Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
750 Routes
750 Routes
ISSN 0041-1906
février 1999
Travaux
numéro 750 Routes
Notre couverture
éditorial
Daniel Tardy
1
Mise en œuvre
de la piste de karts
au Palais omnisports
de Paris-Bercy
actualités 6
Photo Eric Benard
matériels 12
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
PRÉFACE
Jacques Lugiez 13
RÉDACTION AUTOROUTES
Roland Girardot et Henry Thonier
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 44
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Autoroute A 39. Plus de 70 kilomètres de chaussées
entre Dole et Bourg-en-Bresse
- Motorway A 39. Over 70 kilometres of pavements
14
Françoise Godart between Dole and Bourg-en-Bresse
Tél. : (33) 02 41 35 09 95 E. Sapin
Fax : (33) 02 41 35 09 96
E mail : Francoise.Godart@wanadoo.fr
MAQUETTE
T2B&H
◆ Renforcement de chaussées sur l’autoroute A 26
- Overlaying of pavements on motorway A 26
Y. Meunier, Fr. Caron
20
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
VENTES ET ABONNEMENTS
Colette Robert
◆ L'autoroute M5 en Hongrie. Une concession
en Europe centrale
- Motorway M5 in Hungary. A concession-operated
25
RGRA motorway in Central Europe
9, rue Magellan - 75008 Paris L. Dabet, O. Miret
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
E mail :
revue.generale.des.routes.rgra@wanadoo.fr
France : 920 FF TTC
◆ Autoroute Ville-Marie. En plein cœur de Montréal :
la réhabilitation de l’autoroute 720 Est
- Ville-Marie motorway. In the heart of Montreal :
31
Etranger : 1100 FF rehabilitation of highway 720 East
Prix du numéro : 115 FF (+ frais de port)
D. Cormier
PUBLICITÉ
Régie Publicité Industrielle ROUTES
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
Imprimerie Chirat
◆ Chantier expérimental d'une chaussée en béton armé
continu à Angoulême
- Trials with a continuously reinforced concrete pavement
35
Saint-Just la Pendue (Loire)
in Angoulême
P.-P. Gabrielli
La revue Travaux s’attache, pour l’information de ses
lecteurs, à permettre l’expression de toutes les
38
opinions scientifiques et techniques. Mais les
articles sont publiés sous la responsabilité de leurs ◆ Aménagement du boulevard périphérique Est de Lille
auteurs. L’éditeur se réserve le droit de refuser toute
insertion, jugée contraire aux intêrets de la - Rehabilitation of Lille’s East Ring-road
publication.
V. Galera
Tous droits de reproduction, adaptation, totale ou
partielle, France et étranger, sous quelque forme que
ce soit, sont expressément réservés (Copyright by
Travaux). Ouvrage protégé ; photocopie interdite, PISTES - AÉROPORT ET KARTS
même partielle (loi du 11 Mars 1957), qui
constituerait contrefaçon (Code pénal, article 425).
▲
Dans les prochains numéros
Tunnels
◆ La déviation d’Auch. Terrassements en terrains
hétérogènes, évolutifs et surconsolidés
- The Auch diversion. Earthworks in heterogeneous
59
and evolving overconsolidated soil
R. Dulcire, M. Virollet
Offshore - ENVIRONNEMENT
Travaux en mer
◆ Valoriser les mâchefers par la géomembrane
bitumineuse Colétanche
- Gainful use of clinker by the Colétanche bituminous
64
geomembrane
M. Laude
Environnement
économie 68
Terrassements
répertoire
International des fournisseurs
70
Ponts
oute de rase campagne, déviation de bourg, autoroute inter- des équipements, d’amélioration de la sécurité, car l’infrastructure
Autoroute A 39
Entre décembre 96 et juin 98, Grands
Travaux Beugnet a réalisé 73 km de
chaussées autoroutières y compris
Plus de 70 kilomètres
assainissement, équipements de sé-
curité et ouvrages annexes. Cet iti-
entre Dole et Bourg-
néraire fait partie de la section A 39
L
Dole - Bourg-en-Bresse, pour laquel- a Déclaration d'Utilité Publique de l'autoroute gional étant de favoriser les échanges, tant éco-
le un soin particulier a été porté à A 39 Dole – Bourg-en-Bresse a eu lieu le nomiques que touristiques, entre les départements
11 janvier 1994. La Société des Autoroutes bressans (figure 1).
l'insertion de l'autoroute dans son Paris Rhin Rhône (SAPRR), concessionnaire, a ou-
environnement. vert la totalité du linéaire à la circulation le 3 juin
Plus de 3 millions de tonnes de ma- 1998. Seulement quatre années et demi ont suf- ■ LES MARCHÉS
fi pour la réalisation des 104 km de cette nouvel-
tériaux et 50 000 tonnes de bitume
le infrastructure. Pour la réalisation des chaussées, La SAPRR a confié en décembre 1996 aux entre-
ont été mis en œuvre sur le chantier cette autoroute était découpée en trois lots : prises Grands Travaux Beugnet et Star (groupe SCR
et un million de tonnes d'enrobés a ◆ Choisey – Arlay y compris l'Antenne de Poligny Beugnet) la réalisation des marchés "Chaussées
été appliqué. Au plus fort de l'activi- (liaison A 39 - RN 83) ; Assainissement" et "Equipements de Sécurité"
◆ Arlay – Le Miroir ; pour le lot nord : Choisey - Arlay - Antenne de Poli-
té, 200 personnes étaient mobilisées
◆ le Miroir – Viriat, gny et le marché "Chaussées, Assainissement et
sur le chantier. totalisant 104 km entre le diffuseur de Dole – Choi- VRD des points particuliers" pour le lot centre : Ar-
Grands Travaux Beugnet avec ses sey et le nœud autoroutier A 39 - A 40 à Viriat, près lay - Le Miroir, soit deux lots chaussées sur trois
moyens propres et ceux du groupe a de Bourg-en-Bresse. Ces trois lots traversent les pour un total de 73 km de construction de chaus-
départements du Jura sur 53 km, de la Saône-et- sées autoroutières neuves. En complément de la
pu livrer dans les délais impartis très
Loire sur 27 km et de l'Ain sur 24 km. L'intérêt na- réalisation de la section courante, les marchés com-
tendus un ouvrage dont la qualité est tional de ce projet est de constituer un itinéraire prenaient également :
appréciée par le client et l'usager. alternatif à l'autoroute A 6 Lyon - Paris, l'intérêt ré- ◆ l'échangeur de Bersaillin, le demi-diffuseur de la
RD 192, le complément à l'échangeur de Choisey,
Découpe les accès de service pour le lot nord ;
à l'autograde
◆ le diffuseur de la RN 78, l'aire du Jura (aire de
Traction service coté est), les aires de repos de Savigny-en-
with the autograde
Photo 1 Revermont, ainsi que le centre d'entretien SAPRR
de Courlaoux (RN 78), les accès de service pour le
lot centre.
Les deux lots ont été menés parallèlement et sui-
vis par un seul maître d'œuvre Scetauroute, avec
sa direction de Projet A 39 à Lyon et l'antenne de
Dijon. Le lot nord a été suivi par la division travaux
Scetauroute de Villers Robert et conduit par une di-
rection travaux de Grands Travaux Beugnet. Le dé-
lai contractuel est de 18 mois, dont deux mois
de période de préparation et six mois de neutrali-
sation hivernale, soit 10 mois effectifs de travaux.
Le lot centre a été suivi par la division travaux Sce-
Figure 1 tauroute de Bletterans et conduit par une autre di-
Plan
de situation rection travaux de Grands Travaux Beugnet Le délai
Location
est de 17 mois dont deux de préparation et six de
neutralisation, soit 9 mois effectifs. Le montant
des marchés du lot nord s'élève à 119 millions de
francs TTC pour les chaussées et à 20 millions TTC
pour les équipements ; celui du lot centre s'élève
à 117 millions TTC.
■ LES CHAUSSÉES
Structures
de chaussées
en-Bresse
de la géologie rencontrée (alluvions, graves peu sa- d'évaluer l'évolution des caractéristiques de la
bleuses, limons argileux, graves propres, marne chaussée aux âges de un, trois et cinq ans (figu-
noire…) et des performances mécaniques des ma- re 2).
tériaux rencontrés, le maître d'ouvrage a retenu
trois structures de chaussées, qui différent par Les quantités mises en œuvre
l'existence ou non d'une couche de forme ainsi que
par sa nature (granulaire ou traitée). Avec la réalisation de quatre diffuseurs, d'une aire
En fonction des zones, la plate-forme support de de service, d'une aire de repos, d'un centre d'en-
chaussée est constituée soit : tretien, l'ensemble de ces 73 km représentent plus
◆ d'une PST (Partie Supérieure des Terrassements) de trois millions de tonnes de matériaux mis en
granulaire 0/200 sur laquelle une couche de ré- œuvre. Les agrégats de chaussée GNT 0/15, 0/4,
glage en GNT 0/15 a été mise en œuvre par Grands 4/10, 10/14 sont fournis soit par le maître d'ou-
Travaux Beugnet en 15 cm d'épaisseur moyenne vrage à partir d'extraction et de concassage de ma-
puis découpée en 8,50 m de large à l'autograde
CMI guidé sur fils ;
tériaux du site (les carrières de Desnes et de Mantry ®
◆ d'une couche de forme granulaire 0/60 (hors
Figure 2
marché) mais dont la découpe à l'autograde com- Structures
me précédemment figurait dans le marché "Chaus- de chaussées. Profils
sées"; en travers types
◆ d'une couche de forme en matériaux traités au Pavement
structures. Typical
liant hydraulique.
cross sections
Les couches supérieures sont les suivantes :
◆ une couche de fondation et une couche de base
en grave bitume GB 0/14 classe 3 constituant l'as-
sise de la chaussée ; il est à noter que l'épaisseur
de ces deux couches était soit constante (9 ou
10 cm) ou variable (12 cm en voie lente et 9 cm
en voie rapide) ;
◆ une couche de liaison en béton bitumineux de
liaison antiorniérant BBLAO 0/14 d'épaisseur
constante 5,5 cm ;
◆ une couche de roulement réalisée en béton bi-
tumineux très mince BBTM 0/10 d'épaisseur 2,5 cm.
Dans le cadre d'un partenariat SAPRR, Scetaurou-
te, Total et Grands Travaux Beugnet, une structu-
re de chaussée particulière a été réalisée du PK
301.49 au PK 299.887 sens Bourg – Dole. Cela
consistait en la suppression de la couche de liai-
son et la transformation de la couche de grave bi-
tume de base en une couche de grave bitume de
liaison antiorniérante (GBLAO) soit une structure
GB de fondation 0/14 - GB de liaison antiorniérante
0/14 - BBTM 0/10. La zone de réalisation a été
choisie pour sa typologie : trafic important, rampe,
zone de décélération et de canalisation des poids
lourds avant une barrière de péage.
La GBLAO a été formulée à partir de l'utilisation de
l'Ornital 40, bitume pur antiorniérant développé par
Total. Le dossier technique et de dimensionnement
de la structure a été réalisé par Grands Travaux
Beugnet.
Un protocole de suivi de cette section d'essai a été
mis en place entre les différents partenaires afin
■ UNE ORGANISATION
IMPORTANTE
Deux directions travaux de l'entreprise ont réali-
® ouvertes spécifiquement pour la durée des travaux),
soit par l'entreprise à partir de carrières locales
sé les travaux, soit un effectif de 200 personnes
au plus fort de l'activité. A côté de la production et
(carrière de Monnières pour les granulats d'assises, de la mise en œuvre grande cadence d'enrobés,
carrières de Corbigny et d'Orsa Vincent pour les l'encadrement a géré également les travaux de VRD
agrégats de couche de roulement). Le bitume des aires et du centre d'entretien du lot centre,
des couches d'assises et de liaison est du Viato- tous les assainissements de surface, les bétons
tal 35/50 provenant de la raffinerie de Reichstett, extrudés, la mise en œuvre de la GNT sur les bandes
le bitume de base pour la couche de roulement au d'arrêt d'urgence et les bandes dérasées gauche
bitume modifié est du Viatotal 180/220 en prove- (deux spreaders déportés ont été utilisés). La quan-
nance de la raffinerie de La Mede. Cinquante mil- tité importante de terre végétale (1 135 000 m3)
le tonnes de bitume ont été utilisées sur ce chantier, destinée à la végétalisation du terre-plein central,
ce qui représente la quantité de bitume transpor- des cunettes et des bermes et accotements, en
té par deux mille camions citernes (tableau I). modelage de nombreux dépôts a nécessité l'em-
ploi de moyens en matériels importants (jusqu'à
douze pelles à pneus ou à chenilles) ainsi qu'une
■ LES MOYENS organisation en personnel adaptée.
La réalisation des extrudés d'assainissement
Devant l'importance des travaux à réaliser, les dé- (cunettes, caniveaux) a été effectuée par la Star,
lais très courts, les quantités impressionnantes de qui avait mis en place une cellule de suivi des tra-
LES PRINCIPAUX MOYENS matériaux à fabriquer et à mettre en œuvre, l’en- vaux spécifique qui fonctionnait en parallèle des
MIS EN ŒUVRE treprise a mis en place des moyens de production deux directions de travaux. La Star a également
importants afin de faire face au projet. Sur le lot réalisé les glissières de sécurité en béton extrudé
• 3 postes d'enrobage Ermont TSM
nord, un poste d'enrobage Ermont TSM 25 Major sur les deux lots ainsi que, sur le lot nord, la four-
25 Senior et Major
d'une capacité de 500 à 600 t/h a été installé dans niture et pose de glissières de sécurité métalliques
• 6 chargeurs Caterpillar 950
un premier temps sur la plate-forme de Mantry afin sur la section courante et glissières bois sur les
• 1 unité mobile de fabrication de
de réaliser la moitié sud du lot. Puis, ce poste a aires de repos (Rahon et Colonne). De plus, au ni-
liant modifié
été transféré sur l'aire de fabrication de Parcey afin veau de la plaine alluviale, confluence du Doubs et
• 2 alimentateurs Franex F 392
de réaliser l'autre moitié. Sur le lot centre, deux de la Loue, (extrémité du lot nord côté Dole), le
• 2 finisseurs Vögele Super 2 500
postes d'enrobage Ermont TSM 25 Senior d'une maître d'œuvre a demandé à la Star de réaliser des
• 2 finisseurs Vögele Super 2 000
capacité cumulée de 900 à 1 000 t/h ont été ins- glissières de sécurité en béton extrudé de couleur
• 2 finisseurs Vögele Super 1700
tallés sur l'aire de Desnes pour fabriquer la grave teinté pleine masse, afin de réaliser une bonne in-
• 6 compacteurs Dynapac CC 501
bitume et le béton bitumineux de liaison pour le lot tégration de l'infrastructure dans le paysage tra-
• 4 compacteurs Caterpillar GB 624
entier, ainsi que le BBTM de la couche de roule- versé. La pose des glissières métal et bois a
et PS 500
ment pour la totalité des deux lots. Le record jour- nécessité trois équipes de personnel en moyenne
• 1 autograde CMI
nalier de production d'enrobé est de 5 015 t (sur avec un maximum de six.
• 4 niveleuses de type Caterpillar
10 heures). Un chantier de cette dimension génère habituel-
14 G Le linéaire journalier important de mise en œuvre lement de nombreuses difficultés. On pourra re-
• 12 pelles à pneus ou à chenilles du BBTM (3 000 à 4 000 m) nécessitait la fourni- tenir :
• 80 camions semi-remorques ture de 140 t/j de bitume modifié. Pour faire face, ◆ les différentes natures de terre végétale (agri-
• 2 machines pour béton extrudé l’entreprise a installé sur l'aire de Desnes une uni- cole, forestière…) qui ont nécessité une gestion
Miller Formless 8 100 et Challenger té mobile de fabrication de Flexoprène, bitume mo- pointue puisque pour un même ouvrage (les cu-
CMI 2 000 difié aux polymères. nettes végétalisées par exemple), plusieurs types
Les moyens de mise en œuvre ont été à la hauteur de terre végétale étaient utilisés ;
E. Sapin
Renforcement
Le renforcement des chaussées de
l’autoroute A 26 en dalles épaisses
de béton de ciment est réalisé selon
de chaussées sur
une technique particulière qui consis-
te à fracturer en place les dalles, s’en
servir de couche de fondation et réa-
liser ensuite un rechargement en en- ■ SITUATION ET OBJET Le problème technique posé
robés performants de type enrobé à DES TRAVAUX (figure 1)
Ces sections avaient été construites avec des dalles
module élevé (EME). Entre Calais et Troyes l’autoroute A 26 parcourt épaisses en béton de ciment, à l’époque technique
Ce chantier était double puisqu’il a 338,5 km et permet ainsi de relier la Manche à courante en Allemagne mais encore inédite en Fran-
eu lieu sur deux sites différents et la Méditerranée en contournant Paris. La première ce.
section de l’A 26 a été ouverte en décembre 1976 Le surdimensionnement des dalles de béton (27 à
simultanément. Ceci a conduit à dou-
entre Lillers et Lievin dans le Pas-de-Calais. En 37 cm d’épaisseur) permettait d’économiser la
bler les moyens de fabrication, les 1989, l’axe Calais-Reims était terminé et en 1992, couche de fondation en béton maigre ou en grave
équipes et les ateliers de mise en la liaison Chalons-Troyes marquait l’achèvement traitée sur laquelle étaient mises en œuvre tradi-
œuvre. de la construction de l’autoroute. tionnellement les dalles californiennes de 20 à
Les sections de travaux concernées par ce chan- 25 cm d’épaisseur.
Le phasage des travaux effectués
tier sont situées : La dalle épaisse reposait sur un matériau drainant
sous circulation, a imposé des ca- ◆ entre les sorties de Marquion et Manières sur le destiné à évacuer toute eau d’infiltration et consti-
dences élevées de jour et de nuit. district de Cambrai entre les PK 131 + 200 et 143 tué, soit d’une moquette drainante (géotextile) ou
Les moyens mis en place et le savoir- + 200 dans les deux sens de circulation ; par 10 cm de grave concassée 6/20.
◆ entre les sorties Saint-Quentin Nord et Saint- Au bout d’une dizaine d’années, les premières dé-
faire des entreprises ont permis de
Quentin Sud entre les PK160 + 100 et 176 + 500 gradations ont commencé à apparaître : affaisse-
relever avec succès ce challenge. dans les deux sens de circulation. ments et décalages de dalles, battements allant
Au total ce sont 28 km d’itinéraire qui viennent jusqu’à 3 mm au droit des joints, épaufrures et nids
s’ajouter aux 17 km de travaux identiques déjà réa- de poule entre voies lentes et BAU et puits de pom-
lisés en 1997. page matérialisés par la remontées de fines et de
boues.
Une étude menée en commun par la Sanef, le LRPC
Photo 1
Fracturation de Lille et le LROP de Trappes a permis d’évaluer
des dalles : l’état de la chaussée et de proposer des solutions
planche d’essai de rénovation efficaces. Les principales causes de
Breaking of slabs : dégradations mises en évidence étaient les sui-
test section
vantes :
◆ un trafic lourd plus élevé que celui qui avait été
prévu au moment de la conception des chaussées
(à noter que ces sections d’autoroute ont été mises
en service pendant 15 ans) ;
◆ une érodabilité importante de la couche de for-
me constituée de schistes rouges, de craie et de
limon traités ;
◆ une couche drainante qui ne remplissait plus sa
fonction, mais au contraire faisait office de réser-
voir d’eau (mauvaise résistance à l’attrition des
Photo 2 matériaux 6/20) ;
Mesures de ◆ l’absence d’un drainage latéral lors de la construc-
déflexions sur dalles
fracturées tion ;
Broken
◆ une surlargeur de dalle trop réduite.
slab deflection Deux solutions furent proposées nécessitant des
measurements travaux importants :
◆ l’une consistait à reconstruire les voies lentes
après décaissement ;
◆ l’autre, moins coûteuse, consistait à fracturer
en place les dalles de béton, s’en servir comme
fondation et recharger la chaussée en enrobés per-
formants (SE, EME puis BBTM). Ceci évitait l’éva-
cuation de matériaux et l’apport de matériaux de
substitution en couche d’assise.
Frédéric Caron
Plus économique et permettant une réalisation sous siduel suivi d’un léger gravillonnage (3/5 lavé du
circulation dans des délais réduits, cette solution Boulonnais), venait la mise en œuvre du sable-en-
a été retenue par la Sanef qui a lancé dès 1997 robé anti-fissures.
un programme de rénovation sur 3 ans des sec- La fabrication s’est effectuée avec les deux postes
tions concernées. d’enrobage Ermont (TSM 25 Senior et Major) (pho-
to 3).
Le Polybilt, dosé par un doseur pondéral à dépe-
■ STRUCTURE PROPOSÉE - sage placé près du tambour du TSM Senior, était
FABRICATION incorporé dans le tambour par air pulsé directement
ET MISE EN ŒUVRE au niveau de la sortie de la canne à bitume (photo
4).
Comme pour le chantier précédent, après fractu- La mise en œuvre s’est faite au finisseur Vögele S
ration des dalles de béton en place avec une ma- 1 800 équipé de cales pour le réglage de l’épais-
chine spécifique, la structure retenue consiste en seur, suivie du compactage par des CC 501 et CC
un sable-enrobé anti-remontée de fissures (2 cm),
un enrobé à module élevé (11 cm) faisant office de
522 fonctionnant en lisse (quatre passes). ®
couche de base et de liaison et enfin, un BBTM
comme couche de roulement. Figure 1
Plan de situation
Fracturation des dalles de béton du chantier
(photo 1) Location
of project
Après des essais comparatifs entre deux types de
matériel, le procédé de la société SAT France a été
retenu. La machine Wirtgen 7 000 utilisée fonc-
tionne comme un guillotine en laissant tomber une
seule masse de 7 t depuis une hauteur de 1,05 m,
ceci tous les 70 cm en deux passes par dalle.
Cette procédure a permis d’obtenir cinq morceaux
indépendants par dalle sans altérer l’état de sur-
face et notamment des épaufrures ou des éclats
importants.
La fragmentation consistait à fissurer en travers la
dalle de béton en place de manière à la stabiliser.
Dans ces conditions, les dalles fracturées restaient
circulables, ce qui était l’objectif visé.
Les mesures de déflexion à la poutre Benkelman
après la fracturation étaient fonction de plusieurs
critères (photo 2) :
◆ la qualité hétérogène du support des dalles ;
◆ l’effet de la température sur la forme des dalles
tout au long de la journée.
Après fracturation, l’état de surface était contrôlé.
Si un décalage de dalles était observé, à l’axe par
exemple, un rabotage longitudinal avec enlèvement Photo 4
du joint entre dalles était entrepris. Dispositif de dosage du Polybilt
Polybilt proportioning system
Fabrication et mise en œuvre
du sable-enrobé anti-fissures 0/6
Photo 3
Centrales d’enrobage
Après répandage sur les dalles de béton fracturées sur l’aire de Lempire
d’une couche d’accrochage constituée d’une émul- Asphalt mixing plants
sion ECR 65 à raison de 400 g/m2 de bitume ré- at the Lempiré area
®
installées sur l’aire de Lempire pour la fabrica- ABSTRACT sor, se ha ejecutado mediante una téc-
tion des enrobés : nica particular que consiste en fractu-
◆ une TSM 25 Senior de 450 t/h ; Overlaying of pavements rar in situ las placas existentes y utili-
◆ une TSM 25 Major de 550 t/h. on motorway A 26 zar éstas como base de firme rígido
Au total, une cadence de production de 1 000 t/h (subbase) y efectuar acto seguido una
Y. Meunier, Fr. Caron recarga de aglomerados de alta cali-
était possible, les deux zones de chantier étant trai-
dad del tipo de módulo elevado.
tées simultanément et indépendamment. Les moyens The overlaying of the pavements on Las obras han sido dobles, ya que han
en matériel et personnel ont donc été doublés. motorway A26 made up of thick concrete tenido lugar en dos emplazamientos
Les granulats étaient livrés par chemin de fer dans slabs involved a special technique consis- distintos simultáneamente. Lógica-
la gare voisine d’Epehy (équipée pour l’approvi- ting in breaking up the slabs in place, mente, ello ha dado lugar a duplicar
sionnement de sucreries), puis acheminés par ca- using them as a sub-base and then los medios de fabricación, de las cua-
mions sur l’aire de Lempire. applying a high-performance asphalt drillas y de los talleres de implemen-
overlay of the high modulus type (enrobé tación.
à module élevé - EME). Las diversas fases de las obras efec-
■ CONCLUSIONS This project was characterised by the tuadas sin necesidad de interrumpir el
fact that it took place on two different tráfico rodado, ha impuesto ritmos de
sites at the same time. This doubled trabajo elevados, diurnos y nocturnos.
Les moyens en matériel et personnel mis à dispo-
the manufacturing facilities, crews and Los medios implantados y la pericia y
sition par l’entreprise (jusqu’à 200 personnes en
machinery required. The phasing of experiencia práctica de las empresas
deux postes entre 6 et 22 heures, 6 jours sur 7) work operations under traffic called for han permitido aceptar este reto con el
ont permis de réaliser ce chantier dans des condi- high output during the day and at night. mayor éxito.
tions satisfaisantes et en un temps record. Il a fal- The resources and the know-how of the
lu 37 jours de travail sur les 46 prévus pour le contracting firms made it possible to
district de Cambrai et 50 jours sur les 62 prévus meet this challenge successfully.
pour le district de Saint-Quentin. La rapidité d’in-
tervention et les cadences élevées (3 100 t/jour DEUTSCHES KURZREFERAT
d’enrobés en moyenne), ne se sont pas faites au
détriment de la qualité des travaux. Un PAQ de type Fahrbahnverstärkung an der
Autobahn A 26
C a conduit à la réalisation de planches d’essai
pour chaque technique envisagée ; contrôles et es-
Y. Meunier, Fr. Caron
sais ont été entrepris, 2000 par l’entreprise et 800
par le LRPC de Saint-Quentin qui assurait le contrô- Die Verstärkung der Autobahn A 26 aus
le extérieur pour le compte de la Sanef. dicken Zementbetonplatten wird nach
La direction Technique de la Sanef et les deux dis- einer besonderen Technik durchgeführt :
tricts de Cambrai et de Saint-Quentin ont contribué Die Platten werden im eingebauten Zus-
au succès de l’opération grâce au partenariat dé- tand gebrochen und als Tragschicht
veloppé avec l’entreprise Routière Morin, à leur ré- benutzt; anschließend wird diese Ober-
activité et leur efficacité. fläche mit leistungsstarkem Asphalt
(mit hohem Modul) instandgesetzt.
Die Bauarbeiten verliefen zweigleisig :
an zwei verschiedenen Stellen und glei-
LES PRINCIPAUX INTERVENANTS chzeitig. Daher mußten die Fertigung-
smittel, die Mannschaften und die Anla-
Maître d’ouvrage gen verdoppelt werden.
Sanef - Société des Autoroutes du Nord et Wegen der Einplanung der Arbeiten
de l’Est de la France ohne Verkehrsunterbrechung waren
Maître d’œuvre Tag und Nacht hohe Taktzeiten erfor-
Sanef - Direction Technique à Senlis derlich. Dank der eingesetzten Mittel
und des Know-hows der Unternehmen
Contrôle extérieur konnte diese Herausforderung erfol-
LRPC de Saint-Quentin greich angenommen werden.
Entreprise mandataire
Routière Morin Grands Travaux (Groupe Géné- RESUMEN ESPAÑOL
rale Routière)
Consolidación
Entreprises sous-traitantes de los pavimentos de la
• SAT France : fracturation des dalles de béton autopista A 26
et rabotage
• Pass France : dépose et repose des glis- Y. Meunier y Fr. Caron
sières de sécurité
• Arbex (Groupe Générale Routière) : caniveaux La consolidación de los pavimentos de
en béton extrudé la autopista A 26 mediante placas de
hormigón de cemento de mayor espe-
Une concession
RESPONSABLE
TECHNIQUE DE M5CJV (*)
Bouygues TP
en Europe centrale
(*) M5CJV est l'entreprise qui a fait les travaux, le
Le premier tronçon d'une autoroute en concession en Hongrie vient d'être terminé par les groupes "Contractor"
Bouygues et Bau Holding, quarante-neuf mois après l'obtention de la concession. Il s'agit
d'un segment de 97 km de l'autoroute M5 qui part de Budapest en direction de la Serbie, et qui
est un maillon essentiel des liaisons avec les Balkans.
La phase travaux a permis l'approbation puis la mise en œuvre de techniques nouvelles pour la
Hongrie. La difficulté essentielle n'a cependant pas été technique, mais relationnelle : pendant
la période de financement, il fallut mettre d'accord les très nombreux intervenants d'une conces-
sion, du concédant aux conseillers techniques en passant par les prêteurs ; puis en phase tra-
vaux, il a fallu obtenir de nombreuses approbations de toutes les autorités locales touchées
de près et de loin par le projet.
■ DESCRIPTION DU PROJET
D
epuis la chute du mur de Berlin, et l'ou-
verture de l'ancien bloc de l'Est, un des
grands axes de la politique hongroise est Le projet d'autoroute à deux fois deux voies à péa-
l'intégration européenne. Sans cesse répété, ce ge M5 comprend plusieurs phases. La première
message est émaillé de propositions telles que la phase, qui est maintenant terminée, comportait les
privatisation de pans entiers de l'économie, l'im-
plication très forte du secteur privé dans la vie éco-
quatre étapes de construction suivantes (figure 1). ®
nomique, l'ouverture aux investisseurs étrangers,
le développement des infrastructures. Figure 1
Plan
L'autoroute M5 est un des résultats visibles de cet- de situation
te politique : maillon essentiel des réseaux auto- Location
routiers européen, et hongrois – environ 200 km
existent, 600 km devraient être ouverts au terme
du schéma directeur –, son extension en direction
de la Serbie s'effectue actuellement grâce à un
contrat en BOT (Build Operate Transfer).
L'autoroute M5 quitte la capitale Budapest (2 mil-
lions d'habitants), vers le sud, en direction de la
frontière avec la Yougoslavie.
Sur une distance de 175 km, elle permettra de re-
lier les villes de Kecskemét (100000 habitants) en
plein développement, Kiskunfélegyháza (35000 ha-
bitants) et la cinquième ville du pays Szeged
(185 000 habitants).
Au niveau international, elle se connectera alors
sur les routes E75 et E68 qui traversent la Yougo-
slavie et la Roumanie, reliant ainsi la Grèce et la
Turquie à l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie et la
Pologne : c'est un segment d'un axe de transport
ouvert entre l'Europe de l'Ouest et la région des
Balkans qui fait partie du projet d'autoroute tran-
seuropéenne Nord-Sud (TEM - Trans European Mo-
torway) soutenu par la CEE et l'ONU, et s'inscrit
dans le corridor de transport paneuropéen n° IV
(Berlin - Prague - Bratislava - Budapest - Bucarest -
Thessalonique - Istanbul) désigné ainsi, lors de la
Conférence européenne sur les Transports de 1994
en Crète.
Barrière Etape 1A
de péage principale
Újhartyán
Achèvement de la semi-autoroute existante de
Main toll gate
of Újhartyán 30 km de long (exploitée en tant que voie rapide)
par construction de la seconde chaussée et mise
Photo 1 en péage entre l'échangeur d'Újhartyán et l'échan-
geur de Kecskemét Nord. Outre la mise à deux fois
deux voies de la section, les travaux comprenaient :
◆ la construction d'une aire de repos complémen-
taire ;
◆ la réhabilitation de dix ouvrages ;
◆ la reprise de la géométrie d'un échangeur ;
◆ la mise à péage d'un autre échangeur (deux
voies) ;
◆ la mise en place du réseau d'appels d'urgence.
Péage Cette section a été également été livrée le 21 dé-
sur bretelles isolées cembre 1996, après huit mois de travaux.
Toll station
on isolated slip roads Etape 1B
Photo 2
Construction d'une nouvelle autoroute de 17 km
de long en site semi-urbain qui libère la ville de
Kecskemét du trafic de transit. Les travaux com-
prenaient :
◆ la déviation des réseaux existants ;
◆ les terrassements et chaussées des 17 km d'au-
toroute, ainsi que d'une nouvelle route de 6 km ;
◆ la création de trois échangeurs, et d'une aire de
repos ;
◆ la construction de treize ouvrages ;
◆ la mise en place de protection contre le gibier et
contre le bruit ;
® Etape 0 ◆ la prolongation du réseau d'appels d'urgence.
Ce contournement a été mis en service le 6 dé-
Amélioration et mise en péage d'une section de cembre 1997.
27 km de long d'une autoroute en service. Cette
section démarre de l'échangeur M0/M5 situé à Etape 1C
17,4 km du centre du Budapest (M0 étant la cein-
ture autoroutière de Budapest) jusqu'à l'échangeur Construction d'une nouvelle autoroute à péage de
d'Újhartyán. Les travaux comprenaient essentiel- 23 km de long à partir de l'échangeur de Kecske-
lement : mét Sud jusqu'à l'échangeur de Kiskunfélegyhá-
◆ la réhabilitation de treize ouvrages ; za Sud. Les travaux comprenaient :
◆ le renouvellement de la couche de roulement (re- ◆ la déviation des réseaux existants ;
chargement de trois centimètres d'enrobés aux ◆ les terrassements et chaussées des 23 kilo-
fibres, sur 20 km) ; mètres d'autoroute, ainsi que d'une nouvelle rou-
◆ la reprise de la géométrie de deux échangeurs ; te de 2,5 kilomètres ;
◆ la construction des aires de péage : barrière plei- ◆ la création de deux échangeurs, et d'une aire de
ne voie d'Újhartyán (vingt voies), et six bretelles services ;
d'accès ; ◆ la construction de neuf ponts ;
◆ la mise en place d'un réseau d'appels d'urgen- ◆ la mise en place de protection contre le gibier et
ce ; contre le bruit ;
◆ la remise en état d'un centre d'opération et de ◆ la construction d'une barrière pleine voie (dix
maintenance ; voies), et d'un centre de maintenance ;
◆ la construction d'un centre de Police spéci- ◆ la prolongation du réseau d'appels d'urgence.
fique à l'autoroute, Cette section a été ouverte au public le 9 juin 1998.
le tout sans interruption de la circulation (mise Cette première phase est mise en place avec un
en place d'une déviation autoroutière pour la bar- système de péage ouvert basé sur deux gares de
rière de péage). péage principales : la première à Újhartyán et l'autre
Cette section a été livrée le 21 décembre 1996, à Kiskunfélegyháza, et huit barrières de péage se-
après huit mois de travaux. condaires sur certaines bretelles.
■ CONTEXTE ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL DU PROJET
Au début des années quatre-vingt-dix, plusieurs lois
ont été ratifiées par le Parlement afin d'établir un Aire de repos.
Tronçon 1B
solide arrière-plan légal pour les travaux ultérieurs.
La loi sur les Concessions (n° XVI/1991), élaborée Rest area.
Section 1B
en liaison avec le ministère des Transports, de la
Photo 4
Communication et de la gestion de l'Eau, a été pro-
mulguée par le Parlement le 18 mai 1991. Elle a
été complétée en 1992 et a permis de financer, à
partir du Fond routier, les préparatifs des conces-
sions. L'Etat hongrois a ensuite mis à disposition
les éléments suivants :
◆ la conception préliminaire, y compris le permis
de construire et l'agrément au niveau de l'envi-
ronnement pour une autoroute sans péage ;
◆ l'acquisition des terrains, (y compris les emprises
supplémentaires requises pour construire les aires
de péage) et la livraison gratuite du site à des dates
convenues et fixées par le contrat de concession ; et Bau Holding ont donc dû chercher à satisfaire :
◆ l'apport du début d'autoroute existant (26 km à ◆ le concédant (exigences techniques) ;
2 x 2 voies et 30 km de semi-autoroute à deux ◆ les actionnaires (rentabilité du projet) ;
voies) ; ◆ les prêteurs (retour d'investissement) ;
◆ la poursuite de l'exploitation des aménagements ◆ les utilisateurs.
existants durant la première année de la période Concernant ces utilisateurs, deux points sont à no-
de concession (pour permettre à la compagnie ter :
concessionnaire de passer le relais de l'exploita- ◆ en Hongrie la motorisation moyenne n'est que
tion en souplesse) et le prêt à la compagnie conces- de 225 voitures pour 1 000 habitants, le kilomé-
sionnaire du centre d'exploitation et d'entretien trage annuel moyen parcouru par les voitures est
existant ; inférieur à 10 000 km, et le litre d'essence coûte
◆ la construction de nouvelles routes de rabatte- en 1997 environ 0,85 $ US ;
ment à deux voies de circulation : route n° 45 (15 km) ◆ l'autoroute M5, complétée par les sections qui
et route n° 44 (5 km) rabattant davantage de cir- existaient déjà auparavant, traverse la principale
culation vers l'autoroute à péage ; zone agricole du pays, ce qui détermine une part
◆ le lancement de mesures techniques de circu- significative du trafic.
lation visant à restreindre le trafic de transit des
véhicules utilitaires lourds dans les agglomérations
qui longent la route principale parallèle à l'auto- ■ POINTS STRATÉGIQUES
route M5.
Le principe général des concessions, tel qu’il est Montage financier et juridique
rappelé dans le contrat de concession de M5,
est l'obligation faite à la société concessionnaire Le développement d'un chantier en concession né-
de restituer gratuitement l'ensemble de l'auto- cessite avant tous travaux la mise en place d'une
route en bon état à l'Etat après la période de conces- structure juridique et financière complexe.
sion de 35 ans. Tous les actifs (à l'exception des Pour la phase 1 de M5, cette étape s'est déroulée
développements secondaires) redeviennent à ter- de la manière suivante :
me la propriété de l'Etat. Dans ce cadre, Bouygues ◆ janvier 1993 : appel d'offres ; ®
Travaux n° 750 • février 1999 27
AUTOROUTES
®
par l'utilisateur (à l'opposé du péage par le contri- ABSTRACT RESUMEN ESPAÑOL
buable, qui était le principe de l'époque soviétique).
Motorway M5 in Hungary La autopista M5,
A concession-operated en Hungría
motorway in Central Europe Una concesión en Europa
■ CONCLUSION central
L. Dabet, O. Miret
Plusieurs difficultés importantes ont été rencon- L. Dabet y O. Miret
trées au cours de l'exécution des travaux, parmi The first section of a concession-ope-
lesquelles : rated motorway in Hungary was recently Se acaba de finalizar la construcción
◆ le grand nombre d'autorités locales interve- completed by the Bouygues and Bau del primer tramo de una autopista eje-
nant au cours de la phase études et pour les au- Holding groups, 49 months after the cutada en concesión en Hungría, por
torisations de travaux ; concession was granted. It is a 97 km parte de los grupos Bouygues y Bau
◆ la couche géologique compressible ; segment of motorway M5 that runs from Holding, cuarenta y nueve meses des-
◆ l'importance des découvertes archéologiques sur Budapest in the direction of Serbia, and pués de la obtención de la concesión.
le tracé, et sur une grosse partie des zones d'em- is an essential link for connections Se trata de un tramo de 97 km de la
prunt ; within the Balkans. The work phase allo- autopista M5 que arranca de Budapest
wed the approval and then the appli- en dirección de Serbia y que constituye
◆ les conditions préalables aux mises en service
cation of new techniques used for the un eslabón primordial para las comu-
demandées à la dernière minute par l'inspection
first time in Hungary. The basic diffi- nicaciones con los Balcanes. La fase
des routes. culty however was not technical, but de obras ha permitido la aprobación y,
Cependant, et c'est sans doute une caractéristique relational : during the financing period, acto seguido, la puesta en aplicación
des projets en concession, la difficulté principale agreement had to be reached between de nuevas técnicas de obras de este
demeure la mise en place du financement et des the numerous players involved in the género en Hungría. La dificultad más
divers contrats, une fois la concession obtenue. concession, from the granting autho- importante ha residido, no ya en el
Pour la phase 1 de l'autoroute M5, cette phase a rity to the technical advisors to lending aspecto técnico, sino, mejor aún en el
duré dix-neuf mois. organisations; then, in the work phase, aspecto relacional : durante el período
Cette phase a été consolidée a posteriori par un many approvals had to be obtained from de financiación fue preciso ponerse de
trafic satisfaisant, et présentant une part signifi- all the local authorities affected directly acuerdo con muy numerosos partici-
cative de flux locaux : or indirectly by the project. pantes en la concesión, desde la enti-
dad concesionista hasta los consultores
◆ la part hongroise du trafic dépasse les deux tiers;
DEUTSCHES KURZREFERAT técnicos, y pasando por las entidades
◆ le taux de capture du trafic potentiel total dé-
que han concedido los préstamos. A
passe 60 % pour les véhicules légers, et même Die Autobahn M5 in Ungarn continuación, ya en la etapa de ejecu-
70 % pour la circulation sur de longs parcours, ce Ein Konzessionsvertrag ción de las obras, fue preciso también
qui, outre la satisfaction du concédant, acquise in Mitteleuropa obtener numerosas aprobaciones de
lors de l'ouverture de chaque tronçon, confirme todos los estamentos locales relacio-
la satisfaction de l'usager, et procure celle des ac- L. Dabet, O. Miret nados de cerca o de lejos por el proyecto.
tionnaires et des prêteurs.
Neunundvierzig Monate nach Vergabe
der Konzession haben die Gruppen
Bouygues und Bau Holding den ersten
Abschnitt einer ungarischen Autobahn
im Konzessionsprinzip fertiggestellt.
Die 97 km lange Strecke der Autobahn
M5 führt von Budapest aus in Richtung
Serbien und ist ein wesentliches Glied
der Verbindung mit dem Balkan. Im
Rahmen dieser Maßnahme sind für
Ungarn neue Techniken genehmigt und
umgesetzt worden. Die Hauptschwie-
rigkeit lag allerdings nicht in der Tech-
nik, sondern in den Beziehungen zum
Umfeld : Während der Finanzierung-
sphase mußten die zahlreichen Akteure
einer Konzession, vom Konzessionsge-
ber über die Darlehensgeber bis hin
Réparation d'un ouvrage existant
den technischen Beratern unter einen
Repair of an existing structure Hut gebracht werden; während der Bau-
Bibliographie Photo 8
phase mußten unzählige Genehmigun-
gen aller lokalen Behörden, die direkt
Revue générale des routes, n° 751 – Mai 1997. oder indirekt von dem Projekt betrof-
Hongrie : Construction de l’autoroute M5. Domi- fen waren, eingeholt werden.
nique Gazal (Bouygues), Jean-Jacques Leuge
(Bouygues), Norbert Moussart (Bouygues).
Autoroute Ville-Marie
En plein cœur de Montréal :
la réhabilitation
de l’autoroute 720 Est
Inaugurée en 1972 afin de faciliter l’accès au centre-ville de Montréal, l’autoroute 720 est une
chaussée à deux fois quatre voies, d’une longueur de 2,7 km. De type de voie élevée à caissons LES PRINCIPAUX
(figure 1) cette structure est supportée par des chevêtres dont la portée varie de 35 à 45 m. INTERVENANTS
Trois sorties et deux entrées viennent compléter ce tronçon d’autoroute.
Maître d’ouvrage
Gouvernement du Québec - Minis-
tère des Transports, Direction terri-
toriale - Montréal
■ ÉTAT DE DÉTÉRIORATION tion. La maîtrise d’œuvre ayant été confiée à la fir-
Maître d’œuvre
me Dessau-Soprin, celle-ci établissait un plan d’in-
Dessau-Soprin
Cette structure avait déjà fait l’objet de travaux de tervention extrêmement complexe en collaboration
réfection partielle en 1989. En effet, le MTQ (Mi- avec la Ville de Montréal et le service de la circu- Contrôle de la qualité
nistère des Transports du Québec) avait procédé à lation du MTQ. Deux voies sur quatre ont donc été • Axor Experts conseils
cette époque aux changements des joints de dila- retranchées et le chantier protégé par des glissières • Laboratoire de béton Ltée.
tation, à des réparations partielles de la dalle su- de sécurité temporaires de type New Jersey afin de Entreprises
périeure ainsi qu’au remplacement des enrobés réaliser les travaux en deux phases. De plus, dans Construction DJL Inc.
bitumineux. Cependant les effets combinés des le cadre du programme "Impact zéro sur la circu- Principaux fournisseurs
sels de déglaçage épandus de façon intensive du- lation" institué par le MTQ, des fermetures d’une • Lafarge Canada : béton de ciment
rant la période hivernale, d’un système de draina- troisième voie étaient accordées de façon restreinte • Armatures Bois-Francs : armatures
ge pluvial inadéquat et d’un manque d’épaisseur la nuit et les fins de semaine afin de réaliser les
de recouvrement des aciers d’armature ont obligé opérations nécessitant un maximum d’espace, com-
les services d’entretien à de fréquentes interven- me la mise en œuvre des enrobés bitumineux et
tions d’urgence depuis lors. C’est pourquoi au prin- du béton. Une seule des trois sorties pouvant être
temps 1998, le MTQ lançait un appel d’offres fermée à la fois, cette restriction s’est avérée ex-
comprenant la réfection complète des parapets trêmement contraignante vu l’ampleur des activi-
(5 400 ml), la réparation des hourdis supérieurs et tés prévues sur ces accès. Un échéancier de 30
inférieurs ainsi que l’enlèvement et la pose de nou- semaines a obligé DJL à établir des postes de tra-
veaux enrobés, et ce sur les 50 000 m2 de la di- vail de jour et de nuit, en plus de planifier de nom-
rection Est de l’autoroute 720. breuses activités les fins de semaine.
Suite à un appel d’offres public, c’est à la firme DJL
(Construction DJL inc.) filiale canadienne de EJL
(Entreprise Jean Lefebvre) qu’un contrat de plus de ■ DÉMOLITION : MÉTHODES
53000000 francs a été octroyé afin de réaliser ces MANUELLES ET ASSISTÉES
importants travaux. Avantagé par des installations
à proximité du site, le savoir-faire acquis lors des L’autoroute 720 étant considérée comme un ou-
réalisations du même type et dans le même sec- vrage d’art, toutes les restrictions concernant les
teur au cours des dernières années, et surtout grâ- équipements autorisés ont été sévèrement appli-
ce à l’expérience et au dynamisme de son équipe
de "Travaux spéciaux", DJL enclenchait début
quées. Alors que les parapets et les sections de ® Figure 1
Coupe transversale du tablier
mai 1998 le processus de réhabilitation de ce tron- Cross-section of deck
çon.
■ MAINTIEN DE LA CIRCULATION
ET SÉCURITÉ
La direction Est de l’autoroute 720 est l’accès au
centre-ville de Montréal pour tout le trafic provenant
de la banlieue ouest de la métropole. Il était donc
impossible d’envisager la fermeture à la circulation
des 4 voies durant toute la période de reconstruc-
®
dalle complètes ont pu être démolis à l’aide d’une
mâchoire hydraulique Tramac PFH 725 installée sur
une pelle hydraulique Komatsu PC 200, des mar-
teaux pneumatiques manuels d’au plus 7 kg ont
dû être utilisés pour la démolition partielle de plus
de 7 000 m2 de dalle d’une épaisseur de 190 mm
et pour la démolition de 3 000 ml de diaphragmes
et murs longitudinaux. Pour la démolition des pour-
tours de hourdis inférieurs, DJL a utilisé une ma-
chine à jet d’eau sous pression (1450 b à 135 l/mn),
la lance étant fixée au cadre du panier d’une na-
celle hydraulique, le tout contrôlé manuellement.
Figure 2 Si la méthode d’hydrodémolition ne représente pas
Membrane une économie en soi elle a pour effet de rempla-
d'étanchéité Etanplast
cer huit à dix hommes. Afin d’effectuer le nettoya-
Etanplast waterproofing
ge des rebuts de béton (1500 m3) amassés au fond
membrane
des caissons, plus de 400 ouvertures de 30 cm
ont dû être pratiquées dans les hourdis inférieurs.
Tout au long du projet, cinquante hommes ont été
affectés à ces travaux de démolition et de nettoyage
dans des conditions apocalyptiques en raison par-
ticulièrement du bruit, de la poussière, de l’exiguï-
té des lieux et des difficultés d’accès causées par
un flot de circulation dense et incessant.
Photo 1
Démolition complète
des hourdis supérieurs
■ RÉFECTION
Complete demolition
of upper deck section
DES HOURDIS SUPÉRIEURS
Dans les zones les plus endommagées (photo 1)
Photo 2 des sections complètes de hourdis supérieurs ont
Robot effectuant été reconstruites et ces sections de l’autoroute va-
l'hydrodémolition
riant de 73 à 430 m de longueur ont dû être sup-
Robot used
for hydrodemolition portées par des étaiements afin de protéger l’intégrité
de la structure. La préparation des assises pour la
mise en place de ces supports était compliquée
par la présence de remblais en pente de 45 degrés
réalisés lors de la construction de la voie suréle-
vée. Ce mode de réparation a été retenu sur près
de 14 000 m2 à un coût de 1 400 F/m2.
■ ALTERNATIVE
HYDRODÉMOLITION
Du fait que les quantités de réfection complète des
Photo 3 hourdis supérieurs se trouvaient largement aug-
Vue d'un hourdis supérieur mentées suite aux relevés faits après l’enlèvement
après hydrodémolition du revêtement bitumineux et que cette situation
et mise en place
d'armatures risquait d’engendrer un dépassement de son bud-
View of an upper deck section
get et de compromettre l’échéancier des travaux,
after hydrodemolition le MTQ demandait à DJL de réaliser un projet pi-
and placing of reinforcement lote de 350 m2 en hydrodémolition (photos 2 et 3).
L’essai s’étant avéré positif DJL obtenait le man-
dat de réaliser près de 12 500 m2 de réparations
en hydrodémolition robotisée sur une épaisseur de
8 cm. Parce qu’elle ne dégageait que le premier
rang d’armature de la dalle, cette méthode per-
mettait d’éliminer l’étaiement. Elle avait l’avanta-
ge de ne pas menacer la capacité structurale,
■ REHAUSSEMENT
DU PROFIL FINAL
A cause du faible recouvrement des aciers d’ar-
mature et afin d’augmenter la capacité structurale
de l’ouvrage, le profil final de la voie de roulement
a été rehaussé de 50 mm sur l’ensemble du pro-
jet nécessitant ainsi le bétonnage d’une chape sur Mise en place
du Microplast
la totalité du contrat (50 000 m2). La mise en pla- (Etanplast)
ce de 13 000 m3 de béton d’ouvrage d’art fut réa- Application
lisée de nuit seulement, afin de minimiser les effets of Microplast
de la chaleur et de profiter d’une circulation moins (Etanplast)
dense, qui facilitait ainsi l’accès aux bétonnières
Photo 5
de Lafarge Canada. Une finisseuse sur rail Goma-
co 450 assurait la pose du béton (photo 4).
■ BÉTON LATEX
Dans les portions les moins endommagées du chan-
tier, des réparations ponctuelles ont été effectuées
et complétées par l’ajout d’une chape de béton la-
tex de 50 mm d’épaisseur. En raison du temps de
prise initial extrêmement court du béton latex, DJL ■ L’ALTERNATIVE "ÉTANPLAST"
a dû avoir recours à l’utilisation de deux bétonnières PRINCIPALES QUANTITÉS
mobiles permettant ainsi le malaxage des consti- La méthode d’imperméabilisation la plus couram-
ET MOYENS
tuants au point de déchargement. Près de 2000 m3 ment utilisé par le MTQ consiste en l’application
ont été fabriqués et mis en place à l’aide d’une d’une membrane autocollante préfabriquée direc- • 11 000 m3 de béton 35 MPa
règle vibrante. 23 000 m2 auront été ainsi traités, tement sur le béton avant la pose des enrobés. • 2 000 m3 de béton latex 30 MPa
ce qui représente, à ce jour, le plus gros volume Ayant déjà expérimenté l’"Étanplast" (figure 2) lors • 35 000 m2 de coffrage
de béton latex utilisé sur un chantier au Québec. des travaux de construction du Pont de la Confé- • 1 000 t/m d’armatures
dération I-P-E (Île du Prince Edouard), au Canada • 50 000 m2 d’imperméabilisation
en 1997, DJL proposait cette variante au MTQ. • 8 000 t/m d’enrobés
■ COFFRAGE L’"Etanplast" est un système multicouche com-
LES MOYENS
portant une couche d’accrochage à l’émulsion, une
Près de 5 400 ml de parapets ont été reconstruits épaisseur de micro-béton bitumineux spécialement En hommes
à l’aide de coffrage manuel seulement. Les vibra- formulé, une membrane liquide au bitume polymè- 125 hommes pendant 30 semaines
tions continuelles générées par la circulation sur re, le tout recouvert d’une couche de roulement en jour et nuit
les voies connexes interdisaient l’utilisation d’une béton bitumineux. Ce système est destiné princi-
En matériel
machine à coffrage glissant. Les matériaux de cof- palement aux ponts et viaducs à tablier de béton.
• Finisseuse Gomaco 450
frage et les équipements encombrant largement le Il permet la réalisation de superficie à des cadences
• Thermorégénératrice Wirtgen, et
chantier causaient aussi des problèmes de logis- nettement supérieures aux systèmes d’étanchéité
autres…
tique importants. Le coffrage des hourdis supé- conventionnels, élément des plus déterminant pour
rieurs a également causé de nombreux "maux de les travaux de réfection en zones urbaines.
tête" à notre sous-traitant, la démolition complète
de la dalle coupant tout accès pour acheminer les
matériaux de coffrage et obligeant les hommes à ■ CONCLUSION
transporter manuellement les pièces nécessaires.
De plus, lors du décoffrage, seules quelques trappes Fin novembre 1998 toutes les voies sont rendues
d’accès pratiquées dans les hourdis inférieurs pou- aux usagers et DJL se prépare à soumissionner les
vaient permettre l’évacuation des matériaux. travaux prévus début 1999 sur l’autoroute 720 ®
Travaux n° 750 • février 1999 33
AUTOROUTES
®
dans la direction Ouest. Fort de cette expérience, ABSTRACT Drucklufthämmer. Die Fahrbahnplatte
DJL se considère comme le chef de file dans ce do- wurde mit dem Dichtsystem "Etanplast"
maine, et espère par l’implantation de techniques Ville-Marie motorway. In neu gedeckt.
innovatrices et le développement de méthodes the heart of Montreal :
major rehabilitation
avant-gardistes, se maintenir en tête. RESUMEN ESPAÑOL
of highway 720 East
Autopista Ville-Marie. En
D. Cormier pleno centro de Montreal :
importante rehabilitación
Inaugurated in 1972 in order to facili- de la autopista 720 Este
tate access to the centre of Montreal,
highway 720 East (Ville-Marie motor- D. Cormier
way) has a four-lane carriageway and
is 2,7 km long. This highway handles La autopista 720 Este (Autopista Ville-
heavy traffic and is exposed to harsh Marie), inaugurada en 1972 para faci-
climatic conditions. Major repairs were litar el acceso al casco antiguo de la
carried out in 1989. At the dawn of the ciudad de Montreal, es una autopista
year 2000, it was again necessary to de cuatro canales de tráfico, de una
rehabilitate this important facility. longitud de 2,7 km. Esta autopista está
FORMULES DE BÉTON From April to November 1998, the first sometida a un tráfico sumamente intenso
part of the works was carried out on y rudas condiciones climáticas. En 1989
the east side. The works included the se procedió a diversas reparaciones
Béton type I - 30 MPa
complete rebuilding of parapets, the importantes. En los albores del año
• 355 kg de ciment type 10 Lafarge/St-Constant
repair of upper and lower deck sections 2000, era de nuevo necesario rehabi-
• 782 kg de sable Lafarge/St-Gabriel as well as the application of new asphalt. litar esta importante autopista.
• 543 kg d’agrégats 20 mm calcaire Dolo- Two methods were used for demolition, Desde abril a noviembre de 1998, la
mie/St-Timothée i.e. hydrodemolition and demolition primera parte de las obras tuvo lugar
• 270 kg d’agrégats 14 mm calcaire Lafarge/Ste- using hydraulic jaws and pneumatic en la dirección Este. Las obras han
Clothilde hammers. The deck was overlaid using consistido en la refacción completa de
• 272 kg d’agrégats 10 mm calcaire Dolo- the "Etanplast" waterproofing system. los parapetos, la reparación de los entra-
mie/St-Timothée mados superiores e inferiores, así como
• 2,5 l de plastifiant (Conchem S.P.N - Mas- DEUTSCHES KURZREFERAT la aplicación de nuevas capas de aglo-
terbuilders) merados. Se han puesto en aplicación
Autobahn Ville-Marie. Im dos métodos para la demolición y la
• 0,22 l d’entraîneur d’air (Micro-air Master-
Herzen Montreals : die hidrodemolición por medios hidráuli-
builders) umfangreiche Sanierung cos y martillos neumáticos. El recu-
• 155 l d’eau der Autobahn 720 Ost brimiento del tablero se ha efectuado
Béton type V - 35 MPa por medio de un sistema de imper-
• 400 kg de ciment type 10 SF Lafarge/St- D. Cormier meabilización "Etanplast".
Constant
• 732 kg de sable Lafarge/St-Gabriel Die 1972 dem Verkehr übergebene viers-
• 526 kg d’agrégats 20 mm calcaire Lafarge/St- purige Autobahn 720 Ost (Autobahn
Ville-Marie) ist 2,7 km lang und ermö-
Gabriel
glicht die Zufahrt in das Stadtzentrum
• 271 kg d’agrégats 14 mm calcaire Dolo-
von Montreal. Sie wird durch das hohe
mie/St-Timothée Verkehrsaufkommen und die harten kli-
• 270 kg d’agrégats 10 mm calcaire Dolo- matischen Bedingungen extrem beans-
mie/St-Timothée prucht. 1989 waren bereits umfan-
• 2,5 l de plastifiant (Conchem S.P.N - Mas- greiche Reparaturen durchgeführt
terbuilders) worden. Vor dem Eintritt in das nächste
• 0,22 l d’entraîneur d’air (Micro-air Master- Jahrtausend war es erneut erforderlich,
builders) diese wichtige Verbindungsstraße zu
• 160 l d’eau sanieren.
Von April bis November 1998 stand die
Béton latex - 30 MPa erste Etappe in der östlichen Fahr-
• 395 kg de ciment type 10 SF Lafarge/St- trichtung auf dem Programm. Die Maß-
Constant nahmen beinhalteten die vollständige
• 847 kg de sable 0/5 mm Lafarge/St-Gabriel Neuerrichtung der Brüstungen, die Repa-
• 920 kg d’agrégats 2,5/10 mm Lafarge/St- ratur der oberen und unteren Deck-
Constant platten sowie das Aufbringen einer
• 45 l de latex Dow Chemical 48 % solide neuen Asphaltschicht. Bei den Abbru-
• 3,5 l d’entraîneur d’air (Micro-air Master- charbeiten wurden zwei Techniken ein-
builders) gesetzt : hydraulischer Abbruch und
Abbruch mittels Hydraulikzangen und
Le béton armé continu (BAC) est une technique peu utilisée en France, contrairement à nos voi-
sins belges ou allemands. Le BAC coulé sur une fondation en béton maigre est en effet éco- LES PRINCIPAUX
nomiquement plus onéreux qu’une structure bitumineuse structurellement équivalente. INTERVENANTS
L’objet de l’expérimentation menée avec la collaboration du Setra, du LCPC et du CETE sur la
Maître d’ouvrage
déviation de la RN 141 aux Rassats-Favrauds (Charente) est de s’assurer du bon comportement
Daniel Pendarias - Directeur Dépar-
d’une structure originale BAC sur grave bitume que prédit la théorie ainsi que les premiers temental de l’Equipement de la Cha-
essais in situ. rente
Maître d'œuvre
Paul Neron - Chef du Service des
■ PROBLÉMATIQUE DU BÉTON poids lourds (PL) est élevé (6 000 PL/jour). Jusqu'à
Grands Travaux de la DDE de la Cha-
ARMÉ CONTINU EN FRANCE présent, les variantes béton des appels d’offres
rente
présentaient un surcoût par rapport aux chaussées
Depuis 15 ans, des chaussées en béton armé conti- souples, supérieur au 10 % admis par la circulaire Entreprises
nu (BAC) sur fondation non érodable en béton maigre, de la direction des Routes, en raison du moindre • CMR GT
ont été réalisées, principalement sur autoroutes. entretien. • Gailledrat
Cette structure techniquement performante et d’un La DDE de la Charente s’est donc naturellement Fournisseurs
coût d’entretien moindre qu’une chaussée souple portée volontaire en 1997 pour l’expérimentation • Matériaux de la carrière Garandeau
est nettement plus onéreuse à l’investissement. du Setra. Le planning prévisionnel envisageait le • Ciments Lafarge (BAC 0/20 - BAC
En effet, l’indépendance du BAC et du béton maigre, montage du dossier de consultation des entreprises 0/10)
nécessaire à la non-remontée des fissures de re- (DCE) début 1998 pour des travaux au cours de • Adjuvants Sika
trait, conduit à ne pas tenir compte de la fondation l’été. Seule la déviation des Rassats-Favrauds sur
dans le dimensionnement. la RN 141, à 15 km à l’est d’Angoulême pouvait
La non compétitivité économique de cette tech- correspondre à ce planning. Cette déviation de
nique conduit à une hégémonie des chaussées bi- 3,7 km de la Route Centre Europe Atlantique conve-
tumineuses en France. nait parfaitement, pas trop longue au vu des risques
Pour optimiser le dimensionnement du BAC, il et des surcoûts engendrés par l’expérience et suf-
convient de remplacer la couche de fondation en fisante pour créer les cinq cas de figure désirés par
béton maigre par de la grave bitume. La grave bi- le Setra, à savoir :
tume (GB) présente l’avantage d’être suffisamment ◆ une structure conforme au catalogue des struc-
rigide pour participer à la reprise des efforts de trac- tures types de chaussées neuves 1998 de 24 cm
tion à la flexion induite par le trafic routier, d’être de BAC sur 5 cm de béton bitumineux (BB) pour un
non érodable et de ne pas fissurer. trafic TC6 30 (correspond au trafic To avec une du-
Pour pouvoir l’intégrer à la structure, il faut cepen- rée de 30 ans et un taux de croissance annuel li-
dant être certain de l’adhérence du BAC avec l’en- néaire de + 5 %) et une plate-forme de type PF3.
robé. Les essais d’ovalisation pratiqués au printemps
1998 sur de telles structures sur les autoroutes
Le BAC et le BB sont supposés décollés ; ®
A 6 et A 71 ont permis de constater ce collage.
RN 141 - Déviation des Rassats-
Le Setra souhaite valider ces hypothèses de col- Favrauds. Phase de bétonnage
lage BAC-enrobé ainsi qu’une méthode de dimen- de la chaussée expérimentale
sionnement en comparant les durées de vie prédites Highway RN 141 - Rassats-
par la théorie, à celles réellement observées sur Favrauds diversion.
Pouring of experimental
une chaussée existante et ceci dans des délais re-
pavement concrete
lativement brefs.
Photo 1
■ L'EXPÉRIMENTATION
DU COLLAGE BAC-ENROBÉ SUR
UNE 2 X 2 VOIES EN CHARENTE
La DDE de la Charente était, depuis quelques an-
nées, intéressée par la réalisation d’une chaussée
en béton, en particulier pour la RN 10 dont le trafic
Coupe de la structure
de l'expérimentation
Cross-section
®
of the experimental structure
◆ une structure avec hypothèse de semi-collage avons modifié les terrassements de cette déviation
Figure 1 entre le BAC et l’enrobé constituée de 19 cm de pour relever la classe de plate-forme de PF2 à PF3
BAC sur 8 cm de GB ; et exécuter une couche de réglage. La fonction de
◆ une structure avec hypothèse de collage entre cette couche de réglage en 0/31,5 était de rattra-
BAC 0/20 BAC 0/10 le BAC et la GB soit 16 cm de BAC sur 8 cm de GB; per la différence de hauteur entre la chaussée nord
Sable 0/2 silico-calcaire 710 kg 610 kg ◆ une structure "fusible" dimensionnée sur 5 ans (BAC) et la chaussée sud (semi-rigide) ainsi que
(carrières de Rancogne)
Grav illon 2/6 dioritique 190 kg 430 kg
seulement avec hypothèse de collage de 10 cm de d’obtenir des tolérances de nivellement comprises
(carrières de Genouillac) BAC sur 8 cm de GB ; entre - 2 cm et + 1 cm. Début 1998, nous avons
Grav illon 6/10 dioritique 465 kg 750 kg ◆ une structure "fusible" dimensionnée sur 2 ans réalisé le dossier de consultation des entreprises,
(carrières de Genouillac)
seulement avec hypothèse de collage de 8 cm de en collaboration avec Gilles Laurent du CETE de
Grav illon 10/20 dioritique 500 kg –
(carrières de Genouillac) BAC sur 8 cm de GB. l’Ouest, chargé d’assurer la coordination entre le
Plastifiant Plastiment 22 S 2 kg 2,3 kg Les deux dernières structures dites "fusibles" ont Setra, le LCPC et le Service des Grands Travaux de
Entraîneur d’air AER 0,03 kg 0,029 kg pour objet la validation de la méthode de dimen- la DDE Charente.
Eau 171 l 180 l sionnement du Setra. Sept entreprises furent retenues pour l’appel d’offres
Ciment CPJ CEM II/A 32 R 330 kg 380 kg Seule la chaussée nord à 2 voies de la déviation restreint du 2e trimestre 1998. Le groupement CMR
fait partie de l’expérience afin d’en limiter le coût GT - Gailledrat a présenté l’offre la moins et la mieux
Formulation des bétons
et de pouvoir comparer la technique BAC sur GB disante pour un montant de 9,5 millions de francs
Mix design of concrete par rapport à la chaussée sud traditionnelle dans TTC.
Tableau I les mêmes conditions réelles d’exploitation. Un bé- L’ordre de service a été délivré le 24 juin 1998 pour
ton bitumineux très mince (BBTM) est prévu au ter- un délai de 3 mois. La grave bitume a tout d’abord
me de l’expérience soit dans 5 ans environ pour été mise en œuvre avec des moyens de production
homogénéiser la section expérimentale avec le res- locaux compte tenu des faibles tonnages à réali-
te de la RN 141. ser. La principale difficulté était le respect des épais-
Un programme complet de mesures menées avec seurs des chaussées, crucial pour la réussite de
le concours du LRPC de Bordeaux permet d’em- l’opération (adéquation des épaisseurs réalisées
magasiner les données nécessaires au Setra : avec celles du modèle numérique).
PRINCIPALES QUANTITÉS ◆ épaisseur des couches de chaussées par lasé- La mise en place des aciers sur la grave bitume
ET MOYENS rographe ; n’a pu s’effectuer, comme habituellement, au moyen
◆ qualité de l’interface BAC-GB par FWD et collo- de trompettes placées à l’avant de la machine à
• 220 000 kg d’acier
graphe ainsi que des essais d’ovalisation ; coffrage glissant car le caractère expérimental de
• 4 000 m3 de béton
◆ portance de la couche de forme par déflecto- l’opération imposait cinq sections d’acier diffé-
• 5 000 t d’enrobés
graphe Lacroix et essais de plaque ; rentes :
LES MOYENS ◆ module d’élasticité des matériaux par prélève- ◆ 64 barres Ø 16 pour le BAC 24 ;
ment de chantier ; ◆ 50 barres Ø 16 pour le BAC 19 ;
Grave bitume ◆ résistance mécanique du béton par écrasement ◆ 55 barres Ø 14 pour le BAC 16 ;
• Finisseur Titan 422 d’éprouvettes de chantier ; ◆ 48 barres Ø 12 pour le BAC 10 ;
• Compacteur Albaret P3 ◆ degré d’engrènement des dalles béton par incli- ◆ 56 barres Ø 10 pour le BAC 8.
• Cylindre lisse BN161 Bomag nomètre ; Ces aciers ont donc été posés sur distanciers.
Pour le béton ◆ température par jauge incrustée sur une section ; Du 8 au 21 juillet 1998, les 4 000 m3 de béton ont
• Centrale à béton continu SAM 400 ◆ trafic par capteurs piézo-électriques ; été coulés. Deux formules ont été employées :
de 150 m3/h ◆ fissures de retrait et de fatigue par relevé visuel; un béton 0/20 pour les sections comprises entre
• Alimentateur frontal ◆ origine des fissures de fatigue par carottage. 24 et 16 cm et un BAC 0/10 pour les sections de
• Machine à coffrage glissant Gun- 10 à 8 cm, afin d’éviter tout phénomène d’arra-
tert et Zimmerman MSP 85 chement à la mise en œuvre.
• Machine Robuco à pulvériser le ■ LA MAÎTRISE D'ŒUVRE Un retardateur Robuco fut pulvérisé directement
produit de dénudage DU CHANTIER EXPÉRIMENTAL derrière la machine à coffrage glissant. Un balaya-
• Machine à produit de cure de type ge 24 heures après, a permis d’avoir un béton dé-
CMI SF 280 Dès que la décision de réaliser le chantier expéri- nudé, de rugosité suffisante, d’aspect uniforme, et
mental sur la déviation des Rassats-Favrauds fut nettement moins bruyant qu’un béton strié.
prise par la direction des Routes fin 1997, nous A chaque extrémité, et de part et d’autre du pas-
Aménagement
Cet article traite des enrobés drai-
nants en 6 cm d’épaisseur appliqués
du boulevard périphérique
sur le boulevard périphérique Est de
Lille. Après un bref rappel du contex-
te local qui a guidé le choix du maître
d’œuvre, la formule retenue par l’en-
treprise, les performances à obte- ■ LE CONTEXTE ■ PERFORMANCES À OBTENIR
nir et celles recueillies in situ sont
La métropole lilloise a été le cadre durant deux ans Le cahier des clauses techniques particulières du
successivement développées. d’un grand chantier d’aménagement urbain, le bou- boulevard périphérique Est, imposait des critères
Quelques résultats peuvent être vi- levard périphérique Est financé par le contrat de très sévères de conformité sur les enrobés drai-
sualisés dans les tableaux II et III. plan Etat-Région. L’objectif annoncé était de mieux nants, concernant notamment les drainabilités (ta-
gérer le trafic, sans cesse croissant, estimé au- bleau II). En effet, alors que la norme française
Une comparaison avec un bitume pur
jourd’hui à 140 000 véhicules par jour. donne une vitesse de percolation supérieure ou
est présentée dans le tableau IV. Ce boulevard sert en fait de liaison urbaine entre égale à 0,4 cm/s, le CCTP spécifiait un minimum
En guise de conclusion l’auteur sou- l’autoroute A 1 et la voie rapide urbaine de Lille. de 0,6 cm/s mais surtout un maximum de 2 cm/s,
lève le problème de tenue des spé- D’une longueur de 3 300 m sur 2 x 5 voies, soit ce que la plupart des drainants disponibles sur le
50 m de large, la réalisation de la chaussée a marché dépassent régulièrement. Ceci associé à
cifications exigées dans les cahiers
nécessité plus de 65000 t de grave bitume, 15000 t une moyenne comprise entre 1 cm/s et 1,3 cm/s.
des clauses techniques particulières. de béton bitumeux de liaison et 9 000 t d’enrobé
drainant Drainolastic au bitume polymère. Cette
dernière couche appliquée sur une épaisseur de ■ PERFORMANCES OBTENUES
6 cm de drainant est une première en France. Choi-
sie par le maître d’œuvre sur une grande partie de Section en 6 cm
l’ouvrage, elle doit permettre une absorption d’eau
nettement supérieure à une couche de drainant tra- Les performances obtenues sur chantier sont d’un
ditionnel de 4 cm. Il est vrai que les orages violents excellent niveau et permettent sans nul doute d’as-
fréquents dans la région, mettent toujours à l’épreu- surer une bonne drainabilité de façon durable. Tou-
ve le pouvoir drainant de nos enrobés. tefois, les critères draconiens du CCTP n’ont pu
Cette donnée climatique associée aux grandes lar- être totalement tenus ; 5 % des valeurs sortent de
geurs de chaussées et aux faibles pentes de cer- la fourchette autorisée, dans tous les cas par ex-
taines zones justifie amplement ce choix qui augmente cès de drainabilité. On peut rappeler que sur ce
la capacité réservoir de l’enrobé de 50 %. point la norme ne fixe pas de limite haute.
La principale difficulté dans l’application des en-
robés drainants demeure la vérification, unique-
■ CHOIX DE LA FORMULE ment possible a posteriori et non pas à l’avancement;
l’entreprise a donc effectué au préalable une planche
Envisagée au départ différente, la formule retenue, d’essais destinée à corréler les drainabilités avec
un Drainolastic 0/10, est en fait semblable à cel- des mesures au gammadensimètre couche mince.
le qu’on utilise classiquement sur 4 cm (tableau I). L’analyse de cette planche d’essais a conduit à vi-
ser une teneur en vide au gammadensimètre com-
prise entre 20 et 24 %. Les résultats sont formalisés
dans le tableau III.
Vue d'ensemble
de la mise en œuvre L’analyse de la totalité des résultats a permis de
du Drainolastic vérifier l’excellente corrélation entre les densités
Application en place et les densités au banc gamma, avec une
of Drainolastic moyenne quasiment identique, et des valeurs ex-
Photo 2 trêmes de même niveau.
En revanche, aucune corrélation entre les vides
communicants et les valeurs au banc gamma, ni
même entre les vides communicants et les drai-
nabilités n’a pu être mise en évidence.
■ CONCLUSION
La mauvaise corrélation obtenue entre les quatre
critères testés montre les difficultés à tenir simul-
tanément la drainabilité moyenne, la drainabilité
Est de Lille
UN BITUME POLYMÈRE
Tableau I
Formulation Pourcentages Formulation PERFORMANT
du Drainolastic
6/10 82 % Le liant utilisé pour la fabrication des
Drainolastic mix
0/2 15 % design Drainolastic est le Bitulastic EB de
la gamme des Bitulastic E. Ce liant
Filler 3%
est fabriqué par SCREG selon un pro-
Bitulastic 4,8 % cessus élaboré qui comprend non
seulement la dispersion du polymère,
styrène-butadiène-styrène dans le
bitume, mais aussi la stabilisation
et la structuration de l’ensemble par
Tableau II ajout d’additifs et réaction.
Critères CCTP Norme 98.134 Spécifications Les propriétés thermoplastiques et
du marché
Drainabilités : 1 cm/s ≤ VPM ≤ 1,3 cm/s 100 % ≥ 0,4 cm/s élastomériques de cet élastomère
0,8 cm/s < 95 % VAL < 1,7 cm/s Contract confèrent au liant une viscosité impor-
specifications
0,6 cm/s < 100 % VAL < 2 cm/s tante à haute température, diminuent
Teneur en vides : Moyenne ≥ 15 % sa fragilité à basse température et
Communiquants Aucune valeur < 12 % assurent une forte élasticité sur une
plage importante de températures
de service.
A titre d’exemple, sont inscrits dans
le tableau IV quelques résultats obte-
Tableau III nus sur liant frais en comparaison
Résultats sur sections Résultats d’un bitume de référence 50/70.
en 6 cm des essais
Test results
Densités en place 16 à 24 % de vides
Moyenne à 20 %
Vides communiquants 9,1 % à 20,8 %
conventionnels Moyenne à 15 %
Banc Gamma 16,8 à 25,3 %
Moyenne à 21 %
Drainabilités 0,62 cm/s à 2,15 cm/s
Moyenne à 1,28 cm/s
Tableau IV
Performances
Bitulastic
Bitulastic
performance
®
Travaux n° 750 • février 1999 39
ROUTES
®
maximum ainsi que la plage de densité en place ABSTRACT contexto local que ha orientado las deci-
qui avait été définie, afin de respecter les four- siones de la entidad contratante, la fór-
chettes admissibles en drainabilité et en teneurs Rehabilitation of Lille’s mula adoptada por la empresa construc-
en vides communicants. East Ring-road tora, así como los resultados prácticos
En effet, nous pouvons observer que pour une vi- a obtener y aquellos recogidos in situ.
V. Galera Las tablas II y III representan algu-
tesse de percolation moyenne de 1,28 cm/s, limite
nos resultados obtenidos. En la tabla
haute de spécification, nous avons dû viser une te- This article describes the porous asphalt IV se precisa una comparación del betún
neur en vide au gammadensimètre d’environ 20 %, applied in a thickness of 6 cm on the empleado.
limite basse définie, ce qui nous a conduit à des East Ringroad in Lille. After a brief A modo de conclusión, el autor trata
résultats de drainabilité parfois supérieurs aux spé- review of the local context and the fac- del problema del cumplimiento de las
cifications et des teneurs en vides communicants tors that led to the client’s choice, the especificaciones exigidas en los plie-
ponctuellement basses. approach adopted by the contracting gos que contienen las cláusulas técni-
Il serait certainement utile à l’avenir de s’interro- firm, the performance level targets and cas particulares.
ger sur les possibilités réelles de remplir simulta- actual achievements in the field are
nément ces critères, et sans doute serait-il nécessaire dealt with.
d’optimiser certains d’entre eux. Some results are shown in Tables II and
III. A comparison with pure bitumen is
presented in Table IV.
In his conclusion, the author listened
to the question of compliance with the
requirements set forth in the technical
specifications.
DEUTSCHES KURZREFERAT
Sanierung der östlichen
Ringstraße um Lille
V. Galera
RESUMEN ESPAÑOL
Acondicionamiento
del bulevar periférico Este
de Lille (Francia)
V. Galera
Aéroport de Roissy
Piste 4 et voies François Debain
DIRECTEUR DE TRAVAUX
GTM Construction
de circulation
Cyrille Massenet
DIRECTEUR DE TRAVAUX
La piste 4 de l'aéroport de Roissy - Charles de Gaulle a été ouverte le 5 novembre dernier, ponc- DTP Terrassement
tuant ainsi le pari pris : un an pour coordonner près de 600 personnes, déplacer 4,5 millions de
mètres cubes dont une grosse partie en période hivernale, c'est le challenge réussi par Aéro-
port de Paris. La solution chaussées rigides en béton a été préférée par ADP pour la construc-
tion de 360 000 m2 de revêtement aéronautiques.
Des cadences de 9 000 m2 par jour ont été atteintes par trois machines à coffrage glissant pour
la mise en œuvre du béton de roulement ; elles ont nécessité l'appui de deux centrales conti-
nues de 500 t/h et de 1 000 t/h pour fabriquer les 38 500 m3 de béton poreux et 145 000 m3
de béton de revêtement en moins de 4 mois.
Les contrôles de fabrication des bétons, le nivellement des surfaces et enfin l'uni de ces chaus-
sées ont donné des résultats conformes aux exigences du maître d'œuvre.
La plate-forme de fabrication
I
l n'aura fallu qu'un an au groupement d'entre-
des bétons : la SAM 1000
prises Bouygues - GTM Construction - DTP Ter-
au premier plan, la SAM 500
rassement pour livrer la piste 4 de l'aéroport au second plan
de Roissy. En effet, le 23 septembre 1997, était The concrete manufacturing unit :
donné le feu vert à sa construction, après l'ap- the SAM 1000 in the foreground,
probation du principe de la construction de deux the SAM 500 in the background
Photo 1
pistes complémentaires par le tout récent ministre
des Transports J.- Cl. Gayssot.
Cette décision s'imposait pour faire face à l'aug-
mentation régulière du trafic aérien et lui donner
de la fluidité. Jusqu'alors, la politique d'expansion
de l'aéroport s'était surtout illustrée par la construc-
tion de nouvelles aérogares, dont la plus récente
2F est célèbre par la réussite architecturale, vitri-
ne du savoir-faire d'ADP.
Aussi, le seul frein à l'augmentation du trafic était
les deux pistes nord et sud de l'aéroport, qui li- ■ APPELS D'OFFRES
mitaient les mouvements d'appareils à 80 par heu-
re. La mise en service du doublet sud (piste 2 + piste Le dossier de consultation des entreprises présentait
4) prévue en mars 99, associé à la piste n° 1 per- deux solutions. L'une de type chaussée souple
mettra d'atteindre les 100 mouvements, puis cel- constituée de 35 cm de limons traités, 45 cm de
le du deuxième doublet (piste 1 + piste 3), prévue graves traitées, 28 cm de graves bitume et 8 cm
en 2001, les 120 mouvements. d'enrobés. L'autre de type chaussée rigide en bé-
Cet accroissement du trafic étant le moteur de la ton de 35 cm de limons traités, 20 cm de graves
croissance d'Air France, la compagnie nationale dé- traitées, 10 cm de béton poreux et 39 cm de béton
tient en effet plus de la moitié des parts de mar- de roulement. Cette dernière s'est avérée plus éco-
ché de l'aéroport, on comprend mieux l'enjeu de nomique de quelques millions sur un enveloppe glo-
cette décision. bale de 440 millions de francs environ. Elle présente
Plus courtes que les deux pistes existantes, la pis- en outre, la caractéristique de résister aux efforts
te 4 et la future piste 3 seront utilisées pour les de poinçonnement deux fois plus importants que
atterrissages, les deux pistes actuellement en ser- ceux d'un poids lourds. La déformation qui résulte
vice étant dédiées aux décollages. Si leurs lon- de ces efforts engendre un phénomène d'orniéra-
gueurs ont été réduites, 2 700 m seulement pour ge particulièrement marqué sur les voies où sta-
ces deux nouvelles pistes, leur largeur est passée tionnent les avions pour les structures souples,
à 60 m au lieu des 45 m habituels, anticipation de phénomène aggravé par la chaleur.
l'arrivée probable d'une nouvelle génération d'avions Le béton, matériau rigide, est donc indéformable.
gros porteurs aux dimensions accrues. Cette qualité n'est cependant pas reconnue à sa ®
Travaux n° 750 • février 1999 41
PISTE AÉROPORT
■ LES TRAVAUX
Les travaux ont donc démarré le 23 septembre 97,
après une période de préparation forcée de trois
Atelier de mise en œuvre
mois, arrêt lié à une concertation complémentaire
du béton de revêtement avec les élus locaux décidée par le nouveau mi-
Surfacing concrete nistre des Transports quelques semaines après le
application equipment changement de gouvernement.
Photo 3
Terrassements
Les chaussées
La formulation
Les études de formulation des bétons poreux et de
revêtement ont été effectuées après avoir choisi le
fournisseur de ciment, Calcia, qui présentait les
meilleurs logistiques d'approvisionnement au vu
des pointes prévues. Elles ont été menées sous le
contrôle du service béton de GTM au CTG, labora-
toire du groupe Calcia. Des tests étendus de ma-
niabilité aux températures de 20 °C et 30 °C ont
été conduits en parallèle de l'optimisation de la
quantité de ciment, critères complémentaires choi-
sis en fonction de la période d'exécution. D'autres
études ont permis par exemple, de corréler l'ac-
croissement de la demande en eau du ciment en met le transfert des charges d'une dalle à l'autre.
fonction de sa température. Ils sont doublés pour les joints de construction, LES PRINCIPALES
d'une joue présentant un profil sinusoïdal.
QUANTITÉS
Le béton poreux Pour assurer la production du béton de revêtement,
Il a été fabriqué à partir d'une centrale mobile conti- le groupement a installé une centrale continue SAE Terrassements : 4,5 millions de m3
nue SAE SAM 500, et mis en œuvre principalement SAM 1000 offrant une capacité nominale de Traitements :
à l'aide d'un finisseur Demag renforcé ponctuelle- 380 m3/h, qui pouvait être secourue, en cas de • 185000 m3 de limons traités chaux
ment par un second du type ABG de SCREG. panne, par celle dédiée à la fabrication de béton + liant routier
Les contrôles de densité préalablement réalisés poreux. • 25 000 t de chaux
lors des convenances ont permis de corréler la gam- Ce type de centrale n'offrant pas de stockage suf- • 20 000 t de liants routiers
me de densité (1,95 = 2,15) et de perméabilité per- fisant pour suivre le rythme des 1 000 t de ciment Assainissements : 15 000 ml
mettant d'atteindre les résistances contractuelles. consommés quotidiennement, le groupement s'est Multitubulaires : 42 000 ml soit
Celles-ci exigeaient, en complément de la vibration appuyé sur une logistique irréprochable mise en 500 km de fourreaux
des tables des finisseurs utilisés, l'emploi d'un place par la filiale Transport de Calcia qui com- Graves traitées : 150 000 m3
compacteur complémentaire du type BW 100/120 plétait l’approvisionnement à partir de l'usine de Béton poreux : 38 500 m3
pour une épaisseur moyenne de 10 cm. Gargenville et d'un stock tampon situé à Chelles, Béton de revêtement : 145 000 m3
Des pointes maximales de plus de 10 000 m2 ont lui-même alimenté par des péniches de 400 t. Goujons : 260 000 u
été atteintes avec les deux ateliers de mise en Trois machines à coffrage glissant ont été mobili- Fourreaux de balisage : 75 km
œuvre, cette opération ne constituant pas de ce sées pour mettre en œuvre les quelques 130000 m3 Grave bitume et enrobés : 70 000 t
fait une activité critique. de béton de roulement. Deux principales, identiques, Montant du marché : 440 millions
du type Gomaco GP 3000, l'une dédiée presque de francs HT environ
Le béton de revêtement exclusivement à la piste elle-même, l'autre aux
La technique des chaussées en béton a évolué de- voies de circulation ; toutes les deux sur une lar-
puis sa première utilisation sur l'aéroport de Rois- geur de 7,50 m. La troisième réalisant les bandes
sy, grâce à l'emploi de la couche drainante et du extérieures des voies de circulation sur une largeur
goujonnage des dalles, tous deux nécessaires pour de 4 m.
éviter le phénomène de battement de dalles qui oc- Cette flotte a permis d'atteindre des rendements
casionne un vieillissement prématuré de ce type maximaux approchant les 9 000 m2 par jour, dont
de chaussée. une part de réussite tient à l'emploi de système
L'emploi de goujons (aciers Ø 30 de 50 cm de lon- d'insertion automatique des goujons latéraux. Sans
gueur pour des épaisseurs de béton de 40 cm) per- l'aide de ce type d'équipement, plus de 6 000 gou- ®
Travaux n° 750 • février 1999 43
PISTE AÉROPORT
Les contrôles
La piste de karts de
Pour la sixième année consécutive,
Gercif Emulithe, filiale d’Eurovia, a
réalisé le revêtement de la piste de
Une course contre la montre
karting de la compétition "Elf Mas-
ters" au Palais Omnisports de Paris
Bercy. Ce revêtement présente la par-
ticularité d’être mis en œuvre sur un ■ PRÉSENTATION Dans le cas de la piste du POPB, il n’est pas pos-
support inhabituel pour un enrobé sible de coller le revêtement sur le support par sui-
La sixième édition de la compétition de karts "Elf te de la nature de celui-ci et des conditions
routier ; sa formulation fait appel à Masters" s’est déroulée au Palais Omnisports de d’exploitation du site. On comprend mieux ainsi les
un liant haut de gamme, bitume for- Paris-Bercy (POPB) les 28 et 29 novembre derniers. qualités du revêtement en enrobé spécial formulé,
tement modifié par un polymère, de Elle a permis aux meilleurs pilotes mondiaux de la mis au point par Eurovia et appliqué avec succès
spécialité de s’affronter – mais également aux pi- depuis l’origine des "Elf Masters" par sa filiale Ger-
type Styrelf. Le chantier se déroule
lotes de Formule 1 et d’Indy Cart, ainsi qu’aux cham- cif Emulithe. Pourtant mis en œuvre dans des condi-
de nuit dans des délais très brefs. pions de moto Grands Prix et Endurance – de changer tions contraignantes, liées au site et au délai
A l’issue de la compétition, le revê- de montures et d’offrir aux très nombreux specta- d’exécution très court, cet enrobé procure un confort
tement est démonté et la surface du teurs présents un fabuleux spectacle. de conduite reconnu par tous les coureurs et un ni-
Bien que relativement léger (moins de 150 kg), le veau de fiabilité élevé apprécié par les organisa-
support rendue dans son état initial.
kart est un engin qui sollicite extrêmement les re- teurs de la compétition.
vêtements sur lesquels il évolue. Il exerce une pres-
rement concassés provenant de la carrière de la du Palais des Sports. Le revêtement de ces cour-
Noubleau (Vendée). sives est constitué d’un enrobé percolé réalisé par
La fabrication de l’enrobé a été effectuée par la Gercif Emulithe il y a quelques années; il a été gre-
centrale discontinue Ammann Euro 2000 de Gercif naillé pour lui redonner des caractéristiques de sur-
Emulithe. Cette centrale, d’une capacité de 240 t/h, face compatibles avec la circulation des karts. Le
est située à Villeneuve-le-Roi, soit à 23 km du chan- raccordement de l’enrobé de l’enceinte centrale
tier du POPB. Neuf camions de 15 t ont assuré le aux coursives a été effectué sur une longueur de
transport de l’enrobé. 15 m après fraisage préalable du revêtement en
place sur 5 cm d’épaisseur, à l’aide d’une fraiseuse
Wirtgen 1000 de l’entreprise.
■ LA MISE EN ŒUVRE Quatre logos Eurovia ont été peints sur la piste ;
trois de 6 m x 4 m et un de 4 m x 2,50 m. C’est à
L’application de l’enrobé a fait l’objet d’un calepi- GTU, filiale d’Eurovia, qu’a été confiée cette opé-
nage préalable très précis afin de tenir compte de ration. Ces travaux ont été exécutés au pochoir en
la spécificité de l’ouvrage. Les joints longitudinaux utilisant des peintures routières bleues, blanches
ont été exécutés "chaud sur chaud" et les inévi- et rouges répandues au pistolet. Un travail de pré-
tables joints froids, en particulier les joints trans- cision exécuté par trois personnes en 4 heures.
versaux en extrémités de bandes, ont été sciés TSS, filiale d’Eurovia, a mis en place les balisages
avant reprise. latéraux de la piste sur le plateau et dans les cour-
Un finisseur ABG 323 a été utilisé. La largeur de
mise en œuvre a été limitée à 4 m pour la partie
sives ; au total 300 m de balises plastiques. ®
béton et 3 m pour la partie bois afin de limiter la
quantité d’enrobé dans les vis, cet enrobé ayant Photo 3
Mise en œuvre
tendance à glisser sur le support. Le compactage le long des tribunes
a été effectué à l’aide d’un cylindre vibrant Dyna- Application along
pac CC 222 de 7,5 t et d’un Bomag BW 130 de the grandstands
2,5 t. Une plaque vibrante a conforté le compac-
tage le long des murs en périphérie du plateau.
Après le compactage et avant refroidissement de
l’enrobé, un cylindre manuel Bomag BW 70 est in-
tervenu transversalement sur les joints longitudi-
naux pour éviter la remontée des joints des plaques
de bois.
A noter qu’un atelier de mise en œuvre complet
supplémentaire était prévu sur le site en cas de dé-
ficience de l’atelier principal.
Cinq centimètres d’enrobés ont été appliqués sur
les 4 000 m2 de la piste, soit environ 500 t d’en-
robés. Photo 4
La dernière
L’application des enrobés a commencé mercredi
bande
25 novembre à 22 heures et s’est terminée jeu-
The last strip
di 26 à 7 heures. L’ouvrage a alors pu être livré par
Gercif Emulithe pour les aménagements de la
piste d’une longueur de 600 m prévue pour la com-
pétition : marquage du tracé, pose des murets et
balises de sécurité, installation des systèmes de
chronométrage, etc.
■ AUTRES TRAVAUX
Une des particularités du circuit de karts de Ber-
cy est de comporter un passage dans les coursives
®
Contrairement aux autres années, le revêtement ABSTRACT responde a un aglomerante de gama
appliqué restera en place quelques semaines après de calidad superelevada, o sea, betún
la compétition. Il sera démonté en janvier 1999. Go-cart track at the Bercy fuertemente modificado por un polí-
Cette opération s’effectuera par fraisage sur 3 à stadium in Paris : mero de tipo Styrelf. Las obras se han
3,5 cm d’épaisseur, puis enlèvement des maté- desarrollado durante la noche dentro
P.-M. Spillemaecker, P. Monlucq de plazos sumamente reducidos.
riaux restant en place à l’aide d’un petit chargeur
Al final de la competición, se desmonta
équipé d’un godet sans dents pour éviter de dé- For the sixth consecutive year, Gercif el revestimiento y la superficie del
tériorer les supports. Emulithe, subsidiary of Eurovia, sup- soporte inicial vuelve a recuperar su
Les enrobés seront récupérés, ramenés à la cen- plied the surfacing for the go-cart track estado anterior.
trale de Villeneuve-le-Roi et réutilisés ultérieure- for the "Elf Masters" competition at
ment en couches de forme ou pistes de chantiers. the Bercy stadium (Palais Omnisports)
A noter que durant les deux jours de la compéti- in Paris. This surfacing was characte-
tion, une équipe de l’agence Gercif Emulithe était rised by the fact that it was placed over
d’astreinte et prête à intervenir pour tout problème an unusual support for road asphalt.
de maintenance sur le revêtement de la piste en Its mix design used a high-grade bin-
cas d’accident. der, a highly polymer-modified bitumen
of the Styrelf type. The work was com-
pleted at night within a very short dead-
line. Following the racing events, the
■ CONCLUSION surfacing is removed and the original
surface is restored to its initial condi-
Encore une fois Gercif Emulithe a remporté son tion.
challenge : construire en un temps record une pis-
te de karts performante fiable et "démontable". DEUTSCHES KURZREFERAT
Les pilotes ont jugé positivement le revêtement qui
leur a procuré le "grip" qu’ils affectionnent et n’a Kartingbahn im Pariser
donné lieu à aucun arrachement ni aucune fissure Sportpalast :
après deux jours de compétitions intensives.
P.-M. Spillemaecker, P. Monlucq
La certification ISO 9002 de l’agence Gercif Emu-
lithe de Villeneuve-le-Roi n’est pas le fait du ha-
Zum sechsten Mal hintereinander hat
sard ! Gercif Emulithe, eine Tochtergesell-
schaft von Eurovia, die Beschichtung
der Kartingbahn für das Rennen "Elf
Masters" im Sportpalast Paris-Bercy
hergestellt.
Diese Beschichtung zeichnet sich durch
den Einsatz eines Straßenbauasphalts
auf einem ungewöhnlichen Unterbau
aus. In die Rezeptur des Asphalts fließt
ein hochwertiges Bindemittel ein, und
zwar ein durch ein Polymer vom Typ
Styrelf stark modifiertes Bitumen. Die
Arbeiten müssen nachts in sehr kurzer
Zeit abgewickelt werden. Nach Abschluß
des Rennens wird die Deckschicht abge-
baut und die Tragschicht in ihrem urs-
prünglichen Zustand wieder hergestellt.
RESUMEN ESPAÑOL
Photo 5 Pista para karts de Bercy :
Vue générale du plateau
General view of area P.M. Spillemaecker y P. Monlucq
Les terrassements
de l’autoroute A 404
L’autoroute des Atlantes
L’autoroute A 404 réalisée 10 ans après l’autoroute A 40, "des Titans" mérite bien le titre d’au-
toroute des "Atlantes".
Desservant Oyonnax, capitale de la plasturgie, elle a dû surmonter de nombreux obstacles.
En effet, qui pouvait imaginer que sur moins de 14 km, on rencontre :
- tout d’abord une zone de plaine, inondable et très fortement compressible dans laquelle a été
implanté de façon très exceptionnelle, un nœud routier associé à un diffuseur, le tout traversé
par trois rivières à caractère torrentiel ;
- puis une zone de montagne pour laquelle la seule solution a été de s’accrocher à ses flancs,
dans les éboulis et les marnes, compte tenu de l’occupation de la vallée ;
- et à nouveau une zone inondable et compressible bordée d’habitations dans laquelle a été im-
plantée la barrière de péage pleine voie.
En résumé une opération extrêmement complexe, mais vitale pour le développement écono-
mique de cette dynamique région.
André Thiboud
CONDUCTEUR D’OPÉRATIONS
Direction de la Construction
SAPRR
La vallée de l’Oignin
L
es travaux de terrassement de l’autoroute
A 404 ont rencontré à la fois les contraintes et la plaine de Brion
hydrauliques d’une autoroute de plaine inon-
dable et les contraintes topographiques d’une Du point de vue hydrogéologique, la vallée de
autoroute de moyenne montagne. Un tel contexte l’Oignin et du Lange sont occupées par une nappe
impliquait des terrassements difficiles mais il a alluviale peu profonde et sont fréquemment inon-
aussi imposé la réalisation d’une quantité impor- dées. Les fonds de la vallée de l’Oignin et de la
tante d’ouvrages qui ont considérablement com- plaine de Brion sont constitués d’alluvions es-
pliqué les transports de matériaux. sentiellement limono-argileuses avec des passées
Enfin, à ces problèmes d’organisation des terras- graveleuses. Celles de l’Oignin sont cependant par-
sements s’est ajoutée la présence de sols com- ticulièrement argileuses car d’origine fluvio-lacustre.
pressibles dans des zones de forts remblais. L’épaisseur de ces alluvions est très variable (de Figure 1
2 à plus de 15 m). Ces sols compressibles ont Tracé
de l’autoroute A 404
posé un problème particulier à proximité du nœud
■ LE CONTEXTE GÉOLOGIQUE autoroutier de Saint-Martin-du-Fresne et dans la Alignment of A 404
plaine de Brion où les remblais atteignent 10 m.
Le tracé se développe essentiellement le long du En effet, sous de telles hauteurs de remblais les
flanc ouest d’un long pli orienté Nord-Sud, occupé tassements pouvaient atteindre 1 m.
au nord par la vallée du Lange et au sud par les al-
luvions fluvio-lacustres de la vallée de l’Oignin. Les La Combe du Château
flancs de ce pli sont formés de séries marno-cal- et les versants rocheux
caires recouvertes par des formations morainiques, surplombant le Lange
des dépôts fluvio-glaciaires disposés en terrasses,
des alluvions d’origine fluvio-lacustre et des ébou- L’autoroute parcours une dénivelée de 75 m dans
lis de pente. la Combe du Château, puis s’inscrit sur le versant
L’autoroute A 404 traverse trois secteurs bien dis- abrupt de la rive ouest du Lange, pour replonger
tincts : la vallée de l’Oignin et la plaine de Brion, enfin vers le fond de la vallée sur la commune de
la Combe du Château et les versants rocheux Groissiat, en direction d’Oyonnax.
surplombant le Lange et la vallée du Lange (figu- Les terrains rencontrés sont très variables :
re 1). ◆ dans la Combe du Château, on rencontre des ter- ®
Travaux n° 750 • février 1999 49
TERRASSEMENTS
■ LES TERRASSEMENTS
GÉNÉRAUX - UN CHANTIER
MORCELÉ
Les volumes
®
Figure 2 phase travaux, il a été nécessaire de ménager le
Le phasage passage des crues à travers les remblais de pré-
des travaux
chargement des ouvrages de décharge. Ceux-ci ont
Work phases
donc été réalisés selon un phasage alternant zone
libre et zone remblayée (figure 2).
A la mise en service de l’autoroute, le tassement
de la zone compressible de la plaine de Brion n’était
pas encore stabilisé, ce qui pose notamment un
problème de compatibilité avec le viaduc de Brion.
Une procédure de suivi à long du terme du remblai
a alors été adoptée. Elle permet de mesurer l’évo-
lution du remblai et de déclencher, quand cela s’avè-
re nécessaire, une intervention de dévérinage sur
les piles du viaduc de manière à absorber le tas-
Photo 3
Remblais en polystyrène sement de la culée au contact du remblai en ré-
à proximité de l’A 40 partissant les déplacements sur les premiers appuis.
Polystyrene fill Ces opérations doivent préserver l’intégrité du ta-
near motorway A 40 blier du viaduc.
L’autoroute A 39
Argiles, limons, sables gorgés d’eau…
Ce n’est qu’au prix d’un empierrement
Stratégie des terrassements
régulier avec des matériaux en pro-
venance du Jura que les chemins de
Bresse ont été rendus praticables.
Même les maisons de cette vaste plai-
ne alluviale, faute de pierres, sont ■ LE CONTEXTE méables. Si certaines de ces arrivées d’eau n’étaient
faites de briques. Des drains datant que de simples suintements, d’autres étaient néan-
Une géologie difficile moins particulièrement importantes, voire arté-
de l’époque gallo-romaine montrent siennes (photo 2).
que les hommes se confrontent de- Entre Dole et Bourg-en-Bresse, sur les 109 km
puis toujours à l’omniprésence de de son tracé, l’autoroute A 39 présente la particu- Des conditions climatiques
l’eau dans les sols fins de ce très an-
larité de traverser des terrains constitués essen- défavorables
tiellement de sols fins (argiles limoneuses à sableuses
cien delta qui s’est légèrement rele- et sables). Seuls, quelques graves alluvionnaires Les conditions météorologiques de la Bresse sont
vé au moment de la surrection du jura. sont présentes au nord et au sud, et un éperon ro- particulièrement défavorables au terrassement,
Tout dans le paysage de la Bresse cheux très fissuré, au centre (figure 1). ceci pour plusieurs raisons :
Ces sols fins, particulièrement hétérogènes (pho- ◆ la pluviométrie moyenne annuelle est supérieu-
évoque la difficulté à construire.
to 1), sont constitués : re à 1,10 m/an et bien répartie sur les quatre sai-
Dans un tel contexte, les terrasse- ◆ d’une couverture argilo-limoneuse ; sons. Or la plasticité des sols nécessite des périodes
ments de l’autoroute A 39 se sont ré- ◆ d’argiles graveleuses ; de forte évaporation pour obtenir une réutilisation
vélés être un véritable défi. ◆ d’argiles plastiques ; optimale des matériaux et pour minimiser les pro-
◆ de tourbes et d’argiles tourbeuses ; blèmes de traficabilité ;
◆ de limons argileux et silteux ; ◆ le microclimat hivernal de la Bresse avec sa cou-
◆ de sables argileux ; verture nuageuse quasi permanente est peu pro-
◆ de sables propres. pice à l’évaporation.
A l’hétérogénéité de ces sols, s’ajoute un problè-
me d’hydrogéologie lié à l’alternance, au sein d’un
même déblai, de niveaux perméables (argiles sa- ■ LES ÉTUDES
bleuses, tourbes, silts) et de niveaux imperméables
(argiles plus ou moins plastiques). De plus, des ar- Stratégie des terrassements
rivées d’eau, souvent liées aux précipitations,
ont été constatées au niveau des matériaux per- La Société des Autoroutes Paris Rhin Rhône (SA-
PRR) s’est engagée dans une politique de réutili-
sation maximale des matériaux du site. Deux principes
Photo 1
Déblai D 34. importants ont donc été appliqués : un traite-
De bas en haut : ment massif des matériaux locaux et leur mise en
argiles plastiques, œuvre dans des conditions climatiques favorables.
tourbes et sables
Cette stratégie a permis de limiter au maximum le
Cutting D 34.
From the bottom up : clay recours à des matériaux extérieurs. Ceci aurait ef-
plastic materials, peat fectivement été problématique compte tenu des
and sand conditions d’accès au chantier.
Mais, il a toutefois été nécessaire d’avoir recours
à des matériaux de carrières pour des usages
"nobles" : granulats des chaussées, blocs tech-
Figure 1 niques d’ouvrages d’art, masques de certains ta-
Profil en long géologique lus de déblai instables, matériaux de substitution
de la section Sellières - Le Miroir
et une partie des couches de forme.
Longitudinal geological profile
of the Sellières - Le Miroir section Afin d’éviter de désorganiser le marché local des
Photo 2
matériaux, de minimiser les coûts de transport dus Déblai D 34. Venues
à l’éloignement des carrières existantes et de li- d’eau importantes
miter l’impact de ce trafic sur la voirie locale, SA- dans une couche
de sable située
PRR a décidé l’ouverture de trois carrières. Chacune à la base du déblai
a été associée à un lot de terrassement : deux en Cutting D 34. Significant
roche massive (à Roissiat dans l’Ain et à Mantry water ingress into a sandy
dans le Jura), et une de grave alluvionnaire (à Desnes layer located at the base
of the cutting
dans le Jura). Cependant, pour certains sites par-
ticuliers ou certaines phases des terrassements,
il a fallu faire appel au marché extérieur pour la
fourniture d’une quantité restreinte de matériaux.
Les terrassements se sont déroulés sur quatre an-
nées : 1993, chantier expérimental, 1994, travaux
préparatoires comprenant des terrassements im-
portants, 1995 et 1996, terrassements en grande
Photo 3
masse. Problèmes
de traficabilité
dans les argiles
Chantier expérimental de Bresse
Problems of trafficability
Un chantier expérimental s’est révélé nécessaire in Bresse clay
pour prendre une réelle mesure des problèmes de
terrassement. Ces travaux ont été réalisés en au-
tomne 1993, un an avant la mise au point des DCE.
Les travaux d’un seul site sur les deux prévus ini-
tialement, ont pu être menés à bien. Ce sont
57000 m3 de déblais qui ont ainsi été réalisés dans
des conditions climatiques particulièrement diffi-
ciles (810 mm de pluviométrie pendant la période
des terrassements entre le 15 septembre et le
15 décembre). la maîtrise des eaux externes, concernant aussi
Ce chantier expérimental a toutefois permis de vi- bien la collecte des drains agricoles, dont certains
sualiser la structure et de confirmer l’hétérogénéi- sont très anciens et très profonds, que la collecte
té des formations mise en évidence lors des des eaux de pluie en crête de déblais ;
sondages de reconnaissance. Il a également per- ◆ il se révèle quasiment impossible de trafiquer
mis de comprendre le fonctionnement hydraulique sur ces sols fins avant application de la couche de
des différents niveaux aquifères et de mesurer la forme, ce qui conduit à limiter un maximum les dis-
difficulté à entretenir, en période hivernale, des tances de transport, notamment en multipliant les
pistes de chantier soumises à un trafic important. dépôts de proximité (photo 3) ;
Enfin, il a été riche d’enseignements quant aux pro- ◆ une période de neutralisation hivernale impor-
blèmes de stabilité des talus. tante de 5 mois, du 1er novembre à fin mars, s’im-
Etape essentielle de la phase d’étude du projet, ce pose.
chantier expérimental a permis d’intégrer au dos-
sier de consultation des entreprises des éléments
opérationnels qui se sont révélés primordiaux pour ■ LE CHANTIER DE LA SECTION
la maîtrise ultérieure et l’économie du chantier : SELLIÈRES - LE MIROIR
◆ une pente de talus de 3/1 s’applique de façon
systématique pour tous les déblais ; Les terrassements de l’autoroute A 39 ont été di-
◆ la mise en place de masque a priori ne se révé- visés en quatre lots attribués aux quatre groupe-
lant pas pertinente, compte tenu du caractère im- ments d’entreprises suivants : GTM, Fougerolle -
prévisible des instabilités ou des venues d’eau, Ballot, Pertuy - DTP et Razel - BEC. Le terrassement
celles-ci sont traitées au fur et à mesure de leur de la section Sellières - Le Miroir, confié au grou-
apparition ; pement d’entreprises Pertuy - DTP, a été choisi ici
◆ une importance particulière doit être accordée à pour illustrer les problèmes rencontrés lors du ter- ®
Travaux n° 750 • février 1999 55
TERRASSEMENTS
Terrassements en terrains
hétérogènes, évolutifs
et surconsolidés
Les travaux de terrassement de la déviation d’Auch sont situés dans des formations conti-
nentales du tertiaire, complexe de marne tendre, de marne calcaire et de calcaire ne présen-
LES PRINCIPAUX
tant pas de structure individualisée. Comme le mouvement des terres nécessitait une réutilisation
INTERVENANTS
totale des déblais, il a donc été nécessaire de concilier le mode d’extraction et la mise en œuvre
Maître d’ouvrage
des matériaux pour permettre l’édification de remblais de hauteur supérieure à 10 m (HMAX
État. Opération cofinancée par la
= 22 m) alors que le GTR limite les conditions de réemploi à 10 m. Région Midi-Pyrénées, le Départe-
Pour ce faire, il a fallu obtenir : ment du Gers et la Ville d’Auch
- à l’extraction une granulométrie permettant après mise en œuvre un indice des vides minimal Maîtrise d’œuvre
(enrobage des blocs) ; DDE du GERS
- une teneur en eau de la matrice (0 - 20 mm) située à droite de l’OPN tout en respectant la li- Etude du projet
• Scetauroute
mite de "matelassage" qui peut conduire au développement de pression interstitielle pou-
• Fondasol
vant créer des problèmes de stabilité des remblais à court terme. • CETE d’Aix
Travaux
• Guintoli
• Générale Routière
■ PRÉSENTATION DU PROJET L’examen de la carte géologique, dans le secteur • Jean Lefebvre
intéressé, peut laisser supposer une certaine stra- Contrôle extérieur
La RN 124, qui relie Toulouse à Bayonne par les tification subhorizontale des éléments constituants, LRPC de Toulouse
départements du Gers et des Landes, constitue mais en réalité, il existe de nombreux "termes de
l’axe médian du Sud-Ouest de la France entre les passage" entre ces différentes formations. Montant de l’opération :
autoroutes du piémont pyrénéen et celle de la val- En conséquence, vis-à-vis du projet : 220 millions de francs
lée de la Garonne. ◆ il semble illusoire de vouloir individualiser des
La déviation d’Auch s’inscrit sur cet itinéraire. Longue horizons continus autorisant des extractions et une
de 9,100 km, elle est réalisée en première pha- réutilisation sélective ;
se avec une chaussée bidirectionnelle, à 2 voies ◆ la constitution hétérogène des déblais induit des
avec bande d’arrêt d’urgence. Trois échangeurs dé- contrastes mécaniques et hydrogéologiques à l’ori-
nivelés la desservent et deux giratoires la raccor- gine de difficultés de maîtrise de la granulométrie
dent aux extrémités de l’actuelle RN 124. et la possibilité de présence de petites nappes ou
1500000 m3 de déblais ont été extraits dont 80 % de circulation d’eau.
de 2e catégorie suivant la terminologie du Setra ;
400 000 m3 ont été traité à la CaO. Le mouvement Reconnaissances géotechniques
des terres nécessitait le réemploi de la totalité des
déblais. Vingt ouvrages d’art ont été construits sur Objectifs
un tracé qui se développe, pour partie, près de Compte tenu du contexte géologique il s’est avéré
zones habitées. nécessaire de caractériser l’hétérogénéité des dé-
blais vis-à-vis de l’optimisation et de la maîtrise de
la réutilisation des matériaux en remblai.
■ PARTICULARITÉS DU PROJET
Moyens mis en œuvre
Géologie Sondages carottés
Les formations géologiques intéressées par les dé- Analyse visuelle des échantillons : succession li-
blais font partie des dépôts d’âge tertiaire de la thologique des terrains traversés et principales dis-
bordure pyrénéenne. Ces molasses d’origine conti- continuités.
nentale, lacustre et fluviatile sont un complexe : Diagraphies in situ :
◆ de calcaires palustres plus ou moins tendres et ◆ microsismique : établissement de corrélation
plus ou moins lités ; avec les essais mécaniques (Rc - résistance à la
◆ de marnes avec des grumeaux calcaires plus ou compression simple) ;
moins importants ; ◆ γ ray : marqueur d’argilosité.
◆ de marno-calcaires. Essais de laboratoire - Nature et état : ®
Travaux n° 750 • février 1999 59
TERRASSEMENTS
Résultats
Le croisement des résistances à la compression
simple, des teneurs en CO3 Ca et des expériences
de chantier vis-à-vis de la fragmentabilité aux en-
gins nous a conduit à définir quatre classes de ma-
tériaux :
Figure 1 ◆ V < 1 500 m/s : matériaux de couverture ;
Histogramme des teneurs en eau des matériaux de couverture
◆ 1500 ≤ V < 2200 m/s : marne fragmentable aux
Histogram of water content of covering materials
engins ;
◆ 2200 ≤ V < 2600 m/s : marne peu fragmentable
aux engins ;
◆ V ≥ 2 600 m/s : marno-calcaire à calcaire très
peu à non fragmentable aux engins.
Les figures 1 à 3 montrent que les matériaux de
couverture sont à l’état "m", alors que les marnes
sont à l’état "s".
Les figures 4 et 5 précisent les quatre classes
de matériaux et leur répartition spatiale dans le cas
du déblai n° 4. Elles confirment le caractère aléa-
toire de leur disposition et donc la difficulté de réa-
liser des extractions sélectives et par voie de
Figure 2 conséquence des mises en œuvre, elles aussi, sé-
Histogramme des teneurs en eau des marnes 1 500 < V < 2 200 m/s
lectives. Enfin, la figure 6 donne le pourcentage des
Histogram of water content of marls 1 500 < V < 2 200 m/s différents constituants.
■ EXTRACTION ET RÉEMPLOI
DES SOLS
Figure 5
Représentation spéciale
Objectifs des différentes couches
Special representation
Ainsi que nous l’avons déjà mentionné, les maté- of different layers
riaux à réutiliser sont essentiellement constitués
par des marnes dégradables, plus ou moins frag-
mentables, contenant en proportion variable des
calcaires.
Il est donc indispensable de mettre au point :
◆ un procédé d’extraction permettant de fragmen-
ter au mieux ces marnes rocheuses ;
◆ une méthode de mise en œuvre en remblai com-
plétant la fragmentation et autorisant le respect
des teneurs en eau.
Figure 6
Répartition des différents
Méthode d’extraction constituants
Distribution of different constituents
Matériaux de couverture V < 1 500 m/s
Ces sols ont été extraits à l’engin à lame. Ils sont
utilisés :
◆ soit pour constituer la base des remblais en les
traitant à la chaux ;
◆ soit pour réaliser la couche de forme en les trai-
tant à la chaux et au ciment.
®
compléter ces données, nous avons imposé les va- Fragmentation
leurs suivantes : Le ripage des matériaux, le chenillage et le com-
◆ un DMAX ≤ 300 mm permettant une mise en œuvre pactage au compacteur V5 ont permis d’obtenir les
par couche d’épaisseur ≤ 0,40 m après compac- paramètres granulométriques voulus. Les planches
tage ; expérimentales (essais à la bâche) ainsi que l’ou-
◆ un passant sur la fraction 0/20 mm > 25 %, verture de fouille ont permis de vérifier que :
toutes ces prescriptions ayant pour but d’obtenir ◆ la densité de la matrice (0 - 20 mm) était cor-
un indice des vides minimal limitant les risques recte ;
d’évolution sous imbibition. ◆ l’enrobage des blocs était bien assuré.
Au niveau du projet, il était prévu de miner suivant
la technique des "tirs en cratère". Elle consistait à
concentrer la charge en fond de forage et à réali- ■ LE CHANTIER - POINT DE VUE
ser les tirs sans dégagement latéral de manière à DE LA MAÎTRISE D’ŒUVRE
utiliser l’onde de choc dans les calcaires raides et
la dissipation de la pression des gaz dans les ma- L’excellence des études géotechniques en ce qui
tériaux plus mous. Cette technique impliquait la fo- concerne la détermination des sols existants a per-
ration de trous de minage Ø > 102 mm, de profondeur mis aux entreprises de cerner les difficultés d’ex-
≤ 3 m avec une charge spécifique de l’ordre de 400 ploitation des marno-calcaires et des calcaires
à 450 g/m3 de nitrate fuel. Le maillage était esti- hétérogènes du Gers, dont le Los Angeles n’est
mé à 2,70 m. Sur le chantier, l’entreprise a pré- que de 28, grâce à la puissance du matériel en-
féré une solution de ripage, assortie d’une gagé (photo 1).
fragmentation des blocs au BRH. Les cadences de mise en œuvre ont été en moyen-
ne de 25 000 m3/jour, les entreprises travaillant
Mise en œuvre en remblai en poste de 6 heures du matin à 22 heures le soir.
L’enrobage des blocs, qui respectent la granulo-
Photo 1 Critères métrie requise (Ø 300 mm), s’est fait sans diffi-
Matériaux en place.
Hauteur de talus 3 m Les matériaux après compactage devaient vérifier culté et les tranchées de vérification réalisées ont
strictement les conditions suivantes : démontré que toutes les recommandations concer-
Materials in place.
Slope height of 3 m ◆ DMAX < 300 mm ; nant l’exécution de la matrice étaient correctes
◆ passant à 50 mm > 60 % ; (photo 2).
◆ 25 ≤ passant à 0 - 20 mm ≤ 33 % ; La difficulté s’est surtout posée à la mise en œuvre
◆ (WOPN - 1) sur fraction 0/20 mm ≤ WC (0 - 20 mm) de ces matériaux marneux évolutifs à gauche de
≤ (WOPN + 1) sur fraction 0/20 mm. l’OPN de 4 à 6 points. Les planches d’essais ont
Le seuil de refus était défini comme suit : montré que l’humidification adéquate devait se fai-
(WOPN - 2) sur fraction 0/20 mm ≤ WC (0 - 20 mm) re sur les lieux d’extraction souvent la veille pour
≤ (WOPN + 2) sur fraction 0/20 mm. le lendemain, avec une correction sur les lieux de
La première condition, terme de gauche, implique mise en œuvre, l’option du départ d’humidifier le
une teneur en eau minimale pour éviter les risques matériau sur les seuls lieux de mise en œuvre
d’effondrement à la saturation. La seconde, quant s’étant révélée impraticable en raison du volume
à elle, limite la teneur en eau pour ne pas avoir de d’eau à mettre en œuvre : 60000 m3 d’eau ont été
risque de génération de pression interstitielle pen- utilisés pour ces travaux.
dant la montée des remblais. Ces considérations Les sols compressibles et une zone inondable mal
résultent du modèle de comportement des sols non reconnue initialement n’ont pas créé de difficulté
saturés. L’énergie de compactage était fixée à un technique majeure. Plus imprévisible a été la pré-
compactage intense, six passes de V S pour une sence des poches de sable alimentant des venues
épaisseur finale de couche de 0,40 m. d’eau dans les grands déblais pouvant perturber
l’arase de terrassement traitée (PST). Il a été né-
Application au chantier cessaire d’effectuer leur captage en profondeur au
Les deux planches d’essai réalisées sur le chan- bas des talus.
tier ont permis de mettre au point les techniques Un tir de mine bloqué, lors de la construction d’un
suivantes : ouvrage d’art, a conduit à un contentieux avec
les riverains. Il s’est répercuté du fait de l’urbani-
Humidification sation par :
Les quantités d’eau à rapporter ∆W ≈ 4 à 6 points, ◆ le choix de l’entreprise pour une solution ripage
ont nécessité une méthodologie particulière : brise-roche, qui éliminait tous les risques de dom-
◆ ripage des matériaux ; mage ;
◆ humidification à l’emprunt avec une homogé- ◆ le suivi minutieux, contrôlé par un expert exté-
néisation pendant 24 heures ; rieur, des vibrations induites par le matériel lourd
◆ extraction des matériaux avec éventuellement (V5, BRH, scrapers et dumpers). A cet effet, de
un réajustement des teneurs en eau au remblai. nombreux capteurs ont été mis en place.
Les mâchefers sont des sous-produits de l’inci- Les lixiviats des mâchefers sont très basiques (PH
nération d’ordures ménagères récupérés en fin de de 11 à 12) avec des teneurs en sulfate très éle-
combustion. vées (4 à 5 g).
Ils se présentent comme des scories noirâtres pou- Les métaux de ces sulfates sont principalement le
vant comporter des éléments grossiers : plomb, le cadmium, le mercure, le chrome et l’ar-
◆ nécessitant un criblage et déferraillage primai- senic.
re ; Après un stockage à l’air de 6 à 12 mois, on ob-
◆ voire un déferraillage secondaire. serve une maturation par oxydation naturelle liée
Le mâchefer sorti de ces unités devra être débar- à la carbonatation de la chaux libre qui permet de
rassé des gaz et des lixiviats polluants. Il sera alors réduire le potentiel polluant des mâchefers.
stocké sur une aire étanche pendant plusieurs mois, Durant cette période de stockage, le MIOM subit
les lavages par les eaux de pluie et la carbonata- un égouttage important.
tion par le CO2 de l’air permettant d’arriver à ob-
tenir un mâchefer valorisable en génie civil.
■ LE TRAITEMENT
Figure 1
DES MÂCHEFERS PRODUITS
Plan de situation À L'USINE D'INCINÉRATION
de l’usine D'ORDURES MÉNAGÈRES
de traitement DU MANS
Simulation
of treatment plant
Objectifs de la Communauté
Urbaine du Mans (CUM)
Le projet permet d’obtenir le mûrissement des mâ- La plate-forme de stockage et maturation des
chefers valorisables et leur stockage en attente de mâchefers d’incinération UIOM des ordures mé-
commercialisation pour la route. nagères a une surface de 8 000 m2 permettant de
L’installation prévue comprend : recevoir une année de production, soit 40 000 t.
◆ une aire de réception des mâchefers bruts avec Elle est étanchée par 8 500 m2 de géomembrane
une surface de 1 400 m2 bordée de talus végéta- bitumineuse Colétanche NTP3, plus 750 m2 pour
lisés ; les fossés trapézoïdaux et le bassin tampon.
◆ un criblage, broyage ;
◆ un déferraillage secondaire ; Structure de la plate-forme
◆ un dispositif d’extraction des métaux non fer- (figure 2)
reux ;
◆ une plate-forme de stockage étanche, d’une sur- Cette structure est la suivante :
face de 7 500 m2 séparée par des merlons en her- ◆ couche de forme de 30 cm d’épaisseur consti-
be formant six casiers correspondant chacun à un tuée pour moitié de mâchefers et pour moitié de
mois de production ; 0/60 recyclés provenant d’un concasseur de ma-
◆ des fossés de collecte des lixiviats ; tériaux de démolition ;
◆ un bassin tampon pour les eaux pluviales per- ◆ couche de fondation en grave non traitée 0/31,5
mettant leur décantation et naturellement des de 20 cm d’épaisseur ;
bureaux, voies d’accès, pelouses, clôtures. ◆ couche de sable 0/6 de 5 cm ;
Le projet évalué à 12 millions de francs tient comp- ◆ géomembrane bitumineuse d’étanchéité NTP3 ;
te de l’environnement pour une bonne insertion ◆ une couche de base en grave bitume de 12 cm
dans le paysage avec une absence d’odeurs. d’épaisseur (3 700 t). La granulométrie est une
Pour une tonne d’ordures ménagères, le traitement 0/12, la teneur en bitume étant de 4,2 % ;
prévu dans cette usine conduira à 29 kg de métaux ◆ un béton bitumineux de 5 cm d’épaisseur (950 t), ®
Travaux n° 750 • février 1999 65
ENVIRONNEMENT
Les travaux
DEUTSCHES KURZREFERAT
Verwertung der
Müllverbrennungsschlacken
in der Geomembran
Colétanche
M. Laude