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Géologie Générale

Objectif :

Identification et analyse des conséquences de la géologie dans un projet de construction et/ou


d'aménagement.

Eléments du cours :

- Introduction aux sciences de la terre


- Structure du globe terrestre
- La dérive des continents
- La tectonique des plaques
- Les minéraux
- Les roches magmatiques
- Les roches sédimentaires
- Les roches métamorphiques
- Les structures tectoniques : Plis & Failles
- Altération et érosion des roches

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I. Introduction aux Sciences de la Terre
1. La Géologie (Du grec gê : terre et logos : discours, parole)

La géologie s’intéresse à l’étude de la Terre, les matériaux qui la constitue, la structure de ces matériaux et les
processus qui agissent sur eux. L’évolution au cours du temps de ces matériaux, structures, processus et
organismes constitue l’une des préoccupations majeures de la géologie. Elle comprend également l’étude des
organismes qui l’ont habité.
La Terre est une planète qui évolue depuis sa naissance il y a 4,56 milliards d’années. Les processus internes
(volcanisme, séismes, tectonique des plaques..) et externes (érosion, sédimentation, ….) ainsi que ceux liés à
la vie remodèlent sans cesse la surface de la Terre. La géologie tente de retracer cette évolution depuis sa
naissance et d’expliquer l’ensemble des processus qui modèlent sa surface.

2. Intérêt de la géologie
La géologie est une science d’une importance majeure tant sur les plans scientifiques, qu’économiques ou
technologiques.
 Intérêt scientifique : elle permet de connaître l’histoire de la Terre depuis sa formation et tente de
prévoir son avenir.
 Intérêt économique : les matières premières (fer, cuivre, argent, or…), énergétiques (pétrole, gaz,
charbon…) et les matériaux de construction (pierres, chaux, gypse,…) sont extraits de la Terre ou fabriqués à
partir de matériaux extraits de la surface de la Terre ; la recherche et l’exploitation de ces matériaux
nécessitent une connaissance préalable en géologie. Connaissant l’importance de ces matériaux dans la vie
quotidienne et en économie, on conçoit l’intérêt majeur de la géologie. La recherche et l’exploitation de
l’eau, source vitale pour l’humanité, nécessitent également de bonnes connaissances en géologie étant donné
que cette substance est extraite du sous-sol.
 Intérêt technologique : la construction des ouvrages d’arts (routes, ponts, tunnels, barrages …), des
villes, des usines, des ports ….. nécessitent une connaissance en géologie. Aucune construction ne peut se
faire sans une étude préalable du sol (ce qui fait intervenir la géologie en premier plan) sur lequel sera bâti
l’ouvrage.
 Les risques et catastrophes naturels : les connaissances en géologie sont primordiales pour étudier et
prévoir les catastrophes naturelles telles que séismes, éruptions volcaniques, glissements de terrains,
inondations …...

3. Les différentes branches de la géologie


Pétrographie : c’est l’étude des roches, matériaux de base qui constituent la surface de la Terre.

Les roches sont constituées de minéraux, qui sont composés d’un ou plusieurs éléments chimiques. La
branche de la géologie qui s’occupe de l’étude des minéraux est la minéralogie. Tous les minéraux sont des
cristaux. L’étude des propriétés de la matière cristalline s’appelle : cristallographie.

La branche qui s’occupe de l’étude des volcans est la volcanologie.

Les processus d’érosion suivie du transport et du dépôt des sédiments sont très importants à la surface de la
Terre. L’étude de ces processus s’appelle : sédimentologie.

Les roches sédimentaires se présentent le plus souvent à la surface de la Terre sous forme de couches ou de
strates. La description de ces couches ou strates est l’objet de la stratigraphie.

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Les roches sédimentaires contiennent souvent des fossiles, trace, restes ou moulages d’organismes conservés
dans les roches. La paléontologie (paléo est un préfixe qui veut dire ancien) est la branche qui s’occupe de
l’étude de ces fossiles.

Les matériaux (roches, minéraux) sont souvent déformés à la surface de la Terre (exemple : dans les chaînes
de Montagnes). La branche qui étudie la déformation des matériaux à la surface de la Terre s’appelle :
tectonique. L’étude de la tectonique à l’échelle du minéral (petite échelle) s’appelle : micro-tectonique. A
l’échelle des roches et des affleurements rocheux, on passe à la géologie structurale. L’étude de la tectonique
à l’échelle de la Terre s’appelle tectonique globale.

L’étude du comportement chimique des éléments dans les roches s’appelle : géochimie.

L’utilisation des méthodes de la physique pour l’étude de la Terre s’appelle : géophysique. On distingue
plusieurs branches en géophysique : l’étude des séismes et de la propagation des ondes sismiques s’appelle
sismologie. L’étude de la pesanteur ou du champ de gravité de la Terre s’appelle : gravimétrie. L’étude du
magnétisme terrestre fait également partie de la géophysique. Le paléomagnétisme est la branche de la
géophysique qui étudie le magnétisme ancien de la Terre.

La géomorphologie est une branche de la géologie qui s’occupe de l’étude de la forme et de l’évolution du
relief à la surface de la Terre.

La reconstitution des paysages du passé est la paléogéographie.

L’application pratique (dans les domaines pétrolier, minier, hydraulique et en construction) des différentes
branches de la géologie s’appelle : géologie appliquée. On distingue :

 La géologie pétrolière : qui s’occupe de l’étude de la formation et la recherche des hydrocarbures.


 La métallogénie : qui étudie l’origine des gisements de minerais.
 L’hydrogéologie : qui s’occupe de la recherche et de l’exploitation des eaux souterraines.
 La géologie de l’ingénieur : qui est l’application de la géologie dans le domaine du génie civil. L’étude
des sols est la géotechnique.

La géologie de l’environnement est une branche qui s’occupe de l’étude de l’environnement en relation avec
la géologie.

La planétologie est une branche récente de la géologie qui s’occupe de l’étude de la géologie des planètes.
Ainsi, on remarque que certaines branches de la géologie font appel à d’autres disciplines telles que la
physique (en géophysique), la chimie (en géochimie), la biologie (en paléontologie), l’astronomie (en
planétologie)…

4. Les méthodes de la géologie


Une étude géologique classique passe par plusieurs étapes : la première consiste en une étude sur le terrain
(reconnaissance de la région, récolte d’échantillons, levés de cartes, prise de mesures ….). La deuxième étape
se déroule au laboratoire (analyse des échantillons), au bureau ou devant un micro-ordinateur (étude des
photos aériennes et satellites, étude de documents existants, interprétation des mesures faites sur le terrain).
La dernière étape consiste en la rédaction d’un rapport géologique détaillé sur l’étude qui a été réalisée ou la
confection de cartes géologiques.

5. Les principes de la géologie


La géologie est basée sur deux principes ou théories :

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 le principe de l’Uniformitarisme qui stipule que le présent est la clé du passé dans l’interprétation
des phénomènes géologiques. Ainsi, les lois régissant les phénomènes géologiques actuels étaient valables
dans le passé. Ce principe est du à James Hutton (1726-1797) qui l’énonça le premier et a été développé
ensuite par Charles Lyell (1797-1875).
 la théorie de la tectonique des plaques, avancée pour la première fois par Alferd Wegener en 1912 et
acceptée par la communauté scientifique en 1969. Cette théorie stipule que la surface de la Terre est
constituée de plaques rigides qui sont en mouvement les uns par rapport aux autres. La plupart des
phénomènes géologiques (séismes, volcanisme, formation des chaînes de Montagnes …) sont expliqués dans
le cadre de cette théorie.

6. Hypothèses de l’origine terrestre

Les hypothèses de l’origine terrestre suggèrent que la Lune serait un morceau de la Terre qui se serait
détaché. Bien que l’hypothèse dite de la fission parait aujourd’hui absurde, celle de la collision géante a
réussie à rendre compte de toutes les données concernant la Lune et semble être l’hypothèse la plus
vraisemblable.

 Hypothèse de la fission : cette hypothèse a été proposée par George Darwin (le fils de Charles
Darwin) et suggère que la Terre et la Lune constituaient autrefois un objet unique que sa rotation rapide
rendit instable et qui se déforma jusqu’à ce qu’un fragment s’en détache et donne naissance à la Lune.
 Cette théorie avait l’avantage d’expliquer les similitudes de composition entre la Lune et le manteau
terrestre, et en particulier, il explique la faible teneur en fer par la concentration de cet élément dans le
noyau terrestre au moment de la fission.
 Cependant cette théorie ne rend pas compte de la teneur en éléments réfractaires sur la Lune, et
l’absence des éléments volatils.
 Enfin, pour qu’un morceau de la Terre vienne à se détacher, il aurait fallu qu’elle tourne très vite sur
elle-même. Les calculs montrent que le moment cinétique du système Terre-Lune devait être plus de 5 fois
plus élevés que sa valeur actuelle. On ne connaît aucune raison pour qu’il ait diminué à ce point.

A cause de ces objections, cette théorie qui fut longtemps populaire, ne rencontre plus aujourd’hui l’adhésion
des astronomes.

 Hypothèse de la collision géante : c’est la théorie la plus plausible actuellement. Selon cette
hypothèse, on admet qu’il y a 4,55 milliards d’années juste après la formation de notre planète, un corps de
la taille de la planète Mars (appelé Theia) s’approche de la Terre et la heurte. Au cours du choc, des morceaux
des manteaux des deux planètes fusionnent et sont éjectés dans l’espace. La chaleur dégagée par cette
collision débarrasse la matière éjectée de pratiquement tous ses éléments volatils. Après la collision, la
planète qui a percutée la Terre perd la totalité de son manteau, dont les débris, ainsi que ceux arrachés du
manteau terrestre par l’impact, s’éloignent dans l’espace en un mouvement tournant autour de notre
planète. Ces débris se trouvent ensuite suffisamment loin de la Terre pour pouvoir s’agglutiner sous l’effet de
leur propre gravitation et fusionner en un seul bloc : la Lune.
Cette théorie explique donc toutes les données concernant la Lune :
 D’une part les débris provenant uniquement des manteaux des deux objets célestes ne contenaient
que très peu de fer ;
 D’autre part, le choc des deux planètes ayant dégagé une énorme chaleur, il est normal que les
éléments les plus volatils se soient évaporés. Par contre les éléments réfractaires qui résistent à la chaleur se
sont très vite condensés après l’échauffement et ont été incorporés.

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 Quant au noyau de fer de la planète qui rencontré la nôtre, il a été séparé du manteau au moment de
la collision. La Terre l’a ensuite absorbée et a été mélangé aux autres matériaux de notre planète.

Cette hypothèse est également intéressante car elle n’invoque pas de phénomène hasardeux : les collisions
géantes étaient très fréquentes juste après la naissance du Système solaire. De telles collisions sont
invoquées pour expliquer la composition particulière de Mercure (notamment son énorme noyau de fer) et
l’inclinaison de l’axe de rotation de la planète Uranus.

II. Structure du Globe Terrestre

1. Introduction

La connaissance de la structure profonde de la Terre a été révélée (d’une manière indirecte) grâce à l’apport
de plusieurs disciplines des sciences de la Terre parmi lesquelles on cite :
 L’étude des forages, mais elle est insuffisante car le forage le plus profond ne dépassent pas 12 km,
alors que le rayon de la Terre = 6370 km. L’intérieur du globe ne peut donc être connu que de manière
indirecte ;
 La sismologie = étude des séismes naturels et artificiels ;
 La gravimétrie = étude des variations de g, accélération de la pesanteur ;
 La volcanologie = étude des volcans et des activités volcaniques ;
 Le géomagnétisme = étude du champ magnétique terrestre ;
 La géothermie = étude des répartitions des températures à l'intérieur de la Terre, et des phénomènes
physiques et géologiques qui leur sont liés ;
 La géochimie = étude de la composition et des propriétés chimiques des roches ;
 La minéralogie = étude de la composition et des propriétés minéralogiques des roches ;
 Les études de laboratoire en créant les conditions thermodynamiques régnant à l’intérieur de la Terre
= étude des géomatériaux.
Ne pouvant pas traiter, dans le détail, de l’apport de chacune de ces disciplines nous nous limiterons à évoquer
brièvement le principe de ces méthodes en donnant leurs principaux résultats.

2. Modèle sismologique de la terre


2.1. Données sismologiques

Lors de séismes naturels ou de fortes explosions, il y a émission d’ondes sismiques parmi lesquelles : les
ondes P qui traversent tous les milieux (liquides et solides), et les ondes S qui traversent les milieux solides et
qui ne passent pas dans les liquides.
Après chaque séisme, les résultats obtenues concernant les vitesses des ondes P et S en fonction de la
profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous forme de graphe = courbes des
vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur.
L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que leurs chutes à certains
niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un milieu à un autre de caractéristiques
physiques très différentes et qu’elles ont traversé des limites = surfaces de discontinuité à l’intérieur de la
Terre.
Ainsi plusieurs surfaces de discontinuité ont été mises en évidence et qui délimitent, à l’intérieur de la terre,
de grandes couches plus ou moins concentriques dont la nature physique a été affinée par le calcul grâce aux
études de laboratoire.

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En effet ces études ont montré que les vitesses Vp et Vs respectives des ondes sismiques P et S augmentent
brutalement en fonction de la profondeur de la Terre, qu’elles dépendent de trois paramètres du milieu de
propagation liés par les relations suivantes:

− μ, coefficient de rigidité, lequel mesure la résistance des roches au changement de forme (pour les fluides μ
= 0, d’où Vs = 0 → S non transmises) ;
− k, coefficient d’incompressibilité, lequel mesure la résistance des roches au changement de volume;
− d, densité (ou ρ masse volumique).

Signalons qu’en réalité, comme la pression augmente avec la profondeur et que les matériaux sont
compressibles, la densité doit augmenter avec la profondeur. Cela implique que plus la vitesse augmente plus
la densité est croissante et plus les milieux traversés par les ondes P deviennent de plus en plus rigides et
incompressible.
Le calcul de μ, k et d a permis de trouver la combinaison qui correspond le mieux à la vitesse observée lors
d’un séisme à différents profondeurs, Ce calcul fait intervenir également la sismologie expérimentale sur
plusieurs matériaux connus dans lesquels la vitesse de propagation des ondes P et S ont été déterminées.
2.2. Structure interne du globe
A partir des résultats précédents, une esquisse des grandes lignes de la structure du globe terrestre a été
réalisée; le schéma de la figure 2 montre deux catégories de subdivisions parallèlement utilisées pour
l’intérieur du globe.
a) - Sur la base des discontinuités majeures des vitesses des ondes sismiques
Les discontinuités majeures mises en évidence par la variation brutale de la vitesse des ondes sismiques ont
permis de distinguer de l’extérieur vers l’intérieur (fig.2) :
La croûte : c’est la couche externe qui représente 1,5% volume de la Terre. Elle est limitée à la base par la
discontinuité majeure de Moho. On distingue 2 types de croûtes :
− La croûte continentale, épaisse en moyenne de 35 km (mais dont l'épaisseur peut atteindre 70 km sous les
hautes chaînes de montagnes)
− La croûte océanique, très mince (5 à 8 km sous les océans)

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Les différences d’épaisseur de la croûte sont étroitement liées aux phénomènes d’isostasie qui impliquent les
différences de la densité des roches.
Le manteau : il représente 82,5 % en volume de la Terre. Son épaisseur est de 2900 km. Il est limité à la base
par la discontinuité majeure de Gutenberg. On distingue au sein de ce manteau 2 unités :
− Le manteau supérieur qui s’étend jusqu'à 670 km.
− Le manteau inférieur dont la profondeur est comprise entre 670 km et 2900 km.
Le Noyau : il représente 16 % du globe terrestre. Il a une épaisseur maximale de 3300 km, et il comprend :
− Le noyaux externe, dont la profondeur est comprise entre 2900 km et 5150 km.
− Le noyau interne (ou Graine), dont la profondeur est comprise entre 5150 km et 6370 km.

b) - Sur la base du comportement physique des couches


Lorsqu’on tient compte du comportement physique des matériaux, selon qu’ils se comportent comme des
matériaux rigides ou comme des matériaux mous, on distingue :
La lithosphère qui est un bloc rigide et qui comprend la croûte et la partie sommitale rigide du manteau
supérieur. Son épaisseur varie entre 5 km sous les océans et 100 km au niveau des continents (fig.3). Sa limite
inférieure est marquée par une discontinuité des ondes sismique dite LVZ (Low Velocity Zone). La densité de
la lithosphère se répartit de la façon suivante :
− d =2,7 g/cm³ pour la partie supérieur de la croûte continentale,
− d = 3 g/cm³ pour la partie inférieur de la croûte continentale,
− d = 3,2 g/cm³ pour la croûte océanique,
− d = 3,4 g/cm³ au niveau du manteau supérieur rigide
L’asthénosphère qui est une zone molle ou plastique qui s’étend depuis la limite inférieure de la lithosphère
jusqu’à 670km de profondeur. Elle est formée du reste du manteau supérieur dont la partie supérieure est
une zone de moindre vitesse des ondes sismiques (LVZ) dont l’épaisseur est d’environ 200 km. Sa densité est
d’environ 3,3g/cm³.
La mésosphère est un bloc rigide ; il est synonyme du manteau inférieur. Sa limite supérieure 670 km est
marquée par la croissance brutale des vitesses des ondes sismiques jusqu’à la discontinuité de Gutenberg
2900 km. Sa densité est également croissante avec cette profondeur en passant de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm³.
La couche D’’ a été mise en évidence grâce à l’étude détaillé des transmissions des ondes P lors d’un fort
séisme. C’est une zone molle, de 200 à 300 km d’épaisseur comprise entre le manteau inférieur et le noyau
externe. Son rôle est pour l’instant énigmatique.

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Le noyau externe est une couche liquide comprise entre la couche D’’ et la discontinuité de Lehman. Sa
densité est croissante avec la profondeur ; elle passe de 9,5 g/cm³ jusqu’à 11,5 g/cm³.
Le noyau interne est une couche solide appelée graine. Sa densité d est égale à 12 g/cm³.

3. modelé géochimique et minéralogique de la terre


3.1. Principe des méthodes d’étude
La composition chimique et minéralogique des matériaux à l’intérieur de la terre est bien connue pour les
premiers 250km de profondeur de la terre grâce à l’étude directe :
− Des péridotites qui sont des roches autrefois profondes, mais maintenant visibles à la surface à la suite de
leur soulèvement (par le mécanisme d’obduction) et de l’érosion des terrains qui les cachaient;
− Des basaltes et de ses enclaves de péridotites dont le magma est située dans le manteau à différentes
profondeurs.
Au-delà de 250 km la composition chimique et minéralogique est actuellement connue indirectement par
l’étude :
− Des matériaux en comprimant par exemple les péridotites entre deux cellules de diamant avec des
pressions et des températures équivalentes à celles des différentes zones du manteau.
− Des vitesses de transmission des ondes sismiques dans différents matériaux en comparant les résultats avec
les vitesses obtenues lors d’un séisme.
− L’étude des météorites différenciées ainsi que la sismologie expérimentale ont permis de donner une idée
sur la composition chimique du noyau.
3.2. Résultats
La croûte : Les constituants principaux de la croûte sont la silice SiO2 (50 à 60% en moyenne) et l’Alumine
(Al2O3) (15 à 16% en moyenne). Pour cela on désigne la croûte sous le nom de SIAL. Parmi les autres
constituants - qu’on a déterminés sous forme d’oxydes - lesquels sont en beaucoup plus faible pourcentage;
on peut citer principalement CaO, MgO, FeO, ces éléments sont plus abondants dans la croûte océanique et
dans la partie inférieure de la croûte continentale que dans la croûte continentale supérieure (fig.4).
Parce que la proportion de silice y dépasse un certain pourcentage la croûte continentale supérieure est dite
acide. Et elle est constituée principalement de Quartz + Feldspaths + Pyroxènes.
Parce que la proportion de silice y est inférieure la croûte océanique est dite basique. Quartz + Pyroxènes +
Oxydes.
La partie superficielle de la croûte continentale supérieure (quelques milliers de mètres) est constituée
principalement de sédiments et de roches sédimentaires métamorphisées à la base de cette partie, mais

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l’essentiel est formé de roches magmatiques granitiques, d’où parfois le nom de croûte granitique et de
roches métamorphiques.
Le manteau : Le manteau a moins de silice (40% de sa composition) que dans la croûte; il est donc très
basique. Il contient une forte proportion de magnésium; d’où l’attribution du nom SIMA au manteau. Sa
partie supérieure est constituée de péridotites et sa partie inférieure a probablement, la même composition
que le manteau supérieur mais les atomes sont assemblés selon des structures plus denses du fait de
l’augmentation de la pression. Du point de vue minéralogique :
- Le sommet du manteau supérieur est constitué d’Olivine + Pyroxènes + Oxydes
- La base du manteau supérieur est constituée de Spinelle (Olivine très dense) + Pyroxènes + Oxydes
- Le manteau inférieur est constitué de Pérovskite (Olivine très très dense) + Oxydes
Le noyau : Le noyau interne serait constitué d’élément sidérophiles : beaucoup de fer, nickel, cobalt, or,
platine, etc…;
Le noyau externe (liquide) serait constitué d’une forte proportion de fer associé à des éléments légers tels
que l’oxygène, le soufre; et un peu de silice.

4. Modèle thermique de la terre


La température croit avec la profondeur. On parle de gradient géothermique qui est égal en moyenne à
10°C/km dans les zones stables de la croûte continentale et à 30°C/km dans les zones de déformation. Si le
gradient était constant en profondeur on aboutirait à une température très élevées, incompatible avec l’état
solide de la graine.
La production de chaleur interne par la terre est essentiellement la conséquence de la désintégration
radioactive. Le flux moyen de la chaleur interne est d’environ 70 mégaWatt par m² ; soit au total
42,3TéraWatt (1TW = 1000 Gigawatt).
Le flux de chaleur est la quantité de chaleur, en Joule, traversant l’unité de surface par unité de temps (J/s/ m² = W./m² )

Le transport de la chaleur de l’intérieur vers l’extérieur est un processus complexe qui s’effectue
principalement par conduction dans les couches limites thermiques (lithosphère, limite noyau-manteau) et
par convection à l’échelle des temps géologiques dans les couches capables de se déformer par fluage
(manteau, noyau).
L’énergie interne produite par la terre est la source de tous les phénomènes internes qui s’y produisent :
tectonique des plaques, séismes, volcanisme, variation du champ magnétique terrestre et du champ de
pesanteur.

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Le profil de la température en fonction de la profondeur (appelé géotherme) de la figure 6 ci-après a été estimé grâce aux
expériences sur les minéraux de hautes pressions qui ont permis d’une façon indirecte de connaître les températures qui
règnent dans les profondeurs de la Terre.

5. Modèle dynamique de la terre


5.1. La tomographie sismique
Depuis quelques années on commence à obtenir encore plus de détails sur la structure du globe, et ce grâce à
l’accroissement considérable du nombre de données sismiques numériques. Ces données permettent
d’établir une tomographie sismique (c-à-d une sorte de scanner des profondeurs de la terre). Le principe de la
tomographie sismique est basé sur la récupération des résidus des temps d’arrivée des ondes sismiques qui
seront transformés – grâce au recours à l’ordinateur - en images tridimensionnelles.
Le résidu de temps Δt = Δt théorique - Δt observée = mesure des écarts de vitesse de propagation des ondes
par rapport à une structure moyenne du globe terrestre (fig.7).

En mettant en évidence de manière détaillée la variation de la vitesse des ondes à l’intérieur du globe;
sachant que les ondes sismiques ralentissent dans les zones chaudes et elles sont rapides dans les zones

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froides (fig.8), la tomographie sismique révèle que le manteau n’est pas homogène et qu’il est, par endroit,
anormalement chaud.

5.2. La convection

5.3. La dynamique du noyau


Le noyau externe liquide, en fusion et conducteur, est le siège de mouvements de matière par courants de
convection. Ces mouvements se produisant dans le champ géomagnétique préexistant ; il en résulte des
courants électriques qui, à leur tour, induisent un champ magnétique et ainsi de suite. Autrement dit, il s’agit
là d’une dynamo auto-excitatrice. Le démarrage de cette dynamo ainsi a évidemment nécessité l’existence
préalable d’un champ magnétique (le champ initial) dont la naissance reste une énigme.
Le champ magnétique terrestre assure une bonne protection de la planète contre le vent solaire. De ce fait le
dipôle est en réalité déformé par le vent solaire.

(1) Croûte continentale solide essentiellement granitique surmontée par endroit de roches sédimentaires. De
densité 2,7 à 3, elle est plus épaisse que la croûte océanique (de 30 km à 100 km sous les massifs
montagneux). La croûte ou écorce terrestre représente moins de 2% du volume terrestre. Elle était
anciennement appelée SIAL (silicium + aluminium).
(2) Croûte océanique solide essentiellement composée de roches basaltiques. Relativement fine (environ 5
km) et de densité 3,2 elle est également appelée aussi SIMA (silicium + magnésium).
(3) Zone de subduction où une plaque s'enfonce parfois jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres dans le
manteau.

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(4) Manteau supérieur qui est plus visqueux que le manteau inférieur. Il est formé essentiellement de
péridotites (olivine, pyroxène, grenat). Au contact entre la croûte et le manteau supérieur on peut parfois
déceler une zone appelée LVZ.
(5) éruptions sur des zones de volcanisme actif. Deux types de volcanismes sont représentés ici, le plus
profond des deux est dit "de point chaud". Il s'agirait de volcans dont le magma proviendrait des profondeurs
du manteau proche de la limite avec le noyau liquide. Ces volcans ne seraient donc pas liés aux plaques
tectoniques et, ne suivant donc pas les mouvements de l'écorce terrestre, ils seraient donc quasiment
immobiles à la surface du globe.
(6) Manteau inférieur aux propriétés d'un solide élastique. La viscosité moyenne du manteau est d'environ
1021 à 1024 Pa.s. Elle est donc très nettement inférieure à celle de la glace antarctique (1013 Pa.s.). Rien à
voir avec la viscosité de la lave des points chauds ou des chambres magmatiques qui est de 102 à 103 Pa.s.
(donc beaucoup plus fluide). Le manteau n'est donc pas liquide comme on pourrait le croire en regardant les
coulées de lave de certaines éruptions volcaniques. Le manteau, de densité moyenne 4,5 (de 3,3 à 6)
représente 84 % du volume terrestre.
(7) Panache de matière en fusion qui partant des profondeurs du manteau interne ou même d'une zone
proche du noyau externe produit un volcanisme de point chaud.
(8) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer (environ 80 %) et de nickel plus quelques éléments
plus légers. Sa viscosité est proche de celle de l'eau, sa température moyenne atteint 4000 °C et sa densité
10. Cette énorme quantité de métal en fusion est certainement agitée (par convection, mais aussi suite aux
divers mouvements de rotation et de précession du globe terrestre). Des écoulement de fer liquide peuvent y
engendrer des courants électriques qui donnent naissance à des champs magnétiques qui renforcent les
courants créant ainsi un effet dynamo en s'entretenant les uns les autres. Le noyau liquide est donc à l'origine
du champ magnétique terrestre.
(9) Noyau interne solide (ou graine) essentiellement métallique constitué par sédimentation progressive du
noyau externe. La pression le maintient dans un état solide malgré une température supérieure à 5000 °C et
une densité d'environ 13. Noyau interne et externe représentent 17 % du volume terrestre.
(10) Cellules de convection du manteau où la matière est en mouvement lent. Le manteau est le siège de
courants de convection qui transfèrent la majeure partie de l'énergie calorifique du noyau de la Terre vers la
surface. Ces courants provoquent la dérive des continents mais leurs caractéristiques précises (vitesse,
amplitude, localisation) sont encore mal connues.
(11) Lithosphère : elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et du manteau supérieur. La limite
inférieure de la lithosphère (c'est-à-dire la limite entre le manteau supérieur et le manteau inférieur) se
trouve à une profondeur comprise entre 100 et 200 kilomètres, à l'isotherme où les péridotites comme
l'olivine approchent de leur point de fusion. Pour cette raison, la limite entre lithosphère et asthénosphère
est souvent choisie au niveau de l'isotherme 1300 °C. On trouve parfois à la base de la lithosphère (certains
géologues l'y incluent) une zone appelée LVZ où on constate une diminution de la vitesse et une atténuation
marquée des ondes sismiques P et S. Ce phénomène est dû à la fusion des péridotites qui entraîne une plus
grande fluidité. La LVZ n'est généralement pas présente sous les racines des massifs montagneux de la croûte
continentale.
(12)Asthénosphère : c'est la zone inférieure du manteau jusqu'à la discontinuité de Gutenberg.
(13) Discontinuité de Gutenberg : zone de transition manteau / noyau.
(14)Discontinuité de Mohorovicic : zone de transition croûte/manteau (elle est donc incluse dans la
lithosphère).

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III. La dérive des continents
La dérive des continents est une théorie proposée au début du siècle par le physicien-météorologue Alfred
Wegener, pour tenter d'expliquer, entre autres, la similitude dans le tracé des côtes de part et d'autre de
l'Atlantique, une observation qui en avait intrigué d'autres avant lui.
Les Anciens avaient une conception toute fixiste de la surface de la Terre: océans et continents ont toujours
occupé une position fixe durant toute l'histoire de la planète. Depuis Aristote, on croyait que la Terre s'était
formée par une série de grandes catastrophes, en un laps de temps très court, et qu'elle avait ainsi acquis la
physionomie qu'on lui connaît aujourd'hui. Les océans et les continents avaient été dessinés une fois pour
toutes! Nous appelons cette vision de la formation de la terre par une série de grandes catastrophes,
le catastrophisme, une théorie qui, avec une théorie satellite, le créationisme, va dominer les esprits jusqu'au
19ème siècle et même encore de nos jours!
Bien qu'au 19ème siècle, les géologues James Hutton et Charles Lyell ont tenté de montrer qu'en fait, les
processus géologiques sont beaucoup plus lents que ne le propose le catastrophisme et qu'ils se font de façon
beaucoup plus uniforme (théorie de l'uniformitarisme), les hommes de science continuaient à croire ferme à
la pérennité des mers et des continents. Mais, au 17ème siècle, les cartes géographiques de l'Atlantique étaient
suffisamment précises pour que les esprits curieux et éveillés à la découverte remarquent un certain
parallélisme dans le tracé des côtes de part et d'autre de l'Atlantique et tentent d'en trouver l'explication.
François Placet (1668) : C'est dans un mémoire intitulé "La corruption du grand et du petit monde, où il est
montré qu'avant le déluge, l'Amérique n'était point séparée des autres parties du monde", que Placet
propose qu'avant le déluge il n'y avait qu'un seul bloc continental et que c'est par effondrement au centre de
ce bloc que l'Atlantique a été créé et qu'il en est résulté deux blocs séparés. Il n'en fallait pas plus pour faire
revivre la légende de l'Atlantide, ce continent qui, selon le philosophe et poète grec Platon, se serait abîmé
dans l'Océan Atlantique au large de Gibraltar. Aujourd'hui encore, on trouve de savants traités, se présentant
comme répondant à la démarche scientifique, venant à la défense de cette légende!
Antonio Snider-Pelligrini (1858) : Deux siècles après Placet, le catastrophisme garde toujours ses droits.
Snider-Pelligrini parle de séparation et de dérive dans son livre intitulé "La création et ses mystères dévoilés".
Selon lui, les continents se sont formés avant le déluge (l'archétype de la catastrophe!), en un seul bloc, du
même côté de la terre, à partir d'un bloc de roche en fusion. Le déluge a mis fin à l'état d'instabilité de ce bloc
en le refroidissant. Une gigantesque rupture s'est alors produite, entraînant la séparation des Amériques et
du Vieux-Monde.
George Darwin (1879) : Le second fils de Charles Darwin parle lui aussi de mobilité des continents. À une
époque très reculée, la lune a été arrachée à la Terre, y laissant la gigantesque cicatrice du Pacifique. Ce grand
vide a alors entraîné une fragmentation de la croûte granitique refroidie et un glissement latéral des masses
continentales. On peut difficilement être plus catastrophiste!
Frank B. Taylor (1910) : Bien qu'on attribue la paternité du concept de la dérive des continents à Alfred
Wegener, Frank Taylor fut le premier, en 1910, 5 ans avant Wegener, à formuler l'hypothèse que l'Atlantique
a été formé par la séparation de deux masses continentales qui ont dérivé lentement l'une par rapport à
l'autre. Taylor fondait son hypothèse sur la similitude du tracé des côtes de part et d'autre de l'Atlantique,
mais aussi sur le fait qu'on retrouve des chaînes de montagnes sur les marges continentales opposées aux
marges atlantiques, comme par exemples les Rocheuses en Amérique du Nord et les Andes en Amérique du
Sud. Ces chaînes se seraient formées par un effet de bulldozage causé par la dérive des continents. Mais la
démonstration de Taylor est apparue trop compliquée et n'a pas réussi à convaincre ses contemporains. 5
années plus tard, en 1915, Alfred Wegener énonça, sans connaître semble-t-il les travaux de Taylor,
l'hypothèse de la dérive des continents. Il possédait, en outre, le courage, la fièvre de connaître,
l'indépendance, la rigueur intellectuelle, la logique et une bonne dose d'intuition. Armé de tout ce bagage, il a
pu formuler une hypothèse sur le déplacement des continents. Il avait observé la complémentarité des lignes

13 SBS
côtières entre l'Amérique du Sud et l'Afrique; il y conçut l'idée qu'autrefois l'Afrique et l'Amérique n'avaient
été qu'un seul et même bloc qui se serait fragmenté en deux parties lesquelles se seraient ensuite éloignées
l'une de l'autre. C'est la théorie de la dérive des continents. Wegener avançait des preuves pour appuyer sa
théorie. Il serait plus juste de dire qu'il apportait des faits d'observation qui pouvaient être expliqués par une
dérive des continents.
1. Le parallélisme des côtes de l'Atlantique
On observe en effet un certain parallélisme des lignes côtières entre d'une part les Amériques et d'autre part
l'Europe - Afrique.

Cela suggère que ces deux ensembles constituaient deux morceaux d'un même bloc.

Ce qui amena Wegener à concevoir que dans un passé lointain toutes les masses continentales étaient
réunies en un seul mégacontinent, la Pangée. Aujourd'hui, grâce à notre connaissance de la tectonique des
plaques, on utilise une reconstitution plus juste de cette Pangée, celle de Bullard et coll.
2. La répartition de certains fossiles
On retrouve, de part et d'autre de l'Atlantique, sur les continents actuels, les fossiles de plantes et d'animaux
terrestres datant de 240 à 260 Ma.

14 SBS
Comment des organismes terrestres n'ayant pas la capacité de traverser un si large océan ont-ils pu coloniser
des aires continentales si éloignées les unes des autres? La réponse de Wegener est simple: autrefois, tous
ces continents n'en formaient qu'un seul, la Pangée, présentant ainsi des aires de répartition cohérentes.

3. Les traces d'anciennes glaciations


On observe, sur certaines portions des continents actuels, des marques de glaciation datant d'il y a 250 Ma,
indiquant que ces portions de continents ont été recouvertes par une calotte glaciaire. Il est plus
qu'improbable qu'il ait pu y avoir glaciation sur des continents se trouvant dans la zone tropicale (sud de
l'Afrique, Inde). De plus, il est anormal que l'écoulement des glaces, dont le sens est indiqué par les flèches, se
fasse vers l'intérieur d'un continent (des points bas vers les points hauts; cas de l'Amérique du Sud, de
l'Afrique, de l'Inde et l'Australie). Cette répartition actuelle des zones glaciées n'est donc pas cohérente.

Le rassemblement des masses continentales à la Wegener donne un sens à la répartition de dépôts glaciaires
datant d'il y a 250Ma, ainsi qu'aux directions d'écoulement de la glace, relevées sur plusieurs portions de
continents. La répartition sur la Pangée montre que le pôle Sud était recouvert d'une calotte glaciaire et que
l'écoulement de la glace se faisait en périphérie de la calotte, comme il se doit.

15 SBS
4. La correspondance des structures géologiques
Cela n'est pas tout que les pièces d'un puzzle s'emboîtent bien, encore faut-il obtenir une image cohérente.
Dans le cas du puzzle des continents, non seulement il y a une concordance entre les côtes, mais il y a aussi
une concordance entre les structures géologiques à l'intérieur des continents, un argument lourd en faveur
de l'existence du mégacontinent Pangée. La correspondance des structures géologiques entre l'Afrique et
l'Amérique du Sud appuie l'argument de Wegener. La carte ci-dessous montre la répartition des blocs
continentaux (boucliers) plus vieux que 2 Ga (milliards d'années) selon la géographique actuelle.

Autour de ces boucliers, les chaînes de montagnes plus récentes ont des âges allant de 450 à 650Ma. Les
traits indiquent le grain tectonique de ces chaînes. À remarquer, dans les régions de São Luis et de Salvador
au Brésil, la présence de petits morceaux de boucliers.
Le rapprochement des deux continents (carte ci-dessous) montre qu'en fait les deux petits morceaux des
zones de São Luis et de Salvador se rattachent respectivement aux boucliers ouest-africain et angolais, et qu'il
y a aussi une certaine continuité dans le grain tectonique des chaînes plus récentes qui viennent se mouler
sur les boucliers. L'image du puzzle est cohérente.

La correspondance des structures géologiques entre l'Amérique du Nord et l'Europe confirme aussi l'idée de
Wegener. Les trois chaînes de montagnes, Appalaches (Est de l'Amérique du Nord), Mauritanides (nord-est de

16 SBS
l'Afrique) et Calédonides (Iles Britanniques, Scandinavie), aujourd'hui séparées par l'Océan Atlantique, ne
forment qu'une seule chaîne continue si on rapproche les continents à la manière de Wegener. Les géologues
savent depuis longtemps qu'effectivement ces trois chaînes ont des structures géologiques identiques et
qu'elles se sont formées en même temps entre 470 et 350Ma.

Il faut signaler que l'hypothèse de Wegener était une hypothèse génératrice de science, parce que les
questions soulevées sont suffisamment sérieuses et fondées sur des faits réels pour qu'on s'attaque à y
répondre. Mais il aura fallu attendre plus de 40 ans pour que les idées de Wegener refassent surface et qu'on
se mette à la recherche du mécanisme de dérive qui lui manquait. Entre autres, il avait manqué à Wegener
les données fondamentales sur la structure interne de la Terre.

IV. La Tectonique des Plaques

1. Introduction

La tectonique est cette partie de la géologie qui étudie la nature et les causes des déformations des
ensembles rocheux, plus spécifiquement dans ce cas-ci, les déformations, à grande échelle, de la lithosphère
terrestre. Une plaque est un volume rigide, peu épais par rapport à sa surface. La tectonique des plaques est
une théorie scientifique planétaire unificatrice qui propose que les déformations de la lithosphère sont reliées
aux forces internes de la terre et que ces déformations se traduisent par le découpage de la lithosphère en un
certain nombre de plaques rigides (14) qui bougent les unes par rapport aux autres en glissant sur
l'asthénosphère.
Ces mouvements définissent trois types de frontières entre les plaques:
1) les frontières divergentes, là où les plaques s'éloignent les unes des autres et où il y a production de
nouvelle croûte océanique; ici, entre les plaques A et B, et D et E;

17 SBS
2) les frontières convergentes, là où les plaques entrent en collision, conséquence de la divergence; ici, entre
les plaques B et C, et D et C;
3) les frontières transformantes, lorsque les plaques glissent latéralement les unes contre les autres le long de
failles; ce type de limites permet d'accommoder des différences de vitesses dans le déplacement de plaques
les unes par rapport aux autres, comme ici entre A et E, et entre B et D, ou même des inversions du sens du
déplacement, comme ici entre les plaques B et E.
- Les frontières divergentes
Nous savons qu'il existe un flux de chaleur qui va du centre vers l'extérieur de la terre, un flux causé par la
désintégration radioactive de certains éléments chimiques dans le manteau et qui engendre des cellules de
convection dans le manteau plastique (asthénosphère). A cause de cette convection, il y a concentration de
chaleur en une zone où le matériel chauffé se dilate, ce qui explique le soulèvement correspondant à la
dorsale océanique. La concentration de chaleur conduit à une fusion partielle du manteau qui produit du
magma. La convection produit, dans la partie rigide de l'enveloppe de la terre (lithosphère), des forces de
tension qui font que deux plaques divergent; elle est le moteur
du tapis roulant, entraînant la lithosphère océanique de part et
d'autre de la dorsale. Entre ces deux plaques divergentes, la
venue de magma crée de la nouvelle croûte océanique.

Le schéma suivant est un gros plan de la zone de divergence.

L'étalement des fonds océaniques crée dans la zone


de dorsale, des tensions qui se traduisent par des
failles d'effondrement et des fractures ouvertes, ce
qui forme au milieu de la dorsale, un fossé d'effondrement qu'on appelle un rift océanique. Le magma produit
par la fusion partielle du manteau s'introduit dans les failles et les fractures du rift. Une partie de ce magma
cristallise dans la lithosphère, alors qu'une autre est expulsée sur le fond océanique sous forme de lave et
forme des volcans sous-marins. C'est ce magma cristallisé qui forme de la nouvelle croûte océanique à
mesure de l'étalement des fonds.
C'est donc ainsi qu'il se crée perpétuellement de la nouvelle lithosphère océanique au niveau des frontières
divergentes, c'est-à-dire aux dorsales médio-océaniques. Ce sont ces processus qui expliquent comment s'est
formé un océan comme l'Atlantique.

18 SBS
Les schémas qui suivent illustrent les quatre étapes de la
formation d'un océan.

L'accumulation de chaleur sous une plaque continentale


cause une dilatation de la matière qui conduit à un
bombement de la lithosphère. Il s'ensuit des forces de
tension qui fracturent la lithosphère et amorcent le
mouvement de divergence conduit par l'action combinée
de la convection mantellique et la gravité. Le magma
viendra s'infiltrer dans les fissures, ce qui causera par
endroits du volcanisme continental; les laves formeront
des volcans ou s'écouleront le long des fissures.

La poursuite des tensions produit un étirement de la


lithosphère; il y aura alors effondrement en escalier, ce qui
produit une vallée appelée un rift continental. Il y aura des
volcans et des épanchements de laves le long des
fractures.

Avec la poursuite de l'étirement, le rift s'enfonce sous le


niveau de la mer et les eaux marines envahissent la vallée.
Deux morceaux de lithosphère continentale se séparent et
s'éloignent progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme
sous-marin forme un premier plancher océanique
basaltique (croûte océanique) de part et d'autre d'une
dorsale embryonnaire; c'est le stade de mer linéaire.

L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement des


fonds océaniques conduit à la formation d'un océan de
type Atlantique, avec sa dorsale bien individualisée, ses
plaines abyssales et ses plateaux continentaux
correspondant à la marge de la croûte continentale.
Les dorsales océaniques constituent des zones
importantes de dissipation de la chaleur interne de la
Terre.

- Les frontières convergentes


Aujourd'hui, physiciens et astro-physiciens sont assez d'accord pour dire que la terre n'est pas en expansion
comme le proposait Carey. Si la surface de la terre est un espace fini, le fait que les plaques grandissent aux
frontières divergentes implique qu'il faudra détruire de la lithosphère ailleurs pour maintenir constante la
surface terrestre. Cette destruction se fait aux frontières convergentes qui, comme le nom l'indique,
marquent le contact entre deux plaques lithosphériques qui convergent l'une vers l'autre. La destruction de
plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère d'une plaque sous l'autre plaque, et par la digestion de
la portion de plaque enfoncée dans l'asthénosphère. Les résultats (séismes, volcans, chaînes de montagnes,
déformations) diffèrent selon la nature des plaques (océaniques ou continentales) qui entrent en collision.

19 SBS
Un premier type de collision résulte de la
convergence entre deux plaques
océaniques. Dans ce genre de collision, une
des deux plaques (la plus dense,
généralement la plus vieille) s'enfonce sous
l'autre pour former une zone de
subduction.
On enfonce du matériel moins dense
(d~3,2) dans du matériel plus dense
(d~3,3), du matériel moins chaud dans du
matériel plus chaud. L'asthénosphère
digère peu à peu la plaque lithosphérique.
Il se produit un phénomène de fusion partielle de la
plaque engloutie. Le magma résultant (liquide), moins
dense que le milieu ambiant, monte vers la surface.
Une grande partie de ce magma reste emprisonnée
dans la lithosphère, mais une partie est expulsée à la
surface, produisant des volcans sous la forme d'une
série d'îles volcaniques (arc insulaire volcanique) sur le
plancher océanique.
Un second type de collision est le résultat de la
convergence entre une plaque océanique et une
plaque continentale. Dans ce type de collision, la
plaque océanique plus dense s'enfonce sous la plaque
continentale.
Les basaltes de la plaque océanique et les sédiments du
plancher océanique s'enfoncent dans du matériel de plus
en plus dense. Rendue à une profondeur excédant les
100km, la plaque est partiellement fondue. Comme dans
le cas précédent, la plus grande partie du magma restera
emprisonnée dans la lithosphère (ici continentale); le
magma qui aura réussi à se frayer un chemin jusqu'à la
surface formera une chaîne de volcans sur les continents
(arc volcanique continental). Dans une phase avancée de
la collision, le matériel sédimentaire qui se trouve sur les
fonds océaniques et qui est transporté par le tapis
roulant vient se concentrer au niveau de la
zone de subduction pour former un prisme
d'accrétion.
Un troisième type de collision implique la
convergence de deux plaques continentales.
L'espace océanique se refermant au fur et à
mesure du rapprochement de deux plaques
continentales, le matériel sédimentaire du
plancher océanique, plus abondant près des
continents, et celui du prisme d'accrétion se
concentrent de plus en plus; le prisme croît.

20 SBS
Lorsque les deux plaques entrent en collision, le mécanisme se coince: le moteur du déplacement (la
convection dans le manteau supérieur et la gravité) n'est pas assez fort pour enfoncer une des deux plaques
dans l'asthénosphère à cause de la trop faible densité de la lithosphère continentale par rapport à celle de
l'asthénosphère. Tout le matériel sédimentaire est comprimé et se soulève pour former une chaîne de
montagnes où les roches sont plissées et faillées. Des
lambeaux de la croûte océanique peuvent même être
coincés dans des failles. C'est la soudure entre deux
plaques continentales pour n'en former qu'une seule.

Toutes les grandes chaînes de montagnes plissées ont


été formées par ce mécanisme. Un bon exemple récent
de cette situation, c'est la soudure de l'Inde au continent
asiatique, il y a à peine quelques millions d'années, avec
la formation de l'Himalaya.
- Les frontières transformantes
Les frontières transformantes correspondent à de
grandes fractures qui affectent toute l'épaisseur de la
lithosphère; on utilise plus souvent le terme de failles transformantes. Elles se trouvent le plus souvent, mais
pas exclusivement, dans la lithosphère océanique. Ces failles permettent d'accommoder des différences dans
les vitesses de déplacement ou même des mouvements opposés entre les plaques, ou de faire le relais entre
des limites divergentes et convergentes (ces failles transforment le mouvement entre divergence et
convergence, de là leur nom de failles transformantes).
La fameuse faille de San Andreas en Californie est un bon exemple de cette situation: elle assure le relais du
mouvement entre la limite divergente de la dorsale du Pacifique-Est, la limite convergente des plaques Juan
de Fuca-Amérique du Nord et la limite divergente de la dorsale de Juan de Fuca. Elle affecte à la fois la
lithosphère océanique et la lithosphère continentale. Elle constitue la limite entre trois plaques: plaque de
Juan de Fuca, plaque de l'Amérique du Nord et plaque du Pacifique. Elle présente aussi l'inconvénient de
traverser la ville de San Francisco! Au rythme actuel du déplacement (~ 5,5 cm/an), la ville de Los Angeles
sera au droit de San Francisco dans 10 Ma.
A quel rythme se font ces mouvements de divergence et de convergence?
Les taux de divergence et de convergence ne sont pas identiques partout. La divergence varie de 1,8 à 4,1
cm/an dans l'Atlantique et de 7,7 à plus de 18 cm/an dans le Pacifique. La convergence se fait à raison de 3,7
à 5,5 cm/an dans le Pacifique. À noter le taux de déplacement latéral relatif le long de la faille de San Andreas
en Californie (~ 5,5 cm/an).

V. Les minéraux
La Terre est constituée de roches, les roches sont formées de minéraux et les minéraux sont constitués d’un
ou plusieurs éléments chimiques. Ainsi, le granite est une roche composée de trois minéraux principaux :
quartz, feldspaths et micas. Le quartz est un minéral de formule chimique SiO2 : il est composé de silicium et
d’oxygène.

1. Définition : Un minéral est un solide naturel, homogène, possédant une composition chimique
définie et une structure atomique ordonnée.

21 SBS
La structure atomique ordonnée veut dire que tous
les minéraux sont des cristaux : c’est-à-dire des
solides possédant une forme polyédrique limitée
par des faces planes (dans le cas où la formation du
cristal n’a pas été perturbée par des agents
externes).
La science qui s’occupe de l’étude des minéraux est :
la minéralogie.
Exemple : l’eau liquide n’est pas un minéral, mais la glace d’eau qui est solide, naturelle, homogène,
possédant une composition chimique définie (H2O) et une structure atomique ordonnée (la glace d’eau est
cristallisée) est un minéral.

2. Les cristaux
La science qui étudie les cristaux s’appelle : la cristallographie.
Les cristaux sont classés selon les paramètres de la maille élémentaire du cristal (polyèdre fondamental) qui
représente le plus petit parallélépipède qui conserve les propriétés géométriques, physiques et chimiques
d’un cristal. On appelle ainsi l’ensemble des trois côtés a, b et c du parallélépipède et des trois angles α, β et
γ, situés entre ces trois côtés (fig.1).

22 SBS
Exemple : le quartz est un minéral qui appartient au système rhomboédrique.

3. Polymorphes
Les polymorphes sont des minéraux qui possèdent la même formule ou composition chimique mais
cristallisant dans des systèmes différents. Exemple : le carbone (C) possède deux polymorphes : le graphite,
qui cristallise dans le système rhomboédrique, est un minéral très tendre, et le diamant qui cristallise dans le
système cubique et constitue le minéral le plus dur dans la nature. Les diamants se forment à très haute
pression et température à plus de 150 km de profondeur et sont ramenés en surface par une roche
volcanique qu’on appelle kimberlite.
4. Isomorphes
Les isomorphes sont des minéraux ayant la même structure cristalline, mais ayant des compositions
chimiques différentes. Exemple : La forsterite Mg2SiO4 et la fayalite Fe2SiO4 sont des isomorphes : il
appartiennent à la famille des olivines cristallisant dans le système orthorhombique et de formule chimique
générale (Mg, Fe)2SiO4. Le Mg2+ peut être remplacé par Fe2+ dans la formule des olivines et vice-versa (car
ces deux éléments ont des propriétés chimiques similaires).
5. Critèresde reconnaissance des minéraux
 La densité : La densité est un critère important pour déterminer un minéral. On distingue les
minéraux légers, de densité 1 à 2, moyennement lourds, de densité 2 à 4, lourds, de densité 4 à 6 et très
lourds, de densité supérieure à 6. La plus forte densité est celle des métaux, tels que l'or (15 à 16) ou le
platine (14 à 20). La plupart des minéraux ont une densité de 2 à 4. Exemple : l’or et la phlogopite sont deux
minéraux qui se ressemblent. Cependant, la densité de l’or est de 15 tandis que celle de la phlogopite est de
2-3.
 La couleur : Pour certains minéraux, la couleur peut-être un critère de détermination. Mais beaucoup
de minéraux présentent des tons et même des couleurs très différents. Exemple : l’olivine possède une
couleur verte caractéristique (d’où son nom).
 La couleur de la trace : La couleur de la trace (ou couleur de la poudre ou couleur du trait) des
minéraux est la couleur que laisse la trace ou la poudre d’un minéral lorsqu’on le frotte sur une surface
blanche. La couleur de la poudre des minéraux peut être différente de la couleur du minéral. Exemple : la
pyrite (FeS2) de couleur jaune a une trace noir verdâtre.
 L’éclat :L'éclat est la propriété du minéral de réfléchir la lumière. On distingue plusieurs types
d’éclats, parmi les plus importants :
- l’éclat métallique : fort éclat des métaux (or, cuivre, argent)
- l’éclat vitreux : c'est un éclat qui rappelle le verre (le quartz)
- l’éclat gras : la surface du minéral semble induite d’une couche d’huile
- l’éclat terreux : minéraux qui n’ont pas d’éclat (ils ont une apparence terreuse). Exemple : certaines
argiles.

23 SBS
 La transparence : C'est la propriété des minéraux de laisser passer la lumière. D'après le degré de
transparence, on distingue :
- Minéraux transparents : on peut voir clairement un objet à travers.
- Minéraux translucides : le minéral est traversé par la lumière même sous une forte épaisseur, sans
que l’on puisse toutefois distinguer un objet à travers.
- Minéraux non transparents et minéraux opaques : ne laissent pas passer la lumière.
 La forme du minéral :
- Cubique - forme cubique.
- Octaédrique - forme d’un octaèdre.
- Tabulaire - forme rectangulaire (fig.9).

- Aciculaire - en forme d’aiguilles (fig.10).

- Lamellaire - en forme de lamelles ou lattes (aplati et


allongé) (fig.11).
 Le clivageLe clivage est la propriété d'un minéral de se
briser selon des plans parallèles bien définis. Ces plans sont appelés
: plans de clivage.

 La dureté C’est la résistance d’un minéral à la rayure. Un


minéral est dit plus dur qu’autre, s’il raye ce dernier. Les duretés
sont classées par rapport à celles de 10 minéraux tests (échelle de
Mohs) (tableau 1) :

6. Nomenclature des minéraux

On connaît environ quatre mille espèces de minéraux, dont une trentaine seulement sont importants. Chaque
année, une dizaine de nouveaux minéraux sont découverts. A l'exception de quelques noms de minéraux
connus souvent depuis l'Antiquité, tous les noms de minéraux sont du genre féminin et se terminent en -ite.
Les minéraux sont nommés d’après le nom d'une personne, soit d'un terme qui rappelle son chimisme,
certaines de ses propriétés externes (faciès, habitus, couleur) ou encore sa localité originelle.
Exemples :
- Albite [NaAlSi3O8] : nom qui provient du latin, albus (blanc), allusion à sa couleur.
- Chromite (FeCr2O4) à cause de la présence d’une teneur élevée en chrome dans le minéral;
- Nadorite (PbSbO2Cl): du nom du Djebel Nador, Constantine, Algérie, où le minéral a été découvert
(tableau 2);
- Sillimanite (Al2SiO5): dédiée au Professeur Benjamin Silliman de l’université de Yale (1779-1864);

7. Classification des minéraux


7.1. Composition chimique de la croûte terrestre

La croûte terrestre est essentiellement composée (à 99 %) de 8 éléments chimiques : O, Si, Al, Fe, Ca, Mg, Na
et K. Les pourcentages en poids de ces éléments sont les suivants :

- : 46,60 %
- Si : 27,72 %
- Al : 8,13 %
- Fe : 5 %

24 SBS
- Ca : 3,63 %
- Na : 2,83 %
- K : 2,59 %
- Mg : 2,09 %.

L’oxygène est un anion (charge négatif, O-2) tandis que tous les autres éléments sont des cations (charge
positif) et auront tendance à se lier à l’oxygène. Etant donné que l’oxygène et le silicium sont les éléments les
plus abondants de la croûte terrestre, la plupart des minéraux qui composent la croûte sont un assemblage
de silicium et d’oxygène en plus des autres éléments. C’est la famille des silicates.

7.2. Classification des minéraux

Dans la classification des minéraux, on distingue les non-silicates, qui ne contiennent pas de silicium et qui
sont peu abondants, mais qui sont très importants du point de vue économique étant donné que la plupart
des métaux et éléments chimiques sont extraits de ces minéraux, et les silicates, qui sont les plus abondants
et entrent dans la composition d’une grande partie des roches, mais ne sont pas intéressants du point de vue
économique.
Le principe de base de la classification des minéraux est de grouper les espèces minérales en classes en
fonction de la nature des radicaux anioniques présents. On distingue ainsi les 8 classes suivantes :
1. Les éléments natifs : L'élément se combine à lui-même; exemples : l’or (Au), le diamant (C), le platine (Pt).
2. Sulfures : Dans les sulfures, le soufre est combiné avec un ou plusieurs métaux; exemples : galène PbS,
blende ZnS, pyrite FeS2.

3. Oxydes et hydroxydes : Dans les oxydes, l’oxygène est combiné avec un ou plusieurs métaux; exemples :
magnétite Fe3O4, hématite Fe2O3. Les hydroxydes contiennent le radical OH-; exemple : gibbsite Al(OH)3.
4. Halogénures : Les halogénures incluent les chlorures dans lesquels le chlore est généralement combiné à
un métal (exemple : halite NaCl) et les fluorures dans lesquels le fluor est combiné avec un ou plusieurs
métaux (exemple : fluorine CaF2).
5. Les carbonates : Les carbonates contiennent le radical (CO3)2-, exemple : calcite CaCO3.
6. Les sulfates : Les sulfates contiennent le radical (SO4)2-; exemple : barytine BaSO4.
7. Les phosphates : Les phosphates contiennent le radical (PO4)3- ; exemple : l’apatite
Ca5(PO4)3(OH,F,Cl).
8. Les silicates : Les silicates sont des minéraux caractérisés par le
tétraèdre (SiO4)4- comportant un atome Si au centre, et des atomes
O aux quatre sommets (fig.12).

Les silicates constituent environ 92% en poids de la totalité des


minéraux formant la croûte terrestre (fig.13), d'où leur extrême

importance.

Selon l’agencement de tétraèdres (SiO4)4-


, on distingue six sous-classes de silicates :

8.1. Les nésosilicates

Ces silicates se caractérisent par des îlots


de tétraèdres [SiO4]4– indépendants et

25 SBS
isolés les uns des autres par des cations (fig.14). La formule de base est (SiO4)4–.

Exemple : les olivines de formule chimique (Fe,Mg)2SiO4 sont des nésosilicates. La composition des olivines
peut-être représentée entre deux pôles : un pôle magnésien Mg2SiO4 (forstérite) et un pôle ferrique Fe2SiO4
(fayalite).

Une olivine composée de 50%Fe et 50%Mg aura une formule chimique (Fe,Mg)SiO4. Une olivine composée de
80%Fe et 20%Mg aura une formule chimique (Fe1,6,Mg0,4)SiO4. Une olivine composée de 80%Mg et 20%Fe
aura une formule chimique (Fe0,4Mg1,6)SiO4. 8.2. Les sorosilicates Tétraèdres unis par deux avec un O en
commun (fig.15). La formule de base est (Si2O7)6–. Les sorosilicates sont rares. Exemple : la lawsonite qui est
un sorosilicatealumino-calcique [CaAl2Si2O7(OH)].

8.2. Les sorosilicates

Tétraèdres unis par deux avec un O en commun (fig.15). La formule de base est (Si2O7)6–. Les
sorosilicates sont rares. Exemple : la lawsonite qui est un sorosilicatealumino-calcique
[CaAl2Si2O7(OH)].

8.3. Les cyclosilicates


Les tétraèdres sont disposés en anneaux et suivant que ceux-ci possèdent trois
[Si3O9]6–, quatre [Si4O12]8– ou six tétraèdres [Si6O18]12– (fig.16). Exemple : Le
béryl est un cyclosilicate de formule chimique Be3Al2Si6O18. L’émeraude est une
variété de béryl qui contient du chrome.

8.4. Les inosilicates


Chez les inosilicates, les tétraèdres sont disposés en chaînes. Chaque tétraèdre
partage deux sommets avec ses voisins. On distingue :

8.4.1. Les tétraèdres à chaînes simples (fig.17), de formule de base (Si2O6)4- ou (SiO3)2-. Cette famille est
représentée par les pyroxènes, minéraux importants de la croûte terrestre. Les pyroxènes sont des ferro-
magnésiens calciques qui se divisent en deux grandes classes selon leur structure cristalline et leur
composition chimique (fig.18):

a. Les orthopyroxènes, de structure orthorhombique et qui sont composés de fer et de magnésium. La


formule générale des orthopyroxènes est (Mg, Fe)2Si2O6.

b. Les clinopyroxènes, de structure monoclinique, qui contiennent, en plus du fer et du magnésium, du


calcium. La formule générale des clinopyroxènes est (Mg,Fe,Ca)2Si2O6. Les clinopyroxènes ne contiennent
jamais plus de 50% de Ca.

26 SBS
8.4.2. Les tétraèdres à chaînes doubles (fig.19), de formule de base (Si4O11)6- ou
(Si8O22)12-. Cette famille est représentée par les amphiboles, minéraux importants de
la croûte terrestre. Les amphiboles sont des ferro-magnésiens hydratés (ils contiennent
la molécule OH- dans leur formule chimique qui s’incorpore au centre de chaque
hexagone formé dans la structure tétraédrique à chaînes doubles).

Comme pour les pyroxènes, on distingue des amphiboles ferromagnésiens de formule


générale (Mg,Fe)7[Si8O22](OH)2, des amphiboles ferromagnésiens et calciques de
formulegénérale Ca2(Mg,Fe)5Si8O22(OH)2. Il existe aussi des amphiboles alumineuses
appelées hornblendes, qui sont les plus importantes, et de formule chimique générale
(Ca,Na,K)2(Mg,Fe,Al)5Si6(Si,Al)2O22(OH)2.

8.5. Les phyllosilicates

Silicates dont les tétraèdres sont disposés en feuillets (fig.20). Ils mettent en
commun trois oxygènes. La formule de base est (Si2O5)2- ou (Si4O10)4-.

L’exemple le plus important de phyllosilicates est la famille des micas. Il s’agit de


silicates hydratés, plus ou moins alumineux et presque toujours potassiques, qui
contiennent en proportion variable du fer et du magnésium.

Les micas sont monocliniques. Les principaux représentant de cette famille sont la
muscovite, ou micas blancs de formule chimique : KAl2(AlSi3O10)(OH)2, et la
biotite ou micas noirs de formule chimique générale : K(Mg,Fe)3(AlSi3O10)(OH)2.

8.6. Les tectosilicates

Silicates dont les tétraèdres sont liés entre eux par leurs sommets (fig.21). La formule de
base est SiO2 ou Si4O8.

Le quartz et les feldspaths sont les principaux tectosilicates.

8.6.1. Le quartz
Le quartz (silice, SiO2) représente environ 12 % de l’ensemble des minéraux de la croûte
terrestre. Il possède six variétés polymorphiques, chacune cristallisant dans des conditions de pression et de
température bien définies (fig.22) : quartz α, quartz β, tridymite, cristobalite, coesite et stishovite. Le quartz
stable aux conditions de température et de pression de la surface de la Terre est le quartz α.

27 SBS
8.6.2. Les feldspaths

Les feldspaths sont les constituants essentiels de la croûte terrestre (51 % des minéraux de la croûte).
L’analyse des feldspaths permet de les considérer comme des mélanges plus ou moins homogènes de trois
constituants élémentaires:

 KAlSi3O8 : Orthose (Or) (Sanidine ou microcline)


 NaAlSi3O8 : Albite (Ab)
 CaAl2Si2O8 : Anorthite (An)

KAlSi3O8 et NaAlSi3O8 forment une solution solide complète (isomorphes), appelée feldspaths alcalins ; de la
même manière, NaAlSi3O8 et CaAl2Si2O8 forment une solution solide complète, appelée plagioclases. La
composition des feldspaths est généralement représentée dans un diagramme triangulaire : KAlSi3O8
[Orthose (Or)] - NaAlSi3O8 [Albite (Ab)] - CaAl2Si2O8 [Anorthite (An)] (fig.23).

Un feldspath alcalin qui contient 50% de Na et 50% de K possède la formule chimique suivante :
Na0,5K0,5AlSi3O8.

Un plagioclase qui contient 50% de Na et 50% de Ca possède la formule chimique suivante :


Na0,5Ca0,5Al1,5Si2,5O8. En effet : 0,5x NaAlSi3O8 + 0,5x CaAl2Si2O8 = 0,5 Na 0,5Ca (0,5+1)Al (1,5+1)Si
(4+4)O soit : 0,5 Na 0,5Ca 1,5Al 2,5Si 8O.

28 SBS
VI. Les roches magmatiques

1. Définitions. Le cycle des roches

Une roche est un agrégat naturel de minéraux. On distingue trois grandes familles de roches :
 Les roches magmatiques, formées par la cristallisation du magma ;
 Les roches sédimentaires qui proviennent de l’accumulation et la consolidation de sédiments ;
 Et enfin les roches métamorphiques qui résultent des transformations que subissent les roches
lorsqu’elles sont soumises à des conditions de
température et/ou de pression différentes de celles
qui étaient présentes lors de la formation de la
roche.

Ces trois grandes familles de roches sont liées entre


elles à la surface de la Terre par le cycle des roches.
Les roches magmatiques formées par la
cristallisation du magma subissent à la surface de la
Terre les processus d’érosion qui conduisent à la
formation et le dépôt de sédiments. Ces derniers
s’accumulent et subissent des processus physico-
chimiques qui conduisent à la formation des roches
sédimentaires. Les roches magmatiques et sédimentaires peuvent être soumises à des conditions de
température et/ou de pression différentes de celles qui prévalaient lors de leur formation, et se
transforment en roches métamorphiques. Enfin, les conditions de température et de pression peuvent
conduire à la fusion des roches métamorphiques et la formation de magmas.

2. Les roches magmatiques. Définitions.

Les roches magmatiques résultent de la solidification (cristallisation, refroidissement) d’un magma. Le


magma est un bain silicaté fondu, constitué d’une phase liquide (la plus importante), d’une phase solide
(cristaux) et d’une phase gazeuse (0,1- 3%).
Selon le mode de refroidissement du magma, on distingue deux types de roches magmatiques :
 Les roches plutoniques : formées par le refroidissement lent du magma en profondeur. Le magma
aura le temps de bien cristalliser, et la roche possédera de gros minéraux visibles à l’œil nu.
 Les roches volcaniques, formées par le refroidissement rapide du magma en surface. Les minéraux
n’auront pas le temps de bien cristalliser. Les roches volcaniques sont donc caractérisées par la présence de
minéraux invisibles à l’oeil nu.

3. Texture des roches magmatiques

La texture (on parle parfois de structure) d’une roche magmatique est le terme utilisé pour décrire les
dimensions, la forme et l’arrangement entre minéraux dans les roches magmatiques. Les principales textures
sont les suivantes (figure 2) :
 Texture grenue (ou phanéritique) : concerne les roches magmatiques dont les minéraux sont visibles
à l’oeil nu (de grandes tailles). C’est le cas des roches plutoniques.

29 SBS
 Texture microlithiques (ou aphanitique) : concerne les roches magmatiques qui ne montrent pas de
cristaux visibles à l’oeil nu. C’est le cas des roches volcaniques.
 Texture vitreuse : concerne les roches magmatiques qui sont entièrement ou en grande partie
constituées de verre. C’est le cas des roches magmatiques qui ont refroidi très rapidement (en général sous
l’eau).
 Texture porphyrique : concerne les roches magmatiques qui possèdent de gros minéraux
(phénocristaux) au milieu d’une texture aphanitique ou vitreuse. C’est le cas des roches magmatiques ayant
subi deux temps de refroidissement (lent puis rapide).

4. Modes de mise en place des roches magmatiques (figure 3)

5. Différents types de magmas

Les types de magmas sont déterminés par leurs compositions chimiques, températures, teneurs en gaz et
viscosité (résistance à l’écoulement). Ainsi, on distingue trois grands types de magmas :
1- Les magmas basiques ou basaltiques : 45-55 % SiO2, riche en Fe, Mg, Ca, pauvre en K, Na. La température
de ces magmas : 1000 – 1200°C. Pauvres en gaz et peu visqueux.
2- Les magmas intermédiaires ou andésitiques : 55-65 % SiO2, intermédiaire en Fe, Mg, Ca, K, Na. La
température de ces magmas : 800 – 1000°C. Teneurs en gaz et viscosité intermédiaire.
3- Les magmas acides ou rhyolitiques : 65-75 % SiO2, pauvre en Fe, Mg, Ca, riche en K, Na. La température de
ces magmas : 600 – 800°C. Riches en gaz et très visqueux.
Environ 80% des magmas émis par les volcans sont basaltiques, et les magmas andésitiques et rhyolitiques
représentent ~10% chacun du total.
Remarques

30 SBS
 Durant les 2 premiers milliards d’années qui ont suivi la naissance de la Terre existaient des magmas plus
chauds qui ont donnée naissance à des roches appelées Komatiites. La température de ces magmas est estimée entre
1400 et 1600°C. Ces magmas contenaient moins de 45% de SiO2 et sont appelés : magmas ultrabasiques. Les magmas
ultrabasiques n’existent plus aujourd’hui à la surface de la Terre.
 Signalons aussi l’existence d’une lave très rare de faible température (lave qui a la température la plus basse
connue, 500°C) : la carbonatite(lave alcaline très riche en calcium). Un seul volcan actif émet actuellement des
carbonatites : le Lengaï, en Tanzanie.
 Différence entre magma et lave : la lave est le liquide séparé du gaz (magma dégazé).

6. Classification des roches magmatiques


Une classification simplifiée des roches magmatiques est basée sur la texture (roche volcanique ou
plutonique), la composition chimique et la minéralogie (tableau 1). En ce qui concerne la composition
chimique, les roches magmatiques sont essentiellement composées d’oxygène et de silicium (ces deux
éléments forment plus de 70% de la composition chimique des roches magmatiques) exprimées sous forme
de pourcentage en silice (SiO2). On distingue ainsi :
 Les roches acides : SiO2 > 65 %. Exemple : granite.
 Les roches intermédiaires : 52 % <SiO2 <65 %. Exemple : andésite.
 Les roches basiques : 45 % <SiO2 < 52 %. Exemple : basalte.
 Les roches ultrabasiques : SiO2 <45 %. Exemple : péridotite.
En ce qui concerne la minéralogie, les roches magmatiques sont surtout composées de quartz, feldspaths
(alcalins et plagioclases), olivine, pyroxènes, amphiboles et micas.

Remarques
 Les granites et basaltes forment 90 % des roches magmatiques de la croûte terrestre. Les granites sont les
roches caractéristiques de la croûte continentale. Les basaltes caractérisent la croûte océanique (soit 70 % de la croûte
terrestre).
 Les magmas acides sont très visqueux. Ils auront donc tendance à cristalliser en profondeur, d’où la formation
d’une roche plutonique (granite). Les roches volcaniques acides (rhyolites) sont donc rares.
 Au contraire, les magmas basiques sont peu visqueux, ils auront donc tendance à remonter en surface et
cristalliser donnant une roche volcanique (le basalte). Les gabbros (roches plutoniques basiques) sont donc rares.

VII. Les roches sédimentaires


1. Définitions

Les roches sédimentaires sont des roches exogènes (c’est-à-dire formées à la surface de la Terre) qui
représentent 5 % en volume de la croûte terrestre. Elles sont très répandues à la surface (elles couvrent 75 %
de la surface) sous forme de couches recouvrant les roches métamorphiques et magmatiques.

31 SBS
Les roches sédimentaires ont une grande importance du point de vue économique : le pétrole, le gaz, le
charbon, l’uranium, les matériaux de construction sont d’origine sédimentaire. Elles ont aussi une importance
scientifique : c’est le seul type de roches contenant des fossiles.

Les roches sédimentaires se forment à partir de sédiments.

2. Les différents types de sédimentation

Les rivières, océans, vents et eaux de pluies ont la capacité de transporter les particules issues de la
désagrégation (destruction) des roches par érosion. Ces matériaux sont composés de fragments de roches et
de minéraux. Lorsque l’énergie de transport n’est plus assez forte pour déplacer ces particules, ces dernières
se déposent : c’est le processus de sédimentation. Ce type de sédimentation est appelé : sédimentation
détritique ou clastique.

Un autre type de dépôt sédimentaire se produit lorsque les matériaux sont dissous dans l’eau et précipitent.
Ce type de sédimentation est dénommé : sédimentation chimique.

Un troisième processus peut se produire lorsque les organismes vivants extraient les ions dissous dans l’eau
pour former des coquilles et des os. Ce type de sédimentation est appelé : sédimentation biogénique.

Ainsi, il existe trois grands types de roches sédimentaires : roches d’origine détritiques, chimiques et
biogéniques.

3. Etapes de formation d’une roche sédimentaire

La formation des roches sédimentaire passe par plusieurs étapes :

a- L’érosion : c’est le processus de destruction de roches préexistantes. On


distingue deux types d’érosion :

 L’érosion physique ou mécanique : désagrégation des roches en petits


morceaux par des processus physique ou mécanique.
 L’érosion chimique : dissolution des éléments chimiques par les eaux
qui conduit à la décomposition des roches ou des minéraux.

Les agents de l’érosion sont : les eaux, le vent, le gel, la température.

b. Le transport : les sédiments issus de l’érosion peuvent être transportés sur de grande distance par le vent,
ou par les eaux dans les fleuves, rivières ou courants océaniques.

c. Le dépôt : lorsque la vitesse de l’agent de transport devient faible pour continuer à transporter les
sédiments, ces derniers se déposent. Le dépôt se fait dans des bassins de sédimentation, le plus souvent au
fond des mers.

d. La diagenèse : on appelle diagenèse le processus physico-chimique qui transforme un sédiment meuble en


roche consolidée. La diagenèse passe par deux étapes (figure 2) :

 La compaction : les sédiments se rapprochent entre eux avec diminution des vides ou des pores entre
les particules, et élimination de l’eau qui se trouve entre les pores.
 La cimentation ou lithification : les sédiments se lient entre eux par un ciment d’origine chimique. Les
sédiments se transforment alors en une roche solide.

Figure 2 : différentes étapes de la diagenèse.

32 SBS
4. Les roches sédimentaires détritiques (ou clastiques)

Les roches sédimentaires détritiques se forment à partir de roches préexistantes et sont constituées de
fragments de roches et de minéraux. Elles représentent 85 % des roches sédimentaires présentes à la surface
de la Terre (Figure 1).

La classification des roches détritiques se base sur la taille (granulométrie) des particules. Elle est donnée
dans le tableau 1.

5. Les roches sédimentaires d’origine chimique et biochimique

Les roches sédimentaires d’origine chimique sont formées à partir de la précipitation ou la cristallisation de
substances (ions ou sels minéraux) dissoutes dans l'eau. Les plantes et les animaux peuvent extraire les
substances dissoutes dans l’eau pour constituer leurs tests ou leurs os et ce sont leurs restes qui constituent
les roches sédimentaires d’origine biochimique. Les roches sédimentaires d’origine chimique et biochimique
sont classées d’après la composition chimique.

5.1. Les roches carbonatées

Les roches carbonatées sont formées essentiellement de calcite (CaCO3), d’aragonite (CaCO3) ou de dolomite
CaMg (CO3)2. Les roches carbonatées riches en calcite (ou aragonite) sont appelées calcaires, alors que celles
riches en dolomite forment les dolomies. Les calcaires constituent plus de 10 % des roches sédimentaires
(figure 1).

L’eau de mer contient une grande quantité de carbonate de calcium (CaCO3) dissoute. De nombreux
organismes utilisent ce carbonate de calcium pour former leurs squelettes et autres parties dures de leurs
corps. Quand ces organismes meurent, les courants marins brisent ces fragments en petits morceaux appelés
sédiments bioclastiques. La roche formée par la lithification de ces sédiments est appelée calcaire
bioclastique, ce qui indique que cette roche s’est formée par des processus biologique et clastique. D’autres
calcaires et les dolomies résultent de la précipitation directe de carbonates (origine chimique) : dolomies
primaires, stalactites, stalagmites, calcaires lithographiques, travertins.

33 SBS
Pour faire la différence entre calcaires et dolomies, on utilise le test de l’acide. Les calcaires font
effervescences à l’acide (HCl), alors que les dolomies ne le font pas.

En général, les dolomies contiennent toujours un certain pourcentage de calcite et vice-versa (les calcaires
contiennent aussi un certain pourcentage de dolomite). Si la roche contient plus de 50 % de dolomites, c’est
une dolomie. Si elle contient plus de 50 % de calcite, c’est un calcaire.

5.2. Les roches siliceuses

Elles se forment par précipitation de la silice (SiO2) dans des eaux saturées (origine chimique) ou par
extraction de la silice de l’eau de mer par des organismes pour constituer leurs tests qui par accumulation et
lithification donneront des roches dures (origine biochimique). Ces roches sont essentiellement formées
d’opale (silice hydratée) et de calcédoine. Le terme chert est utilisé pour désigner l’ensemble des roches
siliceuses d’origine chimique ou biochimique.

Les principales roches siliceuses d’origine biochimique sont : les radiolarites formées par les tests de
radiolaires (zooplancton marin) et les diatomites formées par l’accumulation de tests de diatomées (algues
siliceuses).

La principale roche siliceuse d’origine chimique est le silex, accident siliceux en milieu calcaire. C’est une
roche qui a été utilisée comme outils (flèches, haches, pour allumer le feu) par les hommes préhistoriques.

5.3. Les roches salines ou évaporites

Il s’agit d’un groupe de minéraux d’origine chimique, qui précipitent suite à des concentrations par
évaporation intense, généralement dans des eaux peu profondes ou des lacs salés dans des milieux
désertiques. Les principales roches évaporitiques sont : le gypse (CaSO4-2H2O) et l’anhydrite (CaSO4), le sel
gemme ou halite (NaCl) et le sel de potasse ou sylvite(KCl).

5.4. Les roches carbonées

Roches constituées essentiellement de composés du carbone organique. La roche formée par accumulation
des restes de plantes est le charbon. Les phytoplanctons microscopiques et bactéries sont les sources
principales de matière organique contenue dans le sédiment. La transformation des composés organiques
dans les sédiments forment les hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).

5.5. Les roches ferrifères et phosphatées

Les roches phosphatées (phosphate) sont essentiellement d’origine organique (dents et os d’animaux) et sont
constituées d’apatite. Les roches ferrifères sont riches en oxydes de fer comme la bauxite (roche formée par
l’altération des granites) ou le fer oolithique.

VIII. Les roches métamorphiques


1. Définitions

Le terme métamorphisme (du grec meta = changement et morph = forme) désigne la transformation d’une
roche à l’état solide avec formation de nouveaux minéraux et/ou acquisition de nouvelles textures et
structures sous l’effet de conditions de température et de pression différentes de celles où elle s’est formée.
Le métamorphisme peut affecter :

34 SBS
 Des roches sédimentaires, on parlera dans ce cas de roches paramétamorphiques ;
 Des roches magmatiques, on parlera de roches orthométamorphiques ;
 Des roches métamorphiques, on parlera dans ce cas de roches polymétamorphiques.

La limite inférieure du métamorphisme correspond à une température de 200°C et une pression de 300 MPa
(3000 atmosphères ou 3 kb). Au-dessous de cette limite, c’est le domaine de la diagenèse. La limite
supérieure du métamorphisme correspond à la fusion partielle de la roche. Quand la roche entre en fusion,
on entre dans le domaine du magmatisme.

2. Degrés du métamorphisme (grade)

Le grade ou degré du métamorphisme est le terme utilisé pour décrire les conditions de température et de
pression sous lesquelles la roche s’est formée (figure 1).

 Le métamorphisme de faible degré se produit à des températures situées entre 200 et 320°C, à
relativement faible pression. Les roches du faible degré de métamorphisme sont caractérisées par la présence
de minéraux hydratés (minéraux qui contiennent de l’eau dans leur structure cristalline) : minéraux argileux,
serpentine, chlorite.
 Le métamorphisme de degré élevé se produit à des températures supérieures à 320°C à relativement
forte pression. Avec l’augmentation du degré du métamorphisme, les minéraux hydratés deviennent moins
hydratés en perdant H2O, avec apparition de minéraux non hydratés quand le degré du métamorphisme
devient très élevé. Exemple de minéraux faiblement hydratés et non hydratés qui caractérisent le
métamorphisme de degré élevé : la muscovite, minéral hydraté qui disparaît aux degrés très élevés ; la
biotite, minéral hydraté qui demeure stable à des degrés très élevés du métamorphisme ; le pyroxène,
minéral non hydraté ; le grenat, minéral non hydraté.
 Lorsque les roches enregistrent une augmentation de la pression et de la température, on parle de
métamorphisme prograde. Ce métamorphisme indique l'enfouissement de la roche.
 Lorsque les roches enregistrent une diminution de la pression et de la température, on parle de
métamorphique rétrograde ou rétrométamorphisme. Ce métamorphisme indique l'exhumation de la roche.

3. Les facteurs du métamorphisme

Les principaux facteurs du métamorphisme sont :

 La température :elle augmente avec la profondeur (le gradient géothermiques est de 30°C/km) et/ou
avec la mise en place de roches plutoniques ou volcaniques.
 La pression :elle augmente également avec la profondeur. Elle est due au poids de couches et les
roches soumises à cette pression ne présentent pas d’orientation préférentielle : c’est la pression

35 SBS
lithostatique(1 kbar à une profondeur de 4km, 5 kb à 15 km et 10 kb à 30 km pour une densité moyenne de la
croûte de 2,5). La pression peut également augmenter du fait de contraintes (dans les régions à forte activité
tectonique, les chaînes de Montagnes par exemple). On parle alors de pressions ou contraintes orientées.
Lorsqu’une roche est soumise à des pressions orientées, les minéraux s’orientent selon des plans définis
(figure 2), et la roche présentera un aspect feuilleté : schistosité ou foliation.

 Les fluides : les vides entre les grains dans une roche sont toujours remplis d'un fluide, en général du
H2O avec des minéraux dissous. Ce fluide est très important pour les processus métamorphiques parce qu'il
peut transporter des composants dissous (en solution) et de la chaleur et il augmente radicalement la vitesse
des réactions entre minéraux. Le métamorphisme d'une roche qui ne contient pas de fluide produit très peu
de réactions.

 Le temps : la plupart des réactions métamorphiques exigent des millions d'années afin d'être
complètes. Les expériences de laboratoire ont montré que les hautes températures et pressions et les temps
de réaction importants produisent de gros grains. Les roches métamorphiques à gros grains sont donc les
produits de conditions métamorphiques durant beaucoup plus longtemps, probablement plusieurs millions
d'années.

4. Types de métamorphisme (tableau 1)


 Métamorphisme de Contact (ou thermique) (figure 3)

Le métamorphisme de contact se déroule autour des intrusions


magmatiques et résulte de l’augmentation de la température au
contact des magmas. Ce type de métamorphisme entraîne la
recristallisation chimique de roches encaissantes (beaucoup de
réactions entre minéraux) avec très peu de déformation. On appelle
auréole métamorphique, l'enveloppe de roches métamorphisées qui
entourent une intrusion. Elle est épaisse de quelques mètres à
quelques centaines de mètres (la largeur de l’auréole dépend de
l’importance de la masse intrusive). Le degré du métamorphisme augmente dans toutes les directions quand
on s’approche de l’intrusion. Les roches métamorphiques dans ces auréoles sont typiquement à grain fin (le
temps n'est pas une variable importante pendant un métamorphisme de contact): on les appelle cornéennes.
Ce type de métamorphisme est à haute température, basse pression.

 Métamorphisme régional (ou général) (figure 4)


Le métamorphisme régional affecte de grandes superficies (plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés)
qui sont le siège de déformations tectoniques et contraintes orientées. Il se produit au cœur des grandes
chaînes de Montagnes sous des conditions de haute température-haute pression. Les roches
métamorphiques formées sont toujours orientées et très déformées (schistes, micaschistes, gneiss).

36 SBS
 Métamorphisme cataclastique (ou dynamique)
Ce type de métamorphisme se produit dans les zones de failles ou des grands accidents cassants. Il est lié aux
contraintes et déformations qui se développent dans ces zones de failles et à l’augmentation de la
température due aux frictions. Les roches situées dans ces zones sont broyées et pulvérisées ce qui conduit à
la formation de roches appelées : brèches tectoniques et mylonites. Ce type de métamorphisme est très
localisé, limité dans l'espace.

 Métamorphisme hydrothermal
Il est lié à des circulations de fluides (eau) à température élevée. Ces fluides réchauffent les roches traversées
et leur apportent des éléments chimiques (phénomène appelé métasomatose). Ce type de métamorphisme
se rencontre dans les régions volcaniques.

 Métamorphisme d’enfouissement
Ce type de métamorphisme se produit dans des bassins sédimentaires profonds à la base des séries
sédimentaires épaisses de plusieurs kilomètres lorsque la température dépasse 300°C en l’absence de
contraintes orientées. Ce métamorphisme est peu marqué et se manifeste par la formation de nouveaux
minéraux (essentiellement les zéolithes). Le métamorphisme d'enfouissement suit la diagenèse et précède le
métamorphisme régional.

 Métamorphisme d’impact (ou de choc)


Il est dû à la chute de grosses météorites et se produit dans des conditions de très hautes pressions. Les
roches formées au point d’impact sont des impactites et renferment des minéraux caractéristiques de très
hautes pressions comme la coésite, la stishovite et le diamant. L’impact provoque aussi l’apparition de plans
de déformations dans des minéraux comme le quartz (quartz choqués). Les roches peuvent acquérir des
structures particulières appelées shatter-cones. Ce type de métamorphisme est très rare.

Tableau 1 : comparaisons entre les différents types de métamorphisme

37 SBS
5. Classification des roches métamorphiques

Les roches métamorphiques sont soumises à des températures et/ou pressions différentes de celles où elles
se sont formées. Les roches se transforment à l’état solide. Ces transformations sont d’ordre :
 minéralogiques avec apparition de nouveaux minéraux qui sont plus stable dans les nouvelles
conditions de température et/ou pression.
 structurale avec recristallisation de minéraux et/ou alignement des minéraux selon des plans bien
définis due à l’application de contraintes orientées.

Une classification simplifiée des roches métamorphiques est basée sur la structure de la roche : roche
orientée (ou foliée) ou non orientée.
Les roches orientées sont classées selon le grade (degré) du métamorphisme (tableau 2) : la granulométrie
des grains minéraux augmente avec le degré du métamorphisme. On distingue les structures orientées
suivantes :
 La schistosité : feuilletage plus ou moins serré de certaines roches acquis sous l’influence de
contraintes tectoniques orientées, en particulier celles qui prédominent au sein des chaînes de montagne en
formation. La texture est alors caractérisée par une orientation préférentielle des minéraux, dont
l'aplatissement ou l'allongement se développent dans une même direction.

38 SBS
 La foliation : structures de roches métamorphiques, où à la schistosité s’ajoute une différenciation
pétrographiques entre les feuillets. On aura une alternance de bandes claires et sombres, chaque bandes
étant caractérisée par des minéraux particuliers (exemple gneiss avec alternance de bandes quartzo-
feldspathiques et bandes micacées).

Tableau 2 : Classification des roches foliées (orientées) (figure 5)

Les roches non orientées sont classées selon leur composition chimique (tableau 3). Cette composition
dépend de la nature de la roche mère ou originelle appelée : protolithe.

Tableau 3 : Classification des roches non orientées (figure 5)

39 SBS
IX. Les Structures tectoniques : Plis& failles
1. Introduction
Les deux grandes causes des contraintes sur les matériaux de l'écorce terrestre sont la pesanteur et le
mouvement des plaques tectoniques. La réponse des matériaux terrestres à une contrainte varie selon la
profondeur. Lorsque la réponse est une cassure, les matériaux sont qualifiés de "fragiles" ou de "compétents"
et lorsque la réponse est une déformation plastique les matériaux sont qualifiés de "ductiles" ou de
"incompétents". Les déformations cassantes se concentrent près de la surface de l'écorce terrestre tandis que
les déformations souples se produisent à grande profondeur. On peut ainsi distinguer dans l'écorce terrestre
quatre niveaux structuraux superposés d'après le mécanisme de déformation qui prédomine.

Tableau montrant les différents niveaux structuraux dans la


lithosphère, par rapport à la profondeur, la température et la
pression.
Niveau structural supérieur
C'est le niveau où les roches ont leur compétence (fragilité)
maximale. La réponse la plus fréquente des roches aux
contraintes est la fracturation.
Niveau structural moyen
À partir de ce niveau, les roches deviennent progressivement
plus ductiles et commencent à plier sans casser. Les roches
compétentes conservant leur épaisseur durant la déformation
doivent causer des décollements et glissements entre les strates

40 SBS
pour compenser la déformation, un peu à l'image d'une rame de papier que l'on plisse.
Niveau structural inférieur
C'est dans ce niveau que les roches entrent dans le domaine du métamorphisme généralisé et deviennent
complètement ductiles. Les roches peuvent développer une schistosité de flux qui passe à une foliation à plus
grande profondeur.
Niveau structural des infrastructures
À partir de ce niveau, les roches passent du domaine des ectinites à celui des migmatites et se comportent
comme des substances fluides.
2. Les failles
Une faille est une cassure avec déplacement dans les matériaux rigides de
l'écorce terrestre, en réaction à une contrainte cisaillante.

Zone de failles
Une zone de faille est un système comprenant de plusieurs failles
parallèles, en réaction à une contrainte cisaillante.
Zone de cisaillement
Une zone de cisaillement est un corridor de déformation des roches dans
lequel les matériaux ont été étirés et déplacés, sans cassure nette, comme
c'est le cas pour les failles. Ce type de déformation ne peut se produire que
dans des matériaux ductiles.
Les diaclases sont des cassures planaires, parallèles etsans déplacement
dans la roche, en réaction à unecontrainte. Elles se présentent généralement en deuxfamilles conjuguées
faisant chacune un angle de 30° à45° avec la direction de la contrainte qui les a produites.
Rejet
Le rejet décrit le mouvement relatif survenu entre lesdeux compartiments d'une faille. Le rejet d'une faille
seproduit dans le sens du plan de la faille, mais cemouvement est généralement décomposé en ses
deuxcomposantes horizontales et verticales. Le rejethorizontal se mesure sur le terrain ou sur les
cartesgéologiques, tandis que le rejet vertical se mesure parforage.

Types de failles
Les contraintes à l'origine des failles peuvent agir encompression, en extension ou en couple,
définissantautant de types de failles. Les contraintes en extensionproduisent les failles normales, les
contraintes encompression produisent les failles inverses et dechevauchement et les contraintes en couple
produisentles failles coulissantes.
Lorsque qu'un plan de faille est incliné, le compartimentsus-jacent est le toit de faille tandis que le
compartimentsous-jacent est le mur de faille. Les failles normales,inverses et chevauchantes sont
généralement inclinées,tandis que les failles de décrochement sontgénéralement sub-verticales.

Faille normale
Les failles normales se produisent dans les rochesfragiles en réaction à des contraintes sont enextension.
Après le mouvement, le terrain a été étiréet le toit de la faille est affaissé par rapport à sonmur. Les failles
normales ont un pendage d'environ60°. L'angle du pendage peut être plus fort dans lecas de failles de
tassement par gravité. Dans le casde très grandes structures, l'angle du pendagediminue avec la profondeur
pour tendre versl'horizontal, on parle alors de faille listrique.

41 SBS
Lorsque l'écorce terrestre est en extension, il y aproduction de structures d'effondrement.
Le grabenest un fossé d'effondrement tandis que le horst
estune crête délimitée par un jeu de failles normales.
Le rift est un graben mesurant au moins 100kilomètres de
longueur par 10 kilomètres de largeur.

Faille inverse
Les failles inverses se produisent dans les rochesfragiles en réaction à des contraintes en compression.Après
le mouvement, le terrain a été comprimé et letoit de la faille est soulevé par rapport à son mur.Les failles
inverses ont généralement un pendage quivarie entre 30° et 45°.
Faille de chevauchement
Les failles de chevauchement sont des faillesinverses à faible pendage. Ce type de faille estfréquent dans des
zones de collisions de plaquestectoniques.
Faille de décrochement
Les failles de décrochement sont causées par desmouvements cisaillant sub-horizontaux dans
l'écorceterrestre, leur pendage est proche de 90°. On distingueles failles de décrochement dextres et
sénestres.
Faille dextre : c’est une faille qui déplace un repère horizontalementvers la droite.
Faille sénestre : c’est une faille qui déplace un repère
horizontalementvers la gauche.
Illustration du mouvement dextre et sénestre pour
unefaille de décrochement.
On distingue également les failles directionnelles
ettransverses, selon qu'elles longent ou recoupent
ladirection des formations géologiques.
Faille directionnelle
Les failles directionnelles sont orientées parallèlement àla
direction des formations géologiques. Lorsque cesfailles
coupent des formations géologiques inclinées,elles peuvent
créer des lacunes ou des répétitions destrates géologiques.
Les failles normales à contre-pendage et les faillesinverses
dans le sens du pendage causent une répétitionde la séquence
géologique tandis que les faillesnormales dans le sens du
pendage et les failles inversesà contre-pendage causent une
lacune dans la séquencegéologique.
Effet des failles directionnelles normales et inversessur les
formations géologiques inclinées.

42 SBS
Faille transverse
Les failles transverses ont une orientationperpendiculaire à la direction des formationsgéologiques. Ces failles
causent des allongements etdes raccourcissements de séquences sédimentairesmais pas de répétitions,
comme dans le cas desfailles directionnelles.
À la ligne d'une faille transverse, on observe undéplacement horizontal apparent des contactsgéologiques.
Pour un même mouvement de faille,l'importance du déplacement horizontal varie selonl'attitude (direction
et pendage) des formationsgéologiques. Des déplacements horizontaux, à la foisdextre et sénestre, peuvent
coexister le long d'unemême faille lorsque celle-ci recoupe des formationsgéologiques de directions
opposées. Pour une mêmestructure géologique, le déplacement des contactsgéologiques est opposé selon
que la faille estnormale ou inverse.

Effet des failles transverses normales et inverses sur desformations géologiques inclinées.
Calcul du rejet d'une faille

Le rejet décrit le mouvement relatif survenu entre lemur et le toit d'une faille. Dans le cas de faillesnormales
et inverses, il est commun de s'intéresser à lacomposante verticale du mouvement. Le rejet vertical secalcule
d'après la mesure du rejet horizontal et laconnaissance du pendage des formations géologiquesdéplacées par
la faille.
Le rejet vertical = Rejet horizontal x tg (pendage de lastrate).
Pour calculer le rejet dans le sens du plan de faille, ilfaut connaître le pendage de la faille :
Rejet dans le sens du plan de faille = rejet vertical / sin(pendage de la faille).
La compression ou l'étirement du terrain = rejet vertical/ tg (pendage de la faille).
3. Les plis
Les plis sont des déformations continues des rochesen réaction à une contrainte. Les plis sont
unemanifestation du comportement ductile des roches.

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Définitions et géométrie des plis
Antiforme et synforme
Les plis antiformes ont leur côté convexe retournévers le
ciel tandis que les plis synformes ont leurcôté concave
retourné vers le ciel.
Anticlinal et synclinal
Les plis anticlinaux et synclinaux sont des plisantiformes ou
synformes ayant la polaritéstratigraphique normale.

L'axe d'un pli peut être horizontal, plongeant ou vertical.

Plis plongeants et ouverts, exposant de largescharnières antiformes et de courtes charnièressynformes.

L'angle d'ouverture des plis varie selon les contraintesdu milieu. Les plis ondulants sont superficiels dans
lalithosphère tandis que les plis isoclinaux ne sontpossibles que dans des conditions de P et T° appartenantau
domaine du métamorphisme,
Le plan axial passe par les charnières d'un pli.
Pli droit
Le plan axial est vertical, les flancs du pli sontsymétriques par
rapport à ce plan.
Pli déjeté
Le plan axial est incliné entre 0 et 30°, les flancs du plisont
dissymétriques mais de sens opposés.
Pli déversé
Le plan axial a une inclinaison > 30° et les deux flans dupli sont inclinés du même côté, l'un des flancs
estrenversé.
Pli couché
Le plan axial est subhorizontal et la séquencegéologique d'un des flancs du pli est renversée.

44 SBS
La mesure des plans géologiques inclinés

Les stratifications, les failles, les diaclases, laschistosité et la foliation sont autant d'exemples deplans
géologiques communément mesurer. Lamesure s'effectue sur le terrain à l'aide d'un compasmagnétique
muni d'un niveau et d'un clinomètre.
L'attitude d'un plan est son orientation dans l'espaceet son degré d'inclinaison. On exprime l'attitude
d'unplan par sa direction et son pendage.
Direction
La direction d'un plan est l'azimut d'une lignehorizontale tracée sur ce plan. Par convention, ladirection est
mesurée le sens qui laisse le pendage àdroite et sa valeur varie entre 0 et 360°.
Pendage
Le pendage est l'angle de la plus grande pente d'unplan incliné. Sa valeur varie entre 0° (horizontal) et90°
(vertical). Le pendage vrai se mesure toujoursperpendiculairement à la direction du plan.

Exemples de mesures d'attitudes de plansgéologiques (direction – pendage) et d'utilisation dusymbole


cartographique de stratifications inclinées.

X. Altération et érosion des roches

1. Les processus sédimentaires dans le cycle géologique

Dans un cycle géologique, les roches peuvent être


classées en trois grands groupes qui sont les roches
ignées ou magmatiques, les roches sédimentaires et les
roches métamorphiques. Les roches ignées résultent du
refroidissement et de la cristallisation de magmas. Les
roches métamorphiques résultent de la modification,
par l'action de la chaleur et de la pression, de roches
ignées ou sédimentaires. Comme ces sédiments
proviennent de la désagrégation de roches
sédimentaires, métamorphiques ou magmatiques,
l'ensemble de ces phénomènes forme un cycle appelé "cycle géologique".

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Au sein du cycle géologique, les processus sédimentaires comprennent l'altération, l'érosion, le transport, le
dépôt et la diagenèse. Les sédiments détritiques, formés de grains issus de la dégradation de roches
préexistantes, transportés et déposés dans un bassin de sédimentation, constituent l'illustration la plus
évidente de cette partie du cycle. Dans le cas des sédiments biogènes et chimiques, résultats de la
précipitation organique et/ou chimique, les constituants sont amenés au bassin sédimentaire sous la forme
d'ions solubles. Une exception notable est cependant fournie par les sédiments d'origine volcanique, où les
particules sont injectées directement dans le milieu de dépôt.
L'altération est la destruction de roches ignées, métamorphiques ou sédimentaires par désagrégation
mécanique et décomposition chimique, voire biologique (gélifraction, insolation, décompression, action des
racines, de l'eau, du vent, etc.). L'altération donne naissance à une grande variété de produits: sols, débris
rocheux, ions en solution dans les eaux superficielles. L'érosion correspond à l'enlèvement de ces produits
d'altération des zones d'altération active et le transport est leur mouvement vers les zones de dépôt. La
lithificationest le résultat de processus comme la compaction, la recristallisation, la cimentation.
2. L'altération
Si l'on examine un sable fluviatile dans la partie amont du bassin versant d'une zone où affleurent des
granites (30 à 50% plagioclases, 5 à 35% FK, 5 à 10% quartz), on constatera paradoxalement que le quartz en
est un minéral essentiel. Dans la partie aval du système fluviatile, il peut même être pratiquement seul. C'est
l'altération qui est responsable de l'augmentation de la proportion de quartz (minéral résistant) dans les
sédiments. L'ordre de stabilité des minéraux des roches silicatées est en fait, de façon générale, l'ordre
inverse de cristallisation à partir d'un magma. Les minéraux les plus résistants sont les feldspaths potassiques,
la muscovite et surtout le quartz.
L'altération a pour effet de décomposer une roche en (1) des ions solubles et des grains qui vont être
mobilisés par l'érosion d'une part et (2) un dépôt résiduel d'autre part, demeurant sur place.
Les mécanismes responsables de l'altération, phénomène prenant place aux températures et pressions
"faibles" régnant à la surface de la terre, sont l'altération physique, l'activité organique et l'altération
chimique.
L'altération physique
Les processus mis en œuvre dans l'altération physique sont les suivants:
- les alternances de gel-dégel, en climat suffisamment humide, fragmentent les roches (cryoclastie). L'eau en
gelant augmente son volume de 9-10% et agit comme un coin, élargissant progressivement les fractures;
- les variations répétées de température (40-50°C d'amplitude journalière dans le Sahara) ont à peu près le
même effet que le gel: les différences de dilatation thermique entre les minéraux d'une roche provoquent
l'apparition de fractures;
- la décompression survient lorsque des roches ayant subi un enfouissement sont libérées de la pression
lithostatique par érosion des formations surincombantes. Des joints de décompression, pratiquement
parallèles à la surface du sol se développent progressivement.
- l'usure mécanique par des grains détritiques emportés par le vent, l'eau, la glace.
L'altération biologique
On distingue l'altération provoquée par l'action chimique de composés produits par desorganismes (plantes,
microbes,...) de l'action purement mécanique de plantes ou d'animaux(par exemple: dilatation progressive
des racines jouant le rôle de coin dans des fractures deroches). L'ingestion de matériaux par des animaux
vivant dans les sols est un processusfaisant intervenir en même temps les deux types de mécanismes
précédents.
L'altération chimique

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L'altération chimique agit de deux façons: certains minéraux (halite, calcite) sont dissoustotalement et leurs
ions sont évacués en solution. D'autres minéraux, comme les micas ou lesfeldspaths sont transformés en
d'autres espèces minérales (surtout en argiles), souvent degranulométrie plus fine et plus facilement
mobilisables par l'érosion. La plupart des réactionsimpliquées dans l'altération nécessitent la présence d'eau
et d'air.
Le climat est probablement le facteur le plus important dans le contrôle de l'altérationchimique. Si l'on
considère en effet l'aspect cinétique des réactions chimiques, il est clairqu'une température élevée va les
favoriser. L'humidité est également importante, puisquebeaucoup de réactions se passent en milieu aqueux.
L'altération chimique est doncprééminente en climat chaud et humide. En climat froid, même si les
précipitations sontabondantes, l'eau est à l'état
de neige ou de glace, favorisant plutôt l'altération
physique. D'autres facteurs occupent également
une place importante, quoique plus indirecte:c'est
par exemple le cas du drainage. Si les ions mis en
solution ne sont pas évacués, unéquilibre
chimique sera atteint et les réactions d'altération
vont s'arrêter. Le relief, également,contrôle la
pente des réseaux fluviatiles et la rapidité des
courants, donc l'intensité de l'évacuation des ions.

Fig. 2: influence du climat sur le profil d'altération

L'acidité-alcalinité et le degré d'oxydo-réduction des eaux sont également des paramètresimportants


contrôlant l'altération chimique.
3. L'érosion

L'érosion correspond à la mobilisation des produits de l'altération. Une fois libérés, cesproduits sont
transportés par l'air, l'eau, la glace..., laissant certaines "formes d'érosion"caractéristiques sur le massif
rocheux soumis à l'altération. Nous présenterons ci-dessous lesplus courantes.
 Erosion éolienne
Le vent soufflant sur une surface balaie les particules les plus fines et peut faire apparaître la surface
rocheuse. Lorsque le sol comporte des matériauxde taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation
élimine la fraction la plus fine, laissant sur place un terrain caillouteux.
 Erosion fluviale
En terrain argileux ou schisteux, après une forte pluie, les
eaux empruntent les fissures du sol,les élargissent
progressivement en chenaux parallèles qui fusionnent
par écroulement descrêtes qui les séparent. En même
temps, les têtes des chenaux reculent vers l'amont. Ce
processus est responsable de la formation des "bad
lands".

Ex de formation de "bad lands" par érosion dans un


versant;

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En terrain calcaire, l'usure et la dissolution par les eaux de
ruissellement forme les lapiez.

Dans des dépôts très hétérogènes, la présence de blocs très


lourds rend le terrain fin sur lequel ils reposent plus
compacte et le protège du ruissellement: c'est de cette
façon quenaissent les cheminées de fées. Ces types de
paysages sedéveloppent dans des formations hétérogènes
qui présentent des différences de solubilité(dolomie-
calcaire) ou de dureté (sable-grès).
Torrents
Les torrents forment la partie amont des systèmes
fluviatiles, localisés dans des régionsfortement déclives. Un
torrent comprend trois parties: le bassin de réception, sorte
de cirqueoù se rassemblent les eaux de ruissellement et où
dominent les processus d'érosion; le chenald'écoulement,
souvent étroit et à pente forte; le cône de déjection où sont
déposés les matériaux mobilisés.
A un moment déterminé et en un point déterminé de son
cours, tout écoulement d'eau possèdeune certaine énergie. Cette énergie dépend du débit et de la vitesse. La
vitesse est elle-mêmefonction de la pente longitudinale du lit. Une partie de l'énergie du cours d'eau est
utilisée parle transport de la charge (sable, galets,...); une autre partie est consommée par les
frottementsinternes entre les filets d'eau, surtout si le régime est turbulent. Le surplus est disponible
pouréroder.
Rivières et fleuves
En s'enfonçant par érosion, les cours d'eau creusent des vallées
qui possèdent un profilcaractéristique en "V". En terrain massif et
dur (granite), la tendance est à l'enfoncementvertical (gorges). En
climat périglaciaire, le profil transversal des vallées
devientdissymétrique, phénomène dû à l'action de l'insolation sur
un des versants.
Le profil longitudinal des systèmes fluviatiles matures est
également caractéristique et résulted'un équilibre à long terme
entre la charge transportée et la pente (la pente d'équilibre n'est
pascelle qui permet juste au cours d'eau de couler, mais bien
celle qui lui permet de couler et detransporter).
L'érosion fluviale est responsable de la formation des méandres. Ces méandres ont tendance àse déplacer
vers l'extérieur et vers l'aval du cours d'eau par érosion sur la rive concave et dépôt sur la rive convexe. Le
recoupementdes méandres génère des méandres abandonnés.

Fig. 3: formation des méandres par érosion de la rive concave et sédimentation sur la riveconvexe.
L'ensemble se déplace vers l'aval. Recoupement de méandre et développement d'unméandre abandonné.
 Erosion marine
Les principaux agents de l'érosion marine sont les vagues et les courants. L'action érosive desvagues sur une
côte résulte des facteurs suivants:

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 Un mitraillage par le sable et gravier transportés;
 La pression de l'eau contre les parois (elle peut atteindre 30 tonnes/m²);
 Une succion lorsque les vagues se retirent (déplacement de blocs de plusieurs milliers de tonnes);
 Des vibrations par suite de chocs successifs (phénomènes de résonance).
Le matériel sédimentaire mobilisé subit ensuite un tri granulométrique: le matériel fin estemporté vers le
large ou déposé dans des zones calme alors que le matériel grossiers'accumule à proximité de la côte. Les
sédiments mis en suspension par les vagues peuventêtre également transportés par les courants.
4. Le transport

Les sédiments sont transportés depuis les zones sources jusqu'aux zones de dépôt par troistypes de
processus: (1) glissements en masse par gravité en l'absence de fluides (avalanchesde débris, glissements de
terrain); (2) écoulements gravitaires en présence de fluides (débrisflows, mudflows, turbidites); (3)
écoulementsd'eau, d'air ou de glace.
Glissements en masse en l'absence de fluides
Dans ce type de processus, les fluides ne jouent qu'un rôle mineur, par leur effet lubrifiant à labase des unités
transportées. Ces processus déplacent des masses considérables de sols etdébris rocheux sur des distances
courtes (de l'ordre du km). Leur impact sédimentaire estpourtant important, car ils mettent les matériaux
mobilisés à la disposition du systèmefluviatile.
Ecoulements gravitaires
Dans ces phénomènes, les particules sédimentaires sont en suspension dans un fluide, maisleur mouvement
est dû à la gravité, non au déplacement du fluide lui-même (à la différenced'un écoulement liquide
conventionnel).

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