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Géologie Structurale et Importance

en Recherche Minière
Mine d’Or de Tongon, Nord Côte d’Ivoire
Du 24 au 28 Juillet 2017
FORMATEUR
DR NESTOR HOUSSOU N’GUESSAN

Consultant Géologue Sénior


Directeur Général de GEORECO (Geological
Research Consulting)
Enseignant-Chercheur à l’Université Félix
HOUPHOUET-BOIGNY, CÔTE D’IVOIRE

MEITE LOSSENI
Géologue de projet
Doctorant à l’Université Félix HOUPHOUET-
BOIGNY, CÔTE D’IVOIRE
FORMATEUR
Dr Nestor HOUSSOU est géologue bilingue et a plus de 11 ans d’expérience dans l’exploration
et les mines. Il est titulaire d’un PhD en Sciences de la Terre, option Pétrologie-Métallogénie,
obtenu à l’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY d’Abidjan. Il a mené l’Etude pétrographique,
structurale, géochimique et métallogénique du gisement d’or d’Agbaou, Côte d’Ivoire. Géologue
puis Chef de projet à Etruscan Resources de 2006-2011, il a conduit les travaux d’exploration
et a participé à l’étude de faisabilité de la mine d’or d’Agbaou. Il a par ailleurs travaillé sur
plusieurs projets aurifères dont Daoukro, Tanda, Agnibilékro et Yakassé-Attobrou. En Février
2011, Nestor est recruté à la mine de Youga au Burkina Faso, où il était en charge du grade
control et de l’exploration autour de la mine pour des ressources additionnelles. Depuis Juillet
2011, il travaille en tant que Géologue consultant. Durant cette période, Nestor HOUSSOU a
mené et géré différents travaux d’exploration incluant la cartographie lithostructurale et du
régolite, des puits et tranchées, le suivi de forages, le relogging et le logging de forages pour
l’interprétation de la minéralisation et faire des recommandations. Les rapports, le suivi du
cadastre des parcelles ou plantations, l’indemnisation, la gestion des relations communautaires
et administratives, la gestion des ouvriers, la formation de géologues et techniciens pour
diverses compagnies et sur différents projets pour l’or, le manganèse et le fer en Afrique de
l’Ouest : Burkina Faso (High River Gold, South Shore Group, Vitalmetals, Predictive Discovery,
Diamond Cement, Crucible gold, West Africa Gold, Acacia mining, Pan African Minerals pour
Tambao, etc.), Ghana (Chirano mine, Kinross Gold Corp.) et Côte d’Ivoire (Pan African Minerals
pour le Mont Klahoyo) ont fait partie de ses responsabilités. Nestor a de bonnes connaissances
en logiciels de cartographie (MapInfo-Discover, Geosoft, etc.) et une notable appréciation du
Management de projets. Depuis Novembre 2014, Nestor est enseignant-chercheur à l’Université
Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Il est également le Manager Général de GEORECO, entreprise de
consultance dans divers domaines des Géosciences (exploration et exploitation minière, etc.).
PLAN DE FORMATION
INTRODUCTION
I. NOTIONS DE TECTONIQUE
II. TECONIQUE CASSANTE
III. TECTONIQUE DUCTILE
IV. CONTRÔLE STRUCTURAL DES GÎTES
V. EXERCICES D’APPLICATION
VI. APPLICATIONS PRATIQUES
VII. CAMP DE TERRAIN 1
VIII. CAMP DE TERRAIN 2
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le contexte lithostructural de la plupart des gisements aurifères
d’Afrique de l’Ouest est celui de failles et de shear-zones associées à des
formations volcano-sédimentaires intrudées par des granitoïdes. Ces
mégastructures sont le siège de déformation ductile, ductile-cassante et
cassante voire de fracturation intense ou de broyage, associées souvent
à des phénomènes importants d’hydrothermalisme.
Bien qu’il existe d’autres types de minéralisations (placers, gîtes
latéritiques, etc.) il apparaît toutefois que les minéralisations
structuralement contrôlées dominent et représentent plus de 90% des
gîtes.
Ces minéralisations aurifères de structures sont généralement associées
à des shear-zones à mouvements de faille inverse ou décrochante,
excepté la minéralisation aurifère de Harbour Lights en Australie ; celle-
ci serait liée à une shear-zone à faille normale en relation avec un
massif granitoïde.
Vu leur importance, il apparaît impératif de s’interroger sur les éléments
structuraux qui ont assuré leur mise en place. Ceci constitue l’objet de
cette formation.
I. NOTIONS DE TECTONIQUE
1. Géologie structurale et tectonique
• La géologie structurale est l’étude des déformations
subies par les roches.
• La tectonique est l’étude de l’histoire des mouvements
qui ont formé une région.
• Les mouvements qui affectent les roches proviennent de
forces à l’intérieur de la terre, engendrant ainsi des plis,
joints, failles, foliation, schistosité, etc.
• Le but de la structurale est de déterminer et d’expliquer
l’architecture des roches telle qu’observée sur le terrain.
• Sur le terrain, l’on observe des roches déformées et non
la déformation elle-même qui est finie depuis longtemps.
1. Géologie structurale et tectonique
L’étude des structures tectoniques nécessite la description
de:
•leur nature (plis, failles, foliations,…)
•leur géométrie (orientation, répartition,…)
•leur chronologie au moins relative
•leur Cinématique (quels mouvements ont crée ces struc-
tures? Evolution dans le temps ?)
•Les Mécanismes de déformation (quelles forces sont
responsables de ces mouvements? Comment les roches se
déforment-elles?); il s’agira de déterminer la température et
la pression au moment où l’élément structural s’est formé,
et la distribution des contraintes.
1. Géologie structurale et tectonique
Ce qu’on observe sur le terrain, ce sont des roches
déformées. Ce n’est pas la déformation elle-même (cinéma-
tique) qui est finie depuis longtemps; encore moins les
forces responsables. La reconstitution des déformations et
des forces est donc un modèle, basé sur les observations.

Notre but, en tant que géologues, est de construire un


modèle qui rende compte de toutes nos observations (et
idéalement, qui est capable d’en prédire d’autres). Si ce
n’est pas le cas, il faut changer de modèle et c’est le
processus scientifique normal.
2. Déformation et contraintes
2.1. Définition et composants de la déformation
En géologie, “déformation” est un terme générique qui décrit les
changements (forme, position et orientation) d’un corps soumis à
des contraintes.

Toute déformation correspond une modification d’un objet. Par


exemple lorsqu’on prend un objet (un cube de matière), il est
possible de le déformer en l’aplatissant (les valeurs angulaires
entre les arêtes sont conservées mais les longueurs des arêtes
changent) ou en le soumettant à un cisaillement (les longueurs
des arêtes sont conservées mais les angles changent) (Fig. 1)).

La déformation peut se décrire comme une combinaison de quarte


composants: translation, rotation, distorsion (ou déformation
interne) et changement de volume (Fig. 2).
2.1. Définition et composants de la déformation

Les longueurs des lignes changent, Les angles entre les lignes changent, les
les angles restent constants longueurs des lignes restent constantes
Figure 1. Déformation par aplatissement et cisaillement

Figure 2: Les 4 composants de la déformation : (a) translation, (b) rotation, (c) distorsion
(cisaillement ici) et (d) dilatation
2.2. Caractéristique de la Déformation
L’état de déformation nulle d’un objet se représente par une
sphère (déformation homogène), le résultat de la déformation de
cet objet se représente par une ellipsoïde (appelée déformation)
dont la forme est définie par la longueur de ses trois axes X, Y et
Z (Fig. 3).

Pour de simples raisons de symétrie, il y a orthogonalité entre la


direction d’allongement maximal ou axe X et celle du raccourcis-
sement maximal ou axe Z; dans le cas général, l’ellipsoïde n’étant
pas de révolution, la valeur de l’axe Y de déformation est
intermédiaire entre les deux autres.

Figure 3. Ellipsoïde de déformation


2.3. Notion de force et contrainte
Une force exercée sur une surface exerce une contrainte (σ). Elle
est similaire à une pression et donc s’exprime en Pa ou en bar
(Kbars). Une contrainte, contrairement à une pression, est un
vecteur.

En géologie structurale, on distingue deux types de forces :


•Les forces de volume, qui affectent tout le volume de roches
concerné (le poids par exemple).
•Les forces aux limites, qui agissent aux limites du système et
sont transmises aux roches (forces tectoniques par exemple).

Les forces externes agissant sur un corps ne sont pas toujours


égales sur tous les côtés. On a les forces d’extension, les forces
de compression ou le couple compression-extension (Fig. 4).
2.3. Notion de force et contrainte

Figure 4. Différentes forces de déformation


Toute déformation est induite par une contrainte. Qu’est-ce
qu’une contrainte alors? C’est une poussée exercée sur une
surface. La contrainte correspond à une force qui s’exerce sur une
unité de surface, selon une direction considérée en un point
donné de cette surface. Si l’on trace, autour de ce point, les
vecteurs représentant les contraintes dans les différentes
directions de l’espace. On obtient une représentation de l’état de
contraintes qui est l’ellipsoïde des contraintes (les vecteurs étant
dirigés vers le point considéré). Il suffit pour caractériser cet
ellipsoïde, de connaître la valeur des contraintes selon trois
dimensions orthogonales (Fig. 5): une contrainte principale ou
maximale σ1; une contrainte minimale σ2; et une contrainte
intermédiaire σ3.
2.3. Notions de force et contrainte

Figure 5. Représentation d’une contrainte isotrope et une contrainte triaxiale

2.4. Etat de contraintes dans une roche soumise à


un serrage tectonique
Le serrage tectonique des roches s’effectue dans toutes les
directions, mais il est plus fort dans une direction particulière. La
contrainte tectonique induite par ce serrage est triaxiale et
s’ajoute à la contrainte lithostatique (liée au poids).
2.4. Etat de contraintes dans une roche soumise à
un serrage tectonique
La résultante de ces deux contraintes (tectonique et lithostatique)
est alors triaxiale (Fig. 6). Dans chaque direction, la contrainte
est égale à la contrainte tectonique + la contrainte constante σL :
elle croît donc ave la profondeur du fait de la croissance de la
contrainte tectonique σ1. La contrainte minimale σ3 correspond
souvent à la seule contrainte lithostatique σL.

Figure 6: Résultantes des contraintes tectoniques et lithostatique


3. Décomposition de la déformation
3.1. Déformation homogène ou hétérogène
La déformation est dite homogène (homogeneous) si des lignes
initialement parallèles le restent après la déformation ; dans le
cas contraire, on parle de déformation hétérogène (inhomoge-
neous, heterogeneous), ce qui est d’ailleurs le cas général dans la
nature.

3.2. Déformation continue ou discontinue


La déformation est continue si ses propriétés varient progressive-
ment dans l’objet déformé (pli, par exemple) ; sinon, elle est
discontinue (faille) (continuous, discontinuous) (Fig. 7).
La déformation est dite discontinue ou cassante ou fragile, s’il
y a eu création de plans de rupture et déplacement ou glissement
suivant ceux-ci ; dans le cas inverse, elle est dite continue ou
ductile ou plastique.
3.2. Déformation continue ou discontinue
La déformation continue est homogène si les droites restent des
droites et les parallèles restent des parallèles : un cube devient un
parallélépipède ou une sphère en ellipsoïde. Dans les autres cas,
la déformation est continue non homogène ou inhomogène.

Figure 7: Décomposition de la déformation


3.3. Déformation coaxiale/non coaxiale
Dans une déformation coaxiale, les axes principaux de l’ellipse de
déformation ne tournent pas. Un cas particulier de déformation
coaxiale est le cisaillement pur.

Déformation coaxiale = non-rotationnelle = cisaillement pur


ou aplatissement
Caractéristiques (Fig. 8)
•Les axes principaux de la déformation (X, Y) ne tournent pas (la
déformation est non-rotationnelle) ;
•L’ellipse de déformation peut être découpée en secteurs en
raccourcissement et en secteurs en allongement ; ils sont séparés
par des lignes neutres, à 45° des axes principaux ;
•Durant une déformation progressive, les lignes peuvent passer
d’un secteur compressif à un secteur extensif (ou l’inverse) ;
•Les mouvements relatifs des particules sont complexes ;
•Les secteurs extensifs et compressifs sont séparés par des zones
de cisaillement conjuguées.
3.3. Déformation coaxiale/non coaxiale

Figure 8: Caractéristiques de la déformation coaxiale

Dans une déformation non-coaxiale, les axes peuvent tourner. Un


cas particulier de déformation non-coaxiale est le cisaillement
simple.

Déformation non-coaxiale = rotationnelle ou tangentielle =


cisaillement simple ou glissement ou
3.3. Déformation coaxiale/non coaxiale
Caractéristiques (Fig. 9)
•Les axes principaux (X, Y) tournent (déformation rotationnelle) ;
•Les mouvements relatifs des particules sont parallèles entre eux,
et parallèles au plan de glissement (c’est un cisaillement
simple);
•Comme dans le cas coaxial, il y a des secteurs en extension et
des secteurs en compression, qui peuvent changer au cours de la
déformation.

Figure 9: Caractéristiques de la déformation non-coaxiale

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