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REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

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Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique
…………………………………………..….....

INSTITUT PRIVEE D’AGRICULTURE TROPPICALE

INPRAT-Miadzin Adzopé

Cours de : Fertilisation des Sols

Année scolaire : 2016-2017

Enseignant
Dr N‟GUESSAN Kouamé Antoine
Agro-pédologue

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Chapitre 1. Nutrition des plantes

1.1. Comment la plante se nourrit-elle ?

Le sol a une fonction alimentaire pour la plante dans la nutrition minérale. Depuis longtemps
l‟on a pensé que les plantes puisent leur aliment dans le sol sous forme organique. C‟est Von
Leibig qui en 1823 a démontré que la plante n‟utilisait pas le fumier tel quel mais qu‟elle
absorbait des sels minéraux résultant de la décomposition du fumier après passage dans le sol.
Le principe de la nutrition minérale de la plante était ainsi établit sans que cela diminue pour
autant le rôle fondamental de la matière organique dans le sol.

Depuis cette époque, on a pu mettre en évidence que la plante pouvait absorber en très petite
quantité certaines molécules complexes appelées facteurs de croissance. Mais il n‟y a pas
d‟opposition fondamentale entre la forme minérale et la forme organique qui du reste
correspond à deux phases successives utiles pour la plante.

D‟ailleurs dans le sol, les éléments minéraux existent sous différentes formes : organiques et
minérales qui elle-même se subdivise en forme assimilable immédiatement disponible pour
la plante, en réserve organique non disponible actuellement mais qui vont le redevenir par la
suite progressivement par minéralisation.

1.2. Localisation des principaux éléments minéraux

Dans le sol, les racines des végétaux et plus exactement les poils absorbants très fins portés
par les radicelles puisent l‟eau et certains éléments partiellement dissouts dans la solution du
sol. L‟eau est à la fois un aliment car source d‟hydrogène et d‟oxygène et un véhicule pour les
éléments minéraux qui ne sont absorbables par les racines à condition d‟être préalablement
dissouts dans la solution du sol.

Pour absorber les éléments minéraux dissouts dans la solution du sol, la plante doit absorber
beaucoup plus d‟eau qu‟elle en conserve dans les tissus. La transpiration lui permet de rejeter
dans l‟atmosphère l‟excès d‟eau. Elle utilise pour cela une grande partie de l‟énergie solaire
reçue par les feuilles. La solution du sol contient non seulement de petites quantités
d‟éléments dissouts mais aussi du gaz carbonique et d‟autres éléments acides provenant de la
décomposition de déchets organiques.

Les racines des végétaux elles même sécrètent des substances acides capables d‟attaquer
certains sels difficilement solubles et le rende plus assimilable. Il convient de signaler que les
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racines n‟ont pas le monopole de l‟absorption des éléments minéraux. En effet, les feuilles et
les autres organes aériens peuvent aussi absorber ces éléments à travers leurs tissus
superficiels d‟où la pratique de pulvérisation de solution nutritive sur le feuillage.

1.3. Eléments nutritifs nécessaires à la croissance de la plante


Pour se développer, la grande majorité des plantes ont besoin de 16 éléments nutritifs qui
proviennent de l‟air, de l‟eau et du sol.
o de l’air : carbone (C) sous forme de CO2 (anhydride carbonique) ;
o de l’eau : l‟hydrogène (H) et l‟oxygène (O) sous forme de H2O ;
o du sol et des engrais minéraux et organiques : l‟azote (N), phosphore (P), potassium
(K), calcium (Ca), magnésium (Mg), soufre (S), fer (Fe), manganèse (Mn), zinc (Zn),
cuivre (Cu), bore (B), molybdène (Mo) et chlore (Cl) etc.
L‟eau et les sels minéraux sont prélevés dans le sol par les poils absorbants des racines des
plantes. Ces minéraux qui ne sont absorbés que sous la forme minérale peuvent intervenir
dans des processus physiologiques importants pour les plantes : croissance et développement,
photosynthèse, fructification, perméabilité cellulaire, équilibres ioniques, etc. Ces éléments
nutritifs et leur concentration moyenne dans la matière sèche de la plante sont indiqués dans la
Figure 8.

Figure 8 : composition élémentaire moyenne des plantes


D‟autres éléments chimiques sont également absorbés et peuvent être bénéfiques pour
certaines plantes, mais ils ne sont pas indispensables à toutes les plantes pour leur croissance.
Les engrais, le fumier et les résidus de récolte appliqués au sol augmentent l‟apport
d‟éléments nutritifs.

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1.4. Fonctions des éléments nutritifs
A l‟exception du carbone (C), qui sera examiné sous la rubrique “Photosynthèse”, les
éléments nutritifs sont tous prélevés par la plante dans la solution du sol.
On les répartit en deux catégories (classification quantitative) :
o Les macro-éléments, répartis en « éléments majeurs » et « éléments secondaires » et
o Les oligo-éléments ou les éléments traces.
Les Macro-éléments sont nécessaires en grandes quantités et des applications importantes
peuvent être indispensables si le sol est carencé en un ou plusieurs de ces éléments. Les sols
peuvent être pauvres en éléments nutritifs, soit naturellement, soit à cause des prélèvements
effectués par les cultures pendant plusieurs années ou encore du fait que l‟on cultive des
variétés à haut rendement (HYV) qui sont plus exigeantes en éléments nutritifs que les
variétés locales.
Contrairement aux macro-éléments, des quantités infimes de micro-éléments ou oligo-
éléments suffisent à une croissance correcte des plantes et ceux-ci doivent être apportés en
très petites quantités lorsque le sol n‟est pas en mesure de les fournir. Parmi les macro-
éléments, dont la plante a besoin en grandes quantités pour sa croissance, les principaux
éléments sont l‟azote, le phosphore et le potassium.

1.4.1. Rôles des éléments majeurs


1.4.1.1. Azote (N)
Il est le moteur de la croissance végétale. Il représente 1 à 4 pour cent de la matière sèche
végétale. L‟azote existe sous de très nombreuses formes dans le sol :

 l’azote organique qui provient des débris de récolte, des fumures organiques (résidus
végétaux et animaux de toutes sortes), est insoluble dans l‟eau et non assimilable par
les plantes ;
 l’azote ammoniacal (NH4+) qui résulte de la transformation de l‟azote organique sous
des influences microbiennes, est soluble dans l‟eau mais reste peu assimilable par les
plantes ;
 l’azote nitrique (NO3-) qui provient de la transformation de l‟azote ammoniacal, est
extrêmement soluble et très assimilable par les plantes. Du fait de sa solubilité, l‟azote
nitrique est très facilement lessivable par la pluie.

L‟azote est prélevé dans le sol sous forme soit nitrique (NO3-) soit ammoniacale (NH4+). Il se
combine aux composés du métabolisme des hydrates de carbone de la plante pour donner des
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acides aminés et des protéines. Etant le constituant essentiel de protéines, il intervient dans
les principaux processus de développement de la plante et de détermination du rendement.
C’est un facteur de rendement et de croissance. Un bon apport d‟azote à la plante est aussi
important pour l‟absorption d‟autres éléments nutritifs.

1.4.1.2. Phosphore (P)


Le phosphore intervient dans les transferts énergétiques : processus de stockage et de
transport de l'énergie dans les cellules (ATP), dans la transmission de caractères héréditaires
(acides nucléiques), la photosynthèse et la dégradation des glucides. Le phosphore est un
constituant important des protéines phosphorées (nucléoprotéines, phosphoprotéines,
lécithines, etc.). En outre, un grand nombre de réactions métaboliques exigent des
phosphorylations préalables pour se dérouler. Il est essentiel à la différenciation cellulaire et
au développement des jeunes tissus à partir desquels se fait la croissance de la plante. Le
phosphore favorise le développement racinaire. Il est essentiel pour la floraison, la
précocité, le grossissement des fruits et la maturation des graines. La plupart des sols
cultivés et ceux non cultivés sont carencés en phosphore ou ont une fixation élevée vis-à-vis
du phosphore, limitant ainsi sa biodisponibilité.

1.4.1.3. Potassium (K)


Le potassium n'est pas un élément constitutif des hydrates de carbone, des lipides ou des
protéines, mais il joue le rôle d'activateur de différentes enzymes. Il permet l'augmentation
de la pression cellulaire et régularise l'économie de l'eau dans la plante en réduisant
l'évaporation. Il en accroît donc la résistance à la sécheresse. Le potassium est l'ion
principal des solutions cytoplasmiques. Il joue un rôle fondamental dans les processus
d'échanges trans-membranaires passifs et actifs dans les cellules. Le potassium améliore le
rendement de l'assimilation chlorophyllienne et la résistance au gel.

1.4.2. Rôles des éléments secondaires


Les éléments secondaires sont le magnésium, le soufre et le calcium. Ils sont également
absorbés par les plantes en grandes quantités.

1.4.2.1. Magnésium (Mg)


Le magnésium est un constituant de la chlorophylle ; le pigment vert des feuilles qui capte
l‟énergie fournie par le soleil. Il en favorise la synthèse ainsi que celle de la xanthophylle et

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celle du carotène. Il entre dans la composition de composés organiques essentiels comme la
phytine et la pectine. Le magnésium (Mg) intervient aussi dans les réactions enzymatiques
relatives au transport de l‟énergie dans la plante. Il favorise l'absorption du phosphore et son
transport dans les graines où il favorise la synthèse des lipides.

1.4.2.2. Soufre (S)


Le soufre est le constituant essentiel des acides aminés soufrés (méthionine et cystéine) que la
plupart des animaux ne savent pas synthétiser et qu'ils trouvent dans les plantes qu'ils
consomment. En outre, il intervient dans la formation de la chlorophylle et représente dans la
plupart des plantes 0.2 à 0.3 (0.05 à 0.5) pour cent de la matière sèche. Il joue un rôle aussi
important que le phosphore et le magnésium dans la croissance des plantes ; mais son rôle est
souvent sous-estimé.

1.4.2.3. Calcium (Ca)


Le calcium est un macroélément essentiel pour toutes les plantes supérieures. Il joue en effet
un rôle important dans la régulation des échanges ioniques entre les racines et leur milieu.
C‟est un élément fondamental des parois cellulaires des plantes. C'est lui qui donne leur
résistance tissulaire aux membranes pectiques. Par son rôle structural, le calcium contribue à
maintenir la qualité des fleurs, des fruits et des légumes à la suite de la récolte et durant
l‟entreposage.
À l‟intérieur des cellules, le calcium se retrouve à divers autres endroits (cytoplasme,
chloroplastes, mitochondries), où il est associé à des activités primordiales pour la plante :
 La croissance racinaire (élongation cellulaire) ;
 Le mûrissement des fruits (relation entre le calcium et la synthèse de l‟éthylène,
composé impliqué dans le mûrissement);
 L‟initiation des réactions de la plante à des facteurs environnementaux (ex. : infections
parasitaires, stress…);
 L‟activation de certains enzymes.

1.4.3. Rôles des oligo-éléments ou éléments traces


Les oligo-éléments ou éléments traces sont le fer (Fe), le manganèse (Mn), le zinc (Zn), le
cuivre (Cu), le molybdène (Mo), le chlore (Cl) et le bore (B). Ils font partie des substances
clés de la croissance des plantes et sont comparables aux vitamines dans la nutrition humaine.
Comme ils sont absorbés en quantités infimes, leur apport pour obtenir leur seuil optimal se

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situe à des niveaux très faibles. Leur disponibilité pour les plantes (biodisponibilité) dépend
principalement de la réaction du sol. Une application abondante de bore peut avoir un effet
défavorable sur la culture suivante dans la rotation. Certaines cultures peuvent tirer avantage
d‟autres éléments nutritifs utiles tels que le sodium (Na) pour la betterave, et la silice (Si) pour
les céréales, qui renforce leurs tiges et, ainsi, leur résistance à la verse.
Le Cobalt (Co) joue un rôle important dans le processus de fixation de l‟azote par les
légumineuses. Par ailleurs, certains oligo-éléments peuvent être toxiques aux plantes, mais à
des concentrations plus ou moins élevées par rapport à la normale. Dans la plupart des cas,
cette toxicité se manifeste quand le pH est faible à très faible. Les toxicités aluminiques et
manganiques sont les plus courantes. Elles ont une relation directe avec les sols acides. Ainsi :
 le bore (Bo) agit sur la croissance, sur la germination et la fertilité du pollen et sur la
migration des sucres ;
 le fer (Fe) intervient dans la synthèse de la chlorophylle, et entre dans la composition
de plusieurs enzymes intervenant entre autre dans la respiration ;
 le manganèse (Mn) en liaison avec le fer, intervient dans le processus de synthèse de
la chlorophylle et l‟activité de différentes enzymes ;
 le cuivre (Cu) agit comme cofacteur d‟enzymes, notamment celles qui interviennent
dans la synthèse de lignine.

1.5. Les lois théoriques d’alimentation de la plante

En matière d‟utilisation des engrais, trois lois sont généralement connues. Il s‟agit de :

 la loi du minimum ou loi des facteurs limitants,


 la loi des avances : les résidus de la récolte précédente constituent la première avance ;
 la loi des excédents de rendement moins que proportionnels.

1.5.1. La loi du minimum ou des facteurs limitants

« Le rendement d’une culture est déterminé par l’élément qui se trouve en plus faible quantité
dans les horizons du sol atteints par les racines relativement aux besoins de cette culture ».
Cette loi, dite (loi de LIEBIG) traduit la solidarité des éléments fertilisants entre eux. En effet,
elle peut s‟énoncer ainsi « 1’insuffisance d’un élément assimilable dans le sol réduit
l’efficacité des autres éléments, et par suite diminue le rendement des récoltes ».

Ainsi :

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a). Tous les facteurs de croissance peuvent se comporter en facteurs limitants

Chez les éléments fertilisants, c‟est souvent l‟azote qui constitue le premier facteur limitant,
celui dont l‟insuffisance exerce l‟action dépressive la plus marquée sur le rendement. Le plus
souvent, en sols tropicaux, les carences les plus graves sont celles en azote (N) (minéralisation
rapide des matières organiques) et en phosphore.

En dehors des éléments fertilisants, d‟autres facteurs limitants existent :

 l‟eau, par son excès ou son insuffisance ;


 la présence d‟ennemis et des maladies des plantes;
 le travail du sol ;
 la variété ;
 le climat etc.

b). Les facteurs de croissance sont interdépendants

On parle d‟interaction, l‟action sur le rendement qu‟exercent ensemble deux ou plus de deux
facteurs de croissance. Cette action commune peut augmenter ou au contraire réduire le
rendement.

1.5.2. Loi des avances

Les résidus de la récolte précédente constituent la première avance. Les avances d‟éléments
fertilisants sont nécessaires pour couvrir en temps voulu les besoins de la culture. Les avances
sont d‟autant plus nécessaires que l‟on utilise des engrais organiques et des engrais minéraux
insolubles : l‟activité biologique du sol doit avoir le temps de les transformer, les rendant
progressivement assimilables. Les restitutions organiques par les résidus de récolte de la
culture précédente sont en effet la première et la meilleure avance.

1.5.3. Loi des excédents de rendement moins que proportionnels

Cette loi montre que l‟augmentation des doses d‟engrais a une limite. « Quand on apporte au
sol des doses croissantes d’un élément fertilisant, les augmentations de rendement obtenues
sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que les quantités apportées s’élèvent ».

Cette loi, dite loi de MITSCHERLICH est le corollaire de la loi du minimum. En effet,
l‟excès d‟un élément assimilable dans le sol réduit 1‟efficacité des autres éléments, et par

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suite diminue le rendement des récoltes ». Aussi, chaque facteur ne peut produire son plein
effet qu‟en présence d‟une quantité suffisante de tous les autres.

1.6. Symptômes de carence en éléments minéraux

On entend par carence ou déficience « toute insuffisance d’éléments minéraux se traduisant


par l’apparition de symptômes pathologiques visibles ». Les symptômes d‟une carence en un
élément dépendent en partie du rôle nutritif de cet élément dans la plante. Cependant,
l‟absence de symptôme ne correspond pas automatiquement à l‟optimum d‟alimentation. Pour
chaque carence, il faut examiner les causes des symptômes, les méthodes de diagnostic et les
remèdes. On distingue ainsi : les carences vraies et les carences induites.
On parle de carence vraie lorsque l‟élément est absent du sol. Au contraire, on parle de
carence induite lorsque l‟élément est présent dans le sol mais une ou plusieurs facteurs
empêchent la plante de l‟absorber. Les causes les plus répandues sont :

 Trop forte fixation par le sol ;


 Le pH trop élevé ou trop bas ;
 Antagonisme entre éléments minéraux ;
 Sol asphyxiant ;
 Mauvais drainage.

Dans certains cas, la relation entre la carence en un élément et les symptômes occasionnés par
cette carence est moins directe. Exemple : le Fer (Fe). Cet oligoélément ne fait pas partie de la
molécule de chlorophylle mais est nécessaire à la biosynthèse de l‟un des précurseurs de la
chlorophylle. Aussi, sa carence provoque-t-elle la chlorose.

Par ailleurs, les symptômes d‟une carence en un élément dépendent non seulement du rôle
nutritif de cet élément dans la plante, mais aussi de sa mobilité dans celle-ci. Exemple : le
magnésium (Mg) est un élément mobile dans la plante. Sa carence déclenche le jaunissement
des anciens organes. A l‟inverse, le fer dont la mobilité est plutôt faible, reste localisé dans les
anciens organes. Un manque d‟approvisionnement en cet élément provoque la chlorose des
jeunes organes.

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Remarque

L‟observation visuelle ne suffit pas toujours pour déterminer un symptôme de carence car
certains symptômes peuvent être confondus avec d‟autres causes telles que :

 Nécrose de feuillage dû à un champignon


 Nanisme des plants dû à un excès de salinité
 Diminution du volume du fruit due à une irrigation insuffisante
 etc

1.6.1. Azote

De tous les éléments minéraux, l'azote est celui dont la carence restreint le plus la croissance
des végétaux et le rendement des cultures. Les plantes montreront un manque de vigueur,
auront une croissance lente et seront chetives. Les feuilles plus anciennes deviennent
jaunes (chlorotique) du manque de chlorophylle. Les plantes déficientes seront vert clair
uniforme pour jaunir sur les feuilles plus anciennes , ces feuilles peuvent mourir et tomber .
Les marges des feuilles ne seront pas courbées vers le haut . La chlorose va finalement
s’étendre dans toute la plante . Les tiges, les pétioles et les surfaces inférieures des feuilles
peuvent tourner au pourpre. Cela explique l'importance de la nutrition azotée en nutrition
végétale.

Feuille de tomate plant de maïs


Figure : Carence en Azote sur plant de tomate et maïs
Sols carencés :
Sols insuffisamment fertilisés ; sols souvent sableux, filtrants, acides ou pauvres en humus.

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Correction
 apport d‟azote sous forme solide au sol ou en fertilisation foliaire ou irrigation
fertilisante ;
 drainage des sols trop humides (réduction de la nitrification) ;
 Amélioration de la structure du sol ;
 Apport supplémentaire d‟azote en cas d‟enfouissement des pailles (rapport C/N
inférieur à 20).
1.6.2. Phosphore
Les plantes carencées en Phosphore ont une croissance ralentie; le développement des racines
et la densité des populations sont réduits; la floraison et la maturation sont retardées. Une
carence en phosphore provoque une diminution de la production de protéines et de vitamines.
La conservation des légumes ainsi que la résistance au gel est moins bonne Les jeunes
plantes sont naines et fines, leurs feuilles vert sombre. Les rebords, nervures et tiges
prennent une teinte violacée qui peut se propager à tout le limbe. Les feuilles plus
anciennes des jeunes plantes sont les premières touchées.

Figure : Carence en Phosphore sur plant de tomate et maïs


Sols carencés :
 Sols très acides (pH inférieur à 5,0) ;
 Sols alcalins (pH supérieur à 7,5) ;
 Sols insuffisamment approvisionnés en P.

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Correction
 Fertilisation phosphatée adaptée au pH. Scories et phosphates naturels pour les sols
acides à neutres et superphosphate pour les sols neutres à alcalins ;
 Amener le sol dans la zone des pH neutre à légèrement acide.

1.6.3. Potassium

La carence en potassium s‟exprime par la production restreinte de matière sèche (hydrates de


carbone, protéines) ; un goût moins agréable (fruits et légumes) ; la réduction de la résistance
au gel et à la sécheresse, une importantes transpiration et respiration et une mauvaise
conservation des fruits et légumes. Les Symptômes s’expriment sur les Feuilles d'abord
vert brunâtre, puis peuvent prendre une coloration rouge brunâtre. Une chlorose
apparaît et se développe à partir du bord des feuilles âgées, qui rapidement finissent par
dépérir. Les Plantes manquent de turgescence et flétrissent (port flasque). Les Feuilles se
recourbent ou s'enroulent.

Carence en potassium sur maïs


Sols carencés:
 Sols très argileux (fixation) ; ou riches en humus, ou insuffisamment approvisionnés
en potassium.
Correction :
 Pulvérisation immédiate d‟une solution contenant 2% de sulfate de potassium ;
 Enrichissement du sol par apport d‟engrais potassiques ;
 Apports réguliers de potassium en fonction des exportations.

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1.6.4. Magnésium

Chez les plantes carencées en magnésium, la production d'hydrates de carbone est réduite et
les amides, qui servent à la protéosynthèse, s'accumulent dans les feuilles. On met en
évidence de plus en plus fréquemment des carences magnésiennes, car des quantités non
négligeables de magnésium sont prélevées du sol et exportées par les végétaux. Les
Symptômes apparaissent sur les céréales et, entre les nervures des feuilles apparaissent
des jaunissements linéaires «en perles». Au niveau des dicotylédones: les feuilles se
décolorent en jaune entre les nervures à partir de la base, puis ces plages brunissent et se
nécrosent.

Carence en magnésium sur tomate et sur maïs


Correction
L'appréciation de la teneur en magnésie se fait souvent en fonction de la richesse en
potassium. Les conditions idéales pour une bonne alimentation en magnésium sont appréciées
par le rapport K2O/MgO (en %) = 1 ou bien K/Mg (en meq/100 g) = ½. En terre mal pourvue
en magnésie, il faut relever le niveau magnésien du sol jusqu'à la valeur d'entretien.
Les carences en magnésium pourront être corrigées différemment selon le type de sol :
 En sol calcaire: par des apports sous forme de sulfate de magnésie ;
 En sol acide: par des apports de chaux magnésienne ou dolomie (carbonate de calcium
et de magnésium).
Les engrais à base de magnésium sont faciles à apporter. Les formes solubles dans l'eau
peuvent être placées à la surface du sol, la pénétration dans le sol vers les racines se fera avec
le mouvement de l'eau.

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1.6.5. Le calcium (Ca)
L‟une des fonctions premières du calcium est de créer des liens entre les parois des cellules. Il
maintient donc la structure entre les cellules en les cimentant les unes aux autres. Le manque
de calcium implique une perte de cohésion entre les cellules, qui se traduit par une brûlure de
l‟apex ou de la marge des jeunes feuilles. Avec l‟expansion foliaire, des malformations et du
gaufrage apparaissent sur les feuilles affectées. Sur les fruits, les dommages apparaissent à
leur apex. Ils se caractérisent par une lésion affaissée brune ou noire.

Correction
L'augmentation du pH du sol d'une unité nécessite un apport d'environ 1,5 t/ha de CaO en sols
sableux, 2,5 t/ha en sols limoneux et 4 t/ha en sols argileux. L'apport est à fractionner sur
plusieurs années, et l'épandage s'effectue bien avant l'installation de la culture sur un sol sec.
Sur une culture en place, l'apport foliaire constitue la seule possibilité pratique
d'approvisionnement adéquat en calcium. On peut ainsi apporter le nitrate de calcium ou le
chlorure de calcium par pulvérisation foliaire en s'assurant que la concentration des solutions
utilisées ne dépasse pas 2% pour éviter les dégâts sur feuilles. Cependant, la considération de
la qualité exclue la pulvérisation de la forme nitrate sur les fruits comme la pomme.

1.6.6. Le Soufre (S)


Le soufre est un constituant de trois acides aminés (cystine, méthionine et cystéine) et par
conséquent il est nécessaire pour la synthèse des protéines. Il est également essentiel pour la
formation des nodules dans les racines des légumineuses. Certaines plantes, comme l'ail et
l'oignon, ont des besoins importants en soufre étant donné que celui-ci rentre dans la
composition de leurs huiles et il est responsable de leur odeur caractéristique.

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Les effets de sa carence se manifestent d'abord sur les jeunes organes qui présentent une
chlorose liée à une diminution de la teneur en chlorophylle. Les symptômes de carence se
manifestent par une couleur vert-pâle ou jaunâtre des jeunes feuilles. Les nervures sont
souvent plus claires que le reste de la feuille et la plante est d'un vert clair. On observe aussi
un dessèchement comme pour une carence en azote. Les racines sont nombreuses, blanches et
ramifiées. Les plantes sont chétives, petites et à croissance retardée.

Correction
Dans les sols riches en matière organique et en argile, les fournitures du sol par la
minéralisation peuvent satisfaire les besoins des cultures en soufre. En sol filtrant et pauvre en
matière organique, le soufre risque de limiter la production, surtout si la fumure N-P-K est
apportée par des engrais ne contenant pas de soufre tels que l'ammonitrate, le superphosphate
triple et le chlorure de potasse. Les apports de soufre peuvent être faits en sol calcaire ou
acide, avec des engrais ou des amendements contenant du soufre, tels que le sulfate
d'ammoniaque, le sulfate de potasse et le superphosphate simple.

1.6.7. Le Fer
La déficience en fer peut être induite lorsque le pH du sol est élevé, dans des situations de
mauvaise aération, ou quand on a des niveaux élevés de zinc, de manganèse et de calcaire.
Les symptômes varient avec l'âge de la feuille, la sévérité de la déficience et parfois avec les
conditions du milieu. Les symptômes de carence en fer se caractérisent par la chlorose des
jeunes feuilles. En cas de carence aiguë les feuilles deviennent presque de couleur vert-clair.

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Sols carencés: Carence en fer sur tomate et maïs
 Sols alcalins, riches en calcium, à faible teneur en matière organique, structure
défectueuse et économie de l‟eau perturbée.
 La carence en fer est renforcée par des apports élevés de phosphore.
 De même, un approvisionnement insuffisant en potassium renforce la carence en Fe.
Correction
 Pulvérisation foliaire immédiate de sulfate, de nitrate ou de chélate de Fe ;
 Apport direct au sol de chélates de fer ;
 Action sur le pH du sol vers la neutralité ou une faible acidité ;
 Amélioration de la teneur du sol en matière organique.

1.6.8. Le Manganèse
Chez les monocotylédones, les symptômes de déficience se caractérisent souvent par la
présence de taches gris-verdâtres, les nervures principales bordées de vert, les feuilles parfois
repliées à la base. Au stade avancé, la chlorose se généralise à toute la feuille.
Chez les dicotylédones, les symptômes se manifestent par des ponctuations jaunes sur les
feuilles. Contrairement au fer, les nervures restent vertes et plutard, apparaissent des nécroses
qui perforent parfois la feuille.
Sur agrumes, les symptômes apparaissent d'abord sur les jeunes feuilles et peuvent par la
suite se manifester sur les feuilles plus âgées si la carence persiste. Le symptôme le plus
typique est la présence de marbrure vert-clair le long de la bordure des feuilles.

Symptôme de carence en manganèse sur maïs et agrumes

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Correction
La pulvérisation foliaire est le seul moyen efficace et économique pour une lutte curative.
L'enfouissement au sol est moins efficace, car le manganèse est souvent oxydé et rendu
insoluble. Pour guérir une culture de céréales carencées en manganèse, il est recommandé de
pulvériser 3 à 5 Kg de sulfate de manganèse en apport foliaire (MnSO4, H2O) par hectare. Le
sulfate de manganèse (MnSO4) est considéré le plus efficace.
La meilleure procédure de correction de la carence en manganèse par l'apport au sol, consiste
en un apport du manganèse incorporé avec un engrais acidifiant qui retarde l'oxydation du
manganèse.

Synthèse de quelques symptômes de carence observés sur le maïs

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1.6.9. Le Zinc
Les symptômes apparaissent en général dans le cas d'un ensoleillement intense. Chlorose des
jeunes feuilles. Sur le maïs des raies claires relativement larges sur les feuilles. Le maïs, le
tabac et les cultures fruitières sont sensibles à cette carence. En arboriculture fruitière, on note
un feuillage clair et de petites feuilles disposées en rosettes.

Carence en Zinc sur plant de maïs

Sol carencé

Sols à pH élevé, apports élevés de phosphore. La carence en zinc s'observe le plus souvent sur
les exploitations cultivant beaucoup de maïs et en arboriculture fruitière.

Correction
 Applications foliaires de sels et de chélates de zinc ;
 Abaissement du pH par emploi d'engrais acidifiant.

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1.6.10. Le bore (B)
La teneur moyenne des sols en bore varie de 1 à 2 ppm. Au dessous de 0,6 ppm, il y a risque
de carence. L'assimilation du bore diminue quand le pH augmente. Il y a une corrélation
négative entre le pH du sol et l'assimilation du bore, surtout pour des pH > 6,5.

La carence en bore se caractérise par une croissance ralentie; les organes les plus jeunes et
particulièrement les bourgeons terminaux sont endommagés (pourriture). Des fentes liégeuses
apparaissent sur les tiges et les racines.

Symptômes:
 Chlorose et dépérissement de jeunes feuilles ;
 Pourrissement du bourgeon terminal.

Sols carencés:
 Sols très acides (pH inférieur à 5,5) ;
 Sols alcalins (pH supérieur à 7,5) ;
 Sols riches en humus et sols sableux.
Remèdes:
 Correction du pH vers la neutralité ;
 Apport de bore (borax et engrais contenant du bore) ;
 Pulvérisation foliaire immédiate d„acide borique.

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Chapitre 2 : Gestion de la fertilité d’un Sol-fertilisation

2.1. Notions de fertilité d’un Sol

Avant de chercher à améliorer la fertilité du sol, il convient de pouvoir la définir au préalable.


La fertilité d‟un sol est-elle seulement son aptitude à produire ? le sol fertile est le plus riche
en éléments assimilables, le plus riche en matière organique, celui qui bénéficie du meilleur
climat, ou celui que cultive le meilleur agriculteur ?

Voilà autant de questions auxquelles il faut répondre avant de chercher les voies
d’amélioration de la fertilité du sol.

2.1.1. La fertilité : valeur foncière naturelle, ou valeur acquise par les techniques de
culture ?

L‟abondance d‟une récolte, critère de fertilité, résulte de facteurs de production parmi lesquels
il faut distinguer :

 Ceux que la nature impose à 1‟agriculteur : Facteurs-fonciers ;


 Ceux que l‟agriculteur peut modifier facilement et rapidement par les techniques
culturales : Facteurs techniques

2.1.1.1. Ceux que la nature impose à 1’agriculteur : Facteurs-fonciers

20
2.1.1.2. Ceux que l’agriculteur peut modifier facilement et rapidement par les
techniques culturales : Facteurs techniques
 Techniques de régulation de l‟humidité et d‟aération du sol (drainage, irrigation,
travail du sol,. . .)
 Amendements (améliorations de la structure du sol, régulation du pH et maintien de
l‟activité biochimique),
 Engrais (organiques et minéraux),
 Sélection des variétés et d‟espèces mieux adaptées au milieu climat-sol,
 Techniques de cultures (rotation, association, techniques de semis ou de plantation).

Tous ces moyens sont autant des facteurs techniques qui permettent l‟extension d‟une culture
et l‟augmentation de son rendement, dans des sols réputés peu fertiles, conférant ainsi à ces
sols une FERTILITE ACQUISE. Celle-ci corrige de plus en plus les différences de fertilité
foncière.

2.1.2. Recherche de la définition de la fertilité d’un sol

La production d‟un sol pourrait être désignée comme le produit suivant :

21
D’où la définition de G. BARBIER :

« La fertilité d’un sol, sous son climat, se mesure à l’abondance des récoltes qu’il porte,
lorsqu’on lui applique les techniques agricoles qui lui conviennent le mieux ».

Le progrès se trouve précisément dans la recherche de ces « techniques agricoles qui lui
conviennent le mieux ». C‟est en cette recherche que consiste l‟effort de FERTILISATION,
terme trop souvent confondu avec I‟apport de substances fertilisantes, engrais et
amendements.

2.2. La fertilisation ou amélioration de la fertilité d’un sol

Fertiliser un sol en lui fournissant uniquement, sous forme d‟engrais minéraux, les 3 éléments
N, P, K en ignorant l‟indispensable rôle de la matière organique, la nécessité des apports
calciques, l‟impérative nécessité de l‟aération, de l‟élimination de l‟excès d‟eau et de la
prévention de la sécheresse n‟est plus à préconiser, car fertiliser un sol, c‟est tout cela à la
fois.

Mais malgré cela, la fertilisation est vue aujourd‟hui sous deux optiques très différentes.

 1ere Option

Fertiliser un sol = Enrichir en éléments fertilisants directement assimilable

Cela revient à baser la fertilisation sur une fourniture la plus précise possible, et dans
l’équilibre que l’on pense le meilleur, d’éléments nutritifs facilement assimilables par les
plantes ou solubilisables par la solution du sol.

Cette optique est la plus répandue aujourd‟hui. Mais, la principale difficulté réside dans la
maîtrise des doses. Celles-ci sont souvent exagérées et entraînent des pertes par lessivage
donnant lieu à des « consommations de luxe » déséquilibrant les aliments et les fourrages,
polluant les nappes, rendant les plantes plus sensibles au parasitisme et stimulant la croissance
des mauvaises herbes.

 2eme Option

Fertiliser un sol = Favoriser le déroulement des cycles biologiques

22
Cette optique vise non plus à nourrir directement la plante, mais à favoriser le développement
naturel des cycles biologiques, c’est-à-dire les cycles du carbone, de l’azote, du phosphore et
de chacun des autres éléments, cycles réunis en un seul : le cycle des matières organiques.

Cela se fait en respectant toutes les étapes microbiennes, que l‟on évite de perturber, mais que
l‟on stimule au contraire par l‟obtention d‟un milieu favorable, et la fourniture d‟aliments
organiques et minéraux non directement assimilables par la plante.

Cette seconde optique de fertilisation, moins conforme aux intérêts commerciaux et


industriels, est minoritaire.

Elle est appliquée entre autre par les agriculteurs pratiquant à des degrés divers les techniques
de fertilisation « organo-biologiques », communément appelées « culture biologique » ou
« agriculture agrobiologie ».

2.2.1. Les amendements

Les objectifs recherchés par tout effort de fertilisation, la fertilisation au sens large, dans
laquelle l‟engrais ne vient que compléter tous les autres efforts de mise en condition physique,
chimique et biologique du sol sont de deux ordres :

1) Rendre le sol plus meuble, plus perméable à l’eau et à l’air, plus profondément
accessible aux racines, et
2) Créer dans sa masse les conditions nécessaires à la prolifération microbienne et à la
nutrition des plantes.

Les amendements constituent, après le contrôle de l‟humidité du sol, la seconde étape de mise
en condition. Ce sont donc des substances incorporées au sol pour améliorer, en bloc, ses
propriétés physiques, chimiques et biologiques.

Deux grandes familles groupent les amendements :

 Les amendements calcaires destinés à régulariser l’état ionique de la solution du sol


et du complexe argilo-humique.
 Les amendements humifères qui servent de support et d’aliment aux micro-
organismes, et qui constituent la source de l’humus, colloïde organique du sol.

23
2.2.1.1. Amendements calcaires

Ils sont destinés à apporter du calcium au sol ; selon l‟amendement considéré, le calcium est
libéré plus ou moins rapidement, mais le dosage s‟exprime toujours en terme de Cao. Ce qui
veut dire que le prix d‟un amendement calcaire se calcule à l‟unité de Ca0 qu‟il apporte.
L‟apport de calcium au sol favorise la floculation des colloïdes argilo-humiques. C‟est le
principal cation d‟échanges dans le sol dont il permet le bon fonctionnement du pouvoir
absorbant. En effet, le calcium est le cation qui cède sa place dans les sols en bon état de
culture. Il a une action favorable sur la fixation du phosphore. Il régule et maintient le pH à un
niveau satisfaisant (le pH des sols cultivés varie généralement entre 4,5 et 8,2 mais,
l‟optimum se situe entre 6,2 et 7,5) ; on devrait cependant éviter son excès dans le sol. Le
calcium favorise la vie microbienne et accélère ainsi la décomposition des matières
organiques.

On distingue :

 Carbonate de calcium (CaCO3) ;


 Hydroxyde de calcium (Ca(OH)2
 Chaux vive ou oxyde de calcium (CaO)

2.2.1.2. Entretien humique du sol et les amendements humiques

Les matières organiques font partie des constituants du sol et jouent un grand rôle dans les
grandes fonctions de 1‟activité biologique (minéralisation-humification). Mais, les
substances organiques servent également d‟aliment pour la plante et d‟amendement pour le
sol.

2.2.1.2.1. . Rôles de l’humus

Les matières organiques fraîches, les produits intermédiaires et l‟humus jouent de nombreux
rôles dont certains sont mal définis mais dont I‟influence sur les rendements a, depuis
longtemps, été démontrée. Les sources d’humus sont : les résidus de récoltes, fumier de

24
ferme, engrais verts, compost, Lizier etc.

25
a. Action sur les propriétés physiques du sol

L‟humus, constituant du complexe argilo-humique, permet la formation des agrégats dans le


sol et facilite l‟obtention d‟une bonne structure. Il est également un des facteurs essentiels de
la stabilité structurale. En outre, l‟humus retient beaucoup d‟eau et permet d‟augmenter la
capacité de rétention en eau du sol. Et par sa couleur sombre, l‟humus favorise le
réchauffement. Par ces actions, l‟humus a une action bénéfique sur l‟ensemble des propriétés
physiques du sol.

b. Action sur les propriétés chimiques

Partie prenante du complexe argilo-humique, c‟est-à-dire du complexe absorbant, l‟humus


augmente la capacité d‟échange du sol et permet de retenir les éléments nécessaires à
l‟alimentation de la plante. Il intervient favorablement dans l‟utilisation du phosphore et
limite la rétrogradation du potassium en fixant les ions K+. Il enrichie le sol en éléments
minéraux.

c. Action sur l’activité biologique

L‟humus est le support de nombreux micro-organismes du sol et sert d‟aliment aux bactéries
hétérotrophes du sol. C‟est donc un élément fondamental de l‟activité microbienne dans le sol.
Il permet l‟accomplissement du cycle des principaux éléments : cycles de l‟azote, du
phosphore, du soufie, etc.

26
Chapitre 3 : Connaissances des engrais et fertilisations des sols
Bien avant l‟ère des engrais chimiques, nos ancêtres agriculteurs avaient déjà recours à
diverses techniques et pratiques pour restaurer la fertilité des sols épuisés par les cultures. Les
deux principales pratiques traditionnelles de « régénération » des sols sont :

1) 1°) l‟apport de fumure organique (débris végétaux, déjections animales) qui constitue
un apport extérieur d‟éléments nutritifs. Ceux-ci sont apportés sous forme organique
et, subissant l‟action conjointe des bactéries et des éléments météorologiques
(température, pluie), seront minéralisés pour libérer sous forme assimilable les
éléments fertilisants dont ils sont constitués ;
2) 2°) la mise en jachère, qui constitue en une mise au repos de la parcelle ou du champs
pendant une ou plus souvent plusieurs années. La végétation peut soit se développer
librement (herbes et ligneux sauvages), soit on peut volontairement favoriser une
culture nitrifiante par introduction de légumineuses qui fixeront l‟azote atmosphérique
et enrichiront le sol en cet élément.

Ces deux techniques ancestrales ont largement démontré leur efficacité et sont encore
largement d‟application aujourd‟hui dans de nombreuses contrées, y compris dans les pays les
plus développés. Par ailleurs, elles peuvent être combinées pour une action cumulée de leurs
effets.

Cependant, en raison de la démographie galopante et des besoins alimentaires qui s‟en


suivent, la production agricole doit augmenter de manière significative afin de nourrir la
population mondiale. Jachères et apports de matière organique ne permettent pas
l‟accroissement nécessaire de cette production. On peut alors accroître la production agricole,
soit en améliorant les rendements, soit en augmentant les superficies de terres mise en valeur
pour l‟agriculture. Or, dans le contexte actuel de désertification, de déforestation et
d‟urbanisation anarchique, peu de régions du globe sont capables de supporter une
augmentation significative des superficies dévolues à l‟agriculture. La nécessité d‟améliorer
les rendements et la productivité des cultures sur les terres agricoles existantes devient alors
un objectif primordial et évident. Seules l‟amélioration des techniques culturales (parmi
lesquelles l‟apport de fertilisants et d‟engrais chimiques) et la sélection de variétés plus
productives ouvrent des perspectives en ce sens. Mais dans ce contexte de cultures à

27
rendements élevés, le maintien de la fertilité des sols sera la clé de voûte. L‟apport d‟engrais
devient indispensable mais doit être réalisé de manière judicieuse et raisonnée (en fonction
des besoins de la plante et des disponibilités du sol) afin d‟éviter les gaspillages et risques
écologiques.

La fertilisation ne sera donc pas productive si elle trouve un sol en mauvaise condition
physique, chimique et biologique. La productivité des apports pour nourrir la culture dépendra
de la mise en condition du sol qui a précédé les apports :

 une humidité suffisante, capable d‟entretenir le courant d‟eau traversant la plante et


sans excès pour maintenir l‟aération du sol ;
 une bonne aération, capable d‟entretenir la respiration des racines, condition
nécessaire pour la nutrition de la plante ;
 un pH relativement neutre ou peu acide (entre 6,2 et 7,5) favorable à l‟assimilation de
la plupart des éléments nutritifs ;
 un taux de saturation en bases suffisant du complexe argilo-humique, régulateur de la
solution du sol ;
 une intense activité biologique des microbes et de la rhizosphère, intermédiaires entre
les éléments minéraux et les racines.

Dans ce milieu favorable, l‟agriculteur dispose ainsi de 4 sources d‟aliments pour nourrir ses
cultures :

 les restitutions organiques de la ferme (résidus de récolte et fumiers) ;


 les réserves minérales du sol ;
 la synthèse microbienne d‟azote organique à partir de l‟azote de l‟air ;
 les engrais organiques et minéraux apportés (d‟origine extérieure à la ferme).

3.1. Les engrais organiques et minéraux

Un engrais est une substance destinée à fournir aux plantes, par 1 ‟intermédiaire du sol, un ou
plusieurs éléments minéraux, jugés insufisamment abondants dans le sol pour nourrir les
cultures.

La valeur fertilisante d‟un engrais s‟exprime par sa teneur en l‟élément ou les éléments
fertilisants qu‟il est chargé d‟apporter. Ainsi, on appelle unité fertilisante, la quantité d‟engrais
contenu dans 100 kg d‟éléments fertilisants.

28
Il s‟agit alors :

 de la teneur en élément pur N, pour l‟azote ;


 de la teneur en P205, pour le phosphate ;
 de la teneur en K2O, pour le potassium.

3.2. Classification des engrais

11 existe plusieurs classifications. On peut adopter celle qui est basée sur les deux types :

 le nombre d‟éléments fertilisants apportés, et


 l‟origine et la forme des engrais. de critères suivants :

3.2.1. nombre d’éléments fertilisants apportés

On trouve alors :

 les engrais dits SIMPLES n‟apportant qu‟un seul des éléments fertilisants considérés
comme (( majeurs )) N, P, K, ;
 les engrais dits COMPOSES qui apportent au moins deux, sinon les trois éléments.

3.2.2. L’origine et la forme

On distingue ainsi :

 Les engrais organiques :

Issus de la transformation des matières organiques végétales ou animales, ils apportent, sous
formes organiques, les trois éléments N, P et K, mais aussi beaucoup d‟autres éléments (S,
Mg, Na, Ca, ...) et la plupart des oligo-éléments. Ils sont ainsi considérés comme des engrais
composés.

 les engrais minéraux :

Ils sont d‟origine naturelle, quand ils proviennent des roches ou des sédiments, ou produits de
transformations industrielles. Les éléments apportés ne sont pas sous forme organique, c‟est-
à-dire ne sont pas liés à des chaînes hydrocarbonées.

Il existe deux grandes familles :

a. Les engrais minéraux SOLUBLES souvent qualifiés d’engrais chimiques ;

Ils se dissolvent dans l‟eau du sol dès leur épandage. Ce sont :

29
 les engrais azotés nitriques, ammoniacaux et uréiques ;
 les engrais potassiques,
 les phosphates rendus solubles par traitement industriel,
 les engrais composés contenant les formes précédentes.
b. Les engrais minéraux INSOLUBLES ou PEUSOLUBLES

Ils ne se dissolvent pas ou peu dans l‟eau du sol et ne se dissocient pas immédiatement en
ions. Ce sont les engrais dits naturels, par exemple les phosphates naturels, par opposition aux
premiers qualifiés de produits de traitement par l‟industrie chimique.

3.3. Les engrais simples

3.3.1. Les engrais azotés

Ils sont fournisseurs d‟ions ammoniacaux et nitriques. On les classe en 4 groupes d‟après la
forme sous laquelle ils présentent l‟azote.

3.3.1.1. Les engrais azotés organiques

Ces engrais azotés organiques ne devraient pas être étudiés avec les engrais « simples »
puisqu‟ils apportent aussi les trois éléments N, P et K et beaucoup d‟autres. Mais on ne peut
omettre de les mentionner parmi les engrais azotés puisqu‟ils sont très souvent employés
comme source principale d‟azote.

Leurs caractéristiques principales les distinguant des engrais azotés minéraux :

 ils sont insolubles dans l‟eau,


 inassimilables directement par les plantes,
 leur minéralisation est régulière si l‟activité biologique du sol est soutenue,
 ce sont en réalité des engrais « composés »,
 ils fournissent aux plantes des substances organiques directement assimilables (acides
aminés, substances de croissance,. . .),
 apportés en surface, ils stimulent le développement des bactéries fixatrices d‟azote
atmosphérique.

Leurs principaux intérêts tiennent à :

 leur fourniture régulière d‟éléments variés, multipliée par l‟activité biologique qu‟ils
stimulent,

30
 la protection parfaite contre le lessivage des éléments qu‟ils apportent.
3.3.1.2. Les engrais AMIOUES UREIOUES et AMMONIACAUX
Ils limitent les risques de lessivage et ont une action soutenue. Ces trois formes, qualifiées
souvent d‟engrais « ammoniacaux », ont en commun 4 propriétés :
 ils sont solubles dans l‟eau ;
 ils produisent des ions ammoniacaux, NH4+; retenus par le complexe argilo-humique
en remplacement des ions Ca2+. Ce sont donc des engrais acidifiants,
 ils sont, sous forme NH4+ ; légèrement assimilables par la plante,
 leur azote ammoniacal est rapidement nitrifié, si les conditions sont favorables à
l‟activité microbienne.
Ces engrais ont également une régularité d‟action et sont protégés contre le lessivage.

3.3.1.3. Les engrais azotés NITRIQUES


Ils ont une action immédiate et ont en commun 3 caractéristiques :
 ils sont solubles dans l‟eau,
 ils produisent des ions NO3- non retenus par le complexe argilo-humique : leur perte
par lessivage peut être importante,
 ils sont directement assimilables par la plante.
L‟intérêt de ces engrais réside dans leur rapidité d‟action.

3.3.1.4. Les engrais azotés AMMONIACO-NIRIQUES


Ils réunissent l‟action rapide des nitrates et la durée d‟action de l‟ammoniaque.
Tableau récapitulatif des engrais azotés

31
3.3.2. Les engrais phosphatés

Ils fournissent les ions phosphoriques. Ils sont classés en 3 groupes d‟après la solubilité des
phosphates qu‟ils contiennent:

 les engrais phosphatés solubles dans 1‟eau,


 les engrais phosphatés hyposolubles, très peu solubles dans l‟eau, mais solubles dans
le citrate d‟ammoniaque,
 les engrais phosphatés insolubles ni dans l‟eau, ni dans le citrate d‟ammoniaque.

Cette classification répond à l‟un des problèmes majeurs de l‟alimentation phosphatée des
plantes dans le sol : la solubilité des phosphates.

En effet, les plantes puisant dans la solution du sol presque uniquement l‟ion monovalent
H2P04, le plus répandu dans la zone du pH favorable aux cultures, de pH 6,2 à 7,5 voire 4,5 à
7,5. Au-delà de pH 7,5 une proportion croissante d‟ions bivalents HPO42- apparaît, que la
plante peut également absorber : la disponibilité du phosphore est influencée par le pH
comme le montre la figure suivante.

Pour qu‟un engrais phosphaté puisse élever la concentration en ions phosphoriques de la


solution du sol, il faut deux conditions :

 soit qu‟il possède une solution nettement supérieure à 1 mg/litre. Cas des engrais
phosphatés solubles ou hyposolubles à pH 7,
 soit qu‟il trouve, dans le sol, une acidité capable de le solubiliser, d‟où nécessité de
l‟entretien organique du sol.
32
Les engrais phosphatés solubles peuvent aussi être classés d‟après leur origine :

 ceux qui proviennent des gisements de phosphates naturels (au Sénégal, au Togo et au
Burkina Faso par exemple), et
 ceux qui proviennent de l‟industrie sidérurgique

Tableau récapitulatif des différents engrais phosphatés

3.3.3. Les engrais potassiques

Ils sont fournisseurs d‟ions K+ et Leurs propriétés communes sont nombreuses :

 ils sont tous solubles dans l‟eau,


 ils fournissent des ions K+ retenus par le complexe absorbant,
 ils sont directement assimilables par la plante,
 ils proviennent tous du sel brut de potasse.

Leur classification tient uniquement à la nature de l‟anion associé au cation K+. On a ainsi :

 les engrais potassiques contenant du SODIUM : la sylvinite :

33
Ils ne peuvent convenir qu‟aux sols sableux ayant une bonne capacité d‟infiltration, pour
l‟élimination du sodium en profondeur, évitant ainsi le problème de salinité. Ils sont à éviter
sur sol argileux à cause de la forte proportion du sodium.

 L’engrais potassique contenant du CHLORE : le chlorure de potassium

Il convient à la majorité des sols et des cultures sauf, le haricot et le tabac notamment.

 Les engrais potassiques contenant du SOUFRE : le sulfate de potasse, ou du


soufre et de la MAGNESIE

Ils sont employés pour les cultures craignant le chlore, ou celles qui ont des exigences
particulières en soufre, ou encore dans les sols pauvres en magnésium.

3.3.4. Les engrais composés

3.3.4.1. Définition - Généralités

Un engrais est composé lorsqu‟il apporte au moins 2 des 3 éléments fertilisants principaux, N,
P et K, groupés :

 Soit dans un même sel : le nitrate de potasse ou le phosphate d‟ammoniac par


exemple ;
 Soit dans deux ou plusieurs sels, tantôt simplement mélangés, tantôt combinés
chimiquement.

On désigne les engrais composés par une formule de 3 nombres, représentant, dans l‟ordre N-
P-K, la quantité de chacun de ces éléments contenus dans 100 kg d‟engrais solides ou dans 1
O0 litres de solution s‟il s‟agit d‟engrais liquides.

On désigne les engrais composés par une formule de 3 nombres, représentant, dans l‟ordre
N-P-K, la quantité de chacun de ces éléments contenus dans 100 kg d’engrais solides ou
dans 1 00 litres de solution s’il s’agit d’engrais liquides.

Exemple : l‟engrais composé 14-20-20 contient 14 % , 20 % P205 et 20 % K20 soit au total


54 % ou 54 Kg ou unités fertilisantes pour 100 Kg d‟engrais.

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Il existe ainsi 4 familles d‟engrais composés à savoir :

1. Les binaires azotés-phosphatés (N-P) ;


2. Les binaires azotés-potassiques (N-K) ;
3. Les binaires phosphatés-potassiques (P-K) ;
4. Les ternaires (N-P-K).

La destination d‟un engrais composé contenant de l‟azote (N-P, N-K ou N-P-K) exige de
l‟agriculteur qu‟il évite deux dangers :
 celui d‟un apport trop précoce pour l‟azote, à un stade où la plante n‟a beaucoup
besoin de cet élément. Un apport excessif provoquerait par exemple une croissance
excessive de la jeune plante, qui par exemple résisterait moins bien à la verse, ou
encore, faute d‟être utilisé, l‟azote serait perdu par lessivage ;
 celui d‟un apport trop tardif pour le phosphore et le potassium, qui, faute de temps
nécessaire à leur entraînement vers les racines, profiteraient mal à la culture.

Exercices d’applications
Exercice 1

1) Qu‟appelle t-on unité fertilisante ?


2) Quelle quantité d‟urée dosant 46 % a t-on besoin pour apporter à un sol 56 unités
fertilisantes ; 75 unités fertilisantes et 124 unités fertilisantes.
Exercice 2

Vous devez épandre des engrais chimiques sur un terrain de 01 hectares pour compenser les
prélèvements effectués par le maïs que vous venez de récolter. Norme admises par hectare : le
maïs prélève 134 unités fertilisantes d‟azote ; 47 unité fertilisantes de phosphore et 115 unités
fertilisantes de potassium. Sachant que vous ne trouvez dans le commerce que les engrais
simples suivants :

 nitrate d‟ammoniaque 33,5 %


 Superphosphate simple 18 %
 chlorure de potasse 60 %
Calculez les quantités d‟engrais de chaque type nécessaire pour compenser ces pertes.

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3.3.5. Mode d’application des engrais
La méthode d‟application de l‟engrais à une culture est une composante essentielle des bonnes
pratiques agricoles et influence la quantité d‟éléments nutritifs réellement prélevée par la
plante.
Afin d‟assurer une efficacité optimale dans l‟utilisation de l‟engrais, l‟agriculteur doit réaliser
l‟application des éléments nutritifs à un moment le plus proche possible du moment où la
culture en a besoin, c‟est-à-dire ni trop tôt (risque de lessivage des éléments mobiles comme
l‟azote), ni trop tard (risque de carences).

3.3.5.1. Epandage à la volée


La technique la plus « simple » consiste en un épandage de l‟engrais à la volée (application à
la surface su sol), le plus souvent à la main. Il faut répartir l‟engrais le plus uniformément
possible et il est souhaitable d‟effectuer un léger labour ou un hersage d‟enfouissement pour
mélanger l‟engrais aux premiers centimètres de sol. Dans les cultures à large écartement, cette
technique a comme inconvénient majeur de conduire à un gaspillage de l‟engrais tombé entre
les lignes et entre les pieds. Cet engrais profitera alors aux adventices et la culture principale
subira une concurrence accrue. Cette technique est mieux adaptée aux cultures en rangs
serrés, aux cultures fourragères et aux prairies.

3.3.5.2. Epandages localisés


Diverses techniques permettent la concentration de l‟engrais dans des parties précises du
champ, là où la plante y accèdera facilement. Il existe des techniques mécanisées à l‟aide d‟un
petit matériel agricole spécial : semoir-épandeur d‟engrais, qui permet l‟application
simultanée des semences et de la dose d‟engrais adaptée.
Mais l‟application localisée de l‟engrais de manière manuelle est également très efficace, nous
l‟appellerons « au poquet ». Cette méthode consiste à introduire l‟engrais dans le trou en
même temps que la/les semence(s). Il faut cependant particulièrement veiller à éviter les
phénomènes de toxicité (brûlure des racines ou de la graine), soit en pillant l‟engrais avant de
l‟épandre soit en ne plaçant pas l‟engrais trop près de la plantule ou de la graine (trou à
proximité).

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