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Constitution de la societe en

commandite simple

Table des matières


2. Constitution de la societe en commandite simple

La constitution d’une société en commandite simple requiert la


réunion de plusieurs conditions. Par souci méthodologique, nous les
classerons en trois groupes : les conditions de fond, les conditions
de forme et les conditions de publicité. 

S’agissant des conditions de fond, la société en commandite simple


doit être constituée par deux personnes au moins. Aucun maximum
n’est cependant prévu 3.

En outre, la société en commandite simple suppose, pour son


existence et son maintien, la coexistence de deux catégories
d’associés, à savoir d’une part les associés commandités et, d’autre
part, les associés commanditaires. Ils ne doivent pas nécessairement
être représentés par un nombre égal 4.
:
Les associés de chaque catégorie sont soumis à des règles
spécifiques.

Ainsi, les commandités jouissent du même statut que les associés


d’une société en nom collectif. Par conséquent, ils doivent réunir les
conditions nécessaires pour faire le commerce, ne pas être frappés
d’interdictions ou ne pas exercer une profession qui serait
incompatible avec une activité de nature commerciale 5.

A cet égard, précisons que deux époux ne peuvent devenir l’un et


l’autre commandités, en raison du principe général de responsabilité
indéfinie et solidaire des dettes de la société 6. En revanche, rien ne
fait obstacle à ce que l’un des époux soit un associé commandité et
l’autre associé commanditaire.

Les commanditaires, quant à eux, se voient appliquer des règles plus


souples. En effet, ils ne doivent pas avoir la qualité de commerçants,
contrairement aux commandités. Rien ne s’oppose donc à ce qu’un
mineur non émancipé, une personne frappée d’incapacité ou
d’interdiction puisse acquérir le statut de commanditaire7.

En ce qui concerne le capital social, l’Acte uniforme ne fixe aucun


montant minimum ni maximum, pas plus que pour la valeur minimale
des parts sociales qu’il représente. Ceci s’explique par le fait que la
garantie des créanciers sociaux repose sur l’engagement indéfini et
solidaire des associés commandités 8.

Le capital d’une société en commandite simple est constitué par des


apports effectués en numéraire ou en nature.

Il y a lieu toutefois de souligner, en ce qui concerne les apports en


nature, qu’aucune procédure d’évaluation n’a été prévue par le
législateur OHADA. Ce dernier a en effet considéré que les droits des
créanciers est suffisamment garanti par la présence des associés
:
commandités, tenus sur leur patrimoine personnel des dettes
sociales.

L’Acte uniforme reste muet concernant le régime des apports en


industrie, mais les auteurs de doctrine s’accordent pour considérer
que de tels apports ne peuvent se concevoir dans  une société en
commandite simple, en raison de sa nature9.

Au niveau des conditions de forme, les éléments qui ont trait à la


constitution d’une société en commandite simple sont transcrits
dans des statuts, revêtant la forme d’un écrit. Un acte authentique
n’est, à cet égard, pas requis. En effet, les associés peuvent recourir
tantôt à un écrit sous seing privé, tantôt à un acte notarié 10.

A défaut d’écrit, il faut considérer, par transposition des règles


applicables aux sociétés en nom collectif, que la société est
sanctionnée de nullité. L’absence d’écrit empêche en effet
l’accomplissement des mesures de publicité, requises à peine de
nullité 11.

Les statuts de la société en commandite simple doivent comporter


certaines mentions relatives à la société. Ainsi, doivent y figurer la
forme de la société, sa dénomination (suivie, le cas échéant, de son
sigle et des lettres initiales de sa forme) 12, son objet social, son
siège ainsi que la durée pour laquelle elle a été constituée 13. Les
statuts de la société en commandite simple doivent également
indiquer le montant ou la valeur des apports de tous les associés, la
part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé
commandité ou commanditaire, ainsi que leur part globale dans la
répartition des bénéfices et dans le boni de liquidation 14.

La constitution de la société en commandite simple est, enfin,


soumise à deux conditions de publicité.
:
La première consiste en l’immatriculation au Registre du commerce
et du crédit immobilier (RCCM). Cette formalité est importante
puisqu’elle confère à la société la personnalité juridique 15. La société
en commandite simple peut, dès lors, à compter de l’immatriculation,
conclure et prendre des engagements en son nom.

La seconde consiste en l’insertion d’un avis dans un journal habilité à


recevoir des annonces légales dans l’Etat partie du siège social. Cet
avis est signé soit par le notaire, lorsque les statuts ont fait l’objet
d’un acte authentique, soit par les fondateurs. Il doit également
comporter les mentions énumérées par l’article 262 de l’Acte
uniforme relatif aux sociétés commerciales et au groupement
d’intérêt économique.

L’accomplissement de ces formalités de publicité est requis, à peine


de nullité, de la société, sans que les associés et la société puissent
se prévaloir, à l'égard des tiers, de cette cause de nullité. Toutefois,
le tribunal a la faculté de ne pas prononcer cette sanction, si aucune
fraude n’a été constatée 16.

 ________________________

3. D. Ndiaw, « Les sociétés de personnes », in Sociétés


commerciales et G.I.E., Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 351.

4. A. Fénéon, Droit des sociétés en Afrique (OHADA), Issy-les-


Moulineaux (Hauts-de-Seine), LGDJ, 2015, p. 756.

5. A. Fénéon, Droit des sociétés en Afrique (OHADA), Issy-les-


Moulineaux (Hauts-de-Seine), LGDJ, 2015, p. 756.

6. Article 8, alinéa 2 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique.
:
7. D. Ndiaw, « Les sociétés de personnes », in Sociétés
commerciales et G.I.E., Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 351.

8. A. Fénéon, Droit des sociétés en Afrique (OHADA), Issy-les-


Moulineaux (Hauts-de-Seine), LGDJ, 2015, p. 756.

9. D. Ndiaw, « Les sociétés de personnes », in Sociétés


commerciales et G.I.E., Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 352.

10. A. Fénéon, Droit des sociétés en Afrique (OHADA), Issy-les-


Moulineaux (Hauts-de-Seine), LGDJ, 2015, p. 756.

11. Article 245 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique.

12. Article 294 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique.

13. Article 13 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique ; J. Issa-
Sayegh, « Présentation des dispositions sur les formalités de
constitution des sociétés commerciales », p. 4, www.ohada.com
(Ohadata D-06-12).

14. Article 295 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique ; D. Ndiaw,
« Les sociétés de personnes », in Sociétés commerciales et G.I.E.,
Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 353.

15. Article 98 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique.

16. Article 245 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés


commerciales et du groupement d’intérêt économique ; J. Issa-
Sayegh, « Présentation des dispositions sur les formalités de
:
constitution des sociétés commerciales », p. 4, www.ohada.com
(Ohadata D-06-12).
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