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RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

UNIVERSITÉ GASTON BERGER DE SAINT- LOUIS

DIPLOME D’INGENIEUR DE CONCEPTION EN GENIE CIVIL


Mémoire de Projet de Fin d’Etudes N˚030-2023
Présenté par :
M. THIERNO SAIDOU NOUROU THIAM

É TUDES GÉOTECHNIQUES ET DIMENSIONNEMENT DES


FONDATIONS PROFONDES DU PONT DE ROSSO SUR LE FLEUVE
SÉNÉGAL AVEC SES VIADUCS D ’ ACCÈS

Organisme d’accueil :
Africaine de Géotechnique Technologie et de Services (AGTS SENEGAL SA)
Maitre de Stage :
M. Ibrahima NDIAYE, Ingénieur géotechnicien
Encadrant académique :
Dr. Adama DIONE , Enseignant à l’UFR SI de Thiès et à l’IST de Dakar

Membres du jury :
M.Pape Samour DIOP (Président), Maître de conférences Assimilé, IPSL/UGB
M.Doudou GUEYE, Maître de conférences Assimilé, IPSL/UGB
M.Babacar DIOUF, Maître de conférences Assimilé, IPSL/UGB

Soutenu publiquement le 02/03/2023 Année académique : 2020-2021


DÉDICACES

Je dédie ce travail

A mes très chers parents, mon défunt père ma référence que la terre lui soit légère,
ma brave et aimable maman qu’Allah lui accorde longue vie, pour tout l’amour
et l’éducation que vous m’avez donnés mais aussi tous les
sacrifices consentis pour ma formation.

A mes adorables frères et sœurs qui me soutiennent moralement et financièrement


dans tout ce que j’entreprends.

A mon papa Elhadji Mamadou Moussa THIAM pour son soutien sans faille dans la réussite de
mes études.

A mes grand-parents, oncles et tantes

A mes amis

A ma famille de la G6 du village C avec qui j’ai pu réaliser que la famille n’est pas forcément
biologique.

i
REMERCIEMENTS

Avant tout je remercie Allah le Tout Puissant pour m’avoir donné la force et le courage de finir ce
projet dans de bonnes conditions.
Ensuite mes sincères remerciements à/au :

• Monsieur le président du Jury ainsi que tous les membres du jury ;

• Monsieur le directeur général de AGTS-LABOSOL Abdourahmane DIOP pour m’avoir


permis d’effectuer ce stage de fin d’études au sein de cette entreprise dans de très bonnes
conditions.

• Monsieur Ibrahima NDIAYE, chargé de projet à AGTS-LABOSOL pour sa disponibilité et


son ouverture ainsi qu’à toute l’équipe pour leur accueil chaleureux.

• Docteur Adama Dione pour la qualité de son encadrement exceptionnel, sa patience, sa dis-
ponibilité, ses encouragements... tout pour la bonne réussite de ce mémoire.

• Tous les professeurs de l’Institut Polytechnique de Saint-Louis ;

• Mes camarades de la 5ème promotion et de la 9G6C.

ii
RÉSUME

L’Etat du Sénégal, dans le cadre de sa politique de développement a signé avec l’Etat de la


Mauritanie un accord de réalisation du pont de Rosso Sénégalo-Mauritanien avec ses viaducs
d’accès pour faciliter le franchissement du fleuve Sénégal qui pourra jouer un rôle décisif dans le
développement de l’interconnexion des réseaux routiers régionaux.

L’objectif du mémoire est de faire des études géotechniques qui consistent en la réalisation des
sondages carottés, des essais de laboratoire et des essais pressiométriques.
Ces sondages et essais nous permettent de connaitre la coupe lithologique du sol et nous
fournissent aussi les caractéristiques géotechniques de chaque couche rencontrée. A la suite des
études géotechniques nous procéderons au dimensionnement des fondations profondes de
l’ouvrage à savoir le pont et ses viaducs d’accès.

Notre étude se portera sur les éléments des viaducs d’accès du fait que des investigations
géotechniques n’ont pas encore été faites sur la partie qui concerne le pont.
Cependant, ce mémoire mettra l’accent sur les pieux de deux(2) piles (P25 côté Sénégal et P6
côté Mauritanie) et de deux(2) culées (côté Nord et côté Sud du pont).

La campagne de sondages est poussée jusqu’à 60 m de profondeur par rapport au terrain


naturel. Ils ont révélé la présence d’un terrain composé en surface d’une couche d’argile très molle
à molle sur une épaisseur de 2 à 7 m environ selon la pile ou la culée correspondante. Cette couche
repose sur des sables de consistance lâches à très denses jusqu’à 60 m de profondeur.

Les essais de laboratoire ont permis de classer ces sols en : sols fins et des sols sableux côté
Sénégal et côté Mauritanie des sols fins et une alternance de sols sableux et de sols insensibles à
l’eau.

Au regard des caractéristiques de la nature du sol, du type d’ouvrage et de l’environnement du


milieu, il est projeté des fondations profondes de types pieux forés tubés pour assurer une bonne
réalisation et une bonne stabilité de l’ouvrage.

Mots clés : Rosso, Géotechnique, Fondation profonde, Pont, Viaduc, Pile, Culée, Sondage.

iii
ABSTRACT

The State of Senegal, as part of its development policy, signed with the State of Mauritania
an agreement to build the Rosso Senegalo-Mauritanian bridge with its access viaducts to facilitate
the crossing of the Senegal River which could play a decisive role in the development the inter-
connection of regional road networks.

The objective of the thesis is to carry out geotechnical studies which consist of the realiza-
tion of core drilling, laboratory tests and pressuremeter tests. These surveys and tests allow us to
know the lithological section of the soil and also provide us with the characteristics geotechnics of
each layer encountered. Following the geotechnical studies we proceed with the sizing of the deep
foundations of the structure, namely the bridge and its access viaducts.

Our study will focus on the elements of the access viaducts because geotechnical investiga-
tions have not been made yet on the part concerning the bridge. However, this thesis will focus on
the piles of two (2) piers (P25 on the Senegal side and P6 on the Mauritania) and two (2) abutments
(North side and South side of the bridge).

The drilling campaign is pushed up to 60m deep compared to the natural ground. They revea-
led the presence of a ground composed on the surface of a layer of very soft clays at soft over a
thickness of approximately 2 to 7m depending on the corresponding pier or abutment. This layer
rests on sands of loose to very dense consistency up to 60m deep.

The laboratory tests made it possible to classify these soils into : fine soils and sandy soils on
the Senegal side and on the Mauritania side, fine soils and an alternation of sandy soils and soils
insensitive to water.

With regard to the characteristics of the nature of the soil, the type of structure and the environ-
ment of the middle, deep foundations of cased bored piles are projected to ensure good construc-
tion and good stability of the structure.

Keywords : Rosso, Geotechnics, Deep foundation, Bridge, Viaduct, Pier, Abutment, Survey.

iv
TABLE DES MATIERES

DÉDICACES i

REMERCIEMENTS ii

RÉSUME iii

ABSTRACT iv

LISTE DES TABLEAUX ix

TABLE DES FIGURES x

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES xi

Introduction générale 1

I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 2

1 Présentation de l’entreprise et du projet 3


1.1 Présentation de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Généralités sur le projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Contexte et objectif du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Description du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2.1 Description de l’ouvrage d’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2.1.1 Profil en travers fonctionnel . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2.1.2 Pont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2.1.3 Viaducs d’accès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.3 Présentation de la zone d’influence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3.1 Rive sénégalaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3.2 Zone locale Rosso/Sénégal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3.3 Rive mauritanienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.3.4 Zone locale Rosso/Mauritanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2 Généralités sur les fondations profondes 14


2.1 Définition et rôle des fondations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Description et fonctionnement des pieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Classification des pieux selon l’eurocode 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.1 Pieux mis en place avec refoulement du sol . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.2 Pieux mis en place sans refoulement du sol . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.4 Notion de capacité portante et de tassement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.1 Notion de capacité portante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4.2 Notion de Tassement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

v
II ÉTUDES TECHNIQUES DU PROJET 22

3 Investigations géotechniques du site 23


3.1 Programme des investigations géotechniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Sondages carottés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1 Définition et principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.2 Coupe lithologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3 Les essais de laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1 Essais d’identification physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1.1 Teneur en eau naturelle w (%) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1.2 Poids spécifique des grains solides . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1.3 Analyse granulométrique par tamisage . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.1.4 Analyse granulométrique par sédimentation . . . . . . . . . . 28
3.3.1.5 Valeur au bleu de méthylène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.1.6 Limite d’Atterberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.2 Essais d’identification mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3.2.1 Essai Œdométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3.2.2 Essai de cisaillement direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4 Résultats des essais de laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.5 Essais pressiométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5.1 Appareillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5.2 Principe de l’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.3 Résultats des essais pressiométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

4 Dimensionnement des fondations profondes 39


4.1 Procédure de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1.1 Calcul de la portance d’un pieu isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1.2 États limites de portance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.1.3 Méthodes de calculs pressiométriques de la portance d’un pieu . . . . . . 43
4.1.4 Calcul de la portance d’un groupe de pieux . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.1.5 Calcul des tassements d’une fondation profonde (fondation sur pieu) . . . 46
4.1.5.1 Tassement d’un pieu isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.1.5.2 Tassement d’un groupe de pieux . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2 Application aux fondations du pont de Rosso . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2.1 Choix du type de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2.2 Dimensionnement par la méthode manuelle . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.2.2.1 Calcul de la capacité portante et du tassement de la pile P25 . . 50
4.2.2.1.1 Capacité portante de la pile P25 . . . . . . . . . . . . . 50
4.2.2.1.2 Tassement de la Pile P25 . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.2.2.2 Calcul de la capacité portante et du tassement de la culée sud . 57
4.2.2.2.1 Capacité portante de la culée sud . . . . . . . . . . . . 57
4.2.2.2.2 Tassement de la Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2.2.3 Calcul de la capacité portante et du tassement de la pile P6 . . 59
4.2.2.3.1 Capacité portante de la pile P6 . . . . . . . . . . . . . 59
4.2.2.3.2 Tassement de la Pile P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.2.2.4 Calcul de la capacité portante et du tassement de la culée nord . 61
4.2.2.4.1 Capacité portante de la culée nord . . . . . . . . . . . . 61
4.2.2.4.2 Tassement de la Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.2.3 Dimensionnement avec le logiciel Géofond 1.22 . . . . . . . . . . . . . 63
4.2.3.1 Présentation du logiciel Geofond 1.22 . . . . . . . . . . . . . 64
4.2.3.2 Le dimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.2.3.2.1 Hypothèse de calcul sur Geofond . . . . . . . . . . . . 65

vi
4.2.3.2.2 Résultats du calcul de capacité portante et de tassement 66
4.2.4 Etudes comparatives entre le dimensionnement manuel et logiciel . . . . 67

Conclusion générale et recommandations 69

Bibliographie 71

Annexes 73

A Résultats des essais de laboratoire 73


A.1 Pile P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
A.2 Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

B Résultats des essais pressiométriques 74


B.1 Pieu pile P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
B.2 Pieu culée nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

C Notes de calcul du logiciel Geofond 76


C.1 Résultat sur geofond pour la pile P25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
C.2 Résultat sur geofond pour la Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
C.3 Résultat sur geofond pour la Pile P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
C.4 Résultat sur geofond pour la Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

D Paramètre αpieu-sol 80

vii
LISTE DES TABLEAUX

1.1 Les responsabilités de RSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2.1 Schéma de classification des pieux ([5]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16


2.2 Catégories et classes de pieux ([6]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3.1 Les différents essais effectués en laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27


3.2 Classification des sols en fonction de l’indice de plasticité [11] . . . . . . . . . . . . . 29
3.3 Classification des sols en fonction de l’indice de consistance [11] . . . . . . . . . . . 29
3.4 Résultats des essais de laboratoire SC25-P25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.5 Résultats des essais de laboratoire SC-Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.6 Résultats des essais pressiométriques SP-P25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.7 Résultats des essais pressiométriques SP-Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

4.1 Valeur des coefficients de modèle ([15]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40


4.2 Facteur partiel de résistance pour les pieux – ELU - Situations durables et transitoires
([15]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.3 Facteur partiel de résistance pour les pieux – ELU - Situations accidentelle ([15]) . . . 42
4.4 Facteurs partiels de résistance – ELS – Combinaisons caractéristiques ([15]) . . . . . . 43
4.5 Facteurs partiels de résistance – ELS – Combinaison quasi-permanent ([15]) . . . . . . 43
4.6 Les valeurs de Facteur de portance Kpmax ([15]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.7 Valeurs des paramètres a, b et c des courbes fsol – Méthode pressiométrique ([15]) . . . 45
4.8 Valeurs de kq selon le type de sol ([15]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.9 Valeurs de kτ selon le type de sol ([15]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.10 Descente de charges des piles et des culées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.11 Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Pile P25 . . . . . . . . . 53
4.12 Résultats de la résistance limite de la pile P25 à l’ELU et à l’ELS en fonction du profon-
deur et des diamètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.13 Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent pour un pieu isolé de la pile P25 . . . . 57
4.14 Valeur des résistances de pointe Rb et Rb,k d’un pieu de diamètre 600mm de la
culée sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.15 Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Culée Sud . . . . . . . . 57
4.16 Résultats de la résistance limite de la Culée Sud à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre 600mm 58
4.17 Résultats de la résistance limite de la Culée Sud à l’ELU et à l’ELS en fonction du pro-
fondeur et des diamètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.18 Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent en fonction des diamètres du pieu pour un
pieu isolé de la Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.19 Valeur de Rb et Rb,k d’un pieu isolé de diamètre 600mm de la Pile P6 . . . . . . 59
4.20 Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Pile P6 . . . . . . . . . 60
4.21 Résultats de la résistance limite de la Pile P6 à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre 800mm 60
4.22 Résultats de la résistance limite de la Pile P6 à l’ELU et à l’ELS pour différents diamètres 61
4.23 Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent pour un pieu isolé de la pile P6 . . . . . 61

viii
4.24 Valeur des résistances de pointe Rb et Rb,k d’un pieu de diamètre 600mm de la
Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.25 Valeurs de Rs,i en fonction des couches traversées de la Culée Nord . . . . . . . 62
4.26 Résultats de la résistance limite de la Culée Nord à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre
600mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.27 Résultats de la résistance limite de la Culée Nord à l’ELU et à l’ELS en fonction du
profondeur et des diamètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.28 Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent en fonction des diamètres du pieu pour un
pieu isolé de la Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.29 Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la pile P25 . . . . . . . . 66
4.30 Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Culée Sud . . . . . . . 66
4.31 Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Pile P6 . . . . . . . . 66
4.32 Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Culée Nord . . . . . . 66
4.33 Comparaison des résultats de calcul manuel et par logiciel . . . . . . . . . . . . . . . 67

A.1 Résultats des essais de laboratoire SC6-P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73


A.2 Résultats des essais de laboratoire SC-Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

B.1 Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la pile P6 . . . . . . . 74


B.2 Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la culée Nord . . . . . 75

C.1 Résultats sur géofond de la Pile P25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76


C.2 Résultats sur géofond de la Culée Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
C.3 Résultats sur géofond de la Pile P6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
C.4 Résultats sur géofond de la Culée Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

D.1 Les valeurs de αpieu-sol Méthode pressiométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

ix
LISTE DES FIGURES

1.1 Offres de AGTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


1.2 Les Atouts de AGTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Réseau routier du Projet de construction du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal [10]. . . 7
1.4 Exemple de section du caisson unicellulaire de l’ouvrage d’art. [10]. . . . . . . . . . . 8
1.5 Les Phases de construction proposées pour le pont [10]. . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6 Les Phases de construction par lançage pour le Viaduc Sud [10]. . . . . . . . . . . . . 10
1.7 Localisation du site [10]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

2.1 Schéma représentatif des différentes parties d’un pieu [3] . . . . . . . . . . . . . . . 15


2.2 A : Différents modes de fonctionnement d’un pieu pour différents types d’ancrage, - B:
Charge limite de pointe et de frottement sur un pieu. ([4]) . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Pieu à tube battu moulé dans le sol ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4 Pieux vissés moulés ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5 Pieux forés simples ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.6 Pieux forés tubés ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.7 Pieux forés à la boue et barrettes ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.8 Fondations à la tarière creuse ([8]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3.1 Plan d’implantation des sondages réalisés au niveau de quelques piles et de la culée Nord 24
3.2 Réalisation de sondage carotté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3 Caisse à carotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4 Profils lithologiques des P25 et P6 et des culées nord et sud . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Principe de l’œdomètre [12] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.6 Bâti de cisaillement [13] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.7 Classification des matériaux selon leur nature [12]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.8 Dispositif du pressiomètre Menard [14]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.9 courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la pile P25 36
3.10 courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la culée
sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

4.1 Définition de la pression limite équivalente au pressiomètre [15]. . . . . . . . . . . . . 44


4.2 Lois de mobilisation du frottement axial et de l’effort de pointe [15]. . . . . . . . . . . 47
4.3 Principe de la méthode d’un radier équivalent ([17]) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.4 Plan de coupe transversale des piles des viaducs Nord et Sud ([10]) . . . . . . . . . . 49
4.5 Dessin 3D des fondations sur pieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
4.6 Les deux modules du logiciel Geofond 1.22 [27] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
4.7 Interface du module fondations superficielles [27] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.8 Interface du module fondations profondes [27] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

B.1 courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de P6 . . . 74


B.2 courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la culée
nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

x
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES
SYMBOLES

AGTS : Africaine de Géotechnique Technologie et de Services


Cc : coefficient de compression ou Indice de compression ;
DTU : Document technique Unifié
EM : Module pressiométrique caractéristique de la couche ;
ELS : Etat Limite de Service
ELU : Etat Limite Ultime
EI : Echantillon intact ;
ER : Echantillon remanié ;
GR : Analyse granulométrique ;
IGN : Institut Géographique National
Ip : Indice de plasticité ;
LA : Limites d’Atterberg ;
LL : Limite de liquidité ;
LP : Limite de Plasticité ;
MN : Méga Newton ;
MPa : Méga Pascale ;
NF : Norme Française ;
Pf* : Pression de fluage nette caractéristique de la couche ;
Pl* : Pression limite nette caractéristique de la couche ;
SC : Sondage Carotté ;
SED : Analyse granulométrique par sédimentation ;
SP : Sondage Pressiométrique ;
α : Coefficient rhéologique ;
Cuu , ϕuu : Essai de cisaillement à la boîte de Casagrande ;
Oedo : Essai de compressibilité à l’oedomètre.
γs : Poids spécifique des grains solides ;
γ : Poids volumique des grains solides ;
ω : Teneur en eau des matériaux ;

xi
Introduction générale

L’Etat du Sénégal, dans sa politique de développement a signé avec l’Etat de la Mauritanie le


protocole d’accord pour la mise en place du projet de construction du pont de Rosso sur le fleuve
Sénégal. La réalisation de ce pont permettra d’assurer de façon permanente le franchissement de
ce fleuve afin de densifier les échanges entre ces deux nations mais aussi de jouer un rôle important
dans le développement de l’interconnexion des réseaux routiers régionaux.
L’ouvrage long de 1461m comportera un pont sur le fleuve Sénégal et deux viaducs d’accès côté
nord (Mauritanie) et côté sud (Sénégal). Pour la réalisation en toute sécurité de cet ouvrage, la
connaissance de la nature du sol demeure une étape primordiale.
C’est dans ce contexte que le bureau d’étude géotechnique AGTS-LABOSOL a été mandaté par
l’entreprise chargée de la réalisation de l’ouvrage, pour effectuer une campagne de reconnaissance
du sol sur le site aux différents appuis de l’ouvrage. Ainsi AGTS-LABOSOL a eu à effectuer à
la demande du client la reconnaissance géotechnique qui a consisté en l’exécution des études de
terrains tels que les sondages carottés couplés à des essais pressiométriques et des essais de labo-
ratoire pour permettre au maitre d’œuvre de cerner la nature du sol et de faire un bon choix sur les
fondations de l’ouvrage.
En outre, ces différents essais permettront d’avoir les paramètres nécessaires pour le dimension-
nement des fondations mais aussi ils peuvent nous renseigner sur la profondeur de la nappe par
rapport au terrain naturel.
C’est dans ce sens que les études géotechniques et le dimensionnement des fondations profondes
du pont de Rosso font l’objet de ce présent mémoire. Ces études mettrons l’accent sur la pile P25
et la culée sud du côté Sénégal et du côté de la Mauritanie la pile P6 et la culée Nord des viaducs
d’accès vu que les études géotechniques n’ont pas encore été faites pour le pont sur le fleuve.
Ainsi ce mémoire comportera deux parties : une première composée de deux chapitres, dont le
premier consacré à la présentation de l’entreprise et aux généralités du projet et le deuxième dans
lequel nous traiterons les généralités sur les fondations. La deuxième partie également est compo-
sée de deux chapitres notamment le chapitre 3 où nous aurons les travaux de reconnaissance géo-
technique tels que les travaux de terrain et les essais de laboratoire et dans le dernier chapitre nous
allons faire le dimensionnement des fondations. Une conclusion générale est faite pour synthétiser
les différents résultats obtenus à travers les chapitres abordés avec quelques recommandations.

1
Première partie

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

2
Chapitre 1

Présentation de l’entreprise et du projet

1.1 Présentation de l’entreprise


LABOSOL– AGTS est une société de droit sénégalais créée à Dakar en 1994. C’est un orga-
nisme privé dont la mission est de développer les métiers liés à la Technologie, à la Géotechnique
(mesures et essais) et l’utilisation des matériaux de construction pour le bâtiment, les travaux pu-
blics, et l’industrie.

AGTS est un bureau d’étude de sol qui intervient dans les domaines de la géotechnique, l’ingénie-
rie, la topographie, les essais, les sondages, la prospection minière, les études bathymétriques, les
études hydrologiques, la formation sur les logiciels, les études environnementales...
Les diagrammes ci-dessous nous présentent les différentes offres et les atouts de l’entreprise
AGTS.

Figure 1.1 – Offres de AGTS

3
Figure 1.2 – Les Atouts de AGTS

Vision de l’entreprise
La vision de l’entreprise s’inscrit sur : "se hisser à la place de leader au Sénégal et dans la
sous-région dans le domaine de l’ingénierie géotechnique à travers une démarche responsable
prenant en compte les préoccupations des collaborateurs et des clients du bureau et toutes les
parties intéressées à l’horizon 2018".
Fort de cette vision, l’entreprise se met dans une démarche d’amélioration continue afin de parfaire
l’environnement socioprofessionnel de tous ses employés ainsi que les services offerts à toute sa
clientèle. Cette démarche s’illustre par sa certification à la norme ISO 9001 version 2015.

Missions et valeurs
LABOSOL se propose pour mission d’étudier les sols sur lesquels reposent les projets de
ses clients en assurant leur entière satisfaction dans les limites règlementaires de nos métiers. Il
convient alors, d’adopter une attitude de management des risques et des opportunités afin de s’ef-
forcer d’aller au-devant des attentes des parties intéressées.

Moyens humains
AGTS SÉNÉGAL dispose d’un personnel compétent, rigoureux et orienté client.
Elle est filiale du groupe APAVE . La société bénéficie de l’appui technique de la Direction du
groupe ainsi que de l’ensemble des collaborateurs et experts au sein des différentes filiales im-
plantées dans le monde et notamment dans la sous-région.
L’entreprise dispose d’une vingtaine d’ingénieurs de conception employés à temps plein. Ces ingé-
nieurs sont bilingues et capables de gérer des projets au niveau aussi bien national qu’international
avec des clients comme TOTAL, EIFFAGE, CDE, CSE...
Ainsi, le personnel de l’entreprise est réparti comme suit : 22 Ingénieurs de conception, 4 Conduc-
teurs des travaux, 20 Sondeurs, 20 Laborantins, 4 Aide sondeurs, 6 Ingénieurs électromécaniciens
et logisticiens, 17 Personnels administratifs

4
Les réalisations de l’entreprise
L’entreprise a réalisé des sondages et essais géotechniques, des études topographiques pour
plus de 400 projets tant dans le domaine national qu’international.
• Pour le pont de Foundiougne-Sénégal
– Amélioration de sols par inclusions rigides.
– Conception et dimensionnement des routes connexes.
– Etudes de carrière.
– Consolidation des sols pour les remblais d’accès et Optimisation des solutions.
– Auscultation sonique.

• Train Express Régional (TER) DAKAR


– Détection de réseaux par géoradar
– Sondages et essais
– Conception et calcul des soutènements provisoires pour la réalisation en seconde phase
des ouvrages d’art en G3

• Réhabilitation du Pont FÉLIX HOUPHOUËT BOIGNY


– Sondages carottés et essais pressiométriques
– Essais de laboratoire sur sol et sur béton
– Essais d’auscultation sonique et essais d’impédance mécanique
– Injection de coulis
– Sismisque parallèle (downhole à 80m de profondeur).

• Barrage de SINGROBO CÔTE D’IVOIRE


– Sondages carottés avec prélèvement d’échantillons intacts.
– Sondages par puits manuels.
– Essais Lugeon.
– Essais de laboratoire (Essais d’identification, essais oedométriques, essais triaxiaux. . . ).

Les responsabilités de l’entreprise


Les responsabilités de l’entreprise AGTS répondent à l’ensemble des exigences de la RSE
(Responsabilité Sociétale des Entreprises) listé dans le tableau ci dessous.

Tableau 1.1 – Les responsabilités de RSE

5
1.2 Généralités sur le projet
Le fleuve Sénégal constitue un axe vital pour la Mauritanie, le Sénégal et le Mali mais aussi
un obstacle à toutes sortes de communications terrestres qu’elles soient nationales, régionales ou
internationales.
Le projet du pont de Rosso concerne la construction d’un pont permettant de relier la Mauritanie
et le Sénégal. Ce pont permettra le franchissement permanent du fleuve Sénégal et remplacera un
service de bac qui relie actuellement les deux pays.

1.2.1 Contexte et objectif du projet


Sur le plan environnemental, le projet est classé en catégorie 1, compte tenu du type de tra-
vaux à entreprendre (construction d’un pont sur le fleuve Sénégal avec ses viaducs d’accès), son
envergure et les impacts potentiels directs et indirects qu’il peut engendrer.
L’objectif générale du projet est de pallier à l’insuffisance quantitative et qualitative des infrastruc-
tures de transport routier. Cette insuffisance qui est un handicap de la croissance des économies,
entrave sérieusement le processus d’intégration régionale et limite même l’investissement et le
commerce inter-africain.
L’objectif sectoriel du projet est l’amélioration du niveau de service du corridor Nouakchott - Da-
kar en vue de promouvoir les échanges commerciaux sur les axes routiers transafricains.
L’objectif spécifique du projet est :
- de promouvoir les échanges commerciaux Inter Etats en particulier entre la Mauritanie et la
Sénégal,
- d’améliorer la fluidité du trafic routier Sénégal-Mauritanie,
- de réduire les temps et les coûts de transport
- et d’améliorer les conditions de vie des populations de la zone d’influence.

1.2.2 Description du projet


Le pont de Rosso traverse le fleuve Sénégal qui fait la frontière entre la Mauritanie et le Séné-
gal. Le nouveau réseau routier d’accès au pont va permettre d’établir la connexion rapide et sûre
aux principales liaisons vers Nouakchott (Mauritanie) et Saint. Louis (Sénégal).

Le réseau routier a une longueur totale de 9521 m, comprenant les voies d’accès et le pont sur le
fleuve Sénégal [10] :

• Traversée, ayant la longueur totale de 2373,712 m, et 1 voie de circulation par sens, qui
inclut :
1. Pont de Rosso et viaducs d’accès ayant 1461 m ;
2. Route, côté Mauritanie = 430 m ;
3. Route, côté Sénégal = 464 m ;
4. Place Frontière, côté Mauritanie ;
5. Place Frontière, côté Sénégal.

• Côté Mauritanie :
1. Liaison 1, de 5616m de long, et 1 voie par sens ;
2. Liaison 2, de 119m de long, et 1 voie par sens ;

6
3. Liaison 3, de 130m de long, et 1 voie par sens ;
4. Liaison 6, de 69m de long, et 1 voie par sens ;
5. Giratoire 1, ayant un Re=26m (rayon extérieur), et 2 voies de circulation.

• Côté Sénégal :
1. Liaison 4, de 814 m de long, et 1 voie par sens ;
2. Liaison 5, de 119 m de long, et 1 voie par sens ;
3. Giratoire 2, ayant un Re=26m (rayon extérieur), et 2 voies de circulation.

La Figure 1.3 obtenu à l’aide de Google Earth, montre le site de la traversée, avec l’implantation
du réseau routier correspondant à l’ensemble du projet de construction du Pont de Rosso.

Figure 1.3 – Réseau routier du Projet de construction du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal [10].

1.2.2.1 Description de l’ouvrage d’art


1.2.2.1.1 Profil en travers fonctionnel
L’ouvrage de franchissement est constitué par un caisson unicellulaire en béton précontraint,
de 14.55m de largeur (Figure 1.4).

La plateforme sur l’ouvrage d’art comprend :

• Mauritanie → Sénégal : • Sénégal → Mauritanie :


- 0,30 m – garde-corps ; - 0,30 m – garde-corps ;
- 2,425 m – piste cyclable ; - 1,825 m – trottoir ;
- 0,45 m – garde de sécurité ; - 0,45 m – garde de sécurité ;
- 0.80 m – accotement ; - 0.80 m – accotement ;
- 3, 60 m – chaussée. - 3, 60 m – chaussée.

7
Figure 1.4 – Exemple de section du caisson unicellulaire de l’ouvrage d’art. [10].

1.2.2.1.2 Pont
Le pont est un ouvrage d’art qui permet de franchir un obstacle. Dans le cas de ce projet, il
permet le franchissement d’un fleuve qui relie le Sénégal à la Mauritanie.
Ce pont est constitué par un tablier continu de 7 travées : une travée principale de 120 m et 6
autres travées de dimensions variables, avec une longueur totale de 579 m. Le tablier en caisson a
une hauteur variable, avec variation parabolique de 7.0 m à l’axe des piles en V jusqu’à 3.5 m en
mi-travée de la travée principale de 120 m. Pour les autres travées, la hauteur du tablier varie de
5.0 m à l’axe des piles jusqu’à 3.0 m.

Le hourdis supérieur est composé par une dalle de 14.55 m de largeur, intégrant une voie routière
de 8.80 m de large. La dalle en porte-à-faux a une longueur d’environ 3.50 m et une épaisseur
variable de 0.22 m au niveau du bord et 0.50 m sur les âmes. La dalle intérieure, entre les âmes, a
une portée d’environ 6.2 m et une épaisseur à mi-travée de 0.30 m.

Les fondations sont formées par massifs en béton fondés sur pieux. Pour les piles courantes, les
fondations sont munies de 8 pieux avec les dimensions du semelle 14.20x7.0x3.0 m. Les fonda-
tions des piles centrales sont constituées par un massif de 13 pieux d’égal diamètre, de dimensions
des semelles 10.50x17.0x3.0 m.

• Phases de construction du pont


Le pont est construit par encorbellements successifs depuis les piles, en utilisant des équipages
mobiles. Après avoir bétonné les piles, les fléaux des travées 15, 16 et 17 sont construits de ma-
nière symétrique depuis les piles. Pour faire la construction de ces fléaux, deux paires d’équipages
mobiles sont nécessaires avec capacité nominale d’environ 140 tonnes.
La Figure 1.5 présente le schéma constructif du pont.

8
Figure 1.5 – Les Phases de construction proposées pour le pont [10].

1.2.2.1.3 Viaducs d’accès


Un viaduc est un ouvrage routier comme dans ce projet ou ferroviaire franchissant à grande
hauteur une brèche, ou comportant de nombreuses travées.
Dans ce projet, nous avons deux viaducs d’accès, l’un du côté Nord et l’autre du côté Sud :
• Viaduc d’accès Nord (Mauritanie) avec un tablier continu composé par 12 travées intermé-
diaires de 41 m et 2 travées d’extrémité de 36 m, en totalisant une longueur de 564 m ;
• Viaduc d’accès Sud (Sénégal) avec un tablier continu composé par 6 travées intermédiaires
de 41 m et 2 travées d’extrémité de 36 m, et une longueur totale de 318 m.
Le tablier en caisson a une hauteur constante de 2.5 m. Pour la hourdis supérieure et la dalle en
porte à faux, les caractéristiques sont les mêmes que ceux du pont. La dalle intérieure, entre les
âmes, a une portée d’environ 10 m et une épaisseur à mi-travée de 0.30 m.

Les fondations sont formées par massifs en béton avec pieux. Pour les piles courantes les
fondations sont des groupes de 4 pieux avec une semelle de dimensions 8.0 x 7.0 x 3.0 m. Pour
les culées, groupe de 8 pieux, distribuées dans deux files. La construction est faite en utilisant des
palplanches récupérables.

Les deux culées ont une dalle de transition sur la plateforme routière pour permettre la transition
plus souple entre le remblai et la structure en béton. La dalle est divisée en deux parties avec 0.30
m d’épaisseur, 5.0 m de longueur et une pente de 10%.

Les appareils d’appui à pot sont prévus pour faire la connexion et la transmission des charges
entre le tablier et les piles/culées. Les appareils fixes sont placés au côté du centre de rigidité des
viaducs. Dans les culées, sont aussi placées des appareils viscoélastiques pour assurer le bon com-
portement des viaducs pendant le séisme de projet. Les joints de dilatation sont prévus dans les
piles de transition P14 et P21 bien comme dans les culées Nord et Sud.

9
• Phases de construction du viaduc sud
La méthode de construction préconisée pour les viaducs est la construction avec cintre auto lanceur
supérieur et bétonnage « in-situ » de chaque travée avec reprises de bétonnage placées à 8.2 m de
l’axe des piles. Une méthode alternative, est l’assemblage du tablier par lançage.
Le cintre auto lanceur est une structure métallique en treillis munie d’un avant-bec, prenant appui
sur une pile ou une partie de tablier déjà construite et pouvant être lancée pour prendre un second
appui sur la pile suivante ou la culée.

Figure 1.6 – Les Phases de construction par lançage pour le Viaduc Sud [10].

1.2.3 Présentation de la zone d’influence


La zone d’influence directe du pont et de ses routes d’accès à aménager comprend la zone
qui subit les effets directs sur ses milieux naturels et humains, à savoir le couloir de l’emprise
des routes et du pont avec les villages traversés et la zone dont le développement économique est
influencé par le projet.

Ainsi, dans les études faites dans l’avant projet, nous avons pu obtenir les données mentionnées
sur les zones d’influence du projet.
Un zoom sur la zone d’étude est illustré par l’ extrait ci-après :

Figure 1.7 – Localisation du site [10].

10
1.2.3.1 Rive sénégalaise
La République du Sénégal est située entre 12˚5 et 16˚5 de latitude Nord et 11˚5 et 17˚5 de lon-
gitude ouest. Il couvre une superficie de 196 712 km2 et compte en 2020 une population estimée
à 16.705.608 habitants.

Saint-Louis, une des régions du Sénégal, est subdivisée en trois départements : Dagana qui est le
département qui abrite la commune de Rosso, Podor et Saint-Louis et sept (7) arrondissements.

La population du département de Saint-Louis est de 298 371 habitants constituant 32% de la


population totale répartie sur une forte densité 339,4 habitants/km2 alors que Dagana représente
27% avec ses 246 191 habitants et une densité moyenne de 47,3 habitants au km2 .

1.2.3.2 Zone locale Rosso/Sénégal


Rosso du Sénégal a été créé en 1854. Ses coordonnées géographiques sont déclinées comme
suit : 16˚ 30’ 00" Nord 15˚ 49’ 00" Ouest et une altitude de 45m et une superficie de 68 hectares
soit 0,68 km2 .
La ville a été érigée en chef-lieu de communauté rurale en 1982, puis en commune en 2002. C’est
une commune du département de Dagana dans la région de Saint-Louis. Elle a accédé à ce statut
en 2002.

Selon les estimations officielles de 2020, Rosso compterait 10 479 personnes. Sa population est
composée à 98% de musulmans et à 2% de chrétiens. La commune de Rosso s’étend sur une su-
perficie de 15760km2 . Avec une densité de 138 habitants/ha.

Rosso-Sénégal est séparée de sa jumelle Rosso-Mauritanie par le fleuve Sénégal que l’on traverse
à l’aide d’un bac. Cette position stratégique en fait la deuxième porte d’entrée au Sénégal après
l’Aéroport international de Dakar-Léopold Sédar Senghor. Dakar, la capitale, se trouve à 365 km2
de Rosso.

Rosso est une commune frontalière entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette situation lui confère
une position stratégique dans le cadre du NEPAD avec la construction de la route Dakar - Tanger.
Dans ce milieu de type sahélien, les températures peuvent aller jusqu’à 42◦ , le sol est de type
limono-argileux et est favorable à toutes sortes de cultures végétales.

Le fleuve Sénégal, principale eau de surface avec le barrage antisel de Diama ont favorisé l’ir-
rigation des périmètres agricoles le long de la vallée. La commune de Rosso est située dans sa
plus grande partie dans une cuvette. Ce qui lui confère une topographie très basse. La nature ar-
gileuse du sol entraîne à chaque hivernage des inondations et l’inaccessibilité dans certaines zones.

Séparée de Rosso Mauritanie par la partie la plus réduite du fleuve Sénégal (300 m environ), La
Ville de Rosso est le point de passage obligé de la plupart des voyageurs, des véhicules et des
camions de transport de personnes et de marchandises contribuant en grande partie aux échanges
commerciaux entre les deux pays.

Ce flux d’entrée et de sortie facilité par le bac, a contribué au développement du transport marqué
par la forte présence de taxis brousses et de cars qui assurent le transfert des passagers entre Rosso,
la Mauritanie et le reste du Sénégal.

11
Malgré l’importance de ce secteur qui apporte une part importante au chapitre le plus élevé des
recettes budgétaires, la Commune de Rosso souffre de manque d’infrastructures routières. La seule
piste goudronnée qui la relie à la route nationale N˚2 est aujourd’hui dans un état de dégradation
avancé mettant à risque les usagers. Ils sont souvent coincés entre une file de camions stationnés.

1.2.3.3 Rive mauritanienne


La Mauritanie couvre une superficie de 1.030.000 km2 avec une population estimée selon
l’Office National des Statistiques (ONS), à 4.005.475 habitants en 2020. La population se trouve
principalement dans la zone côtière et la vallée du fleuve Sénégal.

La wilaya du Trarza, large de 67 000 km2 , soit 6,58% de la superficie totale du pays, se situe
au Sud de la Mauritanie. Elle est limitée à l’Est par la wilaya du Brakna, à l’Ouest par l’océan
Atlantique, au Nord par les wilayas de l’Inchiri et de l’Adrar et au Sud par le fleuve Sénégal.

La wilaya connaît essentiellement un climat tropical sec à deux variantes sahélienne et saharienne
avec des températures variant entre 20◦ et 44◦ en moyenne.

La région renferme un potentiel hydraulique remarquable caractérisé d’une part par la présence
du fleuve Sénégal et d’autre part par une nappe continue très productive faisant partie de la nappe
alluvionnaire du bassin côtier Sénégalo-mauritanien.

La pédologie de la zone se subdivise principalement en trois grandes unités géomorphologiques :

• Les sols hydromorphes : qui se développent sur les alluvions ou sur des terrains argileux. Il
s’agit de sols très compacts et imperméables.

• Les sols iso-humiques : subarides dans les zones dunaires de l’erg du Trarza.

• Les sols halomorphes qui sont particulièrement compacts et imperméables et leur haut de-
gré de salinité interdit toute forme de culture.

1.2.3.4 Zone locale Rosso/Mauritanie


Rosso est une ville et une commune du sud de la Mauritanie, située sur la frontière avec le Sé-
négal. C’est le chef-lieu de la Moughataa centrale de Rosso et la capitale de la Wilaya du Trarza.
La ville est située le long du fleuve Sénégal. Elle est ainsi plus développée dans le sens de la
longueur. La population de Rosso est estimée à 51 658 habitants en 2020. Ses coordonnées géo-
graphiques sont déclinées comme suit : 16˚ 30’ 46" Nord, 15˚ 48’ 18" Ouest

Par ailleurs, sa situation de zone frontalière avec le Sénégal lui confère une fonction de premier
plan dans l’intégration économique et la coopération transfrontalière qui sont matérialisées par
l’importance des échanges commerciaux, l’intensité de la circulation des biens et des personnes.

La ville est un carrefour. La quasi-totalité des étrangers, qui se comptent en centaines de milliers,
vivant en Mauritanie transitent par Rosso. L’embarcadère et le bac qui assure la liaison Rosso-
Mauritanie / Rosso-Sénégal constituent de ce point de vue un point nodal de cette coopération
transfrontalière.

12
Le Bac de Rosso constitue en effet un important vecteur d’échanges et de coopération entre la
Mauritanie et le Sénégal. Le trafic fluvial est intense à raison de plus de 5 bacs par jour, de l’autre
côté du fleuve le débarquement s’effectue à Rosso-Sénégal.
A cet effet, la ville de Rosso est comme on le constate un nœud de la vie de relations. Elle polarise
la dynamique des échanges et le développement économique et social de la région du fait de ses
rapports avec son Hinterland et avec le Sénégal, voisin.

Conclusion
Nous retenons que ce projet d’une grande envergure est classé en catégorie 1 sur le plan en-
vironnemental de par son importance dans le développement économique et social du pays mais
aussi du type de travaux à entreprendre (construction d’un pont sur le fleuve Sénégal et de ses
viaducs d’accès).
En outre, le projet conduira à une amélioration des itinéraires, au renforcement de la sécurité rou-
tière suite à la construction du pont, à la réalisation des ouvrages hydrauliques garantissant une
circulation. A cet effet, le confort des usagers du pont et la qualité de vie des riverains seront
nettement améliorés.

13
Chapitre 2

Généralités sur les fondations profondes

Introduction
Un ouvrage quelles que soient sa forme et sa destination a toujours besoin d’une bonne base
pour ne pas s’effondrer. C’est pour cela que la fondation faisant office de relais entre la superstruc-
ture et le sol, constitue la partie la plus importante d’une construction.
En effet, la fondation est la base des ouvrages qui est en contact direct avec le terrain d’assise. Elle
a pour rôle de supporter et de transmettre les charges de la superstructure au sol d’assise. Ainsi,
pour une bonne tenue de l’ouvrage, le sol doit être en mesure de supporter les charges qui lui sont
transmises.
En fonction du rapport de la profondeur d’encastrement de la fondation dans le sol (De) par rap-
port à sa largeur ou son diamètre (B), on définit classiquement trois types de fondations.
On les distingue selon le fascicule 62 titre V de la manière suivante :
De
• B < 1, 5 : Fondations superficielles (semelles isolées, filantes, radier) ;
De
• 1, 5 ≤ B < 5 : Fondations semi-profondes (puits, caisson) ;
D
• B ≥ 5 : Fondations profondes (pieux, micropieux, barrettes, colonnes de sol ciment).
Dans ce chapitre nous parlerons uniquement des fondations profondes.

2.1 Définition et rôle des fondations


Il arrive parfois que le sol en surface n’ait pas une résistance suffisante pour supporter les
charges de l’ouvrage. Dans ce cas, il est donc naturel, et parfois nécessaire de choisir les fondations
profondes (à défaut de faire une substitution de sol). Le recours à ces types de fondations est
également justifié si la charge de construction envisagée est importante (ponts, viaducs...) ou en cas
de présence de constructions voisines (ouvrages mitoyens) ou d’ouvrages souterrains (parkings).
Les fondations profondes sont donc celle qui reporte les charges de la structure sur des couches
de terrain de caractéristiques mécaniques suffisantes pour éviter la rupture du sol et limiter les
déplacements à des valeurs très faibles.
Les fondations profondes peuvent être des pieux (réalisés mécaniquement), des barrettes (pieux
forés de section allongée ou composite) ou des puits (creusés à la main). Par simplification, elles
se font toutes appeler « pieux » [1].

2.2 Description et fonctionnement des pieux


• Description d’un pieu
Un pieu est un élément de construction en béton, acier, bois ou mixte de forme allongée permettant
de fonder un ouvrage.

14
Les pieux transmettent les charges non seulement par leur base (résistance de pointe) mais aussi
et surtout par leurs parois latérales (frottement latéral). Ils permettent d’éviter la rupture du sol et
de limiter les déplacements à des valeurs très faibles par rapport à des charges élevées.
Un pieu comprend principalement trois parties à savoir : la tête qui reçoit directement les charges
de la superstructure de l’ouvrage parfois par l’intermédiaire d’une semelle de répartition, la pointe
qui assure la transmission de charge entre la base du pieu et le sol et le fût compris entre la tête et
la pointe qui est le siège de la transmission des efforts latéraux [2].

Figure 2.1 – Schéma représentatif des différentes parties d’un pieu [3]

• Fonctionnement d’un pieu


Le mode de fonctionnement d’un pieu dépend énormément des types de sols qu’il traverse. Ainsi
la mobilisation de la résistance ultime peut se faire de différentes façons (Figure 2.2).

– Mobilisation par effet de pointe : Le pieu traverse un sol mou pour s’ancrer dans une couche
très résistante d’où ce cas : Rs << Rb et Rb ∼ = Rc .
– Mobilisation par frottement latéral : Lorsque le bon terrain est situé trop profondément, le
pieu reste dans la couche de sol médiocre pour laquelle Rb << Rs . Par conséquent Rs ∼= Rc
et ainsi on parle de pieu flottant.
– Mobilisation par effet de pointe et par frottement latéral : Le pieu traverse un sol mou pour
s’ancrer dans un sol plus résistant, sans pour autant atteindre le rocher et donc Rc = Rb +Rs

Avec
- Rc : La charge ultime de compression qui entraîne la rupture du sol supportant le pieu
- Rb : La charge limite de pointe qui correspond au poinçonnement du sol sous la pointe du pieu.
- Rs : La charge limite de frottement qui tient compte du frottement entre la périphérie du pieu et
le sol.

Le calcul de Rb et Rs peut se faire à l’aide de paramètres mécaniques déduits d’essais de labora-


toire (c0 et ϕ0 ). Toutefois, Rb et Rs sont en pratique calculés à partir d’essais réalisés sur le terrain
(in situ) tel que l’essai pressiométrique , l’essai pénétrométrique ....

15
Figure 2.2 – A : Différents modes de fonctionnement d’un pieu pour différents types d’ancrage,
- B : Charge limite de pointe et de frottement sur un pieu. ([4])

2.3 Classification des pieux selon l’eurocode 7


On distingue principalement deux grands groupes de pieux : les pieux mis en place avec re-
foulement du sol et les pieux mis en place sans refoulement du sol.
Dans ces deux groupes il existe plusieurs types qui différent par leur mode d’exécution, leur forme
et leur matériau, mais dans notre étude nous nous limiterons à quelques types.

Une classification plus générale des pieux est représentée dans le diagramme et le tableau ci-après.

Tableau 2.1 – Schéma de classification des pieux ([5])

Pieux

Avec refoulement Sans refoulement


du sol en place du sol en place

Pieux Pieux Pieux Pieux Micro


battus foncés battus moulés Forés Pieux

En bois En acier Simple

En acier En béton Sous boue

En béton Tubé

à la tarière
continue

16
Les pieux testés sont répartis, selon leur technologie de réalisation, en huit classes et vingt ca-
tégories qui sont présentées dans le tableau 2.2. Deux groupes complémentaires sont définis pour
l’exploitation de la base de données : le groupe G1 regroupant tous les pieux, hormis les catégories
10, 15 et 17 à 20 regroupées dans le groupe G2.

Tableau 2.2 – Catégories et classes de pieux ([6])

Catégories Technique de mise en œuvre Classe Groupe


1 Foré simple (pieux et barrettes)
2 Foré boue (pieux et barrettes)
3 Foré tubé (virole perdue) 1
4 Foré simple (virole récupérée)
5 Foré simple ou boue avec rainurage ou puits G1
6 Foré tarière continue simple rotation, ou double rotation 2
7 Vissé moulé
3
8 Vissé tubé
9 Battu béton préfabriqué ou précontraint
10 Battu enrobé (béton-mortier-coulis) G2
11 Battu moulé 4
12 Battu acier fermé
13 Battu acier ouvert 5 G1
14 Profilé H battu
6
15 Profilé H battu injecté G2
16 Palplanche battu 7 G1
17 Micropieu type I
1
18 Micropieu type II
19 Pieu ou micropieu injecté mode IGU (type III) G2
8
20 Pieu ou micropieu injecté mode IRS (type IV)

2.3.1 Pieux mis en place avec refoulement du sol


Les pieux avec refoulement du sol repoussent le sol, le compriment ce qui génère un bon frot-
tement latéral. Les principaux types de pieux entrant dans ce groupe sont soit des pieux battus soit
des pieux vissés [7]. Ces pieux peuvent être faits en bois, en acier, en béton armé ou précontrainte.
Ils sont mis en place par battage ou par vibrofonçage.

• Pieu en béton foncé


Ils sont constitués d’éléments en béton armé préfabriqué. Les éléments sont foncés dans le sol à
l’aide d’un vérin qui prend appui sous un massif de réaction. Le point d’appui doit pouvoir fournir
une réaction au moins égale à la force du vérin, et le système de calage du vérin doit éviter de
communiquer des efforts horizontaux aux pieux.

• Pieux battus moulés


Les pieux battus moulés dans le sol sont des pieux cylindriques en béton, réalisés par le battage
d’un tube en acier, récupérable et fermé en bas par une plaque perdue. En effet le tube, muni
à sa base d’une pointe métallique ou en béton armé, ou d’une plaque métallique raidie ou d’un
bouchon de béton, est enfoncé par battage sur un casque placé en tête du tube ou par battage sur

17
le bouchon de béton. Le tube est ensuite rempli totalement de béton d’ouvrabilité moyenne, avant
son extraction (figure 2.3).

Figure 2.3 – Pieu à tube battu moulé dans le sol ([8])

• Pieux vissés moulés


Cette technique permet de ne pas extraire de matériaux. En effet, elle consiste à faire pénétrer dans
le sol par rotation et par fonçage un outil hélicoïdal en forme de vis surmonté d’une âme creuse
(permettant le refoulement du sol). L’outil refoule le sol par vissage ou vibrofonçage.
Le béton est injecté dans le forage à la remonté de l’outil (comme les pieux forés à la tarière).
Cette technique n’est envisageable que lorsque le sol présente un caractère apte au refoulement
(figure 2.4).

Figure 2.4 – Pieux vissés moulés ([8])

• Pieux battus simples


Ces pieux, façonnés à l’avance, sont souvent soit en métal sous forme de tube ou en forme de H,
soit préfabriqués en béton armé. Ils sont mis en place par battage ou par vibration.
Le mode de battage des pieux s’effectue à l’aide d’une sonnette soit sur terre ferme soit sur pon-
ton flottant sur l’eau. Pendant le battage, la tête des pieux préfabriqués est protégée d’une coiffe
métallique avec intercalation d’une pièce en bois dur.

En général, les pieux refoulant le sol, particulièrement les pieux battus sont simples et rapides
à mettre en œuvre mais ces types de pieux peuvent être aussi sujets à des endommagements de la
tête du pieu lors du battage, la déviation, le remaniement du sol...

18
2.3.2 Pieux mis en place sans refoulement du sol
• Pieux forés simples
Ces pieux sont exécutés sans nuisance sonore et sans vibration. En effet le principe d’exécution se
fait souvent sans tubage et dans des terrains suffisamment cohérent et situé au-dessus des nappes
phréatiques. Il peut arriver aussi que le tubage soit partiel, provisoire ou définitif selon le besoin.
Cependant la mise en œuvre est faite à partir d’un forage exécuté dans le sol par des moyens
mécaniques tels que tarière, benne, etc.

Figure 2.5 – Pieux forés simples ([8])

• Pieux forés tubés


Les pieux forés tubés sont une technologie très performante avec de nombreuses applications pour
des fondations dans le génie civil. L’utilisation d’un tubage en acier, temporaire ou permanent,
permet de résoudre de nombreux problèmes techniques.

Figure 2.6 – Pieux forés tubés ([8])

Le tubage est installé, soit par rotation, soit par oscillation, soit par vibration. Le sol est ensuite
foré à l’aide d’outils spécialisés à l’abri du tubage, et des longueurs supplémentaires de tubage
sont installées à une profondeur prédéterminée. Une armature d’acier est ensuite mise en place
dans le forage qui est ensuite bétonnée au tube plongeur. Les sections de tubages temporaires sont
récupérées au fur et à mesure du bétonnage.

Les pieux forés tubés sont particulièrement bien adaptés pour les travaux fluviaux ou maritimes
tels que les fondations de quai, les fondations de pont en rivière ...

19
• Pieux forés avec boue et barrettes
Ces types de pieux sont mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des moyens
mécaniques tels que tarière, benne, etc., sous protection d’une boue de forage bentonitique ou
avec polymères. Le forage est rempli de béton de grande ouvrabilité sous la boue, en utilisant une
colonne de bétonnage.

Figure 2.7 – Pieux forés à la boue et barrettes ([8])

• Pieux à la tarière creuse


Les pieux à la tarières creuses sont des fondations profondes coulées en place. Les pieux sont forés
et bétonnés en une seule opération continue, ce qui permet une réalisation beaucoup plus rapide
que pour les autres techniques de pieux. La cage d’armature est ensuite placée dans le béton frais,
ce qui permet au pieu de résister à la plupart des charges structurelles.

Figure 2.8 – Fondations à la tarière creuse ([8])

Procédés
1. Mise en place, réglage des guides de forage
2. Forage
3. Ancrage par rotation et avec poussée sur l’outil
4. Injection de béton dans l’axe creux de la tarière
5. bétonnage contrôlé en continue
6. Mise en place de d’armatures
La réalisation des pieux forés réside sur la reconnaissance sur place des sols par la stratigraphie
du terrain mais aussi au laboratoire grâce à des essais sur des échantillons prélevés sur le terrain.
Ces types de pieux ont la possibilité d’atteindre les grandes profondeurs.

20
D’une façon générale, les pieux forés présentent beaucoup plus d’avantages, mais ils exigent
une exécution minutieuse sans laquelle, on risque le délayage du béton, l’éboulement des parois
de la fondation, la striction du pieu, ...etc.

2.4 Notion de capacité portante et de tassement


Lors du dimensionnement d’une fondation, deux éléments importants sont à considérer : la
capacité portante et le tassement.

Cependant l’ingénieur génie civil ou le géotechnicien devra se préoccuper dans un premier


temps de la capacité portante c’est-à-dire s’assurer que les couches du sol support sont en mesure
de supporter la charge transmise par la fondation. Le cas échéant, il devra vérifier que le tassement
du sol reste dans les limites admissibles.

2.4.1 Notion de capacité portante


La capacité portante d’un sol est la charge maximale par unité de surface qu’il peut supporter
sans se rompre [9].
Au-delà de cette charge, on observe la rupture du sol et l’apparition de surface de glissement dans
ce dernier.
La mesure de cette performance s’acquiert par des essais à savoir des essais en laboratoire (comme
la méthode C et ϕ) ou par des essais de terrain (comme l’essai pressiomètrique Ménard, l’essai
pénétrométrique,...)

2.4.2 Notion de Tassement


Le tassement est une déformation verticale du sol en surface, sous l’effet des charges qui lui
sont appliquées [2].
Après avoir choisi le niveau des fondations, et après avoir vérifié la capacité portante, il est néces-
saire de faire un calcul des tassements prévisibles sous les fondations et vérifier que ce tassement
soit dans les limites admissibles. Si le tassement est excessif, on doit résoudre ce problème soit en
renforçant le sol soit en changeant le type de fondation.

Son évaluation se fait soit par les méthodes basées sur les essais de laboratoire tel que l’essai
œdométrique ou sur les essais en place comme l’essai pressiométrique Ménard.
La méthode de l’essai œdométrique est utilisée surtout pour les sols fins cohérents et les méthodes
des essais sur place sont surtout utilisées pour les sols pulvérulents à cause des difficultés de
prélèvement de carottes.

Conclusion
Les fondations comme nous les avons définies sont les supports des ouvrages et permettent de
transférer leurs charges au sol. L’ingénieur chargé de faire une étude de fondation doit impérati-
vement caractériser le sol en place par le biais d’une bonne reconnaissance géotechnique afin de
pouvoir choisir le type de fondation le plus adéquat connaissant la nature de l’ouvrage à construire
ainsi que le budget alloué aux travaux de fondations. Dans le cas où les études révèlent un sol de
bonne portance en surface, il choisira de faire des fondations superficielles et dans le cas échéant
choisir des fondations profondes.

21
Deuxième partie

ÉTUDES TECHNIQUES DU PROJET

22
Chapitre 3

Investigations géotechniques du site

Introduction
L’étude géotechnique est une opération dont dépend en grande partie la qualité de l’ouvrage
projeté. Sa démarche générale consiste d’abord à caractériser le sol afin de pouvoir proposer des
solutions pratiques à la réalisation de l’ouvrage. Son but est de fournir aux différents intervenants
d’un projet tels que les ingénieurs, les architectes, les entrepreneurs, etc., des renseignements sur
la nature et les propriétés des sols et de formuler des recommandations d’ordre géotechniques
devant leur permettre de concevoir et de réaliser l’ouvrage projeté.

3.1 Programme des investigations géotechniques


L’intervention de la société AGTS SÉNÉGAL a consisté en une visite de terrain pour une vé-
rification des accès sur site et une campagne de reconnaissance de sol.
AGTS SÉNÉGAL a eu à effectuer à la demande du client, la reconnaissance géotechnique qui a
consisté en l’exécution de :

• In-situ :
- Implantation des points d’essais ;
- Réalisation de trente (30) sondages carottés de 60.00 m de profondeur notés SC1 à
SC30 ;
- Réalisation de trente (30) sondages pressiométriques de 60.00 m de profondeur notés
SP1 à SP30 avec essais pressiométriques automatiques tous les 1 m ;
- Remise en état des lieux après travaux, y compris le rebouchage soigné des trous de
forage non équipés.

• En laboratoire : Réalisation d’essais d’identification et de caractérisations mécaniques.

Cette reconnaissance se traduit donc par l’observation et la description totale des carottes de
sondages afin de définir la nature lithologique des formations traversées.
Ci-dessous le plan d’implantation des sondages au droit des appuis.

23
Figure 3.1 – Plan d’implantation des sondages réalisés au niveau de quelques piles et de la culée Nord

3.2 Sondages carottés


3.2.1 Définition et principe
Dans le cadre de notre étude, les sondages carottés sont réalisés à l’aide de deux sondeuses de
type APAFOR 450 conformément à la norme (XP P 94-202).
Le sondage carotté est un essai qui consiste à enfoncer dans le terrain un carottier fendu à l’aide
d’une machine sondeuse (Figure 3.2). Ensuite le carottier va découper un cylindre de terrain le
plus intact possible afin de réaliser des observations et des essais représentatifs des formations
en place. Les échantillons obtenus sont rangés dans des caisses sur lesquelles sont marquées les
profondeurs de prélèvement (Figure 3.3).
Cependant, les sondages carottés permettent de visualiser les terrains traversés, de préciser avec
certitude leur disposition géométrique, de recueillir un certain nombre d’essais à tester au labora-
toire.

La figure 3.2 suivante montre la réalisation d’un sondage carotté et la figure 3.3 donne un exemple
d’échantillon récupéré par le carottier lors des essais.

24
Figure 3.2 – Réalisation de sondage carotté

Figure 3.3 – Caisse à carotte

3.2.2 Coupe lithologique


Les investigations ont été poussées jusqu’à 60.00 m de profondeur. La description visuelle et
au toucher des échantillons de sondages carottés a permis de mettre en évidence les ensembles
lithologiques suivants dont les épaisseurs sont exprimées par rapport à la tête du forage correspon-
dant au niveau du terrain naturel au moment des forages.

Ci-dessous sont représentés les profils lithologiques des sondages carottés (SC) pour les piles (P25
et P6) ainsi que les culées (nord et sud).

25
_ SC-P25 _ SC-Culée Sud

_ SC-Pile P6 _ SC-Culée Nord

Figure 3.4 – Profils lithologiques des P25 et P6 et des culées nord et sud

Ces résultats sur la coupe lithologique aux droits de ces appuis nous révèlent principalement
deux formations géologiques au niveau du site d’étude : une formation argileuse sur la plupart des
couches superficielles et une formation sableuse.
Pour beaucoup plus de précisions sur la nature du sol, des échantillons ont été prélevés sur presque
toutes les couches, afin de réaliser des essais au laboratoire.

26
3.3 Les essais de laboratoire
Des échantillons intacts et remaniés ont été prélevés sur les différentes couches rencontrées
dans les sondages afin de réaliser des essais au laboratoire.
Au laboratoire, les essais se répartissent en deux catégories : les essais d’identification physiques
et les essais d’identification mécaniques (Tableau 3.1).
Pour beaucoup plus de détails sur la nature des échantillons, on procède à des analyses chimiques
sur le sol et éventuellement sur la nappe d’eau rencontrée.

Tableau 3.1 – Les différents essais effectués en laboratoire

ESSAIS NORMES

Teneur en eau naturelle NF P94-050


Poids spécifique apparent NF P94-053
Poids spécifique par ébullition NF P94-054
Identification physiques Analyse granulométrique par tamisage NF P94-056
Valeur au bleu de méthylène NF P94-068
Limite d’Atterberg NF P94-512-12
Analyse granulométrique par
sédimentation NF P94-512-4
Œdométrie XP P94-091
Identification mécaniques Cisaillement rectiligne direct NF P94-512-10
Résistance à la compression simple NF EN 12390-3
pH(eau) NF T90 - 008
Conductivité (eau) NF T90 - 031
Chlorure NF T90 - 014
Analyse Chimiques Sulfate NF T90 - 009
Magnésium NF T90 - 003
Sodium NF T90 - 019
Ammonium NF T90 - 015

3.3.1 Essais d’identification physique


Ces essais d’identification permettent de classer les sols rencontrés au cours d’une campagne
de reconnaissance géotechnique en familles pour lesquelles les propriétés physiques sont voisines.

3.3.1.1 Teneur en eau naturelle w (%)


La teneur en eau est un paramètre d’état qui permet d’approcher certaines caractéristiques
mécaniques et d’apprécier la consistance d’un sol fin.
La teneur en eau est le rapport du poids d’eau (Pw) évaporé lors de l’étuvage sur le poids de ses
éléments secs (Ps). L’obtention des éléments secs s’effectue par dessiccation du sol pendant 24
heures à l’étuve à 105 ˚C. La teneur en eau permet, avec d’autres caractéristiques, d’apprécier
l’état hydrique du sol.
Pw
W (%) = (3.1)
Ps

3.3.1.2 Poids spécifique des grains solides


L’essai a pour objet la détermination de la masse volumique des particules solides d’un sol.
Cette masse volumique est utilisée pour connaitre l’indice des vides, le degré de saturation et la

27
porosité des particules. La norme s’applique à tout échantillon de sol dont la dimension des plus
gros éléments est inférieure à 2 mm. Elle est déterminée à l’aide d’un pycnomètre (NF P 94-054)
par la formule suivante :
Ps
γs = (3.2)
V
Avec Ps : Poids matériau sec et V : Volume des grains

3.3.1.3 Analyse granulométrique par tamisage


L’essai consiste à déterminer la granularité c’est-à-dire la répartition pondérale des grains dans
un échantillon de matériau en fonction de leurs dimensions. Cet essai nous permet d’identifier des
sols, les classer et même également les nommer.
Le principe consiste à faire passer un échantillon représentatif de l’ensemble du matériau à travers
une colonne de tamis présentant des ouvertures décroissantes du haut vers le bas. L’analyse granu-
lométrique est complétée par l’analyse densimétrique si la proportion d’éléments fins (∅ < 80µm)
dépasse 35 % du matériau. L’analyse granulométrique est d’une grande importance dans l’iden-
tification géotechnique d’un échantillon de matériau. Il permet aussi de préciser l’évolution des
terrains et de situer l’importance relative de la fraction fine.

3.3.1.4 Analyse granulométrique par sédimentation


L’essai utilise le fait que dans un milieu liquide au repos, la vitesse de décantation des grains
fins à très fins est fonction de leur dimension. La loi de stockes donne, dans le cas de grains
sphériques de mêmes masse volumique, la relation entre le diamètre des grains et leur vitesse de
sédimentation. Par convention, cette loi est appliquée aux éléments d’un sol pour déterminer des
diamètres équivalents de particules.
Les particules inférieures à 80 µm séparées du reste du sol par tamisage sont mises en suspension
dans l’eau additionnée d’un floculant (hexamétaphosphate de sodium (NaPO3 )6 . Les particules sé-
dimentent à différentes vitesses en relation avec leur taille. Au moyen d’un densimètre est mesurée
l’évolution dans le temps de la masse volumique de la solution et la profondeur d’immersion de
l’appareil. La distribution pondérale de la taille des particules est calculée à partir de ces données.

3.3.1.5 Valeur au bleu de méthylène


L’essai consiste à mesurer par dosage la quantité de bleu de méthylène pouvant être absorbée
par le matériau mis en suspension dans l’eau. Cette quantité est rapportée par proportionnalité
directe à la fraction 0/50 mm du sol. La valeur de bleu du sol est directement liée à la surface spé-
cifique des particules constituant le sol ou le matériau rocheux (NF P94-068). Le dosage s’effectue
en ajoutant successivement différentes quantités de bleu de méthylène et en contrôlant l’adsorp-
tion après chaque ajout. Pour ce faire, on prélève une goutte de la suspension que l’on dépose
sur un papier filtre, ce qui provoque la création d’une tache. L’adsorption maximale est atteinte
lorsqu’une auréole bleu clair persistante apparaît à la périphérie de la tâche.
V
V BS = ∗ 100 (3.3)
M0
Avec V : Volume de bleu injecté en ml ; M0 : Masse de l’échantillon sec en g.

3.3.1.6 Limite d’Atterberg


C’est un essai qui permet d’évaluer la plasticité d’un matériau par la détermination de deux
constantes physiques conventionnelles : la limite de liquidité WL , matérialisant le passage du
matériau de l’état plastique à l’état liquide et la limite de plasticité WP qui traduit le passage de

28
l’état solide à l’état plastique.
L’indice de plasticité IP définie par la différence de ces deux limites (IP = WL − WP ), permet
de caractériser l’état de plasticité (l’argilosité) du matériau (NFP 94-051).

Tableau 3.2 – Classification des sols en fonction de l’indice de plasticité [11]

Indice de plasticité Ip Degré de plasticité


0-5 Non plastique
5 - 15 Peu plastique
15 - 40 Plastique
> 40 Très plastique

Un paramètre important déduit de la connaissance de la teneur en eau naturelle w, de WL et de WP


est l’indice de consistance Ic. Il permet, comme son nom l’indique, de déterminer la consistance
des sols plastiques (tableau 3.3) et est défini par la relation suivante :
WL − w
IC = (3.4)
IP

Tableau 3.3 – Classification des sols en fonction de l’indice de consistance [11]

Indice de consistance Ic Consistance


<0 Liquide
0 - 0,25 Pâteuse
0,25 - 0,5 Molle
0,5 - 0,75 Ferme
0,75 - 1 Très ferme
>1 Dure

3.3.2 Essais d’identification mécanique


3.3.2.1 Essai Œdométrique
L’essai s’effectue sur une éprouvette de matériau placée dans une enceinte cylindrique rigide
(œdomètre). Il a pour objet essentiel d’étudier la consolidation, c’est à dire la variation de volume
due à l’expulsion de l’eau d’échantillons de sols intacts ou remaniés soumis à des charges verti-
cales permanentes.
L’essai consiste à exercer des cycles de chargement et de déchargement sur un échantillon de
sol drainé sur deux faces, à l’intérieur d’une cellule rigide appelée cellule œdométrique (figure
3.5). L’essai permet de déterminer certaines caractéristiques du sol nécessaires pour évaluer les
tassements de celui-ci suite à l’application de charges :
• La pression de préconsolidation σP0 , qui est la pression maximale sous laquelle le sol s’est
déjà consolidé au cours de son histoire.

• La pression de gonflement Pg, qui est la pression en deçà de laquelle le sol gonfle en pré-
sence d’eau. Par convention c’est la contrainte qui correspond à une déformation nulle.

• Le coefficient de compressibilité Cc, qui permet de préciser la sensibilité du sol au tasse-


Cc
ment. Ce dernier est proportionnel 1+e 0
dont les appréciations suivantes sont notées [11] :

29
Cc
* 1+e0 < 0, 015 : sol incompressible
Cc
* 0, 015 < 1+e0 < 0, 05 : sol peu compressible
Cc
* 0, 05 < 1+e0 < 0, 20 : sol moyenne compressible
Cc
* 1+e0 > 0, 20 : sol très compressible

Figure 3.5 – Principe de l’œdomètre [12]

3.3.2.2 Essai de cisaillement direct


L’essai s’effectue sur une éprouvette de sol placée dans une boite de cisaillement constituée
de deux demi-boites indépendantes. Le plan de séparation des deux demi-boites constitue un plan
de glissement correspondant au plan de cisaillement de l’éprouvette (figure 17). Il consiste à :
• Appliquer sur la face supérieure de l’éprouvette un effort vertical (N) maintenu constant
pendant toute la durée de l’essai ;
• Produire après consolidation de l’éprouvette sous l’effort (N) un cisaillement dans l’éprou-
vette selon le plan horizontal de glissement des deux demi-boites l’une par rapport à l’autre
en leur imposant un déplacement relatif δl à vitesse constante ;
• Mesurer l’effort horizontal de cisaillement (T) correspondant.
L’essai permet de déterminer la résistance au cisaillement du sol en fonction des caractéristiques
de plasticité que sont : la cohésion (C) et l’angle de frottement interne (ϕ).

30
Figure 3.6 – Bâti de cisaillement [13]

3.4 Résultats des essais de laboratoire


Les résultats des essais de laboratoire pour la pile P25 et ceux de la culée sud sont consignés
dans les tableaux suivants. Concernant les résultats pour la pile P6 et la culée nord, ils se trouvent
dans la partie annexe A (Page 73).

Tableau 3.4 – Résultats des essais de laboratoire SC25-P25

Sondages SC25-P25
Profondeur 0.00 – 1.50 3.50-4.50 9.00-10.00 41.00-43.00 55.00-56.00
Argile Vase Sable Sable Sable
Nature de l’échantillon
brunâtre grisâtre brunâtre brunâtre beigeâtre
Type de l’échantillon EI ER ER ER ER
Teneur en eau (w) en% 28 4.2 0.6 0.2 0.3
VBS 0.7 0.3 0.1
LL (%) 32 35
Limites d’Atterberg LP (%) 17 16
IP (%) 15 19
Poids spécifique (g/cm3 ) 2.54
Masse volumique (g/cm3 ) 2.94
Dmax (mm) <50 <50 <50 <50 <50
% de passants au
Analyse 100 100 100 100 100
tamis 2 mm
Granulométrique
% de passants au
99 93 16 5 5
tamis 80 µm
Classification NF P11-300 A2 A2 B5 B2 D1
Contrainte
50
Compressibilité effective σ 0 p(kP a)
à l’oedométrie Indice de
0.26
compression Cc
Indice de
0.08
gonflement Cs

31
Tableau 3.5 – Résultats des essais de laboratoire SC-Culée Sud

Sondages CULEE SUD


Profondeur 0.00 – 1.00 1.50 – 2.00 5.00 – 6.00 32.00 – 33.00 40.00 – 44.00
Argile Argile Sable Sable fins Sable
Nature de l’échantillon
brunâtre brunâtre brunâtre argileux beigeâtre
Type de l’échantillon EI EI ER EI ER
Teneur en eau (w) en% 33 33.6 3.7 30.8 1.7
VBS 0.2 0.17
LL (%) 36 40
Limites d’Atterberg LP (%) 19 22
IP (%) 17 18
Poids spécifique (g/cm3 ) 2.7 2.56
Masse volumique (g/cm3 ) 2.06
Dmax (mm) <50 <50 <50 <50
% de passants au
Analyse 100 100 100 100
tamis 2 mm
Granulométrique
% de passants au
97 10 90 10
tamis 80 µm
Classification NF P11-300 A2 B1 A2 B1
Contrainte
190 65 210
Compressibilité effective σ 0 p(kP a)
à l’oedométrie Indice de
0.135 0.327 0.159
compression Cc
Indice de
0.034 0.016 0.062
gonflement Cs

• Classification des sols traversés :


La classification est décrite dans la norme NF P 11-300 et son utilisation est détaillée dans un do-
cument intitulé Guide technique pour la réalisation des remblais et des couches de forme (GTR).
Elle répartit les sols en quatre grandes classes selon les paramètres de nature Dmax, tamisât à
80µm et à 2 mm, Ip , et V BS :

• Classe A : Sols fins


• Classe B : sols sableux et graveleux avec fines
• Classe C : sols comportant des fines et de gros éléments
• Classe D : sols insensibles à l’eau.

Chaque grande classe est divisée en plusieurs sous classes.

La figure 3.7 donne les différentes sous classes en fonction des paramètres de nature (Dmax,
tamisât à 80µm et à 2 mm, IP, VBS).

32
Figure 3.7 – Classification des matériaux selon leur nature [12].

Ainsi, au vu des coupes de sondages carottés et à l’analyse des résultats des essais d’identification
au laboratoire, nous sommes en présence des formations suivantes :

• Pile P25

– Les sols fins


L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction fine avec un tamisât à 80µm
supérieur à 35% avec un indice de plasticité 12<Ip<25. Il s’agit d’argiles peu plastiques de sous
classe A2.
Cette couche est rencontrée en surface jusqu’à 9m de profondeur.
Les valeurs des limites pressiométriques donnent des argiles et des vases molles à très molles.

– Les sols sableux et des sols insensibles à l’eau


C’est une alternance de sols sableux et de sols insensibles à l’eau.
D’une part la valeur de bleu de méthyléne (VBS < 1.50) montre qu’il s’agit de sable très silteux
de sous classe B5. D’autre part on rencontre des sables alluvionnaires propres, l’analyse granulo-
métrique de ce sol montre un pourcentage de passant au tamis à 80µm inférieur à 12 %. Ce sont
des sols insensibles à l’eau de sous classe D1.

• Culée Sud
– Les sols fins
L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction fine avec un tamisât à 80µm
supérieur à 35%. Il s’agit de sables fins de sous classe A1 et d’argiles peu plastiques de sous classe
A2.
Les valeurs des pressions limites donnent des argiles très molle à fermes en surface jusqu’à 6m de
profondeur.

33
– Les sols sableux
L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction sableuse avec un tamisât à
80µm inférieur à 35%. Il s’agit de sable silteux de sous classe B1, de sable peu argileux de sous
classe B2 et de sable très silteux de sous classe B5.

• Pile P6
– Les sols fins
L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction fine avec un tamisât à 80µm
supérieur à 35%. Il s’agit de sables fins de sous classe A1 .
Les valeurs des pressions limites donnent des sables argileux en surface sur une faible profondeur.

– Les sols sableux


L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction sableuse avec un tamisât à
80µm inférieur à 35%. Il s’agit de sable peu argileux de sous classe B2 et de sable et grave très
silteux de sous classe B5.

• Culée Nord
– Les sols fins
L’analyse granulométrique de ce sol révèle la présence d’une fraction fine avec un tamisât à 80µm
supérieur à 35%. Il s’agit de sables fins de sous classe A1 et d’argiles peu plastiques de sous classe
A2.
Les valeurs des pressions limites donnent des argiles en surface jusqu’à 14 m de profondeur.

– Les sols sableux et des sols insensibles à l’eau


C’est une alternance de sols sableux et de sols insensibles à l’eau.
D’une part la valeur de bleu de méthyléne (VBS > 2) montre qu’il s’agit de sable peu argileux de
sous classe B2. D’autre part on rencontre des sables alluvionnaires propres, l’analyse granulomé-
trique de ce sol montre un pourcentage de passant au tamis à 80µm inférieur à 12 %. Ce sont des
sols insensibles à l’eau de sous classe D1.

3.5 Essais pressiométriques


Le forage et les essais pressiométriques ont été réalisés conformément aux prescriptions de la
norme française NF EN ISO 22476-4 de juillet 1991.

3.5.1 Appareillage
Un pressiomètre comporte une sonde pressiométrique, un contrôleur pression volume appelé
CPV, des tubes de raccordement de la sonde au CPV et un système d’enregistrement incorporé au
CPV ou rapporté sur celui-ci (voir figure 3.8).
Le contrôleur pression volume comprend lui même :
• Le système de mise en pression et de dilatation de la sonde pressiométrique ;
• Un dispositif de mesurage permettant la visualisation et l’enregistrement des paramètres
mesurés (temps, pressions, volumes).

34
Figure 3.8 – Dispositif du pressiomètre Menard [14].

3.5.2 Principe de l’essai


L’essai pressiométrique est un essai de chargement du sol, qui consiste à introduire dans un
forage calibré de 44 mm à 60 mm, une sonde cylindrique dilatable radialement.
On étudie les variations de volume de la sonde en fonction de la pression appliquée. Pour chaque
palier testé on dispose d’un diagramme « pression-volume » qui permet de déterminer la relation
entre la pression appliquée et le déplacement de la paroi de la sonde.
Ceci permet d’obtenir les paramètres suivants nécessaires aux calculs des fondations :
• La pression limite (Pl*) ;
• La pression de fluage (Pf*) ;
• Le module pressiométrique Ménard (Em) ;
• α : Coefficient rhéologique du sol.

3.5.3 Résultats des essais pressiométriques


Les courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques (Em, Pf* et
Pl*) en fonction de la profondeur, ainsi que la coupe de terrain correspondante sont représentées
ci-dessous.
En effet, elles concernent seulement la pile P25 et la culée sud pour celles de P6 et de la culée sud,
elles se figurent dans la partie annexe B (Page 74).

Un tableau récapitulatif est représenté juste après chaque courbe représentative. C’est un tableau
qui récapitule les caractéristiques mécaniques mesurées suite aux sondages destructifs avec essai
pressiométrique automatique tous les 1.00 m.

35
Figure 3.9 – courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la pile P25

• Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la pile P25

Tableau 3.6 – Résultats des essais pressiométriques SP-P25

Pl*moy EM moy
Sondages Nature des sols Profondeur (m) EM /Pl* α
(MPa) (MPa)
Argile très molle à molle 0.00 - 1.00 0.04 0.33 8.64 1/2
Vase très molle à molle 1.00 – 2.00 0.14 1.22 8.50 1/2
Sable très lâche 2.00 – 8.00 0.13 0.89 6.69 1/3
Sable moyennement dense 8.00 – 11.00 0.61 4.69 7.65 1/3
Sable lâche 11.00 – 16.00 0.37 2.21 5.97 1/3
SP25 - P25 Sable moyennement dense 16.00 – 22.00 0.66 4.64 7.00 1/3
Sable dense 22.00 – 28.00 1.74 12.23 7.02 1/3
Sable très dense 28.00 – 33.00 2.26 15.07 6.67 1/3
Sable lâche 33.00 – 38.00 0.39 1.97 5.09 1/3
Sable très dense 38.00 – 60.00 2.92 20.24 6.94 1/2

36
Figure 3.10 – courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la culée sud

• Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la culée Sud

Tableau 3.7 – Résultats des essais pressiométriques SP-Culée Sud

Pl*moy EM moy
Sondages Nature des sols Profondeur (m) EM /Pl* α
(MPa) (MPa)
Argile très molle à molle 0.00 – 7.00 0.15 1.30 8.50 1/2
Sable lâche 7.00 – 9.50 0.45 2.25 5.00 1/3
Sable moyennement dense 9.50 – 13.00 0.59 6.21 10.52 1/3
Sable lâche 13.00 – 19.00 0.41 2.05 5.00 1/3
SP-Culée Sud Sable dense 19.00 – 25.00 1.51 16.35 10.82 1/3
Sable argileux très dense 25.00 – 31.00 2.32 32.10 13.83 1/2
Sable dense 31.00 – 37.00 1.54 15.20 9.87 1/3
Sable très dense 37.00 – 60.00 3.14 39.13 12.46 1/2

37
• Interprétation des résultats
La technique de l’enregistrement de paramètres a été utilisée sur tous les sondages pressiomé-
triques. Elle permet de mesurer et d’enregistrer, pendant le forage, des grandeurs physiques, dont
les variations sont en corrélation avec les propriétés géo-mécaniques des terrains traversés. Si la
poussée est maintenue constante au cours d’un forage, la vitesse d’avance instantanée est plus
faible dans les matériaux compacts ou denses et plus élevée dans les matériaux peu compacts ou
lâches. Cette vitesse est la résistance au cisaillement du milieu et sa susceptibilité aux chocs et au
lançage. On définit ainsi cinq classes :
- 0-50 m/h : terrain très dur ;
- 50-100 m/h : terrain dur ;
- 100-300 m/h : terrain tendre ;
- 300-600 m/h : terrain très tendre, décomprimé ;
- > 6000 m/h : terrain très décomprimé, vide. . .
Ainsi, suivant la vitesse d’avancement et selon les cinq classes définies ci-dessus, nous notons :
des terrains tendres entre 0 et 3 m de profondeur puis des terrains très tendres jusqu’à 7 m, ensuite
des terrains tendres jusqu’en fin de sondages (60m).
On note également sur les deux sondages, des pics (vitesse d’avancement très élevée) à différentes
profondeurs et sur une faible épaisseur. Ces pics pourraient mettre en évidence la présence de sols
lâches.

Conclusion
Les travaux de terrain et essais de laboratoire sont d’une importance capitale pour la caracté-
risation du sol.
Ainsi les résultats fournis par ces essais ont permis de classer le sol support de l’ouvrage projeté
en argile molle à très molle sur les couches superficielles reposant sur une superposition de sable
lâche et de sable dense à très dense.
Ces résultats nous permettront, dans le chapitre suivant, de dimensionner les fondations qui sont
de type profondes.

38
Chapitre 4

Dimensionnement des fondations


profondes

Introduction
Dimensionner une fondation revient à déterminer la charge admissible d’un sol avec une cer-
taine marge quantifiée par un coefficient de sécurité, et que les tassements correspondants soient
admissibles. Au-delà de cette charge admissible, le sol est exposé à des risques de rupture, des
tassements excessifs. . .
Comme pour les fondations superficielles, le dimensionnement des pieux se réalise à partir des
essais de laboratoires, de l’essai pénétrométrique ou de l’essai pressiométrique. Actuellement la
méthode pressiométrique donne de bons résultats quel que soit le type de sol.

4.1 Procédure de calcul


4.1.1 Calcul de la portance d’un pieu isolé
Pour le calcul de la valeur caractéristique de la portance Rc,k , la norme NF P 94-262 autorise,
comme le recommande l’Eurocode 7, deux procédures distinctes qui gèrent différemment la dis-
persion spatiale des données. Pour les deux procédures, il est nécessaire de définir les valeurs de la
pression résistante limite sous la base du pieu qb et du frottement axial unitaire qs,i dans la couche
de sol i.

La force portante d’un pieu ou charge limite totale Rc,k peut-être définie donc comme étant la
charge maximale qu’il peut supporter sans se rompre. Cette charge limite totale supportée par la
fondation (pieu) est constituée de deux termes : un terme de pointe Rb,k appelé valeur caracté-
ristique de résistance de pointe et un terme de frottement Rs,k appelé valeur caractéristique du
frottement axial.

Ainsi on a :

Rc,k = Rb,k + Rs,k (4.1)

Cependant c’est, la procédure dite du « modèle de terrain » qui a été utilisée pour ce projet. Elle
consiste à élaborer un modelé géotechnique avec les valeurs représentatives des propriétés de
chaque couche du terrain. Dans cette procédure dite du « modèle de terrain », les valeurs caracté-
ristiques (résistance de pointe et de frottement axial) sont données par les expressions suivantes :

39
• Détermination de la valeur caractéristique de la résistance de pointe : Rb,k

Rb
Rb,k = (4.2)
γr,d1 ∗ γr,d2
Avec R b = Ab qb (4.3)

Avec
- Ab = surface de la base du pieu ;
- qb = pression résistante limite sous la base du pieu ;
- γr,d1 ∗ γr,d2 : Coefficients de modèle (tableau 4.1)

• Détermination de la valeur caractéristique de frottement axial : Rs,k

Rs
Rs,k = (4.4)
γr,d1 ∗ γr,d2
X
Avec Rs = Pi hi qs,i (4.5)
i

Avec
- Pi : périmètre du pieu dans la couche i ;
- hi : Épaisseur de la couche i ;
- qs,i : Pression résistante limite du frottement axial unitaire ;
- γr,d1 ∗ γr,d2 : Coefficients de modèle (tableau 4.1)

Tableau 4.1 – Valeur des coefficients de modèle ([15])

Procédure du « pieu modèle »


(utilisation des coefficients ξ ou de Procédure du
l’annexe D de la norme NF EN 1990) « modèle de terrain»
Procédure du « modèle de terrain »
γR,d1 γR,d1 γR,d2 γR,d2
Compression Traction Compression Traction
Pieux non ancrés dans la
craie de classe 1 à 7 hors 1,15 1,4
pieux de catégorie 10 et 15
Pieux ancrés dans la craie 1,1
de classe 1 à 7 hors
pieux de catégorie 10,
1,4 1,7
15, 17, 18,19 et 20
pieux de catégorie
10, 15, 17, 18,19 et 20
2,0 2,0

Ainsi la valeur caractéristique de la portance Rc,k devient :


1
Rc,k = (Rb + Rs ) (4.6)
γr,d1 ∗ γr,d2
!
1 X
Rc,k = Ab qb + Pi hi qs,i (4.7)
γr,d1 ∗ γr,d2
i

40
4.1.2 États limites de portance
• Calcul de la portance d’une fondation profonde à l’état limite ultime (ELU)
Pour démontrer qu’une fondation profonde isolée supportera la charge de calcul avec une sécurité
adéquate vis-à-vis d’une rupture par défaut de portance du terrain, l’inégalité suivante doit être
satisfaite pour tous les cas de charge et de combinaisons de charge à l’état limite ultime [15] :

Fd ≤ Rc,d (4.8)

Avec
- Fd : Valeur de calcul à l’ELU de la charge axiale transmise par le pieu au terrain ; ;
- Rc,d : Valeur de calcul de la portance de la fondation profonde.

La valeur de calcul de la portance Rc,d doit être déterminée au moyen de l’une des formules
suivantes :
Rc,k
Rc,d = (4.9)
γt
Rb,k Rs,k
Rc,d = + = Rb,d + Rs,d (4.10)
γb γs
Avec
- Rc,d : Valeur de calcul de la portance à l’ELU
- Rc,k Valeur caractéristique de la portance du terrain ;
- Rb,k Valeur caractéristique de la résistance de pointe ;
- Rs,k Valeur caractéristique de la résistance de frottement axial ;
- Rb,d Valeur de calcul de la résistance de pointe ;
- Rs,d valeur de calcul de la résistance de frottement axial ;
- γt , γb , γs : Facteurs partiels respectivement pour les résistances Rc,k , Rb,k et Rs,k .

Les valeurs des facteurs partiels pour les situations durables et transitoires et les situations acci-
dentelles sont présentées dans les tableaux suivants (tableau 4.2 et tableau 4.3).

Tableau 4.2 – Facteur partiel de résistance pour les pieux – ELU - Situations durables et transitoires ([15])

Pieux à la
Résistance Symbole Pieux foncés Pieux forés tarière continue
Pointe γb 1,1 1,1 1,1
Fût(compression) γs 1,1 1,1 1,1
Total/combine(compression) γt 1,1 1,1 1,1
Fût en traction γs;t 1,15 1,15 1,15

• Calcul de la charge de fluage à l’état limite de service (ELS)

41
Tableau 4.3 – Facteur partiel de résistance pour les pieux – ELU - Situations accidentelle ([15])

Pieux à la
Résistance Symbole Pieux foncés Pieux forés tarière continue
Pointe γb 1,0 1,0 1,0
Fût(compression) γs 1,0 1,0 1,0
Total/combine(compression) γt 1,0 1,0 1,0
Fût en traction γs;t 1,05 1,05 1,05

Le dimensionnement des fondations sur pieux doit être aussi vérifié vis-à-vis des états limites de
service, en utilisant les situations de calculs appropriés de la norme NF P94-262.
Il convient simplement de vérifier que la mobilisation du terrain demeure inférieure à la valeur de
calcul de la charge de fluage de compression Rc;cr;k ou de traction Rt;cr;k .
L’inégalité suivante doit être satisfaite :

Fd ≤ Rc,cr,d (4.11)
Rc,cr,k
Avec Rc,cr,d = (4.12)
γcr
Fd ≤ Rt,cr,d (4.13)
Rt,cr,k
Avec Rt,cr,d = (4.14)
γs,cr

Avec
- Fd : Valeur de calcul à l’ELS de la charge axiale transmise par le pieu au terrain ;
- Rc,cr,d : Valeur de calcul de la charge de fluage de compression ;
- Rc,cr,k : Valeur caractéristique de la charge de fluage de compression ;
- Rt,cr,d : Valeur de calcul de la charge de fluage de traction ;
- Rt,cr,k : Valeur caractéristique de la charge de fluage de traction ;
- γcr ; γs,cr sont respectivement les valeurs du facteur partiel sur la charge de fluage de com-
pression et de traction (Tableaux 4.4 et 4.5).

Les valeurs caractéristiques des charges de fluage de compression Rc;cr;k et de traction Rt;cr;k
d’une fondation profonde sont évaluées à partir des valeurs caractéristiques des résistances de
pointe Rb;k et de frottement axial Rs;k par les relations suivantes :
- Pour les éléments de fondation mis en œuvre sans refoulement du sol

Rc;cr;k = 0, 5Rb,k + 0, 7Rs,k (4.15)

Rt;cr;k = 0, 7Rs,k (4.16)

- Pour les éléments de fondation mis en œuvre avec refoulement du sol

Rc;cr;k = 0, 7Rb,k + 0, 7Rs,k (4.17)

Rt;cr;k = 0, 7Rs,k (4.18)

42
Tableau 4.4 – Facteurs partiels de résistance – ELS – Combinaisons caractéristiques ([15])

Résistance Symbole Valeurs

Fût en compression γcr 0,9


Fût en traction (y compris micropieux γs;cr 1,1

Tableau 4.5 – Facteurs partiels de résistance – ELS – Combinaison quasi-permanent ([15])

Résistance Symbole Valeurs

Fût en compression γcr 1,1


Fût en traction (y compris micropieux γs;cr 1,5

4.1.3 Méthodes de calculs pressiométriques de la portance d’un pieu


Cette méthode de calcul, basée sur l’exploitation des résultats de l’essai pressiométrique,
conduit à corréler les valeurs de qs,i et qb avec respectivement la valeur de la pression limite nette
P l∗ dans la couche de sol i et la valeur de la pression limite équivalente P le∗ qui correspond à la
moyenne géométrique des valeurs de P l∗ autour de la base du pieu. Les valeurs des coefficients
Kp et αpieu−sol sont détaillées dans la NF P 94-262.

• La pression résistante limite sous la base du pieu (qb ), dans la couche de sol i est donnée par
la relation ci-après :

qb = Kp ∗ P le∗ (4.19)

Avec
- Kp : facteur de portance pressiométrique ;
- Ple* : Pression limite nette équivalente.

Dans le cas d’une formation porteuse homogène, la valeur de la pression limite nette équivalente
(ple∗ ) et du facteur de portance pressiométrique (Kp ) doivent être déterminées à partir des ex-
pressions suivantes :

Z D+3a
∗ 1
P le = P l(z)∗ dz (4.20)
b + 3a D−b

Avec
- a = max( B2 ; 0, 5) et b = min(a; h);
- Pl*(z) : Profil des pressions limites nettes considéré comme représentatif ;
- D : Profondeur des fondations ;
- B : largueur des pieux ;
- h : hauteur du pieu contenant la formation, porteuse.

43
Figure 4.1 – Définition de la pression limite équivalente au pressiomètre [15].

Le facteur de portance Kp dépend de la hauteur d’encastrement effective Def qui est déterminée
par l’expression suivante :

Z D
1
Def = P l(z)∗ dz (4.21)
P le∗ D−hD

Avec
- Def : La hauteur d’encastrement effective
- hD : désigne une longueur égale à 10B avec B diamètre équivalent du pieu.

A partir de là on détermine le facteur de portance définie selon les conditions suivantes :

 
Def (Kpmax − 1)Def Def
Kp =1+ ; si ≤5 (4.22)
B 5B B
 
Def Def
Kp = Kpmax ; si >5 (4.23)
B B

Avec Kpmax : la valeur maximale de Kp qui dépend du type de sol et de la classe de pieu (Tableau
4.6).
• La valeur de la pression résistante limite du frottement axial unitaire qs;i , dans la couche de
sol i, qs est donnée par :

qs,i = αpieu−sol ∗ fsol ∗ (P l∗ ) (4.24)

Avec :
- αpieu−sol ; le coefficient rhéologique ou de structure du sol. Il est fonction des types de pieux
et des types de sol.

44
Tableau 4.6 – Les valeurs de Facteur de portance Kpmax ([15])

Argile %CaCO3<30% Sols Marne et Roche


Nature Limon Sols intermédiaires Craie calcaire altérée et
Classe de pieu intermédiaires Sable Grave marneux fragmentée

1 1,15 1,1 1,45 1,45 1,45


2 1,3 1,65 1,6 1,6 2,0
3 1,55 3,2 2,35 2,10 2,10
4 1,35 3,1 2,30 2,30 2,30
5 1,0 1,9 1,4 1,4 1,2
6 1,20 3,10 1,7 2,2 1,5
7 1,0 1,0 1,0 1,0 1,2
8 1,15 1,1 1,45 1,45 1,45

- La fonction fsol est une fonction qui ne dépend que du type de sol et des valeurs de P l∗ et
qui est donnée par la formule suivante :


fsol = (aP l∗ + b)(1 − e−cP l ) (4.25)

Les valeurs des paramètres (a,b,c) sont définies dans le tableau 4.7 en fonction du type de sol.

Tableau 4.7 – Valeurs des paramètres a, b et c des courbes fsol – Méthode pressiométrique ([15])

Type de sol
Argile %CaCO3<30% Sols Marne et Roche
classe de Limon Sols intermédiaires Craie calcaire altérée et
pieu intermédiaires Sable Grave marneux fragmentée
Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
a 0,003 0,01 0,007 0,008 0,01
b 0,04 0,06 0,07 0,08 0,08
c 3,5 1,2 1,3 3 3

Cependant, selon la méthode de calcul pressiométrique, la formule globale de la valeur carac-


téristique de la portance Rc,k est donnée par la formule ci-après :

Rc,k = Rb,k + Rs,k (4.26)


1  X 
Rc,k = Ab Kp P le∗ + Pi hi (αpieu−sol fsol ) (4.27)
γr,d1 ∗ γr,d2

4.1.4 Calcul de la portance d’un groupe de pieux


La portance d’un groupe de fondations profondes peut être inférieure à la somme des portances
des fondations profondes considérés isolément. Deux causes sont généralement invoquées :

45
- le rapprochement des fondations profondes modifie les réactions mobilisables. Ce phéno-
mène affecte essentiellement le frottement axial. Il s’exprime avec un coefficient d’efficacité
Ce ;
- le comportement global du bloc constitué par le groupe de fondations profondes et le terrain
enserré qui peut présenter une résistance moindre du fait de son interaction avec le terrain
encaissant.
Dans le cas d’une rupture locale, la résistance de frottement axial est multipliée par un coefficient
d’efficacité Ce inférieur ou égal à 1,0 prenant en compte le nombre de pieux (en rangées et en
colonnes) ainsi que leur diamètre. La portance du groupe de pieux Rg est calculée selon la relation
suivante :
n
X n
X
Rg = Rb,i + Ce Rs,i (4.28)
i=1 i=1

Avec
- Ce : Le coefficient d’efficacité
- Rg : Résistance limite d’un groupe de n pieux ;
- Rb,i : Résistance de pointe limite d’un pieu i du groupe supposé isolé ;
- Rs,i : Résistance limite par frottement axial d’un pieu i du groupe supposé isolé. Dans le cas
d’un groupe de pieux lorsque la justification n’est pas précise on détermine le coefficient
d’efficacité qui vaut 1 si lorsque d ≥ 3B au cas échéant on a :
  
1 1
Ce = 1 − Cd 2 − + (4.29)
m n
 
1 d
Avec Cd = 1 − 1+ si 1 ≤ d/B < 3 (4.30)
4 B
- d : entraxe des pieux
- B : diamètre des pieux
- m : le nombre de lignes de pieux
- n : le nombre de pieux par lignes.

Dans la situation fréquente ou les pieux traversent une couche de résistance médiocre et sont ancrés
à la base dans un sol très résistant, l’effet de groupe joue peu et il est admis d’adopter une valeur
du coefficient d’efficacité Ce égale à 1.

4.1.5 Calcul des tassements d’une fondation profonde (fondation sur pieu)
La stabilité d’un ouvrage est souvent jugée à partir de ces tassements. Par tassement on attend
le déplacement vertical (souvent à l’ordre du millimètre) d’un ouvrage ce dernier ayant subi des
charges ou surcharges d’une structure.

4.1.5.1 Tassement d’un pieu isolé


Le tassement en tête d’un pieu isolé est calculé à partir de la loi de mobilisation du frottement
latéral et de l’effort de pointe en fonction du déplacement de l’axe vertical du pieu en chaque sec-
tion ([15]).
Cependant le calcul sera identique à la loi de comportement de Frank et Zhao [16] d’après
le fascicule 62 titre V et la différence porte seulement sur les lois de mobilisation du frottement
axial et de l’effort de pointe.

46
Figure 4.2 – Lois de mobilisation du frottement axial et de l’effort de pointe [15].

• La loi de mobilisation de l’effort de pointe


Cette loi met en évidence le déplacement vertical ou tassement du pieu en fonction de la charge et
de la section considéré.
Pour une contrainte q à la base du pieu, le tassement Sp correspondant est égal à :

qu q
P our 0≤q≤ ; Sp = (4.31)
2 kq

qu 5q − 2qu
P our < q ≤ qu ; Sp = (4.32)
2 kq

Avec
- Sp : Le déplacement vertical du pieu ou tassement
- qu : La contrainte de rupture relative à la pointe
- q : La contrainte à la base de la pointe
- kq : Facteur de tassement donnée par le tableau 4.9

Tableau 4.8 – Valeurs de kq selon le type de sol ([15])

Type de sol Fin Granulaire

11Em 4,8Em
Kq B B

• Loi de mobilisation du frottement axial


Pour un déplacement s donné, le frottement latéral τ correspondant est donné par les formules
suivantes :

qs
P our 0<s< ; τ = kτ ∗ s (4.33)

qs 3qs 2qs + kτ ∗ s
P our <s< ; τ= (4.34)
2kτ kτ 5

Avec

47
- qs : Contrainte du frottement latéral ultime
- kτ : Facteurs de tassement pour la loi de mobilisation du frottement axial (tableau 8)
- s : Déplacement ou Tassement

Tableau 4.9 – Valeurs de kτ selon le type de sol ([15])

Type de sol Fin Granulaire

2,0Em 0,8Em
Kτ B B

Pour les résultats de cette méthode, ils ne sont représentatifs que pour des charges inférieures
ou égales à 0.7Qc ( Qc étant la charge de fluage à l’ELS).

4.1.5.2 Tassement d’un groupe de pieux


Généralement pour l’estimation des tassements d’un groupe de pieux l’ingénieur se base sur la
méthode du radier équivalent. Cette dernière consiste à remplacer le groupe de pieux par un radier
situé aux 2/3 de la profondeur des pieux comme l’illustre la figure 4.3 suivante.

Figure 4.3 – Principe de la méthode d’un radier équivalent ([17])

4.2 Application aux fondations du pont de Rosso


Dans le cas de notre étude, le dimensionnement s’est fait à partir des résultats des essais pres-
siométriques et selon la norme NF P 94 - 262 associée à l’Eurocode 7.

Les investigations géotechniques n’ayant pas encore été réalisées dans la partie du fleuve, notre
dimensionnement portera uniquement sur les éléments d’appuis des viaducs d’accès.

4.2.1 Choix du type de fondation


Le choix du type de fondation dépend de plusieurs paramètres parmi lesquels on a : le type
d’ouvrage à fonder, il s’agit ici d’un pont et de ses viaducs d’accès. Mais aussi de la nature et la

48
résistance du sol à savoir la capacité portante du sol et le tassement admissible que nous allons
calculer dans cette partie.

Ainsi une descente des charges de toute la superstructure jusqu’aux fondations a été fournie par le
client. Les résultats sont répertoriés dans le tableau ci-après.

Tableau 4.10 – Descente de charges des piles et des culées

Sollicitations par appui


Appuis Nombre de pieux
QELS,permanent (kN ) QELS,caractristique (kN ) QELU (KN )
P25 4 5546 6248 8434
Culée Sud 8 3757 4442 5997
P6 4 6433 7109 9597
Culée Nord 8 3266 3769 5088

Cependant, comme l’indique le tableau de la descente des charges (tableau 4.10), nous aurons un
groupe de pieux pour les fondations avec un entraxe qui vaut trois fois le diamètre du pieu comme
l’indique la figure ci-après.

Le plan de coupe des piles des viaducs Nord et Sud est représenté ci-dessous.

Figure 4.4 – Plan de coupe transversale des piles des viaducs Nord et Sud ([10])

Le calcul portera essentiellement sur le dimensionnement des piles P25, P6 et des culées Nord et
Sud des viaducs d’accès (figure 4.5).
La pile P25 et la culée Sud sont du côté du Sénégal et la pile P6 et la culée Nord sont du côté de la
Mauritanie.

49
Figure 4.5 – Dessin 3D des fondations sur pieu

4.2.2 Dimensionnement par la méthode manuelle


4.2.2.1 Calcul de la capacité portante et du tassement de la pile P25
4.2.2.1.1 Capacité portante de la pile P25
La pile P25 est une pile composée de quatre pieux, donc nous allons d’abord déterminer la capa-
cité portante de l’un de ses pieux isolés pour ensuite calculer la résistance globale de la pile.

• Hypothèse de calcul
Pieux forés tubés avec virole métallique perdue et mis en œuvre sans refoulement du sol
avec un diamètre 800 mm et une hauteur d’encastrement de 24 m par rapport au terrain
naturel.
Concernant le diamètre du pieu et la hauteur d’encastrement, ils ont été pris comme hypo-
thèse de départ. Si toutefois ces données ne satisfont pas les conditions d’admissibilité du
sol nous allons incrémenter ces valeurs.

• Pieu de diamètre B = 800 m


• Résistance de pointe Rb :

Rb = Ab qb = Ab ∗ Kp ∗ P le∗ (4.35)
Avec
• Ab : la surface du pieu à la base de la fondation et elle est donnée par l’expression suivante :

 2
2 B
Ab = πr = π (4.36)
2
Ainsi on a :  2
0, 8
Ab (B = 800mm) = π = 0, 5027 m2
2

50
• qb = Kp ∗ P le∗ (Equation (4.19) Contrainte de rupture relative au terme de pointe)
Où P le∗ est la pression limite nette autour de la base du pieu et elle est donnée par l’expression
suivante :
Z D+3a
∗ 1
P le = P l(z)∗ dz
b + 3a D−b
Où    
B 0, 8
a = max ; 0, 5 = max ; 0, 5 = 0, 5m
2 2
b = min (a; h) = min (0, 5; 2, 4) = 0, 5m

En effet h est la hauteur de l’élément de fondation dans la couche porteuse qui est égale au triple
du diamètre de la fondation soit 3B = 3 x 0,8 = 2,4 m
D étant ici la hauteur d’encastrement de la fondation (24m) alors on a :

Z D+3a Z 25,5
∗ 1 ∗ 1
P le = P l (z)dz = P l∗ (z)dz
b + 3a D−b 2 23,5

Cela correspond à la moitié de la somme différentielle des pressions limites nettes allant de 23,5 à
25,5 données dans le profil correspondant à la pile P25( Figure 3.9).
Ainsi nous avons :
25,5
1 X
P le∗ = P li∗ ∗ dzi
2
i=23,5
 
1 (1, 6 + 1, 48)(24 − 23, 5) (2, 15 + 1, 48)(25 − 24) (2, 15 + 1, 98)(25, 5 − 25)
= + +
2 2 2 2
P le∗ = 1, 81 M P a

Les valeurs de pression limites correspondantes aux profondeurs 23,5 et 25,5m sont obtenues res-
pectivement par interpolation des valeurs entre 23 et 24m et entre 25 et 26m.

Pour la valeur Kp (Facteur de portance pressiométrique) : elle est obtenue après calcul de la hau-
teur d’encastrement effective Def et cette dernière est donnée par l’expression suivante :
Z D
1
Def = P l(z)∗ dz
P le∗ D−hD

hD : désigne une longueur qui vaut 10B. Soit 10x0,8 qui est égal à 8 m.
Il vient donc :
Z 24 Z 24 24
1 ∗1 ∗ 1 X ∗
Def = ∗ P l(z) dz = P l(z) dz = P l ∗ dz
1, 81 24−8 1, 81 16 1, 81
16

1 0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727


= ∗( + + + +
1, 81 2 2 2 2

51
0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727 0, 485 + 0, 727
+ + + )
2 2 2 2

Def = 3, 797 m

Ainsi nous pouvons


 déterminer le facteur de portance pressiométrique en se basant sur l’encastre-
Def
ment effectif B :
 
Def 3, 797 Def (Kpmax − 1)Def (1, 1 − 1) ∗ 3, 797
= = 4, 75 < 5 ⇒ Kp = 1+ = 1+ = 1.09
B 0, 8 B 5B 5 ∗ 0, 8

En effet Kpmax = 1,1 pour les sables (voir Tableau 4.6)

Il vient donc :

Rb = Ab ∗ Kp ∗ P le∗ = 0, 5027 ∗ 1, 09 ∗ 1, 81 = 0, 99548 M P a.m2 = 995, 48 KN


Rb = 995,48 KN
Remarque : 1 M P a.m2 = 1 M N = 1000 KN

• Détermination de la résistance caractéristique de pointe Rb,k

Rb
Rb,k =
γr,d1 ∗ γr,d2

Avec γr,d1 = 1, 15 et γr,d2 = 1, 1 (d’après tableau 4.1)

Ainsi il vient :

Rb 995, 48
Rb,k = = = 786, 94 kN
1, 15 ∗ 1, 1 1, 265
Rb,k = 786,94 KN
• La résistance de frottement axial : Rs
Cette résistance correspond à l’effort limite mobilisable par frottement axial sur la hauteur concer-
née du fût de la fondation profonde et elle est donnée par l’une des expressions suivantes :

Z D
Rs = Ps qs (z)dz (4.37)
0
X
Rs = Rs,i (4.38)

Avec
Ps : Périmètre du fût le long du pieu
D : Hauteur d’encastrement de la fondation
qs (z) : Frottement axial limite à la côte z
Rs,i : Résistance de frottement axial au niveau de la couche i.

52
Puis qu’on a plusieurs couches superposées, on calcule d’abord la résistance de frottement axial
au niveau de chaque couche i.
Ainsi il vient :

Rs,i = π ∗ B ∗ ei ∗ qs,i (4.39)

Avec
B : Diamètre du pieu
ei : Epaisseur de la couche i
qs,i : valeur du frottement axial unitaire limite à la cote z, et elle est obtenue à partir de la formule
suivante :

qs,i = αpieu−sol ∗ fsol [P l∗ (z)]

Avec
-αpieu−sol : Un paramètre adimensionnel qui dépend du type de pieu et du type de sol.
On a des pieux forés par conséquent, il vaut 0,6 pour les sables et 0,7 pour les argiles (Annexe
tableau D.1).
-fsol [P l∗ (z)] : Une fonction qui ne dépend que du type de sol et des valeurs de pression limite.
Cette fonction est donnée par l’expression suivante :
 ∗

fsol (P l∗ ) = (aP l∗ + b) 1 − e−cP l

Nous avons des pieux forés tubés par conséquent nous utiliserons la courbe Q1 pour les argiles et
la courbe Q2 pour les sables afin de déduire les valeurs des paramètres a, b et c (Tableau 4.7).

Dans le tableau ci-après (tableau 4.11) sont données les valeurs de fsol (P l∗ ) calculer à l’aide de
EXCEL et les valeurs des Rs,i i allant de 1 à 7 .

Tableau 4.11 – Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Pile P25

P l∗ fsol qs,i Rs,i


Nature du sol Profondeur (m) αpieu a b c ei (m)
(MPa) (MPa) (MPa) (MN)
Argile très
0.00 – 1.00 0.04 0,7 0,003 0,04 3,5 0,005 0,004 1 0,009
molle à molle
Vase très
1.00 – 2.00 0.14 0,7 0,003 0,04 3,5 0,016 0,011 1 0,028
molle à molle
Sable
2.00 – 8.00 0.13 0,6 0,01 0,06 1,2 0,009 0,005 6 0,080
très lâche
Sable
moyennement 8.00 – 11.00 0.61 0,6 0,01 0,06 1,2 0,034 0,021 3 0,155
dense
Sable lâche 11.00 – 16.00 0.37 0,6 0,01 0,06 1,2 0,023 0,014 5 0,172
Sable
moyennement 16.00 – 22.00 0.66 0,6 0,01 0,06 1,2 0,036 0,022 6 0,329
dense
Sable dense 22.00 – 24.00 1.74 0,6 0,01 0,06 1,2 0,068 0,041 2 0,204

53
Il vient donc pour une profondeur de 24m avec un diamètre du pieu B=800mm on a :
X
Rs = Rs,i = 0, 009 + 0, 028 + 0, 080 + 0, 155 + 0, 172 + 0, 329 + 0, 204
Rs = 0, 97795 M N = 977, 95 KN
Rs = 977,95 KN
• La résistance caractéristique de frottement axial Rs,k :
Elle est déterminée à partir de l’expression suivante :

Rs
Rs,k =
γr,d1 ∗ γr,d2

977, 95 977, 95
Rs,k = = = 773, 08 KN
1, 15 ∗ 1, 1 1, 265
Rs,k = 773,08 KN
A présent nous pouvons calculer la valeur caractéristique de la portance Rc,k (équation (4.1)) qui
est la suivante :

Rc,k = Rb,k + Rs,k = 786, 94 + 773, 08 = 1560, 02 KN


Rc,k = 1560,02 KN
Ainsi en faisant le calcul de la portance à l’état limite ultime (ELU) et à l’état limite de service
(ELS) nous pourrons déduire de la descente des charges la section du pieu (diamètre et hauteur
d’encastrement) qui pourra supporter les charges de la structure.

• Justification à l’état limite ultime (ELU) de la portance


Rc,k
Rc,d =
γt

— En situation durable et transitoire : γt = 1, 1 (Tableau 4.2)

Rc,k 1560, 02
Rc,d = = = 1418, 2 KN
γt 1, 1
— En situation accidentelle γt = 1 (Tableau 4.3)

Rc,k 1560, 02
Rc,d = = = 1560, 02 KN
γt 1

• Justification à l’état limite de service (ELS) de la portance


Rc,cr,k 0, 5Rb,k + 0, 7Rs,k
Rc,cr,d = =
γcr γcr

— Combinaison quasi-permanent : γcr = 1, 1 (Tableau 4.5)

0, 5Rb,k + 0, 7Rs,k 0, 5 ∗ 786, 94 + 0, 7 ∗ 773, 08


Rc,cr,d = = = 849, 66 KN
γcr 1, 1

54
— Combinaison caractéristique : γcr = 0, 9 (Tableau 4.4)

0, 5Rb,k + 0, 7Rs,k 0, 5 ∗ 786, 94 + 0, 7 ∗ 773, 08


Rc,cr,d = = = 1038, 47 KN
γcr 0, 9

A présent nous pouvons déterminer la résistance globale de la pile correspondant à la capacité


portante du pieu isolé.
Le modèle de fondation fourni par le client est un groupe de quatre (4) pieux par pile avec un en-
traxe des pieux d = 3B. On suppose donc qu’il n’y a pas d’effet de groupe du fait que cet entraxe
est supérieur ou égal au triple du diamètre des pieux par conséquent Ce est égale à 1.
Par conséquent la valeur de la résistance globale de la pile est :
n
X n
X n
X n
X
Rg = Rb,i + Ce Rs,i = (Rb,i + Rs,i ) = Rc,i
i=1 i=1 i=1 i=1

Avec Rc,i : Résistance de calcul pour un pieu isolé

— A l’état limite ultime (ELU)


4
X
Rg = Rc,d,i = Rc,d,1 + Rc,d,2 + Rc,d,3 + Rc,d,4 = 4Rc,d
i=1

En effet Rc,d,1 = Rc,d,2 = Rc,d,3 = Rc,d,4 = Rc,d

• AN :
- En situation durable et transitoire :

Rg = 4Rc,d = 4 ∗ 1418, 2 = 5672, 79 KN

- En situation accidentelle :

Rg = 4Rc,d = 4 ∗ 1560, 02 = 6240, 07 KN

— A l’état limite de service (ELS)


4
X
Rg = Rc,cr,d,i = Rc,cr,d,1 + Rc,cr,d,2 + Rc,cr,d,3 + Rc,cr,d,4 = 4Rc,cr,d
i=1

En effet Rc,cr,d,1 = Rc,cr,d,2 = Rc,cr,d,3 = Rc,cr,d,4 = Rc,cr,d

• AN :
- En situation quasi-permanente :

Rg = 4Rc,cr,d = 4 ∗ 849, 66 = 3398, 64 KN

- En situation caractéristique :

Rg = 4Rc,cr,d = 4 ∗ 1038, 47 = 4153, 9 KN

55
Les résultats de la capacité portante du sol aux différents états limites (ultime et service), pour une
profondeur de 24 m, montrent que les pieux de diamètre 800 mm ne satisfont pas les conditions
d’admissibilités des charges de l’ouvrage projeté fournies par le client dans le tableau 4.10.
Par conséquent nous allons reprendre les calculs pour des diamètres supérieurs à 800 mm jusqu’à
avoir un diamètre avec lequel les charges admissibles sont supérieures à la charge en tête de pieu.

A l’aide de EXCEL nous allons calculer la capacité portante du sol au droit de la pile P25 pour
des diamètres supérieurs à 800 mm avec une profondeur de 24 m.

Le tableau ci-dessous nous présente les résultats de la capacité portante du pieu isolé et du groupe
pieux de la pile à l’ELU (situation durable et transitoire et situation accidentelle) et à l’ELS (com-
binaison caractéristique et combinaison quasi permanente) en fonction du profondeur d’encastre-
ment et des diamètres.

Tableau 4.12 – Résultats de la résistance limite de la pile P25 à l’ELU et à l’ELS en fonction du profondeur
et des diamètres

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
800 1418,2 5672,79 1560,02 6240,07 849,66 3398,64 1038,47 4153,9
24 1000 1976,93 7907,72 2174,62 8698,49 1164,16 4656,66 1422,87 5691,47
1200 2372,31 9489,26 2609,55 10438,19 1397 5587,99 1707,44 6829,77

Ces résultats montrent que la résistance du sol, aux différents états limites (ultime et service), pour
les pieux de diamètre 1000 mm comme ceux de diamètre 800 mm, ne satisfont pas les conditions
d’admissibilités des charges de l’ouvrage projeté pour une profondeur de 24 m, . Mais à partir
du diamètre supérieur ou égal à 1200 mm avec cette même profondeur, nous avons une portance
suffisante et supérieure à la charge en tête de pieu fourni par le client dans le tableau de la descente
des charges.

Après avoir calculé la portances au droit de la pile P25, nous allons procéder au calcul de tassement
correspondant pour vérifier leur admissibilité.

4.2.2.1.2 Tassement de la Pile P25


Dans notre calcul de tassement nous allons utiliser principalement la loi de mobilisation de
l’effort de pointe qui dit à la page 47 :

qu q
Si 0 ≤ q ≤ ; Sp =
2 kq
qu 5q − 2qu
Si < q ≤ qu ; Sp =
2 kq

Il s’agira de déterminer d’abord les contraintes en base de fondation (24m par rapport au terrain
naturel) et le facteur de tassement pour pouvoir évaluer le tassement.

56
Ainsi à 24m de profondeur nous avons :

Em = 19, 4M P a soit 19400KN/m2 ; Kq = 11E B ;


m
qu = Kp ∗ P le∗ et pour une contrainte
B2
Q = 1386,5 KN à l’ELS quasi-permanent on a : q = QS avec S = π ∗ 4 : Section de la base du
pieu et B : diamètre du pieu.

Le tableau ci-dessous (tableau 4.13) nous présente le résultat des valeurs de tassement en fonction
des diamètres.

Tableau 4.13 – Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent pour un pieu isolé de la pile P25

Profondeur Diamètres Tassements


(m) (mm) q(KN/m2 ) qu (KN/m2 ) Kq (KN/m3 ) (mm)

800 1444 1980 266750 36,85


24 1000 1765 1946 213400 23,12
1200 1225,9 1621,75 177833 16,22

Les tassements sont admissibles puisqu’ils sont tous inférieurs à 50mm qui est le tassement limite.

4.2.2.2 Calcul de la capacité portante et du tassement de la culée sud


4.2.2.2.1 Capacité portante de la culée sud
• Détermination de la résistance caractéristique de pointe Rb,k

Tableau 4.14 – Valeur des résistances de pointe Rb et Rb,k d’un pieu de diamètre 600mm de la
culée sud

Profondeur Diamètre P le∗ Def


a(m) b(m) Kp Ab (m2 ) Rb (KN) Rb,k (KN)
(m) (mm) (MPa) (m)
20 600 0,5 0,5 1,29 2,306 1,077 0,283 391,45 309,44

• La résistance de frottement axial : Rs


les valeurs des Rs,i avec i allant de 1 à 5 sont consignées dans le tableau suivant (tableau 4.15).

Tableau 4.15 – Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Culée Sud

P l∗ fsol qs,i Rs,i


Nature du sol Profondeur (m) αpieu a b c ei (m)
(MPa) (MPa) (MPa) (MN)
Argile très
0.00 – 7.00 0.15 0,7 0,003 0,04 3,5 0,017 0,012 7 0,153
molle à molle
Sable lâche 7.00 – 9.50 0.45 0,6 0,01 0,06 1,2 0,027 0,016 2.5 0,076
Sable
moyennement 9.50 – 13.00 0.59 0,6 0,01 0,06 1,2 0,033 0,020 3.5 0,132
dense
Sable lâche 13.00 – 19.00 0.41 0,6 0,01 0,06 1,2 0,025 0,015 6 0,169
Sable dense 19.00 – 20.00 1.51 0,6 0,01 0,06 1,2 0,063 0,038 1 0,071

57
Il vient donc pour une profondeur de 20m avec un diamètre du pieu B = 600 mm :
X
Rs = Rs,i = 0, 153 + 0, 076 + 0, 132 + 0, 169 + 0, 071 = 0, 60113 M N = 601, 13 KN

Ainsi la résistance caractéristique de frottement axial Rs,k

601, 13 601, 13
Rs,k = = = 475, 21 KN
1, 15 ∗ 1, 1 1, 265
Rs,k = 475,21 KN

La valeur caractéristique de la portance Rc,k :

Rc,k = Rb,k + Rs,k = 309, 44 + 475, 21 = 784, 65 KN

Rc,k = 784,65 KN

Ainsi en faisant le calcul de la portance à l’état limite ultime (ELU) et à l’état limite de service
(ELS) nous pourrons déduire de la descente des charges la section du pieu (diamètre et hauteur
d’encastrement) qui pourra supporter les charges de la structure.

Le tableau ci-après nous présente le résultat de la capacité portante obtenu à l’aide de EXCEL du
pieu isolé et du groupe de huit(8) pieux de la Culée Sud.

Tableau 4.16 – Résultats de la résistance limite de la Culée Sud à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre
600mm

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
20 600 713,32 5706,55 784,65 6277,21 443,06 3544,49 541,52 4332,15

En effet Rg = 8 ∗ Rc

Conformément aux résultats de la descente des charges fournies par le client dans le tableau 4.10,
nous constatons que la capacité portante du sol aux différents états limites du pieu de diamètre 600
mm avec une profondeur d’encastrement de 20 m n’est pas suffisante pour soutenir des charges de
l’ouvrage projeté .
Par conséquent nous allons reprendre les calculs pour des diamètres supérieurs à 600 mm jusqu’à
avoir un diamètre avec lequel les charges admissibles sont supérieures à la charge en tête de pieu.

Le tableau ci-dessous (Tableau 4.17) nous présente les résultats de la capacité portante du pieu
isolé et du groupe de huit(8) pieux de la pile à l’ELU (situation durable et transitoire et situa-
tion accidentelle) et à l’ELS (combinaison caractéristique et combinaison quasi permanente) en
fonction du profondeur d’encastrement et des diamètres.

58
Tableau 4.17 – Résultats de la résistance limite de la Culée Sud à l’ELU et à l’ELS en fonction du profon-
deur et des diamètres

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
600 713,32 5706,55 784,65 6277,21 443,06 3544,49 541,52 4332,15
20 800 1067,19 8537,56 1173,91 9391,31 648,80 5190,39 792,98 6343,81
1000 1479,12 11832,97 1627,03 13016,27 883,56 7068,50 1079,91 8639,28

Ces résultats montrent que la résistance du sol (portance), aux différents états limites (ultime et
service), pour les pieux de diamètre 800 mm et 1000 mm, avec une profondeur de 20 m, satisfont
totalement les conditions d’admissibilités des charges de l’ouvrage projeté.

4.2.2.2.2 Tassement de la Culée Sud


A 20m de profondeur Em = 10, 4M P a soit 10400KN/m2 et Q = 469,7 KN.

Tableau 4.18 – Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent en fonction des diamètres du pieu pour un
pieu isolé de la Culée Sud

Profondeur Diamètres Tassements


(m) (mm) q(KN/m2 ) qu (KN/m2 ) Kq (KN/m3 ) (mm)

600 1384 1661,2 190667 18,88


20 800 934,45 1359,75 143000 13,65
1000 598,04 1344,9 114400 2,63

Les tassements de la culée Sud sont admissibles.

4.2.2.3 Calcul de la capacité portante et du tassement de la pile P6


4.2.2.3.1 Capacité portante de la pile P6
• Détermination de la résistance caractéristique de pointe Rb,k

Tableau 4.19 – Valeur de Rb et Rb,k d’un pieu isolé de diamètre 600mm de la Pile P6

Profondeur Diamètre P le∗ Def


a(m) b(m) Kp Ab (m2 ) Rb (KN) Rb,k (KN)
(m) (mm) (MPa) (m)
20 800 0,5 0,5 2,47 4,35 1,1 0,5027 1309,51 1082,62

• La résistance de frottement axial : Rs


Les valeurs des Rs,i i allant de 1 à 3 sont données dans le tableau 4.20.

59
Tableau 4.20 – Valeurs de Rs,i en fonction de la couche traversée de la Pile P6

P l∗ fsol qs,i Rs,i


Nature du sol Profondeur (m) αpieu a b c ei (m)
(MPa) (MPa) (MPa) (MN)
Sable lâche 0.00 – 13.50 0.243 0,6 0,01 0,06 1,2 0,016 0,009 13.5 0,321
Sable dense 13.50 – 18.50 1.439 0,6 0,01 0,06 1,2 0,061 0,037 5 0,461
Sable
18.50 – 20.00 2.515 0,6 0,01 0,06 1,2 0,081 0,049 1.5 0,183
très dense

Il vient donc pour une profondeur de 20m avec un diamètre du pieu B = 800 mm :
X
Rs = Rs,i = 0, 321 + 0, 461 + 0, 183 = 0, 96578 M N = 965, 78 KN
• La résistance caractéristique de frottement axial Rs,k :

965, 78 965, 78
Rs,k = = = 763, 46 KN
1, 15 ∗ 1, 1 1, 265
Rs,k = 763,46 KN

La valeur caractéristique de la portance Rc,k :

Rc,k = Rb,k + Rs,k = 1082, 62 + 763, 46 = 1846, 08 KN

Rc,k = 1846,08 KN

Ainsi à l’aide de EXCEL, nous allons calculer la portance à l’état limite ultime (ELU) et à l’état
limite de service (ELS) pour un diamètre 800 mm de la Pile P6.

Tableau 4.21 – Résultats de la résistance limite de la Pile P6 à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre 800mm

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
20 800 1678,25 6713,02 1846,08 7384,32 977,94 3911,75 1195,26 4781,03

Les résultats de la capacité portante du sol aux différents états limites (ultime et service), pour une
profondeur de 24 m, montrent que les pieux de diamètre 800 mm ne satisfont pas les conditions
d’admissibilités des charges de l’ouvrage projeté fournies par le client dans le tableau 4.10.
Par conséquent nous allons reprendre les calculs pour des diamètres supérieurs à 800 mm jusqu’à
avoir un diamètre avec lequel les charges admissibles sont supérieures à la charge en tête de pieu.

Le tableau ci-dessous (Tableau 4.22 ) nous présente les résultats de la capacité portante du pieu
isolé et du groupe de quatre (4) pieux de la pile P6 à l’ELU et à l’ELS en fonction de la profondeur
d’encastrement et des diamètres.

60
Tableau 4.22 – Résultats de la résistance limite de la Pile P6 à l’ELU et à l’ELS pour différents diamètres

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
800 1678,25 6713,02 1846,08 7384,32 977,94 3911,75 1195,26 4781,03
20 1000 2387,38 9549,50 2626,11 10504,45 1367,20 5468,81 1671,02 6684,10
1200 2864,85 11459,41 3151,34 12605,35 1640,64 6562,57 2005,23 8020,92

Ces résultats montrent que la résistance du sol (portance), pour les pieux de diamètre 800 mm
et 1000 mm, avec une profondeur de 24 m, ne satisfont pas les conditions d’admissibilités des
charges de l’ouvrage projeté. Par contre à partir du diamètre supérieur ou égal à 1200 mm avec
la même profondeur, nous avons une portance suffisante pour soutenir les charge c’est à dire les
charges admissibles sont supérieures à la charge en tête de pieu.

4.2.2.3.2 Tassement de la Pile P6


A 20m de profondeur Em = 31, 4M P a soit 31400KN/m2 et Q = 1608 KN

Tableau 4.23 – Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent pour un pieu isolé de la pile P6

Profondeur Diamètres Tassements


(m) (mm) q(KN/m2 ) qu (KN/m2 ) Kq (KN/m3 ) (mm)

800 2724,6 3199 431750 16,73


24 1000 2047,4 2692,7 345400 14,04
1200 1442 2243,88 287833 9,11

Les tassements sont tous admissibles.

4.2.2.4 Calcul de la capacité portante et du tassement de la culée nord


4.2.2.4.1 Capacité portante de la culée nord
• Détermination de la résistance caractéristique de pointe Rb,k

Tableau 4.24 – Valeur des résistances de pointe Rb et Rb,k d’un pieu de diamètre 600mm de la
Culée Nord

Profondeur Diamètre P le∗ Def


a(m) b(m) Kp Ab (m2 ) Rb (KN) Rb,k (KN)
(m) (mm) (MPa) (m)
20 600 0,5 0,5 1,318 2,268 1,076 0,283 400,84 316,87

• La résistance de frottement axial : Rs


Les valeurs des Rs,i i allant de 1 à 3 sont données dans le tableau 4.25.

61
Tableau 4.25 – Valeurs de Rs,i en fonction des couches traversées de la Culée Nord

P l∗ fsol qs,i Rs,i


Nature du sol Profondeur (m) αpieu a b c ei (m)
(MPa) (MPa) (MPa) (MN)
Argile très
0.00 – 4.00 0.207 0,7 0,003 0,04 3,5 0,021 0,015 4 0,111
molle à molle
Sable lâche 4.00 – 19.00 0.298 0,6 0,01 0,06 1,2 0,019 0,011 15 0,321
Sable dense 19.00 – 20.00 1.308 0,6 0,01 0,06 1,2 0,058 0,035 1 0,065

Il vient donc pour une profondeur de 20m avec un diamètre du pieu B = 600 mm :
X
Rs = Rs,i = 0, 111 + 0, 321 + 0, 065 = 0, 49718 M N = 497, 18 KN
• La résistance caractéristique de frottement axial Rs,k :
Elle est déterminée à partir de l’expression suivante :

Rs
Rs,k =
γr,d1 ∗ γr,d2

497, 18 497, 18
Rs,k = = = 393, 02 KN
1, 15 ∗ 1, 1 1, 265
Rs,k = 393,02 KN

La valeur caractéristique de la portance Rc,k :

Rc,k = Rb,k + Rs,k = 316, 87 + 393, 02 = 709, 9 KN

Rc,k = 709,9 KN

Ainsi dans le tableau ci-dessous (Tableau 4.26) nous avons le résultat de la portance à l’état
limite ultime (ELU) et à l’état limite de service (ELS) pour un diamètre 600 mm de la culée nord.

Tableau 4.26 – Résultats de la résistance limite de la Culée Nord à l’ELU et à l’ELS pour un diamètre
600mm

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
20 600 645,36 5162,88 709,9 5679,17 394,14 3153,11 481,73 3853,81

En se référant aux résultats de la descente des charges fournies par le client dans le tableau 4.10,
nous constatons que la capacité portante du sol à l’état limite de service (combinaison quasi-
permanent) du pieu de diamètre 600 mm avec une profondeur d’encastrement de 20 m n’est pas
suffisante pour soutenir des charges de l’ouvrage projeté .
Par conséquent, à l’aide de EXCEL nous allons reprendre les calculs pour des diamètres supé-
rieurs à 600 mm jusqu’à avoir un diamètre avec lequel les charges admissibles sont supérieures à
la charge en tête de pieu.

62
Le tableau ci-dessous (Tableau 4.27) nous présente les résultats de la capacité portante du pieu
isolé et celui du groupe de huit (8) pieux de la culée nord à l’ELU (situation durable et transitoire
et situation accidentelle) et à l’ELS (combinaison caractéristique et combinaison quasi perma-
nente) en fonction du profondeur d’encastrement et des diamètres.

Tableau 4.27 – Résultats de la résistance limite de la Culée Nord à l’ELU et à l’ELS en fonction du
profondeur et des diamètres

Résistance à l’ELU en KN Résistance à l’ELS en KN


Profondeur Diamètre
(m) (mm) Durable et transitoire Accidentelle Quasi-permanent caractéristique
Rc,d Rg Rc,d Rg Rc,cr,d Rg Rc,cr,d Rg
600 645,36 5162,88 709,9 5679,17 394,14 3153,11 481,73 3853,81
20 800 979,51 7836,10 1077,46 8619,71 585,03 4680,28 715,04 5720,34
1000 1373,18 10985,44 1510,50 12083,99 805,69 6445,51 984,73 7877,84

Ces résultats montrent que la résistance du sol (portance), aux différents états limites (ultime et
service), pour les pieux de diamètre 800 mm et 1000 mm, avec une profondeur de 20 m, satisfont
totalement les conditions d’admissibilités des charges de l’ouvrage projeté.

4.2.2.4.2 Tassement de la Culée Nord


A 20m de profondeur Em = 12, 4M P a soit 12400KN/m2 et Q = 408,3 KN

Tableau 4.28 – Valeurs de tassement à l’ELS quasi-permanent en fonction des diamètres du pieu pour un
pieu isolé de la Culée Nord

Profondeur Diamètres Tassements


(m) (mm) q(KN/m2 ) qu (KN/m2 ) Kq (KN/m3 ) (mm)

600 1417,7 1444 227333 18,48


20 800 812,29 1392,79 170500 7,48
1000 519,86 1377,8 136400 1,15

Les tassements sont tous admissibles.


A présent nous avons terminé avec le dimensionnement manuel (calcul de portance et tassement).
Nous allons procéder au calcul de portance et de tassement en utilisant un logiciel de calcul des
fondations profondes afin de faire une comparaison entre les résultats obtenus manuellement et
ceux obtenus avec le logiciel.

4.2.3 Dimensionnement avec le logiciel Géofond 1.22


Après le dimensionnement manuel, nous avons jugé nécessaire de vérifier les fondations en uti-
lisant un logiciel de dimensionnement à notre portée et surtout adapté à notre projet. Il existe
plusieurs logiciels de dimensionnement des fondations des ouvrages parmi lesquels nous pouvons
citer : le logiciel Géo5, Foxta v3 et v4, Geofond...
Dans ce chapitre, nous allons faire le dimensionnement d’une fondation profonde en s’appuyant
sur le logiciel Geofond 1.22.

63
4.2.3.1 Présentation du logiciel Geofond 1.22
Le logiciel GEOFOND 1.22 est un logiciel de dimensionnement des fondations qui s’arti-
cule autour de deux modules de calculs à savoir le module fondations superficielles et le module
fondations profondes (Figure 4.6).

Figure 4.6 – Les deux modules du logiciel Geofond 1.22 [27]

• Geofond 1.22 module fondations superficielles


Ce logiciel permet de calculer la capacité portante et les tassements de fondations superficielles,
semelles ou remblais par différentes méthodes : celles du Fascicule 62, du DTU.12, de la norme
d’application française NF P 94 261...

Le choix de ces méthodes est fonction du calcul à effectuer et du type d’essais à disposition :
pressiomètre, pénétromètre statique ou dynamique, SPT, ou les paramètres mécaniques C et ϕ
(Figure 4.7).

• Geofond 1.22 module fondations profondes


Le logiciel GEOFOND 1.22 permet également de calculer la capacité portante d’une fondation
profonde en laissant le choix à l’utilisateur parmi les référentiels existants (le Fascicule 62 titre
V, le DTU 13.2 et les normes d’application française de l’Eurocode 7, en l’occurrence la norme
NF P 94.262). Les tassements sont calculés par la méthode de Frank et Zhao, en fonction du type
d’essais à disposition (Pressiométre ou Pénétromètre statique).

Un module « groupe de pieux » a été associé aux fondations profondes, il permet de vérifier les
déplacements, les efforts et les moments maximums dans un groupe de pieux.

Il permet aussi de calculer la capacité portante et le tassement de sol renforcés par des colonnes
ballastées, et ce par différentes méthodes, telles que celles de PRIEBE, COPREC-SOFFONS,
FHWA,. . . Le calcul du tassement de sols renforcés par des inclusions rigides a également été
ajouté (Figure 4.8) [27].

64
Figure 4.7 – Interface du module fondations superficielles [27]

Figure 4.8 – Interface du module fondations profondes [27]

4.2.3.2 Le dimensionnement
4.2.3.2.1 Hypothèse de calcul sur Geofond
Les données d’entrée sont entre autres : le type de fondation à calculer il s’agit ici d’une fondation
profonde, sa géométrie et les caractéristiques du béton.
- Type de pieu : foré tubé (virole perdue) (mise en œuvre sans refoulement du sol)
- Profondeur de base : 24 m ou 20 m dépendant de la pile ou de la culée étudiée
- Encastrement formation porteuse : entre 8 et 12 m
- Diamètres (ou largeur B) des pieux : 0,6 m ; 0,8 m ; 1 m et 1,2 m
- Méthode NF P94-262 : Modèle de terrain
- Tassement : Méthode de Frank et Zhao

65
4.2.3.2.2 Résultats du calcul de capacité portante et de tassement
A la suite de nos calculs avec le logiciel Geofond 1.22 nous avons obtenu les résultats de portance
et de tassement à l’ELU et à l’ELS résumés dans les tableaux suivants.

Le Tableau 4.29, le tableau 4.30, le tableau 4.31 et le tableau 4.32 nous présentent respectivement
le résultat de calcul du pieu isolé de la pile P25, de la culée sud, de la pile P6 et de la culée Nord.

Tableau 4.29 – Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la pile P25

Rc,d (MN) à l’ELU Rc,cr,d (MN) à l’ELS


Profondeur Diamètre Tassement
Durable et Quasi-
(m) (mm) Accidentelle caractéristique (mm)
transitoire permanent
800 1,17 1,28 0,735 0,898 30,2
24 1000 1,59 1,74 0,983 1,2 17,1
1200 2,14 2,35 1,3 1,58 12,2

Tableau 4.30 – Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Culée Sud

Rc,d (MN) à l’ELU Rc,cr,d (MN) à l’ELS


Profondeur Diamètre Tassement
Durable et Quasi-
(m) (mm) Accidentelle caractéristique (mm)
transitoire permanent
600 0,706 0,777 0,438 0,535 13,4
20 800 1,07 1,17 0,647 0,791 8,01
1000 1,49 1,64 0,888 1,09 5,55

Tableau 4.31 – Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Pile P6

Rc,d (MN) à l’ELU Rc,cr,d (MN) à l’ELS


Profondeur Diamètre Tassement
Durable et Quasi-
(m) (mm) Accidentelle caractéristique (mm)
transitoire permanent
800 1,66 1,82 0,96 1,17 19,2
20 1000 2,37 2,61 1,35 1,65 12,3
1200 3,2 3,52 1,8 2,19 8,91

Tableau 4.32 – Résultats obtenus après calcul sur Geofond d’un pieu isolé de la Culée Nord

Rc,d (MN) à l’ELU Rc,cr,d (MN) à l’ELS


Profondeur Diamètre Tassement
Durable et Quasi-
(m) (mm) Accidentelle caractéristique (mm)
transitoire permanent
600 0,633 0,696 0,385 0,471 12,3
20 800 0,968 1,06 0,576 0.704 7,44
1000 1,36 1,5 0,797 0,974 5,18

66
• Interprétation des résultats obtenus sur logiciel
Les résultats de calcul de portance et de tassement fournis par le logiciel Geofond montrent que :
- Pour les piles P25 et P6
Comme dans le dimensionnement manuel, les conditions d’admissibilité des charges ne sont pas
satisfaites pour les pieux de diamètre 800 et 1000 mm à une profondeur d’encastrement de 24 m
pour la pile P25 et 20 m pour la pile P6.
Mais c’est seulement à partir du diamètre 1200 mm avec les mêmes profondeurs que la portance
est suffisante pour supporter les charges de l’ouvrage projeté.

- Pour les culée Nord et Sud :


Les conditions d’admissibilité des pieux de longueur 20 m et de diamètre 600 mm ne sont pas
vérifiées pour toutes les combinaisons de charge considérées. Mais elles sont satisfaisantes à la
même profondeur pour les pieux de diamètres 800 mm et 1000 mm.
Les valeurs de tassements qui varient entre 5,18 mm (valeur minimale) et 30,2 mm (valeur maxi-
male) sont nettement inférieures à 50 mm par conséquent, elles sont donc admissibles.

4.2.4 Etudes comparatives entre le dimensionnement manuel et logiciel


Les résultats de calcul obtenus manuellement et par logiciel vont nous servir de comparaison
entre les deux méthodes de dimensionnement que nous avons utilisées.

Ci-dessous on a le tableau de comparaison des capacité portante des groupes de pieux à l’ELU et
à l’ELS avec le tassement correspondant à l’ELS quasi-permanent selon le calcul analytique et le
calcul par logiciel (Tableau 4.33).

Tableau 4.33 – Comparaison des résultats de calcul manuel et par logiciel

Rc,d (MN) à l’ELU Rc,cr,d (MN) à l’ELS


Éléments Diamètre Tassement
Durable et Quasi-
d’appuis (mm) Accidentelle caractéristique (mm)
transitoire permanent
Manuel Logiciel Manuel Logiciel Manuel Logiciel Manuel Logiciel Manuel Logiciel
800 1,41 1,17 1,56 1,28 0,849 0,735 1,038 0,898 36,85 30,2

Pile P25 1000 1,97 1,59 2,17 1,74 1,164 0,983 1,42 1,2 23,12 17,1
1200 2,37 2,14 2,60 2,35 1,39 1,3 1,707 1,58 16,22 12,2
600 0,713 0,706 0,784 0,777 0,443 0,438 0,541 0.535 18,88 13,4
Culée 800 1,067 1,07 1,173 1,17 0,648 0,647 0,792 0,791 13,65 8,01
Sud
1000 1,479 1,49 1,627 1,64 0,884 0,888 1,079 1,09 2,63 5,55
800 1,678 1,66 1,846 1,82 0,977 0,96 1,195 1,17 16,73 19,2

Pile P6 1000 2,387 2,37 2,626 2,61 1,367 1,35 1,671 1,65 14,04 12,3
1200 2,864 3,2 3,151 3,52 1,64 1,8 2,005 2,19 9,11 8,91
600 0,645 0,633 0,709 0,696 0,394 0,385 0,481 0,471 18,48 12,3
Culée 800 0,979 0,968 1,077 1,06 0,585 0,576 0,715 0,704 7,48 7,44
Nord
1000 1,373 1,36 1,51 1,5 0,805 0,797 0,984 0,974 1,15 5,18

67
Le tableau de comparaison (Tableau 4.33) révèle que les valeurs obtenues à travers le calcul
analytique ne s’éloignent pas trop de celles obtenues par le calcul du logiciel.
Cette légère différence peut être causée par le choix de certains paramètres pris approximative-
ment par la méthode manuelle et avec une précision par le logiciel.

Cependant, bien qu’il n’y ait pas une grande différence entre calcul manuel de résistance du sol et
celui du logiciel, pour beaucoup plus de sécurité, il faut considérer les résultats de dimensionne-
ment du logiciel.

Conclusion
La fondation étant la base de tout ouvrage, elle doit être conçue de façon à garantir la sécurité
et la stabilité de l’ouvrage en question. La technique de construction avec pieux semble la plus
adaptée à notre projet.
Le résultat des investigations géotechniques nous ont permis de faire un dimensionnement sur
pieux des éléments de fondation du pont de Rosso. Cependant le dimensionnement s’est fait par
deux méthodes : manuelle et par logiciel. Ainsi les résultats obtenus après calcul du logiciel sont
presque similaires à ceux obtenus avec la méthode manuelle.

68
Conclusion générale et
recommandations

Ce présent mémoire avait pour but de faire les études géotechniques d’exécution des fonda-
tions du pont de Rosso. L’ouvrage en question est constitué d’un pont sur le fleuve Sénégal et de
deux viaducs d’accès l’un du côté du Sénégal et l’autre du côté de la Mauritanie.
Les objectifs de cette étude entrent dans le cadre des études géotechniques et le dimensionnement
des fondations de ce pont avec ses viaducs d’accès.

Pour mener à bien cette étude, après une visite globale du site, des sondages carottés ont été effec-
tués dans la zone afin de définir la nature lithologique des terrains traversés et des échantillons ont
été prélevés pour les essais de laboratoire. Ces derniers complétés par les essais pressiomètriques,
ont permis d’avoir une caractérisation géotechnique des sols du site.

D’après les investigations menées (essais in situ), nous sommes en présence d’un terrain composé
en surface d’une couche d’argiles très molles reposant sur des vases molles ou des sables lâches
en dessous de laquelle nous avons des sables denses à très denses jusqu’à 60 m avec des poches
de sables lâches.

Au vu des résultats des essais géotechniques, du type d’ouvrage projeté et des hypothèses nous
pourrons retenir comme solutions des fondations profondes de type pieux forés tubés avec viroles
métalliques perdues ayant les caractéristiques suivantes :
- Groupe de 4 pieux de diamètre 1200 mm et de longueur 24 m pour la pile P25
- Groupe de 4 pieux de diamètre 1200 mm et de longueur 20 m pour la pile P6
- Groupe de 8 pieux de diamètre 800 mm et de longueur 20 m pour les 2 culées Nord et Sud

Avec ces modèles de fondations, la capacité portante des pieux est suffisante et les tassements cor-
respondants sont admissibles. Par conséquent les piles et les culées auront une bonne assise pour
soutenir les charges de l’ouvrage projeté.

Cependant lors de l’exécution des pieux d’une même fondation nous recommandons d’utiliser :
- Une semelle de répartition pouvant transmettre uniformément les charges reçues pour assu-
rer une répartition la plus homogène possible des charges axiales entre les différents pieux
et assurer aussi le centrage des pieux sous les parties de la structure qui transmettent des
sollicitations à la fondation ;
- Une distance de nu à nu entre deux éléments de fondation voisins qui est supérieure ou égale
à 0,75 fois la somme de leurs diamètres lorsqu’il s’agit de pieux circulaires.

69
Bibliographie

[1] Document Technique Unifié version 13.12 (1988). -Règles pour le calcul des fondations
superficielles-Afnor-36 pages.

[2] Miradjatou M.A.O. SANNI, Études géotechnique de la construction d’un pont à Tovèg-
bamè : fondations et remblais d’accès sur sol argileux, Mémoire de fin formation.

[3] Amina Bacha, Fondations profondes et semis profondes, géologie de l’ingénieur 2007

[4] Sibille, L. (2018) « Géotechnique pour le technicien IUT Génie Civil et Construction
Durable Module MXG5 ». Licence France cel-01784592.

[5] Labiouse - Laboratoire de mécanique des roches : cours fondations-profondes-pieux-fores


procedes-generaux-de-construction, Octobre 2000, 7 pages.

[6] Bustamante M. et Gianeselli L.(2006). Règles de calcul de la portance des pieux aux ELU
- Méthode pressiométrique, Congrès ELU-ELS, Droniuc, Magnan et Mestat (ed.) 2006,
Editions du LCPC.

[7] AFNOR 2015c Norme NF EN 12699

[8] FONDATION ET FORAGE D’AFRIQUE sgc-ts.com

[9] Robitaille, V. et Tremblay, D (1997). - Mécanique des sols : Théorie et Pratique - 341 pages.

[10] Études d’avant projet détaillé du pont de Rosso sur le fleuve Sénégal Volume 6 – Études
de Conception et Calcule d l’Ouvrage d’Art

[11] PHILIPONNAT G. et HUBERT B. (2003). Fondations et ouvrages en terre, Editions


Eyrolles, n˚5913, 548 pages.

[12] Norme NF P 11-300.- « Classification des sols »

[13] ARVOR-Géotechnique (2010). Ingénierie des sols et des fondations ; Fiche technique, p 1.

[14] Reiffsteck P. (2016). Le projet national de recherche mobilise, l’ingénierie géotechnique


autour du pressiomètre ; Article, p 1.

[15] NF P94-262 édition 2012, Calcul de fondation profonde

70
[16] Frank et Zhao, bulletin du LCPC n˚119

[17] Terzaghi, 1967 ; Tomlinson, 1986, méthode de calcul de tassement d’un groupe de pieux.

[18] Kurtz, J.P. (1997). Dictionnaire du Génie Civil français-anglais -conseil internationale de la
langue française Ŕ 1587 pages .

[19] Bourokba, MB.S.A (2015).- Calcul pratique des fondations- Université des sciences et de
la technologie d’Oran Mouhamed Boudiaf- 66 pages .

[20] PLUMELLE C. (2005) : Chapitre XV/Pieux, C.N.A.M-Géotechnique B1/B6, 22 p.

[21] D. Gildas Sleeve MONTCHO, Fondations Profondes Dimensionnement et conception d’un


programme de calcul, Juillet 2005, 90 pages.

[22] Fascicule 62 titre V du C.C.T.G

[23] Abdoulaye WADE, Études géotechniques de fondation du pont de traversée du fleuve de


Diogoup dans le cas des études techniques pour l’élargissement de la RN2 ; Mémoire en
géotechnique.

[24] Abdoulaye DIAGNE, Études géotechnique de fondation selon l’eurocode 7 du parc des
technologies numériques de Diamniadio, mémoire de fin d’étude.
Conception et calcul des fondations des ouvrages de génie civil

[25] ROGER J., DUVAIL C., BARUSSEAU J.P., NOËL B.J., SERRANO O. (2009c)

[26] Théotime A. AKPACA, Calcul des fondations profondes à partir des résultats d’essais
de laboratoire d’une part et à partir des résultats d’essais pressiométriques d’autres part.
Comparaison des deux méthodes de calcul et analyse critique. Cas du pont sur le Mono,
1984-1985, 130 pages.

[27] Geofond 2014, Manuel d’utilisation

[28] Cours sur les fondations superficielles. ARNORD Géotechnique, Fiche MPC-FS.

71
Annexes

72
Annexe A

Résultats des essais de laboratoire

A.1 Pile P6

Tableau A.1 – Résultats des essais de laboratoire SC6-P6


Sondages SC6-P6
Profondeur 0.00 – 1.00 1.50 – 2.00 4.00 – 5.00 12.00 –16.00 26.00 – 28.00

Sable argileux Sable Sable Sable fins Sable


Nature de l’échantillon
grisâtre brunâtre brunâtre argileux beigeâtre

Type de l’échantillon EI ER ER ER ER
Teneur en eau (w) en% 0.35 0.4
VBS 0.2 0.17
LL (%) 25
Limites d’Atterberg LP (%) 13
IP (%) 12
Poids spécifique (g/cm3 ) 2.49
Masse volumique (g/cm3 ) 2.03
Dmax (mm) <50 <50 <50 <50
% de passants au tamis 2 mm 100 100 100 100
Analyse
% de passants au tamis 80
Granulométrique
µm 87 13 5
Classification NF P11-300 A1 B5 B2

A.2 Culée Nord

Tableau A.2 – Résultats des essais de laboratoire SC-Culée Nord


Sondages SC-Culée Nord
Profondeur 0.00 – 2.00 4.00 – 5.00 13.00 – 14.00 20.00 – 22.00 30.00 – 32.00

Argile Argile Sable Sable Sable


Nature de l’échantillon
brunâtre grisâtre noirâtre brunâtre beigeâtre

Type de l’échantillon EI ER ER ER ER
Teneur en eau (w) en% 9.6 1.3 0.8
VBS 1 0.9 0.3 0.1
LL (%) 27
Limites d’Atterberg LP (%) 13
IP (%) 14
3
Poids spécifique (g/cm ) 2.42
3
Masse volumique (g/cm ) 1.98
Dmax (mm) <50 <50 <50 <50 <50
% de passants au tamis 2 mm 100 100 100 100 100
Analyse
% de passants au tamis 80
Granulométrique
µm 97 45 54 8 3
Classification NF P11-300 A2 A1 A1 B2 D1

73
Annexe B

Résultats des essais pressiométriques

B.1 Pieu pile P6

Figure B.1 – courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de P6

Tableau B.1 – Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la pile P6

Pl*moy EM moy
Sondages Nature des sols Profondeur (m) EM /Pl* α
(MPa) (MPa)
Sable lâche 0.00 – 13.50 0.243 1.479 6.09 1/3
Sable dense 13.50 – 18.50 1.439 13.975 9.71 1/3
SP6 - P6 Sable très dense 18.50 – 22.00 2.515 31.377 12.48 1/2
Sable dense 22.00 – 32.00 1.493 10.830 7,25 1/3
Sable très dense 32.00 – 60.00 3.402 42.326 12.44 1/2

74
B.2 Pieu culée nord

Figure B.2 – courbes représentatives de la variation des caractéristiques pressiométriques de la culée nord

Tableau B.2 – Tableau récapitulatif des résultats des essais pressiométriques de la culée Nord

Pl*moy EM moy
Sondages Nature des sols Profondeur (m) EM /Pl* α
(MPa) (MPa)
Argile très molle à molle 0.00 – 4.00 0.207 1.369 6.60 1/2
Sable lâche 4.00 – 19.00 0.298 1.808 6.07 1/3
SP-Culée Nord Sable dense 19.00 – 36.00 1.308 10.404 7.95 1/3
Sable très dense 36.00 – 60.00 2.715 34.913 12.86 1/3

75
Annexe C

Notes de calcul du logiciel Geofond

C.1 Résultat sur geofond pour la pile P25

Tableau C.1 – Résultats sur géofond de la Pile P25

76
C.2 Résultat sur geofond pour la Culée Sud

Tableau C.2 – Résultats sur géofond de la Culée Sud

77
C.3 Résultat sur geofond pour la Pile P6

Tableau C.3 – Résultats sur géofond de la Pile P6

78
C.4 Résultat sur geofond pour la Culée Nord

Tableau C.4 – Résultats sur géofond de la Culée Nord

79
Annexe D

Paramètre αpieu-sol

Tableau D.1 – Les valeurs de αpieu-sol Méthode pressiométrique

80

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