Rapport de Gitologie Métallogénie

Etude métallogénique des Jebilet centrale de Marrakech
Etude
Métallogénique
des Jebilet central

Séko SANOGO
UCAM/FSSM/DEPARTEMENT DE GEOLOGIE/STU/S6/SORTIE DE METALLOGENIE/ S.SANOGO

Sommaire :
A. Introduction générale : 5
B. Etude du gisement de Kettara: 9
I objectifs : 9
II situation : 9
III Cadre géologique : 9
IV Cadre gîtologique et métallogéniques : 11
IV.1 Une zone de gossans : 12
IV.2 Une zone de cémentation 13
IV.3 Une zone de protore polymétalique : 13
V Historique et l’installation de la mine de Kettara: 14
VI Les hypothèses génétiques : 16
VII Mode de formation de la minéralisation primaire: 16
VIII Mode de formation des minéralisations secondaires : 17
C. Etude du gisement de Frag el Ma: 19
I objectifs : 19
II Situation géographique : 19
III Cadre géologique : 20
IV Historique de la mine de Frag el Ma : 20
V Cadre gîtologique et métallogéniques : 21
VI Genèse et hypothèses génétiques : 23
D. Planches photos : 24
E. Conclusion : 26
2
UCAM/FSSM/DEPARTEMENT DE GEOLOGIE/STU/S6/SORTIE DE LA METALLOGENIE/S.SANOGO
Table d’illustration des schémas :
fig.1. Carte géologique du massif des Jebilet d’après Huvelin (1977) et
complétée par Essaifi (1995) ................................................................................. 6
fig.2. Log stratigraphique synthétique du massif des Jebilet d’après Essaifi
(1995) : 7
fig.3. Carte de la trajectoire de la schistosité régionale S1 des Jebilet centrale
d’après Lagarde et P. Choukroune (1982) : .......................................................... 8
fig.4. Localisation géographique des gisements d’étude (in Hibti et al 1999) . 8
fig.5. Représentation stéréographique : .......................................................... 10
fig.6. Colonne lithostratigraphique synthétique du secteur Kettara : ............. 11
fig.7. Coupe réalisée au niveau du corps minéralisé : .................................... 12
fig.8. Schéma montrant le mécanisme de formation des amas sulfurés : ....... 17
fig.9. Schéma détaillé d’un amas sulfurés : .................................................... 17
fig.10. Schéma de zonalité des minéralisations (voir page suivante): .............. 18
fig.11. Schéma des veines anastomosées (Voir page suivante) ........................ 22
fig.12. Schéma de la genèse du gisement de Frag el Ma : ................................ 23
3
Table d’illustration des photos :
a. le puits d’extraction ...................................................................................... 14
b. tapis roulant .................................................................................................. 14
c. usine de séparation ....................................................................................... 15
d. Puits d’extrasion de Kettara : ....................................................................... 24
e. Usine de séparattion de Kettara .................................................................... 24
f. Tapis roulante de Kettara ............................................................................. 24
g. hydroxyde de fer (geothite) de Kettara ........................................................ 24
h. oxyde de fer (hématite) de Kettara ............................................................... 25
i. pyrrhotite avec des niveaux de pélites de Kettara ........................................ 25
j. schiste de sarhlef au niveau de Kettara ........................................................ 25
k. malachite de Kettara ..................................................................................... 25
l. grenat (grossulaire) associé graphite de Frag el Ma..................................... 25
m. veines remplie par grenat(pyrope);quartz; idocrase; calcite de Frag el Ma;
25
n. wollastonite de Frag el Ma ........................................................................... 25
4
A. Introduction générale :
Le Maroc est un pays dont on peut dire qu’il présent une stratigraphie
complète où toutes les époques géologie sont représentées. En fonction de sa
morphologie ; sa lithologie ses structures ses âge et ses styles de déformations
on peut le subdivisé en plusieurs zones structurales entre le craton ouest
africain d'âge précambrien (orogenèse panafricaine et eburéenne) au Sud et la
chaîne alpine du Rift au Nord, qui est beaucoup plus récente (Eocène à Miocène
supérieur). Ces différents domaines structuraux sont d’âges différents ; ils
nous donnent presque toutes les grandes phases orogénique (sauf l’orogenèse
calédonienne qui est représenté seulement par le bloc de séhoul supposé
allochtone). Cette variété permet d’avoir plusieurs provinces métallogéniques
même si le pays n’est pas un pays riche en ressources naturelles.
Du point de vue pédagogique notre stage concernera deux anciens
gisements d’une même province métallogénique. Ces deux zones se situent dans
le domaine mésetien. Les meseta sont des massifs hercyniennes pénéplaines,
recouvert de bassins de Crétacé supérieur-Eocène riches en phosphates ; ces
derniers sont peu déformés par les phases alpines, contrairement aux Atlas et
au Rift. Ces terrains sont en grandes parties d’âge paléozoïque. Ils se
subdivisent en trois parties : la meseta orientale ; la meseta occidentale et
centrale (cette dernière contient nos deux sites d’étude).
La meseta occidentale et centrale : ce socle hercynien est intéressant par
ses roches ornementales, qui se rencontre dans trois massifs : les Jebilet au
Nord de Marrakech, les Rehamna au Nord de Benguérir, et le Massif Central
entre Casablanca et Azrou. Cette zone est caractérisée par la rareté des
5
affleurements précambriens, une forte tectonique hercynienne, l'existence d'un
métamorphisme régional et de contact autour des intrusions granitiques.
Les deux gisements sont tous situés dans les Jebilet centrale qui
correspond à un dépôt des schistes de Sarhlef.
D’après Essaifi (1995) et Huvelin (1977), la lithostratigraphie des Jebilet
se résume en deux périodes : anté-Viséen et Viséen supérieur.
fig.1. Carte géologique du massif des Jebilet d’après Huvelin (1977) et

complétée par Essaifi (1995)
6
fig.2. Log stratigraphique synthétique du massif des Jebilet d’après

Essaifi (1995) :
D’après Huvelin (1977) les Jebilet centrale est caractérisé par la
déformation de la série des schistes de Sarhlef et des roches associées par
l’orogenèse hercynienne se traduisant par un plissement très serré et une
schistosité très pénétrative ; des failles fréquentes avec des directions
généralement NS, NW-SE et NE-SW et aussi des boudinages ; des filons
présents. Généralement la déformation se déroule dans le climat métamorphique
épizonal, localement mésozonal autour de certaines intrusions.
7
fig.3. Carte de la trajectoire de la schistosité régionale S1 des Jebilet

centrale d’après Lagarde et P. Choukroune (1982) :
fig.4. Localisation géographique des gisements d’étude (in Hibti et al

1999)
8
B. Etude du gisement de Kettara:
I objectifs :
Observation des formations géologiques
Constations des restes des installations.
Echantillonnage et identification des paragenèses et des textures du
minerai du protore et éventuellement de la zone de cémentation.
Echantillonnage et identification des paragenèses et textures du minerai
oxydé « chapeau de fer » ou « gossan ».
Observation de l’emplacement du gossan et essai de reconstitution de la
morphologie générale de l’amas minéralisé.
II situation :
Le gisement de Kettara situe dans la zone des Jebilet centrale à 28Km au
NW de Marrakech sur la route de Safi. Le secteur minéral s’allonge suivant une
direction N60 et il est représenté par une suite de petits mamelons sur 2Km.
III Cadre géologique :
La minéralisation de Kettara est essentiellement constituée de pyrrhotite
(plus de 95%). Cette minéralisation est encaissée dans la série volcano détritique
des schistes de Sarhlef daté du viséen supérieur à namurien. Elle est traversée
par des filons magmatiques postérieurs (filons doléritiques).
9
Le gisement est dans une structure anticlinale orientée de N60 déversée
vers le NE.
La stratification S0 est rarement visible sur le terrain car elle a été
complètement effacée par la schistosité S1 qui est très pénétrative. Quelques
mesures de S1 : N36 ,65SE ; N15, 80SE ; N60 75SE.
Ces schistes de Sarhlef sont repris pour une deuxième fois par la
schistosité S2 (N100, 70NW) qui est perpendiculaire à S1 et donne des micros
plis centimétrique.
Sur schistes ; on observe localement quelques veines de quartz qui sont
parallèles à S2 mais postérieur à celle-ci.
Les déformations cassantes observer sur ces formations ; sont marqué par
des failles de direction N75 ; N95 ; N110.
Les schistes présentent des taches de pyrite oxydée.
Le flanc normal est rougeâtre. Cette couleur rougeâtre pourrait être dû à
la circulation des fluides issus du lessivage du chapeau de fer.

fig.5. Représentation stéréographique :
(Voir page suivante)
10
fig.6. Colonne lithostratigraphique synthétique du secteur Kettara :
IV Cadre gîtologique et métallogéniques :
Le corps minéralisé de Kettara a été décrit par Huvelin en 1977. Il s’étend
sur une longueur de 1,5Km environ ; une largeur de 500m environ et une épaisseur
de 40m environ. Il est constitué d’un minerai massif sub-verticale, contenant des
passages discontinus de schistes de cuissance décimétrique et des lentilles de
dolérites.
D’après Pouit (1983) ; le gisement est polymétallique et de type amas sulfuré
(gîte hydrothermal). Il a subit une altération supergène donnant une zonalité
verticale, marqué de haut vers le bas par :
11
IV.1 Une zone de gossans :
Formé par des oxydes ; hydroxydes est des sulfates dont leur profondeur
part jusqu’à 50m environ. La distinction entre les hydroxydes et les oxydes se
fait par la densimétrie et la dureté (oxydes plus denses et plus dures que
hydroxydes). Les hydroxydes sont de couleur variable et les ont une couleur
brune.
Parmi les minerais et les minéraux des gossans on a : la gœthite (FeO
(OH)) ; l’hématite (Fe2O3) ; malachite (Cu2 (CO3) (OH) 2,) azurite (Cu3
(CO3)2(OH) 2) ; chalcanthite (Cu3 (CO3)2(OH) 2; quartz (Sio2) et opale (Sio2)

fig.7. Coupe réalisée au niveau du corps minéralisé :
12
Cette coupe montre que les hydroxydes occupent le cœur de l’anticlinal
suivi par les oxydes et les sulfates se trouvent vers les bordures.
Les textures des minerais est variable : encroûtement ; pulvérulente
(gœthite) ; massive ; collomorphe ; mamelonné (hématite) ; boxwork ; ou
brèchique.
Ces oxydes et hydroxydes étaient utilisés pour la coloration de la ville de
Marrakech.
IV.2 Une zone de cémentation
Encore appelé zone enrichie s’étend sur une profondeur de 7à 10m. Elle
est constituée essentiellement par des éléments Natifs provenant de l’altération
du chapeau de fer par l’acide sulfurique. Elle est constituée de pyrite noire. Il
titre 38% de soufre ; 45% de fer ; et 5 % de cuivre natif et aussi la présence de
la chalcopyrite.
IV.3 Une zone de protore polymétallique :
Cette zone a une extension verticale d’environ 440m. Elle est constituée
principalement par la pyrrhotite (Fe1-xS) à grain fin se débit en blocs anguleux
contenant des inclusions de schistes ; de la pyrite (FeS2) ; de la marcassite
(FeS2) ; de la blende (ZnS); de la chalcopyrite (CuFe S2); de la
mispickel (FeAsS); et de la galène (PbS). A ces minerais s’associent d’autres
minéraux de gangues (quartz ; micas et chlorite).
13
V Historique et l’installation de la mine de

Kettara:
Les premiers travaux de recherche moderne sur Kettara on été effectués
par F. Busset au environ de 1930. Ces travaux consistèrent à une 130m.
L’objectif était d’exploiter la limonite comme minerai de fusion.
En 1939 les recherches en surface étaient terminées avec environ 20000t
de minerai de fusion soit une organisation de production de 200t par jour.
En 1947 fut l’installation d’un atelier d’enrichissement mécanique qui est
composé d’un broyeur ; d’un four à calcination ; puis une usine de séparation par
voie humide. Le broyeur et la four étaient au niveau de la minéralisation et relié à
un puit d’extraction (500m de profondeur) par des galeries. Le puits d’extraction
est lié à l’usine de séparation par des tapis roulants qui conduisent les minerais
(du puits à l’usine de séparation).
a. le puits d’extraction b. tapis roulant
14
c. usine de séparation
De 1938 à 1963 correspond à la période d’exploitation du chapeau de fer
(150000t) et les poches d’ocre (50000t).
De 1955 à 1966 correspond à la période d’exploitation de la pyrite de la
zone de cémentation (réserve estimé à 180000t de pyrite à 38% de soufre). Ce
minerai était utilisé pour la fabrication de l’acide sulfurique avec récupération de
cuivre provenant de chalcocite et de la covellite.
A partir de 1964 l’exploitation du minerai primaire (pyrrothite) a été
commencée pour le soufre.
En 1982 la mine a été fermée à cause des difficultés du stockage de la
pyrrothite (oxydation très rapide) ; de la pauvreté en soufre du minerai (25%) et
des résidus trop nombreux. Puisse que l’Arabie Saoudite donnait du soufre à
partir des résidus du pétrole qui était moins cher ; encore c’est une raison de
plus pour laquelle la mine a été fermée.
15
VI Les hypothèses génétiques :
Le gisement de Kettara est exalatif-sédimentaire la mise place avant tout
plissement probablement contemporain du dépôt des sédiments, au même tire
que celle des roches volcanique ou subvolcanique de la même série (d’âge viséen
supérieur-namurien). Les gisements exalatifs sont les produits de
l’hydrothermalisme sub-aquatique, qu’ils soient océaniques, marins ou lacustres.
Le terme exalatif désigne l’arrivée de fluides de la lithosphère dans
l’hydrosphère (Oftedahl, 1958).
Pendant le Viséen la zone des Jebilet correspondait à un maximum de
subsidence qui a conduit à la formation d’un rift continental, qui était dû au
fonctionnement des failles normales. Ces failles ont données des grabens qui ont
conduit à la formation d’un bassin géothermal (hydrothermal).
VII Mode de formation de la minéralisation

primaire:
L’injection de laves chaudes (700 à 1200°c) à travers le réseau des failles
distensives, s’accompagne du réchauffement des eaux du bassin (passage d’une
température de 2 à 3°c à une température de 450°c). Ces eaux oxydantes,
basiques (PH = 7 à 8) et froides au moment de leur infiltration par gravité dans
la croûte seront réchauffées par le flux thermique dégagé par les laves chaudes.
Ces eaux réchauffées, vont devenir agressives et altéreront les roches
volcaniques de croûte. Elles vont se charger de tous les éléments solubles
lessivés de la croûte (Fe2+ ; Cu2+ ; Zn2+ ; Pb2+ ; Ag2+ ; Au2+ ; As2+ ; Sb2+ ;
Sn2+ ; et autres). Ces éléments complexés au Cl- ou H2S2-, constituent la charge
16
métallique de l’eau devenue chaude, acide (PH= 2à 4) et réductrice. Cette eau
sera alors appelée fluide hydrothermale, deviendra peu dense et amorcera sa
remonté vers la surface à travers les réseaux de failles et de fractures de la
croûte. A sa remontée vers la surface, ce fluide hydrothermal retrouve les
conditions de départ (un environnement froid ; oxydant et alcalin). La solubilité
des complexes métalliques diminue et par conséquent le fluide déposera sa
charge sous forme d’amas sulfurés polymétalliques, sous forme de couche ou de
lentilles concordantes. Dons notre cas c’est de lentilles.
Les amas se présentent sous forme d’amas syngénitique dans l’encaissant
et les cheminés conducteurs de ces amas se cristallisent sous forme de stoworck
épigénitique dans l’encaissant.

fig.8. Schéma montrant le mécanisme de formation des amas sulfurés :
(Voir page suivante):
fig.9. Schéma détaillé d’un amas sulfurés :
(Voir page suivante aussi):
VIII Mode de formation des minéralisations

secondaires :
Ces amas sulfurés formés en milieu anoxique; après l’orogenèse
hercynienne et l’exposition de celle-ci à l’érosion ; le corps minéralisé va se
mettre en contact avec l’air et les eaux météorique. Qui vont lui faire subir le
phénomène de supergenèse. Ce phénomène de supergenèse va donner la
formation d’une zone de cémentations et d’une zone de gossan. Ceux-ci libèrent
le fer qui va former les sulfate puis qui s’oxydé et s’hydroxyde. Les oxydes vont
17
se formés en premiers par rapport aux hydroxydes et cet ordre de formation
n’est pas fortuit il suit le degré de chalcophilité des éléments.
Fex-1S + 7O2 Donne FeSO4 + 2H2SO4
2FeSO4 + 3O2 + 6H2O Donne 2Fe2 (SO4)3 + 4Fe (OH) 3.
Puisque l’acide sulfurique est libéré au cours de ces réactions ; celui-ci
très agressif va attaquer les oxydes et les hydroxydes pour libérer les éléments
sous forme natifs. Il va aussi dissoudre les éléments mobiles. Ces éléments
dissous vont migrer vers la profondeur pour aller former les zones de
cémentations (zones d’enrichissement).
Fe2 (SO4)3 + Fex-1S Donne 3FeSO4 + 2S.

La zone de gossans est au dessus de la nappe phréatique et la zone de
cémentation est au dessous de nappe. La limite entre ces deux zones est
variable. Cette variation est due à la variation du niveau de nappe.
Le gisement de Kettara est donc gisement de hydrothermal ; plus
précisément le type SIDEX (formé au niveau d’un rift continental). Mais il est
associé à un gîte de sédimentation chimique à partir une d’une minéralisation
préexistent.
fig.10. Schéma de zonalité des minéralisations (voir page suivante):
18
C. Etude du gisement de Frag el Ma:
I objectifs :
Observation des formations géologiques et description bref de leur
lithologie.
Mesure de la direction et le pendage des lentilles calcaire et des schistes.
Etude des contacts minéralisés.
Observation du filon de pegmatite.
Faire un schéma de l’ensemble des structures observées.
Observation des transformations métamorphiques dans les calcaires et
dans les zones de contacts.
Construire un bloc diagramme qui résume l’histoire de mise en place du
graphite de Frag el Ma.
II Situation géographique :
Le gisement de Frag el Ma fait partie de la zone minéralisée de Sidi Bou
Outhmane ; situé dans la partie septentrionale des Jebilet centrale à 24 km au
nord de la ville Marrakech et à 3 km de Sidi Bou Outhmane ; au col que franchit
la route et la voie ferrée qui mènent à casablanca. Et il est à 2 km du gisement
de Kettara.
19
III Cadre géologique :
Le gisement de Frag el Ma s’est formé dans les schiste de sarhlef qui
contenait des olistolithes (calcaires de plate forme allochtone) sous l’effet de
métamorphisme de contact dû aux intrusions granitiques. Les schistes de cette
zone sont relativement différents de ceux de Kettara, ils présentent des taches
de métamorphisme (andalousites et codiérrites). A précisé ces intrusions
s’affleurent suivant deux batholites (le batholite de Oulad Ouslam et le
batholite de Bramram-Bamega) et ils n’affleurent pas dans Frag el Ma. Mais au
niveau de cette dernière zone c’est leur effets qui se matérialisent par
l’existence d’un métamorphisme de contacts par des micaschistes et par de
filons de pegmatites.
IV Historique de la mine de Frag el Ma :
Le premier permis de recherche, couvrant la région de Frag el Ma a été le
institué 5 mai 1921, en faveur de V. Sellès. Les premiers travaux de recherches
ont été effectués entre 1924 et 1929, par la société des mines de Rouina. En
1938, ce permis a été cédé à la société des mines et de graphite du Maroc.
Avant la fin de l’année 1929, les bâtiments de l’usine de traitement du
minerai se dressaient déjà en bordure de la voie ferrée. En 1930, la production a
atteint 1800 t, l’exploitation du graphite servait à alimenter une petite usine de
traitement installée à casablanca. Les produits en étaient transformés et vendu
au Maroc comme composant de peinture, mélangés à des huiles.
20
Jusqu’au 1935, la production de la mine est arrêtée à cause de la
concurrence étrangère et la qualité relativement faible des produits finis.
A partir de 1949, la société minière des Gundafa prit une part importante
dans la société des mines et graphite du Maroc et lui apporta une aide technique.
Toutefois la concurrence italienne entrava le développement de l’activité de la
mine ; les productions avaient été considérablement réduites.
Aucun travail de recherche n’a été fait depuis juin 1952 jusqu’à la fin de
l’année 1953, la société se contenta de poursuivre le montagne de l’atelier de
flottation ; la production était en fait arrêté e déjà mais les ventes continuèrent
jusqu’en 1955 et les actions restèrent en bourse jusqu’en 1957.
Depuis 1929 jusqu’ en 1953, environ 8700 t de concentré de graphite, à
45% de carbone, ont été extraits de la mine de Frag el Ma.
Les usages du graphite sont multiples produits réfractaires, lubrifiants,
piles, et batteries, crayons et autres.
V Cadre gîtologique et métallogéniques :
La minéralisation principale de Frag el Ma est le graphite qui joue un rôle
de ciment et les minerais associés sont des minerais de gangue. La minéralisation
de graphite est encaissée dans les lentilles calcaires en contact avec des
schistes. Ces lentilles ont des dimensions très variable (de quelques mètres à
plusieurs centaines de mètres). Elles sont subverticales orientées NNE. Ces
lentilles sont souvent plus ou moins transformées en skarns (tactites) ou cipolins
(une variété de marne).
Les skarns sont constitués de grenats grossulaires (de couleur noirâtre et
de texture conglomératique). Ces grossulaires sont en associations avec certains
21
minéraux qui sont : la calcite (blanchâtre) ; la diopside (bun) ; le pyrope (brun) ;
l’idocrase ; la wollastonite (de forme fibreuse) ; l’épidote. Ils pourraient contenir
localement des minerais (gangues) qui sont difficilement visible sur le terrain.
Ces minerais sont : la scheelite ; la molybdénite ; la pyrite ; la sphalérite ; la
fluorine et la chalcopyrite. Ces skarns sont parfois traversé par deux familles de
veines de quartz (en anastomoses) qui témoignent un magmatisme. La famille F1
est essentiellement constituée de quartz au cœur des veines ; suivi de l’idocrase
et de grenat en bordure des veines. La famille F2 est postérieure de F1 et elle
est essentiellement remplie de la calcite. Ce réseau de veine montre une
variation sur deux pôles (calcique et siliceux). Le pôle siliceux relativement
proche du contact et le pôle calcique relativement loin du contact. Donc le
calcaire joue ici un rôle de tampon.

fig.11. Schéma des veines anastomosées (Voir page suivante)
Les cipolins et schistes, même au voisinage des skarns ne présentent aucun
corps minéralisé.
Les minéraux formés au voisinage du contact sont plus grossiers que les
minéraux formés loin du contact. Cette différence de taille est due la vitesse de
circulation des fluides (importante au niveau du contact et diminue en
s’éloignant).
22
VI Genèse et hypothèses génétiques :
Comme le montre la répartition capricieuse du graphite dans les masses
calcaires métamorphiques de la région de Sidi Bou Outhmane, ce minéral s’est
certainement formé lors du métamorphisme, au contact du granite sous-jacent
(Huvelin, 1977) , assurant une grande mobilité de la matière carbonée condensée
dans les roches sédimentaires calcaires initiales.
Récemment, la genèse du graphite a été élucidée par Bastoul (1983) qui a
montré que ce minéral est le résultat de l’interaction entre le gaz carbonique
libéré par les calcaires et le méthane libéré par la matière organique contenu
dans les schistes.
CO2 + CH4 Donne 2C + 2H2O.
Le gisement de Frag el Ma est donc de pyrométasomatique (des gisements
associés aux skarns).

fig.12. Schéma de la genèse du gisement de Frag el Ma :
23
D. Planches photos :
d. Puits d’extrasion de Kettara : e. Usine de séparation de Kettara
f. Tapis roulante de Kettara g. hydroxyde de fer (geothite) de Kettara
24
h. oxyde de fer (hématite) de Kettara i. pyrrhotite avec des niveaux de pélites de

Kettara
j. schiste de sarhlef au niveau de Kettara k. malachite de Kettara
l. grenat (grossulaire) associé graphite de m. veines remplie par grenat(pyrope);quartz;

Frag el Ma idocrase; calcite de Frag el Ma;
n. wollastonite de Frag el Ma
25
E. Conclusion :
Il est à reconnaître que ces deux sites (pédagogiques) des Jebilet central
offrent des riches renseignements selon les différents types gisements qui ont
affectés cette province métallique. Tout ces renseignements ne font que
confirmé les théories avancés sur la métallogénie du Maroc durant les périodes
géologiques.
Notre stage dans cette zone nous a permit de mettre en évidence
certaines théories que nous avions acquises durant cet élément module
Surtout l’étude des gisements hydrothermaux ; des gisements
pyrométasomatiques et même des gisements surgènes (précisément les gîtes de
sédimentation chimique à partir d’une minéralisation préexistant).
26

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Etude métallogénique des Jebilet centrale de Marrakech

des Jebilet central

UCAM/FSSM/DEPARTEMENT DE GEOLOGIE/STU/S6/SORTIE DE METALLOGENIE/ S.SANOGO

Table d’illustration des schémas :

fig.1. Carte géologique du massif des Jebilet d’après Huvelin (1977) et

complétée par Essaifi (1995) ................................................................................. 6

fig.2. Log stratigraphique synthétique du massif des Jebilet d’après Essaifi

fig.3. Carte de la trajectoire de la schistosité régionale S1 des Jebilet centrale

d’après Lagarde et P. Choukroune (1982) : .......................................................... 8

fig.4. Localisation géographique des gisements d’étude (in Hibti et al 1999) . 8

fig.5. Représentation stéréographique : .......................................................... 10

fig.6. Colonne lithostratigraphique synthétique du secteur Kettara : ............. 11

fig.7. Coupe réalisée au niveau du corps minéralisé : .................................... 12

fig.8. Schéma montrant le mécanisme de formation des amas sulfurés : ....... 17

fig.9. Schéma détaillé d’un amas sulfurés : .................................................... 17

fig.10. Schéma de zonalité des minéralisations (voir page suivante): .............. 18

fig.11. Schéma des veines anastomosées (Voir page suivante) ........................ 22

fig.12. Schéma de la genèse du gisement de Frag el Ma : ................................ 23

Table d’illustration des photos :

a. le puits d’extraction ...................................................................................... 14

b. tapis roulant .................................................................................................. 14

c. usine de séparation ....................................................................................... 15

d. Puits d’extrasion de Kettara : ....................................................................... 24

e. Usine de séparattion de Kettara .................................................................... 24

f. Tapis roulante de Kettara ............................................................................. 24

g. hydroxyde de fer (geothite) de Kettara ........................................................ 24

h. oxyde de fer (hématite) de Kettara ............................................................... 25

i. pyrrhotite avec des niveaux de pélites de Kettara ........................................ 25

j. schiste de sarhlef au niveau de Kettara ........................................................ 25

k. malachite de Kettara ..................................................................................... 25

l. grenat (grossulaire) associé graphite de Frag el Ma..................................... 25

m. veines remplie par grenat(pyrope);quartz; idocrase; calcite de Frag el Ma;

n. wollastonite de Frag el Ma ........................................................................... 25

complète où toutes les époques géologie sont représentées. En fonction de sa

morphologie ; sa lithologie ses structures ses âge et ses styles de déformations

on peut le subdivisé en plusieurs zones structurales entre le craton ouest

africain d'âge précambrien (orogenèse panafricaine et eburéenne) au Sud et la

supérieur). Ces différents domaines structuraux sont d’âges différents ; ils

calédonienne qui est représenté seulement par le bloc de séhoul supposé

allochtone). Cette variété permet d’avoir plusieurs provinces métallogéniques

même si le pays n’est pas un pays riche en ressources naturelles.

Du point de vue pédagogique notre stage concernera deux anciens

le domaine mésetien. Les meseta sont des massifs hercyniennes pénéplaines,

recouvert de bassins de Crétacé supérieur-Eocène riches en phosphates ; ces

au Rift. Ces terrains sont en grandes parties d’âge paléozoïque. Ils se

subdivisent en trois parties : la meseta orientale ; la meseta occidentale et

centrale (cette dernière contient nos deux sites d’étude).

La meseta occidentale et centrale : ce socle hercynien est intéressant par

Nord de Marrakech, les Rehamna au Nord de Benguérir, et le Massif Central

affleurements précambriens, une forte tectonique hercynienne, l'existence d'un

métamorphisme régional et de contact autour des intrusions granitiques.

correspond à un dépôt des schistes de Sarhlef.

D’après Essaifi (1995) et Huvelin (1977), la lithostratigraphie des Jebilet

se résume en deux périodes : anté-Viséen et Viséen supérieur.

fig.1. Carte géologique du massif des Jebilet d’après Huvelin (1977) et

fig.2. Log stratigraphique synthétique du massif des Jebilet d’après

déformation de la série des schistes de Sarhlef et des roches associées par

l’orogenèse hercynienne se traduisant par un plissement très serré et une

schistosité très pénétrative ; des failles fréquentes avec des directions

généralement NS, NW-SE et NE-SW et aussi des boudinages ; des filons

présents. Généralement la déformation se déroule dans le climat métamorphique

épizonal, localement mésozonal autour de certaines intrusions.

fig.3. Carte de la trajectoire de la schistosité régionale S1 des Jebilet

fig.4. Localisation géographique des gisements d’étude (in Hibti et al