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GOUPE CSI

COURS DE
GÉOLOGIE
STRUCTURALE
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GÉOLOGIE STRUCTURALE

PARTIE 1 : CONCEPTS DE BASE DE LA GÉOLOGIE


STRUCTURALE

GÉNÉRALITÉS

Lors de son refroidissement le magma forme l’écorce terrestre qui est constituée de
massifs rocheux sains.
Or, ces formations se présentent à nous sous forme d’ensembles plissés, redressés,
affectés d’accidents (fissures, failles) voire déplacés sur de grandes surfaces.
La structure paisible initiale a donc été remplacée par ces structures dites acquises,
plus ou moins complexes, c’est-à-dire des objets géologiques déformés, cassés,
déplacés.
L’un des objectifs du géologue est d’analyser l’architecture de ces structures acquises,
de reconstituer l’histoire des phénomènes géologiques, et enfin de tenter de découvrir
l’origine des forces qui animent la lithosphère et constituent le moteur de ces
phénomènes.
Au sein des diverses disciplines géologiques, celle qui étudie l’architecture et l’histoire
des structures acquises est la tectonique, encore appelé géologie structurale.

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CHAPITRE 1: DÉFINITIONS ET FONDEMENTS
MÉCANIQUES

1-Définitions
Tectonique : Ce nom vient du nom grec Tecton qui signifie charpente.
La tectonique c’est l’ensemble des déformations ayant affectés des terrains
géologiques postérieurement à leurs formations. C’est également l’étude des
mécanismes de ces déformations. En tant que discipline de la géologie, la tectonique
est pratiquement synonyme de géologie structurale. En effet, la déformation de
terrain conduit à la formation de structures géologiques.

La Géologie Structurale est l’étude des déformations des roches et des ensembles
régionaux. On peut aussi la définir comme étant l’étude de l’architecture des roches.
Elle nécessite l’observation pour essayer de reconstruire une structure afin d’en
déterminer le pourquoi et le comment. Le géologue structuraliste est donc confronté
dans la nature à ce qui semble être un produit fini, pour lequel il doit se poser un tas de
questions et tenter d’y répondre.

Notion de structure : La structure est selon le dictionnaire Larousse, la manière dont


les parties d’un tout sont arrangées entre elles. Ce terme vient du latin « Stuere » qui
veut dire disposer en rang, en couches.
La géologie structurale considère d’emblé les objets réels qu’elle étudie comme des
complexes organisés. Elle analyse leurs constituants puis recherche les relations qui les
unissent.

Notion de déformation : La déformation est un mot qui est utilisé pour exprimer les
changements structuraux qui se produisent à l’emplacement originel d’un corps
rocheux, sur son orientation, sa taille et son volume. Cette notion s’utilise aussi pour
exprimer les processus physico-chimiques qui entrainent ces changements structuraux.
Elle est utilisé enfin pour toutes les structures géométriques qui se forment pour
s’adapter aux changements de conditions.

2-Aspects géométrique, cinématique et dynamique de la géologie structurale


2.1. Aspect géométrique et/ou descriptif
Il s’agit de reconnaître les structures, mesurer leur orientation et décrire leurs
composantes physiques et géométriques. Les observations sont collectées soit
directement sur le terrain, soit en testant au laboratoire, les échantillons prélevés. Un
volume de roches peut changer de forme, subir une rotation, se fracturer ou se déplacer
d’un lieu à un autre.

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2.2. Aspect cinématique
L’aspect cinématique se consacre davantage aux mouvements de déformation
responsables du développement des structures. Ces composantes élémentaires des
mouvements de base sont :

- la Translation, qui se traduit par un changement de position ;

- la Rotation, qui se traduit par un changement d’orientation ;

- la Distorsion, qui se traduit par un changement de forme ;

- la Dilatation, qui se traduit par un changement de taille.

L’objectif de cette analyse cinématique est d’interpréter la combinaison de translation,


rotation, dilatation, distorsion qui a affecté un corps rocheux. Cette déformation peut
être :
- continue, c.-à-d. tous les points infiniment voisins avant déformation restent
voisins après déformation ;
- discontinue, c.-à-d. certains points voisins à l’état initial sont distants d’une
longueur finie à l’état final avec apparition de plans de rupture ;
- homogène, c.-à-d. toutes les lignes droites avant la déformation restent des
droites après déformation ;
- hétérogène (ou inhomogène), c.-à-d. certaines droites du moins ne restent plus
droites ;
- coaxiale, c.-à-d. les axes de déformation et les lignes qui leur sont parallèles
changent de longueur et non d’orientation ;
- non coaxiale, c.-à-d. il y a basculement progressif de toutes les lignes avec
aggravation de la déformation.

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2.3. Aspect dynamique
L’Aspect dynamique consiste en une analyse dynamique qui interprète les forces, les
pressions et les mécanismes responsables de la formation des structures. Il permet
également d’évaluer la résistance d’un matériau durant sa déformation. Il doit
expliquer alors le caractère physique et géométrique des structures, la cinématique et
la relation entre tensions et contraintes.

3-Contrainte et déformation
3.1-Contrainte
a-Définition
Soit un corps solide continu qui n’est soumis à aucunes forces. Lorsqu’on lui applique
une force extérieure, s’il reste à l’équilibre, il apparait des contraintes à l’intérieur.
Supposant une surface ∆S de normale passant par un point P qui divise le corps en
deux (2) parties. L’ensemble des forces exercées par la partie C1 sur la partie C2 a pour
résultant .

Par définition la contrainte au point P (est notée σ) est égale (figure 1).

σ= On peut écrire en notation différentielle σ =

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La contrainte a la dimension de la pression. On ne peut additionner les vecteurs
contraintes que s’ils ne s’appliquent à la même surface.
L’unité légale est le Pascal (Pa). Mais on utilise souvent le bar (bar). Entre les deux on
a la relation : 1bar = 105 Pa.
b-Contrainte autour d’un point P dans un corps continu
Soit un point P à l’intérieur d’un solide continu, on peut idéalement considérer de
petites surfaces d’aire dS divisant le solide en P. Les mécaniciens appellent de telles
surfaces des Facettes.
Dans le cas général le vecteur contrainte
est oblique sur la surface dS. On peut le
décomposé en une contrainte normale
et une contrainte tangentielle =τ

Il ya une infinité de facettes possibles autour de P. Les mécaniciens ont montré qu’il
existe trois (3) plans principaux orthogonaux sur lesquels la contrainte tangentielle est
nulle.
Les normales à ces plans principaux sont appelées directions principales de la
contrainte.
Suivant l’une de ces directions la contrainte est maximale. On la note σ1. Suivant
l’autre direction la contrainte est minimale σ3 et suivant la 3e direction, elle est
intermédiaire σ2. On a donc σ1 > σ2 > σ3.
On peut représenter l’état de contrainte autour du point P à partir de σ1, σ2 et σ3.

On peut faire deux (2) remarques :


Remarque 1 : Par convention les contraintes en compression sont notées positivement
et les contraintes en extension notées négativement.
Remarque 2 : Une grandeur physique telle que la contrainte qui a des valeurs
différentes suivant les directions est représentée par un opérateur mathématique appelé
tenseur qui est une matrice 3x3. S’il n’ya pas de torsion dans le solide, le tenseur des
contraintes est symétrique par rapport à sa diagonale. Dans le repère particulier des
contraintes particulières σ1, σ2 et σ3 les contraintes tangentielles σT étant nulle, on peut
écrire le tenseur de contraintes comme suit :

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Ce tenseur de contraintes permet de calculer toutes contraintes appliquées en un point
P sur un plan donné de normal dont le vecteur unité a pour composantes l, m, n par
le produit de deux (2) matrices :

c-Notion d’ellipsoïde de contraintes et champ de contraintes


Le lieu géométrique de l’extrémité des vecteurs contraintes pour toutes les facettes
passant par un point P est un ellipsoïde qui a pour axe, les trois (3) axes principaux de
la contrainte. Cet ellipsoïde de contrainte triaxial est dit polyaxial dans le cas général
avec σ1 > σ2 > σ3 On l’appelle encore ellipsoïde général.

Cas particuliers :
Si σ1 = σ2 > σ3 ou si σ1 > σ2 = σ3 On a un ellipsoïde axial encore appelé ellipsoïde de
révolution. L’ellipsoïde de révolution est symétrique autour de l’axe σ3 dans le 1e cas
et autour de l’axe σ1 dans le 2e cas c'est donc toujours autour de l’axe différent des
deux autres.
Si σ1 = σ2 = σ3 on parle d’ellipsoïde hydrostatique (c'est-à-dire une sphère)

Lorsqu’on considère un volume de matériaux si les ellipsoïdes sont identiques en


forme et en orientation en tous points du volume considéré, on dit que le champ de

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contraintes dans ce volume est homogène ou uniforme si non on dit que le champ de
contraintes est hétérogène.

d-Contraintes moyennes et contrainte déviatorique


Dans tout état de contrainte on peut définir une contrainte moyenne également
appelée contrainte isotrope (même moyenne dans toutes les directions) qui correspond
à la partie hydrostatique du tenseur.

La partie restante à savoir σ’ = (σ - ) est appelé contrainte déviatorique ou déviateur


de contraintes. C’est elle qui entraîne le changement de forme des matériaux.

3.2 Déformation
Quand un solide est soumis à une contrainte il se déforme. Chacune de ces particules
est déplacée et occupe une position nouvelle. Il ya trois (3) grands types de
déformations :
a-déformation continue
Elle a deux (2) modalités. Si elle conserve toutes les droites que l’on pouvait tracer sur
le solide initial, la déformation est dite homogène (fig. 3a). Si au moins une partie des
droites est transformée en courbe, la déformation est hétérogène (fig. 3b).
b-déformation discontinue
Elle fait apparaitre des plans de cassure dans le solide (fig. 3c).
c-déformation pénétrative et non pénétrative
Une déformation qui apparait comme continue et homogène à une échelle
d’observation donnée est dite pénétrative (fig. 4a). En quelque sorte elle fait partie de
l’objet considéré. Une déformation qui apparait comme constituée de discontinuité
partageant l’objet est dite non pénétrative (fig.4b).

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Il faut remarquer que ceci dépend de l’échelle d’observation. Une déformation continue et homogène à l’échelle
du massive ou de l’affleurement se réduit parfois à des déformations ou des déplacements sur les discontinuités
régulières à l’échelle de l’échantillon ou des lames minces.

3.3 Ellipsoïde de la déformation finie (fig. 5)


Les déformations envisagées ci-dessus font toutes références à un état initial et un état
final. L’état final représente la déformation finie ou finale par rapport à l’état initial
mais son observation ne nous renseigne pas sur les étapes qui permettent de passer de
l’un à l’autre. Ces différentes étapes constituent ce qu’on appelle le chemin de la
déformation. Imaginons que l’objet initial contienne de petites sphères, dans le cas
d’une déformation homogène, ces sphères sont transformées en ellipsoïde. On peut
donc quantifier la déformation en comparant cet ellipsoïde de la déformation finie avec
la sphère initiale.

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CHAPITRE 2: ÉLÉMENTS DE RHÉOLOGIE

C’est l’étude de la déformation des corps solides.

A-Déformation expérimentale
Il existe deux (2) approches en déformation expérimentale.

1-Déformation par simulation analogique


Il s’agit d’expérience en modèle réduit qui cherche à reproduire en laboratoire les
situations naturelles complexes. On a étudié par cette méthode la convection, le plis
etc.
2-Essais mécanique sur des éprouvettes de roches
Une éprouvette est un corps soumis à une épreuve. On déforme une éprouvette de
forme géométrique le plus souvent cylindrique dans les conditions de contraintes bien
connues. Les différents paramètres sont la pression totale, la pression partielle des
fluides, la température. Ils sont contrôlées de façon aussi précise que possible. La
réponse du matériau est appelée sa rhéologie.

B-Déformation élastique, plastique


1-Déformation élastique
Ce comportement correspond à des déformations de l’ordre de 0,1%. Si on représente
la déformation en fonction de la contrainte. La courbe représentative est une droite à
forte pente :

E : module de Young
Ce comportement correspond au domaine élastique. La déformation est réversible
c'est-à-dire que si l’on supprime la contrainte l’échantillon reprend sa forme initiale.
Au delà d’une certaine limite σM qui correspond à une déformation εM le
comportement change. On entre dans le domaine plastique.

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2-Déformation plastique (fig. 8b)
La pente de la courbe diminue. Si cette pente reste positive cela signifie qu’il faut
constamment augmenter la contrainte pour augmenter la déformation. On dit que le
matériau fait preuve de durcissement.
Mais la pente de cette courbe peut être nulle. C'est-à-dire que la contrainte de
déformation plastique σP = constante.
On observe souvent dans ce cas le phénomène de fluage. On appelle fluage à
contrainte constante, l’écoulement plastique produit dans les conditions de
température et de pression généralement élevées. C’est donc la déformation que subit
un matériau lorsqu’il est soumis à une contrainte constante et maintenu à une
température donnée.
Si en plus la vitesse de déformation est aussi constante. On parle de fluage
stationnaire.

De manière générale, l'action d'une charge sur un corps matériel provoque une
déformation instantanée de ce corps. Si la contrainte est faible, la déformation
demeure à caractère élastique, le matériau reprenant sa forme initiale lorsque la
charge n'est plus appliquée. Si elle est suffisamment élevée, la déformation engendrée
s'avère irréversible : on entre alors dans le domaine plastique. Lorsqu’à une
température donnée (même bien inférieure à la température de fusion), le matériau est
soumis à une contrainte constante dans le domaine plastique, il subit alors une
déformation, généralement lente, pendant toute la durée d'application de la charge.
Cette déformation caractérise le fluage. En général, le fluage est d'autant plus
important que la contrainte appliquée est importante et que la température du
matériau est élevée.

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C-Relation entre la déformation continue et la rupture
Fréquemment le durcissement qui accompagne la déformation plastique annonce
l’étape suivante qui est la rupture ou fracturation. On dit que le comportement de
l’échantillon qui était ductile (ductile = déformation plastique continue) devient
fragile.
En tectonique où l’on s’intéresse aux déformations permanentes, on opposera le
comportement ductile correspondant à une déformation continue plastique ou
visqueuse et le comportement fragile correspondant à la déformation discontinue ou
cassante. La fragilité et la ductilité ne sont pas des caractères intrinsèques des
matériaux. Ces caractères dépendent en particulier des conditions de Pression (P) et de
Température (T).
Dans les sciences de la terre, au niveau de la lithosphère, on peut distinguer des
domaines fragiles et des domaines ductiles. Ceci est lié en gros à l’évolution de la
pression et de la température en fonction de la profondeur. Mais dans les détails, cela varie
aussi en fonction des matériaux, des fluides présents etc.

D Notion de structurale et d’élément structural


1. Structures fondamentales
Les structures dans l’écorce terrestre sont l’expression de l’arrangement géométrique
de la matière à différentes échelles. Elles sont de trois types : les contacts, les
structures primaires et les structures secondaires.
- Les contacts sont des limites qui séparent un corps rocheux d’un autre. On
distingue le contact normal, le contact discordant (ou anormal), le contact intrusif, le
contact par faille et le contact par « shear zone ».

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- Les structures primaires sont celles qui se développent pendant la formation
de la roche. Exemples : les stratifications entrecroisées, les rides de courant, les
vésicules de gaz dans les roches volcaniques, le granoclassement etc. (planche 3 fasc.).
Elles reflètent alors les conditions locales de l’environnement dans lesquelles les
roches se sont formées.
- Les structures secondaires sont celles qui affectent les rochent
postérieurement à leur mise en place, c’est-à-dire elles sont produites par la
déformation des roches. Elles se forment dans les roches sédimentaires après
lithification de celles-ci et dans les roches plutoniques et métamorphiques pendant ou
après leur formation (planche 2 fasc.).
(Lithification : transformation d’un sédiment meuble en roche sédimentaire consolidée par
compaction et cimentation)
Remarque : La distinction entre structures primaires et structures secondaires est
souvent difficile.
Les structures secondaires fondamentales communément trouvées dans la nature sont
les joints, les fentes, les failles, les plis, la schistosité, la foliation, la linéation et shear
zone.
Joint : Toute surface de discontinuité au sien d’une roche ou d’un terrain, qui n’est pas un contact
anormal avec déplacement (faille…) Un joint de stratification est une discontinuité séparant deux
couches de même nature pétrographique. Un joint tectonique (ou joint de tension) est une cassure
sans rejet (V diaclase)
Fente : Fissure, longue de quelques centimètres à décimètres et large de quelques millimètres,
produites dans une roche par des contraintes.
Schistosité : Feuilletage plus ou moins serré présenté par certaines roches, acquis sous l’influence de
contraintes tectoniques, distinct de la stratification, et selon lequel elles peuvent se débiter en lames
plus ou moins épaisses et régulières.
Foliation : Structure visible dans certaines roches métamorphiques où à la schistosité, s’ajoute une
différenciation pétrographique entre des lits formant ainsi des feuillets, d’où en section un aspect
rubané.
Linéation : Terme général désignant dans une roche, toute structure acquise tectoniquement, se
traduisant par des lignes parallèles entre elles. On distingue :

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1-Linéation d’intersection, produite par le recoupement de deux familles de surfaces, en
particulier par l’intersection d’une schistosité avec une surface de stratification, ou avec une
schistosité ou une foliation antérieures ;
2-Linéation d’étirement matérialisée par l’allongement mécanique d’éléments figurés par exemple
de galets dans un conglomérat.
3-Linéation minérale due à la recristallisation au cours du métamorphisme, de minéraux allongés
parallèles entre eux. (On parle aussi de structures nématoblastiques ou de queue de
cristallisation).
4-Linéation de crénulation correspondant aux charnières de microplis serrés et réguliers.
Les linéations minérales et d’étirement peuvent avoir des orientations variées par rapport aux axes
des plis. Le plus souvent, on considère qu’elles sont surtout significatives de la direction de
translation du matériau dans les plans des discontinuités.
Shear zones : il s’agit des zones broyage.

2. Elément structural
La géométrie d’une structure est décrite en termes de ses éléments structuraux qui
peuvent être planaires ou linéaires (planche 2 fasc. figure 4 et 5).

Remarque : Le terme de Tectonique est utilisé dans le même sens que Géologie
structurale quand il ne fait pas référence à l’analyse géométrique seulement, mais
s’intéresse aussi à la cinématique ou évolution cinématique.

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PARTIE 2 : OBJETS DE LA GEOLOGIE STRUCTURALE
CHAPITRE 3 : DEFORMATION DUCTILE : LES PLIS
La déformation structurale résulte de « tension-forces » externes et internes de la roche
appelée contraintes (σ). Sous l’action des contraintes, les roches peuvent subir deux
types de déformation, les unes cassantes ou failles, les autres, plus souples qui sont les
plis (Planche 3 figure 7). Par ailleurs, il existe des déformations intermédiaires qui ne
sont ni plicatives, ni cassantes (schistosité, foliation linéation).

1-Définition
Un pli résulte d’une déformation continue, hétérogène, en principe compressive, d’un
matériau originellement horizontal à comportement mécanique ductile. C’est une
structure qui se met en place lorsque les bancs et couches sont transformés et adoptent
une nouvelle formes courbées, coudées et froissées.

2-Mode de formation des plis


Les plis sont des déformations plastiques continues (domaine ductile), donc sans
rupture. En fonction de la T° et de la P du milieu, la formation d’un pli peut se faire de
trois manières différentes.
2.1. Pli par flexion simple
Il se produit au niveau de la charnière une distension qui peut s’accompagner d’une
rupture au niveau de la partie externe (extrados). Ceci va provoquer naturellement
le raccourcissement dans la partie interne (intrados). Le déplacement de la matière
peut aussi se faire au niveau des flancs.

2.2. Pli par aplatissement


Ce mode de plissement se caractérise par l’apparition de nouveaux plans de
recristallisation et se fait en deux étapes :
- 1ère étape : apparition de schistosité de fracture, c’est-à-dire apparition d’une
fausse schistosité due à la mise en place d’un réseau de cassure.
- 2ème étape : On observe une schistosité de flux, c’est-à-dire un fluage du
matériau. On assiste à l’apparition de nouveaux minéraux, cristallisés le long
des plans de moindre résistance.

2.3. Pli par écoulement


Ce type de plissement se réalise dans le domaine de la fusion où plus aucune
structure n’est visible. On assiste à l’apparition de schistosité avec une
réorganisation de la matière.
Ce type de pli est caractérisé le plus souvent par un étirement et un amincissement
de la matière.

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3-Eléments géométriques des plis

3.1 arrête et creux

On appelle arrête le lieu des points les plus haut d’une surface plissée et creux le lieu
des points les plus bas.
3.2 charnière, flancs, point d’inflexion, cœur et enveloppe (Planche 4 figure 8)

Un pli élémentaire se compose d’une partie convexe ou anticlinal et d’une autre


partie concave ou synclinal.
On appelle charnière le lieu des points de plus grandes courbures d’une surface
plissée. La charnière c’est le lieu où la courbure est la plus importante. La charnière
synclinale ou anticlinale est donc le lieu des points de courbure maximum de la couche
la plus récente impliqué dans le pli.
On appelle flanc les parties d’un pli s’étendant de part et d’autre de la charnière. C’est
donc la surface qui raccorde deux charnières successives. Si les couches sont en
position normale c'est-à-dire respectant le principe de la superposition on parle de
flanc normal. Sinon on parle de flanc inverse. On appelle donc flancs normaux ceux
qui limitent des couches en superposition normale et flancs inverses ceux qui limitent
des séries renversées.
Le point d’inflexion c’est l’endroit où la courbure change de sens. On passe d’un
anticlinal à un synclinal ou inversement.
Le cœur est la partie inférieure d’un pli c'est-à-dire celle située du coté du centre du
rayon de courbure. Lorsque les couches du cœur ont les propriétés mécaniques
différentes des autres couches on parle du noyau au lieu de cœur.
L’enveloppe est constituée par les couches les plus externes d’un pli.
3.3 Axe et surface axiale

Le plan axial est la surface plane qui passe par les charnières de toutes les couches
prenant part à un synclinal ou un anticlinal, l’axe étant l’intersection du plan axial avec
la surface topographique au niveau des charnières. L’axe d’un pli est donc la ligne
parallèle aux charnières des couches.

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4-Classification des plis

4.1. En fonction de l’épaisseur des strates (Planche 4 figures 9 a et b)


Plis isopaques : L’épaisseur des strates reste constante quelque soit sa
position dans le pli. Les isogones qui déterminent l épaisseur de la couche
divergent (vers le haut des anticlinaux).
Plis anisopaques : L’épaisseur des strates n est plus constante. Les isogones
convergent (vers le haut des anticlinaux).

Remarque : isogones = droites qui relient les points de même pendage de


toutes les strates. L’épaisseur est mesurée par rapport à la strate.

4.2. En fonction de la nature des matériaux


Plis harmoniques : couches plissées homogènes de même plasticité, leurs
plis s’emboîtent régulièrement les uns dans les autres.

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Plis disharmoniques : Ils concernent des couches n’ayant pas la même
plasticité. A un pli d’une couche rigide correspondent plusieurs plis d’une
couche moins rigide.

4.3. Liée au sens de courbure


Antiforme : un pli dont la courbure est orientée vers le haut (dont les flancs
sont divergents).C’est donc une structure dans laquelle une surface est
plissée avec sa convexité vers le haut.
Synforme : un pli dont la courbure est orientée vers le bas (dont les flancs
sont convergents). C’est donc une structure où la surface est plissée avec
une concavité vers le haut.

Pli neutre : un pli dont la courbure se fait sur le coté (les flancs sont
parallèles).

4.4. En fonction de la position de la couche la plus jeune


Dans le cas du plissement de l’ensemble de couches on appelle :
Anticlinal : un pli dans lequel le terrain le plus ancien est au cœur du pli.
Synclinal : un pli dans le quel le terrain le plus jeune est au cœur du pli.

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NB. Un synclinorium est un ensemble de plis parallèles dont la disposition
d’ensemble est synclinale ; on parle d’anticlinorium dans le cas contraire.

4.5. Basée sur la direction de l’axe du pli


- Pli horizontal : un pli dont l’axe est horizontal.
- Pli plongeant : un pli dont l’axe est incliné.
- Pli vertical : un pli dont l’axe est vertical.
- Pli subhorizontal : un pli plongeant dont le plongement est compris entre
0 et 10°.
- Pli subvertical : un pli plongeant dont le plongement est compris entre
80 et 90.

4.6. En fonction de la symétrie du pli


- Pli symétrique : pli dans lequel le plan axial est un plan de symétrie.
- Pli asymétrique : pli dans lequel le plan axial n’est pas un plan de
symétrie.

4.7. Basée sur la nature de la ligne de la charnière


- Pli cylindrique : pli dans lequel la ligne de charnière (rectiligne) parallèle
à l’axe du pli. La forme de ce type de pli se rapproche de celle d’un
cylindre.

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- Pli non cylindrique ou curviplanaire : Pli dans lequel la ligne de
charnière est courbée.
- Pli conique : C’est un type particulier de pli non cylindrique, dont la
forme se rapproche d’une partie d’un cône.
- Pli quelconque : c’est un type de pli dont la ligne de charnière présente
une configuration quelconque.

4.8. En fonction de l’angle d’ouverture


- Pli modéré : Pli dont l’angle d’ouverture (α) est compris entre 180° et
120°.
- Pli ouvert : Pli dont α est compris entre 120° et 70°.
- Pli fermé : Pli dont α est compris entre 70° et 30°.
- Pli serré : Pli dont α est compris entre 30° et plus grand que 0°.
- Pli isoclinal : Pli à flancs subparallèle.

4.9. Basée sur l’orientation du plan axial (Planche 5 figure 10)


- Pli droit : pli dont le plan axial est vertical ou presque.
- Pli déjeté : Pli dont le plan axial est incliné.
- Pli en genou : Pli à plan axial incliné, dont un flanc fait un angle de 90°
avec l’horizontale (α=90°), c’est donc un type particulier du pli déjeté.
- Pli déversé : pli à plan axial incliné avec une inclinaison unique des
flancs, α > 45°.
- Pli renversé : pli déjeté dans lequel les 2 flancs ont le même pendage, α
< 45.
- Pli couché : pli dont le plan axial a un pendage maximal de 10°.

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4.10. Cas particuliers (Planche 5 figure 10)
- Pli étiré : pli présentant un flanc étendu.
- Pli laminé : Pli dont un des flancs est écrasé.
- Pli faillé : Pli présentant une rupture à l’amincissement extrême.
- Pli en éventail encore appélé pli en chanpignonprésentant la configuration d’un
champignon.
- Pli diapir (ou à noyau perçant) : Pli dû à des montées de masses légères à
l’intérieur des dépôts sédimentaires (sels de NaCl, KCl) sous l’action des forces
tectoniques.
- Pli en chevron (ou en zigzag, en accordéon): c’est un pli avec des flancs droits
et une charnière pointue.
- Pli de Kink-band
- Pli en coffré
- Pli en blague à tabac.

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CHAPITRE 4 : DEFORMATIONS CASSANTES : LES FRACTURES

1. Terminologie
On appelle fracture (ou lithoclase) une ouverture (cassure), (qui est en fait une
discontinuité) dans l’écorce terrestre qui résulte de la rupture d’une roche (ou d’un
ensemble rocheux).
C’est un produit de rupture fragile qui se forme lorsque la force de tension agissant sur
la roche devient trop forte.

2. Différents types de fractures


Les fractures ou cassures se répartissent en diaclase, fente de tension, joint stylolitique
et faille.
On appelle diaclase, une fracture sans déplacement des compartiments (Planche 8 figure
a).
Une fracture qui se fait avec écartement des lèvres est appelée fente de tension (Planche
8 figure b).
On parle de joint stylolitique lorsque la fracture se fait avec resserrement des lèvres
(Planche 8 figure c).
Une faille est une fracture (de l’écorce terrestre), suivie d’un déplacement relatif des
parties séparées(Planche 8 figure d). Elle résulte donc d’un mécanisme fragile qui se
termine par un déplacement cisaillant. S’il y a glissement des parties séparées, c’est
qu’il existe une contrainte de cisaillement sur le plan de fracture.

3. Etude des failles

3.1. Nomenclature relative aux failles


Les deux parties séparées par une faille sont appelées compartiments (ou blocs). On
appelle lèvres de la faille, les bords des couches tranchées par l’accident (faille). On
distinguera donc un compartiment et une lèvre soulevés et un compartiment et une lèvre
affaissés. Le plan de faille est figuré par la surface de glissement. Au contact des lèvres,
le plan de faille (ou plan de cisaillement) peut subir un polissage mécanique lors du
mouvement et former le miroir de faille. Il porte souvent des stries (ou tectoglyphes)
qui indiquent la direction et le sens du mouvement de la faille. Le compartiment situé
au-dessus du plan de faille est le toit et celui situé au-dessous est le mur. L’ampleur ou
la valeur du déplacement est appelée le rejet. Le rejet vertical d’une faille est la valeur
du déplacement relatif d’une couche déterminée dans le sens vertical. La valeur de celui
réalisé dans le sens horizontal constitue le rejet horizontal. La direction de la faille est
donnée par l’horizontale tracée sur le plan de faille, et son azimut est l’angle β que fait

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la direction de la faille avec le nord géographique. Son pendage est l’angle α que fait le
plan de faille avec l’horizontale du lieu.

Figure : Schema des principales caractéristiques d’une faille

3.2. Différents types de failles

3.2.1. Failles verticale et failles obliques

Une faille verticale présente un plan de faille vertical.


Une faille oblique présente un plan de faille incliné
Une faille normale présente un glissement du toit vers le bas par rapport au mur et
produit un raccourcissement vertical du matériau.
Une faille inverse présente un glissement du toit vers le haut par rapport au mur et
produit un raccourcissement horizontal du matériau.
Lorsque le pendage de la faille est orienté dans le même sens que celui des couches, la
faille est dite conforme. S’il est incliné dans le sens contraire, elle dite contraire.

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Quelques types de failles

3.2.2. Failles décrochantes ou décrochement


Lors de la mise en place des failles, si le glissement se fait de façon horizontale, on
parle de failles décrochantes ou décrochements. Ces décrochements sont soit dextres
soit sénestres. Une faille est décrochante dextre si l’observateur debout regardant dans
la direction de la faille a le bloc à sa main droite qui a glissé vers lui, si c’est le bloc de
la main gauche, la faille est décrochante sénestre.
Les failles normales, les failles inverses, et les failles décrochantes ont la fonction
commune d’étirer la croûte dans une direction et la raccourcir dans une autre.
Les failles décrochantes de grandes dimensions (>100 km), pouvant affecter toute
l’épaisseur de la lithosphère et constituant des limites de plaques, sont appelées failles
transformantes. La faille de San Andréas aux USA (Californie) qui s’étend sur plus de
1500 km du golfe de Basse Californie jusqu’au Nord de San Francisco est une faille
décrochante dextre.
Le terme de faille coulissante peut être utilisé pour définir les failles décrochantes qui
affectent la croûte continentale mais ne sont pas des limites de plaques.

3.2.3. Systèmes de failles à l’échelle régionale


Les niveaux superficiels de l’écorce terrestre se déforment le plus souvent par
fracturation. Pour l’essentiel, les structures formées à l’échelle régionale sont des
groupements de faille dont la cinématique dépend de leur géométrie et du régime
tectonique ( extension, coulissante ou raccourcissant) dans lequel elles se forment ou
sont réactivées.

a- Tectonique en extension
On distingue les Grabens, Rifts et Bassins en extension.
Un Graben (mot allemand=fossé) est un fossé limité par des failles normales à
pendages convergents, tandis qu’un Horst (du mot allemand horst = nid d’aigle)

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forme un bloc topographiquement élevé situé entre deux failles normales à
pendages divergents.
Ex : Le fossé d’Alès (dans les Cévennes, Sud de la Franc).
Grabens et fossés se forment par allongement (extension) horizontal de la croûte
terrestre.

Un Rift (terme anglais = déchirure) est formé de nombreux Grabens et est


associé à un volcanisme actif ou non.
Ex : Rift de l’Europe occidentale. Il se présente comme une dépression dominée
par des hauteurs appelées épaulement ; Rift des Afars (à l’ouest de la mer
Rouge), rift continental Est Africain,

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Un Bassin en extension est la structure formée d’un ensemble de horsts et
grabens de 30-40 km de large se répétant périodiquement.
Ex : Province du Bassin and Range de l’ouest des USA.

b-Tectonique en décrochement
Il s’agit des mouvements tectoniques générés par des failles décrochantes, failles
coulissantes et failles transformantes.

c-Tectonique en compression : Uplifts ou Ecailles de socle


Uplift (terme anglais désigant soulèvement) c’est une structure qui résulte de Faille
gigantesques affectant le socle qui forme lui-même de grands monoclinaux, portés à
une altitude de 3-4 km.
Ex : les Uplifts des montagnes rocheuses ouest américaines, ceux des Alpes
occidentales.

4. Relation entre les failles et la topographie


4.1. Relief de faille
Lorsqu’une faille atteint la surface, elle s’exprime dans la topographie en séparant
un secteur en relief d’un secteur bas. Ces secteurs sont appelés gradins de faille. Tant
que la faille est jeune et n’a pas encore été atteint par l’érosion, le relief est abrupt et est
à la verticale du plan de faille ; on l’appelle escarpement de faille. Par la suite, l’érosion
fait reculer le versant du gradin surélevé, le relief principal n’est plus à l’aplomb du plan
de faille, on parle d’escarpement de ligne de faille. Lorsque l’érosion a ramené les 2
gradins au même niveau, on parle de faille nivelé. Enfin, si la couche du gradin
initialement surélevé mis à l’affleurement est plus friable que celle du gradin
initialement abaissé, l’érosion l’attaque plus rapidement, on aboutira à une inversion du
relief, le gradin abaissé lors du mouvement de la faille devenant plus élevé dans la
topographie, on parlera alors de d’escarpement de ligne de faille inversé.

4.2. Faille-Pli
Lorsqu’une poussée de faille affecte un gradin de faille surélevé, celui-ci peut se
coucher sur le gradin affaissé donnant une structure particulière appelée faille-pli. Le
plan de faille est courbé à la partie supérieure pour devenir subhorizontal, alors qu’il
reste subvertical en profondeur. La Faille-Pli provient donc d’une faille subverticale qui
a été déformée, près de la surface topographique par une contrainte horizontale
postérieure (Ne pas confondre avec un pli-faille.

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CHAPITRE 5 : LES STRUCTURE LINEAIRES ET PLANAIRES

Les structures linéaires et planaires sont des structures des roches métamorphiques qui sont la
linéation, la foliation et la schistosité. Elles sont dues au fait que ces roches sont
mécaniquement déformées sous la double action du poids des sédiments qui les recouvrent et
des forces tangentielles qui s’exercent pendant le plissement. En d’autres termes, elles se
forment dans des conditions de température et de pression élevées. Sous l’action de ces
contraintes, les minéraux peuvent changer de taille, certains peuvent se dissoudre ou
précipiter et recristalliser. Ces structures sont dites pénétratives, c’est-à-dire qu’elles
envahissent complètement la roche.

1. La linéation tectonique
La linéation est l’alignement généralement linéaire d’éléments entre eux, pénétrative à
l’échelle de l’échantillon. Ces éléments peuvent être des aiguilles de hornblende, d’agrégats
de minéraux, de striation (disposition d'une structure en stries), etc. On peut distinguer 5
types de linéation : linéations d’intersection, linéations de crénulation, linéations minérale,
linéations d’allongement et linéations de boudinage voir fascicule (planche7).

1.1. Linéation d’intersection (Li)


Elle résulte de l’intersection de deux surfaces. Par exemple la stratification (S0) et une
schistosité (S), ou bien deux schistosités (S1 et S2). Parfois, ces linéations sont courbes et cela
est dû soit à la torsion d’une linéation initialement rectiligne (superposition de 2 phases de
déformation), soit à l’intersection d’une surface plane avec une surface courbe.

1.2. Linéation de crénulation ou de microplis (LC)


Elle correspond au plissotement (Plissotement : ensemble de petits plis s’individualisant
localement) d’une surface de stratification (S0) ou de schistosité (S). Ce type de linéation est
étroitement lié à la schistosité de crénulation qui se développe préférentiellement dans les
roches riches en minéraux phylliteux (pélites, micaschistes, séricitoschistes, …).

1.3. Linéation minérale (Lm)


Elle se manifeste dans les roches déformées par l’allongement de minéraux néoformés ou
non. Cette linéation peut résulter de minéraux de forme aciculaire (du latin acicula : petite
aiguille ou en forme d’aiguille) qui cristallisent au cours d’une déformation en striction
(striction : rétrécissement transversal de la section d’une matière soumise à une traction).
Elle peut aussi résulter de la réorientation, lors de la déformation d’anciens minéraux. La
minéralisation des minéraux aciculaires ou non dans les zones d’ombre de pression (pressure
shadow) peut aussi donner naissance à ce type de linéation.

1.4. Linéation d’allongement (La)


Elle résulte de l’étirement d’objets (galets, fossiles, grains, minéraux, …) dans une direction
préférentielle. Ces objets peuvent se déformer ductilement ou se fragmenter.

1.5. Linéation de boudinage (Lb)


Elle résulte d’une striction régulière et répétée de niveaux compétents inclus dans une matrice
ductile. Les niveaux compétents sont découpés en baguettes parallèles selon des zones de
rupture qui sont cicatrisées par des cristallisations minérales (qtz, calcite, …).

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2. La foliation
La foliation (schistosity) est un alignement planaire parallèle de minéraux (tels que micas,
rubans de quartz, phénocristaux). Il y a en fait une différenciation minéralogique en lits clairs
et lits sombres.
Les lits clairs sont quartzo-feldspathitiques et les lits sombres, ferromagnésiens. Ici, la roche
est compacte et massive et il n’y a pas de plan de séparation entre les lits.
Ex : Gneiss

3. La schistosité
La schistosité (cleavage), aussi appelée clivage schisteux est une structure planaire, d’origine
tectonique suivant laquelle les roches se débitent préférentiellement en feuillets ou plaquettes.
C’est le cas des schistes et micaschistes.
On distingue deux types principaux de schistosité. La distinction de ces principaux types est
établie selon le caractère continu ou discontinu que présente à l’échelle de l’observation
microscopique, ce débitage parallèle qui intéresse la totalité de la roche.

3.1. La schistosité de type continu


La schistosité est de type continu (continuous cleavage) lorsqu’aucun plan de fissilité, c’est-à-
dire de débit en feuillets minces n’est observable au microscope ; on parle aussi de schistosité
de flux.
Ex : schistosité ardoisière.

3.2. La schistosité de type espacé


La schistosité est de type espacé (spaced cleavage) lorsque la roche montre des zones de
schistosité (cleavage domains) qui sont des plans de fissilité, séparant des zones appelées
microlithons. La schistosité de type espacé se subdivise en deux. On distingue la schistosité
disjointe (dits improprement schistosité de fracture) et la schistosité de crénulation, dite aussi
schistosité par microplis (strain-slip cleavage).

3.3. Relation entre pli et schistosité


Dans les plis formés par aplatissement, lorsque plis et schistosité se sont produits
simultanément, on parle de plis synschisteux. Dans un pli déversé, la schistosité permet de
reconnaître le flanc normal et le flanc inverse en absence de critère de polarité interne aux
couches. Sur le flanc normal, la schistosité a un pendage plus fort que celui des couches. Sur
le flanc inverse, ce sont les couches qui ont un pendage plus fort que celui de la schistosité

Remarque : La schistosité est un type particulier de foliation marquée par des surfaces
subparallèles avec une concentration et une régularité qui donnent aux roches la propriété de
se détacher facilement le long de ces plans.

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