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L'« intégration linguistique » en question

Anne-Sophie Calinon
Dans Langage et société 2013/2 (n° 144), pages 27 à 40
Éditions Éditions de la Maison des sciences de l'homme
ISSN 0181-4095
ISBN 9782735116034
DOI 10.3917/ls.144.0027
© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 01/05/2023 sur www.cairn.info (IP: 176.150.218.219)

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L’« intégration linguistique » en question

Anne-Sophie Calinon
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LLC-ELLIADD, Université de Franche-Comté
anne-sophie.calinon@univ-fcomte.fr

Introduction : motivations et constats


Cet article est le fruit d’une réflexion qui a émergé lors de nos premières
recherches sur la francisation des immigrants au Québec. Elle se poursuit
et est influencée par les débats récents qui se sont déroulés dans le monde
de la sociolinguistique et didactique du FLES (français langue étrangère
et seconde) portant sur la transformation des termes « français langue
d’intégration »1 en marque déposée. Cet exemple précis montre comment
une désignation utilisée dans le domaine de la formation professionnelle
des immigrants se retrouve catégorisée politiquement. Cette translation
de référent et de contexte d’emploi colore donc ce terme d’une forte
connotation idéologique. Cette transformation a des répercussions que
l’on retrouve dans le discours politique, journalistique, scientifique et
populaire. Nous posons l’hypothèse qu’il s’est opéré un processus iden-
tique concernant l’expression « intégration linguistique ». Très générale-
ment, nous nous intéressons ici à l’influence du discours politique sur le
discours scientifique. Les questions concernant l’immigration, la gestion
de la diversité linguistique et culturelle, les processus d’inclusion sociale
et la formation des sociétés multiculturelles et multilingues sont de plus
en plus au cœur, à la fois, des questions politiques sociétales et des intérêts

1. Voir les différents textes parus à la suite de la diffusion du Référentiel FLI (Français
Langue d’Intégration) et de la labellisation FLI.

© Langage et société n° 144 – juin 2013


28 ANNE-SOPHIE C ALINON

scientifiques universitaires. Les disciplines (sciences politiques, sociologie,


démographie, anthropologie, didactique, sociodidactique, sociolinguis-
tique, etc.) interagissent, s’internourrissent, réagissent aux avancées (ou
au recul) de l’un et/ou de l’autre et créent ainsi une terminologie propre.
Plus exactement, plutôt que de nouveaux termes, il s’agit souvent de
nouveaux sens donnés à des termes établis.
Lors de nos différents travaux en sociolinguistique, nous avons été
amenée à rechercher des références théoriques sur la notion d’intégration
au sens sociologique et à réfléchir à la place de la/des langue/s dans ce
processus. Cette notion est utilisée, à la fois, dans le champ du politique et
dans celui des sciences humaines et sociales. En rapport avec les questions
de pluralité culturelle, elle est liée, de près ou de loin, aux questions rela-
tives à l’immigration. Pour résumer à l’extrême, dans le champ politique,
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cette notion apparaît pour décrire un modèle de gestion de la diversité
culturelle dans un espace politique circonscrit, généralement opposé,
entre autres, au modèle de l’assimilation ou du multiculturalisme. Dans
le champ sociologique, cette notion décrit le processus bidirectionnel
d’entrée d’un individu, ou d’un groupe de migrants, dans une société
d’installation et les transformations que cela entraîne dans cette dernière.
Dans cet article, nous tenterons de définir l’expression « intégration
linguistique » afin de renforcer la pertinence de son utilisation dans le
discours scientifique. Que signifie « intégration linguistique » ? Notre
hypothèse principale de travail est que cette expression ne « dit » pas,
dans tous les sens du terme, ce qu’elle signifie.
Dans un premier temps et dans une perspective linguistique, nous ten-
terons d’analyser la composition sémantique « intégration linguistique ».
Puis, nous observerons en contexte les sens de cette forme complexe dans
des discours scientifiques et nous mettrons en avant le traitement insti-
tutionnel de cette expression, en France et au Québec. Enfin, en nous
appuyant sur une réflexion sur le rôle de la langue dans le processus d’in-
tégration, nous proposerons de restreindre « intégration linguistique » au
sens micro, entendue comme désignant les représentations et les attitudes
individuelles et interindividuelles.

1. Considérations sur les variations lexicales de la forme


Intégration + adjectif
Afin de répondre à notre question de recherche principale, commençons
par analyser différents groupes nominaux récurrents contenant le terme
« intégration » ayant pour composition grammaticale : nom + adjectif :
Intégration sociale
L’« INTÉGRATION LINGUISTIQUE » EN QUESTION 29

Intégration culturelle
Intégration économique
Intégration scolaire
Intégration professionnelle
Débutons l’analyse de la formation de ces unités complexes en décri-
vant la fonction de l’adjectif. L’adjectif est un modifieur du nom avec
lequel il peut entretenir un rapport déterminatif ou explicatif (Riegel,
Pellat, Rioul 2009 : 342). Dans cette forme intégration + adj, il dénote
une relation de détermination avec le nom intégration dont il restreint
l’extension et sert à l’identification du référent du groupe nominal.
Ex : Intégration sociale
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L’adjectif social, ici, crée avec le nom une notion plus spécifique que celle
d’intégration pour décrire le référent particulier visé par le groupe nominal
intégration sociale. Dans les formes retenues ci-dessus, les adjectifs sont
des adjectifs relationnels, c’est-à-dire qu’ils indiquent une relation par
définition non gradable2 – dont le niveau d’intensité ne varie pas – avec
le référent du nom dont ils sont dérivés.
Intégration sociale = en rapport avec la société

La nature de cette relation est déterminée par le sémantisme du nom. Si


ce nom est un nom prédicatif ou nom d’événement, elle implique son
ou l’un de ses argument/s (Riegel, Pellat, Rioul 2009 : 633). Reprenons
les exemples donnés par les auteurs :
Une décision présidentielle/une décision du président/le président a décidé
Une élection présidentielle/une élection du président/on élit le président
En suivant le même modèle, ajoutons les formes qui nous intéressent :
Une intégration sociale/une intégration dans une société, à une société/on
intègre une société, une société intègre
Une intégration culturelle/une intégration dans une culture, à une culture/
on intègre une culture, une culture intègre
Une intégration économique/une intégration dans une économie, à une
économie/on intègre une économie, une économie intègre
Une intégration professionnelle/une intégration dans une profession, à une
profession/on intègre une profession, une profession intègre

2. Cette relation est non gradable car une intégration ne peut être « très » sociale.
30 ANNE-SOPHIE C ALINON

Or, si l’on fait la même analyse pour la forme intégration linguistique,


on s’aperçoit que les deux éléments constituants n’entretiennent pas le
même type de relation.
Une intégration linguistique/*une intégration dans une langue, à une
langue/*on intègre une langue, une langue intègre

Ainsi, en observant la structure grammaticale de intégration linguis-


tique qui répond à la même construction que dans les autres formes
intégration + adjectif, on s’aperçoit que le référent ne correspond pas à ce
que l’on pourrait attendre de la forme « intégration linguistique » et le
sens activé ne correspond pas à la formation logique attendue. Les formes
intégration sociale, culturelle, économique, etc. répondent à un référent
intégration « dans » alors que intégration linguistique correspond à un
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référent intégration « par ».
Sémantiquement, « intégration linguistique » ne désigne pas l’inté-
gration « dans » une langue mais bien le processus d’intégration à toutes
(ou à une partie de) ces instances (culturelles, sociales, professionnelles,
etc.) grâce à/au moyen de/par l’intermédiaire d’une langue. Nous posons
qu’un des éléments définissant les processus d’« intégration », au niveau
sociétal, est le caractère mutuel des actions constituant et jalonnant ces
processus ; l’intégration des individus immigrants ne pouvant se faire
qu’avec le consentement des deux parties impliquées dans ce processus.
De plus, dans un processus bidirectionnel qui sous-tend la notion
d’intégration, intégration sociale suppose l’ouverture et la volonté de
la/d’une société, intégration économique celle du/d’un monde profession-
nel, tandis que intégration linguistique demande l’ouverture non pas d’une
langue mais d’une communauté linguistique au partage et à l’exercice
d’une langue commune.
Ce point de vue linguistique permet, à la fois, de valoriser et de don-
ner une place centrale au rôle de la langue dans l’intégration et de rappeler
que c’est une place à partager.
En nous appuyant sur cette analyse, nous pouvons ici en déduire
que la forme complexe intégration linguistique relève d’une construction
grammaticale abusive qui entraîne des utilisations au mieux hasardeuses,
au pire fausses et illusoires, attribuant à la langue une fonction qu’elle ne
peut, de fait, assumer. Le fait de baser l’intégration sur le seul élément
linguistique ne peut rendre compte du caractère mutuel et complexe du
processus d’intégration, ou plutôt des processus d’intégration.  
L’intégration linguistique des individus immigrants ne peut donc être
ni un critère de sélection, ni un objectif en soi. Le rôle de la langue est
L’« INTÉGRATION LINGUISTIQUE » EN QUESTION 31

davantage à penser comme un élément d’un système visant à aider les


individus en situation d’immigration et d’intégration à tenir une place
qu’ils auront choisie dans la société d’installation.
Essayons maintenant de voir comment ce syntagme à la construction
sémantiquement erronée est utilisé dans les recherches scientifiques et
apparaît dans les discours institutionnels.

2. « Intégration linguistique » : des occurrences aux sens variés


Dans l’analyse suivante, nous avons relevé les sens de l’expression tels
qu’ils se réalisent en contexte dans des exemples tirés d’une sélection
d’ouvrages, que nous avons considérés comme étant les plus récents et
significatifs, traitant de cette question. Ainsi, nous avons observé que
dans le discours académique3, « intégration linguistique » peut revêtir
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les sens suivants :
– le niveau de compétence linguistique d’un individu en situation post-
migration (récente ou ancienne) dans la langue dominante/majoritaire
de la société d’installation comme dans l’extrait suivant : « [l’article se
fonde] sur les travaux de la DGLFLF dans le domaine de l’intégration
linguistique des migrants et plus largement de la maîtrise de la langue »
(Extramania 2009 : 112) ;
– l’entrée d’un individu dans un domaine donné (entité contextuellement
définie et socialement constituée comme, par exemple, une profession)
grâce à des compétences linguistiques démontrées4 ;
– l’« assimilation linguistique » mesurée généralement grâce aux taux
de transferts linguistiques intergénérationnels : « Au fur et à mesure que
la présence en France s’allonge, le français entre de plus en plus dans le
foyer, selon certainement une sorte d’osmose » (Jeantheau 2007 : 91) ;
– la « francisation » entendue dans une optique didactique comme, par
exemple, les cours de français donnés aux adultes immigrants en contexte
québécois : « Malgré tous les efforts consentis jusqu’à maintenant pour
favoriser la francisation des non-francophones, en particulier depuis la
mise en place d’un plan d’action gouvernemental en 2008, force est de
constater que le travail en ce sens est loin d’être achevé. Pourquoi ? D’une
part, parce que l’intégration linguistique n’est qu’un volet de l’intégration
globale des immigrants » (St Laurent, El-Geledi 2011 : 4)5 ;

3. Pour un rappel et une description des différents points de vue selon lesquels
« l'intégration linguistique » a été ou peut être étudiée, voir Adami (2011 : 37-38).
4. Voir, par exemple, le mémoire de maîtrise en démographie de Presnukhina (2011),
Intégration linguistique des immigrants au marché du travail au Québec.
5. Voir également les différentes études citées par Pagé (2005).
32 ANNE-SOPHIE C ALINON

– le taux d’utilisation d’une langue donnée, généralement celle de


la communauté linguistique dominante dans différents contextes et
situations de communication (Eloy et al. 2003) ;
– un instrument de mesure, preuve de l’intégration générale, qui servirait
de révélateur des efforts, du désir, de la motivation, des potentialités des
groupes immigrés ou des individus immigrants à s’intégrer, en prenant en
compte une dimension identitaire. Par extension, cela désigne également
un instrument « phénoménologique »6 grâce auquel on peut juger de
l’échec ou de la réussite (actuel ou projeté) de l’intégration : « La connais-
sance de la langue française devenant une condition d’appréciation de
l’intégration de la personne étrangère à la société française, l’apprentissage
du français occupe une place centrale dans le contrat d’accueil et d’inté-
gration (CAI) proposé depuis 2003 aux migrants nouvellement arrivés
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en France » (Extramania 2001 : XVI)7.
Nous voyons que, dans leur grande majorité, les études sur l’intégration
linguistique d’individus immigrants ou de groupes d’immigrants portent
essentiellement sur la compétence, la maîtrise et/ou sur l’utilisation en
contexte d’une langue donnée mais, finalement, parlent peu d’intégration
(acteurs, processus, changements…). LA langue, généralement pensée au
singulier dans ces définitions, ici, désigne, le plus souvent la langue parlée
par la communauté majoritaire et/ou dominante de la société d’installation.
Cet état des lieux non-exhaustif est à compléter mais il permet d’af-
firmer qu’il n’y aurait pas « une » intégration linguistique mais « des »
intégrations linguistiques afin de répondre aux caractéristiques des terrains
étudiés. D’autre part, l’abondance des formes relevées et l’absence de défi-
nitions scientifiques théoriquement ancrées et débattues, transforment la
locution « intégration linguistique » en expression figée, sémantiquement
opaque, et, par conséquent, faiblement opératoire.

Comparaison des définitions institutionnelles : France/Québec


Les définitions de l’« intégration linguistique » se trouvent dans des
textes produits par des institutions plus ou moins proches du politique
(DGLFLF8, Office québécois de la langue française, Ministère de l’immi-

6. « un fait marquant des politiques linguistiques mises en œuvre en Europe de l'Ouest
au cours de la dernière décennie est assurément le phénomène d'intégration linguis-
tique. […] ce phénomène renvoie à une réalité, elle-même familière, qui est la con-
naissance de la langue du pays d'accueil et [qu']elle est, à côté d'un certain nombre
d'autres facteurs, une condition de leur intégration » (Extramania 2009 :111).
7. Voir également pour la Belgique (Hambye, Lucchini 2005).
8. La DGLFLF (Délégation générale à la langue française et aux langues de France)
est rattachée au Ministère de la culture et de la communication en France, l'Office
L’« INTÉGRATION LINGUISTIQUE » EN QUESTION 33

gration et des communautés culturelles du Québec, etc.). Si l’on s’inté-


resse à des contextes politiques différents comme la France et le Québec,
on s’aperçoit que le sens et le rôle de l’intégration linguistique dans la
définition générale de l’intégration des immigrants tiennent compte de
la composition linguistique du contexte concerné.
En France, la question de l’intégration linguistique est en rapport avec
l’idée de l’accès à la nationalité et de l’exercice de la citoyenneté, comme
nous pouvons le lire dans l’extrait suivant : « En France, les pouvoirs
publics établissent un lien indéfectible, à la fois, entre connaissance du
français et intégration, mais également entre connaissance du français et
nationalité » (Candide, Cochy 2009 : 97). Cela est également le cas au
Québec, mais l’enjeu principal, conditionné par la position minoritaire
du Québec comme société francophone en Amérique du Nord, réside
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dans la préservation de la vitalité linguistique du groupe francophone
en défendant et promouvant, de manière offensive, l’usage du français
comme langue commune de la vie publique. Les politiques de gestion de
la diversité linguistique visent une cohésion sociale et culturelle autour
de la langue française et de la communauté francophone dans un modèle
global d’intégration appelé « interculturalisme » (voir Rocher, Labelle,
Field, Icart 2007), en référence plus directe avec les luttes linguistiques
qui opposent les deux groupes linguistiques majoritaires de la province
et du Canada en général, les francophones et les anglophones.
Dans la situation politico-linguistique officiellement monolingue
française, l’intégration est présentée comme reposant sur la pratique et
l’appropriation de la langue française comme seule et unique ressource
possible pour pouvoir participer à l’ensemble des composantes de la
société française : « Sous l’angle linguistique, […] l’intégration humai-
nement et socialement réussie passe par l’acquisition d’une compétence
adéquate dans la langue du pays d’accueil. Son insuffisante maîtrise
conduit, en effet, inéluctablement à l’exclusion sociale, culturelle et
professionnelle » (DGLFLF 2005 : 7). De la connaissance du français,
à un niveau de maîtrise qui n’est cependant pas précisé, dépend l’inté-
gration en général.
Au Québec, le français est présenté comme la condition sine qua non
de l’intégration sociale dans la communauté d’installation mais, au final,
c’est l’insertion économique qui favorise, à la fois, cette intégration et l’ac-
quisition de la langue. L’intégration linguistique est définie comme « un
processus qui commence par l’apprentissage de la langue d’accueil et se

québécois de la langue française au Ministère de la culture, des communications et


de la condition féminine au Québec.
34 ANNE-SOPHIE C ALINON

poursuit par une pratique de plus en plus fréquente de cette langue dans
les différentes sphères de la vie quotidienne » (MAIICC 1997 : 7). Compte
tenu du contexte sociolinguistique et du mode politique de gestion de
l’immigration, le français est désigné comme étant le vecteur de l’intégra-
tion, la langue commune de tous, mais non la langue unique permettant
l’intégration (Piché, Frenette 2001, Pagé, Lamarre 2010). Sont intégrés lin-
guistiquement, les immigrants qui ont la capacité d’utiliser le français « dans
leurs communications à caractère public9 » (Lapierre-Vincent 2004 : 2).
Nous voyons ici que la difficulté de limiter les influences du politique
sur cette expression utilisée dans le domaine scientifique tient, en partie,
au fait que les seules définitions précises proposées émanent des institu-
tions qui y sont rattachées.
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3. Fonctions attribuées à la langue : éléments de réflexion
Les sens variés associés à l’expression « intégration linguistique » relèvent
des fonctions que l’on attribue à la langue dans les processus d’intégration.
Lorsque l’intégration linguistique est appréhendée comme étant un
objectif d’actions politiques, un objet de mesure, un outil d’évaluation,
une compétence, voire un critère de sélection juridique, la langue revêt ici
une fonction délimitante, qui relèverait uniquement de l’individu locu-
teur et non de l’usage social qu’il peut en faire. Selon cette conception, la
compétence en langue pourrait être isolée et évaluée indépendamment de
la pratique sociale. Or, cela va à l’encontre de la notion d’intégration où la
langue permettrait la rencontre avec l’Autre et au locuteur d’appréhender,
de provoquer et de se positionner dans cette rencontre.
Que l’on pense qu’une compétence en langue est une conséquence de
l’intégration (Beacco et al 2008) ou un préalable, nous posons que l’inté-
gration passe par la possibilité et l’accroissement d’une mobilité sociale,
linguistique et langagière à l’intérieur d’un espace social donné. Cette mobi-
lité à travers différents groupes sociaux est permise grâce à des compétences
dans une ou des langues par l’intermédiaire d’une participation accrue à
des interactions variant selon leur fréquence et leur valeur communicative.
Ainsi les compétences linguistiques en contexte d’immigration ne peu-
vent être appréhendées de manière isolée des autres composantes de l’intégra-
tion. S’il est vrai, comme le rappelle Bretegnier (2011), qu’un certain nombre
de compétences ne s’actualisent pas forcément en connaissances mobilisées,
cela ne peut être le cas ici quand on parle d’intégration linguistique.
De plus, démontrer une compétence en langue n’est pas forcément un

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La langue dite d'usage public est celle « parlée le plus souvent à l'extérieur de la mai-
son avec des personnes autres que les parents ou les amis » (Renaud et al 2001 : 105).
L’« INTÉGRATION LINGUISTIQUE » EN QUESTION 35

signe d’intégration. Cependant, cela peut être perçu comme tel dans le cas
d’une évaluation externe de l’intégration à un niveau macro, celui de la
communauté linguistique ou sociologique. Par exemple, les programmes
d’intégration par la formation linguistique sont évalués par le nombre
de personnes immigrantes ayant obtenu un diplôme en langue française
ou ayant atteint un niveau de maîtrise de la langue certifié par une éva-
luation formelle. Mais la notion d’intégration apparaît peu ici et ne dit
rien des attitudes et des représentations des individus ou de la société
d’installation. C’est prendre un raccourci simpliste que d’attribuer une
corrélation faussement évidente à « compétence en langue » et à « inté-
gration sociale garantie/réussie ». La langue est un élément nécessaire,
mais non suffisant, dans un processus comme celui de l’intégration qui
passe par de nombreux méandres, positionnements, repositionnements
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et « légitimités sociales, sociolinguistiques et socioidentitaires » (Adami,
Étienne, Bretegnier 2011 : 27) dont on doit tenir compte, par exemple,
dans la formation linguistique proposée dans le cadre d’un parcours
d’intégration programmé institutionnellement et qui se trouve, de fait,
arrimé à un parcours de mobilité individuelle. De plus, l’apprentissage
d’une langue « de communication publique » contient une implication
identitaire, plus ou moins acceptée, voulue, consciente. L’intégration dans
une communauté linguistique, comme objectif politique, ne peut donc
être envisagée sans prendre en compte ce qui se joue au niveau socioiden-
titaire dans le processus de mobilité linguistique et sociale des individus.

4. L’intégration linguistique au niveau micro


Au niveau macro, nous avons montré le flou qui entoure le sens d’« inté-
gration linguistique ». En revanche, nous posons qu’au niveau micro, celui
des représentations et des attitudes individuelles et des relations inter-
personnelles (Sawicki 2000 : 145), l’intégration linguistique se constitue
réellement en domaine de recherche et en objet d’étude.
Les exemples suivants sont des recherches qualitatives portant, entre
autres, sur le rapport entre langue et intégration : Eloy et al. (2003) sur le
picard, Bouvier (2003) sur le provençal et Adami (2011)10. Dans les deux
premières études, où des langues régionales jouent un rôle important dans

10. Une autre forme d'intégration linguistique, bien nommée, est celle décrite par un
témoin (Adami 2011 : 48) lorsqu'il raconte son investissement dans une composante
particulière de la langue (l'écrit), en délaissant l'oral, ce qui a pour conséquence des
problèmes d'intégration sociale dans la communauté linguistique française. Cette
anecdote décrit l'entrée dans une langue, une intégration linguistique donc, qui n'a
rien à voir avec une intégration sociale.
36 ANNE-SOPHIE C ALINON

l’intégration sociale d’immigrants en France, les témoins sont amenés,


par des méthodologies diverses, à parler de leur intégration à un groupe
social ou régional particulier. Une des hypothèses posées par Eloy et al.
(2003 : 133) pour expliquer l’influence favorable de l’appropriation des
caractéristiques linguistiques et discursives régionales et/ou sociales dans
l’intégration des immigrants est qu’il y aurait un parallèle entre le rapport
diglossique qu’entretiennent les langues régionales et la langue nationale ; et
les langues d’origine et le français. En effet, les représentations attribuées aux
langues régionales et aux langues d’origine seraient de l’ordre de l’affectif,
de l’histoire, exemptes de pression normative alors que le français serait
davantage perçu comme une langue utilitaire et nécessaire à l’échelle de la
société française globale.
Ainsi, dépendant de la discipline concernée, des objectifs et du corpus
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d’étude, les indices de l’intégration linguistique peuvent être des éléments
formels du discours des individus, des objets de représentations linguis-
tiques ou des discours épilinguistiques, etc. Dans tous les cas, ces particu-
larités linguistiques et discursives sont porteuses de valeurs microsociales
et relèvent de connivences linguistiques et d’ajustements réciproques au
microcontexte de la communication qui contribuent à l’intégration sociale
générale. Plus qu’un niveau de compétence, elles rendent compte de l’inté-
gration linguistique des individus concernés car elles peuvent émaner d’une
fréquentation soutenue d’un groupe particulier de la société d’installation et
de la création de réseaux sociaux avec des membres de ce groupe. L’« inté-
gration linguistique » ou plutôt l’« intégration microlinguistique » telle
qu’elle est définie ici serait donc véritablement le résultat et la cause d’une
forme d’intégration sociale.
L’intégration linguistique dans ces microcontextes s’intéresse à l’inté-
gration telle qu’elle est permise par une langue, une variété linguistique ou
discursive alors que la plupart des définitions d’« intégration linguistique »,
telles que nous les avons vues ci-dessus, font référence à des compétences lin-
guistiques mais restent silencieuses sur le vécu de l’intégration. L’expression
est opérante lorsqu’elle concerne les pratiques individuelles telles qu’on
les retrouve dans les représentations et les perceptions des individus s’ex-
primant sur leur propre intégration et leur rapport à/aux langue/s. Parler
d’individus sous-entend donc davantage l’étude de biographies plutôt que
l’étude d’étapes et de processus, de situations langagières plutôt que de
langue (voir Adami 2011), parler d’intégration linguistique est approprié
quand elle considère la langue comme étant la « langue » qui permet la
connivence, relève les particularismes régionaux ou sociaux et touche l’être
social du locuteur. Nous pensons donc qu’« intégration linguistique » doit
L’« INTÉGRATION LINGUISTIQUE » EN QUESTION 37

être réservée pour désigner le processus individuel, d’ordre existentiel, car


« ce projet [apprendre la langue] s’inscrit dans une histoire en même temps
qu’il la modifie, la transforme non seulement en répertoire mais aussi en
une histoire de transmission, un devenir linguistique et identitaire » (Adami,
Étienne, Bretegnier 2011 : 27). Ainsi, considérée au niveau micro, l’inté-
gration linguistique désignerait une intégration des groupes sociaux ou
culturels identitairement marqués et dont la trace identitaire se trouve dans
la variation linguistique ou langagière comparativement à une communauté
linguistique plus vaste.

Conclusion
L’expression « intégration linguistique » est, à la fois, complexe et fonda-
mentale, politiquement chargée et scientifiquement fuyante. À travers ces
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réflexions terminologiques, nous proposons donc de relativiser le facteur
linguistique dans l’intégration, telle qu’elle est appréhendée et envisagée
dans les discours institutionnels. Sans dire que la langue n’est pas un
facteur déterminant et nécessaire dans les processus d’intégration, il est
cependant à remarquer que les mesures politiques d’aide à l’intégration ne
peuvent pas se contenter d’une intervention uniquement au niveau lin-
guistique (par l’intermédiaire de formations linguistiques, par exemple),
d’autant plus si la compétence linguistique s’accompagne en amont ou
en aval d’une forme de sanction administrative.
Les intégrations (sociale, professionnelle, scolaire) sont, en partie,
facilitées grâce à une compétence linguistique ou plutôt sociolangagière.
Ainsi, selon cette conception, la langue n’est pas un objectif en soi, une
entité à intégrer, objet de pression et de sanctions, mais plutôt un outil
qui facilite la vie et le quotidien, à acquérir à travers la multiplication des
pratiques et des situations sociolangagières rencontrées. Dans une optique
sociodidactique, l’idée est de mettre en avant les domaines que la langue
donne la possibilité de connaître, d’explorer, de conquérir, en résumé,
de valoriser la mobilité qu’elle permet. Envisager la langue selon ce point
de vue permettrait de mieux faire comprendre, à la fois, aux populations
immigrantes et aux formateurs les objectifs et la cohérence de mesures
de formation linguistique coercitives ou conseillées.
Par extension et pour faire un lien avec un domaine de recherche
qui utilise également la notion « intégration linguistique », celui du
français de scolarisation, nous citerons l’argument de Verdlehan (2005)
pour qui la réussite scolaire des enfants non francophones repose sur la
compréhension de l’environnement scolaire dans son ensemble alors que,
souvent, les problèmes d’intégration scolaire des enfants sont réduits à des
38 ANNE-SOPHIE C ALINON

difficultés en langue. Ainsi, les mesures d’intégration linguistique, comme


celles qui consistent à donner des cours de langue et de « culture » aux
immigrants adultes, ne peuvent atteindre le but énoncé si la dimension
sociale et contextuelle, dans laquelle se vit cette intégration, n’apparaît
pas clairement, voire prioritairement. L’intégration est à penser comme
l’entrée dans une structure dont les éléments inextricables et interdépen-
dants sont liés, entre autres, par la langue.
Concernant l’utilisation de l’expression dans les recherches scienti-
fiques, nous concluons que, pour l’instant, « intégration linguistique » est
un « concept régulateur » au sens de Martin (1994) : « Voyez des notions
comme celles de mot, de sens, de syntaxe, de grammaire… Ce sont des
concepts que les épistémologues disent « régulateurs ». Ils ont un contenu
vague, tout au plus suffisant, pour permettre transitoirement de délimiter
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un domaine. Mais leur statut préthéorique ne les rend pas véritablement
opératoires. Pour qu’ils deviennent des objets théoriquement utilisables, un
grand effort définitoire s’impose » (Martin 1994 : 13).
C’est pourquoi, nous avons cherché ici à « désévidencier » (Lahire
1999 : 24) le sens que l’on attribue à l’expression « intégration linguis-
tique » dans les discours scientifiques et institutionnels car son manque de
contextualisation et le flou définitionnel qui l’entoure laissent facilement la
possibilité à chacun d’y attribuer un sens variable, plus ou moins connoté,
plus ou moins idéologiquement marqué. En attendant que la réflexion sur
la définition d’« intégration linguistique » soit approfondie et améliorée,
nous proposons de réduire l’usage de cette expression au seul contexte
micro, dans les recherches où les individus expriment, racontent comment
la/les langue/s a/ont été un élément, une entrave, une étape, un objet de
désir ou de rejet dans leur intégration. C’est à ce niveau que l’association
« intégration » et « linguistique » dira véritablement ce qu’elle signifie.

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Article reçu en février 2012. Révision acceptée en février 2013.

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