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Méthodes Classiques de Physique Théorique - Cours Et Problèmes Résolus - PDF Ver
Méthodes Classiques de Physique Théorique - Cours Et Problèmes Résolus - PDF Ver
Méthodes classiques
de physique théorique
Cours et problèmes résolus
Méthodes classiques de
physique théorique
Richard Kerner
Collection Références sciences
Retrouvez tous les livres de la colleotion et des extraits sur wvm .editions-^lllpsesJr
IS B N 9 7 8 -2 -3 4 0 0 -0 0 0 6 -3
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2014
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5.2° et
3°a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé
du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses
et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou
reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants
droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une
contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété
intellectuelle.
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Je dédie ce livre à mes collaborateurs et complices :
Claire Bousquet, Christian Carimalo et Philippe Sindzingre
Préface
Alain Comtet
Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie
Avant-propos
Les prémices de cette nouvelle branche des mathématiques ont été intro
duits par la cartographie et la géodésie; les premiers travaux généralisant
de manière exacte la géométrie des surfaces arbitraires ont été le mérite du
grand mathématicien allemand C.F. Gauss.
En même temps, les mathématiciens et les physiciens trouvaient une nou
velle expression de plusieurs lois de la nature, qui avaient pour trait commun
la propriété de rendre un des paramètres essentiels du problème minimal ou
maximal. On a découvert que les positions d’équilibre d ’un système mécanique
correspondaient à un minimum du potentiel. Grâce au principe de d ’Alem
bert généralisé aux mouvements arbitraires, y compris les mouvements avec
contraintes, on a pu étendre ce principe de minimum aux systèmes dyna
miques en mouvement. Ces travaux ont conduit à l’apparition d ’une nouvelle
technique, appelée calcul variationnel.
Parallèlement, une nouvelle branche des mathématiques s’est développée :
le calcul tensoriel. L’utilisation des coordonnées curvilignes et des repères lo
caux non-cartésiens a créé le besoin de pouvoir décrire les phénomènes phy
siques de manière commune indépendante de coordonnées choisies. Heureuse
ment, la nouvelle formulation de la mécanique introduite par J.L. Lagrange a
pu servir d’exemple : les équations d ’Euler et de Lagrange gardent leur forme
quelque soit le choix des coordonnées. Cela s’appelle la covariance, et le cal
cul tensoriel en est l’expression, car il permet de formuler les équations et
de les transformer d ’un système des coordonnées à un autre tout en gardant
leur forme. Cette approche a permis une meilleure compréhension du rôle
des transformations de Galilée, puis de Lorentz, et finalement, l’avénement
de la Relativité Générale d ’Einstein. Dans cette dernière théorie, confirmée
par de nouvelles observations et expériences de plus en plus fines, les forces
de gravitation sont traitées de la même manière que les forces d ’inertie, et
tout mouvement sous l’effet de ces forces suit une ligne géodésique dans une
géométrie non-Euclidienne. La déformation de l’espace (et du temps) est alors
due à la présence des corps massifs.
L’approche lagrangienne n ’a pas eue le dernier mot en mécanique analy
tique. En remplaçant les vitésses généralisées par les impulsions généralisées,
le mathématicien Irlandais W.R. Hamilton a reformulé le principe variation
nel de Lagrange en introduisant l’espace des phases (coordonnées généralisées
-f- impulsions généralisées), et par conséquent, remplacer N équations de La
grange de second ordre par 2N équations de premier ordre, plus facilement
intégrables. Ces équations portent le nom de Hamilton ; on les appelle quel
quefois les équations canoniques de Hamilton. Elles restent invariantes sous
l’effet des transformations canoniques, mélangeant les coordonnées et impul
sions généralisées.
Les équations de Lagrange et de Hamilton pouvant être formulées dans
AVANT-PROPOS
Remerciements
Ce livre est basé sur les polycopiés des cours dispensés à l’Université Pierre et
Marie Curie pendant les années 2002-2012, pour les étudiants de la deuxième
et troisième année de Licence de Physique. Le cours de L2 était consacré à
la mécanique analytique, y compris les méthodes lagrangiennes et hamilto
niennes ; le cours de L3 s’adressait aux étudiants souhaitant continuer leurs
études dans les domaines plutôt théoriques, nécessitant une connaissance ap
profondie des méthodes mathématiques.
Les deux cours ont été accompagnés de travaux dirigés, dispensés par mon
collaborateur et complice Christian Carimalo, Maître de Conférences à l’Uni
versité Pierre et Marie Curie. Le présent livre lui doit beaucoup, car il a conçu
plusieurs problèmes originaux qui apparaissent en fln de chaque chapitre. Il
a également produit plusieurs flgures et dessins. Son aide constante et ses
conseils m’ont permis d’en améliorer tant la présentation que le contenu. C’est
donc en premier lieu que je lui adresse ma gratitude et les remerciements les
plus sincères.
Je remercie mon collègue et ami Alain Comtet d ’avoir attentivement lu
le manuscrit et y apporter pluseurs corrections et suggestions qui ont permis
d ’en améliorer la qualité d ’exposition.
Je remercie aussi Oscar Laurent pour son aide précieuse dans la relecture
et la compilation du manuscrit.
Table des matières
Mécanique lagrangienne 49
2.1 Principe de d ’Alembert ................................................................. 49
2.2 Equations de L agrange.................................................................... 67
2.3 Invariance des équations de Lagrange........................................... 71
2.4 Constantes du m ouvem ent............................................................. 75
2.5 Problèm es......................................................................................... 80
Calcul variationnel 85
3.1 Introduction...................................................................................... 85
3.2 Exemples de fonctionnelles.............................................................. 91
3.3 Classes des fonctionnelles, théorème p rin c ip a l............................ 93
3.4 Les équations d ’Euler-Lagrange.................................................... 97
3.5 G énéralisations................................................................................... 106
3.6 Extrémum conditionnel ....................................................................113
3.7 Symétries et lois de c o n serv atio n .................................................... 117
3.8 Problèm es............................................................................................ 121
Bibliographie 435
Index 436
Chapitre 1
1.1 Introduction
Les objets dont nous nous servons dans la vie courante présentent les ca-
ractéris-tiques de corps solides en tridimensionnels, de tailles non négligeables.
Nous commencerons néanmoins nos rappels de mécanique par la cinématique
d ’un point matériel. On considère comme point matériel tout objet suffisam
ment petit et rigide, dont les dimensions peuvent être négligées en comparaison
des distances parcourues.
F ig u r e 1.1 - Trajectoire d’un point matériel. Le vecteur vitesse évolue avec le temps.
par une courbe dans l’espace des vitesses, que l’on obtient en reportant les
vecteurs vitesse v(i) à partir de l’origine (figure 1.2).
F ig u r e 1.2 - L’hodographe.
dv (fir .................... ..
++ +(f) +(§)
La même expression peut être écrite à l’aide de l’élément de longueur
dr dr ds dv
V = — = — — = V — = vt, (1.4)
dt ds dt ds
où t est le vecteur tangent à la trajectoire. On prouve facilement que ce vecteur
est unitaire. En effet, le carré de sa norme vaut
CHAPITRE 1. MECANIQUE DU POINT MATERIEL
Le vecteur dt/ds est donc ou bien nul, ou bien orthogonal au vecteur t à tout
instant et partout sur la trajectoire. Supposons qu’il ne soit pas nul. Ce n ’est
pas un vecteur unitaire, mais on peut définir un vecteur unitaire n qui lui est
colinéaire en posant
dt ,. dt 1
p — = n, ou bien — = - n ( 1.6)
ds ds P
x = Rcosu)t, y = iîs in w i
On a donc
et alors
dx dy
t = = [—sinwi, coswt] (1.7)
ds' ds
dt 1 1 , . ,
ds P R'- ' ‘
p = R, n = I —sinut, —coswi]
D ’une façon générale, à partir des deux vecteurs t et n ainsi définis, unitaires
et mutuellement orthogonaux en tout point de la trajectoire, on constitue
un repère mobile local en leur associant un troisième vecteur défini comme
b = t A n, appelé vecteur bi-normal. Ce vecteur est orthogonal aux deux
vecteurs t et n et lui-même unitaire. Les trois vecteurs ainsi définis forment le
repère de Prenet (ou trièdre de Prenet), représenté sur la figure (1.3).
dv dv , dt , dt ds
( 1 .8 )
du , d td s .,
a = -rrt + v - r ^ = ut-|---- n = aft-fa„n (1.9)
dt ds dt P
dn db
ds ^ ds
trièdre de Prénet de Prenet le long de la trajectoire, passant du point repéré
par s au point infinitésimalement proche repéré par s + 5s :
1.3. VITESSE ET ACCÉLÉRATION EN REPÈRE MOBILE.
b' = t ' A n ' , n' = b ' A t ' , t' = n 'A b ' ; t'^ = 1 , n'^ = 1 , b'^ = 1 (1.12)
t' = t + ^ 5 s = t + - n 5 s
as P
Pour trouver la dérivée dh/ds, comparons deux définitions du vecteur b ' :
dh dt . dn
— = ^ An + t A— (1.14)
ds ds ds
Mais comme dt/ds est colinéaire à n, le premier produit vectoriel est égal à 0.
Il ne reste donc que
^ = 2 b -t= 0
ds ds
= —T U (1.16)
ds
Le coefiicient r s’appelle la torsion de la courbe ; le signe “moins” est choisi
par convention, suivant le choix original de Frenet. Le vecteur n étant unitaire
(n^ = 1), sa dérivée lui est orthogonale (ou nulle) et ne peut donc a priori
avoir de composantes que selon t et b. On écrit donc
dti , O,
— = a t + )9b
ds
Faisons le produit vectoriel de cette équation par le vecteur t. Compte-tenu
de (1.11) et du fait que t A t = 0, on trouve
/7n
t A — = t A ( a t - f - ) S b ) = ) d t A b = —/3n (1.17)
ds
Mais nous avons vu plus haut (1.14,1.16) que la même expression donne —r n,
ce qui permet d’identifier le coefficient /3 à r. Il ne reste plus qu’à identifier
la constante a. Pour ce faire, nous pouvons utiliser l’identité n = b A t et la
dériver :
1.3. VITESSE ET ACCELERATION EN REPERE MOBILE.
dn db . , dt
— = — A t + bA —
ds ds ds
Les dérivées de deux vecteurs, b et t étant connues par (1.16, 1.6), on peut
les substituer dans la formule ci-dessus pour obtenir
dn , , 1
— = —r n A t -h b A - n (1.18)
ds P
dn 1
— = r b ---- 1 (1.19)
ds P
0 i 0\
P
( 1. 20)
-i 0
of -r 0/
Puisque chacun des trois vecteurs t, n et b peut être obtenu par le produit
vectoriel des deux autres vecteurs (voir 1.12), on peut aussi représenter l’action
de la dérivation par rapport à s comme celle d ’un opérateur agissant sur la
colonne formée par les trois vecteurs du repère de Prenet, consistant à en
effectuer le produit vectoriel avec un vecteur commun u) :
= Wt t -HWn n -h W6 b (1.21)
comme suit
0 Wfc -W n\ / t '
-uJb 0 wt j j n ( 1.22)
Wn -Mb 0 / \b ,
u>t = T , Wn = 0 , u>b = -
P
10 CHAPITRE 1. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL
On peut donc dire que pendant le mouvement d ’un point matériel, son trièdre
de Prenet tourne autour du vecteur tangent t et autour de la bi-normale b, le
vecteur de rotation instantanée u> n ’ayant pas de composante le long du vecteur
normal n. C’est une particularité du repère de Prenet : un repère quelconque
pourrait tourner autour de n ’importe quel axe arbitrairement choisi.
Si la torsion r est nulle, la courbe reste dans le plan défini par les deux vecteurs
t et n. Ce plan est fixe, car il est perpendiculaire à la bi-normale b = t A n
qui reste constante au cours du mouvement.
On remarque aussi que la matrice agissant sur le repère est antisymétrique et
qu’elle ne dépend que des deux paramètres p e t r (le rayon de courbure et la
torsion). Notons aussi que l’on peut avoir une courbe avec p 7^ 0 et r = 0,
c’est à dire une trajectoire avec courbure mais sans torsion (trajectoire située
dans un plan), mais on ne peut pas avoir r 7^ 0 avec p~^ = 0 , car pour avoir
un vecteur b non nul il faut déjà que n soit différent de 0.
Remarquons aussi qu’en général, une matrice 3 x 3 antisymétrique dépend de
trois paramètres
0 a P
—a 0 7
-7 -P 0
12 = 1 , j2 = l , k 2 = l; i - j = 0 , j - k = 0 , k-i = 0 ,
î Aj = k , j A k = i, kAi=j (1.23)
= i2 + 2i . + 0((Ji)2) = 1 , f = f + 2j-5j + o m ? ) = 1
k'^ = k2 + 2k • 5k + = 1 (1.25)
Pour l’instant nous n ’avons exploité que les trois conditions de normalisation
des vecteurs du nouveau repère. Il reste encore à imposer les trois conditions
d ’orthogonalité, à savoir
soit
e = -/5 , 7/ = - 7 (1.32)
- ^ j - £ k = o:j + ;0k,
ce qui donne une seule relation nouvelle
0 = -a (1.33)
(Jî \ /0 a ^
<Jj ) = I - a 0 7 (1.34)
M J \-P -7 0
0 S(pz 5(fy \ / i
ô(pA -S(pz 0 j (1.35)
ô<Py S(Px 0 / \k
Si le vecteur r' reste immobile par rapport au repère TV {O' ;i', j', k'), il
tourne avec ce repère quand il est vu depuis le repère T?. (O ; i, j, k) (à partir
de maintenant, nous considérons que les origines de deux repères, O et O', ne
coïncident pas nécessairement).
Pour comparer les composantes des vecteurs positions tels qu’ils sont simul
tanément mesurés dans les deux repères, il faut projeter r' le long des axes
(i, j, k) de l’ancien repère, c’est à dire, dans r', remplacer les vecteurs
(i', j', k') par leurs expressions obtenues dans (1.37) :
{x' -b 8(f>y z' - 5(pz y') i + (y' + Scpz x' - Stpx z') j + (z' + ô(px y' - Sipy x') j
Si l’origine du repère %' se déplace aussi d’un vecteur infinitésimal (51 pendant
la durée 5t, on aura dans ce cas
En divisant par St, on obtient la relation entre les vitesses du point matériel
telles qu’elles sont mesurées par les observateurs liés aux deux repères respec
tivement :
Sip
U = (1.42)
St
La vitesse du point matériel observée dans le repère TZ est égale à la vitesse du
même point par rapport au repère TZ', plus la vitesse de translation du repère
TZ' par rapport à TZ, plus une contribution supplémentaire engendrée par la
rotation u> des axes de TZ' par rapport à ceux de TZ.
La variation dans le temps d ’un vecteur quelconque (sauf le rayon-vecteur
décrivant la position d’un objet) obéit à la relation (1.39), sans la vitesse de
translation :
dX d'X '
_ = _ + „ A X ' (1.43)
a = a' -f BLtr
4k Dans le cas d’une rotation pure sans translation, avec une vitesse angulaire
constante a>, on trouve
d !v ^
a = a' -H atr -f- 2 w A —r- + w A (w A r')
dt
En conclusion, il faut que le repère VJ avance sans rotation et avec une vitesse
constante V par rapport au repère TZ, auquel cas on aura effectivement
a = a (1.46)
La transformation des coordonnées entre les deux repères est alors appelée
transformation de Galilée.
Pour simplifier, choisissons les axes (i', j', k') du repère TZJ parallèles aux axes
(i, j, k) du repère TZ. En fait, ils seront identiques en tant que vecteurs, seules
les origines des deux repères sont différentes, O' s’éloignant de O au cours du
temps avec la vitesse Y(JZ'/TZ). On aura alors
r' = r —V t, soit
Ces formules définissent la transformation de Galilée dans le cas où les axes des
deux repères coïncident ; sinon, il faut superposer une rotation (indépendante
du temps) transformant les axes de façon à les faire coïncider. Nous avons
vu précédem-ment qu’une telle rotation est déterminée par un vecteur w ap
proprié. On constate donc qu’une transformation de Galilée la plus générale
est déterminée par six paramètres indépendants, les trois composantes de la
vitesse relative V et les trois composantes de la rotation u>.
Notons aussi la chose qui paraissait tellement évidente que Galilée ne la men
tionnait même pas dans ses commentaires : le temps t s’écoulait de manière
identique (à part l’origine arbitraire, car on pouvait toujours fixer i = 0 à
un moment opportun, ce qui est équivalent à ajouter ou à retrancher une
constante). Donc, on pouvait inclure la quatrième transformation implicite,
t' = t — to, soit une translation dans le temps. D’ailleurs, les translations
semblables peuvent toujours être effectuées pour les coordonnées spatiales :
X X —xq, y y —yo, z z —zq, mais ce sont des ajustements équivalents
à un autre choix d ’origine de repère, physiquement sans importance. Afin de
ne pas en tenir compte et pouvoir se concentrer sur l’essentiel, on peut ap
pliquer la transformation de Galilée uniquement aux segments infinitésimaux
des coordonnées cartésiennes. Dans ce cas, il convient d ’écrire
en scène quand on commence à poser la question sur les causes qui produisent
ces mouvements, que l’on appelle en général les forces, bien que leur nature
peut souvent être assez différente.
Isaac Newton, savant Anglais (1642 —1727 : notez la coïncidence de sa date de
naissance avec la date de la mort de Galilée, à une année près !) a formulé le
principe d’inertie, déjà énoncé par Galilée. Voici l’extrait de l’œuvre maîtresse
de Newton, les ’’Principia mathematica” , en latin :
“ Corpus omne perseverare in statu suo quiescendi vel movendi uniformiter in
directum, nisi quatenus illis a viribus impressis cogitur statum suum mutare”.
Traduit en français, cela veut dire :
Tout corps continue d’être en état de repos ou en mouvement uniforme et
rectiligne, en l’absence de forces appliquées susceptibles de modifier son état”.
Ce constat constitue la premère loi de Newton, appelée aussi principe d’inertie.
Comme c’est souvent le cas, une définition paraissant claire comme de l’eau de
roche est en effet assez ambiguë, car on ne sait pas exactement ce qu’on entend
par “force”. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agit d ’un concept compliqué et
plutôt mystérieux. Fort heureusement, dans de nombreuses situations de la vie
courante, on arrive à le définir assez bien et sans ambiguïté.
Afin de pouvoir analyser les forces mécaniques et leurs actions, considérons
un dispositif mécanique capable de modifier l’état d’un corps matériel décrit
par Newton comme “au repos ou bien se mouvant avec une vitesse constante
sans changer de direction” . L’action de ce dispositif se traduira par une modi
fication soit de la valeur absolue de la vitesse du corps sur lequel il agit, soit
de la direction de sa vitesse, soit des deux à la fois. En somme, si dv/dt = 0
avant l’action du dispositif, après, ou du moins pendant l’action immédiate,
on observera dv/dt = a ^ 0.
Supposons maintenant que le dispositif, que l’on peut aussi nommer “l’appa
reil” , ou “la machine” , reste exactement le même, et que l’on applique son
action de la même façon à des corps différents. Pour l’instant ceux-ci seront
assimilés à des points matériels, de dimensions négligeables. On constate que
les accélérations a i, a2, • • •, &n communiquées à ces corps sont différentes,
mais colinéaires. On peut donc trouver N nombres m i, m2, m3, • • • tels que
m i a i = m2 a2 = m3 as = • • • = miv »iv
m[ = m i, m 2 — ^ 2> • • • )
F = ma (1.49)
En même temps, c’est la meilleure façon de définir une force agissant sur le
point matériel dont la masse m est connue. Notons aussi que la force exercée
par un dispositif sur un point matériel de masse fixe ne dépend pas du repère
inertiel choisi, puisque les accélérations observées seront identiques, comme le
stipule la définition (1.46) d ’un repère inertiel .
Dans le cas d ’actions simultanées de plusieurs forces on admettra, conformément
à l’expérience, que
(1.50)
t=l
F + (-m a) = O
P = m v (1.61)
Sous sa forme la plus générale, la deuxième loi de Newton postule que c’est la
dérivée temporelle de la quantité de mouvement d ’un corps qui est égale à la
force agissant sur lui :
(1.62)
dp d\
Puisque la force est proportionnelle à une dérivée par rapport au temps, nous
pouvons intégrer les deux cotés de l’équation (1.52) pour obtenir la forme
intégrale de la deuxième loi :
les forces appliquées sur le point matériel pouvant dépendre du temps t dans
le cas général. Souvent, les forces sont aussi fonctions de la position :
F = F (r, t)
et dans le cas où le frottement ne peut plus être négligé, elles peuvent dépendre
aussi de la vitesse instantanée du point matériel^. Dans ce cas, on aura
F = F ( r ,v ,i )
où ez est le vecteur unitaire ascendant dans le repère local basé sur la surface
de la Terre. L’expérience montre que la valeur de g est proche de 9,81 m sec~^
en moyenne, avec des petites déviations suivant la latitude et la hauteur.
<Pr
m - ^ = m 'g = m g = -m g e z (1.56)
Г12 Gmim<2
F i2 = (1.57)
Г12 I I Г12 P
Si toutes ces forces agissent en même temps, l’expérience montre que le point
matériel subit alors l’accélération qui est la somme des accélérations “par
tielles” provoquées par chacune des forces séparément :
N N
m a = F si F = X ; F i - > a = 5 ; a i . (1.58)
¿=1 i=l
Fei = qE
Emag = 9 V A B
OÙ V est la vitesse instantanée de la particule. En présence des deux champs
E et B les deux forces s’additionnent (d’après l’expérience), et la force totale
est égale à
F = ç E + g v A B. (1.59)
d?r
= F = -fe (r-ro ), (1.60)
24 CHAPITRE 1. MÉCANIQUE DU POINT MATERIEL
dh dr
(1.61)
Nous nous plaçons ici du point de vue d ’un référentiel galiléen. La forme la
plus générale (1.52) de la deuxième loi de Newton montre qu’en l’absence de
force extérieures, la quantité de mouvement observée dans ce référentiel se
conserve au cours du temps.
F ba = —F AB (1.63)
P = РЛ + PB (1.64)
dpA dpB
= F ba = F ab
dt dt
Par suite
—F ba + F ab = 0 (1.65)
dt
La généralisation à un système comportant un nombre quelconque N de points
matériels est immédiate. La quantité de mouvement totale du système étant
4. Ce qui peu t s ’exprim er en disant que ce systèm e n ’exerce globalem ent aucune action
sur lui-mêm e.
26 CHAPITRE 1. MÉCANIQUE DU POINT MATERIEL
définie par le vecteur qui est la somme de tous les vecteurs de quantité de
mouvement de chacun des points matériels constituant le système :
N
p = E pi
i=l
on a
^ N N
dt = i=l = E
i=l
E (p « + P i< )= o
puisque Fij = —Fji, la dernière somme étant effectuée sur les couples de points.
On peut ainsi énoncer que :
la quantité de mouvement d’un système isolé dans un référentiel galiléen
reste constante au cours du temps,
dv _ d i mv^
m V • = F •V ( 1. 66)
dt d t\ 2
La grandeur
m \“
T = (1.67)
où U prend en compte toutes les énergies potentielles présentes, est une gran
deur conservée.
28 CHAPITRE 1. MECANIQUE DU POINT MATERIEL
Une force qui dépend de la vitesse ne peut dériver d’une énergie potentielle.
Mais une force qui ne dépend que des coordonnées peut ne pas dériver d’une
énergie potentielle. Il existe un critère permettant de décider si un champ de
forces F(M ) dérive d’une énergie potentielle. Si la relation (1.68) est vérifiée,
les composantes cartésiennes de la force sont données par
du J, _ du „ _ du
d dU _ d dU _ d“^ u _ d“
^u
dy dx dx dy dydx dxdy
_ dWy dWx
^ dy dz ' ^ dz dx ' ^ dx dy
W = g ra d if ro tW = 0 (1.70)
Si le rotationnel n ’est pas nul, la fonction H n ’existe pas. Si (1.70) est vérifiée,
l’intégrale
1.6. LOIS DE CONSERVATION 29
f W • dl = H(B) - H(A)
JC(A.B)
IC(A,B)
effectuée le long d ’une courbe (C7) allant d ’un point A à un point B, étant
égale à H {B) —H {A), est en fait indépendante de la forme de cette courbe. Il
s’ensuit que l’intégrale d’un tel champ de vecteurs le long d ’un contour fermé
est toujours égale à 0 :
/ W • dl = 0
1.6.3 M oments des forces, moment cinétique
do
r A— = r AF
dt
et
dp d , , dr
Mais puisque
dr
Ap=vAmv=0
dt
il vient finalement
dL
— = r A F , avec L = r Ap (1.71)
dt
Fext = 0 L = C o n sta n te
30 CHAPITRE 1. MECANIQUE DU POINT MATERIEL
et le théorème :
La dérivée temporelle du moment cinétique d ’un système de points matériels
est égale à la résultante des moments dynamiques des forces extérieures agis
sant sur ce système.
En conséquence, pour un système isolé dans un référentiel galiléen, le moment
cinétique est une grandeur conservée.
Un point matériel est à l’équilibre dans un référentiel donné si, pour tout
instant, la résultante F des forces qui s’exercent sur lui dans ce référentiel est
1.6. LOIS DE CONSERVATION 31
nulle, et si, bien sûr, sa vitesse est nulle. Si le référentiel n ’est pas galiléen, des
forces inertielles entrent en jeu dans cette résultante F : dans ce cas, outre
les forces provenant de dispositifs ou de champs extérieurs quelconques, il
faudra aussi comptabiliser les forces d ’inertie. Pour un référentiel galiléen, F
ne comprend que des forces décrivant des interactions du point matériel avec
des systèmes extérieurs. S’il s’agit de forces dérivant d ’une énergie potentielle,
leur annulation équivaut à la condition
F = —g ra d U = 0 (1.74)
a) Force de p e sa n te u r
F = —m g k
^ GmM
F = ------ 5— r (1.75)
GMm
2
- Щ'
Z r
Notant que
grad r = -
r
grad / = — grad r = — —
^ dr^ drr
il vient
,1 r
g r a d /p- = - 3rpO
Par conséquent,
rr_ ^ ^
^ ^ 9 r—>y—;---5—---5
T y/x^ + y^ + Z^
c) Force de ra p p e l d ’u n re sso rt
Dans la limite élastique et dans le cas d ’un mouvement rectiligne selon un axe
x'x, la force de rappel d’un ressort a pour expression
E = - k { x - Î q) i
æ
= к {x —£0 )
dx
D ’où, par intégration,
U(x) = ^ ( z - i a f
f(x ) = - f ( x )
34 CHAPITRE 1. MÉCANIQUE DU POINT MATÉRIEL
montrant que F(x) est l’opposée de la dérivée de U(x). S’il existe un point
d ’équi-libre pour x — xo, la dérivée s’annule pour cette valeur de la coordonnée
(F(a:o) = 0). S’il s’agit d ’un équilibre stable, au voisinage de cet équilibre on
doit avoir F(x) > 0 pour a; < xq et F(x) < 0 pour x > xq. Dans ce voisinage,
la dérivée de U est donc négative pour x < xq et positive pour x > xq, ce qui
indique que l’équilibre correspond à un minimum local de cette fonction. Cette
conclusion prévaut pour tous les potentiels fonctions d ’une seule variable :
pour trouver les points d ’équilibre stables, il faut satisfaire simultanément
deux conditions définissant un minimum local du potentiel U :
cPU
et < 0.
dx^
La force F est positive dès que le point matériel s’écarte vers la droite du point
æ = 0, et elle continue à le repousser vers la droite de plus en plus fortement ;
si le point matériel s’écarte vers la gauche, la force le repousse vers la gauche.
Nous concluons donc que le critère pour une position d’équilibre instable est
dU ^ ^ d?U ^
dx~ ' dx2 > 0.
Il s’agit d’un point d’inflexion de la courbe U{x), comme sur la figure (1.10)
ci-dessous
La situation est plus compliquée pour des problèmes à plus d ’une dimension.
En une dimension, quand le mouvement est astreint à une droite, il suffit de
connaître la fonction “force” F{x), que l’on peut toujours intégrer pour trouver
le potentiel correspondant, égal à la primitive de F{x) :
F-dl
JÎ A
La figure (1.11) ci-dessus représente l’écoulement de l’eau d ’un fleuve, avec des
vitesses différentes selon la profondeur. Tout près du fond, la vitesse est nulle
à cause de la viscosité d ’eau qui adhère au lit du fleuve ; plus on monte vers
la surface, plus la vitesse de l’écoulement grandit.
Pour les besoins de notre exemple il suffira d ’admettre une loi linéaire pour
la variation de la vitesse d ’écoulement vis-à-vis de la profondeur y, et dont la
direction est fixe et colinéaire à l’axe Ox :
F(x,y) = 6yAAi.
1.6. LOIS DE CONSERVATION 37
e fti fU fV pA
/ Fdl= Fxdx+ Fydy+ Fxdx+ Fydy (1.79)
JABCD JA JB JC JD
tt It
C O
F igure 1.12 - Circulation dans un écoulement.
Sur le parcours choisi, dl vaut idx sur le segment AB, d\ = —jdy sur le
segment BC, puis d\ = —idx sur le segment CD et dl = jd y sur le dernier
segment DA. La force F n ’ayant pas de composante selon j, Fy = 0, seules les
intégrales le long les segments AB et CD contribuent au résultat final
pB pD
LABCD
F - d l = / Fx dx+
JA JC
Fxdx (1.80)
dFy _ dFx
= 0- 6= -6 (1.84)
dx dy
F igure 1.13 - Parcours circulaire au milieu d ’un écoulement ; une petite tur
bine exploitant l’effet du rotationnel non-nul.
ou encore,
Sachant que
p2ti p2TT
/ sin 0 d^ = 0 et / sin^ 6 de — TT
Jo Jo
on arrive au résultat final
L cercle
F • dl = -
7t6L2
(1.85)
V{x,y) = mgz{x,y),
ce qui est décrit parfaitement par les dessins (1.14). Autrement dit, un point
matériel glissant sans frottement sur une surface dans le champ gravitationnel
se comporte comme un point évoluant en deux dimensions dans un potentiel
dépendant uniquement des deux variables x et y.
Exemple
Considérons un mouvement plan sur un cercle de rayon £. Il peut être réalisé
soit grâce à une corde (ou une tige) raide suspendue en un point, soit grâce
à un cercle solide comportant un sillon dans lequel glisse une petite perle
symbolisant le point matériel (figure 1.15)
Dans le cas d ’un pendule, la force T exercée sur la masse m par la corde
s’appelle tension. Dans le cas d’un rail circulaire, elle s’appelle réaction du
support rigide et sera notée R . Quelle que soit la réalisation, en l’absence de
1.6. LOIS DE CONSERVATION 41
/\
F ig u r e 1.15 - Mouvement circulaire réalisé comme un pendule ou dans un sillon
sur un support rigide
(1.87)
grad/ = ^ i + ^ j et 5r = i d x + j d y
df — g ra d f •Sr = 0 ( 1.88)
g ra d / = 2æ i + 2y j
F igure 1.16 - Les forces agissant sur la masse accrochée à un fil rigide
et écrire
îy ÎC
F = -mg j n - m g j t . (1.91)
U = —m gy/i“
^— ou encore U = —mg£ ^ 1 —^
1.6. LOIS DE CONSERVATION 43
d?r
m ^ = F H + mg
peut être exprimée à l’aide de la variable x seule. Puisque sur la partie inférieure
du cercle
r = æi-t-2/j = æi —
XX
v = à;i4-ÿj = æi +
X = £ sin в, y = —£ cos в
où Uq est une constante arbitraire que l’on peut choisir de manière à obtenir
le minimum de U en position inférieure, soit pour в = 0 \ autrement dit, on
veut avoir U(y = —£) = 0, d ’où Uq = mg£, et
U = mg£{l —cos^)
dx dx de , . dy dy de л„ . „
Nous avons à présent deux équations pour deux fonctions inconnues du temps,
6{t) et T{t). Il est facile de séparer ces deux fonctions : en multipliant la
première équation du système (1.94) par cos 6 et la seconde par sin0 et en
additionnant les résultats, on élimine l’inconnue T pour trouver ^
Est-ce une chance d ’avoir réussi à séparer le problème en deux parties, dans
l’ordre, la détermination du mouvement, puis celle de la force de réaction?
Nous verrons bientôt que cette situation peut être généralisée : le principe de
d ’Alembert et les équations de Lagrange qui sont l’objet du Chapitre II de ce
cours, permettront de séparer le mouvement sous contrainte et les réactions
du support durant ce mouvement.
1.7 Problèmes
= —p = constante
dut/
On note V la vitesse instantanée de la fusée relativement au référentiel terrestre
assimilable à un référentiel galiléen pendant la durée du lancement. On notera
w la vitesse du gaz s’échappant du moteur de la fusée (verticalement vers le
bas, w = —WBz relativement à la Terre. Le champ de gravitation terrestre
est supposé constant, g = —geg et de module y = 10 m/s^. On négligera les
forces de frottement de l’atmosphère.
a) En faisant le bilan de quantité de mouvement entre les dates t et t+dt, alors
que la masse de gaz ejectée est dm, montrer que la quantité de mouvement p
de la fusée aura varié de
dp = mgdt + dm (w = —v)
( fz (w —v)
=- ^ +
dw? mp
c) Intégrer cette équation et déduire z{m) puis z{t)., compte-tenu des condi
tions initiales. A quelle condition la fusée peut-elle décoller ?
d) On donne ci-après les caractéristiques de la fusée Saturne V : masse initiale
mo ^ 2800 tonnes ; le premier étage propulseur contient 2000 tonnes d’ergol,
mélange de kérosène et d’oxygène liquide, dont la combustion délivre une
poussée de 33450 kN, la poussée étant définie comme le produit du débit de
gaz éjectés par la vitesse (relative) d’éjection, soit \u dm/dt\ ; la combustion
du premier étage dure 150 s, après quoi le premier étage est séparé du reste de
la fusée. A l’aide de ces données, évaluer numériquement : la vitesse d ’éjection
des gaz du premier étage de la fusée ; la vitesse de la fusée et son altitude au
moment de la séparation du premier étage.
P ro b lèm e 1.5 - L ’oscillateu r h arm o n iq u e
L’équation différentielle permettant de prédire l’évolution temporelle d’un os
cillateur harmonique non amorti à une dimension s’écrit
d?x , d^x
= — U>Q X
’ °" ^
- 14 /f^o
'
d9
,-y ■■ „..... avec Ш=■ \ \ ^
U)Jo ^2(cos 9 —cos 9q) V£
9 9q
e) Faire le changement de variable sin - = sin sin a. et montrer que
A ^
2 /•V2 da
= 0-0 Jo
/ /1 . 2 ^0 ^2
Y 1 — s in ^ — S in a
02
r « то (1 -h ^ ) , avec tq = 2тгJ ^
Mécanique lagrangienne
sous forme d ’annulation de la somme des forces. Autrement dit, au lieu d ’écrire
m a = F ( 2 . 1)
F + {—m a) = 0 ( 2.2)
ce qui peut être interprété comme “en toute circonstance, la somme des forces
agissant sur un objet massif reste nulle” , à condition d ’inclure la force dite
“d ’inertie” , en l’occurrence le produit de la masse par l’accélération, pris avec
le signe opposé.
Cette force d ’inertie était implicitement présente dans l’énoncé de la troisième
loi de Newton qui stipule que chaque action, représentée par une force, pro
voque une force de réaction égale en module à celle de l’action, mais de sens
opposé. On sait notamment que des forces fictives apparaissent aussi chaque
fois que l’on se place dans un repère accéléré et que, par exemple, les passagers
dans un train qui accélère ont l’impression d’une force, semblable à la gravi
tation, qui les pousse dans la direction opposée à la direction du mouvement
du train.
Cette nouvelle formulation d ’équilibre généralisé permet d’y inclure les forces
résul- tant de contraintes matérialisées par des rails (courbes) ou des surfaces
(comme une chaussée). Un corps astreint à se mouvoir sur un support quel
conque est soumis de la part de celui-ci à une force de réaction ayant deux
composantes : l’une, normale au support, due à sa réaction élastique, l’autre,
tangentielle, due au frottement. Dans la plupart des cas, on cherche à réduire
cette dernière autant que possible. Dans le cas idéal, l’objet matériel glisse
quasiment sans frottement sur le support. C’est cette situation idéale, où tout
frottement entre le point matériel et le support est absent, que nous allons
considérer.
Dans ce cas, la réaction exercée par le support, appelée désormais la contrainte,
lui est strictement orthogonale. S’agissant d ’une surface, soit f{x, y,z) = 0 son
équation implicite. Le vecteur qui lui est normal est donné par le gradient de
la fonction / . En effet, tout déplacement infinitésimal 5*r — [5æ, 6y, 5z] ayant
lieu sur la surface doit vérifier la condition 5f = 0, puisque / garde la même
valeur lorsqu’on reste sur cette surface, soit :
(2.3)
2.1. PRINCIPE DE D’ALEMBERT 51
4» E xem ples
a) Mouvement d’un point matériel astreint à se mouvoir sur une sphère de
rayon R.
On notera que cette situation est équivalente au cas d ’un poids accroché à un
fil tendu, non-élastique, de longueur R. L’équation implicite de la sphère est
/(x , y,z) = + y^ + - R“
^=0
et l’on a
La réaction exercée par le cercle se décompose maintenant selon les deux vec
teurs
g ra d /i = [0, 1, 0] et g ra d /2 = [2x, 0, 2z]
2. La courbe pouvant être considérée com m e l’intersection des deux surfaces définies
respectivem ent par l ’une et l ’autre équation.
52 CHAPITRE 2. MECANIQUE LAGRANGIENNE
t ~ g ra d /i A g ra d /2 = [2z, 0, -2x]
nous pouvons écrire explicitement l’équation (2.1) sous forme de trois équations
indépendantes
mx = Fx, mÿ = Fy , mz = Fz (2.5)
(F —m a) • 5r = 0 (2.6)
En admettant que l’équation (2.6) soit vérifiée quel que soit le vecteur infi
nitésimal Sr, on constate que cette équation unique est équivalente aux trois
équations indépendantes (2.5).
En l’absence de frottement, quand le point matériel glisse sur la surface (ou
la courbe) de contraintes, la force qui s’exerce sur lui est strictement per
pendiculaire à la surface. Ceci reste vrai même dans le cas plus général de
2.1. PRINCIPE DE D’ALEMBERT 53
R = Ag r a d / ( 2 .8 )
où A = A(i) est une fonction du temps t, qui peut être déterminée une fois
connu le mouvement du point. Les équations du mouvement contraint peuvent
donc s’écrire comme suit :
g r a d / • <J*r = 0
(2.14)
Quel que soit le point d’espace (x, y, z) et le moment t choisis, les trois dérivées
partielles ne peuvent pas s’annuler simultanément. Pour fixer les idées, suppo-
df
sons par exemple que l’on ait 77- ^ 0. Dans ce cas, il est possible d ’exprimer
ox
le petit déplacement 5x en fonction de 5y et 5z :
Sx = — (2.15)
dx
— Sy + — Sz
-(F x mx) Qf ^ + (Fy fnÿ)Sy -f {Fz —mz)Sz = 0 (2.16)
dx
2.1. PRINCIPE DE D’ALEMBERT 55
soit, en regroupant tous les termes contenant 5y d’une part et ôz d ’autre part,
Êl
d'il
{F y - mÿ) mx) <5y+ {Fz - mz) - - ^ { F x - mx) 5z = Q (2.17)
dx dx
d£
(F y - - ^9y{ F x - mx) = 0, {F z - mz) - -^ {F x - mx) = 0
d f'
dx dx
Fy —mÿ _ Fy —mit Fy —m z _ Fy mx
et (2.18)
K
dy dx dz dx
Précisons ici que, pour que les expressions (2.18) aient un sens, on suppose
que si {df /dy) 0, alors F y —mÿ —> 0, et de même que {df /dz) -¥ 0 entraîne
Fz —m z 0. De (2.18) on conclut que le vecteur F —m a doit être colinéaire
à g r a d / et qu’il existe donc un coefficient A tel que
F - m a = —Ag r a d / (2.19)
d fi
dx dy dz
( 2 . 20)
df2 df2 df2
V dx dy dz )
56 CHAPITRE 2. MECANIQUE LAGRANGIENNE
det dx dy ( 2 . 21)
^ %
\ dx dy J
Si tel n’était pas le cas (pas de mineur non nul), cela voudrait dire que les
deux fonctions / i et /2 ne sont pas indépendantes, et que les surfaces qu’elles
définissent n’ont pas d ’intersection. On peut facilement s’en rendre compte en
considérant deux sphères de rayons différents, centrées en 0, définies par leurs
équations implicites
+ -h - i î f = 0, /2 = -I- - iÏ 2 = 0
Il n’y a aucune intersection, et donc aucune courbe définie, mais aussi la ma
trice (2.20) est composée de deux lignes identiques, et tous ses mineurs ont un
déterminant nul.
La technique qui s’ensuit est la même que dans le cas d’une surface ; il faut
seulement exprimer 5x et 5y en fonction de 5z puis substituer les expressions
obtenues dans (2.13). Voici l’esquisse du procédé : tout d ’abord, à partir de
ôfi = 0 et ¿/2 = 0, on déduit
{Ë à /Êà
dx dy
(t)=-
dx dy ) ^ dz
Ce système de deux équations linéaires se résout de manière classique; en
voici la solution donnant Sx et Sy en fonction de 5z^ obtenue en appliquant la
matrice inverse^ sur les deux cotés du système (2.23) :
3. On aurait pu faire un autre choix parmi les trois possibles, en prenant com m e deux
variables dépendantes ( y^z) ou encore ( z^x) .
A A .
4. A noter que
( a b\
*
1
= — — r-
f d -h\
yc dJ ad — bc y — c a J
2.1. PRINCIPE DE D’ALEMBERT 57
Sx
-è( dy dz dz dy ’ D \ d z dx dx d z )
avec D= (2.24)
dx dy dy dx )
rr,
(ii - rruc) fdfi àh àh df2\ ,
+ {F, - ray) .., fdfi dh dfi df2\
(2.25)
dx dy dy dx
F ^ - m æ + A i ^ + Ai^ = 0
dx dx
(2.26)
+ H - A .f = 0
équivalentes à
(5*r • g ra d /i = 0 , 5*r • g ra d /2 = 0
h{xWyuZuX2,y2,Z2, - • • ^XN^PN^ZN^t) = 0
h { ^ U V U Z i , X 2 , y 2 , Z 2 , - • ’ . XN^yN. ZN' .t ) = D
{ x i , X 2, X 3 , X i , X 5 ,XQ, • • • , X 3 N - 2 , X zN - 1 î X z n )
Parfois, il est utile d’introduire une notation intermédiaire, avec des indices
A, B ,- •' numérotant les points matériels et leurs rayons-vecteurs respectifs.
Ainsi, le rayon-vecteur en trois dimensions du point numéroté A sera r^i =
[x a ,VAi Za ]i et les p contraintes s’écriront maintenant comme suit
f a { r A , t ) = 0 , ; 0!= l,2,---,p
2.1. PRINCIPE DE D ’ALEMBERT 59
OU
Notons que, dans le cas général où les contraintes peuvent varier avec le temps,
la vitesse réelle instantanée
dVN
t di / [ di ’ di ’ ’ dt
j= i •'
fa{rA,t) = 0, a=l,2,---,p
rrij X j = Fj + j = 1, 2, • • •, 3iV
N
Z (2.34)
I (F ., + F W ) .i * r x = 0, avec (5*r/i • g ra d ^ fa = 0.
A=1
4k E xem ples
a) Considérons deux points matériels de masses m i et m2 respectivement,
reliés à une barre rigide de masse négligeable et de longueur constante égale
à ê (figure 2.1). S’il n ’y avait pas de contrainte, le système des deux points
2.1. PRINCIPE DE D’ALEMBERT 61
Mais la présence de la barre impose le maintien d ’une distance fixe £ entre les
deux masses, quel que soit leur mouvement, et l’on a
L’expérience montre que la force de réaction exercée par la tige rigide sur les
masses mi et m2 se trouvant à ses extrémités est toujours colinéaire au vecteur
ri —r 2 reliant les deux masses. Les forces agissant sur m i et sur m 2 ont même
module, mais agissent dans des sens opposés :
2 (ri - T2) • ¿*ri - 2 (ri - ra) • 5*r2 = 2 (ri - r2) • (¿*ri - 5*r2) = 0 (2.35)
pW = I î l : i £ 2l et donc =
en vertu de (2.35).
b) Le principe de d ’Alembert s’applique aussi à des contraintes dépendant du
temps, définies par rapport à des repères non inertiels. Nous le montrerons
dans l’exemple qui suit.
Considérons un cercle métallique réalisé en fil d ’acier rigide et lisse. Ce cercle
indéformable de rayon R tourne autour de son axe vertical avec la vitesse
angulaire constante u> = a>k. Le dispositif se trouvant à la surface de la Terre
est soumis au champ gravitationnel g = —gk.
Une petite perle de masse m peut glisser sans frottement le long du cercle.
Il s’agit de trouver l’équation de mouvement ainsi que les points d’équilibre
(stable ou instable, selon le cas).
Plaçons le centre du cercle au centre du repère 1Z' tournant par rapport au
repère galiléen 1Z{i, j, k) :
Dans TZ, le cercle tournant est défini par deux équations dépendant explicite
ment du temps t. Mais si l’on se place d ’emblée dans le repère R! tournant
2.1. PRINCIPE DE D ’ALEMBERT 63
F ig u r e 2.2 - Une masse glissant sur un cercle rigide tournant autour de son axe
vertical
avec le cercle, celui-ci sera donné par une seule équation définissant un cercle
de rayon R dans le plan contenant les vecteurs î' et k' = k. Dans TZ', le rayon
vecteur d ’un point quelconque s’exprime comme x 'i' + y 'j' H- z 'k '. Le cercle
se trouvant tout le temps dans le plan y' = 0, un point sur le cercle vu depuis
IZ' n ’aura donc que deux coordonnées non nulles. Le cercle est défini par
+ /2 - R ^ = 0
ce qui donne
Cela veut dire que le petit déplacement 5*r doit toujours être orthogonal à r.
Il s’agit bien évidemment de la direction tangente au cercle, le vecteur r étant
normal au cercle d’équation | r |= ü .
Dans le repère tournant on observe une force d ’inertie égale à l’opposé du
produit de la masse m de l’objet par l’accélération. Dans le cas présent, il
64 CHAPITRE 2. MECANIQUE LAGRANGIENNE
Les forces agissant sur la masse m dans le repère tournant sont donc ® :
• la force de pesanteur : mg = —mg k
• la force de Coriolis : —2 m A v
• la force “centrifuge” : —m w A ( u > A r )
L’équilibre est atteint quand la somme des travaux virtuels effectués par ces
forces lors d ’un déplacement virtuel compatible avec les contraintes devient
nulle.
Dans le repère tournant, la vitesse v est colinéaire au cercle, tout comme les
déplacements virtuels compatibles 5*r. La force de Coriolis étant perpendi
culaire à la vitesse instantanée v et donc aussi au déplacement 5*r ne peut
fournir de travail lors d’un déplacement virtuel, de sorte que
—2 m ( u> A V ) • <ï*r = 0
Il ne reste donc que deux forces contribuant aux travaux virtuels, la force de
pesanteur et la force centrifuge. Il convient de projeter ces forces sur les axes
du repère mobile. Pour ce qui concerne la force de pesanteur, elle est orientée
dans le sens opposé à k' = k. Trouvons les projections de la force centrifuge.
Sur le cercle on a
Rw^ œsO + g = 0
Pour une valeur donnée de la vitesse angulaire u, on trouve cos0 < 0, ce qui
correspond hO > tt/ 2, c’est-à-dire, à une position dans la partie inférieure du
cercle. Quand w oo, on voit que cos^ —> 0 et ^ 7t/ 2. Cette position est
stable.
Mais afin de décider du caractère stable ou instable d ’une position d ’équilibre,
il faut aller plus loin dans l’analyse du mouvement autour de cette position.
La vitesse et l’accélération instantanées dans TV sont données par
v = (i cos 0 —k sin 6)
a = —RO“
^ (i sin0 -t- k cosO) + R6 (i cosO —k sin^) (2.41)
n ----R^^
—- — I- g cos 0 — sin■ 2ü r. X X
0 — K = Constante. (2.43)
Jt ^
R0 = éi\j2K + Rw“
^ sin^ 0 —2g cos0 (2.44)
Rd0
(2.45)
h ‘i ^J2K + RjuP' sin^ 0 —2g œ s0
Une telle intégrale n ’est pas facile à effectuer. En outre, même si l’on pouvait le
faire, le résultat ne donnerait qu’implicitement 0, car il faudrait encore inverser
la fonction obtenue, t{0), pour enfin accéder à l’équation horaire 0{t) qui nous
intéresse vraiment.
Cependant, pour de petits écarts par rapport à une position d ’équilibre 0q, on
peut étudier l’évolution subséquente du point matériel autour de cette position
en linéarisant l’équation de mouvement. Cela consiste à poser 0 = 0q + e en
supposant e “petit” et à effectuer les développements limités
£ = C{0o) £
2.2. ÉQUATIONS DE LAGRANGE 67
f{x, y, z) = + y^ + - R^ = 0,
il est préférable d ’introduire l’angle polaire 0 et l’angle azimutal <p via les
relations
5V = V (2.48)
Où=l dq°‘
^ ^
dx^
(2.49)
dt a=l dq°‘^
^ ж
Cette expression montre que les vitesses x^ sont donc fonctions non seule
ment des vitesses généralisées qa mais aussi des coordonnées généralisées elles-
mêmes, x^ = x^ t)’ Avant d’aller plus loin, établissons deux identités
importantes :
^ Preuve :
Puisque x^ = x^ (ç®, t), j = 1,2, • • •, 3N; a = 1,2, • • •, 3AT —p, les dérivées
dx^ dx^
partielles et sont fonctions uniquement des 9“ et de t. La relation
(2.49) montre que les vitesses cartésiennes x^ sont des combinaisons linéaires
des vitesses généralisées 9“ (qui forment un ensemble de ZN —p variables
indépendantes). On en déduit immédiatement le résultat (2.50).
Pour prouver la deuxième identité comparons deux définitions équivalentes
de la dérivée temporelle d’une des dérivées partielles de x^. Prenons d’abord
la dérivée partielle de la vitesse cartésienne x^ par rapport à la coordonnée
généralisée 9“ , en n ’oubliant pas que les vitesses généralisées 9“ sont traitées
comme des variables indépendantes des coordonnées curvilignes 9^. Dérivant
(2.49) par rapport à 9^, on obtient
2.2. EQUATIONS DE LAGRANGE 69
dx^ ^ d'^x^
(2.51)
dq^dt
la dernière égalité étant obtenue par le fait que les dérivées secondes ne
dépendent pas de l’ordre de la dérivation. En comparant (2.51) et (2.52), on
arrive au résultat escompté (2.50).
Nous pouvons donc exprimer le principe de d ’Alembert à l’aide de déplacements
virtuels paramétrés uniquement par les variations infinitésimales ig “ des co
ordonnées généralisées :
/ . .N . JV 33iV
33JV N -P
-p „ i
Ç (Sæ* = ^E E ( f * - m*®*) ^ < ^ 9 “ = 0 (2.53)
î=i i=i a=l dq°
A ce stade, il est utile d ’introduire une notation spéciale pour les combinaisons
linéaires des composantes F* des forces :
3N
_ y' (2.54)
^
¿=1 dq°‘
que l’on appellera forces généralisées. On pourra alors écrire
3 N -P / 3N
E
a=l \ ¿=1
(2.55)
3N
(2.56)
Î=1
Or, on a
d ÔT dT
(2.60)
dt dq°‘ dq°‘
Ce sont les équations de Lagrange. Ici, l’énergie cinétique T est fonction des
vitesses et des coordonnés généralisées : T = T (g“ , g®). Dans le cas où les
forces Fi dérivent d’un potentiel V({a;*}), c’est-à-dire, si
Fi = -
dx^
il en est de même pour les forces généralisées car (dérivations composées)
3N 3N
- — p. dx^ d v dx^
(2.61)
^ dV
(2.62)
dt dq°‘ ôç“
d d{T - V) d{T - V)
= 0 (2.63)
dt dq°‘ dq°‘
La fonction
d dL dL
= 0 (2.65)
dt dq°^ dq°‘
Avant d ’aller plus en avant dans l’analyse des équations de Lagrange, il est
utile de noter une propriété très importante de ces équations : elles gardent la
même forme quel que soit le système de coordonnées utilisé pour décrire un
système mécanique. Cela permet de choisir le système de coordonnées le plus
approprié, tenant compte d ’éventuelles symétries particulières du dispositif
mécanique considéré, et par là même, simplifier la recherche des solutions. Par
exemple, il est évident que pour un système possédant la symétrie sphérique
on préférera utiliser les coordonnées sphériques (r, 0, (^), plutôt que les coor
données cylindriques (p, (p, z). Dans le cas d ’un système mécanique compliqué,
on pourra ainsi choisir les paramètres de manière adaptée à la situation, pou
vant faire appel à d’autres systèmes de paramétrisation de l’espace à trois
dimensions.
Supposons donc qu’un ensemble des N coordonnées généralisées ç“ décrivant
com-plètement un système mécanique soit remplacé par un autre ensemble
de coordonnées, Q^, a , /?,... = 1 ,2 ,3, ...,iV. Dans ce cas, on pourra écrire
(sauf peut-être pour quelques points singuliers, ce qui peut arriver de temps
72 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE LAGRANGIENNE
Quant aux vitesses généralisées, elles sont fonctions non seulement des “ancien
nes” vitesses, mais aussi des coordonnées du système de départ. Nous avons
en effet
= Zj ^ inversement ?“ = ^
Sauf dans le cas d ’une transformation linéaire avec des coefficients constants,
les dérivées partielles dQ^/dq°‘ et dcf^jdQ^ ne sont pas des constantes, mais
des fonctions des anciennes et des nouvelles coordonnées, respectivement. Nous
écrirons donc, dans le cas général.
= et Q^ = Q ^ { e , q \ a, = l , 2,...iV (2.66)
Comme dans le cas du passage des coordonnées cartésiennes vers les coor
données curvilignes, les relations importantes
X = r cos ip , y = r sin tp
Les vitesses généralisées ç“ sont (æ, ÿ), et les sont {r,9). En dérivant
directement les expressions x{r, p) et y (r, y?) on obtient
2.3. INVARIANCE DES EQUATIONS DE LAGRANGE 73
En dérivant ces vitesses par rapport aux vitesses {r,0), on trouve sans peine
dx dx dÿ dÿ
— = cos<p, —r = —rsin iz j, — = sin(p, —r = r c o s w
dr de dr de
c’est-à-dire, les mêmes coefficients que dans la matrice de passage. De même,
en dérivant dx/dr = co8<p par rapport au temps on obtient —(p siny?; mais
en prenant la dérivée de la vitesse æ = r cos tp — r<p 8m(p par rapport à la
coordonnée r on tombe sur —(p sin (p, conformément à la deuxième formule
dans (2.67).
Revenons au cas général pour lequel nous n’avons pas besoin d ’admettre les
coordonnées cartésiennes comme point de départ. Considérons le passage d ’un
système de coordonnées curvilignes q°‘ à un autre, . Supposons que les
équations de Lagrange soient vérifiées relativement aux coordonnées ç“ :
d dL dL ^ „ .r
dtdq^^ aç“ “ ®’
Notons une fois de plus que les coordonnées g“ dépendent uniquement des
nouvelles coordonnées tandis que les vitesses généralisées q°‘ dépendent
à la fois des nouvelles vitesses généralisées et des coordonnées Q^. En
appliquant la dérivation composée, on trouve
dL EN u U U<^‘
dL dQ^ _ r—N \ dL
U1 dQ^
( 2 .68)
fine FinO
W 9q°‘ ~ ^ f\r
dQ^ dq^
où nous avons utilisé la première des deux “formules magiques” , stipulant que
dQ^ dQ^
dq°‘ dq°‘
74 CHAPITRE 2. MÉCANIQUE LAGRANGIENNE
En dérivant les fonctions par rapport aux coordonnées on doit tenir compte
de la double dépendance, impliquant les nouvelles coordonnées et vitesses :
dL _ A dL dQ^ ^ dL dQ^
(2.69)
dq^ dQ^ dq°‘ dQP dq°‘
Pour former les équations de Lagrange il faut dériver (2.68) par rapport au
temps :
di dL d I N dL dQ^ N d dL r A dL d dQ^
dt ¿ Î dQ0 dq<^ J =^E
^ \ d t dQP) dq<^a 2^ dQ^ dt dq°‘
N d dL N dL d
dq°‘ dQ^ dt dq^
^ dL dQ^ ^ dL dQ^ _
(2.70)
dQ0 dq°‘ dQP dq^ ~
_ dQ^
dt dq^ dq°‘
La formule (2.71) peut être interprétée comme l’action d’une matrice (la
matrice jacobienne dQ^fdq^^) sur un vecteur d ’indice a:. On sait que si le
déterminant de la matrice est différent de 0, c’est le vecteur tout entier qui
doit être identiquement nul. C’est le cas ici, ce qui implique la validité de N
équations de Lagrange ayant exactement la même forme que les précédentes,
mais écrites avec les nouvelles coordonnées et vitesses généralisées, Q°‘ et (j“ :
2.4. CONSTANTES DU MOUVEMENT 75
d dL dL ^ , O
dt dQ°‘ dQ°‘ ’ ’ ’
dL ^ . d dL dL ^ d dL
Q q c ~ 0 , mais ~ ^ dt 0
dL
7- - = Constante
dqP
76 CHAPITRE 2. MECANIQUE LAGRANGIENNE
mR?
L= (é^ -h sin^ 9^ —m gR cos 9 (2.73)
On constate que ce lagrangien ne dépend pas de la coordonnée y?, qui est donc
ici une coordonnée cyclique. D’après l’équation de Lagrange relative à 9?, il en
résulte que
J —r /\ m v = r A P
C’est une autre constante de mouvement, apparaissant chaque fois que le la
grangien ne dépend pas explicitement du temps i, qui peut alors être considéré
lui aussi comme une variable cyclique.
Dans le cas général, la dérivée totale du lagrangien par rapport au temps s’écrit
(2 .5 )
On a
dt I dt 5g“ ^ dt 5g“ j dt ^ ’
Utilisant (2.75) et les équations de Lagrange (2.65), on trouve
J
^ mR? sin^ 9
et obtenir ainsi une équation ne comprenant que la variable 9 et sa dérivée
seconde !
û 9 ’ û , (2.81)
2.4. CONSTANTES DU MOUVEMENT 79
0 = sin0
mB? ‘O m R “
^ .9.0« „
E- —^ 0^ H— — pr sm^ 9 + mgR cos 9
2E
¿2 = 2— cos 9 ----- — — s—. (2.82)
mR? R m^R^ sin2 9
(2.83)
dt V R m^R^ sin^^
En séparant les variables, puis en intégrant, on peut alors obtenir une relation
implicite
d9
/ * = / (2.84)
^ ^ - 2 ^ coc9 ^
mR? R m^R^ sin^ 9
2.5 Problèmes
ro
r{(f>) = —
1 + e cos P
vq et e étant deux constantes à déterminer, en fonction de J, E, M et G.
g) Discuter la nature de la trajectoire de S suivant les valeurs de e.
F ig u re 1
Figure 2
Figure 3
m k M
•— 0M5SM®- mmmmi 0 -
F ig u re 4
Calcul variationnel
3.1 Introduction
Dans de nombreux problèmes physiques et mathématiques, on est confronté
à un principe de minimum ou d'extrémum (maximum, point d ’inflexion) ap
pliqué non pas à une fonction, mais à une fonctionnelle. On sait que la re
cherche d’extrémum d ’une fonction d ’une variable consiste à trouver les valeurs
de celle-ci qui annulent la dérivée première de la fonction. La généralisation
implique la notion de dérivée fonctionnelle, que l’on cherchera à annuler. En
guise d ’introduction, mêlant rappel et divertissement, voici quelques exemples
bien connus de recherche d ’extrémum.
Deux milieux transparents (1) et (2) sont séparés par le plan xOy (figure 4.1).
Dans chacun de ces deux milieux homogènes, la propagation de la lumière
s’eiïectue de façon rectiligne, avec les vitesses de propagation v\ et respec
tivement. Montrons que la loi de la réfraction de la lumière au passage du
milieu (1) vers le milieu (2), peut être déduite en recherchant le chemin le plus
rapide emprunté par la lumière pour passer d’un point A du milieu (1) à un
point B du milieu (2).
L’axe z'Oz du trièdre de référence peut être pris comme étant la normale au
plan de séparation passant par A et orientée depuis le milieu (1) vers le milieu
(2), et le plan xOz comme étant le plan AO B, en choisissant > 0. Un rayon
lumineux arrivant depuis le milieu (1) et passant par A rencontre le plan xOy
en un point C{xc,yc)i puis traverse le milieu (2) en passant par B. Le temps
de parcours entre A et B est
86 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
+ * AC ^ C B
tAB = tAC + tCB = ------ 1------ (3.1)
Vi V2
avec
dtAB ______ x ç x c - Xb
+ = 0
V i s i t e + Vc + A V2yJ{XB - xc)^ + y l + z%
àtAB _______ yc________ I______________ yc___________
= 0 (3.3)
Vl^X% + yl + z\ V2^{XB-Xcf-\-yl + Z%
xc Xb —Xc
(3.4)
n^Jx% -\-z\ V2y/{ xb - x d Ÿ + z%
3.1. INTRODUCTION 87
ce qui implique que x c soit compris entre 0 et x b . Or, d ’après la figure 4.2,
on a
Xc Xc - XB
= sin 0i , = sin 02
\I^C + ^A
h
/(/.) =
(h2 + i?2)3/2
df R? - 2h?
= 0
dh (/i2 -f- iî2)5/2
h= (3.6)
fc-i k -l
Xk = a sin o-fc + ^ 2a sin a j , Zk = aco sak + ' ^ 2a cos a j (3.7)
j=i 3=1
N N
XB = ^ 2 a s in a j , ZB = ' ^ 2 a cos a i (3.8)
j=i j=i
F ig u r e 3.2 —La chaînette pesante soumisa à une force horizontale appliquée à son
extrémité libre
N N
5W = ^ mg ez • SOCk + F • <ÎOB = mg '^ÔZk + FS xb
k -l 1
N N k -l N N -1 N N
= [<^ttfc+2^ ÎUj] = Z) S 2= S <^“j[2 (iV -j) + i]
fc=l fc=l j= l 3=1 3=1 k=3+l 3=1
N
a ^ {2Fcosafc —mg [2{N —A:) + 1] sin (Xk) Sak = 0 (3.9)
fc=i
Les variations 5ak étant indépendantes, cette condition ne peut être réalisée
que si
2F
tanccfe = pour A: = 1,2, • • •, ^ (3.10)
m g { 2 N - 2 k + l) ’
m = ^ - 1)
Mg,
En posant 2' = sinh^, (3.11) donne ij)' = Mg/{FL), soit ip — —æo)>
étant une constante. On en déduit 2' = sin h [^ ^ (æ —æo)], puis, par intégration,
rL
FL , .M g ,
3.2. EXEMPLES DE FONCTIONNELLES 91
zq étant une constante. La chaînette prend donc la forme d ’un cosinus hyper
bolique. La constante zq doit être ajustée à la condition z = 0 pour æ = 0, ce
qui donne
FL , ,Mg ,
= -W g
Xb L .L + z b , 2 . , . 7®B\ L B Mg
7=
L. = r ^ dx (3.12)
JXA
On notera que celle-ci ne dépend pas directement de / mais plutôt de sa
dérivée f .
92 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
F igure 3.3 - Une courbe donnée par la fonction y = y{x), sa tangente et sa dériée.
^ ds
A t= f d t= f —
Jo JO V
(3.13)
Jo V
^ 2 —mgz
ETH = —V
est conservée. En supposant que la bille parte du point O sans vitesse initiale,
soit V = 0 pour ^ = 0, cette loi de conservation fournit la relation
V = y/2gz
^ vT+?2
At = / dx (3.14)
Pour N ^ 1, cette courbe peut être approchée par une fonction en escalier
f(x) telle que f{x) = y{xk+i) pour Xk < x < Xk+i (3.4), et la fonctionnelle
(3.15) peut elle-même être approchée par la somme discrète
N +l
Vk Vk-1
J { y u y 2 , '“ ,yN )= X] ^(^k>yk,
Xk 1
) (Xk - X k - l ) (3.16)
fc=l
ax h-*o h
Pour une fonction de plusieurs variables, l’analogue de la dérivée peut être une
dérivée selon une direction donnée :
où V est un vecteur donné et h un réel que l’on fait tendre vers zéro, ou bien
Hm Î Ï Î - + '*> “
||h||-rt
3.3. CLASSES DES FONCTIONNELLES, THÉORÈME PRINCIPAL 95
où cette fois, h est un vecteur “infinitésimal” dont on fait tendre la norme ||h||
vers zéro.
Pour généraliser ces notions aux fonctionnelles, objets qui dépendent d ’une
fonction, il faut tout d’abord préciser ce que l’on entend par “fonction ten
dant vers une autre fonction”, ou encore ce que représente un “écart” entre
deux fonctions. Ceci conduit à doter l’espace des fonctions dans lequel on re
cherche la solution d ’une norme convenable, par rapport à laquelle la fonction
nelle pourra être considérée au moins comme continue. Plusieurs possibilités
peuvent être envisagées.
1) Espace C®[o, 6], avec la norme
(3.18)
m a x \ y i { x ) - y 2 {x)\< e (3.19)
a<x<o
Cette norme est peu satisfaisante car elle ne permet pas de distinguer deux
fonctions ayant des dérivées premières très différentes (figure 4.6).
2) Espace Di des fonctions une fois dérivables, muni de la norme
(3.20)
n= E (3.22)
k=0
Soit D l’espace (ou classe) des fonctions envisagé et ||y||£) la norme correspon
dante. Une fonctionnelle J [y] sera dite continue en yo{x)D si pour tout réel
e > 0, il existe un réel ?; > 0 tel que
AJ{h) = SJ[h] + 0 { \ \ h f )
S J = Q , pour y = yo (3.25)
P reu v e : Pour être plus précis, considérons le cas d ’un minimum. Pour
toutes les fonctions h suffisamment petites (||ù|| < »7 où la norme utilisée est,
selon le cas, celle de (7® ou celle de Di), on doit avoir J[yo + h]~ J[yo\ > 0.
Mais
avec CK-4 0 quand Üùll 0. Pour ||/i|| suffisamment petit, la différence (3.26)
est donc du signe de 5J[h\. Or, par définition, cette dernière fonctionnelle est
linéaire. On a donc
3.4. LES ÉQUATIONS D ’EULER-LAGRANGE 97
mais, puisque les conditions aux limites sont fixées, la fonction y + h doit aussi
vérifier (y -h h){a) = A et (y -t- h){b) = B, ce qui impose à h{x) de s’annuler
pour a: = a et æ = 6. On obtient donc finalement
98 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
Puisque h est arbitraire, (3.29) ne peut être identiquement nulle que si l’expres
sion entre crochets de l’intégrant est nulle partout dans l’intervalle [o, 6]. La
fonction yo réalisant l’éxtrémum de la fonctionnelle doit donc vérifier l’équation
= 0 (3.30)
dy \ d x d y 'J . V=V0
qui est efFectivement vérifiée par la fonction nulle ou par la fonction (3.32), bien
que la dérivée seconde de cette dernière ne soit pas définie partout. Considérant
maintenant des fonctions deux fois dérivable, on trouve que la solution générale
de (3.33) doit satisfaire une relation du type®
y“
^= K + {x- xqŸ (3.34)
ÿ'' = (x + i)^ - ^ = (1 + l ) ( l )
Cette expression n’est positive que pour x < —1 ou x > 1/2. De plus, la
fonction y = y^(x + l)(æ —^) n ’est pas dérivable en x = 1/2. Elle ne peut
donc convenir sur tout l’intervalle [—1,+!]. La solution (3.32) est donc la
seule possible dans ce problème avec ces conditions aux limites. Cet exemple
met en lumière le fait que l’existence d ’une solution et sa forme dépendent des
conditions aux limites. Le lecteur pourra notamment vérifier que la fonction
15 3,2
qui est deux fois dérivable, rend extrémale la fonctionnelle (3.31), moyennant
les conditions y{—l) = 2, y(l) = 1.
dF
^ ( x .,) = 0
J[y] = f y') dx
Ja
dxdy'
= constante = C (3.35)
dy'
équation que l’on peut en principe réexprimer sous la forme y^ = Ф(ж, (7). Il
ne reste alors plus qu’une seule intégration à effectuer pour trouver уо(х).
3) La fonction F ne dépend pas de x :
rb
J[y]= JaI F{y>y')dx
On a alors
dF ,dF ,,dF
dF , d ( d F \ ^ „dF d ( ,d F \ , d („ ,d F \ ^
et
dF
F —у'тг-; = constante = C (3.36)
dy'
V{x,y)
dy dx dy' V ^ Qy dx \ / l + y‘/2
dV dV y' dV y‘/2 a
-y -
y"
+ v-
ÿ
dy dx y/l y'2 dy y/l -f y'2 V TTÿ^ (1 H- y'2)3/2
1 __ I_____
= 0
V r + ÿ ^ dy dx l-t-î/'2
= 0 (3.37)
dy ^ dx 1+ y'2
dV
(3.38)
1 + y '2
3.4.2 Exemples
Les formules précédentes trouvent des applications dans les problèmes sui
vants.
1) Dans l’espace à trois dimensions, soit une surface S ayant l’axe Ox comme
axe de révolution. L’intersection de S avec le plan xOy est une courbe qui en
définit le profil, et qui représente dans ce même plan le graphe d ’une fonction
y{x). L’intersection de la surface avec des plans parallèles au plan zOx sont
des cercles. Un tel cercle se caractérise par l’abcisse x du plan dans lequel il
se trouve, et par son rayon y{x).
Considérons alors un morceau S de S, tendu entre deux disques {xi,yi =
y{xi)) et {x2 ,y 2 = y{^ 2 )), et cherchons quel doit être le profil y{x) pour que
l’aire de 5 soit minimale. Cette aire est donnée par l’intégrale
102 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
i*X2 P^2 !
A = 2 TT y ds = 2 TT y J l + y'^ dx (3.39)
Jxi Jxi
D’après (3.38), le profil y{x) recherché doit satisfaire l’équation
yy" = 1 +
cosh^
y il)' cosh^ = cosh^ V’ ) soit y=
t//
X — Xq
y = C cosh (3.40)
Cette forme peut être également déduite à partir de la formule (3.36) applicable
aux fonctions F ne dépendant pas explicitement de la variable æ, comme c’est
ici le cas. En effet, de (3.36) on déduit
dF !-------- V
^ V r + l ? =
En posant encore y' = sinh ip, on trouve y — C cosh puis en dérivant cette
expression, y' = C ip' sinh^, grandeur qui doit être égale à sinh^». D’où
Tp' = 1/C et Tp = {x —æo)/C, xq étant une constante.
Il est intéressant de mentionner une troisième façon de procéder, consistant
à considérer y comme la variable fondamentale, x comme une fonction de y
asujettie aux conditions x{yi) = x i, x{y 2 ) = æ2 et à réexprimer (3.39) comme
une intégrale sur y :
X' y
.12
= constante = C =
vT+æ 1 + 2/'^
y2 + ^ y l - C ' ^
<i>{C) = C\n
,yi + \ / y i - c ^ .
2/2 + ^ 2/2 ~ y\
X2 - X l < 2/1 In
yi
V l + z'^
E(æ, Z, z') =
V r+ "ÿ ^
Ai = —^ [ dz G{z,x') , avec G{z,x') = — (3.43)
V^g Jo V
dG 1
= constante = K =
dx' y/z v T + ÿ ^
z{l+ z'^) = 2C
0 6
Posons alors z' = cot - . Il vient z = 2G sin^ - , soit
Z iU
g = C(l-C08«)
X = C {6 —sinO) + Cl (3.45)
3.4. LES EQUATIONS D’EULER-LAGRANGE 105
dx de dz ■a
- = C ^ (l-c o « « ) , s =
De la relation on tire
dt dt
dO rQ~
soit - r = \ 7 ^ i d’o'u, compte-tenu de la condition initiale 0(0) = 0,
dt \ C
m = (3.46)
01- S i n 0i XA
(3.48)
= l-c o a « , =
La fonction <¡>{9) est toujours positive, strictement croissante, ce qui fait que
(3.47) a toujours une solution unique*. A noter cependant que cette solution
8. Le vérifier.
106 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
3.5 Généralisations
3.5.1 Fonctionnelles impliquant plusieurs variables
Envisageons tout d ’abord le cas d ’une fonctionnelle d’une fonction /(æ, y),
définie, continue et dérivable dans un domaine D à deux dimensions, qui peut
être dans un plan, ou, plus généralement sur une surface (non nécessairement
plane) dans l’espace à trois dimensions. Ce domaine est délimité par un bord
(souvent noté dD) qui est une courbe fermée que nous noterons 7 . La fonc
tionnelle considérée est de la forme
df df
où, pour alléger les notations, nous avons écrit fx = lé-, fv = -rr-Aci encore, le
ox ay
problème variationnel considéré est à limites fixées, ce qui signifie qu’une petite
variation h donnée à la fonction / devra satisfaire la contrainte de s’annuler
sur le bord du domaine
[h{x,y)]^ = 0 (3.50)
W = //^ № « . = //^ g ^ ^ A .)
dF\ (dF \
» iJ \d fx )
d ’où
'ôfV
i— )
\d fj -K , 9 f v j . hdxdy
3.5. GENERALISATIONS 107
dxdy
f f \ d i^ d F \ d f^ ô F dF , dF ,
dxdy = é ~ ^ d x + — dy
J JD \ d x \ d fx ) ^ ^2/ V ^fy dfx dfy J
et cette expression ne peut être nulle quelle que soit h{x, y) que si F satisfait
l’équation d ’Euler-Lagrange
(3.52)
dF ^ d f d F \ _
(3.53)
df ¿ a x , U /x J"
= [ F d x id x 2 -•-dxN (3.54)
JD
108 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
(3.55)
rX2
L {fk{x),f'k{x),f"k{x);x)dx (3.56)
Jxi
- dp-
3.5. GENERALISATIONS 109
Là aussi, nous obtenons un premier terme qui est une dérivée totale et un
second terme qui contient la dérivée de la variation Sf. Il faut alors utiliser
une nouvelle fois la formule de Leibniz :
id L d dL ( f dL
/
J xXI ydf d t d f ' ^ dx-^df'
S f dx (3.58)
tandis que les termes contenant les dérivées totales contribuent à l’intégrale :
dx (3.59)
4 dx \ d f ^ ^ ' ' ' dxl df ' ^^i )
Le principe variationnel stipule que c’est la variation totale de la fonctionnelle,
soit la somme des deux intégrales (3.58) et (3.59) qui doit s’annuler afin d ’as
surer l’extrémum. La deuxième intégrale s’exprime comme la différence des
valeurs prises par la primitive de l’intégrant aux bornes d ’intégration x = X2
et X = £Ci, soit
dL dL d dL^
[ d f^ ^ ^ d f" ^ ^ ^dxdf""^^^. XI
qui s’annule à condition que les variations S f et S f soient nulles aux extrémités.
Nous voyons donc que dans le cas présent il faut imposer non seulement l’an
nulation de la variation S f de la fonction, mais aussi celle de la variation de
no CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
dL d dL (fdL_
(3.60)
df d x d f^ dx^dr~
Nous nous limiterons ici au cas des géodésiques sur une surface dans l’espace
ordinaire à trois dimensions. Etant donnés deux points de la surface, on appelle
ainsi la courbe de plus courte longueur joignant ces deux points.
Sur la surface, les trois coordonnées cartésiennes z sont liées par une
relation de la forme $(æ, y, z') = 0. Nous admettrons qu’à partir de cette rela
tion, il est possible d ’exprimer explicitement l’une des coordonnée en fonction
des deux autres, par exemple : z — f{x, y). Lors d ’un déplacement infinitésimal
{dx, dy, dz) sur la surface, la variation dz n ’est donc pas indépendante de dx
et dy, mais doit être exprimé comme ^
,d f
da = J (dx)2 -t- {d y f -H { -^y { d x ) + {d y f + 2 dxdy
dx dy
en posant
F {x\x^) =
Le m inimum de L sera réalisé pour des fonctions x^{t) satisfaisant les équations
d ’Euler-Lagrange
dx^ dt V ^ iv
On a
dF ^ 1 Ô9ij dF _ 9ikX^
dx^ 2 dx’^ ^
dF dx‘‘ dt
— 9ik~ir
dt ds — 9ik ds
dx^
10. Les composantes gtj du tenseur dépendent généralement des coordonnées x .
112 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
et
soit encore
dF,
5J[h] = h dx
dy Ja \.dy \d x d y ')
L’annulation de cette variation doit être réalisée quelle que soit la fonction /i,
donc aussi bien pour une fonction h s’annulant aux extrémités, ce qui conduit
imanquablement à l’équation d’Euler-Lagrange (3.30) pour la fonction F. Il
faut ensuite résoudre les équations
'dF 'ÔF
= 0 et = 0 (3.66)
.dy x=b .dy x=a
La différence avec le cas précédent est que la constante O doit être maintenant
déterminée par la condition
= 0
dz' X=b V ^ V Î + p 2 x=b
rb
Í ^ 1 + y'2 dx = L (longueur)
Ja
pb
= / G {y,y\x) dx = L (3.67)
Ja
dK
Dk = = / 0{y,y’,x)rikix)dx {k = l,2)
dak ai=0,a2=0 JCL
3.6. EXTREMUM CONDITIONNEL 115
où la fonction
0 {y,y',x) =
. dy dx dy',
da 2 £ 1
K= (3.68)
da\ ai=0 D2
dJ rb rb
= / ^ y ,y ',x )r]i{ x )d x + K / J { y ,y ',x )‘n2 {x)dx
dai Q {j= 0 O, J Ci
avec
H y,y'iX ) = {y,y',x)
_dy dxdy'_
Posons alors
1
A= / $(j/, y', x) T]2{x) dx
I J 2 Ja
il vient
dJ fb
= / m y ,y ',x ) d x + \ü (y ,y ',x )] T]i{x)d.
dai =0 «'O
_d ^
+A = 0 (3.69)
dy dx dy' dy dx dy'.
Formons la fonctionnelle
y + X J l + y'"^ - X ^ . . = constante = C = y +
'' vi + y V T+ÿ^
Posons y' = cot 9. On obtient alors y = (7—A sin en admettant que sin 0 > 0.
Dérivant cette expression par rapport à æ, il vient y' = —X9' cosâ = cot9,
3.7. SYMETRIES ET LOIS DE CONSERVATION 117
c
■sin<
y(a) = y{b) = 0 = C - X sin9a = C —X siïi9b , donc sin 9a ■■
X
a = xo + Xcos9a , b = xo + X cos9b
b —a
A cos 9b = —X cos 9a = et + c^
sino: b —a
ip{a) =
a
Dans l’intervalle [0, tt] dans lequel on doit rechercher a, la fonction V’(o:) est
positive, strictement décroissante et prend des valeurs inférieures à 1. Comme
{b —a )/L < 1, on a donc toujours une unique solution pour a et donc pour R.
(3.70)
¿((9s(i),9s(i)) = L{q{t),q{t)) +
dt
ce qui, comme nous le savons déjà, aboutit aux mêmes équations d ’Euler-
Lagrange. Nous nous limiterons au cas le plus simple. Ecrivons les équations
d ’Euler-Lagrange de manière symbolique.
dp dL dL
(3.72)
dt dq ^^dq
(3.73)
dL dqsjt) dL dqs{t)
(3.74)
dqa ds dqs ds
où nous avons utilisé l’équation du mouvement (3.72) ainsi que le fait que
d dqsjt) _ dqsjt)
dt ds ds
Mais la dernière expression (3.74) de dCfdt n’est autre que (3.71), d ’où le
résultat recherché. Il faut souligner que cela ne marche que grâce aux équations
d ’Euler-Lagrange supposées satisfaites au cours du mouvement, et le fait que
le lagrangien choisi ne dépende pas explicitement du temps , dL /dt — 0.
Le théorème de Noether, illustré ici de façon simple, et dont la preuve complète
est beaucoup plus sophistiquée, se généralise facilement au cas de plusieurs
variables. La quantité conservée est alors construite de manière semblable, en
sommant les contributions de toutes les coordonnées :
V „ ^
N dq^
c°‘ = Y , Pk dsa ’ a = 1 , 2 , M (3.75)
fe=i
a* = 0 ,
dx^
C? = Pi ^ = Pi e* = P •(n A r) = n •(r A p) (3.78)
M = r AP
3.8. PROBLEMES 121
d dL d dL dL
+ = 0 (3.79)
dt d{dt(p°‘) ' dx'^ d{dk<p°‘) d(p°‘
dw dp^ dw ^
Dans la suite, nous verrons comment cette équation pourra être interprétée
comme une divergence en quatre dimensions dans l’espace-temps de Min
kowski.
3.8 Problèmes
Problème 3.1 - Beirycentre de trois points
Soit un triangle de sommets A, B et C. Trouver le ou les points M qui rendent
extremum la somme
U{M) = + BM ^ -h CM^
122 CHAPITRE 3. CALCUL VARIATIONNEL
S = 2tt [ dy y y j l + x '“
^
Ja
dx
où æ' = — est la dérivée de æ, considéré ici comme une fonction de y, avec
dy
les conditions aux limites x(a) = 0 et x(b) = h.
c) Montrer alors que S atteint un extremum Sm lorsque x{y) vérifie l’équation
yx'
=K
V TT^
où K est une constante.
1
d) Procéder à l’intégration de cette équation en posant x' = et en
déduire que la forme du profil de S doit être celle d’une chaînette d’équation
f{x) = K cosh(^
dx
on x' = — est la dérivée de x, considéré ici comme une fonction de avec
dz
les conditions aux limites x(0) = 0 et x(b) = a.
b) Montrer que la longueur du fil est donnée par l’intégrale
e 1 + X',/2
c) En appliquant le théorème des extrema liés, montrer que x{z) doit satifaire
l’équation
XJ
(z + A) =K
V l + x'^
où A et i f sont deux constantes.
d ) Effectuer ensuite l’intégration de cette équation en procédant comme dans
l’exercice précédent et donner les équations permettant de déterminer A et K .
nB
J = n{x,y) ds
JA
soit minimum. Dans cette intégrale, ds = y/dx“ ^ + dy^ et n{x, y) est l’indice de
réfraction de l’air. On supposera que cet indice est une fonction affine de la
densité de l’air p{y), cette densité étant elle-même fonction de y uniquement,
p{y) = PO
<5 F{x',y)dy'^ = 0
p(y) = do
(-B
Dire ce qui doit être changé par rapport au cas précédent. Le résultat vous
paraît-il surprenant ?
3.8. PROBLEMES 125
I —
du
uyu^ —1
. 1
= Arccos—.
U
f) En découpant le cône le long d’une droite passant par son sommet, dans le
plan vertical, on peut l’étaler sur un plan sans modifier les distances entre les
points appartenant à sa surface. Dans ce cas, on peut introduire un nouveau
paramétrage.
U = y r + ÿ p cos ^ , v= sin ^
x^ + y^ + z^ = R^.
La sphère peut être paramétrisée avec deux angles, 0 < ^ < 7 r , 0<y><27r:
ds — 0.
Chapitre 4
Formalisme hamiltonien
4.1 Introduction
4.1.1 Préambule
Le formalisme lagrangien permet la description du mouvement des systèmes
mécaniques complexes avec un libre choix de paramétrisation. Les équations
de Lagrange gardent leur forme lors du passage d ’un système des coordonnées
généralisées à un autre. Cette propriété de covariance facilite énormément la
mise en équations des systèmes décrits par les paramètres le mieux adaptés,
tenant compte de la symétrie du problème et des contraintes imposées. Il suffit
de connaître la forme de l’énergie cinétique du système ainsi que l’expression
de son énergie potentielle : la différence fournit la fonction de Lagrange du
système, dont on dérive les équations à partir du principe variationnel mini
misant l’action
S = j L {q\q^,t)dt.
(4.1)
^ d^L '
d e .( |f ) = d e t ^0.
dq^dq^
En supposant que c’est le cas (sauf peut-être dans quelques points singuliers),
nous aurons la possibilité d’exprimer les vitesses généralisées comme fonctions
des Pk et g*. En voici l’exemple - pas trop original, car évoquant toujours
les coordonnées sphériques. Le lagrangien d ’une masse ponctuelle m dans le
champ d ’un astre central de masse M est bien connu ; le voici en coordonnées
cartésiennes :
, ^ m f .n ,9 .9\ GM m
Px = m x, py = m ÿ, pz = m z, et inversement, x = Px
— , y = Pv
-^ , z —Pz
—.
m m m
En coordonnées sphériques les relations sont beaucoup moins évidentes :
Pr = m r , pe = 6, p ^ = sin ^ 9 ip,
et inversement,
r=— e= ÿ,=
m' mr"^ ’ mr"^ sin^ 9
(4.3)
ft 2 pt2 N
6 Ldt = 5 Pi qHPjy - H{pj, t) dt = 0 (4.4)
Ju Jti U=1
rt2 N
dH dH
dt = 0. (4.5)
Jtl
dH
dt + (Pk^q'‘)dt = 0-
(4.6)
La dernière intégration est égale à la différence entre les valeurs aux bords de
la primitive de la dérivée totale qui se trouve sous le signe d ’intégrale, à savoir
/Ju‘2 ^ ^
{pkSq'^) dt = Pk(t2 ) 5q'‘{t2) - Pkih) Sç^{ti).
= 0 et ôq^{t2 ) = 0.
Par conséquent, le dernier terme dans (4.6) peut être considéré comme identi
quement nul. Dans l’intégrale restante il convient de regrouper les termes avec
132 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
ÈÛ. = = M. (4.8)
dt dt Ö9» •
I yj I GM m
H = r gjj^2 Q
2m J .2 J .2
dpr dH - J L P% GM m
+
dt dr mr^ mr^ sin^ 6
dpg _ dH _ cos^
(4.12)
dt d6 mr^ sin^ 0 '
fX (4.15)
= §fi§§i - (4.16)
f = { » .« } = 0 (4.19)
SI = 0. (4.20)
dt
4.3. CROCHETS DE POISSON 135
I = I + { ^ ,/ } = Î H , / ) = 0, 1 = 1 + = { H . , } = 0.
Considérons maintenant le crochet de Poisson du hamiltonien H avec le cro
chet de Poisson entre { /,9}, soit {H, { / ,9}}. Grâce à l’identité de Jacobi on
trouve que
{H, {/, 9}} = - { / , {9, if}} - {9, {H, /} } = - { / , 0} - {g, 0} = 0, (4.24)
ce qui prouve que {/, g} est une constante du mouvement.
136 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
/■‘2
^ P d - H ( p k ,q n dt = 0. (4.27)
dQ^ dH dPk dH
(4.28)
dt dPi' dt
où H est la nouvelle fonction de Hamilton. Rappelons que, dans le cadre de la
mécanique lagrangienne, la nouvelle fonction de Lagrange s’obtient, après la
transformation des coordonnées, par une simple substitution des variables :
\^ W - H { P k ,Q n dt = 0. (4.30)
ainsi que
5 Q % ) = 0, Ô Q % )= 0 , ÔPk{ti) = 0, SPk{t2 ) = 0.
=r ^ i" = I (§ + H '" = “■
En prenant en compte les conditions aux limites imposées, l’égalité est effec
tivement vérifiée. Ici nous avons choisi les variables nouvelles (Q*,Pfe), mais
le résultat aurait été le même avec un autre choix également. La fonction $
introduite ici s’appelle fonction génératrice de la transformation canonique
considérée.
En multipliant par la différentielle dt, on peut représenter notre condition
(4.33), compte tenu que les bornes de l’intégration sont arbitraires, comme
suit :
N
Y^iPiàd - PidQ^) - [H{pk, q^) - H{Pk, Q'^)]dt = d#(Q ^ Pk\t). (4.34)
i=l
Nous savons qu’il existe 2N relations bi-univoques entre les AN variables
{q \P o ) ^ { Q '^ . P n ) . {Q ^ ,P n ) -4 { q \ p j) ,
N N
= = - X ; dPiQ^ - 5 3 PidQ^ + d ^ 2 {q\ Pk\t), (4.36)
i=l i=l
ce qui conduit à une nouvelle identification
N
Y^i-dpiq^ + Q^dPi) - [H(pk, - H{Pk, Q'^)]dt = d ^ 2 (q\ Pk\t), (4.37)
i=l
d ’où
d^2 9^2 ^ • £r ZT . ^ ^ 2
“ Pi) oTT ~ aussi H = H +
dqi dPk ....................... ' d t '
On peut faire encore deux choix différents parmi les anciennes et nouvelles
variables :
N
i=l
conduisant aux relations
i 9^3 9^3
q, - 9Q^ — Pk, et aussi H = H + 9t ’ (4.39)
9pi
et finalement
N N
$ = E Pi9* - E P iQ '+ ^4(pi, Pk-, t).
i=l i=l
conduisant aux relations
.^ = n ^ ^ et aussi H = H + (4.40)
9pi 9t '
On peut remarquer ici que l’ensemble des transformations canoniques forme
un groupe. Par définition, dans un groupe on doit avoir une loi de composition
assotiative, un élément neutre dont la composition avec n’importe quel autre
élément ne le modifie pas, et chaque élément doit avoir un élément inverse, la
composition avec lequel donne comme résultat l’élément neutre (appelé aussi
l’unité du groupe.
En effet, si l’on a deux transformations canoniques engendrées par les fonc
tions génératrices et $ 2>leur superposition est tout simplément la transfor
mation canonique engendrée paj la somme de ces deux fonctions, $3 = $i-l-$2*
L’élément neutre est la transformation identité, qui ne change pas les variables :
140 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
est canonique, les crochets de Poisson entre deux fonctions définies sur l’espace
des phases gardent leurs valeurs :
En particulier, cela veut dire que les crochets de Poisson entre les variables
canoniques elles-mêmes restent inchangés. Autrement dit, on peut prouver
que, pour que le passage de l’ensemble des variables canoniques (pi,q^) vers
un nouvel ensemble {Pj{pi,q'^),Q'^{Pi,^)) soit canonique, c’est à dire garde
les équations canoniques de Hamilton invariantes, il faut et il suffit que les
crochets de Poisson entre les nouvelles variables (Pj,Q ^) calculés avec les
anciennes variables canoniques gardent les mêmes valeurs que les variables
canoniques anciennes, soit
comme suit :
j_
p^ -h , (4.43)
2m
où nous avons introduit = k/m . La forme du hamiltonien suggère le pas
sage aux variables P{p,x) et Q(p,x) rendant une des variables (choisissons Q,
par exemple) cyclique, c’est-à-dire, n ’apparaissant pas explicitement dans le
4.4. TRANSFORMATIONS CANONIQUES 141
2m I
Mais cela ne suffit pas pour rendre cette transformation canonique. Il faut
que les crochets de Poisson soient conservés ; dans ce cas précis, nous devons
vérifier une seule relation, {p, æ}(p_g) = 1. Calculons donc le seul crochet de
Poisson non identiquement nul, à savoir,
, , dp dx dp dx
{P.®}(P,Q) - QpQQ - dQ dP ~
qui doit être égal à 1 pour que la transformation soit effectivement canonique.
Un calcul facile nous montre que (où f = - ^ ) •
— = 1 Æ = 2rnw.
mu aP
/( P ) = V2rnwP
A présent nous avons le droit d’utiliser les équations de Hamilton avec les nou
velles variables et le nouveau hamiltonien H = uP . Les équations canoniques
peuvent s’écrire facilement comme suit :
m dP
= u, (4.45)
dt dP dt dQ
142 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
^ = -1 ^ ^ = 2P (4.46)
d t ~ d Q ~ ' d t dP
4.5. FONCTIONNELLE DE JACOBI. L ’ANALOGIE OPTIQUE 143
H = P“
^ + Q = Pq - 2Pqî + t^ + {Qo + 2P qî - t^) = Pq +Qo = Const.
S T - J 2 Qi^<i. Qi = Qi
1=1 ^
où / est le nombre des degrés de liberté du système, et les Qi sont les forces
généralisées, tandis que a parcourt les valeurs de 1 à 3iV, nombre des coor
données cartésiennes du système de points matériels.
On voit facilement que cela revient à la conservation de l’énergie totale su
système, car cette égalité dit que
Dans ce cas nous pouvons énoncer le preincipe variationnel suivant (le principe
de Maupertuis) :
r= 5 E (4.49)
conduisant aussi à la relation d ’Euler :
dT _
(4.50)
Pour les systèmes non-dissipatifs (en l’absence de frottement) nous avons aussi
l’intégrale première d ’énergie qui reste constante au cours du mouvement :
E = T + V = Const., T = E - V{q^).
T { d tŸ = l ¿
j,k=l
on peut exprimer la différentielle dt de la manière suivante
Dj,fc=i 0>jk{q^)<k^
dt = (4.51)
2 {E -V {q )) ■
Supposons à présent que nous sommes intéressés avant tout par la trajectoire,
en laissant pour l’instant de côté la loi horaire du mouvement. On peut par
ramétrer la trajectoire par sa longueur propre s, soit = q^{s). Nous pourrons
alors écrire _______ ____
dt = ds (4.52)
\ 2 {E -V {q ))
L’ensemble de ces relations permet d ’éliminer le temps t du principe variation
nel initial, en formulant le principe suivant à partir du principe de Maupertuis :
/
.A dq^ dq^
(4.54)
^
\\ j,k=l
^jk{q^)
ds ds
ds — 0,
4.5. FONCTIONNELLE DE JACOBI. L ’ANALOGIE OPTIQUE 145
^ dq^ dq^
J = y / 2 { E- V{ qk) )
ojM) g #
-io= r ds, (4.55)
Jso \ 2(E-V(q))
dq^ dq^
A 2^ —ds — a j k - ^ - ^ d t = \ / ^ = y/rnvdt = s/mds,
^ j,k=i ds ds
E évoluant dans le champ d ’un potentiel V(r) se comporte comme une rayon
lumineux dans un milieu fictif dont l’indice de réfraction est égal à
n(r) = ^ B - V ( r )
H {Q \P i,t)= Q . (4.59)
dQ^ dH dPjf dH
= 0, = 0, A: = 1 ,2 ,...,/, (4.60)
dt dPk dt dQ^
s’intégrent automatiquement donnant les 2 / constantes :
тг ( r J / , 2 „f 9s ds ds Л I as _ n (4.66)
q^ = q%a,P,t) et Pk == P k { a , ^ ,t)
obtenues à partir de 2 / relations implicites (4.64) vérifient les équations ca
noniques de Hamilton, avec l’ancien hamiltonien dépendant de q,p,t). On
commence la preuve en écrivant encore une fois, mais en spécifiant bien la
dépendance des variables q ,^ et t :
d S { q ,^ ,t)\ dS{q,P,t) ^ ^
H fi
’ dq^ôq- JJ ' dt
Dérivons cette relation par rapport aux variables g* et Pk '•
^ Х ая d'^S d'^S
(4.67)
dq^ “ dpk dq^dq^ dq^dt ’
148 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
X dH d'^S ^ n
(4.68)
^ dpk dfiidq'^ d0kdt ~ ’
Ensuite, dérivons par rapport au temps t les deux relations (4.64), en rappelant
que les a* sont des constantes,
^ y- (4.71)
dt ^ dq^ “ dq^dq^ dt dpk J
(Nous avons utilisé le fait que les dérivées secondes mixtes de S sont égales,
d'^S d^S
d'^S . d'^S
d'^S d'^S
, etc..
dq^ddi " ddidq^ dtdpi ~ d^idt
partout où c’était nécessaire).
En admettant (condition nécessaire également !) que le déterminant de la
matrice Jacobienne est diflférent de 0,
S{q,P,t) = S i{ q ,P ) - E t, quand H = T + V = E.
dps дН
g =0, ~^Ps = 0a = Const.,
dt dq'
et, puisque ps = dS/dq^, on peut poser,
X Exemples
1). Oscillateur harmonique (encore lui!) :
L’énergie cinétique T et l’énergie potentielle V d ’un oscillateur harmonique
simple, avec un seul degré de liberté x, donnent lieu à un lagrangien simple
m édx\ kx^
S = S a ( x ,ß ) -E t,
1
+ - = B.
2m \ d x )
4.6. L ’EQUATION DE HAMILTON-JACOBI 151
mdx
^ ^ A r c s iJ ^ x .
I2E
~ ]J~j^ sin(u;i + (p),
2). Séparation des variables dans le cas d ’un mouvement dans le potentiel
à symétrie sphérique.
Considérons le lagrangien L = T —V d ’une particule de masse m, exprimé
en coordonnées sphériques, dans lesquelles le potentiel d ’une force centrale ne
dépend que de la variable r :
-f- -h sin^ —V {r, t).
J_
2m
1 dSa
sin^ 6 \ d(f J
Y de J
. (4.80)
= /?i = Constante,
2m
J_ 1 ^dS^Ÿ
+ = -A . (4.81)
2m sin^e d(f J ' \ d0 J
En regardant la deuxième équation de (4.81), on s’aperçoit que l’on peut
séparer de la même manière les deux angles. Il suffit pour ce faire de mul
tiplier par sin^ 0 et regrouper les termes, pour arriver à l’équation suivante :
J_ dS,
= )02, (4.82)
2m dip J 2m \ ^
1 / dSr
y + + F (r)-E = /3i = Constante,
2 m V dr
4.6. L ’EQUATION DE HAMILTON-JACOBI 153
sin2 0 (4.83)
2 ,P v
Н = 72Гm- Pr + ~2 + V{r). (4.84)
J_
2m dr J
V
'd S \ ^ . 1
1 1
\d(f^
+ V{r) = E (4.85)
J_ fd S r\ Pi + V(r) = E, (4.86)
2m V dr )
L’équation
-B
154 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
t + ao =
dE -I m dr
y /2 m { E -V { r ))-^
y)
r ____ Pi dr
ai + (p.
' r ^ y /2 m { E -V { r ))-§
On reconnaît facilement les équations obtenues dans la résolution du problème
de Kepler par la méthode lagrangienne. Comme avant, les expressions obtenues
doivent être inversées pour donner le résultat explicite sous forme de r(i) et
(p{t) (le mouvement) et r = r{(p) (la trajectoire). Les constantes ao, a\, E et
Pi sont déterminées par les conditions initiales.
4.7 Problèmes
P ro b lèm e 4.1 - T ran sfo rm atio n canonique - form alism e H am ilto n ien .
On considère le lagrangien suivant :
1 fdqiŸ , 1fdq2Ÿ 1 2 , 2
2 [ dt ) Q1 + Q2
Pi = Qi+ P2 = + ^2 +
Q, = i [ A r c t a n ( i) - A r c t a n ( ^ ) ] . Q, = A A rotan(^)
4.7. PROBLEMES 155
En évaluant les crochets de Poisson (par rapport aux anciennes variables) entre
les nouvelles variables canoniques Qi, Pk, i ,j = 1, 2, vérifier qu’il s’agit d ’une
transformation canonique.
d(Arctan x) 1
(On rappelle que
dx 1 + æ' i)-
r m V^ _ e .
L = — -------e$ + - A
2 c
^ 1 ÔAj
* dxi c dt
ÔAj dAi _ ^
dXi d x , ~ ""
avec i,jfk = l, 2, 3.
b) Définir les impulsions pk dérivant du lagrangien ci-dessus. En déduire la
fonction de Hamilton H correspondante, fonction des coordonnées Xk et des
impulsions Pk.
c) Vérifier que les équations de Hamilton
156 CHAPITRE 4. FORMALISME HAMILTONIEN
= -Pi = Xi
dxi dpi
L= - V{r)
GM m
V(r) = -
J = m r A V
L = V A J -G M m —
r
Vérifier que ce vecteur est une constante vectorielle du mouvement.
A a (F) = {A, F}
\Jii Jj\ = ~ Jk
dH
— Qi
dQi = - P i , dPi
2 2
№ . ^
Py = V2AP2COSQ2 y = y — sm Q 2
SF = -ipJ,{F )
a) Pour définir la transformation canonique qui fait passer des anciennes var
riables (p,q) aux variables nouvelles (P, Q), on utilisera les relations
dF
Q= - ôP’
Tenseurs et spineurs
5.1 Préambule
L’avantage que présente le formalisme lagrangien par rapport au forma
lisme “direct” utilisant les équations explicites de la dynamique newtonienne,
c’est que non seulement il peut utiliser n’importe quel système de coordonnées,
mais avant tout, que les équations de la dynamique ont la même forme quel
que soit le système de coordonnées choisi :
d dL dL ^ ^ ^
(5.1)
dtdqi d q i~ ^ '
Suite au changement de coordonnées généralisées q^
on a vu que le nouveau lagrangien
d dL dq^ d dL dL
= 0. (5.2)
dtdQ^ dq^ dQÏ _dt dq^ dq^.
On peut dire que l’ensemble d ’équations formant le système lagrangien se
transforme comme un vecteur sous l’effet de changement de coordonnées. A
condition que le déterminant de la matrice de passage soit non-nul, l’égalité
à zéro de ce système d ’équations est maintenue dans tous les systèmes de
coordonnées. Cette propriété s’appelle la covariance^ et constitue l’essence des
nouvelles entités mathématiques généralisant la notion d’un vecteur et d ’espace
162 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
vectoriel. Ces entités, appelées tenseurs, ont été introduites par James Clerk
Maxwell. ^
C’est en étudiant les tensions et les déformations dans les milieux conti
nus que Maxwell a dû introduire les objets géométriques tenant compte de
l’action des forces et des moments des forces exercées à travers les bords d’un
volume infinitésimal d ’un milieu élastique. Dans l’approximation linéaire la
force infinitésimale exercée par le milieu élastique sur un cube infinitésimal
est appliquée à travers ses cotés dx A dy, dy A dz, dz A dx„ et leurs trois an
tipodes. En notant ces éléments de surface dS = dS^ e*, le modèle d ’élasticité
de Maxwell préconise la relation
dF^ = aidS'^.
L’entité <t|, s’appelle tenseur des contraintes, La loi de l’élasticité linéaire
permet d ’obtenir le tenseur des déformations mesurant les déformations in
finitésimales du milieu comme fonction linéaire du tenseur des contraintes.
Cependant l’application la plus spectaculaire du concept de tenseur a été
l’unification du champ électrique E et du champ magnétique B en une seule
entité : le tenseur de Maxwell du champ électromagnétique. Cette identification
a constitué un pas important vers l’établissement de la théorie de la relativité.
Les spineurs, une espèce particulière des tenseurs, feront l’objet de la
dernière section de ce chapitre.
1. Jam es Clerk M axwell (1831-1879), physicien anglais, à qui Гоп doit la formulation
finale de l’électrodynam ique. Ses contributions dans le dom aine de la m écanique statistique
et de l ’élasticité sont non m oins remarquables.
5.2. REPERE LOCAL 163
Dans les cas ne présentant pas d ’ambiguïté, on remplace les indices numériques
1, 2,3 par les noms plus concrets des coordonnées curvilignes utilisées. Ainsi,
pour les coordonnées sphériques, on utilise traditionnellement les notations
dOM
= 6r = sin 6 cos ^ i + sin 0 sin y?j + cos 9 k
dr
dOM
= e$ = r cos 9 cos (pi + r cos 9 sin9?j —r sin0 k
d9
aoM
e^p = —r sin 0 sin (/?i + r sin ^ cos v?j (5.5)
dip
Il est important de noter que les vecteurs de base du repère local ainsi définis
ne sont pas nécessairement unitaires. Ici, ils sont cependant mutuellement or
thogonaux, mais on peut imaginer des paramétrisation engendrant des repères
locaux dont les vecteurs sont ni normés à 1, ni mutuellement orthogonaux^.
On peut caractériser le passage du repère cartésien (i, j, k) au repère curvi
ligne local (er, e^, e^) par la matrice de passage contenait toutes les dérivées
partielles :
/i\ / • û
sm 9 cos ip Zi cos 9û cos i p ----- :—r \\ /C r \
^ ^ rs in ^
. . . 1 . . CO&ip
j sm 0 smw - cospsmw — :—r (5.7)
r ^ r sm 0
w COS0 —- sin^ 0 / \e ^ /
g = —g cos 6 er + - sin 0
r
Cependant, selon la loi de Newton, ce même champ est, à plus grande échelle,
radial et dirigé vers le centre O de la Terre, son module décroissant propor
tionnellement à Son expression prend une forme particulièrement simple
lorsqu’on l’exprime à l’aide des coordonnées sphériques et projeté sur les axes
du repère sphérique local :
Mt G
g=
Mt G X Mt G y Mt G Z
g = - (a;2 -f- 1—
* (a;2 -|- -H ^ (æ^ H- y^ +
Nous voyons donc que le choix de tel ou tel système de coordonnées dépend
de la situation physique considérée.
En vue d’une généralisation, nous noterons les trois coordonnées
curvilignes considérées. Le rayon-vecteur d ’un point quelconque, exprimé en
coordonnées cartésiennes.
est donc fonction des trois paramètres = 1,2,3. Ses dérivées partielles
par rapport à ces coordonnées curvilignes définissent, en chaque point de
l’espace^ trois vecteurs du repère local, que nous noterons :
aoM
(5.9)
Pour terminer, calculons aussi les produits vectoriels entre ces vecteurs de
base :
A e^ = sin^e,^ , A s in g e r , e ^ A e r = sin ^ e^
Le repère local (e^, e^, g^) est donc orthogonal (partout où il est défini, à
savoir, en dehors des pôles correspondant aux valeurs 0 et tt de l’angle 0 ),
mais pas orthonormé^ car les longueurs de ses vecteurs de base ne sont pas
unitaires.
Nous avons défini le repère local engendré par les coordonnées curvilignes
mais rien ne nous empêche de faire un autre choix, en nous servant d’un
autre système de coordonnées que nous appellerons . Nous introduirons des
indices avec “prime” pour pouvoir distinguer à tout moment les deux systèmes
de coordonnées. Les coordonnées définissent un autre repère local, donné
par
(5.10)
drf^' = ©fc'
Tout comme dans le cas des coordonnées cartésiennes, les coordonnées r)^'
peuvent être exprimées en fonction des coordonnées c’est-àrdire, que l’on
peut écrire
ч"' = (f)
166 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
3 a cm a„ k'
r = r ( / ) . avec = (6.11)
où ôj^ est le symbole de Kronecker, égal à 1 quand les indices haut et bas
prennent la même valeur, et zéro si ce n’est pas le cas. On peut utiliser la
notation matricielle pour les matrices jacobiennes de passage en écrivant
d im 1*' dt]P
(5.12)
drf^' 3
Dans cette notation, l’indice en bas est l’indice de colonne, celui en haut in
dique la ligne ; la sommation dans (5.11) correspond à la multiplication usuelle
des matrices. On notera bien que les dérivations partielles par rapport aux co
ordonnées ou variables notées avec un indice haut, correspondent à des
indices en has dans les matrices de passage P~^ ou P, respectivement.
Dans la multiplication matricielle, on somme un indice en bas avec un indice
en haut prenant les mêmes valeurs. Plus explicitement, en trois dimensions,
on a notamment
Les indices sommés sont appelés indices muets, car les seuls indices visibles
dans le résultat final sont justement ceux par rapport auxquels on n’a pas
effectué de sommation.
La convention d ’Einstein que nous utiliserons désormais consiste en l’applica
tion d ’une sommation par rapport aux paires d’indices portant le même nom
chaque fois où l’un, appelé indice contravariant, apparaît en haut, et l’autre,
appelé indice covariant, en bas, et en supprimant le symbole S de sommation.
4. Sauf pour quelques points singuliers, qui apparaissent assez souvent.
5.3. TRANSFORMATIONS DE COORDONNEES. COVARIANCE 167
df = ÿ , d a * = a tfd x ^
dx^
_ ÔOM _ aO M _ X
“ dr)>^' ~ dr]k' ~
dî]'k'
Cfc/ = e„ Gt Gjji —
drj’^
168 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
d^m
Le fait d’avoir mis em devant la matrice de passage P ^ = correspond au
choix initial stipulant que les indices bas sont les indices de colonne, tandis que
les indices hauts sont ceux des lignes. Nous multiplions donc une matrice-ligne
par une matrice carrée, pour obtenir comme résultat une autre matrice-ligne :
de de de \
de' de' de'
( ei 62 63 ) de de de = ( ey 62' 63' )
de' de' de'
de de de
\ de' de' de' /
Notons toutefois que la convention d ’Einstein nous permet d’écrire ces sommes
dans n’importe quel ordre, en oubliant l’identification par ligne ou par colonne.
L’expression la plus souvent utilisée sera
dÇ
xf = (5.16)
drjy
„ _ y/ _ yfc
5.3. TRANSFORMATIONS DE COORDONNEES. COVARIANCE 169
où les grandeurs
9 ik = ei-Bk (5.18)
yi ^ yk - y iy k _
Xy j ' yy i ' gfl' — X Y gfi> _— X Y gik
d if' d rf dC
Ч>‘ = ~0 ^ 'Щ
9ik к З Г 1' et inversement, gfi> = gik (5.20)
5. R appelons une fois de plus que dans la formule (5.17) on utilise la convention d ’Ein
stein, puisque l ’on effectue la som m ation sur les indices identiques hauts e t bas i et k.
170 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
On dit que Çik est un tenseur deux fois covariant, car ses deux indices (bas) se
transforment chacun comme les vecteurs de base ei. Un autre exemple de ten
seur une fois covariant, appelé aussi une 1-forme, est fourni par la différentielle
d’une fonction. Si l’on paramétrise les points de l’espace par des coordonnées
curvilignes / = /(Î*’) étant une fonction des sa différentielle s’écrit®
df = § ^ d ( '^ = {dkf)d^'^
{X e E , Y e F ) ^ { X ,Y ) e { E x F )
{X ,Y )= g ijX ^ Y ^
rTTV
{ X , Y ) - g„ i j vXi Yv i _- g „i j ^ ^ ^ Xv l' ^ ^ , Y’IA
/V
dé dé d é d rf
gij et inversement gij = (5.23)
9l'm'
drjfdr]^'^^^ ........ d é d é 9V‘.
Chaque indice de gij se transforme comme les vecteurs de base e* ; c’est pour
quoi on appelle gik un tenseur deux fois covariant.
L’ensemble des produits de toutes les composantes X* et Y^ des deux vecteurs
forme un objet ayant deux indices qui parcourent, indépendamment, les valeurs
de 1 à iV = dim(£?), et qui se transforment selon les matrices inverses. On dira
que cet ensemble définit les composantes d’un tenseur deux fois contravariant.
Les tenseurs deux fois covariants, ainsi que les tenseurs deux fois contrava-
riants forment naturellement des espaces vectoriels de dimension chacun.
En effet, grâce à la linéarité de l’action des matrices de passage, on a, pour
deux tenseurs provenant des produits des composantes des vecteurs X et V
pour le premier, et Z et W pour le second,
Un tenseur deux fois contravariant sera défini par ses composantes relativement
à cette base comme suit ^ :
7. A vec la som m ation sur les indices i et k, selon la convention d ’E instein !
172 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
Il est ici représenté dans deux bases différentes, ce qui permet de déduire
immédiatement la loi de transformation des composantes de ce tenseur lors
d’un changement de coordonnées :
L’espace vectoriel de tous les tenseurs deux fois contravariants est appelé pro
duit tensoriel de E par E, noté E<S) E.
Notons que l’application a qui fait correspondre un tenseur deux fois contrar
variant à un couple de deux vecteurs X et F appartenant chacun à l’espace
vectoriel E selon la règle
n’est pas univoque car il y a une infinité de couples de deux vecteurs conduisant
au même produit tensoriel. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer dans
E X E les couples différents (X ,Y ) et (X ,Ÿ ) = {XX, A“ ^y) où A est un réel
quelconque non nul. Il est clair que
X ® ÿ = (AX)®(A"^y) = A - A ~ H ^ ® ^ ) =
Un tenseur obtenu comme produit tensoriel de deux vecteurs est en fait une
classe d ’équivalence par rapport à la relation d’équivalence
avec une loi de transformation évidente liant les nouvelles composantes aux
anciennes
E g E g E g . . . g E = Æ;®”
Nous avons vu que, tandis que les composantes d’un vecteur X* se trans
forment de manière contravariante, les indices bas se transforment de manière
covariante. Pour ces dernières entités, que l’on peut appeler tenseurs une fois
covariants, ou encore les l-formes, il existe un espace vectoriel associé. L’espace
de ces l-formes est particulièrement intéressant, car il coïncide avec l’espace
linéaire engendré en tout point par les différentielles des coordonnées curvi
lignes
174 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
g i (X ,Y ) e E X E ^ g{X ,Y ) 6 (5.28)
Cette application est bilinéaire car elle vérifie la distributivité par rapport à
la superposition linéaire des vecteurs, dans chacun de ses deux arguments :
En agissant sur un vecteur X E E, elle produit un nombre réel noté 0{X) E R^.
On définit la superposition linéaire des deux formes 6 i et 6 %par le résultat de
son action sur un vecteur quelconque de E :
Comme pour les vecteurs dans E, il est utile de créer une base dans l’espace
des 1-formes E*, que l’on notera® *e*^, /e, Z• • • = 1,2,-•-N. Une base ei de
E étant choisie, on appelle base duale de E*, notée *e^, la base particulière
vérifiant la condition
(5.31)
Les 1-formes se transforment comme les composantes des vecteurs, leurs in
dices étant par définition contravariants, impliquant le fait qu’après le passage
vers un autre système des coordonnées la relation (5.31) reste en vigueur :
*e* (ek') = <5|/. En effet, en postulant que
9. La preuve que la dim ension de E* est la m êm e que la dim ension de E fait partie de
l ’algèbre élém entaire.
5.5. TENSEURS COVARIANTS ET CONTRAVARIANTS 175
A partir des 1-formes, on peut produire des formes bi-linéaires agissant sur
des couples des vecteurs de E. Les formes bi-linéaires appartiendront alors
au produit tensoriel de l’espace dual E* par lui même. Soient 6 i et 62 deux
1-formes dans E*. Leur produit tensoriel doit être évalué sur un couple {X, Y)
de vecteurs comme suit :
La base des 2-formes est donnée par tous les produits tensoriels entre les 1-
formes de la base duale
*e* ®
Comme dans le cas des tenseurs contravariants, nous pouvons former les pro
duits tensoriels multiples.
On peut aussi former les produits tensoriels entre un certain nombre des es
paces E et E*, en commençant par le produit E* ® E. Les éléments de ce
produit sont les tenseurs une fois covariants et une fois contravariants, connus
aussi sous le nom de matrices :
M = M^ ® Bk
176 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
T G [(E * )® n ® = x ^ , S e x ^
Le produit tensoriel
T® Se (g) [(E*)®(^+p)]
Le produit tensoriel pris dans l’ordre inverse, U(8>j4 est compris comme vecteur
V dont les composantes sont multipliées par le tenseur A ^, représenté ici sous
forme d’une matrice, ce qui donne le résultat suivant
A i2 > /v ^ A ii W^4i 2 \
(5.38)
"‘ “ (l o)> o’ ) ' ‘’= = ( 0 -l)
/0 0 1 0\ 1 0
0 ^
0 0 0 -1 1 0 0 0
<7l (g) <T3 = i=- <T3'S>(Ti = (5.39)
1 0 0 0 0 0 0 -1
Vo -1 0 0y U 0 -1 0 /
W = Wffc I U = U'^ei e
Il existe plusieurs opérations importantes sur les tenseurs, pouvant être ex
primées par des opérations sur les indices. Voici quelques exemples importants.
• La contraction est une opération linéaire transformant les tenseurs apparte
nant à l’espace en tenseurs appartenant à l’espace X ^zl- Il suffît de définir
cette opération sur les éléments de base de ces espaces pour généraliser ensuite
à l’espace tensoriel tout entier.
Il faut remarquer que cette opération ne peut être appliquée qu’aux tenseurs
au moins une fois covariants et une fois contravariants, dont les composantes
ont au moins un indice haut et un indice bas. Prenons un élément t = xi® X 2 ®
... ® «r <E»x*^ ® x*^ ® ... ® x*^ de la base de l’espace tensoriel et définissons
l’opération de contraction par
Considérons par exemple un tenseur trois fois contravariajit et deux fois co-
variant tjp. La contraction appliquée au second indice contravariant et au
5.6. SYMETRIES. OPERATIONS SUR LES TENSEURS 179
N
^i(±kil\ _ ±kil _ ±kil __ kl
) ~ 2 ^ Hp ~ Hp ~ ^p
i=l
% = 5 ( r « + 3)()
) (5.41)
T%jk — '^ { T ijif -\- T f iij Tjf^i -\r Tilçj "H îj'ifc d" '^kji)
c) Antisymétrisation.
La définition de cette opération est similaire, mais dans la somme chaque
permutation se voit affectée de sa parité : ainsi, la somme doit être prise avec
le signe “plus” pour les permutations paires et avec le signe “moins” pour les
permutations impaires. Par exemple, pour le cas du même tenseur trois fois
covariant, l’antisymétrisation est definie comme suit :
S T = symétrique T , A T = antisymetrique T
Il n ’est pas possible de tirer une conclusion semblable pour des tenseurs de rang
supérieur. Par exemple, pour des tenseurs de rang 3, on a dim{E<S>E®E) =
et
5.6. SYMETRIES. OPERATIONS SUR LES TENSEURS 181
^km ^gkigm j
,123 = e231
e*“" — = e,312 = 1 , _321 = £ 2 1 3 ^ g l3 2 ^ _ l
toutes les autres composantes étant nulles car elles impliquent au moins deux
indices identiques et, à cause de l’antisymétrie totale, sont de ce fait égales à
leurs opposées. La généralisation à N dimensions est évidente. On posera, en
coordonnées cartésiennes,
Autrement dit, seules les composantes ayant tous les N indices différents seront
égales à 1 ou —1 selon que la permutation d ’indices est paire ou impaire par
rapport à l’ordre primaire (123...AT). Toutes les autres composantes où au
moins deux indices sont égaux sont identiquement nulles.
En coordonnées curvilignes arbitraires, le tenseur -iV gardera son ca
ractère totalement antisymétrique, mais sera multiplié par le Jacobien de la
matrice de passage :
d^h Q^3N
(5.43)
Xl = X , X2 = î/ , = r , (i2' _
on obtient
dx dy dy dx, J ./ J
(5.44)
En coordonnées polaires, cela s’exprime de façon plus familière par une relation
entre les éléments de surface orientés
1 • 1 •
-Sij dx* ® dx^ = - (dx 0 dy —dy<S> dx) =
A
i (dr cos —r sin (pd<p) <S> {dr sin -1- r cos (p)
¿i
Nous avons mis en évidence les produits tensoriels des différentielles qui,
comme nous le savons, ne sont pas commutatifs, dx*0 dx*’ ^ dx^ ®dx^^ ce qui
5.6. SYMETRIES. OPERATIONS SUR LES TENSEURS 183
/ dx
dr COSip smip
det dx = det ^ = r(cos^ (p + sin^ (p) = r
r s iïu p rcos(p
\d ip
dx^ d x ^ dx^ 2
Nous avons indiqué plusieurs fois que le tenseur gkm n ’est pas une matrice.
Toutefois, il peut être représenté sous forme d ’un tableau carré N x N (en
dimension N) que nous pouvons interpréter comme celui d’une véritable ma
trice carrée N x N. Convenons que le premier indice soit celui des lignes et
que le second soit l’indice des colonnes. Dans la matrice d fX ^ (qui est une
vraie matrice !) l’indice haut m est un indice de ligne, et l’indice bas désigne la
colonne. Nous pouvons donc dire que dans la formule (5.46) on a le produit des
matrices gitm et d fX ^. Par contre, la matrice di/x^ devant la “matrice” gkm
n ’est pas sommée comme il se doit, car l’on somme son indice de ligne к avec
184 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
^ / \ fd x ^ \
9km
)\d ^ n
Sachant que det {A'^) = det(>l) et que le déterminant d ’un produit des ma
trices est le produit de leurs déterminants, nous obtenons la formule
d e t d ^ r ) = y/det{gk'm') = VQ
(5.49)
Va
5.7. ESPACE-TEMPS. TENSEURS EN 4 DIMENSIONS 185
associée à la propagation d ’un signal lumineux est nulle dans tous les repères
galiléens. Cette expression peut s’écrire sous forme d ’un produit pseudo-scalaire
(on ajoute le préfixe “pseudo” pour souligner qu’il ne s’agit pas d ’un vrai pro
duit scalaire qui, lui, ne saurait être une forme quadratique dégénérée) :
= 1 (5.53)
avec =l (5.54)
a 0 yS (5.56)
£jj.up(T — 9 p a 9vP 9(rf 9pS ^
Notons que dans E"^, les valeurs de et Sp^pa (dans les bases standards
de (E^)®^ et de (æ;4*)®4^ ¿g signes opposés.
11. B ien souvent et en particulier dans ce livre, on se lim ite à des cas où ¡pj = 1 et on m et
^/\g\ dans la définition 5.57.
5.7. ESPACE-TEMPS. TENSEURS EN 4 DIMENSIONS 187
T = (detM) M O ... M \l
H (5.58)
ou égal à detM ^ dans le cas d ’un “pseudo-tenseur” covariant sur tous ses
indices.
On montre qu’inversement, le dual d’un pseudo-tenseur est un “vrai” tenseur.
Un pseudo-tenseur de rang 0 est un pseudo-scalaire. De même, la contraction
d ’un vrai tenseur avec un pseudo-tenseur donne un pseudo-tenseur, celle de
deux pseudo-tenseurs, un vrai tenseur. Le dual du dual est le tenseur lui-même
ou son opposé :
(5.59)
«'•'''’" v . - p v = <s'p. + iV
^ u' PG — - 2! S ï ,n ,l (6.60)
^ ^p'i/pa —
t ^p,upa — -4 ! = -2 4
La généralisation du calcul tensoriel aux quatre dimensions de Tespace-
temps a permis de mieux comprendre les lois de Télectromagnétisme, établies
par M. Faraday et J.C. Maxwell et leur donner une forme identique pour
tous les observateurs galiléens.
12. M ichael Faraday, 1791-1867, physicien et chim iste anglais. D ’une fam ille très m odeste
de Lancashire, à l’âge de 14 ans il est parti pour Londres gagner sa vie travaillant com m e
relieur. P assionné de physique et de chim ie, il devient assistant d ’un chim iste célèbre, H.
Davy, qui lui lègue son laboratoire. E xpérim entateur de génie. Faraday a découvert plusieurs
lois portant son nom , dont la loi d ’induction électrom agnétique.
13. Jam es Clerk M axwell, 1831-1879, physicien écossais, un des plus grands théoriciens de
188 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
dp _ d£ _
- ^ = eE-hevA B, = ev-E (5.61)
dt dt
où P est l’impulsion de la particule, £ son énergie, E est le vecteur du champ
électrique, B celui du champ magnétique. On dit que l’impulsion varie dans
le temps sous l’effet de la force de Lorentz, tandis que l’énergie de la particule
ne varie dans le temps que grâce au champs électrique : la force causée par le
champ magnétique est perpendiculaire à la vitesse de la particule, sa puissance
(le produit de la force par la vitesse) est donc nulle. Notons aussi que e étant
la charge électrique de la particule, le produit ev peut être interprété comme
un micro-courant électrque engendré par une particule en mouvement.
Les équations de Maxwell réunissent les lois établies depuis la fin du dix-
huitième siècle par de nombreux savants ; ces lois portent leurs noms, telle la
loi de Coulomb, la loi de Gauss, la loi d ’Ampère, la loi d ’Oersted et la loi de
Biot et de Savart, puis la loi de Faraday. Voici les quatre équations de Maxwell
exprimées dans le système d ’unités MKSA (mètre - Kilogramme - Seconde -
Ampère) :
divE= P
eo
ÔE
divB = 0, ro tB = )Uoj + iJ,oeo— . (5.62)
ai
Multiplions l’équation de Lorentz (5.61) par dt, et remplaçons v par v d t = dx\
en même temps remplaçons la force Fx, par la dérivée temporelle du 3-vecteur
correspondant aux trois dernières composantes de la quadri-impulsion. Atten
tion : c’est ici, en suivant Einstein, nous modifions la mécanique Newtonienne
afin de rendre la nouvelle version compatible avec les transformations de Lo
rentz, tout en supposant que le coté droit de l’équation dynamique, soit la
force électromagnétique, est déjà satisfaisant tel quel. On obtient alors trois
équations reliant les différentielles {spatiales pour l’instant) de l’impulsion rela
tiviste dp(4) avec les différentielles des quatre coordonnées de l’espace-temps :
to u t tem ps. On lui doit les lois d ’élasticité (ainsi que l ’appellation m êm e du “tenseur”), la
form ulation m oderne de physique statistiq u e, e t surtout les fam euses équations de M axwell,
la base de l’électrodynam ique relativiste.
5.7. ESPACE-TEMPS. TENSEURS EN 4 DIMENSIONS 189
dW = g E • dx,
^ E • dx = I + E^æ^) (5.63)
S’agissant d ’une relation linéaire entre deux 4-vecteurs, c’est-àrdire deux ten
seurs œntravariants de rang 1, la matrice de transformation (appelée parfois
“matrice de passage”) est un tenseur mixte de rang 2, une fois covariant et
une fois contravariant. Nous pourrons donc écrire de manière plus compacte,
en utilisant les indices d ’espace-temps :
— 9fiX
nous pouvons écrire la même relation sous une forme légèrement différente,
reliant entre eux le vecteur covariant dpfi et le vecteur contravariant dx'' :
dp^_q dx^_q _ 9 „ .
(6.67)
ds me
Cette équation doit être cohérente avec ce que nous savons de la 4-impulsion,
notamment, que ses quatre composantes sont liées par l’identité = 0,
dont la conséquence est
dp^ -
Ff,^j^p’' = Q. (5.68)
ds me “ me
Pour vérifier qu’il s’agit effectivement d ’une identité, il faut connaître les pro
priétés du tenseur deux fois covariant Il s’avère que ce tenseur est anti
symétrique, ce qui conduit à l’annulation de sa double contraction avec l’ex
pression pt^p'' qui est symétrique par définition, car p^p'' = p'^p^ puisque les
produits des composantes, qui sont des nombres réels, sont commutatifs.
5.7. ESPACE-TEMPS. TENSEURS EN 4 DIMENSIONS 191
nous arrivons sans peine aux expressions suivantes pour les copmposantes du
tenseur :
F i2 = - B \ F23 = - B \ F31 = -F 2 ,
_ , ^. 1 d(cA) 1 dA
c ot c ot
où nous avons introduit le potentiel-vecteur dont la dimension physique a été
modifiée, À = cA.
Cette nouvelle forme du potentiel a la même dimension physique que le po
tentiel scalaire V, et sa dérivée par rapport à la variable (ayant la dimension
d ’une longueur) donne le même résultat quand à sa dimension physique, que
g ra d V . Le rotationnel de A donne alors le champs magnétique renormalisé
précédemment, ro t À = B.
192 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
. Selon les règles qui s’appliquent aux tenseurs, nous pouvons produire un
tenseur covariant en baissant l’unique indice contravariant p à l’aide du tenseur
métrique covariant :
Ap = gp^A^^:^[V, -A ]. (5.73)
Exprimons les composantes covariantes des champs E et B à l’aide des dérivées
de A^p = [A^o, On trouve :
Ek = - d k V - do ( A ^ ) = - d k V - do i - A k ) = do ( A k ) - dk V,
“ 7)^1 l,m=l
^
^klm ^/ diAm
(
4
~ dmAl4 '\ J• (5.74)
(Nous n ’utilisons pas d’indice (4) pour les composantes spatio-temporelles Af^,
car il n’y a plus d ’ambiguité, il s’agit bel et bien d’un tenseur une fois covariant
de l’espace-temps).
De plus, puisqu’il s’avère que le tenseur de Maxwell est une 2-forme exacte,
c’est-à -dire, différentielle extérieure d ’une 1-forme, sa différentielle extérieure
est forcément nulle :
Les quatre quantités physiques ont l’avantage de représenter les quantités non
seulement mesurables, mais aussi conservées, car une particule relativiste de
masse m vérifie la relation
2A p/2 ./2
- p 2c2 = = E'^ - p'". (5.78)
les composantes = [E/c, p] et = [E'/c, p'] étant liées par une transfor
mation linéaire de Lorentz :
/ = (5.79)
Un autre quadrivecteur important se transformant avec les matrices de Lorentz
est constitué par la fréquence circulaire et le vecteur d ’onde définissant une
onde lumineuse plane et monochromatique, dont les composantes vérifient
l’équation de d ’Alembert :
5.8 Spineurs
Il s’avère que les matrices 4 x 4 réelles, ne constituent pas l’unique
représentation des transformations Lorentziennes. Il en existe une autre, dite
représentation spinorielle, agissant dans un espace de deux dimensions
complexes. Pour l’étudier, considérons les quatre matrices 2 x 2 complexes,
la matrice unité et les trois matrices de trace nulle, connus sous le nom de
matrices de Pauli :
+ x^ x^^ —ix"^ \ + X —i y \
X = xi^a^ = (5.82)
x^ -h ix"^ £CP' —x^ ) \ x + iy et — Z )
(5.83)
^ = ( : d ) = ( f ! ) = " ’■
Les quatre nombres complexes a, 6, c, d sont soumis aux trois conditions : tout
d’abord a = à et d = d imposent la réalité aux nombres complexes o et d ;
5.8. SPINEURS 195
a: = i
V “3)
-I- tx‘^ x^ — x^ J
et y = (
'^ l r —y^)) .
*^3 ‘'o ’
\y^ + W (5.86)
^
alors
- [det(X + y ) - detX - detY] = Xy,y>^. (5.87)
Zi
Il s’ensuit qu’une transformation des matrices conservant l’hermiticité et le
determinant conservera aussi le produit pseudo-scalaire Minkowskien, et sera
à ce titre équivalente à la transformation de Lorentz subie par les quadri-
vecteurs correspondants.
Considérons donc la transformation de similitude à l’aide d ’une matrice
complexe 2 x 2 , notée U :
x ^ x =uxul (5.88)
- + 1 1 (5.93)
3!
= ge~^ ~ f 1 + - I - g = g(l r. + Y
iî fi" + (5.96)
g = —gil. (5.97)
~ gfix (5.98)
(5.100)
0 «1 «2 0:3 \
-ai 0 <^3 — <t>2
U) = (5.101)
—0^2 -<l>3 0 (¡>1
\-a ;3 <¡>2 -<^i 0 /
/ 0 Oil a2 0:3 \
Q= a = Oil 0 p
-< 3 (¡)2
(5.102)
0:2 <^3 0 -(¡>1
Vas l
- < >2 4>i 0 y
A= (5.103)
198 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
Les deux matrices formant la base linéaire dans l’espace de toutes les matrices
4 x 4 anti-symétriques, K et J , sont définies comme suit :
i 0 0 i 0 0
/°
i 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ki =
0
Vo
0
0
0
0
0 1
0 1
0/
, K2 = i
\0
0
0
0
0
0
0/
J
0 1, Ks =
0 0
0
0
0
0
0/
(5.104)
/0 0 0 0 /0 0 0 0' /0 0 0 0'
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ji = 0 J2 = (5.105)
Ja = 0 0 0 0
0 0 -î ¿ 0 0 0
\0 0 i 0 \ 0 0 0 0/ 0 0 Oy
On notera que les trois matrices K sont anti-hermitiennes, tandis que les trois
matrices J sont hermitiennes :
Kt = -K , J t = J. (5.106)
Les six générateurs forment une algèbre, dite l’algèbre de Lie du groupe
de Lorentz, avec les relations de commutation caractéristant ce groupe.
Voici les relations de commutation, que l’on divise en trois groupes, J{ avec
Ji, Ji avec Kl et Ki avec Ki (où l’on note, pour deux matrices quelconques A
et B : [A, B] = A B - B A)
\Ji, *//] = i
[J i, ÜTi] = i S i l m ^ m i
A ~ ^ 0i> —2 (5.108)
A = exp (5.109)
J ^ = Ki, ik _
J*« =_ Akl Ji. (5.110)
14. La définition rigoureuse d ’un groupe de Lie et de son algèbre de Lie sera donnée et
approfondie dans le Chapitre 7.
5.8. SPINEURS 199
ou plus explicitement,
Kl K2 K z\
°
-K l 0 Jz h
= (6.111)
-K 2 -Js 0 Jl
\-K 3 J2 -Jl 0 /
Les deux cas suivants présentent un intérêt particulier :
a) une rotation en trois dimensions autour de l’axe Ox :
fl 0 0 0 \
0 1 0 0
m = = (5.112)
0 0 cos (j) —sin 0
VO 0 sm(f> co&<j> J
b) une transformation lorentzienne avec la vitesse le long de l’axe Ox :
/cosh(/> sinh0 0 0 \
sin 4> cosh ( ^ 0 0
A(/3) = e
_ _
(5.113)
0 0 1 0
0 0 0 1/
On peut construire les matrices complexes 2 x 2, agissant sur un espace
complexe de deux dimensions, C^, représentant les transformations de Lo-
rentz. Pour atteindre cet objectif, les matrices en question doivent reproduire
les règles de commutation satisfaites par les matrices réelles de dimension 4,
définies par (5.107). Voici la construction, assez surprenante :
Les matrices de Pauli vérifient les relations suivantes :
(5.117)
200 CHAPITRE 5. TENSEURS ET SPINEURS
A partir de là, on peut fabriquer devx ensembles de six matrices, trois matrices
Ji et trois matrices K j vérifiant les relations constitutives (5.107) : soit
1 *
Ji — n^if ^3 — 2^^’ (5.118)
soit
_ * (5.119)
Ji — 2^*’ ^3 ~ 2^^’
Pour distinguer ces deux représentations, on note la première avec le symbole
(5, 0) et la seconde (0, 5).
Par conséquent, il existe deux espaces linéaires complexes de dimension
deux, dont les éléments s’appellent spineurs de Weyl^^ Puisque les deux en
sembles de matrices (5.118, 5.119) sont des conjugués complexes, on représente
les deux types de spineurs comme vecteurs-colonnes à valeurs complexes :
Les spineurs de Weyl se transforment de la même façon sous les rotations ordi
naires en trois dimensions euclidiennes, mais avec un signe opposé sous l’effet
des transformations spatio-temporelles de Lorentz. En exponentiant les trans
formations infinitésimales on obtient l’antion des transformations de Lorentz
arbitraires sur les spineurs de Weyl :
/ = g-|w.<T+|/3.<r
X. (5.121)
avec (3 =
La propriété marquante des spineurs est leur comportement par rapport
aux rotations spatiales. Pour le voir explicitement, considérons une rotation
euclidienne, ce qui correspond à poser, dans les formules (5.121), P = 0. Dans
ce cas, on peut calculer explicitement l’exponentielle de la matrice —5^ • <r :
on obtient
i, 1 1
e = cos -<pl —î n • sin -</>, (5.122)
5.9 Problèm es
' l\ Í z \
Vi = , V2 =
(1 j et 2)
I = Y^rni d,
où di est la distance de Mj à A.
a) Exprimer I en fonction des coordonnées cartésiennes des points Mi et des
composantes cartésiennes de u et le mettre sous la forme
k , £ = X, y , Z
k,e
Vi = wu A O M j
Lk = u^, k, i = x , y, Z
i
d) Soit iî'(0 , æ', 2/', z') le repère cartésien qui diffère du précédent par le fait que
ses axes Ox' et Oy! font l’angle d par rapport aux axes Ox et Oy. Exprimer
les composantes du tenseur d ’inertie de S relativement à ce nouveau repère en
fonction de ses composantes dans l’ancien repère et de 4>.
En appliquant directement la formule établie au b), trouver les composantes
du moment cinétique relativement à R' en fonction de ses composantes relati
vement à R.
Vi = R i-f-^(R i)
5.9. PROBLEMES 203
{‘ (К ,) - i*(R ,) E Д«*■jt
M 1M 2 = a, M 1M 3 = b, M 1M 4 = c.
y=c-(aAb)
b) Vérifier l’identité
€rst -h -h cV 6 « ] = S? V
= V (l + divO
Ti = si + vi^Di
ou :
dL dL
du A = l,---N
d{dfj,ipA) d(pA ’
avec une sommation implicite sur l’indice p. On introduit le tenseur d ’energie-
impulsion
dL _
A d{df,y>A) "
b) Une particule scalaire (spin zéro) neutre (charge électrique nulle) de masse
m et sans interaction (particule libre) est décrite au moyen d’un unique champ
scalaire réel p{x>^) ayant pour Lagrangien
L = ^ d ^ p d^^p -
où dP = da, mais = —di pour i = 1, 2,3 (il s’agit des dérivées partielles par
rapport aux coordonnées covariantes xq = œ» = —x* pour i = 1 , 2 , 3 ) . Le
système d ’unités utilisé ici est tel que c = 1, fi = 1.
c) Ecrire l’équation d ’Euler-Lagrange correspondante.
d) En admettant que l’équation obtenue soit satisfaite par l’onde plane
di^A^ = 0
Géométrie différentielle
æ= y = z= et inversement, = a:, = y, = z.
Coordonnées cylindriques
avec 0 < p < o o , 0 <(p < 2 tt, —oo < < oo.
4 ^ Coordonnées sphériques
= r, ^2 = cos 0 , ^3 = cos p,
auquel cas
x=^i^3y/i-iey,
4 ^ Coordonnées paraboliques
On introduit trois variables, (u, v, p)y avec —00 < u , v < 00 , 0 < y? < 27t.
et l’on pose
u —v
X = V ü ü cos p, y= y/ü Â ) sin p, z=
Coordonnées bi-sphériques
On introduit trois paramètres, 0</ L t< o o , 0 <r] < n , 0 <<p < 27t, avec
lesquels on peut exprimer les coordonnées cartésiennes {x, y, z) comme suit :
^ i = c o sh /7 , ^2 = c o st ;, ^s = c o sv p.
^ “ ^2 V^(l ~ ^2)(1 ~ Î 3) ~ 1
æ = o 6 - 7 -----?-) y = o>~----- :----- ' z - a - ------------------
6 -Ç2 il - 6 il - Ù
4 Coordonnées toroidales
Comme dans le cas précédent, les trois paramètres sont de même nature,
0 < p < 00 , 0 < 6 < 2tt, 0 < p < 27t, mais les expressions pour (x, y, z) sont
différentes :
sinh p cos p sinh p sin p sin 6
X — Ci ,
cosh;x —cosO'
^) y —— CL cosh
, p —cos 9^)’ Z CL
cosh/i —cos^
sont orthogonaux, mais pas orthonormés, les longueurs des vecteurs de base
Bi n ’étant pas toujours unitaires.
ce qui peut être exprimé de manière plus formelle en écrivant tout somplement
ds^^gapded^,
mais nous rendons ici hommage à Gauss qui a introduit l’expression (6.7), avec
les mêmes lettres, en appelant cette expression premère forme quadratique de
la surface S.
La longueur L d ’une courbe appartenant à la surface S, donnée par deux
fonctions d’un paramètre t,u = u't) et u = v{t), s’obtient à partir de l’intégrale
^—j ( 6 . 8)
A= j J I eu A I dudv. (6.9)
212 CHAPITRE 6. GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
x = Rcos<p, y — Rsin<p, z = z.
d O M = ~ d ( ’‘ = e ^ d (‘ , (6.14)
Toutefois, sous la forme donnée par l’équation (6.16), il n’est pas facile de
saisir le sens géométrique d’une telle expression. Heureusement, il existe une
autre définition de la seconde forme fondamentale, plus élégante et concise.
Les deux vecteurs de base tangente à la surface sont orthogonaux au vecteur
normal n ; on peut donc écrire
n • 6a = 0, a = 1, 2. (6.17)
dn dea dn deß
^ • e a + n. • 6/3 -h n ------ ^ (6.18)
d^ß' d^^
ce qui entraine
dn dea dn deß
■6/3 = (6.19)
d^ß’ di^
En substituant (6.19) dans la définition (6.16) on peut élimi,er les dérivées du
vecteur normal n au profit de dérivées des vecteurs tangents e«, pour obtenir
la formule
6.2. PLONGEMENTS. GEOMETRIE DES SURFACES. 215
La symétrie par rapport aux indices (a, P) devient encore plus évidente quand
on se souvient que, par définition,
dsa __ d /5 0 M \ _ d /ô O M \ _ dep
V~âë” y ^ V J ~
ce qui permet de déduire la forme finale de la définition de la seconde forme
fondamentale, connu sous le nom de la formule de Gauss :
ô^OM Ô^OM
boiß — n = nhaß. ( 6 . 21)
X,=//R,
F ig u r e 6.2 - Une courbe plane avec maximum local (à gauche), et courbure sec
tionnelle au voisinage d’un maximum local d’une surface
K = K 1 K 2 = KminKn (6.23)
F ig u r e 6.3 - Trois cas typiques : courbure gaussienne positive (à gauche), nulle (au
centre) et négative (à droite).
Pour calculer la seconde forme fondamentale baß il fauy d’abord évaluer les
dérivées secondes du rayon-vecteur OM . Les voici :
a^O M
= —Äsinöcos(p i —iis in ô s in ^ j —Rcos0 k.
de^
a=^oM
= —iîcos^sinv? i + ÄCOS0COS</7 j,
d 0 dg>
a^O M
= —Ä sinöcosi^ i —Ä sin ö sin ^ j.
1 9 n h l - 2ffl2&12 + ^22^22
(6.25)
2 91X922 - 9 i 2 ’
/ U J *'
/ M U ^ '
I * t
i W i T i / lii; .
■ i M i l ^ i “ *^
^ l I i I i l i i I t ^ ‘
ti i n l iI^ ^
t- • i i i i I ! I I i { ^J ^^^ '
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f % / / / / / / / / JU i *
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/ //♦ ♦ I V V k « ‘ < J V '
•»S N*»»»
ilUW i/
|V / / t ‘ \ \ l »<M
///y-i \ ” w ir n ï
4 : i .i f. •/////
■I i J/
Nous allons utiliser une notation plus compacte pour désigner le résultat de
cette dérivation directionnelle : étant donné un champ vectoriel X = X* Cj et
une fonction / = Z(^*'), on notera
C xf = X \^ )^ i= X % f. (6.27)
La difficulté réside dans le fait que pour comparer les composantes de deux
vecteurs, ces vecteurs doivent être projetés sur la même base ; or, ici les vecteurs
de base en -t- X**(^)Ai ne sont pas les mêmes que les vecteurs de base du
point de départ, Donc, notre premier souci devrait être d ’exprimer les
composantes du vecteur déplacé dans le même repère que celles du vecteur
de depart, Y(^*’). Mais nous savons comment se transforment les vecteurs de
base lors d ’un changement de système des coordonnées curvilignes. Il suffit
6.3. CHAMPS VECTORIELS, DERIVEE DE LIE. 221
rf = é'
où nous avons utilisé les indices “primés” afin de distinguer les coordonnées
“nouvelles” des coordonnées “anciennes”
Nous pouvons donc calculer la matrice de passage :
d iè
(6.30)
P = l + et/, p - ^ c ^ l - e l l .
, fc'x f .k dX^
= A il efc. (6.31)
Dans ce qui suit, nous pourrons utiliser les indices sans “prime” partout, car
maintenant il n’y aura pas de confusion possible. Donc, voici comment on peut
222 CHAPITRE 6. GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
C x Y = - C y X.
La preuve se fait par calcul direct de ces trois expressions. On peut dire que
la dérivation de Lie des vecteurs vérifie la formule de Leibniz par rapport au
produit antisymétrique défini par le crochet de Lie entre deux vecteurs; la
dérivée de Lie par rapport à Z du crochet de Lie [X, Y] est la somme des
crochets entre CzX et Y, et X avec CzY.
6.3. CHAMPS VECTORIELS, DERIVEE DE LIE. 223
Nous avons dans cette formule une quantité à déterminer, la dérivée de Lie du
tenseur métrique, et deux quantités déjà connues,
La comparaison des termes dans les deux formules conduit au résultat re
cherché :
{ C x g ) i j = X '^ d k g ij - g i k d j X ^ - g k A ^ ' ' - (6-40)
On peut établir les formules explicites des dérivées de Lie de n’importe quel
tenseur, covariant, contravariant ou mixte.
Pour terminer, notons encore une propriété remarquable de la dérivée de
Lie. Puisque par définition on a, sur les fonctions,
C x f = X f = X % f,
224 CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE DIFFERENTIELLE
i . j = j . i = 0, j.k = k j = 0, k.i = i k = 0;
i - i = l, j - j = l, k-k=l. (6.42)
Deux vecteurs arbitraires sont donnés par leurs composantes cartésiennes
X = X»ei, Y = y*’efe|
Le produit scalaire de ces deux vecteurs est alors calculé en prenant les produits
scalaires entre les vecteurs de base e* et e* :
9ik —
= 1, = r^, et e^ = r^sin^0,
Ce qui est plus intéressant encore, c’est que les champs de Killing forment une
sous-algèbre de Lie par rapport au crochet de Lie. Effectivement, en vertu de
l’identité de Jacobi, si X et F sont deux champs de Killing de la métrique g
donnée, et si le champ vectoriel W = [X,Y] est leur commutateur (crochet de
Lie), on aura
(on rappelle qu’il faut sommer par rapport à l’indice i qui peut prendre deux
valeurs, i = x ou i = y). Compte tenu du fait que seules composantes dia
gonales de Qij sont non-nulles et valent juste 1, on trouve les trois équations
explicitement :
d x X ^ = 0, d yX V = 0, d x X y + d y X ^ = 0. (6.49)
La solution est immédiate : on constate que X ^ ne dépend que de la variable
y, et X ^ ne dépend que de x, et la dernière équation stipule que
dXV/dx = -d X ^/d y .
Mais si une fonction qui dépend uniquement de x est égale à une fonction qui
dépend uniquement de y, il s’agit tout simplement d ’une constante - disons a.
Dans ce cas on aura comme solution générale,
X ^ = ay + P, X'^ = —ax -|- 7 ,
avec /0 et 7 constantes d ’intégration arbitraires. Nous avons donc trois par
ramètres réels définissant tous les vecteurs de Killing de la métrique Eu
clidienne en deux dimensions. En choisissant une constante parmi les trois
égale à 1 et en annulant les deux autres, on obtient trois champs de Killing
indépendants :
^ (6.50)
dx' dy' ^dx ^dy'
6.5. CONNEXION. DERIVEE COVARIANTE 227
Les isométries peuvent être définies également pour une métrique indéfinie,
ce qui est le cas de l’espace-temps de Minkowski, introduit dans le chapitre
précédent. En notant = r = ci où c est la célérité de la lumière dans le vide,
la métrique minkowskienne admet dix isométries : quatre translations (y com
pris celle dans le temps), trois rotations euclidiennes, et trois transformations
de Lorentz proprement dites, impliquant les couples (r,æ), (r,y) et (t , z ) :
y y y y - —
P ^ ^ P ^ ^
J. d d
^ ^ = ^d -x~ ^d -z'
r 0d d d d d d
L2 = + y
dy
Nous avons délibérément utilisé un indice muet différent dans le second terme
- de toute façon, la sommation se fait de la même manière et donne le même
résultat.
Les dérivées partielles dm^k définissent vecteurs si la dimension de
l’espace est égale à N. Ces vecteurs doivent se décomposer le long les
vecteurs de base locale ; on peut donc écrire
(6.55)
mais on a aussi :
a^O M a^oM a aoM a
(6.57)
a^ja^* a^*=a^j a^* a^j a^*=
En fait, c’est une simple conséquence de la symétrie des dérivées secondes
partielles par rapport à deux variables quelconques.
Les coefficients de connexion ne se transforment pas comme tenseurs une
fois contrar et deux fois co-variants, comme laisseraient supposer leurs indices.
Leur loi de transformation lors d ’un passage d’un système de coordonnées
(^”*) à un autre (t/*’^) n ’est pas homogène. Voici comment on peut définir les
nouveaux coefficients de connexion dans le système de coordonnées . On
utilisera la dérivation composée. La même différentielle D X peut s’écrire en
coordonnées locales ou en coordonnées locales rf' :
Cela nous permet d ’introduire une nouvelle quantité, appelée dérivée cova-
riante le long de la coordonnée curviligne généralisant la notion de dérivée
partielle :
Ojiek' — 1 —Tj! y
d rf
où nous avons utilisé le fait que
ei, =
d if
Mais en même temps, on peut écrire la dérivation djiey en utilisant l’expres
sion ci-dessus et en employant la règle de Leibniz :
^ _ d /a r \_ ( \ /'dC ^\
“ drir ~ [drfi'dv'^')
ñ. - — - ^
^ dï]^' dr]j' ’
ce qui conduit à
d e d
drp'dr)^' ^ drjf d e ^ '
En substituant
(6.61)
dfji' Qrp' dr}^' dr]j'dri^' ’
drf d c
— Sj/ et Sp ri/i^t — rW /,
'drf ~ ~
ce qui donne le résultat final sous sa forme la plus explicite,
. drf dÇ d e I d rf
j'k ' Q jj f Q ^k' ni -I- d r]j'd r]> ^' '
(6.62)
= di9k + (6.65)
ViT^^ =
^i^kl = diSkl — ~
On voit une règle assez simple : chaque dérivée covariante commence par une
dérivée partielle correspondante, puis chaque indice haut ou bas est sommé
avec un coefficient de connexion exactement comme dans le cas d ’un vecteur
(indices contravariants) ou une 1-forme (indices covariants).
Notons que jusqu’ici nous n ’avons pas utilisé la métrique ; nos coefficients
de la connexion proviennent uniquement de l’utilisation d ’un repère local in
duit par les coordonnées curvilignes. Toutefois, si la structure métrique est
définie, on peut relier les coefficients de la connexion aux dérivées partielles
du tenseur métrique. Supposons donc que les produits scalaires des vecteurs
de base locale ej définissent le tenseur métrique, ainsi que le tenseur inverse,
deux fois contravariant :
En effectuant les produits scalaires des vecteurs de base dans la formule ci-
dessus, nous pouvons écrire
En montant l’indice bas “г” grâce à la contraction avec le tenseur inverse 9 '^^
et utilisant le fait que
9^^9im —
ainsi que la symétrie du tenseur métrique dans ses deux indices, on arrive au
résultat canonique, qui est
1
9 9^^ {9j9mk + ^k9jm ~ 9m9jk) • (6.70)
5. Elw in Bruno Christoffel, 1829-1900, m athém aticien allem and, connu pour ses travaux
en géom étrie différentielle, tenseurs, ondes de choc e t géodésie.
6.5. CONNEXION. DÉRIVÉE COVARIANTE 233
et coïncident avec ceux que nous avons déduit dans le chapitre consacré au
calcul variationnel. On rencontre aussi une notation (devenue plutôt rare de
nos jours) avec les crochets :
Il est aussi interessant de remarquer que la même formule (6.70) peut être
déduite à partir de la condition imposée à la métrique, stipulant que celle-ci
soit constante de manière covariante, autrement dit, en imposant la condition
(6.72)
avec à droite le tenseur trois fois covariant et une fois contravariant Rj^j ^ ^
appelé tenseur de Riemann, ® qui s’exprime ainsi à l’aide des coefficients de
Christofîel et leurs dérivées partielles :
+ Y^k"p/ _
P
^ ij m jm ^3^ im ^ jm r k -p/
/»■/J. im^
^ jl^ (6.73)
transport parallèle d ’un vecteur le long d’une courbe est défini comme un
déplacement de ce vecteur tel que l’angle entre ce vecteur et la courbe reste
constant. Dans la figure (6.5) on montre comment, au bout d ’un circuit fermé
sur la surface d’une sphère, le vecteur transporté ne retrouve plus sa direction
initiale.
F i g u r e 6 .5 - L e tr a n sp o r t p a ra llèle d ’u n v e c te u r u le lo n g d ’u n c ir c u it ferm é. Si
le v e cteu r tr a n s p o r té n e c o in c id e p a s a v ec le v e c te u r in itia l ap rès avoir fa it le v o y a g e
circulaire, c e la sig n ifie q u e la g é o m é tr ie n ’e s t p a s e u c lid ie n n e , e t q u e le te n s e u r d e
cou rb u re n ’e s t p a s nul.
RDsI ds de ^ ’ ds-
D X _ dX>^d^ d&k dÇ
Ds ds d^^ ds
(6.74)
On dira que le vecteur X* est transporté parallèlement le long de la courbe
7 (s) dont le vecteur tangent est si et seulement si l’expression (6.74)
s’annule le long de la courbe. Si le vecteur X est le vecteur tangent à la courbe,
on obtient l’équation d ’une géodésique.
= 0, (6.75)
ds“
^ ds ds
6.6. AIRES ET VOLUMES. FORMES EXTERIEURES 235
Ds D t Dt D s = («-76)
(6.77)
ds2 ' ^'^ds ds " R iî m +
Ds^ + —0-
longueurs des deux de ses côtés et du sinus de l’angle entre ces mêmes côtés.
Dans le cas de deux vecteurs infinitésimaux, dri et dr 2 faisant l’angle a on
aura ^
\d A \= - I dr\ Il d r2 I sina.
F = 1 \d A \h .
La même formule reste valable pour les pyramides obliques. Soit n le vecteur
unitaire perpendiculaire au plan sous-tendu par les deux vecteurs dri et dv2 ,
et dra le troisième vecteur joignant un des sommets de triangle de base (ou
losange, ou n’importe quel polygone servant de base) avec le sommet de la
pyramide, le volume de cette dernière (voir Figure (6.8) ) sera
1
F = - (dra • n) I dA avec dA = | dA | n = - dri A dra,
¿i
où nous avons défini le produit vectoriel du vecteur d ri avec le vecteur dv2 .
Nous obtenons donc le résultat final : le volume du simplexe engendré par les
6.6. AIRES ET VOLUMES. FORMES EXTERIEURES 237
trois vecteurs infinitésimaux dri , dv2 et dra peut s’écrire comme le produit
mixte
^dra • (dri A d r 2).
dra • (dvi A dr 2 ) = dri • (dr 2 A dra) = dr 2 • (dra A d ri) = —dra • (<¿1*2 A d ri) = etc.
dV = ^ [dx* ® dx^ ® dx*’ -t- dx^ ® dx^ ® dx* -|- dx** <8>dx* (g) dx^
—dx^ ® dx^ (g) dx* —dxP (g) dx* 0 dx* —dx* 0 dx* 0 dx^ ] = dx* A dx^ A dx*
Il est utile de rappeler ici que les éléments d’aire et de volume peuvent en co
ordonnées curvilignes être trouvés en utilisant les déterminants de la métrique
induite ou de la métrique en trois dimensions, comme il a été prouvé dans le
chapitre précédent.
Après avoir exprimé les différentielles dx, dy, dz en fonction des différentielles
Les deux vecteurs tangents formant une base naturelle sur la surface du tore
sons :
= —asini^cosv? î —osinjysin^ j + acosrj k,
= —(6 + a cos 77) sin ^ i + (6 + a cos 77) cos ^ j. (6.86)
De là on trouve l’élément de surface dS et le vecteur normal n :
comme les composantes des vecteurs, avec la matrice de passage inverse, grâce
à quoi la différentielle d ’une fonction garde son sens intrinsèque :
et soit 'yAB une courbe orientée joignant deux points A et B, avec A comme
point de départ et B comme point d ’arrivée. Le choix opposé équivaut au
changement d ’orientation, de B vers A.
Supposons cette courbe donnée sous forme paramétrique, æ* = x*(s) ; nous
pouvons toujours choisir comme paramètre la longueur propre de la courbe,
dont le carré de longueur d ’un segment infinitésimal est donné par =
Çikdx'^dx^, avec, en plus, si correspondant au point A et S2 correspondant au
point B. Sur la courbe nous aurons alors l’identité évidente
Par conséquent, si l’on intègre une 1-forme qui est une différentielle exacte
d ’une fonction quelconque / , le résultat dépend uniquement des valeurs de
cette fonction aux extrémités de la courbe, et restera le même indépendamment
de la courbe choisie pourvu qu’elle joigne les mêmes points A et B.
Un corollaire bien connu est le constat que le long d ’une courbe fermée
l ’intégrale d ’une différentielle exacte d ’une fonction / arbitraire est toujours
nulle :
df d f dæ®
/
Je /
^ Tdæ® =
Jec dx'’
ds = 0 .
dx^ ds
(6.97)
Comme nous l ’avons déjà montré, il existe des 1 -formes $ = 6 i{x^)dx^ qui
ne sont pas les différentielles exactes d ’une fonction quelconque; alors leur
intégration le long d ’un contour fermé peut donner un résultat différent de 0 .
Un simple critère permet de décider si une 1-forme est une différentielle to
tale d ’une fonction ou pas. Si di6 j = djOi = 0 , alors, du moins dans un domaine
ouvert de l’espace, il existe une fonction / telle que 6 i = dif. Réciproquement,
si diBj —djdi ^ 0 , alors l ’intégrale de Ojdx^ prise sur un contour fermé peut
être différente de 0 :
dic* .
-ds ^ 0 ,
/cc ds
L ’expression üij = — = didj —djOi, par définition anti-symétrique par rap
port à ses deux indices (ij), définit une 2-forme extérieure iî = ^flijdx^ A dxK
Les 2 -formes peuvent être intégrées sur une surface donnée S . Si la surface
ne circonscrit pas un volume, autrement dit, s’il ne s’agit pas du bord d ’un
volume, alors elle possède elle-même un bord ; en revanche, une surface enfer
mant totalement un volume n ’a pas de bord, comme on peut constater sur la
figure (6 . 10 ).
On utilise le symbole “5 ” pour désigner l’opération de prise de bord d ’un
cycle : une courbe, une surface, un volume... (en dimension 3 on s’arrête là,
mais en dimension 4 ou plus, on pourrait continuer encore). On lira donc
dV = S “la surface S est le bord du volume V, dS = 'y “la courbe 7 est
le bord de la surface 5 , etc. On constate donc que l’opération d a la même
propriété que l’opérateur de différentiation extérieure : c ’est une opération
niloptente, car = 0 , puisque le bord d ’un bord est un ensemble vide.
Soit donc la courbe servant de bord à la surface S notée par C = dE. Dans
ce cas le théorème de Stokes dit que les deux intégrales suivantes donnent le
même résultat
j j Çlijdx^ A dx^ = 9idx^ (6.98)
J y^^(rotB)-dS = (6.99)
J J J^ divB dV = J J^^B-dS. ( 6 . 10 1 )
= ^ (djUik + diUkj + dkUji - djUki - dkUij - diUjk) dx® A dx^ A dx*’. (6.102)
Ceci dit, nous venons de présenter une approche axiomatique, en postulant
l’identité d^ = 0 qui doit être vérifiée afin que nos formules soient valables.
En effet, rien qu’en prenant la différentielle d ’une 1-forme, et en appliquant
formellement la formule de Leibniz, on aurait du écrire, pour df = dkf dx*,
X f = X \ 0 ^ ^ = C x f^ d f{X ), (6.103)
car
df
df{x) = ^ d e ( x ^ d i) = (X^dkf) d^'^idi) = (X^dkf)sf = X % f.
1
d(d/) {X, Y) = d^fiX, Y) = ^ [XidfiY)) - Y{df{X)) - df{[X, Y])]. (6.105)
6.7. INTEGRATION DES P-FORMES. THEOREME DE STOKES 247
/ w = / dw,
Jdc Je
une p —forme u intégrée sur un p —bord donne le même résultat que la (p -f
1 ) —forme du) intégrée sur un (p -|-1 ) —volume circonscrit par ce p —bord.
On reconnaît facilement les cas particuliers connus en trois dimensions de
l ’espace Euclidien. Dans le cas d ’intégration de la projection du gradient d ’une
fonction / sur la tangente le long d ’une courbe ouverte, (commençant en point
A et se terminant en point JB) on aboutit au résultat bien connu f{B) —f{A).
On reconnaît également deux théorèmes, connus comme théorème de Green-
Stokes et de Gauss-Ostrogradski :
Multipliée par d(pdr], cette quantité nous donne l’élément de surface infi
nitésimal :
X • dS = a (a sin 77) X 0(6 -h a co s 77) sin rjdtpdr] = aa^{b + a co s 77) sin^ 77.
Il ne reste qu’à intégrer cette expression sur la surface du tore, c’est-àrdire, de
0 à 27t par rapport à d</? et de 0 à 27t par rapport à 77 :
/*27t p2ir
al d(fi j 4770^(6 + acos77)sin^77 = 2TT a / dr)o^{b +acosri)sin^i]— 2n^aa^b,
Jo Jo Jo
sachant que l’intégrale de 0 à 27t de la fonction impaire cosrjsin^r} vaut zéro,
et l’intégrale de 0 à 27t de sin^ 77 vaut tt.
Mais en utilisant le théorème de Gauss sur la divergence, on peut arriver au
même résultat de façon beaucoup plus simple, en notant que la divergence du
champ X est constante : d iv X = dz(az) = a. Sachant que le volume du tore
(évalué dans l’exemple précédent) est égal à 27t^o^6 , il suffit de le multiplier
par d iv X = a pour arriver au même résultat.
6.8. PROBLEMES 249
6.8 Problèmes
P r o b lè m e 6 . 1 . - E llip s o ïd e d e r é v o lu tio n , m é tr iq u e in d u ite .
~2 ~2 ~2 ~
et peuvent être paramétrisés à l ’aide de deux angles, Q et de manière sui
vante :
a; = asin^cosi^, y = asin^sini/?, z = ccos^. (6.106)
P r o b lè m e 6 . 2 . - C o u r b u r e g a u ss ie n n e d ’ u n e p s e u d o sp h è r e .
On appelle tractrice une courbe obtenue par glissement d ’un segment de droite
le long d ’un axe, de sorte que l ’une de ses extrém ités (>1 ) reste au contact de
l’axe (Oz), tandis que l’autre (B) reste sur la courbe, le segment AB restant
tout le temps tangent à la courbe qu’il est en train de dessiner (voir figure
(6.13). La tractrice est définie analytiquement à l’aide d ’un seul paramètre.
250 CHAPITRE 6. GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
l’angle 6
(6.108)
ds 2 ds
6.8. PROBLEMES 251
e étant considéré comme une quantité infinitésimale. N ’oubliez pas qu’il faut
aussi développer en série des puissances de e les coéfficients de la connexion,
P r o b lè m e 6.4.* - A ir e d ’ u n e s u r fa c e - n e z d ’ a v io n .
Les nez d ’avions de ligne ont souvent la forme d ’un paraboloïde de révolution. ^
Un paraboloïde de rotation, est défini comme une figure géométrique délimitée
par la surface dans l’espace Euclidien tridimensionnel, dont les points (æ, y, z)
sont paramétrés comme suit :
7. Leur forme exacte est une courbe algébrique un peu plus com pliquée, toutefois suffi
sam m ent proche d ’un paraboloïde de révolution pour rendre notre problèm e suffisam m ent
réaliste.
252 CHAPITRE 6. GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
d S = Bp A Bip
P r o b lè m e 6.5 - A ir e e t v o lu m e d ’ u n e so u c o u p e v o la n te .
L ’espace Euclidien à trois dimensions peut être paramétré par les coor
données paraboliques r), p comme suit :
1
X = cos P, ] sinv?, z= (6.109)
0 < I < -f-oo, 0 <r] < + 00, 0 < <p < 27t.
a) Trouvez les trois vecteurs du repère mobile naturel, e^, b.^, b^ h partir de
la paramétrisation du rayon-vecteur OM = æi + 2/j + zk.
b) Exprimez le carré de l’élément de longueur ds^ en fonction de carrés des
différentielles d^, dg, dp et définissez le tenseur métrique pÿ correspondant.
y d e t(p y ) d^ A dg A dp
Esquissez la forme de l’objet ainsi défini. Quelles sont les valeurs extrêmes
des coordonnées x, y , z l (Conseil : pour répondre à cette question, il convient
d ’abord d ’écrire la formule implicite z = z{x, y) pour une valeur de i] donnée,
en posant r} = b, avec 0 < b < 1 . Démontrez qu’il s’agit d ’une parabole (sauf
le cas limite 6 = 0 qui présente une singularité).
En intégrant | dS \ entre les bornes 0 < ^ < 4 , 0 < <p < 2 ir, trouvez l’aire de
la surface du segment de paraboloide ainsi défini.
P r o b lè m e 6 . 6 * : H y p e r b o lo id e d e r é v o lu tio n .
f ! 4- ¿ _ f ! - 1
a2 ^ c2 “
dS = A dpdp.
I dS
d d? ¿3
f{x + a) = e“ dx f{x) = + / (x ). (7.3)
^ ^dx 2 ! dx^ 3! dx^
L ’opérateur défini par cette série infinie, agissant sur les fonctions d ’une va
riable réelle, porte le nom opérateur de translation par o. L ’opérateur de
dérivation est alors appelé le générateur des translations - ici le long de la
256 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
seule variable æ, mais les translations le long de n ’importe quelle autre dimen
sion peuvent être construites de la même manière.
L a même formule s’applique aux fonctions dépendant du temps t ; on par
lera alors d ’une translation temporelle.
On voit apparaître une relation bi-univoque entre la conservation de la
valeur de / sous l ’effet de translation, et l’annulation de la dérivée :
d
f ( x + a) = f { x ) f = 0. (7.4)
dx
Il est clair que les deux constats sont équivalents : on peut dire que la fonction
/ est i n v a r i a n t e s o u s tr a n s l a t i o n s , autrement dit f { x •+• o) = f { x ) , ou bien
que l’opération de dérivation par rapport à x annule la fonction / , puisque
f { x + a ) — f ( x ) = 0 implique d f / d x = 0 et vice versa.
Les opérateurs de translation fournissent l’exemple d ’un g r o u p e - en l’oc
curence, il s ’agit d ’un groupe bien particulier, le groupe des transformations
de la droite réelle à laquelle appartient la variable x . On constate facilement
que ce groupe est a b é lie n , ou c o m m u t a t i f - deux opérations quelconques cor
respondant à une translation par a et par b respectivement donneront le même
résultat quel que soit leur ordre, car /((æ -t- a) -f 6) = f { ( x + b) + a ) . A toute
transformation de translation on peut attribuer la transformation i n v e r s e : si
après la translation par a on effectue la translation par —a , on revient au point
de départ, ce que l ’on peut caractériser comme la translation par o = 0. On
appelle cette transformation qui ne change rien l ' é l é m e n t n e u tr e du groupe.
Les t r a n s f o r m a t i o n s p r o j e c t i v e s de la droite réelle forment un autre groupe,
plus riche, car dépendant de 4 paramètres réels :
a x + b
X€ æ= (7.5)
cx + d
Voyons si l’application consécutive de deux transformations projectives de la
droite est équivalente à une transformation projective. Soit donc
a i x + bi «2 y + &2
y-Tri{x) = -------— , Z = TT2 {y) = ------— 7 -
C\ X -{■ d \ C2 y H- ¿2
deux transformations projectives, notées symboliquement tti et 7T2 . Leur com
binaison 7T2 o Tçi s’obtient en insérant dans la formule pour z l’expression y en
fonction de X, ce qui donne :
azx-\-bz
2 : = 7T2 o 7 T l(x ) = 7T3(x) =
czx + dz'
7.1. SYMETRIES ET LOIS DE CONSERVATION 257
où l’on pose
01 fei \
«) ( = Cl di J \ y J
(7.7)
X X= T2.(7ri)x, X = '72.(7T2)x ,
et l ’on voit que la loi de composition se reproduit avec les matrices '72, car avec
la multiplication matricielle ordinaire correspondant à l’application consécutive
des transformations linéaires on vérifie sans peine que
Nous avons obtenu ici ce qu’on appelle une représentation linéaire d ’un groupe.
Il s ’avère que tous les groupes admettent l ’existence des représentations ; qui
plus est, il existe plusieurs représentations différentes, dans des espaces linéaires
de dimensions différentes (mais pas tout à fait arbitraires - cela dépend du
groupe en question !).
Pour qu’un ensemble de transformations d ’un espace quelconque forme un
groupe, il faut qu’il satisfasse trois conditions :
1) Il existe une loi de composition associative : si (f)i et ^ 2 sont des
transformations appartenant à cet ensemble, leur composition (dans n’importe
quel ordre) définit aussi une transformation du même type ; de plus, on doit
avoir
{(¡)l • (¡>2 ) ■4>3 = (f>l- (</>2 • <i>3)‘
258 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
Comme exemple, on peut citer les transformations linéaires d ’un espace vec
toriel : la composition de deux transformations linéaires est aussi une trans
formation linéaire.
{a, b') ^ G X G —y G i a, b Ç G, ab € G.
cette opération est associative :
2) Parmi les éléments d ’un groupe il existe un élément neutre, dit aussi
l’unité,noté e, vérifiant, pour tout autre élément g € G,
e G G,g e G e g - g, ge = g.
7.1. SYMETRIES ET LOIS DE CONSERVATION 259
Pour l’instant nous n ’avons pas spécifié quel type d ’ensemble représente le
groupe G. C et ensemble peut être dénombrable comme l’ensemble de tous les
nombres entiers N (qui forment d ’ailleurs un groupe avec l’addition comme loi
de composition ; l ’élément neutre est alors 0 , et l’élément inverse du nombre
k est —k). S ’il s’agit d ’un nombre fini d ’éléments, on parlera d ’un groupe fini.
Le nombre d ’éléments dans G est appelé le rang du groupe G.
Mais nous avons vu dans les quelques exemples du début qu’un groupe peut
ressembler à une droite réelle ou au plan euclidien ; dans ce cas, nous parlerons
d ’un groupe continu, et de sa dimension N, égale au nombre de paramètres
nécessaires pour définir un élément bien précis, comme un point dans un espace
R^ de dimension N. La droite réelle munie de l ’addition est un groupe
continu de dimension 1 , avec 0 pour élément neutre et —a l’élément inverse du
nombre réel a. Les réels strictement positifs forment aussi un groupe continu,
avec multiplication comme loi de composition. Dans ce cas l’élément neutre
est 1. En tant qu’ensemble, ce groupe coïncide avec la demi-droite ouverte R ^ .
260 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
a,b E i f , —^ ab G H et ba G H.
Les quatre cas les plus simples de groupes finis sont représentés, par leurs
tables de multiplication, ci-dessous :
e a b c e a b c
e a b
e a a b c e a e c b
a b e
a e b c e a b c e a
b e a
C e a b c b a e
2 3 ... N\
(7.11)
(m
,p i P2 Pz ••• P n )
Bien évidemment, l ’ensemble des permutations de N objets différents contient
N\ opérations, qui forment un groupe de rang N\ ; le groupe de rang N est
donc un petit sous-groupe du groupe des permutations des N objets, appelé
groupe symétrique Sn . Ce constat - que tout groupe fini est un sous-groupe
d ’un groupe des permutations - est connu sous le nom du théorème de Cayley.
Le théorème de Lagrange montre une relation simple existant entre le rang
d ’un groupe fini et les rangs de ses sous-groupes.
(A B C \ ( ABC \ (A B C
(7.13)
\A B C ) ' \BCA)' \C A B ) ■
et les trois permutations non-cycliques :
( ABC \ (A B C \ (A B C \
(7.14)
\ cba) \BAC^7 ’ l АСВГ
Le groupe symétrique Sz contenant l’ensemble des permutations des trois
éléments est un cas un peu spécial dans la série des groupes de permutations
de N éléments, Sn , car c ’est le premier parmi ces groupes qui est non-abélien
(sa table de multiplication n ’est pas symétrique par rapport à la diagonale
principale), mais c ’est aussi le dernier à adm ettre une représentation fidèle
dans le plan complexe C^.
Il contient six éléments, et peut être engendré avec seulement deux éléments,
une permutation cyclique, par exemple {ABC) {BCA), et une permutation
impaire, par exemple {ABC) -> {CBA) ; ensuite, on peut fabriquer tous les
autres éléments en prenant tous les produits et les puissances possibles de ces
deux opérations.
264 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
1 J ß - A *
1 1 J ß - A *
J J ß 1 * — A
J2 ß 1 J A * -
— — A * 1 J ß
A A * - ß 1 J
* * — A J ß 1
F i g u r e 7 .1 - In v ersio n R o ta tio n d e 1 8 0 °
Z2 , et la seconde Z^-
Nous pourrons noter la première réalisation
Représentations de S3 comme transformations du plan complexe.
Le groupe symétrique Sz contenant toutes les permutations des trois éléments
présente un intérêt particulier parmi les groupes Sn - H est exceptionnel à deux
titres : c ’est le premier du lot qui n ’est pas abélien (commutatif) ; mais c ’est
aussi le dernier qui admet une représentation fidèle en termes de transforma
tions du plan complexe C^.
Il contient six éléments et peut être engendré avec deux éléments seule
ment, correspondant à une permutation cyclique et une permutation impaire
(non-cyclique), par exemple (abc) (bca) et (06 c) -4 (cba). Tous les autres
éléments peuvent alors être obtenus en prenant les produits et les puissances
de ces deux-là. Les permutations des trois objets peuvent être représentées par
les opérations appropriées sur les nombres complexes, en fournissant ce qu’on
appelle une représentation complexe du groupe S3 . Considérons tout d ’abord
le sous-groupe cyclique Z 3 . Notons la racine cubique non-triviale de l’unité par
j = Le sous-groupe cyclique Zz contient trois éléments correspondant
266 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
aux trois permutations cycliques, qui peuvent être représentés par la multipli
cation dans le plan complexe par les nombres j , et —1 (l’identité).
. i ABC\ .2
(7 .1 7 )
[ bcaJ [CABJ^^'
Rappelons encore une fois que les permutations impaires doivent être représen
tées par les idempotents, c’est-à-dire par les opérations dont le carré est égal
à la transformation identité, correspondant dans le groupe à l’élément unité.
Nous pouvons faire le choix que voici :
A
A
A
A
A A
Les six éléments de S3 sont représentés par les opérations de symétrie dans
le plan complexe : la transformation identité et les deux rotations, l’une par
120'’ , l’autre par 240® formant ensemble la représentation du sous-groupe Z3 ,
et les trois réflexions, dans l ’axe Ox, dans l’axe j et dans l ’axe représentant
les trois permutations impaires.
7.3. SYMETRIES CRISTALLINES 267
ils doivent donc appartenir à l’image de la même droite sur laquelle se trouvait
AB, obtenue par une symétrie de translation discrète.
Si tel est le cas, la distance entre les atomes A' et B' doit être un multiple
entier de la distance d, ce qui conduit à une relation simple :
nous sommes amenés à conclure que les seules valeurs d ’angle p entre les deux
translations discrètes indépendantes sont données par
27T 1 r. o ^
V? = — , m = l , 2 , 3,4 ou 6. (7.21)
m
autrement dit, 120", 90", et 60" (les solutions m = 1 et m = 2 de l’équation
7.21 sont triviales, puisqu’elles coïncident avec l’axe initial sur lequel se trou
vaient les atomes A et B ). On peut refaire la même construction en partant
de la figure planaire obtenue ci-dessus, et en la tournant autour de ses bords
d ’un angle tp, ce qui produirait une structure à trois dimensions. Le résultat
sera identique, conduisant aux mêmes valeurs de l’angle de rotation discrète
P admissible. En conclusion, tout réseau cristallin combinant une symétrie de
translation et une de rotation doit se faire uniquement avec les angles 60", 90",
et 120 ".
7.3. SYMETRIES CRISTALLINES 269
Tout autre angle de rotation combiné avec des translations discrètes condui
rait à un remplissage de l’espace de plus en plus dense et chaotique, tant sur
un plan que daлs l’espace.
R = n ia i -h П2а2 H- пзаз.
Les angles entre les trois vecteurs a», i = 1 , 2 , 3 , ne peuvent prendre que
les valeurs préconisées par la formule (7 .2 1 ).
vl ^ v2 ^ v3 ^ 5
Chacun de ces trois champs peut être créé dans le plan euclidien par l’action
d ’un sous-groupe à un paramètre du groupe des isométries ; on peut appeler ce
paramètre i, et le choisir de telle sorte que t = 0 coïncide avec l’élément neutre
(transformation identité) du groupe. Considérons une fonction différentiable
définie sur le plan euclidien, / = f{x,y). Il est clair que les deux translations
infinitésimales se répercutent sur / de la manière suivante :
En fait, nous avons fabriqué les opérateurs r/ et rf agissant sur les fonctions
de deux variables réelles à partir des opérateurs de translation agissant sur
7.4. GROUPES DE LIE 271
et nous pourrons décrire l’action induite de cette transformation sur les fonc
tions comme
i'i'tf) = /(® cos Í -f- y sin t, —Xsin Í -I- y cos t). (7.23)
Pour obtenir les champs vectoriels correspondants, il faut comparer les résultats
de chaque transformation avec la fonction d ’origine, point par point, et passer
à la limite en gardant uniquement les expressions qui restent quand t 0,
autrement dit dériver les fonctions r / / , Tff et r«/ par rapport à i au voisinage
de i = 0. Il vient alors facilement que
{ r t f ) { x, y) - f i x , y) ' f { x + t, y ) - f i x , y)'
= lim
-d T t!—
'«
^0 t t—^0 t dx'
f j x + ty, - t x -f- y) - / (x , y) df df
~ lim
t —^’O t
et nous avons retrouvé les trois champs de vecteurs engendrant les isométries
du plan euclidien. Notons que, dans le dernier passage, nous avons fait une
approximation linéaire sous le signe de la limite, ce qui ne change rien quand
t -> 0 : au voisinage de i = 0 on peut, comme d ’habitude, remplacer c o sí par
1 et s in i par t. L a matrice de transformation infinitésimale agissant sur un
vecteur quelconque peut alors s’écrire comme suit :
272 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
ce qui peut être écrit encore plus clairement comme la somme de la matrice
identité et d ’une petite (car t est supposé infinitésimal) déformation propor
tionnelle à une matrice anti-symétrique :
2
/ 0 IV /1 0^ i 0 ly i 0 1 \
i -1 o) Vo i j ’ V-1 0/ v-1 o j’
on trouve que
/0 1\ cost sini\
exp
. V-i 0/ J ~ V - i + ë - - i - S + S - / ~ co s*/
On peut définir une autre représentation, notée Rh, agissant par la multiplica
tion à droite, mais dans ce cas, afin de garder la propriété de représentation,
il faudra multiplier à droite par l’inverse de l’élément h :
-1 (7.28)
g E G, h Rhid) •—9^
et l’on vérifie que
LhiiRhiig)) = Lhiigh2 =
.-U^
hi{gh2 = hgh^ ",
mais aussi
Rh^{Lh,{g)) = Rhiihig) = (/115)^2 ^ ^
d ’où Lh,{Rh2 {g)) = Rh2 {Rhi{g)), soit, g étant arbitraire, Lh^^oRh^ = Rh^^Lh,.
Les deux actions définies par les formules (7.27) et (7.28) ne conservent pas la
structure la plus importante du groupe : sa table de multiplication. Certes, elles
transforment le groupe en lui-même de manière bijective, mais les produits ne
se transforment pas en produits des éléments transformés. En effet,
donc
{Lh{9i)){Lh{92)) 7^ Lh{gig2 )-
C ela suggère une nouvelle action du groupe sur lui-même, dite action adjointe :
pour tout g E G, on définit
son nom, consistait exactement en cela : puisque tout élément du groupe peut
être déplacé avec son voisinage par l’action adjointe d ’un élément choisi, on
peut analyser toutes les relations importantes au voisinage de l ’élément neutre.
Nous n ’allons pas démontrer ici les théorèmes de Lie les plus importants,
mais nous satisfaire d ’une version simplifiée, basée sur le fait que tous les
groupes de Lie (groupes continus paramétrés par un nombre fini de coor
données locales) admettent une représentation matricielle. Un cas type se
présentait avec le groupe des transformations projectives de la droite réelle
(7.5) : on avait constaté qu’il coïncidait avec le groupe des matrices 2 x 2 non
singulières, noté (t L(2, R ).
Considérons donc tout élément du groupe comme une matrice le représentant,
avec la multiplication matricielle rempla;çant la composition d ’éléments du
groupe, la matrice inverse correspondant à l’élément inverse, et la matrice unité
représentant l’élément neutre. On peut toujours choisir la paramétrisation d ’un
groupe de Lie de façon à ce que l’élément neutre corresponde aux valeurs des
paramètres (0,0, ...0). Dans ce cas, un élément proche de l’unité du groupe
aura pour coordonnées un ensemble de nombres infinitésimaux {ei,e 2 ,
où n est la dimension du groupe étudié.
En tant que matrice, cet élément aura la forme générale l-f-SjA*, la matrice
unité plus n matrices rendues infinitésimales par le fait que les Si le sont. Voici
un exemple illustratif : les matrices de rotation en trois dimensions pouvaient
être paramétrées par trois angles indépendants, correspondant aux rotations
autour de chanun des trois axes cartésiens de l’espace euclidien E^ (7.40). A u
voisinage de la matrice unité (transformation identité) on aura, en linéarisant
selon la règle bien connue pour les très petites valeurs de a, coscc 1 , s in a cü
1 0 0 \ /1 0 0\ /0 0 0'
0 cos a sino:J~j0 1 oJ-|-a:|o 0 1
,0 — sino! cos a / \0 0 1 / \ 0 —1 0 /
Considérons à présent un cas générique, noté 1 +sA. Une question intéressante
peut alors se poser : à quoi ressemble l’action adjointe du groupe sur lui-même
définie plus haut (7.29) si l’on restreint aux éléments très proches de l’élément
neutre ? L a réponse est facile à obtenir en remplaçant dans la formule
g hgh~^
l’élément g par la matrice 1 + eM et l’élément h par la matrice 1 -t- iA , où t est
aussi un paramètre infinitésimal, mais indépendant de e. Dans l’approximation
linéaire, la matrice inverse correspondant hh~^ peut être remplacée par 1 —tA.
L ’expression approchée de l’action adjointe de h appliquée à l’élément g sera
donc
[^, [B, C]] -h [B, [C, >1]] + [C, [^, B]] = 0. (7.32)
ce qui peut être vérifié par un simple calcul. La dimension de l’algèbre de Lie
d ’un groupe de Lie est égale à la dimension du groupe. L’exemple du groupe
des rotations et des matrices engendrant les rotations infinitésimales en fournit
un bon exemple (la dimension en question étant égale à trois).
Tout groupe de Lie n ’est pas forcément un groupe des matrices, mais
il peut toujours être représenté par un ensemble des matrices bien adapté,
comme on avait pu constater sur l’exemple des transformation projectives de
la droite réelle, pouvant être représenté par les matrices 2 x 2 non-singulières.
Ce constat est aussi valable pour les algèbres de Lie qui admettent toujours
une représentation matricielle.
g ( a \ a W ) ^ ( “g “s ) -
( “o‘ T )
Il est important de souligner que les matrices fournissent une notation com
mode, mais un groupe de Lie de dimension n peut être défini uniquement par
une loi de composition impliquant n paramètres réels ; la seule chose qui im
porte est ce que cette loi soit différentiable et qu’elle satisfasse aux axiomes
de groupe. Dans le cas considéré ici, il suffit de définir la loi de composition
des trois paramètres de manière directe comme suit : si les “coordonnées” de
l’élément g sont et celles de l’élément h sont {h}, h“^, h^), on déclare
que les paramètres correspondant au produit gh sont donnés par la formule
symbolique
et l’iément neutre est donné par e -> (1,0,1). Sous cette forme abstraite
il est aussi évident que les paramètres g^ et g^ ne peuvent pas prendre la
valeur 0. Nous pouvons introduire les fonctions réelles sur le groupe, les bases
des champs vectoriels définies en tout point par les dérivations partielles dk,
les bases duales des 1-formes da*, etc., en traitant les paramètres a* comme
coordonnées locales.
Néanmoins, pour des raisons de commodité, nous continuerons à nous ser
vir de la notation matricielle.
7.5. CHAMPS INVARIANTS, L ’ALGÈBRE DE LIE 277
= (!<(*))■
Au voisinage de l’élément neutre on peut introduire n sous-groupes à un
paramètre, au nombre des coordonnées indépendantes. Dans le cas choisi ici
nous avons trois paramètres seulement, et les trois sous-groupes à un paramètre
sont représentés naturellement par les matrices comme suit :
OU n ou s avon s p o se
(fc)
'^t = (o(fe)(i)-a(fc)(i).«(fc)(i))-
Nous avons donc trois vecteurs naturels au point e du groupe, agissant sur les
fonctions comme suit :
№ /) (e)= da^
df
№ / ) (e) =
df
da^
{Xzf){e) =
df
da^
(7.34)
Une telle chose est possible grâce à la structure du groupe, autrement dit la
possibilité de composer les éléments pour en fabriquer d ’autres. En particulier,
le sous-groupe à un paramètre tpt peut agir à droite sur tous les éléments du
groupe :
R<pt(9) = m ^
créant ainsi une congruence de courbes, l’ensemble des courbes distinctes pas
sant par tous les points-éléments du groupe.
Prenons donc un point générique, un élément g quelconque, et multiplions
cet élément à droite par ce qui donnera, dans notre exemple avec trois
sous-groupes à un paramètre indépendants, les trois congruences suivantes :
( x ^ f) b) = (7.35)
dt Jt=o
En utilisant la dérivation composée, cela donne trois dérivations indépendantes,
que voici :
que le groupe de Lie lui-même. Leurs crochets de Lie s’expriment comme leur
combinaisons linéaires. Dans notre exemple, on peut vérifier aisément que :
[X l,X 2 ] = - X 2 , [ X 2, X 3] = -X 2 , [X 3, X i ] = 0. (7.36)
et impose une identité semblable aux constantes de structure, ce qui peut être
déduit en substituant les expressions pour les commutateurs :
/^ m I /^ l /nrm I /OfZ / n f ? n __n
(x.y) ~^{x + a,y), (x,y) (x,y + b), (x,y) (æcos(/j-|-2/sin^, —xsini^ + j/cosy’-
(7.37)
Le groupe des isométries du plan n’est pas commutatif, bien que les deux sous-
groupes le formant le soient. Mais les translations ne commutent pas avec les
rotations, ce qui est facile à vérifier :
/1 0 0
y' == 0 cos a sin a
z' Vo —sin a cos a
autour de l’axe Ox,
/ cos S 0 —sinjS
y' = 0 1 0
z '/ Vsin^d 0 COSyd
autour de l’axe Oy,
/ COS7 sin7 0
y' = I — sin7 cos 7 0 (7.40)
z 'J V 0 0 1
rotation par l’angle 7 autour de l’axe Oz.
Le groupe des isométries de l’espace euclidien E^ est engendré par six trans
formations élémentaires : les trois translations le long des axes Ox, Oy et Oz,
et les trois rotations autour de ces axes. On constate facilement que les trans
lations forment un sous-groupe abélien (commutatif), tandis que les rotations
282 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
Ri = R2 = Â3 = (7.41)
Les trois matrices Ri ne commutent pas entre elles ; en formant les commuta
teurs RiRj —RjRi on trouve leurs relations de commutation :
qui sont, en quelque sorte, la “carte de visite” du groupe des rotations ri
gides en trois dimensions, noté 0(3) (appelé aussi groupe orthogonal en trois
dimensions).
En choisissant trois angles infinitésimaux ¿ a i, ¿«2 et ¿0:3, et en formant la
superposition linéaire des trois rotations infinitésimales autour des trois axes
orthogonaux, on obtient la matrice de rotation infinitésimale la plus générale,
qui est anti-symétrique :
/ 1 0 0 \
[A2 {0 )] = j - 0 cos/0 -sin /3 1 , (7.45)
\ 0 siny0 cos/3 /
c) Finalement, tourner la toupie autour de son axe (qui est le nouvel
axe z) d ’angle 7 , rendant compte de la rotation propre de la toupie autour de
son axe. La matrice correspondant à cette opération est :
[^3(7 )] = (7.46)
[ A z m A 2m [ M a ) ] (7.47)
La matrice résultante peut être calculée facilement, mais elle occupe trop de
place et ne tiendrait pas sur une seule page.
{ X i,X 2 } = X 3, { X s ,X i} = X2, {X 2 ,X s} = X i.
7.7. ANGLES D^EULER 285
y^ = Adip
On peut vérifier que les crochets de Lie gardent la même forme qu’aupara-
vant. On peut résumer les N {N — l)/2 relations de commutation entre les
générateurs d’une algèbre de Lie de dimension IV, notés L\, L ^ ,..., Ljv> à l’aide
des constantes de structure : en utilisant la convention de sommation d ’Ein
stein, on peut écrire de manière concise :
on trouve
C î/C 4 + C ?/C 4 + C ? /C i = 0. (7.49)
L’identité de Jacobi exprimée à l’aide des constantes de structure peut être
interprétée comme une identité concernant N matrices définies de la manière
suivante : on fixe le premier indice bas, et on considère les deux indices res
tants, haut et bas, comme indices d ’une matrice N x N, avec les règles de
multiplication matricielle classiques.
Pat = (7.50)
Dans ce cas, on pourra écrire l’identité (7.49) comme suit ;
o i , c L + c i , c L = - o ! , o i ,.
286 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
puis, en changeant le signe suite aux permutations d ’indices bas, car par
définition les constantes de structure sont anti-symétriques :
on aura :
/~i9 r< f _ n 9 r< f _ n i n 9
^af^bc ^bf^ac ~ '^ab^fc^
ce qui peut être écrit avec la notation matricielle (7.50) comme ceci :
И И - И И = c ijP ii (7.61)
les indices matriciels étant [Cf]^, tandis que / est un indice de sommation
dans tous les cas.
La représentation de l’algèbre de Lie obtenue à l’aide de ses constantes de
structure s’appelle la représentation adjointe de l’algèbre de Lie.
Il existe une autre représentation matricielle, agissant sur un espace com
plexe en deux dimensions, C^. Ce sont les matrices de Pauli, définies comme
suit :
(71(72 —(72(71 = 2i(73, (72(73 —(73(72 = 2i(7l, СГ3 СГ1 —<Tl<73 = 2Î(72. (7.54)
on trouve facilement que ces nouvelles matrices reproduisent les règles de com
mutation de l’algèbre de Lie du groupe des rotations 0(3) :
[ r i , Г 2] = T 3, [t 2 , Т з ] = n , [t 3 , T l] = T2-
(7.56)
c2 Ôi2 dx^ aj/2 dz^'
Néanmoins, seul Einstein a donné une interprétation physique de ces trans
formations et en a tiré toutes les conséquences, notamment en les appliquant
non seulement au champ électromagnétique mais aussi à la mécanique, en
modifiant la conception newtonienne très profondément.
Le raisonnement d’Einstein prenait pour point de départ les résultats
de Michelson et Morley qui encore en 1881, ont vérifié expérimentalement
l’indépendance de la vitesse de propagation de la lumière au repère inertiel
dans lequel cette vitesse était mesurée. D’ailleurs, les équations de Maxwell
suggèrent fortement qu’il en est ainsi, puisque la constante c qui apparaît dans
ces équations vient de la relation entre les constantes fondamentales eo et Mo»
(les coëfficients de perméabilité électrique et de permittivité magnétique dans
le vide).
Dans sa plus simple expression, la déduction de la formule-clef pour la
transformation du temps t' observé [ou plutôt : devant servir de paramètre
de référence pour tous les phénomènes physiques observés] dans un référentiel
galiléen, est basée sur l’application du théorème de P 3d;hagore. En mesurant
la vitesse de la lumière effectuant un aller-retour AB A (réfléchie par le miroir
B), on constate que
2h
c=
¿tAB
“
288 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
f^lBA
dans le premier cas. Si le temps mesuré dans un repère mobile entre ces deux
mêmes événements (le départ du rayon du point A et son arrivée au même
point après réflexion) est le même (d’après la transformation de Galilée), alors
la vitesse mesurée doit être :
, 2 + v H \b + V H \b r~.------^
c' = - L - ------ ^ = y— ------ âR = , / j : ÿ i ^ = ci l + ^ > c . (7.57)
2ÎAB tA B \
ce qui donne
que dans la nouvelle version on a toujours y' = y, z' = z, auquel cas il suffira
d ’analyser la transformation réduite, entre les paramètres (i, x) et i', æ'.
Puisque la vitesse de la lumière est une constante universelle, commune à
tous les observateurs, nous pouvons rendre désormais nos transformations plus
homogènes, en utilisant la variable et ayant la dimension de longueur comme
la variable æ, à la place du temps t, et et' à la place du temps t'.
Voici donc, sous la forme matricielle, la transformation cherchée :
\/d x ^ -h d y ^ -I- d z ^
= c, -> (?dt^ — —dy^ —dz^ = 0. (7.61)
dt
L’observateur lié au repère Rj constatera la même chose, ce qui peut être écrit
ainsi :
(7.62)
dt'
En principe, ce que disent ces deux formules est que l’annulation de la forme
quadratique (non définie positive)
et où l’on pose :
X0 — T
^ =
— et, x^ = X, = y, x^ = Z’,
dr^ + 2a0 drdx + 0^dx^ —'y^dr^ —2'y5drdx —S^dx^ = dт^ —dx^. (7.71)
En comparant les termes devant les combinaisons quadratiques des différen
tielles indépendantes, on obtient trois équations, ce qui laisse supposer qu’il
ne restera qu’un seul paramètre libre parmi les quatre.
Voici les trois équations indépendantes :
—7 ^ = 1, = —1, 2 aP —27^ = 0,
la dernière équation venant du fait qu’il n ’y a pas de terme mixte drdx dans
l’expression de droite de (7.71). Quand la somme de deux carrés est égale à 1,
-|- 6^ = 1, la meilleure façon de paramétrer ces deux nombres est de déclarer
que a = cos v? et 6 = sin tp. Ici nous avons les différences de deux carrés égales
à 1 ; on peut donc utiliser les fonctions hyperboliques :
si l’on tenait compte de deux premières équations ; mais en insérant ces solu
tions dans la troisième, on constate que, puisque
/ cdt' \ _ i 1 f ip\ P cd t\
(7.74)
\ dx' ) \ tanh Ф 1 ) \ dx )
V
tanh'^ = ---- ,
c
Dans ce cas la transformation du temps s’écrira comme suit :
Vx
t' r»2
On peut comprendre alors pourquoi une telle différence entre t et t' est passée
inaperçue : c’est à cause d ’une valeur extrêmement grande de la vitesse de la
lumière c. En effet, même si l’on observait des objets dont la vitesse V attei
gnait 10 km/sec sur des parcours de 100 km (x = 100 km et, par conséquent,
t = 10 secondes), la différence entre t et t' serait égale à
Vx 1 0 x 100 ,,
~ 1,1 X 10 °see.,
(300000)2
bien au-delà des possibilités de détection avant l’avenement des horloges ato
miques (les années 50 du XX siècle).
Voici donc la forme finale de la transformation de Lorentz impliquant seule
ment X et i :
Ê ±t ---Vx
2Г
x' = t•'' = ^ (7.75)
V2
v ^ ’
7.8. ESPACE-TEMPS ET GROUPE DE LORENTZ 295
V (7.76)
1
\x /
On vérifie aisément que la matrice inverse est obtenue en changeant le signe de
la vitesse relative V. Notons qu’il est facile de définir deux autres “rotations
lorentziennes” impliquant les axes y et z. Le résultat complet doit apparaître
sous forme de matrice 4 x 4 , comme ceci :
( c t '\ V /c t\
/. Z, 0 0
V2
X
V2 0 0 (7.77)
izr
0 0 1 0
\z ' ) 0 0 0 1/
\z j
Toutes les transformations de Lorentz peuvent être obtenues par superposi
tion de cette matrice avec les matrices de rotations spatiales selon le schéma
suivant :
A = Ri o B oR2, (7.78)
où Ri et i ?2 sont deux rotations spatiales appropriées, et B est une transfor
mation de Lorentz impliquant une seule variable spatiale, par exemple x, et le
temps t. On peut choisir la transformation de Lorentz B autrement, avec une
vitesse V, quitte à utiliser d’autres rotations iîi et R 2 ; mais le résultat sera
toujours atteint.
En définissant le groupe de Lorentz comme l’ensemble des transforma
tions laissant invariant le carré du quadrivecteur infinitésimal ds^ = —
dx“^ —dy“ ^ — dz^, nous avons considéré seulement les transformations conti
nues, dépendant de manière anal3dique des six paramètres réels (en oubliant
les quatre translations, trois spatiales et une temporelle, qui ne sont que les
choix différents de l’origine du système des coordonnées minkowskiennes). Il
existe toutefois quelques transformations discrètes qui conservent intact le
carré d’un quadri-vecteur, mais pas forcément les produits pseudo-scalaires.
Il s’agit des réflexions spatio-temporelles, que l’on peut (et doit) inclure dans
la définition du groupe de Lorentz. Le groupe élargi de Lorentz, contenant
toutes les symétries discrètes, contient quelques sous-groupes mais aussi les
sous-ensembles ne contenant pas l’unité, qui ne forment donc pas un sous-
groupe. La structure du groupe élargi de Lorentz est représentée sur la figure
(7.9) ci-dessous.
296 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
On y voit que le groupe total est composé de quatre morceaux dont seule
ment un est un véritable sous-groupe, car il contient l’élément neutre (la trans
formation identité).
Remarquons que la définition du groupe de Lorentz
— 9pai (7.79)
( A S ) '- E ( A i ) “ = i. (7.80)
Z=1
ce qui implique que | A§ |> 1, donc soit A§ > 1, soit A§ < 1.
Notons également que le déterminant de A ainsi que le signe de l’élément
matriciel Aq représentent des fonctions continues des éléments matriciels de
A, d’où il vient que l’on ne peut pas joindre de manière continue les matrices
ayant les déterminants -f-l et —1, ou les matrices avec l’élément A§ positif avec
celles dont l’élément A§ est négatif.
Le grand groupe de Lorentz se scinde donc en quatre parties suivant les
signes du déterminant et de leur élément Aq :
7 4 ) , (7.82)
où l’on pose
CTO=
On trouve facilement que det B{x) = cH^ —x^ —y^ —z^. On notera aussi que
la matrice B(x) est une matrice hermitienne, vérifiant B^ = = B. Cette
relation est bi-univoque : toute matrice 2 x 2 hermitienne peut être interprétée
comme un quadri-vecteur minkowskien réel : étant donnée
= U ~\ (7.84)
En explicitant cette condition, on obtient l’égalité suivante entre les deux mar
tric0S *
donc aussi det U = (ad —bc) = 1. Les matrices complexes de déterminant égal
à 1 forment un groupe, appelé SL{2,C). Il a six paramètres réels, puisque
la condition det Î7 = 1 correspond à (pour les quatre nombres complexes
a, 6, c, d) deux équations rélles, ce qui laisse exactement 8 —2 = 6 paramètres
réels, le même nombre que pour le groupe de Lorentz. De plus, le groupe
SL ( 2 , C) satisfait pratiquement la condition qui définit le groupe de Lorentz :
transformations linéaires laissant invariant le carré Minkowskien d ’un quadri-
vecteur. En effet, si l’on identifie la matrice transformée de B(x) avec B(x) —
B(x), on constate que det (É) — d et(5), d ’où il vient que = x^x^. Mais
le groupe iS'L(2, C) n ’est pas exactement le groupe de Lorentz. Il contient plus
d ’éléments car si la matrice U appartient à ce groupe et peut être identifiée
avec une transformation de Lorentz, il en est de même pour la matrice —U.
On dit que le groupe SL ( 2 , C) est un double revêtement du groupe de Lorentz.
Cette représentation à deux valeurs (chaque élément du groupe de Lo
rentz peut être représenté par une des deux matrices, U ou -U ) s’appelle
représentation spinorielle. Elle a joué un rôle très important en mécanique
quantique relativiste et dans la théorie moderne des champs.
On note chacune de ces représentations differamment : pour celle
avec le signe “4-” , et p (°’2) pour celle avec le signe La première agit sur
les spineurs de Weyl •0“ , la seconde agit sur les spineurs de Weyl conjugués
avec les indices dotés d ’un point.
Les indices a et $ hauts peuvent être abaissés à l’aide des tenseurs inva
riants Ea0 et :
= = (7.86)
ou
£ l l — 0 — £22) £12 — 1 — ~£21- (7.87)
Les (pseudo)tenseurs Sap et £^^ jouent le même rôle dans l’espace des spineurs
que le tenseur métrique dans l’espace-temps minkowskien, dans le sens qu’ils
restent invariants sous l’action du groupe SL{ 2 , C). En fait, le groupe SL{2, C)
peut être défini comme l’ensemble des matrices complexes 2 x 2 laissant inva
riante la forme anti-symétrique £ар'Ф°‘- En effet, si l’on impose l’identité
P' t (7.88)
Xa0 = '<Pa®Xfi-
L’espace produit de deux espaces spinoriels est de dimension complexe 4, donc
de dimension réelle 8.
En imposant la condition d’hermiticité
(7.91)
ï).
où les <r* sont les matrices de Pauli.
Plus explicitement, en notation 4 x 4, on a
/1 0 0 0 \ 0 0 0 1\
0 1 0 0 1 0 0 1 0
/ = 0 0 -1 0 . 7 =
0 -1 0 0
\o 0 0 -V V-1 0 0 0/
0 0 -i\ fl 0 0
^2 _ 0 0 i 0 3 0 -1 0 0
, 7 - (7.92)
0 i 0 0 0 0 -1 0
\-i 0 0 0 / \0 0 0 1/
Les matrices 7^ ont des propriétés remarquables par rapport aux transfor
mations de Lorentz. Les indices hauts 7^ n’ont pas été choisis par hasard : il
1. P aul A.M . Dirac, 1902 — 1984, savant britannique né en Suisse, un des plus grands
physiciens du X X -èm e siècle. Il a établi Téquation relativiste pour Pélectron, portant son
nom. P rix N obel de physique en 1933.
7.10. PROBLEMES 301
s’agit en réalité des indices d ’un quadri-vecteur. En faisant agir une transfor
mation de Lorentz représentée par une matrice 4 x 4 , , on peut obtenir
une combinaison linéaire de matrices 7'' :
7^*' = K ' Y ,
vérifiant les mêmes relations constitutives :
(7.93)
Ceci dit, les nouvelles matrices 7^ n’ont pas du tout la forme “canonique”
(7.92). Il s’avère que cette forme peut être retrouvée grâce à l’action d ’une
autre représentation du groupe de Lorentz, définie comme suit :
1, 7" , = i |7 ^ 7 ‘' - 7 V J ,
7.10 Problèmes
Problème 7.1. - Groupes discrets finis
On définit le groupe fini Z5 comme l’ensemble de cinq nombres complexes,
puissances de la racine cinquième de l’unité a = e ~ :
a, 6 G N , O © 6 = (o + 6) modulo 5 (7.96)
ce qui veut dire que les additions se font normalement tant que le résultat est
inférieur à 5, qui est équivalent à 0 :
(û,6) G ^ o © 6 = ci + 6 + l. (7.98)
^x{g ) = 0
et sachant que
Vi(/) = dif
b) Les symboles de Christoflfel associés à la métrique gij sont donnés par les
formules
1 .
~ iPjÿmk + dkQjm ~ dm,gkj)
Prouver que
Vi{Xm) = d iX m -r^m X k
3^ = 1+ M -h | m 2 -h -h + ... (7.100)
a) Démontrer par calcul direct que cette équation (donc également la sur
face qu’elle définit) reste invariante par rapport aux trois transformations
indépendantes des coordonnées suivantes :
^ ^ ^ y k !) f
dip dx dip dy dip dz dip **
306 CHAPITRE 7. THEORIE DES GROUPES
en fixant la valeur du premier indice bas et en laissant libres les deux indices
restants.
Déterminer les trois matrices Ci ainsi obtenues. Former les commutateurs
de ces matrices,
[CùCj].
Pour quelle raison ces règles de commutation sont identiques aux règles de com
mutation entre les matrices génératrices des transformations infinitésimales
R i?
O ^ ^
D « ®
B « ®
Tx = — Tx= — Tx = — (7.101)
d x' ® d x' ^ dx'
Trouver les expressions des ces opérateurs en coordonnées sphériques (r, 0, (p).
Chapitre 8
Problèmes non-linéaires
8.1 Préambule
Les équations différentielles ordinaires (c’est-àrdire concernant les fonctions
d ’une seule variable réelle) linéaires n ’ont pour nous aucun secret, et ceci quel
que soit leur ordre. Il en est de même pour les systèmes d’équations linéaires.
La recherche des solutions se réduit dans ce cas à un simple exercice d ’algèbre
linéaire, consistant en la recherche de racines d ’équations algébriques.
Une équation différentielle linéaire du premier ordre, à coefficients réels,
qui s’écrit
^ + a x{t) = 0
dt
a pour solution la fonction exponentielle x = exp{—at). Une équation linéaire
du second ordre,
d?x , dx
^ + 6^ + a i - 0
peut être transformée en un système de deux équations linéaires du premier
ordre, puis transcrite en introduisant la variable auxiliaire y = dx/dt, et en
utilisant la notation matricielle :
!(:)=(-» -OC)
La solution générale d ’un tel système est une combinaison linéaire de deux ex
ponentielles. Leurs exposants s’obtiennent à partir de l’équation caractéristique
det ( _ a =0 A2-h6A + o = 0. ( 8. 1)
Les racines
—b — —4a . —b -f- y/b“^ —4a
Al = -------- --------- et A2 = -------- ---------
308 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
où F(y, x) est une fonction réelle de deux variables réelles, y et x. Afin de fixer
la solution, il faut aussi fixer la condition initiale, en attribuant une valeur à
la fonction cherchée y = y{x) sous la forme y{x = 0 ) = C. On peut choisir la
condition initiale à n’importe quel point de l’axe Ox, par exemple x = b, ce
qui revient à un simple changement de variable x -¥ x —b.
Quoi de plus simple ! - aurait-on tendance de s’exclamer à première vue. Il
suffit d’intégrer les deux cotés ! En effet, on peut écrire symboliquement
è (:)=(-! i) {;)■
( 8.8)
2:3 = 1 - y 2/3 = - r + y , + w = - ^ + -6 -
Petit à petit, on voit se dessiner deux séries infinies convergentes bien connues :
Il vient immédiatement que les deux fonctions sont liées par une identité tri
gonométrique :
^2 ,,2
y^
= 1, (8 .12)
A^ ^ A^d^
qui représente une ellipse dans le plan (x, 2/), appelé aussi l’espace des phases
du système. Un choix particulier de l’amplitude, dicté par les conditions ini
tiales, fixe une ellipse particulière. L’ensemble de toutes ces ellipses, cou
vrant toutes les conditions initiales, constitue l’ensemble des trajectoires de
8.3. METHODE DES ISOCLINES 311
F ig u r e 8.1 - P o r tr a it d e p h a se d e l ’o sc illa te u r h a rm o n iq u e
(8.14)
¿ = F ( x .,). (8.16)
Le coté droit définit en tout point (x,y = dx/dt) de l’espace des phases la
pente de la trajectoire y{x) passant par ce point. Les pentes définissent un
champ vectoriel dans l’espace des phases. Les lignes joignant les points où la
pente prend toujours la même valeur s’appellent les isoclines (courbes de pente
constante). L’ensemble des isoclines, qui sont en fait des courbes intégrales du
système, forment son portrait de phase.
On peut généraliser notre analyse aux systèmes différentiels du premier
ordre, non nécessairement engendrés par une équation différentielle de second
ordre. On aura alors à étudier, dans le cas le plus complet, le système suivant :
Q{x,y)
(8.17)
dx P {x,y)'
Nous pourrions comprendre les propriétés essentielles d’un système différentiel
de manière qualitative rien qu’en analysant son portrait de phase. Voici com
ment se présente une telle analyse, sur un exemple aussi instructif qu’amusant.
4k E xem ple - L a sectio n d ’or.
Les grecs anciens considéraient le cercle comme étant la figure géométrique
la plus parfaite parmi les courbes fermées, l’ellipse occupant la seconde place
en termes de perfection. Parmi les triangles, la perfection revenait au triangle
équilatéral, le triangle isocèle étant le numéro deux. Parmi les rectangles, le
carré était le plus symétrique, bien évidemment ; et la seconde place ? - pour
les grecs, c’était le rectangle d’or, dont les côtés avaient la propriété suivante :
8.3. METHODE DES ISOCLINES 313
dans les peintures de la Renaissance et, plus près de nous, par exemple dans
les cartes de crédit et autres cartes du même genre.
L’équation (8 .19 ) apparaît dans la série de Fibonacci, ^ supposée décrire
la croissance du nombre de lapins dans un élevage ou encore des branches des
arbres fruitiers. La loi produisant cette série, dite des nombres de Fibonacci,
est toute simple :
On+2 = 0^+1 + On. (8.20)
1. Fibonacci, ou Leonardo de P ise, de son vrai nom Leonado B onacci, (1170-1250),
m athém aticien italien connu pour la diffusion des chiffres hindous et arabes, auteur du livre
’’Liber A baci” {livre de calculs) en 1202.
314 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
Pour initier la série, il faut donc donner deux premiers termes, qui sont
ao = 1, ai = 1. Les termes suivants seront alors
C:::)=G
En commençant avec le vecteur ao = 0, ai = 1, on retrouve les vecteurs
successifs produits par l’action de la matrice de (8.21) formés avec les paires
des nombres de Fibonacci. La matrice définie dans (8.21) possède deux vec
teurs propres correspondant aux deux valeurs propres, solutions de l’équation
caractéristique
det ^ - A - 1 = 0, (8.22)
, l + \/5 , , 1-v ^
A i = r = — -— , A2 = 1 - t = — -— .
(fix dx
(8.24)
Si nous nous intéressons aux trajectoires plutôt qu’aux lois horaires explicites,
nous pouvons éliminer la dépendance du temps en divisant la seconde équation
pax la première :
1 = "^-
L’isocline correspondant à la pente nulle est donnée par l’équation y = —æ,
tandis que l’isocline de pente infinie (verticale) coïncide avec l’axe x (quand
y = 0). La direction dans laquelle la trajectoire est suivie dans le temps dépend
des valeurs des dérivées dx/dt et dy/dt en un point appartenant à l’isocline.
La pente de 45°, correspondant à la valeur 1 de la dérivée dy/dx, définit
une autre isocline intéressante. Dans l’exemple considéré ici, cela correspond
à la ligne droite définie comme suit :
X -H Ax _ 1 + A
^ =A= (8.28)
dx y Ax A
Pour une telle isocline, on doit donc avoir A = (\ + A)/A., d ’où il vient que
A^ = l + A, ce qui coïncide avec l’équation définissant le nombre d ’or.
Il y a donc deux solutions donnant les isoclines le long desquelles la pente
est tangente à l’isocline elle-même :
y = TX et y = — X. (8.29)
T
316 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
(8.30)
X X^
de sorte que
_ 1 dy y dx
(8.31)
dt X dt dt '
Maintenant, en substituant dx/dt = y et dy/dt = x + y, on obtient
Éi r2 (8.32)
dt X x^
les zéros du coté droit de l’expression (8.32). Leur caractère est déterminé par
la linéarisation de cette expression dans le voisinage immédiat de ces points.
Autour du point ^ = T, posons ^ = r + e{t) où e(i) est une variation
infinitésimale. Alors l’équation 8.32 devient
dp
— = 1 + (r + e) —(r + e)^ = (1 + r —r^) + e —2re — ~ (1 —2r) e. (8.33)
at
La solution de l’équation (8.33) est alors e(y) ~ exp{[l — 2r]i) ->• 0 quand
t oo puisque 1 —2r < 0 ; par conséquent ^ = r est un point singulier
attractif. De manière semblable, si l’on pose ^ = —( 1 / t ) + e au voisinage de
l’autre point singulier, l’équation linéarisée devient
f = l + ( - i + e ) - ( - i + £ ) 2 = ( l - i - ( i ) 2 ) + e + 2 e - e “ =; (l+ ? )e , (8.34)
at T T T T T T
ce qui veut dire que ^ = —1/ r est un point singulier répulsif puisque main
tenant e{t) —> oo quand t -¥ oo k cause du signe positif dans l’exposant de la
solution exponentielle e ~ exp{[l -I- f]i).
Ces valeurs propres déterminent à leur tour le comportement des solutions, qui
peut être proportionnel à une fonction exponentielle croissante, décroissante,
ou encore oscillante.
Les deux figures ci-dessous en (8.5), représentent les isoclines autour d ’un
centre, ou point focal, dans deux systèmes de coordonnées, le premier corres
pondant au choix des vecteurs propres comme vecteurs de base, le second est
dans le système où la matrice de l’équation linéarisée n ’est pas diagonale. Un
point focal apparaît quand les deux valeurs propres sont imaginaires pures,
du type +iu et —iu>. On obtient le portrait de phase d’un nœud quand les
F i g u r e 8 .6 - L es n œ u d s.
= u)l, = e.
m
on peut écrire la même équation sous une simple forme
d'^x O O
(8.36)
2. Henri Poincaré, (1854-1912), un des plus grands m athém aticiens français. Ses travaux
en m écanique céleste ont perm is de mener brillam ent les calculs de perturbations. A établi
le groupe de sym étrie des équations de M axwell.
8.5. RESONANCES. METHODE DE POINCARE 321
Dans la limite e = 0 la solution générale est bien connue et peut être écrite
souls la forme
XQ — A cos(woi + </>),
l’amplitude A et la phase $ étant déterminées par les conditions initiales
imposées à la solution, x q { 1 = 0) = j4 c o s $ , x o { t = 0) = —wo-Asin^.
Ajoutons maintenant à cette solution de base une série des perturbations,
en ordre grandissant de puissances du petit paramètre e :
Ordre : ^2 + u^q X o = 3 x o X i, (8 .3 9 )
et ainsi de suite. Avec les données initiales fixées, on trouve l’unique solu
tion à l’ordre zéro, xo = A cos(u>ot -|- <f>), que l’on peut insérer dans l’équation
vérifiée par x i. Notons en passant que, les conditions initiales déjà satisfaites,
on cherche la solution xi(i), comme d ’ailleurs toutes les approximations sui
vantes, comme solution particulière de l’équation non-homogène. Au premier
ordre en e nous voulons donc résoudre l’équation suivante :
A3 3A3
Xl + u>
q Xi = A^ cos3(wot + cos(3(woi + <^)) + cos{u>t -h (j)). (8.40)
même forme, soit C cos(3wo + ^<j>) Insérée dans le coté gauche, cette fonction
donnerait
—9w2 C cos(3o;ot - 3<^) -Y-uP'C cos(3a»oi —3(/>)
3i4.^ 3./4.^
Xi + J q X\ = co s{u o t + <p) = — co s{u )t -h <f>)
est
®l(^) = Zo----
Uq ^ cos(wo + <i>)-
On appelle une telle solution terme séculaire car elle croît linéairement avec
le temps. Il est évident qu’une telle solution n’est pas acceptable dans le
cas d’un système conservatif, dont l’énergie est strictement conservée. Notre
méthode d’approximations successives doit être modifiée afin d’éliminer les
termes séculatires, qui d ’ailleurs risquent d ’apparaître dans les ordres suivants
d’approximation.
Poincaré a compris en quoi consistait l’erreur : il n’y a pas de raisons de
garder la même fréquence de base, car la perturbation doit l’influencer aussi.
Le développement de la solution en série des puissances x{t) = xo{t) + exi{t) -f-
e^X2 {t) + ... doit être accompagné par le remplacement de la fréquence de
base wo dans la solution cherchée par w, donnée comme développement en
puissances de e :
w = wo + ewi -h e^W2 + ••
Il faut donc développer en série de puissances du petit paramètre e l’équation
que voici :
x + (J^X —ex^ = xq + exi + X2-\-...
-t-[wo + e(2wowi) -t- e^...][æo + exi -h e^a;2 +..] - e[æo + e(3æoa:i) -H..] = 0 (8.42)
En regroupant les termes avec les mêmes puissances de e, on trouve à présent
une nouvelle série d’équations :
3j4®
¿éi +U0X1 —A^ cos®U+ 2u)oMi cos u = ^ cos 3« -I- cos u -|- 2uou>iA cos u. (8.44)
4 4
La suppression du terme indésirable se fait en fixant la valeur de u>i :
wi = (8.45)
8mo ’
A^
dA - . r,
— œ s p - A — sm p = 0,
dut dut
E 1
= ——— / F{AcosP,—Awosia^) cospdt, (8.51)
dt 1 A Jo
En changeant la variable d ’intégration par la substitution u = uot + $ nous
obtenons la forme standardisée de ces équations, bien plus adaptée à l’étude
des systèmes périodiques :
Pour voir cette méthode “en action” , nous allons l’appliquer à l’équation
différentielle décrivant un oscillateur harmonique soumis à une action extérieure
similaire au frottement négatif. Il s’agit d ’un apport d’énergie auto-modulé,
caractéristique des systèmes électroniques destinés à l’émission d ’ondes radio.
En variables réduites cette équation s’écrit
(Px
+ x = e -1 -h a ( l -I- Aæ - a;2)] ^ (8.53)
dr"^
En insérant la forme spécifique de la fonction F{x, y) dans les équations (8.52),
nous obtenons les deux intégrales suivantes :
= ~ 2^ j Ai4cosu —A “
^ cos^ u)) A uo sinuj cosu du.
dt
^ ° (8.54)
La seconde intégrale résulte en zéro puisque la fonction intégrée est impaire
entre 0 et 27t ; en revanche, la première intégrale n ’est pas nulle. Voici le résultat
de la “moyennisation stroboscopique” :
^ _ dA_ A A^
a — 1 —a —- (8.55)
dt dt 2 4
326 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
Nous voyons donc que la phase $ reste constante, ce qui veut dire qu’elle
peut être annulée par un choix d’origine de la variable i, soit une simple
translation dans le temps. L’amplitude A vérifie une équation différentielle du
premier ordre, non-linéaire, présentant quelques solutions singulières corres
pondant à l’annulation de la dérivée temporelle de A. L’annulation du coté
droit de l’équation définissant la dérivée première de A^ (8.55), produit deux
solutions :
G[A) = à A^ û: — 1
a —1 —a = 0 A = Al = 0, ou A = A2 = 2
a
correspondant aux valeurs stationnaires de A pour lesquelles l’amplitude reste
constante dans le temps.
Pour savoir s’il s’agit d ’un point stable ou instable, il convient de trouver
la valeur que prend la dérivée de la fonction G{A) par rapport à la variable A
au point singulier considéré. Si cette dérivée est positive, le point singulier en
question est répulsif (toute variation de .A à partir de ce point aura la tendance
d’augmenter exponentiellement avec le temps) ; si cette dérivée est négative,
nous avons affaire à un point stable, car toute variation de A à partir de cette
valeur aura la tendance à décroître exponentiellement.
Dans notre exemple, les propriétés de stabilité de nos deux points singuliers
dépendent de manière cruciale de la valeur du paramètre a.
a) a < 1. Dans ce cas, le seul point singulier se trouve en A = 0. La
dérivée de la fonction G{A) en A = 0 vaut (ce —l )/2 < 0, ce point est donc
stable, il s’agit d’un point focal attractif et toutes les trajectoires sont en forme
de spirale pour aboutir en A = 0.
b) o: > 1. Dans ce cas, il existe deux solutions :
= Al = 0, et A = A2 = 2 \l - —
V a
Le point à l’origine est à présent répulsif (instable), car dG/dA = ( a —1)/2 > 0.
En revanche, A = A2 correspond à une valeur de A stable car on a
U=A2= - a -h 1 < 0.
dA
Toutes les trajectoires (en forme de spirales) convergent vers le cercle A = A2
que l’on appelle cycle limite stable. Cette situation est représentée sur la figure
(8.10) ci-dessous.
D’autres situations sont possibles, par exemple un cycle limite répulsif
(donc instable), ou encore un cycle limite semi-stable, attractif du coté extérieur
(valeurs d’amplitude plus grandes que celles du cycle), mais instable vers
l’intérieur (valeurs de l’amplitude plus petites). Ces deux cas sont aussi illustrés
sur la figure (8.10) ci-dessous.
8.7. PHÉNOMÈNES QUASI-PERIODIQUES 327
/3 2 ^ + - a2l3iN2. (8.57)
dt dt
En multipliant la première équation par cxi et en divisant par iVi, et en multi
pliant la seconde équation par a 2 et en la divisant par iV2, puis en additionnant
3. V ito Volterra, (1860-1940), m athém aticien italien connu pour ses travaux sur les
équations intégro-différentielles e t sur la dynam ique des populations.
328 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
dNi
1
+ = ai^2Ni - a20iN2. (8.58)
°‘^Ni dt ' '~"N2 dt
En comparant (8.57) et (8.58) on obtient
Ni • f ®® A T , 0 A i, + «
» " ‘ - s
dY dX
0 + + 0 -
dNi dN^
Y H-ooN^mîny^ -h®® X 0 /^ m a x \0
Sur la figure (8.12) nous avons traoé quatre axes représentant quatre va
riables differentes : X, Y, Ni et N 2 . Dans le premier quadrant (X, Y) traçons la
droite y = e x , qui détermine la solution de manière implicite. Dans les qua
drants (N i,Y ) et (X ,N 2 ) on peut représenter les fonctions Y{Ni) et X {N 2 ),
avec un minimum pour Y et un maximum pour X .
En choisissant un point sur la droite Y = C X , on peut trouver les points
sur les courbes X (N 2 ) et Y{N \) qui lui correspondent, par une projection
orthogonale représentée par les droites en pointillé. Remarquons en passant
que chaque point sur la droite Y = C X engendre deux points sur chacune
des courbes dans les quadrants (Y, N 1 ) et (X, N 2 ). En projetant ces points sur
le quatrième quadrant, (N i,N 2 ), on reconstruit petit à petit les trajectoires
dans l’espace des configurations (N i,N 2 ). Les courbes obtenues sont fermées,
ce qui prouve que la dépendance en t des deux fonctions Ni(t) et N 2 (1 ) est
périodique, bien qu’elle ne s’exprime pas à l’aide des fonctions élémentaires
(trigonométriques).
O
F ig u r e 8.14 - Agglomération de polygones équilatéraux avec 5,6 ou 7 côtés.
1 = (P5 + Pe + P7)2 = p2 + 2 P 5 P 6 + P | + 2 P e P r + 2 P 5P 7 + P ^
Mais avec la prise en compte des barrières énergétiques, nous devons normaliser
les expressions (8.63) afin qu’elles puissent représenter les probabilités. Le
facteur normalisant, noté Q, sera donc la somme de toutes les expressions :
O 2AE AK
A E O AE o 2AE
Q = p2e--fc5- + 2P5P6e--ST + 2P5P7 + P | + 2P&P7e~i^ + P ^ e - w (8.64)
4. Ludwig B oltzm ann, 1844-1906, physicien autrichien, fut le véritable père de la physique
statistique. Défenseur de l’hypothèse atom ique, il est l ’auteur d ’un théorèm e sur l’accroisse
m ent de l’entropie, portant son nom.
8.7. PHENOMENES QUASI-PÉRIODIQUES 333
( 1)
Pfc(^) ~ (1 ~ Pk S Pk (8 .66)
Pse-2“ + (1 - P5 - P7)e -“ + P7 - Q
ds Q
dP7
P7C-2“ + (1 _ P5 - P7)e -“ + P5 - Q (8.67)
ds Q l
avec Q donné par (8.64) et Pe = 1 —P5 —P7.
On peut dire qu’il s’agit d ’une approximation linéaire du processus d ’ag
glomération, le “premier pas” , en quelque sorte. Mais déjà à ce stade, les ten
dances principales peuvent être mises en évidence grâce au portrait de phase
du système.
Les points singuliers correspondant aux solutions constantes, où les deux
dérivées s’annulent simultanément, se trouvent aux sommets du simplexe des
probabilités :
A: Pr = l, P5 = 0, Pe = 0; P : Pe = 1 P5 = P7 = 0;
C7 : P5 = 1, P7 = 0, Рб = 0; ( 8. 68)
334 CHAPITRE 8. PROBLEMES NON-LINEAIRES
D: P^ = Pt = - (P 6 = 0 ), (8.69)
1 1 —e‘
El Ps = Pe = Pr = l - P 5 - P e = (8.70)
3-e- «rv’
3 - e -— 3 - e -û ^
Pour déterminer le caractère d ’un point singulier donné, il faut linéariser le
système diflférentiel (8.67) au voisinage de la solution singulière en question.
Prenons comme exemple le point C et posons P5 = 1+e, P7 = rj, Pq = —{e+rj).
Le système linéarisé devient alors
Ü H i ;)(;)• (8.71)
Les points singuliers des systèmes à deux dimensions peuvent être dotés
d’un indice caractéristique, appelé aussi Vindice d’Euler. Il est égal au nombre
de tours que fait le vecteur tangent (dans le sens positif, c’est-à-dire contre
le sens des aiguilles d ’une montre) pendant que l’on fait un tour autour du
point singulier. On voit assez facilement que l’indice d ’Euler vaut +1 pour les
8.8. PROBLEMES 335
8.8 Problèmes
Problème 8.1. - Approximations successives
Le problème de Kepler a été traité par méthode de Lagrange dans le cha
pitre 2. On pourrait dire que la solution complète a été obtenue, du moins la
trajectoire est connue de façon précise sous forme d ’une conique exprimée sous
la forme r = r{(p). La situation avec la loi horaire est moins brillante : certes
on a une intégrale, mais on ne sait pas l’effectuer analytiquement (il s’agit de
l’intégrale dite elliptique, tabulée, mais sans expression analytique utilisant les
fonctions élémentaires). Mais même en connaissant cette intégrale on est loin
du but, car elle donne la dépendance du temps t en fonction de r, et non r{t)
et ip{t), fonctions directement observables.
Nous pouvons cependant tenter de trouver les fonctions r{t) et (p(t) de
manière explicite, mais approchée (on ne peut pas gagner sur tous les ta
bleaux !) comme nous allons le voir. Voici cette méthode : nous allons partir
d ’une solution explicite bien connue : une orbite circulaire parcourue avec la
vitesse angulaire constante. On posera donc :
r = R = const., if = ait, (8.72)
Pour que ce choix soit une solution, il faut que les fonctions r et ¡p vérifient
les équations d ’Euler-Lagrange obtenues à partir du lagrangien suivant :
mr^ m r‘^(p^ mM G
.)(P(p ^ dr d(p
(8.74)
a ) Développer tous les termes apparaissant dans les équations (8.74) en séries
de puissances du petit paramètre e, et en les multipliant regrouper les termes
en puissances successives ; e° (solution de départ, vérifiée par hypothèse), puis e
et e^. Ne pas oublier de simplifier par m, facteur désormais inutile, et d ’utiliser
l’identité (8.75) pour éliminer MG/R? au profit de
b ) Etablir les équations différentielles pour les corrections du premier ordre,
rir{t) et n^{t). En admettant que tout système linéaire conduit aux solutions
exponentielles de type remplacer les dérivées première et seconde par les
mêmes fonctions multipliées par A ou A^, selon le cas :
a b
(8.77)
c d) i z ) -
avec les entrées a, b, c, d exprimées en fonction des paramètres de l’orbite non-
perturbée, R et u.
c) Écrire l’équation caractéristique en demandant l’annulation du déterminant
de la matrice ci-dessus, et trouver les valeurs propres A. Trouver ensuite la
solution périodique complète, rir(i) et n<^(i).
d ) Établir le système d’équations vérifiées par le second ordre d ’approximation,
br(t) et 6y>(i), sous la forme matricielle.
fa b \ f Tir \ _ f A \
(8.78)
U d) U J U r
8.8. PROBLEMES 337
bf. — bj.y bj. — 4co bf*f b(p — 2cu btp 4uj^bu (8.79)
(Px ( dx\'^
(8.80)
dt
En posant y = dx/dty éliminer les dérivées temporelles en passant à l’équation
différentielle pour les trajectoires, dy/dx = f{x,y ). Définir les isoclines sur le
plan {x,y) correspondant aux valeurs de la pente y' = 0, 1, 0.5, —1, —0.5.
Trouver la droite le long de laquelle la pente coïncide avec la droite elle-même.
b) Tracer les trajectoires, en précisant le sens du parcours avec le temps.
c) Trouver (de manière graphique) les isoclines et les trajectoires pour les
équations
dy 2 ,2
^ = 2æ^ - y, et
P^e-^ + (1 - Ps - -P7)e-“ + P 7 - Q
ds Q
dPr _ P7
P7e-^“ + (1 - P5 - P7)e-“ + P5 - Q (8.83)
ds Q .*
avec Q = P |e -2 “ + 2P5Pee~°‘ + 2P5P7 + P i + 2P&P7e~°‘ + P ^ e - ^ (8.84)
où Pe = 1 —P5 —P7
a) Prouver que les points
1- e - “
E: Ps = Pe = P7 = 1 - P5 - Pe =
3-e-«’ 3-e-“’ 3-e-«
est aussi une solution.
c) Linéarisér le système (8.83) au voisinage immédiat du point singulier E.
Trouver la matrice constante 2 x 2 du système linéarisé, puis ses valeurs propres
et vecteurs propres. Quel est le type du point singulier E ?
Solutions des problèmes
^ _ V t-y
dx a —X '
(voir la figure (P.l). Pour trouver la trajectoire en intégrant cette équation.
Nous avons éliminé le temps t, mais notre équation contient la dérivée première
y', la fonction y{x), mais aussi une intégrale définie, ce qui complique la situa
tion. Heureusement, nous pouvons passer à une équation purement différentielle
en dérivant les deux côtés une nouvelle fois par rapport à x, ce qui supprimera
l’intégrale à droite :
d’où, en remarquant que les deux termes y' se simplifient, il ne reste que
y,.// c 1
/2 V a —x '
Sachant que
d ’ où
dy 1 y, \ —^ A . -X
= v - - ( a - x ) v .
et finalement.
2c
A = a V , -> A = a v.
Pour ne pas trop alourdir nos notations, posons à présent c/V = /3, ce qui
permet d ’écrire, en substituant la valeur obtenue de la constante A, l’équation
différentielle à intégrer comme suit :
g = ^ [a^ (« - x ) - f - a - f (a - a:)^].
1 a -0
y{x) = + B.
1-0 1+0
La constante d’intégration B est déterminée par la condition initiale 2/(0) = 0.
On trouve
O fx i,r% —
_ f y1 , 0_ —_ V ^ COS U2t.
SIU vi 0 /y —
O.
dt^ a ^ dV a
On peut définir aussi la valeur absolue de la vitesse et d ’accélération du point
M, en calculant ds/dt, sachant que ds“ ^ = dx^ -|- dy^. On trouve alors :
|a |= V « Î ^ = ^ -
MECANIQUE CLASSIQUE DU POINT MATERIEL 343
d ’où
dx dr dip . . ,
cosy? —r — smy? = —OU) smwi.
dt dt dt
dy dr . d(p
— = — s m ip + r - j - cos p = au coswi.
CUC CüC de
En identifiant, on obtient le résultat cherché :
— = 0, r = a = Const. — — U .
dt dt
Vr = 0, v^ = a u , Vz = bu, I V 1= u y / a ^ +
a — ^ F ^ V
dt m m dt
Si la dérivée de la masse par rapport au temps est positive (si la masse
augmente au cours du mouvement), le corps subit une force supplémentaire
alignée sur la vitesse, qui agit contre le mouvement, similaire à un effet de
frottement linéaire ; en revanche, si la masse est en train de diminuer au cours
du mouvement, cela crée une force alignée sur le vecteur vitesse provoquant
une poussée supplémentaire.
Si la masse infinitésimale quitte la fusée, on doit inclure la quantité de
mouvement —dm w dans le bilan d ’impulsion de la fusée, car la quantité totale
doit rester conservée. On aura donc, dans le bilan total,
des gaz éjectés. En supposant que v est aligné sur l’axe Oz ascendant, et w
sur le même axe mais dans le sens opposé (vers le bas), on voit que, dans le
cas où dm/dt < 0, les deux forces agissent dans la même direction, propulsant
la fusée vers le haut.
L’équation différentielle vérifiée par l’altitude z de la fusée qu’il faudra
résoudre est donc
d'^z 1 dm ,, up
en supposant que tous les vecteurs n’ont qu’une seule composante, le long de
l’axe Oz ; on note aussi que w est négative, et v positive, la différence {w —v)
est toujours négative, correspondant à une vitesse u = —ue^ = (w — v)eg
dirigée toujours vers le bas..
Grâce aux hypothèses faites, cette équation se simplifie encore plus. Tout
d’abord, la perte de masse étant constante dans le temps, on pourra substituer
dz dz d m dz _ d^z _ 2
dt d m dt ^ d m ’ dfi ^ dm?
Une autre bonne nouvelle, c’est que nous pouvons remplacer la différence w —v
par une constante, \w —v \= и = Const. En effet, la vitesse d ’échappent les
gaz w est donnée dans le repère galiléen lié à la Terre, et paraît de moins en
moins importante au fur et à mesure que la fusée avance de plus en plus vite
dans le sens contraire ; en revanche, la différence w — v représente la vitesse
d ’échappenet des gaz par rapport à la fusée elle même, et l’on peut admetre
qu’elle reste constante pendant tout le temps de la combustion.
La nouvelle équation peut être intégrée sans difficulté : puisque
d?z g U dlogm
= —ô+
dm? dm
et étant donné que p et u sont des constantes réeles, la première intégration
donne
dz g U , , _
— = —^ m + - logm + Ci,
dt fr P
et la seconde intégration aboutit à
'' 2 fl ‘•y m, J
L’expression ^ reste plus petite que 1 jusqu’à la fin du travail du moteur, car
quoi qu’il arrive, m < mo ; nous pouvons donc utiliser le développement du
log(l—æ) en série de Taylor bien connue, log(l+æ) = x+x^/2+ x^/3+æ ‘*/4+....,
ce qui donne, avec x = —{pt/mo), le résultat final ;
gr umo pV ,3+3
pH
--i-t
mo 2mo 3mo
2 000 OOOfcff
= 13 3 3 3 -^ , /9 X U = 33 450 ifciV = 3,345 x 1 0 ^ ^ ^ ^ ,
150 sec sec sec^
3,345x 10^ m
u= 2,516x 10^— = 2 510— ,
1,333 X 104 sec sec'
plus de sept fois la vitesse du son !
La formule pour ^ ( t ) nous donne, pour i = 150 sec, la vitesse atteinte
égale à 1643 m/sec, soit Mach 4.93, très loin encore de la vitesse de satellisation
proche de 8 km/sec. C’est le deuxième étage qui travaille pendant 6 minutes,
qui permet d ’atteindre cette vitesse.
Finalement, l’altitude z(t = 150 s) est de 76 km environ.
P r o b lè m e 1 .5 - P e n d u le p h y s iq u e - S o lu tio n .
L’équation différentielle pour l’angle 6 {t) admet une solution, exprimée impli
citement à l’aide d ’une intégrale. En multipliant par 6 chaque membre de la
première équation de (1.97), on obtient
d 6 2^ / û\
0^ <1 . 00 2
--— cos 0 — -Z
2 2
1- - ^ ( 1-COS 0)
on pourra écrire
(P.2)
s in (0 = k sin^
9
cos CO Sip
350 SOLUTIONS DES PROBLÈMES
1 ( l - s m V ) ( l - s m " |) (éo Ÿ , 2 . 2 ,
dp
Î _ = J L = = = f Xdt = X { t- to )
^ y 1 — sin^ P *'
sin^i^
La solution du problème n’est pas encore explicite ; nous n ’avons que sa forme
implicite :
rv du
A( t - t o ) = / = F{k,p). (P.4)
Jo \ / l — sin^u
La fonction définie par (P.4) s’appelle l’intégrale elliptique du premier type.
Ses valeurs sont tabulées.
MÉCANIQUE LAGRANGIENNE 351
2. Mécanique lagrangienne
P ro b lèm e 2.1. Le p rin c ip e de d ’A le m b ert - S olution
Comme nous pouvons voir sur la figure (P.4) ci-dessous, les coordonnées
{x, y) des deux masses s’expriment ainsi à l’aide des angles 9i et 62 :
F igure P.4 - Deux poids m i et m 2 liés par un fil de longueur L sur la sphère
de rayon R.
Les angles 0i et 02 sont liés par le fait que la longueur du fil reliant les deux
masses est constante et égale à L, auquel cas l’arc couvert par le fil sur la
sphère vaut L /R radians, d ’où
«1 + «2 = 4 «2 = I - «1. et » 2 = - S h - (P.9 )
352 SOLUTIONS DES PROBLEMES
(m \ + ni 2 cos •
I) = m 2 sin — C O S ^ l,
R
(P.12)
et finalement
sin ( i )
tan^i = (R13)
( g + “ “© ) '
Avant de passer aux applications numériques, montrons que le même résultat
peut être obtenu en considérant les forces exercées par le fil sur les deux masses.
Ces forces sont par définition colinéaires au fil, donc tangentes à la surface de
la sphère.
Les deux vecteurs tangents, en points {xi,yi) et (x2,j/2) respectivement,
sont données par les expressions de t définies en ces points. Sur la sphère
(plutôt sur le grand cercle se situant dans le plan xOy) l’élément de longueur
de la courbe est égal & ds = RdO. A partir des expressions des coordonnées
trouvées dans (R 5) on a :
d x i . d y i.
ti = = [cos^ii —sin 01j].
ds{
’dX2. dy2.
t2 = = [-COS02i-sin02j]) (P.14)
ds ds ^
conformément à l’orientations des angles 6 i et $2 choisie.
Il sufiit de projeter les forces de la pesanteur sur ces vecteurs, et égaler
leurs valeurs absolues :
ce qui conduit au même résultat, soit l’égalité m isin ^i = m 2sin02> et) par
conséquent, à la même valeur de la solution d ’équilibre pour 0i
MÉCANIQUE LAGRANGIENNE 353
A p p licatio n n u m ériq u e
La longueur du fil imposée étant L = ^ , l’angle de l’arc couvert par le fil
(à condition qu’aucune de ses extrémités ne quitte la sphère) on a forcément
$2 = 27t/ 3 - = 120° - 01. Rappelons aussi que
/ 2 27
7 Tt\ 1 . f2 w \ v3
cos I
Y ) - ~ r “ T ’
e n obtient alors les résultats suivants :
( (fr\ ( mMG r \ mM G
rA r A r = 0, (P.17)
car le produit vectoriel d’un vecteur avec lui même est toujours nul. Par
conséquent, on voit que le rayon-vecteur r et le vecteur vitesse v = dr/dt
restent toujours dans le même plan, car leur produit vectoriel est constant
pendant le mouvement dans le champ gravitationnel de la Terre. On a donc
354 SOLUTIONS DES PROBLEMES
on trouve
r = f 2( Vi 4- v' W
^ ) = f2(Vr ^ r V ) .
Quand à l’énergie potentielle, elle est donnée par l’expression bien connue
V=_
- mMG , ce qui conduit au lagrangien suivant :
mM G
L = T -y = Ç (r2 -|-rV ) + (P.22)
(P.23)
dt dr dr~^' dtdcp d<p~^'
ce qui donne explicitement
.. ,o mM G d
mr —mr<p H----- g— = 0, (тг^ф) = 0. (P.24)
dt
La deuxième équation confirme la loi de conservation du moment angulaire -
ici, juste sa valeur absolue, | J |= mr'^ip, connue aussi comme la loi des aires
de Kepler, car l’expression r x rd<p, qui est proportionnelle à la différentielle du
temps dt avec la constante de proportionnalité égale à | J | peut être interprétée
comme l’aire du triangle balayé par le satellite pendant le temps dt ; cette aire
reste constante au cours du mouvement, ce qui fait que la vitesse angulaire est
maximale en périgée (r = rmin) et minimale en apogée (r = r^ax)-
Au lieu d’essayer de résoudre les équations de second ordre (P.24), nous
pouvons nous servir d ’une autre constante de mouvement : l’énergie totale du
MECANIQUE LAGRANGIENNE 355
est conservée pendant le mouvement. Sa valeur est déterminée par les condi
tions initiales. Nous pouvons donc écrire :
,dL ,dL , Tn / .n 9 .o\ mM G
E (P.25)
m 2 mM G
+ (P.26)
m
dr IW 2MG J2
(P.27)
dt m r
L’intégration est directe, mais elle aboutit à donner le temps t en fonction de
la variable r, en non la dépendance r = r{t) recherchée ; en outre, l’intégrale
élliptique que voici ne s’exprime pas à l’aide des fonctions élémentaires.
dr
t -to = r -r= (P.28)
J to Æ , 2M G
m r n.2r*2
Ses valeurs sont tabulées ; pour inverser la fonction t = t{r) il faut tout un
appareil mathématique spécial introduit F.W. Bessel. ®Connaissant la fonction
r{t), on pourrait l’insérer dans la définition de la constante J et à parti de là,
obtenir par intégration directe la fonction <p = (p{t) :
= J 9 -< P 0 = Í
Jto
dt. (P.29)
5. Pi’iedrich W ilhelm B essel (1784-1846), atronóm e et m athém aticien allem and, premier
à mesurer la distance à une étoile. Il a aussi introduit les fonctions cylindriques portant son
nom.
356 SOLUTIONS DES PROBLEMES
dr dr dtp dr J
(P.30)
dt dtp dt dtp mr^ '
/ dr mM G
(P.31)
^~ 2 rri^r^ \dtp J '
_ 1
r
du _
dtp
1 dr
r“
^ dtp'
dr
dtp
—r
, du
' dtp
f dr
\dtpJ
'du
V
' \dtpj
(P.32)
m ■j2 f d u Y J2 2
E = —mMGu. (P.33)
ou encore
J2 'd u \
2E = + u^ —2mMGu, (P.34)
m ^dtp)
et finalement, la forme la plus élégante :
2Em \2 2m?MG
) J2
•U (P.35)
L’équation (P.35) est non-linéaire, mais nous pouvons en déduire une équation
linéaire parfaitement connue en dérivant les deux côtés par rapport à la var
riable tp. Puisque nous avons une constante à gauche, la dérivation du côté
droit donne zéro :
dud^u du 2Mm^G du _
(P.36)
dtpdtp“
^ dtp^ J2 dtp
P = M m2G’ e = h M m ^G ’ (P.41)
j2 (P.43)
J2 ' J2
P= e = W1 + QiE (P.44)
МтЮ'
La forme générale de la trajectoire (P.40) définit une conique. Il s’agit d ’une
ellipse si e < 0, d ’une parabole si e = 0 et d’une hyperbole si e > 0. Ce qui
correspond aux cas où l’énergie totale est respectivement négative, nulle, ou
positive.
Z = /( r ) , avec r = + y^.
dans ce cas le carré de l’élément de longueur s’écrit
x^ + y^ + z^ - m g z = ^ + + - m g f{ r ) . (P.46)
m
E = + mgz = Ц (r^(l + + 2^ + mgf{r).
MECANIQUE LAGRANGIENNE 359
(P.48)
($ )' (1 + /'" ) 1
d’où
dt
(P.49)
7 ^ - 2 o ^ r 2 - 77
et finalement
-to= f dr (P.50)
Jri"° V ^ - 2 o p r 2 -
D’après la figure, nous pouvons exprimer les positions des masses m i, m2, m3
et m4 avec deux variables indépendantes, z\ et Z3 (On admet qu’il s’agit chaque
fois de la position du centre de masse de l’objet en question). Pour l’instant,
toutes les disances mesurées à partir du bâti seront prises avec signe “plus” .
mi zi, m 2 -» 26 + ¿1 —TTO—zi,
360 SOLUTIONS DES PROBLEMES
( c d ) ( | ) = (?)-
avec comme entrées :
A = (m 2 + 2m 4 — m i ) , B = 2w 4 C = 2m 4, D = {m z + ?U4),
MÉCANIQUE LAGRANGIENNE 361
K it“
^
21 = zz =
V = ^{\PM \-d)\
V = ^ [ / 2 ( 5 - 4COSÖ) - W 5 - 4 C O S Ö + .
d’où le lagrangien T —V :
k r
T - V = —à ^ - - /2(5 - 4cos^) - /dV 5-4cos^ -t-
Zi ^ ^
(Le dernier terme constant, avec (fi, peut être omis, car il ne contribue pas
aux équations de Lagrange).
Voici l’équation dynamique obtenue à partir du principe variationnel
,2 <fie kfi ^ ^ kld 4sin^
dfi 2 2 2\/5 —4cos^
Pour les petites amplitudes d’oscillation on peut faire l’approximation linéaire
sin0 ~ 6 , cos 9 ~ 1, pour obtenir l’équation linéaire :
„ , kld
= —¡ = - ....... —2fc/2^ sinô ~ —kl{l —d)6 ]
dfi VV 5—Tcosÿ
en divisant par mfi on obtient l’équation d’un oscillateur harmonique ;
9 = —— ( , theta = —¡jfi9.
m \ l /
La fréquence circulaire est donc égale à
m k M m
9i = æi, Q2 = X2 - 1 , qz = x z - 2 l .
d?a
- k{Q2 - q i ) + k{qz - qz) = 0,
d?qi ., \ n
- fc(ç3 - 92) = 0,
En introduisant = k/m et íl!^ = fe/M, nous pouvons écrire la même chose
de manière plus compacte :
d?qi O Q
= -u^qi + u^q2,
MECANIQUE LAGRANGIENNE 365
<fqi = 2Q^q2 —
diP'
d'‘^Ql 2 I 2
+W^92,
Il convient de représenter ce système d ’équations en notation matricielle :
'q i \ /-(J' o;2 0 \ (q i\
Ç2 = iî2 _2Çf çi2 ç \ (P 53)
,Ç3/ V 0 uP -w ^ / \q z/
Comme d’habitude, nous cherchons des valeurs propres de la matrice (P.53)
en annulant le déterminant de la matrice suivante :
0
A2 + 2fi2 -iî2 1 = 0. (P.54)
-¡JJ-2 A2 + o;2
Voici l’équation caractéristique qui en résulte :
^ w2N
^>1= | 2 - I , '02 = 1, '03 = 0,
w
^ 1= 0, V’2 = 1, '03 = I 2 - ^
366 SOLUTIONS DES PROBLEMES
3. Calcul variationnel
Problème 3.1. - Barycentre de trois points - Solution
Soient {xi,yi), i = A ,B ,C , respectivement, les coordonnées cartésiennes de
sommets du triangle ABC, et soient { x m i Vm ) les coordonnées du barycentre
cherché. Il s’agit de trouver l’extrémum de l’expression suivante :
F { x i , Vi, xm , Vm ) = {x \ - xm Ÿ + (yi - Vm Ÿ
F i g u r e P .9 - L e b a ry c e n tr e d e tr o is p o in ts (d e m ê m e m a sse ).
CALCUL VARIATIONNEL 367
puisque ds = + y'^dx.
On peut aussi bien choisir y comme variable indépendante, et x{y) comme
fonction à déterminer ; dans ce cas, on écrira ds = V T + x ^ d y , et la fonction
nelle dont on cherche le minimum s’écrira
cette forme du principe variationnel est plus pratique dans ce cas précis, car
l’intégrand ne dépend pas de la fonction x{y). Par conséquent, l’équation
d’Euler-Lagrange résultant du principe variationnel, se simplifie et permet
d ’obtenir une intégrale première :
d yx' yx'
= 0, = K = constante. (P.60)
dy VVl + æ 'V ’ V TT^
- = . ^ (P.61)
dy ' '
Les variables se séparent facilement ; nous pouvons donc effectuer l’intégration :
l’étirant. Mais nous devons prouver qu’il s’agit d ’un minimum de manière
rigoureuse, en examinant la seconde variation de la fonctionnelle.
Pour ce faire, considérons la solution obtenue y{x), et ajoutons une fonction
arbitraire multiplée par un paramètre infinitésimal e. Il faudra donc substituer
dans la fonctionnelle la nouvelle fonction x(y) = x{y)+s g{y). On obtient alors,
en gardant uniquement les termes du premier et du second ordre.
Pour trouver la forme que prend spontanément une chaînette pesante dans un
champ de gravitation homogène d ’accélération g = —^ j, il faut minimiser son
énergie potentielle. Soit // la masse linéique de la chaînette, L sa longueur, et
soient æ = a et æ = è > O les points sur l’axe Ox de vecteur unitaire i auxquels
sont accrochées les deux extrémités de la chaînette.
Admettons que la forme supposée de la chaînette en équilibre est donnée
par la fonction y = y{x). L’énergie potentielle d ’un ségment infinitésimal ds
de la chaînette sera donc égale à dU = ¡igyds. L’énergie potentielle de la
chaînette entière est alors donnée par l’intégrale
5 i yds = [ y + y''^dx = 0
Ja Ja
conduit aux équations d ’Euler-Lagrange :
d y
- \ Z i + y ^ = o.
dx x /T T ÿ ^
Effectuons la dérivation :
y''^ + yy" yy'^ÿ
'V /7— i'2
V H -ÿ ^ (l + y'^)2
après quelques opérations algébriques on arrive à une expression intermédiaire :
y'^ + y'^
= 1 + y '\
1 + 2/'^
370 SOLUTIONS DES PROBLEMES
ds = 0. (P.66)
dy _ ^/{y + \y - C ■ ^
(P.68)
dx C
qui peut être intégrée directement :
dx __ dy
~ c ~ v {y + ^r-c-^'
Posons U = ; nous aurons alors l’équation
dx d{y + A) du
(P.69)
C ( g y (y+-^))2 _ I C \/u? - l ’
L = / sjw y'^dx.
JO,
Les trois équations perm ettant de fixer les trois constantes sont alors comme
suit :
A + A = C 7cosh^ ^ + L>j , 5 + A = C7cosh(^^+L>^ ,
Csinh^^^ + L » ^ -C 7 s in h ( ^ ^ + i) ^ = L . (P.71)
y' = sinh y dæ =
A = C cosh -h , A = C co sh -h , J cosh{^) dx = L.
372 SOLUTIONS DES PROBLEMES
O ^ (a + 6)
^ + -D = - ( ^ + D ), D= 2C7 ’
y{x) = C co sh
A = C cosh ^ ^ ^ ^ (P.72)
i = 2C d n h (^ ), soit s i n h ( ^ ) = i .
n,»l
: z ü>L_
S J n{x, y)ds = 0
l ’élément de longueur de la courbe pourrait être représenté de deux manières :
soit comme ds = ^/T'+^dx, soit comme ds = V l + x'^dy, suivant le choix
de variable indépendante. En supposant que le dérivée y' = dy/dx n’atteint ni
0, ni l’infini pendant le parcours du rayon lumineux, on peut choisir y comme
variable indépendante et a: = x{y) comme fonction inconnue; nous verrons
tout de suite pourquoi ce choix est plus intéressant.
Puisque la densité de l’air ne dépend que de l’altitude y d ’après les condi
tions du problème, on peut écrire
dF{y,x')
=K = constante. (P.74)
dx'
Dans notre cas précis, compte tenu de la forme imposée de la fonction n(y),
nous obtenons l ’équation que voici :
x' _ tan^ _ .
\/l -f- æ'2 l-l-tan^^ ’
n i sin $i = U2 sin 6 r
Cette relation reste valable sur chaque surface de séparation entre deux milieux
d ’indice n différent. C ’est pour quoi, dans le schéma simplifié d ’atmosphère
composée de couches minces, comme sur la figure (P. 13), on peut commencer
avec le premier angle d ’incidence 6 i, puis construire une chaîne d ’équations :
ce qui est une version discrète du constat que le long de la trajectoire du rayon
lumineux la quantité n{y) sin 6 reste constante.
C ette propriété de la réfraction de la lumière a une conséquence qui peut
sembler paradoxale : quelle que soit la loi n = n{y), l ’angle d ’incidence au
sol d ’un rayon lumineux venant de l’au-delà de l ’atmosphère, où no = 1,
dépend uniquement de la valeur d ’indice de réfraction au sol n^o/ et de l’angle
d ’incidence initial Oi avec lequel le rayon a pénétré l’atmosphère, car on a
x'njy) _ „ dx K
(P.78)
dy y/n^ - ■
-2 1
r * = ------— ~ r'^ = ^r'^
^ Zip ipz
= - (P.81)
^w 1 + ^2
dzd(p 2^^
+ = (P.83)
ds \ ds J ds ds <p
ce qui est équivalent à la seconde équation après division par z.
Nous avons donc une constante sur la trajectoire.
ndip
z — =J= constante.. (P.84)
ds
qui permet d ’éliminer la dérivée de <p de la première équation, qui devient
maintenant :
/fi z (fi fi
'dzŸ „2 n
(P.87)
zdz zdz _ __ W
2 ^) = ds.
J52
hd{z^) du
= ds,
et s ’intégre immédiatement :
H {s -so ) = J z ^ - ^ z= ± h J { s^ + ^ . (P.89)
dip _ J J _ ds
(P.90)
d ’où il vient
B
-<^o) = A rctan J s = ^ ta n
CALCUL VARIATIONNEL 377
(P.94)
(P.96)
est constante sur les trajectoires z = z{(p), solutions de (P.94). On trouve sans
peine :
, dL
L= — \/z'“^-I- B'^z^
^ dz' + 52^2
378 SOLUTIONS DES PROBLEMES
;г/ 2 _ / 2 _ д 2 ^ 2
= Я<0.
V z'"^+ B^z“^ y/ z'^ + B^z“^
En élevant la dernière égalité au carré on obtient
Ë l
52 > (P.97)
dip
conduisant à l ’intégrale
f ■ j-~ - = b4 dip.
Я2
W
L a primitive de l ’intégraud à gauche est bien connue ; on a donc
X2 +, y 2 +I z'^
2 Д2
peut être répertorié à l’aide deux angles 6 et dits l’angle polaire et angle
azimutal :
On a :
r^^ = 0, = = r j ^ = - s in 0 c o s 0 ,
d^tp ^ 2 cos0 d0 dp _ Q
(P.104)
ds“^ sin 0 ds ds
La géodésique peut être aussi bien définie par la dépendance explicite 0 =
0{p)isans faire appel à la variable indépendante s. C ’est exactement le même
procédé qui perm ettait d ’éliminer la dépendance temporelle d ’un mouvement
donné quand on s ’intéressait surtout à la forme de la trajectoire. Ici nous
aboutissons aux relations suivantes :
d? 0 _ dH fd p'Ÿ dB(Pp
(P.105)
ds dp ’ ds^ dp"^ \ ds / ^ dp ds“^
En remplaçant la dérivée seconde d'^p/ds'^ par son expression obtenue à partir
de la deuxième équation du (P.104) et en substituant les dérivées par rapport
à s par les dérivées par rapport à p dans l’équation différentielle pour 0 , on
obtient
(f0 2cos^ / d0
sin 0 cos 0 = 0 . (P.106)
dp“^ sm 0
L ’équation (P.106) présente l’annulation du produit des deux facteurs ; deux
solutions sont donc possibles. L a premère est évidente :
dp
— = 0 P = Pq = constante, (P.107)
ds
380 SOLUTIONS DES PROBLEMES
ce qui définit un méridien (ou sa partie, cela dépend des conditions aux limites)
sur la sphère, autrement dit, le segment d ’un grand cercle.
On pourrait avancer que, compte tenu de la symétrie parfaite de la sphère,
le repère cartésien centré en O peut être choisi de manière arbitraire, et les
angles 6 et if peuvent eux aussi être choisis autrement. D ’où la conclusion
que toutes les géodésiques sur la sphère doivent coïncider avec les segments
des grands cercles. Mais nous pouvons le prouver de manière plus élégante, en
résolvant l’équation, imposée par la deuxième condition :
Se 2cos0 / de _
sin ^ cos ^ = 0. (P.108)
d(p^ sin e V dip)
cos e du _ 1 de S u _ 2 cos e de Su
U = siS e (P. 109)
sin ^ ’ dp s iS e d p ' dp^ sin0 dp dp"^'
d ’où
d?e 2 cos e de Su
sin^ e (P.llO )
dp"^ sin0 dp dp"^'
En substituant (P .llO ) dans (P.108), les termes avec la dérivée première de e
s ’annulent mutuellement, et l’on trouve
• 2 fl d?u cose
V sin e cos e = —sin^ e
dp'^ sin e
= 0, ( P .l l l )
d?u
(P.112)
/ \ cos^ . , „ .
U(p) = —— T = A cos p + Bsm p. (P. 113)
sm^
^ = 0 ^ = 0 — = 0 (P.117)
/ m ) H ï ) < î )
ds —0,
(P.119)
où A est le multiplicateur de Lagrange. Les équations différentielles modifiées
deviennent alors :
d?y ¿/2jT
ds2
- 2Xx = 0,
’
^ 2Ay = 0, -^ -\z = 0. (P.120)
x{s) = A e ^ ^ + B e ~ ^ \
382 SOLUTIONS DES PROBLEMES
idem pour y et z, tendant vers l’infini quand s -» ±oo, ce qui ne devrait jam ais
arriver aux coordonnées restreintes à la surface de la sphère. Il faut donc faire
le choix A < 0, donnant lieu à des solutions oscillatoires et bornées, du type
cosw s et sinw s, avec u> = y/\ 2A |. Dans ce cas la solution complète devient :
Puisque les trois expressions représentent les combinaisons linéaires des deux
fonctions indépendantes, cos los et sinws, on peut trouver trois constantes
rélles a, fi et j rendant nulle la combinaison linéaire ax + fiy + yz —0, ce
qui équivaut à définir un plan passant par l’origine, dont l ’intersection avec la
sphère est la géodésique cherchée.
4. Formalisme hamiltonien
P ro b lèm e 4.1. T ran sfo rm atio n canonique, form alism e h am ilto n ien -
S olution
dL
Pi =
dqi'
donc dans notre cas,
dqi dq2
dt ’ dt '
(ce qui correspond au choix de masse unitaire, m = 1.
„ -9L
H = q i-^ - L
dq
exprimé à l’aide de variables canoniques. On obtient alors :
Pi+P^ +
1 2 ,
qî + qi
2
2A2
l.c) : Les crochets de Poisson entre les nouvelles variables, calculés par rapport
aux anciennes variables selon la formule :
Ë L Ê l-Ë L Ê l
dpi dq^ dq^ dpi
FORMALISME HAMILTONIEN 383
= = {PiiQj} —^iji
prouvant ainsi que la transformation proposée
(Pi,qj) {Pk{Phqj),Qm{Pi,qj)
est une transformation canonique.
Le calcul est un peu long, mais n ’utilise que les formules de la dérivation
composée. Voici, en guise d ’exemple, la vérification que {P i, Q i} = 1 :
{P i Qi} =
dqi dp2 dq2 dqi dpi dq2 dp2 ‘
Puisque
_ n f _ n
dp2 ^ dq2
l’expression se réduit à deux termes seulement :
dP\ dQi dP\ dQi
{ P i ,Q i } =
dpi dqi dqi dpi '
on a facilement
1 aV5
dq2 dp2
la dérivée de P i par rapport à qi donne juste 2çi ; il reste à dériver Qi par
rapport à p i, ce qui donne :
1 a A rc ta n (^ ) _ ^ (-¿ )
dpi \ 1+ ^ ’
384 SOLUTIONS DES PROBLEMES
et en fin de compte,
9?
A^P? 9? ^ + A^pf
= 1.
QÏ + A2p? A2p? + g? A2pf +
l.d ) : S ’étant assurés que les nouvelles variables ont été obtenues via une
transformation canonique, nous pouvons écrire les équations de Hamilton cor
respondantes :
dQi _ dH
dt dQi ’ dt dPi ’
avec Ê ( P i , Q j ) = P2 . Cela donne :
dQi dH
= 0, donc Qi = B,
dt dPi
dQ2 dH
= 1, donc Q2 = t + T,
dt dP2
dPi dH
= 0, donc Pi = A.
dt dQi
m dH
= 0, donc P2 —E.
dt 9Q2
où A, B, T et E sont des constantes, à déterminer à partir des conditions
initiales.
L a solution en termes de nouvelles variables est donc extrêmement simple.
Notons que P2 = constante exprime la conservation de l’énergie totale du
système, car rien ne dépend de temps t explicitement.
l.e) : Il nous reste à exprimer les mêmes solutions en fonction des variables
d ’origine, (pi,qj)- Commençons par Q2 = t + T\ on peut toujours choisir
l’origine du temps de telle sorte que T = 0, on adm ettra donc Q2 = t. Dans
ce cas,
A A rctan ( =t , -¥ = ta n (|),
\Ap2/ Ap2
FORMALISME HAMILTONIEN 385
soit
^ _ A sin(t/A)
P2 cos(i/A)
Com pte tenu du fait que p2 = dq2 /dt, on trouve que
Q2 = Xa sin(i/A), P2 = a cos(i/A).
1
Q . = B = -—
2A ( ^ ) ■1 •
L a seule façon d ’éviter la dépendance de Qi du temps t est d ’adm ettre que
Arctan ~ ^ ^ ~
Qi
Xpi
= tan
œ + K,
on essaie (avec un peu d ’intuition, car une recette-miracle n ’existe pas, hélas !)
la substitution suivante, qu’il faudra tester avant de décider s’il s’agit d ’une
véritable transformation canonique :
(P.121)
ce qui perm ettra d ’écrire le nouvel hamiltonien sous une forme très simple,
H{P,Q) = Q‘^ - P .
386 SOLUTIONS DES PROBLEMES
W 0}(p.,) = f w « - f ( - ^ ’ ) = 1-
„ 4
(P.123)
^ = Qq^ + F(qy,
dQ
L a fonction F{q), qui joue le rôle d ’une constante d ’intégration par rapport à
la variable Q, peut être égale à zéro ; en effet, si nous posons #(ç, Q) =
en prenant la dérivée de cette expression par rapport à Q, on trouve
^<5 = ^ .
qui est une constante, comme il se doit pour un hamiltonien ne dépendant pas
de temps.
A présent, on peut revenir aux variables canoniques d ’origine, (p,q). Nous
trouvons alors
-^q^ = 2 Q o - P o - t ^ ,
P
Q = {Qo-1) V ’
d ’où il vient que
q = ( 2Q ot-Po-t'^y ,
3
P = 4g^(Qo ~t) = 4(Qo - t) (2Qot - P o ~ t ^ y .
Le mouvement est périodique, car la variable q doit rester réelle, ce qui n’est
possible que si
2Qot - P o - t ^ > 0 .
En i = 0, on a —Po > 0, donc cette constante d ’intégration doit être négative
ou nulle, Po < 0. Dans ce cas on peut écrire
q = 2Qot+ I Po I > 0,
ce qui peut être vérifié pour t compris entre 0 et la valeur tmax = T, racine de
l ’équation
- 2Q oT + I Po 1= 0.
q = [-2Qot- I Po I +t^] ^,
Le lagrangien d ’une masse ponctuelle évoluant dans le champ des forces dérivant
du potentiel à symétrie sphérique s’écrit comme suit :
L= ^ -V {r). (P.126)
2 /Jû \2 / J ,.\ 2
m ( dr\^ 2 id0 \ ‘
" - - 2 U) +’■U) + F ir ) .
pI GMm
Pr + ^ + (P.129)
« =? sin^ 0
J = mr A V= r A P, ou eikix^pu
et le vecteur de Runge-Lenz :
_ P . , GMmr , pk - GMmx^
Li — AJ ou 1 %— ^ikl *Il *
m r m r
Avant d ’attaquer le calcul des crochets de Poisson, rappelons quelques règles
qui permettront de le simplifier : les crochets de Poisson entre deux fonctions
dépendant uniquement des variables pi sont identiquement nuis, comme ceux
entre deux fonctions de coordonnées æ*’. A part celà, on peut utiliser le fait
que le crochet de Poisson est une dérivation qui vérifie la formule de Leibniz :
on pourra donc écrire
{ i i , p A J} = { i î , p } A J + p A { i î , J } , etc.
(P.130)
m r
Le hamiltonien est constitué de deux termes, dont le premier dépend uni
quement de P , et le second est fonction des coordonnées exclusivement. Par
conséquent, on ne retiendra dans les crochets de Poisson que les parties sui
vantes :
(P.131)
390 SOLUTIONS DES PROBLEMES
1 1 / 1 I
^ik m {P k i “ } J m ~ X { P l P > } = H k m iP k t “ } J m ~ P l { P i }•
r Z r V V
(Nous avons changé l ’indice “muet” de sommation dans les deux derniers
termes, en remplaçant p/p* par PkP^)- Le premier terme et le dernier terme
s’en vont ; ce qui reste donc est la somme de deux termes restants :
- X k P i i P k , - } - Pfc { p * , X i ) (P.132)
k l _ Xkx'^Pi Pi
-X k P i -PkSt-^
= ^ - 7 = 0- (P-133)
P r o b lè m e 4.4. - F o rc e d e L o r e n tz - S o lu tio n
d dL _ dv e dA e dA dæ*
(P.136)
dtdv ^ dt ^ c dt ^ c dx^ dt ’
car le potentiel-vecteur A peut dépendre de t explicitement, mais aussi - et
surtout - à travers les variables æ*, qui sur la trajectoire de la particule de
viennent fonctions de t. L a dérivée du lagrangien par rapport aux coordonnés
sont aussi faciles à calculer :
dL dФ e dAi ^
= —e
dx'^ dx'^ c
où nous avons utilisé la notation avec des composantes. L ’équation (P. 135)
pourra s’écrire alors comme suit, en remettant tous les termes sauf l’accélération
m v à droite :
dvk dФ e dAk e dAi ,• e dAk
dt = '' dx^ c dt +' c dx^ '' - ï fccdx^
î-.
Les deux derniers termes sont identifiés comme produit vectoriel de la vitesse
par le vecteur du champ magnétique B , car
dAi dAk
dx^ dx^
392 SOLUTIONS DES PROBLEMES
1dAk
Ek =
dx^ c dt ’
ce qui permet d ’écrire finalement la forme bien connue de l ’équation de mou
vement d ’une particule chargée soumise à la force de Lorentz :
dmv
eE + -V AB. (P.138)
dt c
e * 1 / e ^\
P = — = mv + -A - > v = — P ----- A (P.139)
ov c m \ c J
La fonction de Hamilton s’obtient facilement avec la définition :
TT= v • —
H dL T
-----L = m v •V + - ^AK• V — L,
T
ov c
ce qui donne
TT mv‘
H = —- — 1- e$. (P. 140)
(P.141)
dH _ ^ J _
dp dp 2 m
coïncidant avec la définition de l’impulsion canonique (P.139). La seconde
équation canonique est
dp dH
(P. 142)
dt dv ’
pouvant être explicitée comme suit :
d{mv) edA d^ ^ 9 f e .Y
dt
FORMALISME HAMILTONIEN 393
ce qui donne, après avoir reporté sur le côté droit la dérivée dA/dt,
d{mv) _ edA
dt ^ dr c dt ^
En procédant comme pendant l’établissement des équations d ’Euler-Lagrange,
la dernière équation prend la forme suivante :
d(mv) edA e
Q= P = 2qe^.
Puisque = p/2q, on trouve facilement, par substitution, les expressions
explicites :
i> = l o g ( | ) , « = f . (P.146)
/pm
f > J (p.9) Q p Qq Qq Q p ’
^ _ J _ ^ _ 1 ^ _ p dPdQ
dp 2 q P p' dq 2 dp dq 2’
^ ^ /_ p \ 2 . _ _ Jl ^ - 1 dP dQ 1
dq P \ 2 / q^ q^' dp 2 ’ dq dp 2’
394 SOLUTIONS DES PROBLÈMES
ce qui donne
SP n \ =
Qp Qq
^
Qq
^
Qp
- 13 _ VÎA\
2/
- 1
’
(P. 148)
dp p' dQ
^ = - 2 Q log p + F{Q).
d'if dF „ , i P^\
^ = - 2 1 o g p + - = - i> = - l o g ( ^ ^ j ;
1lo g - ^ - 1;
n p ,Q ) = Q (P.149)
Qi —~ Pk = (P.152)
dqk'
Effectuons les dérivations ci-dessus, pour obtenir les relations implicites liant
entre elles les variables (qi,Pk) et les variables “manquantes” {Qm,Pj)
P2 - P i = 4(P 2 — P i) ( ç i P i - Ç2P 2 );
dQi дН dQ2 дН
= - l, = 1, (P. 155)
dt dPi dt dP2
dont les solutions sont
4qfAi-Qi 4qfAi - Qi
Q2 = qiAi -
4qiA2 4qi
(Bi+tŸ
9i(i) =
4{4A2{B2 -|- t) + Ai{Bi — i)) ’
et finalement
(Bi + t)
q i{ t) =
2 ,/{AA2 {B2 + t) + A i ( B i - t ) y
{ / ( r ) , M j = | { r , M j = 0, (P.159)
(car le crochet de Poisson agit comme une dérivation sur les fonctions de
variables canoniques). En particulier, en utilisant la formule de Leibniz, nous
avons
{r^>Mz} = 2r {r,Mz}.
Il suffit donc d ’évaluer le crochet de Poisson {r^ ,M г} ; c ’est plus simple que
de calculer {r, Mz} car r contient une racine carrée et les dérivations sont plus
compliquées qu’avec r^. Nous avons donc :
= —2 xy + 2 yx = 0.
Les calculs avec les composantes Mx et My sont similaires, et conduisent au
même résultat : les trois composantes du vecteur M gardent leurs valeurs au
cours du mouvement d ’une planète autour du Soleil, car
= = 0
398 SOLUTIONS DES PROBLEMES
5. Calcul tensoriel
P r o b lè m e 5 .1 . P r o d u it te n s o r ie l d e m a tr ic e s - S o lu tio n
1
Vi = V2 = 4
/ 3 \ / 3 \
4 6
Ul 0 W2 = , U2 0 Ui =
6 4
V 8/ vsy
Le produit vi 0 V2 peut s’interpreter comme “vecteur v\ dont chaque compo
sante a été multipliée par le vecteur V2 ", et vice-versa. On obtient v\ A V2 par
anti-symétrisation,
0 \
-1
Ui A Ü2 = 2 ^ 1 0 U2 - V2 0 ui]
1
0 y
b ) Représentons sous forme de matrices 2x2 les produits tensoriels d ’un vecteur
covariant (une ligne) avec un vecteur contravariant (une colonne) :
(1 2 ) 0 et 0 ( 1 2)
CALCUL TENSORIEL 399
Dans les deux cas on obtient le même résultat sous forme d ’une matrice :
G î) (P.161)
e i (g) 62 <8»62
(H) ' I
m -----
Jx \ ( Ixy Ixz
Jy -” 1 hx hy Iyz (P.163)
jJ \îzx ^zy îzz
Supposons maintenant que le solide tourne avec la vitesse angulaire u autour
de l’axe parallèle au vecteur u et passant par G. Le vecteur de vitesse angulaire
6. En vérité, il s ’agit d ’une m atrice agissant sur un vecteur, e t non pas d ’un tenseur deux
fois covariante m ais en coordonnées cartésiennes que nous utilisons ici, les com posantes du
tenseur et de la m atrice sont les m êm es).
CALCUL TENSORIEL 401
est alors u> = w u. Le moment cinétique du solide est alors donné par le vecteur
J = Iu>; l’énergie cinétique de rotation est alors
l ’énergie totale du solide étant donnée par l’intégration de cette expression sur
le volume du solide.
Mais le carré d ’un produit vectoriel est égal à l’expression bien connue
impliquant les produits scalaires uniquement :
(w A r)^ = - (w • r )^
O M = æ i + y j + Z k.
On constate assez facilement que tout champ vectoriel u n ’engendre pas une
véritable déformation du solide : par exemple un vecteur constant u = C
définit une simple translation dans l ’espace, sans aucune déformation interne ;
le même constat concerne les rotations rigides données par un produit vectoriel
(50M = â(p A O M .
En fait, pour mesurer les effets d ’une déformation réelle du solide, il faut
comparer les distances infinitésimales entre des points voisins du solide. Tant
que toutes les distances à l’intérieur du solide restent les mêmes, la déformation
n’a pas eu lieu.
Nous devons donc considérer le comportement de la différentielle d O M
sous l’effet du mouvement infinitésimal engendré par le champ de déformation
u. On trouve, en développant et en gardant uniquement la partie linéaire de
la différentielle du*, l’expression suivante :
/
Evaluons maintenant le carré de l’élément de longueur déformé
dp = guidx^ + ^dx^)(dx^ + ^ d x ^ ) =
dé
giidx^dx^ + gu dx'^dé + ^ d x * d x ”* J + 0{{duf). (P.169)
dx^
où nous avons traité les dérivées partielles du vecteur de déformation dmu'‘
comme quantités infinitésimales, négligeant leurs carrés et gardant uniquement
les parties linéaires.
L ’expression (P.169) peut s’écrire de manière plus élégante et compacte,
en changeant les indices de sommation :
(P. 172)
2 \dx^ dx^ )
Remarquons que dans la situation la plus générale la déformation locale peut
être accompagnée d ’un mouvement rigide infinitésimal. Pour distinguer entre
CALCUL TENSORJEL 403
Ni
yi = y + Ay = y -h A x -t- <îu,
Cette idée devient naturelle quand on remarque que, selon la figure (P. 15),
(5u = Ay —Ax, suggérant que 5u est une différence entre deux différentielles,
donc une quantité d ’un ordre plus petit encore.
L’hypothèse importante à ce point du raisonnement est que la déformation
infinitésimale 5u est une fonction vectorielle linéaire du vecteur Ax :
Sui eijAx^.
Cy — "Г
avec
_1, _ 1, .
(P. 175)
seule la partie symétrique contribuera à l’expression (P. 174) compte tenu de
la symétrie du produit Ax'^Ax^ ; la partie WyAæ^Aa;^ est identiquement nulle.
Le tenseur Wy n ’influence donc pas les propriétés métriques à l’intérieur du
solide ; en revanche, il contribue au déplacement de tous ses points sauf ceux
qui se trouvent sur l’axe de rotation. Introduisons le vecteur de rotation u>en
le définissant à l’aide de ses composantes :
(P. 176)
Ay |~ (1 + £ ii) I Aæ I . (P.178)
AV(y)
= det( 5ÿ + Sij) ^ 1+ £11 + £22 + £33- (P.179)
Nous voyons donc que c’est la trace du tenseur des déformations qui détermine
la variation relative du volume infinitésimal.
On peut arriver à la même conclusion en prenant la divergence du champ
Aj/* par rapport aux variables Ax* :
Soit ô(p°' la variation des paramètres, nous écrirons que S est stationnaire pour
des 5(p^ qui s’annulent sur S i et S 2 :
= 0, = 0, (P.181)
dC ^ dC d _Q
(P.182)
d(p°' ^ d(p^ dxi^ Q Í ^ ’
qui sont les équations d’Euler-Lagrange du système décrit par des champs
ip°‘{x>^) où la densité de lagrangien C est une fonction des champs, de leurs
dérivées premières et des coordonnées x^.
406 SOLUTIONS DES PROBLEMES
- a , (s î d
N /
dL dL
d^,5i^L.
A=1
Le dernier terme (avec le signe moins) contient une dérivation de la fonction
L qui dépend de à travers les champs et leurs dérivées partielles du^p’^-
En outre, dfi = du- En effectuant les dérivations composées, il vient
N N
dL
i = i _ !2 !„ 2 , (P.184)
dxf^ dx^'
2^ 2
L’équation d ’Euler-Lagrange est alors la fameuse équation de Klein-Gordon :
d{dxp)
CALCUL TENSORJEL 407
on trouve
de sorte à ce que l’équation pour la force de Lorentz garde la même forme dans
les deux repères. En effet, puisque la dérivée de la 4-impulsion par rapport à
s se transforme comme un 4-vecteur, dppi/ds = dpp/ds, nous avons aussi :
% ' -— 9 J?
—
y
P
„„
ou —Z
-
—
9 ^„ß u P U (P.188)
as me ^ as me
Un exercice utile, quoique laborieux, consiste à traduire les transformations
(P.187) en expressions contenant explicitements les composantes des champs E
et B. Dans le cas d ’une transformation de Lorentz particulière avec la vitesse
relative alignée sur l’axe Oæ, donc n ’impliquant que les variables æ et f tout
en laissant y et z inchangées, on obtient le résultat que voici :
1D \ V TP r? V Z?
D/ _ D TDf _ By + -tfx _ B z-
B x' — Bx^ By! — ------ — J B z^ — -------
VTTg y T T ÿ ,2
On aurait pu déduire ces formules à partir de la transformation du quadri-
potentiel Afi : puisu’il s’agit d’une 1-forme, sa loi de transformation est celle
d’un tenseur une fois covariant, soit
A^i — Ajj,.
^ = A-‘
6. Géométrie différentielle
P ro b lèm e 6.1. E llipsoïde de rév o lu tio n - S olution
soit
O M = asindcosip i + asin^sin«/) j + ccosO k.
On trouve facilement les deux vecteurs de la base mobile, tangents à la surface :
D ’où le carré :
car on a
donc ggg = sin^ 6 + +a^ cos^ 6, gg^ = g^g = 0, g^^ = (? sin^ 6. (P. 192)
L’élément d ’aire sur la surface de l’ellipsoïde peut s’obtenir de deux manières :
soit directement, comme produit vectoriel des différentielles
egdO A e,pdip
A = 27ro c + 2
A rcsini/l — (P.197)
7^
On peut noter que, dans la limite c a, lorsque l’ellipsoïde tend vers une
sphère de rayon o, l’expression Arcsin e tend vers e, et l’aire A tend vers
l’expression A = 4na^, la formule bien connue d ’aire d’une sphère de rayon a.
Passons maintenant au calcul de la seconde forme fondamentale et de la
courbure gaussienne de l’ellipsoïde de rotation. Voici le vecteur n normal à la
surface :
a
n = sin^cosü? i + sin^sini^ j + - cos^k (P.198)
c
= —acos^sin(^i + ocos^cos^? j,
dOdip
d^OM
= —a s in ^ c o s ^ i —osin^sinvîj.
dip^
Les produits scalaires avec le vecteur n déterminent la seconde forme fonda
mentale :
-O -o sin ^ 0
■) ^0(p — —d, btp(p —
^ 1 - (l-ÿ )c o s 2 0 COs2 9
(P.199)
GEOMETRIE DIFFERENTIELLE 411
W_%£_ _ (P.200)
2-
9669ifiip 9oip (p. ^ j cos^ ûj
avec
7T
— <U < -ïï, 0 < U < 27T.
JU
Le rayon-vecteur reliant le centre du système cartésien aux points de la pseudo
sphère est donc
O M = O sin Ucos i -t- Osin Usin 9?j + j^ocos « -H a log tan j k. (P.201)
412 SOLUTIONS DES PROBLEMES
Les vecteurs de la base mobile sont définis sur la surface de la tractrice comme
suit :
_ aoM _ aoM
du ’ dv ’
ce qui donne explicitement :
By = —a sm u sm v i + asinucosvj. (P.202)
À partir de (P.202) on trouve la métrique induite sur la surface, en formant
les produits scalaires :
)COS‘‘U
9uu — . 9 ) Quv — 9vu — — b, 9vv — ©V * ^
sm“*«
(P.203)
Pour trouver la seconde forme fondamentale, nous devons tout d’abord définir
le vecteur n normal à la surface. Puisque
on a
a^O M
= —a sm u cos u 1 —o sm u sin
in u j —acosu f l- h ^ k,
au2 V sm'‘u /
a^O M
= —a sin u cos u 1 —a sin « sin u j
at»2
a^oM
= —a co su sin u i-t-o c o su co sv j.
dudv
Les composantes de la seconde forme fondamentale s’obtiennent à partir des
produits scalaires entre les dérivées secondes de O M et le vecteur normal n :
^ a^oM
Oyy = II' —^ A = ocosusm u. (P.205)
dv^
GEOMETRIE DIFFERENTIELLE 413
buubvv buvb'i
UV'JVU cos^ U 1
K = (P.206)
9uu9vv 9uv9vu cos^ U '
(nous avons utilisé les composantes symétriques b^v et ainsi que g^v et
Qvu pour la beauté de la formule, tout en sachant que, les deux formes étant
symétriques, on pouvait remplacer les produits buvbvu = b^y et 9uv9vu = 9uv)-
La courbure de la surface de révolution obtenue à partir de la tractrice
tournée autour de l’axe Oz est donc constante et négative. Rappelons-nous
que la courbure gaussienne d ’une sphère de rayon R est constante, positive,
et égale à 1/R^; c’est pourquoi la surface étudiée dans ce problème mérite
pleinement son nom de pseudo-sphère, autrement dit, une surface de courbure
négative constante.
Ayant à notre disposition la première forme fondamentale (tenseur métrique)
définie par (P.203), nous sommes en mesure de calculer les coefficients de la
connexion (symboles de Christoffel), puis le tenseur de Riemann de la surface
étudiée.
Calculons les symboles de Christoffel correspondant à la métrique (P.203)
induite sur la surface de la pseudosphère. Cette métrique est diagonale, grâce
à quoi le tenseur métrique contravariant a pour composantes
gU U ^±_^ gUV^gVU^QQ^ g W ^ J _
9uu 9vv
La preuve est assez fastidieuse et se fait par calcul direct à partir de la définition
du tenseur de Riemann,
 m _ Q Y^m Q -pm • p m pA; p m pA;
ij l - j l - O j l II + i i ^7 - i jk ^ il- (P.208)
414 SOLUTIONS DES PROBLEMES
p u _______ ^ pu _p u __ c o s u py sin^u
(P.209)
““ sin u co stt’ s in « ’ cosu
Calculons maintenant le tenseur de Riemann, qui en dimension 2 n ’a qu’une
seule composante indépendante :
 U _ Q pW _ Q JMI I P pW _ pW pV
UV V vv UV ' ^ VV v v ^ uv* (P.210)
On remarque que le deuxième terme est identiquement nul car aucune fonction
en présence ne dépend de la variable v ; les autres termes, après la dérivation
et les multiplications, donnent juste
^uu“ u = -s in ^ u .
a" cos"' U
Ruv UV —9uu R UV V 2 = —a cos
^ sin'^u
•
U. (P.211)
Le tenseur de Ricci est donné par l’expression Rij = Rikji qui, dans ce
cas, est proportionnelle au tenseur métrique. Nous avons donc :
_ COS^ U
Ruu —9^^ Riv UV — : 2 , Ruv — Rvu — Rvv —9
Rvu vu — SîTl U ,
sin'^ti
(P.212)
et finalement, le scalaire de Riemann, ou la courbure scalaire, est donnée par
la contraction suivante : R = R j, ce qui donne dans le cas étudié
Ruv UV
K =
9uu9w ~ 9uv9vu
conduisant au même résultat.
7. C ette propriété du tenseur de R icci est caractéristique d ’espaces d its homogènes, dont
la sphère et la pseudo-sphère.
GEOMETRIE DIFFERENTIELLE 415
ou bien (1 + /'^) ( | y = l.
Î.
ds
et, en admettant que la courbe initiale ^(s) vérifiait l’équation des géodésiques,
il ne restera que l’équation de la déviation géodésique que voici :
^ds2 + n ^ d m JK
T )¿g
k ^ -¿g
j - + 2r!fe—
JK ¿g ^¿g = 0. (P.220)
L O
Z = 75P^, 0 < p < l , 0 < w < 27T, 0 < 2: < L = 3. (P.221)
0^
Sur la surface du paraboloïde on a
O M = P cos (p i + P sinifi + ^ p ^ k.
0^
les vecteurs du repère mobile sur la surface sont alors :
2L
Bp = dpOM = cos V?i + sin V?j + - ^ p k,
e^ = = —psinv?i + p c o s^ j
GEOMETRIE DIFFERENTIELLE 417
/ 4L2
I dS 1=1 e p A e ^ \= p d l + dp d<p. (P.222)
C lo C W'>
Cette intégrale élémentaire s’obtient facilement ; il suffit de changer de variable
en posant w = ^ p ^ pour transformer cette intégrale en
V l + w dw = - ^ (l + u;)2 lo^
W
En substituant les valeurs (en mètres) b = Im, L = 3m, on arrive à l’expression
finale :
7t6^
6L2 =û - ‘] '
soit 1.3035 • 10®cm^ = 13.035m^. En multipliant par 0.5cm et par la densité
2.8 g/cm^, on obtient le poids total de la pièce égal à 182.5 kg.
aoM
= rj cos pi + rj sin pj -H^k,
aO M
= = ^ cos ^ sin p^ —i;k,
dî]
dO M
- = sin pi + ^T] cos pj.
dp
418 SOLUTIONS DES PROBLEMES
(nous avons omis les détails du calcul), soit en effectuant les produits entre les
vecteurs de la base mobile gik = • e^, conduisant au même résultat (P.223).
Nous constatons en passant que la métrique obtenue est diagonale.
L’élément de volume cartésien dV = dx A dy A dz peut être transformé en
un élément de volume en coordonnées curvilignes selon la formule bien connue
( d { x ,y ,z )V
dV = dx A dy A dz = det d ^ A d r ] A dip.
h (r a )]= v /i^ -
D’une manière ou d ’une autre, l’élément de volume est donné par :
Prouvons qu’il s’agit d ’une forme circonscrite par les paraboloides de révolution.
En effet, si l’on fixe la variable 77, par exemple 77 = 6, les variables (x, y, z) se
ront douées par les expressions suivantes :
x = b^cosp, y = b^sinp, ^ = ^ (^ ^ -b ^ ),
^hnax = Zn \
~ / max
~ 2,
^min — Z ^
~ ' mm
= z= et tp.
F ig u r e P.19 - L a s o u c o u p e v o la n te
^ d ^ = \d { i% 77^77 = ^^(772),
420 SOLUTIONS DES PROBLEMES
fl =f f dw{u + w).
puis
4
■4 r 1 U^ U TT Ott
u + -T d u = '^ —T— h ~ (8 + 2 ) - ( i + i )
n 2 2 2 T'
Zmax ^rnin--X ( 0 - 1 ) - X-
Il ne reste donc qu’à intégrer l’expression (P.226) entre les bornes fixées dans
l’énoncé :
7T ^ d u V r+ ü = + ^ |(1 7 )l-2 lj .
1 a o2 o3 o4
a a? o3 û4 1
o2 o3 1 a
o3 o4 1 a
o4 1 a o2 o3
(o, 6) G Z X Z —^ o © 6 = o - |- i ) - |- l G Z. (P.227)
Pour prouver qu’il s’agit d ’un groupe, en l’occurence discret (puisque l’en
semble de ses éléments est dénombrable) et infini, il faut vérifier l’associativité,
définir l’unique élément neutre, ainsi que l’inverse de chaque élément.
L’associativité est vérifiée facilement :
o © (6 © c) = ii-|-(à~l"C + l ) - |- l = ii-|-6"hc-|-2.
L’élément neutre e doit vérifier la relation o © e = a, pour tout o, ainsi que
e © a = a. On trouve facilement que c’est le nombre —1 qui convient :
Nous avons donc un élément inverse unique pour tout élément a représentant
un nombre entier.
b) Analysons un autre groupe infini dénombrable, défini sur les nombres
réels à l’exception de —1 :
O, * b = (xb P Cl ~\~b.
O %(6 ¡1«c) = Q>(bc "b 6 "h c) + û “h bc b -{• c — cibc H" ab "|~ oc bc -t- o 6 c,
0>(=a = 0- o + a + 0 = o. (P.229)
-b -b
' cosh 0
0 1
, sinh 0
1 0
0 sinh X
, 0 sinh X cosh X >
cos ip sin 0'
- sin cos ip 0
0 0 1,
Pour obtenir la matrice inverse, on doit inverser le signe du paramètre (dans
les trois cas!), ^ -> —0, x ~Xi ou encore ^p -+ —p. L’élément neutre
(représenté par la matrice unité) s’obtient à chaque fois avec la valeur 0 du
paramètre, soit : ip = 0 dans le premier csis, x = 0 dans le second, et y? = 0
dans le troisième cas.
1 0 0\ /1 0 0\ /0 0 0
0 0 = 0 1 0 - 5% P 0 -1
,0 ix 1/ \0 0 1 / \0 -1 0
1 5<p 0 \ /1 0 0\ -1 /0 0'
- 6<p 1 0 = 0 1 0 -¿¥5 1 0 0
0 -1 0/ \0 0 1/ Vo 0 0>
ce qui définit les trois transformations infinitésimales représentées par les ma
trices appelées générateurs des rotations :
0 0 0 -1 0
° \
R i = 0 0 0 , iÎ2 = P 0 -1 , h Æ3 = 1 0 0
-1 0 0 / \0 -1 0 / Vo 0 0
Et voici leurs règles de commutation :
dip dx d z'
ce qui permet de définir le premier champ vectoriel en tant qu’un opérateur
de dérivation,
x .( /) = x f a . / = ( . ^ + x | ) / .
^ 9 d . ^ d d
[Xi,X2]f = { X i X 2 - X 2 X i ) f = X i { X 2 f ) - X 2 { X i f ) = x ^ - y ^ = - X s f ,
et ainsi de suite.
Problème 7.7. - Algèbre de Lie, constantes de structure - solution
En identifiant les matrices [Cj]^ (ici b est l’indice de colonne, a l’indice de
ligne) avec les constantes de structure, on trouve :
C'i = , C3 =
Bien que différentes de Ri, ces matrices vérifient les mêmes règles de commu
tation en vertu de l’identité de Jacobi,
ci,oi+clfii+ci,ci, =o.
Problème 7.8. - Les générateurs des isométries de E^ - solution
Voici les trois rotations et les trois translations exprimées en coordonnées
sphériques : les rotations d ’abord,
„ . d cosd d
Rx = siïup-— -h cosv? —
o9 sm^ dif'
„ d cosO . d
d<p'
Rz =
dip
et les trois translations :
df 5/ y
Le déterminant de cette matrice est bien connu, det (M) = r^sin0. En dehors
de r = 0 et 0 = 0 la matrice inverse existe, permettant de définir le passage
du repère local au repère cartésien :
(/ sin
■ 9û cos (f i1 cos 9û cos ( û ----- — : \1 f ©y. ^
^ r s m9
. . . 1 . . cosyj
j sin 6/sin - cos 0 sin —— : (P.231)
r J r sin 0
UJ t COS0 — sin0
r
0 /
Uy>/
8. Problèmes non-linéaires
P ro b lèm e 8.1. - M é th o d e d ’a p p ro x im atio n s successives - S olution
Sachant que l’angle 6 reste égal à tt/ 2 pendant le mouvement d’un satellite
autour d ’un astre central massif (grâce à la conservation du moment angulaire),
le problème de Kepler se réduit aux deux équations, provenant du lagrangien
réduit :
, m f^ mM G
MG MG
+ ...
R?
f — enr + é^hr + ...., (fi = U) + en^ + e‘2i
‘ b^,
idem pour les dérivées secondes.
En regroupant les termes par ordre des puissances du petit paramètre e,
on aboutit aux systèmes suivants :
ordre zéro :
MG - Ru)
^ 2_ n . MG = _ u>2 .
^2 - - = 0, ^3 (P.234)
Cette identité - la troisième loi de Kepler - permet d ’éliminer dans ce qui suit
l’expression encombrante MG/R?.
ordre € :
•• e\MG n __ . _
Ur —2 - ^ Ur —ui Tir —2ita;n,^ = 0,
ür —Зw^nг —2Ru>n,p = 0,
2 R^n}y> _
= 1.
nlr
Le mouvement décrit par (P.242) évoque le modèle géocentrique de Ptolémée®
Avec notre première approximation nous avons construit le premier épicycle.
La seule différence par rapport au modèle de Ptolémée est que l’épicycle obtenu
ici est une petite ellipse, et non pas un cercle, comme chez Ptolémée.
Analysons maintenant les équations corresponant à la dévation d ’ordre e^.
La partie linéaire en seconde variation br,b,p est de la même forme que la
première, avec la même matrice à coëiRcients constants ; mais le système n ’est
pas homogène, car on trouve à droite toutes les combinaisons quadratiques
contenant %, n^, et leurs dérivées premières :
, , f^Or . , , 2’^Or
(p = iot-\- „ ____
sm wi_-f- e. —3u>t -h ^ sinwi (P.246)
R R? ^ '
On y voit apparaître le second épicycle, une petite ellipse parcourue avec la
vitesse angulaire deux fois plus grande. Le tout fait penser à une série de
Fourier, avec u comme fréquence de base, et ses harmoniques, ajoutées avec les
coëfficients dont la norme décroit comme une série géométrique des puissances
du petit paramètre e. La trajectoire ressemble à une ellipse, d ’excentricité enor-
produisant l’image des trajectoires dans l’espace des phases. Les trajectoires
correspondant à l’équation de Duffing ainsi qu’à l’équation “anti-Duffing” sont
représentées sur la figure ci-dessous : Il reste à déterminer le caractère des
points singuliers. Pour ce faire, il faut linéariser notre système autour de cha
cun de ses points singuliers, en posant x = xq + e{t), y = yo + r){t) et en
traitant les fonctions e{t) et ri(t) comme quantités infinitésimales.
PROBLEMES NON-LINEAIRES 433
o) (;)■
où nous avons traité les deux cas simultanément, “Duffing” et “anti-Duffing” .
L’équation caractéristique correspondante est alors = ±a^^, Л = ou
bien Л = ±w, suivant le cas. Les deux valeurs imaginaires conjuguées, ±«u,
correspondent à un foyer (équation de Duffing, à gauche sur la figure), les
valeurs réelles ±ш sont caractérstiques d’un col (équation dite “anti-Duffing” ,
à droite sur la figure).
La linéarisation autour du chacun des deux points singuliers restants conduit
au même résultat : si l’on pose
(P.251)
o) (
le signe “+ ” correspondant à l’équation de Duffing (les deux points étant alors
des cols), le signe correspondant à l’équation “anti-Duffing” , les deux points
devenant alors des foyers.
Le paramètre S sera considéré comme étant très petit par rapport aux termes
linéaires en x.
La figure (P.21) (à droite) représente les trajectoires de l’équation de Duf
fing. Tout près de l’origine, c’est-à-dire, pour les valeurs de x proches de 0, le
terme px^ peut être négligé, et les trajectoires de phase ressemblent à celles
d’un oscillateur harmonique ordinaire, avec æ = 0, æ = y = 0 point singulier
focal. Pour les valeurs de x (et de y) plus grandes, les trajectories restent
fermées, leur forme elliptique de plus en plus déformée. Les deux points singu
liers supplémentaires se trouvent à distance égale de l’origine, en (±u;/-v/^,0).
Ce sont des cols, par lesquels passe une séparatrice, en dessous et au dessus
de laquelle les trajectoires correspondent aux mouvements pendant lesquels la
vitesse ne change jamais de signe (voir la figure (P.21).)
Passons à présent à la recherche de solutions approchées.
On admet la solution sous la forme
dx
X = Asin(u;i -f- $), — = y A ijo cos(wî + $).
OjV
Les équations stroboscopiques définissent les valeurs moyennes des dérivées
temporelles de A et de $ :
fT
>= I ^ simw/ cos tôt dt,
dt u T Jo
çT
>= - 0 / sin^wi sinwi dt
< (P.253)
dt Jo
On trouve facilement que À = 0, la première intégrale s’annulant à cause du
fait que l’intégrand est une fonction impaire entre 0 et 27t. La seconde intégrale
donne, après la substitution u = tôt :
2^ . 4 . 3/?A2
< >= - sin tou du = — -— (P.254)
dt 2iru L 8w
On peut identifier cette expression avec une correction (linéaire en petit pa
ramètre /3 !) à la fréquence circulaire de base :
tô = io + etoi = to —
8to
Le fait que la fréquence baisse quand l’amplitude augmente était prévisible en
faisant valoir un argument physique. La fréquence naturelle d’un oscillateur
harmonique est proportionnelle à la racine de la raideur du ressort (to^ = k/m).
L’équation de Duffing correspond au cas d ’un ressort “mou” , dont la raideur
faiblit avec l’élongation, ce qui doit se repercuter sur la fréquence, qui doit
baisser par conséquent.
Bibliographie
9 782340 000063