Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Techniques de Modélisation
Techniques de Modélisation
MODELISATION
SOMMAIRE
1 INTRODUCTION
Lorsqu’on s’intéresse aux conséquences de l’utilisation des logiciels de calcul sur la qualité
des études, on est amené à s’interroger à la fois sur :
• la façon dont les logiciels sont utilisés, c’est-à-dire à la maîtrise du logiciel par
l’utilisateur. Cela comprend différents aspects :
- connaissance des principes mécaniques de base appliqués par le logiciel,
- connaissance du domaine d’application du logiciel et capacité à juger de l’adéquation
entre le problème à traiter et les possibilités du logiciel,
- connaissance du logiciel (savoir s’en servir).
• la qualité des logiciels, pour ce qui est de leur aptitude à fournir des résultats exacts
(validité des calculs) et facilement exploitables (clarté et complétude des entrées /
sorties). L’ergonomie du logiciel est aussi un paramètre important mais difficile à évaluer
de façon objective.
Pour vérifier l’exactitude des résultats, une première étape consiste à passer des tests de
référence qui figurent dans le :
L’utilisateur peut également consulter la documentation du logiciel pour savoir si ces tests
font partie des tests de validation effectués par l’éditeur du logiciel.
ATTENTION !
Pour que le contexte d’utilisation des logiciels de calcul soit le plus sûr possible, il faut
s’intéresser à trois facteurs et à leur interaction dans le cadre d’un projet d’étude:
le personnel,
les méthodes et les moyens de contrôle à mettre en oeuvre pour préparer les modèles
et exploiter (interpréter) les résultats,
le niveau de formation et la qualification des utilisateurs pour les différents types
d’affaires et de logiciels.
Il convient également d’aborder des sujets tels que la sauvegarde et l’archivage des
affaires qui, bien que n’étant pas directement liés à la sûreté d’utilisation des logiciels, sont
des points importants dans la chaîne de traitement et de reprise d’une affaire. A ce propos,
l’établissement des responsabilités en cas de problème ultérieur peut se trouver facilitée par
l’existence de documents de conception clairs et proprement conservés.
2.1 Le personnel
On distingue le personnel affecté aux tâches de calcul et le personnel affecté aux tâches
informatiques, même si dans la pratique, en fonction de la taille de l’entreprise, une même
personne peut prendre en charge les deux aspects.
Dans une structure de bureau d'études, tout le personnel n'est pas destiné au calcul de
structures. Les personnes affectées à ces calculs doivent être informées de l'ensemble
des produits disponibles dans le bureau et si possible initiées à leur utilisation.
Il est important que le personnel chargé d'un calcul particulier ait un degré suffisant de
connaissances dans le domaine mécanique concerné. Un bon moyen de jugement est
que tout ingénieur chargé d'un calcul doit être capable d'effectuer un contrôle manuel
de vraisemblance des résultats de son calcul.
Il est moins primordial par contre que cet ingénieur connaisse les méthodes numériques
employées par le logiciel. Mais il faut se rendre compte qu'on n'utilisera de façon optimale
un logiciel que si on possède les principes de base des méthodes employées.
Si on devait classer ces utilisateurs en fonction d'un niveau de formation purement scolaire
(cas du personnel débutant), on pourrait adopter la classification suivante :
Structures exceptionnelles par la taille ou par l'objet : ponts suspendus, structures dans
des conditions spéciales : risque d'explosion, risque de fatigue oligocyclique, température
inhabituelle, structures en couplage avec un fluide (canaux), un sol (tunnels) etc.
Calcul au feu. Comportement non-linéaire.
Ces ouvrages exigent des études spéciales à interpréter : études en soufflerie, études
expérimentales sur tables vibrantes, études numériques de couplages fluide-structure,
interaction sol-structure, études hors règlements de calcul (« Design by testing »).
Il est important de reconnaître la nature d'un problème et d'en repérer les difficultés
au stade de l'appel d'offres. Les coûts des ouvrages exceptionnels sont difficilement
maîtrisables et le recourt à différents métiers spécialisés est inévitable.
Les entreprises qualifiées pour chaque type d'ouvrage décrit plus haut connaissent
normalement les difficultés inhérentes à chaque étape du processus de construction: au
niveau des études préliminaires et au stade de l’établissement des plans d’exécution, elles
ne feront normalement pas appel à la sous-traitance. Elles y feront appel au stade des
études générales de la structure.
Dans les petites structures, on sous-traite parfois l’entretien du matériel. Il est alors
préférable d’avoir un fournisseur unique pour tout le matériel et situé à proximité afin qu’il
puisse se déplacer facilement lorsque le dépannage téléphonique ne suffira pas. Les
sauvegardes, par contre, seront toujours de la responsabilité d’une personne de
l’entreprise.
2.2 Le matériel
On s’intéresse ici aux ordinateurs personnels (compatible PC) qui sont les plus utilisés
actuellement pour des études courantes. La configuration d’un PC concerne principalement
:
la souris : certains logiciels encore sous DOS® (non actualisés) ne font pas appel à la
souris ou ne reconnaissent pas tous les gestionnaires de souris. Il est souhaitable d’avoir
une souris “ compatible Microsoft® ”.
la quantité de mémoire vive (RAM) et, dans certains cas, de mémoire étendue.
l’imprimante et le traceur : s’assurer qu’il s’agit d’un type reconnu par le logiciel. Pour les
produits fonctionnant sous Windows® la reconnaissance des imprimantes se fait
généralement sans problème, mais ça n’est pas le cas pour les logiciels sous DOS®.
ATTENTION !
L’archivage est souvent négligé et lorsque des mois (ou des années) plus tard il s’avère
nécessaire de réinstaller le produit, il est parfois impossible de retrouver l’intégralité des
supports ou la documentation !!
Certains logiciels peuvent être installés sur le serveur du réseau, puis exécutés à partir de
chaque poste utilisateur. Dans ce cas, la place nécessaire sur le disque dur est partagée
entre le disque du serveur réseau (fichiers d’installation) et le disque de l’utilisateur (fichiers
de données, etc.). Il est conseillé de laisser au responsable du réseau le soin d’installer des
logiciels sur le serveur.
2.3 Le logiciel
Une fois le logiciel installé il est important de le prendre en main, même s’il s’agit d’un
logiciel simple. Il n’est pas souhaitable de découvrir le produit au démarrage de l’affaire ; les
risques d’erreur sont alors plus importants et, pour un logiciel un peu complexe, il est
difficile d’évaluer le temps nécessaire pour réaliser l’étude si on ne connaît pas le logiciel
(ce qui peut engendrer des retards imprévus).
Lors de cette phase de prise en main, quelques points pouvant être importants :
étudier la documentation du logiciel pour bien identifier son domaine d’application et les
différentes limites : taille du problème (nombre maximum de noeuds, de cas de
charge,..), types d’analyse, possibilité de prendre en compte des éléments à inertie
variable, types de profils, etc. Ce point permettra de bien juger de l’adéquation entre le
logiciel et les affaires à traiter et l’on pourra, le cas échéant, préparer l’étude en
conséquence. Par exemple, s’il s’agit d’un modèle 3D qui risque de dépasser le nombre
maximum de noeuds pouvant être gérés par le logiciel, on pensera dès le début à
générer des sorties (note de calculs, graphiques) et s’y familiariser. A ce stade on peut
vérifier si les pages sont numérotées, si le nom de l’affaire et la date / heure du calcul y
figurent. La tâche de contrôle sera facilitée par la suite si l’utilisateur connaît bien la
structure des sorties. Par ailleurs cela permettra de s’assurer que la communication avec
l’imprimante est bonne et de repérer d’éventuels problèmes de mise en page,
d’impression de caractères accentués, etc.
les logiciels autorisent actuellement des sorties ciblées, sélectives : on peut choisir les
informations que l’on veut voir figurer. Pour les structures importantes cela peut être utile
et évite d’imprimer des dizaines de pages à chaque fois. Mais il y a un risque important
d’oublier de vérifier une partie des éléments, ou d’omettre des résultats importants. Si le
logiciel offre cette possibilité il est important de maîtriser son utilisation et de fixer
quelques règles simples (par exemple en définissant des sorties “ types ”).
effectuer, si possible, des tests comparatifs avec d’autres produits ou passer des tests de
référence pour s’assurer que le logiciel fournit des résultats exacts.
Il est important de connaître profondément un logiciel d'usage courant dans une activité :
La formalisation de ces règles sous forme de “ procédures ” permet d' "organiser" le travail
en terme de partage des tâches, de définition du rôle de chaque intervenant,
Logiciel : qu'il soit développé dans l'entreprise ou acheté dans le commerce, il est
indispensable qu’il soit maintenu et validé par la réalisation de tests adaptés. Le
fournisseur doit assurer un support technique avec correction des anomalies
rencontrées.
Dans le cadre de la réalisation des études suivant les règles de l'assurance de la qualité, la
validation des logiciels utilisés est nécessaire.
Les logiciels accèdent à des fichiers stockés sur le disque dur de l’ordinateur. Celui-ci peut
être endommagé entraînant une perte totale ou partielle des fichiers qui s’y trouvent. Il est
donc nécessaire de stocker, sur un support autre que le disque dur de l’ordinateur de
l’utilisateur, des copies des fichiers concernant une affaire pour pallier à leur perte ou
endommagement, ou pour permettre la reprise d’une affaire.
De même, on a parfois besoin de récupérer de la place sur le disque dur en archivant les
affaires qui sont terminées.
Attention : il faut toujours garder la note de calcul papier et les croquis et schémas.
identifier :
- le nom et la version du logiciel de calcul de structure
- le nom et la version du logiciel de compactage le cas échéant
- l’instruction de copie sur la disquette (ou autre support) et l’instruction inverse pour
récupérer les fichiers à partir de la disquette. Ceci est particulièrement important
lorsqu’on utilise un logiciel de compactage qui propose des options (possibilité de
compacter les sous-répertoires, etc.).
Remarque :
Si le logiciel de calcul est couplé avec un logiciel de dessin, il est nécessaire de
sauvegarder et d’archiver le logiciel et les fichiers de dessin de la même façon que les
fichiers de calcul.
Si un logiciel de compactage ou de gestion d’un lecteur a été utilisé, et s’il n’est pas
disponible sur le disque (ou la disquette), il faudra d’abord l’installer.
Cas 2 : les fichiers à récupérer correspondent à une version plus ancienne du logiciel de
calcul de structure.
Cas 2.1 : la version courante du logiciel (exemple v3.00) sait lire les fichiers de
l’ancienne version (ex. 2.60).
On procède comme dans le cas 1.
Cas 2.2 : la version courante du logiciel (exemple v3.00) ne sait pas lire les fichiers
de l’ancienne version (ex. 1.80).
Dans ce cas il faut d’abord installer la version ancienne du logiciel (version 1.80) puis
récupérer ensuite les fichiers comme au cas 1.
Il est important de noter que les logiciels évoluent très vite, ainsi que les ordinateurs et
les systèmes d’exploitation. Après quelques années, il n’est donc pas toujours possible de
récupérer les fichiers archivés et ce pour plusieurs raisons :
la version courante du logiciel ne permet pas de lire des fichiers anciens et il n’est plus
possible d’installer l’ancienne version du logiciel parce que les machines ont évolué (on
n’a plus la machine ou le système d’exploitation avec lesquels fonctionnait le logiciel
quelques années auparavant).
le logiciel n’est plus utilisé dans l’entreprise : parce qu’il n’est plus maintenu par l’éditeur
(lequel peut d’ailleurs ne plus exister !) ou parce qu’un autre produit a été choisi.
Il est difficile de pallier à toutes ces contraintes. La première précaution à prendre est bien
sûr de garder une trace papier de la note de calcul et des plans. Si le logiciel le permet,
on peut aussi sauvegarder les données sous forme de fichiers “ texte ” (lisibles avec
n’importe quel éditeur de texte). De cette façon on récupère au moins la topologie de la
structure.
La solution idéale concerne la sauvegarde à l’aide d’un format neutre (i.e. non dépendant
d’un logiciel spécifique). Pour le dessin il y a le format DXF d’Autocad® mais pour les
données techniques il n’y a rien encore.
S’il y a peu de fichiers à copier, et si leur taille n’est pas trop importante, le plus facile est de
copier les fichiers directement sur un CD vierge. Cela permet de les récupérer facilement.
Si les fichiers sont plus nombreux, ou s’ils sont répartis sur plusieurs répertoires, il peut être
important de se faire une “ check-list ” pour ne rien oublier ou, mieux, de se faire une
procédure de sauvegarde automatique. Une fois qu’on aura testé la procédure (sauvegarde
puis récupération de l’affaire) on saura que les sauvegardes sont valables. En effet, une
sauvegarde incomplète risque d’être inutilisable et c’est au moment où on en aura besoin
qu’on constatera le manque !
Des phases de calcul sont présentes à toutes les étapes du déroulement d'un projet. Pour
la clarté des différentes opérations, nous adoptons ci-après la terminologie des marchés
publics :
Dans toutes ces étapes, des calculs seront faits manuellement ou à l'aide d'un logiciel et
aucune des phases ne doit être négligée. Chacune des étapes va dérouler ou
recommencer tout ou partie du processus de calcul suivant pour la structure :
modélisation
préprocesseur du logiciel
structurale
C'est évidemment une étape importante pour le dossier d'appel d'offres. Cette phase ne se
déroulera de façon satisfaisante que si une étude sérieuse est menée pour détecter les
difficultés d'une opération déterminée. De plus, les résultats pourront être réutilisés lors de
la vérification si le marché est traité directement entre le maître d'ouvrage et l'entreprise,
comme c'est souvent le cas dans les marchés privés.
On ne peut utiliser simplement la notion de ratios pour répondre valablement aux questions
d'évaluation des coûts, sauf pour des structures très courantes situées en des lieux bien
connus. L'avant-métré effectué dans cette phase de projet sera d'autant plus proche de la
réalité que le calcul de structures aura été mené assez loin.
A ce stade, le bâtiment est normalement défini dans ses grandes lignes. Des compléments
d'études sont apportés par deux biais :
- les études des corps d'état secondaires. Ceux-ci peuvent modifier des éléments
importants du projet.
- l’étude des variantes proposées éventuellement par les entreprises consultées.
C'est à ce niveau que dans les marchés publics, les entreprises sont mises en concurrence
(DCE).
Passage
Vent
seisme
Les calculs de structure seront menés jusqu'à la vérification réglementaire des différents
éléments. A ce stade, les plans d'exécution vont être établis soit par le Bureau d'Etudes qui
a effectué les calculs de structure, soit par l'entreprise réalisatrice.
Le contrôle doit être fait de façon interne par une autre personne que le calculateur avant
envoi au contrôleur technique mandaté par le maître d'ouvrage. Ce contrôle interne évite
souvent les allers-retours inutiles et permet de réunir toute la documentation qui a été
nécessaire au dimensionnement pour l'archivage de la note de calcul.
3.4 Fabrication
A ce stade certains éléments particuliers seront calculés, notamment certains aspects liés
au montage. Des structures provisoires destinées à la phase de montage peuvent
éventuellement être étudiées à ce stade si elles concernent le support provisoire de
structures autres que la structure calculée. On calculera par exemple les câbles de sécurité
pour le personnel, les coffrages spéciaux, etc.
Dans le déroulement d’un projet, la temps imparti au calcul proprement dit doit être
minimisé pour que l’affaire soit le plus rentable possible (on peut prendre contact avec le
CT pour convenir des hypothèses en amont et arrêter la manière dont le calcul va être
entrepris, cela peut éviter de mauvaises surprises…).
En règle générale, ne jamais laisser sortir une note de calculs sans une contre-
vérification interne, même sommaire.
Cette partie n’est pas un cours de modélisation des structures. Il s’attache essentiellement
à pointer les aspects pratiques souvent négligés par les jeunes ingénieurs ou les ingénieurs
utilisant occasionnellement le calcul sur ordinateur.
1 MODELISATION GLOBALE
. . Plan 4
Dans une structure à modéliser, il est indispensable d’identifier la fonction des éléments
suivant qu’ils appartiennent à l’ossature principale (et transfèrent directement les charges
verticales et horizontales aux fondations, comme les poutres, poteaux) ou à l’ossature
secondaire (et transfèrent les charges à l’ossature principale, comme les pannes, solives,
lisses) ou à d’autres éléments d’habillage (qui transfèrent les charges aux éléments
principaux ou secondaires, comme le bardage).
Pour les structures rectangulaires comprenant deux plans d’ossature à angle droit, la
modélisation en 2D est recommandée. C’est typiquement le cas de notre exemple de
bâtiment industriel.
La carte d’identité du bâtiment doit être présente à l’esprit et écrite dans la note de calcul.
La structure est définie à partir de points que l'on appelle noeuds du maillage et qui sont en
général situés aux extrémités des éléments. Ces noeuds sont repérés dans des systèmes
d'axes qui peuvent être, soit le système d'axes global (X,Y,Z), soit les systèmes d'axes
Des systèmes de représentation locaux sont aussi possibles pour la saisie des données
des charges sur les éléments ou pour le dépouillement des résultats. Ces systèmes sont
liés aux éléments. L'axe local des x est situé suivant l'axe longitudinal de l'élément
considéré depuis le noeud origine en direction du noeud extrémité de l'élément. L'axe des y
est construit perpendiculairement par rapport à l'axe des x et confondu avec un des axes
principaux d’inertie de la section. Cela nécessite soit la connaissance de la position d'un
troisième point ou bien la définition d'un paramètre supplémentaire lié à l'axe X global, en
général l’angle β entre l’axe local et un axe global. L'axe z local est perpendiculaire aux
axes x et y locaux, le tout formant un trièdre droit. On pourra aussi définir des noeuds
principaux (de symétrie) et des noeuds secondaires ou intermédiaires suivant la densité de
la modélisation.
En général la représentation des sollicitations M,N,T agissant dans l'élément est liée à ce
système d'axes local de l'élément.
.
élément
axe principal
y
z
x
.
y β
x
o' Noeud extrémité
Noeud origine
O
Y
Elément n° xx : E , ν , fy , Α , I,W,S
noeud extrémité
B Z
X
Y
Elément de type diagonale A
noeud origine
La définition de l'élément à partir des noeuds a une grande importance dans l'interprétation
des résultats. Les signes des sollicitations dépendent des choix effectués et l'interprétation
de ceux-ci peut quelquefois être difficile. L’utilisateur doit donc rester attentif aux
conventions de signes liées aux orientations qu'il adopte. Ainsi par exemple, la figure ci-
dessous présente deux interprétations différentes d'un même système de forces où le choix
des noeuds de l’origine et de l’extrémité de la barre ainsi que l’orientation de l’axe des x du
repère local sont différentes.
y F y
F z
x x +
A B A B
+
noeud noeud noeud noeud
origine extrémité extrémité origine
z
Système 1 Système 2
Orientation de l'axe des x Orientation de l'axe des x
de A vers B de B vers A
Pour chaque élément on attribue les caractéristiques mécaniques plus ou moins détaillées
en fonction des besoins (ainsi par exemple, les valeurs des inerties et modules d’inertie I et
W ne seront pas utiles pour l’analyse globale d’un treillis articulé). Ces données peuvent
être communes à plusieurs éléments. Dans ce cas il est pratique d'effectuer des groupes
d'éléments et de leur affecter les caractéristiques communes.
Dans le cas d'une analyse élastique linéaire les données suivantes sont introduites pour
chaque élément ou groupe d'éléments.
Pour le matériau
Les noeuds et éléments étant définis, il est ensuite nécessaire de définir les liaisons de la
structure avec l'extérieur par ses appuis ainsi que les liaisons internes entre les noeuds et
barres.
L’utilisateur doit au préalable définir dans la structure les noeuds qui sont considérés
comme des appuis et qui seront traités d'une manière particulière par le logiciel. Cela se fait
par une simple commande de listage des noeuds qui sont des appuis verticaux ou
horizontaux.
φZ φZ
δZ
δY
φ
φ X
Y δX
δY
O O δX
Les 6 degrés de liberté (DDL) sur un appuis en 3D Les 3 degrés de liberté (DDL) sur un appuis en 2D (X, Y)
- Translations δX δ Y δ Z - Translations δX δ Y
φ φ φZ
X φY Z
- Rotations - Rotation
Concernant la définition complète des appuis, deux approches sont utilisées par les
différents logiciels :
- Une première approche consiste à considérer que les déplacements d’appuis sont
empêchés. Dans ce cas si l'on désire libérer un déplacement dans une direction il faudra le
signaler au logiciel en affectant la direction considérée du noeud par un attribut. En général
l'attribut choisi à la valeur 0 pour un déplacement empêché et 1 pour un déplacement
autorisé. Dans ce cas particulier on dit que l'on effectue une ou des relaxations des
déplacements d'appuis, DDL. La relaxation signifiant la libération du déplacement dans la
direction précisée.
On peut ainsi construire différents types d'appuis comme indiqué sur la figure ci-dessous
dans le cas 3D.
φz φz φz φz
δz δz δz δz
φx φx φx φx
φy φy φy φy
δx δx δx δx
δy δy δy δy
φz φz φz φz
δz δz δz δz
φz
φy
φx φy φx
φx φx φx φx
φy φy φy φy δz
δx δx δx δx
δy δy δy δy
δy
δx
A B x
Poutre console
- Une seconde approche plus courante consiste à considérer que le modèle est
initialement libre dans l’espace et que les déplacements d'appuis sont a priori tous libres. Il
sera alors nécessaire pour fixer la structure de bloquer des déplacements. Dans ce cas une
affectation de blocage effectuée suivant les mêmes principes que ci-dessus permet de
définir les liaisons de la structure avec l’environnement extérieur.
Les blocages et relaxations peuvent se définir dans le repère global (cas de tous les
logiciels) ou le repère local (cas de certains logiciels). Dans certaines situations,
la définition dans ce dernier cas est essentielle : c’est le cas par exemple du calcul en
instabilité d’un silo sous les charges de frottement de la matière ensilée.
x
y
Dans le cas de notre exemple de bâtiment industriel, on a modélisé les pieds de poteaux
des portiques transversaux en articulations, ce qui signifie que l’on bloque les DDL de
translation et que l’on libère certains des DDL de rotation, ce qui est illustré à la figure ci-
dessous. Bien que l’on puisse compter sur une semi-rigidité physique de l’appui réel, il est
fréquent de modéliser ces appuis en articulations.
. °
Noeuds appuis
. °
φz
1 2 3
δy
Les 3 degrés de liberté (DDL) sur un appuis en 2D
- Translations bloquées δ x δ y
- Rotation libérée φ z
peu fréquent δx
fréquents
articulation pure modélisation en articulation pure °
Appui physique
Ï Appui modélisé en 2D
On pourra par ailleurs se reporter au § 2.3 pour quelques conseils sur la “ Modélisation
des liaisons ”.
En général, au départ de la modélisation, les liaisons internes entre noeuds et barres sont
toujours considérées comme rigides, cela modélise la continuité de la structure. Il est
toujours possible de rompre la continuité des déplacements entre éléments de la structure,
pour modéliser une rotule par exemple ou des assemblages à comportement particuliers.
Dans ce cas on effectue des relaxations internes selon le même principe que celles
effectuées pour les relaxations sur appuis. Mais ces relaxations ne sont en fait possibles
que s'il y a compatibilité des déplacements relaxés sur le noeud considéré. Elles sont
décrites généralement dans le système d’axes local.
Il existe dans l'espace à trois dimensions 6 degrés de liberté relatifs aux trois directions x, y,
z. Ils correspondent aux translations et rotations locales. La figure suivante représente un
système d'axes local orienté le long d'un élément linéique où sont représentés les
déplacements et efforts correspondant aux six relaxations ou blocages possibles :
Tz Nx
Système d'axes global M
z Mx
ϕy
Z δz δx Ty
ϕx My
Sollicitations M, N, T
s δy
z ϕz
y Déplacements généralisés
x translationsδ et rotationsϕ
o'
Système d'axes local
O Y
X
Système d'axes local, représentation des sollicitations et déplacements associés
M M
! Les treillis
Pour leur modélisation, l'analyse globale et la conception des noeuds
articulée avant d'appliquer ces critères et éventuellement, dans le cas d'une prise en
Toujours dans le cas de notre exemple de bâtiment industriel, on peut illustrer ci-dessous
sur une conception variante des portiques transversaux en PRS, le comportement et le
principe de la modélisation des assemblages poutre poteau. Bien entendu, les conditions
de liaisons doivent être compatibles avec le fonctionnement réel attendu des assemblages.
Les logiciels d’analyse globale distinguent généralement les liaisons rigides (assemblages
rigides dit encastrés) et les liaisons articulées ou souples (assemblages articulés) mais
peuvent également permettre aussi la prise en compte d’un comportement intermédiaire,
les liaisons semi-rigides (assemblage semi-rigide).
On pourra par ailleurs se reporter aux § 2.3 & 2.5 pour quelques conseils sur la
modélisation des liaisons et des assemblages.
L'ensemble des éléments de la structure étant défini, il est alors possible de définir les
charges ou actions appliquées à la structure.
Pour la résolution de la structure, l'ensemble des actions est repéré dans le système d’axes
global. Il est cependant possible de représenter les actions dans un des systèmes de
représentation locaux, le logiciel se charge alors de transférer l'ensemble des actions du
système d’axes local au système d’axes global. De nouveau l’utilisateur doit être attentif aux
problèmes de direction et d’orientation afin de bien maîtriser ces représentations.
Mz
Fz
My
Fy Mx
C
Fx
Z X
Y
O
Représentation des forces et actions agissant sur les noeuds du treillis.
Une charge verticale Q dirigée vers le bas agissant au noeud représenté sera introduite de
la manière suivante (0, 0, -Q, 0, 0, 0) dans le repère d’axes global de la structure. Un couple
C autour de l’axe global X sera représenté par (0, 0, 0, C, 0, 0).
Le calcul de ces actions fait généralement appel à la réglementation. Mais chaque logiciel a
sa spécificité concernant la modélisation des types d’actions. Elles dépendent des modèles
de calculs qui sont utilisés.
Certains types de ces actions sont très occasionnels et leurs modélisations simples peuvent
poser problème. On pourra se reporter au § 2.6 “ Quelques types d’actions peu
courantes ”.
Dans la pratique des simplifications sont conseillées en modélisant les charges. Par
exemple en ce qui concerne le cas des charges ponctuelles et des charges réparties
équivalentes ; on pourra par exemple traiter un élément soumis à de multiples charges
locales aussi comme un élément uniformément chargé ou considérer dans le cas des
éléments de plancher des charges uniformément réparties rectangulaires plutôt que
trapézoïdales.
Les combinaisons des charges sont définies à partir des cas de charges élémentaires
agissant ensemble. Par exemple, toutes les charges de poids propre forment un cas de
charge élémentaire, les charges d'exploitation un autre cas. L’utilisateur indique alors au
logiciel les combinaisons de cas de charges qui doivent être calculées. Ces cas de charges
sont affectés des coefficients de pondération issus des règlements. La formulation ci-
dessous présente le principe de quelques combinaisons à partir des cas de charge
élémentaires; charges permanentes, d’exploitation, vent et neige.
Il est habituel de les introduire comme données avant le calcul de la structure bien que les
combinaisons de cas de charges pour une analyse élastique s'effectuent après l’analyse de
la structure par cumul des différents résultats des cas de charges élémentaires avec leurs
coefficients de pondérations. Certains logiciels proposent l’ensemble des combinaisons
possibles par règlements, laissant l’utilisateur libre de choisir les combinaisons à analyser.
! Attention !
z Le principe de superposition des cas de charges après analyse est applicable uniquement
dans le cas d'une analyse globale élastique linéaire. Ce principe ne peut pas s'appliquer
pour une analyse globale plastique, élastoplastique ou en grands déplacements.
A partir des déplacements il sera possible en fonction des rigidités des différents éléments
de recalculer les sollicitations M,N,T agissant dans les éléments de la structure.
DONNEES DE LA STRUCTURE
. Type de structure
. Position des noeuds
. Propriétés des barres
. Relaxations aux noeuds
. Conditions aux appuis
Calcul de la matrice
de rigidité K
( contribution barre par barre )
Inversion de la matrice
de rigidité
-1
Matrice K
ANALYSE
Données des charges A
cas de charge
élémentaire
Calcul des déplacements
aux noeuds
-1
= K .A
FIN
Les résultats provenant de l’analyse globale sont les déplacements généralisés des noeuds
respectivement pour les trois DDL (si on a adopté une modélisation en 2D) et pour les six
DDL (en 3D). Les déplacements des noeuds (comme sur l'exemple que nous avons choisi)
sont calculés dans le système d'axes global. La figure suivante représente les
déplacements d'un noeud particulier. Ces déplacements peuvent aussi être représentés,
élément par élément, dans le système d’axes local de l'élément pour plus de simplicité.
L’utilisateur devra alors en faire la demande explicite au logiciel car ce n'est pas la
représentation courante.
ϕz
δz ϕ
ϕy x
δy
δx
! Attention !
z L'examen de la déformée est essentiel pour le contrôle d'une bonne modélisation
On regardera particulièrement ce qui se passe aux appuis !
On regardera le modèle sous différents angles pour détecter les éventuels problèmes
Tz Nx
Mz
Mx
z
Ty
y My
x
o' Sollicitations M, N, T
Système local
Nous attirons l’attention sur les divergences entre les conventions de la théorie de la
mécanique ou conventions RdM et les conventions adoptées par les logiciels pour la
modélisation. La figure ci dessous les compare pour les différents types de sollicitations M,
N, T :
Barre en compression
N effort axial de compression
N
y N y
N>0
NA A x B NB +
A B
+
noeud noeud noeud noeud
origine extrémité
z
T
M
F/2
F/2
y y
y
A x B x C
A B C x
+
noeud noeud
noeud intermédiaire extrémité _
origine
z origine et extrémité
y y y
T
A x B x C A + B C x
+ _
z
Barre AB Barre BC
T A = +F/2 T =- F/2 Conventions RdM
B
T B = -F/2 T =+ F/2 Effort tranchant
C
TA effort appliqué par le noeud A sur la barre AB (réaction d'appui)
T B effort appliqué par le noeud B sur la barre AB et BC
Conventions logiciel
Effort tranchant
Les valeurs des sollicitations (moment fléchissant, effort normal et tranchant) étant
obtenues, on fera les vérifications réglementaires de la manière suivante :
Dans le cas de l'effort normal et d'une flexion prépondérante dans un seul plan, il sera en
général suffisant de considérer uniquement pour chaque élément les groupes :
- Nmax, M correspondants (ou concomitant)
- Mmax, N correspondant
Dans le cas d'une flexion composée biaxiale avec des ordres de grandeur comparables
entre les deux sollicitations My et Mz , si on ne parcourt pas l'ensemble des situations, il faut
agir par inspection.
1.2.1 Introduction
3
4h h
a
2
1
b A B C D E F X
a
b
En général, on ne modélise pas les planchers même si on dispose d'un logiciel ayant des
éléments de plaques. Dans certains cas exceptionnels (grandes dalles non rectangulaires,
dalles avec trémies par exemple), il sera nécessaire de les modéliser mais cette
modélisation n'est pas faite avec l'ensemble de la structure métallique : les réactions aux
appuis sont alors reportées sur le modèle structural de base. La plupart des planchers
peuvent être considérés comme simplement appuyés sur les poutres mais sont
généralement continus d'une trame à l'autre.
Dans les bâtiments à structure métallique, on peut trouver des planchers collaborants
directement posés sur les poutres, des planchers collaborants sur solives elles-mêmes
posées sur poutres, des prédalles.
Dalle de compression
béton
Armature
solive
Dalle de compression
béton
Armature
poutre principale
Il est généralement intéressant de ménager des connecteurs sur les poutres et d'utiliser
ainsi l'effet mixte notamment pour les planchers fortement chargés (bâtiments recevant du
public, écoles etc.).
Une attention particulière est à apporter au calcul lorsqu’on utilise des étais pendant la
construction. On doit alors mener deux études :
La dernière solution est préférable car on ne crée pas de degrés de liberté supplémentaires
ni de fortes rigidités qui détérioreraient la précision de la résolution. Si l'ossature en plan est
symétrique, il est préférable de maintenir cette symétrie (la configuration de la figure b est
préférable à celle de la figure a).
a) b)
Simulation de plancher rigide
Le système triangulé obtenu rigidifie "naturellement" le plancher. Les rigidités des barres
peuvent être assez arbitraires pour les planchers. Par contre, les murs banchés, les voiles
verticaux en béton doivent être représentés correctement car il y a redistribution des efforts
entre les différents éléments discontinus.
- La méthode d'Albiges et Coin pour les voiles réguliers et à files d'ouvertures régulières
- La méthode de Coin (différences finies) pour les voiles irréguliers
A défaut de valeurs précises et pour les bâtiments de faible hauteur, on pourra utiliser une
méthode de bielle équivalente en disposant une diagonale entre les poteaux. Cette
diagonale doit produire une palée de rigidité équivalente en déplacement horizontal en
adoptant un coefficient moyen d'équivalence matérielle de 12 ce qui revient à prendre une
rigidité de EI / h3 :,E étant le module de Young de l'acier.
Cette façon d'opérer est possible pour les bâtiments réguliers en statique et en dynamique.
Pour ce dernier cas, les règles de "régularité" en calcul sismique sont celles des règles en
vigueur pour le calcul statique équivalent.
La première étape à effectuer est celle du partage des actions à appliquer entre les
différents portiques dans les deux sens de calcul (transversal et longitudinal): c'est
l'opération de distribution horizontale des forces en fonction des rigidités relatives des
portiques et de la position du centre de rigidité (ou centre de torsion).
Y
3
a
2
1
A B C D E F X
On peut aussi utiliser la méthode de la console équivalente qui est exposée dans le
paragraphe suivant.
! Attention !
z Dans le cas de calcul dynamique sur un modèle 2D avec un logiciel 3D,
ne pas oublier de bloquer les déplacements dans la 3ème dimension pour
éviter les modes parasites.
En calcul statique, on se contente de la vérification des stabilités, les efforts subis par
chaque élément de contreventement étant connus.
Rigidité d'étage
La rigidité d'un étage est la somme des rigidités des poteaux de l'étage. Si les poutres
étaient infiniment rigides, on aurait :
12EI
k∞ = ∑ h3
Un calcul plus exact montre qu'au premier mode de vibrations, ce sont ces rigidités au
cisaillement qui sont prépondérantes. Il est courant d'adopter ces rigidités au moins au
stade de l'avant projet. Au stade du projet, on peut adopter les rigidités approximatives
suivantes :
Cette relation est généralement bonne sauf dans les premiers étages et dans certaines
conditions dans les étages les plus élevés.
Période de vibration
Les règlements (notamment les PS92) donnent des évaluations faciles à calculer.
Des exemples simples de barres physiques rencontrés quotidiennement dans les bâtiments
industriels sont ceux des arbalétriers avec jarret d’extrémité et des poteaux (ou arbalétriers)
en PRS à inertie variable.
11
8,00
10
9 9
section 8 Barre 8
8 8
section 7 Barre 7
7 7
section 6 3 Barre 6
6
6 Barre 2 Barre 5
section 5
5 tronçon 5
Inertie 2/3 I 1,00 m
section 4 66 cm Barre 4
4 ( 2/3 ) 4
section 3 Barre 3
3 2 3
section 2 Barre 2
Inertie I 2 Noeud extrémité
2 Barre 1
section 1 Détail Barre 2
0,00 Inertie des tronçons au 2/3 1 Noeud origine
1
I I
2I 1,5 I
1,5 I
Modélisation rigoureuse Modélisation simplifiée
2I
par 3 éléments barre par 3 éléments barre
On observe qu’une barre physique, c’est à dire considérée d’un point de vue technologique
comme un élément unité de la structure, nécessite une modélisation avec plusieurs
éléments finis. Sur la figure ci-dessus, les deux solutions de modélisation de l’extrémité de
l’arbalétrier évoquent les problèmes de précision des résultats de l’analyse globale
découlant de la finesse de cette modélisation, c’est à dire du nombre de tronçons ou
d’éléments fini de type barre, du respect rigoureux des axes, ou de l’équivalence des
caractéristiques mécaniques entre les éléments barre et physique.
Après le calcul des sollicitations dans la structure, il est nécessaire de vérifier les différentes
barres physiques (au sens mécanique) de la structure. Cette notion ne coïncide pas
nécessairement avec l'élément fini, par exemple l’élément barre défini pour un calcul en
structures barres. Certains logiciels permettent d'indiquer cette distinction de façon à faire
apparaître des sorties prêtes à être directement exploitées sans interprétation
complémentaire et sans ambiguïté.
Certains logiciels n’ont pas la possibilité de représenter des éléments à inertie variable.
Dans ce cas, on peut modéliser l’élément à l’aide de N éléments (tronçons) à
caractéristiques constantes. On prendra au minimum N = 3. Si la variation d’inertie de
l’élément est très importante, la discrétisation se fera obligatoirement avec plus de tronçons
(N > 3).
Pour déterminer les caractéristiques d’un tronçon, deux méthodes sont possibles :
Méthode 1
Prendre les caractéristiques de la section située au 2/3 de la longueur du tronçon (du coté
de l’inertie la plus importante). Sur l’exemple de la figure 30, il s’agit du coté de la tête du
poteau.
Cette méthode est justifiée pour des variations d’inertie assez faibles (1 à 3).
Méthode 2
Pour chaque tronçon, on détermine les caractéristiques mécaniques équivalentes (Am, Im) à
partir des caractéristiques des sections d’extrémité du tronçon (A1, I1 et A2, I2).
Aire :
Am =
1
3
(
A1 + A1A 2 + A 2 )
Inertie :
1⎛
Im = I3 + I2 ⎞⎟
⎜ I1 + 4 I13I2 + I1I2 + 4 I12
5 ⎝ ⎠
!
Attention !
z les sections et l’inertie ne varient pratiquement jamais de la même manière (les semelles sont
souvent constantes sur la hauteur et seule l’âme varie, ce qui implique des faibles variations
de section et de fortes variations d’inertie) comme supposé dans ces formules. En
conséquence il est important d’avoir toujours suffisamment de tronçons pour refleter
correctement la variation d’inertie dans l’élément.
Quelques indications sont données ci-dessous pour modéliser des éléments particuliers
non standards.
Eléments curvilignes
élément
. . .. poutre droite
. . élément d'arc
.. .
15° . .
barre physique modèle simplifié modèle exact
élément d'arc
Les éléments curvilignes sont modélisés comme une série d’éléments courts rectilignes.
Augmenter le nombre d’éléments améliore la précision des résultats. En règle générale une
corde d’arc correspondant à 15°, soit 6 éléments produit des résultats corrects. Il existe des
éléments particuliers de poutre courbe ou d’arc à 2, 3, 4 ou 5 noeuds.
Les éléments à inertie variable peuvent être simplement modélisés par une série de
tronçons d’éléments courts, chacun avec une inertie correspondant à l’inertie de la section
dans cette position. L’inertie de la section au deux tiers de la longueur de chaque tronçon
ainsi qu’un découpage de l’élément en 2 à 5 tronçons donne une précision raisonnable.
z Certains programmes incluent des fonctions pour modéliser les éléments à inertie
variable ou les éléments courbes mais suivent souvent l'approche décrite ci-dessus
Élément câble
Cet élément particulier est une bielle à laquelle est affectée une tension initiale. La prise en
compte de cette tension donne une rigidité transversale pour cet élément au contraire de la
bielle qui est une barre purement articulée reliant deux noeuds de la structure et ne
transmettant que des forces axiales.
Pour une position verticale, le câble sera modélisé comme une barre rigide tendue de
module d’élasticité équivalent Ec.
Pour une position autre que verticale, le câble ne peut supporter son poids propre qu’en se
déformant verticalement; toute mise en traction ultérieure du câble exige que la flèche
s’adapte à ce nouvel état de charge. L’équilibre d’un câble doit donc être écrit en
configuration déformée; le câble ayant un comportement géométrique non linéaire.
Pour en tenir compte en pratique, on substitue généralement au câble une barre de même
section transversale mais dont le matériau constitutif possède un module d’élasticité Ec,s dit
module d’élasticité sécant équivalent, fonction de la longueur L, de la contrainte de traction
et du module d’élasticité Ec du câble en traction droite. Le calcul se déroule par approches
successives jusqu’à la convergence sur la contrainte de traction ? et sur son module sécant
équivalent associé Ec,s.
L, Ec
Contrainte σ
E c module d'élasticité câble
A net aire section métallique câble
Traction
Traction °°°°°°°
°°°°°°°
°°°°°°°°
°°°°°°°°°° °°
°°° °°°°°°°°°°
°°°
°°°°°°°°°°°
°
câble déformé
fils et torons barre physique
Traction
. . Traction
Ec
E c,s module d'élasticité sécant équivalent E c,s =
(γ L) 2
A net aire section métallique câble 1+ Ec
γ 12 σ 3
masse volumique du câble
E c = 210.000 MPa câbles à fils parallèles
= 50.000 à 160000 MPa torons, câbles torsadés, câbles clos
modélisation
barre équivalente
Pour pratiquer une analyse globale d’une structure comportant des éléments de section
mixte (acier-béton), il faut transformer ces sections mixtes en sections équivalentes en acier
en divisant l’aire de la section transversale en béton par le coefficient d’équivalence ne.
Ü
. .
Elément standard
poutre droite
Barre physique
Þ
. . . .
Σ1
Σ2
. . . .
Modélisation alternative
sous structure
En variante, les poutres ajourées peuvent être également modélisées comme une sous-
structure Les sections Σ1 (semelle supérieure et partie supérieure de l’âme) et Σ2 (partie de
l’âme entre alvéoles) étant respectivement attribuées aux barres horizontales et verticales.
La prise en compte des problèmes locaux n’en sera que meilleure.
Dans certaines situations, pour éviter l'utilisation d'un nombre important d'éléments ou pour
éviter l'utilisation d'éléments très complexes, on utilise des éléments "équivalents". On
examine ici l'exemple des plaques raidies qu'on peut modéliser comme plaque orthotrope:
dalle
Dans certains logiciels, il est possible d'entrer directement les rigidités orthotropes. C'est la
manière techniquement la plus intéressante car on peut tenir compte d'autres facteurs tels
que la notion réglementaire de dalle participante, par exemple.
Dans d'autres logiciels, il faut entrer une épaisseur équivalente de plaque dans chaque
sens. mais alors, on ne représente pas correctement tous les paramètres physiques de
l'orthotropie. Cette façon de faire est adoptée par les logiciels très généraux (type ANSYS).
La plupart des logiciels possèdent 4 types de liaison d’appui dans les axes globaux :
Exemple 1 : Fondation sur sol meuble. Même si le poteau est rigidement fixé à la fondation,
celle-ci aura tendance à tourner. Il est conseillé de calculer avec des rotules.
Exemple 2 : Un cas particulier est celui des appuis inclinés. De nombreux logiciels ne
possèdent pas cette possibilité. Il faut alors procéder de la manière suivante :
Barre fictive
à
Aire forte
Inertie faible
Les liaisons entre les éléments finis sont rigides si l’ensemble des degrés de liberté est
transmis d’un élément à l’autre et que ces éléments ont le même nombre de DDL à leur
noeuds de jonction.
Exemple 1 : Liaison d’un élément fini quadrangulaire à un élément de poutre dans le plan.
u,v u,v, θ
Le nombre de degrés de liberté n’est pas le même à la jonction des deux éléments. Il ne
faut pas spécifier ici une relaxation en rotation à l’extrémité de la poutre, car elle n’est pas
attachée. Spécifier une relaxation donnera ici une erreur en général (sauf dans les logiciels
traitant ce genre de singularité par ajout automatique d'une rigidité fictive).
Une liaison avec des angles différents entre deux éléments de coque mince peut provoquer
des difficultés numériques car la normale à la coque se retrouve non définie dans les
noeuds de jonction.
On aura également des problèmes de jonction dans les éléments de membrane coplanaires
qu'on résoud souvent par le déplacement faible des noeuds de jonction (pour éliminer la
coplanéité).
liaison rigide
+ +
+ +
+ + liaison rigide
+ +
+ +
liaison semi-rigide
Liaison -rigide
Liaison semi-rigide
liaison articulée
Dans les ouvrages symétriques importants calculés avec des logiciels basés sur la méthode
de Gauss et ses dérivées, des dissymétries vont apparaître si la numérotation est optimisée
pour réduire la largeur de bande de la matrice.
Ce problème est courant pour les structures à symétrie de révolution (par exemple les
réservoirs).
Dans les ouvrages présentant des symétries et calculés avec des logiciels utilisant la
méthode frontale, la numérotation optimale des éléments (primordiale) va amener des
dissymétries de résultats numériques.
Les matrices établies par le logiciel en fonction des données mécaniques fournies, peuvent
être mal conditionnées : les termes des matrices sont tels que la résolution peut mener à
des solutions peu précises et parfois franchement mauvaises.
k k
1 2
F
Appuis flexible
⎡ k1 − k1 ⎤ ⎧ u1 ⎫ ⎧ F ⎫
⎢− k k + k ⎥. ⎨u ⎬ = ⎨ 0 ⎬
⎣ 1 1 2⎦ ⎩ 2⎭ ⎩ ⎭
Si k1 >> k2, et k1 + k2 ≈ k1, alors le comportement est réduit à celui du seul ressort k1 libre
en translation. On aura soit une singularité (si la représentation des nombres au niveau de
la machine est du même ordre de grandeur que k2) soit une mauvaise résolution.
y,v
F x,u
αk β
Supposons que les rigidités résultantes du treillis au point d'application de la force soient k
dans les sens x et y et αk dans la barre inclinée; le système de résolution sera :
Dans l'espace des déplacements u,v, les 2 équations ci-dessus définissent 2 droites de
pentes :
1+αc2 αcs
− et -
αcs 1+αs2
Les cas de mauvaise résolution sont plus courants qu'on pourrait le penser. Par ailleurs,
plus un logiciel évite de résoudre "proprement" les problèmes techniques posés par les
formes réelles des structures, plus le concepteur tentera de les résoudre par des artifices
qui peuvent poser des problèmes. Ainsi, dans l'exemple qui précède, il s'agit d'une tentative
de représentation d'appuis inclinés.
Le premier réflexe est de se reposer le problème mécanique de base. Une structure bien
conçue se résoudra sans problème majeur.
Si le mauvais conditionnement est dû à une modélisation défectueuse (par manque de
fonctionnalités dans le logiciel), on peut généralement y remédier en choisissant d'autres types
de modélisation. Ainsi une liaison rigide représentée par un élément habituel n'a pas besoin
d'avoir une rigidité très grande : il suffit que celle-ci soit grande par rapport à son
environnement (on prendra 100 fois la rigidité des éléments immédiats et non 1000000 fois la
rigidité la plus grande).
On peut aussi séparer une structure en sous structures de comportement comparable.
Les liaisons rigides peuvent être ménagées pour les zones de forte rigidité relative par
rapport aux autres éléments attachés. Cette façon de faire est préférable à la donnée d’une
forte rigidité lorsque le logiciel traite les liaisons rigides par élimination des équations
afférentes.
Il peut s'agir de liaisons entre deux éléments linéiques attachés bout à bout mais avec des
axes moyens qui ne sont pas en continuité : poteaux baïonnettes, poutres continues
d'inertie variables d'une travée à l'autre.
2 noeuds liaisonnés
Poteau baïonnette
Exemple de liaison rigide
Il peut s'agir de liaison entre deux éléments de nature différente attachés dans leur
longueur : peau métallique sur poutres ou avec raidisseurs. Si on veut traiter
indépendamment les éléments raidisseurs de la plaque, il est nécessaire de prévoir des
liaisons rigides comme montré sur la figure ci-dessous.
Dans la situation d'un raidisseur sur plaque, les degrés de liberté sont ceux de la plaque et
des relations linéaires sont appliquées aux degrés de liberté du raidisseur pour les ramener
au niveau de la plaque.
1 2
b plaque-coque
4 raidisseur
3
u3 = u1 + b.θ1
v1 = v3
w1 = w 3
Il peut exister des cas où la bonne représentation d'un comportement d'élément impose des
liaisons rigides qui lorqu'elles ne sont pas formulées directement au niveau de l'élément (on
rappelle qu'une section de barre est supposée rigide par la résistance des matériaux)
doivent l'être au niveau global. C'est le cas de certaines sections dissymétriques comme le
C où ni le centre de gravité, ni le centre de torsion ne sont confondus avec le point
d'attache.
S G
point d'attache
Sections dissymétriques
Par rapport au centre de gravité des liaisons, qui peut être au dehors de la section, on
applique une transformation géométrique. La plupart des logiciels commerciaux ne
possèdent pas cette possibilité. Il faut donc en être conscient surtout pour l'examen de la
précision des résultats. Dans des structures importantes, on ne se contentera pas de la
modélisation en barres. Il faudra recourir aux éléments coques au moins au niveau local.
Une variation unitaire de longueur est définie par un coefficient α, un gradient par la
différence de température (∆θ) entre les fibres extrêmes de la poutre et par le coefficient de
dilatation linéaire du matériau.
L’action de précontrainte
Elle est généralement modélisée sous forme d’actions extérieures aux noeuds des
éléments.
- Pour une barre de tirant rigide, modélisation par deux forces concentrées appliquées à
l’extrémité et à l’origine de l’élément.
- Pour un câble, on se reportera au §1.2.
Voir dans les documents particuliers du marché les éventuelles prescriptions particulières.
Cela est le cas des vérifications de calcul spécifiques (fatigue par exemple).
Il est important d'utiliser constamment les mêmes noms de variables pour se retrouver dans
les fichiers. On propose ici une liste non exhaustive avec une terminologie et une notation
inspirées des Eurocodes :
Charges permanentes :
Poids propre : G0
Équipements : G1, G2,...Gi...
Charges variables :
Charges climatiques :
Charges de neige : Si
Charges de vent : Wi
Température : T
Charges exceptionnelles :
Séisme : E
Incendie : F
Explosion : X
Les résultats de calcul intermédiaires avant introduction comme données du logiciel doivent
être conservés. Il en va de même des charges permanentes d’équipements (comment sont-
elles évaluées ?). Comment passer de leur valeur réelle à leur valeur de calcul telle que
donnée par exemple par les règles parasismiques ?
Si des transformations de charges sont effectuées (par projections par exemple), on doit le
noter.
Exemple :
Sur un long-pan, les règlements vont donner des pressions de vent. Dans la structure
modélisée, on doit appliquer des charges sur les éléments du portique soit en tête de
poteau (charge concentrée) soit en charge distribuée sur le poteau. Dans les données du
logiciel, on n’aura plus que ces charges distribuées. Si on a calculé auparavant les lisses en
continu, il ne sera pas facile de justifier ces charges auprès d’un contrôleur technique ou de
les utiliser pour d’autres ouvrages de la même structure.
Rappelons tout d’abord la règle générale du respect des procédures d’installation des
logiciels qui recommande notamment de comparer le ou les résultats des exemples de
référence détaillés généralement dans la documentation du logiciel avec les résultats
produits par la version de l’utilisateur sur sa machine. De plus, le recours épisodique soit à
ces tests comparatifs, soit à des comparaisons des résultats avec ceux produits par
d’autres logiciels ou des tests de validation indépendants de référence compléteront
efficacement les auto-contrôles pratiqués pendant l’étude d’une nouvelle structure.
+ Adéquation du logiciel
Vérifier que le logiciel utilisé est adapté à la modélisation envisagée, ceci à partir de la
documentation disponible.
Les logiciels contiennent fréquemment des valeurs par défaut de certaines données comme
les conditions d’appuis ou de relaxation des barres sur les noeuds. Ce sont souvent des
conditions usuelles qui évitent à l’utilisateur d’avoir à saisir des données mais dont il est
responsable.
Sont-elles correctes ? Sont-elles cohérentes avec les détails physiques de la structure
étudiée?
- Géométrie : Le contrôle peut s’effectuer in fine sur les sorties graphiques (traceurs,
imprimantes) par impression des modèles filaires avec le repérage des noeuds et des
éléments.
- Modules des matériaux : Une erreur sur ces constantes affecte les résultats des
déformations sans changer les efforts dans une structure à un matériau. Par contre, dans
le cas de structures avec plusieurs matériaux, une erreur sur la valeur d’un des modules
des matériaux influencera l’ensemble des résultats.
- Relaxation : Les barres arrivant à un noeud ne doivent pas être toutes articulées à ce
noeud sinon celui-ci sera instable en rotation (sauf si les rotations ne sont pas des DDL).
Si on a mélangé bielles et poutres il faudra parfois bloquer des rotations de torsion des
poutres pour assurer la stabilité.
- Ressorts : Est-ce que l’hypothèse sur les valeurs des raideurs des ressorts utilisées
dans l’analyse globale est cohérente avec les éléments ?
- Déformée : Est-ce que la déformée est correcte et comme prévue, son allure générale et
l’ordre de grandeur sont-ils satisfaisants ? On doit vérifier que les déplacements sont
petits vis-à-vis des dimensions de la structure. Détecter les zones à fortes déformations
locales et modifier éventuellement le maillage. Comparer les sollicitations significatives à
l’allure de la déformée.
- Equilibre local des noeuds : Vérifier pour quelques noeuds comportant des barres
encastrées que la somme algébrique des moments fléchissant aux extrémités des barres
qui s’y raccordent est nulle, c’est à dire que les noeuds sont en équilibre.
- Réactions : Éditer au moins pour un cas de charge unitaire les valeurs de déplacements
des noeuds et les valeurs des réactions d’appui. Il est important que ce cas de charge
sollicite l’ensemble des éléments de la structure. Contrôler la disposition des noeuds
d’appuis, les conditions de symétrie, les directions des réactions d’appui, la répartition
des réactions aux appuis par rapport aux DDL des appuis. Vérifier l’équilibre statique,
calculer manuellement les totaux des réactions d’appui verticales et horizontales et
comparer ces valeurs aux résultantes respectivement verticales et horizontales des
charges appliquées. Dans le cas de plusieurs cas de charges unitaires, effectuer des
comparaisons sur les ordres de grandeur relatifs des différentes valeurs des réactions
d’appuis.
- Contrôle des unités : Tout au long des calculs et des vérifications de données ou de
résultats, penser aux unités. Elles peuvent êtres différentes !
Dans des situations de sécurité critiques, une réanalyse complète séparée utilisant un
logiciel différent pourra être effectuée comme faisant partie de l’auto-vérification. L’idéal
étant d’avoir deux études conduites par des utilisateurs différents.
+ Etude paramétrique
1 TYPES DE CALCULS
Les méthodes les plus fréquemment utilisées pour l'analyse dynamique des structures sont
les méthodes spectrales et les méthodes transitoires :
- Au séisme
- Aux vibrations dues aux équipements
- Aux chocs et explosions
- Quelle est l’influence d’un séisme sur un équipement important ? On parle alors
des notions de transfert de spectre ou de spectre de plancher.
- Qu’en est il des vibrations dites solidiennes induites par les effets d’acoustique
des équipements ?
- Comment traiter les effets de turbulence atmosphérique (vent ou cyclone) sur les
structures (effets aéroélastiques)
Les chocs et les explosions font par ailleurs partie de ce qu’on appelle la dynamique
rapide. Pour ces actions, le temps de variations des actions est tellement court que la
propagation des ondes de contraintes dans la structure est telle que très souvent le
mécanisme de ruine observé est totalement différent du mécanisme statique.
Les implémentations dans les logiciels peuvent être par niveau de complexité croissante
- Calcul des fréquences et modes propres présent dans la plupart des logiciels
disponibles dans le commerce
- Calcul à une action harmonique par synthèse modale. Ces calculs permettent de
prendre en charge les vibrations de machine.
L’implémentation d’une méthode peut par ailleurs être plus ou moins générale. Cependant,
il ne faut pas se leurrer et croire systématiquement les vendeurs de logiciels : il n’y a pas de
logiciel répondant à toutes les situations possibles. Pour des problèmes réellement
complexes, il faut se résoudre à avoir recours à un spécialiste qui utilisera le plus souvent
un produit spécialisé ou plusieurs produits chaînés.
Les sollicitations subies par une structure lors d’un séisme sont classées en deux types :
On rappelle par ailleurs que les sismographes ne mesurent que des signaux de translation.
Considérer que la structure étudiée est mono supportée revient à supposer que tous ses
points d’appuis subissent la même translation
Pour l’analyse sismique d’une structure linéaire, il faudrait en principe retenir tous les
modes dont les fréquences propres sont inférieures à la fréquence de coupure
(généralement de l’ordre de 33 Hz). Dans la pratique, on se contente souvent de ne
conserver dans la base modale que les modes qui contribuent de façon significative à la
réponse. On conserve alors uniquement les modes dont la masse effective unitaire dans
une direction est supérieure à 1‰ et on s’assure également que, pour l’ensemble de ces
modes retenus, la masse effective unitaire cumulée dans chaque direction est peu
différente de la masse totale de la structure (supérieure à 90% dans les PS92).
! ATTENTION !
z Certaines réponses locales peuvent être fortement influencées par des modes
d'ordre supérieur dont la fréquence est au delà de la fréquence de coupure
et dont la masse modale est faible (inférieure à 0,1 %)
Lors du calcul de la réponse généralisée d’une structure mono excitée (tous les appuis sont
excités de la même manière), il est possible de prendre en compte, a posteriori, l’effet
statique des modes négligés. Dans ce cas, une fois revenu sur la base physique, on corrige
la valeur du déplacement relatif calculé (respectivement la vitesse relative et l’accélération
relative) par la contribution d’un pseudo-mode. Le pseudo-mode est défini par la différence
entre le mode statique associé au chargement unitaire de type accélération uniforme
imposée et la projection sur les modes dynamiques calculés du déplacement
(respectivement la vitesse relative et l’accélération relative).
Le comportement sismique d’un bâtiment dépend des caractéristiques du sol sur lequel il
est posé puisqu’il dépend du mouvement sismique imposé au sol et du comportement
dynamique du bâtiment et de ses fondations. L’interaction sol-structure mène le plus
souvent à une diminution de la réponse de la structure étudiée.
L’interaction est d’autant plus significative que le sol est mou et la structure massive. Si
on est fondé sur du rocher, il est inutile de considérer le phénomène (pour des bâtiments)
car la masse excavée dans les fondations et sa rigidité ne pourront jamais égaler celles de
la structure. Pour des structures très massives comme les barrages-poids, le problème est
différent. Pour les sols mous, d’autres phénomènes influent l’interaction : phénomènes de
comportement non linéaires influençant fortement les oscillations. Ces calculs ne sont
envisageables que pour des structures très importantes, très bien étudiées.
Il est bien entendu possible d’effectuer de telles calculs pour des structures exceptionnelles
ou limitées en envergure au sol (mâts et cheminées) car le volume des calculs devient très
vite énorme.
L’analyse est souvent non linéaire (au moins pour le sol) et s’effectue par intégration
directe. L’application du signal sismique est assez complexe. On peut l’appliquer aux
frontières du modèle mais sous forme d’ondes incidentes.
En harmonique, une onde plane élastique est caractérisée par sa direction, sa pulsation et
son type (onde P pour les ondes de compression, ondes SV ou SH pour les ondes de
cisaillement). En transitoire, la donnée de la pulsation, correspondant à une onde
stationnaire en temps, doit être remplacée par la donnée d’un profil de déplacement dont on
va prendre en compte la propagation au cours du temps dans la direction de l’onde.
- L’envergure du modèle de sol est réduite mais on ajoute des éléments finis
spéciaux au bord du modèle (frontière absorbante pour éviter les réflexions
d’onde au bord du modèle)
- Le signal sismique est introduit de manière classique au bord du modèle mais la
masse du sol de fondation n’est pas prise en compte.
Les méthodes de calcul pratiques sont basées sur les fonctions d’impédances des
fondations pour déterminer des ressorts d’appui à la structure.
Dans le cas d’une fondation rigide superficielle, l’impédance est calculée au centre de
gravité de la surface en contact dans un repère lié aux axes principaux d’inertie de cette
surface. Pour chaque fréquence, elle s’exprime sous la forme d’une matrice de dimension
(6, 6). On ajuste ensuite la valeur de chaque terme en fonction d’un mode propre particulier
du bâtiment étudié en base bloquée :
Comme les fréquences propres du bâtiment dépendent des raideurs de sol, le calcul des
valeurs globales des six ressorts de sol résulte d’un processus itératif. Les premières
raideurs de sol seront choisies en fonction des premières fréquences propres de la
structure en base bloquée. Les raideurs de sols sont ensuite ajustées aux premières
fréquences propres significatives de la structure sur ressort jusqu'à correspondance des
fréquences auxquelles les fonctions d’impédance sont calculées avec les valeurs des
fréquences propres du système couplé sol-bâtiment.
Si l’on veut étudier l’effet d’un séisme sur le décollement éventuel du radier par exemple, on
peut être amené à modéliser le sol non plus par un ressort unique au centre de gravité de
l’interface sol-bâtiment mais par un tapis de ressorts. Ceci est toujours possible si le logiciel
dispose de l’option « appui élastique ».
1 INTERET DE LA METHODE
De nombreuses règles parasismiques (RPA, PS92, etc.) donnent des méthodes simplifiées
permettant le dimensionnement d’ouvrages courants. Ces méthodes s’appuient sur des
paramètres dont la valeur est fixée arbitrairement. Parmi ces paramètres, le coefficient de
comportement est un des plus importants, puisque l’effort de dimensionnement au séisme
en dépend directement. Il s’agit du rapport de la force d’inertie horizontale du bâtiment
soumis au spectre d’accélération qui lui est relatif selon les règles, sur la force horizontale
de dimensionnement. Il s’interprète donc comme un coefficient de sécurité et sa valeur est
fixée selon des critères de régularité géométriques.
Dans un souci de sécurité et afin de tenir compte de l’incertitude liée au caractère simplifié
de ces règles, la valeur de ce coefficient est souvent supérieure à ce qu’on trouverait dans
un calcul complet. D’ailleurs les règles françaises (PS 92) admettent une révision ad hoc de
ce critère moyennant des justifications sérieuses. Le paragraphe 6.6.3 stipule en effet : « A
défaut de valeurs différentes obtenues par toute méthode scientifiquement établie et
sanctionnée par expérimentation, l’expérience et l’observation, les valeurs des coefficients
de comportement sont définies en fonction de la classe de régularité des structures et pour
chaque matériau dans l’article le concernant ».
L’intérêt d’une révision du coefficient de comportement diffère selon le projet pour les
constructions neuves, mais elle est quasi-incontournable lorsqu’il s’agit de renforcement. Il
est en effet illusoire de compter sur la régularité des bâtiments pour appliquer des
méthodes simplifiées, car ces bâtiments n’ont évidemment pas été construits dans cet
objectif. De plus, il ne s’agit pas là de dimensionner un ouvrage, mais de justifier la stabilité
d’un ouvrage existant afin de minimiser les opérations de renforcement. Il est dès lors
difficilement acceptable de retenir un coefficient de sécurité forfaitaire trop élevé sur l’effort
horizontal de dimensionnement. On notera cependant que les codes de calcul actuels
imposent de facto une limite à la révision de ce coefficient fixant comme limite inférieure
une valeur de 1,5, mais de façon indirecte, ce qui sera expliqué plus tard.
2 PRINCIPE DE LA METHODE
Une traduction littérale du terme anglais donne une bonne idée du principe général : il s’agit
de pousser (push) le bâtiment construit (avec ses vraies propriétés), au-delà (over) de sa
limite élastique et jusqu’à l’effondrement, afin de déterminer l’effort maximal auquel il peut
Etant donné la nature non linéaire du comportement du bâtiment, il s’agit en fait d’une
analyse en déplacement. L’idée est de fixer un objectif de déplacement et de vérifier
que le bâtiment peut résister aux sollicitations dues à ce déplacement. Cet objectif est
censé représenter le déplacement maximal qu’aura à subir le bâtiment lors du séisme. Il en
résulte que l’outil de base de cette méthode est la courbe de capacité du bâtiment qui
donne la relation entre le déplacement horizontal en tête du bâtiment et l’effort tranchant à
la base de celui-ci. C’est cette courbe qui tient compte du comportement non linéaire de
l’ouvrage. En imposant de tracer cette courbe jusqu’à 150 % de l’objectif de déplacement
déduit du spectre de réponse applicable, l’EC8 fixe de manière implicite un coefficient de
sécurité de 1,5. Nous reviendrons sur la détermination de cet objectif.
L’EC8 impose de définir en fait au moins deux courbes de capacité, correspondant à deux
modèles de distribution de charges horizontales :
Ensuite on fait croître l’intensité des forces horizontales en respectant l’une ou l’autre des
deux distributions, afin de tracer les courbes reliant les forces horizontales au déplacement
horizontal en tête du bâtiment. On obtient alors autant de courbes que de distributions de
forces horizontales. Cette partie nécessite des moyens numériques importants, mais les
calculs doivent être alimentés par des considérations relatives aux capacités de rotations
des sections, de plastification, de redistribution, etc., bref doivent être précédés d’une
analyse phénoménologique de l’ouvrage.
Dans la pratique, on est conduit à choisir différents points de passage représentant des
états déterminés de la structure (par exemple des valeurs de l’allongement des aciers
passifs à la base des murs en béton dans la section critique) et on cherche pour chacun le
moment en pied et la force horizontale totale, puis le déplacement en tête (en tenant
compte de la fissuration du béton par exemple). Pour cela il est nécessaire de discrétiser la
structure selon un pas judicieux (compromis entre précision et temps de calcul) permettant
d’obtenir des séquences de plastification exploitables (par exemple par quart d’étage). Le
Une modélisation des courbes de capacité sous la forme de loi bilinéaire est possible. En-
deçà du point d’amorçage du comportement plastique, la linéarisation se fait par égalisation
des aires.
A = Fb [( d m − d y ) + d y / 2]
La plupart des bâtiments peuvent être modélisés par des oscillateurs multiples. Néanmoins,
l’Eurocode 8 propose le recours à un modèle d’oscillateur simple équivalent pour définir
l’objectif de déplacement. Pour fabriquer cet oscillateur simple, on passe par la construction
d’un oscillateur multiple auquel on associera l’oscillateur simple de calcul (annexe B de
l’Eurocode 8).
Oscillateur multiple
Notations :
On pose : Γ = ∑ mi φ i / ∑ mi φ i2
On obtient alors:
Force sismique au niveau i : f i = mi φ i ΓλS e (T )
Effort tranchant à la base du bâtiment : F = ∑ f i
Fb * = Fb / Γ et d y * = d y / Γλ
Cet oscillateur est donc soumis de la part du séisme à une force horizontale élastique F*.
Deux cas sont alors possibles :
SYNTHESE DE LA DEMARCHE :
Bâtiment réel
Comparaison
(d t ≥ 1,5 d t*) Condition non
vérifiée
de * ⎛ Tc ⎞
1. si T<Tc : d t * = ⎜1 + (q * −1) ⎟ sans dépasser la valeur de 3de
*
q* ⎝ T ⎠
2. si T>Tc : d t * = d e *
Lorsque ces conditions sont respectées, le niveau sismique est acceptable pour le
bâtiment, dans l’état de son dimensionnement.
Au contraire, si ces condition ne sont pas respectées, ou s’il n’est pas possible de tracer la
courbe de capacité jusqu’à 150% de l’objectif prévu (EC8 §4.3.3.4.2.3), le niveau
d’agression sismique est trop important et le dimensionnement est à revoir (ou un
renforcement est à prévoir, s’il s’agit d’un ouvrage existant).
2
⎛ T ⎞
On détermine la valeur de ce déplacement selon la formule : δ t = C 0 C1C 2 C 3 S a g ⎜ ⎟
⎝ 2π ⎠
C 3 tient compte forfaitairement des effets dynamiques du second ordre. Il est supérieur à
1 et dépend de q*. Notons enfin que q* est divisé par le facteur C 0 dans les applications
ci-dessus. Il semble donc que le règlement américain impose un objectif plus élevé
que l’Eurocode, en particulier pour prendre en compte les effets dynamiques.
En plus des propriétés intrinsèques des matériaux, il faut connaître l’évolution de celles-ci
au cours du temps (dégradation du béton, corrosion de l’acier, etc…). Les lois de
comportement des matériaux doivent être aussi complètes que possibles, incluant entre
autres les dégradations de raideur en phase plastique et les résistances résiduelles.
Cette étape est souvent délicate, d’autant que l’analyse pushover est sensible à ces
données.
De plus, elle permet de prendre en considération les phénomènes non linéaires comme la
formation de rotules plastiques ou la fissuration du béton. Néanmoins pour cela il faut être
en mesure de déterminer les zones où ces phénomènes vont se produire ainsi que leur
chronologie. Ensuite il faut ôter du modèle au fur et à mesure les éléments ayant subi une
rupture et qui ne conservent pas de rigidité résiduelle. Il faut alors s’assurer que cette
opération ne remet pas en cause le comportement dynamique du modèle.
Des algorithmes spécifiques ont été développés pour déterminer la courbe de capacité et
son modèle bilinéaire dans le cas de portiques en béton par exemple [1]. Certains logiciels
de calcul de structure utilisant des éléments finis et pouvant faire du calcul non linéaire sont
en mesure d’utiliser la méthode pushover (par exemple ADINA [2], SAP2000, URUS, etc.).
Comme le met en évidence le règlement américain il s’agit d’une méthode statique. Il faut
donc s’assurer de la bonne représentativité des efforts statiques équivalents par rapports
aux efforts dynamiques. De plus, comme les autres méthodes statiques, le pushover ne
permet pas de tenir compte directement des effets majorants liés au caractère dynamique
de la sollicitation sismique ni des dissipations d’énergie par hystérésis ou de la fatigue. Le
pushover donne donc des résultats satisfaisant lorsque le comportement de
l’ouvrage est essentiellement régi par le mode fondamental. En revanche, là où la
contribution des modes plus élevés est non négligeable, il convient de faire une analyse
dynamique linéaire (LDP) pour vérifier leur contribution. Le règlement américain donne
quelques indications à ce sujet. Le dernier stade de l’analyse est l’analyse dynamique non
linéaire qui tient compte en plus de l’évolution de l’excitation dans le temps et de son
caractère cyclique, ce qui permet de mettre en évidence des ruptures en chaîne par
exemple.
L’attention est attirée sur le fait que le calcul en capacité résulte d’un examen précis du
comportement de l’ouvrage et qu’il prend en compte un certain nombre de phénomènes qui
sont négligés dans les approches classiques. A ce titre, les calculs sont assez laborieux et
l’utilisation d’un code de calcul spécialisé dans lequel serait implantée cette méthode est à
considérer avec précaution. En effet, les lois de comportement élasto-plastiques à utiliser
diffèrent fortement selon qu’il s’agisse d’un élément linéaire, d’un mur en maçonnerie ou
d’un mur en béton, pour ne citer que ces éléments structuraux.
A notre connaissance, les codes disposant du pushover « clés en main » proposent des
algorithmes dans lesquels sont implémentées quelques lois simples (loi moment-courbure
pour les éléments linéiques dans SAP2000, par exemple), mais nous n’avons pas
connaissance d’un logiciel actuellement commercialisé permettant la prise en compte des
plastifications dans les murs en maçonnerie par surcompression des bielles, par exemple.
Cela implique que l’on doive, pour un bâtiment comportant des voiles de contreventement
ou des murs en maçonnerie (problématique de l’existant), formuler des hypothèses relatives
aux lois de comportement permettant de tracer point par point la courbe de capacité.