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Université des Sciences et de la Technologie Houari B

Faculté de Génie Mécanique et de Génie des Procédés


o
Filière Génie des Procédés (GP) u
3ème année Licence :
Génie des Procédés
m
e
d
i
è
n
e
Transfert Thermique I

2016/2017

Fait par : M. Y.K. BENKAHLA


Transfert Thermique I
1 Généralités sur le transfert thermique
a) Introduction
b) Modes de transmission thermique
c) Champ de température
d) La conduction thermique : loi de Fourier
e) Conservation de l’énergie : Équation de l’énergie ou de la chaleur
f) Écoulement stationnaire de chaleur
i) Pas de résistance au transfert
1. Mur plan
2. Mur composite multicouches
3. Conduite cylindrique creuse
4. Conduite gainée multicouches
5. Sphère creuse
ii) Résistance au transfert : La convection
1. Conductances partielles et globales de transfert par convection
2. Conduite cylindrique recouverte d'un manchon isolant
3. Détermination du coefficient thermique de convection
2 Échangeurs de chaleur
a) Description des principaux types d'échangeurs thermiques
b) Calcul des échangeurs
1. Modes de fonctionnement des échangeurs
2. Dimensionnement d'un échangeur de chaleur
3. Étude du transfert thermique
4. Différence de température moyenne
5. Coefficient de transfert global
6. Étude des pertes de charge
M. Y.K. BENKAHLA 2
Transfert thermique

1 Généralités sur le transfert thermique


a) Introduction
Les multiples procédés utilisés dans l'industrie sont très souvent le
siège d'échanges de chaleur, soit parce que c'est le but recherché
(fours, coulée, échangeurs, lits fluidisés, trempe, refroidissement),
soit parce que ceux-ci interviennent d'une manière inévitable
(chocs thermiques, pertes de chaleurs, rayonnement). Des
connaissances de base en ce domaine sont donc nécessaires à
l'ingénieur de production ou de développement.

Lorsque deux points dans l'espace sont à des


températures différentes (T1 > T2), il y a
systématiquement transfert thermique de T1 vers T2
(c'est le deuxième principe de la thermodynamique).

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Transfert thermique

Transfert de chaleur dans les centrales thermiques et nucléaires

p1 = 165 bars Turbine


Séparateur
liquide vapeur
Turbine

p2 = 50 mbars

Pompe
Chaudière

Condenseur

Chauffage par
combustible

Pompe de recirculation Pompe de Pompe de


recirculation recirculation

M. Y.K. BENKAHLA 4
Transfert thermique

b) Modes de transmission de la chaleur c) Champ de températures : un champ scalaire


Le transfert thermique au sein d'une phase ou, plus
généralement, entre deux phases, se fait :
- soit par contact : c'est la conduction thermique
(transfert d’énergie cinétique d’une molécule à une autre molécule
adjacente);
- soit à distance : c'est le rayonnement thermique.

On considère un troisième mode de transfert d'énergie


calorifique qui est la convection. (échange de chaleur
entre un fluide et un solide). Dans ce cas le phénomène
thermique est compliqué par des déplacements de matière et au transfert
thermique se superpose le transfert de masse.

(T1 > T2)

T1 T2 1. Conduction
Convection
Q
2. Rayonnement

Flux directionnel de chaleur ou flux thermique : c’est


un débit de chaleur q     q  Q t  (W)
dq
Densité de flux thermique : q (W m-2)
dS M. Y.K. BENKAHLA 5
Transfert thermique

d) La conduction thermique : loi de Fourier .


Puissance développée par les forces extérieures (surface
La loi de la conduction de la chaleur (loi de Fourier) s'exprime par la W ext et volume) au système matériel.
relation suivante :

 

q  k grad T 
ext   g i Vi  ij Vi n j dS
(V.1.1)
W (V.3)

T v s
q i  k (V.1.2)
x i
Elle relie la densité de flux de chaleur qi (W.m-2) à la conductivité .
thermique k du matériau (W m-1 K-1) et au gradient local de Puissance développée par les forces intérieures. Elle est due
température. Le signe – de la loi de Fourier résulte d'une convention qui W int au travail effectué par les forces de surface en tout point d’un
rend positif un flux de chaleur s'écoulant du chaud vers le froid, donc fluide qui se déforme.
dans le sens d'un gradient négatif.


e) Conservation de l’énergie : Équation de l’énergie
. Vi
W int   ij dv (V.4)
ou de la chaleur
x j
Pour l’écriture de l’équation de l’énergie, il nous faut énoncer le v
théorème de l’énergie cinétique :

Théorème de l’énergie cinétique ij  p ij  ij (V.5)

dEc . .
 W ext  W int (V.2)
dt
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Premier principe de la thermodynamique : le taux de variation de l’énergie totale
d’un système est égal à la somme de chaleur reçue et du travail des forces extérieures.


d  1 2
. .

V. Transfert thermique


  u   V  dv  q  Wext + (Wint – Wint) (V.6)
dt  2 
v

 u  dv  q  W int
d
dt v

  
. Vi Vi Vi
W int   ij dv  p dv  ij dv
x j x i x j
v v v

 
  T 
q  qi  n i  dS   k  dv
S
x i  x i 
Au sein d’une phase fluide, la
v pression étant variable, il est
préférable d’exprimer l’Équation
  T  de l’Énergie à l’aide de
d
 u   p   k   ij Vi
Vi l’enthalpie. h = u + (p/)
dt x i x i  x i  x j Pour des écarts de température
modérés : h = Cp T
d( C P T) V   T  V dp
p i   k   ij i  + ∑(Qk mk)
dt x i x i  x i  x j dt
M. Y.K. BENKAHLA 7
Transfert thermique

d( C P T) V   T  V dp
p i   k   ij i  + ∑(Qk mk) (V.7)
dt x i x i  x i  x j dt

On considérera (dans ce cours) :


 Si les propriétés physiques sont constantes et uniformes ;
 Si la fonction de dissipation visqueuse  est négligeable devant la puissance
calorifique échangée ;
 S’il s’y a pas de réactions chimiques (chaleur de formation des nouveaux corps
nulle)
dT  T T 
   Vj    T (V.8)
dt  t x j 

 S’il le transfert thermique a lieu dans un solide


T
  T
t (V.9)
 Si l’écoulement est stationnaire

T  0 (V.10)
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Transfert thermique
f) Écoulement stationnaire de chaleur (k = Cte)
1. Mur plan (V.11)
T  0
dT
 Cte
dx
e
Conditions aux limites
T1
Écoulement unidirectionnel de chaleur : T = T(x)
dT
q  q x  k  Cte
dx
Deux cas peuvent se présenter : h
i) Pas de résistance au transfert
x 2 e

 
T2
q dx  k dT
x1  0 T1
T2
(T1  T2 ) q z y
qk 
e S L
Surface orthogonale au x
flux thermique : S = L h
(T1  T2 ) T (V.13)
q  
( x  x1 )  e  Rk
T( x )  T1  (T1  T2 ) (V.12)
e  
 kT S
M. Y.K. BENKAHLA 9
Transfert thermique

2. Mur composite multicouches q


(T1  T2 ) 
k 1 S e1 
T2 T3

k2 q
k3 (T2  T3 ) 
k1 k 2 S e 2 

q
(T3  T4 ) 
k 3 S e 3 
T1
(T1  T4 )
  q  (V.15)
h  e1   e 2   e 3 
       
 1   2   3 
k S k S k S

T
T4 q 
 i
Rk i (V.16)

z y L
Remarque : On vérifiera aisément que les
différentes valeurs de R correspondent à des
x résistances thermiques qui, placées en série,
x1 x2 x3 x4
s'additionnent comme les résistances électriques.

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Transfert thermique

3. Conduite cylindrique creuse T  0 4. Conduite gainée multicouches

1 d  dT 
r 0
r dr  dr 
T1 T1
T2 T2 r2
r1
r3
r2
r1
T3
e L
q
(T1  T2 )  ln r2 r1 
2  k1 L
dT 
  q  q r S(r )  k (2 r L)  Cte q
dr (T2  T3 )  ln r3 r2 
2k2 L
(T1  T2 ) (T  T )
 
r2 T
dr 2
q   1 2
q  2  L k dT
r1 r T1  ln r2 r1   Rk q 
(T1  T3 )
 2k L    ln r2 r1    ln r3 r2    (V.18)
 
  
 2  k 1 L   2  k 2 L 
(T1  T2 )
T(r )  T1  ln (r r1 ) (V.17)
q 
T

R 
ln (r2 r1 ) (V.19)
k i

Remarque : L >> D, la transfert thermique est purement radial i


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Transfert thermique

5. Sphère creuse : T1 > T2


Profil de température
T2
 2 T  A
T1 r A 
 T(r )  B (I.23)
 r  r
r1 r2
A
T(r )  B (I.24)
r

CL1: r  r1 
 T(r1 )  T1 (I.25.1)

CL2 : r  r2 
 T(r2 )  T2 (I.25.2)
1  2 1  q 
 q i  2 r qr +   sin  q   + 1 =0 (I.19)
dT   r r r sin   r sin  
 Cp   x i   (T1  T2 )
dt 
 k  1   r 2 T  + 1  
 
T 

1  2T 
 0 (I.20) A (I.26)
 k T
  r 2 r  r  r 2 sin   
sin + 2  1 1
   r 2
sin 2
     
 r1 r2 
Flux de chaleur  1  (T  T2 )
B  T1    1 (I.27)
 r1   1  1 

  dT
r2 T2
dr r r 
q    q r 4  r 2  Cte 
 q  4  k (I.21)  1 2 
 r1 r2 T1
S( r )
(T1  T2 )  1 1 
(T1  T2 ) T(r )  T1     (I.28)
q    (I.22  1 1   r r1 
1 1    
    r1 r2 
 r1 r2 
4k M. Y.K. BENKAHLA 12
Transfert thermique

ii) Résistance au transfert : la convection Fluide Solide


La conduction intervient seule lorsque le mélange de
matière est inexistant. Cette situation ne se produit Tf
que pour un fluide immobile ou un fluide en
écoulement laminaire car dans ce cas les fluides restent alors
parallèles entre eux. Ce comportement ne dure jamais très longtemps car
très vite, même dans un fluide immobile, des différences de température
provoquent des courants de convection. Le transfert par convection se
produit alors avec l’apparition de cette turbulence.
Tp
Dans un écoulement turbulent en contact avec une paroi
solide, il existe le long de la paroi une mince couche de fluide T
(film mince) T en écoulement laminaire.
Le transfert par convection est la superposition de
deux phénomènes :
1. on admet que dans le film il n’y a aucun mélange
de matière et que la chaleur se transmet par
conduction perpendiculairement à la paroi. La turbulent laminaire
conductivité des fluides étant faible par rapport à
celle des solides, cette couche constitue donc une
Tf
zone importante de résistance au transfert de
chaleur. Il y a ainsi une forte variation de température
dans cette couche. Tp
2. au sein du fluide, la chaleur se transmet parfaitement grâce
au mélange et la température devient parfaitement homogène.
Cette température est appelé température du fluide Tf ou
température de mélange du fluide. M. Y.K. BENKAHLA 13
Transfert thermique

Remarque : Tant qu’on est en turbulence, la température est uniforme et égale à Tf. Cependant, étant donné que
les particules fluides au contact de la paroi sont freinées en vertu de la condition de non glissement, il se crée une
sous couche limite laminaire T qui s’oppose au transfert thermique.

Amortissement du
courant turbulent

Solide
.
Re  T  q
.
Re  T  q
T

Ventilation
M. Y.K. BENKAHLA 14
Transfert thermique

On conclut de cette étude que le phénomène de où h est le coefficient thermique de convection. La


convection se réduit d'un point de vue thermique à résistance thermique de transfert par convection R
une conduction dans la couche mince. Le flux de est donc égale à : R = (1/h S)
chaleur échangé entre le fluide et la paroi par
convection peut donc s'écrire (après intégration de la Ce transport de l'énergie par un écoulement est
loi de Fourier) : ?? analogue au transport d'autres quantités scalaires (non
vectorielles) : transport d'une concentration de sel par
kf S
  q  (Tf  Tp ) (V.20) de l'eau, transport de l'humidité par l'air, ...
T On retiendra donc que dans la convection, la chaleur
?? se sert du fluide comme véhicule pour se déplacer. il
existe deux types de transferts convectifs :
où kf est la conductivité thermique du fluide, T
l'épaisseur du film (couche limite, S la surface de la 1. La convection forcée dans laquelle l'écoulement du
paroi d'échange, Tf la température au sein du fluide et fluide est force par un dispositif mécanique
Tp la température de la paroi. quelconque (pompe ou gravite pour un liquide,
ventilateur pour de l'air) ;
Malheureusement l'épaisseur de la couche n'est que
très rarement connue car elle dépend de beaucoup de
2. La convection naturelle : lorsqu'il existe une
facteurs. De plus kf dépend de la température et
différence de température entre deux points d'un
celle-ci est variable dans la couche. Pour ces raisons,
fluide, le fluide chaud, qui aura une masse
dans un transfert par convection on écrit le flux de
volumique plus faible que le fluide froid aura
chaleur sous la forme suivante (loi de Newton) : tendance à monter sous l'effet de la poussée
d'Archimède.
  q  h S (Tf  Tp ) (V.21)
M. Y.K. BENKAHLA 15
Transfert thermique

Batterie d'aéroréfrigérants dans leur environnement

M. Y.K. BENKAHLA 16
Transfert thermique

M. Y.K. BENKAHLA 17
Transfert thermique

la distribution des vitesses du fluide se répartis en deux zones


principales :

1. Une première zone située au voisinage de la paroi. Son


épaisseur occupe toute la conduite si l'écoulement est
laminaire mais elle décroît très rapidement lorsque
l'écoulement devient de plus en plus turbulent. Dans cette
première zone, le transport de la chaleur, se fait, comme
1e transport de la matière et de la quantité de mouvement,
1. Conductances partielles et globales par diffusion moléculaire.
de transfert par convection
2. Une deuxième zone située au delà de la première, et dans
laquelle le fluide est animé d'un mouvement tourbillonnant
aléatoire entraînant très rapidement une égalisation de la
vitesse de la température et des compositions du fluide.

La distribution des températures dans la phase fluide


peut s'obtenir en résolvant les équations de la
Mécanique des fluides et de l’énergie (V.8). Par suite de
la difficulté de résoudre ces équations, on définit le flux
de chaleur transféré à la paroi de manière purement
phénoménologique, en posant :
Soit un fluide chaud à la température T1 s'écoulant d'un côté (à
gauche) d'une paroi métallique et un fluide froid à T2 s'écoulant
dq  h1 dS1 (T1  Tp1 )  h 2 dS2 (Tp2  T2 ) (V.22)
de l'autre côté de la paroi d'épaisseur e. En régime stationnaire,
les distributions de température observées entre le fluide chaud
et le fluide froid sont voisines de celles schématisées sur la
Figure ci-dessus.. M. Y.K. BENKAHLA 18
Transfert thermique

Les coefficients h1 et h2 représentent les coefficients


T1 de transfert partiel (ou conductance partielle de
transfert) interne et externe. La définition des
coefficients h1 et h2 est arbitraire puisque leur valeur
Tp1 dépend du choix de la force motrice. Pour évaluer les
conductances précédentes à partir de la connaissance
du débit transféré, il est nécessaire de connaître la
température du fluide à la surface du solide,
température délicate à mesurer. Aussi, préfère-t-on
Tp1 définir le débit transféré par rapport à une différence
T2 de température plus facilement accessible, par exemple
celle entre les températures des noyaux turbulents des
e fluides intérieur et extérieur, soit :

 d  dq  U dSm (T1  T2 )


(T1  Tp1 )  (V.24)
h1 S 

(Tp1  Tp 2 )  Le coefficient U représente une conductance globale
k S e de transfert et Sm désigne une valeur moyenne de la
  surface solide de séparation.
(Tp 2  T2 ) 
h2 S
(T1  T2 ) (T1  T2 )
q   (V.25)
(T1  T2 )  1   1   e   1 
  q           
 1   e   1  (V.23)
 U S m   h 1 S   k S   h 2 S 
   
 1   k S  h 2 S
h S
M. Y.K. BENKAHLA 19
Transfert thermique

2. Conduite cylindrique recouverte d'un manchon k


En posant : rc  (V.28)
isolant h

T1 Examinons comment varie Rk avec le rayon r


de l’isolant :
T2 r2
r1
r dR k  1 1   1 1
  2 
dr 2k L r  2L h r 
Ta (V.27)

1
r  rc 
2Lk r2
Un tube cylindrique (composite ou non) de longueur L
et de rayon r1 et r2 possède une résistance thermique On remarque que le fait de mettre une épaisseur
Rk0. Supposons qu’autour de ce tube soit placé un d’isolant a d’abords un effet négatif car l’augmentation
isolant de rayon extérieur r et de conductivité k. h est de la surface d’échange diminue la résistance totale.
le coefficient de convection avec l’air ambiant de Mais cet effet est rapidement atténué par l’épaisseur de
température Ta. La température intérieure du tube est T1, l’isolant. Ainsi (pour une valeur de r finie) :
la résistance thermique entre fluide intérieur et la paroi
est négligeable. La résistance thermique du système est :
 dR k
 dr  0 si r  rc (V.29.1)
 ln r r2   1  
R k  R k0   
   (V.26.1)  dR k  0
 2  k L   (2  r L) h   dr
si r  rc (V.29.2)
1  r 
R k  R k0  ln r r2   c  (V.26.2)
2k L  r M. Y.K. BENKAHLA 20
Transfert thermique

r > r
c
 r = 10
c
Discussion : 0,4

0,2
dR k
 r2  rc 0 comme r ≽ r2 ≽ rc (V.30) 0

dR/dx
dr
-0,2

Rk croît toujours avec r -0,4

-0,6

-0,8
0 5 10 15 20 25
 r2  rc r

dR k
1er cas : r2 < r < rc 0 (V.31) 10
dr
Rk décroît avec r 8

R
4

dR k 2
2ème cas : r > rc 0 (V.32)
dr 0
Rk croît avec r 0 2 4 6 8 10

r
M. Y.K. BENKAHLA 21
Transfert thermique

3. Détermination du coefficient thermique La détermination du coefficient hi par l'expérience est


de convection impossible à réaliser à cause du trop grand nombre
d'expériences nécessaires. L'analyse dimensionnelle permet de
Le problème de la convection est en fait de simplifier notablement ce problème. Elle montre qu'il existe
déterminer ce coefficient en fonction des conditions une fonction F à (n – m = 3) 3 variables vérifiant la relation :
d'écoulement du fluide, des caractéristiques h i Di   U Di Cp m x 
 F ; ;  (V.33)
géométriques des parois et des éventuels k  m k Di 
changements d'état du fluide. On traitera quelques cas
On définit donc 4 nombres sans dimension (il faut toujours
importants en génie chimique mais on gardera à veiller à écrire les paramètres de ces nombres dans un système
l'esprit que l'expérience est souvent la méthode d'unité cohérent, par exemple le système SI) :
apportant le plus d'informations sur la valeur de ces h i Di
coefficients.
Nombre de Nusselt :  Nu (V.34)
k
a) Circulation forcée à l'intérieur d'un tube Nombre de Reynolds :  U Di  Re (V.35)
cylindrique m
Cp m
L'expérience montre que le coefficient de convection Nombre de Prandtl :  Pr (V.36)
k
interne hi dans une section dépend des 7 grandeurs
suivantes : Les nombres de Nusselt, Prandtl et Reynolds caractérisent respectivement
l'échange thermique, les propriétés physiques du liquide et le régime
U : vitesse débitante du liquide d'écoulement du liquide. Le nombre (x/ Di) est le terme représentatif des
effets de bord : il n'intervient donc plus quand on est suffisamment loin
 : masse volumique du liquide d'une des extrémités du tube.
Cp : chaleur massique du liquide
m : viscosité dynamique du liquide L'expérience est alors utilisée pour déterminer la fonction F, c'est à dire une
corrélation mathématique liant ces nombres. Cette relation est bien entendu
k : conductivité thermique du liquide empirique et on détermine les paramètres des nombres à une température
Di : diamètre intérieur du tube moyenne entre l'entrée et la sortie du tube.
x : abscisse de la section considérée avec l'origine placée à
l'entrée du tube. M. Y.K. BENKAHLA 22
Transfert thermique

Si on se trouve dans le cas d'un tube lisse avec écoulement  Tubes circulaires de longueur finie
turbulent, on utilise la relation de Colburn :
- Relation de Hausen :

Nu  0,023Re
0,8 0,33 Pour (L/D) < 0,03 Re
Pr (V.36)
et Gz < 100

0,0668Gz
La relation est valable si : 10 000 < Re < 120 000 Nu  3,66  (V.41)
1  0,04 Gz
2/3
0,7 < Pr < 120
(L/Di) > 60

pour - Relation de Sieder et Tate :


Il existe aussi la relation dite de Sieder et Tate :
Pour (L/D) < 0,03 Re
Nu  0,027Re
0,8 1/ 3
Liquide : Pr (V.37) et Gz > 100

Nu  0,023Re
0,8 0, 4
Nu  1,6 Gz
1/ 3 (V.42)
Gaz : Pr (V.38)

En écoulement laminaire : b) Circulation forcée d'un liquide à l'extérieur d'un


tube cylindrique et perpendiculairement à celui-ci
 Tubes circulaires très longs On montre que suivant si le faisceau de tubes comporte des tubes alignés ou
en quinconce, le coefficient de convection externe he (transfert entre le
Pour (L/D) > 0,03 Re liquide extérieur aux tubes et la paroi extérieure de ces tubes) est différent.
Nu = 3,66 (V.39) On obtient les relations suivantes :
et Gz < 10

Nu  0,26 Re
0,6 0,33
Faisceau aligné : Pr (V.43)
Pour (L/D) > 0,03 Re (V.40)
Nu = 1,6 Gz1/3
Nu  0,33Re
et Gz > 10 0,6 0,33
Faisceau en quinconce : Pr (V.44)

Avec Gz (nombre de Graetz) : Gz = Re Pr (D/L) M. Y.K. BENKAHLA 23


Transfert thermique

Faisceau aligné

Ces échangeurs sont constitués par des éléments rectilignes de


deux tubes concentriques raccordés à leurs extrémités par des
coudes. Les divers éléments sont tous assemblés par des
raccords à démontage rapide, et un remplacement des tubes est
possible. Les problèmes de dilatation thermique et d'étanchéité
Faisceau en quinconce entre le tube intérieur et le tube extérieur sont résolus par
l'utilisation de presse étoupe ou de joint torique. Les tubes sont
généralement en acier et les longueurs courantes sont de 3,6 -
V.2 Échangeur de chaleur 4,5 ou 6 m. On utilise également quelquefois des tubes en verre
et en graphite.
Les échangeurs de chaleur sont des appareils où le transfert
thermique à basses et moyennes températures se fait sans
changement de phase.

a) Description des principaux types d'échangeurs


thermiques
1. Échangeurs double tube M. Y.K. BENKAHLA 24
Transfert thermique

Échangeur coaxial (ou double tube)

M. Y.K. BENKAHLA 25
Transfert thermique

Tous les éléments entrant dans la construction de ces échangeurs ont fait l'objet d'une
Ces appareils sont intéressants pour les facilités qu'ils
normalisation, tant par la T.E.M.A. (Tubular Exchangers Manufacturer's Association) que
offrent pour le démontage et l'entretien. Ils peuvent
l'A.S.M.E. (American Society of Mechanical Engineers) ou l'A.P.I. (American petroleum
fonctionner en contre courant pur, ce qui permet d'obtenir
institute).
de bons rendements. Par contre, ils présentent les
inconvénients suivants : Dans les ouvrages généraux consacrés au transfert de chaleur, on trouvera les schémas des
principaux types d'échangeurs à faisceau et calandre.
1. risque de fuites aux raccords.
2. flexion du tube intérieur si la longueur est importante. La calandre est généralement réalisée en acier au carbone et les brides portant les boîtes de
3. surface d'échange faible pour le volume global de distribution et le couvercle sont soudées. Les tubes du faisceau répondent à des
l'appareil par suite du rayon minimal des coudes reliant les spécifications très sévères. Le choix du matériau dépend de l'utilisation :
longueurs droites des tubes.
1. acier au carbone pour usage courant.
2. laiton amirauté pour les appareils travaillant avec l'eau de mer.
Ces échangeurs utilisés depuis l'origine conviennent aux
3. aciers alliés pour les produits corrosifs et les températures élevées.
produits sales, pour des débits faibles, des températures et
4. aluminium et cuivre pour les très basses températures.
des pressions élevées.
Les tubes sont fixés dans les plaques par mandrinage et la perforation des trous dans les
2. Échangeurs à faisceau et calandre plaques est réalisée selon une disposition normalisée, soit au pas triangle, soit au pas
carré. Le pas triangle permet de placer environ 10 % de plus de tubes que le pas carré sur
une plaque tubulaire de diamètre donné, mais, en contre partie, la disposition des tubes
Ce type d'échangeurs est de loin le plus répandu dans les rend difficile le nettoyage des tubes par insertion de grattoirs.
unités de transformations des industries chimiques et
pétrochimiques. Un faisceau de tubes est situé à l'intérieur Les chicanes qui permettent d'allonger le chemin du fluide circulant dans la calandre sont
d'une calandre dans laquelle circule le deuxième fluide. souvent constituées par un disque de diamètre légèrement inférieur à celui de la calandre
Cette conception se retrouve également dans les comportant une section libre représentant 20 à 45 % de la section.
condenseurs, les rebouilleurs et les fours multitubulaires.

Le faisceau est monté en deux plaques en communication


avec des boîtes de distribution qui assurent la circulation du
fluide à l'intérieur du faisceau en plusieurs passes. Le
faisceau muni de chicanes est logé dans une calandre
possédant des tubulures d'entrée et de sortie pour le
deuxième fluide circulant à l'extérieur des tubes du faisceau
selon un chemin imposé par les chicanes.
M. Y.K. BENKAHLA 26
Transfert thermique

Les boîtes de distribution et de retour sont cloisonnées. Ce cloisonnement permet au


fluide de traverser successivement plusieurs sections du faisceau, ce qui a pour objet
d'accroître la vitesse du fluide et d'augmenter le coefficient de transfert à l'intérieur des
tubes. Cette disposition correspond toujours à un nombre pair de passages (ou passes) Faisceau Plaque
dans le faisceau. de tubes tubulaire

Empreintes
de cloisons

Pas carré normal Pas triangulaire normal


M. Y.K. BENKAHLA 27
Transfert thermique

Échangeurs thermiques : multitubulaires

Échangeur inox 17 m2
à droite, vue du faisceau

M. Y.K. BENKAHLA 28
Transfert thermique

Échangeur tubes inox calandre acier


Surface : 16 m2
Tube inox : diam. 50
Corps diam 700
Longueur 2200
Calandre : acier

M. Y.K. BENKAHLA 29
Transfert thermique

M. Y.K. BENKAHLA 30
Transfert thermique

- grande efficacité thermique,


3. Échangeurs à plaques - compacité,
- accessibilité totale à la surface d’échange après démontage,
Une classe spéciale et importante des échangeurs est utilisée pour - flexibilité,
réaliser de très grandes surfaces de transfert par rapport au volume - bonne résistance à l’encrassement,
(supérieur à 700 m2/m3). Ils sont appelés échangeurs compacts. Ces - coût compétitif,
dispositifs (Figure II.2) ont des arrangements denses de tubes ou plaques - grande variété de matériaux.
ailetés et sont typiquement utilisés lorsque au moins un des fluides est un
gaz. b) Calcul des échangeurs
Ces échangeurs se composent de séries d’alliage de plaques Des méthodes de calcul plus ou moins élaborées existent pour les
minces et ondulées servant de surface de transmission thermique. Ces échangeurs à faisceau et calandre. Les calculs reposent en partie sur les
plaques sont jointes et compactées ensemble à l'intérieur d'une armature calculs élémentaires que l'on peut effectuer sur les échangeurs
en acier au carbone. Une fois compressé, le paquet de plaques forme un double-tube auxquels nous allons nous limiter dans la suite
arrangement parallèle de canaux d’écoulement. Les deux fluides chaud et
froid circulent à contre courant dans des canaux alternatifs.
de ce chapitre.
Le but d'un échangeur thermique est de récupérer une
Ce type d’échangeur est fréquemment trouvé dans diverses
applications de chauffage et refroidissement dans les industries certaine quantité de chaleur dans des conditions
chimiques, pétrochimiques, de pétrole, pulpe et papier, industries économiques optimales qui sont un compromis entre les
pharmaceutiques ainsi que dans beaucoup d'applications de traitement
des eaux résiduaires. Il présente les avantages suivants :
frais d'investissement et les frais de fonctionnement. La
dualité perte de charge-transfert thermique est à la base
de tout calcul d'échangeur. En effet, les résistances au transfert
thermique seront d'autant plus faibles que les vitesses locales d'écoulement du
fluide seront plus élevées. Dans ces conditions, on pourra utiliser des surfaces
d'échange plus réduites (diminution de l'investissement), mais les pertes de
charge étant plus grandes, la pompe de recirculation devra être plus puissante,
Ainsi,
ce qui entraîne une augmentation du prix de fonctionnement.
l'obtention des conditions optimales de fonctionnement
d'un échangeur ne peut se concevoir sans une étude en
parallèle du transfert de chaleur et de la perte de charge.
M. Y.K. BENKAHLA 31
Transfert thermique

En outre, les fluides véhiculés à l'intérieur et à l'extérieur des tubes Les températures d’entrée et de sortie des deux fluides
sont incluses dans la différence de températures, Tm,
ne sont pas obligatoirement propres et un encrassement des définie comme étant la Moyenne Logarithmique des
surfaces se produit dans le temps. La formation de ces dépôts, Différences de Température (MLDT). L’utilisation de
généralement mauvais conducteurs de la chaleur, augmente les cette température est conditionnée par les suppositions
suivantes :
résistances au transfert thermique et conditionne la fréquence des
arrêts pour nettoyage et entretien. Dans l'optimisation de  Le coefficient global de transfert de chaleur est constant
en tout point de l’échangeur.
l'échangeur, il faut tenir compte de ces variations du transfert
 Les capacités calorifiques des deux fluides restent
thermique au cours du temps et les conditions optimales de constantes dans le domaine de température étudié.
fonctionnement d'un échangeur usagé seront différentes de celles de  Système isolé (absence des pertes thermiques).
 Pas de changement de phases au cours du transfert pour
l'échangeur neuf. Fluide 2 les deux fluides.

En calculant la différence de températures de chaque côté


de l’échangeur et en appliquant les hypothèses ci-dessus,
la MLDT sera donnée par l’expression suivante :
Fluide 1
Tmax  Tmin
Tm  (V.45)
 T 
ln  max 
Fluide 1
 Tmin 

où Tmax est différence de température maximale entre


les deux fluides et Tmin la différence de température
Fluide 2 minimale entre les deux fluides.

Pour évaluer le débit de chaleur transféré dans une phase ou entre les
deux phases entre l'entrée et la sortie, l'usage courant est de prendre
soit la moyenne arithmétique, soit la moyenne logarithmique des
différences de températures. M. Y.K. BENKAHLA 32
Transfert thermique

1. Modes de fonctionnement des échangeurs


Fluide chaud : 1

On se place pour simplifier dans le cas de l’échangeur T1E


précédent de longueur L avec deux tubes
concentriques. Le fluide froid circule dans le tube
intérieur et le fluide chaud dans le tube extérieur. Les Fluide
fluides froid et chaud sont respectivement définis par T2E T2S
Froid : 2
les grandeurs suivantes: débits massiques (W2 et W1),
chaleurs massiques moyennes (Cp2 et Cp1) et
températures d'entrée (T2S et T1E) et de sortie (T2E et
T1S).
T1S

Deux types de circulation sont possibles : T1E

 circulation à courants parallèles ou co-courant ; 1


T1S
 circulation à contre-courant.
2 T2S

T2E
 Échangeur à co-courant
0 L
Le fonctionnement à courants parallèles est possible
seulement si T1S > T2E ; dans le cas contraire l'échange
n'est pas possible avec ces températures de sortie.
M. Y.K. BENKAHLA 33
Transfert thermique

 Échangeur à contre-courant 2. Dimensionnement d'un échangeur de chaleur


Dans le fonctionnement à contre-courant la différence de
température entre les deux fluides est à peu près Rappelons que le but d'un échangeur est de
constante dans l'échangeur. La température de sortie du transférer de la chaleur entre un fluide de service (eau,
fluide froid peut parfaitement être supérieure à la vapeur d'eau, fluide thermique) et un fluide procédé
température de sortie du fluide chaud. qui constitue le produit intéressant de la fabrication.
Dans la pratique deux cas généraux se produisent :
Fluide chaud :1
T1E
 l'échangeur disponible étant connu (type,
surface), on veut savoir s'il peut convenir pour fournir
ou enlever un flux de chaleur déterminé à un fluide
Fluide procédé dont on connaît le débit et les températures
Froid : 2 T2S T2E d'entrée et de sortie qui sont imposées. On calcule
alors par un bilan thermique le débit de fluide de
service qui permettra d'effectuer ce transfert à partir
des températures d'entrée et de sortie de ce fluide
(imposées dans la pratique si l’on utilise de l'eau du réseau). Il est
T1S
alors possible de déterminer le coefficient de transfert
T1E thermique global U nécessaire. On vérifie ensuite que
le coefficient U (noté U*) calculé à partir des relations
1 de transferts thermiques (calculs entre autres des
T2S coefficients de convection) est bien supérieur à celui
T1S
T2E
déterminé à partir des données générales sur les fluides
2
et la surface totale de l'échangeur (U* > U).

0 L M. Y.K. BENKAHLA 34
Transfert thermique

q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) W1 q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) W1

U U*≽ U
U* > U
q = U Sext (T)ml U q= Sext (T)ml Sext
or :

 1   1   1   1   1   1 
      Rk 0    U*       Rk 0    U*
 U * Sext    h1 Sint   2 ext 
h S  U * Sext    h1 Sint   2 ext 
h S

 On souhaite calculer l'échangeur qui permettra de


fournir ou enlever à un fluide procédé un certain flux 3. Étude du transfert thermique
de chaleur (débit, températures d'entrée et de sortie
connus du fluide procédé). On raisonne comme plus Quel que soit le type d'échangeur, si on ne tient compte que des conditions
d'entrée et de sortie des deux fluides, le débit de chaleur transféré du
haut concernant le fluide de service et il devient alors fluide 1 (chaud ou de service) au fluide 2 (fluide froid ou de procédé), en
possible de déterminer la surface d'échange régime stationnaire et en l'absence de source de chaleur interne, s'écrit :
nécessaire en estimant à priori un coefficient de
transfert thermique global U. On vérifie alors aussi  = q = W1 Cp1 (T1E – T1S) = W2 Cp2 (T2E – T2S) (V.46)
par des calculs si la valeur de U, supposée, est
W et Cp représentent le débit massique et la chaleur spécifique des fluides.
correcte. Les indices E et S sont relatifs à l'entrée et à la sortie de chacun des fluides.

Dans ces deux cas, si les solutions ne conviennent exprimons le débit transféré en fonction d'une force motrice (différence de
pas il faut reprendre les calculs depuis le début en température) Tml d'où :
modifiant les hypothèses jusqu'à obtenir une solution T
q   U Sext Tml

satisfaisante. Cette procédure itérative est (V.47)
actuellement réalisée par des programmes Ri
i
informatiques. M. Y.K. BENKAHLA 35
Transfert thermique

(T) 0  (T) L (V.49)


Pour un échangeur de géométrie donnée, Sext est connu, mais les valeurs DT ML  Tml 
de U et Tm dépendent des caractéristiques de fonctionnement de  T 
l'appareil, et nous allons donner dans ce qui suit les expressions de Tm ln  0 
et U pour les caractéristiques de fonctionnement relatives aux échangeurs  TL 
double tube. Écoulement à co-courant Écoulement à contre-courant
4. Différence de température moyenne Tml (T)0 = T1E - T2E (T)0 = T1E - T2S
La différence de température moyenne dépend de la nature, du débit des
(T)L = T1S - T2S (T)L = T1S - T2E
deux fluides, mais également du sens d'écoulement des deux fluides.
Dans le cas des échangeurs à double tube, les écoulements des fluides
peuvent être soit à co-courant, soit à contre-courant. Remarque : Les relations établies dans le cas des
T1E T1E échangeurs à double tube ne peuvent pas être utilisées
directement pour des échangeurs à faisceau et
calandre. En effet, pour ces échangeurs, l’écoulement
T2E T2S T2S T2E est dit mixte, (c’est à dire que les fluides côté tube et
côté calandre s’écoulent à contre courant pour
quelques passes et à co-courant pour les autres
T1S T1S passes). La différence de température à utiliser
Écoulement à co-courant Écoulement à contre-courant
s'obtient en multipliant la DTML (relative aux deux
extrémités) par un facteur correctif F (F < 1)
dépendant de deux coefficients E et R définis ainsi :
En supposant constant le coefficient de transfert global U entre les deux
extrémités de l'échangeur, un bilan thermique dans l'échangeur permet de T2S  T2E T1E  T1S
montrer que : E R
T1E  T2E T2S  T2E
q  U Sext Tml (V.48) Dans les ouvrages généraux, on trouve des courbes donnant le facteur
correctif F en fonction de E et R pour différents types de fonctionnement
Tm (ou DTML) représente la moyenne logarithmique des différences de des échangeurs à faisceau et calandre.
températures aux deux extrémités (on trouve parfois l'abréviation
américaine LMTD), soit :
M. Y.K. BENKAHLA 36
Transfert thermique

5. Coefficient de transfert global U R1 = (1/h1S1) est la résistance de transfert par convection côté
fluide chaud.
L'étude du transfert thermique entre le fluide chaud (1) et le fluide froid
(2) au travers de la paroi fait apparaître dans le cas le plus général les 5
Rd1 : est la résistance de transfert par conduction au sein du
résistances de transfert indiquées sur la figure ci-dessous : dépôt d'encrassement côté fluide chaud.
Rp : est la résistance de transfert par conduction dans la paroi
métallique. (Dans la plupart des cas, cette résistance est
Fluide chaud Fluide froid négligeable devant les autres).
(intérieur) Paroi (extérieur)
Rd2 : est la résistance de transfert par conduction dans le dépôt
d'encrassement côté fluide froid.
R2 = (1/h2S2) est la résistance de transfert par convection côté
T1
fluide froid.

Le débit de chaleur transféré faisant apparaître une


surface de transfert , il est nécessaire de rapporter les
T2 résistances de transfert énumérées précédemment à
une même surface de référence. Dans les échangeurs
industriels, quel que soit leur type, le fluide chaud (1)
circule à l'intérieur du tube, alors que le fluide froid
(2) circule à l'extérieur, sauf cas très particulier.
dépôt
Généralement, on convient de choisir en référence la
surface extérieure du tube chaud.
La résistance globale au transfert est donnée par la relation : (T1  T2 ) (T1  T2 )
q   (V.51)
 1   1   1 
Rtot  R1  Rd1  Rp  Rd 2  R2 (V.50)      Rd1  Rp  Rd 2   
 2   1 1 
U S h S  2 2 
h S
M. Y.K. BENKAHLA 37
Transfert thermique

Procédure de calcul Connaissant h1 et h2, il est alors possible de trouver la valeur de la


résistance globale du tube propre. Cependant, après un certain temps
Le coefficient de transfert h1 est évalué à l'aide de la relation d'utilisation, il peut se former des à l'intérieur et à l'extérieur des tubes,
de Sieder et Tate, ou par toute autre relation permettant de augmentant la résistance globale au transfert. Le coefficient de transfert
sera par suite inférieur à celui du tube neuf. Dans la plupart des cas,
prévoir les coefficients de transfert convectif à l'intérieur l'appareil sera calculé pour la valeur minimale du coefficient de transfert
d'une conduite cylindrique circulaire. Pour l'estimation des relatif au tube usagé.
coefficients h2, la plupart des auteurs sont d'accord pour une
utilisation des relations établies lors des écoulements On convient de manière empirique qu'un échangeur doit fonctionner sans
intérieurs, à condition toutefois d'apporter aux critères nettoyage durant une année et dans la norme T.E.M.A., on trouve une
liste des valeurs des résistances d'encrassement pour divers produits
adimensionnels apparaissant dans les corrélations deux
véhiculés dans les industries pétrochimiques.
modifications essentielles :
Nous pouvons désormais calculer le coefficient de transfert global et le
1. La première est relative aux diamètres équivalents à débit transféré dans l'échangeur en utilisant pour la différence de
utiliser dans les corrélations ; température moyenne la valeur DTML (multipliée par le facteur correctif
2. la deuxième concerne l'évaluation du flux massique F dans le cas des échangeurs à faisceau et calandre).
du fluide extérieur.
Remarque : En réalité, ce résultat n'est correct qu'à condition que le
Pour les échangeurs double tube, la section annulaire étant coefficient de transfert global U reste constant tout au long de l'échangeur.
constante, le flux massique s'obtient en divisant le débit Cette hypothèse ne peut être qu'approchée puisque le coefficient de
transfert dépend des propriétés physico-chimiques des fluides qui varient au
massique par l'aire de la section annulaire comprise entre les
cours de leur traversée de l'échangeur (et donc les nombres
deux tubes. Pour ce qui concerne les diamètres équivalents, on adimensionnels). Il est possible cependant de continuer à calculer le débit
distinguera : transféré par la relation (V.24) à condition de prendre une valeur moyenne
de U égale à la valeur du coefficient de transfert pour des valeurs moyennes
le diamètre hydraulique DH, calculé avec le périmètre des températures du fluide chaud et froid appelées généralement
mouillé L, températures calorifiques.
et le diamètre équivalent DE, calculé avec le périmètre On trouvera dans les ouvrages généraux des relations permettant d'évaluer,
de transfert P. pour des conditions de fonctionnement données, les températures
calorifiques d'un échangeur double tube.
A A
DH  4 DE  4
L P M. Y.K. BENKAHLA 38
Transfert thermique

Ces températures ne sont pas directement nécessaires pour le calcul du


débit transféré, mais dans la mesure où elles correspondent aux
La perte de charge (ou plutôt le facteur de frottement
conditions de températures moyennes des fluides dans l'appareil, elles f = 4 L) à l'intérieur des tubes est évaluée à l'aide des
permettent d'obtenir des valeurs moyennes du nombre de Reynolds relations données dans le chapitre III (III.38 à 40).
caractéristique de la nature de l'écoulement des deux fluides dans
l'échangeur. Pour tenir compte de la non isothermicité de
l'écoulement, Sieder et Tate proposent de multiplier
6. Étude des pertes de charge le facteur f obtenu à l'aide des relations précédentes
Les deux fluides traversant l'échangeur s'écoulent par le rapport :
chacun sous l'effet d'une différence de force motrice 0, 25
égale à une différence de pression totale appelée  mp 

m 
 en régime d’écoulement laminaire
perte de charge. Les analogies entre le transfert de  m
chaleur et de quantité de mouvement en régime 0,14
 mp 
stationnaire sont telles qu'à une augmentation du 
m 
 en régime d’écoulement turbulent
 m
coefficient de transfert de chaleur correspond
également une augmentation de la perte de charge.
Industriellement, on essaie de limiter cette perte de La perte de charge pour l'écoulement extérieur s'obtient dans
charge à 1 bar pour des échangeurs fonctionnant sur le cas des échangeurs double tube à partir des relations
refoulement d'une pompe. En revanche, si établies dans le cas des écoulements intérieurs, à condition
l'écoulement est dû à la force de pesanteur, il est toutefois de remplacer le diamètre intervenant dans les
clair que la perte de charge ne devra pas dépasser la différents nombres adimensionnels par le diamètre
hydraulique DH.
différence de l’énergie potentielle de position ( g
z) à l'intérieur des tubes. Sachant évaluer le transfert de chaleur et la perte de charge dans les
échangeurs double tube, il est possible d'envisager leur étude
économique. On pourra trouver ces aspects dans les ouvrages généraux
consacrés au transfert de chaleur

M. Y.K. BENKAHLA 39

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