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Conception des ponts

Par NDIAYE Cheikh Kaïré


PLAN 1

• Introduction
• Implantation et caractéristiques d’un ouvrage
• Données environnementales
• Données fonctionnelles
• Terminologie
• Conclusion
Introduction 2

• La conception d'un pont s’insère en général dans


une démarche globale de projet routier ou
ferroviaire prenant en compte à chaque niveau
d’avancement des contraintes environnementales
et fonctionnelles de plus en plus détaillées. Aux
quatre grandes étapes d’un projet, à savoir, les
études préliminaires, l’avant-projet, le projet et
le chantier correspondent pour un pont les stades
suivants : choix de familles de solutions et de
pré-dimensionnement, puis avant-projet
d’ouvrage d’art, projet et enfin réalisation. Selon
l’environnement, le choix de l’ouvrage peut
influencer le projet lui-même.
Implantation et caractéristique d’un ouvrage 3

La localisation d'un ouvrage d'art est souvent imposée


par le projet d'infrastructure, excepté dans le cas de
franchissement de brèches aux caractéristiques
particulières où le choix entre plusieurs solutions de
tracé dépend essentiellement du choix de l’ouvrage.
Si le tracé ne comprend pas d'ouvrage
exceptionnel, le poids financier des ponts est, en
principe, faible devant celui des terrassements.
Dans le cas contraire, l'implantation de l'ouvrage,
et le choix de son type, doivent être examinés avec
soin afin d’optimiser toutes les contraintes
environnementales, techniques et financières.
Implantation et caractéristique d’un ouvrage 4

Avec les progrès accomplis dans l'exécution des


terrassements, la question de la longueur, voire du
remplacement du pont par un remblai, en
l'absence de contraintes majeures d'ordre
esthétique ou hydraulique, peut se poser, surtout
sur le plan économique.
Cependant, un remblai neutralise une bande de
terres d'autant plus importante que sa hauteur est
grande, ce qui peut poser des problèmes si les
terres en question ont une grande valeur agricole.
Il est alors préférable de projeter un viaduc avec
des travées de portées modérées.
Implantation et caractéristique d’un ouvrage 5

• Les caractéristiques géométriques dépendent


essentiellement de la nature de la voie portée, mais
peuvent être légèrement modifiées, afin de
simplifier le projet du pont, améliorer son
fonctionnement mécanique ou offrir une plus
grande liberté dans le choix d'un type d'ouvrage
dont le mode d'exécution comporte des exigences.
• En règle générale, les grands ouvrages doivent, dans
toute la mesure du possible, être projetés droits :
un biais, même modéré, complique l'exécution
et induit un fonctionnement mécanique qui peut
s'écarter sensiblement des modèles de calcul de
la résistance des matériaux usuelle, surtout lorsqu'il
s'agit de grands ouvrages construits par phases.
Données environnementales 6

topographie • L’établissement d'un relevé


topographique le plus précis possible
et la première étape. La zone relevée
doit être suffisamment large pour
d’une part envisager toutes les
possibilités d’ouvrages, et d’autre part
définir les possibilités d'accès,
les aires disponibles pour les
installations du chantier, les stockages
ou toute autre installation annexe.
Données environnementales 7
Hydraulique et • Dans le cas du franchissement d'un cours d'eau, le régime
environnement hydraulique doit être parfaitement défini : fréquence et
importance des crues, débit solide, charriage éventuel de corps
flottants susceptibles de heurter les piles. Dans la démarche
moderne de conception des ponts, une étude hydraulique est en
général faite en amont. En France cette étude a
pour objet d’évaluer les incidences de la réalisation de l'ouvrage
sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l'écoulement, le
niveau et la qualité des eaux, mais aussi d'appréhender l'impact
du cours d'eau sur l’ouvrage, et de déterminer l'ensemble des
données nécessaires à sa conception et à son dimensionnement et
à celui des aménagements connexes. Elle doit également définir
les mesures de protection des écosystèmes aquatiques et de la
qualité de la ressource en eau.
Données environnementales 8

Hydraulique et
environnement • La présence d'un ouvrage en travers d'un cours d'eau
introduit une perte de charge singulière, portant sur la
hauteur d'eau et la vitesse d'écoulement. Le pendant
de cette dissipation d'énergie est, pour l'ouvrage,
une force de traînée qui, en cas de résistance
insuffisante de l'ouvrage, peut entraîner sa ruine. Les
ponts en maçonnerie avaient des piles très massives.
Les vides (ouïes) qui étaient pratiqués dans le tympan
permettaient un écoulement aisé de l'eau et
réduisaient ainsi la charge hydraulique sur l'ouvrage.
Données environnementales 9

Hydraulique et
environnement • Le pont est aujourd'hui conçu pour une crue dite crue de
dimensionnement, puis le projet est vérifié pour une crue
supérieure. Ainsi le pont doit limiter ses impacts
hydrauliques à des valeurs admissibles pour la crue de
référence du risque d'inondation, à savoir, les PHEC (Plus
Hautes Eaux Connues) si la valeur du débit correspond à une
période de retour au moins centennale. Il doit par ailleurs
être vérifié qu'aucune aggravation du risque d'inondation
n'est possible par la présence de l'ouvrage ou sa défaillance
lors des crues exceptionnelles dépassant la crue de
dimensionnement. Une valeur de débit correspondant à une
période de retour comprise entre 200 et 500 ans est en
général retenue pour cette vérification.
Données environnementales 10

Hydraulique et
environnement • Mis à part les chocs, le plus grand danger réside pour
les ponts modernes dans les affouillements, qui
furent, par le passé, la cause la plus fréquente
d'effondrement de ponts sur un cours d'eau, comme ce
fut le cas pour le pont de Tours (France) en 1978. Les
techniques modernes de fondations permettent
d'éviter ce type d'accident, mais la connaissance de la
hauteur d'affouillement possible au voisinage des
appuis est indispensable pour dimensionner celles-ci.
Pour minimiser ces risques mais également pour
diminuer les coûts, les concepteurs limitent en
général le nombre des appuis en eau.
Données environnementales 11

Géotechnique • La reconnaissance géotechnique est faite dans un


premier temps à partir d'une carte géologique et
permet de contribuer au premier choix du type
d’ouvrage. Des sondages sont ensuite faits au droit
des appuis potentiels. Ils comprennent des
carottages avec prélèvements d’échantillons, des
essais pressiométriques et des essais au
pénétromètre. Ces éléments doivent permettre de
fixer définitivement la conception de l’ouvrage.
Une attention particulière doit être apportée sur la
présence éventuelle de failles ou de karst dans le
sous-sol, qui pourrait contribuer à fragiliser, voire à
ruiner, l’ouvrage.
Données fonctionnelles 12

Les données fonctionnelles à collecter pour dimensionner correctement


l’ouvrage sont : le tracé en plan de la voie,
• le profil en travers,
• tenant compte éventuellement d'élargissements ultérieurs,
• le profil en long,
• les charges d'exploitation (normales et exceptionnelles) ;
• les hauteurs libres et ouvertures à réserver (route, voie ferrée, voie
navigable),
• la qualité architecturale,
• les sujétions de construction.
Données fonctionnelles 13
Le trafic routier induit sur les ponts-routes des charges
Charges d’exploitation verticales, des forces horizontales, des charges de fatigue,
des actions accidentelles, des actions sur les garde-corps et
des actions sur les remblais. Les piétons et deux-
roues génèrent les mêmes effets, mais ils ne sont
formellement pris en compte que dans le cadre d’ouvrages
qui leurs sont dédiés (passerelles) ou parties d’ouvrages.
Pour l’Europe, la norme européenne EN 1991-2, Eurocode
1,définit les modalités de prises en compte de ces charges
d’exploitation. Le nombre et la largeur des voies
de circulation étant définies, quatre modèles de charges
dynamiques sont pris en compte : le système principal
(modèle 1), les vérifications locales (modèle 2), les convois
Données fonctionnelles 14

Dimensionnement Le dimensionnement du pont passe par le


pré-dimensionnement des éléments
principaux de l’ouvrage (fondations, appuis,
éléments porteurs) par application des
règles de la résistance des matériaux puis
par la vérification de l’ouvrage et des
parties de l’ouvrage aux états limites sous
certaines conditions de charges normées.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 15

Appuis Les piles travaillent principalement en compression, mais


aussi en flexion sous l’action dynamique du vent sur le tablier
et les autres éléments de superstructures du pont,
particulièrement pour les ponts de grande hauteur. Après les
piles de ponts en maçonnerie des ponts voûtés et les piles
métalliques des ouvrages du XIXe siècle, les piles modernes
sont en général en béton armé. Certaines d’entre elles
peuvent être précontraintes verticalement sur une section ou
sur la totalité de leur hauteur, précisément pour lutter contre
ces efforts de flexion. Le dimensionnement consiste donc à
définir, en fonction de charges appliquées, la section de la
pile ainsi que la nature et les dispositions des armatures
d’acier.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 16

Eléments porteurs Pour les ponts à poutres, la hauteur des poutres


est un paramètre important. Plusieurs
considérations sont à prendre en compte pour leur
dimensionnement selon la nature des matériaux.
Pour les poutres préfabriquées
en béton précontraint, si leur hauteur est trop
grande, elles risquent de manquer de stabilité,
lorsqu'elles ne sont pas encore solidarisées, et de
présenter une trop grande prise au vent. En
revanche, la réduction de la hauteur conduit
rapidement à une augmentation considérable des
quantités d'acier de précontrainte, et même des
sections de béton.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 17

Eléments porteurs Pour les poutres de ponts métalliques, le


nombre de poutres conditionne directement la
hauteur de celles-ci. Depuis le début des années
1990, la tendance est à la diminution du nombre
de poutres sous chaussée, mais l’adoption d’une
structure à deux poutres n’est cependant
pas systématique. De nombreux paramètres tels
que le poids de l’acier, le transport ou le
montage peuvent jouer en faveur d’une
structure à plus de deux poutres.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 18

Eléments porteurs Pour les ponts suspendus, à l’origine, l’étude du


pont était celle du câble isolé, les plus gros efforts
dans ce câble étant ceux de la charge totale et leur
calcul était immédiat. Avec l’association câble -
poutre de rigidité, l’étude était plus complexe.
Dans ce cas, le câble est un funiculaire des charges
qui lui sont transmises par les suspentes, et dont les
côtés sont tangents à une parabole. Pour la poutre
de rigidité (tablier), la section est en général
constante et le maximum du moment fléchissant est
situé à peu près au quart (25 %) de la portée.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 19

Eléments porteurs Pour les ponts à haubans, le


dimensionnement du tablier est dicté par
les sollicitations de flexion transversale,
par la reprise des efforts ponctuels dans la
zone d’ancrage des haubans et, dans le cas
des tabliers à suspension axiale, par la
limitation de la déformation en torsion sous
l’effet de charges d’exploitation
excentrées.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 20

Vérification aux états limites • Un ouvrage doit présenter durant toute sa durée
d’exploitation des sécurités suffisantes pour
d’une part à éviter sa ruine ou celle de l’un de
ses éléments, et d’autre part empêcher un
comportement en service pouvant affecter sa
durabilité, son aspect ou le confort des usagers.
La vérification des structures se fait ainsi par le
calcul aux états limites. Les vérifications
doivent être faites pour toutes les situations de
projet et tous les cas de charges appropriés,
pour deux types d’états limites : l’état limite de
service (ELS) et l’état limite ultime (ELU).
Données fonctionnelles : Dimensionnement 21

• Les États Limites de Service correspondent à des


Vérification aux états limites états de la structure lui causant des dommages
limités ou à des conditions au-delà desquelles les
exigences d’aptitude au service spécifiées pour la
structure ou un élément de la structure ne sont
plus satisfaites (fonctionnement de la structure
ou des éléments structuraux, confort des
personnes, aspect de la construction). Ils sont
relatifs aux critères d’utilisation courants :
déformations, vibrations, durabilité.
Leur dépassement peut entraîner des dommages à
la structure mais pas sa ruine. Ils concernent la
limitation des contraintes, la maîtrise de la
fissuration, la limitation des flèches.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 22

Vérification aux états • Les États Limites Ultimes concernent la sécurité


limites des personnes, de la structure et des biens. Ils
incluent éventuellement les états précédant un
effondrement ou une rupture de la structure. Ils
correspondent au maximum de la capacité
portante de l’ouvrage ou d’un de ses éléments
par la perte d’équilibre statique, une rupture
ou déformation plastique excessive, ou
l’instabilité de forme (flambement…).
• Les vérifications aux états limites ultimes portent
sur la flexion, l’effort tranchant, la torsion, le
poinçonnement et la fatigue.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 23

Modélisation des • Les ponts sont soumis à des actions dynamiques caractérisées
par des paramètres variant dans le temps. Les charges
ouvrages routières ou ferroviaires entrent en premier lieu dans cette
catégorie : les contraintes qu’elles induisent dans les
sections du tablier sont des fonctions du temps dépendant,
entre autres, des caractéristiques vibratoires et
d’amortissement des véhicules lourds ou des trains et du
tablier. Les modèles appliqués sont calibrés pour envelopper
les effets dynamiques du trafic réel.
• Les effets du vent ou des séismes sont plus difficiles à
appréhender, particulièrement pour les structures souples
comme les ponts à câbles. Il est dès lors souvent nécessaire
Animation de tourbillons d’avoir recours à une modélisation numérique ou physique de
de Karman autour d’une l’ouvrage ou d’une des parties de l’ouvrage pour définir ces
pile de pont cylindrique. effets et préciser les dispositions constructives qui en
découlent.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 24

• La première étape de l’analyse dynamique numérique


Modélisation des d’une structure consiste à en créer un modèle
ouvrages représentatif. Ce modèle est généralement élaboré à
l’aide de programmes généraux de calcul basés sur
la méthode des éléments finis. Ainsi un tablier en forme
de poutre-caisson, possédant une section transversale
pouvant être considérée comme indéformable est
souvent modélisé à l’aide de barres. Par contre les
tabliers à faible inertie de torsion doivent faire l’objet
d’une modélisation traduisant aussi fidèlement que
Animation de tourbillons possible les particularités du fonctionnement
de Karman autour d’une mécanique du tablier. Ensuite la structure est soumise à
pile de pont cylindrique.
des sollicitations aléatoires.
Données fonctionnelles : Dimensionnement 25

Modélisation des • Les modèles physiques permettent quant à eux une


ouvrages représentation visuelle des effets. Selon les
domaines d’études, des outils différents sont utilisés.
Ainsi, l’effet des séismes sur un ouvrage ou ses
fondations est souvent étudié à l’aide
d’une centrifugeuse dans lequel le modèle est
positionné. Le facteur de réduction d'échelle du
modèle réduit est égal à l'accélération centrifuge qui
lui est appliquée, pouvant aller jusqu’à 200 g. Les
massifs de sol doivent être de mêmes
Animation de tourbillons caractéristiques mécaniques que celles des fonds
de Karman autour d’une
pile de pont cylindrique.
dans lesquels sera implanté l’ouvrage.
Terminologie 26
Un pont comprend trois parties distinctes :
• le tablier, structure sur laquelle se fait le déplacement à niveau ou avec une pente suffisamment
faible pour être admissible par des piétons, des animaux ou des véhicules (automobiles, trains,
avions, etc.) entre ses deux extrémités ;
• les appuis qui supportent le tablier : culées aux deux extrémités et piles intermédiaires ou piles-
culées si le tablier n'est pas continu ;
• les fondations qui permettent la transmission des efforts de l'ouvrage au terrain.
• Le tablier comprend une ou des travées qui sont des parties du pont comprises entre les piles ou
entre une pile et une culée.
• Dans le cas des ponts suspendus et des ponts à haubans, le tablier est soutenu par des suspentes
ou des haubans accrochés à des pylônes
Terminologie 27
Un pont comprend trois parties distinctes :
• le tablier, structure sur laquelle se fait le déplacement à niveau ou avec une pente suffisamment
faible pour être admissible par des piétons, des animaux ou des véhicules (automobiles, trains,
avions, etc.) entre ses deux extrémités ;
• les appuis qui supportent le tablier : culées aux deux extrémités et piles intermédiaires ou piles-
culées si le tablier n'est pas continu ;
• les fondations qui permettent la transmission des efforts de l'ouvrage au terrain.
• Le tablier comprend une ou des travées qui sont des parties du pont comprises entre les piles ou
entre une pile et une culée.
• Dans le cas des ponts suspendus et des ponts à haubans, le tablier est soutenu par des suspentes
ou des haubans accrochés à des pylônes
Terminologie 28
Conclusion 29

la conception des ponts est un


processus multidisciplinaire qui
demande une expertise en ingénierie
civile, en architecture, en
géotechnique, et en gestion de projet.
Chaque pont est unique, adapté à son
site spécifique, et la conception doit
équilibrer la fonctionnalité, la
sécurité, l'esthétique et la durabilité.
Merci!

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