Vous êtes sur la page 1sur 8

français :

FIGURES DE STYLE

I - Figures jouant sur un rapport d'analogie

Une comparaison :
Elle consiste à rapprocher deux objets ou deux personnes. Elle comporte
trois termes : le comparé, le comparant, le terme de comparaison.
Ex : « II est des parfums frais comme des chairs d'enfants »

Une métaphore :
- C’est une comparaison implicite, sans mot de comparaison. On parle de
métaphore in praesentia : le comparé et le comparant sont dans la
phrase.
Ex : « Elle était le lys de cette vallée », Balzac.
- Ou l'on parle de métaphore in absentia : on trouve seulement le
comparant.
Ex : « Petit poucet rêveur, j'égrenais dans ma course, des rimes », Arthur
Rimbaud.
- On file la métaphore ou on construit une métaphore filée lorsque l'on
reprend une métaphore sur plusieurs lignes ou plusieurs vers.

II- Figures de substitution

! Une métonymie :
Cette figure consiste à désigner un objet ou une idée par un terme
différent de celui qui convient (mais qui a un rapport avec le premier).
Ex. Regarde, une voile là-bas ! Bois un verre.

! Une périphrase :
figure qui consiste à remplacer un mot unique par une expression
signifiant la même chose.
Ex : certaines précieuses disaient « les commodités de la conversation »
pour fauteuil.
! Une antonomase :
c'est lorsqu'un nom propre passe dans la catégorie des noms communs.
Ex : un don juan (un séducteur)

III - Figures jouant sur la répétition

Une anaphore :
Reprise d'un même mot ou d'un même groupe de mot en début de phrase
(vers) ou de paragraphe (strophe). La mise en relief d'une répétition
obsessionnelle induit un effet d'insistance.
Ex : Voyez « J'ai tant rêvé de toi » de Robert Desnos.

! Une épiphore :
Répétition d’un mot ou groupe de mots en fin de phrase, de paragraphe,
de strophe.
Ex. Elle était belle, Marie. Je l'aimais, Marie.

! Une épanadiplose :
répétition d'un même mot en début et fin de phrase. Formule d'insistance
qui permet de clore un discours comme il a commencé. Utilisé pour
montrer le caractère définitif d'une position ou d'un sentiment.
Ex.« Marie, qui voudrait votre nom tourner […] Aimez-moi donc Marie. »

! Une anadiplose :
Reprend au début d’un vers ou en début de phrase, un élément qui se
trouve à la fin du vers ou de la phrase qui précède.
Ex : « Pour moi, c’est un malheur. Un malheur, tout le monde sait ce que
c’est… », L'Étranger, Albert Camus,.

! Une assonance :
Reprise, dans des mots ou des expressions proches, de la même voyelle.
Ex : « Ô bruit doux de la pluie », Paul Verlaine.

! Une allitération :
Reprise, dans des mots ou des expressions proches, de la même
consonne. Elle peut créer des harmonies imitatives.
Ex : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? », Andromaque,
Racine.
Un homéotéleute :
Est la répétition d’un même son à la fin d’une phrase ou à la fin des mots
d’une même phrase.
Ex : « le meilleur parfumeur de la ville », Charles Baudelaire.

! Une paronomase :
consiste à rapprocher deux paronymes (mots aux sonorités proches
comme attention et intention).
Ex : « Horrible ville ! Horrible vie ! ». Charles Baudelaire.

Une dérivation :
Dans un texte, proximité de termes construits sur la même racine
lexicale.
Ex : « Et le combat cessa, faute de combattants ». Le Cid, Corneille.

! Un polyptote :
Reprise d'un terme déjà énoncé en lui faisant subir un changement de
conjugaison. Utilisé pour insister.
Ex : « Est-ce là comme on aime, et m'avez-vous aimé ? » Polyeucte,
Corneille.

! Une accumulation :
énumération extrême de termes de même nature ou de même fonction en
vue de créer une forme d'abondance. Cela permet de mettre en valeur
une idée, plus qu'un terme particulier.
Ex : « Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé, décrépit, poudreux, sale,
abject, visqueux, fêlé », Baudelaire.

! Une gradation :
Il s’agit d’une succession de mots ou d’idées dans un ordre croissant. Elle
s’accompagne souvent d’une accumulation. À vous de voir d'où part
l'auteur et ce à quoi il aboutit.
Ex : « Je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré », Molière.

! Un pléonasme :
Il consiste à répéter une idée dans des termes différents dans la même
expression.
Ex : monter en haut.
! Une tautologie :
Raisonnement vide de sens, qui démontre ce qui a été admis au départ.
Ex : « Mon Dieu ! Être l'amant de ma maîtresse ! Avoir ma maîtresse pour
amant ! », Feydeau.

IV - Figures de construction

Un parallélisme de construction :
Répétition d'une structure. Non seulement cela produit un effet
d'insistance, mais des éléments sont ainsi mis en parallèle.
Ex : « Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure », Denis
Diderot.

! Une hyperbate :
c’est une figure de style qui sépare deux mots normalement associés en
en intercalant d'autres. Elle permet de prolonger une phrase et parfois
d'insister sur les termes déplacés.
Ex : « Le ciel est, par-dessus le toit, si bleu, si calme ! », Paul Verlaine.

! Une aposiopèse :
Simple interruption dans le déroulement syntaxique, marquée par les
points de suspension.
Ex : « il m’a pris le… », Agnès dans l’École des Femmes de Molière.

! Une polysyndète :
Multiplication des liens coordonnants.
Ex : « Mais tout dort, et l’armée, et les vents, et Neptune », Iphigénie,
Racine.

! Une asyndète :
Absence d’un lien coordonnant attendu.
Ex : « Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu », Jules César.

! La parataxe :
concerne la syntaxe d'une phrase. Elle se caractérise par la juxtaposition
de phrases ou de termes, sans qu'aucun mot de liaison ne soit utilisé (on
va parler de construction paratactique).
Ex : « L'orage éclatait. La pluie tombait en rayons blancs. Les carreaux
pleuraient comme des yeux. De petites gouttes jaillissaient par les fentes
des croisées. Dehors le cheval courbait la tête », Jule Renard.

Une anacoluthe :
rupture de la construction syntaxique attendue. Il se peut que vous
connaissiez des figures (zeugma, solécisme) qui appartiennent à la
grande famille de l'anacoluthe.
Ex : « Ah ! savez-vous le crime et qui vous a trahie ? », Iphigénie, Racine.

! Une épanorthose :
figure de pensée qui consiste à revenir sur ce que l'on vient d'énoncer,
soit pour le nuancer, le rétracter ou même le réaffirmer plus fortement.
Ex. Je l'aimais, ou plutôt devrais-je dire que j'en étais fou.

! Une hypallage :
figure de style qui consiste en la construction de mots où deux termes
sont liés syntaxiquement alors qu'on s'attendrait à voir l'un des deux
rattaché à un troisième.
Ex : « Un vieillard en or avec une montre en deuil », Jacques Prévert.

Un zeugme/a :
Il consiste à réunir à l'intérieur de la même construction deux termes qui,
normalement, ne devraient pas être mis sur le même plan.
Ex : « Vêtu de probité candide et de lin blanc », Victor Hugo.

V - Figures jouant sur l'atténuation et l'amplification

! Une litote :
Souvent avec de la négation. Il consiste à dire le moins pour faire
entendre le plus. Il concourt donc à un renforcement de l’expression.
Ex : « Va, je ne te hais point », Corneille., / ce n’est pas faux

! Un euphémisme :
Procédé proche de la litote mais légèrement différent. Il aboutit à une
atténuation d’une idée qui choque ou qui effraie.
Ex : Rejoindre l’autre monde
! Une prétérition :
Fait d’affirmer que l’on ne dira pas ce que, précisément, l’on s’apprête à
dire.
Ex : Je ne peux expliquer ce qui se passa dans mon âme, mais je sentis à
cet instant que je lui appartiendrait à tout jamais.

! Une hyperbole :
figure de rhétorique qui exprime l'exagération, l'amplification. Joue sur les
superlatifs, les pluriels, les termes marquant l'intensification.
Ex. « Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus
surprenante, la plus merveilleuse [...] » Mme de Sevigne.

Un adynaton :
Hyperbole irréaliste. Utilisé pour amplifier le propos de manière extrême.
Ex : « Je veux du solaire pas cher ! -Vous demandez la lune ! »

! Une apocope :
suppression d'une syllabe ou d'un son à la fin d'un mot pour alléger le
langage ou pour varier le registre de langue.
Ex: « C'est pas croyab. » Zazie dans le métro, Raymond Queneau.

! Un terme hypocoristique :
qui exprime une intention affectueuse.
Ex. « Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou. », Baudelaire.

VI - Figures jouant sur l'opposition

Une antiphrase :
C’est exprimer une idée par son contraire dans un but critique et c’est le
procédé essentiel de l’ironie.
Ex : J'apprécie que l'on n'écoute pas ce que j'ai à dire.

! Une antithèse :
elle consiste à opposer, dans la même phrase, deux pensées, deux
expressions ou deux mots exprimant des idées absolument contraires.
Ex: « Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre. / Mon cœur a plus
d'amour que vous n'avez d'oubli », Hugo.
! Un oxymore :
c’est le rapprochement dans un même énoncé de deux mots qui
paraissent s’opposer.
Ex : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles », Corneille.

Un chiasme :
c’est une construction en croix = ABBA. Cette figure consiste à placer en
ordre inverse les éléments de deux groupes de mots.
Ex : « Valse mélancolique et langoureux vertige », Charles Baudelaire.
« La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable », Victor Hugo.

VII - Autres outils qui peuvent vous aider

! champ lexical :
ensemble de termes se rattachant à une même notion, un même thème.
Remarque : déterminer un champ lexical permet de trouver le thème et
les orientations d'un texte.

La connotation :
différents sens que peut prendre un terme en fonction de son utilisation,
du contexte, des intentions de celui qui l'emploie.
Ex : la neige peut connoter le froid, la beauté, la pureté ou la mort. Le sens
que l'on trouve dans le dictionnaire est la dénotation

! Une hypotypose :
accumulation de détails concrets, souvent fragmentaires, pour donner
l’impression d’un tableau vivant.
Ex : « Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, des
corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à
personne, on se heurtait », L’Education sentimentale, Flaubert.

! Une apostrophe :
Consiste à s'adresser à des abstractions, des êtres absents ou à des
objets.
Ex : "Nature, berce-le chaudement …", Rimbaud.
! Une question rhétorique :
Fausse question dont la réponse est évidente/pas attendue.
Ex : le professeur à l'élève insolent « Tu te moques de moi ? »

! Une personnification :
évoquer une chose ou une idée comme s'il s'agissait d'un être vivant.
Ex : Les arbres font le gros dos sous la pluie

! Une animalisation :
Ex. « Comme un chevreuil », Ronsard.

! Une allégorie :
Représentation concrète d’une idée abstraite.
Ex : la Faucheuse ; « Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche
», Baudelaire.

! Une prosopopée :
Elle consiste à donner la parole à un être inanimé, un animal, un objet ou
une abstraction (ou à un mort).
Ex : « Je suis la pipe d'un auteur ; / On voit, à contempler ma mine /
D'Abyssinienne ou de Cafrine, / Que mon maître est un grand fumeur »,
Baudelaire.

La synesthésie :
Elle est une figure de style qui repose sur l'alliance de plusieurs
perceptions sensorielles. Plus simplement, il s'agit du mélange des sens
dans une expression.
Ex : « Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, / Doux comme
les hautbois, verts comme les prairies », Baudelaire.

Un palindrome :
Mot ou groupe de mots qui peut se lire de gauche à droite et de droite à
gauche. Utilisé pour créer un effet de style.
Ex: « Trace l'inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut
repentir, cet écrit né Pérec. » // ce repentir, cet écrit…

Un vocabulaire axiologique :
qui implique un jugement moral

Vous aimerez peut-être aussi