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Les capteurs de température

Les capteurs de température


cressault@laplace.univ-tlse.fr

A comprendre absolument, savoir et utiliser

Pour votre culture générale

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Les capteurs de température

Plan du cours :
- Généralités
- Thermomètres mécaniques
- Thermomètres électriques (à résistance, à thermistance)
- Linéarisation, sensibilité, dérive thermique, méthode de mesure, compensation
- Thermomètres électriques (thermocouples)
- Effet Seebeck, Thomson, Peltier
- Linéarisation, sensibilité, méthode de mesure, compensation
- TD n°1-Capteurs résistances thermométrique, capteurs thermocouples

Objectifs :
- Connaître les propriétés des capteurs mécaniques et électriques
- Connaître les matériaux utilisés pour ces capteurs
- Etre capable de déterminer la température
- Savoir calculer une f.e.m de Seebeck
- Savoir lire et utiliser une tabulation de f.e.m
- Connaître les méthodes de compensation

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Les capteurs de température

1 – Généralités

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I- Capteurs de température
1- Généralités

Les différentes unités de température

La température est une grandeur intensive (identique pour des corps en équilibre thermique), qui peut être définie de deux façons différentes :

 à l'échelle atomique : elle est liée à l'énergie cinétique moyenne des constituants de la matière;

 au niveau macroscopique : certaines propriétés des corps dépendant de la température (volume massique, résistivité
électrique, etc.) peuvent être choisies pour construire des échelles empiriques de température.

Les échelles de température :

 La plus ancienne est l'échelle centésimale (1742), attribuant arbitrairement les valeurs 0 et 100 degrés à la glace fondante et à l'eau bouillante,
sous la pression atmosphérique normale. La température ainsi définie dépendant du phénomène choisi (la dilatation d'un fluide) pour constituer le
thermomètre étalon, on utilise de préférence l'échelle Celsius, définie à partir de l'échelle Kelvin.
 Kelvin : celle du système international, ne dépend d'aucun phénomène particulier et définit donc des températures absolues. Définie à partir du
point triple de l’eau (273,15K): c’est la fraction 1/273,15 de la température thermodynamique du point triple de l’eau
 Celsius : T(°C) = T(K) – 273,15 le zéro absolu vaut donc -273,15°C
 Fahrenheit : attribue une plage de 180°F entre la température de solidification de l’eau (32°F) et sa température d’ébullition (212°F).
T(°F) = 9/5.T(°C) + 32.

Kelvin (K) Celsius (°C) Fahrenheit (°F)


Zéro absolu 0 -273.15 -459.67
Equilibre eau glacée à 1013 hPa 273.15 0 32
Point triple de l'eau 273.16 0.01 32.018
Ebullition de l'eau à 1013 hPa 373.15 100 212
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I- Capteurs de température
1- Généralités

Il existe une grande diversité de méthodes de mesure de la température. Cela résulte du nombre important de propriétés de la matière et de
phénomènes physiques sensibles à la température. Dans ce cours les capteurs de températures sont classés en deux catégories :

- les capteurs indirects (action de la température sur une résistance et/ou des semi-conducteurs, les sondes à résistance métallique ou à semi-
conducteurs dont l’étendue de mesure est plus restreinte, mais qui gagne en sensibilité et en stabilité)

- et les capteurs directs (effet thermoélectrique et utilisation directe du rayonnement, thermocouples caractérisés par une très grande étendue de
mesure de −𝟐𝟎𝟎 °𝐂 environ à 𝟐𝟖𝟎𝟎 °𝐂 et même 𝟑𝟎𝟎𝟎 °𝐂 )

Nous serons conduits à présenter les thèmes suivants :


- Méthodes optiques (thermomètre à rayonnement), basées sur la répartition spectrale du rayonnement émis (pyromètre par ex);
- Méthodes mécaniques (lames bimétalliques), fondées sur la dilatation d’un solide, d’un liquide ou d’un gaz à pression constante ;
- Méthodes électriques (diodes, transistors, résistances RTD, thermocouples, thermistances) reposant sur la variation thermique de la valeur d’une résistance
ou de son bruit de fond, sur l’effet Seebeck ou sur la sensibilité thermique...

Les méthodes optiques, acoustiques ou mécaniques qui s'appuient sur l'observation extérieure d'une propriété du milieu dont on mesure la température
n'apportent à celle-ci aucune perturbation, mais leur domaine d'emploi est cependant limité et leur mise en œuvre complexe.

Les méthodes électriques basées sur l'emploi de capteurs spécifiques sont d'une grande généralité et d'une mise en oeuvre simple.

Tout capteur perturbe la mesure


La mesure de température implique qu’il y ait un équilibre entre l’objet et le capteur
La température mesurée n’est pas celle de l’objet mais celle du capteur.
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Les capteurs de température

2 – Thermomètres mécaniques

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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Les thermomètres à dilatation


Pour ce type de capteur, c'est la dilatation des corps qui est le phénomène image de la grandeur thermométrique. On constate en effet que le volume
d'un corps augmente en général, lorsque sa température s'élève (sans qu'il y ait de changement d'état physique). La dilatation étant réversible, elle
fournit un mode pratique de repérage des températures. Ce phénomène se retrouve de façon analogue, mais avec une ampleur différente pour les
liquides, les gaz et les solides. D'où les trois types de thermomètres à dilatation.

Thermomètres à dilatation de liquide


Il est constitué d'un réservoir surmonté d'un capillaire de section faible et régulière (ordre de grandeur : Φ = 0,2 mm) se
terminant par une ampoule de sécurité (utile lors d'un dépassement de la température admissible).

Il est réalisé en verre.

Sous l'effet des variations de température, le liquide se dilate plus ou moins. Son niveau est repéré à l'aide d'une échelle
thermométrique gravée sur l'enveloppe.

La loi de variation du volume du liquide en fonction de la température est :

V0 : volume du liquide à 0°C en m3 DV


V  V0 1  a.T  V : volume du liquide à T°C en m3 Dh= 𝑆
a : coefficient de dilatation du liquide en °C-1

Cette équation nous montre que la sensibilité du thermomètre à dilatation de liquide est proportionnelle au
volume V0 (fonction du volume du réservoir), au coefficient de dilatation du liquide (donc au type de liquide
choisi) et inversement proportionnel à la section S du capillaire.
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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de liquide - Quel liquide thermométrique ?


L'espace libre au dessus du liquide peut-être vide. Toutefois, pour empêcher la colonne de liquide de se fractionner facilement et aussi pour permettre de
mesurer des hautes températures, l'espace libre est rempli d'un gaz neutre (azote ou argon), gaz mis sous une pression fonction de la température à mesurer
(exemple : thermomètre à mercure prévu pour mesurer 600 °C, pression de l'azote 20 bars). La chambre d'expansion évite les trop fortes variations de
pression.

Liquide Domaine d’emploi (°C) a en °C-1


Pentane -200 à +20 *
Alcool éthylique -110 à +100 1.17
Toluène -90 à +100 1.028
Créosote – Alcool éthylique -10 à +200 *
Mercure -38 à 650 0.182
Mercure – Thallium -58 à +650 *
Mercure - Gallium 0 à +1000 *

Nature de l’enveloppe
En fonction de la température à mesurer, il y a lieu de choisir le matériau constituant l'enveloppe du thermomètre :
 verre d'Iena jusqu'à 450 °C;
 verre Supremax jusqu'à 630 °C;
 silice pure fondue jusqu'à 1 000 °C.
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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de liquide - Colonne émergente


En dehors des réglages classiques (zéro, échelle), on doit penser à corriger la mesure de la température s'il est impossible
d'immerger complètement la colonne.

Dans les cas (a) et (c) la colonne de liquide thermométrique est totalement immergée dans l'enceinte dont on mesure
la température. La dilatation de ce liquide se fait donc pleinement.

Dans le cas (b) la colonne de liquide est immergée jusqu'à la graduation n, dans l'enceinte de température inconnue
x, la partie de la colonne située entre n et h est en contact avec la température ambiante. Le volume correspondant à
une graduation est noté v.

Le volume à la température ambiante est : V   h  n v

Ce volume est à la température ambiante, donc il en résulte un défaut de dilatation de : V  Va  x  t 

V
La correction à apporter est donc : dh   h  n a  x  t 
v

En réalité, la partie émergée n'est pas à la température ambiante. Dans la pratique on prend les 7/10 de la correction
calculée. Cette correction n'étant pas très précise, mieux vaut, dans la mesure du possible, positionner au mieux le
thermomètre (cas (a) et (c) ).

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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de gaz


n : nombre de mole
On voit donc que, si l'on enferme une certaine quantité de gaz dans une
R : 8.31 J/mol.K
L'équation d'un gaz parfait est : PV  nRT T : température en K
enveloppe de volume constant V, la pression développée par le gaz est
proportionnelle à la température absolue
P : pression en bar

Sous une forme schématisée, un thermomètre à gaz est composé d'une sonde A, formant une enveloppe dans
laquelle est enfermé le gaz thermométrique. Cette sonde est reliée par un tube de raccordement de faible section à
l'extrémité B d'un tube de Bourdon, appelé spirale de mesure. Cette extrémité B est fixe. La longueur du tube de
raccordement ne doit pas excéder 100 mètres. Sous l'effet de la température du milieu dans lequel la sonde est
placée, la pression du gaz va varier, ce qui modifiera l'équilibre de l'extrémité libre du tube de Bourdon. Cette
variation de pression se traduira par un mouvement de rotation de l'index indicateur qui se déplacera devant un
cadran portant des graduations thermométriques.

Les gaz les plus employés sont : Gaz Température critique (°C)
Hélium -267.8
Hydrogène -239.9
Azote -147.1
Gaz carbonique -31.1
Remarques :
 la température critique c’est la température maximale à laquelle un gaz ou une vapeur peut être liquéfié par variation de pression uniquement;
 la différence de hauteur entre la sonde sensible et la spirale de mesure est sans effet, puisque la masse du gaz est négligeable;
 le gaz doit être soigneusement séché avant l'emploi et être utilisé dans des conditions qui le rapprochent de l'état parfait.
 l'avantage des thermomètres à gaz est leur précision, 1% en mesures industrielles. Mais leur sonde est d'assez grande dimension, ce qui est un
inconvénient. Ils permettent le repérage des très basses températures. Certains thermomètres à gaz sont de véritables instruments de précision, auxquels
on a recours pour les déterminations de référence de la température. Le thermomètre à hydrogène en est l'exemple classique. 10
I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à tension de vapeur

On appelle tension de vapeur d'un liquide pur, la pression sous laquelle ce liquide est en équilibre avec sa vapeur saturante. La tension de vapeur n'est
fonction que de la température et de la nature du corps, c'est-à-dire que, pour un liquide déterminé, elle ne dépend que de la température. A une
température donnée correspond pour le liquide considéré une tension de vapeur fixe.

La mesure de la tension de vapeur d'un liquide permet donc de connaître sa température.


La mesure thermométrique se fait par l'intermédiaire d'une mesure de pression.
Les thermomètres à tension de vapeur sont très sensibles. Mais la graduation n'est pas linéaire.

Liquides de remplissage et domaine d'utilisation :

Liquide Domaine d’emploi Domaine d’emploi


Température (°C) Pression (bar)
Remarques :
Ammoniac -20 à +60 2 à 25
 la position de la sonde par rapport au capteur de
Propane 0 à +100 5 à 45 pression influence sur la mesure;
Butane +20 à +140 2 à 30
Chlorure d’éthyle +30 à +180 2 à 50  la précision de ce type de capteur est de l'ordre de
1% de l'échelle maximum.
Alcool méthylique +60 à +220 1 à 53
Benzène +80 à +280 1 à 43
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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à tension de vapeur

La réalisation la plus simple est le thermomètre à simple remplissage. L'élément sensible est
une sonde analogue à celle du thermomètre à gaz. Mais le tube de raccordement plonge dans
la sonde. Celle-ci, le tube de raccordement et l'élément de mesure sont garnis de liquide
vaporisable.

Lorsque la sonde est placée dans une enceinte chaude, une partie du liquide se vaporise. Un
équilibre liquide/vapeur s'établit, fonction de la température. En même temps, la pression a
augmenté pour se fixer à la valeur de la tension de vapeur du liquide.

Cette pression est transmise par le liquide au manomètre de mesure qui agit sur l'élément
indicateur.

La vaporisation du liquide se faisant toujours au point le plus chaud du système clos, les
capteurs à simple remplissage ne sont utilisables que si le bulbe est à une température
supérieure à la température ambiante (sinon, la vaporisation se ferait dans le capteur de
pression).

Pour pallier cet inconvénient et permettre des mesures de températures inférieures et


supérieures à la température ambiante, on utilise le bulbe à double remplissage. Le liquide
évaporable est placé dans la zone médiane du bulbe. C'est un liquide transmetteur non
évaporable qui est dans le fond du bulbe et dans l'ensemble capillaire - capteur de pression.

Ce liquide est soit de l'huile, soit de la glycérine. Il transmet au manomètre la pression de la


vapeur.

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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de solide

Lorsqu'une tige métallique est portée à la température T sa longueur varie. La relation entre sa longueur L et T est :

L0 : longueur de la tige à 0°C en m3


𝐿 = 𝐿0 1 + 𝛼𝑇 L : longueur de la tige à T°C en m
a : coefficient de dilatation linéaire du métal en °C-1

La dilatation linéaire du métal peut donc servir de grandeur thermométrique. Quelques valeurs de a :

 9.10-6 °C-1 pour le platine;


 30.10-6 °C-1 pour le zinc;
 2.10-6 °C-1 pour l’Invar (fer + 36% de Ni).

Cas de la lame bimétallique (ou pyromètre à bilame)


Un bilame thermique est constitué de deux bandes d'alliage dont les coefficients de dilatation sont très différents, soudées à plat sur toute leur surface.
Lorsqu'une telle bande est soumise à une variation de température, une lame se déforme plus que l’autre sous l’effet de la chaleur, ce qui permet d’ouvrir ou
fermer un contact, provoquant des tensions, il en résulte une incurvation de l'ensemble. La soudure des deux constituants doit être suffisamment intime pour
que la zone de jonction soit mécaniquement aussi résistante que chacune des deux lames.

Applications
Constitution :  Entre 25°C et 500°C
 métal très dilatable : alliage de fer;  Disjoncteur basse tension
 métal peu dilatable : Invar.  Thermostat
 Starter pour l’éclairage tubes
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I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de solide

Si on note h1 l’épaisseur de la lame de coefficient de dilatation élevé a1, et h2 l’épaisseur de la lame de coefficient de
dilatation faible a2, le rayon de courbure du bilame d’épaisseur h (h=h1+h2) a pour expression :

2 1
ℎ ∙ 3 1 + 𝑟ℎ + 1 + 𝑟ℎ 𝑟𝑒 𝑟𝑒 2 − 𝑟 𝑟
ℎ 𝑒
𝜌=
6 𝛼1 − 𝛼2 1 + 𝑟ℎ Δ𝑇

Avec rh=h2/h1 le rapport des épaisseurs et re=e2/e1 le rapport des modules d’élasticité.

La sensibilité des bilames est améliorée en minimisant l’épaisseur h et en augmentant l’écart entre a1 et a2, ce qui revient
à prendre des métaux dont les coefficients de dilatation sont les plus différents possibles.

Les bilames sont très utilisés comme thermostats : lorsque la température souhaitée est atteinte, le contact fixe touche le
contact mobile qui joue alors le rôle d’un interrupteur de courant. C’est la cas par exemple du thermostat du fer à
repasser. 14
I- Capteurs de température
2- Thermomètres mécaniques

Thermomètres à dilatation de solide – cas du thermostat

Le thermostat est utilisé pour détecter un seuil de température, ou maintenir la température à une valeur proche d’une température de
référence ou consigne. Le contact électrique du thermostat change d'état lorsque la température atteint le point de consigne affiché.

Les thermostats sont employés fréquemment pour contrôler ;


- la température sur presses, compresseurs, groupes de climatisation, installations de chauffage, etc.
- le refroidissement sur circuits d'huile, machines de nettoyage, machines-outils, matériel de fonderie, etc.

Les principaux critères de choix sont semblables à ceux des pressostats.

Thermostat à bilames métalliques Thermostat à bulbes

Plus précis que le précédent (± 1°C) du au temps de réponse plus


court, son fonctionnement repose sur la dilatation d’un fluide
En raison de son temps de réponse important dû à l’inertie thermique, il (liquide ou gaz), utilisé dans les chaudières de chauffage central et
est le moins précis de tous les thermostats. Sa précision n’est que de ± 2°C sur les appareils produisant du froid.

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Les capteurs de température

3 – Thermomètres électriques à résistance

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I- Capteurs de température
3- Thermomètres électriques

Thermomètres électriques
Les capteurs à dilatation (liquide et gaz) sont à lecture directe et se prêtent peu à l'enregistrement si ce n'est les capteurs à dilatation de solide. De plus, à l'exception
du thermomètre à gaz, la lecture a lieu sur le lieu de mesure. Les capteurs à signal électrique ont l'avantage d'une plus grande souplesse d'emploi (information
transmissible, enregistrement) tout en gardant une précision suffisante pour les emplois industriels et beaucoup d'emplois de laboratoire.

On les rencontre dans l’industrie avec une structure proche de la suivante :

On décompose les capteurs de températures en deux catégories:

• Les capteurs passifs : à résistance ou thermistance;


• Les capteurs actifs : à couple thermoélectrique

Le thermocouple a une capacité calorifique plus faible (temps de réponse plus


court) et une température de fonctionnement (2700°C) plus élevée que les
capteurs à variation de résistance. De plus, grâce à la mesure par opposition, le
thermocouple est utilisé pour les basses températures.

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I- Capteurs de température
3- Thermomètres électriques

Thermomètres électriques

Une multitude de choix en matière de mesure

Plusieurs choix s'offrent aux concepteurs en matière de capteurs de température de contact : les thermistances, les capteurs de température à résistance (RTD),
les sources de courant à semi-conducteurs et les thermocouples. Chacune de ces options présente une combinaison différente d'attributs concernant des
paramètres clés, notamment la plage de températures, la linéarité, la précision, la sensibilité, la consommation énergétique, les circuits externes, les interfaces
et le coût (Tableau 1). Il n'existe pas de capteur de température « idéal », car chaque capteur présente des avantages et des inconvénients par rapport aux autres
selon ces paramètres.

Même si la thermistance présente une linéarité inférieure et nécessite souvent un étalonnage par unité, elle reste un capteur de température très couramment
utilisé. Sur le plan électrique, elle ressemble à une simple résistance basique à deux bornes, et sa résistance mesurée dépend toujours de la température
détectée. En raison de sa popularité, elle est disponible dans de nombreux grades et types de boîtiers, notamment avec des fils et une technologie de montage
en surface (CMS).

Tableau 1 : Cette comparaison des quatre types de capteurs de


température de contact les plus courants montre les attributs qui
leur sont associés. Les thermistances offrent la meilleure sensibilité
et la moins bonne linéarité, mais nécessitent généralement des
circuits externes relativement simples. (Source du tableau : Digi-
Key Electronics)

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Thermomètres à résistance (RTD)


Le fonctionnement des thermomètres à résistance (ou RTD Resistance Temperature Detector) et à thermistances est basé sur un même phénomène physique, à
savoir la variation de la résistance électrique d'un conducteur avec la température. Il est donc possible de les utiliser pour repérer les températures par des mesures
de résistance. Mais comme ces lois sont différentes suivant qu'il s'agit d'un métal ou d'un agglomérat d'oxydes métalliques, deux cas ont été distingués sous les
appellations de thermomètre à résistance d'une part et de thermistance d'autre part.

Quels sont les avantages et les inconvénients des RTD?


Les Avantages:
– Mesure précise et fiable de la température sur une large étendue de température
– Plus facile à installer, calibrer et entretenir que les thermocouples, les thermomètres bimétalliques et les thermomètres numériques
– Lectures très stables et reproductibles par rapport à d’autres technologies de mesure de température

Les inconvénients:
– Coût environ deux fois plus élevé que les thermocouples
– Ne peut pas être utilisé à des températures supérieures à 482-538°C (900-1000°F)
– Sensible aux vibrations ou aux dommages accidentels

Quels sont les différents types de RTD?


Trois types de RTD sont couramment utilisés dans les applications industrielles aujourd’hui:
– Les éléments RTD bobinés comprennent un fil métallique – généralement du platine, mais aussi du cuivre ou du nickel – enroulé autour d’une bobine de verre
ou de céramique et scellé avec du verre.
– Les éléments RTD à plaquette partiellement supportée sont fabriqués avec une petite bobine de fil insérée et fixée dans un isolateur céramique.

– Dans les éléments RTD à couche mince, une fine couche de platine ou de métal est déposée sur un substrat en céramique. Ces capteurs offrent la plus grande
précision et les durées de vie les plus longues, mais sont généralement plus chers que les deux autres types.

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Thermomètres à résistance (RTD)

D’une façon générale la valeur d’une résistance dépend de sa température :

𝑅 𝑇 = 𝑅0 𝐹 𝑇 − 𝑇0

𝑅0 est la valeur de la résistance à la température 𝑇0 . La fonction 𝐹 𝑇 − 𝑇0 est une caractéristique du matériau avec 𝐹 𝑇 − 𝑇0 = 1 pour 𝑇 = 𝑇0 .

Ainsi si le conducteur est un élément métallique, sa résistance électrique croît avec sa température. On peut donc établir une relation R=f(T) entre la résistance
R et la température T et ainsi mesurer T en mesurant R. La relation est de la forme :

𝑅 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 + 𝐶𝑇 3

Où 𝑇 est exprimée en °𝐶 avec 𝑇0 = 0 °𝐶, R0 la résistance à 0°C en Ω, T la température en °C. Les coefficients 𝐴, 𝐵, 𝐶 … de dilatation spécifiques du métal de
sont préalablement déterminés par un ensemble de mesures à températures connues

Métal Résistivité à 0°C (µΩ.cm) Point de fusion (°C) Domaine d’emploi (°C) R100/R0
Cuivre 7 1083 -190 à +150 1.427
Nickel 6.38 1453 -60 à +180 1.672
Platine 9.81 1769 -250 à +1100 1.392 Capteur résistif pour mesure par
contact de la température de
Capteur résistif pour la mesure de la
température de l’air
surface de solide

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

𝑅 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 + 𝐶𝑇 3

Méthodologie de l’étude (voir TD n°1):


I
(1) Determination de Vmes(T)
Rg R(T)
Vmes (T) 𝑅(𝑇)
𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙𝑉
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅(𝑇) 𝑔
Vg R𝓁

(2) Détermination de DR(T) = R(T) – R(T0)

∆𝑅 𝑇 = 𝑅 𝑇 − 𝑅 𝑇0 = 𝑅0 (𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 ) 𝑅 𝑇 = 𝑅0 + ∆𝑅 𝑇

(3) Calcul de DVmes(T) = Vmes(T) – Vmes (T0) lié à DR(T)


Démontré dans le TD n°1
(4) Linéarisation de DVmes(T) par développement à l’ordre 1
Démontré dans le TD n°1
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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Le platine est le matériaux le plus utilisé.

Cas du platine : les différentes sondes platine

C’est un fil de platine (état de pureté 99,99%) enroulé sur un support (précision mais très cher)
Cela peut être également un dépôt de film mince de platine (environ 1mm d’épaisseur) sur un support (réponse rapide et moins cher)

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Cas du platine : les différentes sondes platine

La résistance R(T) est définie par la formule de Calendar-Van Dusen:

Où R(0) est la résistance mesurée à 0°C, T est exprimée en °C et b=0 pour T>0°C. Cette expression peut encore être décrite sous la forme équivalente:

Où A=a(1+d/100), B=-a.d.10-4, C=-a.b.10-8 pour T<0°C et C=0 pour T>0°C.

Le facteur a, aussi appelé coefficient de température de la sonde de platine, est déduit de la mesure des valeurs de la résistance à 0°C et à 100°C:

1 ∆𝑅(𝑇)
𝛼= ∙
𝑅(0) ∆𝑇

Le facteur d, est ensuite calculé connaissant la résistance mesurée, par exemple, à la température d’ébullition du soufre (446,6°C à la pression
atmosphérique normale)

Le facteur b, résulte enfin d’une mesure à basse température, généralement d’ébullition de l’oxygène (182,97°C à p.a.n)

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Cas du platine : la sonde PT100 (ou RTD platine 100W)

La sonde Pt100 est une sonde platine


- avec une résistance de (100 Ω, 0°C) et (138,5 Ω, 100°C)
- qui mesure des températures de -200°C à 800°C
- avec une bonne stabilité chimique
- avec un temps de réponse > temps réponses des thermocouples
- qui peut être plongée dans un liquide
- souvent placée dans un pont de résistances de précisions

Une résistance de précision a un coefficient de température de 50ppm (50.10-


6) soit 80 fois moins qu’une sonde de PT. La précision de la mesure dépend

de la sonde mais aussi de l’électronique de détection et du couplage


mécanique et thermique entre la sonde et le milieu étudié qui peut entraîner
une erreur de plusieurs degrés (soudure, fils de raccordement…).

𝑅 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝐴𝑇
avec A=3,85.10-3C-1
Ro=100W
selon la norme DIN 43760

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Erreurs d’auto-échauffement
Pour la mesure de résistance, et la recherche d’une bonne sensibilité de mesure, un courant électrique relativement important doit
traverser la sonde (pour rappel, capteur passif). Un échauffement par effet Joule a lieu, faussant ainsi le résultat de la mesure. Afin de
tenir cette erreur d’échauffement aussi petite que possible, le courant de mesure doit être bas (valeur de référence approximative :
1mA, rarement supérieur à 10mA). L’indication du courant I permet le calcul de la puissance P (P=R.I2) et par suite, par la formule
DT=P x S (S=coefficient d’auto-échauffement) l’erreur d’auto-échauffement peut être calculée.

Par exemple :
R=500W
P=(1mA)2 x 500W=0.5mW
I=1mA
S=0.16°C/mW
DT=0.5mW x 0.16°C/mW = 0.08°C

Défauts d’isolement
Pour éviter des erreurs de mesure provoquées par des courants de fuite, un très bon
isolement des contacts ainsi que lors du montage dans des douilles protectrices est
absolument nécessaire.

Temps de réponse
Le temps de réponse t0.9 est le temps mis par le capteur pour atteindre 90% d’une
variation de température.

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I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Quelle est la différence entre les RTD à deux, trois et quatre fils?
La mesure de la température se ramène donc à une mesure de résistance. Mais pour une grande longueur, les résistances des fils connexions de la sonde au
système de mesure ne sont pas négligeables. Il faut donc tenir compte de cette erreur en employant des dispositifs particuliers. La méthode la plus simple
consiste à alimenter la résistance avec un courant I et de mesurer la tension aux bornes de la résistance. Plus le nombre de fils est important, plus le RTD est
précis.
Montage avec 2 fils rouge

Remarques:
- Les deux fils qui fournissent le courant d’excitation
et les deux fils à travers lesquels la tension est mesurée
sont les mêmes.
- Il n’a pas de compensation de la résistance des fils
(la tension V dépend aussi des résistances de ligne r)
- Utilisation pour de faibles longueurs de fils
blanc

Montage avec 4 fils


Pour éviter cela, on rajoute deux fils aux bornes de la résistance. On utilise alors une résistance avec 4 fils.

rouge

Remarques:
- Le système de mesure possède une compensation
interne encore plus précise
- Utilisation pour de grandes longueurs

blanc
29
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Les deux montages précédents ne permettent pas de supprimer la composante R0 (à 0°C) de la résistance de mesure R. On préfère généralement utiliser un
montage avec un pont de Wheatstone.
Montage avec pont de Wheatstone (2fils)
Si on néglige les résistances r et si on note R(T)=R0 + aT, on démontre :

aT E
V 
2 R0  aT 2
Pour diminuer l’influence des résistances de ligne, on utilise un montage 3 fils

Montage avec pont de Wheatstone (3 fils)

Le type le plus commun pour les


applications industrielles modernes, le
circuit de mesure compense la résistance
du fil de cuivre (le cuivre étant moins cher
que les fils principaux en platine).

- Choisir des fils de liaison identiques (même résistance) et les situer au voisinage l’un de l'autre pour
que leurs variations de résistance soient égales.
- Placer chacun des fils dans une branche différente mais contiguë du pont de façon à ce que leurs
variations de résistance éventuelles ne déséquilibre pas le pont (ou aient des influences opposes)

Deux montages sont possibles selon que le troisième fil est relié soit à la source, soit au détecteur. Si les
fils de liaisons ont rigoureusement la même résistance et les mêmes variations de résistance sous
l’action des grandeurs d’influence, à l’équilibre du point (vm=0) ou Rc=Rl.
30
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Montage avec pont de Wheatstone (4 fils)

Le montage à 4 fils rend possible la détermination de la résistance du


capteur sans hypothèse sur la résistance des fils de liaison qui peuvent être
tous différents dans ce cas.

- On réalise un premier équilibrage du pont après avoir relié les bornes A et


a, D et f, F et B. On notera Rl’ la valeur de Rl pour obtenir l’équilibre du pont

- On réalise un second équilibrage du point après avoir relié les bornes A et f,


D et a, F et e. On notera Rl’’ la valeur de Rl à l’équilibre du point.

- Des valeurs prises par Rl lors de ces deux équilibres, on en déduite que :

31
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

VA-VC

A B

Le dispositif d’un pont de Wheatstone permet d’effectuer une mesure d’une température au voisinage de 𝑻𝟎 si :
- trois de ses quatre branches de résistance respective 𝑅2 , 𝑅3 et 𝑅4 sont substituées par une résistance identique et fixe 𝑅𝑥0 égale à la résistance
thermométrique à 0°C : 𝑅2 = 𝑅3 = 𝑅4 = 𝑅𝑥0 ;
- La quatrième branche est constituée de la sonde thermométrique mise à la place de 𝑅1 et dont la résistance 𝑅𝑥 est variable en fonction d’une
température autour de 𝑇0 , telle que 𝑅1 = 𝑅𝑥 = 𝑅𝑥0 + Δ𝑅𝑥 ;

Ainsi la tension de déséquilibre 𝑉𝐴𝐵 est donnée par la relation :


Δ𝑅𝑥
2
𝑅1 𝑅4 − 𝑅2 𝑅3 𝑅𝑥0 + Δ𝑅𝑥 𝑅𝑥0 − 𝑅𝑥0 𝑉𝐴𝐵 𝑅𝑥0
𝑉𝐴𝐵 = 𝐸= 𝐸 = Δ𝑅
𝑅1 + 𝑅2 𝑅3 + 𝑅4 𝑅𝑥0 + 𝑅𝑥0 + Δ𝑅𝑥 2𝑅𝑥0 𝐸 4+2 𝑅 𝑥
𝑥0

La tension de déséquilibre n’est donc pas une fonction linéaire de la variation des résistances.
Conditionneur : le Pont de Wheatstone avec source de tension 𝑬. On peut aussi le faire avec une source de courant Ig.
32
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques à résistance

Pour une mesure de la température effectuée au voisinage de 𝑻𝟎 = 𝟎 °𝐂 à l’aide d’un pont de Wheatstone (suite)
Δ𝑅𝑥
Δ𝑅𝑥 𝑉𝐴𝐵 𝑅𝑥0 𝑉𝐴𝐵 1 Δ𝑅𝑥
L’inégalité 2 ≪ 4 Permet d’en déduire l’expression : = Δ𝑅 ⟹ ≈
𝑅𝑥0 𝐸 4+2 𝑅 𝑥 𝐸 4 𝑅𝑥0
𝑥0

D’après l’expression la sensibilité thermique 𝛼𝑅𝑥0 (coefficient de température)autour de la température 𝑇0 :

Δ𝑅𝑥
𝑉𝐴𝐵 1
≈ . 𝛼𝑅𝑥0 Δ𝑇 𝑅𝑥0
𝐸 4

𝑉𝐴𝐵 𝛥𝑅𝑥
Evolution de la tension de déséquilibre en fonction de la variation relative de la résistance 𝑅𝑥 .
𝐸 𝑅𝑥0
Une linéarité au premier ordre est observée autour du point d’équilibre à la température 𝑇0 représentée sur la figure ci-contre.

Pour 𝐸 = 2 V et Δ𝑇 = 1 °C : 𝑉𝐴𝐵 = 1,9 mV pour la résistance de platine et 𝑉𝐴𝐵 = 26 mV pour la thermistance


Ces valeurs sont notablement supérieures à la f.é.m. délivrée par un thermocouple :
Fer/Constantan : 𝑣𝑚𝑒𝑠 = 0,05 mV ou Pt-Rh (10%)/Pt : 𝑣𝑚𝑒𝑠 = 0,005 mV

Fin Cours 1 (2h) 33


Les capteurs de température

4 – Thermomètres électriques à
thermistance

34
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Thermomètres à thermistance
Les thermistances sont : barreau perle disque
- des dispositifs constitués d’éléments à base de semi-conducteurs et d’isolants frittés, c'est-à-dire rendus
compacts par haute pression exercée à température élevée, de l'ordre de 150 bars et 1000°C. La composition d'une
thermistance peut-être, par exemple Fe2O3 (oxyde ferrique); MgAl2O4 (aluminate de magnésium); Zn2TiO4 (titane
de zinc), NiO, MgO, …

- des résistances sensibles à la température (10x supérieure à des sondes métalliques) dans une gamme précise
(100°C), de comportement non linéaire (souvent exponentiel) jusqu’à 250°C.

- de petits cylindres (d = 1 à 12 mm, L = 5 à 50 mm) de disques, de perles. Des disques de 5 mm de diamètre sur 3
mm d'épaisseur peuvent avoir une résistance qui varie entre 5kΩ à 0°C et 10kΩ à 300°C. Des bâtonnets de 3,2
mm de diamètre et de 11 mm de longueur ont une résistance qui varie entre 50kΩ à 20°C et 80kΩ à 500°C.

Les thermistances ne présentent pas le phénomène de polarisation et peuvent être traversées indifféremment par un courant
continu ou alternatif.

Points forts et faibles: Utilisation:


- Étendues de mesure de -110°C à +250°C On insère la thermistance dans un pont de jauge.
- Bonne reproductibilité, stabilité, interchangeabilité On obtient ainsi une tension V en sortie du pont V = k. (q – qo)
- Précision de +-0.2% Si on prend qo= 0°C, on obtient V = k. qo
- Temps de réponse de 0.5 à 5 seconds
- Influençable par l’humidité et les gaz corrosifs
- Effet Joule perturbant a mesure (auto-échauffement)
- Faible encombrement.
35
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Thermomètres à thermistance

Choisir la plage de résistances d'une thermistance

Choisir une thermistance avec une résistance optimale dans la plage de températures ciblée constitue l'un des défis liés à l'utilisation de ces
dispositifs. D'une certaine manière, cela équivaut à adapter une résistance pour la détection de courant d'une résistance shunt, mais d'une autre
manière, c'est assez différent.

L'objectif est de choisir un dispositif résistif de façon à ce que la chute de tension qui le traverse corresponde au maximum que le circuit peut
accepter sans surcharge. Cela optimise la plage dynamique, la résolution effective et le rapport signal/bruit (SNR). En ce qui concerne le shunt
d'ampèremètre et sa résistance fixe, la relation courant/tension est évidemment linéaire. Cependant, l'utilisation d'une résistance à valeur plus
importante pour s'adapter à cette gamme génère également davantage d'auto-échauffement à un certain niveau de courant, ce qui représente une
perte de puissance et entraîne aussi un auto-échauffement accru du capteur.

Néanmoins, cette analogie résistance shunt/thermistance présente également des différences. Dans le cas d'un shunt de détection du courant, la
résistance est connue, contrairement au courant. Pour la thermistance, la situation est inversée : le courant d'une source de courant ou la tension
d'une source de tension est connu(e), mais la résistance correspond à la variable inconnue. Étant donné que la résistance de la thermistance est une
fonction non linéaire, elle peut augmenter de manière soudaine et significative, entraînant ainsi l'augmentation de la tension, potentiellement au-
delà de la valeur acceptable. Cela se produit particulièrement avec les thermistances CTP lorsqu'elles approchent de la température du point de
Curie. En résumé : la configuration d'une thermistance n'est pas aussi clairement définie que la conception d'une résistance shunt de détection du
courant.

La tolérance et la dérive de sensibilité sont également des facteurs. Les thermistances présentent des tolérances relativement élevées par rapport
aux valeurs nominales de leurs divers paramètres. Toute modélisation doit donc inclure une analyse avec des valeurs efficaces (RMS) et des
spécifications liées aux cas les plus défavorables pour garantir que les performances ne dépassent pas les capacités du circuit ni les limites d'erreur.

36
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Les paramètres de performances clés d'une thermistance incluent les suivants :

• La résistance nominale à 25°C. Les thermistances sont tout d'abord catégorisées selon leur valeur nominale à cette température dans
les guides de sélection des fournisseurs. Elles peuvent être fabriquées avec de nombreuses valeurs de résistance différentes à cette
température en modifiant leur composition spécifique. Les thermistances disponibles présentent des valeurs nominales dès 10Ω et
jusqu'à 1MΩ. La plupart des applications utilisent des thermistances dont la valeur nominale se situe entre 100Ω et 10kΩ à 25°C.

• La sensibilité est liée au coefficient de température a. Ce paramètre n'est pas constant, mais dépend plutôt de la température en elle-
même et de la composition de la thermistance. Sa définition détaillée est un facteur clé de la fiche technique. C'est également l'un des
facteurs qui compliquent le choix et l'utilisation efficace d'une thermistance par rapport aux autres capteurs présentant des valeurs de
coefficient de température constantes ou presque constantes pour leur plage entière.

Une faible valeur de sensibilité peut affecter la précision des mesures de température. En général, les thermistances CTN présentent une
sensibilité très élevée à de faibles températures en raison de la baisse exponentiellement non linéaire de leur résistance. À hautes
températures, cependant, leur sensibilité diminue de façon importante, ce qui peut entraîner des mesures de température incorrectes en
cas de tolérance de résistance élevée. Toutefois, une sensibilité élevée peut également entraîner un dépassement des limites et une
saturation du circuit d'entrée analogique et du convertisseur analogique-numérique associé si la thermistance effectue des mesures sur
une vaste plage. Il existe ainsi un compromis entre la sensibilité et la plage à gérer.

Le coefficient de température α (ou A) correspond à la pente de la courbe de résistance (R) par rapport à la température en un point
donné et est calculé :
1 ∆𝑅
𝛼=𝐴= ∙
𝑅𝑜 ∆𝑇
37
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Les paramètres de performances clés d'une thermistance incluent les suivants :

Cependant, alpha n'est pas constant, mais dépend de l'emplacement de la thermistance sur la courbe. Pour mieux le définir, l'industrie a défini un autre
facteur constant β (β ou B), appelé indice ou constante de sensibilité du matériau utilisé. Pour obtenir une approximation grossière de R qui dépend de la
température d'une sous-plage définie, on utilise :
𝛽 𝐵
𝑅 = 𝛼 ∙ 𝑒𝑥𝑝 𝑅 = 𝐴 ∙ 𝑒𝑥𝑝
𝑇 𝑇
β est utilisé pour développer une courbe de résistance/température plus précise. Une spécification comme « 3380 25/50 » indique une constante β de 3380K
pour une plage de températures de 25°C à 50°C.

• D'autres paramètres incluent la constante de temps thermique (TTC), qui correspond au temps nécessaire pour que la valeur de la thermistance atteigne
63 % de la différence entre l'ancienne température et la nouvelle température. Il existe également la constante de dissipation thermique (TDC), liée à l'auto-
échauffement inévitable généré par le courant qui traverse la thermistance. La constante de dissipation thermique correspond à la quantité de puissance
nécessaire à l'augmentation de la température de la thermistance de 1°C et est spécifiée en milliwatts par °C (mW/°C). En général, la dissipation de
puissance doit rester aussi faible que possible pour éviter l'auto-échauffement et les erreurs qui en résultent.

Dispositif NCP15XH103J03RC de Murata,


thermistance CMS sur puce disponible dans
des boîtiers 0805, 0603 et 0402, dont le
plus petit mesure seulement 1,0 mm ×
0,5 mm.

38
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Thermomètres à thermistance
- deux types : CTP (ou PTC coefficient de température positif, la résistance augmente avec la température), et CTN (ou NTC coefficient de température
négatif, la résistance diminue avec la température). On définit également le type CRT pour Critical Temperature Resistance.

CTN CTP

Si l’on compare les variations de résistivité d'un fil de platine et d'une thermistance, on constate que la variation
de la résistivité est beaucoup plus importante pour une thermistance que pour un fil métallique.

Pour un même écart de température, la variation du courant à travers une thermistance est très supérieure à celle
qui traverse une sonde classique. Donc la mesure est plus sensible.

Variation de 0,3 à 0,4% par degré pour une sonde métallique


Variation en valeur absolue de 2 à 5% pour une thermistance

L'emploi des thermistances a donc des avantages de sensibilité et de faible encombrement, mais la loi de
Température (°C) variation de la résistance en fonction de la température n'est pas linéaire. 39
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Thermomètres à thermistance

Les thermistances CTP ou thermistances à coefficient de température a positif (C.T.P.) ont une résistance (semi-conducteurs) qui diminue en fonction de la
température très lentement dans un premier temps, puis augmente brusquement à partir d’une certaine température, tout d’abord d’une faible valeur, puis d’une
valeur 104 à 106 fois plus grande et cela sur une plage de température plus ou moins importante (de quelques degrés à quelques centaines de degrés : effet de
coude). La variation de la température est obtenue soit par effet Joule soit par variation de la température ambiante, soit des deux.

Applications :
Protection thermique sommaire de certains circuits : stabilisation du courant, les fusibles réarmables, et la détection d’état thermique limite pour machines
électriques. Pour éviter aussi une élévation de température excessive réduisant la durée de vie des enroulements de machines tournantes, une CTP est disposée
directement au sein de chaque enroulement, prise au piège lors de la phase d’imprégnation sous vide du vernis.

Les thermistances CTN ou thermistances avec une résistance qui décroit avec la température (C.T.N.) ont un coefficient de température a négatif.
1 1
𝛽 −
𝑅 𝑇 = 𝑅0 𝑒 𝑇 𝑇0

Où dans cette expression 𝑅0 est la résistance à la température absolue (en Kelvin) 𝑇0 et 𝑅 𝑇 la valeur de la résistance à la température absolue. Le coefficient
𝐵 de la loi de variation de 𝑅 𝑇 ayant été préalablement précisé par un ensemble de mesures à températures connues.
40
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Thermomètres à thermistance

Choisir une thermistance CTN ou CTP pour la mesure?

Une question évidente consiste à identifier la thermistance à utiliser, CTP ou CTN, pour une application donnée. Dans certains cas, le
choix n'est pas aussi important que le respect des spécifications du dispositif individuel par rapport aux exigences de l'application. En
général:
- le dispositif CTN peut être plus adapté pour les mesures de précision.
- les thermistances CTP sont typiquement utilisées dans des applications de limitation ou de commutation de courant en raison de
l'augmentation rapide et caractéristique de leur résistance, qui se déclenche à une température spécifique, connue sous le nom de point de
Curie.

Il existe une autre situation où le choix entre un dispositif CTP et CTN peut être critique. Si la thermistance est utilisée directement dans
une configuration de rétroaction en boucle fermée analogique pour maintenir un point de consigne variable, la pente de la variation de
résistance par rapport à la température est primordiale et dépend de la configuration de la boucle de contrôle. Par exemple, si la
thermistance fait partie d'une boucle utilisée pour maintenir un point de consigne de température en contrôlant le courant vers un élément
chauffant, sa résistance doit augmenter en même temps que la température pour réduire le flux de courant vers l'élément chauffant. La
thermistance CTP devient ainsi l'option appropriée. Bien évidemment, si un dispositif CTN est préféré pour d'autres raisons, la pente
apparente peut être inversée à l'aide d'un amplificateur opérationnel configuré en tant que tampon inverseur.

Remarque historique : le premier produit commercial de Hewlett-Packard, l'oscillateur audio Model 200A classique, breveté en 1942,
utilisait le CTP important d'un filament d'ampoule à incandescence dans une boucle de rétroaction négative pour stabiliser l'amplitude de
sortie de l'amplificateur. Bien qu'il ne s'agissait pas d'une thermistance au sens strict, le filament agissait en tant que tel, et la topologie du
circuit autocorrecteur représentait une innovation majeure à l'époque.
41
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

42
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Commande et détection de la thermistance (source de tension)

Étant donné qu'il s'agit d'un capteur à résistance, la commande d'une thermistance et la détection de sa résistance sont en
principe plutôt simples. Contrairement aux capteurs de température sous tension comme les thermocouples, une
thermistance requiert une excitation de tension ou de courant modeste pour pouvoir mesurer sa résistance.

Le pont diviseur :
L'approche la plus simple consiste à utiliser une source de tension constante basique et un circuit diviseur de tension. La
tension de sortie (V) peut être calculée. En pratique, évidemment, il vaut souvent mieux utiliser une topologie
ratiométrique ou en pont pour minimiser l'effet de l'alimentation et de la variation de la résistance de polarisation.

Vmes Vmes

𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 𝑅
𝑉𝑚𝑒𝑠 = ∙𝑉 𝑉𝑚𝑒𝑠 = ∙ 𝑉𝐶𝐶
𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 + 𝑅 𝐶𝐶 𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 + 𝑅

𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑉𝐶𝐶
𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 = 𝑅 ∙ 𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 = 𝑅 ∙ −1
𝑉𝐶𝐶 − 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑉𝑚𝑒𝑠
43
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Commande et détection de la thermistance (source de tension)

Montage Montage Montage


Capteur connecté à la masse Capteur connecté à Vcc Mesure de la tension et du courant (ex. capteurs
Educaduino)

Vmes Vmes
Vmes

𝑉2 𝑉𝑚𝑒𝑠
𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑉𝐶𝐶 𝐼= et 𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 =
𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 =𝑅∙ 𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 =𝑅∙ −1 𝑅 𝐼
𝑉𝐶𝐶 − 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑉𝑚𝑒𝑠
𝑉𝑚𝑒𝑠
𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 = 𝑅 ∙
𝑉2

Module Plug’uino (Sciencéthic) Module Educaduino Lab (Eurosmart)


44
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Commande et détection de la thermistance (source de courant)


Une configuration alternative est préférée dans de nombreuses conceptions pour mesurer la résistance et les changements
de résistance. Elle implique l'utilisation d'une source de courant constante. Dans ce cas, VTEMP peut être calculée:

Une source de courant est souvent utilisée à la place Is


d'une source de tension et d'un diviseur de tension
en raison de ses performances accrues et d'un
meilleur contrôle de la mesure de tension. (Source
de l'image : Texas Instruments) Vmes 𝑉𝑚𝑒𝑠 = 𝑅𝐶𝐴𝑃𝑇 ∙ 𝐼𝑆

Cette configuration offre une linéarité supérieure et un meilleur contrôle de la sensibilité de la tension parcourant la
thermistance. Le problème suivant concerne le circuit d'entrée analogique, qui traite la tension détectée au niveau de la
thermistance. Pour les applications à seuil et commutées, cette tension peut être acheminée via un comparateur pour faire
passer une sortie d'un état haut à un état bas, ou vice versa. La situation est plus compliquée si la valeur réelle de la
température est nécessaire, comme c'est souvent le cas. Il convient alors d'étudier les problèmes d'étalonnage et de
correction de comportement non linéaire de la thermistance. La sortie des thermistances CTN et de la plupart des
thermistances CTP est assez prévisible et hautement non linéaire, et est également caractérisée par une courbe donnée par
le fournisseur qui définit la relation résistance/température pour un certain type de thermistance.
45
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Commande et détection de la thermistance

Les concepteurs ont plusieurs options pour transformer la mesure de tension, qui représente la résistance, en une valeur de
température précise :
VCC Is
• Les concepteurs peuvent utiliser un ensemble à paliers de plusieurs
Rg
thermistances, dont chacune couvre une petite zone de la plage de Que l'on utilise une source de tension ou de
courant pour commander la thermistance, l'ajout
températures globale pour créer une approximation linéaire par tranche. d'une résistance parallèle améliore sa linéarité,
De plus, en ajoutant une résistance à chaque thermistance, la linéarité de mais pénalise la nomenclature des composants
et l'utilisation de la puissance. (Source de
chaque thermistance se trouve améliorée, mais au détriment du coût des CTN l'image : Texas Instruments)
composants, de l'espace carte, de la gestion de l'inventaire et de la Vmes
puissance.

• Ils peuvent aussi implémenter une approximation linéaire par tranche dans le logiciel, où la plage globale est divisée en plages plus petites. Le logiciel peut
ensuite utiliser une équation linéaire simple avec des coefficients appropriés pour linéariser et corriger la mesure de chaque segment. Cette approche nécessite
une quantité modérée de ressources du processeur et de temps, et présente des besoins en mémoire modérés.

• Ils peuvent créer une table de correspondance qui énumère la résistance par rapport à la température réelle. Cela réduit le temps nécessaire et les ressources
puisées au niveau du processeur, mais nécessite plus de mémoire proportionnellement à la granularité de la table de correspondance. L'interpolation peut
réduire les exigences de mémoire à un coût informatique modeste.

• Enfin, le système peut utiliser une équation d'ajustement de courbe complexe, ce qui permet d'utiliser très peu de mémoire, mais puise considérablement
dans les ressources du processeur.
46
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Mesures de la résistance CTN

L’ensemble formé du module capteur résistif et du microcontrôleur est vu comme un ohmmètre. Les systèmes suivants
ont donc pour objectif de mesurer la résistance de la CTN.

Arduino (C/C++) PyBoard (MicroPython) Micro:bit (MicroPython)


L’entrée analogique A0 mesure la tension du capteur Le montage ci-dessous utilise une carte Feather
STM32F405 Express. L’entrée analogique A0 mesure
la tension du capteur.

47
I- Capteurs de température
4- Les thermomètres électriques à thermistance

Mesures de la résistance CTN

L’ensemble formé du module capteur résistif et du microcontrôleur est vu comme un ohmmètre. Les systèmes suivants
ont donc pour objectif de mesurer la résistance de la CTN.

Arduino (C/C++) PyBoard (MicroPython) Micro:bit (MicroPython)


L’entrée analogique A0 mesure la tension du capteur Le montage ci-dessous utilise une carte Feather
STM32F405 Express. L’entrée analogique A0 mesure
la tension du capteur.
/ Mesure de la résistance d'une CTN # Mesure de la resistance d'une CTN # Mesure de la resistance d'une CTN
#define Vcc 5 // Tension d'alimentation from pyb import Pin, ADC, delay
#define Ro 10000 // Résistance du pont from microbit
adc = ADC(Pin("A0")) # Déclaration du CAN import * Ro = 10e3 # Résistance série
float U; // Tension CTN Ro = 10e3 # Résistance série
float R; // Résistance CTN while True:
while True: N = pin0.read_analog() # Mesure de la tension
void setup() N = adc.read() # Mesure de la tension R = Ro*N/(1023-N) # Calcul de R
{ R = Ro*N/(4095-N) # Calcul de R print("R =", R) # Affichage
Serial.begin(9600); // Paramétrage du port série print("R =", R) # Affichage sleep(1000) # Temporisation
} delay(1000) # Temporisation

void loop()
{
U = analogRead(A0)*5.0/1023; // Lecture tension en V
R = Ro*U/(Vcc-U); // Calcul de la résistance
Serial.println(R); // Affichage
delay(1000); // Temporisation de 1s
}

48
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation

Pour de petites variations 𝜟𝑻 autour d’une valeur T, d’une manière générale pour des métaux ou des thermistances la loi générale de variation de résistance
𝜕𝑅 1 𝑑𝑅
peut être linéarisée : 𝑅 𝑇 + Δ𝑇 = 𝑅 𝑇 + 𝑑𝑇 = 𝑅 𝑇 + 𝛼𝑅 . 𝑅 𝑇 ∙ 𝑑𝑇 = 𝑅 𝑇 . 1 + 𝛼𝑅 . Δ𝑇 où 𝛼𝑅 = .
𝜕𝑇 𝑅 𝑇 𝑑𝑇

Avec 𝛼𝑅 la sensibilité thermique à la température 𝑇 (coefficient de température) dépendant donc de la température du matériau, par exemple à 𝑇 = 0°𝐶 :
- Pour le platine 𝛼𝑅 = 3,9 10−3 °C−1
- Pour certaines thermistances 𝛼𝑅 = 5,2 10−2 °C−1

La variation thermique de la résistance est, en principe, liée à la fois aux modifications de sa résistivité 𝝆 et de ses dimensions géométriques. Pour un fil
cylindrique de longueur 𝑙 et de sa section 𝑠 :
𝑅ℓ 1 𝑑𝑅 1 𝑑𝜌 1 𝑑ℓ 1 𝑑𝑆
𝜌= 𝛼𝑅 = . = . + . − .
𝑆 𝑅 𝑑𝑇 𝜌 𝑑𝑇 ℓ 𝑑𝑇 𝑆 𝑑𝑇
𝛼𝜌 𝛼𝑙 2𝛼𝑙
𝛼𝜌 est le coefficient de température de la résistivité du matériau
𝛼𝑙 est le coefficient de dilatation linéaire du matériau ; ainsi 𝛼𝑅 = 𝛼𝜌 − 𝛼𝑙
En réalité, dans le domaine d’utilisation des résistances, 𝛼𝜌 ≈ 10−3 °𝐶 −1 et 𝛼𝑙 ≈ 10−5 °𝐶 −1 , ainsi : 𝛼𝑅 ≈ 𝛼𝜌

Δ𝑅
La valeur minimale de la variation de température mesurable 𝜟𝑻𝒎𝒊𝒏 s’écrit : Pour = 10−6 et pour des mesures réalisées autour
𝑅0 𝑚𝑖𝑛
de 0 °𝐶 on obtient :
1 Δ𝑅
𝛥𝑇𝑚𝑖𝑛 = . - Avec une résistance de platine : 𝜟𝑻𝒎𝒊𝒏 = 𝟐, 𝟔 . 𝟏𝟎−𝟒 °𝑪
𝛼𝑅 𝑅0 𝑚𝑖𝑛 - Avec la thermistance considérée : 𝜟𝑻𝒎𝒊𝒏 = 𝟐, 𝟎 . 𝟏𝟎−𝟓 °𝑪 49
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation

L’exploitation du signal de mesure délivré par le conditionneur est grandement facilitée lorsque sa variation est linéaire en fonction de la température. Le
conditionneur joue donc un rôle fondamental pont diviseur, potentiomètre, pont de Wheatstone, AOP…. La méthode de linéarisation la plus simple consiste
à associer au capteur de résistance 𝑹(𝑻) fonction de la température 𝑇, en série ou en parallèle selon le cas, une résistance fixe 𝑹𝒍 dite de linéarisation
dont la valeur est déterminée de façon qu’autour d’une température 𝑇𝑖 choisie, la tension de mesure 𝑽𝒎𝒆𝒔 𝑻 aux bornes du dispositif série ou parallèle ait
une variation quasi linéaire en fonction de 𝑇.
2
𝑑𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 − 𝑇0 𝑑2 𝑉𝑚𝑒𝑠
D’après la formule de Taylor, écrite à l’ordre 2 : 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 ≈ 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇0 + 𝑇 − 𝑇0 𝑇0 + 𝑇0 + ⋯
𝑑𝑇 2 𝑑𝑇 2

Cette quasi-linéarité correspond en réalité à un point d’inflexion de la courbe 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 pour T = 𝑇𝑖 et elle se traduit par la relation :

À T=Ti Vmes(T) = aT+b 𝑑 2 𝑉𝑚𝑒𝑠


=0 pour que ce soit linéaire
𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 ≈ 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇𝑖 + 𝑇 −
𝑑𝑉𝑚𝑒𝑠
𝑇𝑖 𝑑𝑇 𝑇𝑖 +
𝑇−𝑇𝑖 2 𝑑 2 𝑉𝑚𝑒𝑠
2 𝑑𝑇 2
𝑇𝑖 𝑑𝑇 2 𝑇=𝑇𝑖

L’expression de la fonction 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 dépend du capteur et de son conditionneur ; il est établi cependant que pour un capteur et une température 𝑇𝑖
donné, c’est une même valeur de la résistance 𝑅𝑙 qui permet la linéarisation, indépendamment du type de conditionneur : source de courant,
montage potentiométrique ou pont de Wheatstone.
50
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation

On souhaite que la variation DVm de la tension mesurée soit proportionnelle à la variation DRc de la résistance du capteur.

 Plusieurs méthodes de linéarisation

1- on fonctionne en « petits signaux » 2- on utilise une source de courant 3- On utilise un montage push-pull

Le montage est alimenté par une source de On remplace la résistance fixe R1 par un
courant Ig c’est-à-dire d’impédance interne Rs second capteur, identique au premier,
très élevée : R s ≫Rco+R1. Dans ce cas, la mais dont les variations sont de signe
condition ΔRc ≪ Rco+R1+Rs est toujours contraire : R1=Rco-ΔRc. Cette association
vérifiée. En posant : ig = es / Rs on a : de 2 capteurs fonctionnant en opposition
Montage potentionmétrique est dite push-pull.
∆𝑉𝑚 = 𝑖𝑔 ∙ ∆𝑅𝑐

51
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation

Méthodologie de l’étude (voir TD n°1):


I
(1) Determination de Vmes(T)
Rg Vmes (T)
R(T)

(2) Détermination de DR(T) = R(T) – R(T0)


Vg R𝓁

(3) Calcul de DVmes(T) = Vmes(T) – Vmes (T0) lié à DR(T)


Montage potentiométrique

(4) Linéarisation de DVmes(T) par développement à l’ordre 1

(5) Détermination de la résistance R qui permet d’avoir DVmes(T) avec le maximum de sensibilité  dérivée nulle

(6) Calcul de DVmes(T) avec cette résistance R


𝑅𝑔 + 𝑅ℓ ∙ ∆𝑅(𝑇)
(7) Calcul de la sensibilité maximale S = DVmes(T) / DT (DT = T – T0) ∆𝑉𝑚𝑒𝑠,𝑙𝑖𝑛 𝑇 = ∙ 𝑉𝑔
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 2
démontrée au TD n°1
(8) Approximation linéaire de la sensibilité maximale

52
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation parallèle
Une résistance 𝑅𝑙 est placée dans un milieu à température ambiante en parallèle avec la résistance du capteur 𝑅𝑐 𝑇 soumise à la température 𝑇. L’ensemble constitue
une résistance 𝑅 𝑇 dont la loi d’évolution en fonction de la température pour une résistance en métal ou une thermistance est donc donnée par la relation :

𝑅𝑙 . 𝑅𝑐 𝑇 𝑅𝑙 𝑅𝑐0 𝐹 𝑇 − 𝑇0
𝑅𝑙 // 𝑅𝑐 𝑇 𝑅 𝑇 = = Rappels: 𝑅 𝑇 = 𝑅0 𝐹 𝑇 − 𝑇0
𝑅𝑙 + 𝑅𝑐 𝑇 𝑅𝑙 + 𝑅𝑐0 𝐹 𝑇 − 𝑇0

Le point d’inflexion de la courbe 𝑅𝑐 𝑇 est donc obtenu grâce à une valeur de 𝑅𝑙 choisie de telle sorte qu’il se situe à une température T = 𝑇𝑖 judicieusement choisie
dans la plage de mesure. La tension mesurée 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 aux bornes du dispositif parallèle 𝑅𝑙 ∥ 𝑅𝑐 𝑇 vérifiera tout comme la courbe 𝑅𝑐 𝑇 , la relation :

𝑑 2 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑑2𝑅 𝑇
= =0
𝑑𝑇 2 𝑇=𝑇𝑖
𝑑𝑇 2 𝑇=𝑇𝑖

La fonction résultante est alors assimilable à la tangente d’inflexion au point considéré sur une bonne partie de l’étendue de mesure.

Pour réaliser cette condition la dérivée seconde de 𝑅𝑐 𝑇 est donc annulée à T = 𝑇𝑖 :


𝑑2𝑅 𝑇 2
𝑅𝑙2 𝑑 2 𝑅𝑐 𝑇
2
2𝑅𝑙2
=0⟹ 𝑑 𝑅 𝑇 = . −
𝑑𝑅𝑐 𝑇
. =0
𝑑𝑇 2 𝑑𝑇 2 2 𝑑𝑇 2 𝑑𝑇 3
𝑇=𝑇𝑖 𝑅𝑙 + 𝑅𝑐 𝑇 𝑅𝑙 + 𝑅𝑐 𝑇
2
𝑑𝑅𝑐 𝑇
2
𝑑𝑇 𝑇=𝑇𝑖
Cette relation permet d’écrire la condition : 𝑅𝑙 = 𝑑2 𝑅 𝑇 − 𝑅𝑐 𝑇𝑖 et de déterminer ainsi la valeur de la résistance de linéarisation.
𝑐
𝑑𝑇 2 𝑇=𝑇𝑖 53
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation parallèle
La linéarisation 𝑅 𝑇 d’un capteur constitué d’une résistance en métal telle que 𝑅𝑐 T soit en 𝑅 𝑇 𝑅 𝑇
parallèle avec une résistance 𝑅𝑙 , est représentée sur la figure ci-contre. La droite tangente à la
courbe 𝑅 T en l′ abscisse T = Ti constitue la caractéristique linéarisée, et sa pente est toujours plus 𝑅𝑐 𝑇
faible que celle de 𝑅𝑐 T pour la même abscisse.
Avantage : c’est devenu linéaire Linéaire mais moins stable
Inconvénient: dR/dT diminue donc la sensibilité diminue
𝑇𝑖 𝑇
Pour illustrer la linéarisation d’un capteur constitué d’une thermistance, un exemple de caractéristique de ce type de capteur est représenté sur la figure ci-
dessous. Dans la plage d’utilisation, entre −50 °C et 200 °C, la loi de décroissance de la résistance en fonction de la température est uniforme.

𝑅𝑐 𝑇 Généralement, pour une température 𝑇0 = 25°C soit 298K, la valeur de la résistance 𝑅0 est
Variation 𝑅𝑐 𝑇 d’une thermistance où
𝑇0 = 25 °C soit 298 K et 𝑅0 = 4700 Ω. suivant les types, comprise entre 1kΩ et quelques 100kΩ.
1 1
𝐵 −
Si 𝑅𝑐 𝑇 = 𝑅0 𝑒 𝑇 𝑇0 alors R0=4700Ω et Rc(280K)=12000Ω  B=4345K
𝑅𝑐 𝑇 2
𝑑𝑅𝑐 𝑇
2
𝑑𝑇 𝑇=𝑇𝑖
En appliquant la relation précédemment démontrée : 𝑅𝑙 = 𝑑2 𝑅𝑐 𝑇
− 𝑅𝑐 𝑇𝑖 , on obtient :
𝑑𝑇2 𝑇=𝑇𝑖
𝐵 − 2𝑇𝑖
𝑅𝑙 = 𝑅𝑐 𝑇𝑖
𝐵 + 2𝑇𝑖

54
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation parallèle

𝑅𝑐 𝑇 𝑅 𝑇
Variation 𝑅𝑐 𝑇 d’une thermistance où
𝑇0 = 25°C soit 298K et 𝑅0 = 4700Ω.

Exemple de la linéarisation 𝑅 𝑇 de
la thermistance 𝑅𝑐 𝑇 placée en
𝑅 parallèle d’une résistance 𝑅𝑙 = 420Ω.

1 1
𝐵−2𝑇𝑖 𝐵 −
En repartant de 𝑅𝑙 = 𝑅𝑐 𝑇𝑖 , et 𝑅𝑐 𝑇 = 𝑅0 𝑒 𝑇 𝑇0 et 𝑇0 = 25°C soit 298K et B=4345K
𝐵+2𝑇𝑖

on obtient pour une étude à la température Ti = 348𝐾: 𝑅𝑐 𝑇𝑖 = 578,5Ω ce qui nous donne finalement 𝑅𝑙 = 420Ω.

A la température de 348K, il nous faut donc ajouter une résistance en parallèle 𝑅𝑙 = 420Ω.
La linéarisation est réussie mais la sensibilité est plus faible.

55
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
c- Linéarisation des capteurs de température

Linéarisation série

Dans certain métaux, comme le platine par exemple, l’application numérique de la relation précédente :
𝑑𝑅𝑐 𝑇 2
2
𝑑𝑇 𝑇=𝑇𝑖
𝑅𝑙 = 𝑑 2 𝑅𝑐 𝑇
− 𝑅𝑐 𝑇𝑖 en mettant la résistance de platine 𝑅𝑐 𝑇 en parallèle avec la résistance 𝑅𝑙 conduit à une valeur négative de 𝑅𝑙 , ce qui est une
𝑑𝑇2 𝑇=𝑇𝑖

solution physique impossible. Il n’est donc pas toujours possible d’obtenir une linéarisation de 𝑹 𝑻 pour une résistance platine en plaçant une
résistance 𝑹𝒍 en parallèle du capteur 𝑹𝒄 𝑻 .

Dans ce cas, la solution mise en place est de procéder à la compensation des termes de plus haut degré (de 0 à 2) en mettant en série deux capteurs soumis à la
même température, mais constitués de métaux différents possédant donc des coefficients de natures différentes comme le couple platine et cuivre ou platine et
nickel de résistance respective 𝑅𝑠1 et 𝑅𝑠2 : 𝑅𝑠1 = 𝑅10 1 + 𝑎1 𝑇 − 𝑏1 𝑇 2 et 𝑅𝑠2 = 𝑅20 1 + 𝑎2 𝑇 + 𝑏2 𝑇 2 soit :

𝑅𝑠𝑒𝑟𝑖𝑒 = 𝑅1𝑠 + 𝑅2𝑠 = 𝑅10 1 + 𝑎1 𝑇 − 𝑏1 𝑇 2 + 𝑅20 1 + 𝑎2 𝑇 + 𝑏2 𝑇 2


𝑅𝑠𝑒𝑟𝑖𝑒 = 𝑅10 + 𝑅20 + 𝑎1 𝑅10 + 𝑎2 𝑅20 𝑇 + 𝑎2 𝑅10 + 𝑏2 𝑅20 𝑇 2

La mise en série permet d’éliminer le coefficient de la température 𝑇 2 qui est non linéaire à condition de choisir judicieusement la résistance série telle que :
𝑏
𝑅20 = 𝑅10 1.
𝑏2

𝑅10 𝑎1 +𝑅20 𝑎2
Une forme linéaire de la résistance équivalente 𝑹 𝑻 = 𝑹𝟎 𝟏 + 𝜶𝑻 n’est possible que si : 𝑅0 = 𝑅10 + 𝑅20 et 𝛼 = 𝑅10 +𝑅20
56
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
e- Réalisation d’une sonde thermométrique

Les critères de choix d’un métal est fonction du domaine de température où les capteurs constitués d’une résistance en métal seront utilisés et des qualités
particulières recherchées, ce sont des résistances en platine, en nickel et plus rarement en cuivre et en tungstène qui seront utilisés.
- Le platine (𝑇𝑓 = 1769°C) de très grande pureté 99,999 % permet de fixer une bonne précision de ses propriétés électriques, son inertie chimique et
l’absence de modifications cristallines assurent la stabilité de ses caractéristiques électriques. Il est utilisé de −200°C jusqu’à 1000°C ;
- L’intérêt du nickel (𝑇𝑓 = 1453°C) réside dans sa sensibilité thermique supérieure entre 0°C et 100°C avec une résistance multipliée par 1,617 alors que
celle du platine est de 1,385. Par contre, sa réactivité chimique (risque d’oxydation) limite en général son utilisation à T < 250°C ;
- Le cuivre (𝑇𝑓 = 1083°C) a trouvé des applications grâce à sa très grande linéarité, cependant sa réactivité chimique ne permet pas sont emploie à T >
180°C ;
- Le tungstène (𝑇𝑓 = 3380°C) a une sensibilité thermique de sa résistance et une linéarité supérieures à celles du platine pour T > 100°C. Le tungstène est
utilisé en fil très fin, mais il est très difficile de faire disparaître complètement les contraintes crées par le trifilage : il en résulte une sensibilité inférieure
au platine.

La variation thermique de résistance Δ𝑅 = 𝑅 . 𝛼𝑅 . ΔT produit une tension de mesure 𝑉𝑚𝑒𝑠 = Δ𝑅 . 𝑖 où 𝑖 est le courant de mesure qui est limité à quelques mA
pour réduire l’auto-échauffement de la sonde. Aussi, pour obtenir une bonne sensibilité tout en réduisant le courant 𝑖 de mesure, une valeur relativement
importante de la résistance est utilisée par :
- Réduction de la section du fil, mais qui est limité par sa fragilité ;
- Accroissement de la longueur du fil, limitée aussi par l’encombrement afin de miniaturiser le capteur.

Ainsi, un compromis est obtenu en fixant par exemple 100 Ω à 0°𝐶 dans le cas du platine : le diamètre du fil est alors de quelques 10 𝜇𝑚 avec une longueur de fil
d’environ une dizaine de centimètre.

Concernant la réalisation des sondes à immersion, elles sont destinées à être plongées dans le milieu dont la température est à mesurer et sont constituées à
partir d’un bobinage hélicoïdal. Ce dernier peut être de type non inductif afin de permettre les mesures en courant alternatif et pour réduire les inductions
parasites. Les facteurs à prendre en compte pour la réalisation sont les suivants : 57
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
e- Réalisation d’une sonde thermométrique

1- L’extension du domaine d’emploi en température ;


2- La protection contre l’altération chimique ;
3- La protection vis-à-vis des chocs et vibrations ;
4- La reproductibilité des mesures liée à l’absence de la différence des coefficients de dilatation du métal et de son support qui serait responsable de l’évolution les
contacts entre les parties et donc de l’hétérogénéité de l’ensemble du capteur et qui modifierait donc la sensibilité thermique de la résistance ;
5- La vitesse de réponse est d’autant plus élevée que la capacité calorifique de la sonde et la résistance thermique entre capteur et milieu étudié sont plus faibles.

Pour les résistances de platine utilisées en étalons, figure ci-dessous, ce sont les points 1, 2 et 4 qui sont primordiaux puisque les conditions de mesures sont
choisies dans un milieu en absence de vibration afin d’effectuer un étalonnage dans des conditions plutôt idéales.
Le fil est bobiné sur un support isolant (quartz, alumine) : sa fixation qui est ponctuelle, lui permet une libre dilatation, mais le rend fragile en cas de chocs ou de
vibrations.
Le bobinage est placé dans une gaine d’acier étanche, la sortie des fils se faisant à travers des passages isolants.
Finalement (voir figure ci-contre), la gaine est remplie d’un gaz chimique inerte, bon conducteur
thermique (hélium par exemple) ; cependant la vitesse de réponse est moindre qu’avec une liaison Exemple d’une réalisation de résistance étalon
thermique assurée par un milieu solide. platine

Pour les usages de ces capteurs en conditions industrielles, une protection efficace contre les
vibrations et les choc est nécessaire, ce qui impose l’emploi de sondes bobinées enrobées dans le
verre ou la céramique et placées dans une gaine d’acier étanche (voir figure ci-après cette
diapositive). Il est important dans ce cas de veiller :
- À la compatibilité des coefficients de dilatation de l’enrobage et du métal afin d’éviter toute
contrainte sur la résistance ;
- Au caractère parfaitement isolant de l’enrobage et à l’absence en son sein de toute électrolyse
susceptible d’altérer le métal. 58
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
e- Réalisation d’une sonde thermométrique

C’est pour cette raison qu’à chaque type d’enrobage correspond une température limite supérieure
d’emploi : 500°C pour le verre et 1000°C pour les céramiques.
La faible résistance thermique de l’enrobage permet d’assurer un temps de réponse en général
satisfaisant : de l’ordre de la seconde dans l’eau (𝑣 = 0,2m/s) et de quelques dizaines de secondes
dans l’air (𝑣 = 1m/s).

Une réduction du temps de réponse, divisée par 3, est obtenue en utilisant les techniques de
fabrication des circuits intégrés où la résistance de platine est sous forme de film déposé sur un
substrat d’alumine et protégé par une mince couche de céramique.
De plus, la sensibilité 𝛼𝑅 à 300K d’un film est de l’ordre de 30 à 80% de celle du fil, et aux basses
températures l’importance de la résistance résiduelle réduit considérablement la sensibilité. Pour
réduire aussi la résistance thermométrique, les fils de liaison (4 pour les sondes étalons et 2 pour les
Sondes de température de
sondes industrielles) sont en général en platine ou nickel.
surface avec une grille de nickel
Concernant les sondes de surface, elles sont destinées à la mesure de températures superficielles et se
présentent comme des jauges d’extensiométrie (voir le chapitre de ce cours sur les jauges
d’extensiométrie). Elles sont réalisées par des procédés photochimiques, généralement en nickel, en
alliage fer-nickel ou pour les mesures les plus précises en platine. L’épaisseur du métal est de quelques Sondes de température de surface
microns et les dimensions de la résistance de l’ordre de cm. Leurs caractéristiques sont les suivantes : linéarisée par mise en série d’une
grille de nickel et de deux grilles de
- Sensibilité thermique de la résistance : de l’ordre de 5. 10−3 °C −1 pour le nickel et le fer-nickel et
manganin, leur non-linéarité étant
3,98. 10−3 °C −1 pour le platine ;
opposée.
- Plage d’utilisation : de −195°C à 200°C pour le nickel et le fer-nickel et de −260°C à 1400°C
pour le platine. 59
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
f- Rappel sur la résistance métallique et les éléments de la conductivité métallique

Dans une théorie classique de la conductivité, l’électron (de masse 𝑚, de charge 𝑞) accéléré par le champ électrique 𝐸 subit des collisions (agitation
thermique du réseau cristallin et présence d’impuretés ou de défauts) qui, à chaque fois, ramène à zéro sa vitesse : soit 𝝉 (temps de relaxation) la durée
moyenne entre deux chocs :
𝟏
𝒏𝒄 =
𝝉
où 𝒏𝒄 est le nombre moyen de chocs par seconde.

𝑑2 𝑥
L’équation du mouvement de l’électron dans la direction du champ appliqué : 𝑚 = 𝑞 . 𝐸, cette relation permet de calculer sa vitesse moyenne de
𝑑𝑡 2
𝑞𝜏 𝑒𝜏
déplacement : 𝑣 = . 𝐸 si on pose 𝑞 = −𝑒 et 𝜇 = ⟹ 𝑣 = −𝜇 . 𝐸
𝑚 𝑚

𝑵𝒒𝟐 𝝉
Si N est le nombre d’électrons libres par unité de volume, la densité de courant s’écrit : 𝒋 = 𝑵𝒒𝒗 = .𝑬
𝒎

𝑚
Et la résistivité a pour expression : 𝜌 = , ainsi tout facteur physique susceptible de modifier 𝜏, c’est à dire le nombre de chocs par seconde (résultant de
𝑁𝑞 2 𝜏
la température et des impuretés), agit donc sur la résistivité.

Nous allons donc rappeler maintenant :


(1) l’influence de la température sur les oscillations des atomes
(2) l’influence des impuretés et défauts du réseau

60
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
f- Rappel sur la résistance métallique et les éléments de la conductivité métallique

(1) L’influence de la température sur les oscillations des atomes de masse 𝑀 est modélisée en supposant que les atomes sont soumis à des forces de rappel
élastiques (𝐶𝑥) proportionnelles au déplacement 𝑥 de l’atome.

𝑑2 𝑥
L’équation du mouvement d’un oscillateur s’écrit donc : 𝑀 + 𝐶𝑥 = 0 et permet de déterminer :
𝑑𝑡 2

1
- l’énergie potentielle moyenne d’un atome : 𝐸𝑝 = 𝐶 𝑥 2
2

1 𝐶
- La fréquence propre des oscillations des atomes est définie par 𝑓 = et la température caractéristique d’Einstein 𝜃 par : ℎ . 𝑓 = 𝑘. 𝜃 où la
2𝜋 𝑀
constante de Planck ℎ = 6,62. 10−34 J. s et la constante de Boltzmann 𝑘 = 1,38. 10−23 J. K −1 avec 𝜃 qui a pour valeur : 375 K pour le Ni, 333 K pour le
Cu et 240 pour le Pt.

1
- On montre que pour 𝑻 > 𝜽, l’énergie potentielle d’un atome s’écrit : 𝐸𝑝 = 𝑘𝑇
2
1 1 𝑘 ℎ2 𝑇
ce qui permet de déduire : 𝐸𝑝 = 𝐶 𝑥 2 = 𝑘𝑇 ⟹ 𝑥 2 = 𝑇 = .
2 2 𝐶 4𝜋2 𝑘𝑀𝜃2

Comme le temps de relaxation 𝜏 = 𝑥 −2 ,

𝟏
on obtient pour 𝑻 > 𝜽 : la résistivité 𝝆 ≈ 𝑇 . En effet, l’expérience montre que dans ce domaine de température, la résistivité ne varie pas
𝑵 𝑴𝜽𝟐
strictement linéairement en fonction de 𝑻 ce qui peut être dû selon le cas : à la dilatation du réseau ou à l’influence de l’énergie des électrons sur 𝜏. Pour
𝑻 ≪ 𝜽 la résistivité décroit plus rapidement avec 𝑻.
61
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
f- Rappel sur la résistance métallique et les éléments de la conductivité métallique

L’influence des impuretés et des défauts du réseau est d’accroître le nombre de collisions par seconde : aux collisions 𝑛𝑐 𝑇 dues à l’agitation thermique
s’ajoutent celles dues aux impuretés et défauts 𝑛𝑐 𝑖 :

1 1 1
𝑛𝑐 = 𝑛𝑐 𝑇 + 𝑛𝑐 𝑖 , soit : = +
𝜏 𝜏 𝑇 𝜏 𝑖

𝑚
L’expression précédente de la résistivité 𝜌 = peut maintenant se décomposer en deux termes :
𝑁𝑞 2 𝜏
𝑚 1 𝑚 1
𝜌= . + .
𝑁𝑞 2 𝜏 𝑇 𝑁𝑞 2 𝜏 𝑖

Soit : 𝝆 = 𝝆 𝑻 + 𝝆 𝒊

Comme à très basse température 𝝆 𝑻 ≪ 𝝆 𝒊 la résistivité devient indépendante de la température et ne dépend que des impuretés et des défauts de la
structure du métal : c’est la règle de Mathiessen.

1 𝜕𝜌 𝟏 𝝏𝝆
La sensibilité thermique 𝛼𝜌 = . qui permet d’écrire : 𝜶𝝆 = .
𝜌 𝜕𝑇 𝝆 𝑻 +𝝆 𝒊 𝝏𝑻

La présence du terme 𝝆 𝒊 au dénominateur a pour conséquence que la présence d’impuretés ou de défauts de structure entraine une diminution de la
sensibilité thermique : ceci explique l’importance de la pureté des métaux et de l’absence de contraintes pour l’obtention d’une sensibilité thermique
parfaitement définie et maximale.

62
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
f- Rappel sur la résistance métallique et les éléments de la conductivité métallique

63
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
f- Rappel sur la résistance métallique et les éléments de la conductivité métallique

64
Les capteurs de température

Plan du cours :
- Généralités
- Thermomètres mécaniques
- Thermomètres électriques (à résistance, à thermistance)
- Linéarisation, sensibilité, dérive thermique, méthode de mesure, compensation
- Thermomètres électriques (thermocouples)
- Effet Seebeck, Thomson, Peltier
- Linéarisation, sensibilité, méthode de mesure, compensation
- TD n°1-Capteurs résistances thermométrique, capteurs thermocouples

Objectifs :
- Connaître les propriétés des capteurs mécaniques et électriques
- Connaître les matériaux utilisés pour ces capteurs
- Etre capable de déterminer la température
- Savoir calculer une f.e.m de Seebeck
- Savoir lire et utiliser une tabulation de f.e.m
- Connaître les méthodes de compensation

65
Les capteurs de température

Evaluation des connaissances et des


compétences

66
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques 06/47
Evaluation des connaissances et compétences

-----------------------------------------------------------

Une sonde Pt100 possède une résistance qui dépend de la température :


100 Ω à 0°C avec un coefficient de température de +0,385 Ω/°C. Que vaut la résistance de la sonde à 100 °C ?
a) Je ne sais pas
b) 0 Ω
c) 38,5 Ω
d) 138,5 Ω

-----------------------------------------------------------
La résistance R d'une thermistance en fonction de la température T est donnée par la relation R=5000(1-0.3T). Quel
est son coefficient en température ?
a) -0.3 °C-1
b) Aucune de ces propositions
c) 0.3 °C-1
d) 0.3 °C
e) -0.3 °C

67
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques 06/47
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

TD n°1 - EXERCICE 1
Résistance
thermométrique
68
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

La mesure de la température est effectuée par une résistance thermométrique de nickel dont le comportement avec la température T
exprimée en °C est donné par 𝑅 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 avec 𝑅0 = 100Ω, 𝐴 = 5,49167. 10−3 °C −1 et 𝐵 = 6,66667. 10−6 °C −2 . La
résistance thermométrique est montée en série avec une résistance fixe 𝑅 et le tout est alimenté par une source de tension 𝑉𝑔 = 1V et de
résistance interne 𝑅𝑔 = 50Ω.
1. Faire le schéma représentant la résistance thermométrique intégrée dans le circuit décrit ci-dessus. Exprimer en fonction des
résistances du circuit, de la source de tension 𝑉𝑔 et de la tension de mesure 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 prise aux bornes de la résistance thermométrique.

* Loi des mailles : 𝑉𝑔 + 𝑅𝑔 𝐼 = 𝑅 ∙ 𝐼 + 𝑅ℓ ∙ 𝐼


𝑉𝑔
𝐼=
𝑅 + 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ

𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = 𝑅(𝑇) ∙ 𝐼
* Loi d’Ohm :
𝑅(𝑇)
𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙𝑉
𝑅 𝑇 + 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ 𝑔

69
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

2. La température de référence choisie est 𝑇0 = 0°C et l’Étendue de Mesure est limitée à É. M. = ±10°C. Donner l’expression de la
variation ∆𝑅 𝑇 = 𝑅 𝑇 − 𝑅 𝑇0 correspondant à la valeur de la résistance thermométrique pour une température 𝑇 en prenant comme
origine la température de référence 𝑇0 .

Par définition 𝑅 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
∆𝑅(𝑇) = 𝑅 𝑇 -𝑅 𝑇0 = 𝑅 𝑇 −𝑅 0°𝐶
𝑅 𝑇 = 𝑇0 = 0°𝐶 = 𝑅0
∆𝑅(𝑇) = 𝑅0 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
R(T) peut s’écrire : 𝑅 𝑇 = 𝑅0 + ∆𝑅(𝑇)
𝑅0 + ∆𝑅
𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙ 𝑉𝑔
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 + ∆𝑅

3. En déduire la variation Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 − 𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇0 correspondante à ∆𝑅 𝑇 .


𝑅0
∆𝑉𝑚𝑒𝑠 0°𝐶 =
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 + ∆𝑅
∙ 𝑉𝑔 puisque ∆𝑅 0°𝐶 = 0

𝑅0 + ∆𝑅 𝑅0
∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 − ∆𝑉𝑚𝑒𝑠 0°𝐶 = − ∙ 𝑉𝑔
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 + ∆𝑅 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0

∆𝑅 ∙ 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ
∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 − ∆𝑉𝑚𝑒𝑠 0°𝐶 = ∙ 𝑉𝑔
2 ∆𝑅
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 1+
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 70
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

4. On veut déterminer maintenant l’expression de l’approximation linéaire de la variation de la tension de mesure Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 obtenue à la
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ ∆𝑅
question précédente « 3 ». Montrer que cette approximation linéaire peut s’écrire Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑛 = 𝑉𝑔 .
, (𝑅𝑔 + 𝑅ℓ+ 𝑅0 )2

L’approximation linéaire de Dmes(T) consiste à effectuer une approximation à l’ordre 1 du développement limité de Dmes(T) en fonction de
la température:

Linéariser, c’est considérer ∆𝑅 ≪ ∆𝑅 𝑡𝑟è𝑠 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡

* Posons 𝐶 = 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ 𝐶 ∙ ∆𝑅
∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙ 𝑉𝑔
𝐷 = 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 ∆𝑅
𝐷2 1 +
𝐷

* Développons à l’ordre 1 : ∆𝑅 ≪ 1
𝐷
−1
∆𝑅 ∆𝑅 𝐶 ∙ ∆𝑅 ∆𝑅
1+ = 1− ∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙ 1 − ∙ 𝑉𝑔
𝐷 𝐷 𝐷2 𝐷
𝐶 ∙ ∆𝑅 𝐶 ∙ ∆𝑅 2
∆𝑉𝑚𝑒𝑠,𝑙𝑖𝑛 𝑇 = − ∙ 𝑉𝑔
𝐷2 𝐷3
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ
∆𝑉𝑚𝑒𝑠,𝑙𝑖𝑛 𝑇 = 2 ∙ ∆𝑅(𝑇) ∙ 𝑉𝑔
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0
71
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

4. On veut déterminer maintenant l’expression de l’approximation linéaire de la variation de la tension de mesure Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 obtenue à la
question précédente « 3 ». Selon cette approximation linéaire, quelle valeur faut-il donner à 𝑅ℓ pour avoir un maximum de sensibilité ?

Pour obtenir le maximum de la sensibilité, il suffit de calculer la dérivée et prendre la condition dérivée nulle. 𝑅ℓ est considéré comme
variable ici :

2
𝑑∆𝑉𝑚𝑒𝑠,𝑙𝑖𝑛 𝑇 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 ∙ ∆𝑅 𝑇 ∙ 𝑉𝑔 − 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ ∙ 2 ∙ 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 ∙ ∆𝑅 𝑇 ∙ 𝑉𝑔
= 4
𝑑𝑅ℓ 𝑇=𝑐 𝑠𝑡𝑒 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0

𝑅0 − 𝑅𝑔 − 𝑅ℓ
= ∆𝑅 𝑇 ∙ 𝑉𝑔 ∙ 3
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0

𝑑∆𝑉𝑚𝑒𝑠,𝑙𝑖𝑛 𝑇
=0 pour 𝑅ℓ = 𝑅0 − 𝑅𝑔 𝑅ℓ = 50Ω
𝑑𝑅ℓ 𝑇=𝑐 𝑠𝑡𝑒

Ajouter une résistance 𝑅ℓ = 50Ω permet donc la linéarisation et la maximisation de la sensibilité.

72
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

5. Pour ces conditions de maximum de sensibilité obtenues avec Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑛 , déterminer la nouvelle expression de Δ𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 .
,

On a donc 𝑅ℓ = 50Ω; 𝑅𝑔 = 50Ω; 𝑅0 = 100Ω


Posons 𝑅50 = 50Ω ⇒ 𝑅0 = 2𝑅50 𝑒𝑡 𝑅𝑔 = 𝑅ℓ = 𝑅50

𝑅𝑔 + 𝑅ℓ ∙ ∆𝑅 ∙ 𝑉𝑔 2𝑅50 ∙ ∆𝑅 ∙ 𝑉𝑔
∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = =
𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 𝑅𝑔 + 𝑅ℓ + 𝑅0 + Δ𝑅 4𝑅50 4𝑅50 + Δ𝑅

∆𝑅 ∙ 𝑉𝑔
= or Δ𝑅=𝑅0 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
2 4𝑅50 + Δ𝑅
=2𝑅50 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2

2𝑅50 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 ∙ 𝑉𝑔 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 ∙ 𝑉𝑔
= =
2 4𝑅50 + 2𝑅50 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 4 + 2 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2

1 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2 ∙ 𝑉𝑔
= ∙
4 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
1+
2
𝐵𝑇
𝐴𝑇 ∙ 𝑉𝑔 1+
𝐴
soit ∆𝑉𝑚𝑒𝑠 𝑇 = ∙
4 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
1+
2
73
I- Capteurs de température
3- Les thermomètres électriques
Exercice Td 1 – résistance thermométrique

6. En déduire la nouvelle expression de la sensibilité en fonction de 𝐴, 𝐵 et 𝑇.

∆𝑉𝑚𝑒𝑠 (𝑇) avec ∆𝑇 = 𝑇 − 𝑇0


La sensibilité S est définie par : 𝑆 =
∆𝑇 = 𝑇 − 0°𝐶
= 𝑇 𝑖𝑐𝑖
𝐵𝑇
𝐴 ∙ 𝑉𝑔 1+ 𝐴
soit 𝑆= ∙
4 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
1+
2

7. Que devient l’expression de la sensibilité obtenue à la question 5, dans le cas où l’approximation linéaire du fonctionnement est faite
pour que la sensibilité devienne constante.

Si l’on suppose : 𝐵𝑇 ≪ 1 et 𝐴𝑇 + 𝐵𝑇 2
𝐴 ≪1
2
𝐴 ∙ 𝑉𝑔
Alors on peut écrire : 𝑆 =
4

Fin Cours 2 (4h) 74


Les capteurs de température

Plan du cours :
- Généralités
- Thermomètres mécaniques
- Thermomètres électriques (à résistance, à thermistance)
- Linéarisation, sensibilité, dérive thermique, méthode de mesure, compensation
- Thermomètres électriques (thermocouples)
- Effet Seebeck, Thomson, Peltier
- Linéarisation, sensibilité, méthode de mesure, compensation
- TD n°1-Capteurs résistances thermométrique, capteurs thermocouples

Objectifs :
- Connaître les propriétés des capteurs mécaniques et électriques
- Connaître les matériaux utilisés pour ces capteurs
- Etre capable de déterminer la température
- Savoir calculer une f.e.m de Seebeck
- Savoir lire et utiliser une tabulation de f.e.m
- Connaître les méthodes de compensation

75
Les capteurs de température

4 – Thermométrie par thermocouples

76
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

L’effet THERMOELECTRIQUE

Histoire : Voilà plus de 170 ans que Jean-Charles Peltier a découvert un curieux phénomène : lorsqu'un courant électrique
traverse deux conducteurs jointifs de natures différentes, l'un se refroidit (légèrement) et l'autre se réchauffe d'autant. Un
peu plus tôt, en 1821, Thomas Seebeck, mettait en évidence un phénomène inverse : quand deux matériaux conducteurs
différents sont approchés l'un de l'autre, on obtient un petit courant électrique si les deux sont amenés à des températures
différentes. Comme l'a montré Lord Kelvin, les deux découvertes montrent les deux facettes du même phénomène, aujourd'hui
appelé effet thermoélectrique, effet Peltier ou effet Peltier-Seelbeck.

l'effet SEEBECK, l'effet PELTIER et l'effet THOMSON.

Transformer de la chaleur en électricité ou le contraire représente un énorme potentiel. Pourtant, l'effet Peltier est resté
cantonné à quelques applications marginales de réfrigération: le refroidissement de circuits électroniques ou les réfrigérateurs
de voiture. L'effet découvert par Seebeck, lui, n'est guère exploité mais soulève d'immenses espoirs car on peut envisager de
produire de l'électricité en puisant dans les sources de chaleur perdue pour tout le monde (habitations, usines, moteurs,
humains). On parle de thermoélectricité. Hélas, les matériaux thermoélectriques sont coûteux et peu efficaces. De nombreux
travaux sont aujourd'hui menés dans le monde pour améliorer cette efficacité. Elle dépend notamment du rapport entre les
conductivités électrique et thermique. Le matériau doit très bien conduire le courant mais doit faire obstacle au flux de chaleur.
Dans le cas contraire, la chaleur dégagée par le passage du courant électrique se répand dans tout le volume et vient réduire
l'effet recherché. Les scientifiques veulent aussi abaisser la température minimale de fonctionnement, qui reste élevée.

77
I- Capteurs de température
Capteurs et Applications Industrielles : Le plan
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Effets Thermométriques

Les phénomènes thermoélectriques (ou effet Seebeck) dans les chaînes de conducteurs métalliques ou semi-conducteurs mettent en évidence des conversions d’énergie qui
s’opèrent en leur sein (l'effet Joule mis à part) entre énergie d'agitation thermique et énergie électrique des charges en mouvement.

Un couple thermoélectrique est constitué de deux conducteurs métalliques de nature différentes


(métal A et métal B), à une température T et T+DT, réunis à une extrémité :

- le point de réunion est appelé “soudure chaude”


- les deux extrémités sont appelées “soudures froides”

En plaçant la jonction au lieu de la température à mesurer, on obtient une force électromagnétique


E proportionnelle à la température à mesurer.

Le phénomène inverse est aussi vrai : si on applique une tension alors il y aura un échauffement
ou un refroidissement au point de liaison des deux conducteurs (modules Peltier)

DV = ±a.DT
Les thermocouples sont utilisables selon leur type, depuis les très basses températures :
−270 °C pour le couple Cuivrez/Or-Cobalt,
jusqu’à des températures très élevées de 2700 °C pour le couple Tungstène-Rhénium 5 %/Tungstène-Rhénium 26 %.
Dans ce dernier cas il permet de dépasser les limites maximales d’utilisation de 1400 °C pour les résistances thermométriques.

78
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Avantages: Inconvénients:
• Larges gammes de températures : de -200°C à 2700°C • Réponse non linéaire
• Robustes : résistent aux chocs et aux vibrations • Faible sensibilité pour certains types de thermocouples
• Réponse rapide : ms à qq seconds (capacité calorifique réduite) • Il faut connaitre une température de référence Tref. Si incertitude sur Tref,
• Aucune incertitude liée à l’autoéchauffement (car pas de circulation de alors incertitude sur Tc.
courant dans le capteur nécessaire pour faire la mesure)
• Signaux de faibles amplitudes
• Fiables et précis (±0,2%)
• Reproductibles
• N’exigent pas d’alimentation extérieure
• Prix modérés

79
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Pour la réalisation d'un couple thermoélectrique on choisit des fils utilisables dans la zone de température attendue pour la mesure et présentant des
caractéristiques de précision et de sensibilité convenables. On tient compte également de l'action corrosive du milieu ambiant (atmosphère oxydante,
réductive, sulfureuse, etc...) sur les constituants du couple pour arrêter son choix.

On effectue la soudure par soudage autogène, brasage, soudure à l'étain, soudage électrique au bain de mercure ou tout autre procédé.(non traité ici) ..

Type Métaux utilisés (+) / (-) et couleurs gaine/fils Plage de temp (°C) Précision Adaptés à / inadaptés à

Chromel (Ni-Cr)
0 à 800 Milieux oxydants et inertes
E Constantan (Ni-Cu) 1,50%
-40 à 900 Vide, milieux réducteurs
Violet/Violet & Blanc
Fer
20 à 700 Milieux réducteurs, inertes et vides
J Constantan (Ni-Cu) 1,50%
-180 à 750 Basse température
Noir/Noir & Blanc
Chromel (Ni-Cr)
0 à 1100 Milieux oxydants et inertes
K Alumel (Ni-Al) 1,50%
-180 à 1300 Vide, milieux réducteurs
Vert/Vert & Blanc
Nicrosil (Ni-Cr-Si)
Milieux oxydants à haute température
N Nisil (Ni-Si) -270 à 1300
et dans le vide
Mauve/Mauve & Blanc
Platine - 13% Rhodium 0 à 1600
R 1,00%
Platine 0 à 1700
Platine - 10% Rhodium 0 à 1550 Résistance à l'oxydation et à la
S 1,00%
Platine 0 à 1700 corrosion
Cu
-185 à 300 Bonne précision à basse température
T Cu-Ni 0,50%
-250 à 400 Limité en hautes températures
Marron/Marron & Blanc

norme CEI 584.1.


80
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Effet PELTIER : Cet effet a été découvert en 1834 par le physicien Jean-Charles Peltier. L'effet Peltier a trait à la production (ou à
l'absorption) de chaleur au niveau de la jonction de deux conducteurs (l’un absorbe, l’autre produit de la chaleur) quand un
courant dI les parcourt : dQ=12dI. L'effet se produit dans des matériaux conducteurs de natures différentes liés par des jonctions
(contacts). L'une des jonctions se refroidit alors légèrement, pendant que l'autre se réchauffe. Un changement de sens de
parcours du courant transforme le dégagement de chaleur en absorption de chaleur ; c'est le principe de la réfrigération par effet
Peltier. Phénomène inverse : effet Seebeck (une différence de température entre les deux jonction peut induire une différence de
potentiel électrique)

VMN
T T Courant électrique
I
A M N B Matériaux différents
T=Cste (∇T=0)
eTA/B

A la jonction de deux conducteurs A et B différents mais à la


même température T, s'établit une différence de potentiel qui ne
dépend que de la nature des conducteurs et de leur température.

𝑞 = 𝜋 𝑗 ⟹ 𝑄 = 𝜋𝑎 − 𝜋𝑏 𝐼 = 𝜋𝑎/𝑏 𝐼
𝑉 𝑀 − 𝑉𝑁 = 𝑒𝐴𝑻 𝐵 𝜋 𝑣𝑜𝑙𝑡𝑠 = 𝑐𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑃𝑒𝑙𝑡𝑖𝑒𝑟
𝜋 ≥ 0 𝑜𝑢 𝜋 < 0

81
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Effet PELTIER et Loi de Volta : : dans un circuit isotherme constitué de conducteurs différents la somme des f.é.m. de
Peltier est nulle.
Dans la chaîne constituée de métaux A, B, C, D (figure ci-contre) on a donc :
Σ𝑒 = 0
𝑒𝐵𝑇 𝐴 + 𝑒𝐶𝑇 𝐵 + 𝑒𝐷𝑇 𝐶 + 𝑒𝐴𝑇 𝐷 =0

Si cela n’était pas le cas, il y aurait circulation d’un courant et dissipation d’énergie par effet Joule ce qui serait en
contradiction avec le théorème de Carnot qui stipule qu’un système unique ne peut fournir de l’énergie.

L’équation précédente peut encore s’écrire : 𝑒𝐵𝑇 𝐴 + 𝑒𝐶𝑇 𝐵 + 𝑒𝐷𝑇 𝐶 = − 𝑒𝐴𝑇 𝐷

Étant donné que : 𝑒𝐷𝑇 𝐴 = −𝑒𝐴𝑇 𝐷 𝑒𝐴𝑇 𝐵 +𝑒𝐵𝑇 𝐶 = 𝑒𝐴𝑇 𝐷 + 𝑒𝐷𝑇 𝐶

Cela permet de conclure que lorsque deux conducteurs 𝐴 et 𝐷 sont séparés par des conducteurs intermédiaires, l’ensemble étant isotherme, la différence de
potentiel entre les conducteurs extrêmes 𝐴 et 𝐷 est la même que si ces conducteurs étaient en contact.

𝑒𝐴𝑇 𝐵 + 𝑒𝐵𝑇 𝐶 = 𝑒𝐴𝑇 𝐶

82
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Effet THOMSON : L'effet Thomson se rapporte à la production (ou à l'absorption) de chaleur provoquée par le passage d'un
courant I dans une portion de conducteur de longueur dx, en présence d'un gradient de température dQ=h.I.(dT/dx).dx où h est
dit coefficient de Thomson du conducteur (noté aussi 𝝉).

 T° dans le matériau = production de chaleur

Entre deux points M et N à température différente, à l'intérieur d'un conducteur homogène A, s'établit une force
𝑇 𝑇
électromotrice 𝑒𝐴 𝑀 𝑁 , ne dépendant que de la nature du conducteur et des températures TM et TN :

VMN
TM TN 𝑇𝑀
Courant électrique
I 𝑇 ,𝑇𝑁 Même matériau
M A N 𝑒𝐴 𝑀 = h𝐴 𝑑𝑇
𝑇𝑁
T différentes (∇T)
eATM,TN

C'est la force électromotrice de Thomson.


Le coefficient de Thomson h du conducteur A est une fonction de la température.

83
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Effet SEEBECK : L'effet Seebeck concerne l'apparition d'une force électromotrice dans un circuit ouvert constitué de deux
conducteurs différents, lorsque les jonctions sont à des températures différentes: DV=S12.DT avec S le coefficient Seebeck,
dit pouvoir thermoélectrique (noté aussi 𝜶) existant entre les conducteurs 1 et 2. Ce circuit forme un couple thermoélectrique,
siège d'une force électromotrice dite de Seebeck qui résulte des effets de Peltier et de Thomson qui s'y produisent. L’utilisation
la plus connue de l’effet SEEBECK est la mesure de température à l’aide de thermocouples. Cet effet est également à la base de
la génération d’électricité par effet thermoélectrique. Phénomène inverse : effet Peltier

Principe : La figure montre un circuit thermoélectrique de base. Deux matériaux conducteurs de nature différentes (métal a et
métal b) sont reliés par deux jonctions en X (à T1) et W (à T2). Dans le cas de l’effet SEEBECK, une différence de température
DT=T1-T2 est appliquée entre X et W. Cela entraîne l’apparition d’une différence de potentiel e entre Y et Z.
Métal A ∆𝑉
𝑆𝐴/𝐵 = 𝑑𝑉 = −𝑆𝐴/𝐵 ∙ 𝑑𝑇
∆𝑇
A
𝐸 = 𝑆𝐴/𝐵 ∙ 𝛻𝑇 Champ électrique

S coefficient de Seebeck (S≥0 ou S<0)

B B Relations Peltier / Thomson / Seebeck (relations de passage)


Métal B
𝜋𝐴/𝐵 = 𝑆𝐴/𝐵 ∙ 𝑇
𝑑𝑆𝐴/𝐵
ℎ𝐴 − ℎ𝐵 = 𝑇 ∙
𝑑𝑇
e
84
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Schéma de l’expérience :
- Un module Peltier 1) Quand on met une lame dans l’eau froide et
l’autre lame dans l’eau chaude (et inversement),
on remarque que l’hélice tourne dans le sens des
aiguilles d’une montre (et inversement).

2) Quand les 2 lames sont à la même


température, l’hélice reste immobile.

Conclusion :
L’hélice ne tourne que si il y a une différence de
température entre les 2 lames et son sens
dépend du signe de la différence de température
DT=T1-T2.

Cela signifie que la tension e créée par l’effet


Seebeck change de signe selon que T1>T2 ou T1<T2

85
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Exemple :
Soit un circuit fermé, constitué de deux conducteurs M1 et M2 dont chacune des deux jonctions sont respectivement aux températures
𝑇 𝑇2
𝑇1 et 𝑇2 : il constitue un couple thermoélectrique (figure ci-contre). Ce couple est le siège d’une f.é.m. dite de Seebeck 𝑒𝑀1 qui
1 𝑀2

résulte des effets Peltier et Thomson qui s’y produisent. En effet :

𝑇 ,𝑇2 𝑇1 𝑇 ,𝑇2
- f.é.m. entre 𝐴 et B (T change  Thomson) : 𝑒𝐵/𝐴 = -𝑒𝑀1 =− ℎ
𝑇2 𝑀1
𝑑𝑇 ; 𝑒𝑀1
1 1

𝑇
- f.é.m. entre 𝐵 et 𝐶 (T ne change pas  Peltier) : 𝑒𝐶/𝐵 = -𝑒𝑀2 /𝑀 ;
1 2 M1 M1
𝑇 ,𝑇 𝑇 𝑇2
- f.é.m. entre 𝐶 et 𝐷 (T change  Thomson) : 𝑒𝐷/𝐶 = 𝑒𝑀1 2 = 𝑇 1 ℎ𝑀2 𝑑𝑇 = - ℎ
𝑇1 𝑀2
𝑑𝑇 ;
2 2
𝑇1 𝑇 A B
- f.é.m. entre 𝐷 et 𝐴 (T ne change pas  Peltier) : 𝑒𝐴/𝐷 = -𝑒𝑀 /𝑀 = 𝑒𝑀1 /𝑀 ;

𝑒𝑀2 /𝑀
1
T1 T2

𝑒𝑀1 /𝑀
2 1 1 2

𝑇
1
2
𝑇
D C

2
La f.é.m. totale, somme des f.é.m. précédentes, est la f.é.m. de Seebeck :
𝑇 ,𝑇2
𝑒𝑀1 = 𝑒𝐵/𝐴 + 𝑒𝐶/𝐵 + 𝑒𝐷/𝐶 + 𝑒𝐴/𝐷 M2 M2
1 𝑀2

𝑇2 𝑇 ,𝑇2
𝑇 ,𝑇 𝑇 𝑇 𝑒𝑀1
𝑒𝑀1 2𝑀 = 𝑒𝑀1 /𝑀 − 𝑒𝑀2 /𝑀 + ℎ𝑀1 − ℎ𝑀2 𝑑𝑇 2
1 2 1 2 1 2
𝑇1

Si par convention, la température 𝑇1 est choisie comme température de référence par exemple à 0°C, la f.é.m. pour un couple de
conducteurs 𝐴 et 𝐵 donnés, ne dépend plus que de 𝑇2 .
86
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

Application
Un thermocouple fournit donc une tension qui est fonction de 2 températures et de sa nature. Pour les thermocouples normalisés, on dispose de
tables de références qui fournissent la f.e.m. en fonction d’une température, l’autre, dite de référence, est fixée à 0°C. Pour déterminer la f.e.m.
fournie par un thermocouple, on utilisera donc la table correspondante et la formule de composition des températures.

Exemple : extrait de la table de thermocouple Fer/Constantan (Cuivre-Nickel) – Tension en µV – CEI 584.1 (1995)

On cherche le f.e.m. fournie par le thermocouple pour le couple de température : (4°C,27°C)

On peut représenter les données de la manière suivante :

Type de relations complexes


La f.e.m. est égale à : 1381 – 202 = 1179µV
87
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
a- Effets thermoélectriques

88
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
b- Linéarité

La non-linéarité de la relation entre la f.é.m. du thermocouple (figure ci-


contre) et la température est mise en évidence par la forme polynomiale
80
de l’équation qui les lie. Pour chaque type de thermocouple, une norme E
70 J
définit : 60

50 K

- Une table de valeur de la f.é.m. "𝒆" en fonction de la température 𝑇 40


N
C

E (V)
30

20 R
- Une expression polynomiale qui traduit algébriquement la relation T S
B
10
entre "𝑒" et 𝑇 par exemple pour le type B le degré du polynôme est
0 K,T
de 8 entre 0°C et 1820°C selon la norme NFC42 − 321 : J
E
-10
8
𝑒= 𝑖=0 𝑎𝑖 𝑇 𝑖 avec e(μV), 𝑇(°C) -20
0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000
Temperature (°C)
- Pour les autres thermocouples, le domaine total d’emploi est divisé
en plusieurs plages et à l’intérieur de chacune d’elles la norme définit
une expression polynomiale spécifique qui traduit la relation entre "e"
et 𝑇 donnée par la table.
Le fem d’un thermocouple est une fonction non linéaire de Tc sur de grandes plages de Temp. Néanmoins sur des plages plus réduites on peut la considérer comme linéaire
89
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
c- Sensibilité

La sensibilité thermique d’un thermocouple ou pouvoir thermoélectrique 𝑆𝐴/𝐵 , à une température 𝑻𝒄𝒂𝒑𝒕𝒆𝒖𝒓, est définie
par l’expression :
𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡𝑒𝑢𝑟 ,0°C
𝑑𝑒𝐴 𝐵 Elle est fonction de la température et s’exprime en
𝑆𝐴/𝐵 𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡𝑒𝑢𝑟 = μV °C (Cf figure). Ici Tref = 0°C.
𝑑𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡𝑒𝑢𝑟

80 𝑠 μV °C
E
70 J
60

50 K
𝑠𝐽 0°C = 52,9 μV °C
40
N
C 𝑠𝐽 700°𝐶 = 63,8 μV °C
E (V)

30
R
𝑠𝑠 0°𝐶 = 6,4 μV °C
20 T S
B 𝑠𝑠 1400°𝐶 = 11,93 μV °C
10

0 K,T
J
E
-10

-20
0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000
Temperature (°C)

Ces sensibilités sont très inférieures à celles des résistances thermométriques. 90


I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Un thermocouple constitué de deux conducteur 𝐴 et 𝐵 formant entre eux deux jonctions


𝑇𝑇
aux températures 𝑇1 et 𝑇2 délivre une f.é.m. 𝑒𝐴2 𝐵1 qui dépend d’une part de la nature des
conducteurs 𝐴 et 𝐵 et d’autre part des températures 𝑇1 et 𝑇2 .

En général la température 𝑻𝟏 de l’une des jonctions est fixe, connue et sert de référence (𝑻𝟏 = 𝑻𝒓é𝒇) ;

La température 𝑻𝟐 de l’autre jonction est la température 𝑻𝒄𝒂𝒑𝒕𝒆𝒖𝒓 qu’elle atteint lorsque placée dans le milieu étudié de
température inconnue 𝑇𝑥 et de l’ensemble des échanges thermiques possibles avec d’autres milieux (les parois, le milieu
extérieur).

Notons que la prise de température se fait au niveau d’une jonction ce qui permet des dimensions du capteur très réduites
comparativement aux résistances thermométriques.
- Le thermocouple permet des mesures de température ponctuelles ;
- La capacité calorifique du capteur peut être très réduite assurant une vitesse de réponse élevée ;
- Le thermocouple délivre une f.é.m. dont la mesure ne nécessite pas la circulation d’un courant dans le capteur : il
n’a donc pas d’incertitude liée à l’autoéchauffement contrairement au cas des résistances.

Cependant toute incertitude sur la valeur de 𝑇𝑟é𝑓 risque d’entraîner une incertitude sur 𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡𝑒𝑢𝑟 . 91
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Il faut éviter que se créent lors des montages des thermocouples ou de son utilisation des hétérogénéités dans sa structure qui risquent,
en modifiant localement les propriétés thermoélectriques de former des couples parasites ; ces hétérogénéités ont trois causes principales :
- Les contraintes mécaniques dues à des pliures ou à la tension du fil ; général supprimées par recuit ;
- Les contaminations chimiques : les fils doivent être protégés vis-à-vis de tout agent susceptible de réagir avec eux ; en particulier,
lors de leur manipulation une propreté extrême est requise ;
- Les rayonnements nucléaires provoquant des transmutations dans certains alliages de thermocouples.

La partie soudée du thermocouple doit être d’un volume aussi réduit


que possible pour éviter entre ses divers points des différences de
température qui donneraient naissance à la f.é.m. parasites, conséquence des
modifications chimiques des métaux au niveau de la soudure : le brasage à
l’étain si la température d’utilisation n’est pas trop élevée ; le soudage
autogène au chalumeau la technique la plus courante ou le soudage à l’arc
électrique.

Protection : les thermocouples peuvent être protégés ou non par un doigt de gant. Le thermocouple peut dans certains cas être connecté à
la masse par l’intermédiaire de la protection. Pour compenser les problèmes, on a souvent recours à des liaisons ou des compensations. 92
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Mesures et compensations
Dans l’image ci-dessus : Les matériaux 1 et 2 représentent les deux matériaux
différents constituant le thermocouple. « T1 » est la soudure chaude du
thermocouple, c’est-à-dire le point utilisé pour la mesure de température. Les deux
« Tcj » correspondent quant à eux aux soudures froides. L’explication ci-dessus est
très simplifiée, car la tension thermique est en fait générée par les gradients de
température le long des fils du thermocouple entre les soudures chaudes et froides.
En réalité, ce ne sont pas les points de soudure qui génèrent la tension, mais bien
les gradients de température tout au long du fil. Mais c’est plus simple à
comprendre quand on dit que la tension thermique est générée aux soudures
chaudes et froides.

La question que vous devriez alors vous poser est la suivante : mais qu’en est-il de l’autre extrémité des fils ?

Pour mesurer la tension d’un thermocouple, il vous suffit de connecter


les deux extrémités libres à un multimètre, non ? En fait, non. Ce n’est
pas si simple. Les connexions d’un multimètre sont souvent revêtues de
cuivre ou d’or, soit des matériaux différents de ceux constituant le
thermocouple: vous créez donc en fait deux nouveaux thermocouples au
niveau des connexions du multimètre !

93
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Mesures et compensations

Sur l’image, les matériaux 1 et 2 sont ceux constituant le thermocouple. La «


soudure chaude » est le point où ils sont soudés entre eux et celui auquel on
mesure la température du procédé : c’est là que la tension U1 est générée. Or
c’est bien U1 qu’on veut mesurer. Aux points de « soudure froide », le
thermocouple est connecté au voltmètre, constitué lui-même d’un matériau
différent, le matériau 3. Au niveau de ces connexions sont générées les tensions
U2 et U3. Nous ne voulons pas mesurer U2 et U3, il faut donc trouver un moyen
de s’en débarrasser ou de les compenser.

Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, on mesure en fait la tension de 3 thermocouples connectés en série. À l’évidence, on ne veut
mesurer que la tension/température de la soudure chaude et pas celle des deux autres.

Alors comment procède-t-on ?

On doit éliminer ou compenser les thermocouples créés aux soudures froides. Il y a plusieurs manières d’y arriver.

Soudure froide dans un bain d’eau glacée


Soudure froide à une température fixe connue
Mesure de température de la soudure froide
94
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Câbles de compensation
Lorsque le thermocouple est éloigné de l’instrument de mesure, l’utilisation de conducteurs ordinaires (cuivre) pour réaliser les
raccordements peut engendrer des erreurs. Pour éviter ces erreurs, on réalise la liaison avec un cordon de compensation utilisant des
conducteurs spécifiques selon le type de la sonde.
Soudure froide

On les utilise dans deux cas :

 lorsque les métaux formant le couple sont d'un prix très élevé (métaux précieux notamment);

 lorsque la distance entre la prise de température et la jonction de référence est grande; il convient alors de réduire la
résistance du circuit lorsque la résistance interne de l'appareil de lecture est plus élevée (galvanomètre).

On limite au minimum la longueur des fils A et B du thermocouple. La liaison entre la jonction intermédiaire à température T2 et la
jonction de référence à température Tref est assurée par les câbles de compensation A' et B' associés aux métaux A et B
respectivement. La condition à respecter est que la f.e.m. aux bornes des conducteurs A' et B' réunis en couple soit la même que
celle du couple (A,B). Cette condition s'exprime par l'équation :
TT TT
S A2/ Bref  S A2'/ Bref'
95
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Câbles de compensation

Vmes ?

En conclusion, les câbles de compensation A' et B' ne modifient pas la tension délivrée par le couple (A,B) à condition que :

 les jonctions A/A' et B/B' soient à même température T2;


 les couples A'/B' et A/B aient la même force électromotrice de Seebeck entre T2 et Tref°C.
96
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Câbles de compensation
Au-delà de la jonction de référence et jusqu'à l'appareil de mesure, la liaison peut être assurée par des fils de cuivre moins résistants et
beaucoup moins chers que les fils du thermocouple et les câbles de compensation eux-mêmes. Il est important évidemment d'associer
convenablement les câbles de compensation et les thermocouples correspondants. Une erreur sur les polarités introduirait une erreur
systématique considérable puisque la compensation ne jouerait pas.
Fils de compensation Fils thermocouples
Positif Négatif Positif Négatif
cuivre constantan T cuivre constantan
fer constantan J fer constantan
cuivre constantan V chromel alumel
cuivre cupronickel S platine rhodié 10% platine

Méthodes de mesure
Le relevé de mesure nécessite des fils de liaisons qui sont donc sources de chute ohmique. La température ne peut être connue avec
précision que si l'on minimise cette chute ohmique de tension due à la circulation d'un courant dans les éléments du thermocouple et les
fils de liaison : leur résistance est en effet généralement mal connue car fonction de la température ambiante d'une part et de la
température à mesurer d'autre part. Deux méthodes sont généralement employées :
(1) la mesure à l'aide d'un millivoltmètre qui permet de minimiser la chute ohmique si sa résistance interne est élevée;
(2) la « méthode d'opposition » ou « compensation de la soudure froide » qui autorise une mesure rigoureuse puisque dans
ce cas le courant traversant le thermocouple est annulé.
97
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(1) Méthode montage « millivoltmètre »


Le montage généralement utilisé est le suivant :

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑟𝑒𝑓
𝑒𝐴/𝐵

Tcapt

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑟𝑒𝑓
On peut montrer que le circuit n’est le siège que de la f.e.m de Seebeck du thermocouple 𝑒𝐴/𝐵 à condition que soient deux à deux à la même température :
- les jonctions de référence du thermocouple (A/M1 et B/M1)
- les jonctions des métaux intermédiaires faisant partie de l’ensemble de liaison et de mesure (M1/M2)
Si la résistance interne du millivoltmètre est très grande
devant celles des fils de liaison et du thermocouple
(Rv>>R1+Rt), ce qui est le cas su on utilise un voltmètre
à grande impédance d’entrée, on a :

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑟𝑒𝑓
𝑉𝑚𝑒𝑠 = 𝑒𝐴/𝐵

Et si l’intervalle de température de Tref à Tcapt est faible,


Vmes ? on a :
𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑟𝑒𝑓
𝑒𝐴/𝐵 = S 𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡 − 𝑇𝑟𝑒𝑓
98
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(1) Méthode montage « millivoltmètre »


Pour ce qui est de la température de référence, on peut distinguer deux cas :

(a) On fixe Tref =0°C


L’obtention d’une température de référence égale à 0°C au niveau des contacts entre les fils du thermocouple et les fils de liaison
est délicate et on préfère plutôt utiliser le montage différentiel suivant :

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑟𝑒𝑓
𝑒𝐴/𝐵

Tcapt

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,0°𝐶
Ce circuit est le siège d’une f.e.m de Seebeck égale à 𝑒𝐴/𝐵 si la jonction de référence est plongée dans un mélange eau-glace
et si les jonctions identiques A/M1 et B/M2 sont à la même température (généralement ambiante)

99
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(1) Méthode montage « millivoltmètre »

(b) Tref est variable


Généralement Tref est prise dans ce cas à la température ambiante Tamb, l’objectif étant de compenser.
Dans un environnement industriel, la maintenance du mélange aux glaces constitue généralement une servitude, de
même que l’utilisation d’enceintes maintenues à 0°C par effet Peltier qui s’avère onéreuse et parfois impossible lorsque
la température ambiante dépasse les limites de fonctionnement de la régulation.
A reecrire
La connaissance de la valeur de la température ambiante Tamb permet, à l’aide de la table du thermocouple fournie par le
𝑇𝑎𝑚𝑏,0°𝐶
constructeur, de déterminer 𝑒𝐴/𝐵 ; la mesure de la f.e.m du thermocouple dans le montage simple à une jonction
𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑎𝑚𝑏
fournit une valeur correspondant à 𝑒𝐴/𝐵 . On n’en déduit alors la f.e.m dont le thermocouple serait le siège si la
température de référence était à 0°C c’est :

𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,0°𝐶 𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,Tamb 𝑇𝑎𝑚𝑏,0°𝐶


𝑒𝐴/𝐵 = 𝑒𝐴/𝐵 + 𝑒𝐴/𝐵

Néanmoins, la température ambiante pouvant changer au cours de l’expérience, il est grandement préférable d’insérer
dans les circuits de mesure une correction de soudure froide, qui délivre automatiquement une tension V(Tamb) égale à
𝑇𝑎𝑚𝑏,0°𝐶 𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,𝑇𝑎𝑚𝑏
𝑒𝐴/𝐵 et que l’on ajoute à la f.e.m du thermocouple 𝑒𝐴/𝐵 , ce qui permet d’avoir aux bornes du circuit de mesure
𝑇𝑐𝑎𝑝𝑡,0°𝐶
la f.e.m 𝑒𝐴/𝐵 .
100
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(2) Méthodes s’opposition


On place une source de tension variable face à la f.e.m. à mesurer. Quand le courant est nul, la source variable a la même tension
que la f.e.m. à mesurer.

"compenser la soudure froide" consiste donc à ajouter une tension 𝑒 𝑇a,0°𝐶 à celle 𝑒 𝑇,Ta mesurée.
Trois solutions sont adoptées pour réaliser cette somme.

On place dans le circuit du thermocouple de mesure, un autre thermocouple de même nature que le premier, dont la soudure de mesure
est à 0°C dans un mélange eau/glace. Ce dernier délivre une tension 𝑒 0°𝐶,𝑇𝑎 opposée à celle qu'il faut rajouter à 𝑒 𝑇𝑎,0°𝐶 . Il suffit donc de le
placer en opposition avec le thermocouple de mesure. On lit alors directement 𝑒 𝑇,0°𝐶 sur l'appareil de mesure de e (d’où T avec la table
numérique).
NB : le thermocouple de compensation fournit
𝑒 𝑇,0°𝐶 "automatiquement" 𝑒 𝑇𝑎,0°𝐶 quelle que soit Ta, même si
celle-ci varie au cours du temps. Cet avantage, que n'ont
A
A pas les deux autres méthodes, est contrebalancé par deux
T Ta inconvénients : la nécessité de disposer de deux
B B thermocouples au lieu du seul de mesure, et la nécessité
de constituer un mélange eau/glace à la température
"exacte" de 0°C. 101
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(2) Méthodes s’opposition


Soudure froide dans un bain d’eau glacée

De par sa nature même, une soudure de thermocouple ne génère pas de tension thermique à 0 °C (32 °F). On pourrait donc réaliser la soudure froide à cette
température, dans un bain d’eau glacée ou dans un four d’étalonnage précis. Si on connecte les fils du thermocouple à des fils en cuivre dans un bain d’eau
glacée, alors cette connexion ne générera pas de tension. Et on n’aurait plus du tout à se préoccuper de la soudure froide.

Attention cependant à bien isoler électriquement les connexions de l’eau du bain d’eau glacée pour éviter que des courants de fuite n’entraînent des erreurs ou
que de la corrosion se développe.

Cette méthode est très précise et utilisée couramment en laboratoire d’étalonnage. Cependant, elle n’est pas très pratique à mettre en application dans un
environnement industriel, c’est pourquoi elle est peu utilisée en usine.

Exemple:
Un thermocouple de type N est connecté comme sur le schéma.
Le voltmètre mesure 20808 μV. Quelle est la température mesurée ?
e = eN(tU1) – eN(tr)

Où:
• e = tension mesurée = 20808 μV
• eN(tU1) = tension générée à la soudure chaude
• eN(tr) = tension générée à la soudure froide = 0 μV (IEC 60584 type N, 0 °C)
• eN(tU1) = e + eN(tr) = 20808 μV + 0 μV = 20808 μV
=> 605 °C (IEC 60584 type N, 20808 μV)

La température est donc de 605 °C.

102
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(2) Méthodes s’opposition


Soudure froide à une température fixe connue

Le bain d’eau glacée n’étant pas pratique, vous pouvez réaliser la connexion de soudure froide à une autre température fixe connue. Vous pouvez utiliser pour
cela un petit boîtier de connexion à température contrôlée maintenant l’intérieur à une certaine température. En règle générale, la température en question est
plus élevée que la température ambiante, la boîte doit donc être chauffée et non refroidie.

Quand vous connaissez la température à laquelle se trouve votre soudure froide et que vous connaissez votre type de thermocouple, vous pouvez alors
compenser la tension de la soudure froide.

De nombreux instruments de mesure ou calibrateurs de température offrent la possibilité d’entrer la température de soudure froide et calculent automatiquement
la compensation à votre place.
Exemple:
Un thermocouple de type N est connecté comme sur le schéma.
Le voltmètre mesure 19880 μV. La température de la soudure froide est de 35 °C.
Quelle est la température mesurée ?
e = eN(tU1) – eN(tr)

Où:
• e = tension mesurée = 19880 μV
• eN(tU1) = tension générée à la soudure chaude
• eN(tr) = tension générée à la soudure froide = 928 μV (IEC 60584 type N, 35 °C)
• eN(tU1) = e + eN(tr) = 19880 μV + 928 μV = 20808 μV
=> 605 °C (IEC 60584 type N, 20808 μV)

La température mesurée est donc de 605 °C. Dans ce cas-là, selon la norme IEC 60584, la
température correspondant à une mesure de 19880 μV est de 581,2 °C. Calculer en utilisant les
valeurs de température donnerait donc 581,2 °C + 35 °C = 616,2 °C.

L’erreur obtenue est de +11,2 °C.


103
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

(2) Méthodes s’opposition


Mesure de température de la soudure froide

Si vous n’ajustez pas la température de la soudure froide comme expliqué précédemment, vous pouvez quand même mesurer la température de la soudure froide
avec une sonde de température. Vous pouvez alors compenser l’effet de soudure froide. Cependant, la compensation est un petit peu plus difficile à réaliser, car
vous devez mesurer la température de la soudure froide en continu et calculer la compensation en fonction du type de thermocouple pour connaître l’effet de la
soudure froide sur la mesure.

Heureusement, de nombreux calibrateurs de température offrent la possibilité de mesurer la température de soudure froide avec une sonde de température et
calculent automatiquement la compensation.

104
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Compensation électrique
𝑇,𝑇𝑎
On réalise électriquement la tension à compenser. Il faut alors prendre garde de bien la mettre en série avec 𝑒 . La tension de
compensation peut être mise en œuvre dans le circuit simple ci-dessous :

𝑒 𝑇𝑎,0°𝐶

A
Ta 𝑒 𝑇,𝑇𝑎
T B
𝒆𝑻,𝑻𝒂

𝑇𝑎 ,0°𝐶
NB : la tension électrique 𝑒 est générée de façon automatique dans les montages dits "à compensation automatique" qui fournissent donc
𝑇,0°𝐶
directement 𝑒 , quelle que soit Ta. La température Ta varie cependant dans un intervalle généralement assez restreint.

Compensation par décalage d’échelle


𝑇 ,0°𝐶
Si la mesure de e est réalisée sur une échelle, ajouter 𝑒 𝑎 revient à "déplacer" ou "décaler" l'échelle de lecture. Ainsi, pour une position de
l'aiguille correspondant à une tension mesurée égale à e, on lit e + e', e' étant le décalage d'échelle réalisé. Il suffit alors de prendre e' =
𝑒 𝑇𝑎,0°𝐶 .

105
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
d- Mesures et Compensations

Compensation par pont de Wheatstone


Un pont de Wheatstone comportant une résistance thermométrique (sonde de platine par exemple) permet la correction de soudure
froide pour des variations de la température ambiante au voisinage de 0°C. Le montage peut alors être le suivant :

Dans un domaine restreint de température ambiante Tamb la résistance Rcapt de la


sonde de platine suit une loi linéaire du type : Rcapt(Tamb)=Rcapt(0°C)(1+aTamb), où
a est le coefficient de température de la sonde de platine.

Si le pont est préalablement équilibré à 0°C, c’est-à-dire si Rref=Rcapt(0°C), la tension de déséquilibre du pont est :

𝑅0 𝑅 0°𝐶 − 𝑅0 𝑅𝑟𝑒𝑓 + 𝑅0 𝑅(0°𝐶) ∙ 𝛼 ∙ 𝑇𝑎𝑚𝑏


𝑉=𝐸∙
2𝑅0 + 𝑅𝑟𝑒𝑓 ∙ 2𝑅0 + 𝑅 0°𝐶 + 𝑅0 𝑅(0°𝐶) ∙ 𝛼 ∙ 𝑇𝑎𝑚𝑏

𝑅(0°𝐶) ∙ 𝛼 ∙ 𝑇𝑎𝑚𝑏
Dans l’hypothèse où Rref<<R0 et comme R(0°C)aTamb<<Rref, on obtient : 𝑉 = 𝐸 ∙
4𝑅0
𝑇𝑎𝑚𝑏,0°𝐶
𝑇𝑎𝑚𝑏,0°𝐶 4𝑅0 𝑒𝐴/𝐵 4𝑅0
Comme on souhaite que cette tension soit égale à 𝑒𝐴/𝐵 , il vient : 𝐸≈
𝑅 0°𝐶 ∙ 𝛼

𝑇𝑎𝑚𝑏
=≈
𝑅 0°𝐶 ∙ 𝛼
∙𝑆

Où S est le pouvoir thermoélectrique du thermocouple dans le domaine de températures considéré.


106
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
f- Annexes

107
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
f- Annexes

108
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
f- Annexes

109
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
f- Annexes

Fin Cours 3 (6h) 110


Les capteurs de température

Plan du cours :
- Généralités
- Thermomètres mécaniques
- Thermomètres électriques (à résistance, à thermistance)
- Linéarisation, sensibilité, dérive thermique, méthode de mesure, compensation
- Thermomètres électriques (thermocouples)
- Effet Seebeck, Thomson, Peltier
- Linéarisation, sensibilité, méthode de mesure, compensation
- TD n°1-Capteurs résistances thermométrique, capteurs thermocouples

Objectifs :
- Connaître les propriétés des capteurs mécaniques et électriques
- Connaître les matériaux utilisés pour ces capteurs
- Etre capable de déterminer la température
- Savoir calculer une f.e.m de Seebeck
- Savoir lire et utiliser une tabulation de f.e.m
- Connaître les méthodes de compensation

111
Les capteurs de température

Evaluation des connaissances et des


compétences

112
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple 06/47
Evaluation des connaissances et compétences

113
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
02/47
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

TD n°1 - EXERCICE 2
Capteurs thermocouples

114
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

1 – On considère un circuit fermé constitué de trois conducteurs A, B et C de natures différentes, en série, l’ensemble étant à la
température T (figure 1).

• En utilisant le second principe de la thermodynamique, montrer que la f.é.m. entre les deux conducteurs A et B est la même en présence
ou en l’absence du conducteur C.

Soit e la f.e.m totale du circuit fermé des 3 conducteurs A, B et C. Nous avons vu qu’un système
isotherme devait avoir etot=0, dans le cas contraire cela signifierait qu’n courant circule spontanément
consommant de l’énergie.

Figure 1 : Circuit isotherme Puisque les 3 matériaux sont isothermes à la température T, seul l’effet Peltier
constitué de conducteurs subsiste :
différents en série
𝑇 𝑇 𝑇
𝑒𝐴/𝐶 +𝑒𝐶/𝐵 +𝑒𝐵/𝐴 =0

𝑇 𝑇 𝑇 𝑇 𝑇
Comme 𝑒𝐴/𝐵 =-𝑒𝐵/𝐴 𝑒𝐴/𝐵 = 𝑒𝐴/𝐶 +𝑒𝐶/𝐵 =0

Ainsi 2 conducteurs en contact par l’intermédiaire d’un troisième conducteur, le tout étant isotherme,
Figure 2 : alors tout se passe comme si les deux conducteurs étaient directement en contact.
Thermocouple
115
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

2 – Considérons maintenant deux circuits fermés constitués respectivement des couples de conducteurs A-B (figure 2) et C-
B dont les jonctions sont aux températures 𝑇 et 𝑇′. Les f.é.m. de Seebeck de ces deux thermocouples sont respectivement
𝑇,𝑇′ 𝑇,𝑇′
𝑒𝐴/𝐵 et 𝑒𝐶/𝐵 .
𝑇,𝑇′
En déduire la f.é.m. de Seebeck 𝑒𝐴/𝐶 du thermocouple A-C dont les jonctions seraient aux températures 𝑇 et 𝑇′ et la loi dite
des métaux successifs

Cette loi permet de déduire la f.e.m de Seebeck du couple A-C lorsque les f.e.m de Seebeck des couples A-B et B-C sont connues. 116
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′
3 – Soit le thermocouple constitué par le couple A-B de f.é.m. de Seebeck 𝑒𝐴/𝐵 . On désire déterminer l’effet de l’introduction d’un
nouveau conducteur C dans l’hypothèse où les deux extrémités du conducteur C sont à la même température. D’un point de vue pratique,
l’introduction du conducteur C correspond à l’apport d’un matériau supplémentaire qui pourrait être nécessaire par exemple à la réalisation
d’une soudure.

Deux cas sont à envisager selon l’endroit où on introduit ce conducteur C. Soit on coupe le matériau B et on insère le nouveau matériau C
réalisant ainsi deux nouvelles jonctions à la température T’’ du conducteur B avec le conducteur C (figure 3a) ; soit on introduit le matériau
C entre le matériau A et le matériau B auquel cas les deux jonctions du conducteur C seront considérées à la température T (figure 3b).

Figure 3 : loi des métaux


intermédiaires

a) b)

Quel est l’effet de l’introduction du conducteur C ?

117
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′
3 – Soit le thermocouple constitué par le couple A-B de f.é.m. de Seebeck 𝑒𝐴/𝐵 . On désire déterminer l’effet de l’introduction d’un
nouveau conducteur C dans l’hypothèse où les deux extrémités du conducteur C sont à la même température. D’un point de vue pratique,
l’introduction du conducteur C correspond à l’apport d’un matériau supplémentaire qui pourrait être nécessaire par exemple à la réalisation
d’une soudure.

Quel est l’effet de l’introduction du conducteur C ?

a)

b)
Conclusions: dans les deux cas, la f.e.m totale e n’est pas modifiée par l’introduction du conducteur C, à condition que les jonctions soient à la même température
(T ou T’’ ici). Cela montre que la jonction entre deux conducteurs A et B d’un thermocouple peut être réalisée avec n’importe quel type de matériau pour effectuer la
soudure et ne modifie pas la mesure. 118
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′ 𝑇,𝑇′′
4 – Déterminer la f.é.m. de Seebeck 𝑒𝐴/𝐵 du couple A-B aux températures T et T’ connaissant les f.é.m. de Seebeck 𝑒𝐴/𝐵 du couple aux
𝑇 ,𝑇′′′
températures T et T’’, et 𝑒𝐴/𝐵 du couple aux températures T’’ et T’, ce qui constitue la loi des températures successives.

119
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′
5 – On rappelle que d’une manière générale, les valeurs des f.é.m. 𝑒𝐴/𝐵 de Seebeck sont tabulées en fonction de la température T pour
chaque type de couple A-B communément utilisé en prenant comme température dite de référence T’= 0°C (appelée aussi température de
soudure froide).

Nous considérons un thermocouple de type K, soit Chromel-Alumel (alliage Ni et Cr – alliage Ni et Al) dont la f.é.m. de Seebeck
𝑇,0
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑟/𝑁𝑖𝐴𝑙 est donnée en V dans le tableau 1 en fonction de la température T en °C.

Tableau 1 :
𝑇,0
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑟/𝑁𝑖𝐴𝑙 en V

Ce thermocouple de type K est connecté à un microvoltmètre de grande impédance d’entrée suivant le schéma représenté sur la figure 4.
Les bornes du microvoltmètre sont à 0°C.

Le microvoltmètre indique une tension 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 = 5104 μV.

Calculer la f.e.m totale.


En déduire quelle est la température T de la soudure de mesure dite température de
soudure chaude ?
Figure 4 : Principe de la mesure 120
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′
5 – On rappelle que d’une manière générale, les valeurs des f.é.m. 𝑒𝐴/𝐵 de Seebeck sont tabulées en fonction de la température T pour
chaque type de couple A-B communément utilisé en prenant comme température dite de référence T’= 0°C (appelée aussi température de
soudure froide).

Le microvoltmètre indique une tension 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 = 5104 μV.


Calculer la f.e.m totale.

L’entrée sur le microvolmètre s’effectue par un conducteur B (généralement du cuivre à la température de 0°C). La f.e.m totale s’écrit:

L’indication donnée par l’appareil correspond donc à la f.e.m de Seebeck du seul couple Chromel-Alumel et donc quelque soit la nature du
fil reliant le thermocouple au microvoltmètre à condition que ces 2 fils aux bornes du microvotmètre soient identiques et à la même
température. 121
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

𝑇,𝑇′
5 – On rappelle que d’une manière générale, les valeurs des f.é.m. 𝑒𝐴/𝐵 de Seebeck sont tabulées en fonction de la température T pour
chaque type de couple A-B communément utilisé en prenant comme température dite de référence T’= 0°C (appelée aussi température de
soudure froide).

Le microvoltmètre indique une tension 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 = 5104 μV.


En déduire quelle est la température T de la soudure de mesure dite température de soudure chaude ?

D’après le tableau, la valeur de 5104V est encadrée entre 124°C et 125°C.


124,0
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 = 5084V (T=124°C)
125,0
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 = 5124V (T=125°C)

Par interpolation linéaire, on obtient:

124,0 125,0
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 5084𝜇𝑉 < 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 5104𝜇𝑉 < 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 5124𝜇𝑉

124,0
𝑉𝑚𝑒𝑠,0 − 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 5104 + 5084
𝑇 = 124 + 125,0 124,0 124 + = 124,5°𝐶
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 − 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 5104 − 5084

122
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

6 – Les fils des thermocouples sont d’un coût élevé. Ceci s’explique par la pureté des matériaux utilisés et les technologies de
fabrication mises en œuvre de façon à assurer l’interchangeabilité des thermocouples.

Lorsque le microvoltmètre doit se trouver à distance de la soudure de mesure pour des température élevées par exemple, les câbles du
thermocouple sont remplacés par des câbles d’extension pour ramener le signal à l’entrée du voltmètre. Ces câbles de moindre coût, sont
notés ici XA pour celui connecté au Chromel et XB pour celui connecté à l’Alumel, comme représenté sur la figure 5.

Soit 𝑇𝑖 , la température à laquelle se trouvent les jonctions entre les câbles d’extension et le thermocouple de mesure.
- Quelle condition doit vérifier le couple XA-XB pour que la présence des câbles d’extension ne modifie pas la mesure à savoir pour que
l’on ait 𝑉𝑚𝑒𝑠,1 = 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 ?

A
Figure 5 : Principe de la mesure avec
un câble d’extension

123
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

6 – Les fils des thermocouples sont d’un coût élevé. Ceci s’explique par la pureté des matériaux utilisés et les technologies de
fabrication mises en œuvre de façon à assurer l’interchangeabilité des thermocouples.
Lorsque le microvoltmètre doit se trouver à distance de la soudure de mesure pour des température élevées par exemple, les câbles du
thermocouple sont remplacés par des câbles d’extension pour ramener le signal à l’entrée du voltmètre. Ces câbles de moindre coût, sont
notés ici XA pour celui connecté au Chromel et XB pour celui connecté à l’Alumel, comme représenté sur la figure 5.

Soit 𝑇𝑖 , la température à laquelle se trouvent les jonctions entre les câbles d’extension et le thermocouple de mesure.
- Quelle condition doit vérifier le couple XA-XB pour que la présence des câbles d’extension ne modifie pas la mesure à savoir pour que
l’on ait 𝑉𝑚𝑒𝑠,1 = 𝑉𝑚𝑒𝑠,0 ?

124
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

6 – Les fils des thermocouples sont d’un coût élevé. Ceci s’explique par la pureté des matériaux utilisés et les technologies de
fabrication mises en œuvre de façon à assurer l’interchangeabilité des thermocouples.
Lorsque le microvoltmètre doit se trouver à distance de la soudure de mesure pour des température élevées par exemple, les câbles du
thermocouple sont remplacés par des câbles d’extension pour ramener le signal à l’entrée du voltmètre. Ces câbles de moindre coût, sont
notés ici XA pour celui connecté au Chromel et XB pour celui connecté à l’Alumel, comme représenté sur la figure 5.
Soit 𝑇𝑖 , la température à laquelle se trouvent les jonctions entre les câbles d’extension et le thermocouple de mesure.
- Quel problème se produit-il ? Comment est-il possible d’y remédier ?

La température Ti peut varier pour différentes raisons et rendre impossible de réaliser strictement la condition 𝑒𝑋𝑇𝑖 ,0/𝑋 = 𝑒𝐶/𝐴
𝑇𝑖 ,0
.
𝐴 𝐵

Dans la pratique, Ti va dépendre de la température ambiante.

Une solution est de fixer Ti à une température de référence Tref qui soit au dessus de la température ambiante au moyen d’un
thermostat.

Ce dispositif avec Tref va permettre de mieux maitriser le couple XA-XB avec 𝑒𝑋𝑇𝑟𝑒𝑓 ,0 𝑇𝑟𝑒𝑓 ,0
/𝑋𝐵 = 𝑒𝐶/𝐴 .
𝐴

Ainsi pour un fonctionnement correct, on peut se contenter d’une température Ti dans une plage limité à [0°C,100°C].

125
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

7 – Les câbles d’extension adaptés étudiés à la question précédente sont conservés, cependant la tension de référence à 0 °C à l’entrée du
voltmètre n’est pas facile à réaliser et peut s’avérer coûteux. Une solution plus simple est adoptée, représentée sur la figure 6, en laissant
les jonctions au voltmètre à la température ambiante Ta et en affectant la correction nécessaire par rapport à la référence de 0 °C puis en
mesurant la température ambiante au moyen d’un autre appareil.

Les fils d’extension utilisés sont un fil de cuivre pour le fil relié au fil de Chromel et un fil de constantan (alliage de cuivre et de nickel)
pour celui relié à l’Alumel.

• Pour une même valeur de la température de la soudure chaude, calculer la tension Vmes,2 affichée par le microvoltmètre.
25,0
On donne : Ta=25 °C et 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖 =992 μV.

• Exprimer Vmes,2 en fonction de Vmes,0 et 𝑒𝑋𝑇𝑎/𝑋𝐵


,0
.
𝐴

A
Figure 6 : Principe de la mesure avec un
câble d’extension et sans la référence au 0 °C

126
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

7 – Les câbles d’extension adaptés étudiés à la question précédente sont conservés, cependant la tension de référence à 0 °C à l’entrée du
voltmètre n’est pas facile à réaliser et peut s’avérer coûteux. Une solution plus simple est adoptée, représentée sur la figure 6, en laissant
les jonctions au voltmètre à la température ambiante Ta et en affectant la correction nécessaire par rapport à la référence de 0 °C puis en
mesurant la température ambiante au moyen d’un autre appareil.

Les fils d’extension utilisés sont un fil de cuivre pour le fil relié au fil de Chromel et un fil de constantan (alliage de cuivre et de nickel)
pour celui relié à l’Alumel.

• Pour une même valeur de la température de la soudure chaude, calculer la tension Vmes,2 affichée par le microvoltmètre.
25,0
On donne : Ta=25 °C et 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖 =992 μV.

• Calculer l’erreur engendrée par cette méthode si on ne tient pas compte de la correction à apporter sur la mesure.

100,0 101,0
C 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 4096𝜇𝑉 < 𝑉𝑚𝑒𝑠,2 4112𝜇𝑉 < 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 4132𝜇𝑉

100,0
B 𝑉𝑚𝑒𝑠,2 − 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 4112 − 4096
𝑇 = 100 + 101,0 100,0 100 + = 100,4°𝐶
𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 − 𝑒𝑁𝑖𝐶𝑢/𝑁𝑖𝐴𝑙 4138 − 4096
A
Figure 6 : Principe de la mesure avec un Ce résultat correspond à une erreur importante de Vmes,2 par rapport à Vmes,0 :
câble d’extension et sans la référence au 0 °C Vmes,0-Vmes,2 = 124,5 - 100,4 = 24,1°C

127
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

8 – Pour éviter cette nouvelle erreur, le dispositif de la figure 7 est mis en œuvre où le circuit de compensation de soudure froide se trouve
à la température ambiante. Ce circuit est composé d’un pont formé de résistances fixes 𝑅1 et d’une résistance thermométrique Pt1000 de
résistance : 𝑅𝑐 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝛼𝑇 avec 𝑅0 = 1000 Ω la résistance à 0 °C et 𝛼 = 3,85. 10−3 °C −1 le coefficient de température.

𝑇,0
En première approximation, la f.é.m. 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖 peut être considérée comme
𝑇,0
proportionnelle à la température c’est-à-dire que l’on a 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖 = 𝐴𝑇. Le tableau 2
donne la f.é.m. du couple cuivre-constantan pour des valeurs de température
comprises entre 20 °C et 30 °C.

Figure 7 : Principe de la compensation de soudure froide Tableau 2 : f.é.m. du couple cuivre-constantan

- Calculer la valeur de la constante 𝐴 et déterminer l’expression de la tension différentielle 𝑉 du pont avec 𝑅 = 𝑅0 .

𝑇𝑎 =30°𝐶 𝑇,0
𝑇𝑎 =20°𝐶 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖
𝐴= 𝑇𝑎 =30°𝐶 = 39,694𝜇𝑉/°𝐶
𝑇𝑎 =20°𝐶 𝑇

128
I- Capteurs de température
4- Thermométrie par thermocouple
Exercice TD1 – Capteurs thermocouples

8 – Pour éviter cette nouvelle erreur, le dispositif de la figure 7 est mis en œuvre où le circuit de compensation de soudure froide se trouve
à la température ambiante. Ce circuit est composé d’un pont formé de résistances fixes 𝑅1 et d’une résistance thermométrique Pt1000 de
résistance : 𝑅𝑐 𝑇 = 𝑅0 1 + 𝛼𝑇 avec 𝑅0 = 1000 Ω la résistance à 0 °C et 𝛼 = 3,85. 10−3 °C −1 le coefficient de température.

- Calculer les valeurs 𝑅1 et 𝑅2 permettant la compensation de soudure froide.

𝑅1 𝑅2 − 𝑅 + 𝑅𝐶 𝑅1
𝑉 = −𝐸 ∙
𝑅1 +𝑅 + 𝑅𝑐 ∙ 𝑅1 + 𝑅2

𝑅1 𝑅2 − 𝑅𝑅1 − 𝑅1 𝑅0 − 𝑅1 𝑅0 𝛼𝑇
𝑉 = −𝐸 ∙
𝑅1 + 𝑅 + 𝑅0 + 𝑅0 𝛼𝑇 ∙ 𝑅1 + 𝑅2

Pour effectuer la compensation de soudure froide, il faut vérifier: 𝑉 = 𝑒𝐶𝑢/𝐶𝑢𝑁𝑖


𝑇,0
≈𝐴∙𝑇 𝑅1 𝑅2 − 𝑅𝑅1 − 𝑅1 𝑅0 =0
𝑅 = 𝑅2 − 𝑅0

Cela nous donne au premier ordre en T (𝑅 = 𝑅2 − 𝑅0 ):

𝑅1 𝑅0 𝛼𝑇 𝑅1 𝑅0 𝛼𝑇 𝑅 = 𝑅0 = 1000kΩ 𝑅1 = 480,9kΩ
𝑉=𝐸∙ ≈ ≈ 𝐴. 𝑇
𝑅1 + 𝑅2 + 𝑅0 𝛼𝑇 ∙ 𝑅1 + 𝑅2 𝑅1 + 𝑅2 2 𝑅2 = 2000kΩ 129
Les capteurs de température

Pour l’examen, vous devez être:


- capable d’exprimer R(T) pour un thermomètre à résistance

- capable d’exprimer R(T) pour un thermomètre à thermistance

- capable de déterminer à partir d’une mesure par thermistance si c’est une CTN ou CTP

- capable de déterminer Vmes pour un point de Wheatstone alimenté en tension

- capable de déterminer Vmes pour un point de Wheatstone alimenté en courant

- capable de juger ou non de la linéarité de la mesure

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