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Chapitre 3

CALCUL DE LA FORCE DE
PRECONTRAINTE ET
DES PERTES
Silmang I. S. TINE,
Cours Béton Précontraint
Ingénieur en Génie Civil
Master 1 Génie Civil
I- Calcul de la force de précontrainte
On s’intéresse, pour cette partie, au calcul de la force de précontrainte
dans le cas de la précontrainte adhérente par post-tension

Dans l’espace, avec l’abscisse le long du câble


et du frottement
P Varie &
dans le temps, à cause du retrait et du fluage du béton
d’une part, de la relaxation des aciers d’autre part
I.1- Forces de précontrainte
Force de précontrainte maximale (clause 5.10.2)
Elle est celle appliquée à l'extrémité active pendant la mise en tension et vaut :

Une force de précontrainte supérieure est admise à condition que la force au


vérin puisse être mesurée avec une précision de +/- 5% de la valeur finale de la
force de précontrainte

Dès lors :
Force de précontrainte initiale (clause 5.10.3)

Annexe Nationale
Française
Force de précontrainte probable (clause 5.10.3)

C’est la force appliquée à l’extrémité active à laquelle sont défalquées les


pertes instantanées et différées (en valeurs absolues).

pertes instantanées

pertes différées
I.2- Présentation des pertes
Origine des pertes instantanées (clause 5.10.3)

Il convient, pour la précontrainte par pré-tension comme pour la


précontrainte par post-tension, de prendre en considération, le cas
échéant, les influences immédiates suivantes :

 pi (x)=  p,el++g+r (x, t 0 )


I.3- Calcul des pertes instantanées
I.3.1 - Pertes dues aux frottements (clause 5.10.5.2)
I.3.1 – Pertes aux ancrages (clause 5.10.5.3)
Dans ce qui suit, nous supposerons que la mise en tension se fait en
x = 0. Lors du relâchement du câble, le mouvement de recul se fait de
gauche à droite. Compte tenu de cette hypothèse, la tension dans le câble
en un point d’abscisse x ≤ d se calcule comme suit
Lors de la détension du vérin, le système de blocage des armatures ne peut

empêcher un recul g de l’armature de quelques mm. On parle improprement de

recul d’ancrage, alors que l’ancrage ne recule pas, mais c’est l’armature qui

glisse dans la tête d’ancrage. Ce raccourcissement de l’armature se répercute

sur une certaine longueur d, jusqu’à ce que le frottement en annule les effets.

La valeur totale du recul d’ancrage g est donnée ci-après :


Dans le cas où les valeurs des exponentiels sont faibles, i.e. ce qui est
la plupart des cas, on peut essayer de les linéariser par simplification:
Mise en tension par une ou deux extrémités:
Dans le cas où la distance d est ≤ à la mi-portée de la poutre (L/2), une mise en
tension par les deux extrémités peut- être envisagée. Les pertes dues aux rentrées
d’ancrage sont symétriques, et les aires hachurées, à gauche et à droite, qui
représentent chacune g.EP ne se chevauchent pas, c’es le cas des câbles longs,
frottements élevés, faible recul à l’ancrage (voir figure ci-après).
La tension dans le câble est globalement supérieure au cas d’une mise en
tension à une seule extrémité représentée par la ligne pointillée

Cas où d ≤ L/2 :
le câble se tend par
ses deux extremités
Dans le cas où d > L/2, les zones d’influence des reculs d’ancrage, de surface gEp
chacune, se chevauchent, c’es le cas des câbles courts tirés des deux côtés avec des
frottements faibles et des reculs à l’ancrage importants (voir figure ci-après). La courbe
des tensions après recul doit s’établir de telle sorte que la surface comprise entre elle et la
courbe des tensions avant recul vaille 2 x g Ep. Or la surface couverte par la réunion des
deux zones d’influence est inférieure à 2gEp du fait de leur chevauchement. Il s’ensuit un
abaissement général de la courbe des tensions qui se retrouve en dessous de la courbe
obtenue pour une mise en tension par une seule extrémité (voir figure ci-après)

Cas où d > L/2 :


le câble se tend par
ses deux extremités
En résumé, quand
d > L/2, il
conviendra de
mettre en tension le
câble par deux
extrémités.
I.3.3 - Pertes dues à la déformation instantanée du béton
(raccourcissement élastique)
Pertes par échelonnement des mises en tension (la non-
simultanéité de mise en tension).

Elles correspondent aux pertes de précontrainte dues à la déformation du béton

liée à l'échelonnement des mises en tension (la non-simultanéité de mise en

tension). En effet, la mise en tension des câbles ne pouvant s’effectuer que

câble par câble, la mise en tension du deuxième câble va entrainer un

raccourcissement de la poutre et du premier câble; de même la mise en tension

du troisième câble va entrainer un raccourcissement de la poutre et les deux

premiers câbles et ainsi de suite.


Chaque câble doit reprendre une force P/N; où N est le nombre de câbles d’une même famille.

 c (t)
Et chaque câble apporte à cette variation de contrainte une contribution , la variation correspondante de
N
déformation du béton étant: (x,t)=  c (t) et la perte correspondantes est : E (x, t)= E  c (t)
N E cm (t ) N E cm (t)
p p

Du fait de la non-simultanéité de la mise en tension des N câbles, la perte de tension correspondante au


ième câble mise en tension est :

c(t)
(N − i) E p 
N E cm (t)
La perte globale de force pour les N câbles est :

N
c (t) E p  c (t ) 1 N E p c (t) N (N −1)
( )
 (N − i)E p  N E (t )= E (t ) N  N − i = E (t) 2 N
i=1 cm cm i=1 cm

La perte moyenne pour la famille de N câbles est :

(N −1) E p c (t) (N −1) E P  c(t )  EP 


   j c (t)  
2N Ecm (t ) 2N E cm (t )  cm (t) 
E

N −1 1 Pour N assez grand. Cette valeur est


j =  la plus utilisée dans la pratique
2N 2
Pertes dues aux actions permanentes appliquées à une date postérieure à la mise en tension

Toute action permanente j appliquée à une date t postérieurement à la mise en tension et à l’ancrage d’un câble de
précontrainte provoque dans le béton adjacent une variation de contrainte  c (t) donc une variation de
c (t)
 c(t) =
raccourcissement :
E cm (t )
Le câble considéré subit la même variation de déformation, d’où une perte de tension (ou un gain si Δσc (t) 0 ) :
 c (t)  c (t)
Ep = jE p
E cm (t ) E cm (t )

Compte tenu de ces deux pertes, on peut admettre une valeur moyenne Δ el dans chaque armature:

 j c (t )
el = E p c (t) =E p    
 n −1 avec n, nombre d'armatures identiques
E
 cm ( t)   2 n mises successivement en tension. De
 manière approchée, on peut prendre j = 1/2
j =
 j c (t) 1
Pel = A p E p   
pour les variations dues aux actions
 
 cm
E ( t)  
permanentes appliquées après la mise en
précontrainte.
Ces actions permanentes j peuvent résulter de :
la mise en tension d’un nouveau câble (nouvelle précontrainte);
l’application d’un supplément de poids propre dans le cas d’une
construction par phases (tablier, revêtements);
la mise en place de superstructures.
I. 3. 4- Pertesde préc ontrainte par relaxation (3.3.2 (7) EC2)

Fils et torons Classe 1

Basse relaxation
Fils et torons Classe 2

pr 8μ 0,75(1–μ) –5
1000 Classe 3
= Valeur absolue des pertes par relaxation
= Valeur absolue de la précontrainte initiale
t = Temps après la mise en tension
pi
μ =
pk

1000
I.4- Calcul des pertes différées en post ou pré-
tension) (5.10.6 EC2)
Les pertes différées ne se manifestent pas indépendamment les unes
des autres. Leurs effets se superposent et s’influencent mutuellement.

Les pertes différées peuvent être calculées selon les 2 causes suivantes :
▪ Pertes dues à la réduction d’allongement de l’armature causée par la
déformation du béton sous retrait ou fluage ;
▪ Pertes dues à la diminution de la contrainte de l’acier du fait de la
relaxation.

Tenant compte du couplage entre les différentes pertes différées, l’EC2


propose :
I.5- Evaluation des Pertes différées indépendamment

I.5.1- Pertes dues au retrait

Les câbles, liés au béton à leurs extrémités par les ancrages, et tout au long
de leur tracé par le coulis d’injection, sont astreints à subir les mêmes
variations de déformations que le béton adjacent.

La perte finale de tension par retrait est donc, pour le câble considéré :
I.5.2- Pertes dues au fluage
Désignons par 𝒎𝒂𝒙 et 𝒎𝒊𝒏 les valeurs extrêmes qu’elle présente, dans
le cadre des hypothèses de la viscoélasticité linéaire, il est facile de
montrer que
avec la du
t âge
0
déformation totale
béton au moment de la du
misebéton satisfait,
en tension à toutconsidérées.
des armatures instant à.

Simplification en faisant la moyenne des contraintes max et min :


De ce fait, la perte finale par fluage vaut :

Poursuivant la simplification en admettant que 𝒎𝒊𝒏 est dû aux charges


permanentes ( = 𝒄,𝑸𝑷 ), que m a x min et que le 0 , alors :
I.5.3 - Pertes par relaxation à long terme
La relaxation est un relâchement de tension à longueur constante. Elle
n’apparait pour les aciers à haute élasticité utilisée en béton précontraint
que pour les contraintes supérieures à 30 ou 40 % de leur contrainte de
rupture garantie.
Elle peut s’exprimer via les formules 3.28 à 3.29 du paragraphe 3.3.2 (7)
de EC2.

Comme on l’a vu précédemment, la perte de tension finale due à la


relaxation peut être estimée par la formule (valable pour la classe 2
– très basse relaxation) :
I.5.4 - Pertes différées totales

Pour tenir compte de l’interaction du retrait et du fluage avec la relaxation des


armatures, les pertes différées finales sont évaluées par la formule :
I.6 - Tension à un instant quelconque

En valeur probable, elle s’établit ainsi :


EN D

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