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FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE SETTAT

Département de Géologie Appliquée

Master Sciences et Techniques : Prospection et


Valorisation des Ressources Minérales

COURS DE METALLOGENIE

Année Universitaire : 2014-2015

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CHAPITRE I : GENÉRALITÉS

I DÉFINITIONS
Les minéraux sont à la base des civilisations : après l’âge de la pierre, l’humanité a toujours cherché
à diversifier ses sources de matières premières (cuivre, fer, …). L’étude des gîtes minéraux est à la
base de la géologie. Après les alchimistes du moyen âge, les premières études scientifiques sont
celles des érudits de la renaissance en Europe centrale, en particulier Goerge Bauer (1494-1555), dit
Agricola. Les travaux ont ensuite suivi les développements de la métallurgie, en particulier en
Europe centrale et dans l’ouest-américain.
En apprenant à reconnaître à utiliser les propriétés des divers minéraux et métaux, les hommes se
créent peu à peu des besoins, il fallut des quantités croissantes de produits minéraux ; de cette
manière se développa la recherche minière. Mais on s’aperçut vite que certains gisements étaient
trop petits ou à teneur trop basse pour valoir la peine d’être exploités dans les conditions techniques,
économiques et sociales du moment. Ainsi apparaissent les notions d’exploitabilité des gîtes.
1- La métallogénie : est à la fois une science fondamentale et une science appliquée. Elle vise à
décrire les gîtes minéraux, à comprendre leur mécanisme de formation et à fournir à l’explorateur
minier des guides de prospection. Le terme gîtologie en désigne la partie descriptive. L’étude des
gîtes métallifères s’appuie sur un vocabulaire concis et rigoureux.
2- Un minerai : c’est un minéral ou une substance minérale susceptible d’être exploitée. On
distinguera les concentrations métallifères où l’on va détruire la structure des minéraux pour en
extraire un élément, par exemple la sphalérite pour le zinc, des concentrations de minéraux
industriels où l’on conserve la structure naturelle tout en l’aménageant comme c’est le cas pour
l’amiante.
3- Un gisement : est une concentration minérale anormale en éléments métalliques dans l’écorce
terrestre, et qui est exploitable économiquement. La notion de gisement repose sur une base
économique, elle-même dépend de la nature du minerai, de sa teneur et tonnage, de sa localisation
géographique, des coûts métallurgiques (le coût et le mode de traitement etc.) et à la structure du
marché tel que l’existence d’une concurrence plus ou moins vive.
D’un point de vue géologique un gisement constitue un volume de roche. Sa position, sa forme, son
contenu minéral et chimique et chimique sont en relation avec les traits géologiques locaux et

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régionaux des terrains qui l’entourent. La genèse du gisement doit être


interprétée à la lumière de l’histoire géologique du district qui le contient, c’est ç dire les faits
relatifs à la sédimentation, au métamorphisme, à la granitisation, au volcanisme et à la tectonique.
4- Le facteur de concentration : correspond au taux d’enrichissement en un élément chimique,
c’est à dire au rapport entre sa teneur moyenne d’exploitation et son abondance dans la croûte
(clarcke).
5- Le clarcke : est la teneur moyenne d’un élément dans l’écorce terrestre. Il n’est pas le même
pour tous les métaux (tabl.1.1). Les corps géologiques qui méritent l’appellation de gîtes minéraux
montrent des concentrations beaucoup plus importantes que le clarke.

Elément Teneur moyenne dans Teneur minimale Taille des gisements


la croûte continentale d’exploitation géants (MT)
Clarke
Fe 7.4% 60%
Ti 0.54 35%
Ni 0.011% 3% > 5.8
Pb 16 ppm 10% > 1.6
Sn 2,5 ppm 1% > 0.25
Au 0.3 ppm 10 g/t (10 ppm) > 0.00034

Tabl.1. : Concentrations métalliques et facteurs de concentrations

6- Un gîte : est une concentration non exploitable.


7- Un indice : est une indication de la présence de la minéralisation sans valeur économique.
8- Un corps minéralisé  : correspond à une continuité de travaux miniers, sa plus grande dimension
est généralement inférieure au kilomètre. Un champ correspond à l’assemblage de plusieurs corps,
ses dimensions varient de 1 à 1 km. Un district regroupe plusieurs champs, ses dimensions varient
de 10 à 100 km.
9- Une province métallifère  : est une vaste zone (au-delà de 100 km), à concentration élevée en
gîtes métallifères, elle peut prendre la forme d’une ceinture. Une province métallifère est constituée
par plusieurs gisements ;
exemple : les ceintures des roches vertes archéennes (Cu, Au, Cr, Pt, Ni, Co …) (fig. 45)
- les Jbilete (Cu, Fe, Z, Pb, Au, Ag …)

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10- Un métallotecte : « Tout objet ou phénomène géologique relatif à la


lithologie, à la stratigraphie, à la structure, à la géochimie etc. … qui semble favoriser l’édification
d’une accumulation minérale ». Ceci désigne les facteurs conduisant à une concentration et sont des
guides de prospection. Pour le géologue, la découverte d’un guide de prospection est toujours un
élément fondamental de succès.
Exemple * Métallotecte structural : dans une région présentant différentes directions de
fractures, seule une famille (N20°E par exemple) est minéralisée, les autres directions sont stériles.
* Métallotecte lithologique : dans une série sédimentaire les minéralisations de Cu
apparaissent dans les shales noires.
11- Paragenèse minérale : c’est une association de minéraux génétiquement liés, c’est à dire qui se
forment au cours d’un processus limité dans le temps et dans l’espace, caractérisant une
composition chimique, une pression et une température.
Exemple * Paragenèse de haute température : pyrite (FeS2) + pyrrhotite (FeS)
Exemple * Paragenèse de basse température : hématite (Fe2O3) – goethite (FeO(OH))
12- Association minérale : c’est un assemblage de minéraux dont la formation peut être due à des
événements divers et génétiquement différents.
Exemple * événement 1 : pyrite et pyrrhotite ensuite
Evénement 2 : hématite et goethite
13- Gisements syngénétiques et gisements épigénétiques
Un gisement syngénétique prend naissance en même temps que la roche encaissante et dans des
conditions analogues, exemple gisement de Mn de Imini (Anti-Atlas).
Un gisement épigénétique prend naissance après le dépôt de la roche encaissante et dans des
conditions différentes, exemple les filons de quartz à galène dans les Jbilete.
14- Lithophilie, chalcophilie, sidérophilie : Le caractère géochimique d’un élément dans solution
minéralisante est nettement en rapport la configuration électronique de ces atomes.
* Les éléments lithophiles sont des éléments à forte affinité avec la silice (SiO2),
exemple : Al, Na, Mg, Ca , … Ils ont un clarcke élevé
* Les éléments chalcophiles sont des éléments à forte affinité avec le soufre (S2),
exemple : Hg, Cu, Pb, Cd, Bi, Zn, Ag … Ces éléments ont un faible clarke et des degrés de
chalcophilie différents.
Selon une chalcophilie décroissante nous avons : Hg, Ag, Cu, Bi, Cd, Pb, Zn, Ni, Co, Fe, Mn,

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* Les éléments sidérophiles sont des éléments ayant une forte


affinité pour l’oxygène, exemple : Fe, Ni, Au, Pt, Pd, Ir, …

II MORPHOLOGIE DES CORPS MINERALISES


1) Dissémination (fig.1.a) : la minéralisation est disséminée à faible teneur dans des grands
volumes rocheux. Ce type est très fréquent dans les roches magmatiques.
Exemple la chromite dans les péridotites.
2) Schleiren (fig. 1.b) : parfois les minéralisations disséminées se concentrent préférentiellement
dans des horizons en formant des agglomérations.
3) Lits (fig. 2) : la minéralisation constitue des plaques à faces parallèles, d’épaisseur relativement
faible. Ce type est fréquent dans les roches sédimentaires (exemple le fer oolithique), mais existe
également dans certains gisements magmatiques tels que les gisements de chromite stratiforme dans
des formations magmatiques ultrabasiques stratifiées (complexe du Bushveld, Afrique du Sud).
4) Les lentilles (fig. 3) : les lentilles sont de tailles et d’épaisseurs variables et peuvent se rencontrer
aussi bien dans les formations sédimentaires que dans les formations magmatiques basiques et
ultrabasiques.
Exemple les lentilles de chromitite dans l’ophiolite de Bou Azzer
5) Les amas (fig. 4 et 5) : ce sont des volumes minéralisés à contours capricieux.
Exemples : les amas de bauxite en remplissage des karsts
Les amas sulfurés de Fe-Cu dans les Jbilete
6) Les filons (fig. 6) : ce sont des corps de faible épaisseur et à faces parallèles. Ils sont mis en
place postérieurement aux roches encaissantes et correspondent souvent à un remplissage de failles.
Les bords de la roche encaissante s’appellent épontes ; celle sous le filon est nommée mur et celle
au-dessus le toit. Le remplissage du filon (minerai + stérile) constitue « la caisse filonienne ».
Lorsque la taille des filons est très réduite ceux-ci sont appelés veines.
7) Le stockwork (fig.7) : la minéralisation est constituée par un réseau de veines interconnectées
(anastomosées).

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III TEXTURE ET STRUCTURE DU MINERAI


III-1 Texture
Le terme texture désigne les relations spatiales entre 2 ou plusieurs minéraux, donc entre des
cristaux différents.
a) Texture massive : les minéraux sont orientés dans le même sens et sont jointifs. Cette texture est
très fréquente dans les gisements en lentilles et en amas.
b) Texture rubanée : les minéraux s’organisent en bandes ou rubans formés par des dépôts
successifs de divers minéraux.
c) Texture ne cocarde : le minerai et sa gangue se disposent en zones concentriques.
d) Texture bréchique : Des fragments anguleux de la roche encaissante sont englobés dans la
minéralisation.
e) Texture colloforme : constitué de dépôts en couches concentriques fines et convexes vers la
surface libre.
III-2 Structure
Le terme structure désigne la morphologie d’un cristal sans tenir compte de la relation du minéral
avec ses voisins.
a) Structure zonée : le cristal montre une évolution de la composition chimique du cœur vers la
périphérie.
b) Structure d’exsolution : un minéral peut contenir des cristaux de petite taille d’un autre minéral.
Ceci résulte de la cristallisation simultanée de deux minéraux.

IV LES PROCESSUS DE CONCENTRATION QUI INTERVIENNENT DANS LA


FORMATION DES GISEMENTS METALLIQUES
Le concept géologique des concentrations minérales est complexe, celles-ci sont d’origine interne
en général, mais l’évolution géologique fait qu’elles subissent les mêmes cycles que les roches.
Trois types de gisements peuvent être distingués : par processus exogènes c’est à dire des gisements
déposés à la surface de la lithosphère, par processus endogène déposé au sein de la lithosphère, et
enfin par processus supergènes déposés dans la zone d’altération météorique. Tout s’inscrit dans ce
que nous appelons traditionnellement « les cycles », qui se répètent depuis le précambrien.

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Altération et Erosion Sédimentation


Déformation =
Pénéplanation Diagenèse Orogenèse
Des masses continentales Lithogenèse

Subsidence

Sur ce cycle se greffent souvent mais de façon non obligatoire et à des stades variés : volcanisme,
métamorphisme, formation de granite et parfois mises en place de roches grenues basiques et
ultrabasiques. Les concentrations métallifères prennent place à des moments divers du cycle et leur
étude peut donc s’inscrire dans le cadre de la géodynamique externe et interne.
IV-1 Processus exogènes (sédimentation)
IV-1-1 Sédimentation détritique
L’altération chimique et la désagrégation mécanique des roches permettent la libération des
minéraux résistants et denses (magnétite, ilménite, zircon, rutile, cassitérite, or, platine …). Ces
minéraux s’accumulent tout d’abord sur les versants des reliefs sous forme éluvions, puis ils sont
entraînés par les eaux de ruissellement et ils se concentrent dans les alluvions des cours d’eau ainsi
que sur certaines plages en bordure de la mer.
IV-1-2 Sédimentation chimique
L’altération libère des éléments chimiques. Les plus solubles migrent en solution et sont entraînés
vers les bassins de sédimentation (lacs, lagunes côtières, mers, océans). Ils précipitent et se
concentrent dans ces bassins, en raison des changements physico-chimiques du milieu pH, Eh…
(fig. 9).

IV-2 Les processus endogènes


IV-2-1 Les gisements liés au plutonisme
La cristallisation fractionnée des magmas basiques et ultrabasiques surtout et rarement des magmas
acides, entraîne une ségrégation des minéraux réfractaires qui cristallisent pendant les stades

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magmatiques précoces (chromite dans les magmas basiques et cassitérite


dans les magmas acides) et contribuent à la formation de gîtes de disséminations ou de ségrégation.
Lors des stades tardifs de la cristallisation fractionnée, certains éléments s’enrichissent dans les
liquides silicatés résiduels différenciés et cristallisant sous forme de lentilles ou d’amas dans les
roches magmatiques.
IV-2-1 Les gisements liés à l’hydrothermalisme
a) Ils peuvent être liés ou non à des phénomènes magmatiques. Les fluides hydrothermaux issus de
la fin de cristallisation des magmas granitiques sont souvent riches en certains éléments (Be, Li, F,
Sn …). Ceux-ci se déposent aux toits des coupoles granitiques (qu’ils transforment) ou dans les
fractures des granites ou des roches encaissantes.
Les fluides hydrothermaux ne sont pas toujours en liaison avec les magmas. Il peut s’agir des eaux
météoriques qui s’infiltrent dans la croûte terrestre, se réchauffent en profondeur et lessivent des
éléments chimiques variés disponibles dans les formations géologiques. Ces fluides réchauffés,
remontent ensuite vers la surface suite à la diminution de leur densité. Les changements de la
pression et la température vers la surface vont faciliter la précipitation des éléments métalliques
dans les fractures sous forme de sulfures, de sulfosels, d’oxydes, d’éléments natifs …
b) Ils peuvent être liés à un volcanisme à l’axe des dorsales océaniques (zones de rifts). Les eaux
océaniques s’infiltrent dans la croûte océanique, se réchauffent en profondeur au contact des laves
chaudes. Les eaux réchauffées lessivent des éléments chimiques variés (Pb, Z, Cu, Fe, Au, Ag, …)
dispersés dans la croûte. Ces fluides minéralisés chauds (fluides hydrothermaux), remontent ensuite
vers la surface et déposent les éléments métalliques sous
formes d'amas sulfurés.

IV-2-3 Les gisements liés au métamorphisme de contact (pyrométasomatiques)


Ces gisements naissent des échanges chimiques entre fluides silicatés minéralisés provenant des
magmas granitiques et l’encaissant; lorsque ce dernier est carbonaté nous obtenons les skarns ou
tactites et lorsqu’il est granitique nous obtenons les greisens.

IV-3 Les processus supergènes (altération)


IV-3-1 L’altération des roches banales

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Le comportement des cations au cours de l’altération supergène, dépend


de leur potentiel ionique (fig. 9). Certains cations sont solubles voire très solubles et migrent
facilement et sont entraînés par les eaux continentales à pH généralement acide. Ces cations sont
K+, Na+, Ca++, Mg++, Fe++, Zn++, Cu++.
D’autres sont en revanche peu solubles et s’accumulent sur le continent : Al3+, Fe3+, Ni3+, Ti4+. C’est
de cette manière que se forme sur le contient des terrasses ou cuirasses riches en éléments, appelées
latérites qui selon les cas sont alumineuses ou ferrifères ou nickélifères.
Les éléments très solubles sont entraînés vers les bassins de sédimentation où ils pourront
éventuellement précipiter (fig.9).
IV-3-2 Altération de minerais préexistant (fig.10)
Lorsque des minéraux sulfurés arrivent à l’affleurement par le jeu de l’érosion, ils s’altèrent par
oxydation. Leur altération conduit à la formation en surface de « chapeau d’oxydation » ou
« gossan » renfermant des oxydes, des sulfates, des carbonates, et des métaux natifs. Si les sulfures
de Fe (pyrite, pyrrhotite …) dominent dans la paragenèse sulfurée primaire, les oxydes et les
hydroxydes de Fe seront abondants et le chapeau d’oxydation sera appelé chapeau de Fe.
Exemples de réactions mises en jeu dans la zone d’oxydation :
2 FeS2 + 7 O2 + 2 H2O 2 FeSO4 + 2 H2SO4
Pyrite Sulfate ferreux
12 FeSO4 + 3 O2 + 6 H2O 4 Fe2(SO4)3 + 4 Fe(OH)3
Sulfate ferrique Hydroxyde ferrique

Par déshydratation partielle, l’hydroxyde ferrique se transforme en goethite Fe(OH) ; la


déshydratation complète conduit à l’hématite (Fe2O3).
Sous la zone d’oxydation existe la zone de cémentation ou « d’enrichissement », qui correspond au
minerai primaire enrichi. L’infiltration de ces eaux météoriques acides jusqu’au niveau de la nappe
phréatique est accompagnée du lessivage des métaux à partir de la zone superficielle. Ces eaux sont
à l’origine de l’apport supplémentaire des métaux dans la zone de cémentation. Cet enrichissement
concerne généralement le cuivre.
Exemple de réactions chimiques mises en jeu dans la zone de cémentation :
5 FeS2 + 14 CuSO4 + 12 H2O 7 Cu2S + 5 FeSO4 + 12 H2SO4
Pyrite Chalcocite

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CuFeS2 + CuSO4 2 CuS + FeSO4


Chalcopyrite Covellite

V- OU PEUT-ON TROUVER LES GISEMENTS METALLIQUE ?


L’importance des matières premières minérales n’est plus à démontrer. La mise en évidence de
nouveaux gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en œuvre de
techniques sophistiquées comme la géochimie, la géophysique et la télédétection comme méthodes
de prospection. Cependant un stade de recherche s’impose, c’est celui du géologue de terrain (ayant
une bonne connaissance de la géologie globale et régionale) et dont dépend en grande partie le
succès des recherches.
Si l’on considère le cadre de la tectonique des plaques, on peut constater que les gisements
métalliques existent dans des sites géotectoniques variés : dorsales océaniques, marge actives et arcs
insulaires, marges passives, zones de collisions continentales. Ainsi les gisements formés au niveau
des dorsales océaniques sont différents de ceux qui prennent naissance dans les marges passives.

VI- CLASSIFICATION DES GISEMENTS METALLIFERES


Le but d’une classification et non seulement regrouper les gisements mais aussi de faciliter leur
recherche. Suivant le critère utilisé, on pourra obtenir des classifications descriptives, pratiques en
exploration ou des classifications interprétatives à caractère génétique. On a pu ainsi utiliser la
substance, la nature de l’encaissant, la morphologie, la température de formation, le contexte
géodynamique, les processus génétiques, les relations avec des processus géologiques ou les types
des fluides. La tectonique des plaques forme où il est intéressent de placer les gisements, mais
l’application directe présente parfois des difficultés dues à des différences d’échelle. Nous adoptons
la classification génétique de Raguin et nous avons les gisements exogènes et les gisements
endogènes.

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Par sédimentation
détritique
Gisements exogènes (Marges passives) Par sédimentation chimique )
Par altération supergène

Gisements liés au plutonisme


Gisements liés au plutonisme basique Orthomagmatique
(domaine intracratonique stable)

Gisements Orthomagmatique
Endogènes Pegmatitique
Gisements liés au plutonisme acide
Pneumatolytique
(domaine collisionnels, marges actives) pyrométasoamtique

Gisements liés au volcanisme d’accrétions

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CHAPITRE II : LES GISEMENTS EXOGENES

INTRODUCTION
Ils se forment à la surface de la terre par les processus d’érosion, d’altération et de sédimentation
détritique, chimique ou biochimique. Ils se forment dans les marges passives et dans les domaines
cratoniques stables. L’action de l’eau (dissolution, transport et dépôt) contribue fortement à affecter
la géochimie de la surface, et conduit à la formation de gisements d’ampleur souvent considérables.
La minéralisation est souvent stratiforme et syngénétique dans les terrains sédimentaires. Pour
suivre la minéralisation on suivra et on cartographiera la couche porteuse. Dès lors qu’on reconnaît
que la minéralisation dans les formations sédimentaires une liaison génétique étroite avec leur
enveloppe, il paraît normal de les distinguer d’après le caractère du milieu générateur.

A : LES GISEMENTS EXOGENES LIÉS À LA SÉDIMENTATION

I- LES GISEMENTS SÉIMENTAIRES DÉTRITIQUES : PLACERS

Lors de l’altération supergène des roches, les minéraux résistants sont préservés (cassitérite, zircon,
rutile, or, platine, diamant …). Ils s’accumulent d’abord sur les pentes des reliefs où ils forment des
concentrations élluviales. Ils sont ensuite transportés par les eaux superficielles et ils se concentrent
dans les alluvions des cours d’eau ou dans les sédiments littoraux. Ainsi se constituent des
formations détritiques renfermant une minéralisation en grains : les placers. Ces derniers peuvent
être fluviatiles ou marins.

I-1 Les processus de formation des placers

La formation d’un placer nécessite tout d’abord l’existence d’une roche mère renfermant une
minéralisation constituée par des minéraux denses et peu ou pas altérables. La minéralisation dans
la roche mère peut être disséminée et sans intérêt économique.
La roche mère doit être ensuite soumise à une altération chimique et à une fragmentation
mécanique, qui sont guidées par la stratification, la schistosité et la fracturation. L’altération
chimique favorisée par les climats chauds et humides, permet l’évacuation de certains ions Na +, K+,
Mg++, Fe++, … qui partent en solution.

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La pénétration de l’eau dans les interstices des roches exerce des tensions
importantes qui conduisent à la fragmentation et la désagrégation de la roche en débris. Les débris
des roches mères sont accumulés par gravité sur les versants des reliefs et constituent des éluvions
minéralisés ; ceux-ci sont susceptibles d’être exploités (exemple : Le platine dans les éluvions des
roches ultrabasiques dans l’Oural, URSS). Les éluvions constituent simplement une étape
transitoire. Ils sont entraînés ensuite par les eaux superficielles et vont constituer les alluvions des
cours d’eau. La formation des placers nécessite par conséquent des processus de transport des
particules minéralisées : par traction (quand le diamètre > 2mm), par saltation (quand 0.5 < d <
2mm) et par suspension (d < 0.5 mm).
Ces processus obéissent à quelques principes :
1) Sur des particules de même forme, l’action du courant dépend de la densité et du diamètre des
particules. Pour des particules de même nature minéralogique, on obtiendra lors du dépôt un
classement par taille, c’est à dire que les particules les plus grosses se déposent les premières
c’est le calibrage . Les particules les plus denses se déposent les premières c’est le triage. Les
minéraux denses de petite taille (chromite) s’accumulent avec les gros débris des minéraux (ou
roches) les plus légers (quartz, feldspath).
2) Il y a une concurrence entre la masse des particules et la turbulence du courant. Le parcours des
particules est long quand le courant est rapide. Quand le courant s’affaiblit le transport des
particules cesse. Les particules denses se déposent de manière privilégiée sur les rives convexes
des cours d’eau et dans les zones où les vallées s’élargissent. Les irrégularités du fond de la
vallée constituent des pièges où s’accumulent les minéraux denses (fig.21).
3) Les fortes concentrations des minéraux denses de petite taille, se déposent avec des galets ou
des graviers de roches légères (ou minéraux légers). Les minéraux de minerais denses
s’introduisent dans les espaces ménagés entre les galets et finissent par aboutir sur le fond
rocheux.

I-2 Les processus de formation des placers marins


Les placers marins peuvent se former directement par le jeu des vagues et des courants marins. Les
vagues contribuent par leur force à détruire mécaniquement les roches des formations littorales,
qu’elles désagrègent en fragment ou en minéraux. Seuls les minéraux résistants et denses serviront à
la formation des placers et contribueront à la formation du sable de plage. Les placers marins

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peuvent également se former à partir d’alluvions fluviatiles transportés


jusqu’au littoral.

I-3 Les minéraux exploités en placers


Les minéraux exploités en placers sont résistants à l’altération chimique et à la destruction
mécanique et leur densité est élevée (tableau 2). La plupart des placers exploités sont actuels ou
récents, rares ceux qui sont anciens.
Exemple : Witwaterstrand (Afrique du Sud), énorme gisement aurifère situé dans les formations
précambriennes.

II LES GISEMENTS SÉDIMENTAIRES CHIMIQUES


Introduction
Les eaux continentales oxydantes et acides, sont souvent chargées d’ions minéraux et métalliques
qu’elles ont lessivé aux formations continentales lors des processus d’altération. Selon les cas, ces
eaux circulent sur des distances plus ou moins longues dans les bassins sédimentaires jusqu’au site
de dépôt qui en général un bassin marin. Les eaux minéralisées oxydantes et acides, rencontrent dès
la ligne de rivage un milieu basique et réducteur (eau de mer). La solubilité des ions métalliques
chute brutalement dans ces nouvelles conditions (réductrices et basiques), ce qui permet leur
précipitation chimiquement. La précipitation des métaux est continue depuis de ligne de rivage vers
le large, ce qui aboutit parfois à une zonalité minéralogique et chimique des minéralisations. Cette
zonalité est due à la différence de chalcophilie (affinité pour le soufre) entre les différents éléments
métalliques.
De nombreux échanges géochimiques peuvent se produire durant l’évolution diagenétique des
roches. La minéralisation est syngénétique, c’est à dire se forme simultanément avec son encaissant.
Nous distinguons deux grands types selon si l’encaissant est détritique ou chimique.
II-1 Gisements sédimentaires chimiques en milieu détritique grossier : RED BED

1- Définition :
Le terme red-bed s’applique à des concentrations métalliques en milieu détritique grossier. A
l’origine ce terme caractérisait des concentrations de Cu rencontrées dans des grès et conglomérats
des séries rouges. Ce type a été défini dans le Permien et le Trias de l’Europe, mais il est très

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répandu dans le monde et dans des formations sédimentaires d’âges variés.


Une extension du terme aux concentrations de Zn, Pb, U est devenue usuelle.
2- Exemple du gisement de Largentière
Ce gisement est localisé à la transgressions mésozoïques sur le socle hercynien dans le bassin
sédimentaire du SE de la France. La minéralisation est portée par des termes détritiques, grès et
conglomérats du Trias. Quatre domaines sont distingués (fig. 9) :
- Glacis
- Un domaine pédimentaire à caractère fluviatile, peu ou pas chenalisé, reprenant les
matériaux partiellement altérés du socle hercynien.
- Un domaine de bordure où les éléments détritiques sont soudés par un ciment siliceux ou
sulfuré ; c’est le siège du gisement de Largentière. Le gisement montre une variation latérale de la
nature du ciment. La minéralisation exploitable se localise dans des chenaux et montre toutefois un
passage d’une minéralisation plombifère (PbS) à une minéralisation plombo-zincifère (PbS-ZnS),
ce qui représente une zonalité horizontale.
- Un domaine lagunaire à caractère évaporitique (anhydrite-dolomie), perturbé par les
apports détritiques non classés.
Autres exemples : les gisements de Pb de la Haute Melouya (Maroc), dont le gisement de
Zeida et Aouli
Les gisements d’uranium du Colorado (USA)

II-2 Les gisements sédimentaires chimiques en milieu détritique fin : kupfer-schieffer

Définition :
Le terme kupfer-schieffer est un terme stratigraphique caractérisant un niveau marin bitumineux du
Permien supérieur de l’Europe centrale et occidentale. Ce type a été déterminé pour la première fois
pour les gisements de cuivre dans des shales noirs de la région de Mansfeld (Allemagne).
De nombreux environnements sédimentaires détritiques fins de type shales, dont la couleur noire est
due à la présence de la matière organique contiennent des concentrations métallifères économiques
(Cu, Pb, Zn …).Les meilleurs exemples des gisements de ce type sont les kupfer-schieffer
européens (Allemagne, Pologne, Hollande et Angleterre), en raison de leur importance économique
(1000 ans d’exploitation).

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Les kupfer-scheiffer représentent un mince épisode marin de 1 m


d’épaisseur, intercalé entre des conglomérats et des grès permiens reposant sur un socle paléozoïque
et des évaporites et carbonates permiens. Ils constituent des minéralisations (1 à 2% de Cu),
associées à la transgression permienne. Les corps minéralisés sont concordants avec leur encaissant.
Le tonnage est de 50 millions tonnes de Cu, mais les zones considérées comme exploitables (3%)
sont très localisées.

Hypothèse génétique
Les reconstitutions paléogéographiques faites par différents auteurs, s’accordent sur un dépôt
contemporain de la minéralisation et de l’encaissant. La minéralisation syngénétique est liée à
l’érosion et à l’altération du socle hercynien riche en filons minéralisés et elle s’est formée
simultanément avec la couverture sédimentaire lors de la transgression permienne. Le dépôt de la
minéralisation est suivi d’une évolution minéralogique pendant la diagenèse. Cette minéralisation
montre une zonalité horizontale. De l’ancienne ligne de rivage vers le large nous avons une zone à
chalcopyrite-bornite-chalcocite-sulfures d’argent, suivie par une zone à galène-sphalérite et
finalement d’une zone à pyrite. Cette zonalité est due à la stabilité chimique des métaux les plus
chalcophiles (à forte affinité avec le soufre), précipitent les premiers (Cu, Ag), suivis par les
éléments les moins chalcophiles (Pb-Zn).

Autres exemples : gisements de Cu du couloir d’Argana (Maroc)


La ceinture de cuivre (copper belt) de la Rhodésie et Katanga

II-3 Gisements sédimentaires chimiques en milieu carbonaté


II-3-1 Gisement de manganèse de l'Imini
Il est situé à 160 km au SE de Marrakech, dans le versant sud du Haut Atlas. Il se présente sous
forme d'une bande de direction ENE-WSW, constituée de lentilles anastomosées pouvant atteindre
2 km de longueur et une largeur de 400 à 600 m, à proximité d'une ligne de rivage cénomanienne.
L'analyse séquentielle montre l'existence de transgressions successives depuis le Trias jusqu'au
Crétacé sur un socle composé de rhyolites, d'andésites précambriennes et de schistes cambro-
siluriens.

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La minéralisation exploitable se présente en trois couches (C1, C2 et C3)


plus ou moins continues et d'aspect horizontal.
La couche C1 occupe la bas d'une dolomie gréseuse interprétée comme un dépôt fluviatile
débouchant dans un milieu supratidal. La couche C2 correspond au sommet du même niveau.
La couche C3 correspond à un remplissage karstique au sommet d'un niveau de dolomies
fossilifères.
Hypothèse génétique:
La présence à 20 km au sud, d'un socle riche en filons et laves manganisifères soutient l'hypothèse
du lessivage chimique du Mn2+ à partir du socle par les eaux continentales acides et oxydantes.
Dans la zone de rivage au contact des eaux marines alcalines et réductrices, s'amorce la
précipitation de Mn sous forme de pyrolusite (MnO2) et psilomélane [Mn5O10(Ba, H2O)].

Autres exemples de gisements:


Le gisement de Pb-Zn de Mibladen la Haute Melouya
Les gisements de Fer oolithique apparaissent essentiellement à partir du Paléozoïque. Ceux du
Précambrien, pauvres en oolithes, appartiennent aux gisements de type rubané. Un bon exemple de
gisements de Fer oolithique correspond aux gisements de Lorraine France, d'âge jurassique moyen
(fig. 19). Les oolithes ferrugineux sont parfois brisés est soudés par un ciment calcaire (calcite +
sidérite). La présence parfois de stratification oblique indique une composante détritique (fig. 20).

II-4 Substances utiles non métallique d’origine chimique ou biochimique


II-4-1 Les évaporites
On place dans ce groupe les formations comprenant avec des carbonates, des argiles et des marnes,
des bancs de gypse, d’anhydrite, de halite, de sylvite, qui reflètent des conditions exceptionnelles
d’évaporation, ce qui exclut la plupart des calcaires et des dolomies.
Il n’est pas inutile de rappeler la composition moyenne de l’eau de mer et de présenter en
pourcentage de chlorures, de sulfates et de carbonates, les 35g par litre qu’elle contient en solution.

Composé %
NaCl 78
MgCl2 9.2
MgSO4 6.5
CaSO4 3.5
KCl 2.1

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CaCO3 0.4
Divers 0.3

Ceci met en évidence la dominance considérable de NaCl. Pour permettre un dépôt de sulfates et
surtout de chlorures, il faut des conditions exceptionnelles d’évaporation réalisées dans les bassins
côtiers ou reliés à une mer intérieure mais aussi dans des dépressions continentales en pays
désertiques. S’ils sont exposés, les dépôts évaportiques sont soumis aux infiltrations, à la pluie et à
des lessivages qui éliminent d’abord les constituants les plus solubles, c’est à dire les chlorures et à
moindre degré les sulfates. Leur concentration suppose une protection efficace.
Comme exemple nous citons les grands gisements de halite et de sylvite du Zechstein de l’Europe
du nord (Allemagne).

II-4-2 Les phosphates

Les phosphates apportent un autre élément indispensable à l’agriculture intensive, pour former les
engrais trivalents (P-K-N). Les phosphates en grains des bassins marins récents représentent la plus
grande partie des réserves mondiales (35 109 tonnes) pour le Maroc seul, qui en possède la moitié et
en produit annuellement 15 106 tonnes.
A l’exception des concentrations d’apatite exploitées en Russie dans les roches magmatiques
alcalines, tous les gisements sont sédimentaires et résultent en grande partie de l’accumulation de
squelettes des animaux vertébrés.

II-4-3 Les combustibles ou hydrocarbures

Les lignites, les charbons, le pétrole et le gaz naturel représentent la plus grande partie des réserves
d’énergie. Leur genèse est due à la transformation de la matière organique lors des processus de
sédimentation et diagenèse de la matière organique. La diagenèse particulière des hydrocarbures
suppose une température notable et nécessite des pièges.
Les températures de 150°C environ réalisées selon le gradient thermique local, à des profondeurs de
3 à 10 km produisent un craking naturel, c’est à dire une rupture des grandes molécules et les
hydrocarbures sont d’autant plus « légers » que le processus a été plus poussé. Les huiles brutes et
les gaz s’échappent alors de leur roche mère et s’accumulent dans des roches-magasins poreuses à

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condition toutefois qu’une couche imperméable, bloquant leur progression


vers la surface.
Les réservoirs sont constitués à 60% par des grès et à 40% par des calcaires ou des dolomies
poreuses, vacuolaires ou fissurées. Quant au pièges, ils sont réalisés le plus souvent par des
structures anticlinales mais aussi aux dômes de sel dont le chapeau bréchique et les biseaux qu’ils
induisent dans les couches traversées forment d’excellents réservoirs. Des biseaux stratigraphiques,
des failles colmatées par des argiles peuvent également piéger les hydrocarbures.
Les combustibles solides restent dans leur formation d’origine mais leur constitution, suppose un
milieu réducteur. Comme ils n’ont pas la possibilité de migrer et de s’accumuler, il faut pour qu’ils
soient en quantité notable et surtout en bancs épais de 1 m environ, que la matière organique soit au
départ très abondante.

PLANTES ANIMAUX

Bois Protéines

Lignine Cellulose

Acides humiques pauvres an azote Acides humiques riches en azote

LIGNITES

Charbons

Schéma simplifié montrant la formation des charbons (d’après Enders in Van Krevelen,

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B GISEMENTS EXOGÈNES LIÉS À L'ALTÉRATION


SUPERGÈNE

I- GISEMENTS RÉSIDUELS :
Gisements formés par latéritisation de roches préexistantes, sous climat chaud (> 20°C) et humide,
(climat équatorial). Les phénomènes d'altération sont exacerbés car la vitesse des réactions
d'hydrolyse augmente très vite lorsque ces réactions s'opèrent à haute température. La ceinture
équatoriale est le lieu privilégié de ce type d'altération. L'action des eaux de pluies très abondantes
et la couverture végétale (eau acidifiée) provoque la formation de latérites. Les silicates sont
largement hydrolysés et leurs éléments sont évacués totalement (K, Na, Ca, Mg), ou partiellement
comme Si. Les diagrammes de potentiels ioniques (fig. 9) montre Fe et Al sont moins solubles que
les autres éléments. Les éléments les moins mobiles s'organisent en néoformations des constituants
fondamentaux des cuirasses ou latérites in-situ sur la roche mère sous forme oxydée ou hydroxylée.
Les plus fréquents sont : l'oxyde de Fe (hématite), l'hydroxyde de Fe (goethite), et l'oxyde d'alumine
hydraté (gibbsite Al2O3, 3H2O; la bohémite Al2O3, H2O).
*** Lorsque nous avons la dominance des oxydes de Fe nous avons les latérites ferrugineuses, qui
se forment par latéritisation de roches riches en Fe.
*** Lorsque les oxydes de Al sont dominants nous avons les latérites alumineuses dites bauxites,
qui se forment par latéritisation des roches alcalines riches en alumine. Les syénites néphéliniques
contiennent l'orthose, la néphéline et peu de minéraux ferro-magnésiens des îles de Los (Large de la
Guinée) et sont altérées en bauxites, (la latéritisation s'opère encore actuellement).
*** Quand certaines péridotites riches en Ni, telle celle de la Nouvelle Calédonie, sont soumises à
un climat chaud et humide, nous avons la formation de latérites nickelifères.

II- ALTÉRATION DES MINÉRALISATIONS EN PARTICULIER SULFURÉES :


CHAPEAUX OXYDÉS ET ENRICHISSEMENT SUPERGENE (CÉMENTATION)

Introduction
L’oxydation et la cémentation sont étroitement liées au régime des eaux de surface et souterraines.
Trois zones sont distinctes (fig. 10) : zone d’oxydation, zone de cémentation et zone statique
(minerai hypogène).
II-1 Zone d’oxydation

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Au-dessus de la surface piezométrique (phréatique), c’est la zone


d’aération, de dissolution, d’oxydation où l’eau circule rapidement vers le bas. Elle est chargée
d’oxygène et de gaz carbonique atmosphérique et dissout les éléments chimiques des roches et des
minerais. Dans cette zone les sulfures sont instables et les minerais sulfurés sont oxydés. En règle
générale quand un dépôt métallifère est exposé en surface il est oxydé en chapeau d’oxydation.
Dans cette zone la minéralisation primaire a perdu par lessivage une grande partie de ses
constituants chimiques utiles. Sa composition minéralogique, chimique, et sa structure ont été
profondément modifiées.
Les réactions dans la zone d’oxydation : formation de sulfates et d’hydroxydes ferriques
Prenons à titre d’exemple l’un des sulfures les plus courants dans les dépôts métallifères : la pyrite
FeS2. Ce minéral lorsqu’il soumis à des conditions oxydantes donne du sulfate ferreux et de l’acide
sulfurique :
2 FeS2 + 7 O2 + 2 H2O 2 FeSO4 + 2 H2SO4
Pyrite sulfate ferreux
Le sulfate ferreux est rapidement oxydé en sulfate ferrique :

12 FeSO4 + 3 O2 + 6 H2O 2 Fe2(SO4)3 + 4 Fe(OH)3


sulfate ferreux sulfate ferreux hydroxyde ferrique
4 FeSO4 + 3 O2 + 2 H2SO4 2 Fe2(SO4)3 + 2 H2O
Le sulfate ferrique est instable en solutions neutres ou faiblement , est hydrolysé en hydroxyde
ferrique et en acide sulfurique :
Fe2(SO4)3 + 6 H2O 2 Fe(OH)3 + 3 H2SO4

Le sulfate ferrique est un oxydant puissant, il attaque la pyrite et d’autres sulfures et fournit plus de
sulfates ferreux :
Fe2(SO4)3 + FeS2 3 FeSO4 + 2S
Sulfate ferrique pyrite sulfate ferreux soufre natif
Dans le cas où nous aurions la sphalérite qui accompagne la pyrite :
ZnS + 4Fe2(SO4)3+ 4 H2O ZnSO4 + 8 FeSO4 + 4 H2SO4
En général la réaction de transformation des sulfures est écrite comme suit :
MS + 4Fe2(SO4)3+ 4 H2O MSO4 + 8 FeSO4 + 4 H2SO4

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La plupart des sulfates formés sont plus ou moins solubles et ces solutions
descendent à travers le dépôt et précipitent leur contenu métallique plus bas, ainsi la zone
d’oxydation superficielle est lessivée. Les solutions sulfatées descendantes peuvent déposer leurs
métaux dans la zone de saturation.

II-2 La zone de cémentation ou de saturation

Elle est située en dessous de la zone piézométrique, les roches subissent une imbibition d’eau
permanente : c’est la nappe aquifère. La circulation de l’eau y est encore appréciable. Elle descend
lentement vers les points bas. A ce niveau les phénomènes de dépôt des éléments dissous dans la
zone d’oxydation sont très importants. Le dépôt des métaux peut se produire de diverses manières :
Par réactions d’échange entre solutions et corps solides
- Par évaporation et saturation des solutions en climat aride
II-2-1 Réactions d’échanges entre solutions et corps solides
C’est le phénomène le plus important déterminant le dépôt. Les échanges peuvent s’effectuer :
- entre les solutions sulfatées et la gangue, plus la solution est acide, plus elle peut
dissoudre. Le dépôt sera donc favorisé par des conditions qui diminuent l’acidité
de la solution. La calcite, la dolomite et la sidérite neutralisent Fe 2(SO4)3 et H2SO4
et dans le milieu neutre ainsi réalisé nous avons une réaction (réversible) du
type :
MSO4 + CaCO3 MCO3 + CaSO4
- ou les roches encaissantes ou entre les solutions et sulfatées et les sulfures
hypogènes. Ces échanges de métaux obéissent à l’intensité de la chalcophilie.
Voici quelques réactions à titre d’exemple :
PbS + CuSO4 CuS + PbSO4
Galène Covellite Anglésite

5FeS2 + 14 CuSO4 + 12 H2O 7 Cu2S + 5FeSO4 + 12 H2SO4


Pyrite Chalcocite
5CuFeS2 + 11 CuSO4 + 8 H2O 8 Cu2S + 5FeSO4 + 8H2SO4
Chalcopyrite Chalcocite
CuFeS2 + CuSO4 2CuS + FeSO4

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Chalcopyrite Covellite

La covellite et la chalcocite sont deux minéraux particulièrement abondants dans la zone de


cémentation.

II-2-2 Evaporation et saturation de solution


En climat chaud et sec, les solutions ne descendent pas, elles sont pompées vers la surface et se
concentrent très rapidement. Le dépôt des minéraux oxydés aura lieu en surface et il n’a y aurait
pratiquement pas de zone de cementation sous-jacente si le climat est très sec depuis longtemps.
Mais en général l’actuel climat aride est précédé d’un climat humide.

Comme exemples de gisements nous citons :


- Le gisement de Ketara situé à une trentaine de km de Marrakech sur la route de Safi (Maroc)
- Le gisement de Chuquicanata dans le désert de Atacama au Chili, ce gisement fournissait 20 % de
la production mondiale du cuivre.

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CHAPITRE III : LES GISEMENTS ENDOGÈNES


I - GISEMENTS LIÉS AU MAGMATISME
I-1- Stade orthomagamatique : ségrégation magmatique
I-1-1 - Introduction
Ce sont des gisements liés à la différenciation magmatique plutonique basique et ultrabasique et
plus rarement à la différenciation des magmas acides. La formation de la minéralisation est
contemporaine à la cristallisation du magma.
I-1-2- Gîtes d'inclusions :
Le minerai est sous forme disséminé dans la roche ignée. Le principal minerai exploité est :
diamant, Cr, Pt, Ni, Co, … dans les roches basiques et ultrabasiques;
Et Mn, U, Fe dans les roches acides. Le minerai est soit à l'état natif ou complexé à des sulfures.
D'une manière générale le soufre des magmas fixe ,Fe, Cu, Ni, Au, Ag, PGE (ou éléments du
groupe de platine Pt, Pa, Ir, Os, Ru). Parfois ces éléments sont sous forme d'arséniures. Les sulfures
sont isolés dès le stade précoce de cristallisation sous forme de liquide sulfuré immiscible avec le
magma silicaté. Le liquide sulfuré formera des gouttelettes au sein du liquide silicaté donnant ainsi
des inclusions minéralisées dans les magmas. Ces inclusions ne seront exploitées que pour le
minerai de grande valeur tel que le diamant, l'or et PGM.
* Le diamant dans les kimberlites (Kimberley, Afrique du Sud). Les kimberlites sont des
péridotites à phlogopite, qui occupent une cheminée volcanique de 1 km de diamètre. La
profondeur de formation du magma est estimée à 150 km (pression et température très élevées). La
remontée explosive a empêché la transformation du diamant en graphite.
L'érosion mécanique de ces sites basiques et ultrabasiques alimentera les placers en diamant,
platine, et or ;
et cassitérite (SnO2) si le magma est acide.

I-1- 3- Gîtes de ségrégation :


Formé par différenciation magmatique, le minerai dense se sédimente et formera des concentrations
de type ségrégation intra ou péribatholitique au niveau des intrusions de roches basiques et
ultrabasiques.

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***** Les cumulats chromifères : Dans les magmas basiques et


ultrabasiques, le chrome forme facilement des complexes stables particulièrement la chromite,
Fe2Cr2O4. Celle-ci tôt formée, participe à la sédimentation intramagmatique conduisant à la
formation de cumulats chromifères.

****** Les cumulats sulfurés : Le nickel a une forte tendance à se substituer au Mg des olivines.
Au cours de la cristallisation, dès 800°C et 2 kbars, l'olivine devient instable :
4(MgfeSiO2) + S ------------ FeS + Fe3O4 + 2 (Mg2Si2O6)
Olivine Pyrrhotite Magnétite Orthopyroxène
Ni de l'olivine est donc libéré et ne sera pas incorporé dans la structure des orthopyroxènes, mais il
va former un complexe de Ni : NiS qui se mélangera à la pyrrhotite (FeS) pour donner une solution
solide parfaite en dessus de 300°C (Fe,Ni)1-xS.

Les oxydes de Cr formés à haute température lors de la cristallisation fractionnée des magmas
basiques et ultrabasiques, forment des lentilles ou des lits pseudostratiformes dans les intrusions
basiques et ultrabasiques litées ou dans la séquence ultrabasique des ophiolites (fig. 11) (Bou Azzer,
Oman, Chypre).
Exemples de gisements
* Nous prendrons pour type le complexe du Bushveld (Afrique du Sud). Le complexe igné du
Bushveld est un lopolite (de 375 km * 300 km) s'étend sur 67000 km2 (fig. 25). Son épaisseur est
de 8 km. C'est la plus grosse intrusion mafique et ultramafique connue, et renferme les plus grosses
réserves mondiales de chromite (18 * 10 tonnes ) et platinoïdes (6000 tonnes).
9

Le lopolite du Bushveld s'est mis en place il y a 1.9 milliards d'années, entre les sédiments du
supergroupe du Transvaal et les formations acide de Rooiberg. Le granite Rouge Du Bushveld
intrusif dans la série de Rooiberg, est postérieur au complexe ultramafique/mafique (fig. 26). Il a été
divisé en plusieurs zones (fig. 27, 28)
L'origine intrusive du lopolite est prouvée par la présence d'une part de bordures figées au mur et au
toit, d'autre part en raison de l'existence d'un métamorphisme de contact dans les formations
encaissantes. La disposition en lits des différents types lithologiques et des minéralisations
(chromite, sulfures, magnétite) s'explique par le processus de cristallisation fractionnée et
ségrégation magmatique : dans l'ensemble les roches les plus riches en Fe-Mg se situent dans la

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base du complexe tandis que les roches différenciées et pauvres en Fe-Mg


sont situées au sommet. En raison de la répétition des niveaux ultramafiques et des minéralisations,
il est probable que la mise en place du complexe du Busheveld s'est faite par injections
magmatiques successives.
* Le "Grand Dyke" du Zimbabwe (fig. 29), s'étend sur 500 km de long et 5à 6 km de large. Il
renferme des lits de chromite dans des péridotites serpentinisées. On y trouve également, au sommet
des pyroxénites, un horizon à sulfures renfermant des métaux du groupe de platine, comparable au
"Merensky Reef" du Bushveld.
* Le complexe de Sudbury (Ontario, Canada) est constitué par des norites renfermant des sulfures
de nickel et de cuivre. Le minerai exploité renferme 0.6 à 0.9 r/t de platine. Sudbury a fourni 7* 10 6
tonnes de Ni.
* Le complexe de Stillwater (Montana, USA), comporte (1) une zone basale avec des lits de
harzburgites, pyroxénites , pyroxénites, chromite; (2) une zone rubanée et une zone supérieure
constituée de lits de norites, gabbros, anorthosites. Des sulfures renfermant des métaux du groupe
du platine existent dans la zone rubanée.
* Le complexe de Noril'sk (Oural, URSS) est une intrusion de gabbro-dolérite de 12 km de long et
de 30à 350 m d'épaisseur. La minéralisation est à Cu, Ni, Platinoïdes, sous forme de sulfures
massifs ou disséminés.

I-2/ Stade tardimagmatique


Les minéralisations de ce type sont liées aux stades tardifs de la différenciation des intrusions de
granitoïdes; (tableau des minéralisations liées au granitoïdes, et schéma de la zonalité
péribatholitique).
I-2-1/ Les gisements pegmatitiques
Liés au pôle acide de la différenciation magmatique ou à des granites d'anatexie très évolués, on
note la richesse en éléments volatiles, pegmatites. La gangue est formée de quartz et feldspath. Ils
sont exploités pour :
- micas : muscovite et phlogopite (plaques de 20 cm2) , utilisés comme isolants thermiques et
électriques (Sidi Bou Athman, Madagascar, Brésil);
- gemmes : tourmaline, zircon, béryl (émeraude, ou béryllium);
- minéraux de lithium, utilisés dans la fabrication des avions.

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I-2-2/ gisements pneumatolytiques : Greisens


Situés au voisinage des culminations des batholites granitiques (apex ou coupoles des intrusions).
Lors de la cristallisation fractionnée, les liquides résiduels s'enrichissent en éléments
hygromagmaphiles (Na, Sn, Li, Rb, F …). Leur genèse est due à la transformation des coupoles
granitiques par les fumerolles acides (fluides magmatiques résiduels chargés d’éléments volatiles)
(fig. 23). Le feldspath du granite est totalement transformé en muscovite par altération
hydrothermale.

Granite--------------------------------------- Greisen
Quartz + Feldspath + Muscovite ----------- Quartz + Muscovite

Ces gisements peuvent être exploités pour Sn, W, Mo, Bi (voir tableau).
Comme exemple nous avons les gisements de Cornouaille (Grande Bretagne) qui sont exploités
pour Sn, W et Cu.
Les gisements uranifères de Saint-Sylvestre (Limousin, France) (fig. 24) : associés aux
leucogranites, des filons de quartz-pechblende-pyrite et des "épisyénites" minéralisées en
pechblende (UO3,Th,Pb), datés de 280 à 270 MA.

I-2-3/ Les gisements pyrométasomatiques


a) généralités
Les gisements sont associés à des roches appelées skarns ou tactites. Ces gisements existent dans
des marges actives, notamment dans la périphérie du Pacifique. Ils sont également présents dans
différents segments de la chaîne Hercynienne, mais sont moins représentés dans les chaînes
précambriennes.
b) Mode de gisement
Les gisements de type skarn sont formés au contact ou à faible distance de granitoïdes (granites,
granodiorite) intrusifs (fig. 17 et 18). Ces roches sont issues d'un métamorphisme de contact
allochimique ou métasomatose, c'est à dire métamorphisme de contact avec échanges chimiques
entre l'intrusion acide et l'encaissant carbonaté. Les skarns ou tactites sont des roches grenues,

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résultant de la fixation de la phase fluide aqueuse issue de la


différenciation magmatique, par l'encaissant carbonaté. Ce dernier fracturé et poreux et constitue
donc un milieu propice à la circulation de fluides magmatiques résiduels riches en silice, alumine et
autres éléments dont certains éléments métalliques (Au, Pb, Zn, Cu, Fe, W …). Il en résulte une
recristallisation et une imprégnation du carbonate par ces fluides et la formation de silicates
calciques de métamorphisme. Ces silicates puisent leur silice et alumines dans le granitoïde et le Ca
dans le calcaire après destruction de la molécule CaCO3 par l'énergie thermique apportée par
l'intrusion. Ces réactions sont contrôlées par de nombreux facteurs à savoir la composition chimique
de la roche, la nature des apports, la température, la fugacité en oxygène. Les skarns magnésiens qui
se substituent aux dolomies et aux calcaires dolomitiques sont plus rares. Les silicates qui forment
les skarns sont, grenats, idocrase, wollastonite, hedenbergite. Le skarn porte le nom du silicate
calcique dominant, et on parlera alors de grenatite, de wollastonitite, d'idocrasite, …
b) Les minéralisations
Les corps minéralisés de forme capricieuse, encaissés dans les skarns, sont formés de paragenèses
simples consistant en sulfures ou oxydes. Il s'agit essentiellement de blende, chalcopyrite,
molybdénite, bornite, pyrrhotite, pyrite, galène, scheelite, magnétite, graphite, …
Exemple : le graphite Frag al Ma (Jbilete), molybdénite et chalcopyrite à Azegour (Haut Atlas)
Maroc,
Gisement de scheelite de Mill City (USA) (fig. 17 et 18).

I-2-4 / LES GISEMENTS HYDROTHERMAUX LIÉS AUX GRANITOÏDES


Généralités
Les processus hydrothermaux se développent en profondeur aux toits des intrusions de granitoïdes.
Les solutions magmatiques résiduelles riches en minéralisations montent vers la surface, en
empruntant les fractures et se refroidissent au cours de leur remontée en formant des filons
minéralisés (schéma de la zonalité péribatholitique et le tableau des minéralisations liées au
granitoïdes). Dans un ordre de profondeur et de température décroissants nous distinguons quatre
types :
* Les filons hypothermaux
* les filons mésothermaux
* les filons épithermaux

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* les filons téléthermaux


Le passage d'un type à l'autre est marqué par le changement de la paragenèse sulfurée et par le
changement des minéraux de gangue.
Exemples de gisements
* Les gisements hypothermaux : Les gisements de cuivre porphyrique ou porphyry-Copper ils sont
développés dans des chaînes récentes à la périphérie du Pacifique, ou dans les arcs insulaires des
Philippines, … . Les intrusions granitiques calco-alcalines, sont traversés et auréolées de zones
d'altérations hydrothermales auxquelles s'associent des minéralisations à pyrite, chalcopyrite, et
molybdénite. La galène et la sphalérite peuvent exister à la périphérie de certains porphyres, comme
c'est le cas de la Mine de Bingham (UTAH, USA).
* Les filons mésothermaux : Sont plus abondants et peuvent former des provinces
métallifères, exemple celle du Haut Atlas, Maroc, produit : galène, blende, pyrite, cérusite
Mother Lode (Californie, USA), produit pyrite, cuivre gris et or natif
* Les filons épithermaux : La gangue et le minerai sont de plus faible température (voir
tableau).
Gisement de Tourtite (entre Ifran et Oulmès), minéralisé en stibine et pyrite encaissées dans
du quartz.
Province de Hunan en Chine;gisement de Saint Sylvestre (Limousin, France)
* Les filons téléthermaux : Déposés par les eaux thermominérales de surface, et comme
minéralisations fréquentes le mercure sous forme de cinabre (HgS2). Nous citons pour exemple la
mine Almaden en Espagne.

II LES GISEMENTS LIÉ AU VOLCANISME D'ACCRÉTION , OU GISEMENTS


VOLCANOSÉDIMENTAIRES.

II-1/ Généralités
Ces gisements sont associés à des stades plus ou moins avancés de rifting. Ils sont appelés
communément les amas sulfurés. Leur mise en place est liée aux processus d'accrétion affectant la
croûte continentale ou océanique. L'accrétion se fait par injection de laves à l'axe des rifts
océaniques (dorsale Atlantique, dorsale Pacifique) ou continentaux (rift est Africain vers le Zaïre et
Djibouti, lac Tanganyika).

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II-2/ Mode de formation


L'injection de laves chaudes à travers le réseau des failles distensives, s'accompagne du
réchauffement des eaux du bassin. Ces eaux oxydantes, basique et froides au moment de leur
infiltration par gravité dans la croûte seront réchauffées par le flux thermique dégagé par les laves
chaudes. Ces eaux réchauffées, vont devenir agressive et altéreront les roches volcaniques de la
croûte. Elles vont se charger de tous les éléments solubles lessivés de la croûte (Fe2+, Cu2+, Zn2+,
Pb2+, Ag2+, Au2+, As2+, Sb2+, Sn2+, …). Ces éléments complexés au Cl- ou H2S2-, constituent
la charge métallique de l'eau devenue chaude, acide et réductrice. Cette eau sera alors appelée fluide
hydrothermal, deviendra peu dense et amorcera sa remontée vers la surface à travers les réseaux de
failles et de fractures de la croûte. A sa remontée vers la surface, ce fluide hydrothermal retrouve les
conditions de départ, un environnement froid oxydant et alcalin. La solubilité des complexes
métalliques diminue et par conséquent le fluide déposera sa charge sous forme d'amas sulfurés
polymétalliques, sous forme de fumeurs noirs (fig. 11 et 12), en l'absence de sédiments. Dans le cas
de la présence de ces derniers, le dépôt se fait directement sous forme de couches ou de lentilles
concordantes. Les sulfures dominants sont, pyrite, chalcopyrite, galène et blende. Des sulfures d'or,
et d'argents peuvent être présents en inclusions dans les autres sulfures.
II-3/ Caractéristiques
- La minéralisation est stratiforme, ou en lentilles concordantes syngénétiques avec l'encaissant
volcano-sédimentaire.
- Ils peuvent présenter un rubanement fin, avec des niveaux minéralisés en sulfures qui alternent
avec des niveaux stériles de l'encaissant.
- La mise en place de la minéralisation se fait à travers des fractures qui sont remplis par les
dernières venues du fluide hydrothermal. Il en résulte la précipitation de minéralisations en veines
anastomosée épigénétiques (stockwerk ou stockwork).
- La trajectoire des fluides hydrothermaux est soulignée par des minéraux hydratés du
métamorphisme hydrothermal, chlorite, albite, épidote, quartz, opale, carbonates.
- Les amas présentent une zonalité verticale et une zonalité horizontale. Dans la partie interne nous
pouvons avoir la chalcopyrite, qui évolue en pyrite et finalement en blende et galène.
II-4/ Typologie des amas
Elle est établie par rapport à la nature de l'encaissant de l'amas.

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- Le type "Chypre" associé au volcanisme basique, comme exemple


fossile ophiolite d'Oman et comme contexte actuel, les amas sulfurés associés aux dorsales
Atlantique et Pacifique où l'encaissant est le basalte tholeïtique.
- Le type "Kuroko", associé à un volcanisme acide, comme exemple actuel, le bassin de Lau, à l'est
des îles.
- Le type "Sedex", l'amas est encaissé dans des sédiments, sans liaison apparente avec le
volcanisme, exemple actuel la Mer Rouge (fig. 30 et 31).

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