Barycentre

(E désigne l'espace)

1-) Point pondéré

Un point pondéré est un couple (M, a) formé d'un point M et d'un réel a.
Le nombre a s'appelle la masse ou le coefficient du point M
Un tel couple indique une position de l'espace en laquelle est définie une grandeur scalaire
c'est à dire une grandeur mesurable au moyen d'un nombre réel.
Ex: → En mécanique, un point matériel M de masse m est représenté par (M, m),
→ En électrostatique, un charge électrique q situé au point A est représentée par (A, q),
→ En économie, une ville V et sa population est représentée par (V, p).
Un système de points pondérés est un ensemble fini de points pondérés.
Ex: S = {(A, a), (B, b), (C, c)} est un système de trois points pondérés.

2-) Réduction de la fonction vectorielle de Leibniz

a-) Fonction vectorielle de Leibniz
Soit {(Ai, ai)}i∈∈{1, ..., n} un système de points pondérés,
la fonction vectorielle de Leibniz associée à ce système est la fonction
→

 E → E
M

→ n
f: → →
→ f(M) = ∑ aiMAi



i=1

Ex: Soit le système S = {(A, 3), (B, 2), (C, -1)},

la fonction vectorielle de Leibniz associée
→
à S →
est la fonction
→
qui,
→
à chaque point M, associe le vecteur f(M) = 3MA + 2MB – MC.

b-) Réduction
Soit O un point quelconque de l'espace,
n n n n
→ → → → → →
f(M) = ∑ aiMAi = ∑ ai(MO + OAi) = ∑ ai MO + ∑ aiOAi
i=1 i=1 i=1 i=1
→ →  →  n
d'où f(M) = f(O) +  ∑ aiMO
i = 1 
n
Le nombre ∑ ai s'appelle la masse totale ou masse globale du système.
i=1
n
→ →
→ er
1 Cas: si ∑ ai = 0 alors ∀M∈E, f(M) = f(O)
i=1
donc la fonction vectorielle de Leibniz est constante.

Barycentre --*-- Page 1

 n
→ 
→
→ 2ème Cas: si ∑ ai ≠ 0 alors l'équation f(M) = 0 (1) admet une solution unique
i=1
→  n  → →
car ⇔ f(O) +  ∑ aiMO = 0
(1)
i = 1 
 n  → →
(1) ⇔  ∑ aiMO = – f(O)
i = 1 
→ 1 →
(1) ⇔ OM = n f(O)
 
 ∑ ai
i = 1 
→ 
→
Dans ce cas, l'unique point G tel que f(G) = 0 s'appelle le barycentre du système.

Soit {(Ai, ai)}i∈∈{1, ..., n} un système de points pondérés,

n n
→
→ Si ∑ ai = 0 alors le vecteur ∑ aiMAi est constant
i=1 i=1
et, pour le déterminer, on peut utiliser n'importe quel point M de l'espace.
n n
→ 
→
→ Si ∑ ai ≠ 0 alors il existe un unique point G tel que ∑ aiGAi = 0 .
i=1 i=1

n
→  n  →
Ce point G est le barycentre du système et ∀M∈
∈E, ∑ aiMAi =  ∑ aiMG
i=1 i = 1 

Ex: → Si S = {(A, 1), (B, -2), (C, 1)}

alors la masse globale du système vaut 1 – 2 + 1 = 0
→ → →
donc le système n'admet pas de barycentre et MA – 2MB + MC est constant
→ → → → →
MA
→
– 2MB
→
+ MC
→
= –→
2AB→+ AC (en prenant M en A)
MA
→
– 2 MB
→
+ MC
→
= BA
→
+ BC→
(en prenant M en B)
MA
→
– 2MB
→
+ MC
→
= CA
→
– 2 CB
→
(en prenant M en C)
→
MA – 2MB + MC = OA – 2OB + OC (en prenant M en O)

→ Si S = {(A, 3), (B, 2), (C, -1)}

≠0
alors la masse globale du système vaut 3 + 2 – 1 = 4 → → → 
→
donc le système admet un barycentre G défini par 3GA + 2GB – GC = 0.
→ → → → →
et ∀M∈E, 3MA + 2MB – MC = (3 + 2 – 1)MG = 4MG

n
→
Conséquence pratique: face à une somme vectorielle de la forme ∑ aiMAi
i=1
n
→ Si ∑ ai = 0 alors on la remplace par le vecteur constant qui lui est égal,
i=1
n n
→
→ Si ∑ ai ≠ 0 alors on la remplace par mMG avec m = ∑ ai et G = Bar{(Ai, ai)}
i=1 i=1

Barycentre --*-- Page 2

 c-) Cas particulier
Si tous les coefficients sont égaux (et non nuls), on parle d' isobarycentre.
→ Pour 2 points

L' isobarycentre de 2 points A et B est le milieu du segment [AB]

→ → 
→ → → 
→ → → → 
→
En effet, αGA + αGB = 0 ⇔ GA + GB = 0 ⇔ GA + GA + AB = 0
→ → 
→ → → → 1 →
donc αGA + αGB = 0 ⇔ 2AG = AB ⇔ AG = AB ⇔ G = m[AB]
2

→ Pour 3 points
L'isobarycentre de 3 points A, B et C est le centre de gravité du triangle ABC.
Il est situé aux deux tiers de chaque médiane à partir du sommet.
En effet, si on appelle I le milieu de [BC],
→ → → 
→ → → → 
→
αGA + αGB + αGC = 0 ⇔ GA + GB + GC = 0
→ → → 
→ → → → → → → → 
→
αGA + αGB + αGC = 0 ⇔ GA + GA + AI + IB + GA + AI + IC = 0
→ → → 
→ → → → → → 
→
αGA + αGB + αGC = 0 ⇔ 3GA + 2 AI = 0 car IB + IC = 0
→ → → 
→ → 2 →
αGA + αGB + αGC = 0 ⇔ AG = AI .
3

3-) Coordonnées du barycentre

xi
Dans un repère cartésien (O; i ; j ; k), si ∀i∈
∈{1, ...,n}, Ai yi

→ 
→ 
→
et si G = Bar{(Ai, xi)}
zi
n n n
∑ ai xi ∑ aiyi ∑ ai z i
i=1 i=1 i=1
alors xG = n
, yG = n
et zG = n
∑ ai ∑ ai ∑ ai
i=1 i=1 i=1
n
→

n
∑ aiOAi
→ 1 → → → i=1 →
En effet, OG = f(O) et f(O) = ∑ aiOAi. Donc OG = n
 n 
 ∑ ai ∑ ai
i=1
i = 1  i=1

Barycentre --*-- Page 3

 
→  → 2 -3 1
Ex: Dans le plan rapporté à un repère (O; i ; j ), si A 1 , B 2 et C 0
alors le système S = {(A, -3), (B, 2), (C, -1)} a pour masse globale: – 3 + 2 – 1 = – 2.
 xG = -3(2) + 2(-3)
-2
– (1) 13
=
2
Il admet donc un barycentre G de coordonnées: -3(1) + 2(2) – (0) 1
 yG = -2
=-
2

En particulier, si on travaille dans le plan complexe et si les Ai sont les points d'affixe zi
n
∑ ai z i
i=1
alors G a pour affixe zG = n
∑ ai
i=1

Ex: Dans l'exemple précédent, zA = 2 + i, zB = -3 + 2i et zC = 1

-3(2 + i) + 2(-3 + 2i) – 1 13 1
d'où zG = = – i
-2 2 2

4-) Propriétés des barycentres

a-) Construction
→ b →
→ Si a + b ≠ 0 alors G = Bar{(A, a), (B, b)} ⇔ AG = AB
a+b
→ b → c →
→ Si a+b+c ≠ 0 alors G = Bar{(A, a), (B, b), (C, c)} ⇔ AG = AB + AC
a+b+c a+b+c
→ → →
→ ∀M∈E, aMA + bMB = (a + b)MG
→ → b →
→
Pour M = A, cela donne bAB = (a + b)AG d'où AG = AB
a+b
Conséquences: • Le barycentre G de deux points A et B est sur la droite (AB).
→ b
• Dans le repère (A, AB) l'abscisse de G est .
a+b
• G∈∈[AB] ssi a et b sont de même signe
b
car, dans ce cas, 0 ≤ ≤ 1.
a+b

→ → → →

→ ∀M∈E, aMA + bMB + cMC = (a + b + c)MG
→ → →
Pour M = A, cela donne bAB + cAC = (a + b + c)AG
→ b → c →
d'où AG = AB + AC
a+b+c a+b+c
Conséquences: • Le barycentre G de trois points A, B et C est dans le plan (ABC)
si ces trois points ne sont pas alignés.
Il est sur la droite (AB) si A, B et C sont alignés.
→ →
• Dans le repère (A, AB, AC) les coordonnées de G sont:
 b c 
a + b + c., a + b + c
 

Barycentre --*-- Page 4

 → →
Ex: → Si G = Bar{(A, 3), (B,-2)} alors AG = -2AB

→ 2 → 1 →

→ Si G = Bar{(A, 4), (B, -2), (C, 1)} alors AG = - AB + AC
3 3

b-) Si k ≠ 0 alors Bar{(Ai, kai)} = Bar{(Ai, ai)}

On peut multiplier ou diviser tous les coefficients par un même réel k non nul
sans changer la position du barycentre.
En effet, si G1 = Bar{(Ai, kai)} et G2 = Bar{(Ai, ai)}
n n n
→ → →
∑ kaiOAi k. ∑ aiOAi ∑ aiOAi
→ 1 i=1 i=1 →
alors OG1 = i = n
= n
= n
= OG2 d'où G1 = G2.
∑ kai k. ∑ ai ∑ ai
i=1 i=1 i=1

Ex: Bar{(A, 6), (B, -4)} = Bar{(A, 3), (B -2)}

Bar{(E, 3), (F, 3)} = Bar{(E, 1), (F, 1)} = m[EF]

c-) Théorème d'associativité (Barycentre partiel)

Dans la recherche du barycentre d'un système de points pondérés,
on peut remplacer certains de ces points par leur barycentre affecté
de la somme de leurs masses à condition que cette somme ne soit pas nulle.
p
Si b = ∑ bj ≠ 0 et si G1 = Bar{(Bj, bj)}
j=1
alors G = Bar{(A1, a1), ..., (An, an), (B1, b1), ..., (Bp, bp)} = Bar{(A1, a1), ..., (An, an), (G1, b)}
n p
→ → 
→
En effet, G est défini par ∑ aiGAi + ∑ bjGBj = 0
i=1 j=1
p
→ 
→
et, G1 est défini par ∑ bjG1Bj = 0
j=1
n p p
→ → →
Par suite, ∑ aiGAi + ∑ bjGBj = ∑ bjG1Bj
i=1 j=1 j=1
n p p
→ → → 
→
d'où ∑ aiGAi + ∑ bjGBj + ∑ bjBjG1 = 0
i=1 j=1 j=1
n p n
→ → 
→ → → 
→
soit ∑ aiGAi + ∑ bjGG1j = 0 d'où ∑ aiGAi + bGG1 = 0
i=1 j=1 i=1
et G = Bar{(A1, a1), ..., (An, an), (G1, b)}

Barycentre --*-- Page 5

Ex: → ABC étant un triangle, placer le point G = Bar{(A, 3), (B, 1), (C, 1)}
Soit I le milieu de [BC], G = Bar{(A, 3), (I, 2)}
→ 2 →
et, par suite, AG = AI
5

→ Soit ABCD un tétraèdre, montrer que si G' désigne le centre de gravité

3
de la base BCD alors l'isobarycentre des 4 sommets est aux de [AG'] à partir de A.
4
G = Bar{(A, 1), (B, 1), (C, 1), (D, 1)} = Bar{(A, 1), (G', 3)}
car G' = Bar{( B, 1), (C, 1), (D, 1)}
→ 3 →
Par suite AG = AG'
4

Barycentre --*-- Page 6