Introduction :
La production de l'énergie électrique et sa transformation en énergie mécanique sont la
base de la structure industrielle.
Cette transformation est possible grâce aux moteurs électriques à courant alternatif et à
courant continu.
Les moteurs à courant continu sont utilisés dans des applications exigeant une
variation de vitesse entre de grandes limites et dans des applications de précision.
On les utilise pour déplacer les ponts roulants, là où de fortes charges doivent être
soulevées et déplacées.
De plus, ces moteurs peuvent être utilisés dans les asservissements ou la facilité
du réglage de vitesse, du couple, du moment et de sens de rotation permet une mise
en œuvre aisée.
C’est une machine électrique tournante qui transforme l'énergie électrique sous
forme de courant continu en énergie mécanique par le biais d'interactions
électromagnétiques.
Les machines à courant continu sont des convertisseurs électromécaniques
d’énergie : Soit ils convertissent l’énergie électrique absorbée en énergie mécanique
lorsqu’ils sont capables de fournir une puissance mécanique suffisante pour
démarrer puis entraîner une charge en mouvement. On dit alors qu’ils ont un
Fonctionnement en moteur. Soit ils convertissent l’énergie mécanique reçue en
énergie électrique lorsqu’ils subissent l’action d’une charge entraînante. On dit
alors qu’ils ont un fonctionnement en générateur.
Donc on peut dire que les moteurs électriques sont réversibles, c’est-à-dire qu’ils
peuvent transformer l’énergie mécanique en énergie électrique fonctionnant comme
une dynamo. Les moteurs à courant continu fondent leur fonctionnement sur la loi
de Lorentz, également appelée loi de Laplace lorsqu'elle est appliquée à un
conducteur, comme c'est le cas des moteurs. [11]
b) Utilisation :
Le moteur à courant continu a de nombreux utilisations, pour :
Faibles puissances : industrie automobile (essuie-glace, lève-vitre,
démarreur etc.)
Moyennes puissances : engin de levage (treuils, grues etc.)
Grandes puissances : traction électrique (train)
Dans l’organisation d’une machine à courant continu, on peut distinguer les éléments
suivants :
- les pôles inducteurs avec leurs enroulements ou leurs aimants, placés
généralement sur le stator (partie fixe)
- l’induit, dont les différentes voies d’enroulements sont connectées au
collecteur, l’ensemble étant généralement placé sur le rotor (partie tournante)
- les enroulements de compensation de la réaction magnétique d’induit
- les enroulements de commutation des voies d’enroulement
- les organes mécaniques permettant la rotation du rotor et le maintien des
différents sous-ensembles
a) L’inducteur :
Il est formé soit d'aimants permanents en ferrite soit de bobines placées autour des
noyaux polaires. Lorsque les bobines sont parcourues par un courant continu, elles
créent un champ magnétique dans le circuit magnétique de la machine notamment dans
l'entrefer, espace séparant la partie fixe et la partie mobile, où se situent les
conducteurs. Ce flux et ce champ sont orientés du pôle Nord vers le pôle Sud.
Le flux est canalisé dans la machine par des matériaux ferromagnétiques le flux
inducteur traverse le rotor avec des lignes de champ fixe circulant entre deux pôles
inducteurs : ces lignes de champ sont donc fixes par rapport à l’inducteur. Le rotor
tournant dans ce flux constant voit donc un champ magnétique variable le traverser : il
sera par conséquent feuilleté dans le sens des lignes de champ.
L’inducteur est constitué par :
Une culasse (ou bâti) en fonte ou en acier coulé :
C’est la carcasse de la machine, elle supporte toutes les parties fixes et aux
extrémités les deux paliers dans lesquels tourne l’induit. Elle ferme le circuit
magnétique de la machine.
Les bobines inductrices :
Les bobines de l'inducteur, appelées bobines excitatrices et portées par le noyau des
pôles, sont parcourues par un courant continu appelé courant d'excitation.
Elles sont placées autour des pôles. Leurs ampères -tours produisent le flux. La disposition
des bobines est telle que, lorsqu’elles sont alimentées par un courant continu, l’inducteur
forme un électroaimant comportant un nombre pair de pôles, successivement Nord, Sud.
Les pôles principaux et Les pôles auxiliaires ou pôles de
commutation :
Les pôles principaux ou d’excitation assurent à créer le flux nécessaire au
fonctionnement du moteur.
Les pôles auxiliaires sont placés entre les pôles principaux, ils permettent de
limiter la formation d’arcs électriques entre le collecteur et les balais. Ces pôles
aident à capter le courant sur le collecteur en modifiant la forme de la tension
induite.
Encoche :
Les encoches permettent de recevoir les enroulements en cuivre (le
bobinage) qui seront raccordés au collecteur.
Entrefers :
La partie fixe (stator) et la partie tournante du moteur à courant continu sont séparées par
l’entrefer.
c) Bobinage
Chaque fil pris isolément s’appelle un conducteur, deux conducteurs forment
une spire, les spires sont groupées par section et les sections par bobine avant la
mise en place dans les encoches. Les fils sont isolés au vernis.
Il est nécessaire de placer autour des têtes de bobines du rotor des frettes en
fil ou en ruban d’acier pour maintenir les conducteurs et pour éviter le frettage (les
fils sortiraient des encoches lors de la rotation) à cause de l’inertie centrifuge.
Le collecteur et les balais
Le collecteur est un ensemble de lames de cuivre isolées latéralement les
unes des autres, réunies aux conducteurs de l’induit en certains points.
Les balais, portés par le stator, frottent sur les lames du collecteur, et
permettent d’établir une liaison électrique entre l’induit qui tourne et l’extérieur
de la machine.
Figure 6 : Le dispositif collecteur / balais
Pour réduire ce phénomène, on place, dans les pôles inducteurs, des enroulements
parcourus par le courant d’induit, ayant pour rôle de créer un champ antagoniste au
champ transversal d’induit.
e) Organes mécaniques :
Le stator autoporteur reçoit de chaque côté un flasque sur lequel le rotor
sera positionné grâce à des roulements à billes ou à rouleaux suivant le type de
charge (axiale ou radiale). Les pôles inducteurs sont en général vissés sur le stator.
Un ventilateur est placé en bout d’arbre, sur le rotor, pour le refroidissement de la
machine. Il peut être complété par une ventilation forcée motorisée pour le
refroidissement aux vitesses lentes. Le collecteur, l’ensemble porte-balais et les
balais se situent de l’autre côté de la machine.
f) Vues en coupe :
FONCTIONNEMENT EN GENERATRICE
1
c) DESCRIPTION DES PERTES
Pertes dans le fer
Elles sont dues aux phénomènes d’hystérésis et de courants de Foucault dans la masse
du circuit ferromagnétique de l’induit. Elles sont fonction du champ magnétique et de la
vitesse de rotation. On les appelle aussi pertes magnétiques.
Pertes par hystérésis : Elles sont proportionnelles à la vitesse et à peu près
proportionnelles au carré de l’induction :
P h = K 1. n . B²
Pertes par courants de Foucault : Elles sont proportionnelles au carré de la vitesse et
de l’induction :
Pf = K2.n².B²
Lorsque le flux est à peu près indépendant de I (indépendant ou shunt), l’ensemble de
ces pertes l’est aussi. Il n’en est pas de même s’il y a un inducteur série.
Pertes mécaniques
Elles sont produites par la ventilation et les divers frottements (frottements
de l’arbre dans les paliers, frottements des balais sur le collecteur).
Ces pertes sont à peu près indépendantes de la charge, donc de I ; par contre elles
dépendent de la vitesse. Elles sont donc les mêmes à vide qu’en charge sauf pour le moteur
série dont la vitesse varie beaucoup.
Si la vitesse n’est pas trop élevée on peut admettre la proportio nnalité :
P m = Kn
Sinon il faut tenir compte d’un terme du second degré :
Pm = Kn + K‘n²
Pertes constantes
La somme des pertes dans le fer et des pertes mécaniques est appelée pertes
collectives ou pertes constantes.
Pc = Pm + Ph + Pf
C’est donc le total des pertes mécaniques et magnétiques. Par « constantes » on
entend qu’elles sont indépendantes de I, mais l’on qu’elles varient avec la vitesse
et l’excitation (flux).
Pertes par effet joule dans l’induit
P j ex = R . I² = U ex . I ex
𝑈𝑒𝑥 : Tension aux bornes du circuit inducteur
𝐼𝑒𝑥 : Courant dans l’inducteur
Remarque : La résistance des enroulements varie en fonction de la température, l’influence
de ce dernier est traduite par la formule.
R=𝑅0(1 + 𝑎𝜃)
d) RENDEMENT
Définition
Les moteurs à courant continu consomment une partie de l’énergie absorbée pour
leur fonctionnement. L’énergie mécanique fournie sera toujours plus petite q ue
l’énergie électrique absorbée. Le rapport entre l’énergie fournie et l’énergie
absorbée est le rendement N.
Putile
Pabsorbé
e
P𝑢 : Puissance utile
P𝑎 : Puissance absorbée
Rendement en génératrice
Rendement vrai : 𝑁𝑔 = 𝑈. 𝐼 ⁄(𝑃𝑚 + 𝑈. 𝐼)
Rendement en moteur
Rendement vrai : 𝑁𝑀 = 𝑃𝑚 ⁄(𝑢. 𝑖 + 𝑈. 𝐼)
Rendement approché : 𝑁𝑔 = 𝑈. 𝐼 − (𝑃𝑚 + 𝑃𝐽 + 𝑃𝐹 )⁄(𝑢. 𝑖 + 𝑈. 𝐼)
b) Les inconvénients :
Le principal problème de ces machines vient de la liaison entre les balais, ou charbons et
le collecteur rotatif.
Plus la vitesse de rotation est élevée, plus les balais doivent appuyer fort
pour rester en contact et plus le frottement est important.
Aux vitesses élevées les charbons doivent être remplacés très
régulièrement. Le contact électrique imparfait cause des arcs électriques,
usant rapidement le commutateur et générant des parasites dans le circuit
d'alimentation.
Pour des fonctionnements en moteur de petite puissance ce problème peut
être résolu grâce à la technologie du moteur à courant continu sans balai
communément appelé moteur brushless : un dispositif d'électronique de
puissance remplace l'ensemble balai - collecteur : La position du rotor est
détectée par des capteurs à effet Hall et le courant est commuté par des
transistors à effet de champ.
Propriété Utilisatio
s ns
- Vitesse très variable
- S’emballe à vide
- Couple de démarrage élevé - Traction électrique
- Grande vitesse à faible charge - Démarreur d’automobile
- Absorbe très bien les - Ventilateurs, pompes
surcharges passagères centrifuges, compresseurs,
- Couple indépendant de la tension pompes à piston
MOTEUR SHUNT :
Utilisatio Propriété
ns s
- Machines-outils,
- pompes, -Vitesse sensiblement constante et
- ventilateurs, facile à régler
- Appareils de levage -Degré de stabilité élevé
Propriété Utilisatio
s: ns
- Couple de démarrage plus élève que - Machines-outils à couple
celui du moteur shunt et croissant très variable ou à mouvement
rapidement avec le courant. alternatif (étaux limeurs,
- Vitesse pratiquement constante aux raboteuses) ;
charges normales et très rapidement - Machines démarrant en
décroissante lorsque le couple charge (treuils, pompes à
résistant augmente. piston) ;
- Ne s’emballe pas à vide ou aux - Traction électrique
faibles charges comme le moteur
série.
Conclusion :
Les machines à courant continu ne sont plus guère utilisées à l'heure actuelle
comme génératrices de puissance, leurs larges possibilités de réglage de vitesse
ont favorisé leur utilisation en moteur dans les applications où cette caractéristique
est importante, surtout depuis le développement des semi-conducteurs de puissance
(transistors et thyristors).
La supériorité de ces moteurs réside dans le fait qu'ils se prêtent facileme nt à un contrôle
souple, continu et presque instantané de leur vitesse.