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Des impacts des

projets
hydroélectriques sur
l'environnement
Sommaire
Introduction

Chapitre I : Conséquences sur l’environnement

Chapitre II : Emissions de gaz à effet de serre (GES)

Chapitre III : Transit sédimentaire

Chapitre IV : Conséquences géologiques et des eaux souterraines

Chapitre V : Conséquences sur la faune

Chapitre VI : Conséquences sur la flore

Chapitre VII : Réglementation stricte pour le respect de la faune et la flore

Chapitre VIII : Impacts sociétaux

Conclusion

TD

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Introduction
Dans la cadre d’une transition vers des systèmes énergétiques moins carbonée, l’énergie
hydraulique occupe la première place parce qu’elle est renouvelable, flexible, stockable et
pilotable. L’hydroélectricité est également considérée comme une énergie propre dans la
mesure où son exploitation ne produit aucun déchet. Mais toutes ces qualités n’ont-elles
aucun revers ? L’identification des impacts environnementaux et sociétaux de
l’hydroélectricité permet d’en prévenir certains et d’en atténuer d’autres.
De par ses constructions souvent imposantes, les installations hydroélectriques modifient le
territoire, les paysages et intervient directement sur les cours d’eau. Ainsi, exploiter l’énergie
potentielle des cours d’eau n’est pas sans impact sur l’environnement. Ces impacts
varient avec le type et la taille de la structure : ils sont faibles s’il s’agit d’exploiter les chutes
d’eau naturelles, mais ils deviennent très importants s’il s’agit de créer des barrages et des
retenues d’eau artificielles.
La grande diversité des aménagements hydroélectriques entraîne une très grande variabilité en
nature et en ampleur des impacts sociétaux et environnementaux. La grande majorité d’entre
eux sont liées au changement de régime hydrologique du cours d’eau, tant en amont (création
de la retenue) qu’en aval (programmes de débit liés aux impératifs de production). Plus le
régime hydrologique est modifié par l’aménagement et son exploitation, et plus les impacts
environnementaux sont importants. Il importe donc qu’ils soient recensés et évalués au plus
tôt lors des phases d’identification et de définition des nouveaux projets afin que la
pertinence du projet soit confirmée et que les conséquences négatives en soient minimisées ou
compensées

Chapitre I : Conséquences sur l’écosystème


I.1- Conséquences sur l’écosystème
• Ecosystème
Un écosystème est un système organisé, avec des composantes physiques, chimiques,
biologiques, et incluant l’homme et ses activités, dont le maintien de la vie à long terme
est la propriété primordiale.
La plus petite unité de la biosphère qui peut maintenir la vie à long terme est un écosystème.
Tous les éléments qui constituent un écosystème sont en interrelation. Ces interrelations font
ressortir une autre caractéristique d’un écosystème : il représente davantage que la somme de
ses parties.
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• Conséquences sur l’écosystème
- La mise en eau des barrages induit très souvent des déplacements de population et la
disparition de zones agricoles ; 
- La création de retenues d’eau artificielles peut entraîner la sous-oxygénation de l’eau.
A contrario, la libération subite de l’eau a pour conséquence une suroxygénation. Dans un cas
comme dans l’autre, l’équilibre des écosystèmes peut-être impacté;
- Les barrages arrêtent les sédiments créant des cuvettes artificielles. Les cours d’eau
ont alors tendance à s’envaser (cas de la Bénoué à Lagdo, Lac à Maga) ;
- Les centrales ont des impacts sur la biodiversité (mortalité de certaines espèces
aquatiques).
Néanmoins, dans le cadre des projets de rénovations, optimisations des centrales
hydroélectricités, il existe des solutions pour éviter-réduire-compenser les impacts en
conciliant les enjeux environnementaux, sportifs, patrimoniaux, … avec les enjeux
énergétiques des cours d’eau.
Il est possible d’installer les ouvrages de sécurité tel que :
- des vannes de décharge pour évacuer les sédiments ;
- des passes à poissons pour favoriser la migration piscicole ou la montaison ;
- des passes à canoë pour permettre la franchassibilité des seuils ;

- des plans de grilles icthyo compatibles pour éviter que les poissons ne passent dans les
turbines ;

- des turbines ichtyo compatibles pour permettre la dévalais on ;

- déplacer des zones de frayères

I.2- Conséquences en phases du cycle de vie d’une installation du projet


L’analyse des impacts des projets d’hydroélectricité doit être menée sur l’ensemble du cycle
de vie des installations. Ce dernier comporte trois grandes phases : la construction des
installations, leur exploitation qui est la période au cours de laquelle les installations
produisent de l’électricité et, enfin, leur démantèlement.

I.2.1 – Conséquence en construction et de démantèlement

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Pour l’hydroélectricité, comme pour toutes les autres filières de production d’électricité, les
phases de construction et de démantèlement ne peuvent pas être considérées comme propres
et renouvelables. Cette phase nécessite des quantités considérables en béton ou en matériaux
(enrochements, sable, argiles, entre autres). Elle est constituée de gros équipements (groupes
turbines alternateurs, vannes, ou équipements de contrôle-commande). La construction des
ouvrages nécessite de mobiliser des ressources naturelles qui ne seront pas nécessairement
rendues à la nature, même en cas de démantèlement des installations. Même si, désormais, des
normes sévères encadrent les chantiers de construction afin d’éviter le rejet d’effluents
polluants lors de la construction, les grands volumes d’énergie requis, notamment par les
transports de matériel et les engins de chantier, sont à l’origine de rejets polluants.
En cas de démantèlement d’une installation, les mêmes effets peuvent être attendus, mais ils
sont atténués par la longue durée de vie des installations hydrauliques. Même après un siècle
de fonctionnement, certains démantèlements ne sont toujours pas envisagés. Lorsqu’ils le
sont, c’est le plus souvent : soit à l’occasion de travaux de modernisation, parfois pour en
diminuer certains effets négatifs sur l’environnement, ou en améliorer la productivité ; soit
dans le cadre de la restauration de la continuité écologique d’un cours d’eau, sur les barrages.

I.2.2 – Conséquence en phase d’exploitation


En phase d’exploitation, une installation hydroélectrique en bon état de maintenance, peut
être considérée comme propre et renouvelable dans la mesure où elle ne consomme aucune
ressource naturelle et ne produit aucun rejet polluant. Mais, on peut avoir les impacts liés à
des incidents de fonctionnement, principalement rejets de produits pétroliers suite à des fuites
accidentelles d’huiles ou de graisses, ou ceux imputables à la perte de graisses utilisées pour
la lubrification des organes de manœuvres des vannes de barrage. Aujourd’hui, les rejets
accidentels sont supprimés par l’utilisation de technologies ne nécessitant pas de tels
produits : turbines Kaplan équipées de roue avec moyeu sans huile, paliers hydrostatiques et
matériaux autolubrifiants ; graisses biodégradables utilisées pour la lubrification des organes
de manœuvre des vannes de barrage.

Chapitre II : Emissions de gaz à effet de serre (GES)


Les étapes de construction des aménagements hydroélectriques et de leur éventuel
démantèlement, sont émettrices de GES : fabrication du béton, réalisation d’ouvrages
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souterrains par tunnelier, utilisation d’engins mus par des moteurs thermiques, entre autres.
Ces émissions restent toutefois marginales compte tenu de la durée de vie des installations.

Emissions de gaz à effet de serre en phase d’exploitation, l’hydroélectricité a


longtemps été considérée comme n’émettant pas de GES, mais, à partir des années 1990, des
études menées au Canada puis aux États-Unis et au Brésil ont montré que les grands
réservoirs pouvaient être émetteurs. Depuis, les enjeux liés au réchauffement climatique ont
suscité de nombreuses études visant à évaluer les émissions de GES des milieux naturels
(forêts, rivières ou lacs) et des réservoirs artificiels, sous différentes latitudes.
Qu’elles soient l’issues de retenues collinaires destinées à la production d’électricité ou à
d’autres usages tels que l’irrigation ou la gestion des crues, les émissions de GES doivent être
évaluées en valeurs nettes, c’est à dire en différentiel par rapport à la situation avant création
de la retenue.

Chapitre III : Transit sédimentaire


Dans un cours d’eau, en dehors de l’eau qui s’écoule, on trouve aussi des matériaux solides en
suspension (MES), en saltation et en roulement de fond : sable, sédiments, cailloux, entre
autres, ce que l’on appelle le transport solide ou transit sédimentaire. En fonction
principalement de la vitesse d’écoulement de la rivière et de la granulométrie des matériaux,
on distingue :
 le transport par charriage qui concerne les matériaux les plus lourds, qui roulent sur le
fond, à une vitesse inférieure à la vitesse d’écoulement,
 le transport par suspension qui concerne les matériaux les plus légers qui sont transportés
en suspension à la vitesse du courant.
Un cours d’eau à l’état naturel résulte d’un équilibre entre matériaux transportés et
matériaux déposés, équilibre évoluant au fil des saisons selon les variations de débit du cours
d’eau.
La construction d’un ouvrage dans le lit du cours d’eau perturbe cet équilibre. En effet, la
modification des sections d’écoulement et donc des vitesses d’écoulement, entraîne une
modification du transit sédimentaire. Dans le cas d’un barrage avec création d’une retenue, le
transit sédimentaire est totalement interrompu, entraînant des conséquences multiples.

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III.1. Conséquences en amont
À l’amont du barrage, la vitesse d’écoulement diminue progressivement depuis l’extrémité
amont de la retenue jusqu’à l’amont immédiat du barrage, point où la vitesse peut être
considérée comme nulle. On observe donc un dépôt des matériaux les plus grossiers en amont
du réservoir, puis des matériaux de plus en plus fins vers le barrage

Figure
Cette accumulation de matériaux a pour conséquences :

 La diminution de la capacité utile du réservoir réduisant progressivement la capacité


de modulation de la production d’électricité et, le cas échéant, la capacité utile des autres
usages tels que l’irrigation ou l’écrêtage de crue (cas de Lagdo);
 le relèvement des lignes d’eau en amont, en particulier lors des épisodes de crue,
pouvant entraîner l’inondation de régions normalement non affectées par la crue (cas des
zones aval du barrage de Lagdo jusqu’au Nigéria);

 à terme, lorsque l’accumulation atteint le niveau des prises d’eau, l’entraînement de


fortes concentration de sédiments conduisant à une érosion importante des ouvrages d’amenée
(galeries, conduites forcées) et des turbines ; à ce stade, les fortes concentrations rejetées dans
le cours aval peuvent avoir des conséquences néfastes à la survie de la faune aquatique ;

 le stockage de substances toxiques (polluants issus du bassin versant) dans les


sédiments, lesquels peuvent être relargués lors d’opération de chasse ou de vidange.

III.2. Conséquences en aval

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En raison du blocage des sédiments dans la retenue, on observe en aval un déficit de
matériaux qui se traduit par le creusement du lit du cours d’eau pouvant s’accompagner d’une
érosion des rives. Dans les cas les plus graves, le déficit de sédiments transportés se fait sentir
jusqu’à l’embouchure du fleuve et se traduit par une érosion du littoral (régression du trait de
côte).
La modification du régime hydrologique, qu’influence la gestion du réservoir, joue également
un rôle sur l’équilibre morphologique du cours d’eau conduisant généralement à un
appauvrissement, une uniformisation des milieux et à un impact sur la biodiversité.

III.3. Cas des aménagements en dérivation


Dans le cas particulier des aménagements en dérivation, le tronçon court-circuité, du fait de la
réduction de débit, perd sa capacité d’entrainement des sédiments apportés par les affluents,
conduisant à la formation de cônes de déjection dans le lit du cours d’eau (cas de la Mapé
dans la Sanaga). Lors des épisodes de crue, ces cônes de déjection font obstruction à
l’écoulement de la crue, ce qui entraîne des risques accrus d’inondations en amont.

III.4. Continuité sédimentaire


Afin d’éviter les conséquences négatives des ouvrages sur le transit sédimentaire, plusieurs
mesures doivent être considérées, d’une part lors de la conception de l’aménagement, d’autre
part tout au long de l’exploitation, avec pour objectif d’assurer le transit sédimentaire d’une
manière respectueuse de l’environnement.

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Les études préliminaires à l’aménagement d’un cours d’eau pour la production d’électricité
doivent comporter un volet hydro-morphologique visant à déterminer le volume d’apport, les
zones de production de sédiments et à caractériser leurs modes de transport afin d’en tenir
compte dans la localisation et la capacité des futures retenues.

Au niveau de chaque aménagement, des ouvrages doivent être prévus afin de permettre le
transit sédimentaire : bassins de décantation avec ouvrages de chasses et de dérivation, vannes
à différentes hauteurs de la retenue permettant la réalisation de chasses contrôlées,
notamment.
Par la suite, l’exploitation devra tenir compte des périodes d’apport en sédiments (périodes de
crue sur le cours d’eau aménagé où sur ses affluents) et s’adapter de façon continue afin de
retenir le moins possible les sédiments. Les volumes accumulés dans les retenues peuvent être
évacués régulièrement par des chasses, éventuellement complétées par des dragages (ce qui ne
se fait pas à Lagdo et à Maga). Dans tous les cas, ces opérations doivent faire l’objet d’un
suivi environnemental afin de respecter des concentrations acceptables pour la faune
aquatiques et éviter le relargage de sédiments pollués. Une vision économique à long terme
est généralement cohérente avec la préservation de l’environnement.

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Chapitre IV : Conséquences géologiques et des eaux souterraines
La création de retenues et de canaux de dérivation ou la modification du niveau des cours
d’eau ne sont pas sans effets sur le niveau des nappes phréatiques. Lorsque ces derniers
deviennent gênants par assèchement de puits ou, au contraire, inondation par relèvement de la
nappe, des dispositions sont prises afin de contrecarrer ces conséquences : réalisation de
contre canaux ou stations de relevage pour réalimentation de la nappe.
Certains séismes pourraient avoir pour origine la création d’une importante retenue (Lac Nyos
Lac Mounoun, Lac balang). De nombreux microséismes ont été bien identifiés, mais
l’exemple le plus frappant serait le séisme de 2008 dans le Sichuan (Chine), de magnitude 7,9,
causé par la retenue du barrage Zipingpu. Si une microséismicité avait effectivement été bien
reconnue après le remplissage, la relation de cause à effet pour le séisme majeur reste discutée
car la retenue pourrait aussi n’avoir été qu’un effet accélérateur d’un séisme qui se serait
produit même sans la retenue.

Chapitre V : Conséquences sur la faune


La construction des aménagements n’est pas sans effets sur la faune, tant au cours de la
construction que durant son exploitation.

V.1. Lors de la mise en eau de la retenue


V.1.1- Sur la faune sauvage
Lors de la mise en eau des grandes retenues, la submersion progressive des terres crée des
ilots progressivement submergés, entraînant la noyade des espèces animales qui s’y retrouvent
piégées. Il faut organiser des opérations de sauvetage d’animaux, de plus ou moins grande
ampleur, lors de la mise en eau des retenues, avec plus ou moins de succès. La capacité à
survivre au bouleversement de leur territoire varie selon les espèces, la remise en liberté des
individus récupérés pouvant créer localement, et au moins temporairement, un phénomène de
déséquilibre des espèces.
Dans la mesure où le suivi de ces opérations et des individus délocalisés au cours des années
qui ont suivi la mise en eau n’a pas toujours été suffisant, l’intérêt de ces opérations est
toujours discuté, mais elles sont souvent l’occasion d’un enrichissement considérable des
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connaissances scientifiques et de découvertes d’espèces nouvelles. La meilleure option de
préservation de la faune reste cependant la limitation des surfaces inondées.

V.1.2- Sur la faune piscicole


Sur la faune piscicole, les effets de la construction du barrage sont d’une grande variabilité en
fonction de nombreux paramètres : existence d’espèces endémiques, d’espèces migratoires,
régime hydrologique du cours d’eau, caractéristiques de la retenue et type d’exploitation,
entre autres. La modification du régime hydrologique avec la création d’une retenue en lieu et
place d’un fleuve libre et courant conduit nécessairement à une modification des espèces
représentées, aussi bien en amont (dans la retenue et en amont de celle-ci) qu’en aval et,
généralement, à une diminution de la biodiversité.

V.2. En exploitation
La gestion de l’aménagement induit, en aval, des variations de débit différentes du régime
hydrologique naturel. Si ces variations de débit ne sont pas maîtrisées, elles peuvent avoir des
conséquences négatives telles que la destruction de frayères par augmentation rapide du débit
en période de reproduction ou le piégeage d’individus lors de baisse de débit.
Une gestion respectueuse de l’environnement doit s’appuyer sur des consignes d’exploitation
établies à partir du résultat d’études environnementales spécifiques au site. Elles doivent tenir
compte de l’ensemble des espèces présentes, de la morphologie du cours d’eau et de son
contexte environnemental, et permettre de définir, pour chaque période de l’année, les valeurs
de débit minimum et maximum ainsi que les gradients de débit autorisés en aval des
aménagements et les valeurs de débit minimum à assurer dans les tronçons court-circuités.
Dans tous les cas, le débit en aval doit impérativement respecter une valeur de débit
minimum. Il en est de même dans les tronçons court-circuités des aménagements en
dérivation. Ce débit minimum, dit aussi débit réservé, ou débit écologique, doit respecter les
valeurs éventuellement imposées par la législation, mais il devrait idéalement résulter d’une
étude de débit minimum biologique permettant de définir, pour chaque période de l’année,
une valeur minimale de débit à respecter.

V.3. Continuité piscicole


Il existe environ 120 espèces de poissons migrateurs : espèces holobiotiques  dont les zones
de reproduction et les zones de croissance dans le cours d’eau sont distinctes et séparées ;

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espèces amphibiotiques  dont les espèces potamotoques ou anadromes, vivant en mer mais se
reproduisant en eau douce, ce qui est le cas des saumons ; espèces thalassotoques ou
catadromes, vivant en rivière mais se reproduisant en mer, ce que font les anguilles. Tout
obstacle à la migration entraîne une baisse considérable des populations amphibiotiques et le
confinement des espèces holobiotiques dans des portions réduites des cours d’eau. Le blocage
à la ponte des poissons est résolu par l’installation de dispositifs de ponte : passes à poissons,
écluses ou ascenseurs à poissons, capture et transfert par nasses. Ces dispositifs peuvent être
équipés de dispositifs de visualisation et comptage permettant d’en contrôler leur efficacité.

Au blocage à la migration s’ajoute la mortalité dans les turbines lors de la dévalaison. Cette
mortalité est, globalement, d’autant plus importante que l’on a affaire à des turbines de haute
chute. Les turbines Pelton, dans lesquelles la mortalité est de 100 % ne posent toutefois pas de
problème car elles sont, en principe, installées sur des cours d’eau n’abritant pas d’espèces
migratrices. La mortalité dans les turbines est très variable selon les espèces et en fonction de
paramètres tels que la taille des turbines, leur vitesse de rotation, le tracé du conduit
hydraulique et de ses organes tels qu’avant-directrices, directrices ou roue. Dans le cas des
aménagements en cascade, cette mortalité s’additionne à chaque site, pouvant conduire à des
taux élevés.

Cette mortalité est une préoccupation ancienne, mais plus récemment de nombreuses études
ont permis de mieux comprendre les phénomènes en cause et aux constructeurs d’améliorer la
conception des turbines afin de réduire la mortalité. Si ces évolutions vont dans le sens d’une
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augmentation des coûts, elles sont souvent cohérentes avec une amélioration des
performances : augmentation des rendements et diminution de la cavitation.
Dans certains cas, on évite le passage des poissons dans les turbines au moyen de grilles
dirigeant les poissons vers une galerie collectrice et un canal de dévalaison.

Chapitre VI : Conséquences sur la flore


La mise en eau de la retenue peut conduire à la disparition d’espèces protégées ou
endémiques, la submersion de la végétation entraînant sa décomposition et le dégagement de
méthane. À l’inverse, dans certaines régions arides, la création de la retenue peut conduire à la
création d’oasis utiles à la faune.
Dans certains cas, une végétation aquatique nouvelle peut se développer, ce qui est le cas de
la jacinthe d’eau en région tropicale ou des roseaux en régions tempérées. Peuvent aussi
proliférer de façon anarchique différentes variétés d’algues. Cette prolifération de végétaux
aquatiques a des conséquences négatives telles qu’une dégradation des habitats pour la plupart
des espèces aquatiques, la prolifération d’insectes propagateurs de maladies, une gêne pour la
navigation ou la pêche ou l’obstruction des grilles de prise d’eau. Le développement de ce
type de végétation représente une contrainte forte pour l’exploitation : enlèvement par moyens
mécaniques, confinement par dromes.

Chapitre VII : Réglementation stricte pour le respect de la faune


et la flore
Le développement des centrales hydroélectriques doit être encadré par des textes
réglementaires, à la fois nationaux et internationaux, à la fois sur la bonne gestion et la
qualité de masse d’eau et le développement des énergies renouvelables. Parmi eux, on trouve :
 la loi-cadre sur l’environnement de 1996 ;
 la loi sur l’Eau et les milieux Aquatiques de 2002, 2003 ;

 la loi sur la protection de la faune et de la flore ;

Les installations hydroélectriques doivent donc respecter des critères précis fixés par ces
différents textes réglementaires :

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 elles ne doivent pas constituer des obstacles sur les cours d’eau ;
 elles doivent respecter la continuité écologique de la rivière, non seulement pour la
faune sauvage (poissons…), mais également pour le transit sédimentaire (circulation du sable,
des graviers...). Pour garantir la libre circulation des poissons, plus de 800 passes à poissons
(échelles ou des ascenseurs pour les barrages les plus hauts) doivent être construites. Ces
aménagements permettent aux poissons migrateurs de franchir les barrages sans encombre ;

 le débit total des cours d’eau ne peut pas être consacré à la seule production
électrique (minimum 10 % du débit moyen doit être maintenu dans le cours d’eau) ;

 certains cours d’eau, ne peuvent pas recevoir d’installations hydroélectriques de


par la qualité de leurs eaux ou leur situation géographique, certains cours d’eau assurant
la migration des poissons des eaux douces vers les eaux de mer ou servant de réservoirs
biologiques ou devront bénéficier d’aménagements restaurant la continuité écologique ;

 l’eau prélevée et détournée pour passer la turbine doit rejoindre le lit du cours d’eau
en aval.

Chapitre VIII : Impacts sociétaux


Directement, ou indirectement à travers leurs impacts environnementaux, les aménagements
hydroélectriques affectent aussi les activités humaines de façon négative ou positive.

VIII.1. Déplacements de population


Ils représentent la conséquence la plus violemment ressentie. La limitation des zones inondées
permet de limiter les déplacements de population et les relogements doivent s’effectuer en
concertation avec les populations concernées (cas de Mevelé, Lom-Pangar,). Les projets
doivent éviter de toucher le territoire de populations autochtones dont le déplacement
signifierait la perte définitive d’une civilisation, d’un mode de vie, d’une richesse culturelle
unique.

VIII.2. Modifications des modes de vie


De nombreuses activités humaines liées au cours d’eau représentent souvent un moyen
essentiel de subsistances des populations riveraines : pêche, irrigation, navigation. La
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construction de l’aménagement peut ainsi conduire à une perte de revenus pour ces
populations ainsi qu’à une modification importante de leur mode de vie, ce qu’il importe
d’évaluer afin de les compenser en totalité. La création de grandes retenues peut également
supprimer des voies de communication telles que routes ou réseau ferré, qui non remplacées,
apportent des contraintes supplémentaires aux populations riveraines. Inversement, la
construction du barrage peut créer un nouveau moyen de franchir le cours d’eau.
Dans de nombreux cas, la construction des grands barrages nécessite la mobilisation de
nombreux travailleurs, plusieurs milliers pour les ouvrages les plus importants, non
disponibles localement. La présence, même temporaire, de ces populations, dont une grande
partie célibataire, perturbe parfois définitivement la vie des populations locales.
La création d’une grande retenue peut générer des phénomènes climatiques locaux, en
particuliers des brouillards ou des pluies.
Les zones d’eaux stagnantes, dans les régions tropicales, peuvent également  stimuler,
localement, la prolifération d’insectes propagateurs de maladies telles que le paludisme. Elles
peuvent aussi favoriser l’émergence de maladies telles que la dysenterie ou le choléra. Des
mesures de prévention et d’information des populations doivent permettre d’éviter ce type de
conséquences.

VIII.3. Autres effets


De nombreux aménagements hydroélectriques sont en réalité des aménagements dits « à buts
multiples », soit qu’ils aient été conçus comme tels dès l’origine, soit que leur présence ait
permis d’autres usages que la production électrique. Leurs usages ne se limitent donc pas à la
production d’électricité. Ils servent aussi à :
 l’écrêtage des crues : la capacité de la retenue permet de stocker temporairement le
volume d’eau du pic de crue pour le relâcher progressivement une fois le maximum de débit
passé ;
 le soutien d’étiage qui permet d’assurer un débit minimal dans le cours d’eau afin de
préserver les milieux aquatiques et la qualité des eaux, éventuellement d’autres usages tels
que la navigation, les loisirs ou les usages agricoles ;
 la navigation, les barrages permettant de régulariser le débit du cours d’eau et de
maintenir des lignes d’eau qui assurent un tirant d’eau suffisant tout au long de l’année, ainsi
que des vitesses compatibles avec la navigation ;

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 une réserve d’eau pour des usages agricoles, industriels ou d’approvisionnement en
eau potable.
Plus précisément, de nombreuses retenues permettent de développer des activités
touristiques et de loisir nautique, apportant une activité économique nouvelle parfois
bienvenue dans certaines régions.

  Toutes ces activités peuvent être affectées, positivement ou négativement, par


d’autres conséquences d’un aménagement, sous la forme, d’une perte de valeur patrimoniale
de sites naturels, archéologiques, historiques ou religieux ;
 d’une modification importante du paysage, notamment dans le cas aménagements
hydroélectriques de basse chute, associés à la mise en navigabilité des cours d’eau, alors que
les ouvrages (galeries d’adduction, conduites forcées, centrales hydroélectriques) des
aménagements de haute chute sont souvent entièrement souterrains et totalement invisibles de
l’extérieur.

Conclusion
L’hydroélectricité possède encore un potentiel de développement important dans le monde, en
particulier en Asie et en Afrique. Par son caractère renouvelable, ses faibles émissions de
GES et ses atouts techniques en matière de flexibilité et de stockage d’énergie, elle représente
un moyen essentiel de décarbonisation de la production d’électricité et d’accompagnement du
développement des énergies renouvelables intermittentes, incontournables de la lutte contre le
changement climatique. C’est pourquoi il est indispensable de développer notre connaissance
des conséquences environnementales des projets afin permettre de réaliser des aménagements
respectueux de l’environnement.
C’est en tout premier lieu le choix du site d’implantation d’un aménagement hydroélectrique
qui est déterminant pour obtenir ce caractère de respect de l’environnement et de
compatibilité avec les objectifs de réduction de GES. Un choix judicieux du site associé à des
mesures de suppression, réduction, compensation des effets permettra d’aboutir à un projet
respectueux de l’environnement et socialement acceptable. Aucune mesure de compensation
ne pourra rendre acceptable un projet construit sur un site résultant d’un choix inadéquat.
La réduction de la surface inondée est également un facteur important dans la limitation des
conséquences négatives, de même que le choix d’un mode d’exploitation adapté qui doit
minimiser les conséquences en aval de l’aménagement.

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Des méthodologies d’évaluation des impacts ont été développées afin d’évaluer les projets
aux différents stades de leur développement

TD
Définir
Ecosystème, Chutes d’eau naturelles, Barrage, Retenue colinéaire (d’eau artificielle),
Régime hydrologique, Vannes, Nappe phréatique, Espèces endémiques, Espèces migratoires,
Transport solide ou transit sédimentaire,

1)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques sur les écosystèmes ?
2)- Quels sont les ouvrages à installer pour réduire les impacts des projets hydroélectriques
sur l’environnement ?
3)- Quels sont les impacts sur l’environnement pendant la phase de construction des
installations hydroélectriques ?
4)- Quels sont les impacts sur l’environnement pendant la phase de démantèlement des
installations hydroélectrique ?
5)- Quels sont les impacts sur l’environnement pendant la phase d’exploitation
hydroélectriques 

6)- Quels sont les sources de l’émission des gaz à effet de serre (GES) lors de la construction
et le démantèlement des installations hydroélectriques ?
7)- Quels sont les sources de l’émission des gaz à effet de serre (GES) en phase
hydroélectriques ?
8)- Quels sont les impacts des sur l’environnement du transit sédimentaire en amont du
barrage (ou retenue collinaire) ?
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9)- Quels sont les impacts des sur l’environnement du transit sédimentaire en aval du barrage
(ou retenue collinaire) ?
10)- Quels sont les impacts des sur l’environnement du transit sédimentaire dans le cas des
aménagements en dérivation ?
11)- Quels sont les méthodes et les ouvrages atténuations des impacts des sur l’environnement
du transit sédimentaire dans les projets hydroélectriques?
12)- Quels sont les impacts des projets hydroélectriques sur les ressources en eau ?
13)- Comment atténuer ces impacts sur les ressources en eau dans la zone du projet
hydroélectrique ?
14)- Quels sont les conséquences sur les ressources minières ?
15)- Comment atténuer ces impacts sur les ressources minières dans la zone du projet
hydroélectrique 
16)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques sur la faune sauvage ?
17)- Comment atténuer ces impacts sur la faune sauvage ?
18)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques sur la faune piscicole ?
19)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques pendant la période
d’exploitation en aval de la retenue ?
20)- Quels sont les consignent à prendre en comptes pour atténuer ces conséquences sur
l’environnement ?
21)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques pendant la période
d’exploitation pour la piscicole 

22)- Quels sont les consignent à prendre en comptes pour atténuer ces conséquences pour la
piscicole ?
23)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques sur la flore  

24)- Quels sont quelques textes réglementaires qui encadrent la faune et la flore pour les
projets hydroélectriques 
25)- Quels sont les critères précis des textes et règlements sur l’environnement que les
hydroélectrique doivent respecter ?
26)- Quels sont les conséquences sociétales des projets hydroélectriques

27)- Quels sont les consignent à prendre en comptes pour atténuer ces conséquences
sociétales ? 

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28)- Quels sont les conséquences des projets hydroélectriques pour d’autres activités
connexes ?

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