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Pensées de Jean-Paul Extraites de (... ) Jean Paul Bpt6k69376f
Pensées de Jean-Paul Extraites de (... ) Jean Paul Bpt6k69376f
Original illisible
NF Z 43-120-10
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pour tout, ou partie
des documents micro~tmés
os
JEABf-pAUJL.
IMPRIMERIE DB MMHN DIDOT.
Mt 'MM «* 24.
PENSÉES
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CHEZ FIRMIN DIDOT, LIBRAIRE,
tM)'atttMR Du tLOt BB t.'tNMnntT,
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eeeeooes
M. ttCCCXXiX.
PRÉFACE
DU TRADUCTEUR.
BIOGRAPHIE
DE JEAN-PAUL.
(Tiré de la J!<m< .fAi&thmy, troisièmetrimmtre 1827,
et insérédans te G/oh du < «ptembre de la m&M année. )
~sâ~mm.
Lzs formalités allemandes ressemblent aux
habits longsqui soutiennentd'abord pendant
quelque temps au-dessusde l'eau celui qui y
tombe, mais qui t'entrainent ensuite au fond
par leur pesanteur.
ta.8-et
Rien au monde de plus touchant que la vue
d'une réconciliation. Nos faibtcsses ne sont
pas payées trop cher lorsqu'on nous tes par-
donne, et t'Ange incapable de ressentiment
devrait porterenvie à l'hommequi sait le vain-
cre. Lorsqu'on pardonne, celui qui a blessé
notre eceur est semblable à ce ver marin qui
perce les coquillages, et qui bouche ensmte
avec des perles tes trous qu'H y a faits.
Les habitantsdumontPamasses'inquiètent
peu des lois du mont Sinaî; ils sont tous hé-
térodoxes, et ils lancent d'ingénieM sarcas-
mes contre tes vieilles croyances jusqu'à ce
que la harpe d'un Klopstock ait retenti sous
leurs doigts. Ils n'aiment du pasteur du lieu
que sa fille; leurs épigrammes violent le hui-
tième, et leurs autres poésies le sixièmecom-
mandement;ils ont presque autant de haine
contre la police que contrelacritique;la néces-
sitéleurfaitadopterlamodeanglaise; ils s'ha-
billent à la légère eux et leurs enfants, et mon-
trent leur poitrine à découvertaussi bien que
leur cœur. Ils ont reconK aux dieux du pa-
ganisme pour dérober leurs vices aux peines
de t'enfer; ils font supporter Mt petit Amour
tes péchés du vieil Adam, et adressent leurs
vœux au <tiabte sous la figure d'un faune.
Les peines d'an amour non partagé et les
chagrins d'an divorce rappellenttes dents qui
nous causent de la douleur lorsqu'elles p<HM-
sent et tonqu'oo tes arrache.
!~S~
On entendp!uscommané<hentdMM te grand
monde un écho qu'âne réponse. Les jeunes
filles surtout n'écoutent qu'eHe~mémes
et ne
voient que tes autres.
e-e-<
~e«
La vertu des femmes ressembleà un instru-
t~ent à cordes; on en jouit mieux dans la
chambre.La vertu des hommes est un instru-
ment à vent qui produit plus d'ettet en plein
air.
~.e«!<
te.~
LajexneMe aime la lumière moins
pour en
être éclairée que pour y hrHter. Les yeux de
t'entant sont ptut&t un ornement qu'un
or-
gane c'est ainsi que le papillon en porte sur
ses aites et le paon sur sa queue.
ta.e<!
t~9«
On éprouve tes pierres précieuses par les
miroirs ardents, les peuples par les conqué-
rants.
~-e't
Dans les grandes villes, un étranger com-
mence par vivre à l'auberge et à ses dépens
les premiers jours de son arrivée; bientôt
après il est hébergé chez ses amis. Lorsqu'on
arrive dans ce monde, au contraire, on est dé-
frayé pendant tes premières années; mais ptus
tard et bien long-temps car cela dure quel-
quefois soixante ans, il faut, et j'en ai les
preuves en mains, tout payer et au poids de
l'or, comme si t'en se trouvait bgé au grand
<& ft~~M,
ce qui n'est d'aiHeuM que
trop wai.
SoMtMMgaesdeLottMXIVetdeLouMXV,
rinauenee des Cemmes alla si loin qu'elles at.
tumèrent dea guerres, semMablesa
ces serins
apprivoisé: et dreMés à faire partir de petits
canons.
i~.e-a
Les journauxrenferment d'excellentes véri-
tés au milieu des plus groM:ers
mensonges,ce
sont quelques pièces d'or envetoppées de
pa-
pier-monnaie.
De même qu'au mois de décembre la taim
chasse tes loups de leurs forêts, Fennnt fait
quelquefois aussi descendre tes grande des
sommités du trône; cependant c'est moins
pour fair leur ennui que pour en changer
l'objet, car tel est t'unique but de leurs diver-
tissements.
&.««
4
Que peut le soleil des sciences sur les gens
du monde et du bon ton? Produire le même
effet que fautre soleil sur tes gtacea du p6!e,
les argenteret les dorer de <ea rayons, mais
non les pénétrer.
f<~a<
f<t<t
Heureux celui dont le cœur ne demande
qu'un cœur, et qui ne désirede plus ni parc à
l'anglaise, ni opera tefm, ni musique de Mo-
zart, ni tableaux de Raphaël, ni éclipse de
lune, ni même un clair de tune, ni scènes de
romans, ni leur accomplissement!
!s.e'<<
)B.e.at
!e~«
De même que le système de la prédestina-
tion condamne quelques hommes à t'enfer
avant leur naissance, qu'ils méritent ensuite
ou non le ciel par leurs actions, ainsi une
femme ne révoque jamais la haine qu'elle a
vouée, lors même que le pays tout entier et
le monde. Dieu, le temps, et les vertus de ce-
tui qui est devenu robjet de son inimitié,pro-
testeraientcontre son jugement.
<B.e«
fS-~
Quelques hommes sont aussi libres que
Diogène, non quand it est dans son tonneau,
mais lorsqu'il le porte.
t~~ea
Leibnitz attribue à la guerre de Trente ans
l'introduction dans la langue allemande, de
4.
cette multitude d'expressions étrangères qui
la rendent semblableà un régiment prussien,
composépour la plus grande partie des déser-
teurs de toutes tes nations.
tKe«s
f-e-at
!~e«
Le poète est, comme le père des Muses,
étemeUement jeune, et, ce que tes autreshom-
mes ne sont qu'une fois, amoureux tout te
jour et pendant toute sa vie.
tB.e«
La passion fait les meilleures observations
et en tire les plus pitoyables conséquences;
c'est une lunette dont le champ est d'autant
plus clair qu'il est plus rétréci.
t~e«
Les femmes veulentseulementque l'on s'ex-
cuse auprès d*eUes,peu leur importe commenL
)"'<KS
~e«
Comme tes filles bigarrées de Flore, les
grands de la terre exposent leurs amours à
tous tes regards; ils se marient comme les
fleurs, sans se connaître et sans s'aimer. Ils ne
soignent guère davantageteum enfants, seu-
tementibeoaventtearpostériteavecuneeha-
leur artificielle, comme les poètes d'Egypte
qui font éclore tes poulets. Leur affection est
semblable à ces plantes bizarres que la getée
dessine sur les vitres et qui se fondent à ta
chaleur.
~.9~
La Jùtie de Jean-Jacquesest comme toutes
tes Juties ou comme Rousseaului-même; elle
commencepar l'exaltation et finit par la dé-
votion, mais la chute est entre tes deux.
ta~at
L'amour, comme les hommes, meurt plus
souvent de l'excès que d<jt manque d'aliment.
0 se nourritde tunnéme, mais il ressemble à
absorbant
ces plantes des Alpes qui vivent en
t'humidité des nuages, et qui meurent lors-
qu'on les arrose.
!B~<a
)e.e<<
t*MS<!
~.9«
L'enfantjoyeuxcourt sur mn bâton,le vieil-
lard morose se trainesur une béqmUe queUe
différence entre ces deax enfants t'esperance
et le souvenir.
JB.<~«
&.e<s
B.e"a
)B.e«e
!B.e<«
ta.e«
Abeille,pourquoi as-tu formé ta cire? était-
ce pour en faire des masquer ou des bougies,
pour voiler ou pour éclairer1
Non, réponditMteM!e,je vontàis <eute-
ment en fabriquer des cellules pour déposer
mon mièl; mais adreMM-vbns au poète.
Moi aussi, répondit ce dernier, jë ne
veux ni tromper, ni détromper, je ne veux
qu'adoucir.
t~«t
Respecte mes chênes sacrés, disait une
dryadeà un vi!!ir, sinon j& te pttnirat sévère-
ment Me tomba cependant tatouât Mfrée.
Bien des annëet après, le vizir htt condamnéà
perdre la tête; avant de la poser sur le billot,
il t'examina avec attention.Le billot est de
chêne!' s'écria-t-it, et sa tète tomba.
f*a'~
!B.e'a
Liberté, où &is-tu retentir plus vivement tes
divins accents? Ce n'est point au milieu de la
prospéritédes nations, ni pendant leur vieil.
lesse, mais seulementdans leur sobre et fn)'
gale adolescence. Ainsi t'oiseau module au
printempsses ehants tes plus harmonieuxsur
les branchesencoreademidépouiMëes,tandM
qu'en automne il reste MtencieMetmétanco.
lique sur les rameaux chargés de fruits, et
soupire après le printemps.
!<a
Les hommes, comme les navets,doitentétre
ctair-aemés pour se bien développer. Lea
hommes tes arbres trop rapprochas ont à
la vérité une tige plus étancée, mais ils man-
quent de Sxité, ils ne portent pointde si belles
couronnes, ni un si beau feuillage que les
arbres en plein vent.
!B'~M<
La verve poéthpte n'est pas toujours au com-
mandement de t'écinvaia, et le génie tombe
presque aussi souvent en détammce que te~
femmes.
t<.e«
On demandeconseUte plus communément,
non qu'on ignore ce qu'on doit faire, mais
parce qu'on !e fait avec peine et que t'en es-
père que le conseillerviendra au secours de
notre penchant en souffrance.
!9«
On n'apprendjamais mieux à se taire qu'a-
vec les indiscrets, ni à jaser qu'avec
les mys.
térieux.
t*-<t«
!a.e'"<
<e~«
;a'e«
Génie de t'amour, tu m'uMpires toujours
une vénérationprofondedans quelquelangue
que tes sentiments a'expriment,qu'ilsemprun-
tent la bouche d'un mourant ou la voix cé-
teste d'un ange. Je ne te méconnaitraijamais,
soit que tu habites dans une étroite vallée des
Alpes ou sous fhumMe toit d'une cabane
!~9«
L'homme peners ëprouve plus de joie qac
l'hommevertueux d'une bonne action qu'on
lui a arrachée.
!a.e<e<
ta.e*=!
!<<
Tous tM sentiments a(!ecMeax eMissent,
comme les plantes,plus rapidement et s'élè-
vent plus haut lorsqu'un vent d'orage MutHe
sur ce monde.
!B.a<ei
aussi
Il y a des gens qui n'ont jamais l'air
dnr,m plus de diction à Mh-e, qu'an mo.
attendrissement, tels
ment de tear p!<M grand
que ta neige qui se durcit encore un peu avant
le dégel.
!ate<!
e~e<<
f0'«
s
L'humanité (i) sans doute vient de se ré-
veiller: je ne sais cependant si c'est dans un
lit ou dans un tombeau, car elle est encore
gisante comme un cadavre, le visage tourné
contre terre.
~a
On devrait égrener et presser avec soin cha-
que grappe de vendange, car elle ne repous-
sera plus. Les <etes de la joie ne sont que
des fêtes mobiles; tes moments d'enthousias-
me du coeur ne sont que des poésies de eir-
constances qui ne doiventplus se renouveler
et, dans t'~e~t ~'M de la vie, il est dépendu
sur t'atSche de faire répéterles airs de bra-
voure.
f'w~
De quels fils bizarres est souvent tissue la
trame des affections 1 J'ai vu un homme ne
tMO~
s"e«<
!3<M'e!
Les têtes grises se cachentvolontiers avant
de disparaitre, et cherchent, comme les oi-
seaux, à mourir dans t'obscurité.
iB.e<a
!a'e'«
f.e'<a
B~9~
~.e«
C'est torsqn'onse trouve au milieu de gens
grossiers que t'on apprend à faire cas des
gens trop déticats et qui ont des manières re-
cherchées. `
ia.a«
Les hommes et tes livres ont besoin d'être
corrigesplus d'une fois, pour pouvoir se pas-
ser d'errata.
tB.e<e<
<B.e<<!
t~e«<
te.e<6
t~e~:
Le soleil fait éctote ~tn grand nombre de
flenrs, une seule se dirige constamment vers
lui. 0 mon cœur! sois comme te tournesol,
n'appartiens pas seulement a Dieu, mais obéis*
lui toujours.
~.e«a
<~e~
Rosé pâle, le soleil t'a donné tes cou-
leurs, ses ardeurs te les entêtent: tu es sem-
blable à nous. Lorsque Dieu, qui colore les
joues de l'homme, s'approche de lui davan-
tage et l'enflamme de ses rayons célestes, il
pâMt aussi et c'est pour lui la mort
ou l'eni-
vrement.
!-e«
Le fruit de t'ananaa mûrit toujours entre
deax chMdoas: le présent, au contraire,
mûrit toujours entre deux ananas, le souve-
nir et l'espérance,
t~a!
!Jn coeur plein d'amour peut tout pardon*
la
ner, même la dureté envers lui mais non
dureté envers tes autres.
f"~
$.
Excellentenature,tu sympathises plus sou-
vent avec tes bons qft'tb ne sympathisenten-
tre eux.
B~e"<
ditR*
La louange est et plus MM et plus
cHe que la flatterie.
même
Les Neuves les plus rapides sont en
temps moins limpides; ils s'épurent en
coûtant plus paisiblement
quel-
Il n'est perMtme au monde qui ait
que chose à gagner à écrire sa toute
vie
Mogmphie est donc un acte d'humitM.
te.e«
!a~<<
<~e~
Les auteurs célèbres ne sont pas doués de
<aeultés plus créatrices que tes autres hom-
mes ils ont seulement plus d'audace ou beau-
coup plus d'assurance à se mettre en dehors
et à se montrer tels qu'ils sont, se reposant
sur leur célébrité, tandisque tes autres cher-
chent à se cacher, et qu'us aHaiMissent les
principauxtraits de leur caractère dans leurs
écrits.
mal-
Vontez-voM mieux connaltre votre
pendant un mois du
tresse en une heure que du-
commerce le plus intime? considérez-la
milieu de ses amies
rant soixante minutes au
toutefois cette dernière
et de ses ennemies, si
~pression n'est point un ptéonasme.
Dieu soit toué de -ce que nous ne vivions
éternellementqu'en enfer ou au ciel, car au-
trement nous deviendrions sur cette terre de
grands scétérats, et le monde ne serait ptua
qu'un hospice d'incurables par le manque
de fourrures (pour tes robes des juges), de
cordes ( pour tes gibets ), et de lieuxde guéri-
son (de places d'exécutions).
!«
Semblables a t'avengle auquel ta lumière
et t'obscuritésont également inconnues, sans
désintéressement nous ne connaîtrions pas
t'interet; sans liberté, l'esclavage peut-être
aussi tant de choses ne restent-elles obscures
pour nous que par le manque de leurs con-
trastes ?
f"e'<
Toute action audacieuse doit être suivie
d'une autre qui l'égale, sinon elle devient fu-
neste. Cest précisément la crainte de cette
nécessite, que pressentent la plupart des hom-
mes, qui leur enlève leur énergie; autrement
ils agiraient comme César, comme Socrate
ou comme Frédéric n, mais seulement une
fois l'an ou dans toute leur vie.
!B'e<a
tt existe dans la vie un crépuscule entre
la joie et la douleur, un vent intermédiaire
entre le zéphyr et le maestrat.
Plus nous aimons Dieu et tes hommes, et
moins nous nous aimons nous-mêmes une
planète se tourne sur son axe d'autant plus
lentement que sa révolution autour du soleil
est plus rapide.
tB.e«<!
tt.e«
Le feu crée lui-mémé en nous le vent do-
rage qui le fait ensuite monter plus haut.
tB~O<
~.e<«
La vieillesse honore t'~mow; mais elle dif-
fère de la jeunesse en ce qu'elle attache moins
de prix aux preuves qn'on en donne.
!c!
Les hommes sentent tout le prix de la
simplicité; ils comprennent ce ~u'it y a d'é-
levé dans la na:veté de ces trois mots je t-ow
aime. Mais tes jeunes personnes veulent qu'on
tes enjolive encore par quelques ornements.
Les fleurs des jardins que tes Turcs emploient
dans leurs correspondances amoureuses,leur
plaisent plus que celles de la poésie, et eMes
préfèrent aux compliments des flatteries plus
expressives que des phrases.
t"e'«
Sous l'empire d'une idée puissante, qu'ette
soit passionnée ou purement scientiSque, nous
nous trouvons, comme le plongeur sous sa
cloche, at'aKri des flots de l'immenseOcéan
qui nous environne.
!e«a
On a beau défendre tes jeux de hasard, le
plus long est toujours permis; c'est la vie,
qui nous offre presque toujoursl'anagramme
de nos désirs. On n'obtient que dans la vieil-
lesse <f dont on aurait besoin dans la jeu-
neMe, et dans la jeunesse on touche dé)a à
la vieillesse.
ta.e«
Croyez-vous que les rochers de Saint-Ma-
rin soient la plus petite des répuMiqaes?
Il est un autre lieu encore plus petit ou rè-
gne la liberté; vous le portez en vous-même,
ou vous n'avez point de cœur.
f~«
Vierges pures, vous ressemMez au soteit;
de toutes les couleurs que produisent ses
tt.
rayons, il choisit le rose à son lever et à son
coucher. Vierges modestes, vons rougissez
lorsque vous vous levez pleines de jeunesse
et d'innocence; vous tougissez encore lors-
que vous approchez de la couche brutante de
l'amour vierges pures, que vous fessemMez
ttn soleil!
~.e'«
ta~~
Les hommes éprouvent plus de honte &
B~<Mt
L'enfance me parait plus heureuse
que t'a-
ge m&r, parce qu'elle sait trouver et rec&n-
naitre plus. facilement un grand homme.
CtroiFe à ta grandeur de t'homme, c'est le
seul avant-goùt dn ciel.
t~<t'<a
!B.eo
B~e-a
<9«
Napoléon a presque toujours tenmiNé les
tecom qu'U a données aux princes en moins
d'un semestre, de même que les autres pro-
fesseurs, c'est-à-dire, en autant de temps
qu'il leur en faut pour achever leurs cours.
<"e«a
~.e*c<
!w«e
Les péchés contre le Saint-Esprit, que per-
sonne ne pardonne, sont ceux contre son
propre esprit, c'est-à-dire contre sa vanité,
et le Natteor plalt, sinon par sa coavictMB,
du moins par son abaissement.
«"<t<«
Personne n'a plus décrié la eonstitMtion de
t'empire germanique, que tesAttemandsem-
mêmes ce n'est que fort tard, et torsqu'eMc
n'existait plus, que nous avens commencé à
nous réeonciuer avec elle, et prononcé sur
son cadavre i'étogë Rmebre consacré par t'n-
sage aux empereurs, aux papes et aux acadé-
miciens. Cependant toutes tes constitutions
fortes, celles de la Grèce, de Rome et de
FAngteterre, par exemple, ont cela de com-
mun avec la constitution allemande, qu'ettes
ont été critiquées avec amertume et atta-
quées avec violence par des écrivains qui vi-
vaient sous leurs lois.
La guerre a plutôt servi à nous faire con-
naitre notre constitution qu'à nous t'enlever.
Si t'on e&t respecté tes ténèbres qui environ-
naient son antique berceau, elle existerait en-
core; car la guerre, qui tranche dans le vif et
sonde tes plaies des peuples, ressemble à ri-
vresseet à la folie, qui, d'après Sénèqne, met-
tent seulement nos fautes en évidence, et ne
les produisent pas. L'éboutement cle la con-
stitution, comme celui d'une mh)e, a taiMe à
Jëcouvert de nouvelles veines d'dp eombien
de richesses n'en sont-elles pas déja décou-
lées an profit de notre cosmopolitisme et
pour !'omement de notre littérature
te'e'~
L'imaginationne peut retracer dans ses ta-
bleaux que le passé ou .t'avenir, le présent
échappe à ses pinceaux ainsi l'eau de rose
perd, dit-on, sa vertu au moment où tes ro-
siers Sourissent.
!&.e'«
tfe'<&
p<.3«
s-a~
Les femmes distinguées se louent souvent
elles-mêmes sans employer de détours, et
beaucoup plus que tes hommes distingués.
<B.<t«<
t3.
Lfs princes bannissent plus facilementde
leur présence leurs favoris
que leurs enne-
mi!); leur crainte est plus forte
que leur af-
fection.
~e'of
Les petites douleurs nous mettent hors de
nous, tes grandes nous rendent à nous-mê.
mes. Une cloche fêtée ne produit qu'un son
sourd; <endez-!a, ette rendra de nouveau un
son éclatant.
~ia.e'«
r<'«< est le mot le plus élevé et le plus
hardi de notre langue; c'est aussi la pensée
la plus rare, car la plupart des hommes ne
voientdans l'univers que la rue où ils vivent,
et dans l'histoire de l'éternité que celle de
)<')tt' petite ville.
)a.e''c<
rhomme; elle
Respectez t'indtvidaalitédans
est la Mcine de tout ce qu'il y a
de bien.
Henretm les jours qui suivent
une récon-
citiatiMt! l'amour redevient chaste
et pudi.
que, l'amante reprend denouveaux charmes,
le coeur célèbre son mois de mai, tes
et morts,
ressuscités du champ debataitte.necompren.
nent plus tes combats qu'ib se livraient
na-
guère et dont ils ont perdu le souvenir.
~<a
La véritable innocence, semblable à celle
de t'en&nce, n'existe qu'autant qu'elle s'i.
Snore elle-même.
ta.<K<
~a.et
Rien ne <ait paraitre un homme plus pe-
tit que de vouloir châtier et tourmenter sans
savoir comment s'y prendre.
Celui dont le ecear respire le bonheur et
!à paix cherche dans une égtise visible une
<igMse iMMibte. Le temple de ta nature
est le temple de l'amour, partout on en voit
tes autels et tes chaires. L'homme assis sans
rames dans sa nacelle la laisse suivre avec
ivresse le cours du fleuve et ne cherchepoint
à la gouverner.
~~6
Des nuages de t'erreur s'amoncelleraplus
tard l'oragede la passion.
~e«
Rien ne cause tantd'amertume qu'une haine
froide et rénéchie; h passion blesse beau.
< oup moins.
B"e<«
)tMe<ca
t:.e«
Au service de la déesse des amours on
devient communément plutôt chauve que
grisonnant.
!B'<t<a
!B.e<a<
o.<K<
B~eo
t"e'~
L'homme ne s'aperçoit souvent que trop
tard combien il a été aimé, combien il a mon-
tt~ d'onbti et d'ingratitude il ne comprend
que trop tard la grandeur du <teur qM'it a
méconnu.
ia.e.ea
femmes.
(?<)? da <~<&tetf«r.)
i
tS.
l'est pas moim de trouver un ami et une
amie. Une femme peut recevoir son nom d'un
homme, comme une vitte d'une btttaitte tt-
vrée <oua ses mura ou d'utts paix <!enctMe
dans son enceinte; m~dhewrenaernent il ge
tiweptn9deet))nhaMtpt'Hne ? fait de tKuté~.
t~'e'et
Dans un noble amour, le sacrifiee, celui de
l'amourmême, est aussi agréable que la jouis-
sance car la marque distinctive la ptusecta-
tante des hommes supérieurs, c'est qu'au
moment de la joie ib portent leurs regards
sers une Nie plus étevëe et vers la vérité.
f~a<
La puissance seule de rimagination, et non
le manque de courage, produit la crainte des
esprits; et celui qui la porte jusqu'à PeiÏMM
dans un enfant n'y gagnera rien, lors m4me
que ce dernier déposerait ensuite ses terreurs
et Mconoattraitque la cause en était toute
naturelle aussi ne voit-on que quelques en.
fantspossédés de cette cramte dans une même
<amit!e,c'est-a-dire ceax-tà seab dont fimMina-
tion est plus vive: aussi Shakespeare,torsqu'it
evnqne des esprits sur ta scène,<ait4t dresserh-s
t~eveux mêmeaux espritsforts des premières
galeries, et cela incontestablement en ébran-
lant leur imagination. La crainte des esprits
est un des phénomènes les plus extraordinai-
res de notre nature d'abord à cause de l'em-
pire qu'dte a exercé sur tous les peuples, en-
suite parce qu'elle ne provient pas de féduca-
tion car souvent t'entant frissonne en même
temps à la vue d'un grand ours qui est à ta
porte et à l'idée d'un esprit. Mais si la pre-
mière crainte se passe, pourquoi la seconde ne
se dissipe-t-elle pas? Enfin, à cause du sujet
même: celui qui a peur des esprits ne redoute
souvent ni la douleur ni la mort, mais la
présence d'un être étranger et sureaturet. il
pourrait envisager un habitant de la lune ou
celui d'une étoite fixe, aussi facilementqu'un
animal nouveau pour lui; mais l'idée d'un
esprit excite en lui une terreur semblable a.
cette que produiraient des maux inconnus à
cette terre, une terreur causée par l'approche
d'un autre monde que celui qm'éctaire le so-
!<).
~.ats
&.a'<
L'angede la dernière heure, que nous ap*
pelons si crûment la mort, est te plus tendre
et le meilleur des anges; on fa choisi tel pour
recueillir doucement et dé!icatemeBt le cœur
abattu de l'homme au moment où il cesse de
vivre, et le porteravec ménagementde notre
sein glacé dans le sublime et brillant Éden.-
Son frère est l'ange de la premièreheure
ce-
lui-ci donne deux baisers à rhomme, le
pre-
mier pour lui faire commencer la vie, le
se-
eond pour qu'il se réveille tà-hant sans Mes-
sureset qu'il entre dans l'autrevie ensouriant,
de mêmequ'il est entré dans celle-ci pteu.
en
Mnt.
qnence!*
f'e«
B existe un état de sainteté ou tes sou~
frances peuventpeules nous conduire
en nous
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épurant. Le neuve de la vie devient d'nne
blancheur ébtoutMante toMqu'il se brise
de
contre des rochers. Il est une hauteur
pensée où les idées vatgaircs ne peuventplus
lorsqu'on
nous atteindre, de même que se
les
trouve sur une des sommités des Alpes,
pics des montagnes semblent se rapprocher
sans qu'on aperçoive les
parties inférieures
qui les réunissent
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FtN.