Vous êtes sur la page 1sur 115

CHAPITRE 04:

Flexion Simple
aux Etats-Limites Ultimes (ELU)
Selon l’Eurocode 2
Ibrahima DIATTA,
Assistant en Béton armé et Structures
UFR-SI / Université de THIES
Références bibliographiques:
[1] NF EN 1992-1-1: Calcul des structures en béton, Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments,
Octobre 2005, Éditée et diffusée par AFNOR.
[2] Annexe Nationale à la NF EN 1992-1-1: Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments 2005
[3] Henry Thonier, conception et calcul des structures de bâtiments, Tome 7, l’Eurocode 2 pratique, 2ème édition,
Presse de l’ENPC, 2009.
[4] Jean Perchât, Traité de béton armé selon l’Eurocode 2, 2ème édition, Editions Le Moniteur, 2013.
[5] Damien Ricotier, Dimensionnement des Structures en béton armé selon l’Eurocode 2, Editions Le Moniteur, 2012.
[6] Henry Thonier, Le projet de béton armé, 7ème éditions conforme à l’Eurocode 2, Edition SEBTP, 2010.
[7] Jean Perchât - M. HUEBER, Cours de béton armé dispensé au CHEC
[8] Jean Roux, Pratique de l’Eurocode 2, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[9] Jean Roux, Maîtrise de l’eurocode 2, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[11] Jean-Marie Paillé, Calcul des structures en béton, guide d’application, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[12] S. Multon, Cours béton armé Eurocode 2, 2012
[10] Dr. Ir. P. Boeraeve, Cours de Béton Armé
Sommaire :
Introduction
Modélisation de la structure – données géométriques (5.3.2 EC2-1-1)
Largeur participante des tables de compression
Portée utile des poutres et dalles dans les bâtiments
Flexion simple aux états-limites ultime de résistance:
Notations et terminologies
Principes généraux de calcul en flexion simple (ou composée) aux ELU
Hypothèses fondamentales
Équations générales
Dimensionnement des Sections rectangulaires
Section rectangulaire sans aciers comprimés
Détermination coefficient de remplissage ψ - coefficient de centre de gravité dG
Cas du Diagramme bilinéaire
Cas du diagramme parabole-rectangle
Cas du diagramme rectangulaire simplifié
Moment frontière MAB
Dimensionnement des sections d’armatures aux ELU
Notion de moment limite Mlu
Section rectangulaire avec aciers comprimés
Cas où la contrainte de compression du béton est limitée
Cas où la section As2 des aciers comprimés n’est pas imposée
Cas où la section des aciers comprimés est imposée
Cas où la contrainte de compression du béton n’est pas limitée
Cas où la section As2 des aciers comprimés n’est pas imposée
Cas où la section des aciers comprimés est imposée
Formules approchées pour l’ELU
Dispositions constructives relatives aux poutres (9.2 EC2-1-1)
Dimensionnement des Sections en T
Moment de référence MTu
Calcul des armatures
Analyse structurale (5.4 à 5.7 EC2-1-1),
Introduction:
Une poutre est soumise à une sollicitation de flexion simple si le torseur de cohésion tcoh ne contient
qu’un effort tranchant Vy et un moment fléchissant Mfz non nuls, toutes les autres composantes étant
nulles (N, Vz, Mt, Mfy). La flexion composée est déduite de la flexion simple en ajoutant un effort normal N
(Damien RICOTER).

Pour la définition des différents éléments


structuraux, voir les clauses 5.3.1 EC2-1-1
Une poutre à plan moyen, c’est-à-dire « à plan de symétrie », est sollicitée en flexion
plane simple lorsqu’elle est soumise à l’action de forces contenues dans les plans
normaux à la ligne moyenne (ligne G) et disposées symétriquement par rapport au
plan moyen, ou l’action de couples d’axes perpendiculaires à ce plan. (Jean Perchât)
Il en résulte que lorsqu’une poutre à plan moyen est sollicité en flexion plane simple,
l’ensemble des forces ou couples de forces appliqués à gauche d’une section droite S est
réductible au CDG de S (figure 7.1) (Jean Perchât) :
 Un couple M d’axe perpendiculaire au plan moyen (ou moment fléchissant);
 Une force V situé dans le plan S et dans le plan moyen (ou effort tranchant).

figure 7.1
Les effets du moment fléchissant M et ceux de l’effort tranchant V sont étudies séparément (car lorsque
M est maximal, V est minimal, et les positions de ces valeurs sont pas identiques).

 Si M est positif, ce qui est en particulier le cas des sections en travée des poutres,
continues ou non, soumises à des charges de pesanteur, la partie supérieure de la
section est comprimée, la partie inférieure tendue.
 Si M est négatif, ce qui est en particulier le cas des sections sur appui des poutres
continues, soumises à des charges de pesanteur et de toutes les sections des
consoles ou parties en porte-à-faux des poutres, la partie supérieure de la section est
tendue, la partie inférieure comprimée.

Le présent chapitre est consacré à l’étude des effets du moment fléchissant, donc le
dimensionnement des armatures longitudinales aux ELU, en flexion simple, pour des sections
rectangulaires et en T. Pour l’étude de l’effort tranchant Vy et donc le dimensionnement des armatures
transversales (cadres, épingles et étriers) se reporter au chapitre 07.
Modélisation de la structure – données géométriques (5.3.2 EC2-1-1)
 Largeur participante des tables de compression (pour tous les états-limites)

(1)P Dans le cas des poutres en T ou en L, la largeur participante de la table de


compression (beff) - sur laquelle on peut admettre des conditions de contraintes
uniformes - dépend :
 des dimensions de l'âme et de la table,
 du type de chargement considéré,
 de la portée,
 des conditions d'appui et
 des armatures transversales.

Figure 5.3 :
Paramètres déterminant la largeur participante
Travée : 1 2 3

Figure 5.2 Définition de l0 pour le calcul de la largeur participante de la table de compression

Avec :

Avec :
 Portée utile des poutres et dalles dans les bâtiments (5.3.2.2 EC2-1-1)
En RDM, on définit la portée d’une poutre (ou d’une travée) comme la distance qui
sépare les points d’application des réactions d’appui.
Pour l’EC2, il convient de calculer la portée utile leff (effective) d'un élément de la
manière suivante :

Portées à prendre en compte dans les calculs


Le calcul des sollicitations est effectué sur la base des portées utiles leff.
Les sollicitations aux nus d’appui sont déduites des précédentes :
 pour les vérifications à l’effort tranchant
 pour le moment sur appui des poutres solidaires des appuis qui les supportent
Figure 5.4 :
Portée utile (leff ) pour différentes
conditions d'appui
Flexion simple aux états-limites ultime de résistance
Les états-limites ultimes suivants doivent être l’objet de vérifications chaque fois qu’il y
a lieu :

o la perte d’équilibre de tout ou partie d’une structure rigide (EQU)


o une défaillance due à une déformation excessive (STR)
o à une rupture, à une perte de stabilité de tout ou partie de la structure, y compris
ses appuis et fondations (GEO)
o une défaillance provoquée par la fatigue ou d’autres effets dépendant du temps
(FAT).

Les calculs justificatifs sont conduits suivant la théorie des états limites. En béton armé, c’est
aux ELU que l’on détermine les armatures de flexion (longitudinales et transversales) et
ensuite à vérifier les contraintes des matériaux (béton et acier) en ELS pour la durabilité.
Notations et terminologies

c
 sc
x

bras de levier

s
Déformations
A s1 Aire des armatures tendues

A
 s2
Aire des armatures comprimées éventuelles

d distance du centre de gravité des armatures tendues à la fibre la plus comprimée



d' distance du centre de gravité des armatures comprimées à la fibre de béton la plus comprimée


h hauteur totale de la section droite,

x Profondeur de l’axe neutre

Fs1 résultante des efforts de traction dans les armatures tendues



 s2
F résultante des efforts de compression dans les aciers comprimés,

F résultante des efforts de compression dans le béton


 c

Fsc  Fc +Fs2


Moment agissant ultime :

Le diagramme des déformations passe :


• soit par le pivot A

• soit par le pivot B


Hypothèses fondamentales

Vis-à-vis des ELU, on accepte généralement que les matériaux entrent dans leur domaine
irréversible (fissurations, plastification des matériaux).
Nous retiendrons :
 les sections planes restent planes (principe de Bernoulli)
 les armatures adhérentes (armatures de béton armé ou armatures de
précontrainte), qu'elles soient tendues ou comprimées, subissent les mêmes
déformations relatives que le béton adjacent (non fissuré, si l’armature est tendue)
(principe de Navier);
 la résistance en traction du béton est négligée
 pour le béton, les diagrammes contrainte-déformation (raccourcissement relatif)
pour le calcul des sections de la clause 3.1.7 de l’EC2-1-1;
 c  f cd
 c  f cd

  ε n  ε 
σ c = f cd 1- 1- c   σ c = f cd  c 
  ε c2    ε c3 

Les raccourcissements
relatifs c sont donnés Voir clause 3.1.7 (3) pour plus de détails
dans le Tableau 3.1 de
la NF EN 1992-1-1  = 0,8 et  = 1,0 pour f ck  50 MPa
Diagramme rectangulaire de compression du béton

σ c = 0  MPa  pour 0   c  1    cu 3
σ c = ηf cd  MPa  pour 1    cu 3   c   cu 3


 pour les armatures (aciers), le diagramme contrainte-déformation (diagramme
B) de la clause 3.2.7 de l’EC2-1-1. Le diagramme à branche inclinée étant plus
économique, dans la suite, on utilisera que ce dernier gramme.
435  842   s   yd  pour B500B   B500A
εs
  0,9944f E
s   ou  s 
yd sh

435  1111  s   yd  Pour B500A
 
 0,9958f yd  E B500B
sh εs

 s  Es  s
 La « règles des 3 pivots »: le dimensionnement d’une section aux ELU est
conventionnellement conduit en supposant que le diagramme des déformations
acier-béton passe par l’un des trois pivots A, B ou C définis ci-après.
Équations générales
Pour résoudre tout problème de flexion simple, soit à l’état limite ultime, soit à l’état
limite de service, on dispose en tout et pour tout de trois équations :
 deux (02) équations de la statique :
o équilibre des forces ;
o équilibre des moments ;
 une (01) équation de « compatibilité » exprimant la conservation des sections
planes (relations de triangles semblables) :
xu εc
o par les déformations dans le cas de l’ELU ;  
d ε c +ε s1
o par les contraintes dans le cas de l’ELS.
État limite ultime État-limite de service
État limite ultime xu εc

d ε c +ε s1

 xu
  d   u ;

d '  d' ;
 d

 x
En posant :  h  ;
 h
 d
d h  h

d '  d '


h
h
Au pivot A : Au pivot B :
xu xu εc
pour    u  d '  pour 0, 07216    1 (acier de classe B)
d d ε c +ε s1
   3,5  1    3,5  1 
 c   ud 1    s      1
   0, 04255  1000    1000   
 
   d '    3,5    d '   3,5  1  d ' 


sc ud
1   c   c2  sc 1000    1000  
  

pour d '    0, 07216 (acier de classe B) pour  h    1

 45   3,5   h  d h' 
 
 c 1000 1  
  sc1    Acier le plus comprimé
  1000   h 
  45   d ' 
 sc
1000 1    3,5   h  d h 
 sc 2  1000  
  Acier le moins comprimé
  h 
Dimensionnement des sections rectangulaires

 Section rectangulaire sans aciers comprimés


La méthode de calcul due à Jean Perchât,
Détermination coefficient de remplissage ψ - coefficient de centre de gravité dG
 Cas du diagramme bi-linéaire
 Cas du diagramme parabole-rectangle
 Cas du diagramme rectangulaire simplifié
AB=mAB b2
Si l’on veut connaître à l’avance le pivot, il faut calculer le moment de flexion au
centre de gravité de l’armature inférieure correspondant à un diagramme de
déformation passant par :

On obtient ainsi
αu
 εc  ε s1
1-α u

xu εc
    αu
d ε c +ε s1

Asc ≠ 0

Asc = 0
Dimensionnement des sections d’armatures aux ELU

Équations d’équilibre des moments :

équation du deuxième degré en u


Dimensionnement à l’état limite de service par compression du béton

Pour des environnements de classes d’exposition XD, XF et XS, la contrainte
maximale de compression du béton sous la combinaison d’actions caractéristiques est
limitée à :  c   c  k1  f ck  0, 6  f ck
Dimensionnement de As1,ser à ELS
Équations d’équilibre
 α1 
z c1 =d 1- 
 3

En posant

et on obtient :

D’où par résolution de cette équation du second degré en 1 :


Méthode de calcul :

Mais, en pratique, la considération du « moment limite ultime » rend inutile le calcul de,
comme on peut le voir ci-après.
Notion de moment limite Mlu
 Cas où la contrainte de compression du béton est limitée
 M Ed
A =
 s1,u z ×σ


c s1

A
En principe, il faudrait retenir : s1 =max 
 M ser
A s1,ser =

 z c1×σ s1

Mais, en pratique, les calculs montrent que l’on a As1,u > As1,ser tant que le moment
agissant ultime MEd reste inférieur à une certaine limite Mlu; obtenue pour
As1,u = As1,ser et qui dépend de :

 M Ed Es 
M lu = f  f ck , f yk , classe d'acier, γ = , αe = 
 M ser E c,eff
 
La valeur numérique de mlu est elle-même bornée à la Valeur mls pour laquelle

Pour obtenir cette borne mls, il suffit de calculer :


f yd
ε s =ε yd =
Es
ce qui conduit aux valeurs suivantes :

Ainsi, on est assuré que :


 la contrainte limite de compression du béton en service n’est pas atteinte σ c  σ c =0,6f ck
 les aciers tendus sont utilisés au maximum de leur capacité σ s1  f yd
sous classe XD, XF et XS
 Cas où la contrainte de compression du béton n’est pas limitée

Cas où la contrainte de compression du béton est limitée

Des aciers comprimés ne sont strictement requis que, lorsqu’à l’ELU:



la section d’acier tendu nécessaire à l’équilibre de la section peut, indifféremment, être


calculée par l’une ou l’autre des deux formules :

avec :
11 pouvant être lui-même obtenu par résolution de l’équation du second degré :

 Cas où la section d’aciers comprimés n’est pas imposée

La section d’aciers comprimés est alors


déterminée pour équilibrer l’excédent de
moment et donc soit :
C
 Cas où la section As2 des aciers comprimés n’est pas imposée mais nécessaire

La section d’aciers tendus à retenir,


 Cas où la section des aciers comprimés est imposée
Cas où la contrainte de compression du béton n’est pas limitée
La méthode exposée au § 3.1 est transposable moyennant les adaptations ci-
dessous (à partir de la décomposition en deux sections fictives).

C-
Calcul des aciers tendus

 Cas où la section As2 des aciers comprimés n’est pas imposée

La section d’aciers tendus à retenir As1 = A1 + A2


Cas où la section des aciers comprimés est imposée
Soit As2,réel cette section.
sinon, on se trouve ramené au cas a) où la section des aciers comprimés n’est
pas imposée.
On procède alors de la façon suivante :
on calcule :
Formules approchées pour l’ELU
bras de levier zc à l’ELU

m b
valable pour B500 et fck ≤ 50 MPa
Dispositions constructives relatives aux poutres (9.2 EC2-1-1)
 Section minimale d’armatures longitudinale (clause 9.2.1.1 (1) EC2-1-1)
Armatures minimales pour
les sections en T aux ELU

1  I  f ctm
A s,min   
0,9  d  υ  f yd

Pour l'EC2-1-1, d  0,863  h  0,26


M du I  b  h2 
As = M Rc =   f ctm    f ctm moment résistant ultime du béton non-armé
zσ s ν  6 

 b  h2 
  f ctm
M Rc  6  1  h 2
  f ctm   f ctm 
mcu,min     2    0, 2057  
b  d 2  f cd b  d  f cd
2
6  d   f cd   f cd 
Ainsi, tant que mcu ≥ mcu,min ; la
section d’armatures minimales
n’est pas requis.
Remarques importantes :
9.2.1.1 (1) EC2-1-1

9.2.1.1 (2) EC2-1-1

Il convient de considérer les sections contenant une quantité d'armatures inférieures à As,min
comme des sections non armées (voir la Section 12 ).
 Section maximale d'armatures longitudinales (9.2.1.1 (3) EC2-1-1)

 Section d'armatures longitudinales sur appuis d’extrémité (9.2.1.2 (1) EC2-1-1)


Pour une poutre formant une construction monolithique avec ses appuis, il convient de dimensionner
la section sur appuis pour un moment fléchissant résultant de l'encastrement partiel d'au moins b1 fois
le moment fléchissant maximal en travée, y compris lorsque des appuis simples ont été adoptés dans
le calcul. M app = 0,15  M travée A s,app  0,15  A s1

A s,app  A s,min
 Section d'armatures inférieures sur appuis d’extrémité / intermédiaires
(9.2.1.4 & 9.2.1.5 EC2-1-1)

FEd,As aL
A s,ancr  avec FEd,As  VEd,nu   N Ed (9.2.1.4 (2) EC2-1-1)
 sd Z

A s,ancr  0,25A s1 (9.2.1.4 (1) EC2-1-1)

6.2.3 (7) EC2-1-1


 Ancrage des armatures inférieures au niveau des appuis intermédiaires
9.2.1.5 EC2-1-1

Il convient que la longueur d'ancrage ne soit pas inférieure à :

10f dans le cas des barres droites



lbd  fm dans le cas des crochets et des coudes avec des barres tel que f  16 mm
2f dans tous les autres cas
 m
f: diamètre de la barre
Avec :
fm : diamètre du mandrin de cintrage

Figure 9.4 Ancrage au niveau des appuis intermédiaires


Dimensionnement des Sections en T (avec le diagramme rectangulaire simplifié)
Introduction

Les poutres en T sont le plus souvent rencontrées dans le cas des planchers nervurés, ou la forme en
T résulte du découpage de la nervure et de la dalle participante ou pas.

Dans le cas d’une section soumise à un moment Dans le cas d’une section soumise à un moment
négatif, comme on néglige le béton tendu, on en positif, comme la table est le plus souvent
revient à l’étude d’une section rectangulaire de surabondante vis-à-vis de la compression, on n’a
largeur bw : généralement nul besoin d’aciers comprimés.
Nous ne nous intéresserons donc qu’aux
sections en T sans aciers comprimés.
Largeur de table à prendre en compte
Moment de référence MTu

Ce moment est un moment-frontière qui sépare les cas où la zone comprimée de la section a une
forme rectangulaire de largeur égale à celle de la table, de ceux où la zone comprimée a une forme de
T.
Calcul des armatures
Si M Ed1  M lu
avec M lu  0,372  b  d 2  f cd
Si M Ed1  M lu  0,372  b  d 2  f cd il faut nécessairement des aciers comprimés

 M Ed1 -  b eff -b w  h f f cd
A sc =
  d-d' f yd

A = M lu

 b eff -b w  h f f cd
 A sc
 s 1-0,4  d  f  d-d'  f yd
 yd

Armatures minimales pour les sections en T aux ELU


 1  I  f ctm
 s,min 0,9  d   υ   f
A  sous moment positif
   yd

As  
 1  I  f ctm
A s,min    sous moment négatif

 0,9  d  υ'  f yd
Analyse structurale (5.4 à 5.7 EC2-1-1),
(1)P L'analyse structurale a pour objet de déterminer la distribution soit des
sollicitations, soit des contraintes, déformations et déplacements de l'ensemble ou
d'une partie de la structure. Si nécessaire, une analyse locale complémentaire doit être
effectuée.
Dans la plupart des cas courants, l'analyse servira à déterminer la distribution des sollicitations. La
vérification complète ou la démonstration de la résistance des sections transversales sera alors fondée
sur ces sollicitations.

Cette analyse peut être effectuée selon une analyse linéaire basée sur la théorie de
l’élasticité aux états-limites de service comme aux états-limites ultimes.
La résistance des matériaux (R.D.M) constitue l’outil de base indispensable pour
calculer la distribution des sollicitations internes dans la structure en fonction des
actions appliquées. :
o effort normal N,
o effort tranchant V et
o moment de flexion M
Il faut dans un premier temps identifier toutes les actions appliquées à la structure en
s’appuyant sur l’Eurocode 1.

Ces actions sont classifiées en fonction de leur variation dans le temps:


 les actions permanentes (G) : par exemple poids propre, charges
d’équipements fixes, retrait du béton et tassements différentiels,
 les actions variables (Q) : par exemple charges d’exploitations sur les
planchers, actions du vent ou charges de neige,
 les actions accidentelles (A) : par exemple séisme, explosion, choc de véhicule.

Ces différentes actions sont combinées entre elles en tenant compte de la méthode des
coefficients partiels pour aboutir aux sollicitations aux états limites ultime et aux états
limites de service.
Les modèles de comportements couramment utilisés pour l'analyse aux ELU sont les
suivants :
 comportement élastique-linéaire (voir 5.4 ): section non-fissurée;
 comportement élastique-linéaire avec redistribution limitée des moments
(voir 5.5 );
 comportement plastique (voir 5.6 ), incluant notamment la modélisation par
bielles et tirants (voir 5.6.4 );
 comportement non-linéaire (voir 5.7 ).
Analyse élastique-linéaire (5.4 EC2-1-1)

(1) Le calcul des éléments aux états-limites de service comme aux états-limites ultimes peut
être effectué selon une analyse linéaire basée sur la théorie de l'élasticité.
(2) L'analyse linéaire peut être utilisée pour la détermination des sollicitations, moyennant les
hypothèses suivantes :
i) sections non fissurées,
ii) relations contrainte-déformation linéaires, et
iii) valeurs moyennes du module d'élasticité.
(3) Pour les effets des déformations d'origine thermique, des tassements et du retrait à l'état-
limite ultime (ELU), on peut admettre une rigidité réduite, correspondant aux sections fissurées,
en négligeant la participation du béton tendu mais en incluant les effets du fluage. Pour l'état-
limite de service (ELS), il convient de considérer une évolution graduelle de la fissuration.
Données :
 Matériaux :
Extrait de :
o Page 181, Jean Perchât, Traité de béton armé  Béton : C25/30, Classe d’exposition : XC2,
o Page 52 Jean ROUX, Maitrise de l'Eurocode 2  Acier: B500B
 Charges :
 revêtements divers : 1,1 kN/m;
 exploitation : 5,0 kN/m;

Analyse linéaire sans redistribution

Questions:
1) Déterminer la Portée utile de calcul leff, le moment redistribué sur appui central (pour différents cas de chargement);
2) Moment en travée après redistribution
3) L’effort tranchant au nu de l’appui gauche et de l’appui droit (RB = FEd,sup = VEd,Be - VEd,Bw)
Superposition des cas de charge
Superposition des cas de charge
Superposition des cas de charge
Analyse élastique-linéaire avec redistribution limitée des moments (5.5 EC2-1-1)

(1)P L'incidence de toute redistribution des moments sur l'ensemble des aspects du
dimensionnement doit être prise en considération.
(2) L'analyse linéaire avec redistribution limitée des moments peut être utilisée pour la
vérification des éléments structuraux à l'ELU.
(3) Les moments à l'état-limite ultime, déterminés par l'analyse élastique-linéaire,
peuvent être redistribués, sous réserve que la nouvelle distribution des moments
continue à équilibrer les charges appliquées.
Pour les dalles et les poutres continues sollicitées principalement en flexion et telles

que , un contrôle de la capacité de rotation des sections critiques n’est

pas nécessaire si :

d : rapport du moment après redistribution


au moment élastique de flexion
Données :
 Matériaux :
Extrait de :
o Page 181, Jean Perchât, Traité de béton armé  Béton : C25/30, Classe d’exposition : XC2,
o Page 52 Jean ROUX, Maitrise de l'Eurocode 2  Acier: B500B
 Charges :
 revêtements divers : 1,1 kN/m;
 exploitation : 5,0 kN/m;

Traiter les cas suivants


• Analyse linéaire sans redistribution
• Analyse linéaire avec redistribution
• Analyse plastique

Analyse linéaire avec redistribution


Questions:
1) Déterminer la Portée utile de calcul leff, le moment sur appui central (pour différents cas de chargement);
2) Déterminer le coefficient réducteur d du moment sur appui et vérifier par rapport à dlim (5.5(4) EC2-1-1);
3) Moment en travée après redistribution
Moment fléchissant maximal dans la travée AB Moment fléchissant maximal dans la travée BC
Analyse plastique (5.6 EC2-1-1)

(1)P Les méthodes basées sur l'analyse plastique ne doivent être utilisées que pour les
vérifications à l'ELU.
(2)P La ductilité des sections critiques doit être suffisante pour que le mécanisme envisagé
se produise.
(3)P Il convient de baser l'analyse plastique soit sur la méthode statique (borne inférieure
de la plasticité) soit sur la méthode cinématique (borne supérieure de la plasticité).
Dispense de la vérification de la capacité de rotation des poutres, portiques et dalles
(5.6.2 EC2-1-1)

(1)P L'analyse plastique, sans vérification directe de la capacité de rotation, peut être
employée pour l'état-limite ultime si les conditions de 5.6.1 (2)P sont satisfaites.
(2) La ductilité requise peut être réputée satisfaite sans vérification explicite si l'ensemble des
conditions ci-après est vérifié :
i) l'aire de la section des armatures tendues est limitée de telle sorte que, quelle que soit la
section considérée
xu / d = 0,25 pour les bétons de classe de résistance = C50/60
xu / d = 0,15 pour les bétons de classe de résistance = C55/67
ii) les armatures de béton armé appartiennent soit à la classe B, soit à la classe C
iii) le rapport des moments sur appuis intermédiaires aux moments en travée est compris
entre 0,5 et 2.
Capacité de rotation (5.6.3 EC2-1-1)
La méthode simplifiée utilisée pour les poutres et les dalles continues portant dans
une seule direction est basée sur la capacité de rotation de portions de poutres ou de
dalles d'une longueur égale à environ 1,2 fois la hauteur de la section.
On admet que ces zones subissent une déformation plastique (formation de rotules
plastiques) sous la combinaison d'actions considérée.
La vérification de la rotation plastique à l'état-limite ultime est considérée comme
satisfaite si :

θs  θ pl,d ou

Dans la région des rotules plastiques, il convient pour


0,45 pour f ck  50 MPa
xu 

d 
0,35 pour f ck 50 MPa
Figure 5.5 Rotation plastique θs d'une section droite
de béton armé dans le cas d'une poutre ou d'une dalle
continue portant dans une seule direction

Figure 5.6N Valeur de base de la rotation


plastique admissible, θpl,d des sections de béton
armé pour des armatures de classe B ou C. Les
valeurs s'appliquent pour un élancement vis-à-vis
de l'effort tranchant λ = 3,0

Pour des valeurs différentes de


l'élancement, il convient de multiplier θpl,d par
kλ :

Pour les classes intermédiaires de béton comprises entre C50/60 et C 90/105, on opère par interpolation linéaire.
Ecrêtage sur appui de la courbe des moments (5.3.2.2(4) EC2-1-1

Quelle que soit la méthode d'analyse employée, lorsqu'une poutre ou une dalle est continue au droit
d'un appui supposé ne pas créer de gêne à la rotation (au droit d'un voile, par exemple), le moment de
calcul sur appuis, déterminé pour une portée égale à l'entraxe des appuis, peut être minoré d'une
valeur :
EC2. Maitrise de l'Eurocode 2,
Jean ROUX [Eyrolles]

• Analyse linéaire sans redistribution


• Analyse linéaire avec redistribution
• Analyse plastique
END

Vous aimerez peut-être aussi