Vous êtes sur la page 1sur 22

Métallogénie

Plan du cours
I. Objectif de la métallogénie
II. Lexique métallogénique
III. Concentration des éléments chimiques
IV. Eléments et leurs minerais
V. La répartition des gisements miniers
VI. Dépôt des minerais
1. Epoques favorables aux dépôts de certains minerais:
2. Sur le site de dépôt, 4 notions peuvent être distinguées:
VII. Formation d’un gisement minier
1. Grands processus responsables de la formation de gisement :
2. Formation d'un gisement métallifère nécessite :
3. Conditions nécessaires pour la formation d’un gisement minier :
VIII. Morphologies des gisements minéralisés
1. Amas ou corps
2. Runs
3. Disséminations
4. Filons
5. Salbande et apophyse
6. Stockwerks
7. Cheminées
IX. Relations des corps minéralisés avec les roches
encaissantes
1. Relations géométriques
2. Mode de mise en place de la minéralisation
3. Relations chronologiques des corps minéralisés avec
leur enveloppe et âge des gisements
X. Textures et structures
1. Contenu minéral
2. Texture
3. Structure
XI. Paragenèse
XII. Succession
I. Objectif de la métallogénie

Métallogénie vise à décrire les gisements miniers, à comprendre leur mécanisme de formation et à
fournir à l'explorateur minier des guides de prospection.

II. Lexique métallogénique


1. Gisement :

Est une concentration minérale exploitable économiquement.

2. Clarke :

Concentration d’un élément chimique au sein de la croûte terrestre.

Gîtes métallifères montrent des concentrations plus élevées que le clarke.

Du point de vue géochimique, les gîtes métallifères sont des concentrations anormales d’éléments
métalliques dans les formations géologiques.

3. Minéralisation :

L’existence de minéraux métalliques dans des roches encaissantes.

Anglo-saxons parlent d’occurrence pour désigner l’existence en un lieu de minéraux métalliques (ou
roche), (occurrence de cassitérite).

Minéralisation est :

 syngénétique si elle se met en place en même temps que son encaissant;


 épigénétique si elle lui est postérieure.

4. Minerai brut ou tout venant

Désigne l’association minérale telle qu’on l’extrait de la mine ou de la carrière.

5. Minerai

Désigne le ou les espèces minérales utiles qui seront isolés par concentration. Ce tri s’opérant
souvent par lavage, on dit minerai lavé ou concentré. Minéraux sans utilité constituent la
gangue.
6. Indice

Est une indication de la présence de minéralisation sans valeur économique.

7. Gîte

Est une concentration qui n'est pas toujours exploitable.

Gîtes minéraux montrent souvent une zonalité : organisation avec alternance de différents
minéraux, verticalement ou horizontalement

Résulte des variations des conditions de dépôt, synchrones ou non.

On observe des zonalités depuis l'échelle régionale jusqu'à celle du corps minéralisé.

8. Corps minéralisé

Correspond à une continuité de travaux miniers. Sa dimension est généralement inférieure au


kilomètre.

9. Champ minier

Correspond à l'assemblage de plusieurs corps minéralisés. Ses dimensions varient de 1 à 10 km.

10. District minier

Regroupe plusieurs champs miniers. Ses dimensions varient de 10 à 100 km.

11. Aire ou province métallifère

Est une vaste zone (plus de 100 km) à concentration élevée en gîtes: elle peut prendre la forme
d'une ceinture.

12. Facteur de concentration ou taux d'enrichissement en un élément chimique

Est le rapport entre sa teneur moyenne d'exploitation et son clarke.


III. Concentration des éléments chimiques

On a 2 types de concentrations :

 Métallifères, où on détruit la structure des minéraux pour en extraire l’élément


métallique. (blende pour le Zn, la galène pour le Pb, chalcopyrite pour le Cu).

 De minéraux industriels où on conserve la structure naturelle tout en l'aménageant


(amiante, talc, bentonite,…).

IV. Eléments et leurs minerais

 Plomb (galène, cérusite...),

 Fer (magnétite, oligiste, limonite, sidérite...),

 Cuivre (chalcopyrite, cuprite, azurite...),

 Mercure (cinabre),

 Chrome (chromite),

 Antimoine (stibine),

 Nickel (millérite, nickeline),

 Zinc (blende, calamine...),

 Etain (cassitérite)

V. La répartition des gisements miniers

La répartition géographique des gisements miniers est très aléatoire.

 Bassin du Witwatersrand (Afrique du Sud) a produit plus de la moitié de tout l'or du monde
depuis 1887.

 Bushveld (Afrique du Sud, le plus grand complexe du monde avec 12 000 km2) a produit 75%
de la production mondiale du Cr et c’est le plus grand gisement de planitoïdes du monde.

 Complexe de Sudbury (Ontario, USA) est la plus grande zone productrice du Ni du monde.
 Filon à chalcopyrite avec Ni et PGE (mine de Podolsky, sudbury)

 Après la Russie et le Canada, la Nouvelle-Calédonie est le 3ème producteur de Ni au monde.


Elle contient environ 25 % des ressources de Ni connues sur la planète. Ces ressources sont
contenues dans des gisements de minerai latéritique.

 Le gisement de Ni de Norilsk (Sibérie, Russie) est le plus grand gisement de Ni-Cu-Pa du


monde.

 La société Norilsk Nickel est le premier producteur mondial de Ni (20% de la production


mondiale) et le principal producteur d‘Or de la Ruplus de 10% de celle de Co et 3% de Cu. et
ssie. Elle est classée parmi les 4 principaux producteurs mondiaux de Pt. Norilsk Nickel est
également parmi les 10 premiers producteurs de Cu au monde.

 Gisement Climax (USA) a produit 38% de tout le Mo consommé depuis le début de l'ère
industriel.

 Minerai de Mo de la mine de Climax

 Ceinture Sud-Ibérique a produit 280 Mt à 46% S, 0,7% Cu, 4% Pb+Zn, 0,8 g/t Au et 30 g/t Ag
et disposerait d’un potentiel de plus de 1700 Mt.

 Gisement de Neves Corvo

 Gisement de Rio Tinto

 Gisements de type Porphyre à Cu produisent annuellement plus de 50% de la production


mondiale de Cu.

 Porphyres à Mo produisent plus de 70% de la production mondiale de Mo.

 Plus importants gisements du monde de type Porphyre à Sn-W sont en Bolivie : Potosi et
Llallagua (15% de la production mondiale d’Sn).

 Llallagua (Sn) est le plus gros gisement mondial d'Sn (600 kt Sn) et San Rafael (10 Mt à 5% Sn).
VI. Dépôt des minerais
1. Epoques favorables aux dépôts de certains minerais:

 Quasi-totalité des gisements de fer rubané (en Europe ) est Protérozoïque.

 Majeure partie des gisements pétroliers provient d'horizons d'âge Crétacé.

 Plusieurs gisements d'or se sont mis en place vers 450 Ma (Ordovicien) (Australie, Ouest
américain, Russie) et 320 Ma (Namurien) (Europe, Tien Shan).

 Archéen

Au ; Chromite ; Cu- Fe-Ni ; Cu, Zn-Pb de type VMS

 Protérozoïque
 Placers à Au & U
 Chromite
 Diamonds des kimberlites
 Sédiment à minéralisation de Cu
 Fe rubanné

2. Sur le site de dépôt, 4 notions peuvent être distinguées:

 Exogène : déposée à la surface de la lithosphère.

 Endogène déposée au sein de la lithosphère.

 Supergène déposée dans la zone d'altération météoritique.

 Hypogène déposée sous la zone d'altération météoritique.

VII. Formation d’un gisement minier


A. Grands processus responsables de la formation de gisement :

1 - Pédogenèse 2 – Magmatisme 3 – Sédimentation 4 - Métamorphisme


1 – Pédogenèse

Pédogenèse ou différenciation sédimentaire mécanique ou chimique.

Placer est un gisement en milieu détritique dont la concentration s’est réalisée sous l’effet
dominant de la gravité.

 Placer (mot espagnol placel) qui désigne un banc de sable

 Minette de Lorraine, la potasse d'Alsace et les bauxites du Var (France) sont d'origine
sédimentaire.

 Placers à or et les diamants du désert du Kalahari (Botswana) sont des


concentrations issues du lessivage de roches en amont par le réseau
hydrographique.

 Diamants proviennent du lessivage des kimberlites.

2 – Magmatisme

 Magmatisme acide et/ou basique : la mise en place des roches magmatiques (granite ou
laves des fonds océaniques) s'accompagne parfois de fluides hydrothermaux
minéralisateurs à haute T° qui concentrent certains éléments métalliques (Sn, W, Cu, Ti,
Cr, Ag,…).

 Minéralisations d’Sn-W dans les coupôles granitiques. Al Qarit (Maroc Central),


Panasqueira (Portugal).

 Les gisements de type SEDEX

 Les gisements de type VMS

 Les minéralisations associées aux séries ophiolitiques actuelles (fumeurs noirs) et fossiles.

 Chromites de la Nouvelle-Calédonie proviennent d'une partie de fond océanique émergée.

 Diamants se forment dans les kimberlites (roches existant dans des cheminées volcaniques
particulières).
3 – Métamorphisme

 Métamorphisme : les phénomènes thermiques, au voisinage, de la montée d'un pluton


granitique, favorisent en général les circulations d’éléments métallifères et augmentent leur
degré de concentration.

Les skarns

 Gisements métasomatiques se formant par transfert d'éléments chimiques d'un fluide en


imprégnation dans une roche carbonatée au contact d’une intrusion granitique.

 Skarn : roche à silicates calciques (à Al, Fe, Mg ou Mn), à grain grossier, formée par
remplacement métasomatique, surtout siliceux de roches carbonatées au contact d'une
intrusion granitique.

Types majeurs de skarns

Skarns à Fe/ Skarns à W/ Skarns à Sn / Skarns à Mo / Skarns à Cu,/ Skarns à Zn/

Skarns à Au / Skarn à grenat

4 – Sédimentation

Sédimentation : les fluides des bassins sédimentaires (connate water) peuvent être minéralisés et
permettent la mise en place des gisements miniers.

1 - Minéralisations Pb-Zn associées aux séries carbonatée

2 - Shales cuprifères

3 - Grés à Uranium

 Gisements à Pb-Zn en milieu carbonaté de type Mississippi Valley : la dolomitisation joue


un grand rôle comme processus minéralisateur.

 Processus de dissolution-recristallisation.

 Karstification primaire et/ou secondaire


 les shales cuprifères où la minéralisation est encaissée dans des sédiments détritiques très
fins (province du Katanga (Dikulushi Cu-Ag) au Zaïre).

 Les grès à uranium dont la minéralisation se présente sous forme d’amas stratiforme à:

Formation d’un gisement minier nécessite un processus de concentration.

B. Formation d'un gisement métallifère nécessite :

1 - Source des métaux,

2 - Moyen de transport,

3 - Milieu de dépôt ou piège de la minéralisation.

Source des métaux

 La croûte et le manteau sont le réservoir initial des ions métalliques. On distingue alors :

1 - Les gisements magmatiques.

- Les gisements magmatiques où la source des métaux est soit la croûte, soit le manteau et
où les processus de fusion-cristallisation peuvent conduire à une concentration
économique ou à une pré-concentration potentielle mobilisable.

2 - Les gisements hydrothermaux ou métamorphiques

- Les gisements hydrothermaux ou métamorphiques mettent en cause des circulations de

fluides chauds capables de lessiver les métaux des roches encaissantes (sédimentaires ou
magmatiques) et de les redéposer.

Moyen de transport

 La solubilité des métaux dans un fluide est largement augmentée si ces métaux se
présentent sous forme de complexes.

 Les complexes assurant le transport des métaux sont les:

 - Complexes chlorés ou chlorurés;

 - Complexes bi-sulfurés;
 - Complexes hydroxylés (W);

 - Complexes carbonatés (U);

 - Ligands organiques (Pb-Zn).

 - Les fluides salins peuvent transporter Pb, Zn, Cu, Ag et Au.

 - Les fluides non salins peuvent transporter Au, Ag, U, REE, mais ne peuvent pas
transporter les métaux de base.

Milieu de dépôt

 Les structures tectoniques (faille, diaclase, fentes de tensions), les fentes de retrait, les
cavités karstiques, les joints de stratification, les charnières des plis, les diapirs et les
coupôles granitiques jouent un rôle déterminant dans la localisation des concentrations
métallifères et exercent un contrðle sur la forme, le volume, et l’agencement des pièges à
minéralisations.

 La précipitation des ions métalliques peut être expliquée par les mécanismes suivants :

 - Baisses de T°, de pression,

 - Changements de pH, d’état d’oxydoréduction,

 - Ebullition,

 - Immiscibilité d’une phase gazeuse,

 - Réaction avec les roches encaissantes ou un mélange avec des fluides.

 - Dilution, diminution de la concentration des ligands des complexes.

 L'ébullition augmente la concentration des métaux dans le fluide et favorise leur


précipitation.

 De plus, l'ébullition enlève des gaz du fluide. Si les ligands partent avec la fraction gazeuse,
la diminution de leur concentration dans la fraction fluide peut causer une précipitation
rapide (en diminuant la concentration de H2S suite à une ébullition, l'Au transporté comme
complexe bisulfuré précipitera).
C. Conditions nécessaires pour la formation d’un gisement minier :

 Disposer de sources d'éléments et d'énergie adaptées.

 Éléments métalliques et le fluide transporteur doivent présenter une mobilité optimale, ce


qui dépend de la perméabilité.

 Volume du fluide doit être suffisant et sa composition doit être adéquate pour permettre le
transport.

 Eau est l'agent de transport principal des éléments métalliques du fait de son abondance
dans la partie superficielle de notre planète.

 Certains éléments très peu solubles dans l'eau (Cr ou Ni) sont mieux concentrés dans les
magmas silicatés et formeront alors des concentrations à caractère magmatique.

 Site du dépôt doit agir comme un entonnoir.

 Dépôt doit être conservé durant une longue période.

 Origine des éléments peut être locale ou étrangère.

5 Morphologies des gisements minéralisés


1. Amas ou corps

Minéralisation se concentre en plaques à faces parallèles (l’épaisseur est faible par rapport
aux autres dimensions). Ils passent par tous les intermédiaires aux lentilles plus ou moins
aplaties ou aux amas irréguliers et peuvent être confondus avec les « filons couches »
(interstratifiés).

Corps stratiformes ou stratoïdes

Dans les roches sédimentaires les amas peuvent être stratiformes ou stratoïdes.

Corps minéralisés parallèles (ou presque) à la stratification.

Minéralisation forme des couches parallèles qui alternent ou remplissent des cavités
karstiques.

Minéralisation peut être bréchique.


On peut trouver des amas massifs au sein des roches volcaniques.

2. Runs

Runs sont des corps minéralisés de forme allongée ou en fuseau et avec une
localisation stratigraphique définie.

3. Disséminations

Minéralisation est disséminée à faible teneur dans de grands volumes de roches.

Péridotites et serpentinites contiennent souvent des inclusions isolées de chromite


(Fe2 Cr2O4).

Inclusions peuvent se concentrer dans des schlierens: corps minéralisés plus ou


moins lenticulaires dans lesquels la teneur varie.

Dans certains schlierens on note une alternance de bandes plus ou moins riches.

4. Filons

Corps minéralisé en remplissage de fractures ou diaclases. Il montre des faces


parallèles ou presque.

Épaisseur est très faible par rapport aux autres dimensions.

Filons peuvent être simples ou composés.

Filon simple : cassure unique minéralisée.

Filon composé : faisceaux de cassures ou zones de broyage. On parle de zone


filonienne ou minéralisée

Filon-couche

Filon-couche est plus ou moins parallèle à la stratification des roches ou à la


schistosité. On parle aussi de filons interstratifiés quand il s’agit de roches
sédimentaires
Types de filons

 Filon en chapelet présente une succession de renflements et de


rétrécissements.

 Filon en chambre présente des renflements assez importants qui ressemblent


à des amas volumineux enfilés sur le joint filonien.

 Filons en échelons

Filons en échelons remplissent les cassures transversales dans des dykes ou des
couches de roches cassantes intercalées dans des formations plus plastiques.

 Filons à empennage

Filon à empennage : filon composé remplissant une faille ou un décrochement et


les fissures à empennage qui s’en détachent.

 Filons en gouttières ou en selle

Filons en gouttières ou en selle se forment durant l’accumulation du métal dans


les charnières des plis.

Caractéristiques des filons

 Direction

 Pendage

 Longueur et épaisseur

 Gangue : quartz, barytine, calcite,...

 Contenu minéralogique ou minéralisation proprement dite.

 L'orientation d'un filon se définit par sa direction et son pendage.

Si l'échelle de l'affleurement, le filon se présente comme une structure à bords


parallèles, à l'échelle régionale ce même filon montre des variations d'épaisseurs.
Ainsi une caisse filonienne de 10 m d’épaisseur se réduira à un filet de 1-2 cm dans
lequel seul le minerai ou sa gangue serait présent. A l'extrême le filon se poursuit
par une faille (ou diaclase) sans minéralisation.

En général, le filon se termine par pincement. S'il présente un éparpillement à


l'échelle d'un champ filonien, on parle de structure en queue de cheval qui est
typique pour les filons se terminant en roches de faible cohésion (pélites, marnes).

Formation des filons

Filons minéralisés se forment en général par des circulations de saumures riches en


sels minéraux et métalliques dissous à des T° de quelques dizaines à quelques
centaines de degrés au sein de fissures ouvertes dans les roches lors de distensions,
plus rarement lors de cisaillements, et sont appelés filons hydrothermaux. La
majorité des filons sont proches de la verticale.

solutions hydrothermales

Solutions aqueuses très chaudes qui, sous l'effet d'une pression élevée, s'infiltrent
dans les fractures des roches encaissantes. Leurs pression et T°C diminuent au fur et
à mesure qu'elles se rapprochent de la surface de la croûte terrestre.

Elles déposent sur les parois des fissures une succession de minéraux qui constituent
les filons hydrothermaux

Filons hydrothermaux

Filons hydrothermaux sont classés, en fonction de leur T° de genèse, en:

 Filons catathermaux (> 300°C),

 Filons mésothermaux (200-300°C),

 Filons épithermaux ou de basse T° (100-200°C).

Ils peuvent être soit isolés, soit groupés en un champ filonien.

Les filons couches interstratifiés se forment suite à la circulation et au piégeage des


solutions hydrothermales dans les plans de stratification ou de schistosité (zones de
moindre résistance).
5. Salbande et apophyse

Salbande : formation argileuse ou bréchique qui sépare le remplissage filonien


(caisse filonienne) des épontes.

Apophyse : veinules qui se détachent du filon et s’insinuent dans les roches


encaissantes.

Caisse filonienne : formée par le minerai métallique (sulfures et oxydes) et sa


gangue (quartz, barytine, fluorine, calcite, etc. ).

Elle renferme parfois des débris emballés de la roche encaissante.

La répartition du minérai n’est pas toujours régulière, les filons peuvent montrer
une succession de tronçons riches et pauvres en métal.

Les tronçons riches du filon sont appelés colonnes de minerai.

Colonnes de minerai peuvent être:

 - Morphologiques dues au renflement du filon.

 - De concentration correspondant à des zones de concentration


élevée en métaux, non liées aux variations morphologiques du filon.

Encaissant est constitué de roches magmatiques, métamorphiques ou sédimentaires,


qui présentent une aptitude à la fracturation (roches compétentes).

Nature des minéraux dépend de la composition des fluides.

Cristallisation croissante des minéraux dépend de :

o Solubilités relatives des minéraux,


o Décroissance de la T°,
o Chutes de pression dues à l'activité saccadée des failles actives.
6. Stockwerks

Filonnets enchevêtrés de quelques mm ou cm, qui peuvent imprégner la


roche en masse au point de former à eux tous, s'ils sont minéralisés (Cu, Au,
Sn, W), un gisement minier.
 Stockwerks de quartz à cassitérite (SnO2) se rencontrent fréquemment à la
périphérie de massifs granitiques.

7. Cheminées

Cheminées : corps minéralisés de forme tabulaire, à section ovoïde ou subcirculaire.

Ils sont encaissés dans les calcaires du Jurassique supérieur et du Crétacé, à des
distances variables d’un pluton monzonitique.

VIII. Relations des corps minéralisés avec les roches encaissantes

On va étudier les relations géométriques et les relations chronologiques des corps


minéralisés avec leur enveloppe afin de déterminer l’âge des gisements.

1. Relations géométriques

Relations géométriques des corps minéralisés avec les roches encaissantes varient
selon que l’on a affaire à des corps stratiformes ou à des filons.

Failles anté et post-minérales

Filons sont des remplissages de failles ou diaclases.

On doit concevoir le remplissage comme résultant d’une alternance d’écartement, de


mouvement et de dépôt.

Quand le remplissage filonien est bréchique (avec des fragments plus ou moins
anguleux remaniés de la roche encaissante), les failles sont anté-minérales.

Les failles post-minérales déplacent ou décalent la minéralisation.

2. Mode de mise en place de la minéralisation

Mise en place de la minéralisation dans les roches encaissantes peut se faire par
remplacement ou remplissage.

Filons peuvent se former par :

 Remplissage de cassures ouvertes;


 Remplacement des roches encaissantes.

Filon de remplissage

Caisse filonienne présente des épontes et des contours très nets et bien distincts.

Cas particulier du remplissage est illustré par l’imprégnation qui indique souvent un
remplissage de pores de la roche encaissante.

Remplissage filonien peut être :

 massif,

 en rubans parallèles (texture rubanée),

 bréchique (brèche de friction, hydraulique ou d'effondrement avec


texture en cocarde).

Filon de remplacement

Filons de remplacement : quand on n’arrive pas à distinguer les bords de la caisse


filonienne.

Ils présentent des contacts irréguliers et passent par transition à la roche encaissante
stérile.

Filon peut montrer des fantômes ou traces des minéraux et de la texture de la roche
remplacée, et des passages graduels, soit sur sa bordure, soit à la périphérie
d’enclaves.

Filons de remplacement ont en général une épaisseur beaucoup plus variable que
celle des filons de remplissage.

3. Relations chronologiques des corps minéralisés avec leur enveloppe


et âge des gisements
Age relatif

Il n’est pas facile de déterminer l’âge de la minéralisation par rapport à l’encaissant.


Il est lié au problème de l’origine syngénétique ou épigénétique de la minéralisation.

Minéralisation filonienne encaissée dans des failles ou fractures est généralement


épigénétique, mais ceci n’exclue pas que celle-ci provient d’une minéralisation
initialement dispersée dans l’encaissant.

Pour les gîtes de couverture seuls des critères stratigraphiques et des remaniements
peuvent indiquer l’âge de la minéralisation.

Présence de minerai identifiable, remanié dans des couches ayant un âge peu
postérieur à celui de la roche encaissente est un bon critère de détermination de
l’âge relatif de la minéralisation.

Les amas stratiformes interstratifiés sont syngénétiques et par conséquent leur âge
est identique à celui de l’encaissant.

Les amas stratoïdes associés aux dolomies zébrées sont épigénétiques. Par
conséquent leur âge est légèrement postérieur à celui de l’encaissant.

IX. Textures et structures


1. Contenu minéral

Peut être simple ou composé, homogène et hétérogène.

Minéraux formant les gisements sont :

- sulfures, sulfosels (sulfo-antimoniures et sulfo-arséniures), métaux natifs, oxydes,


silicates, carbonates, sulfates et quartz.

2. Texture

Représente les relations spatiales et formelles des populations minérales. On


distingue plusieurs types de textures :
 tachetée

 rubanée

 de crustification

 à veinules

 en cocarde

 F- oolithique

 G- collomorphe

 bréchique

 brévhoïde

 fragments de textures à ossature cellulaire

Textures concentriques et rubanées peuvent être regroupées en textures zonées.

Texture massive :

Cristaux sont orientés dans tous les sens et les divers métaux ne sont pas
spécialement concentrés ici ou là.

On la retrouve surtout dans les gîtes formés à haute T°.

Dans les vides tardifs on a formation de cristaux à faces cristallines bien nettes. Les
Cristaux croissent à partir de l'éponte vers le centre du filon avec une face
idiomorphe. On parle de texture drusique.

Texture rubanée :

 des rubans de composition minéralogique différente alternent. On peut avoir


une répétition des rubans, (rythmicité).
 Rubanement peut être dû à la variation de couleur d’un minéral unique.
Cette texture peut être symétrique ou dissymétrique.

Texture concentrique ou en cocarde

Montre un grand nombre de grains minéraux disposés en zones concentriques.

Texture colloforme

Texture colloforme désigne des dépôts en couches concentriques très fines, convexes
vers la surface libre souvent mamelonnées et enrobant fréquemment des fragments
de gangues.

3. Structure

Structure représente la forme ou la position d’un cristal pris isolément ou considéré


dans ses rapports avec les autres minéraux.

Elle représente également les particularités de structures internes des cristaux


(zones, macles, inclusions).

On distingue :

 Équigranulaire

 Hétérogranulaire

 Lamellaire

 Fibreuse

 Zonale

 Réticulaire

X. Paragenèse

Association minérale résultant d’un processus géologique, ou géochimique donné.


On parlera d’une paragenèse : mispickel, pyrite, chalcopyrite, blende, galène.
Par extension, c’est aussi l’association d’éléments chimiques contenus dans cette
association minérale; dans cet exemple on pourra parler d’une paragenèse : Fe, Cu,
Zn, Pb.

Elle peut varier beaucoup d’un gisement à l’autre, mais beaucoup de gisements
présentent des paragenèses voisines ou presque identiques. Cela permet de les
grouper dans un certain nombre de « types paragénétiques ».

La séquence paragénétique enregistre les changements minéralogiques de manière


séquentielle. Ces changements minéralogiques représentent un changement soit de
la composition chimique du fluide hydrothermal, soit d'un changement des
conditions physicochimiques lors de la précipitation. Elle permet de placer les
différents épisodes de minéralisation dans leur séquence temporelle relative.

XI. Succession

Ordre selon lequel se sont déposés les minéraux de la paragenèse au cours du


développement du processus géologique.

Dans une roche quelconque, les minéraux constitutifs n’ont pas cristallisés tous
ensembles, mais le début et la fin de leurs cristallisations respectives se succèdent
dans un certain ordre.

 Dépôt contemporain de 2 minéraux quand ceux-ci ont commencé et fini de se


déposer à peu prés en même temps.

 On a un recouvrement quand un minéral a commencé à se déposer avant la fin


d’un autre.

 L’établissement de la succession repose sur des critères morphologiques.

 On la schématise par des traits dont les extrémités symbolisent les débuts et les
fins de cristallisation de chaque minéral.

 On peut aussi exprimer que les minéraux se succèdent ou que leurs temps de
cristallisation se «recouvrent».

Vous aimerez peut-être aussi