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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE

THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE


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ECOLE DE GEOLOGIE ET D’EXPLOITATION MINIERE
SCHOOLOF GEOLOGYAND MINING ENGINEERING
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www.univ-ndere.cm (egem@univ-ndere.com)
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ECONOMIE D’ENERGIE ET EFFICACITÉ ENERGETIQUE

THEME : LES MOTEURS ELECTRIQUES

Année académique 2023-2024


Table des matières
Introduction ......................................................................................................................................... 1

I. Fonctionnement et caractéristiques ................................................................................................. 4

A. Fonctionnement ......................................................................................................................... 4

B. Caractéristiques ......................................................................................................................... 5

II. AUDIT ENERGETIQUE ................................................................................................................ 6

1. Le calcul des économies d'énergie lié aux moteurs électriques .................................................. 6

2. AUDIT ENERGETIQUE DES MOTEURS ELECTRIQUES DANS L'INDUSTRIE .............. 8

III. Système d’identification du cycle de fonctionnement d’un moteur asynchrone en milieu


industriel ........................................................................................................................................ 10

Résumé................................................................................................................................................ 18

2
Introduction
Les moteurs électriques sont aujourd’hui présents dans toutes les branches de l’industrie.
Ils constituent la force motrice principale de nombreux processus. Le domaine des transports fait
aussi largement appel aux moteurs électriques. La traction ferroviaire est depuis longtemps acquise
à cette technique. Dans le domaine des véhicules routiers, le moteur électrique rencontre plus de
difficultés pour remplacer le moteur thermique. La prise de conscience croissante des enjeux
environ ne mentaux a néanmoins conduit à une percée des voitures électriques et hybrides qui
devrait s’amplifier dans les prochaines années.

Cet ouvrage s’intéresse aux moteurs électriques utilisés dans l’industrie et les transports.
Nous n’avons pas traité ici des machines employées dans les applications domestiques et des petits
actionneurs électriques de la robotique, les dispositifs de faible puissance employés dans ces
domaines étant plus particuliers.

L’ouvrage est principalement consacré aux moteurs alternatifs qui occupent aujourd’hui la
plus grande partie du marché. La notion de champ tournant est développée car elle est à la base de
toutes les réalisations. Les principes généraux de la conversion électromécanique permettent de
comprendre le fonctionnement des moteurs utilisés. Nous approfondissons ensuite le cas du
moteur asynchrone qui occupe la plus grande place dans les applications. La machine synchrone
est également étudiée en détail, en distinguant les machines à rotor bobiné utilisées en forte
puissance et les machines à aimants permanents rencontrées aux puissances faibles ou moyennes.
La modélisation de ces moteurs fait largement appel à la transformation de Park et aux vecteurs
d’espace, outils indispensables à la commande. Le fonctionnement en régime permanent est déduit
de cette étude générale. Nous nous intéressons ensuite à la mise en œuvre de ces machines.

Deux autres types de moteurs sont étudiés plus succinctement. Le moteur à réluctance
variable, solution intéressante pour certaines applications, a sans doute un avenir prometteur. Le
moteur à courant continu, grand classique de la vitesse variable, est, lui, en voie d’extinction
progressive, mais il est encore présent dans les installations actuelles.

La bibliographie comporte les traités classiques d’électrotechnique qui présentent les


machines électriques sous un aspect plus traditionnel, mais qui restent intéressants pour de
nombreuses notions, ainsi que des livres plus récents qui développent la commande électronique
des moteurs que nous ne faisons qu’évoquer dans cet ouvrage. Enfin, de courtes notices
biographiques tentent de faire connaître un peu mieux quelques scientifiques ou ingénieurs qui ont
laissé leur nom à une théorie ou à une réalisation dans le domaine des moteurs électriques

3
I. Fonctionnement et caractéristiques
Les moteurs électriques sont des dispositifs qui convertissent l'énergie électrique en énergie
mécanique. Ils sont largement utilisés dans de nombreuses applications, des appareils domestiques
aux industries lourdes. Voici un aperçu du fonctionnement

A. Fonctionnement
- Principe de base : Les moteurs électriques fonctionnent sur le principe de
l'électromagnétisme. Lorsqu'un courant électrique circule dans un conducteur placé dans
un champ magnétique, il génère une force mécanique. C'est ce principe qui est utilisé pour
produire le mouvement dans un moteur électrique.
- Composants principaux :

• Rotor : Partie tournante

• Stator : Partie fixe qui génère le champ magnétique.

• Bobine : Conducteur électrique entourant le rotor.

- Types de moteurs :

Moteurs à courant continu (CC)

• Moteurs à balais : Ces moteurs comportent des balais qui établissent un contact électrique
avec le rotor pour maintenir la rotation. Ils sont utilisés dans des applications nécessitant
un contrôle précis de la vitesse, comme les machines-outils.

• Moteurs sans balais (brushless) : Ils éliminent le besoin de balais, ce qui réduit l'entretien.
Ils sont fréquemment utilisés dans les applications où les niveaux élevés de fiabilité et
d'efficacité sont requis.

Moteurs à courant alternatif (CA)

• Moteurs asynchrones (ou moteurs à induction) : Les moteurs asynchrones sont


largement utilisés en raison de leur simplicité et de leur fiabilité. Ils sont utilisés dans une
variété d'applications industrielles, y compris les systèmes de convoyeurs et les pompes.

• Moteurs synchrones : Ces moteurs ont une vitesse de rotation synchronisée avec la
fréquence du courant alternatif d'alimentation. Ils sont utilisés dans des applications
nécessitant une précision de vitesse, telles que les systèmes de positionnement.

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- Principe d'inversion :

a) Inversion des moteurs à courant continu (CC) :

• Inversion de polarité : Dans un moteur à courant continu, inverser la polarité des bornes
d'alimentation provoque un changement de sens de rotation. Si les bornes d'alimentation
sont connectées de manière à ce que le courant circule dans un sens, le moteur tourne dans
une direction. En inversant la polarité (échangeant les fils positifs et négatifs), le sens de
rotation du moteur sera inversé.

• Utilisation d'un interrupteur à inversion (commutateur à deux positions) : Certains


moteurs à courant continu sont équipés d'un interrupteur à inversion intégré. En actionnant
cet interrupteur, on peut changer la direction du courant dans le moteur et ainsi inverser la
rotation.

Inversion des moteurs à courant alternatif (CA) :

• Inversion de la phase : Dans le cas des moteurs à courant alternatif, l'inversion de la


rotation est souvent réalisée en inversant la séquence de phase du courant alternatif. Cela
peut être réalisé en inverser deux des trois fils d'alimentation du moteur triphasé.

• Utilisation d'un dispositif de commande électronique : Pour les moteurs à courant


alternatif plus modernes et complexes, une électronique de commande peut être utilisée
pour inverser la rotation. Cela peut être accompli en utilisant des variateurs de fréquence
(VFD) ou des dispositifs de commande de moteur.

B. Caractéristiques

Les caractéristiques des moteurs électriques peuvent varier en fonction du type de moteur,
de sa conception, de sa taille, de sa puissance et de l'application spécifique dans laquelle il est
utilisé. Cependant, voici quelques caractéristiques générales que l'on peut trouver dans les
spécifications des moteurs électriques :

 Puissance nominale (en watts ou en kilowatts) : La puissance nominale d'un moteur


électrique représente la puissance maximale qu'il peut produire de manière continue sans
surchauffe.

 Tension nominale (en volts) : La tension nominale est la tension pour laquelle le moteur
est conçu pour fonctionner de manière optimale.

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 Courant nominal (en ampères) : Le courant nominal correspond au courant électrique
que le moteur consomme lorsqu'il fonctionne à sa puissance nominale à la tension
nominale.

 Vitesse nominale (en tours par minute - tr/min) : La vitesse nominale est la vitesse de
rotation à laquelle le moteur est conçu pour fonctionner à sa puissance nominale.

 Couple nominal (en Newton-mètre ou livres-pied) : Le couple nominal est le couple


maximal que le moteur peut produire de manière continue sans endommagement.

 Efficacité : L'efficacité d'un moteur électrique indique la proportion d'énergie électrique


consommée qui est convertie en énergie mécanique. Elle est généralement exprimée en
pourcentage.

 Facteur de puissance : Le facteur de puissance mesure l'efficacité avec laquelle le moteur


convertit l'énergie électrique en travail mécanique. Il est généralement exprimé comme un
nombre entre 0 et 1.

 Type de protection : Les moteurs électriques peuvent avoir différentes protections contre
les éléments tels que la poussière et l'eau, et des indicateurs d'étanchéité sont souvent
fournis selon la norme IP (Indice de Protection).

 Classe d'isolation : La classe d'isolation indique la capacité du moteur à résister à la


chaleur générée pendant son fonctionnement.

 Type de refroidissement : Les moteurs peuvent être refroidis de différentes manières, par
exemple, par ventilation forcée, par échange thermique, etc.

 Masse ou poids : La masse du moteur est importante pour les considérations liées à la
charge et à la manipulation.

 Dimensions physiques : Les dimensions physiques du moteur, telles que la longueur, la


largeur et la hauteur, sont importantes pour l'intégration dans des applications spécifiques.

Il est important de noter que ces caractéristiques peuvent varier en fonction du type de
moteur (à courant continu, à courant alternatif, pas à pas, etc.) et de l'application spécifique. Les
spécifications exactes d'un moteur seront fournies par le fabricant dans les fiches techniques du
produit.

II. AUDIT ENERGETIQUE


1. Le calcul des économies d'énergie lié aux moteurs électriques

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Les économies d’énergie pour un moteur électriques consistent le plus souvent à : -
Remplacer les vieux moteurs peu performants par des nouveaux.

- Rechercher des moteurs à haute efficacité même s’ils peuvent être beaucoup
plus chers.

- Faire fonctionner le moteur à sa charge maximale (entre 75 et 100 % de la


charge)

- Comparer les durées de vie, investissements et économies pour déterminer


la rentabilité des remplacements de moteurs

Figure : Exemple de niveau variation du rendement des moteurs avec la charge :

Le nombre parfois très élevé des moteurs dans une usine fait que les économies d’énergie
peuvent être substantielles. Cas particulier des moteurs actionnant une turbomachine.

Les pertes de charge (ou énergie dissipée) en pompage et en ventilation (turbomachines)


sont proportionnelles au carré de la vitesse et donc du débit.

P = K L Q²

Or ce débit est lui-même proportionnel à la vitesse de rotation de la pompe ou du


ventilateur. Une réduction de moitié du débit ou de la vitesse de rotation réduit donc de quatre fois
la puissance consommée. C’est pourquoi l’utilisation d’un variateur de vitesse permet dans ces cas
de faire une forte économie d’énergie.

Un variateur de vitesse est un boîtier électronique à variateur de fréquence qui permet de


faire varier la vitesse du moteur sans pertes d'énergie dissipative, pour l'adapter aux besoins. Ils
peuvent être utilisés dans les pompages de liquide, dans les cas de traitement d’air etc. C’est un

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économiseur d’énergie auquel il faut recourir chaque fois que c’est possible. Il peut être monté
dans un boîtier branché au moteur.

2. AUDIT ENERGETIQUE DES MOTEURS ELECTRIQUES DANS L'INDUSTRIE

L'audit énergétique des moteurs électriques dans l'industrie est une démarche visant à
évaluer l'efficacité énergétique des systèmes motorisés, à identifier les opportunités d'amélioration
et à mettre en place des mesures pour réduire la consommation d'énergie. Voici les principales
étapes de réalisation et considérations lors de la vérification énergétique des moteurs électriques
dans le contexte industriel :

a- Collecte des données :

 Connaître et compiler les données pertinentes, y compris les spécifications des


moteurs, les heures de fonctionnement, les charges, les factures d'électricité, et tout
autre élément lié à la consommation d'énergie des moteurs.

b- Inventaire des moteurs :

 Établissez un inventaire complet des moteurs électriques utilisés dans les


installations industrielles. Cela devrait inclure des informations telles que la
puissance nominale, la vitesse, l'âge du moteur et l'application spécifique.

c- Évaluation de la charge et de l'utilisation :

 Analysez les conditions de charge des moteurs pour déterminer s'ils fonctionnent à
pleine capacité, s'il y a des périodes de sous-utilisation, ou s'il existe des
opportunités d'optimisation de la charge.

d- Mesures de performances :

 Effectuez des mesures sur le terrain pour évaluer les performances réelles des
moteurs, y compris les mesures de tension, de courant, de facteur de puissance et
de rendement énergétique.

e- Analyse de la maintenance :

 Examinez les pratiques de maintenance des moteurs pour vous assurer qu'ils sont
entretenus régulièrement. Des moteurs bien entretenus ont tendance à être plus
efficaces.

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f- Identification des pertes d'énergie :

 Identifiez les sources potentielles de pertes d'énergie telles que les surcharges, les
déséquilibres de tension, les pertes par frottement, etc. Ces pertes peuvent être
réduites par ajustement des appropriés.

g- Évaluation des systèmes de contrôle :

 Analysez les systèmes de contrôle des moteurs pour vous assurer qu'ils sont
efficaces et qu'ils minimisent la consommation d'énergie pendant les périodes de
faible charge.

h- Recommandations d'amélioration :

 Sur la base des données recueillies et des analyses effectuées, formulez des
recommandations spécifiques pour améliorer l'efficacité énergétique des moteurs
électriques. Cela pourrait inclure des propositions d'optimisation des charges, de
remplacement de moteurs obsolètes par des modèles plus efficaces, ou l'installation
de variateurs de fréquence pour réguler la vitesse.

i- Évaluation économique :

 Évaluez les coûts associés à la mise en œuvre des recommandations par rapport aux
économies d'énergie attendues. Ceci permet de déterminer la rentabilité des
mesures proposées.

j- Plan d'action :

 Élaborez un plan d'action détaillé qui priorise les recommandations en fonction de


leur impact énergétique et économique. Découvrez les étapes à suivre pour mettre
en œuvre chaque recommandation.

k- Suivi et mesure des performances :

 Mettez en place un système de suivi pour mesurer l'impact des mesures mises en
œuvre et ajuster si nécessaire.

L'objectif global de l'audit énergétique des moteurs électriques est d'optimiser l'utilisation de
l'énergie, de réduire les coûts opérationnels et d'atténuer l'impact environnemental associé à la
consommation d'énergie dans l'industrie

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III. Système d’identification du cycle de fonctionnement d’un moteur asynchrone en milieu
industriel
La cellule de diagnostic à développer a été élaborée de sorte qu’elle réponde aux exigences
imposées pour une utilisation en milieu industriel. Le cahier des charges reprenant ces
exigences est le suivant :

1) Cellule de taille réduite, facile à installer par du personnel non-spécialiste ;


2) La communication entre la cellule et l’organe collecteur de données doit être la moins
invasive possible (pas de chemins de câbles à installer) ;
3) La cellule doit être autonome du point de vue énergétique, au moins le temps de relever
plusieurs cycles de fonctionnement sur une même machine (de l’ordre de quelques jours)
;
4) L’exploitation des données relevées par la cellule doit se faire à distance, c’est-à-dire
qu’une fois que la cellule est installée, nous dirons alors que le diagnostic est « délocalisé
»;
5) Le système doit être évolutif, c’est-à-dire que le fait d’ajouter/retirer des cellules ou des
capteurs ne doit avoir aucun impact sur le système de transmission.

Par conséquent, au regard de ces exigences, notre choix s’est porté sur deux solutions :

➢ Le stockage des données est effectué sur une carte mémoire, le temps de relever
plusieurs cycles de fonctionnements. Le post-traitement des données enregistrées se
fait sur ordinateur.
➢ L’utilisation d’un réseau de capteurs sans fils (RCSF, WSN : Wireless Sensors
Network), dont un schéma d’ensemble est proposé à la Figure IV.2. Le réseau de
capteurs sans fils est composé d’un ensemble de cellules (repère 1 sur la Figure IV.2)
dont chacune a la capacité de collecter des données et de les transférer à un organe
collecteur, qui sert aussi de passerelle (repère 2 sur la Figure IV.2) entre deux
protocoles de communication : radio et Ethernet. La passerelle transmet ensuite ces
données, via le réseau interne de l’entreprise, à l’ordinateur central (repère 3 sur la
Figure IV.2), où elles sont stockées dans une base de données. L’analyse des données
à distance (repère 4 sur la figure IV.2) et la prise de décision se fait par un accès, via

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internet, au serveur Web.

Figure IV.2 : Schéma d’ensemble du système de transmission sans fil des données

a. Étude de l’adéquation d’un moteur asynchrone alimenté par le


réseau à sa charge

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Figure IV.14 : Algorithme pour la détermination de la puissance nominale minimale d’un
moteur adapté à un cycle de fonctionnement défini

b. Installation d’une première cellule sur le site industriel

Figure IV.21 : Disposition de la cellule émettrice et des capteurs sur MAS315kW4pC-


IE1
Filtre 12 – CTG Est – Aluminium Dunkerque
.

c. Diagnostic énergétique – moteurs MAS315kW4pC-IE1 des CTG

Ainsi, l’application du dispositif nous a permis d’établir, en vue de l’étude de l’adéquation du


moteur avec le process qu’il entraine, la variation sur une durée d’une journée de la puissance
transmise (Figure IV.22), estimée à partir de « ProtoIF ».

Figure IV.22 : Puissance transmise par le MAS315kW4pC-IE1 sur une durée de 24 heures

Le relevé de la puissance transmise par le MAS315kW4pC-IE1 sur plusieurs mois nous a permis
d’apporter des premiers éléments de réponse aux objectifs de l’étude, à savoir :

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➢ Le cycle de fonctionnement de la charge est équivalent à un service type continu S1
;
➢ La puissance nominale équivalente nécessaire au fonctionnement du filtre est égale à
298kW ;
➢ La puissance transmise par le moteur varie entre 290 et 305kW. Par conséquent, et
dans l’état actuel de l’installation, c’est-à-dire pour la puissance actuelle au niveau de
l’électrolyse, la puissance des moteurs actuellement installés est bien dimensionnée.
En effet, pour les moteurs asynchrones à 4 pôles et pour la même hauteur d’arbre, les
puissances proposées par les constructeurs de moteurs sur leurs catalogues sont
250kW, 300kW, 315kW et 355kW ;
➢ Les calculs menés en interne à l’entreprise ont conclu qu’il était nécessaire d’installer
un filtre supplémentaire afin de pallier l’augmentation de la puissance en électrolyse.
Par ailleurs, la puissance nominale équivalente au niveau de chaque filtre étant de
298kW, chaque moteur présente une réserve de puissance de 17kW, ce qui
correspond à 476kW pour les deux CTG (28 moteurs au total). Par conséquent, les
moteurs de 315kW permettent le bon fonctionnement des centres de captation suite à
l’augmentation de la puissance en électrolyse et l’installation d’un filtre
supplémentaire n’est pas nécessaire.

De plus, la possibilité de l’installation de variateurs électroniques de fréquences a été abordé


dans notre étude suite aux diverses propositions des constructeurs de machines électriques à
l’entreprise. Cependant, cette solution a été rapidement écartée pour les raisons suivantes :

➢ Aux vues du cycle de fonctionnement relevé par la cellule, la puissance transmise à


la charge peut être considérée comme étant constante ;
➢ L’aspiration des gaz au-dessus des cuves en électrolyse est réalisée, par construction,
en parallèle. Par conséquent, le réglage du débit d’aspiration se réalise sur l’ensemble
des cuves et ne peut pas être localisée sur une seule cuve (dans le cas d’intervention
sur une seule cuve par exemple) ;
➢ Dans le cas d’une baisse de la puissance d’aspiration (et donc de filtration) des CTG,
le site industriel Aluminium Dunkerque ne respecterait plus ses objectifs en termes
de rejets fluorés et d’émissions de dioxyde de soufre. Ainsi, il n’est pas intéressant de
diminuer la vitesse de rotation des moteurs électriques au CTG ;
➢ L’installation de matériel supplémentaire augmente le risque de pannes et donc
d’arrêt non programmé des installations ;

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➢ Du fait des pertes supplémentaires introduites par le variateur de vitesse (au niveau
des composants électroniques du variateur et au niveau du moteur du fait de la forme
d’onde de la tension), le rendement du moteur « seul » est meilleur que le rendement
de l’ensemble moto variateur. À titre d’exemple et comme illustré au Tableau IV.6
issu des catalogues de constructeurs de machines électriques [111], un moteur
asynchrone 315kW – 4 pôles de classe énergétique IE3 directement connecté au
réseau absorbe 51A de moins et présente un rendement supérieur de 2.9% en
comparaison à un moteur asynchrone de mêmes puissance/nombre de pôles et de
classe énergétique IE2 entrainé par un variateur électronique de fréquence (ce qui est
équivalent à un moteur de Classe IE3).

Tableau IV.6 : Comparaison du courant absorbé et rendement au fonctionnement nominal


pour un moteur asynchrone 315kW de Classe IE3 entre une alimentation par réseau et par
variateur
Courant Rendement
Moteurs Classe
nominal nominal
MAS315kW4pC-IE3 IE3 543 A 96.3%
MAS315kW4pC-IE2 +
IE3 594 A 93.4%
variateur

d. Optimisation énergétique – moteurs MAS315kW4pC-IE1 des CTG

Maintenant que la puissance des moteurs installés a été validée et que la solution de
l’utilisation de variateurs électroniques de fréquence a été écartée, il est nécessaire de prendre
en compte l’aspect énergétique dans la stratégie à suivre pour ces moteurs, notamment avec
l’apparition sur le marché de moteurs asynchrone plus efficients de classes énergétiques IE3
et IE4. Dans cette optique, nous avons appliqué l’algorithme de calcul des gains énergétiques
réalisables suite au remplacement du moteur actuel de classe énergétique IE1 par un moteur
qui présente de meilleures performances énergétiques, de classe IE3 ou IE4. Dans un premier
temps, les données disponibles sur les catalogues de constructeurs de machines électriques
sont utilisées pour la reconstitution du schéma monophasé équivalent de chacune des
machines MAS315kW4pC-IE1, MAS315kW4pC-IE3 et MAS315kW4pCIE4. Dans un
second temps, le schéma monophasé équivalent associé à chaque machine est exploité afin
de calculer les évolutions des puissances absorbées par chaque machine pour produire le

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cycle de fonctionnement relevé via la cellule de diagnostic énergétique sur la
MAS315kW4pC-IE1 (Figure IV.22). Finalement, ces évolutions de la puissance absorbée
par chacune des trois machines nous permettent de calculer l’énergie annuelle absorbée par
chaque moteur pour assurer le fonctionnement de la charge avec le cycle relevé par la cellule.
Afin d’intégrer l’aspect financier dans notre étude, et étant donné que le coût du MWh du
partenaire industriel est confidentiel, nous avons utilisé le prix moyen de vente, qui était
estimé à 88€/MWh au second semestre de l’année 2016 aux consommateurs industriels en
France. Les principales caractéristiques, la consommation énergétique ainsi que les gains
énergétiques et financiers réalisables pour chacun des trois moteurs sont comparées aux
Tableau IV.7.

Les résultats du Tableau IV.7 montrent qu’il serait intéressant, d’un point de vue
énergétique, de remplacer les moteurs actuellement installés par des moteurs de
performances énergétiques supérieures. En effet, tandis que le passage à la classe énergétique
IE3 permet une économie énergétique annuelle de 72,554 MWh/an (-2,6 %) par moteur,
l’installation de moteurs de Classe IE4 permettrait d’économiser 97,758 MWh/an (-3,5 %)
par moteur, ce qui correspond à une économie annuelle de 2737,224 MWh/an pour les 28
moteurs des CTG, soit 240,875 k€/an.
Tableau IV.7 : Comparaison des principales caractéristiques, des consommations
énergétiques et des gains possibles pour les moteurs MAS315kW4pC-IE1, MAS315kW4pC-
IE3 et MAS315kW4pC-IE4

Données du système

Prix du MWh 88 €

Puissance maximum demandée par


315 kW
l’application

Vitesse maximum de rotation du moteur 1500 tr/min

8760 heures (365


Nombre d’heures de fonctionnement / an
jours)

MAS315kW4pC- MAS315kW4pC- MAS315kW4pC-


IE1 IE3 IE4

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[114] [111] [93]

LS 4P FLSC 355 LS 4P FLSES 355 LS 4P FLSES 355


Type moteur
LC4 LB LC

Masse moteur 1800 kg 1720 kg 1700 kg

Type
Réseau Réseau Réseau
d’alimentation

Hauteur
355 mm 355 mm 355 mm
d’arbre

Rendement
94,3 % 96,3 % 96,7 %
nominal

Classe de
Eff2 (équivalent IE1) IE3 IE4
rendement

Vitesse
1491 tr/min 1488 tr/min 1488 tr/min
nominale

Puissance
315 kW 315 kW 315 kW
nominale

Intensité
596 A 543 A 540 A
nominale

Couple nominal 2019 N.m 2020 N.m 2022 N.m

Couple de
2,2 2,5 2,7
démarrage

Couple
3,7 3,8 3,1
maximal

Energie 2788,974 MWh/an 2716,420 MWh 2691,216 MWh

consommée 245,429 k€/an 239,044 k€/an 236,827 k€/an

Économie - 72,554 MWh/an 97,758 MWh/an

annuelle - 6,384 k€/an 8,603 k€/an

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Tableau IV.11 : Causes impactant les pertes des machines asynchrones durant le rebobinage
Type de pertes Causes pouvant impacter

Modification du diamètre actif de cuivre


modification de la longueur moyenne des

Pertes Joules statoriques spires modification du nombre de spire

Changement de la configuration du bobinage

Détérioration de la cage rotorique

Pertes Joules rotoriques Modification de l’entrefer de la machine


Modification du désigne de la cage

Surchauffe du circuit magnétique


Détérioration du circuit magnétique (extraction du
Pertes fer bobinage)
Détérioration de l’isolation inter-tôles ou présence
de dépôts
Type/taille du ventilateur de refroidissement
installé
Type/taille des roulements montés
Pertes mécaniques Mauvais montage des roulements
Sous/sur-graissage des roulements

Pertes supplémentaires en Présence d’excentricité/balourd


charge Toutes les autres causes citées ci-dessus

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Résumé
Les moteurs électriques sont responsables de 67% de la consommation d’électricité dans
l’industrie. Remplacer les moteurs installés par des entrainements plus efficients requiert de statuer
sur leur adéquation avec les charges qu’ils entrainent. Une contrainte forte est de les analyser «
on-line » et sans mesures intrusives ni consignations des installations.

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