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Présentation du cours
Ce cours présente l'ensemble des concepts de base du la géologie structurale. L'objectif est
de faire savoir aux apprenants que les structures géologiques observer dans la nature ne sont
pas du fait au hasard, mais plutôt des paramètres physiques dont l’origine se trouve dans les
profondeurs de la terre. Il sera donc question d’identifier ces structures dans la nature,
connaitre leur mode de formation, les mécanismes responsables de leur mise en place, les
éléments structuraux permettant de les caractériser, la mesure de leur attitude et leur
orientation.
Contenu
Ce cours est structuré en 5 chapitres subdivisé en 3 parties
I.1Terminologie
I.2 Analyse structurale
I.2.1. Analyse descriptive ou géométrique
I.2.2. Analyse cinématique
I.2.3. Analyse dynamique
- Test de connaissance
I.2.4. Notion de contrainte
I.2.5. Relation contrainte-déformation
I.3Notion de structure et d’élément structural
I.3.1. Structures fondamentales
I.3.2. Elément structural
- Evaluation formative
Chapitre 2 : Les plis
II.1 Définition
II.2 Mode de formation des plis
II 2.1. Pli par flexion simple
II2.2. Pli par aplatissement
II.2.3. Pli par écoulement
II.3 Eléments structuraux d’un pli
- Test de connaissance
II.4 Classification des plis
- Evaluation formative
Chapitre III : LES FRACTURES
III.1 Terminologie
III.2Différents types de fractures
III.3 Etude des failles
III.3.1. Nomenclature relative aux failles
III.3.2. Différents types de failles
III.3.2.1 Failles verticale et failles inclinées
III.3.2.2 Failles décrochantes ou décrochement
-Test de connaissance
III.4 Relation entre les failles et la topographie
III.4.1 Relief de faille
III.4.2 Pli-faille
Evaluation formative du chapitre 3
CHAPITRE IV : LES STRUCTURE LINEAIRES ET PLANAIRES
IV.1. La linéation tectonique
IV.1.1. Linéation d’intersection (Li)
IV.1.2. Linéation de crénulation ou de microplis (LB)
IV.1.3 Linéation minérale (Lm)
IV.1.4 Linéation d’allongement (La)
IV.1.5 Linéation de boudinage (Lb)
IV2 La foliation
-Test de connaissance
IV.3 La schistosité
IV.3.1 La schistosité de type continu
IV.3.2 La schistosité de type espacé
IV.3.3. Relation entre pli et schistosité
-Evaluation formative du chapitre 4
Prérequis
Ce cours est destiné aux débutants, aucune connaissance de la géologie structurale n'est
requise.
Objectifs spécifiques
A l’issue de ce cours, les apprenants doivent être capable de :
COURS DE
GEOLOGIE
STRUCTURALE
SOMMAIRE
1. Terminologie
La Géologie structurale est l’étude des déformations des roches et des mécanismes
présidant à la déformation de ces roches à toutes les échelles ; à grande échelle, on parle de
tectonique (du grec tektõn = constructeur, bâtisseur). Elle nécessite l’observation pour
essayer de reconstruire une structure afin d’en déterminer le pourquoi et le comment. Le
géologue structuraliste est donc confronté dans la nature à ce qui semble être un produit fini,
pour lequel il doit se poser un tas de questions et tenter d’y répondre.
« Déformation » est un mot qui est utilisé pour exprimer les changements structuraux qui se
produisent à l’emplacement originel d’un corps rocheux, sur son orientation, sa taille et son
volume. Il s’utilise aussi pour exprimer les processus physico-chimiques qui entraînent ces
changements structuraux. Il s’utilise enfin pour toutes les structures géométriques qui se
forment pour s’adapter aux changements de conditions.
2. Analyse structurale
L’analyse structurale de la déformation des corps rocheux passe par 3étapes successives :
Théorie de la déformation
Déformation continue
Déformation discontinue
Bien souvent, les objets géologiques se déformeront de façon hétérogène, i.e. les conditions
de la déformation homogène ne seront pas respectées. Dans l'exemple suivant (figure 6), les
droites de l'objet non-déformé ne sont plus des droites après déformation et les droites
originellement parallèles dans l'objet non-déformé ne sont pas tout à fait parallèles les unes
aux autres après déformation.
Lorsque σ1= σ2= σ3= σi, l’ellipsoïde des contraintes est une sphère (ellipsoïde particulier) et
l’état des contraintes est hydrostatique ou isotrope. Lorsque σ1≠σ2 ≠σ3, on a un ellipsoïde
régulier.
Relâché, le matériau reprend sa forme et son volume initiaux comme la band élastique que
l’on étire ou la balle de tennis frappée à la raquette.
Trois paramètres importants doivent être considérés lorsqu’on applique les concepts de
contrainte-déformation aux matériaux de la croute terrestre : la température, la pression et
le temps. Température et pression augmentent avec la profondeur de la croute terrestre et
modifient significativement le comportement des matériaux. D’une manière générale, on
aura la relation suivante (figure 10) :
Figure 10. Effet de la température et de la pression sur la déformation
Un autre élément à ne pas négliger est la composition de la roche. Certaines roches sont
cassantes de nature (calcaires, grès, granites, …), d’autres plutôt plastiques (roches
argileuses). Il y a fondamentalement deux types de contraintes qui déforment les roches : les
contraintes de compression et les contraintes de tension.
Dans la compression, les forces convergentes; elles peuvent être coaxiales ou non. La
déformation d'un jeu de carte sous contraintes de compression illustre la différence. Dans le
cas d'une contrainte de compression coaxiale, les cartes vont s'arquer, comme illustré ici:
Dans la tension, les contraintes divergent et ont pour effet d'étirer le matériel.
3. Notion de structurale et d’élément structural
3.1. Structures fondamentales
Les structures dans l’écorce terrestre sont l’expression de l’arrangement géométrique de la
matière à différentes échelles. Elles sont de trois types : les contacts, les structures primaires
et les structures secondaires.
Les contacts sont des limites qui séparent un corps rocheux d’un autre. On distingue le
contact normal, le contact discordant (ou anormal), le contact intrusif, le contact par faille et
le contact par « shear zone ».
Remarque : Il est parfois difficile de distinguer les structures primaires des structures
secondaires. Pensons simplement aux textures de dessiccation et aux joints columnaires, qui
peuvent ressembler étrangement à des fractures tectoniques si elles sont présentes dans une
roche ayant subi une phase de déformation.
1. Définition
Un pli résulte d’une déformation continue, hétérogène, en principe compressive, d’un
matériau originellement horizontal à comportement mécanique ductile. C’est une structure
qui se forme lorsque les bancs et couches sont transformés en formes courbées, coudées et
froissées.
2. Mode de formation des plis
Les plis sont des déformations plastiques continues, donc sans rupture (domaine ductile). En
fonction de la T° et de la P du milieu, la formation d’un pli peut se faire de trois (3)
manières différentes.
Remarque : isogones = droites qui relient les points de même pendage de toutes les strates.
L’épaisseur est mesurée par rapport à la strate.
Plis disharmoniques : Ils concernent des couches n’ayant pas la même plasticité. A un pli
d’une couche rigide correspondent plusieurs plis d’une couche rigide.
Synforme : un pli dont la courbure est orientée vers le bas (dont les flancs sont convergents).
Pli neutre : un pli dont la courbure se fait sur le côté (les flancs sont parallèles).
B: Synclinorium
-Pli asymétrique : pli dans lequel le plan axial n’est pas un plan de symétrie.
4.7. Basée sur la nature de la ligne de la charnière
-Pli cylindrique : pli dans lequel la ligne de charnière (rectiligne) parallèle à l’axe du pli. En
fait, c’est un pli qui peut être produit en déplaçant une ligne parallèlement à elle-même. -Pli
non cylindrique : Pli dans lequel la ligne de charnière est courbée.
-Pli conique : C’est un type particulier de pli non cylindrique, dont la forme se rapproche
d’une partie d’un cône.
4.8. En fonction de l’angle d’ouverture
-Pli modéré : Pli dont l’angle d’ouverture (α) est compris entre 180° et 120°.
-Pli serré : Pli dont α est compris entre 30° et plus grand que
0°. -Pli isoclinal : Pli à flancs subparallèle.
-Pli en genou : Pli à plan axial incliné, dont un flanc fait un angle de 90° avec l’horizontale
(α=90°), c’est donc un type particulier du pli déjeté.
-Pli déversé : pli à plan axial incliné avec une inclinaison unique des flancs, α >
45°. -Pli renversé : pli déjeté dans lequel les 2 flancs ont le même pendage, α <
45. -Pli couché : pli dont le plan axial a un pendage maximal de 10°.
4.10. Cas particuliers
-Pli étiré : pli présentant un flanc étendu.
-Pli diapir (ou à noyau perçant) : Pli dû à des montées de masses légères à
l’intérieur des dépôts sédimentaires (sels de NaCl, KCl) sous l’action des forces
tectoniques.
-Pli en chevron (ou en zigzag, en accordéon): c’est un pli avec des flancs droits
et une charnière pointue.
-Pli de Kink-band
-Pli coffré
-Pli en blague à tabac.
1. Terminologie
On appelle fracture (ou lithoclase) une ouverture (cassure), (qui est en fait une discontinuité)
dans l’écorce terrestre qui résulte de la rupture d’une roche (ou d’un ensemble rocheux).
C’est un produit de rupture fragile qui se forme lorsque la force de tension agissant sur la
roche devient trop forte.
Une faille normale présente un glissement du toit vers le bas par rapport au mur et produit
un raccourcissement vertical du matériau.
Une faille inverse présente un glissement du toit vers le haut par rapport au mur et produit
un raccourcissement horizontal du matériau.
Lorsque le pendage de la faille est orienté dans le même sens que celui des couches, la faille
est dite conforme. S’il est incliné dans le sens contraire, elle dite contraire.
Les failles normales, les failles inverses, et les failles décrochantes ont la fonction commune
d’étirer la croûte dans la direction et la raccourcir dans une autre.
Les failles décrochantes de grandes dimensions (>100 km), pouvant affecter toute
l’épaisseur de la lithosphère et constituant des limites de plaques, sont appelées failles
transformantes. La faille de San Andréas aux USA (Californie) qui s’étend sur plus de
1500 km du golfe de Basse Californie jusqu’au Nord de San Francisco est une faille
décrochante dextre.
Le terme de faille coulissante peut être utilisé pour définir les failles décrochantes qui
affectent la croûte continentale mais ne sont pas des limites de plaques. "Tectonique en
extension " : Grabben, Rifts, Bassins en extension.
Figure6: Le graben
Le graben du haut est nivelé par érosion, celui du bas est, morphologiquement, un fossé
d’effondrement.
Grabens et fossés se forment par allongement (extension) horizontal de la croûte terrestre.
Figure7 : Horst
L’effondrement du rift est de l’ordre de 7000 à 9000 m. Le Rift est découpé par des failles
normales à fort pendage en un ensemble de horst et grabens. Certains de ces grabens sont
symétriques et appelés Rifts axiaux. Ils sont considérés comme étant les lieux de déchirure
de la croûte continentale qui correspond donc à un début d’océanisation.
Tectonique en décrochement
Failles décrochantes, failles coulissantes et failles transformantes.
Ex : les Uplifts des montagnes rocheuses ouest américaines, ceux des Alpes occidentales.
4.2. Pli-faille
Lorsqu’une poussée de faille affecte un gradin de faille surélevé, celui-ci peut se coucher sur
le gradin affaissé donnant une structure particulière appelée pli-faille. Le plan de faille est
courbé à la partie supérieure pour devenir subhorizontal, alors qu’il reste subvertical en
profondeur.
CHAPITRE 4 : LES STRUCTURE LINEAIRES ET PLANAIRES
Les structures linéaires et planaires sont des structures des roches métamorphiques qui sont
la linéation, la foliation et la schistosité. Elles sont dues au fait que ces roches sont
mécaniquement déformées sous la double action du poids des sédiments qui les recouvrent
et des forces tangentielles qui s’exercent pendant le plissement. En d’autres termes, elles se
forment dans des conditions de température et de pression élevées. Sous l’action de ces
contraintes, les grains des minéraux peuvent changer de taille, certains peuvent se dissoudre
ou précipiter e recristalliser. Ces structures sont dites pénétratives, c’est-à-dire qu’elles
envahissent complètement la roche.
1. La linéation tectonique
La linéation est l’alignement généralement linéaire d’éléments entre eux, pénétrative à
l’échelle de l’échantillon. Ces éléments peuvent être des aiguilles de hornblende, d’agrégats
de minéraux, de striation, etc. On peut distinguer 5 types de linéation : linéations
d’intersection, de crénulation, minérale, d’allongement et de boudinage.
Les lits clairs sont quartzo-feldspathitiques et les lits sombres, ferromagnésiens. Ici, la roche
est compacte et massive et il n’y a pas de plan de séparation entre les lits. Ex : Gneiss
3. La schistosité
La schistosité (cleavage), aussi appelée clivage schisteux est une structure planaire,
d’origine tectonique suivant laquelle les roches se débitent préférentiellement en feuillets ou
plaquettes.
C’est le cas des schistes et micaschistes.
On distingue deux types principaux de schistosité. La distinction de ces principaux types est
établie selon le caractère continu ou discontinu que présente à l’échelle de l’observation
microscopique, ce débitage parallèle qui intéresse la totalité de la roche (qu’on dit
pénétratif).
Dans les plis formés par aplatissement, lorsque plis et schistosité se sont produits
simultanément, on parle de plis synschisteux. Dans un pli déversé, la schistosité permet de
reconnaître le flanc normal et le flanc inverse en absence de critère de polarité interne aux
couches. Sur le flanc normal, la schistosité a un pendage plus fort que celui des couches. Sur
le flanc inverse, ce sont les couches qui ont un pendage plus fort que celui de la schistosité
Remarque : La schistosité est un type particulier de foliation marquée par des surfaces
subparallèles avec une concentration et une régularité qui donnent aux roches la propriété de
se détacher facilement le long de ces plans.
1. Généralités
L’attitude doit être définie comme étant l’ensemble des paramètres permettant de
caractériser une droite ou un plan, à un parallélisme près. La mesure d’attitude se fait
directement sur le terrain à l’aide de boussole et de clinomètre ; il existe même des
boussoles à clinomètre. Alors que la boussole mesure les orientations, le clinomètre lui,
permet de connaitre les inclinaisons de l’élément à orienter. Le cadran de la boussole est un
cercle externe dans lequel les directions géographiques sont mentionnées, de 0 à 360°.
Les composantes de l’attitude sont l’orientation par rapport aux points cardinaux qui
détermine la direction et le pendage qui exprime l’inclinaison en valeur angulaire.
2. Terminologies
2.1. La direction est l’angle horizontal entre une ligne horizontale d’un plan incliné et
la direction du nord géographique. La mesure se fait à l’aide d’une boussole puis est corrigé
de la déclinaison magnétique. Une direction est toujours comprise entre 0 et 180°.
2.2. L’inclinaison est relative à une mesure d’angle faite dans un plan vertical, vers le bas,
entre l’horizontal et une ligne et un plan.
Exemple : une direction de N30 (Nord 30°) signifie que l’on peut mesurer, dans le sens des
aiguilles d’une montre et dans le même plan horizontal, un angle de 30° entre la direction du
Nord donnée par l’aiguille de la boussole et une ligne horizontale du plan.
Figure: Relations entre ligne de plus grande pente, direction et azimut d’un plan
à mesurer