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INTRODUCTION ET DEFINITION
La pétrographie, au sens large, est la science des roches, comprenant leur description (pétrographie au
sens strict), leur classification et l’interprétation de leur genèse (Foucault & Raoult, 1995).
Au regard de cette définition, on comprend directement que la pétrographie au sens large s‘appuie sur
des sciences telles que, par exemples : la minéralogie, la lithologie, la stratigraphie, la géodésie, la
paléontologie.
Il est à noter qu’au terme de « pétrographie », certains lui préfèrent le terme de « pétrologie ».
La roche est un matériau constitutif de l’écorce terrestre, formée en général d’un assemblage de
minéraux et présentant une certaine homogénéité statistique ; le plus souvent dur et cohérent (pierre,
caillou), parfois plastique (argiles), ou meuble (sable), à la limite liquide (pétrole) ou gazeux (Foucault
& Raoult, 1995).
En géologie, la notion de roche comprend donc tous les types de matériaux constituant l’écorce terrestre,
y compris les sols meubles. Au vu de cette définition, on comprend que la nomenclature des roches est
encore plus complexe que celle des minéraux, aucun système de classification ne fait l’unanimité chez
les Géologues. Les noms donnés aux roches, au cours des développements de la pétrographie, sont
relatifs (entre autres) : soit à leur composition minéralogique, soit à leur morphologie extérieure, soit à
la région ou à la localité où elles ont été découvertes, soit encore à leur évolution.
D’autre part, à la différence des minéraux, les roches ne se développent pas les unes à côté des autres
indépendamment, toutes les transitions peuvent exister entre les roches génétiquement voisines. Leur
classification et subdivision sont donc des démarches intellectuelles.
Les trois grands groupes de roches et leur cycle évolutif
On a vu plus haut qu’il existe une notion évolutive dans l’étude des roches et dans leur classification.
En pétrographie, la classification fondamentale se base sur l’origine des roches et leur processus de
formation (appelé genèse). On peut ainsi classer les roches en trois grands groupes :
• les roches magmatiques (encore appelées roches ignées) : qui sont le produit du
refroidissement et de la consolidation de bains silicatés en fusion, appelés magmas. Ce refroidissement
pouvant se faire soit à la surface de la terre (donnant les roches volcaniques), soit au sein de l’écorce
terrestre (donnant les roches plutoniques),
• les roches métamorphiques : qui sont formées à partir de roches préexistantes essentiellement
par des recristallisations dues à des élévations de température et de pression,
• les roches sédimentaires : qui se forment à partir de la désintégration d’autres roches à la
surface de la terre, ou à partir de la précipitation chimique ou biochimique de solutions.
Les roches proviennent donc toutes à l’origine du magma en fusion et subissent une évolution dans le
temps. Ainsi, par exemple, une roche sédimentaire peut être le produit de l’altération de roches
métamorphiques, elles-mêmes étant le produit du métamorphisme de roches, soit magmatiques, soit
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sédimentaires, soit métamorphiques. Les relations et le cycle d’évolution des trois grands groupes de
roches sont représentés sur le schéma qui suit (Figure 1).
Tableau I : Proportion volumique des roches et des
principaux minéraux au sein de la croute terrestre
On voit donc que le magma constitue la source primitive de la formation de toutes les roches. Si la
composition initiale du magma est importante, les conditions de température et de pression sont
fondamentales lors de la cristallisation des minéraux.
De même, les phénomènes de recristallisation, de transformation d’un minéral à un autre lors du
métamorphisme dépendent étroitement de ces conditions. Les proportions respectives des trois groupes
de roches et des principaux minéraux au sein de la croûte terrestre sont reprises dans le tableau qui
précède (tableau I).
Si les roches magmatiques (ou ignées) sont de loin les plus nombreuses, elles sont généralement
recouvertes par des roches sédimentaires, que ce soit sur les fonds océaniques ou sur les continents. Mis
à part les reliefs, les roches sédimentaires forment donc la « pellicule » de surface de la croûte terrestre.
Ce tableau permet également de se rendre compte de l’importance des feldspaths et du quartz par rapport
aux autres minéraux. La classification scientifique des roches magmatiques est principalement basée sur
l’importance respective de ces minéraux.
La roche étant un assemblage de minéraux. Leur formation à partir du magma ou, le processus de
recristallisation pour les roches métamorphiques, dépendent de la composition chimique du milieu, de
la température, de la pression et de leur vitesse de variation.
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PREMIERE PARTIE :
LES ROCHES MAGMATIQUES
le domaine des roches plutoniques telles que les granites, les granodiorites, les syénites et certaines
diorites.
La texture grenue pegmatitique
Les minéraux sont de grande taille mais de diamètres inégaux (quelques cm à plusieurs dm). Ces roches
sont le produit d’un refroidissement très lent. Même si leur composition minéralogique est semblable à
celle des roches grenues (granites principalement), on parle en général de pegmatites. Ce sont des roches
de semi-profondeur. La pegmatite est une roche filonienne formée dans des conditions
thermodynamiques particulières.
La texture aplitique
Les minéraux ont également la même taille mais sont plus petits, à peine visibles à l’œil nu
(inframillimétriques mais différentiables à la loupe). La roche est appelée aplite parce qu’elle ne contient
pas de ferromagnésiens.
La texture porphyroïde ou porphyrique
Les minéraux ont des tailles différentes. Certains minéraux sont centimétriques dans une masse
cristalline formée de minéraux millimétriques ou infra-millimétriques. C’est le cas de certaines roches
filoniennes.
III.1.2. La texture microgrenue
La roche est entièrement cristallisée mais les différents minéraux sont indifférentiables à l’œil nu et très
difficilement au moyen d’une loupe. Ils sont visibles uniquement au microscope. La cristallisation est
rapide. C’est le domaine des roches filoniennes (roches de semi-profondeur). Ex : les microgranites, les
microdiorites…
III.1.3. La texture microlitique
Dans ce cas, la roche n’est plus entièrement cristallisée. La cristallisation due à un refroidissement assez
brusque donne naissance à de très petits cristaux, le plus souvent allongés et observables uniquement au
microscope «microlites» qui nagent dans une masse vitreuse amorphe. C’est le cas de la majorité des
roches volcaniques ou extrusives, autrement dit, des basaltes.
III.1.4. La texture vitreuse ou hyaline
Le refroidissement est extrêmement rapide, ce qui ne laisse pas le temps au magma de cristalliser. Les
cristaux n’ont donc pas le temps de se former. C’est un véritable verre.
C’est le cas des roches formées à la suite d’une éruption volcanique violente (obsidiennes, bombes,
ponces). Il est à préciser ici que le qualificatif de « vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence d’un verre
(cas des obsidiennes) mais plutôt à l’absence de cristallisation (exemple des pierres ponces).
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IV.3. Classification basée sur la teneur en silice : notion d’acidité et de basicité d’une roche
Les notions d’acidité et de basicité en géologie diffèrent de celles de la chimie qui elles sont basées sur
le pH.
En géologie le système utilisé pour classer les roches magmatiques est fonction de la teneur en silice
(SiO2).
Ce système nous permet donc de distinguer les roches acides et les roches basiques.
Ainsi une roche sera acide lorsqu’elle est riche en silice et relativement pauvre en ferromagnésiens. Elle
est basique si au contraire, elle est relativement pauvre en silice et riche en ferromagnésiens. On
distingue ainsi en fonction de la teneur en silice :
Les roches acides: % de SiO2 > 66 %
Les roches intermédiaires: 52 %< % de SiO2< 66 %.
Les roches basiques: 52 %> % de SiO2> 45 %.
Les roches ultrabasiques: % de SiO2< 45 %.
Le tableau ci-dessous présente le tableau de synthèse des différentes classifications des roches
magmatiques.
L’assemblage intermédiaire constitue les andésites et les diorites. Ce sont des roches composées
d’amphiboles et de feldspaths plagioclases dont le contenu en calcium et sodium est intermédiaire entre
les deux pôles, avec un peu de quartz et de biotite.
Pour sa part, l’assemblage felsique fournit des rhyolites et des granites dont la composition principale
est le quartz, le feldspath sodique et le feldspath potassique, avec un peu de micas comme la biotite et
la muscovite
La figure qui suit présente de façon un peu plus précise que le tableau précédent la composition des
ignées.
Les syénites :
Elles ont des propriétés mécaniques voisines de celles du granite. Elles servent dans le pavage, la
construction et l’ornementation.
Les trachytes :
Ce sont des pierres gélives et légères (densité 2,6) du fait de leur porosité et de faible dureté. Cependant
on les utilise parfois pour la construction. Certains trachytes riches en potasse sont utilisés comme
engrais (Espagne).
Les diorites :
Densité comprise entre 2,75 et 3. Ils servent dans le pavage, l’ornementation et la construction.
Les gabbros :
Propriétés voisines de celles du granite, ils servent dans la décoration.
Les ponces :
Elles servent dans le polissage et la construction.
7. L’origine
La roche magmatique en question peut être d’origine plutonique (roche de profondeur), filonienne
(roche de semiprofondeur) ou volcanique (roche de surface).
8. Le nom
On donne le nom de la roche. Exemple : granite, granodiorite, gabbro etc.
EXERCICES D’APPLICATION
1- Déterminer les pourcentages en minéraux cardinaux des roches représentées par les points sur la
figure
1.a. Donner pour chaque point le groupe et l’éventuel nom de la roche éruptive à laquelle il appartient.
2- a. Placer sur le diagramme de Streckeisen suivant les échantillons dont la composition est:
A : 25 % Q, 45 % Fk et 30 % Plagio
B : 10 % Q, 5 % Fk et 85 % Plagio
C : 10 % Q, 80 % Fk et 10 % Plagio
D : 40 % Q, 5 % Fk et 55 % Plagio.
b. Donner leur groupe et si possible leur nom.
3- Déterminer en utilisant le diagramme de Streckeisen, les roches dont les compositions minéralogiques
sont représentées dans le tableau suivant.
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DEUXIEME PARTIE :
LES ROCHES EXOGENES
I. INTRODUCTION
Ce sont par définition les roches qui se sont formées à la surface de l’écorce terrestre, c'est à dire sur le
sol ou au fond des eaux. La formation des roches exogènes dépend de l’action de deux groupes d’agents:
- les agents d’altération physique
- les agents d’altération chimique (vent, cours d’eau, précipitation, glacier, océan).
On obtient des sédiments meubles qui vont s’accumuler sur de grandes superficies pour donner avec le
temps, les roches exogènes solidifiées.
La solidification est un phénomène appelé diagenèse au cours duquel les caractères propres des
sédiments (granulométrie, rondeur des particules, stratification, présence de fossiles etc.) sont conservés.
- Les roches exogènes proviennent également de l’action des êtres vivants.
II. MODE DE FORMATION DES ROCHES EXOGENES
La formation des roches exogènes se fait en quatre (4) étapes : l’altération, le transport,
l’accumulation et la diagenèse (figure7).
II.1. L’altération
La destruction de la roche mère peut se faire par deux mécanismes : l’altération physique (mécanique)
et l’altération chimique.
L’altération physique ou mécanique se traduit par une fragmentation, une dislocation et une brisure de
la roche ou de ses éléments constitutifs ; mais dans ce cas, il n’y a pas de modification de l’identité des
minéraux.
Dans le cas d’une altération chimique, il se produit une modification de l’identité des minéraux due à
des réactions chimiques (hydrolyse, oxydation, sulfatation…).
II.2. Le transport
Les produits d’altération sont transportés vers les lieux de sédimentation sous trois formes :
- Fragments et débris de roches appelés détritus (ex : galets, blocs, graviers...) ;
- Substances dissoutes (poudre, boues, particules fines) ; il s’agit des ions basiques mobiles (Ca, Mg,
Na).
- Ions non transportables qui demeurent sur place ; le transport se fait par le vent, l’eau et la pesanteur.
II.3. L’accumulation
Les produits transportés après destruction de la roche mère sont accumulés dans des endroits appropriés
appelés bassin de sédimentation (plaine, dépression, fonds marins…).
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L’environnement dans lequel s’accumulent ces produits joue un rôle important dans la texture, la
structure et dans le tri de ces éléments.
II.4. La diagenèse
C’est la transformation des sédiments en roche. Cette transformation peut être une induration, une
compaction (ou lithification), une cimentation… Les facteurs de la diagenèse sont de trois ordres :
- les êtres vivants ;
- L’eau ;
- Les facteurs physiques.
Parmi les êtres vivants on trouve les bactéries et micro-organismes divers. Ceux-ci jouent un rôle
important dans la formation des calcaires et des minéraux de fer (sulfures et oxydes). D’autres
organismes font précipiter le calcaire pour fabriquer leur carapace.
L’eau agit par lessivage et mobilisation des produits. Elle transporte les éléments les plus légers (Ca,
Mg, Na) en laissant en place les éléments qu’elle ne peut pas transporter (Fe, Mn, Al). L’eau joue
également un rôle dans la cimentation des sédiments par son retrait des roches.
La diagenèse peut de faire aussi par des facteurs physiques comme la température (gel et dégel) et des
mouvements tectoniques (gravité, éboulements, glissements de terrain, écroulements) et les phénomènes
d’érosion (fluviatile, éolienne et glaciaire) des continents.
Ces accumulations peuvent se faire dans des lacs (bassins limniques) de montagne ou en
bordure de mer (bassins paraliques). Les transformations nécessitent un climat chaud et
humide. Le Pétrole :
Après l'accumulation de débris organiques en milieu aquatique plus ou moins confiné, il y a
transformation des lipides et protéines en hydrocarbures par des micro-organismes avec
libération de méthane en petite quantité et de protopétrole qui évoluera en pétrole par perte
d'azote et d'oxygène sous forme de CO2.
Le pétrole formé par catagenèse s'accumule dans les parties poreuses de la roche mère mais
tend à monter d'où la nécessité d'un toit imperméable (une couche argileuse par exemple)
pour conserver le gisement et d'une roche poreuse pour retenir le pétrole.
Le Bitume :
Il s'agit d'une forme plus ou moins solide d'hydrocarbure, liée soit à des calcaires soit à des
schistes. Ces hydrocarbures peuvent, après traitement, fournir du pétrole exploitable.
III.1.2.4. Les roches phosphatées
Elles résultent de l'accumulation du phosphore (P) sous forme de phosphate. Le minéral le plus
fréquent est l'apatite de formule Ca5 (PO4)3(OH, F, CI).
Le phosphore est concentré par des organismes soit microscopiques (Dinoflagellés) soit de
grande taille (Requins). Le reste de la roche est généralement carbonaté. Le terme générique
conseillé pour ces roches est « phosphatites ».
Il existe des roches phosphatées particulières dont:
- le guano, formé par la réaction de roches d’îles océaniques avec les déjections d’oiseaux de
mer;
- les phosphorites des grottes ayant une origine comparable mais dérivées des déjections de
chauves-souris.
Les roches phosphatées sont la matière première de l'industrie des engrais.
Figure 9 : Grès
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TROISIEME PARTIE :
LES ROCHES METAMORPHI QUES
I. INTRODUCTION ET DEFINITION
Les roches métamorphiques constituent un peu plus d’un quart de la croûte terrestre. Elles constituent
pour la plupart le produit du mouvement des plaques, responsable de la création de chaînes de montagne.
A la surface de la croûte terrestre, elles affleurent principalement sur les reliefs. Le métamorphisme est
la transformation d’une roche à l’état solide du fait d’une élévation de température et/ou de pression,
avec cristallisation de nouveaux minéraux, dits néoformés, et acquisition de textures et structures
particulières, sous l’influence de conditions physiques et/ou chimiques différentes de celles ayant
présidé à la formation de la roche originelle (Foucault & Raoult, 1995).
D’autre part, le métamorphisme est limité aux conditions qui provoquent la fusion totale de la roche
originelle, processus qui conduit à la formation de roches considérées comme magmatiques.
IV.1. La Schistosité
C’est le débitage en feuillets parallèles de même composition chimique des différentes couches sous
l’influence d’une contrainte tectonique.
On rencontre cette structure dans les faibles et moyens degrés du métamorphisme régional. Dans ce
processus il y a disparition des textures originelles.
L’intersection de familles de schistosités entre la formation de linéation qui est une structure se
traduisant par des lignes parallèles entre elles.
IV.2. La Foliation
C’est une structure de certaines roches métamorphiques où, à la schistosité, s’ajoute une différentiation
pétrographique entre des lits constitués de minéraux différents (alternance de couches-minéraux clairs
quartzo-feldspathiques et de couches-minéraux sombres ferromagnésiens).
On rencontre cette structure vers la fin du moyen et dans le fort degré du métamorphisme régional.
Les protolites subissent de très fortes contraintes tectoniques orientées et des augmentations thermiques
plus ou moins importantes (jusqu’à 700 – 800°C). Les roches sont plissées et/ou faillées. Ainsi on
observe une succession de roches de métamorphisme croissant allant de roches sédimentaires en
périphérie à des granites en profondeur (séquence métamorphique).
Cette séquence métamorphique définie une succession de zones ou faciès caractérisée chacune par la
présence de quelques minéraux caractéristiques qui disparaîtront remplacés dans la séquence suivante
par d’autres minéraux lorsque les conditions de température et de pression auront changé.
Les différents faciès ainsi rencontrés sont :
- le faciès « schistes verts » :
Il présente la chlorite, la séricite et l’épidote comme paragenèse minérale. Les roches concernées sont
les micaschistes, les chloritoschistes et les roches vertes. La température ici varie entre 300° et 400°C.
On parle de métamorphisme de faible intensité ou épizonal.
- le faciès « amphibolites » :
* Paragenèse minérale : amphibole, biotite, muscovite et vers le bas la muscovite disparaît pour faire
place à l’orthose.
* Roches : gneiss, amphibolite…
T° : 500° à 700°C. C’est le métamorphisme de moyen degré ou mésozonal.
- le faciès « granulites » :
*Paragenèse minérale : orthose, plagioclase pyroxène, sillimanite, quartz…
*Roches : gneiss à hypersthène, granulites T° : 700° et 750°C. Le métamorphisme est dit de forte
intensité ou catazonal.
Les schistes sont généralement de teinte sombre (de gris foncé à noir), même si l’apparition de cristaux
néoformés peuvent donner une coloration différente. Plus le métamorphisme est important, plus les
schistes ont la faculté de se débiter en plaquettes, à surfaces presque planes.
Schiste ardoisiers
Roches de métamorphisme régional faible. A la limite du domaine du métamorphisme, ils sont parfois
difficilement différentiables des schistes sédimentaires. Cependant, la schistosité est évidemment plus
marquée et le critère de distinction principal est que les phyllades ne gonflent pas au contact de l’eau,
contrairement aux argiles schisteuses sédimentaires n’ayant pas subi de métamorphisme.
Les composants essentiels sont le quartz et les micas (principalement la muscovite), formés à partir des
minéraux argileux.
Schistes phylliteux ou « phyllades »
Roches de métamorphisme régional très finement écailleuses, de métamorphisme plus intense que les
schistes ardoisiers. Les minéraux principaux sont la muscovite (de très petites dimensions) et le quartz.
Les minéraux accessoires sont la biotite, les feldspaths, la chlorite, le graphite, les grenats. La matrice
est donc fine mais peut parfois contenir des minéraux de grande taille. La couleur est généralement gris
argenté et/ou verdâtre.
Micaschistes
Les micaschistes représentent le type même de la roche schisteuse issue du métamorphisme régional
intense. Les minéraux essentiels sont la muscovite et le quartz. Les minéraux de muscovite sont de plus
grande taille que ceux des phyllades, ce qui permet de les reconnaître à l’œil nu. De nombreuses variétés
correspondent à l’apparition de minéraux accessoires typiques : grenats, staurotide, sillimanite. La
couleur est généralement claire
Schistes tachetés
Ce sont des anciennes argiles transformées. Les composants essentiels sont le quartz, les micas,
l’andalousite et (plus rarement) la cordiérite. Les taches sont des concentrations des deux derniers
minéraux. Ils sont issus du métamorphisme de contact, dans la « deuxième auréole », après les
cornéennes.
Famille des roches massives non schisteuses
Quartzites
Les quartzites sont des grès très quartzeux métamorphisés. Le métamorphisme, s’il est suffisamment
intense provoque une recristallisation du ciment quartzeux originel, ce qui a comme conséquence que
les grains sont intimement engrenés.
• composition minéralogique : principalement du quartz, au minimum à 80 % avec comme
minéraux accessoires des feldspaths, de la muscovite, la chlorite, la magnétite, l’hématite.
• grain : moyen à grossier, grains intimement engrenés (dits « granoblastique »), difficile de
discerner à l’œil nu les différents grains.
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• couleur : généralement de couleur blanche, les minéraux accessoires pouvant leur donner une
teinte grisâtre ou rougeâtre.
• structure : massive, mais lorsque le métamorphisme est faible, les quartzites peuvent garder la
structure des grès sédimentaires originels (granoclassements, stratification).
• gisement : se rencontrent aussi bien dans les massifs ayant subi un métamorphisme régional,
en association avec les autres roches métamorphisées (schistes, marbre), que dans les auréoles du
métamorphisme de contact. Il est difficile, voire impossible, à la seule observation à l’œil nu de
l’échantillon de connaître le type de métamorphisme.
Marbres
Les marbres sont des calcaires métamorphisés.
• composition minéralogique :
Principalement de la calcite et, en moindre proportion, de la dolomite. Ce sont les minéraux accessoires,
très variés, qui donnent une teinte.
• grain : moyen à grossier, grains bien engrenés par la recristallisation mais il est possible de
discerner à l’œil nu les différents grains.
• couleur : très variée, blanc (rarement), rouge, jaune, noir ou vert, tous les tons sont possibles.
Les marbres sont soit uniformes, soit tachetés et souvent avec des veines blanches de calcite pure.
• structure : très souvent massive, mais lorsque le métamorphisme est faible, les marbres peuvent
présenter des bandes ou couches qui constituent une stratification primaire.
• gisement : se rencontrent aussi bien dans les massifs ayant subi un métamorphisme régional,
en association avec les autres roches métamorphisées (schistes, quartzites), que dans les auréoles du
métamorphisme de contact. Il est difficile, voire impossible, à la seule observation à l’œil nu de
l’échantillon de connaître le type de métamorphisme.
Cornéennes
C’est un terme général désignant les roches massives, très compactes, dures issues des premières roches
préexistantes (de toute nature) en contact avec les magmas intrusifs, lors du métamorphisme de contact.
• composition minéralogique : très variée. Les minéraux qui apparaissent lors du métamorphisme
sont principalement la cordiérite, l’andalousite et les pyroxènes.
• grain : matrice d’apparence homogène à grains fin, contenant parfois quelques cristaux de
grande taille (phénocristaux).
• couleur : généralement de teinte foncée, noire, bleuâtre, grisâtre, verdâtre.
• structure : massive, mais parfois porphyrique (quelques cristaux de grande taille dans une
matrice fine).
• gisement : se rencontrent dans la première auréole du métamorphisme de contact.
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Gneiss
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