Vous êtes sur la page 1sur 45

BETON

PRECONTRAINT II

Pr A. BOUDI

1
SOMMAIRE

Page
INTRODUCTION 3
1-Utilisation largement dominante 3
2- Rappel du principe du béton précontraint 4
3- Effet des limites imposées par les normes de construction 5
CHAPITRE I - EFFETS HYPERSTATIQUES DE LA PRECONTRAINTE 7
1.1 Equilibre d’une structure précontrainte 7
1.2 Equilibre du béton 8
1.3 Etude des poutres continues sur appuis simples 14
1.4 Concordance d’un câble de précontrainte 19
CHAPITRE II - CHARGES EQUIVALENTES AUX CABLES DE
PRECONTRAINTE - CONCEPT DE BALANCEMENT 24
2.1- Forces simplifiées agissant sur un câble 24
2.2- Valeur de la force de précontrainte 25
2.3- Balancement des charges 26
2.4 -Application à une poutre continue sur deux travées 29
CHAPITRE III - APPLICATION DE LA METHODE DES CHARGES
EQUIVALENTES- BALANCEMENT DES DEFORMATIONS 31
3.1 - Poutre continue précontrainte 31
3.2 - Câble chapeau 32
3.3 - Influence du tracé des câbles sur les charges équivalentes 33
3.4- Balancement des déformations 35
CHAPITRE IV - EFFETS DIFFERES D'UN ELEMENT DE STRUCTURE 40
4.1- Equation de base du fluage 40
4.2- Résolution algébrique de l'équation de fluage 41

4.3 - Applications 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45

2
INTRODUCTION

1-Utilisation largement dominante

Dans un élément fléchi en béton armé, la partie tendue du béton ne participe pas à la
résistance de l’élément; le béton en zone tendue sert essentiellement à protéger les aciers
passifs.
Une première solution pour élargir le champ d’application du béton armé consiste à travailler
les coffrages pour minimiser la quantité de béton en zone tendue (par exemple, remplacement
d’une section rectangulaire par une section en té). Une quantité minimale de béton reste
toutefois nécessaire pour assurer l’enrobage et l’ancrage des aciers passifs.
Si elle est tout à fait acceptable pour les petites portées (bâtiments et ouvrages d’art courants),
cette solution reste insuffisante pour franchir de grandes portées. La présence d’une quantité
importante de matériau ne participant pas à la résistance est en effet un handicap majeur pour
les grandes structures, où le poids propre est une composante essentielle.
Deux solutions sont alors couramment envisagées :
 les structures mixtes acier / béton, dans lesquelles on remplace le béton en zone tendue
par des aciers de charpente qui travaillent bien en traction, et on connecte les deux
matériaux de façon adéquate;
 et les structures en béton précontraint..
Si chacune de ces deux solutions a ses avantages et ses inconvénients, la réflexion et la
comparaison ne peuvent en général être menées que projet par projet, notamment pour les
grandes structures. Le choix est généralement conditionné in fine par des considérations
économiques.
Il est à noter que malgré le recours de plus en plus fréquent aux structures mixtes dans le
domaine des ouvrages d’art, notamment pour les gammes de portées intermédiaires (50 – 100
m), le béton armé et précontraint reste largement dominant à travers le monde. D’ailleurs ils
restent très largement utilisés dans le bâtiment et les ouvrages d’art de petites portées (15 –50
m), ainsi que pour la gamme de portée située entre 80 et 200 m. Au-delà, ce sont les structures

3
à câbles qui s'imposent; leur tablier peut être en béton précontraint ou mixte jusqu'à 500 m de
portée, et entièrement métallique au-delà.
C’est dire que la connaissance du béton précontraint est indispensable pour tous les ingénieurs
et gestionnaires d’infrastructure, étant donné que le parc d’ouvrages d’art comporte de plus en
plus d’ouvrages en béton précontraint.

2- Rappel du principe du béton précontraint

Le béton est un matériau qui résiste bien à la compression, mais peu, et surtout aléatoirement,
à la traction. Il est donc intéressant de construire en béton, mais en évitant que ce matériau
soit trop tendu, et risque de se fissurer. Et pour cela, il faut le comprimer de façon artificielle
et en permanence, dans des zones où les charges extérieures développent des tractions de
façon qu’au total le béton reste comprimé (ou assez peu tendu pour ne pas risquer de fissurer)
et donc résistant à tout cas de charge. L’effort de compression volontairement développé à cet
effet est appelé l’effort de précontrainte (ou la précontrainte).
Mais le remède ne doit pas pêcher par excès : la compression totale du béton doit rester
inférieure à une valeur raisonnable de façon à éviter tout risque de fissuration longitudinale
des éléments précontraints par excès de compression (alors que les tractions y développent
généralement des fissures transversales).
Au total, un ouvrage en béton est dit en béton précontraint quand il est soumis à un système
d’efforts créés artificiellement pour engendrer des contraintes permanentes, qui, composées
avec les contraintes dues aux charges extérieures, donnent des contraintes totales comprises
entre les limites que le béton peut supporter indéfiniment, en toute sécurité.

La précontrainte permet la réalisation d’ouvrages soumis à des contraintes importantes (ponts


ou réservoirs de grande capacité) aussi bien que d’éléments qui, tout en étant de faible
épaisseur, doivent assurer des portées relativement longues (dalles-planchers, poutres). Elle
est à l’origine de progrès considérables pour l’utilisation du béton dans les ouvrages d’art et
les structures coulées en place ou réalisées à partir d’éléments préfabriqués. La précontrainte
peut être appliquée au béton:
– soit par pré-tension (mise en tension des aciers avant coulage du béton);
– soit par post-tension (mise en tension de câbles après durcissement du béton).

Lors d’un chargement, les efforts de traction viennent alors en déduction des efforts de
compression créés par la précontrainte et toutes les fibres restent comprimées. Cette poutre
préalablement comprimée supportera sans dommage les charges qui provoqueraient la rupture

4
d’une poutre en béton armé de mêmes dimensions et portée. Il est possible de déterminer
l’effort de précontrainte nécessaire pour que la poutre soit toujours comprimée quelles que
soient les charges appliquées. En réalité, dans les grosses poutres, il y a de nombreuses gaines.
La disposition exacte des câbles et leur nombre dépendent de nombreux paramètres
(dimensions et forme de la poutre, charges à supporter, etc.). Leur position relevée vers les
extrémités est destinée à améliorer la résistance à l’effort tranchant.

Il est à préciser que la précontrainte d’un ouvrage ne peut être réalisée que pour des charges
appartenant à un domaine limité, supposé connu à l’avance. Si ce domaine inclut des charges
rarement atteintes dans la réalité, les principes précédents peuvent entraîner un
surdimensionnement de la précontrainte, conduisant à faire travailler la matière dans des
conditions peu rationnelles sous l’effet de charges effectivement appliquées pendant la
majeure partie de la vie de l’ouvrage.
C’est pourquoi s’est développée progressivement la notion de précontrainte partielle: la
décompression du béton n’y est interdite que sous l’effet des charges permanentes ou quasi-
permanentes.
Sous l’effet de charges plus agressives, on admet que des fissures puissent se former (comme
en béton armé) à condition que leur ouverture demeure suffisamment limitée pour :
 qu’elles soient réversibles et se referment donc sous charges permanentes ou quasi-
permanentes
 que les risques de corrosion et de fatigue des armatures soient négligeables.
Dans tous les cas, la valeur minimale de la précontrainte résulte de la valeur plancher imposée
à la contrainte normale du béton (comptée algébriquement positive lorsqu’elle est de
compression) :
 sous l’effet des cas de charge les plus agressifs lorsqu’on est en précontrainte totale.
 sous l’effet des seules charges permanentes ou quasi-permanentes lorsque l’on est en
précontrainte partielle.

3- Effet des limites imposées par les normes de construction

Dès leur conception, il importe que les nouveaux ouvrages prennent en considération aussi
bien les exigences de résistance à l'état ultime, que celle de l'état de service. Or, les limites
imposées par les normes de construction en matière d'état de service ne conduisent pas
forcément à des solutions appropriées. C'est ainsi que les limites de flèches (de la portée à
long terme ou sous charges de trafic) ne sont pas réellement limitatives pour les ponts en

5
béton et ne conduisent pas nécessairement à une solution adéquate. En fait, les ponts en béton
ont une grande inertie, ce qui fait qu'ils sont très rarement limités par ces conditions, sauf pour
des portées extrêmes.
En pratique, les essais de charge effectués dans ce cadre montrent que la majorité des ponts en
béton a une rigidité bien supérieure (de trois fois ou plus) à la rigidité à court terme requise
par les normes de construction. De même, le critère de déformation à long terme n'est que
rarement déterminant, à part pour de grands ouvrages. En conséquence, un dimensionnement
qui chercherait à remplir au plus près ces conditions (dimensionnement à la flèche) ne
conduirait qu'à une quantité minime de précontrainte, insuffisante pour empêcher une
fissuration trop importante.
En fait, comme cela a notamment été reconnu par l'Eurocode 2, partie 2, il importe de
considérer lors des vérifications non seulement la résistance à l'état ultime et les déformations,
mais encore les contraintes dans le béton.
L’adoption de cette approche, qui reconnaît l'importance d'éviter une fissuration étendue dans
le béton, est à encourager. Car elle tient compte des effets bénéfiques de la précontrainte qui
proviennent d'une part de l'effort normal dû à la précontrainte et d'autre part du soulagement
induit par les forces de déviation du câble. Cependant, lors de la conception d'un ouvrage,
cette manière de procéder peut s’avérer trop lourde du fait qu’on se trouve souvent confronté
à une multitude de valeurs de contraintes, difficiles à calculer si l'on veut tenir compte
correctement de l'effet du fluage, calculées en un grand nombre de points de la structure, et
sur la base desquelles on doit déterminer si la solution choisie est satisfaisante. Cela n'est
évidemment pas souhaitable; au contraire, il serait judicieux que, du moins pour la phase de
conception, le nombre de paramètres à considérer soit le plus réduit possible, afin de
permettre une plus grande créativité et d'avoir une meilleure maîtrise de l'effet des diverses
variantes envisagées.
Ainsi, pour tout ingénieur chargé de construire de nos jours un pont en béton avec une portée
supérieure à 25 m, s'il veut utiliser un élancement normal, il lui sera nécessaire d'utiliser de la
précontrainte. La question qui se pose alors est de combien de précontrainte aura-t-on besoin?
Et l’on sait que dans un souci d’économie, l'ingénieur est souvent tenté, à juste titre, de ne
mettre qu'un minimum de précontrainte, de façon à réduire le coût de l'ouvrage et à simplifier
le travail de mise en œuvre de la précontrainte et du béton. Or cette approche n'est
généralement pas celle qui devrait être privilégiée. De meilleurs critères pour le choix de la
précontrainte doivent être introduits, conduisant à un comportement irréprochable à l'état de
service.

6
CHAPITRE I
EFFETS HYPERSTATIQUES DE LA PRECONTRAINTE

1.1 Equilibre d’une structure précontrainte


Soit une structure quelconque précontrainte par câbles. On s’intéresse uniquement aux effets
de la précontrainte, on ne considère donc aucune autre action.
L’ensemble de la structure et des câbles de précontrainte est alors en équilibre sous l’action
des seules réactions d’appui Ri (les réactions Ri peuvent être des forces ou des moments).
Cela implique que le système des forces Ri est identiquement nul :
Sys (Ri) ∼ 0
Si la structure est isostatique, chacune des réactions doit alors être nulle : Ri = 0.
Si la structure est hyperstatique, ce n’est en général pas le cas. En l’absence de liaisons
surabondantes, le béton de la structure se déformerait librement sous l’effet de la
précontrainte. Les réactions d’appui qui apparaissent permettent d’assurer la compatibilité
géométrique avec ces liaisons surabondantes. Ces réactions hyperstatiques développent alors
dans la structure des sollicitations qui sont les sollicitations hyperstatiques de précontrainte.

Equilibre d’un câble de précontrainte


Un câble de précontrainte n’est soumis qu’à son poids (que l’on peut négliger, à juste titre,
dans l’étude de l’équilibre du câble) et aux forces Φi qu’exerce sur lui le béton de la structure,
par l’intermédiaire des ancrages aux extrémités et des gaines en partie courante. Pour des
armatures de pré-tension, les efforts sont exercés directement par le béton.
Un câble de précontrainte possède une très faible rigidité de flexion, on peut donc la négliger
et assimiler le câble à un fil parfait, qui ne transmet que des efforts de traction simple tangents
à son tracé.

7
Dans ces conditions, les forces Φi sont :
- les forces concentrées aux ancrages : PA et PB, orientées selon la tangente au tracé.
- les forces réparties le long du câble :
 Forces radiales, de densité P/r, P désignant l’effort normal à l’abscisse considérée
et r le rayon de courbure. Ces forces sont orientées vers l’extérieur de la courbure.
 Forces tangentielles, de densité dP/ds, dues au frottement, ou à l’adhérence entre
acier et béton.
Comme le câble est en équilibre, le système des forces Φi est identiquement nul.
En vertu du principe d’action et de réaction, les forces Fi exercées par le câble sur le béton
sont directement opposées aux forces Φi : Fi = - Φi. Il en résulte que le système des forces Fi
est lui aussi identiquement nul.

1.2 Equilibre du béton


Le béton est en équilibre sous l’effet des systèmes de forces Fi et Ri, tous deux identiquement
nuls. La figure ci-dessous représente une travée indépendante, donc isostatique : R0 = R1 = 0.

Pour une structure isostatique précontrainte par post-tension, la précontrainte dépend de sa


position x et nous pouvons l'écrire sous la forme P(x) . Cette force peut être remplacée par une
composante verticale P(x) sin α , une composante horizontale P(x) cos α et un moment
fléchissant M(x)= P(x) e(x) cosα où e(x) représente l'excentrement du câble de la
précontrainte à la position x, α étant l'inclinaison du câble.

8
Les moment M(x) ainsi définis sont appelés moments isostatiques de précontrainte:

M(x)= Miso(x)= P(x) e(x) cosα (1.1)

Dans le cas d'une structure hyperstatique, les déplacements empêchés de la structure au


niveau des appuis sont traduits par des moments supplémentaires appelés moments
hyperstatiques de précontrainte. Ces moments sont généralement non nuls.

Les moments hyperstatiques d'équilibre statique du système sans la présence de la


précontrainte forment un système nul et seront ignorés dans la suite de cette justification.
Le moment total généré par la précontrainte à une position x s'écrit sous la forme:

(1.2)
Mtot(P,x)= Miso(P,x)+ Mhyp(P,x)

On doit donc passer par le calcul des réactions hyperstatiques de précontrainte. Pour ce faire,
deux méthodes peuvent être utilisées:
- la méthode directe, qui est d’application générale ;
- la méthode interne, utilisable pour les systèmes formés de réseaux ou d'assemblages
de poutres.

Méthode directe
Cette méthode consiste à remplacer les câbles par les forces Fi , qu'ils exercent sur le béton de
la structure. On est ainsi ramené à l'étude d'un cas de charge particulier qui est le cas des
charges de précontrainte, cas qu'on peut traiter par les moyens habituels de calcul des
structures. Le calcul donne directement les effets globaux de la précontrainte: les
sollicitations, les contraintes, les réactions d'appuis...
Les sollicitations hyperstatiques peuvent être déduites après par la relation:

Mhyp(P) =Mtot(P)- Miso(P) (1.3)

Méthode interne
Cette méthode consiste à choisir une structure isostatique associée à la structure hyperstatique
considérée. Les sollicitations isostatiques de précontrainte développées sont:

9
Np = P cosα effort normal de précontrainte

Tp = P sinα effort tranchant de précontrainte (1.4)

Mp = P e(x) cosα moment de précontrainte

Les déformations et les déplacements de la structure isostatique associée sont calculés, dans la
suite, en fonction des sollicitations isostatiques de précontrainte parfaitement connues à
l'avance et des réactions hyperstatiques de précontrainte qui résultent des liaisons
surabondantes libérées, soit:

(1.5)

n étant le nombre de liaisons surabondantes dans la structure.


La détermination des inconnues hyperstatiques de précontrainte s'obtiennent en exprimant la
compatibilité des déplacements calculés avec les liaisons
surabondantes de la structure hyperstatique.
Rappel:
Considérons une poutre isostatique précontrainte. Les réactions d’appui sont toutes nulles, de
sorte que les seules forces exercées sur le béton sont les forces Fi. On se propose de
déterminer les sollicitations dans une section droite Σ de cette poutre. Cette section découpe
cette poutre en deux parties, la partie de gauche (g) et la partie de droite (d). Le câble, dont
l’extrémité gauche est au point A, coupe la section Σ au point M.

Par définition, le torseur des sollicitations dans la section Σ est le torseur résultant des forces
exercées sur la partie de gauche de la poutre : S = Sys (Fig).
Le tronçon AM de câble est en équilibre sous les forces Φig , égales à − Fig , et sous l’effort
P(M) , traction orientée selon la tangente au tracé en M.

10
On a donc :
Sys(−Fig) + P(M) = 0 (1.6)
On en déduit : S = P(M)
Les sollicitations dans la section Σ se réduisent donc à la force de tension du câble au point
M:

Si la structure est hyperstatique, en notant Rig les réactions appliquées sur la partie gauche de
la poutre :
S = Sys(Fig) + Sys(Rig)
c’est à dire (car l’égalité Sys(Fig) = P(M) reste valable) :
S = P(M) + Sh , (1.7)

Sh représente les sollicitations hyperstatiques de précontrainte, développées par les réactions


hyperstatiques.
L’analyse d’une structure n fois hyperstatique s’effectue en choisissant une structure
isostatique associée, obtenue en supprimant n liaisons surabondantes. Les sollicitations
isostatiques de précontrainte sont, en toute section, équivalentes aux forces de tension dans les
câbles : Si ∼ P
On en déduit les déformations, les déplacements et donc les valeurs des réactions d’appui ou,
de manière générale, des inconnues hyperstatiques qui rendent les déformations compatibles
avec les liaisons surabondantes.
Application
Considérons une poutre continue sur appuis simples à deux travées de même portée L (figure
ci-dessous), précontrainte par un câble rectiligne d’excentricité constante e0 et admettons que
la précontrainte P reste constante le long de cette poutre et égale à P0.

 Déterminer les expressions des réactions d’appuis de la précontrainte.


 Tracer le diagramme du moment total le long de la poutre.

11
On prend :
- la rigidité flexionnelle EI = Cte ;
- la flèche à mi-travée d’une poutre isostatique due à une précontrainte de moment

isostatique MP est : (1.8)

- la flèche due à un effort concentré F à mi-travée est : (1.9)

l étant la longueur de la poutre.

P0 e0 P0

G1 G2 G3
L L

Poutre précontrainte à deux travées et à excentricité constante


Solution :
1- La poutre est hyperstatique de degré 1.
Considérons la poutre isostatique associée obtenue en supprimant l’appui central G2. Les
sollicitations isostatiques de précontrainte sont :
Np = P0
Tp = 0 (1.10)

Mp = P0 e0

Soit , le système des réactions hyperstatiques de précontrainte : en G1, en G2

et en G3.
La flèche de la poutre isostatique associée sous l’effet des sollicitations isostatiques de
précontrainte et de la réaction est égale à :

(1.11)

La flèche est située à mi-travée de la poutre isostatique associée et elle est nulle pour la poutre
hyperstatique à deux travées. On a donc:

12
D'où:

et par suite:

(1.12)

Le sine - indique que la réaction est descendante.


En considérant l'équilibre statique et la symétrie du problème, on a:

ce qui permet de calculer R1 et R3:


(1.13)

Le moment hyperstatique de précontrainte le long de la travée G1 G2 est donné par:

;0≤x≤L

le long de la travée G2 G3 on a:
(1.14)

; L ≤ x ≤ 2L

Le diagramme du moment hyperstatique est présenté dans la figure ci-dessous:

L 2L

Mhyp

13
1.3 Etude des poutres continues sur appuis simples
Sollicitations hyperstatiques de précontrainte
Le diagramme du moment hyperstatique de précontrainte est une ligne polygonale dont les
sommets sont situés au droit des appuis intermédiaires.

Poutre continue sur n+1 appuis simples.


Un des appuis est fixe, tous les autres sont libres de se déplacer horizontalement. Dans une
section les réactions hyperstatiques de précontrainte Ri sont verticales. Les sollicitations
hyperstatiques Sh qu’elles engendrent valent :

(1.15)

L’effort tranchant hyperstatique est constant par travée. Le moment hyperstatique de


précontrainte est linéaire par travée : il peut être représenté par une ligne polygonale dont les
sommets sont au droit des appuis et qui passe par 0 au droit des appuis extrêmes.

Dans la travée i (Ai-1 ; Ai), on repère l’abscisse de la section courante à partir de l’appui Ai-1.
On désigne par Mi le moment hyperstatique sur l’appui Ai. On peut écrire :

14
(1.16)

où li esr la portée de la travée Ai-1 Ai. (V(x) =T(x))

Les effets hyperstatiques de la précontrainte sont entièrement déterminés dès que l’on connaît
les (n − 1) valeurs de Mi au droit des appuis intermédiaires.

Détermination pratique des inconnues Mi :

15
Poutre continue – précontrainte rectiligne

Ligne de précontrainte
Sous l’effet de la seule précontrainte, les sollicitations dans une section d’abscisse x valent :

(1.17)

L’ordonnée du centre de pression vaut alors :

(1.18)
e00(x) = MP(x)/NP(x) = e0(x) + M(x)/P(x)

On appelle ligne de précontrainte (LP) le lieu du centre de pression, e00(x), sous l’effet de la
seule précontrainte, lorsque la section décrit la poutre.
Dans une structure isostatique, la ligne de précontrainte est confondue avec le tracé du câble,
e0(x). Ce n’est en général pas le cas dans une poutre continue hyperstatique. Le moment total
de précontrainte s’écrit :
MP(x) = P(x)e00(x) (1.18)

16
Dans une poutre continue, la ligne de précontrainte joue le même rôle que le tracé du câble
dans une poutre isostatique. Elle ne l’est plus en hyperstatique à cause de la présence du
moment hyperstatique qui n’est pas nul en général.
Convenance des contraintes normales :
On considère l’effet simultané, au niveau d’une section d’abscisse x, de la précontrainte et
d’un chargement extérieur générant un moment fléchissant Me(x). Les sollicitations totales au
niveau de l’abscisse x sont :
N(x) = P(x)
(1.19)
M(x) = P(x) e0(x)+Mhyp(x)+Me(x)
= P(x) e00(x)+ Me(x)
L’ordonnée du centre de pression devient :

(1.20)

L’effet du chargement extérieur est donc de déplacer le centre de pression verticalement à

partir de la ligne de précontrainte de la quantité algébrique .

Le respect des contraintes limites de traction s’exprime comme pour la précontrainte


isostatique par la double inégalité :

(1.21)

où C(x) et -C’(x)représentent les ordonnées des points le plus haut et le plus bas du noyau limite de
traction au niveau de l’abscisse x.
Comme Me(x) varie entre Mmin(x) et MMax(x) et en tenant compte de l’équation (1.20) et de la double
inégalité (1.21), le respect des contraintes limites de traction imposant que la ligne de
précontrainte doit se trouver à l’intérieur du fuseau de passage est traduit par la condition
suivante:

D’où :
(1.22)

Cette inégalité représente la nécessité que la ligne de précontrainte soit à l’intérieur du fuseau
(de traction) défini par l’intervalle :

17
(1.23)

Conditions sur le câble et sur la ligne de précontrainte


Comme on l’a vu, pour satisfaire les conditions sur les contraintes limites, la ligne de
précontrainte doit être comprise à l’intérieur du fuseau de passage, soit :

(1.24)

Le câble quand à lui, doit respecter la condition d’enrobage, soit :

(1.25)
En isostatique, les deux conditions portaient sur la même entité à savoir e0(x) (le tracé du
câble est confondu avec la ligne de précontrainte). En hyperstatique, les deux conditions se
dissocient totalement : le câble n’a nul besoin d’être à l’intérieur du fuseau de passage et à
l’inverse, la ligne de précontrainte peut parfaitement sortir du béton. Il s’agit d’une spécificité
de la précontrainte hyperstatique.
Valeur minimale de la précontrainte
Pour que la double inégalité (1.24) soit respectée, il faut que e2(x) ≤ e1(x) et on peut en
déduire la même expression sur P(x) qu’en précontrainte isostatique, c’est-à-dire :

(1.26)

Par ailleurs, en remplaçant e00(x) par son expression dans la double inégalité (3.11), on
obtient :

(1.27)

(1.28)

En regroupant les deux systèmes d’inégalités (3.12) et (3.15), on a :

(1.29)

D’où :

(1.30)

18
Et par suite :

(1.31)

On en déduit que la précontrainte P doit vérifier la condition suivante :

(1.32)
L’expression de P minimale présente l’inconvénient de contenir le moment hyperstatique
Mhyp(x) à priori inconnu.
Ces expressions sont semblables à celles établies pour les poutres isostatiques mais le moment
hyperstatique de précontrainte intervient. Le moment hyperstatique dépend du tracé du câble
sur l’ensemble de la poutre et on ne peut donc pas utiliser ces expressions pour déterminer
directement la précontrainte minimale section par section. Il faut faire des hypothèses sur les
tracés de câbles pour aller plus loin. Des méthodes générales de dimensionnement existent
pour certains types de structures (poutres continues à câbles filants, poutres construites à
l’avancement) ou pour certaines méthodes de construction (tabliers de ponts construits par
encorbellements successifs, tabliers de ponts poussés). Ces méthodes permettent de
déterminer la force minimale de précontrainte nécessaire mais demandent souvent plusieurs
itérations pour mettre au point la répartition et le tracé final des câbles de précontrainte.

1.4 Concordance d’un câble de précontrainte


Un câble est dit concordant s’il ne développe aucune réaction hyperstatique de précontrainte,
et par conséquent aucun moment hyperstatique de précontrainte, soit :
Ri =0 1≤i≤n
(1.33)
Mihyp = 0 1≤i≤n
Pour le calcul des moments hyperstatiques de précontrainte dans le cas d’une poutre continue
sur appuis simples, on utilise la méthode interne en adoptant, pour structure isostatique
associée, la structure obtenue en rendant toutes les travées indépendantes, par libération de la
rotation au droit des (n − 1) appuis intermédiaires (équation des trois moments).
Les inconnues hyperstatiques sont les (n−1) moments de continuité Mi au droit de ces appuis.
Le moment isostatique de précontrainte est noté m(x).

19
Les moments de continuité à appliquer au droit des appuis intermédiaires pour rétablir la
compatibilité des rotations sont les moments hyperstatiques de précontrainte Mi.

On peut donc appliquer la relation des trois moments au droit de chaque appui intermédiaire :
(1.34)

 ω”i et ω’i+1 sont les rotations isostatiques sous le chargement réel :

(1.35)

où m(x) est le moment isostatique, qui vaut ici P(x)e0(x).


 ai, bi et ci sont les coefficients de souplesse de la travée i (ou les rotations unitaires) :

(1.36)

Pour une travée d’inertie constante :

(1.37)

Le système de (n − 1) équations peut être résolu par la méthode des foyers, résumée ci-après.
Si seule la travée i est chargée, la résolution du système donne :

(1.38)

où φi (resp. φ’i) est le rapport focal de gauche (resp. de droite) de la travée i.


Les rapports focaux vérifient les relations de récurrence :

(1.39)

20
Dans le cas d’une poutre de section constante et dont les portées sont toutes égales à l :

(1.40)

Pour les travées courantes (loin des extrémités) :


(1.41)

Pour un chargement appliqué sur plusieurs travées, ce qui est en général le cas pour la
précontrainte, il suffit de décomposer le chargement travée par travée et des superposer les
résultats. Bien entendu, en fonction des conditions de régularité et de symétrie de la poutre, le
système d’équations peut parfois se simplifier.
Remarque :
Dans la poutre continue soumise au moment total de précontrainte, MP = Pe00, on peut écrire,
dans chaque travée :

(1.42)

Comme la poutre est continue, on a Ω"t = Ω′t+1 au droit de chaque appui intermédiaire, ce qui
s’écrit encore :

(1.43)

C’est la relation de concordance au droit de l’appui i. On vérifie facilement, en développant


e00 : e00 = e0 +M/P et en utilisant
(1.44)

que cette équation est équivalente à la relation des trois moments présentée plus haut.
Calcul des rotations isostatiques
La détermination du moment total de précontrainte par l’utilisation de la relation des trois
moments suppose le calcul des coefficients de souplesse des travées et des rotations
isostatiques dues à la précontrainte, qui s’expriment comme intégrales le long d’une travée. Si
l’on dispose d’une expression analytique des différentes fonctions intervenant dans le calcul
(I, P, e0), il est possible de calculer analytiquement l’intégrale. Mais, très souvent, on n’a pas
d’expression analytique, ou alors ces expressions conduisent à des calculs complexes et
interminables présentant d’importants risques d’erreurs. Il vaut mieux alors calculer les

21
intégrales numériquement. Cela peut se faire dans tous les cas au moyen de techniques
générales d’intégration numérique, qui donnent une très bonne précision pour peu que l’on
adopte un pas de discrétisation suffisamment petit.
Un cas très courant est celui où la poutre est d’inertie constante. Les coefficients de souplesse
s’expriment très simplement. Les intégrales à calculer pour obtenir les rotations isostatiques
sont de la forme
(1.45)

où M est le moment isostatique et où vaut x/l ou (1− x/l). Très souvent, notamment lorsque
l’on suppose P constant, la courbe représentative du moment isostatique de précontrainte est
très simple : succession de segments de droite et d’arcs de parabole et peut donc se
décomposer en formes élémentaires: rectangles, triangles, arc de paraboles, etc. On peut alors
généralement calculer l’intégrale en utilisant la propriété suivante :
Si la fonction g(x) est affine (c’est à dire de la forme g(x) = ax + b), alors l’intégrale

(1.46)

où xG désigne l’abscisse du centre de gravité de l’aire délimitée par l’axe des abscisses et la
courbe f(x) entre les abscisses x1 et x2. Autrement dit, l’intégrale est égale à l’aire délimitée
par f multipliée par la valeur de g à l’abscisse du centre de gravité de l’aire précédente. Par
exemple, si f est parabolique et g(x) = x/l, leurs courbes représentatives ont les allures
suivantes :

- l’aire délimitée par f vaut 2/3f0 (deux tiers de l’aire du rectangle circonscrit) ; par raison
de symétrie, l’abscisse du centre de gravité vaut l/2 et donc g(xG) = 1/2 et donc :

(1.47)

- autre exemple

22
Ici, la position du centre de gravité de l’aire délimitée par f demande un peu de calcul.
Mais celui de l’aire délimitée par g est bien connu (2l/3). Comme f est affine, l’intégrale de fg
peut s’exprimer comme le produit de l’aire délimitée par g (c’est à dire l/2) par la valeur de f à
l’abscisse 2l/3 : (f1 + 2f2)/3 (1.48)

Pour des formes courantes de fonctions f et g (dont celles données ici en exemple), on trouve
des tables donnant l’intégrale du produit, appelées tables des intégrales de Mohr.
Une autre méthode d’intégration numérique peut être utilisée lorsque l’intervalle d’intégration
peut être découpé en tronçons sur chacun desquels la fonction à intégrer (c’est à dire le
produit h(x) = f(x)g(x)) peut s’exprimer comme un polynôme de degré inférieur ou égal à 3.
Sur un tel tronçon

(1.49)

C’est cette relation qui est utilisée lorsque l’on calcule numériquement une intégrale par la
méthode de Simpson.

On rencontre souvent ce cas lorsque le tracé de la précontrainte est une succession d’arcs de
paraboles et de segments de droite. L’exemple suivant en est une illustration :

Application :
Exemple d’une poutre continue en béton à deux travées égales de portées l = 20 m et de
section constante.

Précontrainte par câbles filants dont le tracé moyen est constitué de trois tronçons de
paraboles :
(1.50)

Déterminer le moment hyperstatique de précontrainte sachant que l'effort normal de


précontrainte est constant, égal à 10 MN.

23
CHAPITRE II
CHARGES EQUIVALENTES AUX CABLES DE
PRECONTRAINTE
CONCEPT DE BALANCEMENT
Introduction
La méthode des charges équivalentes consiste à représenter l’effet de la précontrainte sur le
béton par un ensemble de forces constitué par :
- des forces d’ancrage agissant aux extrémités du câble,
- des forces de déviation produites par les changements de direction de ce câble.
Cette méthode ne présente d’intérêt pratique que si l’inclinaison du câble sur l’axe de la
poutre est faible et la courbure de celui-ci est constante. En effet, dans de telles hypothèses,
des simplifications importantes peuvent être apportées aux forces définies plus haut.
Les forces dues aux déviations du câble agissent dans le sens contraire aux charges appliquées
(vers le haut), il y a donc compensation partielle ou totale de ces charges : il s’agit du
balancement des charges dont l’intérêt est de permettre un choix rapide et rationnel de
l’effort de précontrainte nécessaire.
Notons que dans le cas des ouvrages d’art, la géométrie et le câblage sont souvent complexes.
Il devient alors impossible de caractériser l’ensemble du système de précontrainte par un seul
degré de balancement, on utilise alors le concept de compensation des déformations.
2.1- Forces simplifiées agissant sur un câble
On se place dans l’hypothèse d’un câble ayant une inclinaison faible.
Si l’on désigne par q(x) la force produite par la déviation α du câble de précontrainte, la
composante horizontale qh(x) de q(x) peut être négligée.

e (x)

q (x) α

qh (x)
(2.1)
Ph (x)

P (x)
x

24
L'inclinaison du câble est donnée par :
(2.2)

La courbure du câble est définie par:

(2.3)

où f désigne la flèche du câble de précontrainte et L est la portée de l'élément précontraint.


Notons que:
- Dans un logiciel de calcul, où une grande précision est recherchée, on peut calculer la valeur
exacte des forces de déviation du câble de précontrainte en tout point de l'élément, on a:

(2.4)

où P(x) est la force de précontrainte au point d'abscisse x et r(x) la courbure du câble au même
point.
Pour les calculs manuels, il n'en est pas de même.
- Dans les équations précédentes, on utilise la force de précontrainte P(x), mais cette force est
variable dans le temps et dans l'espace. Il est donc nécessaire de définir la valeur de cette
force à prendre en considération dans les calculs.

2.2- Valeur de la force de précontrainte


En précontrainte par post-tension, la précontrainte varie dans l'espace suite aux pertes par
frottement essentiellement et dans le temps suite aux pertes différées. On écrit alors:

P = P(x,t)
Par contre, en précontrainte par pré-tension, la force de précontrainte varie principalement
dans le temps suite aux pertes différées. Soit:
P = P(t)
La force de précontrainte dans l'espace est souvent prise égale à une valeur moyenne Pme:

25
(2.5)

La perte par frottement étant dominante.


Pour ce qui est de la force de précontrainte dans le temps, on utilise la force à terme:

(2.5)

Remarque:
Dans le concept de compensation des déformations et puisque le fluage n'a pas d'influence sur
ce type de compensation, la force de précontrainte à prendre en compte est prise égale à:

(2.6)

2.3- Balancement des charges


Les forces de déviation des câbles de précontrainte sont données par la relation:

(2.7)

Si l'on désigne par q la distribution des charges extérieures appliquées, la compensation de la


fraction βq des charges se traduit par l'égalité:
p = - βq (2.8)
où β est un coefficient variant entre 0 et 1.
Dans le cas d'un câble de tracé parabolique et de flèche f, p est égale à:

(2.9)

où L est la porté de l'élément.


Le balancement de la fraction βq des charges extérieures s'exprime par:

(2.10)

26
ce qui permet de calculer la force de précontrainte nécessaire à ce balancement comme suit:

(2.11)

Remarque:
 Le balancement total des charges appliquées β = 1, n'implique pas nécessairement
l'absence de tout effort intérieur en raison des forces d'ancrages.
 Le concept de balancement des charges a un intérêt particulier lorsque l'effort de
précontrainte est constant le long de l'élément.

Choix d'une quantité appropriée de précontrainte


Supposons que la poutre simple soit sollicitée en plus de la précontrainte par une charge
uniformément répartie q représentant par exemple les charges permanentes :

u
P tanα1
P P tanα2
P

Balancement des charges q

Les forces de déviation u agissent dans le sens opposé à celui de la charge q. On dit qu’elles
« balancent » celles-ci.
(2.12)

Dans ce qui suit le signe moins sera omis, étant entendu que les charges de déviation
s’opposent aux charges de gravité.

Le balancement est partiel ou total, selon la valeur du facteur β, appelé degré de balancement :

β <1 : balancement partiel

β=1 : balancement total

27
La force de précontrainte P requise peut être exprimée en fonction du degré de balancement β
en introduisant l’équation :

(2.13)

Les figures suivantes montrent :

(a) une poutre simple avec un tracé de câble parabolique sans excentricité sur appuis (e1 =
e2 = 0) ; dans ce cas, pour un balancement total (β=1) , les efforts intérieurs M et T
disparaissent totalement, et il ne subsiste que l’effort normal de compression dû à la
force de précontrainte.
(b) les efforts intérieurs dans la poutre simple, dont le tracé du câble présente une
excentricité par rapport au centre de gravité de la section sur l’appui gauche ; dans ce
cas, malgré un balancement total, des efforts intérieurs M et T sont présents, à cause
de l’effet des forces d’ancrage.
Il importe de se souvenir qu’un balancement total de la charge q n’implique pas
nécessairement l’absence de tout effort intérieur M et T : il reste les sollicitations dues aux
forces d’ancrage. Dans les cas pratiques, on choisira pour une poutre simple e1 = e2 = 0 pour
éliminer les sollicitations M et T.

q q

e1≠0
e1=0 e2=0 e2=0
f f

l l

M=0 P e1
+ M

T=0 -P e1/l - T

-P - N -P - N
(2.14)

28
L’intérêt de l’utilisation du concept de balancement est de permettre un choix rapide et
rationnel de la précontrainte. Sur la base de valeurs d’expérience, il est aisé de choisir une
valeur adéquate de β et d’en déduire la quantité de précontrainte requise.

2.4 -Application à une poutre continue sur deux travées


Soit la poutre continue sur deux travées suivantes, précontrainte par un câble parabolique. La
force de précontrainte P (plus précisément sa composante horizontale) est supposée constante
pour les deux travées.
Déterminer les charges équivalentes, les sollicitations M, T et N ainsi que les réactions dues à
la précontrainte pour un balancement total des charges permanentes (β=1).
La force de précontrainte P requise est déterminée à partir de l’équation :

en prenant β=1, et en tenant compte de la géométrie particulière de la poutre avec f = 1,5 e1.
Soit :

(2.15)

Sachant que et que , les réactions d’appui dues aux charges

équivalentes sollicitant la poutre peuvent être obtenues facilement.

Les réactions dues aux charges équivalentes u compensent exactement les réactions dues aux
charges q, ce qui fait qu'il ne reste que les réactions dues aux forces d'ancrage.
En pratique, le calcul des réactions d'appui se résume dans un tel cas à la détermination de la
géométrie du câble.

Moments primaires et secondaires

L'approche traditionnelle pour la prise en compte de la précontrainte consiste à considérer


dans chaque section de la structure l'effet de la précontrainte P comme une force de
compression agissant avec une excentricité e, et une inclinaison α par rapport à l'axe statique
de la poutre.

29
L'effet primaire de la précontrainte est donc en chaque point:

 un moment de flexion P. e1
 un effort tranchant P. sin α
 éventuellement un moment de torsion

l l

- -
+
Moments primaires dus à la précontrainte
P. e1 (2.16)

Déformée d'une poutre simple sous l'effet des moments primaires

(2.19)
0,5 P. e1
Moments secondaires (hyperstatiques) dues à la précontrainte

Nota:
Pour garantir un comportement satisfaisant à long terme, il importe que la flèche due aux
charges permanentes soit limitée ou nulle. L'application d'une précontrainte balançant une
partie des charges permanentes, ce qui réduit grandement les efforts intérieurs M, N, T et
donne une réserve vis-à-vis de la fissuration sous les charges non permanentes, est très
favorable.

Les critères pour le choix du coefficient de balancement dépendent des états-limites de service
(fissuration et déformation) et des états-limites ultimes (rupture).

30
CHAPITRE III
APPLICATION DE LA METHODE DES CHARGES
EQUIVALENTES - BALANCEMENT DES DEFORMATIONS

3.1 - Poutre continue précontrainte


Soit la poutre continue de la figure ci-dessous, précontrainte par un câble parabolique pour
chaque travée. Déterminer les forces de précontrainte P1 et P2 requises pour balancer la
charge .q. Proposez un câblage propre à atteindre ce balancement si le câble est continu, et
donc si les deux forces sont égales.

(b) Charges équivalentes

(c) Charges sollicitant la poutre

(d) Charges passant dans les appuis


Charges équivalentes engendrées par chaque câble.

Les figures (b) à (d) montrent les charges équivalentes engendrées par chaque câble, et leur
distinction entre forces agissant sur la poutre et forces introduites directement dans les appuis.
Les forces de précontrainte requises pour balancer .q sont déterminées au moyen de
l'équation:

et (2.20)

Dans le cas où P1 = P2 , il faut adapter le rapport de telle façon que les courbures des
deux câbles soient égales selon l'équation:

(2.21)

31
3.2 - Câble chapeau

La figure ci-dessous montre une poutre continue sur deux travées dans laquelle a été placée un
câble de précontrainte en forme de chapeau sur l'appui intermédiaire. Cette disposition , qui
est généralement utilisée en combinaison avec d'autres câbles de précontrainte paraboliques
dans les travées, ou qui résulte du recouvrement des câbles sur appui, est présentée isolément
ici pour faciliter la compréhension de son fonctionnement.

La méthode des charges équivalentes permet de modéliser et d'identifier facilement l'effet


d'un tel câble. La figure (b) ci-dessous montre les charges équivalentes à la précontrainte, qui
sollicitent toute la poutre. Les figures (c) à (e) montrent la répartition des efforts intérieurs
correspondant à la configuration de la figure (a). De manière générale, les câbles chapeaux
produisent une distribution des moments qui contrebalance efficacement, mais pas
parfaitement, les moments résultant du poids propre. L'effet du moment ponctuel P.e est très
important, comme le montre le saut dans le diagramme des moments à l'extrémité du câble.
Suivant les cas, les câbles pourront être disposés comme dessinés, ou être rectilignes (f = 0 ,
e  0) , ou encore être paraboliques avec un ancrage à l'axe statique (f  0 , e = 0).
L'équation 2.22, qui est applicable pour tous ces cas, donne la valeur du moment sur l'appui
intermédiaire en fonction des paramètres géométriques définis à la figure (a). L'excentricité e
du câble à son extrémité est positive vers le haut.

(2.22)

32
Poutre arquée - effet de la précontrainte.

L'effet d'arc peut être créé en fixant les appuis, en introduisant un sous-tirant ou, par
extension, e, introduisant une précontrainte sous forme d'un câble parabolique dans la poutre
arquée, comme le montre la figure (a) ci-dessous. La figure (b) montre les charges
équivalentes u agissant sur la poutre.

3.3 - Influence du tracé des câbles sur les charges équivalentes


Dans la méthode des charges équivalentes, il a été supposé que le tracé des cables de
précontrainte est constitué d'une parabole par travée, ce qui n'est généralement pas le cas dans
la pratique, puisque, comme on vient de le voir, les paraboles successives sont raccordées ente
elles par de courts tronçons de câble de courbure négative, pour créer un tracé sans
discontinuités.
La figure ci-dessous montre une poutre simple avec deux tracés possibles de la précontrainte
partant du centre de gravité sur appui et descendant avec une flèche f. La figure montre
également les charges équivalentes à la précontrainte pour les deux cas. On constate que les
charges équivalentes dans le champ sont légèrement plus grandes en présence d'un
raccordement que s'il n'y a qu'une parabole.
Dans le tronçon à courbure convexe agissent des charges équivalentes très élevées, du fait du
faible rayon de courbure du câble. Elles remplacent des forces d'ancrage verticales P. tan .

La question se pose donc de savoir quelles sot les conséquences du passage d'un câble idéalisé
sous forme d'une parabole par travée à un câble réel avec des tronçons de raccordement.
Ainsi, l'effet de la précontrainte se compose d'un effet primaire, dû à l'excentricité du câble
par rapport à l'axe statique de la section et d'un effet secondaire dû à l'entrave aux
déplacements dans les système hyperstatiques. Dans un système isostatique, l'effet de la
précontrainte se résume donc au seul produit de la force dans le câble par son excentricité par
rapport à l'axe statique.
L'effet des deux tracés est donc identique sur appui et au milieu de la travée, puisque les
excentricités y sont les mêmes pour les deux tracés. Le diagramme des moments correspond
au tracé du câble, ce qui fait que les deux diagrammes diffèrent quelque peu. La différence
entre le moment sur appui et le moment en travée vaut P.f .

33
Effet de la précontrainte dans une poutre simple

Si la structure est hyperstatique, comme par exemple la poutre bi-encastrée de la figure ci-
dessous (les encastrements empêchent les rotations, mais pas le raccourcissement de la
poutre), les déplacements empêchés causent des moments secondaires. L'effet du câble de la
figure (a) ci-dessous est donc différent de celui de la figure (b). La somme en valeur absolue
des moments sur appui et à mi-travée reste P.f .

Tracé d'un câble de précontrainte dans une travée intermédiaire

L'effet des moments secondaires est faible dans la plupart des cas. Il diminue toujours
l'amplitude du moment sur appui et augmente celle du moment en travée. Dans une poutre bi-
encastrée de hauteur constante avec un tracé similaire à celui de la figure (b) ci-dessus, le
moment hyperstatique est constant le long de la poutre selon l'équation:

(2.23)

Dans la plupart des cas, la quantité est faible, ce qui fait que pour les géométries
courantes, l'introduction d'un rayon de courbure ne produit que des différences marginales par
rapport aux moments obtenus en considérant les câbles comme constitués d'une seule
parabole. La figure ci-dessous montre, pour un rapport , le diagramme des moments
totaux dus à la précontrainte dans une poutre bi-encastrée pour divers rayons de courbure sur
appui. Plus la structure est élancée (si augmente), moins l'influence du raccordement sur
appui est sensible.

34
Moments introduits par la précontrainte dans une poutre bi-encastrée pour divers tracés de câbles

Dans une phase de prédimensionnement et de choix du système, il est donc possible de


considérer un câblage simplifié ne faisant intervenir que des parables sans raccordement sur
les appuis, sans que cela induise de différences notables lord du calcul définitif. Cela renforce
encore l'intérêt de la méthode du balancement pour le choix de la pré contrainte. L'influence
d'une légère augmentation du rayon de courbure sur appui, qui peut être favorable pour la
reprise de l'effort tranchant, a peu de répercussions sur les moments.

3.4- Balancement des déformations


Le degré de balancement est défini par:

(2.25)

où y désigne la flèche élastique et Pm est la précontrainte moyenne avec:

(2.26)

g étant l'ensemble des charges permanentes et quasi-permanentes.


Ceci suppose que leur tracé est parabolique dans chaque travée. Cependant, dans la pratique,
cette hypothèse n'est pas vérifiée suite aux raccordements nécessaires à proximité des appuis.
Il parait donc nécessaire de connaître les conséquences dues au passage d'un câble réel à un
câble idéalisé sous forme d'une parabole par travée.
Cas d'une structure isostatique
Dans ce cas, l'effet de la précontrainte au droit d'une section d'abscisse x quelconque est
équivalent à P(x) e0(x). La présence des raccordements n'a pas une grande influence sur la
variation du moment sur appuis et en travée.

35
Cas d'une structure hyperstatique
Pour ce type de structure, les déplacements empêchés provoquent des moments hyperstatiques
de précontrainte.
Le degré de balancement dépend de plusieurs paramètres et plus particulièrement du type de
structure et du bon comportement aux états limites de service.
On peut utiliser les valeurs consignées dans le tableau suivant:

Type de structure Exigences accrues Exigences usuelles


Pont routier 0,9 0,8
Pont ferroviaire 1,1 1,0
Dalle de bâtiment 0,6 0,5
Dalle fortement chargée > 0,6 > 0,5
Valeurs du degré de balancement pour des structures courantes (2.27)

3.5- Influence du tracé des câbles sur les charges équivalentes


La méthode des charges équivalentes est un concept fort intéressant dans la détermination des
effets hyperstatiques de la précontrainte. Les câble étant remplacés par des charges uniformes
par travée entière.
Mais, si la structure est élancée, l'influence des raccordements sur appuis devient moins
sensible. Il en résulte que dans une phase de prédimentionnement, où une grande précision
n'est pas recherchée, il est tout à fait possible de ne considérer que des tracés idéalisés, c'est à
dire constitués de paraboles entières par travée de poutre.
3.6 Applications
Poutre isostatique

Dans le cas d'une poutre isostatique sur deux appuis simples de portée L, précontrainte par un
câble parabolique d'excentricités nulles sur appuis et de flèche f, la compensation des charges
permanentes et quasi-permanentes g et de la moitié des surcharges q nécessite une
précontrainte P égale à:

(2.28)

36
Poutre hyperstatique à deux travées

Soit L la portée de chaque travée. On considère que l'excentricité du câble est nulle au droit
des appuis de rive et vaut e1 sur l'appui central avec f = 1,5 e1, où f est la flèche du câble. La
précontrainte nécessaire au balancement de g et de la moitié de q est égale à:

(2.29)

Exemple d'ouvrage d'axe statique non rectiligne

Soit un pont par encorbellement avec la précontrainte de continuité comme représenté ci-
dessous:

Câblage d'un pont à encorbellement à section variable

Raccordement des câbles

Les raccordements des câbles de précontrainte ont généralement des tracés paraboliques ou
circulaires.
Dans le cas d'une travée de rive d'un câble symétrique, les équations du câble de première
parabole sont:

37
(2.30)

f R
x

x2

Câblage d'une travée de rive

Alors que pour une travée intermédiaire de la même poutre on a dans le cas d'une parabole y2

suivie d'un cercle d'équation y3 tel que:

(2.31)

(2.32)

Comparaison des charges équivalentes à un câble

On représente dans les figures ci-après les charges équivalentes à un câble parabolique sans
raccordement et avec raccordement. Ces charges sont uniformément réparties par partie
parabolique du câble.

38
On remarque que :

q2 > q1 et q3 >> q2

P
P

Psinα q1
Psinα
Pcosα Pcosα

Charges équivalentes à un câble de précontrainte sans raccordement

P
P

q3 q3
q2

Charges équivalentes à un câble de précontrainte avec raccordement

39
CHAPITRE IV
EFFETS DIFFERES D'UN ELEMENT DE STRUCTURE

Introduction
Dans les cas usuels, on se contente de la théorie du fluage linéaire lors du dimensionnement
des éléments structurels en béton.
Cette hypothèse donne des résultats qui se rapprochent de ceux obtenus expérimentalement
lorsque les charges sollicitant l'élément ne dépassent pas 50% de la résistance à la
compression du béton fcj.
Par ailleurs, il a été constaté que dans le cas d'une structure hyperstatique, le fluage du béton
engendre une réduction importante des efforts intérieurs dus à une déformation imposée telle
que le retrait ou le tassement instantané d'appui.
Pour ce qui est de la redistribution des efforts intérieurs dus aux charges extérieures suite au
fluage, elle peut s'expliquer par le fait que les caractéristiques du fluage ne peuvent pas être
uniformes dans une structure en béton.

4.1- Equation de base du fluage


Etant donné une histoire de contrainte σ quelconque, appliquée à une structure en béton, la
réponse en déformation se calcule à partir de l'équation :
(2.34)

où t0 désigne l'âge du béton au premier chargement, est la fonction de fluage définie


par:

(2.35)

étant le coefficient de fluage et est un accroissement de contrainte appliquée


au temps τ compris entre t0 et le temps actuel t de calcul.

40
La déformation du béton représente l'équation intégrale du fluage qui ne peut être
résolue que par voie numérique ou en utilisant des méthodes algébriques approchées mais
suffisantes dans les cas usuels.

Si l'on peut écrire σ sous la forme:

(2.36)
où Δσ représente une variation continue.
La déformation du béton peut s'écrire alors sous la forme:

(2.37)

4.2- Résolution algébrique de l'équation de fluage

La résolution algébrique consiste à remplacer l'intégrale de l'équation précédente par la forme


approchée suivante:

(2.38)

que l'on écrit sous la forme équivalente:

(2.39)

où et désigne le coefficient de vieillissement du béton.


La contrainte du béton croit en moyenne de 0 à , il faut donc appliquer à cet accroissement
un coefficient de fluage réduit, représenté ici par le produit .

En pratique, le coefficient est pris égal à 0,8. Mais les essais de laboratoire ont pu montré
qu'il varie entre 0,5 et 0,8.

On obtient alors une équation pseudo-linéaire reliant les contraintes aux déformations:

(2.40)
où:
41
(2.41)

représente le module d'élasticité effectif ajusté du béton et:

(2.42)

où représente la déformation de retrait qui se produit sur [t0, t].

4.3 - Applications

Etude de la relaxation intrinsèque du béton


On applique une déformation au temps t0 et on maintient constante dans le temps; on a
donc:

˅ t > t0 (2.43)

Or, la déformation au temps t est donnée par:

(2.44)

Il en résulte que:

(2.45)

et:

(2.46)

Soit:

(2.47)

et:

(2.48)

42
Si on applique cette relation à un tassement instantané d'appui intermédiaire d'une structure
hyperstatique et si l'on utilise les valeurs courantes de et , soit respectivement 2 et 0,8,
on obtient:

(2.49)

Ayant appliqué une contrainte initiale σ0 , la contrainte résiduelle à long terme vaut:

(2.50)

soit 23% de la contrainte appliquée.

Etudes du retrait appliqué

Considérons un élément de structure en béton pour lequel le retrait soit totalement empêché et
ne supportant aucune charge.

L'élément ne peut pas se raccourcir, la déformation totale de cet élément au temps t vaut:

(2.51)

mais est également nul puisque l'élément ne supporte aucune charge, ce qui donne:

(2.52)

soit:

(2.53)

où désigne la déformation de retrait.

Le retrait empêché fait donc apparaitre une contrainte de traction égale à:

(2.54)

Comme il n ' y a pas de charge extérieure, le béton ne flue pas. Si on prend et


MPa, on peut estimer la valeur de la contrainte de traction à:

MPa (2.55)

On constate que dépasse largement les valeurs courantes de ft28 , l'élément étudié sera
largement fissuré.

43
Si l'élément est également soumis au fluage, c'est à dire qu'un taux de contrainte est appliqué,
on aura:

(2.56)

et:

(2.57)

(2.58)

Si on prend , , , et , vaut:

(2.59)

Même avec (faible taux de charge), le fluage réduit l'effet du retrait, mais apparue
dépasse ft28 et l'élément sera fissuré.

Si n'est pas nul, la contrainte apparue vaut:

(2.60)

En pratique, la contrainte appliquée ne dépasse pas 50% de ft28 . Si on a , on a:

(2.61)

et comme , on a:

= -22,62 MPa

et l'élément sera largement fissuré.

44
Références bibliographiques

1. CEB-FIP MODEL CODE 1990, Design Code, Thomas Telford, Grande-Bretagne, 1993.
2. CHAUSSIN R. et al. La précontrainte, Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées
(1992).
3. CHERAIT Y. , Le béton précontraint aux états limites, OPU (2004).
4. DREUX G., Pratique du béton précontraint, Eyrolles (1975).
5. EUROCODE 2 - ENV 1992-2 Design of Concrete Structures, Part 2: Concrete Bridges,
Final draft, octobre, 1995.
6. FAVRE R. et MARKEY I., Généralisation de la méthode de balancement des charges,
Generalization of the Load Balancing Method, 12ème Congrès de la FIP, Béton Précontraint
en Suisse, pp. 32-37, Washington, USA, mai-juin, 1994.
7. FAVRE R., BURDET O. et CHARIF H., Critères pour le choix d'une précontrainte:
application au cas d'un renforcement, Colloque International "Gestion des ouvrages d'art:
quelle stratégie pour maintenir et adapter le patrimoine", pp. 197-208, Paris, octobre, 1994.
8. FAVRE R., BURDET O., CHARIF H., HASSAN M. et MARKEY I. Enseignements tirés
d'essais de charge et d'observations à long terme pour l'évaluation des ponts en béton et le
choix de la précontrainte, Rapport OFR n°514, VSS Zürich, juillet, 1995.
9. FUENTES J., La précontrainte dans le bâtiment, Eyrolles (1983).
10. GERWICK B., Construction of prestressed concrete structures, Morris NY (1971).
11. GHALI A. et FAVRE R., Concrete Structures, Stresses and Deformations, E & FN Spon,
Chapman & Hall, London, UK, 2ème éd., 1994.
12. HASSAN M., Critères découlant d'essais de charge pour l'évaluation du comportement des
ponts en béton et pour le choix d'une précontrainte, Thèse de doctorat EPFL n°1296, EPFL,
Lausanne, décembre, 1994.
13. HASSAN M., BURDET O. et FAVRE R., Combination of Ultrasonic Measurements and
Load Tests in Bridge Evaluation, 5th International Conference on Structural Faults and
Repair, Edinburgh, Scotland, UK, juin, 1993.
14. LACROIX R., Projet de béton précontraint, Eyrolles (1981).
15. MARKEY I. F., Enseignements tirés d'observations des déformations de ponts en béton et
d'analyses non linéaires, Thèse de doctorat N° 1194, EPFL, Lausanne, 1993.
16. NAAMAN A.E., Prestressed concrete analysis and design, Mac Graw Hill (1983).
17. RGUIG M., Cours de béton précontraint, EHTP-Casablanca.
18. THONIER H., Le béton précontraint aux états limites, Presses de l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées (1992).
19. YAZID. A., Béton précontraint, Cours et exercices, Institut de Génie Civil- Centre
Universitaire de Bechar, 1986.

45

Vous aimerez peut-être aussi