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UNIVERSITE DE KINSHASA
Par :
Professeur : SYMPHORIEN KASEBA M.
Assistants :
ANSELME MAVAMBOU M.
ALAIN CIBUMBA C.
-PREMIERE EDITION-
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CHAPITRE I : GENERALITES
1.1. INTRODUCTION
1.1.1. OBJECTIF ET DEFINITIONS
Le but principal du lever géologique est la réalisation de la carte géologique d’une région
donnée. La carte géologique est une représentation sur un fond topographique des terrains qui
affleurent à la surface du sol, ou qui ne sont cachés que par une faible épaisseur de formations
superficielles récentes (sols etc.) qui en général ne sont pas figurées. Les terrains sont affectés
de couleurs et désignés par des notations qui indiquent leur âge géologique quand on le
connait (cas de terrains sédimentaires). Si on l’ignore, on différencie les formations grâce à
leurs caractères pétrographiques (cas habituel des terrains éruptifs ou métamorphiques).
D’autres renseignements y sont portés au moyen de signes conventionnels (pendages,
gisements de fossiles, minerais et exploitation minières, etc.). Noter que la notice explicative
d’une carte géologique est le commentaire accompagnant une carte géologique et donnant en
général des précisions sur
a) Les facies et les épaisseurs des diverses couches géologiques visibles sur la carte ;
b) La tectonique ;
c) La géomorphologie ;
d) L’hydrogéologie ; et
e) Les substances utiles.
Le cours de lever géologique est organisé par des enseignements théoriques qui conduisent
pratiquement l’étudiant sur terrain pour la bonne maitrise des travaux de l’élaboration d’une
carte géologique.
Il n’est nécessaire d’insister sur le fait qu’une bonne étude cartographique est le support idéal
et indispensable à la réflexion géologique. Ainsi, un non-cartographe a de risque de produire
des théories « désincarnées », privées de leur support matériel et des contraintes multiples
qu’amène le terrain. La technique de lever géologique consiste à parcourir la région avec
l’objectif de localiser les différents affleurements pour établissement des échelles
stratigraphiques. L’initié suivra chaque route, chaque ravin, en coupant parfois à travers des
champs avec une observation attentive. On attend évidemment de tout géologue le respect de
la nature qu’il parcourt (respect de l’environnement) : ne pas abandonner de déchets, ne pas
défricher outre mesure, ne pas déranger la vie sauvage, ne pas piller les gisements fossilifères,
ne pas excaver outre mesure. Pour la sécurité, rappelons le port de casque et pas approcher les
parois instables de talus et avoir de lunettes de sécurité. Par ce cours théorique, l’étudiant
devra être capable des préalables suivants :
1.1.2. PRE-REQUIS
Avant d’effectuer une mission ayant pour but le lever géologique d’une région, l’étudiant doit
avoir un support scientifique en différentes disciplines de la géologie, notamment :
pétrographie, minéralogie, sédimentologie, paléontologie et géologie stratigraphique, géologie
structurale, géologie générale et géomorphologie. Le lever de carte géologique est un travail
de longue haleine exigeant beaucoup de patience, de minute, de ténacité et aussi de probité
scientifique. En effet, le géologue, marteau en main et sac au dos, parcourt les sables et
plateaux (parfois arides), traverse les forets équatoriales, gravit les hautes montagnes, longe
les rivières : tout cela à la recherche des affleurements. Ces derniers (il s’agit des
affleurements) sont en fait les seuls endroits naturels où le géologue peut effectuer des
observations ponctuelles d’ordres lithologique, paléontologique, minéralogique et structural,
et où il peut recueillir des échantillons destinés à divers types d’analyse de laboratoire
(analyses microscopiques, analyses aux R.X et analyses chimiques) au retour de sa campagne
de terrain. Ces analyses qui consistent à déterminer les roches et les fossiles échantillonnés
ont pour but de compléter ou de corriger les observations faites au cours du lever. Les faits
observés ponctuellement, associés à ces analyses de laboratoires, constituent ainsi les
matériaux bruts dont l’interprétation et l’ordonnancement en une construction plus ou moins
cohérente et robuste couchée sur un fond topographique est appelée « carte géologique ». Les
cartes géologiques sont donc des documents cartographiques ayant pour but de représenter,
sur un fond topographique approprié, la distribution des formations géologiques et des
substances minérales, soit que celles-ci aient été observées directement, soit que la
connaissance des environs permette au géologue qui lève la carte de supposer leur existence
sous les terrains de couverture. La carte géologique est donc un document à respecter,
puisque fruit de dur labeur pour son auteur.
1. MATERIELS DE TERRAIN
2. DOCUMENTATION CARTOGRAPHIQUE(SUPPORT)
Consulter les archives de la région à étudier où sont répertoriés les anciens affleurements et
les sondages pour avoir une première idée des formations à cartographier, des coupes peuvent
être connues, du style tectonique, des problèmes en discussion etc. cette première idée ne doit
pas empêcher l’étudiant de faire preuve d’imagination. Encore une fois, une carte géologique
est personnelle et reflète la vision que son auteur a de la géologie de la zone qu’il a parcourue.
S’il s’agit de l’utilisation des unités lithostratigraphiques déjà définies dans la région, il est
indispensable d’étudier soigneusement (banc par banc) les coupes types à visiter (variation
latérale etc.) pour une meilleure limitation lithostratigraphique en accord avec l’usage actuel.
Par contre, s’il n’existe pas de découpage lithostratigraphique, le cartographe aura à proposer
ses propres unités. Il doit alors sélectionner sur sa carte ou à proximité un certain nombre des
coupes de bonne qualité, les décrire minutieusement et y définir les limites inférieure et
supérieure.
CARTES TOPOGRAPHIQUES
Les cartes topographiques étant des cartes ayant des repères topographiques sont
indispensables au géologue pour préciser l’emplacement des affleurements et des stations
d’observation. Ainsi donc, un géologue qui se rend dans une région pour y effectuer le lever
doit se munir d’une carte topographique de la dite région. Le choix de la carte topographique
dépend du type de lever géologique à entreprendre, à cet effet lorsqu’on effectue ce qui est
appelé « tournée de reconnaissance » ou « lever rapide », une carte à petite échelle
(1/100.000, 1/200.000,…) peut être utilisée. Tandis que pour un lever « détaillée », il est
vivement recommandé d’utiliser des cartes à grande échelle (c.-à-d. 1/10.000, 1/20.000
jusqu’à 1/50.000) qui permettent de reporter avec exactitude les stations d’observation
visitées. Cependant, on peut lever, en détail une région dont les cartes topographiques ne sont
pas à une échelle suffisamment grande ; il suffit pour cela d’exécuter un agrandissement de
cette carte de petite échelle. Ces cartes agrandies manquent évidemment de précision, mais
permettent des notations plus complètes.
PHOTOGRAPHIES AERIENNES
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Lorsque la région à lever est une région où la topographie aérienne a été utilisée pour
l’établissement de la carte topographique, pendant la phase de préparation de la mission de
terrain, l’examen de ces épreuves photographiques est indispensable ; car il permet d’élaborer
une « esquisse photogéologique », document cartographique sur lequel le géologue reporte à
l’avance les affleurements éventuels repérés sur photographies aériennes ainsi que les
itinéraires susceptibles de lui fournir les meilleurs points d’observation quand il sera sur le
terrain.
Si la région à lever possède déjà des cartes géologiques à très petites échelles, celles-ci
doivent, pendant cette phase de préparation, être analysées en vue de la récolte des
informations nécessaires. Et il est même recommandé d’emporter avec soin une carte à petite
échelle, pour se diriger et avoir toujours sous les yeux la structure d’ensemble. A propos des
cartes géologiques préexistantes, la RDC en dispose une à l’échelle de 1/2.000.000, à côté de
laquelle on trouve celles de 1/200.000 appelées « cartes de degré carré » (au total 244 degrés
carrés de 110 km2 chacune), en principe, chaque degré carré devrait faire l’objet d’une carte
géologique ; malheureusement, à l’heure actuelle, une vingtaine seulement en dispose. La
carte géologique, dans sa présentation, doit avoir un titre (exemple : carte géologique de la
RDC) et comporte une légende. On distingue deux types de légende : une légende technique
et une légende géologique.
La légende technique reprend les substances minérales utiles exploitées et/ou
exploitables indiquées par des signes particuliers, ainsi que les étages géologiques qui
renferment les substances envisagées ;
La légende géologique, elle reprend les teintes et les figurés conventionnels utilisés sur
la carte, ainsi que certains signes se référant à la tectonique et structure de la région,
l’Age ou les périodes de formation des roches.
La carte géologique peut être accompagnée des annexes ci-après :
Des planches de coupes géologiques,
Des photographies.
Un autre terme très utilisé dans le domaine des cartes géologiques est le mot Feuille qui n’est
en soi qu’une carte géologique détaillée souvent accompagnée d’une Notice explicative.
Cette dernière explicite les descriptions lithologiques des formations géologiques, avec
l’indication des successions stratigraphiques, des facies, des faunes et des flores
caractéristiques, la tectonique, la Paléogéographie, l’Hydrogéologie ainsi que la bibliographie
reprenant les différents auteurs consultés au cours du travail.
Sur le terrain, le géologue effectuant le lever est appelé à noter dans le carnet tout ce qu’il
observe et ce qu’il n’observe pas ; il lui est utile, par exemple, de préciser que dans telle
station d’observation, les mesures structurales (direction, pendage et schistosité des couches)
ne sont pas effectuables, afin d’éviter une course inutile pour relever. Il lui faut aussi noter les
réflexions que certains faits suggèrent sur le terrain.
Sur les affleurements, les observations doivent être faites minutieusement et les notes
abondantes, pour éviter de revenir sur des affleurements déjà analysés.
Lorsque les affleurements présentent une certaine importance, il est nécessaire d’en
faire une description. A titre d’exemple, dans une carrière, il faudra noter la nature des
bancs (lithologie) exploités, leur couleur, leur texture, leur direction et pendage, leur
destination industrielle. On indiquera, en faisant bien la distinction, les fossiles
recueillis en place ou sur les déblais. On prendra également soin, si nécessaire, de faire
un croquis d’ensemble et des dessins de détail, éventuellement une photographie. La
date des observations devra toujours être mentionnée avec soin.
Chaque station d’observation sera affectée d’un numéro d’ordre et de ses coordonnées
géographiques (carnet 1). Le numéro d’ordre est ensuite reporté sur le fond
topographique.
Sur le fond topographique également, la surface correspondant à l’affleurement sera
couverte d’une teinte conventionnelle ou de légères touches colorées en cas de doute.
Le fond topographique portant l’ensemble de numéros et de touches colorées complété
de signes et de notations conventionnelles ainsi que des indications relatives à la
structure géologique constitue la « minute de lever » aussi appelée « minute de
terrain », un document à conserver précieusement au même titre que le carnet de
terrain contenant les notes.
Cette description par stations d’observation doit être accompagnée de coupes
géologiques locales ; coupes perpendiculaires à la direction ; qui s’élaborent au fur et à
mesure de l’avancement et qui viennent préciser les relations mutuelles des
affleurements voisins. Des coupes d’ensemble ou des dessins panoramiques pourront
être d’un grand secours par la suite. Et il ne faut pas manquer de les exécuter chaque
fois qu’on en a l’occasion.
Au cours des opérations de lever, le géologue ne doit pas hésiter de s’arrêter
fréquemment en des endroits bien dégagés pour prendre des notes, colorier sa minute
et pour observer attentivement le paysage, afin de considérer dans leur ensemble les
stations qu’il a étudiées dans le détail. Cette contemplation de la nature conduit à un
essai d’interprétation des formes de terrain en fonction de la structure géologique et
fait gagner le travail en précision et en homogénéité.
Chaque soir, au retour du terrain, le géologue doit repasser rapidement les
observations de la journée, en vue de vérifier si rien n’a été omis sur le fond
topographique ou dans le carnet et de compléter ainsi les notes pendant que les faits
sont encore frais dans la mémoire.
De temps en temps, il est bon pour le géologue, concernant un affleurement
particulier, de repasser dans l’esprit les faits analogues déjà observés et de les
ordonner en une sorte de « synthèse provisoire ».
Lorsqu’il s’agit d’un travail s’étendant sur plusieurs années, ces synthèses provisoires ou
mises au point périodiques sont souvent utiles pour retrouver l’évolution des interprétations ;
elles permettent d’ailleurs d’enregistrer les idées souvent fécondes survenues sur le terrain
devant les faits, et qui risqueraient de s’effacer si elles n’étaient consignées.
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Fig.1: extrait d'un carnet de terrain, montrant les différents éléments à prendre en
considération et la séparation entre localisation, description et interprétation.
Sur la carte de terrain figurent au crayon:
- pour chaque affleurement: l’extension et le type d'affleurement (en place, débris, carrière);
Il est souvent utile au cours du lever de prélever des échantillons ; cela dans le but :
Soit d’enrichir les collections locales ;
Soit de préciser après analyses au microscope, des déterminations sur la nature des
roches et sur la présence des fossiles ;
Soit de réaliser des recherches plus détaillées de la région visitée.
Dans tous les cas, le géologue veillera à ce que pour ces trois raisons évoquées :
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Il s’agit d’une étape très importante du travail de lever : un affleurement mal localisé sur un
fond topographique est pire que pas de trouver d’affleurement du tout, il faut être sûr de
l’endroit où l’on se trouve, de manière à pouvoir localiser tout nouvel affleurement près afin
de parvenir à ce degré de précision, différentes méthodes sont possibles :
a) Utilisation des points de repère de la carte : c’est la plupart du temps possible, grâce à
la qualité de nos cartes. Ayons de l’imagination quant à nos points de repère,
croisement de routes ou de chemins, bâtiments, mais aussi angle d’une prairie, d’une
sapinière, confluence, haie, arbre remarquable, pylône, etc…Notons que sur la plupart
des cartes(sauf les nouvelles cartes à 1/10.000 dans les cas des routes de plus de 14m
de largeur), les routes ne sont pas figurées en largeur réelle ; il faut mesurer par
rapport au centre des ouvrages. N’oublions pas aussi que certains traits
caractéristiques évoluent dans le temps ; une prairie, mentionnée comme telle sur la
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carte peut avoir été plantée en sapins depuis lors, d’où l’utilité de disposer des versions
les plus récentes… ;
b) A partir d’un point connu : il est toujours possible d’effectuer un cheminement au
double-pas avec la boussole, viser un point de repère situé approximativement dans la
direction de progression (arbre, piquet,..) noter son azimut, ensuite s’y rendre en
comptant le nombre de doubles-pas (moins d’erreurs de comptage que le pas) ;
c) Le relèvement : c’est une technique de positionnement utilisée en navigation côtière,
topographie, randonnée, etc. il s’agit simplement de mesurer à la boussole l’azimut de
trois point de repère connus (formant entre eux un angle compris si possible entre 60
et 90°) et de reporter leur anti-azimut sur la carte à l’aide du rapporteur. La position
est à l’intersection des droites de relèvement. Si les droites forment un triangle et si
celui-ci est plus petit ou égal à 1mm, il suffit de pointer le centre du triangle
d’erreur. Si le triangle d’erreur est plus grand, il faut contrôler au moyen d’une visée
sur un quatrième repère ou à défaut se remémorer la liste des erreurs possibles et
refaire les visées sur les trois premières ;
d) Le GPS (Global Positioning System) : il s’agit d’un système de positionnement par
satellites développé par l’US Departement of Defense. Le système européen Galileo
devrait dans un avenir proche, assurer la même fonction que le GPS ;
e) Face à un affleurement, les données à collecter : il s’agit ici de la liste des choses à
voir et à faire face de tout affleurement. Au début de cette litanie, il faut suivre point
par point afin de ne pas négliger d’informations importantes. Aussi, il faut éviter les
pièges, s’agit-il bien d’un rocher en place ou d’un bloc erratique, fauché ou basculé ?
Alors, on doit avoir l’assurance d’étudier, dans la mesure du possible, tout affleurement. C'est
souvent derrière un coin, au ras du sol que l'on pourra faire une mesure valable, que l'on
trouvera, soit un fossile intéressant, soit un minéral caractéristique.
a) Délimiter la région sur la carte d’Etat-major (20.000e par exemple) et décalquer les
courbes de niveau sur papier transparent. On peut, éventuellement, passer une courbe
sur deux.
b) Coller le transparent sur papier millimétré. Tracer les lignes à profiler : A-B et X-Y.
projeter les courbes de niveau sur les bases de la coupe A’B’ et X’Y’ et à la hauteur
voulue (échelle des hauteurs à gauche). 100.000
c) Sur une carte au 1/20.000, une hauteur de 100 m devrait être profilé à 𝑚𝑚 = 5𝑚𝑚
20.000
Mais pour que le relief soit apparent sur une telle coupe, il faut au moins exagérer les hauteurs
10 fois. En général, la détermination de l’affleurement sur le fond topographique se fait
aisément grâce aux détails de la planimétrie et du modelé. Mais dans certains cas particuliers
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où une grande précision est nécessaire (c’est le cas de lever d’une concession et de l’étude
d’un ouvrage de génie-civil). Les stations d’affleurement peuvent être également relevées par
des géomètres.
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C’est l'étude de la succession des couches ou des formations rocheuses d'une région qui
permet de reconstruire les événements géologiques. Par exemple, la nature des roches
sédimentaires nous informe sur le milieu de sédimentation et comment cet environnement a
évolué dans le temps. En outre, la stratigraphie permet d'établir une chronologie relative des
terrains par l'application des principes suivants:
Le principe de continuité : une même couche a le même âge sur tout son étendu.
Le principe de superposition : dans les terrains non-déformés, les formations les plus
basses sont les plus anciennes et les formations les plus hautes sont les plus jeunes.
C'est la façon d'exprimer l'âge relatif.
Le principe d'horizontalité : les couches sédimentaires sont déposées à l'origine
horizontalement. Une séquence sédimentaire qui n'est pas en position horizontale
aurait subi des déformations ultérieurement à son dépôt.
Le principe de recoupement : les couches sont plus anciennes que les failles ou les
roches qui les recoupent.
Le principe d'inclusion : les morceaux de roche inclus dans une autre couche sont plus
anciens que leur contenant.
2. FACIES
3. TECTONIQUE
C’est l’étude des déformations de la croûte terrestre et des structures qui en résultent, à
différentes échelles, depuis l’échelle du globe (tectonique des plaques) à l’échelle
d’échantillons (microtectonique). Ici, on l’envisagera surtout du point de vue des structures à
l’échelle régionale (carte géologique).
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Remarque :
Une carte géologique est habituellement accompagnée d’une notice (livret) qui donne
des précisions complémentaires et détaillées sur la région étudiée (situation
géographique, description détaillée des terrains avec leur épaisseur, leur lithologie, les
variations latérales, le contenu fossilifère, ainsi que l’évolution structurale de la
région.).
Lors des levés de terrain, le géologue cartographe étudie les différents affleurements
(formation géologique accessible à l’observation), selon différents aspects :
tectonique, stratigraphique, pétrographique, paléontologique, etc. C’est à partir de ces
observations, reportées sur la carte topographique (minute de terrain), que le géologue
va tracer les contours géologiques. On conçoit dès lors que les cartes géologiques
renferment une part, plus au moins importante, d’interprétations et d’hypothèses, en
fonction de la densité des affleurements étudiés. Ce problème, bien réel dans les
régions à fort couvert végétal (régions tempérées), ne se pose pas, ou peu, pour
cartographier des zones arides ou semi-arides comme la plus grande partie du territoire
marocain.
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C’est cette dernière approche qui fera l’objet de toutes les séances ultérieures.
Une coupe géologique est une représentation, selon une section verticale, des terrains cachés
en profondeur en n’en connaissant que la partie qui affleure. La coupe géologique s’appuie
donc sur une part d’hypothèses et d’interprétations déduite, logiquement, des indications de la
carte. En définitif, si la carte est bien levée, et lue correctement, ces diverses interprétations ne
diffèrent généralement que fort peu. Il faut noter que des données complémentaires, comme
des sondages ou des données géophysiques, peuvent aider à rendre une coupe géologique plus
exacte. Une coupe géologique est généralement prise perpendiculairement à la direction des
structures géologiques.
Remarque :
La représentation d’une coupe géologique demande beaucoup de soin, d’application et
de minutie, car il est bien évident qu’une erreur sur la projection des couches ou
d’épaisseur entraîne des erreurs beaucoup plus graves sur la physionomie générale et
l’exactitude de la coupe géologique (une erreur d’1mm sur une coupe réalisée à partir
d’une carte au 100 000°, représente une erreur réelle de 100m). C’est pour cette raison
qu’il est conseillé d’utiliser un crayon bien taillé ou porte mine.
En annexe 2 (figure ???), à la fin de ce manuel, nous avons représenté un modèle de
représentation d’une coupe géologique. Celui-ci doit servir comme modèle de base
pour toutes les coupes géologiques à réaliser.
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Si, sur une carte géologique, les formations géologiques se distinguent par une couleur et une
notation, dans une coupe géologique on leur affecte un figuré. Sur la figure 3, sont représentés
quelques-uns des figurés les plus utilisés.
Le dessin des figurés doit être réaliser soigneusement, en rapport avec les limites des
couches, parallèlement ou perpendiculairement (figure 4.A) et non par rapport à l’horizontale
de la coupe (figure4.B).
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3.1. INTRODUCTION
Dans le cas d’une structure tabulaire, les couches sont horizontales ou sub-horizontales, et
n’ont, de ce fait, pas subit de mouvements tectoniques (ou peu), depuis leur dépôt.
Ce sont les structures les plus simples à reconnaître sur les cartes géologiques et les plus
faciles à représenter dans les coupes géologiques.
Fig.5
- Dans les régions marquées par une plus forte activité des agents d’érosion, les couches
inférieures affleurent dans les versants des vallées, alors que les couches supérieures peuvent
être isolées dans les crêtes (figure 5).
Il ressort de la carte géologique de la figure 5 que les contours géologiques des couches
horizontales forment des bandes parfaitement parallèles aux courbes de niveau.
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Fig.6
La largeur d’affleurement (L) est directement proportionnelle à l’épaisseur (e) (figure 6):
(e1 > e2 L1 > L2) et inversement proportionnelle à la pente topographique (P) :
(P1 < P2 L’2 <L’1) .L’épaisseur des couches horizontales peut ainsi être facilement
calculée, directement sur une carte géologique. Elle est en effet égale à la différence d’altitude
entre sa limite (contour) inférieure et sa limite supérieure.
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a) DEFINITION
La géométrie d’un plan (couche géologique) est déterminée par deux paramètres (figure 8):
• La direction : c’est la valeur angulaire (α) que fait avec le nord, une ligne horizontale tracée
dans le plan de stratification de la couche (P).
La direction d’un plan se mesure sur le terrain avec la boussole, c’est à dire par rapport au
nord magnétique et se reporte sur la carte par rapport au nord géographique.
• Le pendage : c’est l’angle (β) entre le plan horizontal et la ligne de plus grande pente (Lpp)
du plan de stratification.
Il faut noter que pour une direction donnée, on a deux plans qui présentent la même valeur de
pendage mais présentent des sens du pendage (sp) opposés
Fig.7
Un plan est représenté sur une carte par des signes conventionnels, généralement en (T) dont
la barre horizontale est parallèle à l’horizontale du plan et la barre verticale à sa ligne de plus
grande pente. La longueur de cette dernière est inversement proportionnelle à la valeur du
pendage. Parfois le signe reste le même, mais on note, à côté de lui, la valeur du pendage en
degrés.
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Fig.8
a) EN RELIEF PLAT
Les contours géologiques des structures sont rectilignes et parallèles les uns aux autres (figure
9)
- Le sens du pendage est indiqué par la succession stratigraphique : c’est à dire le sens allant
des couches les plus anciennes vers les couches les plus récentes (à l’exception des séries
tectoniquement renversées).
- Il est impossible de déterminer la valeur exacte du pendage avec ces seules informations
Fig.9
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b) EN RELIEF ACCICDENTE
Les contours géologiques recoupent les courbes de niveau sous un angle variable en fonction
du pendage des couches. Cet angle est d’autant plus grand que le pendage du plan est fort
(figure 10).
Sur la figure 10, les horizontales (Hi) représentent la projection sur le plan horizontale des
intersections entre le plan de stratification et le plan horizontal situé à une certaine altitude.
L’intersection entre (Hi) et la courbe de niveau de même altitude représente un point
d’affleurement de la couche en question. Le contour géologique est obtenu en reliant les
différents points d’affleurement
Fig.10
Soit les trois plans (P1, P2 et P3) de la figure 12, dont la valeur et le sens du pendage sont
variables. A partir de leur trace respective sur la carte, on peut déduire les conclusions
suivantes :
La projection du contour géologique d’un plan vertical sur une carte est une ligne rectiligne.
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La projection sur une carte du contour géologique d’un plan incliné est une ligne qui forme
des V aussi bien au niveau des talwegs que des lignes de crêtes.
i) Dans les vallées, prise perpendiculairement aux directions des couches, la pointe du V
indique le sens du pendage des couches. Cette définition reste généralement valable sauf dans
le cas où le pendage de la couche serait plus faible et de même sens que celui de la
topographie.
ii) Au niveau des lignes des crêtes, la pointe des V indique le sens contraire du pendage des
couches, sauf dans le cas où le pendage de la couche deviendrait plus faible et de même sens
que celui de la topographie.
iii) L’ouverture du V est proportionnelle à la valeur du pendage (plus le V est ouvert, plus le
pendage est fort, et l’inverse
Fig.11
Comme nous l’avons vu dans les cas où les couches sont horizontales, la largeur
d’affleurement d’une couche inclinée est fonction de son épaisseur, de son pendage et de la
pente topographique (figure 12)
Fig.12
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On en déduit que :
- Pour une couche verticale, la largeur d’affleurement est égale à son épaisseur
La direction exacte d’une couche peut être aisément déterminée sur une carte (figure 13), par
deux points d’affleurement situé à la même altitude. La ligne qui les relie, correspondant à
l’horizontale de la couche pour l’altitude considérée, donne la direction de la couche (ici, N0).
Fig.13
Sur les cartes géologiques, la valeur (α) du pendage d’une couche peut être facilement
déterminée grâce à la différence d’altitude entre deux horizontales (dH). On procède de la
façon suivante :
On trace deux horizontales sur le même contour, on mesure la distance L1 qui les sépare. En
construisant un triangle rectangle tout en gardant la même échelle pour dH et L1, on peut
donc déduire :
Tg α = dH/L1
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Traçons deux horizontales à la même altitude (ici H400), sur les deux contours de la même
couche, correspondant à sa limite inférieure et supérieure (figure 14).
Connaissant la valeur (α) du pendage vrai, l’épaisseur peut se calculer par la formule
suivante :
e = L2sinα
Fig.14
La méthode, comme son nom l’indique, consiste à rechercher trois points appartenant au
même plan (limite inférieure ou supérieure), de telle sorte que deux se positionnent à la même
altitude et le troisième à une altitude différente.
Sur la figure 15, le point A est à l’altitude 500 alors que B et C seront projetés à l’altitude 400.
Les trois points définissent un plan représenté en coupe par AA’ dont la pente correspond au
pendage de la couche. La deuxième limite de la couche étant tout simplement parallèle à celle
déterminée.
Fig.15
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Rappelons que dans le cas d’une couche verticale, les limites géologiques présentent toujours
un tracé rectiligne, quel que soit le relief, et les différents points (A, B, C et A’) sont alignés
sur la même verticale (figure 16A), alors que les couches horizontales présentent toujours des
tracées parallèles aux courbes de niveau (figure 16B).
Fig.16
En suivant le même principe décrit précédemment, représenter en coupe les six plans en gras
de la figure 17, en appliquant la méthode des trois points
Fig.17
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5.1. DEFINITION
Fig.18
Fig.19
27
Plan Axial : c’est le plan de symétrie du pli passant par le milieu de la charnière.
Axe du Plis : c’est la direction du plan axial. Il correspond aussi à sa projection sur la
carte géologique.
Fig.20
Lorsque le plan axial est vertical, on parle de pli droit. Le pli devient successivement déjeté,
déversé et couché quand le plan axial s’incline de plus en plus.
Fig.21
Sur une carte géologique, les contours des couches plissées dépendent de la topographie, du
pendage des couches mais aussi de la géométrie de l’axe du pli.
Fig.22
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Considérons la structure plissée de la figure 22, dont le plan axial est vertical est l’axe
horizontal. Les contours géologiques forment sur le plan (ABCD) des lignes droites et
parallèles en relief plat et plus au moins sinueuses en relief accidenté. Ils délimitent des
bandes parallèles répétitives et plus au moins symétriques.
Lorsque l’axe du pli est incliné, les contours des couches géologiques forment des « V » dont
la pointe est dirigée vers le sens de l’inclinaison de l’axe, dans le cas d’un pli anticlinal et le
sens contraire, dans le cas d’un pli synclinal (figure 23)
Fig.23
Remarque :
On appelle synclinorium un groupement de plis dont l’allure générale est un synclinal et un
anticlinorium un groupement de plis dont l’allure générale est un anticlinal.
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Fig.24
Noter qu’il existe une ressemblance entre la forme du pli en coupe et sa terminaison
periclinale sur carte.
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6.1. DEFINITIONS
6.1.1. TRANSGRESSION ET REGRESSION
Au cours des temps géologiques, les limites des mers peuvent varier, pour diverses raisons
(tectoniques, climatiques,…), et ceci selon :
- Une remontée du niveau marin (la mer dépasse ses limites initiales), c’est une transgression
marine responsable de nouveaux dépôts qui vont s’avancer au-delà de ceux qui les avaient
précédés (figure 25A).
- Une baisse du niveau marin (la mer se retire en deçà de ses limites initiales), on parle de
régression marine et les sédiments liés à ce phénomène sont généralement moins étendus que
ceux de la période précédente (figure 25B).
Fig.25
6.1.2. DISCORDANCE
Dans un bassin sédimentaire (80% dans le milieu marin), les strates s’organisent en couches
parallèles les unes aux autres : la disposition est dite concordance. Si au cours de l’histoire
géologique de ce bassin, par le jeu de la tectonique, de l’érosion ou des cycles de variation du
niveau marin, la géométrie des dépôts est perturbée, on parle de discordance.
Fig.26
32
Si, lors d’une phase tectonique, les sédiments se plissent et émergent de l’eau, ils sont
rapidement attaqués par l’érosion qui aplanit le relief et donne une surface d’érosion. Si par la
suite la mer revient en transgression, elle dépose de nouveaux sédiments sur cette surface, on
a alors une discordance entre la couche horizontale m et la série plissée. On remarque que la
couche discordante m », disséquée ultérieurement par l’érosion, repose indifféremment sur les
différentes couches plissées.
Fig.27
Fig.28
Fig.29
33
Fig.30
Fig.31
Tous les contacts géologiques, que nous avons étudiés jusqu’à présent, entre les différentes
couches, aussi bien concordantes que discordantes sont dits : contacts normaux (ou contacts
stratigraphiques). Ultérieurement aux dépôts, des mouvements tectoniques peuvent intervenir,
et en fonction de la lithologie des couches et des conditions de pression- température de la
déformation, des plans de cassure apparaissent. Les déplacements relatifs entre les différents
blocs engendrent de nouveaux contacts dits : contacts anormaux (ou failles).
7.1. DEFINITIONS
Fig.32
FAILLE : On appelle faille, toute cassure avec déplacement relatif des deux
compartiments
REJET : Distance qui sépare deux points situés de part et d’autre de la faille et qui
étaient en contact avant la cassure. On mesure surtout ses composantes,
horizontales (rejet horizontal : Rh) et verticale (rejet vertical : Rv).
35
CONTRAINTES TECTONIQUES : Ce sont les forces qui s’exercent sur les roches
de la croûte terrestre. Elles peuvent être de deux sortes (figure 33):
Fig.33
FAILLE NORMALE
Faille dont le toit est relativement affaissé par rapport au mur. C’est une faille qui est associée
aux contextes tectoniques en extension (figure 34B).
FAILLE INVERSE
Faille dont le toit est relativement soulevé par rapport au mur. C’est une faille associée aux
régimes tectoniques en compression (figure 34C).
FAILLE CONFORME
Faille dont le plan est incliné dans le même sens que les couches affectées (figure 34B1 et
C1).
FAILLE CONTRAIRE
Faille dont le sens du pendage est opposé à celui des couches affectées (figure 34B2 et C2).
36
FAILLE DE DECROCHEMENT
Faille verticale à rejet horizontal. Elle peut être associée à tous les contextes tectoniques
(extensifs et compressifs) (figure 34D).
Fig.34
8.1. DEFINITION
On parle de chevauchement (ou recouvrement) lorsque deux ensembles géologiques d’âge
très différents sont anormalement mis en contact par une faille à faible pendage.
En fonction de la quantité du déplacement le long de ces failles (rejet), on peut distinguer :
- Un chevauchement de faible amplitude : cas des failles inverses et des plis-failles.
- Un chevauchement de grande amplitude : charriage.
Dans un chevauchement (figure 35) l’ensemble chevauchant est situé au-dessus du contact
alors que l’ensemble chevauché est situé au-dessous du contact
Fig.35
Fig.36
Les contacts faillés des nappes de charriage étant sub-horizontaux, leurs traces
cartographiques s’approchent de celles des courbes de niveaux.
Etant donné l’importance du déplacement horizontal, les terrains allochtones et
autochtones présentent de grandes différences géologiques (âge, lithologie)
39
Fig.37
40
Echelle précise ;
Orientation en fonction des points cardinaux connus (N, S, E et O) ;
Légende explicative
Pourquoi utilise-t-on les coupes transversales ? En lever géologique, les coupes sectorielles
jouent un triple rôle et permettent :
Ces deux méthodes montrent que pour un lever géologique fiable, le travail à pied est de loin
plus avantageux ; étant donné qu’il assure une liberté de mouvements indispensables à une
2tude sérieuse. Le travail de lever à pied est souvent utilise dans les zones couvertes par une
végétation intense et c’est le seul moyen qui permet d’observer les affleurements, qui,
autrement, passeraient inaperçus, le véhicule et bicyclette ne serviront que moyen de transport
et coordonner l’ensemble des résultats de lever d’une région donnée.
41
C’est ici qu’intervient le rôle de l’interprétation qui consiste à enchainer ces éléments ou
données éparses, afin de constituer un ensemble logique, une synthèse se rapprochant autant
que possible de la réalité. Les faits observés sont des matériaux bruts, l’interprétation qui est
nécessaire pour la compréhension les ordonne ou les agence en une construction plus ou
moins élégante et solide.
L’interprétation des faits observés est une étape très importante, car c’est ici qu’apparaissent
les tendances personnelles des auteurs ; lesquelles trahissent le caractère de critique et leur
raisonnement solide.
Pendant cette étape de travail, l’auteur doit savoir rester dans le concret en évitant de tomber
dans le piège des querelles des Ecoles, avec le risque de chercher à tout prix à aboutir à une
synthèse séduisante , mais malheureusement non assise sur des bases ou des arguments
solides susceptibles de la rendre stable.
42
A ce propos, il importe de noter que la valeur des interprétations est reflète par leur longévité,
car lorsqu’elles sont prudentes et bien étayées, elles défient les attaques de temps : de sorte
que malgré les progrès scientifiques du moment dans le domaine géologique, un autre auteur
qui entreprendrait ultérieurement des travaux dans cette même région n’apporterait que de
légères modifications, la structure essentielle du travail antérieur demeurant inamovible.
En effet, si l’auteur a été sérieux dans ses observations de terrain, les faits observés gardent
toujours leur valeur, même si sa synthèse, peut être faite à la hâte, arrivait à s’écrouler ; car,
c’est dans l’interprétation que se glisse souvent l’erreur, et c’est elle seule qui, avec les
attaques du temps, est condamné à disparaitre.
Même dans le cas où le réseau de stations d’observation est serré, le traçage des contours
géologiques est loin d’être d’une exactitude absolue ; car les stations d’observations sont sur
la surface topographique à partir de laquelle le géologue essaie de déduire la structure
géologique du volume d’une portion de la croute terrestre.
La carte géologique n’est jamais issue seulement des stations d’observation ; sinon elle
correspondrait, dans ce cas, à une simple accumulation de faits non coordonnés et donc
incompréhensible. L’auteur est plutôt obligé de faire passer les contours géologique par point
non observés (surtout dans des régions à recouvrement épais), en s’appuyant sur certain faits
suggérés sur le terrain par le modelé et le type de sol ou végétation ; lesquels avaient été
soigneusement notés dans le carnet.
De ce fait, les cartes géologiques constituent une œuvre provisoire qui est donc susceptible
d’être améliorée presque indéfiniment par de nouvelles observations.
Sur base des apparences relevées sur le terrain et notées dans le carnet, ainsi que de la
structure générale et de la valeur des pendages, l’auteur relie d’un trait continu tous les points
d’affleurement du contour géologique (c.-à-d., la surface de séparation de deux couches). Ce
trait doit par ailleurs séparer les uns des autres affleurements isolés de chacune des couches.
En opérant de cette façon-là pour chaque limite d’étage, on trace tous les contours
géologiques ; et entre ces derniers, on passe les figurés ou teinte conventionnels.
Dans le cas des couches horizontales, la situation est relativement simple ; alors qu’en pays
plissé et faillé, la précision des contours géologiques dépend des paramètres ci-après :
Pendant cette étape très critique de traçage des contours géologiques, l’usage de la
photographie aérienne est d’une importance non négligeable.
43
Dans leurs versions finales, certaines cartes géologiques, une fois les contours détermines et
les figurés ou teintes conventionnel placés, portent les stations réellement observées qui sont
alors noyées à l’intérieur des plages colorées de la carte.
Il existe un autre modèle de représentation, notamment pour les cartes à grande échelle, ou
dans la version finale, il est tenu compte à la fois des faits réellement observés et de
l’interprétation. Les points observés sont limités, par exemple, par un cercle pour les
affleurements de petite extension. Et les autres par un contour figurant la surface
d’affleurement ; à l’intérieur serait appliquée la teinte conventionnelle des couches reconnues.
Lorsque le contact entre deux formations a été observé, un trait convenablement orienté va
figurer la direction de la surface de séparation et limiter ainsi les teintes conventionnelles
correspondantes.
Préparation de la mission ;
Matériel et logistique ;
Date de départ, du début et de la fin de la mission ;
Déroulement de la mission ;
Situation géographique générale de la région d’étude ;
Difficulté rencontrées ;
Minute de terrain accompagnée des croquis, coupe sectorielles et des photos illustrant
certain faits important observés sur terrain ; et
Conclusion et recommandations éventuelles.
Celui-ci tient en relativement peu de chose (d'autant qu'il doit être transportable par
monts et par vaux): des vêtements solides et étanches (surtout les chaussures), une gourde; un
marteau; des porte-mines, crayons de couleur et gommes (il n'y a rien de plus frustrant que de
se rendre compte devant un affleurement intéressant que l'on n'a plus de quoi écrire); une
bouteille (étanche) d'HCl 10%; une loupe 10x; un rapporteur pour reporter sur la carte les
mesures de direction et les relèvements; une règle; un mètre pliant ou roulant pour évaluer des
épaisseurs lors de levés de coupes; une boussole et un clinomètre (nous y reviendrons); un
44
carnet de terrain, des cartes topographiques et un porte-carte (idem), des sacs à échantillons,
des marqueurs indélébiles, un GPS.
Suivant les cas, on peut être amené à emporter en sus un altimètre, qui peut être aussi
un moyen de se localiser par rapport aux courbes de niveau de la carte (prévoir dans ce cas un
itinéraire passant par des points d'altitude connue afin de régler l'appareil); une échelle de
teintes conventionnelles (qu'est-ce qu'un calcaire lilas pâle pour un autre géologue que
vous?...), une tarière, un appareil photo, un casque, etc... Insistons sur les points suivants:
- la carte: l'échelle doit bien sûr être en rapport avec le type de levé effectué. Dans notre cas, il
s'agit de levé de détail et nous utilisons la carte à 1/10.000 de l'IGN. Les versions bistre ont
l'énorme avantage de pouvoir être coloriées. Toujours utiliser la version la plus récente
disponible, on n'a jamais trop de points de repères (nouvelles maisons, routes,...). Ces cartes
portent en marge une graduation en coordonnées Lambert (X, Y) et en coordonnées
géographiques (latitude, longitude). Afin de faciliter leur maniement, il est commode de les
découper au format du porte-carte et de les numéroter. Ne pas oublier également des cartes à
échelle plus petite pour se situer dans un contexte régional;
- le porte-carte: idéalement au format A4, il comporte un dos dur capable de maintenir les
cartes lorsque l'on écrit dessus, une pochette pour protéger les cartes non utilisées, un dessus
transparent pour pouvoir consulter la carte par temps de pluie. Cette combinaison insolite peut
être obtenue en associant un porte-document format A4 (non métallique) et une chemise
transparente;
- le carnet de terrain: ne faites pas d'économies sur votre carnet de terrain! Il doit être solide,
inusable, à l'épreuve du climat (pluie). Ne jamais utiliser de feuilles volantes qui, bien sûr, ne
demanderont qu'à s'envoler... Au contraire, utilisez un carnet solide, quadrillé (pour pouvoir
représenter des coupes à l'échelle), de format moyen (environ 12x19 cm est idéal:
suffisamment petit pour rentrer dans les poches, suffisamment grand pour dessiner une coupe)
et numérotez-en les pages: c'est souvent pratique pour faire des rappels et des annotations
complémentaires. Il peut d'ailleurs être utile de réserver les quelques premières pages à un
index que vous rédigerez après complète utilisation de votre carnet. Si le "papier" n'est pas
étanche, toujours écrire au crayon: c'est la seule manière d'être sûr de pouvoir se relire après
une journée pluvieuse. Enfin, n'oubliez pas d'y écrire en grand votre nom et votre adresse
(éventuellement avec promesse de récompense): il est arrivé qu'un promeneur le renvoie à son
propriétaire;
- la boussole: instrument indispensable s'il en est, c'est le bien le plus onéreux du cartographe.
De nombreux modèles existent sur le marché. Pour notre usage spécifique, la boussole doit
disposer d'une nivelle à bulle pour en assurer l'horizontalité et d'un système de visée pour
effectuer des relèvements (voir ci-dessous). Toujours s'assurer de l'unité utilisée (degrés,
grades, millièmes) et du sens de la graduation (du Nord vers l'Est ou vers l'Ouest). La
première opération à effectuer est de calculer la déclinaison magnétique de la boussole: la
mesure donnée par l'instrument est en effet un angle par rapport au nord magnétique (azimut
magnétique), qu'il faut transformer pour obtenir un angle par rapport au nord cartographique
(azimut cartographique). Cette opération simple doit être effectuée à chaque changement de
région de la façon suivante:
d'un point connu A, viser un autre point connu B de la carte (clocher, château d'eau,
pylône) et faire une lecture m;
45
Les erreurs de mesure à la boussole peuvent avoir des conséquences désagréables (erreur sur
la position lors d'un relèvement, erreur sur la direction d'un plan géologique). Contrôlez
toujours les éléments suivants:
- le clinomètre s'il n'est pas inclus dans la boussole. Il est toujours possible d'en fabriquer un
au moyen d'un rapporteur et d'un fil à plomb...
Fig.38
46
REFERENCES
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des Pays-Bas, de la France et de quelques contrées voisines. Vol. in-8°, Namur, 307
pp.
2. E. FLÜGEL (1982). Microfacies analysis of limestones. Springer Verlag, 633 pp.
3. F. BOULVAIN (1993). Un historique de la carte géologique de la Belgique. Serv.
Géol. Belgique Prof. Papers, 1993 (4), 262, 63 pp.
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DEJONGHE & F. TOURNEUR (1993). Les formations frasniennes du Massif de
Philippeville. Serv. Géol. Belgique Prof. Papers, 1993 (1), 259, 37 pp.
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6. F. EMBRY & J. E. KLOVAN (1971). A late Devonian reef tract on north eastern
Banks Island, NWT. Bull. Can. Petrol. Geol., 19, 730-781.
7. Foucault et J. –F. Raoult : Coupes et cartes géologiques, édition Doin 1975.
8. J. Aubouin, J. Dercourt et B. Labesse : Manuel de travaux pratiques de cartographie.
Dunod, Paris, 1970.
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Dévonien
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47