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Département de Géotechnique
Année : 2020/2021
N° d’ordre : 00112GT2021
Présenté par :
Modou SARR
Président Prof Fatou SAMB Université Iba Der Thiam de Thiès, UFR SI
Encadreurs Prof Déthié SARR Université Iba Der Thiam de Thiès, UFR SI
Mr Moussa SAWADOGO Technosol-Ingénierie
Examinateurs Prof Makhaly BA Université Iba Der Thiam de Thiès, UFR SI
Dr Hamed FALL Université Iba Der Thiam de Thiès, UFR SI
I
Projet de Fin d’Etudes d’Ingénieur de Conception Modou SARR
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Dédicaces
Je dédie ce travail :
A mes parents, mes frères et sœurs qui sont mes principales sources de motivation dans mes
études. Que ce modeste travail soit un prélude de l’immense bonheur que je compte vous
procurer ;
II
Projet de Fin d’Etudes d’Ingénieur de Conception Modou SARR
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Résumé
Ce mémoire rentre dans le cadre de notre projet de fin d'études d'ingénieur de conception en
géotechnique. Il a pour objectif de déterminer une méthodologie de dimensionnement des
fondations sur massif rocheux par l’utilisation des paramètres géomécaniques de la roche. Pour
atteindre notre objectif, une campagne géotechnique a été réalisée à l’aide des sondages carottés
pour une meilleur caractérisation de la lithologie des sols.
L’utilisation des systèmes de classifications tel que le RMR, le Q-système et le GSI, nous a
permis de voir que la dolérite au niveau des Almadies est de qualité moyenne avec une
résistance moyenne à la compression de 31,2MPa mesurée in-situ et au laboratoire.
Nous avons consacré notre étude au dimensionnement des fondations superficielles et nous
nous sommes basés sur plusieurs méthodes de calcul pour la détermination de la capacité
portante de notre massif rocheux. Ces méthodes sont d’abord classées par catégorie à savoir :
• Les codes de calculs ;
• Les méthodes empiriques et semi-empiriques ;
• Les méthodes analytiques ;
Parmi ces méthodes utilisées pour le calcul de la capacité portante admissible, celle basée sur
le critère de Hoeck-Brown et la méthode canadienne demeurent les plus fiable parce qu’elles
tiennent compte de plusieurs paramètres intrinsèques du massif, avec des valeurs admissibles
respectivement égales à 7,096 et 7,56MPa.
La détermination du tassement avec le module du massif (Em = 7,28MPa) obtenu à partir du
RMR donne une valeur de 0,302mm avec le calcul analytique. Le logiciel Plaxis3D confirme
l’effet négligeable de la fondation sur le massif rocheux avec des valeur du tassement plus faible
( V = 0,1380mm). Cependant, l’utilisation du model anisotrope (Jointed-Rock) qui prend en
compte les discontinuités donnent des valeur un peu plus élevées ( V = 0,16mm) pour le
tassement.
Mots-clés : Massif rocheux- Géomécanique -GSI - Fondation - Capacité portante - Anisotropie-
Paxis3D.
III
Projet de Fin d’Etudes d’Ingénieur de Conception Modou SARR
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Abstract
This dissertation is part of our graduation project as a design engineer in geotechnics. It aims at
determining a methodology for zizing foundations on rock mass by the use of geomechanical
parameters of the rock. To reach our goal, a geotechnical campaign as been carried out with the
help of core drilling for a better characterization of the soil lithology.
The use of classification systems such as the RMR, the Q-system and the GSI, allowed us to
notice that the quality of the dolerite in the Almadies is on average with a compressive strength
of 31.2MPa measured in-situ and in the laboratory.
We have devoted our study to the dimensionning of surface foundations and used several
calculation methods to determine the bearing capacity of our rock mass. These methods are first
classified by category as follows:
• The calculation codes;
• Empirical and semi-empirical methods;
• Analytical methods;
Among these methods used for the calculation of the admissible bearing capacity, the one based
on the criterion of Hoeck Brown and the Canadian method remain the most reliable because it
takes into account several intrinsic parameters of the massif, with admissible values
respectively equal to 7.096 and 7.56MPa.
The determination of the settlement with the modulus of the massif (Em = 7.28MPa) obtained
from the RMR gives a value of 0.302mm with the analytical calculation. The Plaxis3D software
confirms the negligible effect of the foundation on the rock mass with a lower settlement value
( V = 0.1380mm). However, the use of the anisotropic model (Jointed-Rock) which takes into
account the discontinuities gives slightly higher values ( V = 0.16mm) for the settlement.
IV
Projet de Fin d’Etudes d’Ingénieur de Conception Modou SARR
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Table des matières
Remerciements ........................................................................................................................I
Dédicaces ................................................................................................................................II
Résumé....................................................................................................................................III
Abstract...................................................................................................................................IV
Table des matières ....................................................................................................................V
Liste des sigles et des abréviations.......................................................................................VIII
Liste des Figures ....................................................................................................................IX
Liste des Tableaux ....................................................................................................................X
Liste des Annexes ....................................................................................................................XI
Introduction générale ..............................................................................................................1
V
Projet de Fin d’Etudes d’Ingénieur de Conception Modou SARR
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2.1.1. - Les fondations superficielles…………………………….……………………13
2.1.2. - Les fondations avec ancrages………………………………….……………...14
2.1.3. - Les fondations profondes et semi-profondes…………………………………14
2.1.4. - Les fondations avec massifs renforcés………………………………………..15
2.2. - La capacité portante d’une fondation superficielle……………………………………..15
2.2.1. - Détermination de la capacite portante selon les codes de calcul……………..15
2.2.1.a. - Le code de calcul anglo-saxons…………………………………...15
2.2.1.b. - Le code de calcul américain……………………...…………………16
2.2.2. - Détermination de la capacite portante selon les méthodes empiriques et semi-
empiriques…………………………………………………………………………….17
2.2.2.a. - Méthode Canadienne……………………………….……………….17
2.2.2.a. - Corrélation empirique avec le RQD………………………………...17
2.2.2.b. - Capacité portante déterminée à partir du critère de Hoek & Brown..17
2.2.3. - Détermination de la capacite portante selon l’Eurocode 7…………………...19
2.2.4. - Approche de type mécanique des sols………………………………………..19
2.2.4. - Cas particulier de massifs rocheux à fractures verticales…...……….…….….21
2.2.4.a. - Méthode de Sower…………………………………………………..21
2.2.4.b. - La méthode de Bishnoi………………………………...……….…...22
2.3. - Types de rupture sur les massifs formés par des bancs rocheux……………………….22
2.4. - Le Tassement…………………………………………………………………….……...23
2.4.1. - Roche homogène et isotrope………………………………………………….23
2.4.2. - Couche compressible sur support rigide……………………………………...24
2.4.3. - Couche rigide recouvrant la formation compressible………………………...25
2.4.4. - Massif homogène entrecoupé par une couche très compressible…………….25
2.5. - Approche numérique…………………….……………………………….…...……..…26
Conclusion……………………………………………………………………………………26
VII
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Liste des sigles et des abréviations
𝛔 : Contrainte en compression simple (MPa)
𝛆 : Déformation (millimètre)
𝝉 : Contrainte de cisaillement (MPa)
E : Module de Young (GPa)
𝛎 : Coefficient de Poisson
G : Module de cisaillement (GPa)
𝛔𝟏 : Contrainte axiale (MPa)
𝛔𝟑 : Contrainte latérale (MPa)
𝛔𝐧 : Contrainte normale (MPa)
𝛔𝐜𝐢 : Compression uni axiale de la roche intacte (MPa)
𝛕𝐮 : Contrainte ultime (MPa)
Φ : Angle de frottement (degré)
C : cohésion (KPa)
Em : Module de déformation du massif (GPa)
𝐊 𝐩 : Valeurs de portance
𝐉𝐧 : Nombre de familles de joints
𝐉𝐫 : Indice de rugosité des joints
𝐉𝐚 : Indice d’altération des joints
𝐉𝐖 : Facteur de réduction hydraulique des joints
𝐉𝐯 : Densité volumique des joints
SRF : Facteur de réduction des contraintes
SCR : Surface Condition Rating
SR : Structure Rating
𝐊 𝐬𝐩 : Coefficient empirique fonction de la fracturation
B : Largeur de la fondation (mètre)
𝐃𝐞 : Profondeur d’encastrement (mètre)
S : Espacement des discontinuités (millimètre)
e : Epaisseur des discontinuités (millimètre)
qu : pression uniforme sous une fondation (MPa)
𝐪𝐚 : Capacité portante admissible (MPa)
𝐪𝐦𝐚𝐱 : Capacité portante maximale (MPa)
𝐂𝐝 : Facteur de forme
V : Tassement (millimètre)
D : facteur d’endommagement du massif
RQD: Rock Quality Designation
RMR: Rock Mass Rating
Q: Tunneling Quality Index
GSI: Geological Strength Index
Rc : résistance à la compression (MPa)
MPa : Méga pascal
KPa : Kilo pascal
Fs : Coefficient de de sécurité
JR : Jointed-Rock
HB : Hoeck et Brown
VIII
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Liste des Figures
Figure 1.1 - Principaux structures des massifs rocheux………….……………………...3
Figure 1.2. - Orientation d’une discontinuité (dip and dip direction) (a) ; (b) vue en plan de la
discontinuité (canevas de Wulff ou de schmidt) ;(c) orientation d’une ligne, Hoek & Bray
(2004) (Nguyen, 2015)…………………………………………………………………………4
Figure 1.3. - Extension d’une fracture………………………………………………………..5
Figure 1.4. - Réseau de fractures, zoom sur la rugosité d’une fracture ondulée (a) et (b) une
fracture linéarisée (Nguyen, 2015)……………………………………………………………..5
Figure.2.1. - Fondation encastrée sur un massif rocheux (Rachez ; 1986)…………………..13
Figure 2.2. - Semelle posée sur un massif rocheux………………………………………….13
Figure 2.3. - Semelle posée sur un versant rocheux avec ancrages………………………….14
Figure 2.4. - Pieux dans un horizon rocheux………………………………………………...15
Figure 2.5. - Méthode de calcul de la capacité portante avec le RQD (Peck et al ; 1974)….18
Figure 2.6. - Pression de contact présumée des fondations isolées de forme carrée reposant sur
des roches (pour des tassements ne dépassant pas 0,5 % de la largeur de la fondation)…20
Figure 2.7. - Fondation de largeur B repose sur un massif découpé par des discontinuités
verticales ouvertes espacées de la distance (Sower ; 1979)…………….…………………….21
Figure 2.8. - détermination des Coefficients 𝑁𝑐𝑟 et J pour le calcul de la capacité portante d'une
fondation sur un massif rocheux fracturé avec S>>B (Bishnoi ; 1968)…………….………….22
Figure 2.9. - Rupture par flexion H/B grand (a) et par poinçonnement H/B petit (b)……….23
Figure 2.10. - Cas d’un massif homogène isotrope………………………………………….24
Figure 2.11. - Cas d’un massif homogène avec socle rigide…………………………………24
Figure 2.12. - Cas d’une couche rigide recouvrant la formation compressible……………...25
Figure 2.13. - Schéma d’un massif homogène entrecoupé par une couche compressible…...26
Figure 2.14. - Différents cas où une approche numérique est souhaitable (Rachez ;1997)…26
Figure 3.1. - Localisation site (source Google Earth)…………………………………...28
Figure 3.2. - Carte géologique de la presqu’île du Cap Vert Edouard et al, 1976…………..29
Figure 3.3. - Coupe du sondage SC1 aux almadies………………………………………….30
Figure 3.4. - Coupe du sondage SC2 aux almadies………………………………………….31
Figure 3.5. - Profil en section des sondages carottés SC1 et SC2…………………………...31
Figure 3.7. - Essai de résistance à la compression uni-axiale des éprouvettes de roche…….35
Figure 3.8. - Quantification des discontinuités le long d’une ligne de mesures…………….36
Figure 3.9. - Mesure au scléromètre sur la dolérite aux Almadies…………………………..37
Figure 3.10. - Mesure des discontinuités……………………………………………………38
Figure 3.11. - Stéréographie des discontinuisées (Station I)……………………..………….39
Figure 3.12. - Vue 3D de la stéréographie des discontinuisées (Station I)………………….39
Figure 3.13. - Stéréographie des discontinuisées (Station II)……………...………….……..40
Figure 3.14. - Vue 3D de la stéréographie des discontinuisées (Station II)………………….41
Figure 3.15. - Fenêtre de mesure au niveau de la station I…………………………………..40
Figure 3.16. - Analyse cinématique d’un glissement plan…………………………………..45
Figure 3.17. - Analyse cinématique d’un glissement dièdre………………………………...46
Figure 3.18. - Analyse cinématique d’un basculement direct……………………………… 46
Figure 3.19. - Analyse cinématique d’un basculement par flexion…………………………..47
IX
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Figure 4.1. - Histogramme des limites admissibles…………………………………...…..49
Figure 4.2. - Dispositions constructives…………………..………………………….………51
Figure 4.3. - Géométrie et lithologie………………………………………………...…...…..52
Figure 4.4. - Déformation du maillage après excavation ….…………………….……………53
Figure 4.5. - Déformation du maillage sous chargement du radier…………………………..54
Figure 4.6. - Coupe verticale du tassement sous le radier……………………………………54
Figure 4.7. - Coupe horizontale du tassement sous le radier……………..……………………55
Figure 4.8. - Moments du radier…………...………………………………………………….55
Figure 4.9. - Evolution du tassement sur les points A, B, C et D………………………………56
Figure 4.10. - Evolution du tassement en fonction de la capacite portante………..……..……56
Figure 4.11. - Déformation du maillage (selon le model JR)……………………………….58
Figure 4.12. - Coupe verticale du tassement sous le radier (selon le model JR)……………58
Figure 4.13. - Histogramme de comparaison entre le model isotrope (HB) et
anisotrope(JR)………………………………………………………………………...………59
X
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Liste des Annexes
Annexe 3.1. - Abaque de Schmidt pour le marteau de type L……………………………….63
Annexe 3.2. - Résultats des essais de laboratoire…………………………………………….64
Annexe 3.3. - Photos des carottes de sondages…………………………………………….66
Annexe 3.4. - Aperçu du Projet en 3D…………………...……..…...….……...…………..…66
XI
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Introduction générale
La géologie de la presqu’île du Cap-Vert est constituée de formations sédimentaires traversées
par des volcanismes affleurants en bordure de l’Océan Atlantique. Cela a engendré une grande
variété de roches avec des propriétés mécaniques différentes. Malgré cette diversité, les
ouvrages de ce secteur sont souvent conçus soit en utilisant des méthodes de mécanique des
sols qui ne sont pas toujours adaptées pour les constructions en milieu rocheux, soit en
considérant que la roche est suffisamment résistante pour supporter tout ouvrage appliqué sur
la base d'un simple essai de compression au laboratoire. Malheureusement, la roche contient
souvent de mauvaises surprises telle que des cavités de solution, des profondeurs d'altération
variables et des failles remplies d'argile. Toutes ces défaillances précitées, et de nombreuses
autres, peuvent conduire à des ruines prématurées des ouvrages construits et parfois à un stade
précoce en raison de la méconnaissance du terrain géomécanique. Le but de ce travail est de
vérifier la conception des fondations posées sur le rocher au niveau des Almadies, par une étude
comparative entre les méthodes géomécaniques et la modélisation numérique sur Plaxis 3D.
Pour ce faire, nous avons divisé notre travail en deux parties principales :
La première partie est consacrée à une synthèse bibliographique. Dans le chapitre 1 sont
rappelées les différents systèmes de classifications et une caractérisation succincte des massifs
rocheux. Le chapitre 2 expose sur les différentes méthodes de dimensionnement de fondations
superficielles au rocher. La deuxième partie est destinée à l’application des données de terrain.
Dans le chapitre 3 nous présentons le site du projet ainsi que l’analyse géomécanique de la
dolérite au niveau des almadies. Le chapitre 4 présente les résultats obtenus et les discussions.
1
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1ère Partie
Synthèse bibliographique
2
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Chapitre 1. - Caractérisation et systèmes de classifications des
massifs rocheux
Introduction
Le comportement des massifs rocheux est conditionné par les propriétés mécaniques de la
matrice rocheuse et de certaines discontinuités (Sawadogo ; 2017). Compte tenu de sa structure
complexe et de la difficulté d’accéder à ces propriétés représentatives, plusieurs ingénieurs ont
développé des systèmes de classification des massifs rocheux qui s’appuient sur des expériences
acquises dans divers sites. Afin de quantifier cette classification géomécanique, les massifs
rocheux ont été classifiés en fonction de leurs caractéristiques : la résistance de la matrice
rocheuse, la présence de l’eau et la description des discontinuités.
Dans ce chapitre, nous développerons trois systèmes de classifications les plus utilisés, les
méthodes d’identification des propriétés mécaniques du massif rocheux, leurs critères de
rupture ainsi que les corrélations entre les différents systèmes de classification.
1.1. - Caractérisation des massifs rocheux
1.1.1. - Structure des massifs rocheux
Le massif rocheux se caractérise par sa structure le plus souvent discontinue. Il peut être
assimilé à un milieu composé d’éléments continus plus ou moins homogènes, de forme
géométrique quelconque, la matrice rocheuse, et de fines zones situées entre ces éléments
continus, qualifiées de discontinuités. En mécanique des roches, le terme discontinuité désigne
toute interruption des propriétés mécanique ou physique dans la matrice rocheuse. Il s’agit
souvent d’une dégradation des propriétés mécaniques sur des zones de très faible épaisseur
(Figure 1.1).
Figure 2.2. - Orientation d’une discontinuité (dip and dip direction) (a) ; (b) vue en plan de la
discontinuité (canevas de Wulff ou de Schmidt) ; (c) orientation d’une ligne, Hoek & Bray
(2004) (Nguyen, 2015)
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• L’extension (ou taille des discontinuités) : elle correspond à la surface totale de la
discontinuité dans l’espace (Figure 1.3).
Figure 1.4. - Réseau de fractures, zoom sur la rugosité d’une fracture ondulée (a) et d’une
fracture linéarisée (b) (Nguyen ; 2015)
1.2. - Classification empirique des massifs rocheux
La classification géomécanique consiste à quantifier un massif rocheux par une note empirique
décrivant sa qualité par une série de termes allant d’un très bon rocher à un rocher très médiocre.
Elles représentent un langage commun entre les géologues et les ingénieurs.
5
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1.2.1. - Le Rock Quality Designation index (Deere, 1967)
Le Rock Quality Designation (RQD) a été développé par Deere et al (1967) afin de donner
une estimation quantitative de la fracturation influençant le comportement de la masse rocheuse
à partir de l’examen de carottes obtenues par des forages. Le RQD (Eq. 1.1) est défini comme
le pourcentage de morceaux de carotte intacte de longueur supérieure à 10 cm, sur la longueur
totale du forage.
RQD =
longueur des morceaux de carottes 10
X 100
longueur totale du forage Eq. 1.1
1.2.2. - Le système RMR de Bieniawski
La classification RMR de Bieniawski (19890) résulte de la somme de cinq notes de
caractérisation (de A1 à A5) et d’une note d’ajustement noté B (Eq. 1.2). L’application de cette
classification nécessite de diviser le massif rocheux en un nombre de régions homogènes
(station de mesures) d’un point de vue des structures géologiques et de classifier chaque région
séparément. A chaque paramètre un coefficient est attribué et la somme de ces coefficients
détermine la valeur du RMR comprise entre 0 et 100.
Six paramètres caractérisant les roches et les massifs rocheux sont pris en compte pour exprimer
le RMR :
• La résistance à la compression uniaxiale de la roche,
• La valeur de l’indice RQD pour la masse rocheuse,
• L’espacement des discontinuités,
• L’état des discontinuités,
• Les conditions hydrauliques, et
• L’orientation des discontinuités.
1.2.3. - Le système Q de Barton
Le Tunneling Quality Index, ou Q-système a été introduit par (Barton et al ; 1974). Sur la base
d’analyses d’un grand nombre de cas d’excavations souterraines, cet indice permet de rendre
compte de la qualité de surface des discontinuités, afin d’en déduire le comportement
mécanique de la masse rocheuse. Les valeurs numériques de l’indice Q varient sur une base
logarithmique de 0,001 à 1 000 (Eq. 1.3).
RQD J r J w
Q= * * Eq. 1.3
Jn J a SRF
• La « Structure Rating » (SR), définit les dimensions des blocs. En effet, ces dimensions
pourraient donner une bonne estimation du comportement mécanique des roches. Cela
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serait vrai dans la mesure où plus les blocs sont grands par rapport à la dimension de
l’ouvrage, moins ils sont susceptibles de se déplacer (Sarr ; 2021).
Ainsi, pour l’estimation de ces paramètres, on tient compte de la densité des joints (Jv). Cette
densité de fracturation des joints, revêt outre un intérêt systématique (le fait qu’elle permette
de mieux connaitre l’état structural du massif).
1.3. - Corrélations entre les différentes méthodes de classification
1.3.1. - Corrélations entre RMR et Q
Des relations empiriques existent entre ces différents indices. Bieniawski propose de relier le
RMR au système Q de Barton (Eq. 1.5) :
RMR = 9*log(Q) + 44 Eq. 1.5
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RMR −10
c ( )
Em = .10 40
100 Hoek et al. [2002] Eq. 1.8
Q 1
Em = ( c ) 3 ; Qc = c
100 100 Barton [2000] Eq. 1.9
Angle de frottement
interne Փm (°) > 45 35 à 45 25 à 35 15 à 25 < 155
Le Q-system peut être également utilisé pour calculer la résistance à la compression simple
d’un massif (Barton ; 2002) (Eq. 1.10) :
1
c
m = 5 Qc 3
Avec Qc = Eq. 1.10
100
: étant la masse volumique de la roche (T/m3)
Em 1− D / 2
= 0.02 + 60+15 D −GSI Eq. 1.11
E
e 11
9
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1.4.3. - Estimation de la cohésion Ceq et l‘angle de frottement eq
Plusieurs auteurs ont proposé des relations qui permettent d’estimer une cohésion équivalente
et un angle de frottement du massif rocheux à partir de la valeur du RMR. Nous avons retenu
les relations suivantes :
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La détermination des paramètres du critère de Hoek-Brown fait intervenir les systèmes de
classification comme le GSI et dans une certaine mesure le RMR (Sarr ; 2012). En effet, cette
détermination se fait à partir des fonctions suivantes :
mb GSI − 100
= exp Eq. 1.16
mr 28
GSI − 100
s = exp et a = 0,5 Eq. 1.17
9
11
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Chapitre 2. - Méthode de dimensionnement des fondations au
rocher
Introduction
On appelle fondation la base des ouvrages qui se trouve en contact direct avec le terrain d'assise,
et qui a pour fonction de transmettre l’ensemble des charges appliquées au sol support. Dans le
domaine des fondations au rocher, le massif rocheux a souvent une capacité portante adéquate
pour les charges appliquées et le tassement sera élastique et négligeable. Cependant, la tâche
principale dans la conception est de s'assurer que les blocs de roche dans la fondation formée
par des joints continus sont stables contre le renversement et le glissement (Duncan ; 1984).
Par conséquent, en l’absence de texte à caractère réglementaire ou officiel, il est courant que
les spécificités des massifs rocheux soient mal prises en compte et que les méthodes d’étude de
la mécanique des sols soient utilisées de manière abusive. Et d’autre part, beaucoup ont
tendance à supposer que toute structure fondée sur le « substratum rocheux » sera totalement à
l'abri du tassement et de l'instabilité. Malheureusement, la roche peut contenir de mauvaises
surprises sous la forme de caractéristiques géologiques telles que des cavités de solution, des
profondeurs d'altération variables et des failles remplies d'argile.
Dans ce chapitre, nous allons voir les différentes méthodes en vigueur pour dimensionner une
fondation au rocher. Il s’agit de la détermination de la capacité portante ainsi que le tassement
dans le cas d’une fondation superficielle.
2.1. - Les types de fondation
Les fondations au rocher peuvent être classées en trois groupes en fonction de l'ampleur et de
la direction du chargement, ainsi que des conditions géotechniques dans la zone d'appui
(Duncan ; 1984). Ils se distinguent par le rapport L/B (Figure.2.1), où (L) représente la
profondeur d'encastrement dans le massif et (B) le diamètre de la fondation (Fascicule 62 ;
1993).
• Les fondations superficielles si L/B < 1,5,
• Les fondations semi-profondes si 1,5 < L/B<5,
• Les fondations profondes si L/B > 5,
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Figure 2.1. - Fondation encastrée sur un massif rocheux (Rachez ; 1986)
2.1.1. - Les fondations superficielles
Ce sont les plus répandues car les moins chères à réaliser. Elles sont réalisées directement à la
surface du massif (Figure 2.2). Une condition nécessaire est que le massif ait une capacité
portante suffisante pour que les tassements de la fondation soient acceptables par la structure.
Il arrive donc souvent que le terrain soit creusé de quelques mètres pour enlever les couches de
matériaux inadaptés (rocher altéré par exemple).
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2.1.2. - Les fondations avec ancrages
Les fondations avec ancrages (Figure 2.3) sont souvent utilisées dans les cas suivants :
• Des forces, permanentes ou non, décollent la fondation (pression interstitielle de l'eau,
effort latéral en haut d'une pile créant un moment renversant, etc.),
• La stabilité d'ensemble de la fondation doit être assurer (construction sur ou proche d'un
versant).
Figure 2.3. - Semelle posée sur un versant rocheux avec ancrages (Rachez ; 1986)
2.1.3. - Les fondations profondes et semi-profondes
Les fondations profondes (essentiellement les pieux) sont utilisées dans les cas suivants :
• Les charges portantes sur les fondations sont trop importantes par rapport à la résistance
du terrain en surface, il faut donc aller chercher un matériau plus résistant en profondeur
(Figure 2.4),
• La surface du rocher accessible à la fondation est trop réduite pour y réaliser des
fondations superficielles,
• Des efforts de soulèvement sont tels qu'ils interdisent la solution de fondation sur
semelle.
Les fondations semi-profondes sont un intermédiaire entre les fondations superficielles et les
fondations profondes. Il s'agit de pieux de faible longueur, de caissons, ou plus communément
de puits marocains (Figure 2.4). Ces fondations sont largement utilisées comme fondations
d'appuis de viaduc, de pylônes (électriques, remontées mécaniques, etc.), car elles offrent une
grande résistance aux forces latérales. Creusées généralement à l'explosif, les fondations semi-
profondes sont aussi adoptées dans le cas où les fondations profondes sont irréalisables
(trépanage impossible à cause d'un rocher trop résistant, d'un site inaccessible par de gros
engins, etc.). Bien qu'il n'existe pas de méthode de calcul propre aux fondations semi-profondes,
celles-ci sont dimensionnées généralement comme les fondations profondes.
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Figure 2.4. - Pieux dans un horizon rocheux
2.1.4. - Les fondations avec massifs renforcés
Dans le cas où le rocher en surface n'est pas assez résistant pour supporter la fondation, il arrive
que l'on renforce le massif en y injectant du béton et/ou en posant des barres d'ancrages.
2.2. - La capacité portante d’une fondation superficielle
La capacité portante d'une roche est la charge maximale par unité de surface qu'elle peut
supporter. Au-delà de cette charge, on observe la rupture de la roche et l'apparition de surfaces
de glissement. La détermination de la capacité portante d'une fondation au rocher n'est pas chose
aisée du fait de la complexité et de la multitude des modes de rupture potentiels. Il n'est pas
possible de donner de recette générale de dimensionnement et de détermination de la capacité
portante, car ce travail est fonction des spécificités de l'ouvrage et des caractéristiques du massif
(Rachez ; 1997). La méthode habituelle pour déterminer les pressions portantes admissibles
consiste à utiliser des tableaux publiés ou des codes du bâtiment reliant les valeurs admissibles
aux types de roches. La méthode utilisée dépendra de facteurs tels que les tolérances de
mouvement et la complexité des conditions géologiques du site.
Dans cette partie, sera traitée la capacité portante d’une fondation superficielle au rocher par
différentes méthodes de calcul :
• Les codes de calcul.
• Méthodes empiriques et semi-empiriques,
• Les méthodes analytiques et numériques,
2.2.1. - Détermination de la capacite portante selon les codes de calcul
2.2.1.a. - Le code de calcul anglo-saxons
Dans le cas de massif sain et en terrain horizontal, on peut estimer approximativement sa
capacité portante à partir de tables de données (Tableau 2.1) recommandées par certains codes
de calculs anglo-saxons.
15
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Tableau 2.1. - Capacités portantes conservatrices, d'après Waltham 1994 et le British
Standard C.P. 2004
Capacités portantes (MPa)
Type de roche Roches saines Roches fracturées
Roches éruptives ou gneissiques saines 10 6
Bancs de calcaire épais, grès durs 4 3
Schistes et ardoises 3 2
Schistes argileux durs, grès tendre 2 1
Schistes très argileux 1 -
Craie dure 0.6 0.4
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2.2.2. - Détermination de la capacite portante selon les méthodes empiriques et
semi-empiriques
qa = Ks. p c
Eq.2.1
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RQD
qadm = 1 + 16 Eq.2.3
RQD
1+
130
Figure 2.5. - Méthode de calcul de la capacité portante avec le RQD (Peck et al ; 1974)
L'effet de l'intensité de la fracture sur la capacité portante peut être estimé à partir du RQD
des carottes de forage comme suit (Duncan ; 1999) :
• RQD>90 %–pas de réduction ;
• RQD>50 %, < 90 % – réduire la pression d'appui d'un facteur d'environ 0,25 à 0,7 ;
• RQD<50 % – réduire la pression d'appui d'un facteur d'environ 0,25 à 0,1 ; réduire
davantage la pression portante si de vastes couches d'argile sont présentes.
2.2.2.c. - Capacité portante déterminée à partir du critère de Hoek & Brown
La capacité portante admissible (Eq.2.4) est déterminée à partir de la capacité portante
maximale, la contrainte axiale σ1 du critère isotrope généralisé développé par Hoek et Brown.
C f 11
qa = Eq.2.4
Fs
1 = ci (s)a Eq.2.5
18
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La valeur de C f est données selon la forme géométrique de la fondation (Tableau 2.4).
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Figure 2.6. - Pression de contact présumée des fondations isolées de forme carrée reposant
sur des roches (pour des tassements ne dépassant pas 0,5 % de la largeur de la fondation)
Légende :
Abscisse : qu (MPa) résistance à la compression simple
Ordonnée : ds (mm) espacement des discontinuités
Espacements :
f) discontinuités rapprochées
g) discontinuités moyennement espacées
h) discontinuités très espacées
20
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• Ces facteurs de capacité portante sont donnés dans de multiples abaques pour des
fondations superficielles de différentes géométries. Cette méthode de calcul ne peut
s'appliquer que si le massif est assimilable à un milieu continu homogène. Il faut donc
qu'aucune famille de discontinuités ne privilégie un chemin de rupture potentiel.
• Lorsque nous avons deux familles principales de discontinuités qui découpent le massif
de telle sorte qu'une rupture par glissement des dièdres sous la fondation est possible.
On ne peut considérer dans ce cas le massif comme homogène, il serait très risqué de
modéliser la fondation par une méthode de type mécanique des sols.
• Dans le cas où la densité de fracturation est aussi très faible, mais l'organisation des
deux principales familles de discontinuités ne laisse pas apparaître de chemin de rupture
potentiel il est possible dans ce cas d'utiliser les méthodes de dimensionnement décrites
plus haut.
• Et dans le cas où la densité de fracturation est très importante, On peut tout de même
assimiler le massif à un milieu continu équivalent, car aucune famille de discontinuités
ne semble être primordiale dans la stabilité de la fondation. On peut utiliser la théorie
de Terzaghi, mais en faisant attention à la détermination des caractéristiques mécaniques
du matériau.
2.2.5. - Cas particulier de massifs rocheux à fractures verticales
Le mécanisme de rupture dépend de la structure du massif (espacement des joints, orientation,
caractéristiques mécaniques) et des charges apportées par l'édifice. Sowers et al font une
distinction entre les massifs à discontinuités ouvertes et les massifs à discontinuités fermées.
Sower étudie le cas simple où la fondation de largeur B repose sur un massif découpé par des
discontinuités verticales ouvertes espacées de la distance S (Figure 2.7).
Figure 2.7. - Fondation de largeur B repose sur un massif découpé par des discontinuités
verticales ouvertes espacées de la distance (Sower ; 1979)
2.2.5.a - Méthode de Sower
Si la largeur de la fondation est supérieure à l’espacement des discontinuité (S < B), La capacité
portante ultime du massif rocheux dépend uniquement dans ce cas, de sa cohésion c et de son
angle de frottement interne φ d’après (Sower ; 1979). Elle est donnée par l’équation ci-après :
21
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qmax = 2c tan(45 + ) Eq.2.7
2
2.2.5.b - La méthode de Bishnoi
Pour une fondation de largeur B reposant sur un massif découpé par des discontinuités
largement espacées (S >> B) et orientées verticalement, la rupture commence généralement par
une fente sous la fondation. Dans de tels cas, Bishnoi (1968) a proposé les solutions suivantes
pour la capacité portante ultime (Eq.2.8, Eq.2.9 et Eq.2.10)
• Pour les fondations circulaires :
qmax = JcNcr
Eq.2.8
• Pour les fondations carrées :
Figure 2.8. - détermination des Coefficients 𝑁𝑐𝑟 et J pour le calcul de la capacité portante
d'une fondation sur un massif rocheux fracturé avec S>>B (Bishnoi ; 1968)
2.3. - Types de rupture sur les massifs formés par des bancs rocheux
Deux types de rupture ont été proposés et sont représentés dans la Figure 2.9, pour des
fondations reposant sur des massifs stratifiés. Il s'agit de la rupture d'une fondation construite
22
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sur une couche rigide d'épaisseur H reposant sur une formation moins résistante et plus
compressible.
Figure 2.9. - Rupture par flexion H/B grand (a) et par poinçonnement H/B petit (b)
• Si le rapport H/B est grand et si la résistance à la flexion du banc rigide est faible, une
rupture par flexion du banc rigide peut apparaître Figure 2.9 (a).
• Si le rapport H/B est faible, une rupture par effort tranchant du banc rigide est dans ce
cas plus probable, poinçonnement du banc rigide par la fondation Figure 2.9 (b).
Ces deux modes de rupture sont bien sûr fonction d'une fracturation verticale. Plus le rapport
S/B est grand, plus la rupture par flexion est probable.
2.4. - Le Tassement
Les tassements d’un massif rocheux sous une fondation ne peuvent pas être calculés par les
méthodes œdométriques et pressiométrique. Pour de nombreuses fondations sur roche, le
matériau porteur peut être considéré comme élastique et isotrope donc le tassement se produit
lorsque la charge est appliquée. Dans ces conditions, le tassement peut être calculé en utilisant
la théorie élastique avec des valeurs appropriées pour le module et le coefficient de Poisson de
la masse rocheuse.
Dans ce qui suit, nous allons voir une variété de méthode de calcul du tassement selon les
conditions géologiques rencontrées :
2.4.1. - Roche homogène et isotrope
Dans le cas des roches homogènes et isotropes (Figure 2.10), le tassement vertical V est donné
par l’équation 2.11 pour une fondation approchée comme une ou plusieurs charges
uniformément réparties agissant sur des zones circulaires ou rectangulaires près de la surface
d'une strate relativement profonde (Schleicher ; 1926) :
23
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Figure 2.10. - Cas d’un massif homogène isotrope
BqCd (1 − 2 )
V = Eq.2.11
Em
c 'd qB(1 − 2 )
V = Eq.2.12
Em
24
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Les hypothèses retenues dans le calcul du facteur sont qu'à l'interface entre la couche supérieure
compressible et la base rigide, il n'y a aucune contrainte de cisaillement horizontale agissant et
aucun déplacement horizontal (Duncan ; 1999).
2.4.3. - Couche rigide recouvrant la formation compressible
Une autre condition géologique qui peut être rencontrée est celle d'une couche de roche rigide
recouvrant un matériau moins rigide d'une profondeur infinie. Pour cette condition, le tassement
de surface V d'une semelle circulaire uniformément chargée de diamètre B est calculé comme
suit :
V = Eq.2.13
est un facteur de correction, Il est déterminé par les modules relatifs des deux matériaux
(E1/E2) et le rapport H/B, où H est l'épaisseur de la couche supérieure (Figure 2.12).
cd qB(1 − 2 )
= Eq.2.14
E2
cd '' qB(1 − 2 )
V = Eq.2.15
( E1H1 + E2 H 2 )
( H1 + H 2 )
25
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C′′ d : est estimé en fonction du rapport (H1 + H2 )⁄𝐵
Figure 2.13. - Schéma d’un massif homogène entrecoupé par une couche très compressible
2.5. - Approche numérique
Il arrive tout de même que la nature soit si complexe qu'il soit difficile de la représenter à l'aide
de méthodes simples. C’est le cas, par exemple, lorsque le massif rocheux est traversé par un
banc compressible incliné, ou découpé par une faille pleine de matériau peu résistant, ou encore
lorsqu'il s'agit d'une fondation proche d'un versant découpé par une famille de discontinuités, à
première vue peu favorables à la stabilité.
Figure 2.14. - Différents cas où une approche numérique est souhaitable (Rachez ; 1997)
Conclusion
Les recommandations pour les différentes méthodes de dimensionnement des fondations sur
massif rocheux sont assez explicites et précises. Elles proposent en effet différentes méthodes
en fonction des caractéristiques du massif rocheux. Cependant, l’utilisation des méthodes
numériques permet aux ingénieurs de représenter certaines géométries très complexes.
26
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2éme Partie
Exploitation des données
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Chapitre 3. - Investigations géotechniques et analyse géomécanique
du massif rocheux
Introduction
Nous présentons dans ce chapitre l’utilisation des systèmes de classification empiriques pour
étudier le comportement de la dolérite au niveau des Almadies. Pour ce faire, nous avons
effectué des mesures géomécanique sur le massif en deux stations. Les résultats d’investigation
géotechnique sont aussi présentés pour montrer au détail prêt les caractéristiques et la lithologie
du terrain.
3.1. - Aperçu de la zone d’étude
3.1.1. - Contexte géographique
En vue de la construction d’un immeuble R+7 avec deux sous-sols au niveau des Almadies, une
campagne géotechnique a été effectuée pour la reconnaissance et le dimensionnement des
fondations. La zone d’étude est située sur la presqu’île du Cap-Vert dans la région de Dakar, au
niveau des almadies. La Figure 3.1 illustre sa localisation suivant une projection sur google-
earth.
Site du Projet
29
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SC1 (Figure 3.3) :
• De 0,00 m à 0,50 m : remblai composé de gravats
• De 0,50 m à 3,50 m : sable argileux peu plastique + concrétions de latérite
• De 3,50 m à 20,0 m : blocs de basalte poreux altérés et sains
SC2 (Figure 3.4) :
• De 0,00 m à 0,50 m : remblai composé en gravats ;
• De 0,50 m à 3,50 m : argile marron plastique + concrétions de latérite ;
• De 3,50 m à 6,50 m : argile rougeâtre plastique + concrétions de basalte ;
• De 6,50 m à 20,0 m : blocs de basalte poreux altérés et sains
La nappe phréatique a été rencontrée lors des relevés des niveaux d’eau en date du 31/05/2021
à environ 8,0 m de profondeur par rapport au terrain naturel mais ce niveau est susceptible de
fluctuer suivant les conditions climatiques.
30
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Figure 3.4. - Coupe du sondage SC2 aux almadies
La corrélation entre les deux coupes de sondage a permis de proposer un profil en section
(Figure 3.5).
En faisant abstraction du remblai sablo-argileux comprenant des blocs de béton, pour (SP1), les
valeurs moyennes de la pression limite Plmoy valent 0,77 MPa et du module pressiométrique
EMmoy est de 9,73 MPa entre 0,00 et 3,50m. Pour (SP2), les valeurs sont maximales au niveau
de l’argile sableuse ou EMmoy atteint 22,33MPa et une Plmoy de 1,47 MPa entre 3.50 et 6,00
m de profondeur.
Ces résultats montrent que les paramètres pressiométriques ont des valeurs appréciables dans
les argiles sableuses, et de faibles valeurs dans les sables argileux superficielles. Ces argiles
sableuses concrétionnées correspondent à la Classe B des argiles et limons fermes (1,2 MPa <
Pl < 2,0 MPa).
32
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3.2.3. - Résultats des essais de laboratoire
3.2.3.a. - Essais d’identification physique
Les échantillons prélevés au cours des sondages carottés ont été acheminés au laboratoire pour
déterminer leurs caractéristiques géotechniques. Nous avons déterminé la résistance à la
compression simple sur les éprouvettes de roche.
Le tableau (Tableau 3.2) ci-après récapitule les résultats des essais réalisés.
Tableau 3.2. - Résultats des essais d’identification physique
33
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E2
G2 =
2(1 + 2 )
de chaque palier de chargement sous une contrainte . Il faut noter qu'avec
E2 1 − 2
2
E2 2
l’essai œdométrique, la variation Δe de l'indice des vides est équivalente à celle Δh de la hauteur
de l'échantillon de sol puisqu'il existe une relation directe entre les deux :
h e
= Eq.3.3
h0 (1 + e0 )
• La contrainte de préconsolidation ' p , qui est la pression maximale sous laquelle le sol
s’est déjà consolidé au cours de son histoire. Les sols dits sous-consolidés sont ceux
pour lesquels la contrainte verticale effective est supérieure à ' p , (exemple : vases
récentes). Les sols dits surconsolidés sont ceux pour lesquels la contrainte verticale
effective est inférieure à ' p , (exemple : sols anciens érodés). Les sols normalement
consolidés subissent une contrainte verticale effective de l’ordre de ' p ;
• L’indice de compression Cc, qui est utilisé pour calculer le tassement de la couche de
sol lorsque celui-ci est soumis à une contrainte supérieure à ' p ;
• L’indice de gonflement Cs, utilisé pour calculer le tassement de la couche de sol lorsque
celui-ci est soumis à une contrainte inférieure à ' p ou sur des cycles de déchargement-
rechargement.
Tableau 3.3. - Résultats de l’essai cisaillement et œdométrie
Sondages Profondeur (m) Nature materiau Essai de cisaillement direct Essai de compressibilité à l'oedometre
Cohésion Angle de oefficient de Contrainte de pré- Préssion de
C(KPa) frotement 𝜑( ) compressibilité 𝐶 consolidation 𝜎 ′ ( ) gonflement Pg (bar)
Sable argileux
0,00 à 3,5 maron peu 13 28 - -
SC1 plastique+concrétio
Blocs de basaltes
3,5 à 20 - - - - -
altéré et sains
Argile maron
0,00 à 3,5 plastique+concrétio 24,50 30,5 - - -
ns de latherite
SC2 Argile maron
3,50 à 6,50 12 45 0,135 0,0067 1,1
rougeatre plastique
Blocs de basaltes
6,50 à 20.50 - - - - -
altéré et sains
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Tableau 3.4. - Résistance à la compression uni-axiale des éprouvettes de roche
Diamètre Section Masse Charge de Résistance à la
Echantillon
(m) (m²) (g) rupture(kN) compression (MPa)
Eprouvette 1 0,08 0,005 2260 234,046 46,562
Eprouvette 2 0,08 0,005 1985 95,102 18,920
Valeur moyenne de la résistance à la compression 32,741
36
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3.3.2. - La résistance mécanique de la matrice rocheuse (In-Situ)
Les systèmes de classification notamment le RMR utilise la résistance à la compression
uniaxiale Rc. Pour déterminer (Rc) nous avons effectué des mesures in-situ avec le scléromètre.
Le scléromètre est un petit dispositif portable permettant d’estimer la part d’énergie élastique
restituée par un bloc rocheux lors d’une percussion d’énergie donnée. Cette grandeur est
caractérisée par le « nombre de rebonds », variant de 0 (pas d’énergie restituée) à 100 (toute
l’énergie du choc est restituée) que l’on peut lire directement sur l’appareil au niveau d’une
réglette graduée. D’emploi courant pour vérifier le bon séchage du béton, le scléromètre est
également utilisé en mécanique des roches pour réaliser une estimation aisée et rapide de la
résistance à la compression simple des roches (Sawadogo ; 2017). L’utilisation de l’abaque de
Schmidt (Annexe 3.1) permet de lire la valeur de Rc (Tableau 3.5) en fonction du nombre de
rebonds, du poids volumique du matériau en question et de l’orientation du scléromètre par
rapport à la verticale. Au niveau de chaque station, les mesures sclérométriques ont été
réalisées, conformément aux recommandations habituelles, sur des blocs suffisamment
volumineux pour ne pas bouger lors de la percussion. Nous avons choisi des surfaces lisses et
non fracturées. Pour chaque station, il a été réalisé 5 à 9 mesures perpendiculairement aux plans
du massif.
Tableau 3.5. - Résultats des essais de résistance au scléromètre
Stations Valeur moyenne du rebond (KN/m3) Rc (MPa)
I 20,6 24,6 28
II 26 24,6 35
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• L’analyse de la projection stéréographique (Figure 3.11) montre trois familles
principales en plus du talus. Compte tenu de la dispersion dans chaque famille il y a un
risque de glissement plan ou en dièdre sur le talus. Pour une meilleure illustration de la
disposition des discontinuités, nous avons générer une model en 3D (Figure 3.12).
39
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3.3.3.2. - Représentation stéréographique, Station II
Le tableau 3.7 représente les données relevées pour la station II.
Tableau 3.7. - Relevé des discontinuités au niveau de la station II
• La Figure 3.13 montre aussi trois familles principales en plus du talus. La configuration
de ces familles de discontinuité par rapport au talus permet de mettre en évidence une
possibilité de rupture par glissement plan ou en dièdre. Mais il est difficile a évalué à
partir d'une simple analyse stéréographique ne prenant en compte que les orientations
moyennes. La Figure 3.14 nous donne un aperçu tridimensionnel plus nette sur la
configuration des plans de discontinuités au niveau de la station II.
40
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Figure 3.14. - Vue 3D de la stéréographie des discontinuisées (Station II)
3.3.4. - Application des systèmes de classifications au massif
Dans cette section l’application des systèmes de classification (RMR, Q et GSI) sur le massif
rocheux dans la zone d’étude s’est faite sur deux stations de mesures (I et II). Au niveau de
chaque station nous avons ouvert une fenêtre de 2mX1m en deux lieux différents du même
faciès. Les résultats obtenus sur le terrain permettent de classer le massif en calculant les indices
géomécaniques essentiels.
3.3.4.1. - Détermination du RMR à la station I
Pour la détermination des paramètres géomécaniques sur le massif au niveau de la station I
(Figure 3.13), diverses informations ont été recueillies sur la fenêtre tel que : Le nombre de
familles de discontinuités qui correspond ici à Trois (F1, F2, et F3). Un nombre de mesures
donne un espacement moyen des discontinuités confondues dans la direction de la ligne de
mesure de 0.23m, la note de ce caractère est de 10. Le RQD obtenu à partir de l’équation
(Eq.3.6) est de 92 compris entre 90 et 100%, ce qui lui confère la note de 20. Leurs surfaces
sont lustrées avec un remplissage de matériau issu de l’altération de la roche d’épaisseur
comprise entre 1 et 5 mm et des épontes altérées, par conséquent la note qui y correspond est
de 10. La surface est humide, mais sans écoulement d’où la note de 10. La résistance à la
compression est de 28MPa compris entre 25 et 50MPa. Ainsi, la note pour cette variable est de
4. L’ensemble donne une valeur de 54 pour RMR (Tableau 3.8).
41
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Tableau 3.8. - Classe du massif de la dolérite par la méthode RMR station I
Y = 1m
X = 2m
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Tableau 3.9. - Classe du massif de la dolérite avec le système Q station I
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Tableau 3.11. - Classe du massif de la dolérite par la méthode RMR station II
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3.3.5. - Analyse de stabilité du talus par projection stéréographique
L’identification des modes de ruptures pour les différentes familles de discontinuités associées
aux différents domaines lithologiques, est réalisée par une analyse cinématique à l’aide de la
projection stéréographique en utilisant le logiciel DIPS de la suite de rocsciences. Le
programme permet de mieux visualiser les données d’une manière assez compréhensive. Il
fournit l’occasion de délimiter deux zones critiques dont la première concerne les ruptures
planaires et dièdres, la deuxième présente les conditions pour avoir des ruptures par
basculements. DIPS permet l’analyse interactive de données géologiques basées sur
l’orientation.et est capable d’interagir avec de nombreuses applications.
3.3.5.1. - Stabilité vis-à-vis d’un glissement planaire
L'analyse cinématique de la Figure 3.17 montre que la famille F2 présente une possibilité de
glissement plan. Car son pôle se trouve dans la zone critique de rupture planaire.
45
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Figure 3.17. - Analyse cinématique d’un glissement dièdre
3.3.5.3. - Stabilité vis-à-vis d’un basculement direct ou par flexion
L’analyse de stabilité montre que notre massif ne présente pas de risque pour un glissement
directe (Figure 3.19) ou par flexion (Figure 3.20). En effet, les conditions nécessaires pour ce
type d’instabilités ne sont pas réunies.
46
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Figure 3.19. - Analyse cinématique d’un basculement par flexion
Conclusion
L’observation macroscopique des échantillons et l’analyse des résultats des essais
d’identification ont permis de mettre en évidence une lithologie bien nette. Avec les essais de
compression simple, on note que la résistance des roches augmente avec la profondeur.
Les études géomécaniques faites sur la paroi de l’excavation ont permis de classer le massif
avec trois méthodes de classification que sont : Le système RMR, Le système GSI et le système
Q. Ainsi, nous pouvons remarquer que d’une classification à une autre, les caractéristiques
octroyées aux massifs rocheux sont différentes. C’est là tout l’intérêt d’utiliser plusieurs
systèmes de classification. Mais cette légère variation des paramètres entre les différents
systèmes n’influe pas trop sur l’échelle d’analyse qui montre que notre massif est dans sa
globalité de qualité moyenne. Les différents paramètres mécaniques à savoir le module de
déformabilité du massif rocheux (Em), le module de la roche intact (E), l’angle de frottement
(Փeq) et la cohésion (Ceq) sont différents d’une station à une autre pour un même faciès. Cela
s’explique par le comportement anisotrope des massifs rocheux. L’analyse cinématique de la
stabilité du talus nous renseigne sur la possibilité de deux types d’instabilités, un glissement
plan ou dièdre.
47
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Chapitre 4. - Dimensionnement des fondations
Introduction
Tenant compte des caractéristiques géotechniques des formations rencontrées et du type
d’ouvrage projeté, des fondations superficielles sur radier général ont été proposées. Le radier
général de dimension 820 m2, est posé sur le massif de dolérites après une excavation sur 7m
par rapport au terrain naturel.
Nous déterminerons la capacité portante avec différentes méthodes de calcul et le tassement de
la fondation. L’objectif est de savoir la méthode la plus rassurante pour la détermination de la
capacité portante d’une fondation superficielle sur le massif rocheux.
4.1. - Résultats de calcul de la capacite portante selon les différentes méthodes
Pour l’ensemble des méthodes énumérées dans le chapitre 2, nous avons déterminé la valeur
de la capacite portante en tenant compte des paramètres spécifiques employés par chacune et
qui les lient aux propriétés du massif rocheux. Les résultats de calcul sont présentés dans le
Tableau 4.1 :
Tableau 4.1. - Différentes valeurs de la capacité portante
Methodes de calcul de la capacite portante Capacité portante (MPa) Caractéristiques
qult qadm
selon les codes de calcul
Code de calcul anglo-saxons - 6 à 10 Type de roche
- 6 à 10 Type de roche
Code de calcul américain
- 6,3 Rc
selon les méthodes empiriques et semi-empiriques
Corrélation empirique avec le RQD - 21,42 RQD, fracturation
Capacité portante déterminée à partir du critère La classification GSI ; Type de
21,287 7,096
de Hoek & Brown fondation et Rc
La fracturation du massif; Largeur de
Methode canadienne 7,56
- la fondation; Rc de la roche
selon les méthodes analytiques
Types de roches, Rc et espacement
Abaque de l’Eurocode 7 -
10 des discontinuités
Fracturation du massif et largeur de
Approche de type mécanique des sols 37.868 12,62 la fondation
Orientation et espacement des
Sower
9.115 3,04 discontinuités
Orientation et espacement des
Bishnoi
14.808 4,93 discontinuités
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Figure 4.1. - Histogramme des capacités portantes admissibles
4.1.a. - Analyse et interprétation
La capacité portante admissible obtenue avec les méthodes de calcul empirique et semi
empirique varient entre 6 MPa et 21,42 MPa. Ces méthodes de calcul se basent sur des
corrélations entre la capacité portante et les propriétés du massif rocheux, selon des
observations empiriques et des résultats d'essais expérimentaux. La moyenne obtenue avec la
méthode RQD est de 21,42 MPa, 6,30 MPa avec le code calcul Américain et respectivement
6,0, 7,56 et 7,096 MPa pour le code de calcul Anglo-saxons, la méthode Canadienne et le critère
de Hoeck Brown. Nous pensons ici que le RQD surestimerait la valeur de la capacite portante.
La surestimation s’explique par le fait que le RQD est un facteur basé uniquement sur
l’espacement des discontinuités, il ne prend pas en compte la résistance à la compression de la
roche. On remarque aussi que les résultats obtenus par les méthodes Canadiennes et le critère
de Hoeck-Brown sont très proches, ces deux méthodes prennent en compte les mêmes
paramètres à savoir, la résistance à la compression de la roche, les discontinuités et les facteurs
de forme de la fondation.
Quant aux méthodes analytiques dont la capacité portante admissible varie entre 3,038 MPa et
12,63 MPa, se basent sur les propriétés physiques et mécaniques de la roche, la géométrique de
la fondation et le mode de rupture. Cette différence dans les valeurs se justifie par les différents
paramètres impliqués dans les équations mais aussi l’hypothèse du mécanisme de rupture. Les
méthodes proposées par Sower et EC7 sont assez simplistes et ne prennent pas en compte les
aspects importants qui influencent la capacité portante comme la profondeur de la fondation et
sa forme. La méthode EC7 ne donne pas de détails sur la caractérisation de la masse rocheuse
et sur la façon dont les discontinuités de la roche doivent être pris en compte pour quantifier le
degré de fracturation et d'anisotropie.
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Cependant l’approche de Terzaghi (méthode de la mécanique des sols) est plus adaptée aux
sols ou roches fortement fracturés.
4.2. - Calcul du tassement du radier
Nous pouvons calculer le tassement du radier à partir de l’équation de Schleicher (Eq.2.11)
tel que :
BqCd (1 − 2 ) c (
RMR −10
)
V = avec Em = .10 40
(Eq. 1.8)
Em 100
54,5−10
31,5
Em = .10 40
= 7, 28MPa = 7280000 KPa
100
On détermine alors la valeur du tassement avec les paramètres complémentaires ci-après :
• B = 20 m ;
• Cd = 1,52 d’après l’annexe 2,6 ;
• q = 79,58 KPa ;
• ν = 0,3 ;
Ains on trouve une valeur de :
20*79,58*1,52*(1 − 0,32 )
V = *103 = 0,302mm
7280000
V = 0,302mm Eq.4.1
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la descente des charges (q = 6593.94Tonnes) ont été reportées à des charges surfacique
uniformément repartie ( = 79,58KPa ).
Le radier est en béton avec les propriétés élastiques linéaires suivantes : Ebéton = 10GPa qui
représente le module de Young du béton à long terme. Le poids volumique du béton est
d = 24 KN / m3 . Vue la rigidité du béton nous allons choisir le comportement non poreux.
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4.3.4. - Les étapes de modélisation
4.3.4.a. - Géométrie et lithologie du modèle
Pour commencer la modélisation, nous avons d’abord défini la géométrie du projet ainsi que
la succession des couches. Voir Figure 4.4 ci-après :
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Figure 4.5. - Déformation du maillage sous chargement du radier
Les efforts exercés par le radier sur le massif ne sont pas trop importants par rapport à la
résistance du massif rocheux.
4.4.3. - Evolution du Tassement du radier
On note un tassement maximal au centre (0,1380mm) et qui diminue jusqu’à 0,02mm avec la
profondeur (Figure 4.6).
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• Le tassement évolue en fonction de la localisation des points A, B, C et D sous le radier
(Figure 4.9). On constate que les trois courbes ont une allure parabolique croissante en
fonction de la contrainte appliquée.
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4.4.5. - Etude comparative entre les modèles Jointed-Rock et Hoeck-Brown
Le critère Jointed Rock est un modèle parfaitement élastique anisotrope, spécialement conçu
pour simuler le comportement des couches rocheuses stratifiées et jointives. Les matériaux
peuvent avoir des propriétés différentes dans différentes directions. Par conséquent, ils peuvent
répondre différemment lorsqu'ils sont soumis à des conditions particulières dans une direction
ou une autre. Cet aspect du comportement des matériaux est appelé anisotropie. Lors de sa
modélisation, on peut faire la distinction entre l'anisotropie élastique et plastique :
• L'anisotropie élastique fait référence à l'utilisation de différentes propriétés de rigidité
élastique dans chaque direction.
• L'anisotropie plastique peut impliquer l'utilisation de différentes propriétés de résistance
selon les directions, comme cela est envisagé dans le modèle Jointed Rock.
En plus de la roche intacte, la version (V20.2) de Plaxis 3D permet de représenter un maximum
de trois familles de discontinuités avec le modèle Jointed Rock. Le tableau (Tableau 4.2)
présente les paramètres d’entrée.
Tableau 4.2. - Paramètres d’entrée du model anisotrope JR
Paramètres Unité Roche intacte Plans de discontinuité
Plan 1 Plan 2 Plan 3
[KN/m³] 24
E1 [KN/m²] 7.280*105 - - -
E2 [KN/m²] 7.280*105 - - -
[-] 0.3 - - -
[-] 0.2 - - -
G2 [KN/m²] 16.8 - - -
C [KN/m²] - 12 12 12
[°] - 45 45 45
[°] - 0 0 0
[°] - 9 84 41
[°] - 65 62 41
E2 E2 1 − 2
• Avec G2 = tel que 2 Eq.4.2
2(1 + 2 ) E2 2
• Ainsi, on obtient un maillage déformé de 0.17mm (Figure 4.11), supérieur à la valeur
des déformations observer avec le critère de Hoeck et Brown (0,15mm).
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Figure 4.11. - Déformation du maillage (selon le model JR)
Nous avons aussi une valeur du tassement de 0,16mm diffèrent des déplacements verticaux
engendre avec le critère de Hoeck et Brown (0,14mm).
Figure 4.12. - Coupe verticale du tassement sous le radier (selon le model JR)
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Figure 4.13. - Histogramme de comparaison entre le model isotrope (HB) et anisotrope (JR)
Cette différence s’explique du fait que le model Jointed-Rock prend en compte l’anisotropie
dans le massif rocheux. Et les plans de discontinuités constituent des zones de faiblesse par
rapport à la résistance du massif rocheux.
Conclusion
Différentes méthodes de dimensionnement des fondations superficielles sur rocher ont été
abordées dans ce chapitre. Il s’agit des codes de calcul, les méthodes empirique et semi-
empirique et les méthodes analytiques. Cette diversité dans les méthodes de calcul montre des
résultats très variable sur la capacite portante du massif rocheux. En effet, une étude
comparative entre ces dernières nous a permis de faire une classification par ordre d’efficacité
en fonction des propriétés du massif. Les tassements observés nous renseignent sur le niveau
de résistance du rocher. Enfin, nous avons effectué une modélisation numérique sur Plaxis 3D
suivant le critère de Hoeck-Brown et du model anisotrope « Jointed Rock ».
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Conclusion générale
Le but de cette étude consistait à une comparaison des différentes méthodes de
dimensionnement des fondations superficielles sur rocher, afin de connaitre celle qui s’adapte
le mieux aux propriétés intrinsèques du massif.
L’étude bibliographique, nous a permis d’effectuer un classement de ces différentes méthodes
de détermination de capacité portante et du tassement des fondations superficielles sur le massif
rocheux. Il s’agit des méthodes empiriques, les méthodes analytiques, et les codes de calcul du
bâtiment. L’utilisation des systèmes de classifications tel que le RMR, le Q-système et le GSI
a permis de déterminer la nature (très bon rocher, …, rocher de qualité moyen, …, rocher de
qualité très médiocre) et les propriétés mécaniques (déformabilité et résistance) de la roche.
Parmi ces méthodes utilisées pour le calcul de la capacité portante admissible, celles basées sur
le critère de Hoeck Brown et la méthode Canadienne restent les plus fiables parce qu’elles
tiennent compte de plus de paramètres intrinsèques du massif que les autres méthodes. Le calcul
du tassement de la semelle est fait sous la base de l’hypothèse simplificatrice de Hoeck qui
considère le massif comme étant homogène et isotrope. L’analyse numérique par éléments finis
(Plaxis), montre de faibles déformations édictées par la résistance élevée de notre massif. Cela
montre que la fondation est sécuritaire, car les déplacements qu’elle entraine restent bien dans
le domaine admissible. Néanmoins, l’étude comparative entre le critère de Hoeck-Brown et le
model Jointed-Rock montre des déplacements plus importants pour le cas du model anisotrope.
Dans le cadre d’une amélioration de ce travail, une modélisation par éléments distincts (UDEC
ou FLAC 3D) afin de tenir compte de l’anisotropie et des discontinuités qui traversent le rocher
pourrait fournir un modèle qui s’approche plus de la réalité du terrain.
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Références bibliographiques
BÉREST, P. et PIERRE, J. (1999). - Manuel de mécanique des roches, tome 2. 45 pages
CHALHOUB, M. (2006). - Apports des méthodes d’homogénéisation numériques à la
classification des massifs rocheux fracturés. These – 226pages.
HOEK, E. et BRAY, J. (1981). - Rock Slope Engineering. Revised third edition. The
institution of Mining and Metallurgy, London. 356 pages
KANTEYE, O. et SENE, W. (2014). - Calculs de fondations sur massifs rocheux mémoire
de fin d’étude, UFR SI - 99 pages.
RACHEZ, X. (1997). - Les fondations au rocher de grands viaducs : l'apport de la méthode des
éléments distincts – Thèse de Doctorat en Géotechnique, Ecole Nationale des Ponts et
Chaussées – 241 pages.
SARR, D. (2012). - Propriétés géomécaniques des basaltes en pillow du super groupe de Mako
et des roches grésopélitiques de Ségou (boutonnière de Kédougou-Kéniéba) au Sénégal. Thèse
d’Etat Université Cheikh Anta Diop de Dakar. 207 pages.
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Liste des annexes
Annexe 3.1. - Abaque de Schmidt pour le marteau de type L
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Annexe 3.2. - Résultats des essais de laboratoire
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Annexe 3.3. - Photos des carottes de sondages
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