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Master 2

Construction
BETON PRECONTRAINT

Mr. A.BELHACENE
Université de Mostaganem
Faculté des Sciences et de la Technologie
Département de Génie civil
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

I. GENERALITES ET PRINCIPES DE BASE :

Les charges qui sont supportées par un élément de structure par moment fléchissant sont
effectivement transmises à l'élément sous forme de forces de compression et de forces de
traction comme illustré sur la figure (1.a)
Comme le béton présente une faible résistance à la traction généralement de l'ordre du
douzième de sa résistance à la compression, une poutre en béton non armé ne pourrait
supporter que des charges beaucoup trop faibles pour qu'on puisse l'utiliser, de plus, son
comportement serait fragile, la rupture du béton en traction intervenant sans palier de
ductilité. Le béton année est venu remédier à ce défaut grâce au recours à des barres d'aciers
disposées dans toutes les zones tendues suivant la direction des contraintes de traction du
béton.
Donc due à la faible résistance du béton à la traction, des armatures sont incorporées
dans tous les éléments sujets à des forces de flexion pour contrôler les fissures de traction et
empêcher la rupture à l'état limite ultime.
Dans ces éléments, le moment appliqué est résisté par la compression de la section de la
portion de l'élément non fissuré et par la tension des armatures. Cette forme d'armature
n'empêche pas le développement des fissures de traction dans ces éléments, par conséquent,
c'est seulement en limitant la valeur de la déformation dans les barres d'aciers qu'on peut
empêcher les fissures de devenir excessivement importantes.
Cependant ces structures en béton armé présentent quelques inconvénients qui peuvent
en limiter leur emploi :

 La présence de fissures peut entraîner un contact direct des armatures avec le milieu
ambiant d'où un risque de corrosion (exposition à l'eau ou à des agents chimiques
contaminants). La corrosion est généralement et seulement un problème pour les
structures se trouvant dans un environnement extérieur agressif (ponts, structures
marines ou off-shore) et n'est pas critique dans la majorité des bâtiments. Les fissures
dans le béton armé ordinaire peuvent avoir pour effet une perte substantielle de rigidité
de l'élément se produisant après l'apparition des fissures. Le moment d'inertie de la
section fissurée est de loin plus petit que celui de la section avant l'apparition des
fissures. En permettant aux fissures de se développer, ceci aura pour conséquence une
augmentation très importante des déformations de l'élément, en d'autres termes, le
béton qui enrobe les armatures est tendu en même temps qu'elles et ne peut subir leur
allongement sans se rompre; la contrainte habituelle d'une armature de béton armé est
d'environ 250 MPa, ce qui correspond à un allongement supérieur à un millième, alors
que le béton se rompt à !a traction pour un allongement beaucoup plus faible de 1'ordre
de 1,5 à 2 dix millième, il en résulte des fissures dont on peut limiter l'ouverture par des
dispositions convenables; mais sauf à n 'admettre des que des contraintes ridiculement
basses de l'acier, il n'est pas possible d'éviter la fissuration du béton armé.
 Le béton armé convient assez mal aux ouvrages situés en atmosphère agressive de même
qu'aux parois de réservoirs pour lesquelles l’étanchéité est requise.
 Par ailleurs, le béton armé est un matériau lourd, et malgré l'affinement des formes des
sections en T, une part importante de la section subsiste et qui n'a d'autre rôle que
d'enrober l'acier. Il en résulte que ce matériau est mal adapté aux grandes portées.
 Il était logique de chercher à utiliser à plein la résistance du béton, en le comprimant à
l’avance par des forces internes permanentes, de telle façon que les variations de
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contraintes engendrées par les sollicitations extérieures ne se traduisent que par une
décompression, s'annulent (éléments classe 1), ou sont limitées (éléments classe l et 2).
Le béton précontraint est une forme d'alternative du béton armé. Dans le béton
précontraint, des contraintes de pression sont introduites. Dans l'élément (dans les zones où
apparaissent les contraintes de traction) pour réduire ou annuler les contraintes de traction
résultant des charges appliquées. (Principe du béton précontraint).

 Le béton précontraint peut facilement être défini comme un béton contraint avant. Ceci
veut dire qu'une contrainte de compression est introduite artificiellement dans l'élément
avant que celui-ci est mis en service. Cette contrainte doit être engendrée dans les zones
où des contraintes de traction se développeront sous les charges de service.
 Considérons la poutre simplement appuyée représentée en figure (1.a) La distribution
linaire élastique des contraintes normales due à la charge appliquée au niveau d'une
section donnée est illustrée sur la figure.
Quand la contrainte de traction maximale σapp dépasse la contrainte de traction
admissible du béton, la fissure, se forme au niveau de la section et s'il n'y a pas d’armatures
longues. An niveau de cette zone, la fissure se propagerait jusqu'à causer la rupture de la
poutre.
L'introduction d'une câble longeant le centre de gravité de l'élément et tendu avec une
force P et ancré à ses extrémités figure (1.b), crée une distribution de contrainte comme illustré
en figure (1.b), qui, quand combinée avec la distribution en figure (1.a) donne la distribution de
contrainte illustré en figure (1.c).
On remarque que la contrainte de traction maximale dans le béton est alors réduite de
P A et la contrainte de compression maximale a augmenté de la même quantité c'est à
dire P A .
En appliquant une précontrainte suffisante P, les contraintes de traction peuvent être
réduites en dessous de la contrainte de traction du bétor: ou peuvent être annulées suivant le
type d'ouvrage étudié.
De cette façon, on peut contrôler ou empêcher le développement des fissures dans tous
les éléments de béton précontraint.
Par conséquent, les éléments précontraintes sont rigides et durables (moins susceptibles
à la corrosion) comparés à leur équivalents en béton armé.
Pour l'élément de la figure précédente, la contrainte de compression maximale σzpp .c +
P A doit rester inférieure à la contrainte de compression admissible dans toutes les sections.
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

Figure 1: principe de la précontrainte


CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

Béton précontraint

Le béton résiste mal aux efforts de traction, la résistance du béton à la traction est de
l’ordre du 1/10 à 1/12 de sa résistance à la compression.
Le procédé de la précontrainte consiste à appliquer d’une manière artificielle une force
de compression permanente dans la zone ou apparaissent les contraintes de traction dues aux
sollicitations extérieures de telle manière que la contrainte résultante soit une compression et
on parle de décompression de l’élément, soit nulle ou soit une contrainte de traction limitée et
cela en fonction de la classe de l’ouvrage étudié.

Définition :
Le béton précontraint peut être définit comme un béton contraint avant son exploitation,
cela veut dire qu’avant même la mise en service de notre élément en Béton, on lui applique des
contraintes de compression artificielles dans les zones tendues.
Ces contraintes de compression sont générées par l’intermédiaire de câbles (armatures
de précontraintes de haute résistance) mise en tension avant coulage du béton (cas de la
prétension) ou après coulage et durcissement du béton (cas de la postension).Les procédés de la
mise en tension et de la mise en précontrainte feront l’objet d’une étude détaillée dans le
chapitre 3 de ce cours.

Supposons une section S soumise aux contraintes sous l’effet de son poids propre et des charges
d’exploitations suivantes.

Figure 03 :

Interprétation des diagrammes de contraintes


 Nous remarquons une contrainte très élevée au niveau de la fibre inférieure (27 𝑀𝑃𝑎 en
traction)
 Bien évidement notre poutre ne subira l’effet des 27 𝑀𝑃𝑎 de traction qu’après la mise
en tension des câbles de précontraint, faute de quoi elle se remparait immédiatement.
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 En aucun cas cette contrainte de traction ne peut être reprise par une section en béton
traditionnelle.
 Solution : la précontrainte
 Pour pallier au problème du béton tendu on comprimera le béton en choisissant une force
et une excentricité de telle manière que la compression qui en résulte soit légèrement
supérieure à 27 Mpa soit par exemple 28 𝑀𝑃𝑎 .
 Pour notre exemple la valeur de la contrainte au niveau de la fibre supérieure est de
(6 𝑀𝑃𝑎 en traction)
 L’apparition des contraintes de traction dues au poids propre et aux surcharges
provoquera non pas la mise en traction de cette fibre mais tout simplement sa
décompression σcp = 28Mpa ; σt =27Mpa ce qui donne une contrainte de compression
résultante de 1Mpa (une décompression de la fibre).
 Si nous comprimons la poutre avec disons 28 Mpa, dans ces conditions on aura bien
évidemment aucune traction au niveau de la fibre inférieure càd la résultante des
contraintes de traction due aux sollicitations (poids propre+surcharge) et de la contrainte
de compression due à la précontrainte s’annule.
 Si nous comprimons la poutre avec par exemple 26 Mpa, dans ces conditions, il en résulte
une contrainte de traction de 1 Mpa qui est tolérable dans certaines situations.

Les mêmes résultats sous forme de tableau :


CONTRAINTE POIDS SURCHARGE PRECONTRAINTE A VIDE CHARGE
G+Q
 (MPA) PROPRE G Q P SANS Q G+Q+P
FIBRE
+ 10.00 + 05.00 + 15.00 - 06.00 + 04.00 + 09.00
SUPERIEURE
FIBRE INFERIEUR - 18.00 - 09.00 - 27.00 + 28.00 + 10.00 + 01.00

Remarque :
On voit alors, ce qui est souvent le cas que le béton travaille en charge sous une
contrainte moins élevée qu’à vide. Dans le calcul d’un ouvrage en service il convient d’étudier
non seulement le cas de l’ouvrage sous les charges maximales mais aussi le cas à vide.
Etat des contraintes en phase de construction
CONTRAINTE POIDS PROPRE PRECONTRAINTE CONTRAINTE
 (MPA) PARTIEL G * INITIALE ** INITIALE
FIBRE SUPERIEURE + 08.00 - 7.50 + 00.50
FIBRE INFERIEUR - 15.00 + 33.00 + 18.00

Il convient d’étudier également l’ouvrage en phase construction car pendant cette


phase :
* : Le poids propre n’est souvent pas entièrement réalisé au moment de la mise en
tension.
** : Par contre la force de précontrainte est plus forte que celle qui a était calculée
comme suffisante en service dues aux pertes de tension intervenant après et qui feront l’objet
d’une étude détaillée au chapitre 4 de ce cours. C’est pourquoi la tension dans les câbles au
moment de la mise en tension doit être supérieure à celle sur laquelle on compte pour toute la
période de service de l’ouvrage.
Le béton est soumis en phase de construction à des contraintes beaucoup plus élevés que
celles que l’ouvrage aura à subir en service (à vide ou en charge)
La construction elle-même est la mise en tension en particulier constitue donc un test de
service en ce qui concerne la qualité du béton
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

Diagramme en vert :


Il correspond à la première phase ou à la phase réalisation :
1. Poids propre non réalisé entièrement.
2. Pas de surcharges d’exploitations
3. Précontrainte plus forte que celle calculée comme
suffisante en service (les pertes n’ont encore eu lieu).

Diagramme en rouge :


Il correspond à la deuxième phase ou à la phase mise en
place sur site :
1. Poids propre entièrement appliqué (ex : tablier d’un pont)
2. Pas de surcharges d’exploitations. (Situation à vide)
3. Précontrainte initiale.

Diagramme en bleu :


Il correspond à la phase de service ou d’exploitation de
notre élément précontraint :
1. Poids propre entièrement appliqué.
2. Surcharge d’exploitation appliquée.
3. Précontrainte effective càd après pertes.

Qualités et défauts du béton précontraint :


Avantages :
►Meilleure utilisation de la matière, puisque, contrairement au béton armé, il n’y a pas
de béton tendu inutile (tout au moins en classe I et II) .
►Le béton situé autour des armatures de précontrainte est toujours comprimé, on limite
ainsi sérieusement les risques de corrosion des aciers.
►L’effort de précontrainte, agissant en sens inverse des charges extérieures limite les
déformées ; on obtient ainsi une diminution des flèches des poutres et donc une diminution de
leur hauteur (pièces plus fines).
►Possibilité d’assembler des éléments préfabriqués sans échafaudages (ponts construits
avec voussoirs préfabriqués posés en encorbellement successifs ; fléaux des couvertures des
stades).
►Possibilité de franchir de plus grandes portées qu’avec des ouvrages en béton armé.
Inconvénients :
►Nécessité de fabriquer des bétons plus résistants de fc28= [25-60 MPa].

►Nécessité de disposer d’un personnel qualifié pour la vérification de la pose des gaines
et câbles et pour la mise en tension des câbles.

►Calculs, en général, plus complexes que pour les ouvrages en béton armé.

►Risque de rupture à vide par excès de compression. Il faut être très vigilant lors de la
phase réalisation (peu chargée) et il faut justifier toutes les étapes.
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►Les délais sont très importants (temps de maturité du béton) et traitements thermiques
sont parfois nécessaires.

Domaine large d’Application de la précontrainte :


Exemple où le BP est retrouvé  Tonneaux
 Ranger de livres  Haubans d’un pont.
 Roues de bicyclettes
 Pneumatiques
 Réservoirs

Précontrainte d’une poutre isostatique :

a. Cas de force de précontrainte centré 𝒆 = 𝟎 .


Considérons une poutre rectangulaire de section (𝑏 × 𝑕) et de longueur𝐿.
 On se propose d’étudier les contraintes normales au niveau d’une section donnée,
généralement la section médiane car c’est la section critique où le moment fléchissant
𝑀𝑥 est maximum.
𝑏×𝑕 3
 Soit 𝐼 = 12
le moment d’inertie de la section rectangulaire par rapport à l’axe 𝑥𝑥
𝐼
 Soit 𝑊 = 𝑦 le module de section,
𝑀 𝑀 𝑀 ×𝑦
 Sachant que 𝜎0 = 𝑊0 𝜎0 = 𝐼0 𝜎0 = 0𝐼
𝑦

 pour les fibres extrêmes situées à 𝑦 = ± 𝑕 2


Pour les fibres supérieure et inférieure nous aurons :
𝑕
𝑀0 × ± 𝟔×𝑴
 𝜎0 = 𝑕 ×𝑏 3
2
= ± 𝒃×𝒉𝟐𝟎
12
(valeurs des contraintes de compression et de traction au niveau de ces fibres)

6×𝑀0 𝑃
𝜎0 = + 𝜎0 = 2 × 𝜎0
𝑏×𝑕 2 𝑏×𝑕
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6×𝑀0 𝑃
𝜎0 = et 𝜎0 = 𝑏×𝑕 ce qui nous donne
𝑏 ×𝑕 2
6×𝑀
●Une précontrainte 𝑃 = 𝜎0 × 𝑏 × 𝑕 = 𝑕

 Supposons que la poutre soit précontrainte grâce à une armature tendue prenant appuis
sur le béton préalablement durci (procédé de la post-tension)
 Si nous fixons à 𝜎0 (diagramme c) la compression apportée par cette précontrainte.
 Le diagramme résultant est celui représenté dans le (diagramme d)la somme de b + c.
𝑃
 Les contrainte de traction ont disparu grâce à une précontrainte telle que 𝜎0 = 𝑏×𝑕
6×𝑀
 C'est-à-dire : 𝑃 = 𝜎0 × 𝑏 × 𝑕 = 𝑕
Remarque :
 L’élimination des contraintes de tractions n’a pu être obtenue précédemment qu’au prix
d’une augmentation de la contrainte de compression qui passe de 𝜎0 à 2 × 𝜎0 .
 En fait, la précontrainte utile dans la partie inférieur de la section, se révèle inutile et
même nuisible dans la partie supérieure.
 il faut donc excentrer le point d’application de la force de précontrainte P de telle façon
à obtenir des contraintes de compression seulement là où elles sont utiles.

b. Excentricité𝒆 ≠ 𝟎
A L’examen du diagramme (b), on peut remarquer qu’un diagramme triangulaire
croissant de 0 au sommet de la section jusqu’à σo à sa base est suffisant pour annuler les
contraintes de traction et on aura les diagrammes b,c et d.
Pour réaliser le diagramme c, il faut placer l’armature de précontrainte à la limite du noyau
𝑕
central de la section c.à.d au 1/3 inférieur de la hauteur ●𝑒=
6

Cette nouvelle disposition présente deux avantages :


 La contrainte max. n’est plus maintenant que 𝜎0 au lieu de 2 × 𝜎0
 Force de précontrainte nécessaire pour réaliser cette situation est égale à l’aire du
diagramme (c) multipliée par la largeur de la section, a pour valeur cette fois :

1 3𝑀
P’= ×σO×b×h = soit la moitié de la valeur déterminée précédemment pour e=0
2 𝑕
Nous voyons donc tout l’intérêt que présente le réglage de l’excentrement de la force de
précontrainte : en jouant convenablement sur le couple de valeurs (P,e) on pourra obtenir les
conditions optimales de répartition des contraintes.

Principe ou concept de compensation du poids propre

Considérons le cas, très fréquent en pratique, d’une section de poutre soumise à un


moment fléchissant du à des actions permanentes auquel peut se superposer un moment
fléchissant du à des actions variables.
Sous l’effet des sollicitations extérieures la contrainte normale sur la fibre supérieure
varie de σG à σG+σQ ; l’existence d’une contrainte minimale σG a une conséquence
importante :Sous l’action de la précontrainte seule, il est possible, sans obtenir de contraintes
de traction dans la section, d’avoir un diagramme tel que la contrainte au droit de la fibre
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supérieure soit négative, c'est-à-dire que le point de passage de la force de précontrainte pourra
être extérieur au noyau central de la section. Le diagramme optimal est le suivant :

Bilan des contraintes :


Nous désignerons par :
 𝝈𝒈 :Contrainte dus aux charges permanentes
 𝝈𝒒 : Contrainte dus aux
urcharges d’exploitations
 𝝈𝒑 :Contrainte dus à la
précontraintes

Sur la fibre supérieure nous aurons


𝝈𝒑𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒒𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒈𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒈𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏
Sup
𝝈𝒒𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒑𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏

Sur la fibre inférieure nous aurons


𝝈𝒑 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒒 𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒈 𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝝈𝒈𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝜎 𝑞𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝜎 𝑝𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛
Inf

𝝈𝒈 + 𝝈𝒒 + 𝝈 𝒑 ≤𝑅

 Il faut minimiser les contraintes (1ère o Choix de matériaux à haute


partie) résistance
o Choix de matériaux plus léger
o Optimiser les dimensions de la section
 Il fautmaximiser R :
Remarque importante :
La valeur de 𝑞 (surcharge d’exploitation) est une valeur donnée par les différent DTR ou
par le règlement en vigueur, elle ne peut faire l’objet d’aucune spéculation à la baisse.
On dit qu’il y a compensation du poids propre si pour une valeur particulière de 𝑃, 𝑒 on
aura :
𝜎𝑔 = 𝜎𝑝𝑟
𝜎𝑔 = 𝜎𝑃𝑟  𝑒𝑡
𝜎𝑞 = 𝑅
Ce qui se traduit graphiquement par les diagrammes optimal suivants :

Et par les équations d’équilibres suivantes :

Situation à vide

Fibre supérieure
6𝑀𝑔 6 𝑃×𝑒 𝑃
𝑏×𝑕 2

𝑏×𝑕 2
+
𝑏×𝑕
= 0 .................. Équation d’équilibre n° 
Fibre inférieure
6𝑀𝑔 6 𝑃×𝑒 𝑃

𝑏×𝑕 2
+
𝑏×𝑕 2
+
𝑏×𝑕
= 𝜎𝑐 .............. Équation d’équilibre n° 
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Situation à charge

Fibre supérieure
6𝑀𝑔 6 𝑃×𝑒 𝑃 6𝑀𝑞
− + + = 𝜎𝑐 ..... Équation d’équilibre n° 
𝑏×𝑕 2 𝑏×𝑕 2 𝑏×𝑕 𝑏×𝑕 2

Fibre inférieure
6𝑀𝑔 6 𝑃×𝑒 𝑃 6𝑀𝑞

𝑏×𝑕 2
+
𝑏×𝑕 2
+
𝑏×𝑕

𝑏×𝑕 2
= 𝜎𝑐 . Équation d’équilibre n° 
Avec quelques manipulations on obtient :

6×𝑀𝑞 6×𝑀𝑞
(4)-(2)  ► = 𝜎𝑐  ►𝑕 =
𝑏×𝑕 2 𝑏×𝜎𝑐

𝑏×𝑕
(1)+(2)  ►𝑃 = 𝜎𝑐
2
𝑀𝑔 𝑕
►𝑒 = +
𝑃 6
𝑃 ∶ Étant la force de précontrainte a appliquée.
𝑒 ∶ L’excentricité

Conclusion :
Le poids propre peut être compensé par un simple déplacement du câble (armatures) au-
dessous de la limite inférieure du noyau de compression d’une valeur de 𝑀𝑔 𝑃

Précontrainte d’un tirant :


 Considérons un élément en béton de section nette B.
 Des armatures (aciers) actifs de section 𝐴𝑃 sont placées au centre de l’élément.
 Ces armatures sont tendues en prenant appuis sur le béton de manière a comprimer ce
dernier avec une précontrainte P.

Dans un premier temps :


 Les aciers sont soumis à une force de traction 𝑃, Le béton est soumis à la même force 𝑃
mais de compression.
 On suppose, par la suite que la pièce est soumise à un effort extérieur 𝑁, après avoir
injecté la gaine de coulis d’injection, pour assurer une bonne adhérence (liaison) entre
les aciers et le béton.

Dans ce cas :
 𝑃 Sera appliquée à la section nette B
 𝑁 Effort extérieure sera appliqué à la section homogène 𝐵 + 𝑛𝐴𝑝

L’analyse de la distribution des contraintes en phase à vide est service donne :

Etape à vide
Béton Acier
𝑃
𝜎𝑏1 = 𝐵
Effort de compression 𝑃
𝜎𝑝1 = 𝐴 Effort de traction
𝑝

Etape à charge
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

Béton Acier
−𝑁 𝜎𝑝2 = 𝜀𝑎 𝐸𝑎 = 𝜀𝑏 × 𝐸𝑎
𝜎𝑏2 = 𝐵+𝑛𝐴𝑝
Effort de traction

 Sachant que la déformation du béton et de l’acier sont égale (Injection de coulis) :

𝜀𝑎 = 𝜀𝑏
𝜎𝑏 2 −𝑁 𝐸 𝐸
𝜎𝑝2 = 𝐸𝑏
× 𝐸𝑎 𝜎𝑝2 = 𝐵+𝑛𝐴 × 𝐸𝑎 Avec : 𝐸𝑎 Coefficient d’équivalence.
𝑝 𝑏 𝑏

Et donc la contrainte résultante dans le béton :


𝑃 𝑁
𝜎𝑏 = 𝜎𝑏1 + 𝜎𝑏2 = 𝐵 − 𝐵+𝑛𝐴 
𝑝

Pour éviter la traction du béton :

𝜎𝑏 = 0 Pour 𝑁 = 𝑁𝑙 𝑁𝑙 : Effort normal limite


𝑃 𝑙 𝑁 𝑛 𝐴𝑝
De 𝐵 − 𝐵+𝑛𝐴 = 0𝑁𝑙 = 𝑃 1 + 𝐵
l’expression de la valeur limite l’effort normal
𝑝

Contrainte résultante dans les aciers :


𝜎𝑝 = 𝜎𝑝1 + 𝜎𝑝2 = 𝜎𝑝1 + ∆𝜎𝑝

𝑃 𝑁
𝐺𝑝 = − +𝐵
𝐴 + 𝐴𝑝𝑛

Remarque :
 Les bétons qui, en l’absence d’effort extérieur est soumis à une contrainte de
compression 𝑃 𝐵 , poura supporté sans être tendu, une force de traction dont la limite
𝑛𝐴𝑝
est𝑁𝑙 = 𝑃 1 + 𝐵
.
 Cette force est supérieure à la contrainte 𝑃
𝑁
 L’acier subit une surtension ∆𝜎𝑝 = 𝐵+𝑛𝐴
𝑝

PRECONTRAINTE ET EFFORT TRANCHANT :

 Considérons la poutre isostatique en béton précontraint par post-tension tel que sur la
figure.
 Dans la zone médiane de la poutre il est souhaitable d’excentrer l’armature de
précontrainte et de la placer dans la partie inférieure de la section.
 En revanche, au voisinage des appuis, le moment
fléchissant 𝑀𝑓(𝑥) diminue et il est souvent nécessaire
de relever les armatures, pour éviter la traction dans
la partie supérieure
 Il en résulte un effort tranchant 𝑃. sin 𝛼
 Il est de sens opposé à celui dû aux sollicitations
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

extérieure et qui vient réduire celui-ci.

Soient :
o 𝑉𝑔 : Effort tranchant dû aux actions permanentes
o 𝑉𝑞 : Effort tranchant dû aux surcharges

L’effort tranchant total 𝑉𝑡 (compte tenu de la précontrainte) varie de :

A vide En charge
𝑉𝑏 𝑚𝑖𝑛 = −𝑃 sin 𝛼 + 𝑉𝑔  𝑉𝑏 𝑚𝑎𝑥 = −𝑃 sin 𝛼 + 𝑉𝑔 + 𝑉𝑞 

 Le profil idéal du câble (tracé optimal) est obtenue quand :

−𝑉𝑏 𝑚𝑖𝑛 = 𝑉𝑏 𝑚𝑎𝑥

 +  0 = 2 𝑉𝑔 − 𝑃 sin 𝛼 + 𝑉𝑞

1
𝑃 sin 𝛼 = 𝑉𝑔 + 2 𝑉𝑞

C'est-à-dire que : L’effet tranchant varie de …………… (Pour le cas du tracé idéal)
A vide A charge
−𝑉𝑞 +𝑉𝑞
𝑉𝑏 𝑚𝑖𝑛 = 𝑉𝑔 − 𝑃 sin 𝛼 = 𝑉𝑏 𝑚𝑖𝑛 = 𝑉𝑔 + 𝑉𝑞 − 𝑃 sin 𝛼 =
2 2
Conclusion :
Il serait possible de minimiser les efforts tranchant donc les cisaillements en jouent sur le
tracé des câbles
Dans ce cas il faudrait que 𝛼 prennent une valeur telle que :
𝑉𝑞 2𝑉𝑔 +𝑉𝑞
𝑃 sin 𝛼 = 𝑉𝑔 + C’est-à-dire 𝛼 = arc sin
2 2𝑃

0ptimum difficile à réaliser car d’une part :


La précontrainte varie dans le temps et d’autre part le tracé du câble
du câble doit aussi permettre de respecter les contraintes admissibles dans toutes les
sections ce qui impose un tracé différent.

Remarque : si Vqmin ‡ 0 et Vq = Vqmax, le profil idéal aura pour équation :

1
► Vbmax= [VqMAX-VqMIN ]
2

1
► Vbmin= - [VqMAX-VqMIN ]
2

Si on suppose que Vqmax = 1500KN (En charge) , Vqmin= 300KN (A vide), Vg= 400KN à l’ELS
CHAPITRE PREMIERS GENERALITES PRINCIPES DE BASE

Sans précontrainte ► VbMAX=1500 + 400= 1900 KN

1
Avec un profil idéal : ► Vbmax = [1500-300] = 600KN seulement.
2
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

II. Les matériaux utilisés en béton précontraint


LES ACIERS DE PRECONTRAINTE
Introduction :
L'augmentation des résistances des aciers de précontrainte a été une condition nécessaire
pour le développement du béton précontraint.
Pour des aciers dont la limite élastique est de l’ordre de 200 à 400 MPa, les pertes de
précontrainte représentent environ 50% à 80% de cette limite. Il a fallu développer des aciers à
haute limite élastique, de l'ordre de 1400 à 1600 MPa, pour que ces mêmes pertes ne
représentent que 15% à 20%. A ce moment, le béton précontraint devenait compétitif avec les
autres matériaux tels l'acier ou le béton armé.
Les armatures actives c’est à dire de précontrainte utilisées en béton précontraint sont
des aciers durs à haute résistance. Ce sont des aciers qui exercent des efforts de précontrainte
et dont la résistance de rupture en traction est de l’ordre de 1400 à 1800 MPa.

TYPE d’aciers :
Les aciers de précontrainte sont classés par :
Catégorie : On distingue les fils, les barres et les torons.

Les fils
 On distingue les fils d'aciers ronds et non lisses utilisés surtout en pré-tension.Leur diamètre
varie de 4 à 12.2 𝑚𝑚.
 Les diamètres les plus courants en post-tension sont 5.7et8𝑚𝑚.
 Les fils non lisses sont surtout utilisés en précontrainte par pré-tension où de bonnes
conditions d'adhérence sont particulièrement recherché. Il est en particulier interdit d'utiliser
des fils ronds et lisses pour la pré-tension.
DIAMETRE (MM) 4 5 6 7 8 10 12.2
SECTION (MM²) 12.6 19.6 28.3 38.5 50.3 78.5 117

Les torons
 Les torons sont constitués d'un ensemble de 3 ou 7fils enroulés en hélice en usine
(toronnage).
 Les torons à 3fils, de faible section (13.6𝑚𝑚2 ) ne sont utilisés qu'en précontrainte
par pré-tension.
 Les autres torons à 7 fils sont utilisés en pré-tension (bonne q ualité d'adhérence) et
en post-tension.
 Les torons les plus utilisés en post-tension sont de : 7fils.

6fils en hélice autour d'un fil central de diamètre :


o 1/2pouce (12.4 mm nominal) de 93𝑚𝑚2 de section constitués de fils de 4.02𝑚𝑚
de diamètre enroulé sur un fil de 4.3mm de diamètre souvent dénommés:T13.
o LesT13S : 7fils Super(12.9𝑚𝑚 de diamètre nominal)et 100𝑚𝑚 2 de section.
o 6/10Pouce (15.2mm nominal) de 139𝑚𝑚2 de section constitués de 6fils de 5
𝑚𝑚 enroulés sur un fil central de 5.2mm de diamètre souvent dénommés : T15.
o LesT15S :7fils Super (15.7 𝑚𝑚 de diamètre nominal)et 150𝑚𝑚 2 de section.
 Les torons sont livrés en couronne .

3 FILS 7 FILS 7 FILS 7 FILS 7 FILS


TYPE DE TORONS 7 FILS 7 FILS
3 × 2.4 STANDARD STANDARD SUPER SUPER
DIAMETRE (MM) 5.2 6.85 9.3 12.5 15.2 12.9 15.7
SECTION (MM²) 13.6 28.2 52 93 139 100 150

13
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Les barres :
 Les barres sont définies comme étant de section supérieure aux fils ( sup à 12𝑚𝑚) et
livrable en éléments rectilignes, ce qui réduit leur usage à de faible longueur. Sauf à
utiliser avec des coupleurs.
 Les barres les plus courantes ont un diamètre nominal de 26𝑚𝑚, plus rarement, on
trouve des barres de 18 et 32𝑚𝑚.
 Leur longueur maximale disponible est de l'ordre de l 8m.
 Leur limite élastique est nettement plus faible que celle des fils et des torons.

DIAMETRE (MM) 20 22 26 32 36
SECTION NOMINALE (MM²) 314 380 531 804 1 018

Caractéristique mécanique :

Résistance à la traction ou charge maximale :


La résistance à prendre en compte dans les calculs est la charge maximale garantie que
supporte l'éprouvette d'armature dans l’essai de traction jusqu'à rupture et que l'on désigne
par :𝐹𝑝𝑟𝑔 , la contrainte correspondante est désignée par 𝑓𝑝𝑟𝑔 = 𝐹𝑝𝑟𝑔 𝐴𝑝 ; 𝐴𝑝 étant la section des
armatures de précontrainte.
Les différentes catégories d'aciers sont réparties en classe de résistance définissant
parfaitement, pour chaque catégorie, la valeur de la résistance, quel que soit le fabricant.
Les valeurs oscillent de :
 1 570 MPa à 1770 MPa pour les fils.
 1770 MPa à l 960 MPa pour les torons.
 1030 MPa à 1230 MPa pour les barres.

La limite élastique :
Un deuxième paramètre utilisé dans les calculs est la limite d'élasticité des aciers de
précontrainte.
Comme ces aciers n'ont pas de palier de ductilité, on définira la limite élastique comme
étant la contrainte. Qui, après retour à une contrainte nulle. Laisse un allongement résiduel de
0.1%.

►Modèle de comportement des aciers de précontrainte à l'état limite de service


La limite élastique conventionnelle des aciers de précontrainte, désignée par 𝑓𝑝𝑒𝑔 ,
Représentent 80à90% de leur résistance garantie :

14
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Module de YOUNG :
Le module d'élasticité longitudinale Ep des aciers de précontrainte est pris égal à :
 200 000 MPa pour les fils et les barres.
 l 90 000 MPa pour les torons.

Ce module intervient fréquemment en béton précontraint non seulement dans les calculs
de déformations des éléments (poutres fléchies par exemple) mais également dans le calcul des
pertes de précontrainte, dans le calcul des allongements lors de la mise en tension servant de
contrôle à la bonne mise en tension. Dans le calcul des contraintes au moyen du diagramme
contrainte-déformation pour la vérification en état limite ultime.

Diagramme contrainte déformation :


Le calcul à l'état limite ultime, sortant du domaine élastique. Il est nécessaire de
connaitre la relation entre la contrainte et déformation aux différents stades de calcul.
Le diagramme 𝜎, 𝜀 est fourni par le producteur de l'acier, mais, lors de l'établissement
des projets, la provenance de l'acier n'est pas encore connue ; il faut donc admettre à priori une
loi moyenne.
Une mise en équation des courbes réelles a dû être faite pour en assurer un emploi
simple.
Le B.P.E.L 91 (annexe 2) donne les équations suivantes:
Pour les fils tréfilés et les torons :
𝜎𝑝
 𝜀𝑝 = 𝜎𝑝 5 Pour 𝜎𝑝 > 0.9 𝑓𝑝𝑒𝑔
𝐸𝑝 +100
𝑓 𝑝𝑒𝑔 −0.9
𝜎𝑝
 𝜀𝑝 = 𝐸 Pour 0 < 𝜎𝑝 < 0.9 𝑓𝑝𝑒𝑔
𝑝

Pour les fils trempés et revenus et pour les barres:


Le diagramme contrainte-déformation est idéalisé sous la forme de 2 droites; les valeurs
de la contrainte sont les suivantes:
𝑓𝑝𝑒𝑔
 𝜎𝑝 = 𝐸𝑝 × 𝜀𝑝 Pour 𝜀𝑝 < 𝐸𝑝
𝑓𝑝𝑒𝑔
 𝜎𝑝 = 𝑓𝑝𝑒𝑔 Pour 𝜀𝑝 > 𝐸𝑝

L 'Euro-code2 ne propose pas de formulation numérique pour la contrainte-déformation; il


se contente de montrer un diagramme type analogue à celui que propose les règles B.P.E.L pour
les fils et torons, en ajoutant que le diagramme doit être fourni par le producteur en annexe au
certificat accompagnant les lots.
A l'état limite de service ELS, dans le cas de la post-tension ou la pré-tension : la
contrainte à l'origine (contrainte admissible) 𝜎𝑝0 prend la valeur suivante :

 σp0 = Min 0.80 𝑓𝑝𝑟𝑔 ; 0.90 𝑓𝑝𝑒𝑔

Dans le cas de produits industrialisés en pré-tension et faisant l'objet fiable d'assurance


de qualité:

 σp0 = Min 0.85 𝑓𝑝𝑟𝑔 ; 0.95 𝑓𝑝𝑒𝑔

Pour les barres, la tension à l'origine est :


 𝜎p0 = 0.70 𝑓𝑝𝑟𝑔

15
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Pour les tirants d'ancrage dans le sol, on retiendra comme valeur de mise en tension :
 𝜎𝑝0 = 0.75 𝑓𝑝𝑒𝑔 Pour les tirants provisoires.
 𝜎𝑝0 = 0.60 𝑓𝑝𝑒𝑔 Pour les tirants définitifs.

Comportement à long terme-Phénomène de relaxation :


Tout acier de précontrainte qui est tendu et maintenu à longueur constante dans le
béton perd une partie de sa tension initiale dans le temps (relâchement de tension à longueur
constante).Ce phénomène, connu sous le nom de Relaxation doit être pris en compte dans le
calcul des structures précontraintes. Elle n'apparait que pour les aciers à haute limite élastiq ue
utilisés en béton précontraint pour des contraintes supérieures à (30 à 40)% de leur contrainte
de rupture garantie.
Ce phénomène est caractérisé par la valeur de la relaxation ou chute de tension dans les
armatures de précontrainte maximale à 1000 heures pour une tension initiale 𝜎𝑝𝑖 = 0.7. 𝑓𝑝𝑟𝑔 à une
température de 20° ± 1° et qui est désignée par 𝜌1000 [%].

LeBPEL99 propose l'expression suivante pour le calcul de la relaxation à l'instant t :


∆𝜎𝑝(𝑡) = 𝐾1 . 𝑔 𝑡 . 𝜌1000 . 𝜎𝑝𝑖
Elle dépend de la nature de l'acier et de son traitement et on dist ingue:
 Les aciers à relaxation normale ou aciers RN pour lesquels : 𝜌1000 = 8 %
 Les aciers à très basse relaxation ou aciers TBR pour lesquels : 𝜌1000 = 2.5 %

Le coefficient 𝐾1 prend les valeurs suivantes :


o 6 × 10−3 Pour des armatures TBR c'est-à-dire 𝜌1000 ≤ 2.5 %
o 8 × 10−3 Pour des armatures pour lesquels 𝜌1000 > 2.5 %
- En particulier pour les aciers RN.

La fonction a pour expression :


3 4 (1−𝜇 )
𝑔 𝑡 = 𝑡 100 . 𝑒 (10𝜇−7.5) 𝐾2

Le coefficient 𝐾2 prend les valeurs suivantes :


o 𝐾2 = 1.1 Pour les aciers TBR pour lesquels 𝜌1000 ≤ 2.5 %
o 𝐾2 = 1.5 Pour les aciers RN pour lesquels 𝜌1000 = 8 %
o 𝐾2 = 1.25 Pour les aciers TBR pour lesquels 2.5 < 𝜌1000 ≤ 8

Le rapport 𝜇 est égal au rapport de la tension initiale à la contrainte de rupture garantie


𝜎 𝑝𝑖 (𝑥 )
 𝜇= 𝑓𝑝𝑟𝑔

Donc l'évolution de la relaxation dans le temps est donnée par :


3 4 (1−𝜇)
∆𝜎𝑝(𝑡) = 𝐾1 . 𝜌1000 . 𝑡 100 . 𝑒 (10𝜇 −7.5) 𝐾2
. 𝜎𝑝𝑖 (𝑥)
Et dont les termes sont définis précédemment.
Remarque :
Le BPEL donne une formule simplifiée de la relaxation correspondant à un temps t de
l 'ordre de5 × 105 heures (11ans et 152 jours) et valable pour les ouvrages en BP.
6 σ pi (x )
 ∆𝜎𝑝(𝑥) = 100 f prg
− 𝜇0 . 𝜌1000 . 𝜎𝑝𝑖 (𝑥)
6
 ∆𝜎𝑝(𝑥) = 100 𝜇 − 𝜇0 . 𝜌1000 . 𝜎𝑝𝑖 (𝑥)

16
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Avec :

o 𝜎𝑝𝑖 (𝑥) : Tension initiale au niveau de la section x après pertes instantanées.


o 𝑓𝑝𝑟𝑔 : Contrainte de rupture garantie.
o 𝜇0 = 0.43 Pour les aciers TBR.
o = 0.30 Pour les aciers RN.
o = 0.35 Pour les autres.

F.1g. 8.7 Prestressing tendon. Photograph courtesy of CCL Systems


Design of Prestressed Concrete Members for Bending
Fig.8.6 Prestressing strand: (a)elevation;
(b)section through seven-wire strand
(anchor in background).Photographs by
Dempsey

17
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

BETON
Introduction :
Le béton utilisé en béton précontraint est caractérisé par une résistance à la compression
élevée comparée à celle du béton ordinaire utilisé dans les constructions en béton armé.
Le béton à haute résistance est utilisé dans les constructions en béton précontraint pour
les raisons suivantes :
 Ce type de béton est souvent soumis à des grandes sollicitations surtout an niveau des
extrémités (cas des éléments précontraints en post-tension) où la force de précontrainte
est transmise des câbles aux plaques d'ancrage qui sont en contact direct avec le béton.
La solution la plus économique consiste à augmenter la résistance à la compression du
béton.
 L'amélioration de la qualité du béton conduit à l'obtention d'un module de déformation
longitudinale « Eb »plus élevé ce qui a pour conséquence une réduction dans la
déformation initiale élastique sous l'application de la force de précontrainte et une
réduction dans la déformation due au fluage et retrait donc une réduction des pertes de
précontrainte.
 Le béton à haute résistance possède une résistance à la traction relativement élevée, par
conséquent, les fissures sont retardées.
 Pour les éléments pré-tension où le transfert de la force de précontrainte des câbles au
béton se fait par adhérence. L’utilisation du béton à haute résistance permettra le
développement de contraintes d'adhérence élevée.
 Une haute résistance à la compression permet de réduire les dimensions (dimensions
minimales) de l'ouvrage ce qui entraine une diminution du poids propre des pièces et par
conséquent de longues travées sont techniquement possibles.

Résistance à la compression :
 La résistance du béton est un paramètre très important pour la réalisation des ouvrages
précontraints.
 Pour l'établissement des projets, dans les courants, un béton est caractérisé par la valeur
de sa résistance à la compression à l'âge de 28 jours dite aussi résistance caractéristique
requise ou (spécifiée) et notée fc28 ou fck .
 Cette résistance à la compression simple est mesurée dans la plupart des pays sur des
éprouvettes cylindriques âgées de 28 jours (L'Allemagne et la Grande Bretagne utilisent
des cubes).
 La résistance caractéristique du béton se déduit des valeurs mesurées et de leur
dispersion suivant des lois statistiques.
 La loi de variation de la résistance du béton, surtout dans son jeune âge (avant 28 jours)
est une donnée très importante car elle gouverne le délai de décoffrage des éléments et,
en béton précontraint, l'âge auquel la mise en tension des armatures devient possible.
 Pour des températures de l'ordre de J 5 à 20 degrés centigrades, on peut toutefois, selon
les recommandations du Comité Européen du Béton et Fédération Internationale de la
Précontrainte (C.E.B-F.I.P), admettre une variation de la résistance d'un béton normal,
en fonction de son âge en jours, selon le tableau suivant :

Age du béton [jours] 3 7 28 180 360


rapport 𝑓𝑐𝑗 𝑓𝑐𝑘 ou 𝑓𝑐28 (ciment normal) 0.40 0.65 1.00 1.20 1.35
rapport 𝑓𝑐𝑗 𝑓𝑐𝑘 ou 𝑓𝑐28 (ciment à durcissement rapide) 0.55 0.65 1.00 1.15 1.20

 Lorsque les sollicitations s'exercent sur un béton dont l'âge de j jours (encours
d'exécution) est inférieur à 28jours, on se réfère à la résistance 𝑓𝑐𝑗 obtenue au jour

18
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

considéré; on peut admettre en première approximation que pour j 28 jours, la


résistance des bétons non traités thermiquement suit approximativement les lois
suivantes :
𝑗
 𝑓𝑐𝑗 = × 𝑓𝑐28 Pour 𝑓𝑐28 ≤ 40 𝑀𝑃𝑎
4.76+0.83𝑗
𝑗
 𝑓𝑐𝑗 = 1.40+0.95𝑗 × 𝑓𝑐28 Pour 𝑓𝑐28 > 40 𝑀𝑃𝑎

Remarque
 Au-delà de 28 jours, on admet pour les calculs de résistance que 𝑓𝑐𝑗 = 𝑓28 = 𝑓𝑐𝑘
 A défaut d'essais comparatifs, on admet que Les rapports des résistances obtenues sur
cylindre et sur cube est 𝑓𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑓𝑐𝑢𝑏𝑒 = 0.83
 L’Euro code 2 laisses le choix entre l'un ou l'autre type d'éprouvettes, mais on adopte
comme base de calcul la résistance sur cylindre.
 L’Euro code 2 définit neuf classes de résistance chacune d'elles correspondant à w1e
valeur spécifiée de la résistance caractéristique à la compression à 28 jours d'âge [Mpa].

Classe C12 C16 C20 C25 C30 C35 C40 C45 C50
𝐹𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒 𝐹𝑐𝑢𝑏𝑒 C15 C20 C25 C30 C37 C45 C50 C55 C60
𝐹𝑐𝑘 ou 𝑓𝑐28 12 16 20 25 30 35 40 45 50
𝐹𝑐 𝑡𝑚 1.6 1.9 2.2 2.5 2.8 3.1 3.4 3.7 4.0

Résistance à la traction :
Les bétons sont généralement caractérisés par leur résistance à la compression, mais
𝑓𝑡 joue aussi un rôle important dans leur comportement mécanique; c'est le cas en particulier
pour tout ce qui concerne l'adhérence.
Afin de simplifier l'établissement des projets, les codes de calcul convertissent les
formules faisant , en ne faisant intervenir explicitement que la résistance à la compression, et
ils donnent une formule de conversion.
Les règles BAEL et BPEL proposent la relation conventionnelle suivante :
 𝑓𝑡𝑗 = 0.6 + 0.06 𝑓𝑐𝑗 Soit à 28 jours 𝑓𝑡28 = 0.6 + 0.06 𝑓𝑐28
L’Euro code 2 définit la résistance moyenne à la traction par :
2/3
 𝑓𝑐𝑡𝑚 = 0.30 𝑓𝑐𝑘
Formule légèrement plus avantageuse que celle du BPEL qui pour 𝑓𝑐28 = 𝑓𝑐𝑘 = 30 𝑀𝑃𝑎
donnerait 0.6 + 1.8 = 2.4 MPa au lieu de 2.8 MPa donné par L’Euro code 2.
Le tableau précédant donne les valeurs de fctm pour les 9 classes de résistance.
Essai de laboratoire (Rappels) :
Résistance caractéristique : obtenue par écrasement d'éprouvettes cylindrique de
2
200 cm de section de hauteur H = 2 Φ = 32 cm .
- USA : Cylindre 𝐻 = 32 𝑚𝑚; Φ = 150 𝑚𝑚.
- Allemagne : Cube 𝐻 = 𝑎 = 200 𝑚𝑚.
- GB : Cube 𝐻 = 𝑎 = 150 𝑚𝑚.

19
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

k est un coefficient qui dépend de la probabilité, fixée à priori, d'obtenir un résultat


d'essais inférieur à fck
Le tableau ci-dessous donne les valeurs de k en fonction de la probabilité variant de
0,001 à 0,2.
Probabilité 0.001 0.005 0.010 0.025 0.050 0.100 0.200
Coefficient k 3.09 2.58 2.33 1.96 1.64 1.28 0.84

Desétudesontégalementpermisdedéterminerl'influencedunombred'essaissurlecoefficient 𝑘.
Nombre d’essais 15 30 50 100
Coefficient k 1.94 1.69 1.57 1.46

Pour un béton courant,l'écart type« s »est de 15% environ. Les recommandations du


C.E.B-F.I.P préconisent𝑘 = 1.64 sans tenir compte du nombre d'essais mais, on adopte
généralement :
 𝑓𝑐28 = 𝑓𝑐𝑘 = 𝑅𝑚 − 1.64 𝑠 Pour 30 Résultats d’essais
 𝑓𝑐28 = 𝑓𝑐𝑘 = 𝑅𝑚 − 1.94 𝑠 Pour 15 Résultats d’essais

Résistance à la traction :
Elle est déterminée expérimentalement par :

𝑀.𝑣
 Essai de traction par flexion (traction indirect) : 𝜎𝑡 = 𝐼
(Théorie de flexion simple)
𝐹
 Essai Brésilien ou écrasement par fendage : 𝜎𝑡 = 0.55
𝑑.𝑙

Déformation instantanée du béton :


A L'inverse de celle de l'acier, la courbe contrainte-déformation du béton ne présente pas
de partie rectiligne, si bien que le module d'élasticité longitudinale n'a pas une valeur constante,
ce qui amène à distinguer le module tangent du module sécant. Cependant, pour des valeurs
usuelles des contraintes jusqu'à 40 à 50 % de la contrainte de rupture, on prend généralement en
compte une seule valeur de 𝐸𝑖𝑗 du module instantané. En d'autres termes, le béton peut être
considéré comme élastique pour des contraintes ne dépassant pas la moitié de sa contrainte
ultime. Au -delà, la déformation croit plus vite jusqu'à la rupture pour des déformations de 2.5 à
4%o.
Pour un matériau élastique, on définit un module de déformation longitudinale E dit
𝜎
module de Young tel que la proportionnalité Contrainte-Déformation s'écrive 𝜀 = 𝐸

Ce qui suppose une représentation linéaire du diagramme 𝜎, 𝜀


Pour le béton, tant que 𝜎 ≤ 50% de la contrainte ultime, on prend généralement une
seule valeur du module instantané fonction croissante de la résistance à la compression. Les
règles B.A.E.L et B.P.E.L proposent la relation conventionnelle suivante :

 Eij = 11 000 3 fcj en MPa


fcj : Etant la résistance caractéristique du béton à l’âge de 𝑗 [jours]
L'Euro-code 2 propose la formule suivante pour le module de déformation moyen :
1/3
 𝐸𝑐𝑚 = 9 500 𝑓𝑐𝑘 + 8 en 𝑀𝑃𝑎
C12 C16 C20 C25 C30 C35 C40 C45 C50
Classe de résistance
C15 C20 C25 C30 C37 C45 C50 C55 C60
𝐸𝑐𝑚 𝐾𝑛 𝑚𝑚2 26.0 27.5 29.0 30.5 32.0 33.5 35.0 36.0 37.0

20
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Déformation différée du béton :


Deux déformations différées apparaissent dans la vie d'un ouvrage en béton.
Le retrait et le fluage et qui sont considérés comme 2 phénomènes indépendants dont les
effets s'ajoutent.
 εdifféré = εretrait + εfluage

Retrait
Il est dû à l'évaporation de l'eau, qui chimiquement, n'était pas nécessaire à la prise du
ciment mais qui était indispensable pour obtenir une consistance plastique du béton pour
faciliter sa mise en œuvre.
L'importance du retrait dépend d'un certain nombre de paramètres :
 L'humidité relative 𝝆𝑯 de l'air ambiant : le retrait augmente quand l'humidité
diminue.
 Les dimensions de la pièce : le retrait est plus grand pour les pièces peu
épaisses.
o l'influence du rayon moyen 𝑟𝑚 défini comme le rapport aire de la section/
périmètre.
 La quantité d'armatures situées à l'intérieur de la pièce et qui freinent le retrait
o 𝜌𝑠 = 5 % d'armatures longitudinales passives ou actives
 La quantité d'eau mise en œuvre : le retrait augmente avec cette valeur.
 Le dosage en ciment : le retrait augmente avec la quantité de ciment.
 Le temps écoulé t : le retrait augmente avec le temps écoulé.

εdifféré = 𝑓 𝜌𝐻 , 𝑟𝑚 , 𝜌𝑠 , 𝐸𝑎𝑢, 𝐷𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑐𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠 é𝑐𝑜𝑢𝑙é 𝑡


L'annexe 1 du BPEL définit le retrait qui se développe dans l'intervalle de temps 𝑡0 , 𝑡 par :
𝑡
Avec pour r(t), la loi d'évolution suivante : 𝑟 𝑡 =
𝑡+9 𝑟𝑚
Où t est l’âge du béton en [jours], compté à partir du jour de fabrication,
rm : exprimant l'influence des dimensions de la pièce sur le retrait et désigne le rayon
moyen exprimé en [cm] et c'est le rapport de l'aire B de la section droite de la pièce à son
périmètre extérieur U, c'est-à-dire𝑟𝑚 = 𝐵 𝑈.
La déformation finale est :
𝐾𝑠 dépend du pourcentage d'armatures adhérentes ou passives 𝐴𝑠 et s'exprime par
𝜌𝑠 = 𝐴𝑠 𝐵
1
 Ks = ρs = A s B
1+20 ρ s

80
Avec : 𝜀0 = 100 − 𝜌𝐻 6+
10+3 𝑟𝑚

𝜌𝐻 : Est l'hygrométrie ambiante ou l'humidité relative[%]


Pour un calcul usuel ou à défauts de résultats expérimentaux, on peut adopter les valeurs
forfaitaires suivantes pour le retrait final 𝜀𝑟 :

1.5 × 10−4 : Pour un climat très humide ;


2 × 10−4 : Pour un Climat humide ;
3 × 10−4 : Pour un climat tempéré sec ;
4 × 10−4 : Pour un climat chaud et sec ;
5 × 10−4 : Pour un climat très sec ou désertique ;

21
CHAPITRE 02 LES MATERIAUX UTILISES EN BETON PRECONTRAINT

Fluage
Le fluage est une déformation différée sous contrainte de compression constante. Les
essais montrent qu'après le chargement du béton, la déformation se poursuit pendant des
décennies, avec une vitesse décroissante, pour aboutir à une lente stabilisation. La déformation
finale du béton sous l'effet du fluage est sensiblement le double de la déformation élastique
instantanée (voir figure). La déformation finale, et totale, est de l'ordre du triple de la
déformation initiale si bien que pour des calculs n'exigeant pas une grande précision ,on peut
évaluer la déformation finale totale (initiale+différée) au moyen du module de déformation
différée :

1/3
𝐸𝑣𝑗 = 3 700 𝑓𝑐𝑗 𝑀𝑃𝑎
𝜎
En effet : 𝜀𝑓𝑙 = 2 × 𝜀𝑖 = 2 𝐸 𝐸𝑖𝑗 Module de déformation instantané du béton
𝑖𝑗
𝜎 𝜎
𝜀 = 𝜀𝑖 + 2𝜀𝑖 = 3 =
𝐸𝑖𝑗 𝐸𝑣𝑗

Paramètres influant
 Le temps t au moment du calcul du fluage.
 Le temps t, âge du béton lors de la mise en charge𝜎.
 La proportion d'armatures longitudinales adhérentes et qui gênent le fluage.
 Les dimensions de la pièce.
 L'humidité relative.

Remarque
Il est nécessaire de distinguer plusieurs cas :
 Le cas de l'application d'une contrainte σ1, appliquée au temps t 1 et maintenue
constante ensuite. C'est à ce cas particulier que correspond le terme de fluage au
sens restrictif, tel que le définissent les normes d'essai.
 Le cas d'une succession d'accroissement de contraintes, toutes de compression, s'en
déduit facilement en admettant la superposition des déformations de fluage.
 Par contre, le cas d'une diminution de contrainte doit être traité de façon
spécifique.

Fluage sous contrainte constante :


Si on applique sur le béton non chargé, à l'âge t1 , une contrainte σ1 que l'on maintient
ensuite constante, on peut admettre que la déformation de fluage à un instant donné, est
propo1iionnelle à la déformation instantanée produite par la contrainte σ1 , tant que cette
contrainte reste inférieure à environ 0.7 𝑓𝑐𝑗 .
Le BPEL donne la méthode suivante pour l'estimation de la déformation du fluage
qui apparait dans l'intervalle de temps 𝑡1 , 𝑡 :

22

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