Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
JANVIER 2005
◆
ENVIRONNEMENT
n°815
• Saint-Martin-
Le-Beau. Exemple
de réhabilitation
de décharge
avec mise en valeur
environnementale
• Restauration
de la baie de Mémard
et protection
et végétalisation
des berges
de Charmy
TOARC 8.2
TRAVAUX
de l’A89 :
un maillon sensible
d’une autoroute verte
• Chantier A1.
Le silence
est dehors…
• Station
d’épuration
de Chantilly-Gouvieux
• Station
d’épuration.
SIVOM du canton
d’Honfleur
• Guéthary :
la première station
d’épuration
européenne
"zéro virus"
• Le viaduc
sur la Sioule
• Recyclage in situ
des chaussées
Environnement
• La protection
des aqueducs
romains
• Les bassins
N°815
filtrants de l’usine
des eaux de Caluire
• Approvisionnement
du Havre Port 2000.
Exploitation
et réhabilitation
d’une carrière
à Trouville-la-Heule
sommaire
ISSN 0041-1906
janvier 2005
Travaux
numéro 815 Environnement
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
Mur antibruit
actualités 6
sur l'autoroute A1
techniques
et matériaux
13
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
RÉDACTION
Roland Girardot et André Colson
3, rue de Berri - 75008 Paris
matériels 14
Tél. : (33) 01 44 13 31 83
colsona@fntp.fr
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
PRÉFACE
Germain-Arthur Charier 17
18
Françoise Godart
◆ Saint-Martin-Le-Beau (Indre-et-Loire). Exemple
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
Fax : (33) 02 41 18 11 51 de réhabilitation de décharge avec mise en valeur
francoise.godart@wanadoo.fr environnementale
- Saint-Martin-Le-Beau (Indre-et-Loire region). Example
VENTES ET ABONNEMENTS of reclamation of a rubbish tip with environmental
Agnès Petolon
improvement
10, rue Clément Marot - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05 S. Gerbert, L. Lavene
revuetravaux@wanadoo.fr
France (11 numéros) : 180 € TTC
Etranger (11 numéros) : 225 €
Etudiants (11 numéros) : 75 €
◆ Des techniques environnementales qui font
leur preuve. Restauration de la baie de Mémard (lac
du Bourget) et protection et végétalisation des berges
22
Prix du numéro : 25 € (+ frais de port) de Charmy
- Environmental engineering techniques prove their
MAQUETTE
worth. Restoration of Mémard Bay in Savoy
T2B & H
and protection and revegetation of the banks at Charmy
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20 K. Aubry
PUBLICITÉ
Régie Publicité Industrielle
Martin Fabre
61, bd de Picpus - 75012 Paris
◆ TOARC 8.2 de l’A89 : un maillon sensible
d’une autoroute verte
- Project phase 8.2 of the A89 : a sensitive link
27
Tél. : (33) 01 44 74 86 36 for a green motorway
Th. Gomes, G. Scotet
Imprimerie Chirat
33
Saint-Just la Pendue (Loire)
◆ Chantier A1. Le silence est dehors…
La revue Travaux s’attache, pour l’information - A1 project. Silence outside…
de ses lecteurs, à permettre l’expression
de toutes les opinions scientifiques et techniques. D. Marchandon
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication.
Tous droits de reproduction, adaptation,
totale ou partielle, France et étranger,
sous quelque forme que ce soit, sont expressément
◆ La station d’épuration de Chantilly-Gouvieux
- The Chantilly-Gouvieux sewage treatment plant
S. Le Sant
37
réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
souterrains
◆ Le recyclage in situ des chaussées. Un chantier
à Saint-Amand Montrond dans le Cher
- In-situ recycling of pavements. A project at Saint-Amand
62
Montrond in the Cher region
J.-M. Delattre, Th. Lefebvre, Ph. Renoir
Routes
◆ Une histoire de l’eau à Lyon.
La protection des aqueducs romains. Les bassins
filtrants de l’usine des eaux de Caluire
66
- A history of water in Lyons.
Protection of the Roman aqueducts. The filtration tanks
of the Caluire water plant
J. Burdy, J. Hugron
Sols
◆ Approvisionnement du Havre Port 2000. Exploitation
et réhabilitation d’une carrière à Trouville-la-Heule 69
et fondations au cœur d’une zone Natura 2000
- Procurements for Le Havre Port 2000. Exploitation
and reclamation of a quarry at Trouville-la-Heule
in the heart of a Natura 2000 area
Ch. Buhot, M. Kowalski, N. Durupt
Terrassements
sécurité 73
Recherche répertoire
des fournisseurs
78
ABONNEMENT
et innovation TRAVAUX
Encart après p. 48
Saint-Martin-Le-Beau (Indre-et-Loire)
La commune de Saint-Martin-Le-Beau Exemple de réhabilitation de
(37) possédait une décharge autori-
sée de 22000 m2 dans une zone de
cultures maraîchères. Les impacts de
en valeur environnementale
ce site étaient avant tout hydrogéo-
logiques et paysagers.
La réhabilitation du site a été déci- responsables ont souhaité engager des études dès
dée en 2002 par la mairie, en appli- 1998.
Durant l’année 2002, la mairie a donc décidé de
cation des recommandations du confier au bureau d’études Girus une mission de
ministère de l’Environnement. maîtrise d’œuvre pour la réhabilitation du site avec
La mairie a confié à Girus la mission les aides financières de l’Ademe, de l’Agence de
l’Eau et du Conseil général d’Indre-et-Loire.
de maîtrise d’œuvre pour cette opé-
Après plusieurs réunions techniques, une solution
ration de réhabilitation. a été adoptée par l’ensemble des administrations
La solution retenue a été la suivan- concernées et a pu faire l’objet d’un dossier de
te : consultation des entreprises.
◆ remodelage des déchets en place
Photo 1
en vue d’optimiser le profil désiré ; Aspect initial du site ■ LA MISE EN ŒUVRE (photos 1 et 2)
◆ confinement de la zone dite "ma- Initial appearance of the site
raîchère" au sud du site par Solétanche Bachy France a confié les terrassements
à l’entreprise Garcia Frères. Les travaux dans les
la réalisation d’une paroi
déchets se sont révélés délicats compte tenu de
verticale imperméable, au leur grande hétérogénéité. Cependant, grâce à la
coulis à base de bentonite; présence d’une importante quantité de matériaux
◆ couverture imperméable inertes, il a été possible de remodeler le relief de
la décharge.
avec un profil a pentes
Cette phase initiale de la réhabilitation, importan-
faibles, par mise en place te pour la réussite finale, permet de conférer au
d’une couche d’argile de per- site un aspect paysager comparable à celui d’un
méabilité inférieure à terrain de golf.
Un soin tout particulier a été apporté à la sécuri-
3 x 10–10 m/s ;
té des conditions de travail des conducteurs d’en-
◆ réalisation d’ouvrages de gins. Des consignes particulières leur ont été données
gestion des eaux superfi- quant à la marche à suivre en cas de découverte
cielles et de gestion du bio- d’un déchet à risque.
gaz ;
Photo 2 Réalisation de la paroi étanche
◆ intégration paysagère par la mise Remodelage des déchets (photos 3 et 4)
en place d’une couche de terre vé- Remodelling the wastes
Le confinement de la zone polluée au sud du site
gétale ensemencée ;
■ INTRODUCTION est assuré par la réalisation d’une paroi périmé-
◆ suivi environnemental des eaux su- trale imperméable au coulis.
perficielles et souterraines ainsi que Siuée dans une ancienne carrière, la partie nord La paroi verticale est excavée au moyen d’une pel-
des lixiviats. de la décharge était utilisée pour les ordures mé- le hydraulique équipée d’un bras long pouvant at-
nagères de la commune tandis que la partie sud teindre une profondeur de 10 m. L’excavation se
Le marché de travaux d’entreprise
recevait les rebuts des cultures des maraîchers. fait sous un coulis de bentonite-ciment qui assure
générale a été attribué à Solétanche La décharge a été exploitée jusqu’en 1983 pour la stabilité des parois verticales de la tranchée. Ce
Bachy France. les ordures ménagères et jusqu’en 1992 pour coulis est laissé en place une fois l’excavation ter-
les déchets végétaux. minée, et il durcit pour constituer l’écran imper-
Les impacts de cette décharge étaient avant tout méable définitif.
paysagers et hydrogéologiques, notamment sur sa Le coulis est préparé sur place au moyen d’une
partie sud présentant des teneurs en ammonium centrale de fabrication avec malaxeur haute turbu-
importantes. lence. Composé de ciment de laitier, de bentonite
Conformément à la politique des déchets du mi- et d’adjuvant, le produit est envoyé par l’intermé-
nistère de l’Environnement concernant la réhabili- diaire de pompes et de conduites rigides dans la
tation des anciennes décharges en France dont le tranchée en cours d’excavation. Ce matériau au-
nombre est estimé à plus de 5 000, les autorités todurcissable constituant l’écran de 0,60 m d’épais-
Photo 4
Réalisation
de la paroi
Construction
of the wall
Photo 5
Mise en place
de la couverture
Photo 3 argileuse
Centrale de coulis Putting in place
Grouting plant the clayey covering
Photo 6
Piste périphérique -
Fossé de récupération -
Couverture en terre
végétale
Peripheral track -
Reclaiming pit -
Coverage with top soil
Figure 1
Vue en plan de la décharge réhabilitée
Plan view of the reclaimed rubbish tip
Figure 2
Coupe - Diagramme 3D
Cross section -
3D diagram
® pour le compactage, ce qui a nécessité des arrêts
pendant les périodes pluvieuses.
répandues par un engin à faible pression au sol,
avec une densité supérieure à 180 kg/hectare.
Une piste périphérique de 3 m de large, a été réa-
Gestion des eaux superficielles lisée pour le passage des véhicules légers néces-
et du biogaz (photo 6) saires à la surveillance et l’entretien du site.
RESUMEN ESPAÑOL
Saint-Martin-Le-Beau
(departamento de Indre-et-
Loire). Ejemplo de
LES PRINCIPAUX rehabilitación de un
INTERVENANTS vertedero con valorización
medioambiental
Maître d’ouvrage
Commune de Saint-Martin-Le-Beau (représen- S. Gerbert y L. Lavene
tée par Didier Avenet)
El municipio de Saint-Martin-Le-Beau
Partenaires
(37) ya poseía un vertedero autorizado
Ademe - Agence de l’Eau - Conseil général
de 22 000 m2 situado en una zona de
d’Indre-et-Loire - Etat (DGE) cultivo de hortalizas. Los impactos de
Maître d’œuvre este emplazamiento eran principal-
Girus mente hidrogeológicos y paisajísticos.
La rehabilitación del emplazamiento
Entreprise générale
fue decidida en 2002 por parte del ayun-
Solétanche Bachy France
tamiento, en aplicación de las reco-
Des techniques
Répondre à des contraintes techniques
et résister aux sollicitations dues au
site par des solutions environne-
environnementales qui
mentales est l’objectif des deux chan-
tiers présentés dans cet article.
La protection des berges du vieux
Rhône à Charmy a consisté à réaliser La restauration de la baie de Mémard
un revêtement de berges souple et
monolithique, à emprise limitée avec en Savoie (lac du Bourget)
risberme végétalisée. La mise en
œuvre de matelas de gabions végé-
talisés a répondu à toutes les exi-
■ CONTEXTE ■ LE CHANTIER
gences de la maîtrise d’ouvrage que
ce soit d’un point de vue technique, Dans un contexte où il est nécessaire de concilier Dans la partie sud de la baie, un décapage d’en-
économique ou environnemental. urbanisation et respect de l’environnement, des viron 8 400 m3 sur une épaisseur d’environ 1 m a
schémas de cohérence territoriale se mettent en été réalisé pour aller à l’encontre de l’abaissement
La revitalisation de la baie de Mé-
place. Ces schémas ont pour objectifs d’associer du niveau du lac et pour enlever les accumulations
mard nécessitait la réalisation de plu- les besoins d’extension des zones urbanisées et de matière organique. Des clairières ont été creu-
sieurs écrans pour briser la lame de les besoins liés à la nature (expansion de crues, sées pour créer des zones sans roselière qui se-
fond. La mise en œuvre d’un récif en préservation de la biodiversité…). C’est dans ce ront des lieux de repos pour la faune.
cadre et à travers le contrat de bassin versant du Ces matériaux enlevés ont été valorisés, d’une part
gabions pour dissiper l’énergie de la
lac du Bourget que le Conservatoire patrimoine na- dans leur utilisation pour le ré-engraissement de
vague a permis la mise en place de turel de la Savoie a lancé des opérations pour re- zone où des roseaux et des scirpes seront plantés,
fascines afin de créer une zone de vitaliser la roselière de la baie de Mémard du lac et d’autre part dans leur utilisation pour des pro-
plantations de roseaux. du Bourget (73). jets paysagers à venir (ces matériaux sont stockés
Les variations de niveau d’eau, les phénomènes pour le moment).
d’érosion et en particulier la houle ont eu pour Compte tenu de l’intensité de la houle, une pro-
conséquence de faire régresser la roselière (perte tection en gabions a été réalisée au nord de la
de 55 % de sa surface depuis 1950) et de favori- roselière. Sous forme de récifs, ces gabions seront
ser la sédimentation transformant la roselière en affleurant durant les niveaux bas de l’hiver (photo
marécage puis terre ferme. 1).
Après avoir réalisé des travaux sur le littoral sud, Une zone de préfabrication a été réalisée sur les
le contrat prévoyait la restauration de la baie de bords du lac. Les gabions ont été pré-assemblés
Mémard en 2003, 2004. Cette restauration per- à terre avec la mise en œuvre de nombreux tirants
mettra d’améliorer et de reconstituer des habitats pour éviter des déformations de la structure souple
(milieu calme et protégé) pour la faune (sédentai- lors de sa manutention. Ces éléments sont ensui-
re et de passage). te remplis de pierres et stockés. Un godet a été
spécifiquement adapté pour faciliter leur mise en
Photo 1 œuvre en eau sans les déformer.
Stockage et préparation
des gabions à terre Placés ensuite sur une barge, ils sont amenés sur
site. Une pelle permet leur manutention et les dis-
Storing and preparing
the gabions on land pose sous l’eau. Des pieux en bois sont ensuite
plantés en quinconce pour les maintenir et une pro-
tection contre l’affouillement en enrochement est
mise en œuvre côté lac (photo 2).
Atténuant ainsi l’effet des vagues de fond, un en-
graissement, maintenu par des fascines, a eu lieu
à l’arrière des récifs en gabions. Ce dispositif est
complété des bionattes en fibres de coco dans les-
quelles seront plantés des roseaux et des scirpes.
Ces fascines sont conçues pour être rechargées
en fonction de leur vieillissement dans le cadre
d’un programme d’entretien (photo 3).
La tranquillité du site vis-à-vis du nautisme a été
renforcée par un renouvellement du piquetage de
protection extérieure à la zone de biotope (photo
4).
■ CONCLUSION
LES PRINCIPAUX
La réalisation d’une protection anti-houle par mise INTERVENANTS
en œuvre de récifs en gabions a été réalisée grâ-
ce à la préfabrication des éléments : l’intervention La baie de Mémard
sur le site a donc été réduite. La souplesse qui ca-
Maître d’ouvrage
ractérise les gabions et leur composition consti-
Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie
tuée de galets roulés sont un atout essentiel pour
casser les vagues de fond. Bureau d’études
La solution de récifs en gabions est une solution Ecotec
efficace, pérenne qui ne provoque aucune pertur- Entreprises
bation tant paysagère qu’environnementale. • Entreprise Bovet
• Entreprise Perrin
Fournisseurs
France Maccaferri
LES PRINCIPALES
QUANTITÉS Photo 2
Récifs en gabions
maintenus par des pieux
• 110 m3 de gabions en bois
• 170 tonnes d’enrochement Gabion reefs held
• 100 ml de fascines immergées in position by wooden
piles
Photo 4
Vue d’ensemble des fascines à l’arrière des récifs
en gabions
General view of the fascines at the rear of the gabion
reefs
Photo 3
Engraissement
à l’arrière
des fascines
Growth
at the rear
of the fascines
®
Travaux n° 815 • janvier 2005 23
ENVIRONNEMENT
Protection et végétalisation
des berges de Charmy (69)
■ LE CHANTIER
La protection de berge des champs captants est
réalisée par la mise en place de matelas de ga-
bions fondés dans le lit mineur épousant la for-
me des berges. Une risberme placée légèrement
Figure 1
Coupe type.
Détail des techniques
mises en œuvre
Typical cross section.
Detail of techniques employed
Photo 8
Vue d’ensemble
de la berge
LES PRINCIPAUX après travaux
®
Travaux n° 815 • janvier 2005 25
ENVIRONNEMENT
RESUMEN ESPAÑOL
Diversas técnicas
medioambientales que han
demostrado ser eficaces.
Restauración de la bahía de
Mémard en Saboya,
protección y vegetalización
de las riberas de Charmy
(69)
K. Aubry
E
n 2006, parcourant la section de l’A89
qui les conduira du viaduc de la Sioule à
l’échangeur avec l’A71, 25 km plus à l’Est,
les automobilistes pourront admirer l’un des plus
beaux points de vue qui soient sur le puy de Dôme.
Puis ils aborderont une plongée continue de 15 km
et le paysage se métamorphosera sous leurs yeux,
le bocage des plateaux cristallins des Combrailles
laissant place à la plaine à blé de la Limagne. A la
mi-mai 2004, moins de huit mois avant sa livrai-
son, la section du TOARC 8.2 1 est livrée aux ter-
rassiers, aux "génie civilistes" et aux assainisseurs
– "soit 500 hommes et un parc de 202 machines
pour un chantier de 10 millions de mètres cubes
qui a démarré au début 2003 ", résume Thierry
Gomes, de Deschiron (Sogea Construction), le di-
recteur du chantier.
■ UN SCÉNARIO
MAIS DE L’IMPRÉVU
Soucieux de préciser le profil d’un métier qui ne se
résume pas à "mettre des bosses dans des trous", Sur les derniers 1 500 m du tracé
ce dernier insiste sans détours sur sa spécificité, teur détaché des contraintes de production dont avant la jonction avec l’A71,
son caractère technique, complexe et exigeant ont besoin nos différents partenaires : maître les plus importants déblais
(près de 2,5 millions de mètres
en terme de management. Puis désignant au mur d’œuvre, maître d’ouvrage et, pour ce chantier, cubes) ont été exécutés
de son bureau un impressionnant tableau synop- groupe technique “loi sur l’eau” 2." dans les marnes de la butte
tique des opérations, il commente : " En phase Barbet
de préparation, ce type de scénario représente deux Over the last 1 500 metres
of route before the junction
mois de travail d’un ingénieur méthodes. Mais en with the A71, the largest
terrassement, à cause des intempéries et de toutes excavations (around 2.5 million
sortes d’aléas, il est rare que les choses se pas- 1. TOARC : terrassements, ouvrages d’art et rétablissements de cubic metres) were performed
circulation. A l’ouest du viaduc de la Sioule, également in the marls of Barbet hillock
sent comme prévu. Au fur et à mesure du chantier,
en chantier, se déroulent aussi les terrassements
il faut donc réorganiser des opérations dont la com- de la section 8.1, qui se raccorde à l’A89 à la hauteur
binaison dans l’espace et le temps est extrême- de Saint-Julien Puy-Lavèze. Au total, c’est un tronçon de 52 km
ment complexe à maîtriser, sans parler des qui sera ouvert à la circulation au début 2006.
2. Le groupe technique "loi sur l’eau" est composé
répercussions financières… En plus, reprend-il, des représentants de la Mission interservice eau (Mise),
nous avons aujourd’hui à gérer des contraintes en- de la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF),
vironnementales très fortes. C’est pourquoi, pour de la Direction régionale de l’environnement,
de la DDASS, du Conservatoire des espaces et paysages
la deuxième fois sur un chantier de grands travaux, d’Auvergne (Cepa), du Conseil supérieur de la pêche,
nous faisons appel à un ingénieur environnement. d’un hydrogéologue agréé par le préfet et du Laboratoire
Celui-ci est à la fois notre garde-fou et l’interlocu- régional des ponts et chaussées.
®
Travaux n° 815 • janvier 2005 27
ENVIRONNEMENT
■ DES RÉSERVOIRS
DE BIODIVERSITÉ
Nouvelle halte à la hauteur du kilomètre 345, en
bordure d’une zone plane qui jouxte la ZNIEFF de
® système provisoire de drainage et d’assainisse-
ment destiné à contenir les eaux ruisselant sur
4. Ces bassins assureront une triple fonction. Ecrêteurs,
ils limitent les risques de ravinement en cas d’orage.
l’emprise et donc chargées d’argiles fines. Dans Décanteurs, ils permettent aux eaux de ruissellement de la plate-
ces vastes bassins, les eaux sont d’abord décan- forme de se débarrasser des matières en suspension. Déshui-
leurs, ils sont équipés de siphons qui piègent les huiles et les
tées de leurs matières en suspension (MES) puis empêchent de se déverser dans le milieu naturel.
l’étang de Lachamp et où la rivière la Morge se for- Les chefs d’équipe disposent de kits
me à partir de résurgences dispersées dans la tour- antipollution d’urgence : matériaux
absorbants (tissus, poudres).
bière. Il s’agit cette fois d’une de ces fameuses Les sols souillés comme les eaux
"zones humides" que la loi sur l’eau encourage à contaminées doivent être récupérés
préserver, puisqu’elles se comportent à la maniè- et traités
re d’éponges, accumulant l’eau au moment des The team leaders have emergency
pollution control kits with absorbent
fortes précipitations pour la restituer en période
materials (fabrics, powders).
d’étiage et qu’elles sont de véritables réservoirs Contaminated soils and waters
de biodiversité avec des espèces végétales et ani- must be recovered and treated
males bien spécifiques. Pour les batraciens, très
présents ici, ont été aménagés, sous le remblai
peu élevé qui supportera la chaussée, deux "ba-
tracoducs", passage de 1 m de diamètre au sol re-
couvert de terre 5 qui leur permet, selon la saison,
de rejoindre les prairies humides et les sols vaseux
où ils s’enterrent pendant l’hiver ou les mares et
LES PRINCIPALES QUANTITÉS
étangs où ils se reproduisent dès que la tempé- • 24,8 km de longueur
rature se réchauffe. • 10 millions de mètres cubes de terrasse-
ments (dont 4 millions minés)
• 1,7 million de mètres cubes traités (53000 t
■ UN INDICATEUR LIMPIDE de chaux)
• 2 millions de tonnes de matériaux granulaires
Dernier arrêt au kilomètre 357, au niveau de la butte • 20 passages supérieurs
Barbet, ultime et plus important pli du terrain –
• 15 passages inférieurs
constitué de marnes cette fois –, où la continuité
de la rampe contraint les terrassiers à ouvrir une Matériel
tranchée de près de deux millions et demi de mètres 15 décapeuses, 62 tombereaux, 26 tracteurs,
cubes puis à rapporter un remblai dont le talus dé- 2 chargeuses, 34 pelles hydrauliques, 11 nive-
passe les 40 m. Loin devant et tout en bas, des leurs, 18 compacteurs, 11 arroseuses, 2 pul-
tracés ocre où semblent manœuvrer des modèles vimixeurs, 2 épandeuses, 10 foreuses, 9
réduits dessinent les futures bretelles de raccor- camions routiers
dement à l’A71. Au-delà s’ouvre la Limagne, bor- Montants
née à l’horizon par les monts du Forez. Sur la piste, • Lot principal (terrassement, assainissement) :
on regarde travailler une pelle hydraulique Liebherr 86,3 M€
de 685 ch et de 120 t qui emporte 10 m3 de terre • Lots accessoires n° 1 et 2 (passages supé-
à chaque coup de godet – des chiffres qui res- rieurs et inférieurs) : 20,9 M€
tent des abstractions tant, à cet endroit, tout semble • Lot accessoire n° 3 (rétablissements de cir-
culation) : 3,2 M€
5. Parcourue sur 80 à 100 m, la surface du béton agirait comme • Total : 110,4 M€
un abrasif sur la peau, très fragile, des amphibiens.
®
Travaux n° 815 • janvier 2005 31
ENVIRONNEMENT
Scotet vous a conduit ici. Au pied du remblai Ban- Project phase 8.2 of the
son, il désigne le ruisseau des Buchailles déplacé A89 : a sensitive link for a
green motorway
et reconstitué sur 450 m. Les méandres et les
seuils ont été créés dans l’objectif de restituer à
Th. Gomes, G. Scotet
terme la qualité écologique qu’il offrait à son état
naturel. Alors que tout semble désormais se pas- The A89 access motorway will begin to
ser "en haut", celui-ci est protégé par la présence truly fulfil this access role with the ope-
du remblai aujourd’hui suffisamment élevé pour ning, in early 2006, of the section
empêcher les écoulements indésirables et l’exis- connecting the A71 (and the A72) to
tence d’un bassin de décantation. Les risques liés the section already operational between
à la proximité de ce cours d’eau ne sont pourtant the road interchanges of Saint-Julien-
pas totalement écartés : "Sur les 5 à 6 km d’amont, Puy-Lavèze – Sancy and Saint-Germain-
le cours naturel du ruisseau suit le chantier, et il les-Vergnes, a few kilometres from Brive.
est donc totalement exposé à toutes les pollutions. The eastern part of this section, pro-
ject phase 8.2, constructed by a consor-
Sa limpidité en ce point est donc le meilleur des
tium led by Deschiron (Sogea), on three-
indicateurs…"
quarters of its route passes through
the Regional Nature Park of the Vol-
canoes of Auvergne – a country of waters
in a protected but extremely sensitive
environment.
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS RESUMEN ESPAÑOL
TOARC 8.2 de la Autopista
Terrassement A89 : un eslabón sensible
• Deschiron (Sogea Construction), mandataire; de una autopista ecológica
• Guintoli, Valérian (sous-traitants terrasse-
ment), Cognac TP, EHTP (sous-traitants assai- Th. Gomes y G. Scotet
nissement)
Autopista de desenclavamiento, la A89
Passages supérieurs et inférieurs habrá de corresponder realmente a
GTM GCS (GTM Construction), Campenon Ber- semejante vocación con la apertura, a
nard TP, Campenon Bernard Régions (Sogea principios de 2006, del tramo que pon-
Construction) drá en comunicación la autopista A71
Rétablissements de circulations (y la autopista A72) con aquella actual-
Colas Sud Ouest et Guintoli mente en servicio entre los difusores
de Saint-Julien-Puy-Lavèze – Sancy y
de Saint-Germain-les-Vergnes, ubica-
dos a algunos kilómetros de la ciu-
dad de Brive. Parte Este de este tramo,
el TOARC 8.2 que corresponde a una
agrupación encabezada por Deschiron
(Sogea) atraviesa en sus tres cuartas
partes de su trazado el Parque natural
regional de los volcanes de Auvernia –
una región de aguas con un medio
ambiente preservado pero sumamente
sensible.
Chantier A1
Le silence est dehors…
Objectif atteint ! Sur les 1,6 km de linéaire urbain, l’impact phonique de la circulation sur l’au-
toroute A1 est maintenant en tous points maintenu au-dessous de 65 décibels.
En moins de deux ans de production intensive, de jour comme de nuit, les équipes des ouvrages
d’art d’EIffage TP Ile de France et de Chantiers Modernes, ont mené à terme ce projet.
Avec l’impossibilité de couper la circulation de jour, et en utilisant le minimum de nuits, il aura
fallu concevoir des outils spécifiques, planifier et gérer très finement ce chantier, pour per-
mettre la coactivité de tous les intervenants.
Photo 1
■ PRÉSENTATION GÉNÉRALE Ecran
ET CONTEXTE à auvent
Canopy screen
L’élargissement de l’autoroute A1 à deux fois quatre
voies entre la RN2 et l’A170 (ex A104) figure dans
le contrat de plan adopté par la Région en 2000.
Or la loi de décembre 1992 impose de limiter à 65
décibels l’incidence phonique des réaménagements
d’infrastructures existantes. Il se trouve que dans
la journée le bruit dépasse largement ces 65 dB.
L’élargissement de l’autoroute A1 entraînait dont
"naturellement" des travaux de protection acous-
tique (photos 1 et 2).
Le marché a été notifié le 3 juillet 2002. Les tra-
vaux ont démarré le 4 septembre 2002 pour se ter-
miner début août 2004.
Des pénalités de retard importantes ont été fixées
à la signature du contrat, liées à la tenue prévisible
d’une exposition internationale à Dugny en mai et
Photo 2
juin 2004 (exposition qui a d’ailleurs été annulée Ecran
en cours de chantier). rue Saint-Exupery
Le montant des travaux s’élève à 48 millions d’eu- Screen
ros HT. on rue Saint-Exupery
■ "GÉOGRAPHIE"
ET CONSISTANCE
DES TRAVAUX
Le chantier se situe sur l’A1 au Blanc-Mesnil entre
le pont Lindbergh et le pont Descartes soit sur en-
viron 1,6 km. Il se décompose en plusieurs zones
de travaux :
◆ zone "écrans" : environ la moitié du linéaire vers
Paris : réalisation de murs en béton latéraux et cen- couverte "sur toute la largeur de l’autoroute". On
traux de hauteur variable de 5,00 à 8,20 m et l’appelle semi-couverture car les espaces entre
d’épaisseur 60 cm, recouverts de caissons acous- poutres de couverture ne sont pas pleins au centre :
tiques. d’un côté à l’autre il y aura 12 m couverts, 12 m
Cette solution légère est possible car l’autoroute ouverts puis 12 m couverts. Dans la zone suivan-
dans cette zone est bordée par des zones essen- te, seul le côté de circulation vers Lille est couvert.
tiellement pavillonnaires ; On appelle donc cette zone demi-couverture.
◆ zone "couvertures" : l’autre moitié, comprend La solution de couverture a été retenue dans cet-
deux zones. La première, en venant de Paris, est te zone suite à la présence d’immeubles plus ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 33
ENVIRONNEMENT
®
Photo 3 élevés qui auraient nécessité la réalisation d’écrans
Portique de hauteur trop importante en terme d’aménage-
de banches
ment urbain.
Shuttering
panel gantry crane
Merlons
Ouvrages
■ PRINCIPAUX CHOIX
TECHNIQUES
Fondations profondes
Couvertures
Acoustique horizontale
Après étude de rendement acoustique, l’acoustique
a été incorporée aux poutres (fibralithe en sous-
face).
® Deuxième phase,
de mi-septembre 2003 à juin
ABSTRACT
D. Marchandon
Réalisation des écrans centraux ainsi que d’un as-
sainissement dans la zone vers Paris, réalisation Objective achieved ! Over the urban
des voiles nécessaires à la pose des poutres length of 1.6 km, the sound impact
des élargissements d’ouvrages, pose de poteaux of traffic on the A1 motorway is now
et réalisation de chevêtres dans la zone de cou- kept below 65 decibels at all points.
verture puis pose des poutres de couverture. Etan- In less than two years of intensive pro-
chéité et protection sur les couvertures. Réalisation duction, day and night, the structural
des dalles béton des élargissements d’ouvrages engineering teams of Eiffage TP Ile de
et pose de murs béton architecturaux sur ces ou- France and Chantiers Modernes com-
vrages. Etanchéité et protection sur les dalles des pleted this project.
ouvrages. Pose de panneaux acoustiques sur les Since it was impossible to cut off the
traffic by day, and using a minimum of
écrans, les frontons des couvertures ainsi que sur
night work, special tools had to be desi-
les ouvrages. Reprise de l’enrobé et réalisation des
gned, and this project had to be plan-
GBA définitives. ned and managed very skilfully, to allow
co-activity by all the entities involved.
RESUMEN ESPAÑOL
Obras de la autopista A1. El
silencio está fuera…
D. Marchandon
LES PRINCIPALES QUANTITÉS
Objetivo alcanzado… En los 1,6 km de
• 300 pieux de diamètre 800 ou 1 000 trazado urbano, el impacto fónico del
• 82 000 m3 de remblais tráfico en la autopista A1 está actual-
• 44 000 m3 de béton mente mantenido en todos los puntos
• 4 800 t d’aciers HA por debajo de los 65 decibelios.
• 44 500 m2 de revêtement acoustique En menos de dos años de producción
• 20 000 m2 d’étanchéité intensiva, tanto diurna como nocturna,
los equipos de estructuras de EIffage
• 336 poutres pour les couvertures (31 t en
TP Ile de France y de Chantiers
moyenne), posées de nuit (22 nuits)
Modernes, han llevado a buen término
• 32 poutrelles métalliques pour l’élargisse- este proyecto.
ment de l’ouvrage Diderot, posées de nuit Con la imposibilidad de interrumpir
• 46 poutres béton pour l’élargissement de el tráfico diurno, y utilizando las noches
l’ouvrage Guynemer (17 à 31 t), 7 nuits de forma mínima, ha sido preciso rea-
• 76 poutres béton pour l’élargissement de lizar diversas herramientas específi-
l’ouvrage Lénine (16 à 30 t), 9 nuits cas, planificar y llevar a cabo la ges-
• 23 poutres béton armé (17 à 36 t) et 20 pré- tión de esta obra de forma muy precisa,
contraintes (40 à 69 t) pour l’élargissement para permitir la coactividad de todos
de l’ouvrage Descartes, 7 nuits de pose los participantes.
• Une centaine d’ouvriers en pointe pour
160 000 heures environ
La station d’épuration
de Chantilly - Gouvieux
Les stations d’épuration biologique de Chantilly et de Gouvieux, telles qu’elles existent au-
jourd’hui, ne répondent plus aux normes en vigueur, elles doivent donc être soit recons-
truites soit agrandies pour assurer l’épuration des eaux usées. Ainsi, le SICTEUV 1 créé en 1999
a donc décidé de procéder à la reconstruction d’une seule station d’épuration regroupant les
eaux usées en provenance des communes de : Apremont, Avilly-Saint-Léonard, Chantilly, Gou-
vieux, Vineuil-Saint-Firmin. Il s’agit d’une station d’une capacité de 35 000 équivalents/habi-
tants sur le territoire de la commune de Gouvieux.
Le marché comprend :
◆ un bassin-tampon de 1 000 m3 sur le site de l’ancienne station d’épuration de Chantilly ;
◆ un bassin-tampon enterré de 4 000 m3 sur le site de la nouvelle station d’épuration à Gou-
vieux ;
1. Le SICTEUV (Syndicat Intercommunal
◆ le prétraitement et traitement biologique sur deux files parallèles ; pour la collecte et le traitement des eaux usées
de la vallée de la Nonette) rassemble
◆ la déshydratation des boues par centrifugeuses avant leur évacuation pour compostage ;
les communes de Apremont, Avilly-Saint-Léonard,
◆ le traitement des matières de vidange ; Chantilly, Gouvieux, Vineuil-Saint-Firmin. Il est
présidé par Jean Bonnet, ancien maire d’Avilly-Saint-
◆ la désodorisation par lavage chimique. Léonard.
L
a démarche du SICTEUV ne s’est pas arrê-
tée au seul traitement des eaux usées. En
effet, le syndicat Intercommunal a choisi d’in-
tégrer à sa réflexion la gestion des eaux de pluie.
Ainsi, il a intégré dans le projet de reconstruction
de sa station d’épuration deux bassins d’orage, un
sur le site de l’ancienne station d’épuration de
Chantilly et l’autre sur le site de la nouvelle station
implantée sur la commune de Gouvieux.
Moyennes
Arrivées Unité Temps sec Temps de pluie
annuelles
Débit journalier m 3/j 4 125 5 392 10 392
3
Débit de pointe m /h 438 558
nique par une conduite DN 1000. Un ouvrage de
Tableau I
Charge hydraulique bypass de la station est placé à cet endroit. Il consis-
Hydraulic head te en une lame déversante et une vanne motori-
sée. Lorsque le bypass de la station est souhaité,
Tableau II
Charge de pollution Moyennes la vanne va fermer le canal d’arrivée des effluents
Charges Unité Temps sec Temps de pluie
prise en compte annuelles sur le prétraitement, entraînant une décharge de
Pollution loads DBO kg/j 1 462 1 961 2 485 l’effluent vers le bypass.
allowed for DCO kg/j 3 028 4 041 5 907 Une mesure ultrasonique est installée au-dessus
MES kg/j 1 843 2 111 3 539 de la lame déversante pour mesurer le débit. Le
NTK kg/j 365 418 524 bypass rejoint la tuyauterie de rejet vers la Nonet-
te en aval du comptage final.
Pt kg/j 97 108 135
Un écrêtage de débit est prévu en amont du dé-
grillage fin.
® Bases de calcul Cet ouvrage limite le débit d’entrée dans la station
d’épuration à 288 m3/h.
Les conditions de dimensionnement suivantes sont Tout excédent de débit au-delà de ces 288 m3/h
extraites du programme fonctionnel détaillé. est dirigé vers le bassin d’orage.
Les eaux usées excédentaires prédégrillées s’écou-
Paramètres d’arrivée et de rejet lent dans le bassin tampon pour y être stockées
Concentrations Rendement Selon les indications données dans les documents provisoirement. Elles sont ensuite réinjectées dans
maximales d’élimination
de consultation, la station d’épuration sera di- la filière biologique lorsque le débit d’entrée le per-
DBO5 25 mg/l 80% mensionnée suivant les données de calcul princi- met. Le dégrillage fin, étage de traitement suivant,
DCO 125 mg/l 75% pales décrites ci-après, et ce pour différents modes est réalisé sur deux files.
MEST 35 mg/l 90% de fonctionnement : charge hydraulique (cf. ta- Les eaux usées provenant de Chantilly y sont trai-
NGL 10 mg/l 70% bleau I), charges de pollution prises en compte (cf. tées séparément de celles provenant de Gouvieux.
Pt 2 mg/l 80% tableau II), eau traitée (cf. tableau III). En fonctionnement normal, chaque effluent pos-
NGL 10 mg/l 70% Les valeurs minimales de concentration ou de ren- sède sa propre ligne de traitement. Toutefois le di-
Pt 2 mg/l 80% dement sont exigibles sur des échantillons non dé- mensionnement de chaque ligne permet de traiter
cantés : les deux effluents en commun sur une seule file.
Tableau III ◆ en moyenne journalière pour les paramètres Les résidus de dégrillage sont déshydratés par des
Qualité des effluents traités
DBO5, DCO et MES ; compacteurs, ensachés puis entreposés dans une
Quality of treated effluent ◆ en moyenne annuelle pour les paramètres NGL benne.
et Pt. Après le dégrillage fin, un comptage du débit type
Pour le paramètre azote, la garantie est accordée Venturi est prévu sur chaque ligne.
pour une température minimale de la liqueur mix- Après le comptage, les eaux usées s’écoulent dans
te (dans le bassin d’aération) de 12 °C. deux dessableurs-deshuileurs circulaires aérés.
Deux aérateurs submersibles assurent l’approvi-
Brève description de la station sionnement en air des dessableurs-déshuileurs.
d’épuration du SICTEUV Les sables piégés en fond d’ouvrage sont refoulés
vers le laveur de sables.
LES PRINCIPAUX Station de Chantilly Une fois traités, les sables déshydratés sont en-
INTERVENANTS L’effluent d’arrivée de la localité de Chantilly est treposés dans une benne.
prétraité sur le site de l’ancienne station de Chan- Les graisses et les matières flottantes provenant
Maîtrise d’ouvrage tilly. Un dégrillage grossier y est prévu depuis le- du dessableur sont emmenées par deux pompes
SICTEUV quel l’effluent prétraité s’écoule dans le bassin vers le traitement biologique des graisses.
d’orage. Ce dernier est équipé de deux agitateurs A la sortie du prétraitement, les eaux usées sont
Conducteur d’opération
et de deux jets tourbillonnaires en vue de son net- conduites via un siphon en DN 400 vers l’ouvrage
DDE de l’Oise
toyage. central de répartition et la zone de contact. Un
Maîtrise d’œuvre Un ouvrage de relevage de l’effluent y est égale- by-pass du traitement biologique est installé à cet
Cabinet Merlin - BR Ingénierie ment prévu. endroit. Celui-ci est équipé d’un débitmètre élec-
Architecte Les trois pompes de relevage ont un débit de tromagnétique pour mesurer le débit. Il rejoint la
Cabinet Duval - Raynal 270 m3/h afin de limiter les volumes d’effluent re- tuyauterie de rejet en aval du comptage final.
Paysagiste levé. Elles dirigent l’effluent prétraité vers la sta- L’ouvrage de répartition est construit de telle sor-
Gibet Espace tion de Gouvieux. te que les eaux usées puissent être indifférem-
L’effluent excédentaire est dirigé vers le milieu ré- ment, équiréparties vers les deux bassins à boues
Entreprise lot génie épuratoire
cepteur. activées.
Passavant Roediger France
L’ouvrage est conçu pour permettre la banalisation
Entreprises lot génie civil Station de Gouvieux des filières de traitement.
Razel - Stevenazzi Les eaux usées brutes en provenance de Gouvieux Les deux bassins à boues activées sont circulaires.
sont conduites au premier étage du bâtiment tech- Une zone anaérobie est placée au milieu des deux
S. Le Sant
■ DONNÉES ÉCONOMIQUES
Las estaciones depuradoras biológicas
de Chantilly y de Gouvieux, tal como
La nouvelle station d’épuration entrera en service existen en la actualidad, han dejado de
en 2005 après deux ans de travaux et d’essais. estar en concordancia con las normas
Le montant des travaux est estimé aujourd’hui à vigentes, y por consiguiente, se deberán,
14 763 415 euros hors taxes. ya sea construir de nuevo, o bien ampliar
L’Agence de l’Eau Seine-Normandie participe sous sus instalaciones para garantizar la
forme de subvention et de prêt. depuración de las aguas residuales.
Así, el SICTEUV creado en 1979 ha deci-
dido en este caso proceder a la recons-
trucción de una estación depuradora
única en la cual se habrán de reunir
LES PRINCIPALES CAPACITÉS las aguas residuales procedentes de
DE TRAITEMENT los municipios de : Apremont, Avilly-
Saint-Léonard, Chantilly, Gouvieux y
• Volume journalier temps sec : 5 392 m3/j Vineuil-Saint-Firmin. Se trata de una
• Volume journalier temps de pluie : 10392 m3/j estación de una capacidad de 35 000
• Volume journalier moyen : 4 125 m3/j equivalentes/habitantes en el territo-
• Débit de pointe temps sec : 438 m3/h rio del municipio de Gouvieux.
• Débit de pointe temps de pluie : 558 m3/h El contrato incluye :
- un depósito regulador de 1000 m3 en
Station d’épuration
SIVOM du canton
d’Honfleur
La station d’épuration d’Honfleur desservira les quatre communes de Honfleur, La Rivière- Saint-
Sauveur, Equemauville et Gonneville-sur-Honfleur.
Située dans un site prestigieux, la future station d’épuration du SIVOM d’Honfleur se distingue
tout particulièrement par son impact architectural.
Positionnée à l’entrée d’Honfleur, elle sera visible depuis l’autoroute d’accès à la municipalité
par les quelque quatre à cinq millions de visiteurs annuels attirés par cette ville ravissante.
Le concept particulièrement écologique retenu par le SIVOM pour le traitement des boues et l’af-
finage des eaux en fera la plus grande station à traitement de boues par roselières de France.
Ce type de traitement de boue est particulièrement adapté aux sites présentant de fortes va-
riations de population au cours de l’année.
De plus, le traitement des boues par roselières offre une opportunité unique de résoudre le pro-
blème permanent des collectivités, à savoir l’élimination des boues. En effet, la technologie
développée par Passavant Roediger permet de stocker les boues dans des casiers plantés de
roseaux sur une durée allant de 8 à 10 ans sans aucun traitement mécanique. Après 10 ans, le
résidu formé est un compost contenant moins de 55 % d’eau et totalement valorisable.
Maquette aérienne
■ DESCRIPTIF DU PROCÉDÉ de la station
d’épuration
DE TRAITEMENT
Aerial-view model
of the treatment plant
Prétraitements
Tamisage et comptage
Pour retirer des produits encombrants de l’effluent
il est prévu la mise en place d’un tamis automa-
tique de 6 mm, secouru par une grille de secours
de 10 mm, raclée manuellement. Le débit maximal
au niveau du prétraitement est de 600 m3/h.
Le dimensionnement de cet ouvrage tient donc
compte de ce débit, supérieur au débit maximal au
niveau de la biologie. En aval du tamisage, les eaux
dégrillées sont comptabilisées par une mesure de
débit par canal venturi. Un deuxième canal adja-
cent collecte le surplus de débit et le dirige vers le
bassin tampon en sous-sol.
Les prestations suivantes sont inclues dans la sta-
tion d’épuration :
◆ mise en place de quatre batardeaux pour l’iso-
lement des dégrilleurs ;
◆ mise en place d’un compacteur-laveur des refus ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 41
ENVIRONNEMENT
Epuration biologique
Le traitement biologique de la STEP se fait sur deux
files parallèles. Le dimensionnement porte sur les
volumes minima suivant :
◆ bassin de contact : 150 m3 ;
◆ zone anaérobie : 2 x 450 m3 ;
◆ zone anoxie-aération : 2 x 2500 m3 ;
Dégrilleurs
des matières de vidange ◆ volume total : 6 050 m3.
et laveur à sables Les eaux prétraitées sont introduites dans le bas-
Sewage screen rakes sin de contact, dans lequel s’effectue le mélange
and grit washer des boues biologiques avec les boues fraîches.
C’est dans cette zone que se fait également le do-
sage de FeCl3 pour permettre la précipitation chi-
mique de phosphore.
L’équirépartition de l’effluent vers les bassins bio-
logiques se fait à partir du bassin de contact. La
répartition est contrôlée à l’aide de débitmètres
électromagnétiques. L’eau transite ensuite dans
les deux bassins anaérobies. C’est ici qu’on ob-
serve l’élimination biologique du phosphore par ac-
cumulation dans la biomasse.
Les deux zones anaérobies au centre des bassins
biologiques combinés permettent cet abattement
de la charge en phosphore avec des temps de sé-
jour avoisinant une heure, dans le cas d’une recir-
culation en pleine charge.
Après ce passage, l’eau s’écoule dans les deux
zones d’aération-anoxie d’un volume unitaire de
2500 m3. Dans cette partie des bassins se déroule
l’élimination des pollutions carbonées et azotées
contenues dans l’effluent.
Le dimensionnement des ouvrages permet la sta-
® des casiers à boues, le principe suivant est mis en
œuvre :
bilisation complète des boues biologiques. Ceci est
une caractéristique importante pour permettre en-
◆ évacuation des filtrats des casiers à boues dans suite une minéralisation des boues au niveau des
les périodes de faible charge (nuit) ; casiers à boues.
◆ surdosage de FeCl3 au niveau du traitement bio- Equipements installés :
logique pour piéger les phosphates ; ◆ zone de contact :
◆ récupération des précipitants au niveau des - un agitateur rapide,
casiers à boues sous une forme stabilisée. - deux vannes déversantes ;
En effet des phosphates éliminés biologiquement ◆ zones anaérobies :
peuvent se redissoudre en partie lors du séchage - deux agitateurs ;
des boues dans les casiers. ◆ zones anoxie-aérobie :
L’expérience dans des stations similaires montre - quatre agitateurs,
que la concentration en phosphore total dans les - deux lames de surverse,
centrats de retours est de l’ordre de 16-20 mg/l, - huit raquettes d’insufflation d’air,
donc comparable aux charges en phosphore en en- - trois surpresseurs (sur variateur de fréquence)
trée de la station lors des périodes de temps sec. d’un débit unitaire de 630 - 2 500 Nm3/h,
Dégazage
Pour permettre une bonne décantation des boues
biologiques dans des clarificateurs, une étape de
dégazage est nécessaire. Celle-ci se fait dans deux Bassin d’aération
Puits à boues et fosse sèche
bassins de dégazage raclés d’un diamètre unitai- Aeration tank
re de 3,2 m. Une fosse sèche est aménagée entre les ouvrages
Le passage de l’eau dans ces ouvrages permet l’éli- de dégazage, puits à boues et fosse à écume. Sa
mination des bulles d’air contenues dans l’effluent surface et de l’ordre de 21 m2. Dans cet ouvrage
après le traitement biologique qui empêcheraient se font la recirculation des boues ainsi que l’ex-
la décantation des boues au niveau des clarifica- traction des boues en excès. Celles-ci sont direc-
teurs, étape suivante du traitement. tement extraites des puits à boues à une
Equipements dégazeurs : concentration de 8 g/l. Ceci optimise le dimen-
◆ deux bras de raclage des écumes ; sionnement des casiers à boues et représente éga-
◆ deux sauts à ski et conduites de liaison ; lement moins de charge de retour du liquide drainé
◆ une potence de manutention ; par des casiers à boues vers la station.
◆ canalisation de liaison. La concentration de 8 g/l ne pose aucun problème
Instrumentation : pour la répartition des boues sur la surface totale
◆ deux débitmètres électromagnétiques. des casiers à boues. En fait, la valeur limite ad-
missible pour la concentration des boues est de
Clarification 15 g/l.
Pour permettre la séparation des boues biologiques Equipements puits à boues et fosse sèche :
de l’effluent épuré, deux ouvrages de clarification ◆ quatre pompes de recirculation des boues en
d’un diamètre de 20,2 m ont été prévus. Les faibles fosse sèche ;
vitesses ascensionnelles de l’effluent permettent ◆ quatre variateurs de fréquence pour pilotage de
une bonne séparation des boues biologiques, pour la recirculation ;
arriver à des siccités au fond de l’ouvrage de l’ordre ◆ quatre vannes d’admission et des clapets anti-
de 0,8 %. retour ;
Les ponts clarificateurs sont des ponts sucés en ◆ une nourrisse de liaison ;
aluminium dont les parties immergées sont en inox. ◆ deux pompes d’extraction des boues en fosse
L’admission de l’eau dans les clarificateurs se fait sèche.
par procédé Passavant Roediger avec des entrées Instrumentation puits à boues et fosse sèche :
de type "Stengel" assurant une répartition optimale ◆ deux débitmètres électromagnétiques sur le re-
de l’effluent entrant dans l’ouvrage. foulement des pompes de recirculation ;
Equipements clarificateurs : ◆ un débitmètre électromagnétique sur l’extraction
◆ deux ponts sucés en aluminium avec tubes en des boues ;
inox ; ◆ une sonde de niveau ultrason dans la bâche à
◆ entrée Stengel pour admission des effluents ; écumes.
◆ deux systèmes de raclage des flottants et saut
de ski ; Canal de comptage
◆ deux balais de nettoyage de la goulotte. En sortie de la station, des eaux traversent le ca-
Instrumentation clarificateurs : nal venturi de sortie pour être contrôlées sur le dé-
◆ deux détecteurs de voile. bit, et la turbidité. Des prélèvements sont également ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 45
ENVIRONNEMENT
Vue sur le bâtiment ver dans les eaux usées. Cet étang dispose d’une
technique trémie à boues où elles se déposeront.
et sur les bassins
biologiques Cette mesure évite la répartition des matières en
View of the plant suspension dans tous les jardins filtrants et limite
building le procédé d’évacuation à un endroit spécifique.
and the biological L’affluence des eaux dans cet étang de traitement
ponds
de finition s’effectue par un trop-plein dans le bas-
sin de régulation. Ceci permet la régulation opti-
male de l’étang de traitement de finition et des
DIMENSIONNEMENT
DE LA STATION
Le dimensionnement de la station est basé sur
les charges correspondant à la capacité nomi-
nale de :
• Charge nominale en DBO5 : 1 819 kg/j
• Charge nominale en DCO : 3 892 kg/j
® Résumé
• Charge nominale en MeS : 2 568 kg/j
L’installation de transformation terreuse décrite ci- • Charge nominale en NTK : 330 kg/j
dessus offre les avantages suivants au SIVOM Hon- • Charge nominale en Pt : 77 kg/j
fleur : • Débit journalier nominal de temps sec :
◆ mise à disposition d’une capacité de transfor- 3 905 m3/j
mation en terreau assurée pour un total de 335 t • Débit journalier nominal de temps de pluie :
MS (extensible à 400 t MS) par année et pour une 5 349 m3/j
période de 25 années ; • Débit horaire nominal avant écrêtage :
◆ première évacuation des casiers à boues après 600 m3/h
une période de 6 années environ ; • Débit horaire nominal en prétraitement, bio :
◆ fonctionnement continuel de l’installation pen- 320 m3/h
dant toute l’année ; Le traitement de l’azote est garanti, dans la
◆ réduction du volume selon la teneur en MS d’en- mesure ou les flux moyens journaliers sur 20
trée entre 87 et 93 % ; jours consécutifs n’excèdent pas le jour moyen
◆ teneurs en MS entre 30 et 50 % MS dans les 20 jours, définis ci-après :
terres obtenues à partir des boues d’épuration • Débit journalier : 3 476 m3/j
après un stockage postérieur ; • DBO5 : 1 333 kg/j
◆ sécurité d’obstruction de l’installation par une • DCO : 2 832 kg/j
structure spéciale du corps de drainage ; • MeS : 1 633 kg/j
◆ économie de coûts par : • NTK : 254 kg/j
- une construction compacte, • Pt : 60 kg/j
- conduites courtes, Le traitement des matières carbonées est garanti
- réduction du nombre d’installations d’alimenta- pour tous les flux moyens journaliers sur une
tion, semaine consécutive n’excèdent pas le jour
- dépenses d’évacuation réduites par grandes uni- moyen 7 jours suivant, définis ci-après :
tés de transformation terreuse, • Débit journalier : 3 693 m3/j
- coûts de construction réduits par grandes uni- • DBO5 : 1 517 kg/j
tés de transformation terreuse, • DCO : 3 190 kg/j
- stockage et introduction contrôlée du filtrat pen- • MeS : 1 812 kg/j
dant les périodes de charge réduite. • NTK : 292 kg/j
• Pt : 67 kg/j
La qualité de l’effluent traité après le traitement
■ MÉMOIRE JUSTIFICATIF par la station d’épuration est le suivant :
JARDINS FILTRANTS • DBO5 : 20 mg/l : 94 % de rendement mini-
mal
Explications • DCO : 60 mg/l : 92 % de rendement minimal
• MeS : 30 mg/l : 93 % de rendement minimal
Le procédé débute par l’installation d’un étang pour • NGL : 15 mg/l : 78 % de rendement minimal
le traitement de finition. Là seront séparées les ma- • Pt : 2 mg/l : 88 % de rendement minimal
tières en suspension qui peuvent encore se trou-
RESUMEN ESPAÑOL
Estación depuradora.
SIVOM del distrito de
Honfleur
S. Le Sant
Guéthary : la première
station d’épuration Jacques Debuire
DIRECTEUR RÉGIONAL
MSE Toulouse
P
our la première fois une station d’épuration Guéthary possède, aujourd’hui, les plus grandes
de traitement des eaux usées urbaines, entreprises européennes de l’activité du surf – spot
équipée du procédé Aqualys® proposé par reconnu – les pionniers du surf ont conquis ses
la société MSE, filiale d’OTV-Veolia Environnement, vagues. Sa pratique est très importante sur son lit-
garantit "zéro virus" sur le littoral basque. Le toral. Les associations locales de surf reportaient
Syndicat intercommunal d’assainissement de Gué- sur une qualité d’eau rejetée très médiocre tous
thary – Saint-Jean-de-Luz et Acotz s’est engagé sur les incidents de santé (nez, gorge, oreilles, peau,
l’absence quasi totale de bactéries dans les ef- etc.) dont se plaignaient les surfeurs.
fluents rejetés en mer. L’unité de traitement des eaux usées existante
Guéthary, commune typiquement basque dont le construite en 1975, présentait quelques dys-
nom vient de Getaria, mot latin signifiant lieu de fonctionnements tant au niveau de l’hydraulique
guêt, était au début du siècle, un village de pê- liés à des équipements vieillissants, que sur la fi-
cheurs. lière boues. Il était devenu urgent d’adapter la fu- ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 53
ENVIRONNEMENT
Figure 2
■ SOLUTIONS PROPOSÉES
Alternance POUR LE CAS DE GUÉTHARY
des phases
de filtration Pour répondre à ces contraintes environnementales
et de rétrolavage
très fortes, face à un plateau continental sensible,
Alternation
of filtration le Syndicat intercommunal d’assainissement de
and backwash Guéthary, Saint-Jean-de-Luz et Acotz s’est adjoint
phases les services des ingénieurs conseils du Cabinet
Merlin de Lyon ainsi que les techniciens des Conseils
régionaux et des Conseils généraux des Pyrénées
Atlantiques pour l’aider dans sa réflexion. La pré-
sence forte des surfeurs auprès de la municipalité
en faisait un challenge pour une eau rejetée en mer
de qualité exceptionnelle.
Deux solutions s’avéraient possibles :
◆ soit, la technique traditionnelle de boues acti-
Tamis vées avec adjonction d’un traitement tertiaire per-
rotatif formant auquel il y a lieu de construire un collecteur
Drum de rejet en mer de 540 m de longueur voire de
screen
750 m pour respecter les impératifs des surfeurs ;
◆ soit les nouvelles techniques innovantes mem-
branaires en cohérence avec l’approche commu-
nautaire "zéro Virus" auquel il y a lieu de rajouter
la construction d’un rejet en mer de 240 m de lon-
gueur. Cette longueur correspond à la cote des plus
basses eaux imposée par la Police de l’eau.
Cette dernière solution permet au Syndicat de s’af-
franchir d’un traitement tertiaire et de 300 m au
moins de collecteur en mer dont le coût et l’entre-
tien dans cette zone du golf de Gascogne peuvent
être à risques et importants.
La technique traditionnelle de boues activées
® ture station d’épuration aux nouvelles contraintes.
L’objet de la réhabilitation portait sur une aug-
présente des inconvénients majeurs : ouvrages de
grandes surfaces, risque de développement de bac-
mentation de sa capacité de 10 000 équivalents- téries filamenteuses et départ de boues du clarifi-
habitants, ainsi qu’une mise aux normes européennes cateur dû aux variations de charges importantes
du rejet. de tout site balnéaire.
Les travaux devaient être réalisés dans l’espace Les techniques membranaires présentent des avan-
réduit de l’ancienne station, bordée par la voie fer- tages indéniables en termes de compacité, de ni-
rée à l’est, un chemin de grande randonnée au sud, veau de traitement, de fiabilité et de sécurité. Dans
la plage du Cenitz à l’ouest et une propriété privée sa réunion du 22 mai 2002, les élus du Syndicat
au nord. intercommunal d’assainissement de Guéthary, Saint-
L’étude qui allait en découler nécessitait, outre la Jean-de-Luz et Acotz ainsi que l’ensemble des ad-
prise en compte de ces éléments pour intégrer au ministrations concernées : Agence de l’eau Adour
mieux cette installation dans son environnement, Garonne, Conseil régional, Conseil général, Sate-
la mise en place d’une canalisation de rejet en mer se, DASS, Cabinet Merlin, etc. ont choisi le procé-
dé Aqualys®, réunion de la technique membranaire traduit par un fort abattement biologique de DCO
Biosep® et d’une désinfection par ultra-violets, réa- des matières en suspension et une désinfection
lisé par la société MSE, filiale spécialisée d’OTV- très poussée.
Véolia Water. Biosep® met tout simplement en œuvre un bassin
Cette solution s’adapte totalement au contexte de d’aération dans lequel sont placés verticalement
Guéthary. les modules membranaires.
Chaque module est constitué d’un cadre qui main-
tient les membranes sans les confiner dans un car-
■ PRÉSENTATION DU PROCÉDÉ ter sous pression. Deux canalisations permettent
BIOSEP® l’extraction de l’eau filtrée, une troisième, l’arrivée
d’air de balayage (figure 1).
Biosep® est un procédé biologique de nouvelle gé- Le colmatage est limité de deux manières :
nération pour traiter des effluents domestiques ou ◆ physiquement :
industriels. Biosep® associe dans un même bassin - par une agitation permanente sous les modules
les performances d’un traitement biologique par (air-lift),
boues activées et d’un traitement physique de sé- - par des rétrolavages à l’eau filtrée (six par heu-
paration par membranes immergées. re) ;
Ce procédé du fait de la présence de membranes ◆ chimiquement :
permet de s’affranchir de tout problème lié à la cla- - par un nettoyage de maintenance hebdomadaire
rification – le clarificateur étant le maillon faible du automatique à l’eau chlorée,
procédé traditionnel de boues activées, la tech- - par un nettoyage exceptionnel annuel où chaque
nique de séparation membranaire supprime tout cassette est sortie du bassin et nettoyée spécifi-
risque de départ de boues avec l’eau traitée. quement.
Les membranes, véritables barrières physiques, L’eau est ensuite filtrée de l’extérieur vers l’inté-
permettent de conserver la totalité de la biomasse rieur des fibres sous l’effet d’une différence de pres-
épuratrice dans le bassin et d’obtenir une forte sion créée par la hauteur d’eau au-dessus des
concentration en boues (~ 15 g MES/l) et un âge membranes, éventuellement complétée par une
de boues élevé. pompe de soutirage. La maîtrise du colmatage du
Les membranes sont des fibres creuses polymé- système s’appuie sur l’utilisation extensive des
triques dont le seuil de coupures est de l’ordre de membranes (faible pression transmembranaire) et
0,1 µm (entre microfiltration et ultrafiltration). par la mise en œuvre de conditions opératoires
Procédé compact et simple à mettre en œuvre, Bio- adaptées au traitement (agitation par l’air de ba-
sep® produit une eau de très grande qualité. Il se layage et rétrolavage) (figure 2). ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 55
ENVIRONNEMENT
®
Valeurs ■ APPLICATION DU SYSTÈME
Valeurs demandées BIOSEP® À GUÉTHARY
Performances garanties par
dans le CCTP
MSE
Paramètres organiques Dans le cas de Guéthary et compte tenu des exi-
DBO5 > 97,55 % 5 mg/l 25 mg/l gences des surfeurs, il a été associé au traitement
DCO > 95 % 30 mg/l 125 mg/l membranaire, une désinfection par un réacteur ul-
< seuil de < seuil de tra-violet, pour garantir zéro virus.
MES 30 mg/l
détectabilité détectabilité Les pêcheurs, les surfeurs et les baigneurs sont
Comparable à ainsi assurés toute l’année d’une mer totalement
NT une BA 15 mg/l 15 mg/l (en option) préservée.
classique
Bactériologie
Garanties apportées
E.Coli : 100/100ml dans
E.coli : 25 / 100 ml dans 95 % des cas sur 20
90 % des cas sans
analyses et dans 90 % des cas sur 10 analyses - Après le traitement final, les valeurs des niveaux
jamais dépasser 2000
50/100 ml dans 100 % des cas
E.Coli garantis pour l’effluent rejeté sont reportées sur le
Virologie tableau I.
0 virus (correspondant au seuil de détection des virus par les méthodes
classiques)
■ LA FILIÈRE
Tableau I
Valeurs des niveaux garantis pour l’effluent rejeté
(Cf. schéma général de l’usine de dépollution des
Values of guaranteed levels for discharged effluent
eaux de Guéthary, figure 3).
Figure 3 Prétraitements
Schéma général
de l’usine
de dépollution Les eaux brutes, après passage dans un piège à
des eaux cailloux, arrivent à l’étape de prétraitement, laquelle
de Guéthary
comprend :
General diagram
◆ un tamisage à 1 mm ;
of the Guéthary water
decontamination ◆ un dessablage.
plant Le tamisage est mis en œuvre par deux tamis ro-
tatifs à vis, dimensionnés sur le débit de pointe,
d’une maille de 1 mm. Il a pour but de débarras-
ser les eaux brutes des déchets et des graisses.
Le tamis rotatif à maille de 1 mm assure à la fois
des fonctions de dégrillage, dessablage et dé-
graissage. Les déchets recueillis sont compactés
puis ensachés et, par conséquent, évacuables par
circuit d’ordures ménagères ou en décharge.
Bassin tampon
Un bassin d’aération
Le bassin d’aération est le réacteur biologique.
L’épuration de la pollution y est assurée grâce à la
présence de micro-organismes appelés boue acti-
vée ou biomasse.
L’aération est mise en œuvre par des diffuseurs
fines bulles, installés en fond de bassin. Elle est
de type cadencée, afin d’assurer l’élimination de
l’azote par nitrification-dénitrification (nitrification
durant les périodes d’aération ; dénitrification du-
rant les périodes de non-aération).
Un brassage du bassin par agitation permet d’évi-
ter des dépôts de boues dans l’ouvrage.
L’âge de boues dans le réacteur est d’environ 40
jours. Cet âge de boues, très supérieur à ceux main- pliqué à l’extrême l’allongement du collecteur si
tenus dans une boue activée classique assure une autre solution avait été arrêtée.
un traitement poussé de la pollution et un fonc-
tionnement très stable. Il permet une destruction Le traitement des boues
poussée des matières organiques et donc, une pro- Les boues sont directement extraites du bassin
duction de boues plus faible. Biosep® et déshydratées sur une centrifugeuse ins-
La séparation de la biomasse et de l’eau traitée tallée dans un local désodorisé. La siccité des
est assurée par la filtration membranaire. Cette fil- boues obtenue est de 19 %.
tration permet également la désinfection de l’eau, Les boues déshydratées par centrifugation sont di-
(tous les virus d’une taille supérieure à 0,1 µ sont rigées vers une benne située dans un local déso-
retenus). Par sécurité et pour garantir zéro virus, dorisé et accolé au local de déshydratation. Les
une désinfection UV est installée en aval du Bio- boues sont ensuite valorisées en agriculture dans
sep®. l’arrière pays basque.
Les eaux traitées rejoignent un émissaire en mer
de Ø 800 mm et de 240 m de longueur linéaire. Le traitement des odeurs
Lors de sa construction, il s’est avéré à la pose de L’air vicié est repris par un réseau de gaines et en-
son diffuseur à son extrémité qu’une fosse marine voyé dans un ventilateur vers le filtre à charbon ac-
non mentionnée par les cartes marines aurait com- tif (2 000 m3/h). ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 57
ENVIRONNEMENT
RESUMEN ESPAÑOL
Guéthary : la primera
LES PRINCIPAUX estación depuradora
INTERVENANTS europea "cero virus"
A. Rousse y J. Debuire
Maître d’ouvrage
Syndicat d’assainissement de Guéthary, Saint-
MSE ha realizado, de acuerdo con la
Jean-de-Luz et Acotz
Mancomunidad de municipio de sanea-
Maître d’œuvre miento de Guéthary – Saint-Jean-de-
Cabinet Merlin (Toulouse 31 – Dax 40)) Luz y Acotz, el gabinete Merlin su res-
Equipement ponsable técnico, los ingenieros de la
Agencia del Agua Adour Garonne y los
MSE Sud Ouest (L’Union 31)
servicios técnicos de la Diputación pro-
Génie civil vincial, una unidad de tratamento ejem-
Entreprise Duhalde (Ustaritz 64) plar "cero virus". Esta unidad incluye
Montant des travaux un tratamiento biológico con membrana,
2 426 317 € HT barrera física infranqueable para toda
clase de contaminación, combinada
con una esterilización-desinfección de
los efluentes vertidos en el mar mediante
un reactor ultravioleta - UV. El proce-
dimiento Biosep® que se ha empleado
se caracteriza por la utilización com-
binada de un tratamiento biológico por
medio de lodos activados y de una fil-
tración por membranas. Su compaci-
dad muy importante ha permitido aumen-
tar la capacidad hasta 10.000 EH y
centralizar en el emplazamiento el tra-
tamiento de las aguas residuales urba-
Le viaduc de la Sioule
sur la rivière Jean-Marie Benazech
RESPONSABLE QUALITÉ
ENVIRONNEMENT
Dodin
F
loraisons multiples, verdissement des bois rendre à la nature tous ses droits sur le site) ain- établira la continuité de la section
de feuillus sur les versants, chants d’oi- si que la zone de stockage, les conteneurs à dé- de 52 km de l’A89 reliant le diffu-
seaux… Inutile en ce mois de mai 2004 de chets, les ateliers de ferraillage et de préfabrication seur Saint-Julien-Puy-Lavèze – Sancy
savoir que cette portion de la vallée de la Sioule, des armatures, la centrale à béton, le laboratoire (lot 8.1, à l’ouest du viaduc) à l’échan-
faille majeure du plateau des Combrailles, est une et les bureaux. Du coup, les plates-formes des
geur avec l’A71 à la hauteur de Com-
ZNIEFF de type 1 1 pour comprendre qu’il s’agit d’un autres piles et des culées, qui ne servent qu’à l’ap-
bronde (lot 8.2, à l’est).
coin de nature privilégié. C’est là, en aval de Pont- provisionnement, voire à l’assemblage définitif de
Surplombant la rivière d’une hauteur
gibaud et du hameau de Peschadoires (Puy-de- structures trop importantes pour être livrées com-
de 150 m au point le plus haut, son
Dôme), que les équipes de Sogea Construction ont plètes (équipages mobiles, armatures), ont pu être
tablier (990 m de long sur 19 m de
mis en chantier, au début 2003, le viaduc de la resserrées sur quelques dizaines de mètres car-
large) est construit en encorbelle-
Sioule, le principal ouvrage d’art en cours de construc- rés.
ments successifs (avec une portée
tion dans l’Hexagone après le géant de Millau (cf. La même volonté de préserver au maximum le site
maximale entre piles de 192,5 m)
encadré "Des portées maxi entre piles de a conduit les terrassiers à ouvrir des pistes d’ac-
et supporté par sept piles (de P1 à
192,50 m"). cès étroites, dotées de "garages" pour permettre
P7) et deux culées (C0 et C8).
"Dès l’appel d’offres, raconte François Batifoulier, le croisement des véhicules. Parallèlement, ils ont
Les piles extérieures monofûts P1,
le directeur du chantier, l’attention des entreprises aménagé un réseau d’assainissement complet,
P2, P6 et P7 sont hautes respecti-
a été appelée sur l’importance accordée à la pré- comprenant remblais, fossés, traversées et an-
vement de 14, 49, 70 et 31 m. Les
servation du site lors des travaux 2, notamment à tennes afin de capter et de drainer les eaux de ruis-
piles centrales P3, P4 et P5 (82, 119
la protection de la Sioule, et à la remise en état sellement vers des bacs où elles décantent et sont
et 135 m) sont des ouvrages à double
des lieux en fin de chantier." Dans l’organisation filtrées à l’aide de bottes de paille avant d’être ren-
fût, renforcés par une embase monu-
des travaux, la prise en compte de ces contraintes voyées dans la nature, car tout rejet direct – qui
mentale de 40 m; elles sont fondées
s’est traduite par une réduction maximale des em- pourrait entraîner le déversement de fines dans la
sur quatre puits marocains de 5 m
prises de six plates-formes sur sept, et l’ensemble rivière ou souiller celle-ci – et tout prélèvement,
de diamètre profonds de 18,50 m
des mesures particulières liées à la protection de sont ici interdits, à l’exception des pompages pour
surmontés d’une semelle carrée de
l’environnement a donné lieu à la rédaction d’un arroser les pistes de chantier.
4 m d’épaisseur et de 20 m de côté.
plan de respect de l’environnement (PRE). Remis
A fin 2004, l’ouvrage était avancé à
avec l’offre, celui-ci est en quelque sorte l’adapta-
80 %, conformément au planning. Le
tion du plan d’assurance environnement de la nor- ■ UN TORRENT
tablier est terminé entre C0 et P3.
me ISO 14001 aux dispositions du CCTP. SOUS HAUTE PROTECTION
Sur la pile P4, 15 voussoirs du fléau
sont bétonnés sur un total de 25.
Prenant sa source à plus de 1 000 m d’altitude sur
Début du fléau pour P5. Pour P6, 11
■ DES PLATES-FORMES un versant du Mont-Dore, la Sioule, dont le nom si-
voussoirs sont bétonnés sur 14 au
RESSERRÉES AU MAXIMUM gnifie rivière des hauteurs boisées, baignera plus
total. Le tablier est terminé de P7 à
au nord un pays de vignes réputé, Saint-Pourçain-
Autour de P4, seule zone dégagée et relative- sur-Sioule, avant de se jeter dans l’Allier. Au niveau C8.
ment plane dans un site encaissé entre les ver- du chantier, où elle atteint la cote 605, elle n’a rien
sants de la faille, ont ainsi été regroupés les déblais perdu de son régime torrentiel et fait l’objet de tous
des terrassements préliminaires (qui seront remis les soins et de toutes les attentions. Des écrans
en place à la fin des travaux et enherbés afin de de protection sont ainsi installés tout le long de
ses rives ainsi que deux barrages flottants, en aval
1. Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique. du chantier, destinés à retenir les matières flot-
2. Sur le versant ouest, une zone abritant des espèces proté-
gées a ainsi été enclose et interdite d’accès dès l’installation tantes et à parer à toute pollution accidentelle. "La
de chantier. qualité de l’eau fait l’objet d’une surveillance scru- ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 59
ENVIRONNEMENT
Pour empêcher toute pollution la qualité de vie des riverains et au premier chef
accidentelle du cours d’eau, des habitants de Peschadoires. Se livrant à un
deux barrages flottants
ont été installés en aval rapide calcul, François Batifoulier estime que dix
du chantier. En ce printemps passages de camions sont nécessaires en moyen-
2004, ceux-ci piègent ne chaque jour pour le seul acheminement des
essentiellement quelques
feuilles et beaucoup 145 000 t de matériaux que représente l’ouvrage.
de pollens Le village, ni la route, n’ayant été conçus pour sup-
To prevent any accidental porter un tel trafic, il indique que la chaussée a été
pollution of the watercourse, renforcée de part et d’autre de la route pour sup-
two floating dams were set up
downstream
porter le trafic et qu’un état des lieux a été réalisé
of the construction site. dans le village avant le démarrage des travaux. La
In the spring of 2004, vitesse y est strictement limitée à 30 km/h. Il en
they trapped mainly some
leaves and a lot of pollen
va en outre de ce voisinage comme de toute co-
habitation, et le respect des usages est un puis-
En périphérie de la plate-forme principale sant facilitateur. Les habitants du village ont ainsi
aménagée autour de P4, l’aire de dépôt été invités à découvrir le chantier et à faire connais-
des déchets regroupe les différents
conteneurs, clairement identifiés sance avec ses acteurs, et l’on n’a pas négligé de
afin de faciliter le tri. Fermé les prévenir lorsqu’il a fallu bétonner de nuit les
par un cadenas, un caisson étanche fondations de P5.
est réservé au stockage des déchets
industriels spéciaux (DIS) : huiles,
matériaux souillés, etc.
On the edge of the main platform ■ UNE FICHE ENVIRONNEMENT
developed around P4, the rubbish dump PAR PHASE DE TRAVAUX
area groups together the various
containers, clearly identified
so as to facilitate sorting. A sealed box, Revenant à des aspects plus codifiés de la poli-
locked by a padlock, is reserved tique environnementale, Jean-Marie Benazech ex-
for the storage of hazardous industrial plique que le PRE "est élaboré en référence aux
wastes : oils, contaminated materials,
etc. documents réglementaires (CCAG, CCTG), aux do-
cuments normatifs (ISO 14001), aux documents
du marché (CCAP, CCTP, PGC) et au système en-
vironnement de Dodin." Dans la pratique, une fiche
environnement est établie pour chaque phase de
travaux, recensant nuisances et risques potentiels,
décrivant les procédures à mettre en œuvre et com-
portant fiches de visite, de non-conformité ou d’in-
cident, etc. En d’autres termes, "il s’agit de tout
prévoir." C’est le cas avec les incidents mécaniques
qui peuvent survenir sur les camions toupies ou
les autres véhicules circulant dans l’emprise du
chantier, qui ne sont pas à l’abri d’une rupture
de flexible ou de joint de carter d’huile. Tous sont
donc équipés d’un kit d’urgence antipollution com-
prenant, entre autres, des tissus absorbants de
corps gras. Ce risque de déversement accidentel
est aussi présent au niveau des plates-formes, avec
les produits de cure et les huiles de décoffrage,
® puleuse, et des prélèvements sont réalisés tous
les trimestres et analysés afin de suivre la DCO (de-
c’est pourquoi leurs fûts sont stockés dans des
caissons fermés, étanches et équipés de bacs de
mande chimique en oxygène) et la DBO (demande récupération – et que des sacs de terre de diato-
biologique en oxygène), deux indices déterminants mées (matériau absorbant) sont mis à disposition
pour le classement de la rivière en première caté- à proximité.
LES PRINCIPALES gorie 3", indique Jean-Marie Benazech, responsable
QUANTITÉS qualité environnement du chantier.
Dans ce pays d’eaux vives, de sources (Volvic n’est ■ ORDRE ET NETTETÉ
• 50 000 m3 de béton distante que de quelques kilomètres) et de stations
• 8 000 t d’acier thermales, l’impératif numéro un est la protec- Le même souci d’ordre et de netteté dicte la ges-
• 1 200 t de précontrainte tion de la Sioule et, plus largement, le respect de tion des surplus de béton au pied des grues et l’or-
• 36 mois de délai ganisation de la collecte des déchets. Pour le
• 48 M€ HT (base 2002) 3. Sont dits de première catégorie les cours d’eau accueillant nettoyage des bennes et des goulottes, chaque pla-
la truite fario. te-forme est équipée d’une fosse à deux compar-
Maître d’ouvrage
Autoroutes du Sud de la France (ASF)
4. Dodin est la première des entreprises de génie civil
de Sogea Construction qui ait obtenu la certification ISO 14001 Maître d’œuvre
(janvier 2003). • Setec TPI
• Secoa
• Berdj Mikaelian (architecte)
Entreprises
• Campenon Bernard TP (mandataire) et Dodin
(en association avec Campenon Bernard Régions)
• Terrassements et soutènements : Deschi-
ron, Guintoli, GTS
• Précontrainte : Freyssinet
• Fondations : Cofex, SOD
• Armatures : Welbond
• Etanchéité, enrobés : Eurovia
• Equipements métalliques : Sler
• Béton : BCP, SATM, Contrôle béton ABC
• Etudes d’exécution : Jean-Muller International-
Structures
• Méthodes : bureau méthode Dodin
Thierry Lefebvre
DIRECTEUR TECHNIQUE
Renoroute
Figure 1
Schéma du principe
de retraitement in situ
Schematic diagram
of in-situ resurfacing
Photo 3
(pour permettre d’obtenir directement un profil). Microprocesseur
Tous les types de profil sont envisageables ; la permettant le dosage en liant
recycleuse pouvant travailler et s’adapter au moyen Microprocessor control
de ses palpeurs, au pendule (la pente), ou au fil. of binder proportioning
Photo 4
Vis de répartition
■ LES ÉTUDES LABORATOIRE devant la table de finisseur
Distribution screw in front of
Les corps de chaussée sont constitués d’une man- the finisher table
ne importante de matériaux dont la mise en pla-
ce à l’origine était coûteuse (transport, mise en
œuvre…). Il est désormais possible, grâce à la tech-
nique de recyclage en place, de leur redonner une
Photo 5
meilleure stabilité par l’adjonction de liants hy-
Atelier : porteur
drocarbonés. d’émulsion, recycleuse
Avant toute intervention du matériel sur site, plu- et table
sieurs éléments sont au préalable analysés en Equipment : emulsion
laboratoire, à savoir : holder, recycler
and table
◆ la composition du sol en plusieurs endroits du
chantier, nécessaire pour apprécier le type de liant
qui pourra être utilisé. L’analyse déterminera aus-
si le dosage pour optimiser les résultats ainsi que
la profondeur de travail et la densité du matériau
à traiter ;
◆ la teneur en eau sur plusieurs échantillons per-
mettra d’évaluer s’il est nécessaire de faire un ap-
port en eau sur certaines parties du chantier. Cette
analyse est importante pour obtenir une homogé-
néisation du matériau et des résultats ; ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 63
ENVIRONNEMENT
Jean Burdy
Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon
L
’aqueduc romain du Gier, long de 86 km, le inscription mentionne l’achat des terrains sur une
plus important des quatre aqueducs de Lug- largeur de 30 pieds pour la construction de l’Aqua
dunum (Lyon), la capitale des Trois-Gaules, Trajana en 109 après J.-C.
présente de multiples intérêts. L’un d’eux fut la On retrouve des dispositions semblables dans les
mise au jour en 1887, au bord du canal, d’une stè- constitutions de l’Empire d’Orient. C’est, sous
le inscrite d’un type rare et qui a agité le monde de Constantin, en 330 après J.-C., l’interdiction de lais-
l’épigraphie et de l’archéologie à l’époque. C’est ser pousser des arbres sur 15 pieds à droite et à
la Pierre de Chagnon, du nom du village de la Loi- gauche. Sous Théodose et Valentinien (425-450),
re où elle a été découverte, au km 22. En septembre le maintien intact et dans son intégrité du terrain
© J. Burdy
1996 une stèle identique portant la même ins- sur 10 pieds de chaque côté de l’aqueduc d’Ha-
cription a été retrouvée à 6 km de là, cassée et je- drien, à Constantinople. Une inscription grecque
tée au fond d’un regard. Ce sont deux des bornes provenant d’Hébron nous apprend que, pour l’aque-
Photo 1
La Pierre de Chagnon (fac-similé). de protection, et on peut penser qu’il en existait duc de Jérusalem, la règle était encore en vigueur
Le monument original a été encastré d’autres le long de cet aqueduc. Le texte est faci- aux Ve et VIe siècles, et des plus rigoureuses, fai-
en 1999 dans un mur du clocher le à lire (photo 1). En voici la traduction : sant "savoir aux propriétaires, fermiers et agricul-
de l’église du village
"Par décision de l’Empereur César Trajan Hadrien teurs qu’il est interdit de semer et de planter sur
The Chagnon stone (facsimile).
Auguste, une largeur de 15 pieds de chaque côté de l’aque-
In 1999 the original monument was
embedded in a wall of the clock tower à personne n’est accordé le droit duc, au risque de la peine de mort et de la confis-
of the village church de labourer, de semer ou de planter cation des biens".
dans cet espace de terrain Nous ne pouvons que nous interroger sur la maté-
qui est destiné à la protection de l’aqueduc". rialisation de la bande de protection romaine. Pour
L’espace en question n’est pas précisé. Il faut l’imaginer, il nous faut évoquer celle, marquée par
relire Frontin, le curateur des eaux de Rome en 98 des bornes armoriées, le long de l’aqueduc de Saint-
après J.-C., qui nous rapporte deux lois anciennes. Clément construit par Pitot autour de 1760 pour
La première, un sénatus-consulte de 11 avant Montpellier. A l’aqueduc de la Vanne, dû à Belgrand
J.-C., stipule que "autour des sources, des arches vers 1870, c’est une bande gazonnée délimitée ré-
et des murs, de part et d’autre 15 pieds doivent gulièrement, à gauche et à droite, par des paires
être laissés libres; et 5 pieds autour des conduites de petites bornes timbrées V.P., initiales de la Vil-
souterraines et des canaux dans la ville et les édi- le de Paris.
fices à ses confins". La seconde loi, de deux ans
postérieure, énonce les sanctions encourues (une > Pour en savoir plus :
amende de 10 000 sesterces pour chaque infrac- J. Burdy - Les aqueducs romains de Lyon, Presses
tion) par les contrevenants à toute une série d’in- Universitaires de Lyon, 2002.
terdictions, dont celles de planter, de labourer, de J. Burdy - La protection antique des aqueducs, Ar-
semer dans les terrains où passent les aqueducs. chéologia, n° 368, juin 2000.
Quatre cippes trouvés le long de l’aqueduc de Ve-
nafro, petite cité proche de Cassino, au sud de
Rome, imposent un espace libre de 8 pieds de
chaque côté conformément à un édit promulgué
sous Auguste vers 15 avant J.-C., gravé in extenso
sur pierre et conservé au musée local. A Rome une
D
epuis l’Antiquité, où Lyon était une des Petits Broteaux situés sur la commune de Caluire-
villes les mieux alimentées de l’empire et-Cuire. Là, en amont de la ville, sur la rive droi-
après Rome grâce au service de quatre te du Rhône, le sous-sol, composé de graviers et
aqueducs, la distribution de l’eau entre Rhône et de sables purs et perméables, correspond aux cri-
Saône était plus que sommaire, reposant surtout tères requis pour une telle opération. Une pre-
sur de trop rares puits et fontaines offrant une qua- mière galerie est construite de 120 m de long et
lité souvent douteuse et une quantité insuffisante.
Au début des années 1830, la ration quotidienne
5 m de large, fondée à 5 m en contrebas de l’étia- ®
d’eau publique est seulement d’un peu plus d’un Plan du site de l’usine
des eaux avec la galerie filtrante,
litre par tête. Cette situation dure jusqu’au 8 août les deux bassins et l’usine
1853 où un contrat pour la fourniture des eaux pu- qui abritait les trois pompes
bliques de Lyon est signé entre le préfet Vaïsse et Site map of the water plant
la Compagnie générale des Eaux créée à cette oc- with the filtration gallery,
casion. La compagnie s’engage à fournir 20000 m3 the two ponds and the plant
which housed the three pumps
par jour et à installer 120 bornes fontaines, 200
bouches d’arrosage et 20 km d’égouts. Source : Aristide Dumont - Les eaux de Lyon
Le principe retenu pour approvisionner Lyon consis- et de Paris, Paris, Dunod, 1862
© Jérôme Hugron
On arrive ainsi à une surface totale de 4 368 m2.
Le plafond du bassin est situé à 3 m en dessous
de l’étiage et percé de neuf regards permettant de
descendre à l’intérieur.
Afin d’augmenter la puissance de filtration, une
pompe alimentaire de 52 CV est installée au mi-
® lieu de ce bassin en 1859. Après quelques jours
de fonctionnement, l’opération a pour effet d’ébran-
ge. Les parois et le couvrement sont rendus étanches ler la stabilité des piles ce qui provoque un ébou-
de sorte que la galerie ne reçoit l’eau filtrée que lement dans le bassin. On doit alors arrêter la pompe
par son radier. Arrivées dans un puisard, les eaux alimentaire et trouver des solutions. En 1861, de-
sont aspirées par trois énormes pompes à vapeur vant la demande croissante l’ingénieur propose de
à simple effet. Ces pompes dites de Cornouailles, compléter le système filtrant par la création d’une
alimentées par six chaudières à charbon et d’une nouvelle galerie le long du Rhône. Celle-ci est
puissance de 170 CV chacune, donnent 6 à 10 réalisée l’année suivante et prolongée en 1867.
coups de piston par minute. Le service dispose alors d’une surface de filtration
© Claude Frangin
nal des boucles de la Seine Normande un projet d’exploitation et de réaménagement, ayant fait
l’unanimité des principaux acteurs locaux et régionaux.
Le fruit de cette collaboration est un parfait exemple de ce que doit être le développement du-
rable. En effet, non seulement cette carrière abandonnée en l’état a été restituée pour de
bon à la nature, mais en plus, elle a permis un acheminement des matériaux vers Port 2000,
uniquement par voie fluviale, permettant ainsi de supprimer les nuisances habituelles des trans-
ports terrestres.
®
Le début de l’exploitation. Création ment avec l’ensemble des interlocuteurs d’un tel
des paliers. En arrière plan le long projet. Des partenaires sollicités le plus en amont
de la Seine, on distingue nettement
la zone botanique sensible (présence possible :
d’une fougère rare) qui a contraint au gel ◆ tout d’abord la municipalité de Trouville-la-Hau-
de 25 % de la surface du carreau (zone le, dont les premières maisons sont à 300 m du
d’évolution des engins)
site d’extension possible de la carrière ;
The start of operations. Creation
of stepping. In the background along ◆ le parc naturel régional de Brotonne, qui deviendra
the Seine, one can see very clearly le Parc naturel régional des boucles de la Seine
the sensitive botanical area (presence Normande et qui est le gestionnaire de cet espa-
of a rare fern) which forced 25 % of the pit
bank area to be frozen (machinery
ce classé Natura 2000 ;
manoeuvring zone ◆ le Port Autonome de Rouen propriétaire des ter-
rains en bord de Seine dont notamment du quai
L’exploitation vue du ciel.
Une moitié du front d’appontement sur le site et qui gère le trafic flu-
de taille (partie gauche) vial jusqu’à l’estuaire ;
n’a pu être exploitée ◆ le cabinet de conseil "Environnement Votre" man-
trop proche de la fougère
à protéger daté par Sotraga, réalisera l’étude d’impact et as-
Operations seen from
surera le suivi écologique au cours de l’exploitation;
the air. Half of the quarry ◆ les riverains consultés par enquête publique ;
face (left-hand part) ◆ les administrations et services de l’Etat concer-
was unable to be exploited
nés dont les avis seront pris en compte tout au
too close to the fern to be
protected long du projet par les entreprises.
Les dates les plus importantes à retenir :
- mars 1997 : présentation à la municipalité du Pro-
jet ;
- 1998 à 1999 : études environnement, étude d’im-
pact, dossier ICPE ;
- juillet 1999 : le Parc régional de Brotonne émet
un avis favorable ;
- juin 2000 : signature de l’arrêté préfectoral ;
Creusement de la zone humide - janvier 2002 à août 2003 : exploitation du gise-
par déroctage. Avant de quitter les lieux,
l’entreprise a décaissé 50 000 m3 ment et modelages ;
supplémentaires pour créer une zone - septembre 2003 à août 2004 : aménagements
humide. Des cavités ont été ménagées définitifs ;
dans le front de taille pour accueillir
les oiseaux cavernicoles et des pierriers - septembre 2004 : remise des clefs de la carriè-
ont été installés pour faciliter la reconquête re au Parc naturel régional des boucles de la Sei-
des zones de stériles par la petite faune ne Normande.
Digging the humid zone by rock excavation.
Before leaving the premises, the company
excavated an extra 50,000 cu. m to create
a humid zone. Cavities were cut out ■ L’ENGAGEMENT VOLONTAIRE
in the quarry face to receive cave-dwelling DE L’ENTREPRENEUR
birds and screes were set up to facilitate
reclaiming of the mine tailing zones
by small fauna Habituée des démarches de management et certi-
fiée en Qualité, Sécurité et Environnement, l’en-
treprise va plus loin car, à son initiative, une
Vue du chemin d’accès piéton
à la carrière. Découverte commission locale de concertation et de suivi est
de la zone humide et des falaises mise en place. L’exploitant se dote d’un plan d’as-
recréées surance environnement pour suivre les travaux et
View of the pedestrian path un observatoire écologique suivra l’évolution du site
for access to the quarry.
une fois réaménagé.
Discovery of the humid zone
and recreated cliffs Et c’est ainsi qu’un projet de réhabilitation négo-
cié avec les autorités du parc et la municipalité est
devenu la clé d’une autorisation d’exploitation.
L’atout majeur du dossier est que le projet, conçu
en synergie entre les entreprises et le cabinet de
conseil "Environnement Votre", est pensé dans une
optique de réaménagement.
Pour cela, la durée d’exploitation est limitée à 5
ans. Un seul site sera destinataire des matériaux :
Port 2000. Ainsi, tout risque de surexploitation du
site est écarté.
Du projet au résultat
■ DES CONTRAINTES FORTES de la remise en état.
Dans ce type de projet,
D’EXPLOITATION POUR UNE le respect des engagements
RÉUSSITE COMMERCIALE est le garant des opérations
futures et le ciment
de la confiance que peuvent
Le schéma d’exploitation isole 5 000 m2 soit 25 % nous accorder
du carreau initial, afin de sauvegarder une zone bo- nos partenaires
tanique sensible. Les stériles sont gérés au mieux From the planning board to
de l’espace confiné. Les volumes sont importants : the reclamation results.
400 000 m3 sont utilisés dans la construction des In this type of project,
meeting our commitments
digues et 150 000 m3 concourent au réaménage- provides a guarantee
ment du site. for future operations
La zone humide de 9 000 m2 créée spécialement and cements our partners'
trust in us
permettra des échanges avec la Seine et nécessi-
tera le terrassement de 50000 m3 supplémentaires.
Les efforts consentis auront produit leurs effets.
GTM Terrassement, mandataire d’un groupement
VINCI composé de Dredging International, Campe-
non Bernard TP et VINCI Construction Grands Pro-
jets, aura remporté le marché des "Digues de
protection et accès maritimes" de Port 2000 pour
un montant de 250 millions d’euros HT.
La rotation des deux barges sur la Seine a évité de
mettre 200 voyages allers-retours de semi-remorques
sur les routes chaque jour, car les 800 000 t de
matériaux ont été évacuées par voie fluvio-mariti-
me.
■ SATISFECIT GÉNÉRAL
L’exploitation a été menée à son terme sans gê-
ner les riverains. La qualité du réaménagement des
fronts de taille, du reprofilage des stériles et le creu-
sement de la zone humide ont été unanimement
salués par les membres de la commission locale
de concertation et de suivi fin août 2003. ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 71
ENVIRONNEMENT
L
’un des quatre ateliers du 7 e Forum in- les pelles et les mini-pelles (56 %) ainsi que sur
dans le présent numéro (page 7, rubrique
ternational Travail et Sécurité organisé par les chariots élévateurs de chantiers, les char-
Bibliographie) de la publication, en dé- le ministère de l’Emploi, du Travail et de geuses à pneus et à chenilles, les compacteurs
cembre 2004, d’un "Code des bonnes la Cohésion sociale les 29 et 30 novembre 2004 (13 %) et les tombereaux automoteurs. Pour 80 %
à Paris - Palais des Congrès, était réservé au BTP. d’entre eux, l’âge moyen du parc était inférieur
pratiques en matière de prévention sé-
A cette occasion, l’OPPBTP a présenté un bilan à 9 ans. Ces équipements appartenaient à 73 %
curité santé", par EGF-BTP, la FNTP, des accidents du travail dans le secteur de la aux entreprises utilisatrices, tandis que 22 %
l’OPPBTP et l’ASEBTP. construction en 2003, et publié les données chif- étaient en location, 5 % appartenaient à des sous-
frées de la Caisse nationale d’assurance mala- traitants ou à des louageurs.
Deux autres rencontres ont illustré, en
die (CNAM). Les accidents liés aux engins de chantiers ont
fin d’année 2004, l’importance de l’ac- entraîné 326 invalidités permanentes, 1 958 ac-
tion de la profession, et les résultats cidents avec arrêt de travail et 23 décès en 2003.
LES ACCIDENTS DE TRAVAIL Les plus fréquents sont liés aux engins de ter-
obtenus : le 7e Forum international Tra- rassement (pelles, compacteurs, chargeuses)
DANS LE BTP EN 2003
vail et Sécurité et le 11e concours Sé- qui sont plus fréquemment impliqués dans des
curité organisé par la FNTP. - 188 décès (157 en 2002), retournements ou des écrasements de personnes.
- 119 681 accidents avec arrêt (6 000 de La réalisation d’ensemble a été jugée satisfai-
moins qu’en 2002), sante. L’entretien du matériel est correctement
- 9 797 invalidités permanentes. réalisé. L’adéquation du matériel aux tâches à
exécuter est bien prise en compte. Néanmoins
des efforts restent à faire :
- pour la formation des conducteurs à la sécuri-
Dans le dossier qu’il a présenté à cette occa- té ;
sion, l’OPPBTP fait le point sur les résultats de - pour la présence sur les engins des consignes
ses deux derniers observatoires sur les écha- et instructions de sécurité données par le construc-
faudages et les engins de chantiers, après des teur, et leur communication aux conducteurs ;
enquêtes menées par les ingénieurs de l’OPPBTP - la réalisation correcte et régulière de la "vérifi-
sur 1 008 chantiers réalisant des travaux sur cation générale périodique" (VGP) ;
échafaudages et 1 057 chantiers utilisant des - l’utilisation des ceintures de sécurité et des
engins. équipements de protection individuelle (protec-
tions auditives, chaussures de sécurité…) ;
Quelques résultats de l’enquête - les avertisseurs de recul (ils sont absents ou
sur les engins de chantiers ne fonctionnent pas dans 25 % des machines vi-
sitées).
Les 1 057 engins de chantiers analysés l’ont été
dans des entreprises utilisatrices représentant Contact :
un effectif de 112088 personnes, 609 dans des OPPBTP
entreprises de moins de 50 salariés (dont 249 Gérard Larpent
de moins de 10) et 448 dans des entreprises de Tél. : +33 (0) 1 46 09 26 54
plus de 50 personnes. E-mail : gérardlarpent@oppbtp.fr
Les observations portaient sur les tracto-pelles, Internet : www.oppbtp.fr ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 73
sécurité
L’Europe et la sécurité
■ ENTREPRISES LAURÉATES Ramon
Le parlement européen est un relais essentiel DE MOINS DE 50 SALARIÉS Effectif : 36 personnes
pour que les spécificités du BTP soient prises en Présentée par l’Union des syndicats de l’indus-
compte. Outre sa participation dans le dialogue GTM Service précontrainte Nanterre trie routière (USIRF)
social, la Fédération de l’industrie européenne Effectif : 10 personnes L’entreprise, malgré son faible effectif, dévelop-
de la construction (FIEC), développe des relations Présentée par le Syndicat des entreprises dis- pe une démarche d’amélioration continue.
avec les représentants de la Commission euro- tributrices de précontrainte par post-tension (SE-
péenne et des députés européens, afin que les DIP) Parmi ces entreprises lauréates le jury a dis-
spécificités du BTP, qui rendent inapplicables cer- L’entreprise s’est démarquée par sa capacité à tingué par un 1er prix :
taines dispositions générales prévues dans les adapter à ses besoins le système complexe d’une
directives, soient bien prises en compte. Grâce grosse structure (GTM). • Entreprise Ramon
aux actions engagées, la voix des entrepreneurs Le jury a souhaité distinguer tout particulièrement
de la construction est plus souvent prise en comp- Cofex Ile-de-France (Massy) celle-ci, pour son engagement en matière de pré-
te et cette volonté partagée a permis de signer Effectif : 14 personnes vention, pour la qualité de son dossier et ses ré-
le 19 novembre 2004 une déclaration commune Présentée par le Syndicat des entrepreneurs spé- sultats statistiques.
entre la FIEC et la Fédération européenne des cialistes de travaux de réparation et renforcement
travailleurs du bâtiment et du bois (FETBB) pour de structures (STRRES)
diminuer, et même supprimer à terme, les acci- L’entreprise a mis en place un partenariat avec ■ ENTREPRISES LAURÉATES
dents et maladies professionnelles. le Centre de formation d’Egletons. Sur les 105 DE PLUS DE 49 SALARIÉS
Au sein même de la FIEC des réflexions sur l’éla- jours de formation proposés, 25 jours, soit plus
boration d’un système européen de management de 20 % de l’ensemble des cours, sont consa- Bec Frères
de la sécurité dans le BTP et sur le stress sont crés à la sécurité. Effectif : 210 personnes
en cours. Présentée par le Syndicat des professionnels des
Sade Marseille secteur Nice terrassiers de France
Effectif : 33 personnes Pour diminuer les accidents liés à l’utilisation
Présentée par Canalisateurs de France d’engins, l’entreprise, après en avoir recherché
L’entreprise s’est engagée dans l’évaluation des les causes, a porté son effort sur l’information
risques et dans une bonne utilisation du docu- des salariés. Elle a été facilitée par l’améliora-
ment unique. tion des notices des fabricants d’engins. ®
Travaux n° 815 • janvier 2005 75
sécurité
® Chantiers Modernes
Effectif : 285 personnes
Colas Sud-Ouest
Effectif : 1 460 personnes
Présentée par les Entreprises générales de Fran-
ce – Bâtiment Travaux Publics (EGF-BTP)
Présentée par le Syndicat professionnel des en- Présentée par l’Union des syndicats de l’indus- L’entreprise est entrée dans l’étape d’améliora-
trepreneurs de travaux souterrains de France trie routière (USIRF) tion qui consiste, après avoir sensibilisé l’en-
L’entreprise a mis en place une stratégie "sanc- Le jury a particulièrement apprécié les actions cadrement, à sensibiliser les exécutants. Dans
tion/récompense" afin d’intéresser l’ensemble menées pour la prévention du risque routier no- cet objectif, l’entreprise a conçu des modules de
des salariés. L’entreprise a également mis en tamment par l’élaboration de bandes dessinées. formation spécifiques.
place des "1/4 d’heure sécurité", permettant de
revenir sur des accidents survenus dans d’autres Eiffage Haute-Normandie
entreprises. Effectif : 315 personnes
Le niveau 1
La direction de l’entreprise agit au coup par coup en fonction des accidents, des interventions
du CHSCT et des organismes extérieurs (Inspection du travail, CRAM, OPPBTP).
Les actions de prévention sont spécifiques à une situation et sont ressenties comme une
contrainte. Elles ne font pas l’objet d’un suivi de mise en œuvre, ce qui en limite l’efficacité dans
le temps.
L’absence de suivi et le caractère exceptionnel des actions de prévention interdisent tout esprit
sécurité.
LES MEMBRES DU JURY
Le niveau 2
DU CONCOURS SÉCURITÉ
La direction de l’entreprise définit des mesures de prévention au fur et à mesure des événe- DE LA FNTP
ments.
Le jury est présidé par Daniel TARDY, prési-
Elle élabore des consignes et se dote de matériels et d’équipements de sécurité, qui sont peu
dent de la FNTP
ou mal appliquées ou utilisés sur les chantiers, faute d’effectuer un suivi et de développer l’es-
prit sécurité.
Les salariés ne ressentent pas la priorité donnée à la prévention par la direction. Les personnalités qui composent également
le jury sont :
Le niveau 3 • François-Xavier CLEDAT, président de la
Il représente une étape essentielle. La direction de l’entreprise définit des mesures de préven- Commission sociale
tion en fonction des événements (accidents, réglementation, analyse des postes de travail) et • Jean-Claude MACE, administrateur de
veille à leur mise en œuvre. l’OPPBTP
Elle sensibilise les salariés sur l’importance de la prévention et développe l’esprit sécurité. • Robert PICCOLI, direction des Relations
Cependant, l’absence d’une stratégie d’entreprise intégrant la prévention des risques profes- du travail
sionnels ne permet pas d’anticiper les grandes évolutions organisationnelles, structurelles, et • Gérard BEHARD, ingénieur conseil à la
conjoncturelles telles que celles issues des règles sociales européennes. direction des Risques professionnels de la
Les brusques adaptations qui en découlent perturbent l’évolution comportementale des salariés
CNAMTS
et freinent le développement de "l’esprit sécurité".
• Jean-Pierre STASI, secrétaire général de
l’OPPBTP
Le niveau 4 qu’il faut atteindre et conserver
• Jacques BLANCARD, directeur général
L’entreprise intègre la prévention dans ses choix stratégiques de développement (commercial,
de la FNTP
rachat d’entreprise, embauche et évolution du personnel…).
• Didier DURR, secrétaire général de la
Elle possède une maîtrise des risques professionnels et anticipe l’impact des dispositions euro-
péennes et mondiales. FNSCOP BTP
La direction veille en permanence à l’application, à l’adaptation et à l’amélioration continue des • Jean-Charles SAVIGNAC, directeur des
dispositions de prévention. Affaires sociales de la FNTP
Les salariés possèdent un "esprit sécurité". • Christian LESOUEF, direction des Affaires
sociales
Solétanche Bachy
Effectif : 900 personnes ■ ENTREPRISES ENCOURAGÉES
Présentée par le Syndicat des sondages forages
et fondations spéciales Pyrénées Minage
L’entreprise s’est efforcée d’organiser la sécu- Cette entreprise de 22 salariés localisée à Pau
rité au sein d’un groupe international, le "club est spécialisée dans la démolition par explosif.
action sécurité". Elle est présentée par le Syndicat national des
Elle s’efforce en outre de prendre en compte l’avis entrepreneurs de travaux publics spécialisés dans
des collaborateurs dans l’entretien annuel avec l’utilisation de l’explosif (SYNDUEX).
leur responsable.
Simeco
TPC Présentée également par le SYNDUEX, l’entre-
Effectif : 142 personnes prise de 52 salariés est basée dans les Bouches-
Présentée par les Canalisateurs de France du-Rhône.
Pour diminuer les troubles musculo-squelettiques
l’entreprise développe une méthode conçue par Pour ces deux entreprises le jury a noté la vo-
l’OPPBTP, la méthode "ADAPT". lonté et l’engagement de la direction de l’entre-
prise.
TSO
Effectif : 500 personnes
Présentée par le Syndicat des entrepreneurs de
voies ferrées
L’entreprise a élaboré une méthode originale :
l’utilisation d’un référentiel pour le développe-
ment de la démarche d’amélioration continue.