Vous êtes sur la page 1sur 8
[REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE ‘COUR D’APPEL DE COMMERCE D’ABIDJAN ‘TRIBUNAL DE COMMERCE D’ ABIDJAN GREFFE RG 240572018, JUGEMENT CONTRADICTOIRE Du omy 2018, MONSIEUR TIOKO KUIKRAKUE ‘THEODORE (ME KEBET MEITR) q [BRIDGE BANK GROUP COTE DIVOIRE (OE AMON N, SEVERIN) DECISION Contradictoire Déclare itrecevable action en révision du jugement N°4252/ 2017 du 26 janvier 2018 sollcitée par monsieur TIOKO — KUIKRAKUI THEODORE pour cause de déchéance ; Le condamne aux dépens. > 38009 AUDIENCE —PUBLI NOVEMBRE 2018 Le Tribunal de Commerce d’Abidjan, en son audience publique ordinaire du vendredi 02 Novembre 2018 tenue au siége dudit Tribunal, a laquelle siégeaient : Madame AMON AFFOUA PAULINE épouse N’DRI, Président; | Messieurs KOKOGNY| SEKA VICTORIEN, BERET DOSSA, SAKO (OKO FODE, et FOLQUET ALAIN J.F Assesseurs ; Avec assistance de Maitre KEITA NETENIN, Greflier; Arendu le jugement dont la teneur suit dans la cause entre : MONSIEUR TIOKO KUIKRAKUI THEODORE, né le 20 juillet 1947 Sassandra, propriétaire de Entreprise Individuelle dénommée RESTAURANT RESPAKO, dont le siége social est aux deux plateaux SOCOCE, 08 BP 1441 Abidjan 08, téléphone 22 41 58 60 / 22 4163 41; Ayant pour conseil le cabinet de maitre KEBET MEITE, Avocat prés la cour d’ qualité ; ppel d’Abidjan y demeurant es Demandeur, Dune part; BRIDGE BANK GROUP COTE D'IVOIRE, dont le siege est & Rue du commerce, 01 BP 13002 Abidjan 01, téléphone 20 25 85 85; vant pour conseil Maitre AMON N. SEVERIN, Avocat Pres D’autre part ; 1 Cae u A ay brea NE Enrélée pour Taudience! appelée; Une instruction a été ordo VICTORIEN et renvo} 27/07/2018; La mise en état a fait Y’ob; 1029/2018 ; Laffaire a été renvoyée au Acette date, Vaffaire a été 2018 ; Advenue cette date, le tribi LE TRIBUNAL Vu les piéces du dossier ; Oui les demandeurs en let Conclusions ; Et aprés en avoir délibéré du 29/06/2018, Vaffaire a été inée avec le Juge KOKOGNY SEKA ée A Vaudience publique du jet d'une ordonnance de cléture N° '12 octobre 2018 pour retenue; Imise en délibérée au 02 Novembre inal a vidé son délibéré ; rs prétentions, moyens et jonformément a la loi; FAITS, PROCEDURE ET PRETENTIONS DES PARTIES Suivant exploit en date du 20 juin 2018, monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE} a fait servir assignation a la BRIDGE BANK GROUP OTE D'IVOIRE aux fins de voir rétracter le jugement RGN°4252/2017 rendu le 26 janvier 2018 par le Tribunal de cor Monsieur TIOKO KRUIKf merce d'Abidjan ; KUL THEODORE a sollicité et obtenu des facilites de caisses auprés de la BRIDGE BANK GROUP COTE D'IVOIRE ; Celui-ci ne s'acquittant du| montant des concours financiers mis en place par la banque|a son profit, est resté lui devoir la somme de 5.218.724 FCF, livres ; Cette dette n’ayant pas ét ‘sur son compte ouvert dans ses 6 remboursée, la BRIDGE BANK GROUP a dénoncé la convention Ia liant € monsieur TIOKO. KUIKRAKUI THEODORE] puis a _sollicité et obtenu 2 Fordonnance d'injonetion octobre 2018 par la juridi commerce d'Abidjan ; Par exploit en date du 10 KUIKRAKU! THEODORE, ordonnance d'injonetion de Le Tribunal du commerce le jugement N°4252/2017 monsieur TIOKO KUIKRAI consacré la créance de la Monsieur TIOKO KUIKI ordonnance N°1260 /201 juridiction Présidentielle Abidjan, il a bénéficié individuelles ; Cette ordonnance, enca réguligrement Publiée dan: savoir dans la parution du mars 2011 ; le payer N°3585/2017 rendu le 17 tion Présidentielle du Tribunal du novembre 2017, monsieur TIOKO a formé opposition contre cette payer ‘Abidjan vidant sa saisine, a rendu du 26 janvier 2018 qui a débouté ‘UI THEODORE en sa demande et RIDGE BANK GROUP ; KUI THEODORE estime que par du 17 février 2011 rendue par la Tribunal de Premiere Instance le la suspension des poursuites ye valable & ce jour, a été un journal d’annonces légales a Journal FRATERNITE MATIN du 4 II fait valoir en outre qu’en application de l'article 5 alinéa 2 de TActe Uniforme portant d'apurement du passif, lesquelles il a sollicité poursuites ; Au nombre de ces créances BANK GROUP aui fait I'obje Pour sa part, la procédur sur les procédures collectives produit la liste des créances pour la mesure de suspension des figure celle de la société BRIDGE st de recouvrement ; en recouvrement de la banque s'est faite en violation de I'prdonnance de suspension, parce la banque n’était pas sani ignorée son existence, d’autant que d'une part, l'expert -comptable désigné pour faire le rapport sur sa situation éc perspectives de son redres courrier daté du 25 octobre créances, et d’autre part, il nomique et financiére, et sur les ement a adressé a la banque un 2011 a leffet de faire l'état de ses ja lui-méme notifié par courrier en date du 28 aodt 2017 en) rappelant rappelé a la banque existence de la mesure de réglement préventif ; Monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE indique qu’au cours de la procédure d'opposition alordonnance dinjonction de payer, il n'a pu produire ces différents éléments pour justifier que la créance dont le recouvrement est poursuivie par la banque, fait partie|de celles figurant sur la liste des créances concernées par la mesure de suspension ; Poursuivant, il affirme que désormais ayant retrouvé toutes les pices justifiant que Ja créance de la BRIDGE BANK GROUP est concernée par la mesure des suspensions des poursuites ou a tout le mgins une partie de cette créance, le montant de 5.000.000 FGFA existant déja avant la cléture juridique et contradictoire de son compte, parce qu'antérieur a la cldture ; L’ordonnance de suspensipn des poursuites, contrairement & ce qu’a prétendu la banque en se prévalant de l'article 9 de Tacte Uniforme portant] organisation des procédures collectives d'apurement dy passif, n'est nullement caduque, ledit texte ne faisant allusion & aucune caducité de ladite ordonnance ; tous ces éléments, est passé outre pour poursuivre le Il conclut que la banque ' était réguliérement informée de recouvrement de sa créan Pour lui, en agissant ainsi, elle a eu un comportement constitutif de dissimulation|de preuve justifiant la révision du jugement RGN? 4252/2017 du 26 janvier 2018 , ce, sur le fondement de l'article 195 du code de procédure civile administrative et commercjale quill cite, parce que pour sa part, clest en cachant ces documents au Tribunal que la banque a pu obtenir cette décision le condamnant a payer sa créance alors qu'il bénéficidit de la mesure de suspension des poursuites individuelles en gon encontre ; Pour ces motifs, il sollicite du Tribunal, dire qu'il est bien fondé en sa demande et procéder a la révision du jugement rendu sur opposition ; Dans ses derniéres écritures, il réitére ses moyens et 4 prétention et la révision ay En réplique, la BRIDGE jugement querellé ; BANK GROUP COTE D'IVOIRE souléve la fin de non regevoir tirée de lirrecevabilité de la demande de monsieur TIQKO KUIKRAKUI THEODORE motif pris de ce que article commerciale et administr décisions, prescrit que cet parties contre les décidio susceptible dopposition ; Pour elle, il résulte que 94 du code de procédure civile fative qui prévoit la révision des fe voie de recours est ouverte aux s rendues en dernier ressort, non la demande en révision n'est pas ouverte contre les décisions rendues contradictoirement ; Or, en lespéce, poursuit-e| le, le jugement N°4252/2017 rendu le 26 janvier 2018 est contradictoire et rendu en premier ressort par le Tribunal de commerce d’Abidjan ; Puis subsidiairement au fc pris de ce que contrairem nd, elle conclut au débouté de la nt aux prétentions du demandeur, demande de monsieur ci KUIKRAKUI THEODORE motif les moyens tirés de suspension ont été disci Tribunal lors de f'instan Tordonnance d'injonetion de Ledit Tribunal, a tranche ‘existence de ordonnance de Ités contradictoirement devant le ¢ en l'opposition formé contre payer ; la question en motivant que Yordonnance de suspension N°1260/2010 du 17 février 2011 ne peut entraver le recouvrement de sa créance ; Elle précise qu'elle n'a jamais dissimulé cette ordonnance de sorte le moyen tiré sa dissi DES MOTIFS EN LA FORME Sur le caractére de la déci: La défenderesse a été ulation doit étre rejeté ; ssigné @ son siége social, sa 5 connaissance de la présen| fe procédure est pas établie; Iya lieu de rendre un jugement contradictoire a son égard ; Sur le taux du ressort Aux termes de l'article 10 08 décembre 2016 fe la loi organique n°2016-1110 du tant création, organisation et fonctionnement des juridictlons de commerce, « Les tribunaux de commerce statuent -En premier ressort, sur tol litige est supérieur 4 vingt: CFA ou est indéterminé ; -En premier et dernier resi intérét. du litige ne (25.000.000)de francs CFA ites les demandes dont Vintérét du nq millions (25.000.000) de francs sort sur toutes les demandes dont cde pas vingt-cinq millions En espéce, le demandeur solliciteque |e tribunal révise le jugement RGN® 4252/201 Tribunal de commerce d’At rendu le 27 janvier 2018 par le idjan ; Le taux du litige étant indéterminé, il y a lieu de statuer en premier ressort ; ‘Sur la recevabil La BRIGDE BANK GROU! de I'action excipe de la fin de non recevoir tirée de Tirrecevabilité de l'action de monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE : le fondement de article 194 du code de procédure civile, motif que le jugement Ni attaqué par la voie de re rendue contradictoirement sommerciale et administrative au 4252/2017 du 26 janvier 2018 urs en révision est une décision et en premier ressort, alors quill résulte de ce texte que « laj\demande en révision est une voie de recours ouverte aux patties contre les décisions rendues en dernier ressort, non sus¢eptible d'opposition... » ; Larticle 197 du code de administrative dispose que rocédure civile, commerciale et le délai pour former la demande en révision est de 2 mois alpartir de la découverte du dol, ou du jour ou le faux a été recpnnu ou déclaré, ou du jour ou la piéce a été recouvrée. déchéance. » ; Ce délai est prescrit a peine de Il ressort de ce texte que) la voie de recours en révision est formée 2 mois a compter|de la découverte de la manoeuvre dolosive, du jour ou le faux a été reconnu ou déclaré, ou encore du jour ou la piéce p été retrouvée ; En lespéce, monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE sollicite la révision du jugement N° 4252/2017 rendu le 26 janvier 2018 par le Tribunal de commerce d’Abidjan motif pris de ce que sa créanciére, la BRIDGE BANK GROUP a dissimulé au Tribunal qui a rendu cette décision, l'existence de ordonnance de suspension des poursuites individuelles et la liste des créances qui 'azcompagne ; Or, il est constant comme |résultant du jugement attaqué par le voie de la révision que ledit jugement a été rendu contradictoirement ; Que les parties ont débattu|de ce moyen devant ledit tribunal ; Llordonnance N°1260/2010 du 17 février 2011 a méme été visée par le jugement attaqhé ; Le juge a retenu que l'ordonnance de suspension ne peut entraver le recouvrement de la créance litigieuse ; Il suit de ce qui précéde que depuis la date du jugement N°4252/2017 du 26 janvier 2018, monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE) avait découvert la prétendue dissimulation de piéces parJa BRIDGE BANK GROUP ; Depuis le 26 janvier jusqh’é la date de la saisine de la juridiction de céans de sa demande en révision dudit jugement, il s'est écoulé pub de deux mois, de sorte quill était déchu de sa demande en révision ; Il convient de constater |sa déchéance, et de déclarer imecevable sa demande |en révision du jugement N° 4252/2017 du 26 janvier 2048 ; Sur les dépens Le demandeur succombe ; lly a lieu de le condamner ux dépens ; PAR CES MOTIFS Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort ; Déclare irrecevable l'action en révision du jugement N°4252/ 2017 du 26 janvier 2018 sollicitée par monsieur TIOKO KUIKRAKUI THEODORE pour cause de déchéance ; Le condamne aux dépens. Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jours, mois et an que dessus | ET ONT SIGNE LE PRESIDENT ET LE GREFFIER. Wo AW Bro D.F: 18.000 francs ENREGISTRE AU ae 4-DEC,

Vous aimerez peut-être aussi