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CM 5 Socialisation

( suite cours )
Pour Piaget idée qu'en fin de compte tout ce qu'exprime le jeune enfant en plein
développement, toutes ses pensées et ses sentiments, sont pour lui conçus comme une
tentative pour réduire une tension, un déséquilibre entre les besoin de l'organisme, donc
besoins biologiques, et les ressources de l'environnement.
Cette tentative de réduction de cette tension participe au développement mental et social.
Donc chez Piaget, son idée est d'essayer de montrer que le but que recherche un enfant est
de rétablir un équilibre, satisfaire les besoins de son organisme.
Exemple du réflexe de succion qui est un appel du corps, un besoin de l'organisme de
manger ; l'enfant va donc chercher à répondre à ce besoin, l'environnement qui l'entoure va
l'aider à comprendre que ce n'est pas ce qu'il met à la bouche qui le nourrit.
Réduire donc cette tension est un apprentissage au fil du temps et ne peut se faire
indépendamment du social, de ce qui est déjà là comme le « doudou ».
Le développement mental est lié à l'environnement social ; donc l'environnement de
l'individu ce sont des ressources pour l'apprentissage. L'acquisition des connaissances est
une construction sociale.
Idée que dans notre socialisation nous sommes confrontés au processus de
l'expérimentation, sans cesse. C'est par le jeu de l'expérience que l'on retient les notions
élémentaires, des résultats valides.
Dans notre quotidien on expérimente toute le temps, on fait des hypothèses, on
expérimente . Tout comme le jeune enfant.
L'intelligence ne se construit pas indépendamment du monde chez Piaget ; cette méthode
d'expérimentation va le conduire à dire qu'on construit une théorie du monde qui nous
entoure. Pour lui les rapports entre développement social et développement mental sont
construit à l'intérieur d'un mouvement parallèle.
Lévi Strauss « Plus j'avance dans la connaissance plus je me rend compte de mon
ignorance »
Donc idée que le cheminement mental de l'individu dans son développement accompagne le
social.
Piaget avance qu'il existe des paliers dans le développement ; idée de stades, d'étapes.

1) Le stade réflexe
Forme de socialisation contrainte par l'égocentrisme initial, la socialisation est réduite à
cette centration sur soi. Dimension individuelle des structures mentales à tendance
instinctive. Pas vraiment de distinction chez le nouveau né.

2) Le Stade des premières habitudes motrices


Perceptions organisées au niveau individuel et premiers sentiments différenciés au niveau
social. Premières habitudes de regard, de fixation d'un objet. Apprendre à reconnaître ses
parents des étrangers. Apprentissages des sentiments différenciés.

3) Le stade de l'intelligence sensori-motrice


Régulations élémentaires d'ordre pratique dans la dimension personnelle et imitation
comme première « socialisation » dans la dimension sociale. Moment où commencent les
comportements d'imitation, commence à reproduire le monde des adultes. Copie pas très
aboutie. C'est une reproduction de comportement par observation.

4) Le stade de l'intelligence intuitive


Images et intuitions représentatives « genèse de la pensée » et soumission contrainte aux
adultes. Stade où petit à petit l'enfant va être amené à développer un langage, notion
d'échange qui se met en route dans cette phase là. On commence à prendre en compte le fait
qu'il y a des règles dans la vie et qu'il va falloir s'y soumettre. L'apprentissage des normes
commence, l'adulte les prescrit.

5) Le stade de l'intelligence concrète


Passage aux opérations, explications par l'atomisme ; sentiments et pratiques de
coopération dans la dimensions sociale. C'est la capacité à se représenter tout objet physique
comme constitué de particularités invariantes c'est à dire être capable de savoir qu'il existe
des différences entre deux objets. Comment classer ? C'est un cheminement intellectuel.
Idée que le développement intellectuel est lié à l'environnement social, tout le temps, chez
Piaget. Ici commence la pratique de coopération. Reconnaître l'autre dans sa capacité à
apporter quelque chose à l'action.

6) Le stade de l'intelligence abstraite, formelle


Construction de théories, pensée hypothético-déductive, catégorie du « possible » ;
insertion sociale et professionnelle. Socialisation après le stade de l'enfance.

Exemple du ballon :
Le jeu du ballon de manière très générale peut être associé à un bon nombre de stades. Avant
2 ans, lorsque vous présentez un ballon à un enfant il le manipule comme un objet rond mais
on ne peut pas dire qu'il joue, il répond plutôt aux propriétés de l'objet comme la forme, la
taille .. Il pousse, tire, mais ne joue pas véritablement ; correspond aux stades 1, 2 & 3 chez
Piaget.
Les enfants même s'ils sont ensemble, jouent chacun pour soi, il n'y a pas de jeu collectif. La
coopération n'existe que par ce qu'elle est contrainte «  joue avec lui, fais la passe ... ».
L'enfant n'est pas encore dans une reconnaissance de l'autre, intégrer l'autre est une
obligation qui vient de l'extérieur. Ici nous sommes dans le stade 4, c'est la soumissions à
l'adulte. Le respect des règles est très intéressant à observer. S'il n'y a pas ce rappel incessant
des règles il n'y a pas de socialisation.
Vers 5-6 ans les règles sont comprises en général, on en comprend même la pertinence car
c'est ce qui permet l'équité, l'égalité. Il y a une cohérence dans le domaine intellectuel de la
règle.
Puis après viens la reconnaissance sociale des autres, l'esprit d'équipe dans un jeu.

Chez Piaget, pour la première fois il y a l'idée que l'individu est actif, idée qui n'existe pas
chez Durkheim. Idée que le socialiser le rend actif, alors que chez Durkheim c'est de
l'hypnose, de la passivité. Ici autre approche sociologique qui met en avant le rôle actif de
l'individu, il ne subit pas la socialisation, il y participe.
Pour Piaget la socialisation n'est pas un conditionnement et par conséquent ce n'est pas
l'inculcation de règles, normes et valeurs par la société à des individus qui sont passifs, ce
n'est pas ça.
« Le développement de l'enfant va dans le sens de la socialisation progressive d'une pensée
individuelle d'abord rebelle à l'adaptation sociale puis de plus en plus pénétrée par les
influences adultes ambiantes. » Piaget, Études sociologiques.
C'est penser la volonté de l'enfant dans le processus de socialisation. Donc idée que la
socialisation ne se fait pas aux dépens de l'intéressé mais avec lui.
On peut donc opposer sa vision à celle de Durkheim pour qui « la socialisation est pensée
comme un processus déterministe et univoque d'intégration de normes et de valeurs pré-
existantes et extérieures à l'individu dont on fait le réceptacle passif du social. »
Tandis qu'avec Piaget la socialisation est définie comme une démarche dans laquelle
l'individu joue un rôle actif en mettant en œuvre des compétences sociales.
Par ailleurs, dans cette perspective Piagesienne, la socialisation est aussi une démarche
endogène de création de sens par le sujet à travers son expérience propre.
La socialisation dans les approches anthropologiques et
culturalistes

Points de repères :
L'anthropologie au sens le plus général est une tradition scientifique qui a pour objet
l'humain, le genre humain, l'Homme. L'anthropologie va naître et se développer au XIXè
siècle ; c'est un siècle qui sera marqué par l'expansion coloniale, qui va naître de ces
découvertes de ces populations, ces nouvelles terres. Et aussi un siècle marqué par une
démonstration de plus en plus évidente que l'homme moderne est le produit d'une histoire
naturelle et pas le produit d'une création divine. C'est aussi un siècle où beaucoup
d'observateurs vont rendre compte du fait que sur des continents éloignés on peut trouver
d'autres humains qui présentent des caractéristiques physiques, morales, différentes des
notre. L'unité de l'espèce humaine de fait plus de doute à cette époque là mais en même
temps il y a des différences, des variations nécessaires à expliquer, à comprendre.
L'anthropologie émerge à ce moment là avec la volonté de répondre à ces questions, de
comprendre l'Humain donc idée de l'universalité de l'Homme.
En France c'est en 1925 que ça devient une discipline d'enseignement.

Au départ, cette distinction entre anthropologie, ethnologie et ethnographie répond à une


logique méthodologique ; répond à une préoccupation méthodologique qui forme une
séquence qui part de l'observation vers la théorie.
L'ethnographe décrit des faits observés dans une ethnie ; Une ethnie est un groupe humain
qui possède des caractéristiques socioculturelles communes ( langue, religion, tradition … ).
Il observe.
L'ethnologue va analyse et modéliser les données issues de l'observation.
L'anthropologue lui se livre à des comparaisons avec d'autres travaux, présente des
synthèses et formule des théories générales.
A la naissance de l'anthropologie, l'étude de ces ethnies donnait lieux à une division
concrète des tâches. Chacune des trois professions étaient bien distinctes.
Aujourd'hui cette division n'existe plus.

Le culturalisme désigne un courant de pensée anthropologique qui s'est développé aux USA
à partir des années 30. Le culturalisme rassemble un certain nombre d'auteurs extrêmement
connus aujourd'hui et qui ont tous pour particularité d'avoir été les élèves de Franz Boas qui
est le père fondateur de l'anthropologie américaine. Boas va initier cette nécessité d'aborder
les choses sous l'angle culturel.
Edward Sapir ( 1884-1939 ) ; Ruth Bénédict ( 1887-1948 ) ; Margaret Mead ( 1901-1978 ) ;
Ralph Linton ( 1893-1953 ) ; Abraham Kardiner ( 1891-1981 ).
L'approche culturaliste repose sur l'idée que la culture ( comprise comme ensemble de
valeurs, de lois, de normes, de représentations collectives ) est en dernier instance le critère
déterminant d'explication des conduites humaines.

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