dans le
français familier : Tu fais quoi
cet après-midi ?

6. Les formes composées du pronom Les formes composées du pronom


relatif sont obligatoires pour la fonction interrogatif neutralisent l’opposition [+
de COI quand l’antécédent est un N [- animé] / [- animé] et s’emploient dans
animé] (sauf le COI introduit par de qui toutes les fonctions syntaxiques avec
utilise dont comme relatif) : une valeur de substitution :

J’ai des amis chez qui / lesquels je vais - Sujet : Lequel de vous a
souvent. répondu aux questions ?
J’ai lu des livres dans les pages desquels - Attribut : De ces . filles,
j’ai retrouvé le bonheur. laquelle est Marie ?
C’est un ami /un livre dont je me - COD: De ces deux livres,
souviens avec plaisir lequel préfères-tu ?
- COI : De ces deux livres,
Elles sont aussi utilisées comme duquel veux-tu que nous
complément d’un nom précédé d’une discutions ?
préposition [-animé] :

Le livre à la rédaction duquel je travaille


est un recueil d’exercices de grammaire.
Les amis chez qui / lesquels j’ai promis
d’aller habitent près de moi.

Les formes composées du pronom relatif


neutralisent l’opposition [+ animé] / [-
animé] après la préposition parmi:

J’ai rencontré des jeunes parmi lesquels


beaucoup d’étudiants.
J’ai retrouvé mes anciens livres de
français parmi lesquels une grammaire
ancienne.

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