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Peut-on débattre 

? CE L2 S3 21-22
Eléments de corrigé de la dissertation, ici réduite à son introduction - JS
 Peut-on débattre ? => Thèse sous-tendue par le sujet : On peut débattre.
 Tableau des associations libres

Peut- On débattre ?
Pouvoir, ne pas Qui est Possibilité/nécessité de débattre, démocratie, émancipation, culture, liberté de
pouvoir, possible, concerné ? débattre, impossibilité de débattre, avec autrui, soi-même, débat, éclairé, pauvre,
possibilité, le Qui « peut » ? sans intérêt, creux, de bonne tenue, honnête, malhonnête, truqué, intérieur,
pouvoir de, Candidats à a conflits (valeurs, intérêts individuels et intérêts collectifs, sujets sociétaux), faire
potentiel, présidentielle, débat, concours, réfléchir, préparer, s’entraîner, se battre avec des mots, des
potentialités, les hommes, idées // armes, performance, arbitre, combattre, se battre ensemble pour, ou
capacités, savoir, des hommes, contre, lutter, sport, exercice, divertissement, entraînement, psychologie, règles,
être capable de, certains se débattre, violence, bagarre, président, accoucher, saillies, ébats, viol,
incapable, hommes, des s’échapper, s’évader, se libérer, gagner, marquer des points, vaincre, convaincre,
puissance, femmes, guerre, argumenter, arguments, ad hominem, opinions, émotions, post-vérité,
impuissance, certaines mensonges, vérités, argument d’autorité, ad personam, contre-arguments,
conditions de femmes, des affronter, règles, principes, raison, rationalité, morale, éthique, honnêteté,
possibilité, institutions, malhonnêteté, droit, institué, institution, interagir, interactions, logique, écouter,
construction, règles, des questionner, Ouïghours, Chine, Turquie, Russie, Biélorussie, dictature, interroger,
principes, cadre, personnes développer un point de vue, faire entendre son point de vue, sa voix, sa vision,
étendue (pouvoir), autorisées, faire valoir une approche, pour, une conception, concéder, nuancer, persuader,
limites, naissance, citoyens, confronter, se confronter, débatteurs, confrontation des idées, de points de vue,
genèse, origine, vous, moi, être démasqué, risques, tribun, orateur, rhéteur, convictions (défendre, attaquer),
moteur, causes, des experts, valeurs (défendre, attaquer), conception, perception, mise à nu, se découvrir,
raisons de pouvoir, des prendre des risques, être démasqué, force, faiblesse, stratégie, entreprises,
manière de pouvoir, spécialistes, management, décisions, négociations, structurer sa réflexion, prêter de
finalité, objectif, hommes l’intelligence à autrui, mordre, son adversaire, son interlocuteur, joute oratoire,
patron, maître, libres, combat, lutte, ring, « il n’est pas possible de discuter avec toi », « c’est un
politique, économie, éduqués, dialogue de sourds », invectives, insultes, blesser, armes, attitudes, postures,
autonomie, cultivés, intimidations, attaques, affirmer, s’affirmer, recherche de la vérité, de la position
indépendance, honnêtes, la plus juste, qui l’emportera, à laquelle l’auditoire va adhérer, rouages, ethos,
liberté de, tout le logos, pathos, précautions, distance, modalisateurs, s’informer, maîtrise d’un
connaissance, monde, sujet, d’un thème, d’une thèse, vérité, accords et désaccords, dialoguer, amour
expertise, philosophes, des idées, philosophie, librement, échanger, plaisir de l’échange, courtoisie,
spécialisation, enfants, fous, cordialité, respect mutuel, soupeser, mesurer, évoluer, progresser, gagner, gains,
pratique, exercice illettrés, pertes, débat politique, pluralité des opinions, choix de société, position
du, idées, force, loi, analphabètes, (prendre), compétition, performance, production d’une opinion, former une
physique, nature, ceux qui opinion dans le public, art de, valeurs, normes, réfuter, foire d’empoigne,
culture, raison, acceptent, hypothèse, stratégie, cohérence, logique, progression, rhétorique, sophistique,
esprit, volonté, peuvent, ont honnêteté intellectuelle et morale, discuter, points de vue, idéologies, opinions,
nécessité, devoir, la capacité, idées, avis, jugements, mettre K.O., sensibilités, subjectivité, objectivité,
mots, permis, pensent expliquer, analyser, solutionner, pour décider, finalité du débat, Platon, se taire si
permission, pouvoir, on ne sait pas (épochè, suspendre le jugement, sceptiques), reconnaître la force
autorisation, égalité (en de l’adversaire, de ses idées, portée du débat, citoyens, leurs représentants, fous,
interdit, statut, droit), en fait, loi (institution)/force (nature), animaux, hommes, nature/culture, contrat,
droit, avoir le droit personne responsabilité, assumer, courge, personnalité, décider d’une voie, choix de
de, vas-y !, accepter lambda, société, d’un homme, d’un homme privé ou public, vie privée/publique,
de, y croire, simplification, mystification, complexité, humanisme, progrès, controverses,
hypothèse… polémiques, communauté de destins des êtres humains, écologie, énergies,
environnement, égalité, droits, libération, exercice intimidant, qui fait peur (peur
Autres de l’humiliation, de se confronter à plus fort que soi, etc.), divertissement,
interrogateurs spectacle, VGE/Mitterrand, Hollande/Sarkozy, Zemmour, Le Pen, Trump, fake
possibles : faut-il, news, post-réalité, Constitution de 1958, démocratie participative, démocratie
doit-on, comment, autoritaire, démocrature, dictature (y compris des opinions, des minorités/cf.
pourquoi, quand, Sarkozy ?, des opinions minoritaires ?), poids des idéologies, assemblée
où, qui. constituante, révocation des représentants politiques, débat au sein des
institutions démocratiques elles-mêmes, des partis entre eux, Assemblée
nationale, Sénat, syndicats, presse, leaders d’opinion, obéir, résister, etc.
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CQQCOQP

Quoi ? Débattre, discuter, la dispute, se disputer, dialoguer. De quoi ? Thèses différentes ou opposées,
arguments pareils. L’art d’attaquer pour vaincre ou l’art des nuances pour partager et s’enrichir ? Voilà déjà
une problématique qui se dessine…

Où / Lieux du débat ? lieux consacrés, institués, institutions, démocratie athénienne, espaces dédiés,
assemblées politiques, agora, espace public, place publique, république, démocratie, cellules syndicales, école,
apprentissage, médias (presse, TV, internet), la rue, manifestations, collèges scientifiques, espace privé,
familles, entre amis, dans un couple, intérieur (dilemmes), etc. Sans oublier les lieux, les Etats ou les nations qui
interdisent le débat, musèlent le peuple comme les intellectuels qui en font partie, les condamnent ou les
tuent. Domaines dans lesquels réfléchir le débat, sa possibilité : démocratie (berceau naturel), politique (au
sens général), éthique, philosophie (au sens général), sociologie, culture, civilisation, éducation, rhétorique,
sciences, management (entreprises).

Quand / Temps des débats ? Sujets de société, référendum, élections politiques, régimes politiques favorables,
etc. Episodes ou périodes historiques qui favorisent le débat (émergence, culture du débat), régimes politiques
et événements (réformes, révolutions), etc.

Comment / Manière de débattre ? Réunion des conditions, moyen ou fin, méthodes, compétences, principes,
règles, savoir, culture de référence, communauté et valeurs (respect, honnêteté intellectuelle, écoute, esprit
critique et constructif, exigence…), expression (clarté), rhétorique, sophistique, argumentation, show télévisé,
divertissement, au grand jour, en secret, etc. Conditions : démocratie permet l’expression d’une parole libre,
pluralité des opinions, des partis, pouvoir s’exprimer, maîtriser une langue, maîtriser l’argumentation, être doté
d’un esprit critique, synthétique, être capable de formaliser des idées, être capable d’analyser un phénomène
et de se positionner, de défendre une thèse, une position, de l’illustrer, mesurer l’ensemble des enjeux,
expertise, qualité, hauteur de vue, partager un idéal, progression/forces régressives, passéistes, conservatrices,
réactionnaires, individualistes, progressistes et collectives, etc.

Pourquoi et pour quoi / Désaccords, compréhensions différentes d’une même situation, d’une même réalité,
d’un même phénomène, etc. Pour dépasser les désaccords, faire la synthèse, s’entendre sur une voie possible,
négocier un accord, gommer les différences, les excès des deux côtés, trouver un compromis, décider de la
meilleure voie, progresser, grandir, s’épanouir, s’émanciper, s’humaniser, se civiliser, droits, libertés, qualité de
vie supérieure, bien-être, souci de soi et des autres, solidarité de destin, etc.

Combien ? A plusieurs, valeur du débat, poids du débat, quantité vs qualité, etc.

Eléments de constat pour accroche (cf. aussi la nécessité de mettre en scène le thème semestriel via
le dossier thématique) : repli identitaire, rigidification des positions minoritaires, arsenal sécuritaire,
murs, cloisons, discrimination, exclusion, opinion courante et préjugés, croyances et émotions,
consommation (des idées, du débat comme spectacle, jeu de cirque), nouveau paradigme… Mais
aussi : la démocratie comme espace de liberté, liberté d’expression, d’engagement, demande d’un
pouvoir fort, plus autoritaire (contradiction avec démocratie), bons ou mauvais mots de politiques,
mensonge d’un politique, les vertus du dialogue, de l’ouverture d’esprit, l’abstention, le désintérêt
pour la chose politique, la globalisation, la population vieillissante et sa perception du monde, un
monde qui se transforme à vue d’œil et qui peut faire peur, le Web et ses légions de journalistes
autoproclamés, l’enferment dans des bulles d’opinions (perversité des réseaux, a priori ouverts,
gigantesques mais aussi capables de repli, de simuler des débats quand on ne fait que colporter
l’opinion courante et ses préjugés dévastateurs, quand on se croit vivant parce qu’on est bêtement
contre alors que nous sommes intellectuellement morts), etc.
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Exemples (il faut toujours réfléchir aux intentions, aux objectifs d’une accroche, lesquels doivent
servir la progression du propos, ici et immédiatement celui du contexte) :

o Dans sa République, Platon nous met en garde quant aux limites de la démocratie : « (…) c’est
ce gouvernement si beau et si juvénile qui donne naissance à la tyrannie ».

o Churchill n’est pas connu que pour ses cigares, ses bons mots et ses mises en garde sont
également demeurés célèbres, dont l’aphorisme qui a trait à la démocratie : « La démocratie
est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres. »

o « Il est passé par ici, il repassera par-là (…) » (cf. la suite dans le contexte dédié à Zemmour)

o Certains confondent faits, sentiments et opinions, Trump le premier.

o Les Le Pen, les Trump, ajoutons les complotistes et autres négationnistes, Hannah Arendt les
annoncent dès 1951, dans les Origines du totalitarisme. A quoi les reconnait-on ?

o « Vous n’avez pas le monopole du cœur », cette réplique de Valéry Giscard d’Estaing à
François Mitterrand lors du face-à-face télévisé a, dit-on, été décisive pour son accession à
l’Elysée en 1974.

o « Moi président de la République, (…) » a martelé quinze fois François Hollande face à
Nicolas Sarkozy dans le débat de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2012.
Force est de constater qu’une anaphore vaut bien des balles.

o Etc.

Contexte :

C’est l’endroit, après l‘accroche, où le thème semestriel doit être mis en scène. L’idéal ici serait de
faire référence au dossier thématique.

En fonction des éléments choisis pour ou par l’accroche, le contexte peut mettre en situation les
éléments cachés, les enjeux cachés du sujet sans pour autant l’anticiper. Il peut également faire
revivre le temps où le sujet bénéficiait d’une aura particulière (antiquité, Athènes, berceau de la
démocratie et de la philosophie), où l’espace idéal qui lui est consacré (démocratie et ses avatars) est
confronté à des tensions, des contradictions, des lieux de non-débat comme on dirait des zones de
non-droit…

Exemples :

o Le furet Zemmour est partout, il court dans la presse, à la télévision, sur internet et même
dans les cours de récréation, ses mots et ses provocations quotidiennes dépassent
l’entendement, ses affirmations créent chaque jour des polémiques nouvelles et autant de
scoops, ses postures et ses positions dégoûtent les uns et galvanisent les autres. A ceux qui le
critiquent, il rétorque volontiers qu’on veut « l’empêcher de parler ». Vraiment ?

o Notre temps, dominé par les invectives sur les réseaux sociaux comme au sein des débats
télévisés de nos représentants politiques, dominé par le complotisme et la défiance envers la
presse et même les sciences, dominé par les fakes news et la remise en cause des faits,
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semble s’éloigner définitivement de la possibilité de se comporter en adultes responsables,


dotés de raison et forts de certaines valeurs.

o Dans une société de plus en plus individualiste, où chacun protège ses propres intérêts,
pense avoir raison et ne souffre aucune contestation, campe sur des croyances, s’adonne aux
complotismes, met en doute la presse et/ou la parole politique, des politiques, soupçonne le
contrat social qui nous lie, la solidarité qui fonde la démocratie, la pluralité des opinions et
des points de vue, la démocratie semble affronter ses plus grands maux.

o Accoutumé aux joutes oratoires et aux disqualifications outrancières et peu respectueuses


de l’avis de chacun, avide de spectacle et de sang, avide d’émotions toujours plus fortes,
chaque citoyen semble se muer en spectateur d’un numéro aussi sensationnel qu’éphémère,
juger les confrontations de points de vue différents comme il regarderait, fanatique, un
match de football. Où est passé l’honnête homme du XVIIe siècle ? Où sont passées les
Lumières ? Qu’est devenu notre esprit critique ?

o En effet, la philosophe (Hannah Arendt) se réfère à un concept nouveau, la post-vérité,


concept qui résonne aujourd’hui terriblement si l’on veut bien mesurer la capacité
outrancière des chefs de file de l’extrême droite à falsifier les faits, à les dissoudre d’une
simple émotion, car l’émotion contamine bien plus vite et plus efficacement les
comprenettes qu’une vérité qui dit le réel. Tordre le principe de non-contradiction d’Aristote
ne leur pose aucun souci, ils travestissent tranquillement les faits, érigent l’opinion d’un seul
homme en vérité absolue, et voilà que l’opinion proférée avec émotion se substitue bientôt à
la vérité, à la démonstration scientifique, nous voilà dans une autre ère, celle de la post-
vérité, celle d’une administration politique où l’obscène et le mensonge généralisé tiennent
lieu de programme. Touchez aux faits, nous dit Arendt, et c’est la dictature !

o Etc.

Reformulations possibles du sujet-question, lequel doit interroger le contexte qui précède :

Ce sujet interroge la possibilité, pour nous, de débattre ? Que recouvre cette possibilité ? Qui ou que
cache ce « on », « nous », nous les Occidentaux, Biélorusses compris, nous les hommes, nous
citoyens, Russes, Turques et Chinois compris ? Nous, des personnes éduquées ? Nous tous sans
aucune distinction ? Nous les experts ? Nous les sachants ? Nous cultivés ? Etc.

o (Mais) Ne sommes-nous pas en capacité de débattre ?


o Ne serait-il (donc) pas possible de confronter nos points de vue ?
o Sommes-nous capables de confronter nos idées ?
o A-t-on le pouvoir de défendre une position plutôt qu’une autre ?
o A-t-on le pouvoir de discuter des opinions ?
o Est-il possible de faire valoir ses opinions ?
o (Mais) Sommes-nous en mesure de pouvoir débattre ?
o Ne pouvons-nous pas examiner, soupeser ce qui nous rassemble et ce qui nous sépare ?
o Sommes-nous libres de ne pas être d’accord ?
o Sommes-nous autorisés à défendre des idées ?
o Etc.

Problématique :
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Procédé de généralisation pour mesurer rapidement le poids d’une thèse, sa portée universelle :
Partout et toujours ? En tous lieux et en tout temps ?
Le sujet est maintenant limité, sa thèse remise en question. En clair, on peut certes débattre dans
l’absolu mais qu’en est-il des conditions du débat, qu’elles soient intellectuelles, politiques ou encore
éthiques, selon les hommes et femmes concernés par ce sujet ?

Procédé de dramatisation, il consiste à ajouter un terme (souvent un adverbe) à la thèse sous-


tendue par le sujet : encore, toujours, vraiment, réellement, etc.

Problématique pleine et contradictoire, exemples :

o Démocratie et débat, même combat ? Des valeurs partagées mais aussi des combats sans
partage.

o Subjectivité ou objectivité, croyance ou connaissance, théocratie ou démocratie : les vieux


débats des philosophes ont tranché mais qu’en est-il de ces débats aujourd’hui ? Assistons-
nous à l’effondrement de la raison ou en va-t-il, en creux, d’un renouvellement
démocratique ?

o Si j’ignore tout des enjeux profonds d’un phénomène, puis-je réellement débattre ?

o Si débattre engage d’abord la raison, l’idéologie a-t-elle son mot à dire ?

o Le débat, exercice critique et démocratique par excellence, peut-il supporter les préjugés ?

o Si débattre c’est combattre, comment faire consensus démocratique ?

o Alors, le débat : match de boxe ou dialogue ?

o Mais débattre, est-ce à la portée de tous ?

o Si le débat implique toujours un vainqueur, toutes les armes se valent-elles ?

o Le débat, exercice exigeant de la pensée, peut-il faire fi de toute éthique ?

o Mais, dès lors, comment, se combattre et se respecter en même temps ?

o Si débattre consiste uniquement à s’imposer, peut-il réellement faire intellectuellement


autorité ?

o Si débattre engage notre honnêteté intellectuelle, toutes les attaques, toutes les ruses sont-
elles permises ?

o Si l’exercice du débat obéit à un cadre intellectuel et moral, sommes-nous toujours en


mesure de pouvoir débattre ?

o Débattre est un exercice exigeant, le dévoyer n’est-ce pas permettre des dérives à même de
mettre en péril le contrat démocratique ?
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o Dans notre société occidentale et démocratique, nationalisme et propension au tout


sécuritaire sinon au tout autoritaire semblent dominer bien des esprits, débattre ne
consisterait-il pas alors à imposer un catéchisme réactionnaire, au risque de dissoudre la
démocratie ?

o A l’heure des « fake news » et d’une mystification généralisée, à l’heure des complotismes
planétaires, sommes-nous toujours en capacité de débattre alors que le débat engage
fondamentalement une maturité intellectuelle et une probité morale ?

o Si nous sommes toujours en capacité de débattre, faut-il débattre de tout, au risque de ne


débattre de rien, de ne plus pouvoir débattre ?

o Dans cette société moderne, globalisée et disloquée, où les avis se crispent, où chacun veut
avoir raison, que reste-t-il des vertus du débat, de l’idéal démocratique et humaniste ?

o Les décisions gouvernementales en démocratie semblent de plus en plus remises en


question, font systématiquement l’objet de débats violents, est-ce le propre du
fonctionnement d’une démocratie ou faut-il y voir un déficit de démocratie, déficit
susceptible de la fragiliser à moyen terme ?

o Les décisions gouvernementales sont parfois vécues, dans nos démocraties occidentales et
particulièrement en France, comme étant imposées sinon autoritaires, en va-t-il d’une
exacerbation des émotions ou d’un souci d’une démocratie plus juste, à réformer ?

o La représentation ordinaire du débat tendrait à épouser la forme d’un combat, celui que
deux personnes pourraient livrer, se livrer, affirmations contre affirmations, passions contre
passions, mais Saint-Exupéry nous le rappelle dans ses Ecrits de guerre, « la démocratie doit
être une fraternité, sinon c’est une imposture », n’en irait-il pas de même pour le débat ?

o Les minorités oppressées ne se posent pas la question de savoir si elles peuvent débattre,
elles l’exigent, mais la majorité, conservatrice et silencieuse ou encore masquée sur les
réseaux sociaux, résiste. Or les Carnets de Camus nous rappellent que « la démocratie, ce
n’est pas la loi de la majorité, mais la protection des minorités ».

o Etc.

Plans possibles, plus ou moins riches et déterminés ; certains sont à tiroirs, ils intègrent des
éléments des sous-parties :

o Reprise possible du contenu d’une problématique pleine ci-dessus, à la condition de


proposer un problématique qui dramatise seulement le sujet et intègre la notion de débat,
notion complexe.

o D’un côté, le débat est synonyme de combat et de guerre des mots impitoyable, pour le pire
ou pour le meilleur. De l’autre, il est synonyme de partage, de respect et de générosité. Entre
les deux formes de débat, ne faudrait-il pas encore interroger l’espace ou la situation qui
commande un débat, sa finalité ?
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o La possibilité de débattre est loin d’être partout acquise et notre démocratie, fondée sur la
nécessité de débattre pour qu’elle demeure debout, vivante, et non plus seulement sur sa
simple possibilité, pourrait demain, si l’on n’y prend pas garde, empêcher tout débat et
péricliter, définitivement ?

o Si les enjeux d’un débat démocratique déterminent la stratégie et les postures des
débatteurs, ces derniers sont-ils toujours condamnés à une lutte sans merci ou doivent-ils
plutôt s’engager mutuellement à se respecter et, ce faisant, éclairer celles et ceux qui les
écoutent ?

o La doxa semble gagner partout du terrain et, par définition, disqualifier la nécessité même de
débattre mais faut-il pour autant baisser les mots et les armes ? Des arguments impérieux ne
peuvent-ils venir au secours de la démocratie et de notre destinée humaine ?

o Faut-il alors se jeter dans un débat comme on se jette dans l’arène, tels des gladiateurs
suspendus à un improbable destin, usant de toutes les ruses et de toutes leurs forces ou, à
l’instar de Socrate et de Platon, de Périclès aussi, ne devons-nous pas sauver la vérité, celle
dont le débat doit être gros et à laquelle fondamentalement il aspire ?

o L’idéal démocratique trouve ses fondations dans la philosophie que l’on pourrait qualifier
d’humaniste mais, à l’heure des expressions tous azimuts de nos opinions personnelles, à
l’heure de dialogues de sourds, cet idéal semble ne plus faire autorité et questionne le
fondement même du débat au cœur de la démocratie, ici représentative.

o Dans une démocratie fragilisée par des appréhensions plus ou moins légitimes, l’opinion et
les préjugés semblent prendre le pas sur le débat qui, loin des caricatures et des
précipitations, des polémiques vaines et qui divisent, examine patiemment les enjeux pour
éclairer, en définitive, les décisions des citoyens.

o Force est de constater que notre société et le développement des réseaux sociaux qui y sévit
semblent aujourd’hui se complaire dans des débats aussi sensationnels que stériles et trop
souvent instrumentalisés, or le développement d’une opinion, dans le cadre d’un débat
digne de ce nom, peut-il se laisser contaminer par des passions aveugles et égoïstes, sans
perdre son âme citoyenne ?

o Face au brouhaha qui tient lieu de débat démocratique et semble faire autorité dans nos
démocraties occidentales, face au règne des opinions et des émotions, rappelons que
débattre ne s’apparente pas toujours à une foire d’empoigne, cela implique des
connaissances et des compétences, une éthique aussi bien, pour le salut de la démocratie, de
ses valeurs et de ses libertés chèrement acquises, pour notre propre salut.

o Si nous avons coutume d’apprécier des débats de qualités variées, dont certains ont permis
de façonner un idéal de société et un idéal d’homme, pendant que d’autres avilissent la
société et les hommes qui la peuplent, les luttes ouvrières, courageuses, n’ont-elles pas, elles
aussi, leur place au panthéon des débats ?
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o Les conditions de possibilité d’un débat riche et éclairant semblent toujours plus contrariées
par une guerre des egos, des intérêts particuliers et des clientélismes politiques, du moins au
sein des médias les plus populaires et sur les estrades de politiques sans scrupule. Or n’en va-
t-il pas ici d’un effondrement de toute une culture critique, d’une civilisation dont l’humanité
forme le seul souci, les Lumières notre phare, la démocratie notre berceau ?

o Les polémistes et autres animateurs qui saturent nos médias aujourd’hui laissent à penser
que le débat rime exclusivement avec diatribes sulfureuses et scandales en chaîne, or le
respect de ses interlocuteurs mais aussi de son auditoire ne commandent-ils pas une
rhétorique plus respectueuse des idées et des âmes, une ligne de conduite
irréprochable dans l’examen des raisons et des points de vue qui s’affrontent ?

o Les oppressions, nombreuses et variées, vécues par des minorités trop souvent silencieuses
ou tenues au silence, toujours terribles, y compris dans les pays démocratiques, perdurent.
Leur seul espoir ? Se faire entendre par tous les moyens, provocations comprises, quitte à
faire l’objet de toutes les humiliations. Internet regorge de doléances et de cris, d’invectives
et d’injures, de débats parfois. Mais une saine démocratie ne devrait-elle pas accueillir en
son sein leurs cris et leurs larmes, leurs souhaits d’émancipation ? Autrement dit, en
débattre, la possibilité d’en débattre, de sanctuariser un lieu, n’est-ce pas déjà reconnaître
qu’il existe des souffrances et que cette existence est incompatible avec les valeurs qui
fondent le contrat démocratique : l’émancipation et l’épanouissement de tous ?

o Dans cette société du spectacle et du consumérisme, du vide, il ne fait plus bon débattre,
sauf à considérer le débat comme un spectacle supplémentaire, un ultime divertissement. Or
si ce doux refuge n’est pas sans danger, s’il force toujours plus le repli sur soi et chez soi,
quelles raisons pourraient bien modifier le cours de cette tendance mortifère pour la
démocratie ?

o L’éducation des citoyens aux principes et aux valeurs démocratiques ne semble plus
suffisante pour les mobiliser dans les diverses élections qui rythment la vie politique en
France, bien des statistiques et des sondages en attestent : quelles peuvent être les raisons
de cette désaffection et sont-elles toujours réfléchies, débattues ? Or, si le peuple, malgré
les débats de nos politiques et leurs promesses ou peut-être à cause de ces débats et de
leurs promesses, boudent toujours davantage les urnes, qu’adviendra-t-il de la démocratie et
de ses valeurs ?

o Même à l’école de la démocratie, débattre fait peur, il en va d’une exposition parfois


dangereuse aux armes d’un adversaire, qu’il soit honnête ou malhonnête, or s’y exercer
durablement permettrait peut-être de désacraliser et de dédiaboliser l’exercice.

o Discuter de points de vue diamétralement opposés ne doit pas empêcher les débatteurs de
respecter certaines règles. Si les joueurs sont bons, même s’ils perdent la bataille, ils sont
aussi et a priori bons joueurs, exemplaires. Or ce modèle semble s’éloigner, il se fait de plus
en plus rare, sauf dans les espaces consacrés, ceux des initiés et des privilégiés, sur France
Culture ou dans le journal Le Monde : serait-il alors l’apanage d’une caste ? Le peuple, lui, ne
mérite-t-il pas aussi l’accès à de tels échanges, riches et vigoureux pour l’esprit, exemplaires
dans une démocratie ? Ne mérite-t-il pas d’être lui aussi également éclairé, pour mieux
débattre et s’épanouir ?
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o Nos destins doivent sans doute beaucoup aux débats qui ont modifié le cours de l’histoire
mais quels débats, aujourd’hui et dans nos démocraties occidentales, sont encore
susceptibles d’engager de profondes réformes pour le bien de l’humanité ?

o Chacun de nous est confronté à ses propres débats intérieurs, peuplés de dilemmes et de
monstres, de fantasmes et de rappels brutaux au réel, de petites lâchetés et de vérités
jalousement conservées mais ces débats demeurent souvent ensevelis, intimes, privés. Or ce
théâtre intérieur, celui dans lequel se jouent tous les débats, peut-il être transporté au
dehors, sur la scène publique, sans dommage aucun ? Et si débattre n’entamait pas
forcément mon intimité mais n’engageait que des idées dont l’exposition certes m’expose
mais qu’il me faut défendre, si toutefois je suis un honnête homme ?

o Face à l’hypothèse du péril démocratique défendue par Dominique Reynié, directeur de


Fondapol, face à un désir toujours plus grand - notamment chez les jeunes - d’une plus
grande autorité de l’Etat, sinon d’un Etat plus autoritaire, face à une société, pourtant
démocratique, qui se méfie des médias et de ses représentants politiques, qui juge sans
examen, l’urgence n’est-elle pas aux débats apaisés plutôt que bruyants ? Il faudrait alors
réunir en urgence toutes les conditions de possibilité de tels débats, sur des enjeux qui
structurent la démocratie, mais il faudrait aussi pouvoir les rendre accessibles à tous. Si nous
pouvons réellement débattre, alors il faut débattre, de tout.

o Si sauver le débat, c’est sauver la démocratie, ne faudrait-il pas armer tous les citoyens à
débattre en connaissance de cause, en respectant toutes les règles, celles de la science et
celles de la morale, sans pour autant perdre en liberté, tout au contraire, car leur humanité
ne se joue-t-elle pas entièrement dans l’espace démocratique, l’ordre démocratique ?

o Quel serait l’avenir d’une démocratie soumise au règne de la post-vérité ? Du mensonge


partout ? Ce phénomène est nouveau qui manipule les faits et l’histoire, réinvente un récit
national. Comment dès lors se parler, débattre ? Et quelles issues s’offrent à nous pour éviter
le pire, l’effondrement de toutes les valeurs humanistes, une démocrature, la dictature, à
commencer par celles des opinions ?
o Etc.

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