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TABLE DES MATIÈRES

I/ INTRODUCTION

II / LA CEINTURE DE MANGA-PIÉLA- SEBBA

1. NATURE DES FORMATIONS GÉOLOGIQUES RENCONTRÉES


2. LES STRUCTURES TECTONIQUES
3. LES MINÉRALISATIONS

III/ LA CEINTURE DE HOUNDÉ

1. LES GîTES DE INTIÉDOUGOU ET DE SÉBÉDOUGOU


2. LES GISEMENTS DE NYAFÉ ET DE WONA

IV/ LA CEINTURE DE BANFORA

V/ LA ZONE DE WAYALGUIN

1.Localisation
2. Orohydrographie
3.Géologie régionale
4. géologie de la zone d’étude
5. Les traits structuraux de la zone d’étude
6. Les altérations hydrothermales et les minéralisations

VI / LA ZONE DE TIGAN
1.Localisation
2. Orohydrographie
3.Géologie régionale
4. géologie de la zone d’étude
5. Les traits structuraux de la zone d’étude
6. Les altérations hydrothermales et les minéralisations

VII/ LA ZONE DE DEGUE-DEGUE


1.Localisation
2. Orohydrographie
3. géologie de la zone d’étude
4. Les traits structuraux de la zone d’étude
5. Les altérations hydrothermales et les minéralisations

VIII/ CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS


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BIBLIOGRAPHIE
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I/ INTRODUCTION

Dans le cadre des travaux d’évaluation des potentialités métallifères du Burkina Faso,
après le calage des gîtes de référence dans leur contexte géologique et structural, la
présélection de cibles à fort potentiel, il fallait choisir trois cibles destinées à des tests
multiméthodes.

Ainsi les zones de Wayalguin, Tigan et Dégué-Dégué ont été choisies sur la base des
critères présentés ci-dessous, pour chacune de ces zones :

Zone de Wayalguin

- Similititudes avec le contexte géologique du gisement d’or de Youga(interfaces


grès arkosiques »tarkaïens/roches basiques)

- Présence de sulfures(pyrite,chalcopyrite, bornite) et de tourmaline.

- Existence de couloirs de déformation dans une zone à interfaces roches


sédimentaires/roches volcaniques

Zone de Tigan

- Interfaces excellentes entre roches basiques et sédiments


- Présence d’une zone de cisaillement bien marquée par l’anomalie
aéromagnétique.
- Proximité du district aurifère de Nyafé/Wona, explorabilité favorable(expérience
de SEMAFO.

Zone de Dégué-Dégué

- Exitence d’interfaces sédiments/roches basiques ; roches basiques/roches acides


- Présence d’un accident visible en aéromagnétisme
- Début d’un rush pour l’or par les orpailleurs à Moussobadougou, exploitant un
un filon de quartz encaissé dans des roches basiques riches en sulfures.

Les trois zones sont localisées dans des ceintures birimiennes distinctes (voir carte de
situation) et qui sont décrites plus loin :

 La ceinture de Manga-Piéla-Sebba à l’Est (Zone de Wayalguin)


 La ceinture de Houndé au nord-ouest (Zone de Tigan)
 La ceinture de Banfora au sud-ouest (Dégué-Dégué )

L’étude qui est présentée dans ce rapport est une contribution du Consultant à
l’exploitation et à l’interprétation des résultats dans le cadre de l’assistance à apporter
à l’opérateur.
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II / LA CEINTURE DE MANGA – PIÉLA- SEBBA

La ceinture de Manga –Piéla-Sebba, constitue la portion sud-ouest de la Ceinture de la


Sirba qui prend racine dans la région sud de Po-Tiébélé et s’étend jusqu’au Niger. Elle
est orientée NE-SW avec une extension d’environ 390 Km . Sa puissance varie de
90km dans sa partie septentrionale (région de Sebba) à 50 km dans la région de Po-
Tiébélé.( fig 2)

Elle correspond à une succession de formations volcaniques et volcano-sédimentaires


étroites, relayées ou enserrées par des intrusions granitoïdiques syn à post-tectoniques.

Ces formations sont déformées et généralement métamorphisées sous un climat de


faciès schistes verts. Elles sont affectées par des fractures régionales NE-SW (N45°E à
N55°E), sub-parallèles, disposées de manière discontinue et parfois en relais. Une
structure majeure NNE-SSW (N15°E à N20°E) sépare la ceinture en deux portions par
une ligne de partage allant de Boulsa au nord, à Manga au sud. Il s’agit de la faille de
Markoye à jeu senestre qui prend racine à l’extrême nord-est du Burkina.(voir carte
géologique et minière du Burkina Faso, 2003)

1. NATURE DES FORMATIONS GÉOLOGIQUES RENCONTRÉES

Les métavolcanites

Elles sont représentées essentiellement par des métabasaltes , des hypovolcanites


basiques et accessoirement par des andésites et des rhyolites.

Les roches volcanoclastiques et les sédiments

Elles sont prépondérantes par rapport aux précédentes.

Les volcanoclastites varient des brèches pyroclastiques aux tufs fins parfois remaniés
avec des structures sédimentaires avérées et variées.

Les métasédiments dans cette ceinture, présentent des similitudes avec les faciès
tarkwaïens :conglomérats polygéniques à galets de quartz, de volcanites , de granites ;
arkose ; quartzites ; pélites…

Les orthogneiss et les leptynites

Ces formations longtemps attribuées à l’Archéen, sont aujourd’hui rattachées au


Birimien grâce aux datations radiométriques récentes de grande fiabilité(2117- 2159
Ma).Elles ont été métamorphisées dans des conditions du faciès amphibolites.

Les orthogneiss affleurent principalement dans la partie nord-est de la ceinture(région


de Sebba) tandis que les leptynites s’observent dans la partie sud (région de Garango-
Gomboussougou)Les protholites de ces roches peuvent être des trondhjémites pour les
orthogneiss et des rhyolites pour les leptynites ( Zonou 1987)
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Les intrusions gabbroïques et diorititiques

Elles jalonnent sur120 km la structure NE-SW passant par Sebba et sont rares dans le
reste de la ceinture.

Les granitoïdes

Ils sont prépondérants par rapport aux autres formations. Deux types de granitoïdes ont
été distingués à partir de leur composition et de leurs caractères structuraux : les
granitoïdes foliés à dominante granodioritique à amphibole et les granitoïdes non
foliés, astructurés (Naba S. 1999) Figure

Les granitoïdes foliés

Ils représentent 50 à 60 % des formations géologiques et forment des batholites de


composition hétérogène ( granodiorite tonalite, trodhjémite…) de mise en place
synchrone du raccourcissement régional NW-SE qui structure les ceintures de roches
vertes parallèles de l’Est du Burkina (Manga-Sebba, Youga-Boulgou, Pama) et allonge
les batholites suivant un axe NE-SW. (Naba S. opt. cité)
Ces granitoïdes foliés et parfois lités avaient été jusqu’ici décrits comme des
migmatites et/ou des gneiss. Les datations récentes leur confèrent un âge birimien
(2160-2170Ma). Du reste des enclaves anguleuses des métavolcanites ont été
retrouvées dans ces granitoïdes indiquant ainsi leur postériorité à ces dernières( Naba
S. 1999).

Les granitoïdes non foliés

Ils forment soit des massifs circonscrits isolés de 0.5 à 40 km de rayon (massifs de
Dargol, Gothèye ,Téra) soit des massifs allongés formant des unités cartographiables
de 100km de long et 30km de large( Zorgho, Boulsa-Piéla-Sebba). Ils sont calco-
alcalins à composition de monzongranite et de granodiorite dans lesquels la biotite est
ubiquiste .Ils renferment de nombreuses enclaves de granitoïdes foliés et sont recoupés
par un imposant cortège de filons pegmatitiques.

2. LES STRUCTURES TECTONIQUES

La région Est du Burkina Faso dont fait partie la ceinture de Manga-Piéla, forme un
bloc séparé du reste du craton paléoprotérozoïque par la faille subméridienne de
Markoye dans lequel les structures sont organisées suivant une direction générale NE-
SW (voir carte géologique et minière du Burkina Faso au 1/ 1000 000, édition 2003).
Les différentes études conduisent à distinguer deux types de structures tectoniques
(Naba S. 1999) :les structures de déformation pénétrative et les fractures tardives.
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Les structures de déformation pénétrative

D’après les travaux de Naba S. (opt.cité), dans cette ceinture de Manga-Piéla-Sebba en


particulier et d’une façon générale dans la région Est burkinabé, la foliation associée
au métamorphisme correspond à une schistosité régionale (S 1 ) dont l’orientation
moyenne varie entre N45°E et N55°E avec des pendages subverticaux et à une
schistosité de crénulation (S2 ) orientée N80° E avec un fort pendage variant de 75° à
85° vers le SE ou le NW ; des plis isoclinaux sont associées à ces structures.
L’orientation des massifs granitoïdiques foliés est en accordance syntectonique avec la
schistosité régionale affectant la ceinture des roches vertes..

La Fracturation tardive

Les données de géophysique aéroportée mettent en évidence des fractures régionales


NE-SW fortement marquées, sub-parallèles discontinues et se relayant le long de la
ceinture au delà des frontières respectives avec le Ghana au SW (ceinture de
Navrongo) et du Niger au NE. Ces fractures décrochantes à jeu dextre, sont soulignées
par des mylonites et des cataclasites.

3. LES MINÉRALISATIONS

Les minéralisations aurifères

La ceinture de Manga-Piéla- Sebba a été très tôt, dès le début des années 1980, le siège
d’intenses activités d’orpaillage qui se poursuivent de nos jours et jalonnent cette
structure du SW au NE sur les 390 km.. Quelques gîtes d’or prometteurs y ont été
découverts lors du rush d’exploration des années 1995.( Bomboré et Songori)
Les sites d’orpaillage les plus importants sont :

Le site de Gomboussougou

C’est un site récent, en exploitation depuis septembre 2001. Il est situé à 20 km à


l’ouest de Gomboussougou lui- même situé à 42 km à l’est de Manga.
Le contexte géologique de ce site d’orpaillage est assez particulier voire atypique. La
structure minéralisée, un filon de quartz infra métrique, est encaissée à l’interface entre
des amphibolites et des roches felsiques fortement métamorphisées (protorhyolites ?)
elles- mêmes enserrées dans des granitoïdes  autrefois assimilés à des migmates ou
gneiss . La structure est subméridienne (N 10°E à N15°E) parallèle à la mégastructure
de Markoye.

Les travaux d’exploration jusqu’à nos jours ne se sont jamais intéressé à un tel
contexte géologique réputé stérile. Il s’agit là d’une nouvelle voie possible
d’exploration pourvu que les métallotectes structuraux y soient présents. On peut
parler de minéralisations de type « émergent »
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Le site de Wayalguin

La zone de Wayalguin choisie pour les tests est un véritable district aurifère où l’on
dénombre une vingtaine de sites d’orpaillage
Le site principal dit de Wayalguin présente de fortes similitudes avec le gisement de
Youga encaissé dans les grès et conglomérats tarkwaïens.

Le site de Banouassi

Il est situé à 300km au NE de Ouagadougou, dans la Province de la Gnagna et à 20 km


au NE de Piéla au sein d’un autre district aurifère où l’on compte une dizaine de sites
d’orpaillage (Banouassi ; Namagdo ; Guitorga 1,2,3 ; Kouri ; Kogoli-Kogoli…)

Les travaux d’orpaillage débutent en 1982 et se poursuivent jusqu’à nos jours avec des
périodes d’intenses activités suivies d’accalmies.

Le contexte géologique est caractérisé par trois unités lithologiques orientées NE-SW,
avec du nord au sud :

- Granite à biotite +/- muscovite à contact cisaillant.

- Unité principale porteuse de la minéralisation aurifère constituée de volcanites


(basaltes andésites) volcano sédiments (tufs, pyroclastites) de sédiments à niveaux
pélitiques, graphiteux, manganésifères et siliceux, intrusions de gabbros, diorites.
La minéralisation y est localisée dans deux structures cisaillantes, jointives, en
forme de « V », de directions N65°E et N110°E

- Granite leucrocrate à séricite +/- muscovite.

Le site de Banouassi est actuellement l’objet d’une exploitation à petite échelle par
lixiviation en tas.

Les minéralisations non aurifères

Outre l’or, d’autres substances minérales ont été mises en évidence dans la ceinture de
Manga-Piéla-Sebba. Il s’agit essentiellement des minéralisations de type amas sulfurés
mises en évidence à Nabénia (Zn, Pb, Cu ± Au) , dans la région de Tiébélé à
Garango(Zn) et Sanogo (Cu) au sud de Garango.
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III / LA CEINTURE DE HOUNDÉ

Elle a une extension de 300 Km dans une direction Nord-Sud et a une largeur
moyenne de 45 Km soit une superficie de 13500 Km 2 (Fig 3). Elle comprend deux
entités géologiques bien distinctes : les formations volcano-sédimentaires d’âge
birimien d’une part, les formations détritiques du Tarkwaïen d’autre part. Ces
dernières forment une bande étroite de 3 Km, de direction subméridienne allant de
Kampti au Sud, Intiédoudougou au centre, jusqu’à Safané au Nord où elles ont été
localement l’objet d’orpaillage .

Les deux entités géologiques ( Birimien/Tarkwaïen) forment un ensemble homogène


flanqué à l’Ouest et à l’Est par les granitoïdes foliés, jadis assimilés au bâti
antébirimien, eux-mêmes recoupés par des granitoïdes à biotite astructurés .

Les formations birimiennes sédimentaires sont localisées au Sud, tandis que les
formations volcaniques sont mieux exposées au Nord avec un cachet andésitique
dominant les métabasaltes.

Au plan structural, la ceinture est affectée par un faisceau de failles enserrant les
formations volcanosédimentaires et tarkwaïennes. De direction subméridienne à NE-
SW(N0° à N 45°E) elles recoupent également les granitoïdes et se poursuivent au nord
jusque dans la ceinture de Goren ,dans la région de Ouahigouya. Enfin elles marquent
souvent les interfaces entre différentes formations lithologiques et indiquent un
mouvement décrochant dextre. Des failles senestres NNW- SSE les décalent dans la
partie méridionale de la ceinture entre Intiédougou et Houndé.

De nombreuses minéralisations sont connues le long de cette ceinture, pour le


manganèse (gisement de Kiéré ) et l’or (gîtes de Diosso, Kyin, Bondigui, Intiédougou,
Sébédougou, Dossi, Kiéré, Bagassi, Nyafé, Wona, Dama ).

1. LES GITES DE INTIEDOUGOU ET DE SEBEDOUGOU

La géologie de ces deux Gîtes est divisible en cinq domaines. D’Est en Ouest on
distingue :
i. Les granitoïdes foliés;
ii. Une ceinture de roches métasédimentaires
iii. Le Domaine Volcanique de l’Est (andésites, brèches pyroclastites dykes de
rhyolite…)
iv. Le bassin sédimentaire tarkwaïen
v. Le Domaine Volcanique de l’Ouest .

Trois phases de déformation ( D1, D2, D3) affectent les formations birimiennes. La
Faille d’Intiédougou, déformation majeure de la phase D2 correspond à une zone de
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cisaillement à jeu dextre à plans « c » et« s »de directions respectives N25-35°E et


N05°-N15°E. Des intrusions de syénites albitisées s’insèrent dans cette zone de
fractures de type Riedel et sont porteuses de la minéralisation aurifère .
Cinq zones aurifères ont été identifiées soit par sondages soit par géochimie ,dans le
permis d’Intiédougou .
Les intersections les plus significatives ont été recoupées dans la Zone A(3 g/ t sur
62m), Zone B(25 g/ t sur 8m), Zone C(4 g/ t sur 14m). Des teneurs de 39 g/t à 100
g/t ont été obtenues sur des échantillons de quartz du champ filonien de Gogoba aux
confins nord de la concession.

Dans la concession de Sébédougou les minéralisations ont été recoupées dans des
andésites hydrothermalisées (silicification pyritisation carbonatisation) affectées par la
Faille d’Intiédougou. Les sondages y ont révélé des teneurs de 2.12 g/t sur 24m ; 2.14
g/t sur 8m etc.

2. LES GISEMENTS DE NYAFE ET DE WONA

Les deux gisements bien que localisés dans la même zone, ont des morphologies tout à
fait opposées .

Le gisement de Nyafé est constitué essentiellement de filons de quartz disposés en


relais dans un couloir de cisaillement dextre orienté NE-SW et bien souligné par une
anomalie magnétique. Ils sont encaissés dans des andésites et des faciès felsiques
porphyriques à quartz, feldspath.
Ces minéralisations, sous forme de lentilles de quartz ,ont une incidence sur la
topographie en ligne de crête du gisement( Photo A)
L’altération hydrothermale est à quartz- albite- chlorite-carbonate –épidote
La minéralisation est à or- pyrite- arsénopyrite (en aiguille type Ashanti).
Les réserves sont estimées à 8 t Au @ 8.5 g/t

Gisement de Nyafé Gisement de Wona


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Le gisement de Wona, à l’inverse de Nyafé, est situé dans une zone « creuse »(photo
B) . Le niveau minéralisé d’une puissance moyenne de 13 m ,est contrôlé par un
couloir de cisaillement dextre orienté NE-SW, à signature magnétique bien marquée.
L’encaissant est constitué de métasédiments (schistes noirs, argilites siltites) et de
volcanoclastites dacitiques.

Wona est un gisement de type épigénétique, pauvre en veines de quartz mais riche en
carbonate, dolomie, chlorite, muscovite/séricite, graphite et albite.
L’or est libre mais également associé à la pyrite et à l’arsénopyrite.
Les réserves sont estimées à 20.869 t Au @ 3.2 g/t
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IV / LA CEINTURE DE BANFORA

La ceinture de Banfora, d’une superficie modeste d’environ 5000 Km 2 , est constituée


d’une série essentiellement sédimentaire(schistes et grès sériciteux,) limitée à l’ouest
par une faille subméridienne et à l’est par une frange de métavolcanites basiques
(basaltes, dolérites) associées à des rhyolites et recoupées par des granitoïdes divers
(granodiorite, tonalite…) Fig 4.

Au sein de la série sédimentaire, s’injectent des massifs de leucogranites allongés N-S


et relayés par des granitoïdes foliés.
Les indices minéraux signalés dans cette ceinture sont le cuivre, l’étain, le
niobium/tantale et le diamant alluvionnaire dans la Comoé. L’or est de découverte
récente par les orpailleurs ; pourtant cette zone avait été délaissée par les sociétés
minières au plus fort du rush de l’exploration au Burkina Faso dans les années 1995.
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V / LA ZONE DE WAYALGUIN

1. Localisation

La zone d’étude d’une superficie de 323 km2 , est située dans la ceinture de roches
vertes de Manga-Piéla-Sebba, une portion de la Ceinture de la Sirba qui se poursuit au
Niger tandis qu’au Sud elle fait jonction avec la ceinture de Navrongo, au Ghana.
Elle est définie par les coordonnées suivantes(voir carte de situation Fig.5) :

A : X= 755 553E ; Y= 1 325 228 N

B : X= 778 594E ; Y= 1 339 373N

C: X= 785 050 E ; Y= 1 328 676N

D: X= 766 365E ; Y= 1 317 592N

E: X= 766 044E ; Y= 1 317 592N

F: X= 761 769E ; Y= 1 315 000N

2. Orohydrographie

La zone de Wayalguin correspond à une vaste pénéplaine dont la monotonie n’est


rompue que par une colline de roches vertes visible depuis la route transnationale RN
16, entre Koupéla et Liguidi- Mangam et les inselbergs de granitoïdes situés au sud-
ouest de la zone d’étude, au nord de Garango.

Le réseau hydrographique , bien que asséché une bonne partie de l’année, est
relativement dense et dominé par le Dougoula- Mondi, un affluent du Nakambé, et
relais sans nul doute de la Sirba, avec une direction NE-SW (N55°- N60°E) mimétique
des structures caractéristiques de la ceinture de Manga-Piéla- Sébba mentionnées plus
haut. Il coupe la zone d’étude en deux et rend son accès particulièrement pénible en
cette saison de pluie exceptionnelle. A ce cours d’eau sont rattachés des tributaires
subméridiens répliques probables de la mégastructure de Markoye.

3. Géologie régionale

La région de Wayalguin , allant de Koupéla au nord à Garango au sud, comprend trois


entités géologiques distinctes (voir cartes géologiques au 1/ 200 000, Boulsa et
Tenkodogo, deuxième édition 2003) :

 Les formations déformées et métamorphisées dans les conditions du faciès


amphibolite : orthogneiss, leptynites
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 Les granitoïdes foliés et les granitoïdes astructurés

 Les formations volcaniques et volcano-sédimentaires

Au plan structural, la région de Wayalguin est le barycentre des structures majeures


qui affectent la ceinture de Manga-Piéla –Sebba (voir carte 1/200 000, Tenkodogo
2003) :

- Structures NE-SW (N45°- N55°E)


- Structures E-W (N80°- N90°E)
- Structures NNE-SSW (N15°- N20°E)

4. Géologie de la zone d’étude

La zone d’étude orientée N60°E, est centrée sur les formations volcaniques et volcano-
sédimentaires recoupées et bordées par des intrusions de granitoïdes et d’orthogneiss.

Elle peut être subdivisée en deux unités : une Unité NE, allant de Wayalguin à Dassoui
et une Unité SW, au sud-est de Dassoui.

L’unité NE

La géologie de cette unité est caractérisée par la prééminence des formations


volcanoclastiques qualifiées de « tufs bréchiques »( cartes géologiques de Boulsa,
Tenkodogo, 2003) et de sédiments détritiques partageant des convergences de faciès
avec les formations tarkwaïennes. Ces deux types de formations sont souvent associés
à des volcanites basiques (basaltes, dolérites) donnant lieu à des interfaces parfois
fertiles en minéralisations aurifères.
Tous ces faciès peuvent être recoupés par des intrusions basiques( gabbros, dolérites
massives) et acides (granite et dykes de rhyolite)

Les basaltes

Ils sont peu représentés et forment des coulées soit massives soit en pillows passant
parfois à des brèches de pillows (hyaloclastites) à fragments lithiques anguleux ou
arrondis moulés dans une matrice à texture pseudofluidale .

Les dolérites

Ce sont les volcanites basiques les plus abondantes. Elles forment l’essentiel des
reliefs situés en bordure nord de la zone d’étude non loin du site d’orpaillage de
Wayalguin où on les trouve du reste, en association avec les conglomérats et grès
arkosiques
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Elles forment soit des textures fines, dolértiques (ou intersertales) soit des textures
grossières, ophitiques, qui les apparentent alors à des gabbros.

Les volcanoclastites

Ces formations sont prépondérantes dans l’Unité NE.


Elles sont représentées par des brèches pyroclastiques à éléments anguleux et des tufs
à cristaux de feldpaths abondants formant un litage ou une accumulation locale. On
observe dans ces volcanoclastites de composition andésitique à dacitique, des échardes
et une texture eutaxitique fruste. Il s’agit probablement de coulées de brèches
pyroclatiques et de tufs à cristaux à caractère ignimbritique que pourraient confirmer
des études de lames minces.

Les sédiments détritiques

Ils forment une série puissante de plus de 200m.et sont en contact avec les volcanites
basiques. Les faciès y sont variés : conglomérats à galets arrondis de volcanites
basiques, de quartz… ; grès arkosiques lités,(voir photo 1), à stratifications oblique etc.
pélites , graphiteuses ou séricitiques. Ils présentent une forte similitude avec les
sédiments tarkwaïens de Youga.

Site d’orpaillage de Wayalguin : grès arkosiques Wayalguin : sédiments silto-pélitiques


associés aux faciès dits tarkwaïens

L’Unité SW

Cette unité se singularise par l’absence des sédiments de type tarkwaïen de l’Unité NE
et par la fréquence des dykes de granite et de «  rhyolite »(ou rhyodacite) dans les
volcanites basiques.

Une coupe réalisée à l’extrémité sud-ouest de la zone d’étude, dans la région nord de
Bargasgo (X= 764 044E ; Y= 1 318 997N à X= 762 461E; Y= 1 321 868N ) montre
des roches à dominante volcanoclastique et sédimentaire en alternance avec des
volcanites basiques . L’ensemble est vigoureusement déformé et situé dans un
important couloir de cisaillement. orienté NE-SW à E-W. Son contact sud est
matérialisé par des granites subleucocrates orientés .
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La coupe orientée sud-nord et d’une longueur de 3km, démarre à environ 5 km au nord


du village de Bargasgo et s’interrompe au niveau du Dougoula Mondi, un affluent
majeur du Nakambé infranchissable en cette saison pluvieuse. Plusieurs séquences
répétitives de roches ont été observées avec des cachets particuliers ,d’ordre
pétrographique ou structural, dans chaque séquence.

Séquence1

Il s’agit d’une même unité volcanoclastique constituée, du sud vers le nord de :

- Brèches pyroclastiques monogéniques de composition dacitique ou rhyodacitique


faiblement à fortement déformées avec apparition de structures  S//C  et C’ou R
orientées respectivement, N55°E 75°S(S//C) et N85°E 88 SW(C’/R) photo N°4
X = 764 350 E ; Y= 1 319 237 N

Brèches pyroclastiques (Ph3 et 4)

- Tufs lapilli clairs, felsiques, déformées à plis isoclinaux parallèles aux structures
C, orientées N70°E à 85°E et une schistosité Sn= 105°E (Ph 5 ).Ils se débitent
parfois en plaquettes et renferment des flammes nettement exprimées

- Tufs cendreux fins lités (So= N170°E) et polydéformés à structures S //C, discrètes
(N50°E) et C’ fortement marquées (N80°E) Ph 6 et parallèles aux axes de plis
isoclinaux, engendrant une schitosité de crénulation. et de fracture.

Tufs lapillis felsiques Tufs cendreux fins rubanés


Séquence 2
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X= 764 064 E ; Y= 1 318 900N à X= 763 727E ; Y= 1 319 275 N

Cette séquence caractéristique, est constituée de métavolcanites basiques déformées


recoupées par de nombreux dykes felsiques , leucocrates et souvent boudinés.

Les métabasites d’un vert clair à soutenu, sont affectées par une schistosité variant de
N50°E à 70°E avec un pendage de 35°S à subvertical. Elles ont une texture qui les
apparente à des métadolérites à amphiboles, chlorite , séricite et pyrite en cristaux
cubiques.

Les dykes felsiques, souvent sécants sur les métadolérites, sont en majorité des
granites leucocrates à tendance aplitique(Ph 7) et des dacites/rhyodacites( Ph8)
nourricières des pyroclastites et dont le débit est souvent en plaquettes. Ils renferment
également des cristaux cubiques de pyrite oxydée.

dyke de granite leucocrate boudiné dans dyke de rhyodacite boudinée dans


des métadolérites foliées :763 des métadolérites foliées :764291 E ;1319223
708E ;1319262N

Séquence 3

Elle correspond à une nouvelle unité volcanoclastique constituée de tufs à cristaux


dacitiques à phénocristaux de quartz « rhyolitique » et de feldpath, injectés de dykes
de même nature, remaniés sous forme de brèches à éléments à la fois anguleux et
arrondis, en transition vers des tufs cendreux fins voire des tuffites finement litées et
plissées. L’ensemble est polydéformé avec des structures losangiques et des plis
divers, isoclinaux ou à axes courbes.

Séquence 4
Ce sont des basaltes d’un vert bouteille affectés par des plans de cisaillement
N85°E 80°S , hydrothermalisés à carbonates ferrifères.
X = 763 473 E ; Y = 1 319 695 N à X= 763 262E ; Y = 1 320 127 N
Séquence 5
22

Il s’agit de nouveau, d’une unité volcanoclastique constituée du sud vers le nord, de


tufs à cristaux, de tufs lapillis et de brèches pyroclastiques à déformation différentielle.

Les tufs à cristaux sont faits d’une alternance de lits clairs riches en feldpaths
millimétriques à pluricentimétriques (4 à 5cm) et de lits sombres déformés en kink-
bands par des schistosités de fractures orientées N75°E 60S correspondant à des
plans C (Ph 9)

Les tufs lapillis sont constitués d’éléments lithiques centimétriques (5-6 cm) clairs
felsiques, se détachant d’un fond sombre. Ces éléments sont sygmoïdes et forment des
bandes soulignées par des plans de cisaillement N85°E 60°S à jeu dextre .

A l’échelle de l’affleurement, ces tufs lapillis se débitent en blocs sygmoïdes dont les
bordures sont parallèles aux micro plans de cisaillement C. (Ph 10)

Tufs à cristaux lités : 763262 E ; 1320127N Tufs lapillis sygmoïdes :763212E ;1320200N

Séquence 6

Elle est à prédominance de métabasites fortement déformées associées à des


métasédiments volcanogènes tout aussi déformés

Les métabasites, de couleur vert sombre, présentent des textures grossières à fines. Il
s’agit de métadolérites et de métabasaltes sévèrement déformés , microplissés avec une
schistosité de flux et une schistosité de crénulation ou de fracture souvent parallèles à
l’axe des plis . Ces métabasites mimétiques des amphibolites sont recoupées de
veinules de quartz plissotées, boudinées et s’injectant dans les schistosités de fracture
matérialisant ainsi les plans de cisaillement C de direction générale N 85°E 60 à 80°S,
parfois N75°E70°N(Ph11, Vq) . Les plis observés sont soit à axes courbes(Ph12 Pc)
soit isoclinaux à l’échelle mésoscopique. L’hydrothermalisme se manifeste par une
silicification, une carbonatisation (ankérite) et une pyritisation (cristaux cubiques)
23

métabasaltes déformés à veines de métabasaltes déformés; plis à axes


quartz boudinées // C (N85°E) courbes (Pc), veines de quartz(Vq)
et schistosité de fracture(Sf) // C

Les métasédiments à cachet volacaniques s’apparentent à des tuffites enserrées au sein


des métabasites. Ils sont de couleur ocre, finement lités et plissés (plis isoclinaux
N65°E ).

métasédiments (tuffites) finement lités et plissés (plis isoclinaux)

5. Les traits structuraux de la zone d’étude

Si les grands traits structuraux de la ceinture de Manga- Piéla-Sebba sont dominés par
les structures NE SW (N45°E- N55°E), la zone étudiée s’apparente à un réseau
arborescent ou en éventail, composé de structures d’orientations diverses qui font
jonction à l’ouest de Garango.(voir carte géologique et minière du Burkina Faso,
2003). Manifestement cette zone a été le siège d’une tectonique polyphasée faisant
apparaître les directions structurales suivantes :
24

- N 00°E à N 20°E, une structure mineure correspondant probablement à la réplique


de la mégastructure subméridienne de Markoye qui passe juste au sud de la zone
d’étude.

- N 45° à 55°E de portée régionale caractérisée par une schistosité S1 à pendage NW


redressé, qui transpose le litage S0(N155°E- N170°E) observable localement dans
les tufs lités et les métasédiments ( Photos N° 6 et 9).Elle est souvent associée à
des plans de cisaillement C dextres, de direction N60°E à N70°E, accompagnés de
plis isoclinaux (Photo N° 13).

Dans le NE de la zone d’étude aux environs du site d’orpaillage de Wayalguin ,


cette schistosité varie et prend une direction constante de 35°E.

- N 80° E à N 90°E Cette direction délimite un couloir de cisaillement de plus de


3km de large au sud-ouest de la zone d’étude, matérialisé par une schistosité de
crénulation et / ou de fracture (S2 ) (photo11et N°12) , des plans de cisaillement
C’ ou de type Riedel (R ) et des plis P2 parfois à axes courbes (photo 12)

Au plan cartographique, cette structure E-W est soulignée au sud et dans une
moindre mesure au nord, par une faille décrochante dextre qui fait jonction avec
les structures cisaillantes NE-SW ( voir carte géologique et minière du Burkina
Faso, 2003)

Cette relation pourrait correspondre au modèle classique d’une zone de


cisaillement ayant joué en décrochement dextre, avec des cisaillements « C »,
dirigés N55°E à N60°E et les cisaillements de Riedel « R » orientés en moyenne
N85°E à jeu également dextre( figure ; ph 10 )

Par ailleurs, l’interférence entre les couloirs de cisaillement NE-SW et E-W


dessinent des losanges ( Ph 4 et figure 6) typiques des zones de cisaillement
ayant fonctionné en cisaillement dextre.(Mc Kinstry, 1953)

Cette jonction entre les deux couloirs de cisaillement peut être favorable à la
minéralisation

- N 100° E –130°E Cette direction est plutôt discrète, épisodiquement révélée par
une shistosité S3 associée aux plans de cisaillement N60°E et N 85)E ( Photos 5
et 10) et souvent empruntée par les filons de quartz.

Toutes ces structures cisaillantes( NE-SW à E-W°) obtenues en domaine ductile-


cassant semblent avoir été réactivées tardivement sous l’effet d’une tectonique
cassante (photo 14).
25

6. Les altérations hydrothermales et les minéralisations observées dans la zone


d’étude

La zone de Wayalguin un est un « district aurifère » à haute intensité d’orpaillage (une


vingtaine de sites répertoriés), correspondant à un important corridor où interfèrent
deux couloirs de cisaillement orientés NE-SW ( 55°E- 6°E) et E- W(85°E).

L’ altération hydrothermale

L’altération hydrothermale est omniprésente dans la zone étudiée et se manifeste sous


plusieurs formes : chloritisation, séricitisation, silicification, carbonatisation,
épidotisation, sulfuration… Elle est polyphasée précoce, syn à tardi-déformation..

L’altération chloritique

La chlorite hydrothemale est difficile à distinguer de la chlorite liée au métamorphisme


de faciès schiste vert. Elle est peu abondante et trouve son expression dans les
métabasites. Elle est parfois associée aux carbonates dans les plans de cisaillement
bien développés dans certaines mylonites felsiques (ph 15).

L’ altération à séricite et micas blancs


Elle est la plus répandue diffuse, localement abondante, sous forme de paillettes ,
souvent associée aux micas blancs, notamment la muscovite et soulignent les plans de
schistosité dans les phyllonites (ph 16). Elle est ubiquiste et se retrouve dans tous les
faciès lithologiques (métasédiments, métavolcanites, volcanoclastitites granites
aplitiques…)

La carbonatisation
développement de carbonates et de chlorite phyllonite riche en séricite marquant la shistosité
dans les plans « C » d’une mylonite(éch W18) « S » affectée par une crénulation (éch W15)
Les carbonates sont également abondants et ubiquistes ainsi que cela apparaît dans les
lames minces . A l’affleurement, ils s’expriment plus aisément dans les métabasites
fortement déformées et se présentent sous des teintes brun rougeâtres caractéristiques
des ankérites.

La silicification
26

La silicification , toute aussi importante , se présente sous deux modes d’occurrence :


sous forme de veines ou filons de quartz et sous forme d’imprégnations pervassives.

 Les veines et filons de quartz

Les veines et filons de quartz sont particulièrement développés dans la zone de


Wayalguin où ils sont souvent minéralisés en or et exploités artisanalement par les
orpailleurs.

 Les imprégnations siliceuses

Elles affectent localement les différents faciès lithologiques généralement


reconnaissables. Toutefois, lorsque la silicification est importante(> 90%), la roche
acquiert un aspect cherteux de couleur gris sombre à noire. A y regarder de près, il
subsiste toujours des reliques du protolithe.

C’est le cas d’une butte de chert noir observée dans la moitié NE de la zone
(x= 772 091E  ; y= 1 322 745N). Elle forme une crête orientée N40E, d’extension
plurihectométrique et d’une puissance apparente de 25 à 30m. Ce chert est recoupé par
des veinules de quartz blanc laiteux et renferme des reliques de roches encaissantes qui
se révèlent être constituées d’une alternance de brèches pyroclastiques, de tufs lapillis
et de tufs cendreux déformés, à sulfures disséminés ou sous forme de microveinules.
Un échantillon relique (ZS 10) a titré à l’analyse 208 ppb Au1. Le chert lui-même
peut-être incrusté de cristaux cubiques de pyrite non déformés. On lui trouve associée
de la tourmaline massive, brune à l’altération.

Ces cherts et les niveaux à manganèse sont fréquents dans les districts aurifères et les
contextes favorables aux amas sulfurés (Melcher F. & Stumpfel E. F. 1994 ). Ils
pourraient servir de guides de prospection. A Youga par exemple, un niveau cherteux
souligne la structure aurifère encaissée dans des arkoses du Tarkwaien.

Les minéralisations

Deux types de minéralisations aurifères coexistent dans la zone d’étude qui sont
particulièrement mis en évidence par les travaux d’orpaillage sur le site principal de
Wayalguin

Le premier type à sulfures et or disséminés ou en microveinules, est encaissé dans une


séquence de grès arkosiques de type « tarkwaien », à intercalations de conglomérats au
contact avec des métadolérites ou microgabbros porphyriques à phénocritaux de
pyroxènes ouralitisés renfermant également des sulfures ( éch N° CT 005 et W 071).
La paragénèse métallique fréquemment observée dans les sections polies est :
magnétique (précoce), chalcopyrite, bornite/digénite pyrite et arsénopyrite, Calavérite
( Au Te2)

1
Au Ghana, les teneurs en or des cherts varient entre 2 et 140ppb(moyenne 27.4ppb) et correspondent au
background des teneurs les plus élevées déterminées dans les cherts birimiens du Ghana.(Hyrdes & Leube 1989)
27

Cette minéralisation disséminée précoce est recoupée par des filonnets de quartz à
magnétite déstabilisée, chalcopyrite, pyrite, arsénopyrite, calavérite.

Ces filonnets, exploités par les orpailleurs à Wayalguin, ont une direction E-W si l’on
s’en tient à l’orientation globale des travaux d’environ N80°E. Cette direction
correspond aux plans de cisaillement C’ ou R ( N80-90°E) interférant avec les couloirs
de cisaillement C (N55°E-N60°E) mentionnés plus haut. Dans un tel contexte
tectonique, la sulfuration combinée à l’arsenic, la séricitisation, la carbonatisation, ont
pu être les facteurs déterminants dans la précipitation de l’or filonien. Ces mêmes
types d’interférence de couloirs de cisaillement NE-SW et E-W ont été observés dans
les gisements de Youga ainsi que dans les gîtes de Banouassi( jonction en V) et de
Guibaré. Il s’agit là de métallotectes structuraux favorables, à rechercher sur le terrain.
28

Figure :Schéma du cisaillemnent levé dans la zone Sud-Ouest de brèches pyroclatiques à plans « C » réactivés . S2= N85°E
Wayalguin (Nord de Bargasgo ) X = 764 350 E ; Y= 1 319 237 N, Vp : X= 764 286 E ; Y= 1 319 168 ( Bargasgo Nord)
veine de quartz replissée dans les plans de cisaillement C et C’
29

VI / LA ZONE DE TIGAN

1. Localisation

Elle est située dans l’extrémité nord de la ceinture de Houndé, centrée autour du
village de Tigan et couvre une superficie de 234 km 2 définie par les coordonnées
suivantes (Fig 7) :

A : X= 469 743 ; Y= 1 354 000


B : X= 472 419 ; Y= 1 359 375
C : X=476 795 ; Y= 1 356 997
D : X=484 342 ; Y= 1 371 093
E : X=491 360 ; Y= 1 367 243
F : X=483 825 ; Y= 1 353 181
G : X=489 096 ; Y= 1 350 319
H : X=486 426 ; Y= 1 344 948

2. Orohydrographie

La zone d’étude est relativement plane dans sa partie centrale, vallonnée au nord
(collines rhyolitiques de Oula ; ph 18) et au sud avec des chaînons de roches
volcaniques culminant à 428 m à Tiézan ainsi que des plateaux latéritiques.(ph 17)

Le réseau hydrographique est dominé par le Mouhoun qui passe au nord de la zone
qu’irriguent ses nombreux tributaires.

Pic de Tiézan (428m) Colline rhyolitique de Oula


30
31

3. Géologie régionale

La région de Tigan qui va de Safané au sud, à Toma au nord, est constituée de deux
grandes formations géologiques au contact imbriqué en forme de puzzle (carte
géologique et minière du Burkina Faso, édition 2003) :

- Les formations volcanosédimentaires à l’ouest ;


- Les formations basaltiques à l’est

L’ensemble est indistinctement recoupé par des granitoïdes (granite à biotite,


granodiorite…)

Au plan structural, la région est affectée par une faille majeure subméridienne
(20°E) à jeu dextre,devenant bifide et sygmoïdale avec une direction NE-SW (N45°E)

4. Géologie de la zone d’étude

A l’observation, la répartition des formations est moins simpliste. Si les formations


volcanosédimentaires occupent quasi exclusivement la moitié Ouest de la zone
d’étude, on les retrouve encore dans la partie Est, en interfaces avec des basaltes et des
andésites. Tout ce complexe volcanique et volcanosédimentaire est polydéformé et
recoupé par des intrusions de gabbro et de diorite , les granites à biotite n’affleurant
pas parce que masqués par la cuirasse latéritique.

Les formations volcanosédimentaires

Il s’agit en fait d’une puissante unité de volcanoclastites dacitiques à rhyodacitiques


allant des coulées laviques sensu stricto, parfois vacuolaires, aux tufs cendreux fins
lités en passant par les brèches pyroclastiques. Les sédiments purs sont rares voire
absents.

Les faciès rhyolitiques

Ils sont répandus dans la zone d’étude et même au- delà, dans la région de Mana
(Wona/Nyafé) au Sud . Ils sont bien exposés à Oula où ils forment des dômes(ph18 et
19) et se mettent en place entre des basaltes en pillows dont ils peuvent renfermer des
lambeaux, et des brèches de pillows andésitiques (hyaloclastites). Une observation
attentive montre que la distribution des cristaux de quartz « rhyolitique » n’est pas
homogène et que leur forme est tantôt automorphe, tantôt arrondi.
L’observation microscopique ( lames minces ) révèle des phénocristaux cristaux de
quartz et de plagioclases brisés ou entiers entourés de sphérolites (ph 20). Les
phénocristaux de quartz sont souvent craquelés et leurs contours émoussés. Certains
individus éclatés ont leurs bordures jointives et les espaces remplis de sphérolites (ph
21)
Les sphérolites, c’est bien connu, proviennent de l’oblitération des structures
vitroclastiques, phénomène de dévitrification fréquemment observé dans les
32

ignimbrites. L’éclatement des cristaux est généralement dû à un changement brusque


des conditions thermiques ou barométriques dans le magma en ascension. Le caractère
émoussé des cristaux est dû à leurs entrechocs dans un magma fluidisé, suite à
l’expansion des gaz si typique des ignimbrites. On a donc affaire à des tufs
ignimbritiques de nature rhyodacitique

rhyolite recoupée de filons de Rhyodacite ignimbritique à Idem : Phénocrital de quartz


quartz (Oula)485520E1/ 1368382N texture sphérolitique /éch W234B craquelé, éclaté et émoussé
474181 / 1 354 766
Les volcanoclastites

Elles sont souvent spatialement associées aux coulées de laves ou ignimbrites


rhyodacitiques dont elles dérivent génétiquement. Elles varient des brèches
pyroclastiques en coulées (présence d’échardes et de flammes) ou d’explosion, aux
tufs lapilli, tufs cendreux parfois lités(ph 22, 23, 24). On observe souvent des
séquences où des éléments de tufs cendreux lités par exemple, sont repris dans des
brèches pyroclastiques, preuve d’éruptions successives ayant donné suite à ces unités
volcanoclastiques. Ces faits sont observables dans les affleurements situés 6km au sud-
ouest de Nounou ( 472 577E / 1 351 658 N )

brèhes pyroclastiques à Contact rhyodacite(sombre)- tufs cendreux lités à figures de


éléments clastiques localement tufs cendreux lités à quartz charge type load cast Nounou
concentrés/ Tigan Nord rhyolitique/ Tigan Nord Sud Ouest 472 577/1351658

Les métabasaltes et les roches hypabyssales (métagabbro, métadolérite )


Ces roches sont souvent associées sur le terrain en une suite continue d’origine
parentale : gabbro doléritique à texture ophitique dolérite à texture intersertale
basalte.

Les métabasaltes
33

Ils affleurent couramment dans la zone d’étude sous forme massive , en pillows ou
de brèches de coulées (hyaloclastites basiques) témoignant de leur épanchement sous-
aquatique.
Ils sont les marqueurs privilégiés des différents événements tectoniques et portent le
sceau des altérations hydrothemales (chloritisation, silicification, carbonatisation,
épidotisation etc.) Ils se singularisent dans certains sites par l’abondance de petits
cristaux brillants de magnétite associés à la paragénèse hydrothermale.( Pic de Tiézan,
Nord de Oula)

Les métadolérites

Elles sont généralement d’un vert soutenu à l’affleurement et présentent une texture
doléritique s.l pour un œil exercé. En lames minces ce sont des textures intersertales
simples ou intersertales porphyriques qui sont révélées. Dans ce dernier cas, les
phénocristaux d’actinote provenant de la transformation d’anciens pyroxènes, sont
emballés dans une mésostase à texture dite intersertale dans laquelle les lattes de
plagioclases séricitisés se joignent par leurs extrémités, ménageant ainsi des interstices
où se logent les petits cristaux d’actinote de déstabilisation.(ph 25).

Les métagabbros doléritiques

Ils sont congénères des métadolérites dont ils partagent la même composition
minéralogique, la différence résidant dans la taille des minéraux et la texture devenant
ophitique lorsque les phénocritaux de pyroxène déstabilisés en actinote englobent les
lattes de plagioclase à extrémités jointives.( ph 26)
Les gabbros doléritiques avec les dolérites, forment souvent de coulées massives
servant de plancher d’écoulement aux basaltes. Ils peuvent aussi former des sills.

Métadolérite à texture intersertale Gabbro doléritique à texture ophitique


porphyriqur éch W234A / 474181-1354766 éch W205/478525-1356055

Les méta andésites


34

Bien qu’elles ne soient pas mentionnées sur la carte géologique au 1/ 1 000 000 ème, ces
andésites affleurent de manière quasi continue et font jonction avec celles de Wona-
Mana , au sud. On les observe en pillow-lavas (ph 27 ) et surtout sous forme de
brèches de pillows ou hyalclastites. Ces brèches dont la génèse est différente des
brèches pyroclastiques, sont monogéniques, formées de fragments d’andésite et de
micropillows brisés ou entiers colmatés par un ciment hyaloclastique. Elles se
formeraient par effet de trempe lorsque la lave encore chaude, se refroidit brutalement
au contact de l’eau. Ces effets de trempe se traduisent également par les fentes de
retrait thermique observées dans les fragments (ph 28)

affleurement de méga pillow-lavas andésitiques Tigan Nord Hyaloclastites(brèches de


pillows) andésitiques /Oula
484 124E - 1 363 049 N

Les roches plutoniques

Des intrusions tardives de roches basiques à neutres (gabbros, diorite) dans le


complexe volcanique et volcanosédimentaires ont été observées localement. C’est le
cas au nord du village de Nounou, au bord de la route Safané- Dédougou , où une
intrusion composite, gabbro-diorite de différenciation magmatique, recoupe les tufs
rhyolitiques.

5. Les traits structuraux de la zone d’étude

L’aire de la zone d’étude coïncide avec la zone de bifurcation de la mégastructure


régionale qui prend alors deux directions ; l’une subméridienne (N0°-N20°E), l’autre
NE-SW (N35°E- N50°E)
Ces deux directions se retrouvent sur le terrain et impriment une schistosité d’ordre
régionale.
La structure NE-SW est associée à des plans de cisaillement « C » (N60°E) et à des
plis isoclinaux
35

Une troisième structure orientée E-W (N 90°E- N100°E) apparaît épisodiquement le


long de la zone ,délimitant des couloirs de cisaillement matérialisés par une schistosité
de crénulation et /ou de fracture qui rappellent ceux observés dans la zone de
Wayalguin.

Deux couloirs de ce type ont été identifiés

Le couloir E-W de Tiézan Est

Il passe au droit du Pic de Tiézan ( X=478102E ; Y= 1 354 135N) . Les roches y sont
fortement déformées, notamment les métabasaltes doléritiques dans lesquels on
observe une schistosité N50°E à pendage NW ( 70°- 80°) reprise par une shistosité de
crénulation et de fracture orientée N 90°E (ph 29 et 30). Les plis isoclinaux à axes
dirigés au N60°E sont fréquents. Ces axes peuvent être faillés et sont parallèles aux
plans de cisaillement « C ». Les filons de quartz qui recoupent ces roches constituent
des marqueurs privilégiés. Cette déformation polyphasée s’accompagne d’une
altération hydrothermale intense (silicification, chloritisation, carbonatisation,
séricitisation, sulfuration, ferrugination à magnétite …)

Métabasalte polydéformédéformé S1 50°E ; Métabasalte polydéformé à veinule de quartz


schistosité de crénulation S2 N90°E crénulée par S2 N90°E

Le couloir de cillaillement E-W de Tigan Nord

Il est localisé à environ 5km au nord de Tigan sur la piste conduisant à Oula. Ce
couloir de cisaillement a une incidence sur la topographie marquée par une zone de
dépression E–W limitée au sud et au nord par des lignes de crêtes constituées
respectivement de plateaux latéritiques ,de roches volcaniques et d’assises de
quartzites ou cherts à magnétite (ph 31 et 32).
La limite sud du couloir(X=483727E ; Y=1 363 605N) est marquée par le passage
brusque de basaltes peu ou pas déformés à des basaltes schistosés, orientés
N50°E70NW auxquels font suite une puissante unité de rhyolite et de tufs rhyolitiques
occupant quasi exclusivement le corridor de cisaillement injecté de lentilles de
quartzites ou cherts à magnétite.
36

Ces faciès « rhyolitiques » affleurent sur la pente dénudée d’un plateau latéritique et
attirent l’attention par leur blancheur « plâtre ». Ils sont pulvérulents sous le marteau et
portent discrètement le sceau d’une tectonique polyphasée qui révèle les structures
suivantes :
N10°E (fracture)
N 50°E- 55°E (schistosité)
N 60°E (plan de cisaillement C)
N 80°-N95°E ( plan de cisaillement « C’ » ?)
Plis isoclinaux à axes N55°E

Les interférences des plans de cisaillement « C », N60°E et « C’ » N 90°E, dessinent
des formes en « S » que prennent certains affleurements de rhyolite au sein du couloir
de déformation E-W.

Couloir de Tigan-N , limite sud : regard vers le


Sud-ouest ; a) affleurement de rhyolite blanchie, b) Couloir de Tigan-N: regard vers l'Est
affleurement de quarzites à magnétite

6. Les altérations hydrothemales et les minéralisations

L’altération hydrothermale est particulièrement bien exprimée dans les zones de


cisaillement. Toutefois, elles peuvent affecter des roches non déformées.

Dans les métabasaltes affectés par le cisaillement, l’altération est caractérisée par une
silicification, chloritisation, séricitisation, carbonatisation . Certains basaltes
hydrothermalisés sont en plus, riches en petits cristaux de magnétite comme ceux
observés au pieds du Pic de Tiézan et 5 km au nord de Oula .Ces basaltes à magnétite,
carbonates et pyrite affleurent abondamment à Loraboué au contact de la zone
minéralisée à albitites et lisvénites aurifères.

Dans le corridor de Tigan-Nord , les faciès rhyolitiques et volcanoclastiques blanchis


kaolinisés et pulvérulents sont dus à une altération à albite. Dans ces faciès blanchis se
détachent des plages rosées (hématite) et verdâtres(chlorite). Ils sont criblés de
ponctuations rouilles(ph 33) et recoupés de microveinules rougeâtres provenant
37

probablement de l’oxydation des sulfures(ph 34). Ces faciès hydrothermalisés,


blanchis, évovoquent fortement des minéralisations de type disséminés.

La forte silicification dans ce corridor, engendre des cherts et des quartzites à


magnétite et/ ou à manganèse dans lesquels on peut observer de la muscovite et des
carbonates à la faveur du microscope.

Tufs rhyolitiques lités, blanchis, pulvérulents à rhyolites blanchies à veinules rougeâtres de


ponctuatios rouilles de sulfures oxydés Tigan- sulfures oxydés/ Tigan-Nord
Nord

Les minéralisations connues dans la zone de Tigan sont récentes. Deux sites aurifères
ont été découverts coup sur coup par les orpailleurs, (juillet et août 2003), à la sortie
nord et à l’entrée sud de Safané. Il s’agit probablement des tout premiers d’une série
tant le contexte géologique et structural est favorable : nombreuses inerfaces roches
acides- roches basiques , fortes activités hydrothermales, interférences entre couloirs
de cisaillement NE-SW et E-W…
Les faciès rhyolitiques blanchis du corridor de Tigan- Nord constituent un réceptacle
favorable à la dissémination de sulfures et d’or . les niveaux de cherts et de quartztites
à magnétite associés, constituent également des métallotectes positifs.

De l’électrum (or argentifère) a été observé dans un métagabbro ophitique, associé à la


paragénèse métallique : pyrite-chalcopyrite- cobaltite (échantillon N°205 ; X=478 525 
Y= 1 356 055).

VII / LA ZONE DE DÉGUÉ - DÉGUÉ

1. Localisation
38

La zone de Dégué- Dégué est située en bordure Est de la ceinture de Banfora, entre
Tiéfora à l’ouest et Sidéradougou à l’est. Elle couvre une superficie de 340 km 2 et est
définie par les coordonnées suivantes( voir carte de situation Fig 8)

A : X= 339 843 Y= 1 176 070

B : X= 360 384 Y= 1 203 235

C: X= 368 392 Y= 1 197 245

D :X= 347 852 Y= 1 170 080

2. Orohydrographie

La zone de Dégué- Dégué est une pénéplaine située en contrebas de la Falaise de


Banfora avec une altitude moyenne de 300m.
Le réseau hydrographique relativement dense, est tissé d’un chevelu de petits cours
d’eau qui se rattachent au Lafigué, un affluent de la Komoé.
La végétation est de type savane arborée avec des forêts galeries le long des cours
d’eau.

3. Géologie de la zone d’étude

Trois grands ensembles de formations géologiques sont connus dans la zone :

- Les formations sédimentaires


- Les roches volcaniques
- Les roches plutoniques

Les formations sédimentaires

Elles forment une puissante série détritique dans la ceinture de Banfora mais peu
représentées dans la zone délimitée. Elles sont constituées de schistes sérciteux fins,
pélitiques, alternant avec des grès sériciteux.. Elles sont plissotées et orientées N45°E-
55°E avec un pendage redressé 80°NW en moyenne. Plus à l’ouest hors de la zone ,
elles forment l’assise des filons de quartz aurifères de Fandioro, au nord de Tiéfora.

Les roches volcaniques

Elles varient des basaltes avec leurs équivalents hypovolcaniques (dolérites) aux
rhyolites en passant par les termes intermédiaires (andésites)
39
40

Les métabasaltes et les métadolérites(ph 36) sont les faciès volcananiques les plus
fréquents Ils constituent l’encaissant des minéralisations aurifères observées sur les
sites d’orpaillage (Moussobadougou,Dégué-Dégué) . Ils sont parfois déformés et
orientés N45°E avec un pendage redressé. Certains basaltes sont vacuolaires, à
Vacuoles remplies de quartz, chlorite, épidote, calcite (ph35).
Les andésites observées sur le site d’orpaillage de Donfora sont des tufs à cristaux.

La rhyolite en coulée ou tufacée est souvent associée aux métabasaltes rendant ces
interfaces basiques/acides très propices à la minéralisation.. Sur le site d’orpaillage de
Dégué- Dégué, non loin des affleurements de basaltes ,les fouilles ont mis en évidence
de nombreux blocs de rhyolite dont certains sont pourvus de vacuoles, preuve de leur
caractère lavique. Toutes ces faciès sont minéralisés en sulfures.

Métabasalte vacuolaire épidotisé éch Métadolérite à texture intersertale éch


SK129 Dégué-Dégué SK150

Les roches plutoniques

Ce sont quasi exclusivement des plutonites acides intrusives dans les roches
volcaniques . Leur étude microscopique révèle des faciès variés : granodiorite (pré
-dominante) , leucogranite, micodiorite.
Les plutonites basiques observées sont des métagabbros à cumulats, congénères des
roches volcaniques et hypovolcaniques basiques.

4. Les traits structuraux de la zone d’étude

La caractéristique de cette zone est l’étonnante absence de grands accidents


structuraux rencontrés dans les deux autres zones d’étude (Wayalguin et Tigan). Il n’a
pas été observé de couloirs de cisaillement exceptées quelques structures mylonitiques
relevées çà et là dans les granitoïdes et probablement dues à leur mise en place
diastrophique.
41

5. Les altérations hydrothermales et les minéralisations

Les altérations hydrotermales rencontrées sont classiques : silicification, forte


séricitisation, chloritistion, épidotisation forte et sulfuration abondante.
Les paragénèses métalliques généralement observées sont : pyrite, chalcopyrite, ±
covellite, magnétite, hématite.

Cette zone longtemps délaissée est aujourd’hui le siège d’une intense activité
d’orpaillage avec une dizaine de sites repertoriés.
L’or exploité par les orpailleurs se trouve dans les veines de quartz de directions
variables( N30°E-N50°E ; N80°E- N125°E) et dans les éluvions et colluvions.
Les roches encaissantes étant souvent riches en sulfures et hydrothermalisées, il n’est
pas exclu d’y trouver des minéralisations aurifères de type disséminé.
42

VIII / CONCLUSION GÉNÉRALE ET RÉCOMMANDATIONS

L’étude des trois zones tests avait pour objet : la cartographie des halos
hydrothermaux, l’examen structural et gîtologique des indices, l’échantillonnage pour
lames minces, la géochimie sol, la géochronologie. La finalité d’une telle étude était de
contrôler les similitudes avec des gisements et des ceintures de référence et dégager
s’il en est, les caractéristiques propres à chaque zone.
Si la cartographie des halos d’altérations hydrothermales autours des indices n’a pas
pu être faite de manière systématique par manque de temps, elle a été largement
compensée par les coupes géologiques réalisées et complétée par l’étude de lames
minces et de sections polies.
Les résultats obtenus bien que partiels, en attendant les données de géochimie sol, sont
satisfaisants

La zone de Wayalguin

Les contrôles de terrain ont montré que Wayalguin est une zone à haute intensité
d’orpaillage (19 sites d’orpaillage repertoriés)

Au plan géologique, les faciès sont variés avec des interfaces entre grès, conglomérats
« tarkwaïens » et roches basiques, interfaces volcanolastites felsiques/ volcanites
basiques ; intrusions multiples de dykes felsiques, niveaux de cherts à Mn anomaux en
or(208ppb)

Au plan structural, on note la présence et l’interférence de deux couloirs de


cisaillement NE-SW et E-W réputés fertiles.(Guibaré, Banouassi, Youga, Dama…)

L’altération hydrothermale est développée et pervassive

Les minéralisations aurifères de type disséminé (Type Youga) ont été confirmées par
l’étude métallographique des sections polies.

Toutes ces caractéristiques font de la région de Wayalguin à Manga, une zone à fort
potentiel aurifère.

La zone de Tigan

Trois types de formations affleurent dans la zone de Tigan qui forment les unes avec
les autres de bonnes interfaces souvent faillées. Il s’agit des métabasaltes tholéïtiques,
des andésites hyaloclastitiques, des rhyolites en coulées ou tufacées que l’on retrouve
dans le district aurifère de Nyafé/Mana.
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Plusieurs couloirs de cisaillement NE-SW et E-W interférant, affectent ces formations


alors fortement hydrothermalisées (silicification, albitisation, carbonatisation,
chloritisation, hématitisation…) Ces mêmes structures ont été observées par le
Consultant sur le site aurifère de Sankoé dans le district aurifère de Dama situé juste
au nord de la zone de Tigan.
L’étude métallographique des sections polies a révélé la présence d’or(électrum) dans
un métagabbro ophitique, associé à la paragénèse métallique : pyrite-chalcopyrite-
cobaltite.
La découverte récente de deux sites d’orpaillage à Safané, la proximité de deux
districts aurifères au sud (Nyafé-Wona) et au nord(Dama) font de la zone de Tigan,
une zone à fort potentiel aurifère.

La zone de Dégué- Dégué

La zone de Dégué- Dégué est atypique car elle n’est pas affectée par ces grands
accidents cisaillants que l’on retrouve dans les autres ceintures. La déformation
cassante qu’on y observe est liée à des accidents locaux (protomylonytes, mylonites)
engendrés probablement par la mise en place diastrophique des nombreuses intrusions
granitiques.

Elle doit sa spécificité et son intérêt aux interfaces entre basaltes et rhyolites, et entre
roches volcaniques et intrusions granitiques.

L’hydrothermalisme y est développé allant de paire avec les minéralisations aurifères


comme l’atteste la dizaine de sites d’orpaillage repertoriés et qui font de cette région le
pôle le plus attractif pour l’or aujourd’hui.

Les tests des trois zones ont été concluants, fondés sur des critères
géologiques( volcanime bimodal, interfaces roches basiques- roches acides, grès,
conglomérats « tarkwaïens…) et structuraux, notamment l’interférence entre couloirs
de cisaillement NE-SW et E-W dont la fertilité est avérée.

Le Consultant recommande fortement le renouvèlement de ce genre de tests dans les


zones disponibles ou les permis abandonnés avec une équipe pluridisciplinaire,
comprenant un géologue, un structuraliste, un géochimiste et un géophysicien (pour le
test géophysique des zones cibles)
44

BIBLIOGRAPHIE

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Rapport d’étape 2 : Échantillonnage géochimique sur les
trois cibles. Rapport inédit 130p . BUMIGEB août 2003
Projet SYSMIN 7ACP BK 074
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Rapport d’étape 3: Elaboration de documents d’aide à
La décision et études au laboratoie octobre 2003
Projet SYSMIN 7ACP BK 074

MELCHER F.& STUMPFEL E.F. (1994) Paleoproterozoic Exhalative Formation in


Northen Ghana;source of epigenetic gold-quartz vein
mineralization.Geol.jb., D100 , pp.201-246.

NABA S. (1999) Structure et mode de mise en place de plutons granitiques


emboîtés : exemple de l’alignement plutonique paléo –
protérozoïque de Tenkodogo-Yamba dans l’Est du
Burkina Faso.(Afrique de l’Ouest) Thèse de 3 ème en
géologie,Mention Géologie structurale, Université
Cheikh Anta Diop de Dakar.209p.

ZONOU S. E ( 2003) - Evaluation des potentialités métallifères du Burkina Faso


Rapport sur le suivi et la validation des travaux effectués
par le BUMIGEB (première phase) :
Synthèse bibliographique, visites de terrain et choix des cibles
à tester . Juillet 2003 Projet SYSMIN 7ACP BK 074

ZONOU S. E ( 2003) - Evaluation des potentialités métallifères du Burkina Faso


Rapport sur le suivi et la validation des travaux effectués
par le BUMIGEB (Deuxième phase, Fin présélection,
début tests des cibles) : Echantillonnage géochimique,:
cartographie des trois sites de référence : Wayalguin,
Dégué- Dégué et Tigan

septembre 2003 Projet SYSMIN 7ACP BK 074

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