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I/ INTRODUCTION
V/ LA ZONE DE WAYALGUIN
1.Localisation
2. Orohydrographie
3.Géologie régionale
4. géologie de la zone d’étude
5. Les traits structuraux de la zone d’étude
6. Les altérations hydrothermales et les minéralisations
VI / LA ZONE DE TIGAN
1.Localisation
2. Orohydrographie
3.Géologie régionale
4. géologie de la zone d’étude
5. Les traits structuraux de la zone d’étude
6. Les altérations hydrothermales et les minéralisations
BIBLIOGRAPHIE
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I/ INTRODUCTION
Dans le cadre des travaux d’évaluation des potentialités métallifères du Burkina Faso,
après le calage des gîtes de référence dans leur contexte géologique et structural, la
présélection de cibles à fort potentiel, il fallait choisir trois cibles destinées à des tests
multiméthodes.
Ainsi les zones de Wayalguin, Tigan et Dégué-Dégué ont été choisies sur la base des
critères présentés ci-dessous, pour chacune de ces zones :
Zone de Wayalguin
Zone de Tigan
Zone de Dégué-Dégué
Les trois zones sont localisées dans des ceintures birimiennes distinctes (voir carte de
situation) et qui sont décrites plus loin :
L’étude qui est présentée dans ce rapport est une contribution du Consultant à
l’exploitation et à l’interprétation des résultats dans le cadre de l’assistance à apporter
à l’opérateur.
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Les métavolcanites
Les volcanoclastites varient des brèches pyroclastiques aux tufs fins parfois remaniés
avec des structures sédimentaires avérées et variées.
Les métasédiments dans cette ceinture, présentent des similitudes avec les faciès
tarkwaïens :conglomérats polygéniques à galets de quartz, de volcanites , de granites ;
arkose ; quartzites ; pélites…
Elles jalonnent sur120 km la structure NE-SW passant par Sebba et sont rares dans le
reste de la ceinture.
Les granitoïdes
Ils sont prépondérants par rapport aux autres formations. Deux types de granitoïdes ont
été distingués à partir de leur composition et de leurs caractères structuraux : les
granitoïdes foliés à dominante granodioritique à amphibole et les granitoïdes non
foliés, astructurés (Naba S. 1999) Figure
Ils forment soit des massifs circonscrits isolés de 0.5 à 40 km de rayon (massifs de
Dargol, Gothèye ,Téra) soit des massifs allongés formant des unités cartographiables
de 100km de long et 30km de large( Zorgho, Boulsa-Piéla-Sebba). Ils sont calco-
alcalins à composition de monzongranite et de granodiorite dans lesquels la biotite est
ubiquiste .Ils renferment de nombreuses enclaves de granitoïdes foliés et sont recoupés
par un imposant cortège de filons pegmatitiques.
La région Est du Burkina Faso dont fait partie la ceinture de Manga-Piéla, forme un
bloc séparé du reste du craton paléoprotérozoïque par la faille subméridienne de
Markoye dans lequel les structures sont organisées suivant une direction générale NE-
SW (voir carte géologique et minière du Burkina Faso au 1/ 1000 000, édition 2003).
Les différentes études conduisent à distinguer deux types de structures tectoniques
(Naba S. 1999) :les structures de déformation pénétrative et les fractures tardives.
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La Fracturation tardive
3. LES MINÉRALISATIONS
La ceinture de Manga-Piéla- Sebba a été très tôt, dès le début des années 1980, le siège
d’intenses activités d’orpaillage qui se poursuivent de nos jours et jalonnent cette
structure du SW au NE sur les 390 km.. Quelques gîtes d’or prometteurs y ont été
découverts lors du rush d’exploration des années 1995.( Bomboré et Songori)
Les sites d’orpaillage les plus importants sont :
Le site de Gomboussougou
Les travaux d’exploration jusqu’à nos jours ne se sont jamais intéressé à un tel
contexte géologique réputé stérile. Il s’agit là d’une nouvelle voie possible
d’exploration pourvu que les métallotectes structuraux y soient présents. On peut
parler de minéralisations de type « émergent »
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Le site de Wayalguin
La zone de Wayalguin choisie pour les tests est un véritable district aurifère où l’on
dénombre une vingtaine de sites d’orpaillage
Le site principal dit de Wayalguin présente de fortes similitudes avec le gisement de
Youga encaissé dans les grès et conglomérats tarkwaïens.
Le site de Banouassi
Les travaux d’orpaillage débutent en 1982 et se poursuivent jusqu’à nos jours avec des
périodes d’intenses activités suivies d’accalmies.
Le contexte géologique est caractérisé par trois unités lithologiques orientées NE-SW,
avec du nord au sud :
Le site de Banouassi est actuellement l’objet d’une exploitation à petite échelle par
lixiviation en tas.
Outre l’or, d’autres substances minérales ont été mises en évidence dans la ceinture de
Manga-Piéla-Sebba. Il s’agit essentiellement des minéralisations de type amas sulfurés
mises en évidence à Nabénia (Zn, Pb, Cu ± Au) , dans la région de Tiébélé à
Garango(Zn) et Sanogo (Cu) au sud de Garango.
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Elle a une extension de 300 Km dans une direction Nord-Sud et a une largeur
moyenne de 45 Km soit une superficie de 13500 Km 2 (Fig 3). Elle comprend deux
entités géologiques bien distinctes : les formations volcano-sédimentaires d’âge
birimien d’une part, les formations détritiques du Tarkwaïen d’autre part. Ces
dernières forment une bande étroite de 3 Km, de direction subméridienne allant de
Kampti au Sud, Intiédoudougou au centre, jusqu’à Safané au Nord où elles ont été
localement l’objet d’orpaillage .
Les formations birimiennes sédimentaires sont localisées au Sud, tandis que les
formations volcaniques sont mieux exposées au Nord avec un cachet andésitique
dominant les métabasaltes.
Au plan structural, la ceinture est affectée par un faisceau de failles enserrant les
formations volcanosédimentaires et tarkwaïennes. De direction subméridienne à NE-
SW(N0° à N 45°E) elles recoupent également les granitoïdes et se poursuivent au nord
jusque dans la ceinture de Goren ,dans la région de Ouahigouya. Enfin elles marquent
souvent les interfaces entre différentes formations lithologiques et indiquent un
mouvement décrochant dextre. Des failles senestres NNW- SSE les décalent dans la
partie méridionale de la ceinture entre Intiédougou et Houndé.
La géologie de ces deux Gîtes est divisible en cinq domaines. D’Est en Ouest on
distingue :
i. Les granitoïdes foliés;
ii. Une ceinture de roches métasédimentaires
iii. Le Domaine Volcanique de l’Est (andésites, brèches pyroclastites dykes de
rhyolite…)
iv. Le bassin sédimentaire tarkwaïen
v. Le Domaine Volcanique de l’Ouest .
Trois phases de déformation ( D1, D2, D3) affectent les formations birimiennes. La
Faille d’Intiédougou, déformation majeure de la phase D2 correspond à une zone de
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Dans la concession de Sébédougou les minéralisations ont été recoupées dans des
andésites hydrothermalisées (silicification pyritisation carbonatisation) affectées par la
Faille d’Intiédougou. Les sondages y ont révélé des teneurs de 2.12 g/t sur 24m ; 2.14
g/t sur 8m etc.
Les deux gisements bien que localisés dans la même zone, ont des morphologies tout à
fait opposées .
Le gisement de Wona, à l’inverse de Nyafé, est situé dans une zone « creuse »(photo
B) . Le niveau minéralisé d’une puissance moyenne de 13 m ,est contrôlé par un
couloir de cisaillement dextre orienté NE-SW, à signature magnétique bien marquée.
L’encaissant est constitué de métasédiments (schistes noirs, argilites siltites) et de
volcanoclastites dacitiques.
Wona est un gisement de type épigénétique, pauvre en veines de quartz mais riche en
carbonate, dolomie, chlorite, muscovite/séricite, graphite et albite.
L’or est libre mais également associé à la pyrite et à l’arsénopyrite.
Les réserves sont estimées à 20.869 t Au @ 3.2 g/t
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IV / LA CEINTURE DE BANFORA
V / LA ZONE DE WAYALGUIN
1. Localisation
La zone d’étude d’une superficie de 323 km2 , est située dans la ceinture de roches
vertes de Manga-Piéla-Sebba, une portion de la Ceinture de la Sirba qui se poursuit au
Niger tandis qu’au Sud elle fait jonction avec la ceinture de Navrongo, au Ghana.
Elle est définie par les coordonnées suivantes(voir carte de situation Fig.5) :
2. Orohydrographie
Le réseau hydrographique , bien que asséché une bonne partie de l’année, est
relativement dense et dominé par le Dougoula- Mondi, un affluent du Nakambé, et
relais sans nul doute de la Sirba, avec une direction NE-SW (N55°- N60°E) mimétique
des structures caractéristiques de la ceinture de Manga-Piéla- Sébba mentionnées plus
haut. Il coupe la zone d’étude en deux et rend son accès particulièrement pénible en
cette saison de pluie exceptionnelle. A ce cours d’eau sont rattachés des tributaires
subméridiens répliques probables de la mégastructure de Markoye.
3. Géologie régionale
La zone d’étude orientée N60°E, est centrée sur les formations volcaniques et volcano-
sédimentaires recoupées et bordées par des intrusions de granitoïdes et d’orthogneiss.
Elle peut être subdivisée en deux unités : une Unité NE, allant de Wayalguin à Dassoui
et une Unité SW, au sud-est de Dassoui.
L’unité NE
Les basaltes
Ils sont peu représentés et forment des coulées soit massives soit en pillows passant
parfois à des brèches de pillows (hyaloclastites) à fragments lithiques anguleux ou
arrondis moulés dans une matrice à texture pseudofluidale .
Les dolérites
Ce sont les volcanites basiques les plus abondantes. Elles forment l’essentiel des
reliefs situés en bordure nord de la zone d’étude non loin du site d’orpaillage de
Wayalguin où on les trouve du reste, en association avec les conglomérats et grès
arkosiques
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Elles forment soit des textures fines, dolértiques (ou intersertales) soit des textures
grossières, ophitiques, qui les apparentent alors à des gabbros.
Les volcanoclastites
Ils forment une série puissante de plus de 200m.et sont en contact avec les volcanites
basiques. Les faciès y sont variés : conglomérats à galets arrondis de volcanites
basiques, de quartz… ; grès arkosiques lités,(voir photo 1), à stratifications oblique etc.
pélites , graphiteuses ou séricitiques. Ils présentent une forte similitude avec les
sédiments tarkwaïens de Youga.
L’Unité SW
Cette unité se singularise par l’absence des sédiments de type tarkwaïen de l’Unité NE
et par la fréquence des dykes de granite et de « rhyolite »(ou rhyodacite) dans les
volcanites basiques.
Une coupe réalisée à l’extrémité sud-ouest de la zone d’étude, dans la région nord de
Bargasgo (X= 764 044E ; Y= 1 318 997N à X= 762 461E; Y= 1 321 868N ) montre
des roches à dominante volcanoclastique et sédimentaire en alternance avec des
volcanites basiques . L’ensemble est vigoureusement déformé et situé dans un
important couloir de cisaillement. orienté NE-SW à E-W. Son contact sud est
matérialisé par des granites subleucocrates orientés .
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Séquence1
Il s’agit d’une même unité volcanoclastique constituée, du sud vers le nord de :
- Tufs lapilli clairs, felsiques, déformées à plis isoclinaux parallèles aux structures
C, orientées N70°E à 85°E et une schistosité Sn= 105°E (Ph 5 ).Ils se débitent
parfois en plaquettes et renferment des flammes nettement exprimées
- Tufs cendreux fins lités (So= N170°E) et polydéformés à structures S //C, discrètes
(N50°E) et C’ fortement marquées (N80°E) Ph 6 et parallèles aux axes de plis
isoclinaux, engendrant une schitosité de crénulation. et de fracture.
Les métabasites d’un vert clair à soutenu, sont affectées par une schistosité variant de
N50°E à 70°E avec un pendage de 35°S à subvertical. Elles ont une texture qui les
apparente à des métadolérites à amphiboles, chlorite , séricite et pyrite en cristaux
cubiques.
Les dykes felsiques, souvent sécants sur les métadolérites, sont en majorité des
granites leucocrates à tendance aplitique(Ph 7) et des dacites/rhyodacites( Ph8)
nourricières des pyroclastites et dont le débit est souvent en plaquettes. Ils renferment
également des cristaux cubiques de pyrite oxydée.
Séquence 3
Séquence 4
Ce sont des basaltes d’un vert bouteille affectés par des plans de cisaillement
N85°E 80°S , hydrothermalisés à carbonates ferrifères.
X = 763 473 E ; Y = 1 319 695 N à X= 763 262E ; Y = 1 320 127 N
Séquence 5
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Les tufs à cristaux sont faits d’une alternance de lits clairs riches en feldpaths
millimétriques à pluricentimétriques (4 à 5cm) et de lits sombres déformés en kink-
bands par des schistosités de fractures orientées N75°E 60S correspondant à des
plans C (Ph 9)
Les tufs lapillis sont constitués d’éléments lithiques centimétriques (5-6 cm) clairs
felsiques, se détachant d’un fond sombre. Ces éléments sont sygmoïdes et forment des
bandes soulignées par des plans de cisaillement N85°E 60°S à jeu dextre .
A l’échelle de l’affleurement, ces tufs lapillis se débitent en blocs sygmoïdes dont les
bordures sont parallèles aux micro plans de cisaillement C. (Ph 10)
Tufs à cristaux lités : 763262 E ; 1320127N Tufs lapillis sygmoïdes :763212E ;1320200N
Séquence 6
Les métabasites, de couleur vert sombre, présentent des textures grossières à fines. Il
s’agit de métadolérites et de métabasaltes sévèrement déformés , microplissés avec une
schistosité de flux et une schistosité de crénulation ou de fracture souvent parallèles à
l’axe des plis . Ces métabasites mimétiques des amphibolites sont recoupées de
veinules de quartz plissotées, boudinées et s’injectant dans les schistosités de fracture
matérialisant ainsi les plans de cisaillement C de direction générale N 85°E 60 à 80°S,
parfois N75°E70°N(Ph11, Vq) . Les plis observés sont soit à axes courbes(Ph12 Pc)
soit isoclinaux à l’échelle mésoscopique. L’hydrothermalisme se manifeste par une
silicification, une carbonatisation (ankérite) et une pyritisation (cristaux cubiques)
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Si les grands traits structuraux de la ceinture de Manga- Piéla-Sebba sont dominés par
les structures NE SW (N45°E- N55°E), la zone étudiée s’apparente à un réseau
arborescent ou en éventail, composé de structures d’orientations diverses qui font
jonction à l’ouest de Garango.(voir carte géologique et minière du Burkina Faso,
2003). Manifestement cette zone a été le siège d’une tectonique polyphasée faisant
apparaître les directions structurales suivantes :
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Au plan cartographique, cette structure E-W est soulignée au sud et dans une
moindre mesure au nord, par une faille décrochante dextre qui fait jonction avec
les structures cisaillantes NE-SW ( voir carte géologique et minière du Burkina
Faso, 2003)
Cette jonction entre les deux couloirs de cisaillement peut être favorable à la
minéralisation
- N 100° E –130°E Cette direction est plutôt discrète, épisodiquement révélée par
une shistosité S3 associée aux plans de cisaillement N60°E et N 85)E ( Photos 5
et 10) et souvent empruntée par les filons de quartz.
L’ altération hydrothermale
L’altération chloritique
La carbonatisation
développement de carbonates et de chlorite phyllonite riche en séricite marquant la shistosité
dans les plans « C » d’une mylonite(éch W18) « S » affectée par une crénulation (éch W15)
Les carbonates sont également abondants et ubiquistes ainsi que cela apparaît dans les
lames minces . A l’affleurement, ils s’expriment plus aisément dans les métabasites
fortement déformées et se présentent sous des teintes brun rougeâtres caractéristiques
des ankérites.
La silicification
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C’est le cas d’une butte de chert noir observée dans la moitié NE de la zone
(x= 772 091E ; y= 1 322 745N). Elle forme une crête orientée N40E, d’extension
plurihectométrique et d’une puissance apparente de 25 à 30m. Ce chert est recoupé par
des veinules de quartz blanc laiteux et renferme des reliques de roches encaissantes qui
se révèlent être constituées d’une alternance de brèches pyroclastiques, de tufs lapillis
et de tufs cendreux déformés, à sulfures disséminés ou sous forme de microveinules.
Un échantillon relique (ZS 10) a titré à l’analyse 208 ppb Au1. Le chert lui-même
peut-être incrusté de cristaux cubiques de pyrite non déformés. On lui trouve associée
de la tourmaline massive, brune à l’altération.
Ces cherts et les niveaux à manganèse sont fréquents dans les districts aurifères et les
contextes favorables aux amas sulfurés (Melcher F. & Stumpfel E. F. 1994 ). Ils
pourraient servir de guides de prospection. A Youga par exemple, un niveau cherteux
souligne la structure aurifère encaissée dans des arkoses du Tarkwaien.
Les minéralisations
Deux types de minéralisations aurifères coexistent dans la zone d’étude qui sont
particulièrement mis en évidence par les travaux d’orpaillage sur le site principal de
Wayalguin
1
Au Ghana, les teneurs en or des cherts varient entre 2 et 140ppb(moyenne 27.4ppb) et correspondent au
background des teneurs les plus élevées déterminées dans les cherts birimiens du Ghana.(Hyrdes & Leube 1989)
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Cette minéralisation disséminée précoce est recoupée par des filonnets de quartz à
magnétite déstabilisée, chalcopyrite, pyrite, arsénopyrite, calavérite.
Ces filonnets, exploités par les orpailleurs à Wayalguin, ont une direction E-W si l’on
s’en tient à l’orientation globale des travaux d’environ N80°E. Cette direction
correspond aux plans de cisaillement C’ ou R ( N80-90°E) interférant avec les couloirs
de cisaillement C (N55°E-N60°E) mentionnés plus haut. Dans un tel contexte
tectonique, la sulfuration combinée à l’arsenic, la séricitisation, la carbonatisation, ont
pu être les facteurs déterminants dans la précipitation de l’or filonien. Ces mêmes
types d’interférence de couloirs de cisaillement NE-SW et E-W ont été observés dans
les gisements de Youga ainsi que dans les gîtes de Banouassi( jonction en V) et de
Guibaré. Il s’agit là de métallotectes structuraux favorables, à rechercher sur le terrain.
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Figure :Schéma du cisaillemnent levé dans la zone Sud-Ouest de brèches pyroclatiques à plans « C » réactivés . S2= N85°E
Wayalguin (Nord de Bargasgo ) X = 764 350 E ; Y= 1 319 237 N, Vp : X= 764 286 E ; Y= 1 319 168 ( Bargasgo Nord)
veine de quartz replissée dans les plans de cisaillement C et C’
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VI / LA ZONE DE TIGAN
1. Localisation
Elle est située dans l’extrémité nord de la ceinture de Houndé, centrée autour du
village de Tigan et couvre une superficie de 234 km 2 définie par les coordonnées
suivantes (Fig 7) :
2. Orohydrographie
La zone d’étude est relativement plane dans sa partie centrale, vallonnée au nord
(collines rhyolitiques de Oula ; ph 18) et au sud avec des chaînons de roches
volcaniques culminant à 428 m à Tiézan ainsi que des plateaux latéritiques.(ph 17)
Le réseau hydrographique est dominé par le Mouhoun qui passe au nord de la zone
qu’irriguent ses nombreux tributaires.
3. Géologie régionale
La région de Tigan qui va de Safané au sud, à Toma au nord, est constituée de deux
grandes formations géologiques au contact imbriqué en forme de puzzle (carte
géologique et minière du Burkina Faso, édition 2003) :
Au plan structural, la région est affectée par une faille majeure subméridienne
(20°E) à jeu dextre,devenant bifide et sygmoïdale avec une direction NE-SW (N45°E)
Ils sont répandus dans la zone d’étude et même au- delà, dans la région de Mana
(Wona/Nyafé) au Sud . Ils sont bien exposés à Oula où ils forment des dômes(ph18 et
19) et se mettent en place entre des basaltes en pillows dont ils peuvent renfermer des
lambeaux, et des brèches de pillows andésitiques (hyaloclastites). Une observation
attentive montre que la distribution des cristaux de quartz « rhyolitique » n’est pas
homogène et que leur forme est tantôt automorphe, tantôt arrondi.
L’observation microscopique ( lames minces ) révèle des phénocristaux cristaux de
quartz et de plagioclases brisés ou entiers entourés de sphérolites (ph 20). Les
phénocristaux de quartz sont souvent craquelés et leurs contours émoussés. Certains
individus éclatés ont leurs bordures jointives et les espaces remplis de sphérolites (ph
21)
Les sphérolites, c’est bien connu, proviennent de l’oblitération des structures
vitroclastiques, phénomène de dévitrification fréquemment observé dans les
32
Les métabasaltes
33
Ils affleurent couramment dans la zone d’étude sous forme massive , en pillows ou
de brèches de coulées (hyaloclastites basiques) témoignant de leur épanchement sous-
aquatique.
Ils sont les marqueurs privilégiés des différents événements tectoniques et portent le
sceau des altérations hydrothemales (chloritisation, silicification, carbonatisation,
épidotisation etc.) Ils se singularisent dans certains sites par l’abondance de petits
cristaux brillants de magnétite associés à la paragénèse hydrothermale.( Pic de Tiézan,
Nord de Oula)
Les métadolérites
Elles sont généralement d’un vert soutenu à l’affleurement et présentent une texture
doléritique s.l pour un œil exercé. En lames minces ce sont des textures intersertales
simples ou intersertales porphyriques qui sont révélées. Dans ce dernier cas, les
phénocristaux d’actinote provenant de la transformation d’anciens pyroxènes, sont
emballés dans une mésostase à texture dite intersertale dans laquelle les lattes de
plagioclases séricitisés se joignent par leurs extrémités, ménageant ainsi des interstices
où se logent les petits cristaux d’actinote de déstabilisation.(ph 25).
Ils sont congénères des métadolérites dont ils partagent la même composition
minéralogique, la différence résidant dans la taille des minéraux et la texture devenant
ophitique lorsque les phénocritaux de pyroxène déstabilisés en actinote englobent les
lattes de plagioclase à extrémités jointives.( ph 26)
Les gabbros doléritiques avec les dolérites, forment souvent de coulées massives
servant de plancher d’écoulement aux basaltes. Ils peuvent aussi former des sills.
Bien qu’elles ne soient pas mentionnées sur la carte géologique au 1/ 1 000 000 ème, ces
andésites affleurent de manière quasi continue et font jonction avec celles de Wona-
Mana , au sud. On les observe en pillow-lavas (ph 27 ) et surtout sous forme de
brèches de pillows ou hyalclastites. Ces brèches dont la génèse est différente des
brèches pyroclastiques, sont monogéniques, formées de fragments d’andésite et de
micropillows brisés ou entiers colmatés par un ciment hyaloclastique. Elles se
formeraient par effet de trempe lorsque la lave encore chaude, se refroidit brutalement
au contact de l’eau. Ces effets de trempe se traduisent également par les fentes de
retrait thermique observées dans les fragments (ph 28)
Il passe au droit du Pic de Tiézan ( X=478102E ; Y= 1 354 135N) . Les roches y sont
fortement déformées, notamment les métabasaltes doléritiques dans lesquels on
observe une schistosité N50°E à pendage NW ( 70°- 80°) reprise par une shistosité de
crénulation et de fracture orientée N 90°E (ph 29 et 30). Les plis isoclinaux à axes
dirigés au N60°E sont fréquents. Ces axes peuvent être faillés et sont parallèles aux
plans de cisaillement « C ». Les filons de quartz qui recoupent ces roches constituent
des marqueurs privilégiés. Cette déformation polyphasée s’accompagne d’une
altération hydrothermale intense (silicification, chloritisation, carbonatisation,
séricitisation, sulfuration, ferrugination à magnétite …)
Il est localisé à environ 5km au nord de Tigan sur la piste conduisant à Oula. Ce
couloir de cisaillement a une incidence sur la topographie marquée par une zone de
dépression E–W limitée au sud et au nord par des lignes de crêtes constituées
respectivement de plateaux latéritiques ,de roches volcaniques et d’assises de
quartzites ou cherts à magnétite (ph 31 et 32).
La limite sud du couloir(X=483727E ; Y=1 363 605N) est marquée par le passage
brusque de basaltes peu ou pas déformés à des basaltes schistosés, orientés
N50°E70NW auxquels font suite une puissante unité de rhyolite et de tufs rhyolitiques
occupant quasi exclusivement le corridor de cisaillement injecté de lentilles de
quartzites ou cherts à magnétite.
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Ces faciès « rhyolitiques » affleurent sur la pente dénudée d’un plateau latéritique et
attirent l’attention par leur blancheur « plâtre ». Ils sont pulvérulents sous le marteau et
portent discrètement le sceau d’une tectonique polyphasée qui révèle les structures
suivantes :
N10°E (fracture)
N 50°E- 55°E (schistosité)
N 60°E (plan de cisaillement C)
N 80°-N95°E ( plan de cisaillement « C’ » ?)
Plis isoclinaux à axes N55°E
Les interférences des plans de cisaillement « C », N60°E et « C’ » N 90°E, dessinent
des formes en « S » que prennent certains affleurements de rhyolite au sein du couloir
de déformation E-W.
Dans les métabasaltes affectés par le cisaillement, l’altération est caractérisée par une
silicification, chloritisation, séricitisation, carbonatisation . Certains basaltes
hydrothermalisés sont en plus, riches en petits cristaux de magnétite comme ceux
observés au pieds du Pic de Tiézan et 5 km au nord de Oula .Ces basaltes à magnétite,
carbonates et pyrite affleurent abondamment à Loraboué au contact de la zone
minéralisée à albitites et lisvénites aurifères.
Les minéralisations connues dans la zone de Tigan sont récentes. Deux sites aurifères
ont été découverts coup sur coup par les orpailleurs, (juillet et août 2003), à la sortie
nord et à l’entrée sud de Safané. Il s’agit probablement des tout premiers d’une série
tant le contexte géologique et structural est favorable : nombreuses inerfaces roches
acides- roches basiques , fortes activités hydrothermales, interférences entre couloirs
de cisaillement NE-SW et E-W…
Les faciès rhyolitiques blanchis du corridor de Tigan- Nord constituent un réceptacle
favorable à la dissémination de sulfures et d’or . les niveaux de cherts et de quartztites
à magnétite associés, constituent également des métallotectes positifs.
1. Localisation
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La zone de Dégué- Dégué est située en bordure Est de la ceinture de Banfora, entre
Tiéfora à l’ouest et Sidéradougou à l’est. Elle couvre une superficie de 340 km 2 et est
définie par les coordonnées suivantes( voir carte de situation Fig 8)
2. Orohydrographie
Elles forment une puissante série détritique dans la ceinture de Banfora mais peu
représentées dans la zone délimitée. Elles sont constituées de schistes sérciteux fins,
pélitiques, alternant avec des grès sériciteux.. Elles sont plissotées et orientées N45°E-
55°E avec un pendage redressé 80°NW en moyenne. Plus à l’ouest hors de la zone ,
elles forment l’assise des filons de quartz aurifères de Fandioro, au nord de Tiéfora.
Elles varient des basaltes avec leurs équivalents hypovolcaniques (dolérites) aux
rhyolites en passant par les termes intermédiaires (andésites)
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Les métabasaltes et les métadolérites(ph 36) sont les faciès volcananiques les plus
fréquents Ils constituent l’encaissant des minéralisations aurifères observées sur les
sites d’orpaillage (Moussobadougou,Dégué-Dégué) . Ils sont parfois déformés et
orientés N45°E avec un pendage redressé. Certains basaltes sont vacuolaires, à
Vacuoles remplies de quartz, chlorite, épidote, calcite (ph35).
Les andésites observées sur le site d’orpaillage de Donfora sont des tufs à cristaux.
La rhyolite en coulée ou tufacée est souvent associée aux métabasaltes rendant ces
interfaces basiques/acides très propices à la minéralisation.. Sur le site d’orpaillage de
Dégué- Dégué, non loin des affleurements de basaltes ,les fouilles ont mis en évidence
de nombreux blocs de rhyolite dont certains sont pourvus de vacuoles, preuve de leur
caractère lavique. Toutes ces faciès sont minéralisés en sulfures.
Ce sont quasi exclusivement des plutonites acides intrusives dans les roches
volcaniques . Leur étude microscopique révèle des faciès variés : granodiorite (pré
-dominante) , leucogranite, micodiorite.
Les plutonites basiques observées sont des métagabbros à cumulats, congénères des
roches volcaniques et hypovolcaniques basiques.
Cette zone longtemps délaissée est aujourd’hui le siège d’une intense activité
d’orpaillage avec une dizaine de sites repertoriés.
L’or exploité par les orpailleurs se trouve dans les veines de quartz de directions
variables( N30°E-N50°E ; N80°E- N125°E) et dans les éluvions et colluvions.
Les roches encaissantes étant souvent riches en sulfures et hydrothermalisées, il n’est
pas exclu d’y trouver des minéralisations aurifères de type disséminé.
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L’étude des trois zones tests avait pour objet : la cartographie des halos
hydrothermaux, l’examen structural et gîtologique des indices, l’échantillonnage pour
lames minces, la géochimie sol, la géochronologie. La finalité d’une telle étude était de
contrôler les similitudes avec des gisements et des ceintures de référence et dégager
s’il en est, les caractéristiques propres à chaque zone.
Si la cartographie des halos d’altérations hydrothermales autours des indices n’a pas
pu être faite de manière systématique par manque de temps, elle a été largement
compensée par les coupes géologiques réalisées et complétée par l’étude de lames
minces et de sections polies.
Les résultats obtenus bien que partiels, en attendant les données de géochimie sol, sont
satisfaisants
La zone de Wayalguin
Les contrôles de terrain ont montré que Wayalguin est une zone à haute intensité
d’orpaillage (19 sites d’orpaillage repertoriés)
Au plan géologique, les faciès sont variés avec des interfaces entre grès, conglomérats
« tarkwaïens » et roches basiques, interfaces volcanolastites felsiques/ volcanites
basiques ; intrusions multiples de dykes felsiques, niveaux de cherts à Mn anomaux en
or(208ppb)
Les minéralisations aurifères de type disséminé (Type Youga) ont été confirmées par
l’étude métallographique des sections polies.
Toutes ces caractéristiques font de la région de Wayalguin à Manga, une zone à fort
potentiel aurifère.
La zone de Tigan
Trois types de formations affleurent dans la zone de Tigan qui forment les unes avec
les autres de bonnes interfaces souvent faillées. Il s’agit des métabasaltes tholéïtiques,
des andésites hyaloclastitiques, des rhyolites en coulées ou tufacées que l’on retrouve
dans le district aurifère de Nyafé/Mana.
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La zone de Dégué- Dégué est atypique car elle n’est pas affectée par ces grands
accidents cisaillants que l’on retrouve dans les autres ceintures. La déformation
cassante qu’on y observe est liée à des accidents locaux (protomylonytes, mylonites)
engendrés probablement par la mise en place diastrophique des nombreuses intrusions
granitiques.
Elle doit sa spécificité et son intérêt aux interfaces entre basaltes et rhyolites, et entre
roches volcaniques et intrusions granitiques.
Les tests des trois zones ont été concluants, fondés sur des critères
géologiques( volcanime bimodal, interfaces roches basiques- roches acides, grès,
conglomérats « tarkwaïens…) et structuraux, notamment l’interférence entre couloirs
de cisaillement NE-SW et E-W dont la fertilité est avérée.
BIBLIOGRAPHIE