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COURS DE GEOCHIMIE GENERALE

GE 517
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
UNIVERSITE DE MARADI
L3. SEMESTRE 3
Contenus du cours
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION A LA GEOCHIMIE
 Definition
 historique
 Notion de la cosmochimie
 Formation des éléments chimiques et grands reservoirs géochimiques terrestres
 Equilibres et fonctionnements géochimiques
 Principe des methods anlytiques utilissée en geosciences
A- ICPMS
B- ICP-AES
C- RAYON X
 Diagramme de phases et leur utilisation quantitatives
 Géochimie des elements en traces
 Fusion partilles
 Fusion fractionnée
 Etude qualitative et quantitative de la cristallisation fractionnée a l’aide des
élément en trace
Contenu du cours Suite
SECONDE PARTIE
GEOCHRONOLOGIE
La radioactivité
 les principaux systemes géochronologiques utilisés
Méthodes Rb-Sr
Evolution des grands reservoirs solides de la planetes
Méthode U-Pb sur zircon
Methodes K-Ar et Ar-Ar
La thermochronologie
Méthode 14C
Utilisation des isotopes radiogeniques
Géochimie des isotopes stables O et H
PREMIERE PARTIE
Introduction à la géochimie

Plan du cours
I.1. Définitions
 Notion de la cosmochimie
I. 2. Classifications géochimiques
I. 3. Comportement des éléments et réservoirs
géochimiques
I. 4. Fractionnement et équilibre géochimiques
I. 5. Utilisation du fractionnement élémentaire en
géochimie
I.6. Les méthodes analytiques de la Géochimie
I. 1. Définitions
 La Géochimie : discipline de la géologie qui
étudie la répartition des éléments chimiques
dans différents objets terrestres comme les
roches, les minéraux, les eaux, les gaz terrestres,
….
Elle a pour objectif de mieux définir la nature et
l’origine de ces objets. Elle permet également
d’étudier le comportement de ces objets au
cours des phénomènes géologiques de transfert.
 La Géochronologie : discipline de la géologie qui détermine l’âge
des roches (datation absolue) et reconstitue les grandes
périodes géologiques de l’évolution du vivant et des orogènes
(datation relative).
o La datation relative est basée sur les disciplines de la

stratigraphie et du paléomagnétisme.
o La datation absolue est basée sur les disciplines de la

géochimie. Elle utilise les principes de la désintégration des


isotopes radioactifs naturels présents dans un minéral ou dans
une roche (Σ minéraux).
La cosmologie: est un terme généralement lié à la
cosmochimie et la cosmophysique. Il concerne l’étude du
milieu interstellaire et l’univers d’une manière générale.
Aujourd’hui, l’étude de l’univers requiert une grande
importance et le développement des connaissances
scientifiques dans ce domaine ne cesse de grandir. On sait
que l’univers est composé d’étoiles, regroupées en
galaxies, elles mêmes agglomérées en amas, puis en
superamas de galaxies.
Entre ces étoiles, se trouvent des nuages de gaz et de
poussières qui sont soit issus du Big Bang et non encore
consommés par les étoiles, soit issus des nébuleuses
planétaires, ou de l’explosion de supernovas.
I. 2. Classifications géochimiques

Les différents réservoirs terrestres contiennent


des éléments chimiques qui s’organisent en
« familles géochimiques ».

Une famille géochimique regroupe des d’éléments


chimiques aux comportements proches les uns
des autres.
Exemples de réservoirs géochimiques:
1. Croûte - Manteau - Noyau
2. océans - eaux de surface – eaux météoriques

Applications pour les éléments chimiques suivants:


1. Si, Al, K, Na
2. 2. H, K, Na
3. Cu, Yb, U
La classification la plus utilisée est celle de
Goldschmidt
a) classification basée sur l'énergie de formation
des oxydes et des sulfures.
b) cette classification distingue plusieurs grandes
familles :
- les éléments lithophiles: Na, K, Si, Al, Ti, Mg, Ca
- les éléments sidérophiles: Fe, Co, Ni, Pt, Re, Os
- les éléments chalcophiles: Cu, Ag, Zn, Pb, S
- les éléments atmophiles: O, N, H, les gaz rares
Attention…
la classification périodique garde toujours ses
droits et les éléments d'une même colonne
sont géochimiquement proches :
- éléments alcalins (Li, Na, K, Rb, Cs),
- éléments alcalinoterreux (Be, Mg, Ca, Sr, Ba),
- éléments halogènes (F, Cl, Br, I),
Classification périodique des éléments: tableau de Mendéléiev
Les éléments atmophiles (O, N, H, les gaz rares) se concentrent
dans l ’atmosphère.
Les éléments sidérophiles (Fe, Co, Ni, Pt, Re, Os) associés au fer, ils s’accumulent dans le

noyau terrestre .
Les éléments chalcophiles (Cu, Ag, Zn, Pb, S) forment aisément
des sulfures.
Les éléments lithophiles (Na, K, Si, Al, Ti, Mg, Ca) se
concentrent en général dans les minéraux cardinaux de
la croûte et du manteau.
Les éléments lithophiles :

Deux tendances sont distinguées dans la famille des éléments


lithophiles:
les éléments volatils et les éléments réfractaires
Dans les processus de fusion ou de cristallisation (processus
géologiques essentiels et majeurs):

1. les éléments lithophiles volatils se concentrent


préférentiellement des liquides (fusion) ou les premiers cristaux
(cristallisation). Exemple : le K ou le Na sont des éléments
lithophiles.

2. les éléments réfractaires se concentrent dans les résidus solides


(fusion) ou les dans les derniers cristaux (cristallisation). Exemple
: le Mg ou le Cr sont des éléments réfractaires.
Par conséquence, au cours des temps géologiques,
des différences géochimiques relativement
importantes sont apparues:

1. le manteau et la croûte (refroidissement,


convection)

2. la croûte continentale (préservation) et la croûte


océanique (recyclage).
Les autres planètes du système solaire :
1. Les roches extra-terrestres sont classées de la même manière que
les roches terrestres.

2. Sur une planète, le manque d’atmosphère (Lune, Mars, …) et


l’absence d’eau limitent les mécanismes de transport et d’érosion.
Les phénomènes sédimentaires se sont donc très de faibles
ampleurs sur les planètes et satellites qui ressemblent à la terre.

3. Il existe 2 types de météorites: les achondrites et les chondrites


(85%). Ces roches n'ont pas d'équivalent terrestre car elles
correspondent à des témoins très anciens de la formation du
système solaire: la phase nébuleuse. Les chondrites sont formées
par condensation des gaz de la nébuleuse solaire et de gouttelettes
de liquides silicatés. En géochimie, elles représentent « la Terre
initiale ».
I. 3. Comportement des éléments et réservoirs
géochimiques

Du point de vue géochimique, les principaux


réservoirs terrestres sont:

1. les roches ignées ou endogènes (basalte, granite, gabbro, …)


2. les roches sédimentaires (pélite, calcaire, grès, …)
3. les roches métamorphiques (schiste, marbre, gneiss, …)
Les roches ignées ou endogènes sont issues de processus
magmatiques: la fusion partielle et la cristallisation
fractionnée.
Les roches sédimentaires se forment avec l’accumulation de
particules détritiques et biologiques ou par précipitation
chimique majoritairement au fond des océans mais
également à la surface des continents.
Les roches métamorphiques résultent de la transformation
des deux types de roches précédentes. Il s’agit d'une
«recuisson » à haute température, sous pression et en
présence de fluides aqueux,
I. 3. a les éléments majeurs

Les éléments majeurs constituent les minéraux primaires ou cardinaux:

O : l'oxygène est présent dans tous les réservoirs terrestres.

Si : le silicium associé à 4 atomes d’oxygène constitue un tétraèdre qui


est l’élément de base de la famille minéralogique principale et
prédominante dans la croûte et le manteau: les silicates.

1. la teneur en silicium des minéraux est à la base de la classification des


roches endogènes ou ignées.

2. l’acidité minérale (% en Si) est:


- faible dans les minéraux du Manteau (olivines, pyroxènes, amphiboles)
- forte dans les minéraux de la Croûte Continentale (micas, feldspaths,
quartz).
Mg et Fe, particulièrement abondants dans les roches
du Manteau et les roches métamorphiques.

Ca, surtout présent dans les roches magmatiques (fusion


continentale et manteau) et les carbonates sédimentaires.
Al, fréquent ou se concentre dans:
- les nombreux primaires ou cardinaux car il entre
en substitution avec le silicium (Si) dans le tétraèdre de
base des silicates (SiO4).
- les minéraux argileux des roches sédimentaires et
dans les micas des roches métamorphiques (biotite,
muscovite).

K et Na, concentrés dans les liquides magmatiques


initiaux. On les retrouve donc dans les premiers cristaux
issus de la cristallisation fractionnée.
Les lois du fractionnement géochimique conduisent à
l’apparition des différents réservoirs terrestres dans lesquels
les éléments chimiques se répartissent différemment.

3 processus géologiques majeurs ont permis de constituer ces


réservoirs terrestres (dans l’ancien) et contrôlent leur
évolution (actuel).
PG1 : fusion des roches (magmatisme mantellique et
métamorphisme)

PG2 : cristallisation des magmas (magmatisme et


métamorphisme)

PG3 : érosion et sédimentation


PG1 + PG2 : géodynamique interne, énergie de la
Terre (chaleur interne et radioactivité).

PG3 : géodynamique externe, énergie du Soleil.


Sur la durée des temps géologiques, les conséquences sont:

1. Le manteau montre un enrichissement en éléments réfractaires


(Mg et Cr), et un appauvrissement en éléments fusibles (Na, K, Al,
Ca, et Si). Le manteau est un réservoir à caractère résiduel.

2. La croûte continentale montre un enrichissement en éléments


fusibles ou volatils, présents dans les feldspaths, le quartz et les
minéraux micacés.

3. Les océans sont enrichis en cations solubles (Na, K, Ca) et en anions


solubles (Cl, SO4).

4. Les roches sédimentaires détritiques concentrent les élément


insolubles et fusibles (Si, Fe et Al) représentés par le quartz et les
minéraux argileux.
I. 3. b les éléments mineurs ou en traces

Lorsqu’un élément chimique donné se trouve en faible


ou très faible quantité dans un milieu géologique son
comportement dans les édifices cristallins des
minéraux est particulier, il peut :

- participer à la structure en se substituant


(substitution ionique)

- être piéger dans les interstices, les défauts du réseau


cristallin (incorporation)
Parmi, les éléments chimiques souvent trouvés sur
la forme de traces, 2 catégories d’éléments traces
sont distingués :

- les éléments LILE ou « Large-Ion Lithophile


Elements »

- les éléments HFSE ou « High Field-Strength


Elements »
Les éléments LILE sont des ions de grande taille à faible charge (K+, Rb +,
Cs +, Ba+, ces éléments :

 pénètrent difficilement dans les minéraux essentiels ou cardinaux.


 se concentrent dans les liquides résiduels magmatiques (cristallisation
fractionnée de Bowen).

Les éléments HFSE sont des ions de très petite taille à très forte charge
(Zr 4+, Nb 4+, Th 4+, U 4+), ces éléments :

 développent un fort champ électrostatique impropre à la substitution


avec les éléments majeurs dans les minéraux ordinaires.
Exemple de l’incorporation de l’Ytterbium (Terres Rares) lors de la
précipitation d’un calcaire marin: Yb3+ (0.99 Å) ≈ Ca2+ (1.00 Å). La
substitution n’est possible que paire à paire : (Ca2+, Ca2+) ↔ (Yb3+,
Na+)
De manière contradictoire, les éléments LILE ou
HFSE sont des éléments qui s’accumulent dans
la croûte continentale terrestre.
I. 4. Fractionnement et équilibre géochimiques

Les causes de la différenciation des principaux


réservoirs terrestres sont :
- les réajustements thermodynamiques et
cinétiques (chaleur et flux)
- la radioactivité naturelle
Les principes qui régissent ces transformations sont:
1. la conservation de masse
2. les fractionnements élémentaires
3. les fractionnements isotopiques
I. 4. a principe de conservation de la masse :
« le tout est la somme des parties »

Exemple d’un sédiment issu de l’érosion d’un


granite : argile + quartz

Msédiment = Margile + Mquartz

Msed = Marg + Mqz (1)


I . 4. b éléments mineurs/traces et fractionnement élémentaire :

Les éléments mineurs et les éléments traces regroupent


l’ensemble des espèces chimiques présentes dans les
matériaux solides dans des niveaux de concentration
faibles.
Le fractionnement géochimique ou fractionnement
élémentaire décrit la répartition de ces éléments traces
dans les phases cristallisées et liquides, primaires ou
résiduelles comportement des éléments traces au
cours des processus géologiques (fusion, cristallisation,
précipitation, …).
1. Dans les objets géologiques, lorsqu’un élément donné
présente une concentration inférieure à 1-2%, on
utilisera le terme d’élément mineur.
2. Lorsqu’il s’agit de mesurer des seuils de concentration
de l’ordre du ppm, on utilisera le terme d’élément-
trace.
3. Les seuils de concentration du ppb et du ppt qualifient l
’élément comme
un élément en ultra-trace et super-trace.
Remarque : un élément chimique donné peut donc avoir
une qualification
différente suivant l ’objet géologique observé.
Exemple du carbone: le carbone est un élément chimique
majeur dans les roches sédimentaires carbonatées (12%)
ou dans la matière organique piégée (jusqu’à 50%). Il est
un élément mineur dans les sols (0 à 6%) ainsi qu’un
élément-trace dans l’atmosphère (350 ppm) ou les
roches magmatiques (inférieur à 10 ppm).
I. 5. Utilisation du fractionnement élémentaire en
géochimie
I.5. Les méthodes analytiques de la Géochimie

principales méthodes d'analyse des matériaux géologiques:

-la spectrométrie d'émission atomique (ICP-AES);

- la spectrométrie d'émission à plasma à couplage inductif (ICP-


MS) et multi-collection (MC-ICP-MS)

- la spectrométrie de masse à ionisation thermique (TIMS)

- la fluorescence-X (XRF);

- la microsonde électronique.
SECONDE PARTIE
GEOCHRONOLOGIE
Plan du Cour
I - Définition des isotopes
II - Abondances isotopiques
III - Les isotopes radioactifs et la Radiochronologie
IV - Méthodes de Géochronologie
1 - Méthode Rubidium – Strontium
2 - Méthodes Uranium - Thorium - Plomb
3 - Méthode Potassium - Argon
4 - Méthode du Carbone 14 (14C)
V-Utilisation en pétrogenese
1. Introduction- Pourquoi dater?
Homme de Dmanissi
Origine de l'Homme Homme moderne
(CRAS - Paleoev. , 2002)
Homo sapiens
- Géorgie
Homme de Toumaï
(Nature, 2002) - Tchad

Plus vieil hominidé Plus vieil hominidé européen


Age Flore : 7 Ma Age Ar-Ar : 1.8 Ma

Date de sortie d'Afrique ?


Migrations
Schéma des migrations ?
Extinctions...
1. Introduction- Pourquoi dater?
Age du système solaire

Age donné par les météorites les plus primitives du


système solaire :

CHONDRITES
T = 4.566 Ga +/- 2 Ma
(méthode U/Pb)
"Pierre de Rosette" = Météorite d'Allende (Tombée Mexique 1969)
Inclusions de Ca-Al considérées comme la matière la plus vieille du SS
1.Introduction-Pourqoi dater?
Age et évolution des continents
1.Introduction-Pourqoi dater?
Naissance et évolution des océans
1.Introduction-Pourqoi dater?
Datation des phases orogéniques

Massif Central : magmatisme Hercynien


Datation du Plutonisme
1.Introduction-Pourqoi dater?
Grandes questions de
l'évolution de la vie
(crises)

Echelle des temps


géologiques

Evolution de la vie

Etablissement
du temps absolu
pour l'échelle géologique
1.Introduction-Pourqoi dater? – Les radioelements
I- isotope

Nous savons qu'un atome est constitué d'un noyau et des électrons qui gravite
autour de ce noyau. Ce noyau est à son tour constitué de protons P (charges
positives) et de neutrons N (sans charge). Noyau est dit nucléide et est caractérisé
par A = nombre de masse (nombre de protons + neutrons) et Z = numéro atomique
(nombre de proton). Un élément sera noté: AZX

On appelle donc isotopes des atomes d'un élément dont les noyaux ont le même
nombre de protons, mais un nombre de neutrons N différents.
Parmi les isotopes d’un élément, on peut distinguer ceux dits radiogéniques et qui
résultent de la désintégration d’un élément radioactif et les isotopes non
radiogéniques ou isotopes stables. Pour un élément donné, les isotopes sont dosés à
l’aide d’un appareil appelé spectrométrie masse a déviation constante.
La Radioactivité :

Pour un élément AZX on définit le paramètre r = A-Z /Z.


Si r ≤ 1, l’élément est léger ; pour r > 1 l’élément est lourd. Dans ce
dernier cas, l’élément est stable si r est compris entre 1 et 1,5 ;
instable pour r >1 ,5. Un tel élément est capable de se désintégrer : il
est dit radioactif.
Le phénomène de la désintégration peut être assimilé à une
masse d’eau M qui subit l’ébullition.
Principe général
Cette masse d’eau à ébullition produit une vapeur qui va se condenser sur une
plaque froide et donne une masse d’eau froide F qui symbolise l’élément fils.
Pendant un temps T appelé période, la quantité M/2 s’est évaporée. Connaissant la
quantité d’eau froide qui se forme par unité de temps, on peut connaître la duré
(temps écoulé) nécessaire pour que M/2 soit évaporée en mesurant le rapport masse
d’eau restant / masse d’eau froide formé.
Pour que le temps calculé ait une réalité, il est impératif que la masse d’eau froide
reste stable, c’est a dire qu’elle ne subisse pas de transformation (évaporation par
exemple) à son tour.
Il existe plusieurs types de radioactivité.
A
X : A
X+γ
 La radioactivité γ : le noyau se désintègre en émettant un rayonnement γ.
X A-4X + 4He
A

L a radioactivité α: il y a émission de particules α (noyau d’hélium)


A
X A
X + 1e-
La radioactivité β: il, y a émission d’électron (β)
FISSION SPONTANÉE

cette radiatrice, un gros noyau se casse en 2 noyaux fils avec émission d’énergie
A
X A'
X + A''X + γ
Equation de la désintégration radioactive:

La désintégration d’un noyau suit une loi dite de la radioactivité. Le


taux de désintégration est uniquement fonction de l: constante de la
désintégration radioactive, caractéristique de l’espèce chimique. Soit
N le nombre de noyau pères instables. La proportion de noyaux pères
qui se désintègrent pendant un laps de temps dt est dN/ dt = Nλ. (dN
variation de nombre de noyau père pendant un intervalle de temps dt.
dN est négatif : il y a décroissance du nombre N)
dN/ dt = -λN → dN/N = -λdt → ∫dN/n = -λ∫dt → [Ln(N)] = -λt → Ln

N/N0 = -λt → N/No = e-λt →


Soit D* la quantité d’élément fils radiogénique :
D* = N0 –N → N0 = D* +N (les quantités D* et N sont accessible par le dosage).

N = (D* + N) e-λt = D*e-λt + Ne-λt →D*e-λt = (1- e-λt) N → D* = N (eλt –1): D* = N


(eλt_ 1)
En général l’élément fils D est présent sous forme d’une quantité initiale D 0 non

radioactive et d’une quantité D* radioactive : D = D0 + D* = D0 +N (eλt – 1). Dans

la pratique, on utilise des rapports isotopiques, par rapport à un isotope non


radiogénique : Dnr

D/ Dr = D0 Dnr + N / Dnr (eλt – 1) → R = R0 + Rp/f (eλt – 1)

T = 1/ λ Ln [(R-R0) + 1
Rp/f
IV - Méthodes de Géochronologie

APPLICATIONS
Les isotopes radiogéniques peuvent être utilises en géochronologie
absolue ou comme traceurs géochimique des processus
géochimiques.

A-Géochronologie Absolue:
1. Définition : La géochronologie absolue est l’ensemble des méthodes de
datation des minéraux et des roches par les techniques radiométriques ; Les
techniques sont basées sur la désintégration radioactive des éléments instables.

Elle utilise l’équation


R= R0 + RP/F (elt - 1) : équation de droite qui peut s’écrire Y= ax + b. avec b= R0 ;
a = elt –1
Et x = RP/F. Dans un diagramme R – RP/F, a est la pente de la droite. Elle ne dépend
que de t et l.
R
one t
chr
iso
te
oi
dr

R0 t0

RP/F
Si on dispose de 3roches R1 R2 R3, cogenetiques qui s’alignent sur

une droite : C’est l’isochrone. On peut aussi doser les éléments sur
des minéraux différents M1 M2 M3 provenant d’une même roche

(Roche totale Rt). Les points M1 M2 M3 et Rt vont s’aligner sur la

droite isochrone. La connaissance de la pente permet de calculer t.


Parmi les principaux systèmes géochronologiques on peut citer :
•k-Ar-Ca , l = 5,543.10-10 /an
•Rb- Sr , l = 1,42.10-11 /an
•Sm- Nd , l = 6,54.10-12 /an

•U- Pb l 1 = 9,849.10-10 /an ou l 2 = 1,551.10-10 /an


2 Le systeme K- Ar- Ca:

Le potassium (symbole : K) possède de nombreux isotopes (Z = 19 et 32 < A < 54 ;


M= 39,0938). Deux sont stables dans la nature (39K et 41K) et un seul possède une demi-
vie très longue (40K), les autres isotopes ont des demi-vies très courtes et ont donc des
abondances dans la nature négligeables. Le 40K, par radioactivité β- (89,28%), se
transforme en 40Ar ; et par capture électronique (10,72%) (Comparable à l’équilibre de la
radioactivité β+) en 40Ca
L’argon (symbole : Ar) possède également de nombreux isotopes (Z = 18 et 30 < A <
56 ; M= 39,948). Trois sont stables dans la nature (36Ar, 38Ar et 40Ar) aucun ne
possède de demi-vie très longue, tous les autres isotopes ont des demi-vies très
courtes et ont donc des abondances dans la nature négligeables.
Le calcium (symbole : Ca) possède également de nombreux isotopes (Z = 20 et 34 < A
< 56 ; M= 40,078). Quatre sont stables dans la nature (40Ca, 42Ca, 43Ca et 44Ca) et
deux possèdent une demi-vie très longue (46Ca et 48Ca), tous les autres isotopes ont
des demi-vies très courtes et ont donc des abondances dans la nature négligeables.
Le potassium 40K est caractérise par deux types de radioactivité:
Par émission d’e-
40
K 40
Ca +1 e- Avec lca = 4,962.10-12/an

Mais une partie des électrons ainsi produits peuvent réagir avec le 40K, pour aboutir à une
seconde radioactivité:
Par capture d’e-
40
K + 1 e- 40
Ar, avec lAr = 0,581.10-10 / an

40
Ca+40Ar = 40K0+40K, et par hypothèse on pose que 40Ar0 = 40K0 = 0
t étant l'âge de l'échantillon, 40Ket 40Ar les quantités mesurées des isotopes
père et fils
On peut également utiliser deux isochrones :
40
Ar = l2/ l * 40K (eγt – 1) ou 40
Ar/36Ar = 295,5 + l2/ l* 40
K/ 36Ar(e-γt – 1)
Les pentes des droites isochrones sont données par les relations (eγt –1).
La méthode permet de dater :

Des roches magmatiques n’ayant pas été soumises à un évènement thermique


Un métamorphisme ou un âge de refroidissement sur des amphiboles ou des micas
 Des roches sédimentaires sur des minéraux argileux (Bentonites et glauconite)
3. Le Systeme Rb-Sr :

Le Rb et le Sr sont des éléments incompatibles ayant des comportements différents lors des
processus géologiques. Le Rb a un comportement proche de celui du K et Sr de celui du Ca.
Ils sont facilement mobilisés par le métamorphisme et l’altération.
Le strontium (symbole : Sr) possède de nombreux isotopes (Z = 38 et 73 < A < 105 ; M= 87,62). Seuls
4 sont stables dans la nature (84Sr, 86Sr, 87Sr et 88Sr), les autres isotopes ont des demi-vies très courtes
et ont donc des abondances dans la nature négligeables. Le 87Sr
Le 87Sr provient pour partie de la désintégration β- du 87Rb
.Le rubidium (Rb) possède de nombreux isotopes (Z = 37 et 71 < A < 101 ; M=
85,4678). Seuls 1 est stable dans la nature (85Rb), et 1 possède une demi-vie
très longue (87Rb). Les autres isotopes ont des demi-vies très courtes et ont
des abondances dans la nature négligeables. Le 87Rb est radiogénique et se
désintègre en 87Sr par radioactivité β-.
Le strontium appartient au groupe des alcalino-terreux touts comme le calcium et le
barium. Sr et Ca ont le même comportement et le Sr intégrera donc les minéraux
calciques tels que les plagioclases, l’apatite, le sphène, les pyroxènes calciques et
les amphiboles calciques en milieu endogène et la calcite, le gypse, la baritine etc. en
milieu exogène.
Le rubidium est un alcalin tout comme le potassium et le sodium. En milieu
magmatique, le Rb sera donc incompatible tout comme le potassium et le substituera
lors de la formation de minéraux potassiques tels que les feldspaths alcalins et les
micas.
D’une manière générale, le rubidium et le strontium sont enrichis dans les matériaux
crustaux plutôt que dans les matériaux mantelliques. Les roches granitiques
présentent des rapports Rb/Sr importants alors que les roches mafiques présentent
des rapports Rb/Sr faibles limitant alors l’utilisation de la méthode.
Au cours d'un processus de cristallisation fractionnée (donnant un corps granitique par
exemple), il existera des variations importantes de concentration en strontium et en rubidium
au sein des différents termes de la séquence lithologique. Les différences de comportement
entre ces deux éléments se traduiront à leur tour par des variations importantes du rapport
Rb/Sr et ainsi du rapport 87Rb/86Sr. Les premières lithologies issues de la cristallisation
fractionnée sont plus calciques et donc plus riches en Sr, alors que dans les derniers liquides
et les minéraux qui se formeront à partir de ces liquides, la concentration en Sr diminue et la
concentration en Rb augmente tout comme celle du potassium. Dans l’exemple suivant, la
roche 1 de composition granodioritique est plus riche en calcium et plus pauvre en potassium
que la roche 2 monzogranitique et que la roche 3 granitique. Les rapports Rb/Sr (et bien
entendu 87Rb/86Sr) seront plus élevés dans les roches granitiques que granodioritiques.
Exemple schématique de la répartition du strontium et du rubidium au sein d’une roche de
composition granodioritique en fonction des phases minérales présentes. Trois espèces minérales
co-génétiques présentent des rapports 87Sr/86Sr initiaux identiques pour des rapports 87Rb/86Sr
différents. Dans l’exemple, le vieillissement (désintégration progressive du 87Rb en 87Sr) des
minéraux permet également d’obtenir une isochrone. La pente de cette droite donne le même âge
de formation de 240 Ma que l’isochrone sur roche totale.
Métamorphisme et ouverture du système Rb-Sr
En effet, lors d’un épisode métamorphique la roche va se modifier d’un point de vue
minéralogique, certains éléments vont de nouveau être libérés (diffusion…), et la nouvelle
paragenèse s’équilibrera du point de vue isotopique, chaque espèce minérale ayant sa
température de « fermeture » propre (muscovite : 250°C, Biotite : 300°C, Amphibole : 400-
500°C, feldspath : 500°C…). D’un point de vue géochronologique, un épisode
métamorphique conséquent se caractérisera par une réhomogénéisation isotopique des
lithologies, redistribuant les différents isotopes du strontium : les roches (ou les minéraux)
présentent de nouveaux des rapports 87Sr/86Sr identiques mais plus hauts que le rapport
87Sr/86Sr initial prévalent lors de la mise en place du massif (il y a eu ajout de
87Srradiogénique durant le vieillissement naturel des roches avant l’épisode
métamorphique).
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les échantillons
analysés en roche totale d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les roches se rééquilibrent sur une isochrone de pente nulle. Le
nouveau rapport 87Sr/86Sr est plus haut que le rapport initial magmatique en raison de la
proportion plus élevée de 87Sr radiogénitique dans le système.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux
constitutifs d’une roche d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les minéraux se rééquilibrent sur une isochrone de pente
nulle. Le nouveau rapport 87Sr/86Sr initial est plus haut que le rapport initial magmatique de
la roche en raison de la proportion plus élevée de 87Sr radiogénitique dans le système
Au bout d’un temps t, on observera de nouveau une pente à l’alignement des échantillons
dans un diagramme 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr dont l’âge recalculé correspondra à l’âge
du métamorphisme.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une série de 3 roches d’un massif magmatique mis en place à 240 Ma et subissant un
métamorphisme (à t=actuel). Les minéraux se rééquilibrent sur une isochrone de pente nulle
pivotant autour de la position de l’analyse en roche totale. Les roches totales conservent leur
alignement sur l’isochrone 240Ma
Ces nouveaux systèmes isotopiquement réhomogénéisés à l’échelle minérale uniquement
vieilliront naturellement, au bout d’un temps t, on observera de nouveau une pente à
l’alignement des minéraux constitutifs de chaque échantillon dans un diagramme 87Sr/86Sr
versus 87Rb/86Sr dont l’âge recalculé correspondra à l’âge du métamorphisme. Néanmoins,
les roches totales n’ayant pas subi de perturbation à leur échelle lors de l’épisode
métamorphique demeureront alignées sur une isochrone dont l’âge correspondra toujours à
l’âge magmatique.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une série de 3 roches d’un massif magmatique datant de 400 Ma et subissant un
métamorphisme il y a 160Ma.
Ces propriétés d’homogénéisation isotopique à l’échelle minérale au cours d’un épisode
métamorphique pourront être utilisées également pour dater des roches métamorphiques qui
n’ont plus de protolithe (magmatique) identifiable. Des gneiss, des migmatites, des
micaschistes ou en des granulites ou des éclogites pourront être daté par isochrone sur
minéraux séparés.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr pour les minéraux constitutifs
d’une paragenèse unique d’une roche métamorphique (micaschiste feldspathique à grenat) dont
la genèse est associé à un épisode datant de 520 Ma.
Diagramme schématique isochrone 87Sr/86Sr versus 87Rb/86Sr illustrant la mise en
place d’un massif magmatique, son vieillissement pendant 240 Ma (520Ma par
rapport à l’actuel) puis sa réhomogénéisation isotopique (complète ou partielle) au
cours un épisode métamorphique il y a 280 Ma (520=240+280). Dans le cas d’une
réhomogénéisation partielle, les roches du massifs s’alignent sur une pseudo-
isochrone dont l’âge associé correspond à un « mélange » entre les âges
magmatiques et métamorphiques
Conditions d’utilisation
•Les échantillons analysés doivent montrer une grande dispersion du
rapport
87
Rb / 86Sr
•Les échantillons doivent être cogénétiques, c’est à dire présenter le même
rapport initial (87Sr / 86Sr).
•Le système doit rester clos, ni perte de Rb et Sr, ni gain.
Domaine d’application
•Datation des roches intermédiaires et acides

•Datation des roches métamorphiques


•.Datation des roches sédimentaires
εSr
Au temps t = 0, la terre homogène présenterait le même rapport (Rb/Sr) 0 que la chondrite.
Au cours de la différenciation de la terre, le manteau primitif s’individualise avec un rapport
R1 ; (Rb/Sr) 1 > R0 car Rb va s’enrichir beaucoup plus dans le manteau primitif.
On a alors Rb1 » Rb0 et Sr0 > Sr.
Il semble que la croute continentale est crée a partir de la fusion partielle de certaines portions
de manteau primitif. Cette fusion partielle produit un liquide granitique riche en Rb et Sr et
laisse un résidu (manteau) appauvri en ces éléments (DM).
Rbcc » Rb1 » Rb0 » RbDM et Srcc > Sr1 > Sr0 > SrDM et (Rb/Sr) cc » (Rb/SR) 1 » (Rb/Sr) 0 »
(Rb/Sr)DM.
Lorsque le manteau appauvri subit une autre fusion partielle, il va d’avantage s’appauvrir en
Rb et Sr, la croute produit va présenter de rapport Rb et Sr plus bas que ceux de la croute
continentale issue de la première fusion partielle.
Les rapports 87Sr/86Sr évoluent dans le même sens que les rapports Rb/Sr, et dans le
diagramme 87Sr/86Sr vs temps, les droites d’évolution de la croute continentale et du
manteau appauvri vont présenter des pentes différentes.
De manière générale des rapports 87Sr/86Sr > 0, 710 traduit une origine crustale (roche
résultant de la fusion de la croute continentale), alors que des rapports 87Sr/86Sr < (=) 0, 704
traduit une origine mantellique (roche résultant d’une fusion partielle directe du manteau).
On peut comparer les caractéristiques isotopiques d’une roche à celle d’une référence
Réservoir Uniforme (RU). Pour cela on calcul un paramètre
4- Le Système Sm- Nd
Isotopes du Nd (voir tableau)

Le 143Nd provient pour partie de la désintégration a du 147Sm suivant la réaction:


147
Sm ----> 143
Nd + 4He l = 6,54 .10-12 / an
* Isotopes du Sm (voir tableau)

Le 147Sm est radiogénique et se désintègre en 143Nd par radioactivité α.


Equation de la droite isochrone
Géochimie du Sm et du Nd
Le samarium et le néodyme sont deux terres rares (ou lanthanides) intermédiaires, le
néodyme s’apparente plus aux terres rares légères alors que le samarium est une terre
rare intermédiaire. Ces deux éléments ont des comportements très proches. Ils sont
généralement incompatibles avec la plupart des espèces minérales. Leur fractionnement
mutuel est fonction des espèces minérales:
- Sm/Nd <1 dans les plagioclases et les clinopyroxène;
- et Sm/Nd > 1 dans les orthopyroxène et le grenat.
D’une manière générale, les roches granitiques présentent des gammes de rapports
Sm/Nd faibles alors que les roches mantelliques ainsi que les roches mafiques et
ultramafiques présentent des gammes de rapports Sm/Nd importantes justifiant alors
l’utilisation de cette méthode.
Au cours d'un processus de cristallisation les premières lithologies sont plus riches en
orthopyroxène (+/- grenat dans les domaines granulitiques) et donc plus riches en Sm
(le rapport 147Sm/144Nd est élevé), alors que dans les derniers liquides
résiduels et les minéraux qui se formeront à partir de ces liquides, la concentration
en Sm diminue et la concentration en Nd augmente tout comme les proportions de
plagioclase et de clinopyroxène (les rapports 147Sm/144Nd sont bas).
Dans l’exemple suivant:
•la roche 1 de composition harzburgitique;
•la roche 2 = pyroxénitique
•roche 3 anorthositique.
•On aura : Sm roche1 > Sm roche 2 > Sm roche 3 et Nd roche 1 < Nd roche 2 < Nd
roche 3.
Les rapports Sm/Nd (et bien entendu 147Sm/144Nd) seront plus élevés dans les
roches harzburgitiques que gabbroïques. Les rapports Sm/Nd (et bien entendu
147Sm/144Nd) seront plus élevés dans les roches harzburgitiques que
gabbroïques.
Exemple schématique de la répartition du samarium et du néodyme au sein d’une intrusion
stratiforme mafique-ultramafiques en fonction des différentes lithologies. Trois roches Co-
génétiques présentent des rapports 143Nd/144Nd initiaux identiques pour des rapports
147Sm/144Nd différents. Dans l’exemple, le vieillissement (désintégration progressive du
147Sm en 143Nd) des roches permet d’obtenir une isochrone. La pente de cette droite donne
un âge de formation du massif de 850 Ma.
Si l’on s’intéresse à l’échantillon de pyroxénite à plagioclase; les plagioclases sont plus riches en
Nd, alors que dans les clinopyroxènes et surtout l’orthopyroxène sont plus pauvres en Nd et plus
riches en Sm.

Exemple schématique de la répartition du samarium et du néodyme au sein d’une roche de


composition pyroxénite à plagioclase en fonction des phases minérales présentes. Trois
espèces minérales Co-génétiques présentent des rapports 143Nd/144Nd initiaux identiques
pour des rapports 147Sm/144Nd différents. Dans l’exemple, le vieillissement (désintégration
progressive du 147Sm en 143Nd) des minéraux permet également d’obtenir une isochrone. La
pente de cette droite donne le même âge de formation de 850 Ma que l’isochrone sur roche
totale.
εNd et âges modèles
Ces paramètres reposent sur des modèles qui supposent que les Météorites Chondritiques
représenteraient des exemples de matériel primordial du système solaire qui ne sont pas devenus
partie intégrante d’une planète tellurique. Leurs systèmes isotopiques [ e.g. 147Sm/143Nd] sont
restés isolés depuis la formation du système solaire.
Partir de l'équation de la droite isochrone, on pose que (une fonction exponentielle peut être
exprimée sous forme d'une expansion de Taylor):

Ce qui nous permet alors de donner une approximation de l’évolution de notre système
Sm/ Nd par l’expression suivante
Ce modèle est appelé le modèle CHUR (Chondritic Uniform Réservoir d’après De Paolo et Wasserburg,
1976 : Réservoir Chondritique Uniforme), il représente l’évolution isotopique d’un système qui a
conservé son caractère isolé depuis la création du système solaire.
Les rapports actuels 143Nd/144Nd des matériaux géologiques sont très différents du rapport
143Nd/144Nd du CHUR actuel, les sources de ces roches sont considérées séparées du modèle CHUR à
un temps TCHUR dans le passé pour ensuite évoluer séparément. Ceci peut être modélisé comme suit :
Dans l’hypothèse d’une séparation entre le modèle CHUR et la source de l’échantillon
considéré (ex : séparation croûte-manteau) à un temps TCHUR dans le passé, alors jusqu’à ce
temps TCHUR nous avons égalité des rapports isotopiques, soit :
Avec ce modèle un échantillon présentant un rapport 143Nd/144Nd plus important ou plus petit que le
CHUR indique qu’à un âge « modèle » TCHUR dans le passé, la source de l’échantillon a été séparé du CHUR
et s’est mise à évoluer indépendamment.

Avec ce modèle un échantillon présentant un rapport 143Nd/144Nd plus important ou plus petit que le
CHUR indique qu’à un âge « modèle » TCHUR dans le passé, la source de l’échantillon a été séparé du
CHUR et s’est mise à évoluer indépendamment.
Typiquement, pour les échantillons mantelliques 143Nd/144Nd > 143Nd/144Nd CHUR ,
alors que les échantillons crustaux 143Nd/144Nd < 143Nd/144Nd CHUR . Si on admet que
depuis l’archéen, les magmas issus d’une source mantellique ne sont donc plus issus d’un
réservoir CHUR mais d’un réservoir de type DM, manteau restitique ou DM Depleted Mantle
(enrichi en 143Nd radiogénique (i.e. MORB Midle Oceanic Ridge Basalt) on peut calculer âge
« modèle » est appelé TDM). Cet âge va correspondre à l'âge de l'extraction du matériau de
sa source mantellique.
Les variations du rapport 143Nd/144Nd étant relativement modestes, on utilise une notation
ε (epsilon), « mesurant » l’écart entre la valeur du rapport 143Nd/144Nd de la roche
mesurée et la valeur du rapport 143Nd/144Nd du CHUR au même âge. La mesure de cet
écart présente l’avantage de comparer plus facilement les rapports 143Nd/144Nd.
avec (143Nd/144Nd)CHUR(actuel) = 0,512638. Il est bien entendu possible de recalculer la
valeur de ce ε à l’âge de formation de la roche. Il est alors nécessaire de recalculer
également le rapport (143Nd/144Nd)CHUR(t) à ce temps t.
Diagramme εNd en fonction du temps (en milliards
d’années) pour le modèle CHUR et le modèle DM (Depleted
Mantle), noter l’évolution horizontal du CHUR (normalisé à
lui-même=0), et l’évolution en polynôme du second degré du
DM (0,25t2 - 3t + 8,5 avec t en Ga d’après DePaolo, 1988)
5- Système U-Th-Pb
a- Isotopes du U
b- Isotopes du Pb
Résumé des désintégrations
238U----> 232Th + a et 232Th ---> 206Pb + 8a + 6b
235U ---> 207Pb + 7a + 4b
Le rapport 238U/204Pb (rapport atomique actuel d’238U à 204Pb) est désigné par
convention par le symbole m, le rapport actuel 235U/238U est de 1/137,88. Le rapport
235U/204Pb est donc de μ/137,88. Si l’on couple les deux équations U => Pb en les divisant
membre à membre, on obtient une nouvelle équation (linéaire donc de type isochrone)
pour laquelle les teneurs en uranium et en plomb n’interviennent plus (méthode dite
plomb-plomb) : l’âge peut être déterminé uniquement à partir des rapports isotopiques du
plomb. C'est par cette méthode Pb - Pb que fut déterminé la première fois en 1955 l'âge de
la Terre par Patterson, Tilton et Inghram (« géochrone »).
Systèmes enrichis: la courbe Concordia
Pour les systèmes riches en uranium et pauvres en plomb primaire (Pb0), les données U-Pb
sont traitées à l’aide du diagramme Concordia (diagramme 206Pb*/238U en fonction
207Pb*/235U ; Wetherill, 1956). 206Pb* et 207Pb* correspondent respectivement à 206Pb
radiogénique (= 206Pbtotal – 206Pb0) et à 207Pb radiogénique (= 206Pbtotal – 206Pb0).
La courbe Concordia est le lieu de tous les points pour lesquels un temps t est solution des
deux systèmes isotopiques:
Cette méthode de datation devient très simple d’utilisation si le système géologique ne
possédait que de l’uranium et peu ou pas de plomb initial (206Pb0, 207Pb0 et 208Pb0=0) ;
207Pb* et 206Pb* sont alors directement égaux à 207Pb et 206Pb de l’échantillon
considéré. Ce double chronomètre est appliqué en routine au plomb radiogénique et
l’uranium contenus dans les oxydes et surtout silicates de zirconium (respectivement
baddeleiyite ZrO2 et zircon ZrSiO4). En effet, l’U4+ se substitue en quantité importante au
Zr4+ mais le Pb2+, de rayon ionique et de charge très différents de ceux du Zr4+, est
quasiment entièrement rejeté du réseau cristallin et ne peut occuper les sites du zirconium.
Les zircons ont en outre la propriété d’être une phase accessoire relativement commune
dans de nombreuses roches magmatiques et métamorphiques. Ils présentent également
une stabilité très importante lors d’évènements géologiques postérieurs à leur cristallisation
permettant à ces minéraux de « conserver » la mémoire de leur âge.
A t = 1Ga, la roche et la population de zircon qui la compose subit un épisode
métamorphique qui se marquera par la réouverture partielle du système et par
une perte de plomb par diffusion. Cette perte est inversement proportionnelle à la
taille des cristaux de zircons. Les différentes populations de zircons (caractérisées
par leur plus ou moins importante perte de plomb radiogénique) vieilliront de
nouveau et s’enrichiront une seconde fois en plomb radiogénique jusqu’à t = 1, 5
Ga (date d’échantillonnage par le géologue par rapport à leur formation initiale à
t=0).
On observera donc un alignement de ces zircons sur une corde (discordia) dans le
diagramme Concordia : l’intercepte supérieur correspondant à l’âge de
cristallisation des zircons (âge magmatique), l’intercepte inférieur caractérisant ici
l’âge de la réouverture partielle du système (âge métamorphique).
MERCI……….

POUR VOTRE ATTENTION

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