Notes de cours

CHAPITRE I

Béton Précontraint

Pr. T TBATOU
Génie Civil
2018/2019

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Béton Précontraint
 1- Principe de modalité et de fonctionnement de la
précontrainte
A/ - GENERALITE « PRECONTRAINTE »

I- Concept de la précontrainte

- La précontrainte est un état de sollicitation du béton et de l’acier appliqué lors de la construction, avant
que d’autres sollicitations agissent sur la structure.
- L’acier est mis en traction au moyen d’un dispositif qui sera décrit plus bas : cet effort est transmis au
béton qui est ainsi mis en compression.
- Le terme « précontraint » indique que le béton est mis en compression avant que la structure entre en
fonction.
- La précontrainte permet d’augmenter sensiblement la rigidité d’une structure en béton armé, tout en
rendant possible la pleine utilisation d’aciers à très haute résistance.

II- Principe du béton précontraint

Le béton est un matériau résiste bien à la compression, mais peu (aléatoirement), à la traction. Il est donc
intéressant de construire en béton, mais en évitant que ce matériau soit trop tendu, et risque de se fissurer.

Pour cela, il faut le comprimer de façon artificielle et en permanence, dans des zones où les charges
extérieures développent des tractions de façon qu’au total le béton reste comprimé (ou assez peu tendu
pour ne pas risquer de fissurer), et donc résistant à tout cas de charge. L’effort de compression
volontairement développé à cet effet est appelé l’effort de précontraint (ou la précontrainte).

 la compression totale du béton doit rester inférieure à une valeur raisonnable de façon à éviter tout
risque de fissuration longitudinale des éléments précontraints par excès de compression (alors que
les tractions y développent généralement des fissures transversales).
 la précontrainte d’un ouvrage ne peut être réalisée que pour des charges appartenant à un domaine
limité, supposé connu à l’avance. Si ce domaine inclut des charges rarement atteintes dans la
réalité, les principes précédents peuvent entraîner un sur-dimensionnement de la précontrainte.

- La précontrainte a pour objectif, en imposant

aux éléments un effort de compression axial
judicieusement appliqué, de supprimer (ou
fortement limiter) les sollicitations de traction
dans le béton.

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Béton Précontraint
 Quelques avantages
- Une réduction du poids mort ;
- L’effort de précontrainte agissant en sens inverse des charges extérieures limite les
déformées (diminutions des flèches et par suite la hauteur des poutres) ;
- Une augmentation des portées économiques, comme conséquence de la réduction du
poids mort et des déformations des éléments ;
- Une durabilité accrue par réduction de l’ouverture des fissures ;
- Une amélioration de la capacité portante au cisaillement ;
- Des possibilités accrues d’industrialisation et de préfabrication par la diminution du
poids et des dimensions des éléments.
Quelques inconvénients
- La nécessité de matériaux spécifiques ;
- La nécessité de main d’œuvre qualifié ;
- La nécessité d’équipements particuliers ;
- Risque de rupture à vide par excès de compression ;
- Un calcul relativement complexe.

III- Domaines d’application

Grâce à ces avantages, le béton précontraint est utilisé dans :
- les ouvrages d’art : il est d’utilisation courante pour les ponts,
- les bâtiments de dimensions importantes : un emploi très répandu pour les poutrelles
préfabriquées des planchers de bâtiments,
- de nombreux autres types d’ouvrages, parmi lesquels : les réservoirs, tirants d’ancrage,
certains ouvrages maritimes, les barrages, les enceintes de réacteurs nucléaires...

IV- Convention

V : Charges appliquées à une poutre.

N : Sollicitations dans une poutre.
M : Pour une poutre horizontale orientée de gauche à droite, un
moment positif comprime la fibre supérieure (fonctionnement
normal d’une poutre isostatique sous charges de pesanteur).

F : charge concentrée.
q : charge répartie
RA, RB= réactions d’appui
V- Types de la précontrainte

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Béton Précontraint
D’après le principe de la précontrainte, il y’a des méthodes de mise en tension des câbles dans
une structure. A chacune de ces méthodes sont associées des technologies de précontrainte
spécifiques.

 Deux modes sont possibles pour la mise en œuvre de la précontrainte :

- la précontrainte par post-tension.
- la précontrainte par pré-tension de l’acier.

 Dans ces termes, les préfixes « post » et « pré » décrivent le moment d’application de
la force dans l’acier par rapport à la mise en place du béton.

Une autre différence concerne la position de la précontrainte par post-tension par rapport à la
section en béton, de sort qu’on distingue :
- la précontrainte intérieure.
- la précontrainte extérieure.
En outre, la précontrainte intérieure (par post-tension) peut être avec adhérence ou sans
adhérence.

Remarque : + Précontrainte par déplacements extérieurs imposés

Les deux méthodes de précontrainte décrites précédemment sont les plus courantes et les plus
efficaces. Il existe une troisième famille de solutions, consistant à précontraindre la structure
par des déplacements imposés. Deux méthodes sont utilisées en pratique :

- des vérins appliqués entre la structure et des butées fixes. Les déplacements sont ensuite
bloqués par bétonnage.

- des « dénivellations d’appuis » de structures continues (ponts mixtes où cette technique permet
de précontraindre la dalle en béton au niveau des appuis intermédiaires)

B/ - MODALITES DE LA PRECONTRAINTE DANS UNE STRUCTURE

I- Précontrainte par post-tension de l’acier

Dans la précontrainte par post-tension, l’acier est mis en tension après le durcissement du béton
(figure 1).

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Béton Précontraint
- Des gaines de précontraint en tôle
ondulée ou en matière synthétique
(polyéthylène ou polypropylène) sont
placées dans le coffrage avant le
bétonnage.
A chaque extrémité, l’armature de la
précontrainte est dotée de têtes
d’ancrages chargées de transmettre la
force de précontrainte au béton (fig 2).

- Après le bétonnage, et une fois le béton

durci, les câbles sont mis en tension.
Pour ce faire, un vérin hydraulique est
placé en face d’une des têtes d’ancrage
pour tirer sur le câble. C’est ainsi que
Figure 1 : avant et après la mise en précontrainte par post-tension
le béton est mis en compression.
- Une fois la force désirée atteinte, le
câble est ancré à la tête d’ancrage et le
vérin hydraulique démonté.

- La dernière opération consiste à injecter l’espace entre la

gaine et l’armature de façon à empêcher la corrosion de Figure 2 : Tête d’ancrage mobile
cette dernière.

Etapes générales de réalisation

- Placement des gaines dans le coffrage.
- Coulage du béton.
- Après le durcissement du béton, la mise en tension des câbles.
- Injection d’un coulis de ciment.
L’ensemble d’un procédé de précontraint comprend, généralement, les éléments suivants :

a)- Dispositif d’ancrage : on distingue, principalement, deux types d’ancrage :

- Ancrage actif, situé à l’extrémité de la mise en tension.
- Ancrage passif (ancrage mort), situé à l’extrémité opposée à la mise en tension.
b)- Les coupleurs : dispositif permettant les prolongements des armatures.

c)- Matériels de mise en tension : vérins, pompes d’injection, pompe d’alimentation des
vérins…
d)- Les accessoires : gaines, tubes d’injection…

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Béton Précontraint
 II- Précontrainte par pré-tension de l’acier

Dans la précontrainte par pré-tension, l’armature de précontrainte est mise en tension avant la
mise en place du béton selon la séquence suivante :
- L’armature de précontrainte est mise en tension sur une structure rigide, le banc de
préfabrication.
- Le béton est ensuite mis en place. Puisqu’elle n’est pas séparée du béton par une gaine,
l’armature de précontrainte adhère au béton grâce aux aspérités de sa surface.
- Une fois que le béton a suffisamment durci et que la résistance nécessaire est atteinte,
l’armature de précontrainte est coupée à l’extrémité des éléments de béton et le cadre de mise
en tension est déchargé. La force de précontrainte est transmise au béton grâce à l’adhérence
entre l’acier et le béton.
Les bancs de mise en précontrainte sont des structures importantes, dont le poids et les
dimensions peuvent être très grands. C’est pourquoi, la précontrainte par pré-tension est
difficilement applicable sur le chantier et s’applique généralement aux structures préfabriquées
en usine.
 Par rapport à la post-tension, la pré-tension a l’avantage important d’être économique.
En effet, elle ne nécessite ni gaines, ni têtes d’ancrage.

Etapes générales de réalisation

- Mise en tension des câbles.
- Coulage du béton.
- Libération des câbles après le
durcissement du béton.
- Par adhérence, la précontrainte de
compression est transmise au béton.

Figure 3 : Précontrainte par pré-tension de l’acier

III- Les aciers des deux procédés

a)- Les fils : sont des armatures dont le diamètre maximal ne dépasse pas 12 mm.
On trouve usuellement diam 5, 7, 8 et 12 mm.
Ils sont livrés en couronnes d’environs 200kg.
Leurs résistance à la rupture est d’ordre de 1700 à 1800 MPa.

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b)- Les torons : sont constitués par des fils de faible diamètre (2 à 4mm) enroulés en hélice sur
eux-mêmes ou sur fil central.
Les torons les plus courants sont constitués de 7 fils dont six sont enroulés autour d’un fil central
de diamètre légèrement supérieur à celui des fils périphérique.
Ils possèdent, de par leur géométrie, de bonnes qualités d’adhérence, mais leur relaxation est
plus forte que celle des fils.
Les torons sont livrés en bobines de 2000 kg et de 1.66 m de diamètre.
c)- Les barres : sont des armatures lisses ou crénelées de diamètres compris entre 18 et 32 mm.
Leur résistance à la rupture est de l’ordre 1100 MPa.
Livrées en longueurs de 16 et 18 ml, elles sont essentiellement utilisées pour la précontrainte
transversale des ouvrages d’art.

Exemples :
Un câble 12Φ8 est constitué de 12 fils de diamètre 8 mm.
Un câble 6T13 est composé de 6 torons de diamètre 13 mm.

IV- Comparaison des deux procédés

Pré-tension
1)- L’économie des gaines, des dispositifs d’ancrage et de l’opération de l’injection.
2)- La nécessite des installations très lourdes ce qui limite, par voie de conséquence, le choix
des formes.
3)- La simplicité de la réalisation du procédé.
4)- Une bonne collaboration du béton et des armatures.
5)- La difficulté de réalisation des tracés courbes d’armatures.
6)- L’impossibilité de régler l’effort dans les armatures après la mise en tension.

Post- tension
1)- Ne demande aucune installation fixe puisque ; c’est sur la pièce elle-même que s’appuie le
vérin de précontrainte.
2)- Elle permet le choix des différentes formes.
3)- La possibilité de régler l’effort de précontrainte, ce qui permet d’adapter le procédé à
l’évolution de la masse de l’ouvrage.
4)- La facilité de réalisation des tracés courbes d’armatures de précontrainte.

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