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Université Mohamed Premier

Ecole Nationale des Sciences Appliquées


D’Oujda

Réalisé par : Encadré par :

HAYOUN MOHAMMED M. TOUMI


JDAY AHMED
OUISSAL ARRABAT
GHIZLANE LAAMRAOUIE

5éme année Génie Civil


Année universitaire 2018/2019
Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 3
Types d'impacts ................................................................................................................................... 4
Impacts naturels .............................................................................................................................. 4
Impact Sociaux possibles ................................................................................................................. 5
Aval .................................................................................................................................................. 5
Les effets négatifs des barrages sur les rivières : ................................................................................ 6
Les perturbations provoquées par les barrages .................................................................................. 6
Conclusion ............................................................................................................................................... 9
Introduction

Depuis l’origine de la civilisation les hommes ont tenté de contrôler les écoulements des rivières par
des seuils et des barrages. Aujourd’hui Le Maroc dispose de 144 grands barrages et de 13 autres en
cours de construction ainsi que 255 barrages collinaires

Ces ouvrages ont été construits à différentes époques et pour répondre à des objectifs divers :
contrôler les débits (laminage des crues et soutien des étiages), constituer des réserves en eau,
produire de l’énergie, élever des poissons, faciliter la navigation, plus récemment créer des espaces
de loisirs, etc. Près de la moitié des ouvrages répertoriés n’ont cependant aujourd’hui aucun usage
identifié.

Toutefois, la construction et l'exploitation de ces ouvrages peuvent avoir des impacts indésirables sur
le milieu physique, la faune et la flore et les populations humaines. Le bilan entre les avantages et les
conséquences environnementales et sociales de leur construction fait l'objet de débats publics
animés depuis plusieurs décennies. Ces débats sont d'autant plus intenses que les ouvrages sont
importants.
I. Types d'impacts
Depuis la deuxième moitié du xxe siècle, la construction de barrages fait de plus en plus
systématiquement l'objet d'études d'impact, pour prévoir les conséquences environnementales et
sociale des projets, et de mettre en place le cas échéant, des mesures pour limiter, atténuer et
compenser les impacts négatifs. Dans les pays industrialisés, ces études d'impact s'inscrivent dans le
processus réglementaire d'approbation mis en place par les autorités et s'accompagnent souvent
d'un processus d'examen et de consultation publique. La préparation d'une étude d'impact complète
et d'un suivi en matière d'environnement est une condition nécessaire au financement des projets de
barrages étudiés par la Banque mondiale.

Dans le cas des barrages et, plus généralement, des installations de production d'hydroélectricité, les
impacts peuvent être regroupés en trois grandes catégories :

 Les impacts sur le milieu physique ;


 Les impacts sur le milieu naturel ;
 Les impacts sur les communautés humaines.

Les barrages peuvent donc avoir des impacts sur l'environnement en modifiant les habitats et en
altérant les processus hydrologiques et géomorphologiques. «L'altération des processus chimiques,
biologiques et physiques peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur la qualité de l'eau, les
espèces aquatiques, la flore, la faune terrestre, ainsi que sur les activités de loisir, l'esthétique des
lieux et les pratiques culturelles».

Le développement de la réflexion globale sur les impacts des barrages au cours des dernières années
a aussi mis en évidence la nécessité de prendre en compte le changement climatique et des droits de
l'homme dans une perspective transversale.

1. Impacts naturels
Perte d’espaces naturels : la construction du barrage provoque l’inondation de terres, de forêts et
d’habitats, notamment à cause de la création du réservoir. Plus de 400 000 km carré de terres ont
ainsi été perdu à l’échelle mondiale.

Dégradation de la qualité de l’environnement : Les barrages sont généralement construits dans des
environnements uniques, où l’on retrouve des terres de qualité qui ont permis le développement
d’une biodiversité exceptionnelle (pensons à l’Amazonie ou au grand nord Québécois par exemple).
De plus, le flux naturel des rivières permet le transport de minéraux et de nutriment organique qui
nourrissent les terres et permet d’avoir des eaux de bonnes qualités. Les barrages viennent donc
altérer cette réalité en détruisant des écosystèmes et en favorisant la prolifération d’algue sur les
eaux.

Dommage à la biodiversité : Les écosystèmes où sont construits les barrages contiennent une
biodiversité qui a su s’adapter à son environnement. La modification de celui-ci par la construction
d’un barrage nuit à certaines espèces animales qui n’arrivent pas à s’adapter. Des espèces sont non
seulement menacés d’extinction par les barrages mais la migration de certaines espèces animales est
aussi compromise, ce qui affaibli d’autant plus la biodiversité.

Production de gaz à effet de serre (GES): Les barrages sont souvent considérés comme une énergie
verte et leur construction est vue comme un moyen de lutter contre le réchauffement de la planète,
mais la construction d’un barrage entraîne une hausse effective des gaz à effet de serre. Même si le
niveau des émissions varie grandement d’une année à l’autre et en fonction de la région où le
barrage est construit (milieu tropical vs forêt boréal), tous les réservoirs analysés émettent des GES.
L’inondation des terres et de forets entraîne une décomposition microbienne qui augmente les
émissions de GES.

Contamination au mercure : Plusieurs études réalisées avant et après la retenue des eaux ont
constaté un niveau de mercure beaucoup plus élevé chez les populations humaines et animales après
la construction du barrage. Les taux de mercure chez certaines personnes dépassaient grandement
les quantités maximales recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé.

2. Impact Sociaux possibles


Évictions forcés : Les populations qui sont déplacées pour laisser place au barrage sont souvent
réfractaires à quitter leurs terres ancestrales. Les évictions peuvent donc se faire dans la violence, les
opposants au projet de barrage peuvent voir leur vie menacée pour leur opinion, comme ce fut le cas
au Soudan.

Baisse de la nourriture disponible : Les barrages affectent les espèces animales, notamment les
poissons, et les pêches deviennent moins fructueux. L’agriculture est aussi affectée, en partie à cause
de la mauvaise qualité des eaux qui irriguent les terres après la construction d’un barrage.

Augmentation des maladies : Bien souvent l’eau du réservoir ou l’eau entourant le barrage est la
seule disponible pour les populations. Pourtant, cette eau n’est bien souvent pas potable. Les
maladies et infections augmentent donc chez les individus. De plus, la prolifération des moustiques
augmente le risque de transmission de certaine maladie comme la malaria et nuit grandement à la
qualité de vie des habitants.

Appauvrissement des populations : La baisse de la disponibilité de certaine ressource (les poissons


par exemple) affecte certains secteur de l’économie tel la pêche ou l’agriculture.

Désagrégation des cultures et des identités locales : la culture et l’identité étant profondément liés
à l’environnement chez les peuples indigènes, la détérioration de celui-ci ou un déplacement loin de
la terre ancestrale vient bousculer les traditions, les us et coutumes et peut s’avérer une menace
pour l’identité culturelle des peuples.

Dégradation du milieu de vie : les populations sont souvent déplacées dans des milieux où les
infrastructures laissent à désirer. Elles peuvent donc être déplacées dans un environnement où il n’y
a pas d’accès à l’eau potable ou tout simplement dans des logements insalubres.

3. Aval
Érosion des rives ou modification du lit : l'interruption du transit sédimentaire par un grand barrage
peut exacerber l'érosion des rives en aval, ou induire un surcreusement du cours d'eau ou modifier la
morphologie du lit mineur ou majeur en aval. Cet effet est à relativiser dans les cas où l'érosion a été
exacerbée en amont par l'homme avant la construction du barrage, ou là où il devrait normalement y
avoir des barrages de castors qui retenaient autrefois une grande partie des sédiments ; Au total des
centaines de milliards de mètres cubes de sédiments ont été piégés par les barrages et mares de
castors sur chacun des deux continents de l'hémisphère nord, mais d'une manière
géographiquement bien plus dispersée que derrière les grands barrages artificiels.

Température de l'eau : l'eau d'un lac de barrage est généralement plus chaude en hiver et plus
fraiche en été qu'elle ne serait sans un barrage. Comme cette eau se jette généralement ensuite dans
le cours d'eau, sa température modifie celle du cours d'eau. Dans le cas d'un petit barrage (ou seuil),
l'effet sur la température (inertie thermique) est dans une certaine mesure ou parfois comparable à
celui d'un barrage de castor, comme il en existant des millions avant que l'Homme ne pourchasse le
Castor pour sa fourrure et son castoréum.

Répartition de l'eau : la quantité d'eau en aval est beaucoup plus faible. Des conflits humains
peuvent apparaître entre ceux qui possèdent le barrage, et ceux qui considèrent manquer d'eau, en
aval. Ce genre de conflits s'est déjà produit et peut prendre des proportions dramatiques lorsqu'il
s'agit d'un barrage sur un fleuve comme le Nil, sans lequel des millions de personnes ne pourraient
pas vivre. Le barrage peut dans certains cas contribuer à réguler la variation saisonnière niveau de
l'eau, ce qui génère des avantages pour certaines espèces aquatiques ou riveraines et des
inconvénients pour d'autres

II. Les effets négatifs des barrages sur les rivières :


Une rivière constitue un écosystème complexe qui ne peut se comprendre que si on prend en
compte ses quatre dimensions :

 Dimension longitudinale : Une rivière repose sur une continuité qui doit être préservée depuis la
source jusqu’à l’embouchure : continuité amont vers l’aval pour l’écoulement de l’eau et des
sédiments ; continuité dans les deux sens pour les déplacements des espèces aquatiques

 Dimension transversale : La continuité est également nécessaire depuis les parties de la rivière qui
sont toujours noyées (le lit mineur) jusqu’à celles qui ne sont inondées que lors des crues majeures
(la plaine d’inondation) ; la préservation de cet espace est nécessaire au bon fonctionnement de la
rivière ; voir « Les rivières en ville ».

 Dimension en profondeur : L’eau, mais aussi beaucoup d’espèces vivantes doivent pouvoir circuler
depuis la surface jusqu’à la nappe d’accompagnement située sous son lit et ses berges ; le colmatage
du fond ou des berges interdit cette circulation

 Dimension temporelle : Le régime d’une rivière est caractérisé par des évolutions cycliques
(principalement journalières et annuelles) et épisodiques (crues, étiages) ; ces changements de débit,
mais aussi de température, de turbidité ou de concentration en oxygène dissous sont indispensables
au bon fonctionnement de l’écosystème. L’équilibre de l’écosystème complet va donc être modifié si
l’une ou l’autre de ces dimensions subit une perturbation, même localisée. Or un barrage modifie les
connections transversales et en profondeur. Il limite également les connections longitudinales et
modifie fortement les évolutions temporelles.

III. Les perturbations provoquées par les barrages


Malavoi & AREA (2003) identifient trois types d’effets des barrages et des seuils : effets dus à la
modification des flux, effets dus à la retenue, effets dus au point dur constitué par le seuil. Ces effets
peuvent parfois être perçus comme positifs pour certains usages mais il s’agit malgré tout toujours
de modifications qui perturbent le fonctionnement naturel de l’écosystème. Les principales
perturbations sont les suivantes :
 Modifications du régime de la rivière. Une retenue modifie évidemment la fréquence, la durée et
l’importance des crues ou des périodes d’étiage à l’aval. Les barrages importants, du fait du
fonctionnement des installations de production hydroélectrique24, ont également un effet sur
l’évolution du débit à l’échelle journalière comme l’illustre la figure suivante qui montre l’évolution
du débit du Rhône à Vouvry avant et après la construction du barrage. Ces modifications impactent
les espèces présentes à l’aval du barrage, et en particulier celles qui vivent sur la berge dans la zone
de marnage à la limite du niveau moyen des eaux

 Modification des processus d’érosion à l’amont et à l’aval. La retenue créé un point dur et
diminue les processus d’érosion latérale à l’amont avec pour conséquence une plus grande stabilité
des milieux naturels. Le contrôle des crues modifie également les processus d’érosion à l’aval de la
retenue
 Modification des processus de transport solide. Le piégeage des sédiments grossiers (galets,
graviers et sables) dans la retenue réduit la recharge alluviale à l’aval ce qui a pour conséquence une
érosion du lit mineur de la rivière25. Ce phénomène entraîne par ailleurs un comblement de la
retenue.
 Piégeage des sédiments fins dans la retenue. L’accumulation des sédiments fins dans la retenue
se traduit généralement par un changement radical des espèces occupant le milieu. Dans le cas des
barrages importants, pour éviter le comblement de la retenue et la diminution associée de la réserve
d’eau, il est nécessaire d’effectuer régulièrement des chasses (on parle parfois de purges) en ouvrant
les vannes de fond du barrage pour évacuer les sédiments. On envoie alors vers l’aval des flux très
importants de particules fines, souvent polluées, qui peuvent avoir des effets très négatifs sur la
rivière et ses usages.
 Modification des conditions écologiques à l’amont de la retenue. Dans la retenue, la
profondeur de l’eau augmente et la vitesse diminue, les habitats se transforment. Ceci a pour
conséquence le remplacement des espèces naturelles par des espèces préférant les courants
lents et les fortes profondeurs.
 Modification des conditions écologiques à l’aval de la retenue. Dans la retenue, l’eau se
réchauffe, parfois de plusieurs degrés, ce qui entraîne une diminution de sa concentration en
oxygène. La capacité d’autoépuration du cours d’eau change. Les polluants présents dans les
sédiments se relèguent par bouffées. En conséquence, la qualité de l’eau à l’aval se dégrade
et les risques d’eutrophisation augmentent. Ces transformations affectent fortement
l’ensemble des espèces présentes dans la rivière et en particulier les peuplements
piscicoles à l’aval de la retenue.
 Obstacle au déplacement des migrateurs. Un barrage constitue un obstacle à la
circulation des espèces piscicoles, à la fois à la montaison (de l’aval
vers l’amont) et à la dévalaison (de l’amont vers l’aval). Certains
barrages sont même totalement infranchissables. Les barrages
constituent des obstacles à la fois pour les grands migrateurs
(saumons, aloses, anguilles, etc.) mais également pour les espèces
plus locales dont l’habitat se trouve fragmenté. Ceci est vrai pour les
poissons, mais également pour toutes les autres espèces aquatiques
(mollusques, invertébrés, etc.). Par exemple, les barrages sont
considérés comme le probable responsable principal de la disparition
presque totale des populations de saumons en France. Les barrages
sur le Rhône jouent également un rôle majeur dans la raréfaction de
l’apron, espèce endémique du bassin Rhône méditerranée.
Conclusion

A L’avenir Faut-il construire d’autres barrages ?


Si l’on pose cette question uniquement en termes écologiques et en ne se préoccupant que de la
qualité des milieux aquatiques, la réponse est bien sûr non. Un barrage perturbe nécessairement le
bon fonctionnement de la rivière, quelles que soient les précautions prises ; il faudrait donc arrêter
d’en construire. En réalité, la question ne peut cependant pas être posée de façon aussi simple. Un
barrage est construit pour atteindre un ou plusieurs objectifs et l’enjeu de la meilleure gestion des
écosystèmes aquatiques n’est que l’un des éléments de la discussion, y compris en termes
écologiques. Nous nous garderons donc de répondre à cette question en espérant que ce texte
apporte des éléments d’évaluation en ce qui concerne les enjeux associés à la gestion des milieux
aquatiques.

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