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LABORATOIRE DE SOCIOLOGIE ET DE GEOGRAPHIE AFRICAINES (L.A.

94)

UN VIEUX BIDONVILLE INTRA-URBAIN DE DAKAR


FASS PAILLOTTE

(Premiers résultats d'enquête)

Marc VERNIERE ( E.P.H.E.

Pierre GONDARD (ORSTOM)

Mai 1974

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES (VIe Section)

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


- 1 -

! N T R 0 DUC T ION

Depuis 1945~la capitale sénégalaise double son chiffre de


population tous les 10 ans. Cette croissance est évidemment
beaucoup moins le fait du croît démographique naturel que
celui de migrations massives à partir des campagnes du Sénégal
mais aussi de Guinée, du Mali et de Mauritanie. Or Dakar} depuis
1960, date de l'Indépendance du pays, cesse du même coup d'être
lù capitale de toute l'Afrique occidentale française; son arriè-
re pays n'est plus aUSSl vaste, son port et son industrie ne
connaissent pas le grand essor, générateur d'emplois capables
d'assurer des revenus décents aux nouveaux arrivants. Passant
de 300 à 700 000 habitants depuis 1960, la métropole doit héber-
ger des foules de neo-citadins au pouvoir d'achat quasi-nul;
dès lors la ville étouffe dans un cadre restreint, très peu favo-
rable à l'extension de surcroît. Elle ne peut évoluer que de
deux manières:

- une consommation accélérée d'espace en direction du Nord-Est;


ce mouvement est pris en charge par les Autorités, dès les
années cinquante, par la création de vastes lotissements d'urgence
autour de la "ville nouvelle ll de Dagoudane Pikine (carte 1).

- un entassement des habitants dans les vieux quartiers cen-


traux, ensemblesde trame régulière anciens (Medina) et plus ré-
cents (Grand Dak~r, Grand Yoff) , mais aussi et surtout bidon-
villes surpeuplés, créés au lendemain de la Seconde guerre
mondiale, et qui s~ localisent au coeur de la ville, le long de
la zone industrielle liée au port. (1)

1. Mentionnons pour mémoire les réalisations des SICAP, puis


de l'OHLM qui ne sont encore réservés qu'aux citadins à part
entière et non à la masse des néo-citadins et des immigrants
récents.
- 2 -

Ces deux mouvements sont parfaitement complémentaires,


dans la mesure où les habitants des lotissements périphériques
(actuellement sans doute 200 000 personnes au moins, soit le
1/3 de l'agglomération dakaroise) sont en majorité issus des
bidonvilles centraux progressivement expulsés. L'action volon-
taire consistant à vider ces abcès intra-urbains pour peupler
la périphérie prend l'aspect d'une politique de "déguerpissement".
Jusqu'en 1968-69, ce mouvement de transfert des plus défa-
vorisés des Dakarois, par le canal de l'expulsion des bidonvilles,
tour à tour pompes aspirantes, puis refoulantes restait assez
mesuré; un bidonville détruit renaissait un peu plus loin de
ses cendres, ou bien un autre bidonville encore intact recevait,
en se densifiant davantage, une partie des "déguerpis ll peu dé-
sireux de s'installer ~ l'extérieur de Dakar. On peut considé-
rer que, dès 1960, et en dépit des destructions progressives,
les quartiers irréguliers intra-urbains ont toujours abrité
autour de 60 000 habitants.

Mais entre 1969 et 1973, une politique urbaine plus radicale


va bouleverser cet équilibre relatif. Les déguirpissements, plus
massifs, visent cette fois à la disparition co~plète des bidon-
villes: tous ceux qui longent l'autoroute (cf. carte n01), à
l'exception d'un secteur du quartier Nimzat sont détruits, et
une petite partie seulement de leurs habitants (les propriétai-
res "irréguliers") recasés dans le lotissement nouveau de Guedj
Awaye. Avec Nimzat - près de 20 000 habitants après que ses den-
sités humaines aient, par entassement augmenté d'un quart en-tre
1970 et 1974 - de 900 à 1300 hab./ha - et les petits ensembles
résiduels de Fi th t1i th et Ras Hission ~ le seul bidonville impor-
tant (8 500 habitants en 1974) reste actuellement celui de FASS
PAILLOTTE.
- 3 -

I. LA SPECIFICITE DE FASS PAILLOTTE DANS L'ENSEl1BLE DAKAROIS


. '"

Ce gros quartier spontané, implanté depuis près de 30 ans,


a-t-il été "oublié" par les planificateurs? Il est certain oue
sa position géographique est tout à fait marginale par rapport
au gros des bidonvilles, ceux jouxtant l'autoroute~ particuliè-
rement visibles à l'entrée même du Dakar monumental. Sa localisa-
tion, au coeur de·quartiers parfaitement réguliers (il est entouré
de Médina, Fass Municipalité~ Fass Delorme, voir photo 1) est un
avantage appréciable; proche des lieux dfemploi~ peu visible à
partir des grandes voies caross2bles, il bénéficie des infra-
structures de la ville de Dakar. Il est, dès lors~ très attrac-
tif pour les prolétaires qui travaillent au Centre Ville, et
cela depuis longtemps, mais aussi pour les 17déguerpis" récents
des autres bidonvilles, contraints de se redistribuer dans la
capitale, et même pour un certain nombre de propriétaires de
parcelles situées à la périphérie que rebutent les transports
quotidiens vers les lieux d'embauche (1).
Fass Paillotte, quartier refuge depuis sa création~ ne peut
certes pas résoudre à lui seul les problèmes dakarois: sa sur--
face réduite n'y suffirait pas (9)5 ha). Le de~rg d'ent3ssement
des maisons et des habitants atteint déjà un seuil critique.
L'analyse des rares sources statistiques, celle des photographies
aériennes disponibles (2 ), les récits des plus vieux habitants
du quartier ont permis d'étudier les étapes de l'évolution interne
du bidonville. Sur un ensemble de parcelles cultivées appartenant

1· Lors d'une enquête récente à Guedj Awaye - déc.1972 - nous


avions ainsi constaté que parmi les 62 titulaires de parcel-
les bâties qui refusaient de s'installer sur place, 10 chefs
de ménage étaient actuellerrent locataires à Fass Paillotte.
(M.Vernière "Volontarisme d'Etat et 8nontanéisme populaire
dans l'urbanisation du Tiers Monde ... " 1973, EPHE:CNRS,p.193

2. Croquis et données ont été élaborés par l'équipe "Am~nagement


des bidonvilles" NEDECO-OHLM, mars-avril 1974.
- 4 -

~ plusieurs familles d'autochtones Lebou, des groupes de i~squat­

ters'" se sont installés, de nuit, en 1946; en payant un " cadeau H


aux propriétaires, ils ont légalisé leur situation - selon la
loi traditionnelle. Suivant le mouvement, les Lebou ont alors
gros sièrement I1loti Il leurs terrains, ëI.ttribuant des "parcelle s Il
de 80 à 150 m2 à ceux qui ~ouvaient en payer le prix. Très vite
intégralement approprié et occupé (les photographies aériennes
de 1952 le prouvent),Fass ne s'accroît nlus désormais que par
afflux de locataires attirés par le prix peu élevé des loyers
dans les "paillottes l1 puis dans les baraques en bois', pas une
seule maison en 11dur l1 à Fass en effet: quartier spontan6, dès
l'origine, il est toujours menacé de déguerpissement.
L'analyse, par photographie aerlenne) de deux iots d'habi-'
tation de Fass permet de mesurer les étapes de la densification
récente du quartier (1) - croquis n02 - tandis qu'évoluent éga-
lement les densités humaines. Entre 1970 et 1973, alors que la
construction n'évolue plus, faute de place~ la charge d'habitants/
hectare augmente encore, pour atteindre (1) près de la a0 hab i··
tants, par suite du repli de locataires originaires d'autres
bidonvilles expulsés ~ le nombre d'occupants par pièce habitable
devient alors très excessif (croquis n03) (1). Plus que d'un véri-
table bidonville~ Fass Paillotte, en 1974, présente la physio-
nomie d'un "baraque-ville ll surpeuplé (voir photo n03) : il est
néanmoins l'un des quartiers les plus attractifs de Dakar, où
règne une étonnante cohésion sociale, où les habitants parais-
sent tout à fait heureux de leur sort:, ce bidonville très fonc-
tionnel satisfait ceux qui y vivent) propriétaires vieux cita-
dins comme locataires réce~n~nt arrivés du village.
Les Autorit6s ont d~cidé de mettre un frein à la politique

I
de déguerpissement à la fin de 1973 et, à côté du projet "Parcelle::.
assainies" (2) de tenter

1.
d'a~énager sur place Fass Paillotte

Croquis et données ont été élaborés par l'équipe I1Aménageme.nt


des, bidonvilles" NEDECO-OHLM,mars-avril 1974.
2. Ce projet) en voie de réalisation~ consiste en l'aménagement)
dans le secteur de Camberene, de 14 000 parcelles destin6es ~
140 000 habitants. Différence essentielle par rapport aux lo-
tissements delldéguerpis", le public de ce nouvel ensc::nble
sera constitué de familles désirant s 1 iTT'planter, volontairement) en IGoc-i-•••
tion-vente et non d'expulsés.
- 5 -

plutôt que de le déguerpir. La rapide enquête que nous avons réa-


lisée en avril 1974, destinée à permettre l'analyse fine de l'im-
plantation et de l'évolution de la population d'un vieux bidon
ville intra-urbain, veut être aussi une pièce à l'actif du dos-
sier de Fass Paillette (1).
Cette enquête j qui n'a pas valeur d'échantillon représentatif,
a porte sur 57 chefs de ménage de Fass, dont 35 propriétaires
et 22 locataires et hébergés, répartis dans 36 parcelles (Fass~
à titre comparatif ~ en compt(~ 480). En sélectionnant des chefs
'de famille, nous avions l'avantage d'avoir affaire ~ des adultes
d'un certain âge~ capables de nous fournir des récits biographi-
ques détaillés et assez complexes de leurs migrations intra-
~rbaines. En retour, l'inconvénient de ce choix était d'ignorer
une part très importan"te de la population des bidonvil18s : les
Jeunes actifs c61ibataires locataires (2) qUl s'entassent sou-
vent à deux, trois~ et bien davantage dans une seule pièce louée
en commun.
Les résultats que nous fournissons ici ne sont encore que
des données peu élaborées, préface à une analyse ultérieure plus
fouillée.

II. LES HABITANTS DE FASS PAILLOTTE

Cette première présentation de notre enquête de terrain ne se


résume encore qu'à un commentaire ra~ide des tableaux statisti-
ques issus d'un dépouillement préliminaire des 57 questionnaires
llbiographiques" disponibles. Néanmoins, cn avertissement, quelques
points fondamentaux doivent être mis en avant.

1. L'équipe de la NEDECO a mis en chantier un programme pratique-


d'amélioration imlnédiate à apporter à l' équipelT1ent de Fass
et réalise un plan d'aménagement de ce quartier sur place.
2. Une seconde enquête que nous avons réalisée en mai 1974 dans
le quartier voisin de Fass Delorme, et uniquement consacré
aux locataires, nous fournira à ce sujet des données explica-
tives, sinon localisées.
- 6 -

Le bidonville est le lieu d'hébergement des prolétaires


dakarois : nullement la première zone d'accueil des villageois
fraîchement arrivés de brousse? donc des sans-emploi? mais l'uni-
vers social des travailleurs i!immigrés" locataires déjà indé-
pendants de la famille qui les a accueillis à Dakar.
Aucun privilégié n'habite Fass : habiter le bidonville est
le résultat d'une sélection "par le bas" des plus déshérités
des Dakarois.
Pour les habitants de Fass Paillotte, pour l:ensemble social
assez cohérent qu'ils constituent~ les différences ne sont pas
fondées sur les catégories socio~professionnelles ou même sur
les revenus? uniformément faibles? mais sur les divers statuts
de résidence. L'idéal? pour ces non-dakarois d'origine (4 C.M.
sur 57 sont nés à Dakar) c'est bien l'accession à la propriété
d'une parcelle 5 à laquelle ils parviendront peut-être? à un âge
avancé après de longues tribulations intra-urbaines. Entre le
jeune locataire célibataire et le vieux propriétaire vivant de
revenus locatifs, la seule différence réelle réside dans leurs
statuts respectifs et les quel~ues dizaines diannées de survie
en milieu urbain qui les séparent. A Fass les différenciations
se situent au niveau du statut foncier et de l'àge~ deux élé-
ments étroitement indissociables.

A. Propriétaires et locataires: des différences fondées sur l'âge


et les dates d'implantation.

La création de Fass remonte à 1946, mais dès 1950 le terrain


semble c3 peu près entièrement occuDé. 1955 apparaît comme une
date charnière: c'est alors que cesse toute accession possible
à la propriété à Fass. Sur le fichier-i~age nOi on peut ainsi
VOlr que parmi les 35 propriétaires de notre échantillon, 3 seu-
lement sont arrivés après cette date: tous trois sont des héri-
tiers de parcelle.
Cette date permet aussi d'expliquer les différences d'accès
à la propriété que l'on relève entre les représentants des diver-
ses ethnies sénégalaises. Sur le fichier-image n02 on constate
- 7 -

alI1S1 ~ phénomène général à l'échelle du Cap Vert, Clue les mierations des Peuhl
et des Diola vers Fass sont recentes : il n'y a que peu de propriétaires
parmi eux. Par contre 9 l'implantation ancienne des 1t101of, Serer et J....ebou
autochtones a permis à presque tous les représentants de ces ethnies de par-
venir à la propriété. Fass, caractère assez original à D3kar~ ap:pFl.raît même
comnc un véritable Ilfief" \oJolof-Lebou : si~ dans l'enseJ!1ble de notre échan-
tillon J (57 C.M.) 9 vIolof et Lebou ne sont pas, proportionnellement plus no~

breux qu'ailleurs à Dakar (un peu rroins de .50 96), ils représentent 1?ar contre
75% des seuls propriétaires. Est-ce en partie pour cela que, grâce à la ~­

diation de W!TI-iE GUEYE, les habitants de Fass ont pu jadis résister à tou-
tes les menaces très précises de "déguerpissementll ?
La propriété apparaît aussi co~rne la récompense des vieux travailleurs
qui ont beaucoup "duré" en milieu urbain. D'après notre enquête (tableau I)
28 propriétaires sur 35 sont âgés de 50 ans et plus (dont 15 de plus de
60 ans), 6 locataires sur 22 seulement atteignent ces âges. De même le calcul
de l'indice de stabilisation en wilieu urbain (1) pour nos 57 chefs de ména-
ges confirn1.ent l ~ importance de ce facteur !'durée" (tableau IV) : en isolant
les propriétaires "héritiers" on observe que pratiquement tous les proprié-
taires de Fass se situent dans la strate sup6rieure ~ 66 de l'indice de
stabilisation, ce (!.ui n'est le cas que de la Iroitié des locataires-hébergés.
Ces différences actuelles observées entre ~ropriétaires et locataires
auraient dû se doubler d'une comparaison entre les locataires de 1974 et
les propriétaires de 1955 (date où l'accès ~ la propriété est fe~né) : les
contrastes auraient été certainement rroins accusés. If,ais ceci confi~;-c seu-
lement (lI analyse ultérieure des mir.;rations intra-ur1)aines des C. M. dans
Dakar le prouvera) les difficultés beaucoup plus grandes que rencontrent
dés6rrrais, par rapport: aux armées cinquante:l les C. H. locataires pour parve-
nir à la propriété d'une parcelle. Tout espoir de promtion !lspontanée'l
s'amenuise au rythme de la destruction des bidonvilles centraux J t:mdis que
les aspirants-propriétaires se multiplient - De."lJcar passe de 236 000 habitants

1. Cette méthode J mise au point pê.lT' Hi.tchell (Aspects sociaux de l' urbanisa-
tion et de l' industriiJ.lisation au Sud du Sahara. UNESCO, 1952 ,p. 7l~5)
se résurœ pour chaque chef de ménage à la formule suivante:
~fu d'années passées en ville dep.l'âge de 15 ans x 100
1. S. =
NoI11bre total d'années vécUGS depuis liâge de :15 ans
- 8 -

en 1955 à sans doute nlus de 700 000 en 1974, en grande partie du fai-t du
croît d'origine mi@"'atoire. Tout laisse croire que les locataires actuels
de Fass, si rien n'est fait pour eux - et tant qU(~ la propriété, même illé-
gale, reste le seul havre possible - n'atteindront leur but qu 1 à un âge
encore plus ava~cé que les actuels titulaires de Darcelle du vieux bidonville.

B. les habitants de FaBs étapes de la quête d'une certaine forre de


stabilité.

Du fait de la nature de notre échantillon, privilégiant les c"hefs de


famille, clonc ceux qui ont un séjour urbain assez long à leur actif et un
âge déj à aVdncé (dans l'ensemble moiI1s d' 1/4 de nos C. M. ont ITDins de 40
ans) la description des migrations intra-urba.ines qu'ils ont dû subiJ.., JUs-
qu'à leur installation actuelle à Fass est particulièrement détaillée, et
dans le temps s'étale de 1920 à nos jours. Une évolution des circuits est
perc~;ptible, mais en gros le schéma reste très uniforn-e: le jelm2 villageois
d'origine, arrivé entre 18 et 30 ans, célibataire en quête d'emploi, est
héberp:é par la famille dans les quartiers centraux avant de fonder une fa-
mille et, locataire en bidonville, de tenter d'accéder à la propri8t6.

1. Du lieu de naissance à le première arrivée à Dakar. (tableaux V,VIIJVIII)

Sans tenir co~pte des Dakar6is de naissance, les imwigr'ants sont en assez
forte proportion natifs d'tITl village et sont des fils de cultivateurs.
N8aruloins, dans l' ensem1:üe) plus de la roitié d'entre eux (cas de 8' villa-
geois" dans notre échantillon, passés par des villes secondaires et SI ajou'-

tant aux citadins de llcJ.issance ) avaient eu quelques rapports avec un rrode


de vie urbain avant leur arrivGe à Dc1kar.
la migration vers Dak<.1r est une r.1igra.tion de jelmes actifs (18 à 30 ,lns)
célibataires:; et d'enfants suivant leur faTPille dans lA. capitale. '1 migrant
seulerent sur 5 parvient à Dak,TI"' après l'âge de 30 ans. En ne tenant pas
compte des enfants on observe que, pour les 2/3 des autres, les rrigrants
dnt pris seuls la route de la cë'.pitale.
A Dakar, par contre, rares sont ceux qui TI'ont bénéficif (1/4 seulerrent)
d'aucune structure d'accueil : pour la plupart lù famille surtout) nais
- 9 -

aussi les arru.s, - solidarité villageoise ou ethnique - ont guidé les pre-
nuers pas du néo-citadin. LDrs de leur prerri.ère installation (voir tableau
7 et 8) près de la lIDitié d'entre eux ont rrême été hébergés gratuitement
par leurs amis dakarois.

2. Les étapes migratoires vers Fass.

a) Dérœnagerœnts successifs et signification (tableau IX)


Df abord hébergés (2 3) ou locataires (28) ( 1) fi leur première installa.tion,
les jeunes immigrants qui ont trouvé un travail et désirent fonder Uiî

foyer doivent s' éIT'anciper. A leur second dor.ri.cile IBkarois J puis lors de
leurs Irigrations suivantes 5 on ne trouve pra.tigue.1nent plus ct 'hébergés parmi
eux: tous doivent désorrrais payer un loyer pour être logés. l.l,u fil de leurs
dérnéI1c3.gements successifs, et plus ou Jl10ins précocement 3 tous parviennent à
Fass avec, pour les plus âgés d 'entre cux~ la propriété d'une parcelle en
.. récompense .

.., b) Le glissement vers les bidonvilles .

La comparaison entre la localisation du premier domicile dakarois des lTll-

gr'ants et celle de leur dernier domicile avant leur résidence F.tctuelle est
instructive (Tableau X). Si la Hedina et aussi le"Plateau" africain, vieux
quartiers centraux, sont les zones principales d 'hébergerrent pour les nou-
veaux immigrés, après un long séjour urbain, les chefs de famille se re-
trouvent, en IIkJ.jorité, des locataires dans des quartier.:; ooins prestigieux
(bidonvilles et Fe.ss) et bâtis en planches, où les loyel"'s cQûtent beaucouD
rroins cher qu'au Plateau notarr.ment (1 seul C. M. contre 9 .3 la phas'3 de pre-
mière installation - y demeure encore avant de s' implctnter Ji rass, encore
y est-il hébergé g.r-atuiterent).
De la Medina au bidonvillE'~ de Fass, ce cherroine~18nt inéluctable est certes

1. l'ais non pas, à ce premier stac1e~ locataires d'une ou de plusieurs Ct'la.'I'-


bres individue+lerrent) nBis co-locataires -:l.vec plusieurs je.unes du mêJre
âge ou de reme ethnie, d'une seule chambre. Nous avons, à l'ass ~ cnre;-:,:is"
tré fréqu8lT!Iœnt la présence de 10 co-locël.taires adultes dans une sm.ûe
pièce de 12 .11Q.
- 10 -

une déchéance sur le plan des conditions rratérielles de Vle.) TT'.alS ce trans-
fert constitue du minR pour les m grants la seule solution éconor1Ï.quem.ent
possible.

C. Analyse de l i évolution chronologique des méc2l1ismes rrigratoires


l'amenuisement des cr,al1ces pour les nOUV2aux iffiT'igrants.
(carte biographique n04)

Nous avons élaboré, Z1 partir des intervie~'l de 10 C. t". de Fass (5 proprié-


taires et 5 locataires) des cartes i'bior...raphiques" retraçant leur's étdpes
intra-urbaines, leurs changements de statuts fonciers ainsi que lél dw.:"'ée de
ces différ2nts états.
La corrçaraison de ces deux œ,rtes nous fournit les données suivantes:

pour les propriétaires, qui ont tous près de 3D ëlnnées de séjour urbain
à leur actif, et dont les migrëltions intra-urbi'lines ont débuté dans l'i.rnrré-·
diat après-gJerre) on observe une relative sirl)::Jlicité des cheroineJ11Qnts vers
la propriété. Presque tous assez lon~~ement hébergés r~~ la faFille, dès let~
arrivée, dans les quartiers centraux~ ils ne èerœurent locat2iI"9s que pour
une période as sez courte j avant de '3 1 implanter i1 Félss dans les années 50.
La pression dér:oc>graphique TI lest pas encore trop forte dans la Cé1Ditale sén6-
gaJ.aise : l'accès à lél propriété) quelqu 1 illégale qu 1 elle soit n' es·t j p~s

encore bloqué.

. pour les locata.ires, p'3.r contre) dont le séjour upbain ne COJl1n'Bncc que
vers 1955 ou au-delà, la. sitU,'ltion n'est plus a.ussi simple et un schéma
"évolutif" n'est plus de règle. On observe que la ~hase du I>reIT'ier héberbc-
ment n'est plus aussi fréquente, ni surtout aussi longue: les structures
d'accueil sont sans doute engorgées; tous locataires .) l,"tre s<:;cond
d0JiG.cilc) l(~s ch!fs (1--' rr:(nage ITBlgré de nOJr1breux dérnénageJœnts le reste:pont
jusqu f ~ Fass; en Jl10yenne ils péÙent un loyer depuis plus de 15 ans. Dl-:s lors
les quartiers centratL'<:, aux loyers élevés, ne sont 'Plus aussi attrac·tifs:
les dérnéna5!.ements successifs des chefs de mén'3.r,:e ont lieu désormais daVém-
tage dans le rronde des bidonvilles) et mêm.8 à la l'ériphérie de œkar 0 l,::t
ville-nouvelle de Pikine) aux loyers tr~s JIDdérés j constitue ainsi Lme étape
mieratoire supplémentël.ire.
Cette quête de plus en plus difficile de la propriété, synon)~ de stabi-
- 11 -

lité, ce retour vers Fass 3 choisi pour sa commodité - position centrale -


pour le faible coût des loyers, prouve le rôle toujoUY"-.3 plus important ~
le caractère érninemnent fonctionnel du bidonville intra.-urbain) que rien~

of
dans l'état actuel des choses, ne saurait rernplacer.

D. Propriétaires et locataires des citadins complérrentaires.

La "propriété" ~ récompense du vieux travailleur~ représente surtout pour


lui, par le ce,_i'1al des revenus locè.tifs qu 1 il touche une Il assurance-vieillesse Il ;
les sorrmes m:xlestes qui sont en jeu ne constituent en aucun œs le tribut
perçu par de véritables " JTl3r'Chands de sO!'1lneil li •

1. les propriétaires.

f Ce qui sépare propriétaires et locataires ~ outre leur statut de résidence)


C'(~st leur différence d 'âge et~ en corrélation avec ce fClcteur~ leur taux
\ d 1 activité. Le tableau nOXI (professions. statuts fonciers) permet de noter

. que sur 35 propriétaires, on ne dénombre que 18 actifs, r.F.lis 12 retraités:


par contre, sur 22 locataires, lA exercent une profession. Les ty?es de
métiers ne différencient absolurœnt pa.s les deux catégories: propri6taires
et locataires ont des activités d'un niveau uniforrœJTl2nt bas. Les petits
comnerçants llbana-bana,'!) ~ aux revenus péTticuliÈrern.ent instables et fa; bles,
se recrutent même plutôt chez les propriétaires. C'est dire aue 18 seul avan-
tage dont les propriétaires disposent sur leurs 10c.3.taire:" Cl est de tou-
cher quelques revenus locatifs qui~ du fait de leur âge, comoensent tm taux
d'activité plus faible que celui de lEurS cBdets.
Plus inquiét<1nte et choquante peut sembler l'existence, dans l'ensemole
de fass Paillotte, Ct' une très farte pr9portion dl-) proprié-tëlires de panx;lles
absentéistes (tableau uI) : ~lus de 30%. lE dépouillement d lune enquête
exhaustive à ce sujet (1973) œrrnet r13œ~ :rour une pertic d'entre e"lL'<, de
localiser le domicile actuel de ces "cumuJ..ants li J qui viennent toucher chaque
mois à Fass le revenu de leur p~celle louée. 16,4% de ces abserrtéistes
sont par ailleurs propriétaires dl un logement en cité mcx:ierne (SICAP-orrrl'D ~
21~8% ct 'une parcelle à ~1edinc3. ou au Plateau: ceux-ei peuvent dans une certaine
mes~V')e être considérés comme li eXDl oitant" le bidonville ; encore faut-·il
signaler qu'il s'agit souvent de femmes SlLÎ.vant leurs J:!Bris et qui ne font
- 12 -

que s'assurer un petit rE:venu indépendant. Pour les autres:; travailleurs


âgés habitant soit à la périphérie de Dakar, soit encore (pour près du 1/4
d'entre eux) retraités repar'tis au village d'origine, cette rente loca.i:ive
modeste ne peut être considérée CO]"l'lJ'Ile autre chose qu 'tL'1 appoint budgétaire,
sinon parfois corrme la· source unique de revenus Eonétaires. Dêlns la rn--... jo-·
rité des œ.s les propriétaires survivent donc par l' interr'1édiai.re des loca-
taires, plus qu'ils n' en vivent. Ces derniers trouvent leur compte dèJ1S cet
arrangement.

2. Les locataires et lelL":"' avemr.

Si les propriétaires constituent un ensemble homogène, ce n'est pc1Z, le


cas des locataires, dont un classement pourrait êtr-e le suiv·mt:

a) Ho!J'HT1.GS d'un certain âge louant une parcelle entière ou lme portion de
parcelles. Encore actifs) ils ont une importante famille ~ charge. Une p2rtie
d'entre eux ont refusé une parcelle "régulière n à la pér'iphérie ou y ont
. tall~e un prete-nom.
lns::l ~ ~,
.iL'es attach~' d~ .
es FI rLass, J.'1 S neesl.r'cnt .
D2.S <J.Ul·tter

le quartier.

b) IIorrrnes plus jeunes (autour de 40 ans) ent-retenant une fa.mille réduite et


louilllt une ou deux pièces. Ils désirent accéder à la propriété d1une parcelle,
a'T-' ..:l ~f~ .
.:ass (J.E" pre erence, Sillon n , lr.rporte
. , all
ou . l eurs.

c) Travailleurs jeunes célibatairP.s (25-35 ans) ayant un métier et lou3Ilt


seuls une pièce. Ils sont tout:) fait indépendants, finé1TIcièrement) de 1':1.
famille ~ui les a accueillis à D~lr. Ils veulent se ITArier et ~ccédcr ~ la
propriété.

d) Très jeunes irruniprés non stÇlbilisés et encore largement aidés D'1r' la


famille. Ils se regroupent à plusieurs dans une mêrœ pièce qu'ils J.ou.ent
ensemble. On retrouve ainsi le plus souvent dans une cha.'I'bre plusieurs
jeunes de la même famille (-tous .1~.Jrçons ou filles), de lil rrôTne
classe d'âge, du même village, et toujours de la JTlême ethnie. Nous ,'lvons
ainsi recensé dans une pièce 13 jeunes filles Diola, toutes du rrBm~ village~

toutes bonnes à D8~. Chez ces jeunes) outre de no~breux scolaires assistés,
- 13 -

les deux professions exercées cor!1ITlu.TJ.érœnt sont: servantes pour les filles 3
apprentis (artisanat traditionnel) .3t jardiniers pour les garçons. 1:."3 fe.rnille
dakaroise les nourrit) si nécessaire, IT'.:.15.. s ne peut en aucun cas les héberger.

Pour les locataires, les ch~~ces d'accès à lA propriété, dans le c?dre


du bidonville, sont désormais il peu près nulles. Pour les deux premières
catégories pourtant, auxquelles répugne l'exil 2 la périphérie (Pikine··Guedj-
Awaye) un espoir certain réside dans la. création du périmètre des "pa:r'celles
assainies", plus proche de Dakar.
J-iE.is pour tous les rroins de 35 ël..IlS (deux dernières catégories) qui consti-
tuent la Tœ.j orité écrasante des locataires, non seulement l' 2ccès à la pro-
priété est encore lointaine, ms encore, en aucun cas ils ne peuv!.=nt payer
plus de 1500 CFA/mois pour se loger: or, seul le bidonville et ses vieux proprié-
taires proposent actuellerœnt des tarifs aussi modestes. C'est dire 11 etroite
complémentarité , sinon corrplicité, entre deux classes d'âge e::xtrêm03 qui
sont constituées ni d' exploit..; urs ni cl '~xploi tés

. III. LA COHERENCE DE FASS PL\ILLD'ITE, LP. NECESSITE DiUN j\J·lEN'ACJ)1f1·JT SUR. PLACe

Cette absence de: véritable conflit entre propriétaires et locata.ires,


s'explique aussi par 1"3. cohésion sociale de ce vieux quartier daJ<arois,
fruit de l'aventure comnune vécue:: par les habitants dans l' illégFl.lité, fruit
d'une vieille expérience dc cohabitation. Cette cohésion n'a aucune source
"traditionnelle", ethnique ou religieuse, c'est une cohésion t1 vécue I1 , cita-
djne et moderne. En ce sens Fass est excITI!:-.l::tÏre dans le monde daY.arois l~ar

le civisme de ses habitants: mùle part ailleurs on ne renOJntre une tE~llE~

p<-"'Ir'ticip."~l.tion .l la vie :?ü1itique et ;) le. vie de quartier (tahlC3.u XII). Chez


les propriétai..""€:s surtout ~ ITr'1is=lussi chez les locatClires, la qU"lSi-totJ.lité
des chefs de Ir.énage ont reçu chez eux le Chef d2 quartier, une très forte
ITlc"ljorité participent activem'JEt aux com-i.t6s poli·tiques de qU;1.rtier: 80~.

àe l' ensef:1ble des C. N., nais 95 % des propriétaires. A titre comparatif, lors
d'enquêtes récentes à PD'Cine, banlieue d8 D.-::!J<:ar, nous avions enregistré 00

chiffre correspond2l1t de 33%, déj à considér6 COII'!I"!E ël-ssez fort.


Autre signe de l'attachement des hi'ibitëmts à CE:: quartier: 11 abs·:=ncc tot.'11e
de revente de parcelles par les propriétaires ~ à pélX'tir de 1955 3 date où le
- 14 -

terrain est intép:ralement occupé: ailleurs à Dëù<:ar et notarrrnent ~ Pikine,


ces mouvements sont au contraire très f:::'équents.
Lorsque l'on deITElIlde aux habitants de Fass s'ils désirent changer de
résidence Ctable:3.U XIII) les réponses sont significatives: la quasi-totalité
affirme vculoir rester sur pl-3.ce. Cela se conçoit pour les propriéto.ires
actuels de parcelles; rrais IIDinS naturel et plus significatif de leur attècheJœnt
réel au quartier apparaît le désir de stabilité des locataires: ils veulent
certes accéder à la propriété) Q condition que ce soit à Fass même; DOur
une minorité d'entre eux seulerent C4 sur 22») ClUl accel)ter-3.ient de s iinstel-
1er n'importe où, l'envie de posséder une parcelle l'emporte sur le choix
de loc<'Ù.isation de leur nouvelle. résidence. Notons aUSSl que le tiers des
prppriétaires, tout en voulant rester sur r>lace, désireraient un améŒ!:-:cment
plus rationnel du quartier, (lUl pour eu.x devrait d'abord être doté <le C!.uel-
qucs éC}uipements de base.
Cet ëlttachement pour F'ass que l'on pourrél.it ne considérer Clue comme
sentiJnental, se justifiC" aussi par le céII'ël.ctère très fonctionnel de ce
vieux quartier. Outre Sd proximité des lieux di effiDloi, pr6cieuse pour les
·/
Salarles) l'1 presen-
/ t e d' autre s a~ou
+ t s. La cart e n0-0 presen
/ t ant ~.LCS cqm_pe~
/ .
P1cnts Crrroernes, mais surtout 1:raditionnels -- petit commerce j ë'rtisanat)
de Fass et de ifimzat comparés cl ceux d'un qUilI'tier llmoderne" cor.r'e F:lss-
Delorme, confirme la multiplicité des emplois 10CGUX que procUI'2 le vieux
bidonville; er.mlois auelauc peu Darasitaires rais ermlois de survie. La ï)ré-
.~. oN .'. _ ~. _ •.•

sence de rrd.nuscules boutiques ;; tous les coins de rue assure cussi l r .::miT"B'-
tion du quartier et lui confère ce caractère d2 ville africa.ine: <'l.dapté à
la Vle quotidienne d'Q~e population afrlc.:ine.
I.e déguerpisserrent de Fas8 P;lillotte) SI il étai.t décidé, rorn,pY'.=:tit lm

équilibre et ne résoudrait .:'lUcun problèI1'0. Sur l~80 propriétair2s d'3 parcelles


qui seraient dédoIIUTClgés d:ms les extensions pikinoises ~ il n'est pas sûr
du tout qu 1 une majorit8 di enw'3 eux accc»teraiE"nt d 'hë1biter leur nouv~au

dormine Cl). Dans le rn.eilleur des cas) J'Dins d 'un tier~3 dG la popul.-ltion
de Fass quitterait le Centre-ville : tous les autres) locataires )1'.:1..1.8 aussi
prppriétaires refusant le déf,UerpisseT!1Cnt se i.-rouveraient de nouve;m en
quête d'un toit à De:lkr::.r .

• Le faible taux actuel é '·occupation des parcelles de Guedj ATtJaye en f?it


foi: 100 parcelles sur 324 en décembre 1972 lors de 11 enquête que nous
avons réalisée dans le nouveau lotissement périphérique. fI. Vernière:
"Volonte.risme d'Etat et spontanéisrr:e populaire dans l'urbrmisation du
Tiers Monde" EPEE-CNRS,1973, P .182.
- 15 -

En l'absence de loyer à 1500 rimais, ils n'auraient d'autre solution 0ue


celle de s'entasser, toujours plus nombreux pour p':lrta8er une cha'llbre à
3 ou 4 000 F à Medina.
Ainsi apparaît clairerent la fonction du bidonville intra-urb:J.in. L'amé-
nagement sur place de Fass Paillotte seJTIble être la seule solution Y'aisonna-
ble. Il ne s ' agit pas de bouleverser ce qui existe et d'entreprendre df?S

travaux de r,ranè-e envergure, Trais d'adapter seulement les réalisntions


aux désirs rrodestes des habitants: une route œrossable, q 11elques èomes-
fontaines, l'électricité e·t surtout la prorrcsse qu'un d6guerpissement
n'aur'a pas lieu. Les habitants de Fass sont prêts à investir leur arg(~nt

et leur force de travail, à condition d'être certains de la reconnaissance


officielle de l'eyistence de leur quartier et de leurs droits .

..
TABLEAUX) CROQUIS ET ILWSTRATIONS
1 PLACE DE FASS DANS L'URBANISATION RECENTE DU CAP VERT VERT

fOOOl Zôaes administratives ou residentielles


~ peu denses et cités

Quartiers centraux d'acceuil pour les


imnigrants.

Quartiers d'acceuil plus récents.

Bidonville3 deguerpis entre 1969 et 1973

Bidonvilles subsistants en 1974

LotisseMents périphériques de "deguerpis"


3

Limites de la parcelle C Cui sine


V Vide
Chambre avec le nombre d'occupants 0 DO'Jche
W WC
cour
E Ec~l('
ETAPtS I~TRA-l'1lBAe;ES DE 5 C.'1 LOCATAIRfS DE FASS.

ID

ET!lNIES m
W • WOLOF
TC • TOCCOUIEUR
P • PEUHL
Il • YA!;jlE
5 • SERER .
~
<
~
'"~
-'
lE • lEBOU PL ~
....~:r. :-
z
:>
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~
" Q

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V>
V>

" '"z

ETAPES I:;TRA-CRBAI~ES DE 5 C.... PROPRIETAIRES DE FAS5

:
.J

!of • !ofEDl~A

ID • IRP.EGULlER5 DAKAR
F • FA55 PAILLOTTE
PL • PLATEAU DM.AR
','L-P • PH ISE-VILLAGtS l.E80r

5 ~B changen:ents d'el:l:ploi
(ID lieux de naissance et ethnies.

.
~
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4 CHEMINEMENTS DANS DAKAR DE ln CHEFS DE MENAGE DE FASS PAILLOTTE


1 MARS 1973 LE BIDONVILLE DE FASS PAILLOTTE,CERNË ET PROTËG~
PAR DES QUARTIERS RtGULIERS.

2 MARS 1973 L'ENTASSEMENT DES MAISONS A FASS PAILLOTTE,


(SECTEUR DES ILOTS A ET El

10.....-.-_--. _ ~_
Asp cts de F S-PAILLO (en pas la osquée "spontan e") Cl. VER '1ERE
1 B.S7 (Fichier-image) • Regroupement des Chefs de ménage selon leurs date
d'arrivée à FASS et leurs statuts actuels de logement.

LIEU D'ORIGINE STATUT STATUT ETHNIES


A DAKAR ANCIEN ACTUEL DES C.K
:D
;j
0
,I:J
'" '"
al
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tG
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\QI ...."'tG" ....0
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0
H t.!l Po< 'CIl
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~ B.S7 (Fichier-image) • Regroupement par ethnies selon le statut actuel de


logement et l'année d'arrivée à FASS.

ANNEE ARRIVEE AGE ARRIVEE LIEU D'ORIGINE STATUT STATUT ETHNIES


A FASS A FASS A DAKAR ANCIEN ACTUEL DES C.K

'al"
JJ1JJI
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0

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1 ; r

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-- - --- -
cp ..

•- _....:-:"_- -~-..:..:- -----=-= ---- ~


- -=
B.57 - AGES DES CHEFS DE ''Œl'lt\GE DE "FASS / STATUTS FONCIEt:!S

.. STATUTS Locataires Propriétaires T0TAL


hébergés
AGES

- de 30 ans 4 ) ) 5
)
)
31-39 ans 6
)
) 7
)
)
1~0 - 49 ans 6 5 11

50 - 59 ans 4 ) 13 ) 17
) )
60 ans et + 2 ) 1.5 ) 17

TOTAL 22 35 57

B. 57 - NO''1BRE TOTAL DE MIGRATIONS INTRA-URBAINES /STATUTS FONCIERS (* )


...e..
STATUTS Locataires Propriétaires TOTAL
hébergés

Nbre migr.

2 ) 0 ) 2
) )
2 8
)
7370 9
)
60% 17
3 6 ) 9 ) 15

4 2 ) 8 ) 10
5 '1 ) 27% 3 ) 40% l~
0
6 3 ) )
7 )

Total 22 30 52

éI (* ) Cas aberrants non compris (4 "héritiers" de parcelles - 1 vieil hébergé)


B.57 CONNAISSANCE DU FRANCAis

! Connaissances Parlent et parlent Rien TOTAL

L~~:~~~---------r--~=:~~~~~-----
seulement 1
'p• ropr1.eta1.re
.,. ---~~----l
1i 5 5 25

r:~::~:~::::~--r-----:---------
~ f
1 17
-----------~
22

~--------------- ---------------
t TOTAL 9 6 42 t 57

t--------------- --------------- -------------- ----------r-----------f


t % 15,8 10,5 73,7 100 1
."'-
1,
----_--I..._----_-:.-_----..I.-_-_--:.----~

lfure d'années vécues en ville depuis 15 ans x 10l


B.57 Indice de stabilisation
Nbre d'années vécues depuis 15 ans
l

,
t
t
! - de 33% !de ....
33 a 66% + de 66% TOTAL

;loc.+héb.
1immigrés l 4
ff 7 11 22
l
,~,
l 1
i:propr.
jhéritiers l 3 3
l
propre
immigrés :
2 26 28

i
~ TOTAL 4 t 12 37 53
i t• 1 .
Nés à Dakar 4 propriétaires
ENQUETE 1973 (Gouvernance du Cap Vert)

Comparaison FASS - NI~ZATT

'.' 1. Lieux de naissance des propriétaires de parcelle

FAS S (dec.295) N l M Z A T T (dec.846)

DAKAR 8,5% ) 4,7% )


) )
Villages )
49% )
Lebou 8,8% )
6,1% )
30,9%
Autres ) )
villes 31,9% ) 19,1% )

Villages 50,8 69,1%

TOTAL 100% 100%

2. Lieux de résidence actuels des propriétaires absentéistes

F A S S (34% d'absentéistes) NIMZATT (27% abs.)


HORS DU CAP VERT
-
ri.'
(Village,ville d'origine ) 21,9% 24%

DA!<AR-MEDINA-PLATEAU 21,8% 10,6%

'fRAt"'1E SAJ.'1ITAIRE RECENTE


(Grand Dakar, Grand Yoff) 12,5% 18,3%

CITES - SICAP - OHU1 16,4% 13,5%

PERIPHERIE DAKAROISE 25,8% dont 24,7 dont


PIKINE 16,1.7- 17,4%
PERIPHERIE SPONT~.NEE 3,2% 4,3'r.
VILLAGES LEBOU 6,2% 3%

TOTAL 100% 100%


B.57 Caractère de la migration en fonction de l'âge du migrant

! , ; ' i l'
l-----------------l-:~~-!~_~~~l-!~:~~-~~~-l-~~:~Q-~~~-
i-~!:~Q-~~~-J~!:~Q-~~ê----i--IQI~~---~
1
J_~~=~~~~~~
! 1
l ;
= l =~ j ~
1~ !_lt-----~-------J---~:-----l;
1

l En famille:
i père, mère, frère
1
~
5
!
1

t
', 5
r

1 1
I i i
i
1

i 11
1

!
i avec oncle 3 1 t' 1 • l' 4 1
: l 1 i

I-~~-::~:~::::-- -----~-----l----~------~-----------~-----~-----J-------------J----:-----~
1-~~-:~~~~~=~~~~--~-----=-----l-----------li----=-----_~-----=-----J-------------1----:-----J
t Affectation de 1 !' J ! 1! 1 l 1
~~~~~!!~~~~!E~~--~-----------l-----------i-----------i-----------~-------------i----------i
, TOTAL 1
1
12 19 l 10 !
,
9 :
t
3 1
1
53
:~
;

Nés à Dakar: 4

Profession Îcultivateurl artisan1commerç. sal~iélmaraboutlindéterm;TOTAL %


du père lpêcheur:
I !
sec eur\.
moderne
!
i
i:
Logement l
1
' 1
1. • '
l 1
t • •
---------------l-----------r--------~----------------~--------+--------~--------~---------:
1 Seul li 9 1 j 2 1 1 1; ; 13 jr 28% ;
t i ; ; ' r t
r---------------
\ En famille = : -----------~--------~----------------~--------~--------+--------+---------.
1 t l ; ; !
1. père,rnère~': ! f;
f frères 4 4 2 1 ' 11
r oncle f 3 2 1 6
: mari 1 4 1 1 . ; 5 J 72%
1 j l 1 1 ;
1 parenté
1
'5 ' '. 1 ! l!: 6 1
j
1

~---------------
: ethnie
-----------~--------r----------------~--------r--------T--------~---------
1 f 1 1 1 ; 2 !
Ir. l i '

, patron-~~~~----------l----=------r--------~------------=---l--------~--------~---~----~---------!
i l ; t 1 j fI 1 i ,
l , 1 ; 1.; 1;
L L ~ ~-----------~---- --------r--------L--------.~---------:

t-~~~~~;~~~~~:--t---;~------t--;-----t---~--------~---tll---;----f---~----L--~;----f--~~~%---i
t ~ 1 1 ,: '. i . .

Nés à Dakar = 4
DE L'ARRIVE~ AU CAP VERT A L'ARRIVEE A FASS
ETAPES MIGRATOIRES ET STATUTS FONCIERS DE 57 CHEFS DE MENAGE

,
Changements de domicile avant le F A S S
,1 domicile actuel
i
1
1 llébergés locataires propriétairœ hébergés locatairES propriétairES TOTAL
1
1
!
1 J
11er logmt. 23 28 2 4 57
1
----------- --------- ----------- ----------- ------------- ---------
1
Î2ème logmt. 8 25
----:--------r-------- 8 9 51
1----------- --------- ----------- -------------t-------- ----------- ------------- ---------
13ème logmt. 2 16 5 11 34
1----------_· --------- ----------- ------------- -------- ----------- ------------- ---------
i 7 18
4ème logmt. 2 7 2
----------- --------- ----------- ------------- -------- ----------- ------------- ---------
Sème logmt. 1 4 1 3 9
1
----------- --------- ----------- ------------- -------- ----------- ------------- ---------
6ème logmt. 2 l 2 5
----------- --------- -------_ .... _- ------------- -------- ----------- ------------- ---------
17ème logmt. 1 1 2
--- .. _------- --------- ----------- ------------- -------- ----------- ------------- ---------
1 TOTAL
1DOMICILES 36 82 1 2 20 35
i.
B.57
ETAPES DAKAROI5ES DES CHEFS D ~ I::ErA.GE DE FASS
LOCALISATION /STATJTS

1er domicile dakarois

r~s" ]H~bergéS ILocataires !propriét. tOTAL


Lieux .._.. '~_ -'--'1"- ·l··--·····, :
PIKINE Il! ! -_.. '--"--r-.! - ._1. __.. i
1'---""-"'0" - '..-- \.-.-- --- _.- - __ .~l__ _-' ''''-'' -_··-t·-
1

!~~l~~ .~~~~~-J- . _
.
. -~ ..__ . __.. _------.---i1-.-.----.-- . .i- . ~... !. l ,
Bidonvilles 5 1 10 !15 .
.. ... ~ _.~_.--_ ..-. -_. _. .
~ ~--_ ~ 1._.. . _....._.- .- -~--.--_.,_.-_t_. _..... . ... !

13_~~nd "D_a~~~_ --~--+-:> - --- " "- "


2: -1 " -"1

I·-;:~~~u·····-- ····--7··-----··t-·-..-2-·····-- .-.-----..-.-... -f-g-.. .j


1 !

(~i:~~~~:~~t-~_. (3~;---~}-~-~-(:;~~1
TOTAUX 1 23 28 1 1 51 t
1.....-- --- -.. ..-- L __._. -- -.---- -.--4--.. -----
PROFESSIONS / STATUTS FONCIERS A FASS (B.57)

. . .......
, STATUTS
i " HEBERGES LOCATAIRES PROPRIETAIRES TOTAUX
~1ETIERS
" (X)
" "
Sans travail 2 (2) 3 (3) ( 5 (5)
(
Chômeurs 2 2 21 ( 4
(
Retraités (x) 12 (12

Commerçants 2 6 ( 2) 8 6 + (2)

Artisans
(non salariés) 1 5 5 11 11

Salariés
permanents 7 (1) 5 (12
17 (
Salariés (
journaliers 3 2 ( 5

TOTAUX 1 - 21 35

(3) dont FEMMES


(*) dont 5 anciens salariés touchant une retraite

(X) Sur 35 propriétaires, 27 touchent des revenus locatifs, simple appoint


- de 2 000 F...••.••......•• 8
2000 à 5000 F ••.••..••.•... 10
6000 à la 000 .•.•..•••..•. 7
10000 à 20000............. 2
B.57 PARTICIPATION A LA VIE POLITIQUE ET PUBLIQUE

PARTICIPATION i1enbre du comité UPS de A reçu le chef de quartier


• quartier chez lui
Sexe - ---------------------------------- ---------------------------------
Statuts OUI NON TOTAL OUI NON TOTAL
-- ------------- ------_ .... ---------- -------------- ------------- --------- ---------
Propriétaires 29 1 30 29 1 30
H ------------- -------- ---------- -------------- ------------- --------- ----------
Locataires
Hébergés 11 8 19 13 6 19

Propriétaires 4 1 5 4 1 5
F ------------- -------- ---------- -------------- ------------- --------- ------------
Locataires
Hébergés 2 1 3 2 1 3

TOTAUX 46 11 57 48 9 57

Habitants de Fass désir de stabilité ou de changement

DESIRS pas le parcelle maison en retour rester


parcelle Id.+ Id.+
choix (propr. ) dans
cité au a... Fass désir parcel
STATUTS n'imp.où périph.
moderne villag~ amén. a... raSSi
---------- --------- ------------ ----------- ---------- ------ --------
Proproiéi: . 26
----- -------
9
t
---------- --------- ------ ... _---- ----------- ---------- ------ -------- ----- -------
Locat .
.Hébergé
Totaux
1
1
4
4
3
3
5
31 9
9
9
t
1

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