GE 517
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
UNIVERSITE DE MARADI
L3. SEMESTRE 3
Contenus du cours
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION A LA GEOCHIMIE
Definition
historique
Notion de la cosmochimie
Formation des éléments chimiques et grands reservoirs géochimiques terrestres
Equilibres et fonctionnements géochimiques
Principe des methods anlytiques utilissée en geosciences
A- ICPMS
B- ICP-AES
C- RAYON X
Diagramme de phases et leur utilisation quantitatives
Géochimie des elements en traces
Fusion partilles
Fusion fractionnée
Etude qualitative et quantitative de la cristallisation fractionnée a l’aide des
élément en trace
Contenu du cours Suite
SECONDE PARTIE
GEOCHRONOLOGIE
La radioactivité
les principaux systemes géochronologiques utilisés
Méthodes Rb-Sr
Evolution des grands reservoirs solides de la planetes
Méthode U-Pb sur zircon
Methodes K-Ar et Ar-Ar
La thermochronologie
Méthode 14C
Utilisation des isotopes radiogeniques
Géochimie des isotopes stables O et H
PREMIERE PARTIE
Introduction à la géochimie
Plan du cours
I.1. Définitions
Notion de la cosmochimie
I. 2. Classifications géochimiques
I. 3. Comportement des éléments et réservoirs
géochimiques
I. 4. Fractionnement et équilibre géochimiques
I. 5. Utilisation du fractionnement élémentaire en
géochimie
I.6. Les méthodes analytiques de la Géochimie
I. 1. Définitions
La Géochimie : discipline de la géologie qui
étudie la répartition des éléments chimiques
dans différents objets terrestres comme les
roches, les minéraux, les eaux, les gaz terrestres,
….
Elle a pour objectif de mieux définir la nature et
l’origine de ces objets. Elle permet également
d’étudier le comportement de ces objets au
cours des phénomènes géologiques de transfert.
La Géochronologie : discipline de la géologie qui détermine l’âge
des roches (datation absolue) et reconstitue les grandes
périodes géologiques de l’évolution du vivant et des orogènes
(datation relative).
o La datation relative est basée sur les disciplines de la
stratigraphie et du paléomagnétisme.
o La datation absolue est basée sur les disciplines de la
noyau terrestre .
Les éléments chalcophiles (Cu, Ag, Zn, Pb, S) forment aisément
des sulfures.
Les éléments lithophiles (Na, K, Si, Al, Ti, Mg, Ca) se
concentrent en général dans les minéraux cardinaux de
la croûte et du manteau.
Les éléments lithophiles :
Les éléments HFSE sont des ions de très petite taille à très forte charge
(Zr 4+, Nb 4+, Th 4+, U 4+), ces éléments :
- la fluorescence-X (XRF);
- la microsonde électronique.
SECONDE PARTIE
GEOCHRONOLOGIE
Plan du Cour
I - Définition des isotopes
II - Abondances isotopiques
III - Les isotopes radioactifs et la Radiochronologie
IV - Méthodes de Géochronologie
1 - Méthode Rubidium – Strontium
2 - Méthodes Uranium - Thorium - Plomb
3 - Méthode Potassium - Argon
4 - Méthode du Carbone 14 (14C)
V-Utilisation en pétrogenese
1. Introduction- Pourquoi dater?
Homme de Dmanissi
Origine de l'Homme Homme moderne
(CRAS - Paleoev. , 2002)
Homo sapiens
- Géorgie
Homme de Toumaï
(Nature, 2002) - Tchad
CHONDRITES
T = 4.566 Ga +/- 2 Ma
(méthode U/Pb)
"Pierre de Rosette" = Météorite d'Allende (Tombée Mexique 1969)
Inclusions de Ca-Al considérées comme la matière la plus vieille du SS
1.Introduction-Pourqoi dater?
Age et évolution des continents
1.Introduction-Pourqoi dater?
Naissance et évolution des océans
1.Introduction-Pourqoi dater?
Datation des phases orogéniques
Evolution de la vie
Etablissement
du temps absolu
pour l'échelle géologique
1.Introduction-Pourqoi dater? – Les radioelements
I- isotope
Nous savons qu'un atome est constitué d'un noyau et des électrons qui gravite
autour de ce noyau. Ce noyau est à son tour constitué de protons P (charges
positives) et de neutrons N (sans charge). Noyau est dit nucléide et est caractérisé
par A = nombre de masse (nombre de protons + neutrons) et Z = numéro atomique
(nombre de proton). Un élément sera noté: AZX
On appelle donc isotopes des atomes d'un élément dont les noyaux ont le même
nombre de protons, mais un nombre de neutrons N différents.
Parmi les isotopes d’un élément, on peut distinguer ceux dits radiogéniques et qui
résultent de la désintégration d’un élément radioactif et les isotopes non
radiogéniques ou isotopes stables. Pour un élément donné, les isotopes sont dosés à
l’aide d’un appareil appelé spectrométrie masse a déviation constante.
La Radioactivité :
cette radiatrice, un gros noyau se casse en 2 noyaux fils avec émission d’énergie
A
X A'
X + A''X + γ
Equation de la désintégration radioactive:
T = 1/ λ Ln [(R-R0) + 1
Rp/f
IV - Méthodes de Géochronologie
APPLICATIONS
Les isotopes radiogéniques peuvent être utilises en géochronologie
absolue ou comme traceurs géochimique des processus
géochimiques.
A-Géochronologie Absolue:
1. Définition : La géochronologie absolue est l’ensemble des méthodes de
datation des minéraux et des roches par les techniques radiométriques ; Les
techniques sont basées sur la désintégration radioactive des éléments instables.
R0 t0
RP/F
Si on dispose de 3roches R1 R2 R3, cogenetiques qui s’alignent sur
une droite : C’est l’isochrone. On peut aussi doser les éléments sur
des minéraux différents M1 M2 M3 provenant d’une même roche
Mais une partie des électrons ainsi produits peuvent réagir avec le 40K, pour aboutir à une
seconde radioactivité:
Par capture d’e-
40
K + 1 e- 40
Ar, avec lAr = 0,581.10-10 / an
40
Ca+40Ar = 40K0+40K, et par hypothèse on pose que 40Ar0 = 40K0 = 0
t étant l'âge de l'échantillon, 40Ket 40Ar les quantités mesurées des isotopes
père et fils
On peut également utiliser deux isochrones :
40
Ar = l2/ l * 40K (eγt – 1) ou 40
Ar/36Ar = 295,5 + l2/ l* 40
K/ 36Ar(e-γt – 1)
Les pentes des droites isochrones sont données par les relations (eγt –1).
La méthode permet de dater :
Le Rb et le Sr sont des éléments incompatibles ayant des comportements différents lors des
processus géologiques. Le Rb a un comportement proche de celui du K et Sr de celui du Ca.
Ils sont facilement mobilisés par le métamorphisme et l’altération.
Le strontium (symbole : Sr) possède de nombreux isotopes (Z = 38 et 73 < A < 105 ; M= 87,62). Seuls
4 sont stables dans la nature (84Sr, 86Sr, 87Sr et 88Sr), les autres isotopes ont des demi-vies très courtes
et ont donc des abondances dans la nature négligeables. Le 87Sr
Le 87Sr provient pour partie de la désintégration β- du 87Rb
.Le rubidium (Rb) possède de nombreux isotopes (Z = 37 et 71 < A < 101 ; M=
85,4678). Seuls 1 est stable dans la nature (85Rb), et 1 possède une demi-vie
très longue (87Rb). Les autres isotopes ont des demi-vies très courtes et ont
des abondances dans la nature négligeables. Le 87Rb est radiogénique et se
désintègre en 87Sr par radioactivité β-.
Le strontium appartient au groupe des alcalino-terreux touts comme le calcium et le
barium. Sr et Ca ont le même comportement et le Sr intégrera donc les minéraux
calciques tels que les plagioclases, l’apatite, le sphène, les pyroxènes calciques et
les amphiboles calciques en milieu endogène et la calcite, le gypse, la baritine etc. en
milieu exogène.
Le rubidium est un alcalin tout comme le potassium et le sodium. En milieu
magmatique, le Rb sera donc incompatible tout comme le potassium et le substituera
lors de la formation de minéraux potassiques tels que les feldspaths alcalins et les
micas.
D’une manière générale, le rubidium et le strontium sont enrichis dans les matériaux
crustaux plutôt que dans les matériaux mantelliques. Les roches granitiques
présentent des rapports Rb/Sr importants alors que les roches mafiques présentent
des rapports Rb/Sr faibles limitant alors l’utilisation de la méthode.
Au cours d'un processus de cristallisation fractionnée (donnant un corps granitique par
exemple), il existera des variations importantes de concentration en strontium et en rubidium
au sein des différents termes de la séquence lithologique. Les différences de comportement
entre ces deux éléments se traduiront à leur tour par des variations importantes du rapport
Rb/Sr et ainsi du rapport 87Rb/86Sr. Les premières lithologies issues de la cristallisation
fractionnée sont plus calciques et donc plus riches en Sr, alors que dans les derniers liquides
et les minéraux qui se formeront à partir de ces liquides, la concentration en Sr diminue et la
concentration en Rb augmente tout comme celle du potassium. Dans l’exemple suivant, la
roche 1 de composition granodioritique est plus riche en calcium et plus pauvre en potassium
que la roche 2 monzogranitique et que la roche 3 granitique. Les rapports Rb/Sr (et bien
entendu 87Rb/86Sr) seront plus élevés dans les roches granitiques que granodioritiques.
Exemple schématique de la répartition du strontium et du rubidium au sein d’une roche de
composition granodioritique en fonction des phases minérales présentes. Trois espèces minérales
co-génétiques présentent des rapports 87Sr/86Sr initiaux identiques pour des rapports 87Rb/86Sr
différents. Dans l’exemple, le vieillissement (désintégration progressive du 87Rb en 87Sr) des
minéraux permet également d’obtenir une isochrone. La pente de cette droite donne le même âge
de formation de 240 Ma que l’isochrone sur roche totale.
Métamorphisme et ouverture du système Rb-Sr
En effet, lors d’un épisode métamorphique la roche va se modifier d’un point de vue
minéralogique, certains éléments vont de nouveau être libérés (diffusion…), et la nouvelle
paragenèse s’équilibrera du point de vue isotopique, chaque espèce minérale ayant sa
température de « fermeture » propre (muscovite : 250°C, Biotite : 300°C, Amphibole : 400-
500°C, feldspath : 500°C…). D’un point de vue géochronologique, un épisode
métamorphique conséquent se caractérisera par une réhomogénéisation isotopique des
lithologies, redistribuant les différents isotopes du strontium : les roches (ou les minéraux)
présentent de nouveaux des rapports 87Sr/86Sr identiques mais plus hauts que le rapport
87Sr/86Sr initial prévalent lors de la mise en place du massif (il y a eu ajout de
87Srradiogénique durant le vieillissement naturel des roches avant l’épisode
métamorphique).
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les échantillons
analysés en roche totale d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les roches se rééquilibrent sur une isochrone de pente nulle. Le
nouveau rapport 87Sr/86Sr est plus haut que le rapport initial magmatique en raison de la
proportion plus élevée de 87Sr radiogénitique dans le système.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux
constitutifs d’une roche d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les minéraux se rééquilibrent sur une isochrone de pente
nulle. Le nouveau rapport 87Sr/86Sr initial est plus haut que le rapport initial magmatique de
la roche en raison de la proportion plus élevée de 87Sr radiogénitique dans le système
Au bout d’un temps t, on observera de nouveau une pente à l’alignement des échantillons
dans un diagramme 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr dont l’âge recalculé correspondra à l’âge
du métamorphisme.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une série de 3 roches d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les minéraux se rééquilibrent sur une isochrone de pente nulle
pivotant autour de la position de l’analyse en roche totale. Les roches totales conservent leur
alignement sur l’isochrone 240Ma
Ces nouveaux systèmes isotopiquement réhomogénéisés à l’échelle minérale uniquement
vieilliront naturellement, au bout d’un temps t, on observera de nouveau une pente à
l’alignement des minéraux constitutifs de chaque échantillon dans un diagramme 87Sr/86Sr
versus 87Rb/86Sr dont l’âge recalculé correspondra à l’âge du métamorphisme. Néanmoins,
les roches totales n’ayant pas subi de perturbation à leur échelle lors de l’épisode
métamorphique demeureront alignées sur une isochrone dont l’âge correspondra toujours à
l’âge magmatique.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une série de 3 roches d’un massif magmatique datant de 400 Ma et subissant un
métamorphisme il y a 160Ma.
Ces propriétés d’homogénéisation isotopique à l’échelle minérale au cours d’un épisode
métamorphique pourront être utilisées également pour dater des roches métamorphiques qui
n’ont plus de protolithe (magmatique) identifiable. Des gneiss, des migmatites, des
micaschistes ou en des granulites ou des éclogites pourront être daté par isochrone sur
minéraux séparés.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une paragenèse unique d’une roche métamorphique (micaschiste feldspathique à grenat) dont
la genèse est associé à un épisode datant de 520 Ma.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr illustrant la mise en
place d’un massif magmatique, son vieillissement pendant 240 Ma (520Ma par
rapport à l’actuel) puis sa réhomogénéisation isotopique (complète ou partielle) au
cours un épisode métamorphique il y a 280 Ma (520=240+280). Dans le cas d’une
réhomogénéisation partielle, les roches du massifs s’alignent sur une pseudo-
isochrone dont l’âge associé correspond à un « mélange » entre les âges
magmatiques et métamorphiques
Conditions d’utilisation
•Les échantillons analysés doivent montrer une grande dispersion du
rapport
87
Rb / 86Sr
•Les échantillons doivent être cogénétiques, c’est à dire présenter le même
rapport initial (87Sr / 86Sr).
•Le système doit rester clos, ni perte de Rb et Sr, ni gain.
Domaine d’application
•Datation des roches intermédiaires et acides
Ce qui nous permet alors de donner une approximation de l’évolution de notre système
Sm/ Nd par l’expression suivante
Ce modèle est appelé le modèle CHUR (Chondritic Uniform Réservoir d’après De Paolo et Wasserburg,
1976 : Réservoir Chondritique Uniforme), il représente l’évolution isotopique d’un système qui a
conservé son caractère isolé depuis la création du système solaire.
Les rapports actuels 143Nd/144Nd des matériaux géologiques sont très différents du rapport
143Nd/144Nd du CHUR actuel, les sources de ces roches sont considérées séparées du modèle CHUR à
un temps TCHUR dans le passé pour ensuite évoluer séparément. Ceci peut être modélisé comme suit :
Dans l’hypothèse d’une séparation entre le modèle CHUR et la source de l’échantillon
considéré (ex : séparation croûte-manteau) à un temps TCHUR dans le passé, alors jusqu’à ce
temps TCHUR nous avons égalité des rapports isotopiques, soit :
Avec ce modèle un échantillon présentant un rapport 143Nd/144Nd plus important ou plus petit que le
CHUR indique qu’à un âge « modèle » TCHUR dans le passé, la source de l’échantillon a été séparé du CHUR
et s’est mise à évoluer indépendamment.
Avec ce modèle un échantillon présentant un rapport 143Nd/144Nd plus important ou plus petit que le
CHUR indique qu’à un âge « modèle » TCHUR dans le passé, la source de l’échantillon a été séparé du
CHUR et s’est mise à évoluer indépendamment.
Typiquement, pour les échantillons mantelliques 143Nd/144Nd > 143Nd/144Nd CHUR ,
alors que les échantillons crustaux 143Nd/144Nd < 143Nd/144Nd CHUR . Si on admet que
depuis l’archéen, les magmas issus d’une source mantellique ne sont donc plus issus d’un
réservoir CHUR mais d’un réservoir de type DM, manteau restitique ou DM Depleted Mantle
(enrichi en 143Nd radiogénique (i.e. MORB Midle Oceanic Ridge Basalt) on peut calculer âge
« modèle » est appelé TDM). Cet âge va correspondre à l'âge de l'extraction du matériau de
sa source mantellique.
Les variations du rapport 143Nd/144Nd étant relativement modestes, on utilise une notation
ε (epsilon), « mesurant » l’écart entre la valeur du rapport 143Nd/144Nd de la roche
mesurée et la valeur du rapport 143Nd/144Nd du CHUR au même âge. La mesure de cet
écart présente l’avantage de comparer plus facilement les rapports 143Nd/144Nd.
avec (143Nd/144Nd)CHUR(actuel) = 0,512638. Il est bien entendu possible de recalculer la
valeur de ce ε à l’âge de formation de la roche. Il est alors nécessaire de recalculer
également le rapport (143Nd/144Nd)CHUR(t) à ce temps t.
Diagramme εNd en fonction du temps (en milliards
d’années) pour le modèle CHUR et le modèle DM (Depleted
Mantle), noter l’évolution horizontal du CHUR (normalisé à
lui-même=0), et l’évolution en polynôme du second degré du
DM (0,25t2 - 3t + 8,5 avec t en Ga d’après DePaolo, 1988)
5- Système U-Th-Pb
a- Isotopes du U
b- Isotopes du Pb
Résumé des désintégrations
238U----> 232Th + a et 232Th ---> 206Pb + 8a + 6b
235U ---> 207Pb + 7a + 4b
Le rapport 238U/204Pb (rapport atomique actuel d’238U à 204Pb) est désigné par
convention par le symbole m, le rapport actuel 235U/238U est de 1/137,88. Le rapport
235U/204Pb est donc de μ/137,88. Si l’on couple les deux équations U => Pb en les divisant
membre à membre, on obtient une nouvelle équation (linéaire donc de type isochrone)
pour laquelle les teneurs en uranium et en plomb n’interviennent plus (méthode dite
plomb-plomb) : l’âge peut être déterminé uniquement à partir des rapports isotopiques du
plomb. C'est par cette méthode Pb - Pb que fut déterminé la première fois en 1955 l'âge de
la Terre par Patterson, Tilton et Inghram (« géochrone »).
Systèmes enrichis: la courbe Concordia
Pour les systèmes riches en uranium et pauvres en plomb primaire (Pb0), les données U-Pb
sont traitées à l’aide du diagramme Concordia (diagramme 206Pb*/238U en fonction
207Pb*/235U ; Wetherill, 1956). 206Pb* et 207Pb* correspondent respectivement à 206Pb
radiogénique (= 206Pbtotal – 206Pb0) et à 207Pb radiogénique (= 206Pbtotal – 206Pb0).
La courbe Concordia est le lieu de tous les points pour lesquels un temps t est solution des
deux systèmes isotopiques:
Cette méthode de datation devient très simple d’utilisation si le système géologique ne
possédait que de l’uranium et peu ou pas de plomb initial (206Pb0, 207Pb0 et 208Pb0=0) ;
207Pb* et 206Pb* sont alors directement égaux à 207Pb et 206Pb de l’échantillon
considéré. Ce double chronomètre est appliqué en routine au plomb radiogénique et
l’uranium contenus dans les oxydes et surtout silicates de zirconium (respectivement
baddeleiyite ZrO2 et zircon ZrSiO4). En effet, l’U4+ se substitue en quantité importante au
Zr4+ mais le Pb2+, de rayon ionique et de charge très différents de ceux du Zr4+, est
quasiment entièrement rejeté du réseau cristallin et ne peut occuper les sites du zirconium.
Les zircons ont en outre la propriété d’être une phase accessoire relativement commune
dans de nombreuses roches magmatiques et métamorphiques. Ils présentent également
une stabilité très importante lors d’évènements géologiques postérieurs à leur cristallisation
permettant à ces minéraux de « conserver » la mémoire de leur âge.
A t = 1Ga, la roche et la population de zircon qui la compose subit un épisode
métamorphique qui se marquera par la réouverture partielle du système et par
une perte de plomb par diffusion. Cette perte est inversement proportionnelle à la
taille des cristaux de zircons. Les différentes populations de zircons (caractérisées
par leur plus ou moins importante perte de plomb radiogénique) vieilliront de
nouveau et s’enrichiront une seconde fois en plomb radiogénique jusqu’à t = 1, 5
Ga (date d’échantillonnage par le géologue par rapport à leur formation initiale à
t=0).
On observera donc un alignement de ces zircons sur une corde (discordia) dans le
diagramme Concordia : l’intercepte supérieur correspondant à l’âge de
cristallisation des zircons (âge magmatique), l’intercepte inférieur caractérisant ici
l’âge de la réouverture partielle du système (âge métamorphique).
MERCI……….