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derniers sont loin d’exclure l’idée que le philosophe s’intéresse à des problèmes théoriques.

La
« sagesse », ou plus exactement la sophia, que souhaite appréhender le philosophe est aussi un
savoir et une connaissance. Le philosophe, dans la lignée de la tradition fondée par Socrate, sait
comment il doit vivre ; il peut justifier ses choix et son mode de vie. Socrate par exemple, dans
les dialogues socratiques de Platon, exige de ses interlocuteurs qu’ils soient à même de donner
le logos de leur jugement de valeur et de leur choix, c’est-à-dire de les justifier rationnellement.
Cette exigence de rationalité peut même amener à donner des fondements authentiquement
scientifiques à la philosophie. Bien sûr la définition de la philosophie en tant que modus
vivendi (mode de vie) ne peut prétendre être suffisante pour définir la philosophie dans son
ensemble. Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non
comme un mode de vie : c'est le cas dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours.
Il en va tout autrement, en Inde notamment. Le point de vue occidental ne peut s'appliquer aux
concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde, bien qu'il y eût tentative
d'assimilation à l'époque romaine, en particulier avec Plotin. L'on sait que lors des conquêtes
d'Alexandre le Grand (vers -325), les Grecs furent frappés par l'ascétisme hindou et le
dénuement qui en résultait22. D'où leur appellation, fausse, de « gymnosophistes » (de gumno,
« nu »). Ces ascètes pratiquaient les préceptes des Upanishads. À cette confrontation d'idées
philosophiques intervient l'ethnophilosophie.
Maurice Merleau-Ponty dans sa leçon inaugurale au Collège de France, intitulée Éloge à la
philosophie, laisse entrevoir une conception de la philosophie comme mode de vie 23.

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