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QUELQUES NOTIONS DE CARTOGRAPHIE

LA CARTE TOPOGRAPHIQUE
I - définition
II – Etablissement des cartes topographiques
LA CARTE GEOLOGIQUE
I – Définition
II – Eléments fondamentaux d’une carte géologique
NOTIONS GEOLOGIQUES
I – Couches ou strates
II – La stratigraphie

CHAPITRE I : ELABORATION DU PROFIL TOPOGRAPHIQUE


I – DEFINITION DU PROFIL TOPOGRAPHIQUE
II – PRINCIPE DE L’EXECUTION D’UN PROFIL TOPOGRAPHIQUE
III – LIGNES CARACTERISTIQUES EN COURBES DE NIVEAU

CHAPITRE II : ELABORATION D’UNE COUPE GEOLOGIQUE


I – GENERALITES SUR LES COUPES GEOLOGIQUES
II – LES FIGURES DE LA COUPE GEOLOGIQUE
III – PRINCIPE D’EXECUTION
IV – LA PRESENTATION FINALE DE LA COUPE GEOLOGIQUE

CHAPITRE III : REPRESENTATION DES DONNEES STRUCTURALES


I – LES STRUCTURES TABULAIRES
A – critères de reconnaissance d’une structure tabulaire
B- méthode de construction
II – LES STRUCTURES MONOCLINALES OU INCLINEES
1 – définition
2- critères de reconnaissance
3 – paramètres indispensables a la construction
4- méthodes de construction des couches inclinées
a – la méthode des trois points
b- la méthode des horizontales
c – la méthode de la tangente au cercle

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III – STRUCTURES PLISSEES
1-définition
2- nomenclature du pli
3- critères de reconnaissance
4- méthodes de construction
IV : STRUCTURES DISCORDANTES
1- définition
2- critères de reconnaissance
3- méthode de construction
V- STRUCTURES FAILLEES
1 – définition
2 – critères de reconnaissance
3- méthodes de construction
VI – STRUCTURES GEOLOGIQUES EN TERRAIN CRISTALLIN
1- Définition
2- critères de reconnaissance
3- méthode de construction
ANNEXES

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OBJECTIFS

Ce cours a deux objectifs principaux :


- Savoir lire et interpréter une carte géologique
- Connaitre les méthodes de construction des profils et coupes des différentes
structures géologiques.

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QUELQUES NOTIONS DE CARTOGRAPHIE

La cartographie est l’ensemble des opérations ayant pour objet l'élaboration, la rédaction et
l'édition de cartes.

LA CARTE TOPOGRAPHIQUE
I – Définition
On appelle carte topographique la représentation, sur un plan, d’une partie de la surface de la
terre avec ses formes et son modelé.
La terre ayant la forme générale d’un géoïde (sphère aplatie aux pôles), voisine de celle d’un
ellipsoïde, la transformation d’une portion de la surface courbe de la terre en en une surface
plane qui est la carte implique une certaine déformation avec étirement. Pour le passage de la
surface courbe de l’ellipsoïde à une surface plane, différents systèmes de projection ont été
utilisés : projection de Bonne et projection Lambert. Nous supposons dans ce qui va suivre que
sur les étendues relativement faibles des cartes une surface horizontale est assimilable à un plan.

II – Etablissement des cartes topographiques


La mise au point d’une carte nécessite deux opérations importantes : l’orographie et la
Planimétrie.

A – L’orographie
Permet de représenter le relief du terrain, mais cette représentation pose des problèmes : on ne
peut indiquer l’attitude de chaque point de la carte aussi on a imaginé différents modes de
représentation du relief : - système des courbes de niveau - système des hachures (abandonné
car trop imprécis)

1 – Cartes en courbes de niveau


On appelle courbe de niveau le lieu des points de la surface topographiques ayant même altitude,
c'est-à-dire l’intersection de la surface topographique avec un plan horizontal.

a – Principe de l’établissement des courbes de niveau (Fig. 1)


Considérons une série de plans horizontaux (H2, H2 et H3) parallèles, équidistants qui coupent
idéalement une surface topographique (une butte par exemple). Les intersections de la butte

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(= colline) avec ces plans sont reportés sur le plan P. Ces projections se nomment, courbes de
niveau.

Fig. 1 : Principe d’établissement des courbes de niveaux


La topographie de la surface terrestre est restituée par l'intermédiaire de courbes de niveau.
Une courbe de niveau correspond à l'intersection de la surface topographique avec un plan
horizontal d'altitude donné. Elle joint donc un ensemble de points de même altitude. La
différence d'altitude entre les plans horizontaux est appelé équidistance des courbes de niveau.

b – Echelle
Cette projection ne peut être utilisée que par réduction : celle-ci est exprimée par un nombre
fractionnaire qu’on appelle échelle. Définition. L’échelle est le rapport de la longueur entre deux
points sur la carte et la longueur couplée horizontalement entre les deux points correspondants
sur le terrain.
E = Lc / Lt
Les unités employées doivent être les mêmes au numérateur et au dénominateur.
Une échelle au 1/50.000 signifie que 1 cm sur la carte représente 50.000 cm ou 500m sur le
terrain.
Les échelles les plus courantes sont : le 1/25.000, 1/50.000, 1/100.000 et au-delà. L’échelle est
d’autant plus grande que le dénominateur est plus petit.
Exemple si deux points sont distants de 5km sur le terrain et de 10cm sur la carte, l’échelle de
celle-ci est :
E = 10cm / 5km = 10cm / 500.000cm = 1/50.000
La carte est dite au 50.000 ème ou à l’échelle 1/50.000

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Sur un document cartographique l’échelle peut être indiquée sous deux formes :
- graphique : droite subdivisée en segments :
- numérique : en forme de rapport numérique : 1 /50 000

c – Altitude des courbes de niveau


L’altitude des courbes est souvent indiquée le long de leur tracé. En principe le bas des chiffres
indiquant cette altitude est dirigé vers le bas de la pente.

d – Equidistance et écartement (Fig. 1)


C’est la distance qui sépare deux plans horizontaux successifs : sur la carte elle correspond à
la différence d’altitude entre deux courbes de niveau consécutives. Il ne faut pas confondre
l’équidistance avec l’écartement des courbes en projection sur la carte (d).
- l’équidistance est constante - l’écartement est variable, il dépend du relief
L’équidistance est indiquée dans la légende en bas de la carte. Dans les zones plates à faible
relief elle est de 5 à 10m ; pour les zones montagneuses, elle peut atteindre 20m, sinon une
densité trop grande des courbes de niveau rendrait la carte illisible.
Si l’équidistance n’est pas indiquée, elle peut se calculer en comptant sur une pente toujours
montante ou descendante, le nombre d’intervalles séparant deux courbes d’altitude connue est
égale à la différence d’altitude entre ces deux courbes divisée par le nombre d’intervalles
donnera l’équidistance.

2 – Propriétés des courbes de niveau


a – Différentes sortes de courbes de niveau (Fig. 2)
- Courbes maîtresses : Elles sont dessinées en traits plus accentués qui indiquent toutes les
courbes de rang 5 c'est-à-dire tous les 50 ou 100m, le plus souvent l’altitude est indiquée sur les
courbes maîtresses ; noter que entre deux courbes maitresses il y a toujours 4 courbes normales.
- Courbes normales : Elles sont dessinées en traits fins, elles s’intercalent entre les courbes
maîtresses.
- Courbes intercalaires : Elles sont dessinées en général en tiret. Lorsque la surface
topographique est plate, les courbes de niveau sont espacées, pour amener plus de précision on
est conduit à ajouter une courbe dite intercalaire dont l’altitude diffère d’une demi-équidistance
de celle des deux courbes qui l’encadrent.

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Fig. 2 : Différents types de courbes de niveau

b – la densité des courbes de niveau


Rend compte du relief : les pentes fortes sont caractérisées par des courbes nombreuses et
serrées ; à des courbes espacées peu nombreuses correspond une région plate ou à faible pente
(Fig.2).

c – Les points côtés


A côté des courbes de niveau, il existe un certain nombre de points remarquables où l’altitude
exacte est donnée, permettant de trouver facilement la valeur des courbes de niveau proches.
Exemple : soit une carte où l’équidistance des courbes est de 10m, supposons qu’au sommet
d’une butte il y ait un point côté 279m, la 1ère courbe entourant ce sommet et donc de valeur
inférieure sera la courbe 270 car elle sera un multiple de 10.

B – Planimétrie
C’est la représentation des divers éléments de la surface terrestre sur la carte topographique par
des figurés caractéristiques conventionnée dont la signification est indiquée dans la légende de
la carte.
On adopte en générale les conventions suivantes :
- le bleu est pour l’hydrographie
- le noir est attribué à tout ce qui résulte de l’activité humaine, ainsi qu’à la toponymie
(noms des lieux)
- le vert à la végétation
- le bistre (teinte voisine du marron) pour l’orographie (courbes de niveau)

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LA CARTE GEOLOGIQUE

I – Définition

Une carte géologique est, avant tout, une carte topographique. C’est la représentation, sur un
fond topographique, des terrains qui affleurent à la surface du sol ou qui ne sont cachés que par
une faible épaisseur de formations superficielles récentes dont on ne tient pas compte.

II – Eléments fondamentaux d’une carte géologique


Lorsqu’un géologue est chargé de cartographier une région, son premier outil est la carte
topographique sur laquelle les différents terrains seront représentés par une couleur affectée
d’une notation.
La réalisation de cartes géologiques est une des tâches essentielles du géologue. Elle lui permet,
en effet, de reconstituer la géométrie des formations géologiques ainsi que les évolutions spatio-
temporelles de leurs propriétés. Ceci va lui permettre de localiser les zones favorables soit à
l'implantation d'ouvrages d'Art (Barrages, routes, voies ferroviaires, ponts, tunnels, etc..), soit
à l'accumulation, en quantité économiquement exploitable, de substances indispensables à
l'Humanité et à son développement (Eau, Hydrocarbures, Charbon, minerais métalliques,
énergie géothermique, etc..). Un autre but très important de l'élaboration de cartes géotechniques
est celui de l'aménagement (évaluation des effets géologiques des activités humaines sur
l'Environnement, analyse des impacts industriels, agricoles et urbains sur l'eau, le sol, les
ressources et l'aménagement).

1 – Principe de notation et de figuration


Sur une carte géologique, les divers terrains sont désignés par des notations et généralement
affectés de couleurs qui indiquent leur âge géologique quand on le connaît.
Couleur :
Quaternaire (IV)…………………………………………….noir ou blanc
Tertiaire (III) ……………………………………………….jaune à orange
Crétacé …………….……………………………………….vert
. Secondaire (II) jurassique ………………………………....bleue
Trias ………………………………………………………..violet-rose
Primaire (I) ………………………………… ………….….teintes variables sombres

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Notation
Elle comporte un corps principal et des signes
Le corps principal est une lettre qui rappelle la nomenclature des divisions stratigraphiques : c
pour le Crétacé, j pour le jurassique, affectés d’un chiffre en arabe ou en romain (C1, C2,
C3……….ou CI, CII, CIII…….),

2 – Légende géologique
Elle est imprimée en marge de la carte, les différentes couches représentées par leur couleur et
la notation correspondante sont disposées sous forme d’un petit rectangle dans l’ordre de
superposition normale (de bas en haut, on va de la couche la plus ancienne vers la couche la
plus récente). Devant chaque rectangle sont rappelées brièvement.
- l’âge
- la nature lithologique
- l’épaisseur quand on la connaît

NOTIONS GEOLOGIQUES
I – Couches ou strates

Les roches sédimentaires sont le plus souvent arrangées en couches ou strates, on dit qu’elles
sont stratifiées.
On appelle strate la plus petite division lithologique, limitée par deux surfaces parallèles son
épaisseur est de l’ordre du mètre.
On appelle toit d’une couche le sommet de la couche ou sa limite supérieure, le mur étant sa
partie basale ou sa limite inférieure.
Ces deux surfaces, généralement parallèles peuvent, sous l’action de l’érosion, être recoupées
par la surface topographique, ces intersections sont appelées des contours géologiques et elles
limitent l’affleurement de la couche (= partie d’une couche visible en surface).

II – La stratigraphie
1- ses principes
La stratigraphie est la branche de la géologie qui s’occupe de l’étude des couches et de leurs
relations normales est ; elle est fondée sur des principes :
- le principe de superposition
Lorsque plusieurs couches sont superposées, la plus élevée est la plus récente et la plus basse
est la plus ancienne (à condition qu’il n’y est pas de répétition de couches).

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- Le principe de continuité
Une couche donnée possède le même âge sur toute son étendue.
- Le principe d'horizontalité
Les couches sédimentaires sont déposées à l'origine horizontalement. Une séquence
sédimentaire qui n'est pas en position horizontale aurait subi des déformations ultérieurement à
son dépôt.
- Le principe de recoupement
Les couches sont plus anciennes que les failles ou les roches qui les recoupent.
- Le principe d'inclusion
Les morceaux de roche inclus dans une autre couche sont plus anciens que leur contenant

2 - définition de certains termes utilisés en stratigraphie


- faciès
C’est l’ensemble des caractères pétrographiques et paléontologiques qui font la particularité
d’une roche.
- Fossiles stratigraphiques : Bons fossiles
Ce sont les fossiles utilisés pour la datation des différentes strates (couches), ils doivent
répondre aux conditions suivantes :
- évolution rapide dans le temps
- large dispersion géographique,
- grande abondance
- conservation facile
Ex : --Graptolites à l’Ordovicien et au Silurien (Paléozoïque)
--Ammonites au Secondaire (Mésozoïque).
- Fossiles de faciès
Ce sont des fossiles le plus souvent d’une longue durée de vie ; ils caractérisent des faciès bien
déterminés ; ils apportent des renseignements sur le milieu de dépôt.
Exemples : Hélix : milieu continental
Coraux : milieu récifal
Huîtres : milieu marin côtier

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CHAPITRE I : ELABORATION DU PROFIL TOPOGRAPHIQUE

I – DEFINITION DU PROFIL TOPOGRAPHIQUE


Un profil topographique est une section par un plan vertical de la surface topographique, ce
profil qui sera représenté à une certaine échelle, doit rendre compte des formes du relief.

II – PRINCIPE DE L’EXECUTION D’UN PROFIL TOPOGRAPHIQUE


- On trace un trait AB (Fig.3) sur une carte à l’échelle E (donnée)
- Ensuite sur un rectangle de papier millimétré on trace 2 axes perpendiculaires, celui des
abscisses correspondra à l’échelle des longueurs, celui des ordonnées à l’échelle des hauteurs
(altitude).
- Choisir l’origine de l’axe des hauteurs en fonction de l’altitude la plus basse.
- Faire coïncider le bord supérieur du papier millimétré contre le trait de coupe AB. Marquer
sur ce papier les points A’B’ homologues de A et B, ensuite noter les altitudes de ces points et
celles des points d’intersection des courbes de niveau avec le trait AB ; ceux-ci étant destinés à
disparaître, les inscrire légèrement.
- Ces points sont abaissés (projetés) à leur altitude correspondante lue sur l’axe des hauteurs
précédemment dessiné.
- Ces points ainsi abaissés seront reliés entre eux, non pas des segments de droite, mais par des
courbes rendant compte au mieux de la topographie, les versants avec leur concavité et leur
convexité au bon endroit, indiquer les sommets ou les vallées avec leur forme.
- On effacera alors les inscriptions ayant servi à la construction de la coupe.
- terminer la coupe en notant au-dessus du profil la toponymie et l’orientation.
- Orientation du profil : pour l’orientation du profil se reporter à la rose des vents ; il faut la
dessiner sur un papier transparent, cette rose doit être placée au centre de la coupe de façon que
la direction NS soit parallèle au méridien le plus proche du trait de coupe.

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- Un exemple de profil topographique achevé (on parle d’habillage) est donné plus bas.
On s’apercevra à l’usage, que ces opérations sont en réalité simples et rapides.

Fig. 3 : Réalisation du profil topographique

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III – LIGNES CARACTERISTIQUES EN COURBES DE NIVEAU
1 – Formes des versants
Un versant est la zone reliant une ligne de faite à une ligne de thalweg, il peut être décomposé
en un certain nombre d’éléments.
a – Pente constante (Fig. 4)
Lorsque les courbes de niveau sont régulièrement espacées
- plus la pente est forte, plus les courbes de niveau sont rapprochées
- plus la pente est faible, plus les courbes de niveau sont écartées.

Figure 4 : les différents types de pentes

b – Pente régulièrement variable (Fig. 5)


Une pente concave vers le haut est caractérisée par des courbes de niveau de plus en plus
écartées en allant vers le bas.
Une pente convexe vers le haut est caractérisée par des courbes de niveau de plus en serrées en
allant vers le bas

Pente concave Pente convexe

Fig. 5 : Pentes continues mais variables

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c – Pentes à variation brusques : Rupture de pente, abrupts et falaises (Fig. 6 et 7)
L’écartement des courbes de niveau change brusquement.

Fig.6 : PO rupture de pente


Les falaises : Lorsque la pente topographique est très forte, la densité des courbes est si grande
qu’elles se touchent. Elles arrivent à se confondre et deviennent illisibles. Pour remédier à cet
inconvénient on utilise un figuré spécial qui évoque une falaise rocheuse.
– la hauteur de l’abrupt = l’altitude de son sommet – l’altitude de sa base
H=S -B
– Il n’y a pas de continuité des courbes de niveau de part et d’autres de la falaise
– Il est très important d’orienter convenablement les falaises c'est-à-dire de dessiner
l’abrupt du bon côté. Pour cela il faut déterminer parfaitement le sommet et la base de
la falaise.
- Détermination du sommet
- lorsqu’il y a des points côtés, ils sont généralement placés sur la crête,
- le sommet correspond le plus souvent à un replat et les courbes de niveau y sont donc rares et
largement espacées.
- Détermination de la base
La pente qui se trouve au pied de falaise est en général forte et concave vers le haut. Elle est
souvent creusée de nombreux ravins.
Le pied est moins marqué que le sommet à cause de l’accumulation d’éboulis.

Fig. 7 : Abrupts (2) et falaises (3)

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d – Sommet (Fig. 8)
Les courbes de niveau sont concentriques, le point central a une altitude supérieure à celle des
courbes qui l’entourent.

Fig. 8 : SOMMETS : ligne de crête (c), sommet arrondi (a)

e – Cuvettes (Fig. 9)
Les courbes de niveau sont aussi concentriques, l’altitude du point central est inférieure à celle
des courbes de niveau qui l’entourent, parfois une flèche indique le centre de la dépression
(occupée parfois par un lac).

4*
Fig. 9 : cuvette

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2 – Formes des vallées (Fig. 10)
La ligne de thalweg : C’est la ligne joignant les points les plus bas d’une vallée : celle-ci est
caractérisée par une forme en V des courbes de niveau, la pointe du V plus ou moins aiguë ou
émoussée indique l’amont de la vallée, la courbe enveloppante est à une altitude élevée que la
courbe enveloppée.

– Vallée en V
Les courbes de niveau présentent un rebroussement anguleux à la traversée du thalweg

– Vallée à fond plat ou en U


Le dessin des courbes de niveau rappelle la forme de la vallée, serrées sur les versants, elles
sont écartées dans la partie plate.

vallée en V vallée en U
Fig.10 : Formes des vallées

4- Notion de pente et calcule de pente (figure 11)


La pente exprime l’inclinaison d’une surface par rapport à l’horizontale. Elle est la tangente
de l’inclinaison entre deux points d’un terrain, donc de son angle vis-à-vis de l’horizontal.
C’est le rapport entre la différence d’altitudes entre les deux points et la distance horizontale,
cartographique entre ces deux points.

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Figure 11 : Schéma en coupe longitudinale d'un tronçon routier rectiligne
d = distance horizontale, Δh = différence de hauteurs ou d'altitudes : c’est le dénivelé,
α = inclinaison ou angle d'élévation, l = longueur suivant la pente, pente = tg(α)=Δh/d

CONVERSION DE L’ANGLE DE LA PENTE (degré) EN POURCENTAGE (%)


Rappel : la valeur d’un angle est comprise entre 0 et 45
On sait que tan(α)=Δh/d (α en degré)
Pour déterminer la valeur en pourcentage de l’angle on fait : (%) = 100* tan(α)

Exemple : soit α l’angle de la pente en degré et X la conversion en % de α.


• α = 45° pour convertir α en pourcentage on fait:
X = 100∗tan (45°)
X = 100%
• α = 10°
X = 100∗tan (10°)
X = 17.63%

CONVERSION DE L’ANGLE D’UNE PENTE DE DEGRE EN RADIAN OU EN GRADE


Formule :
Angle en degré = 180 * (angle en radian) / pi Angle en degré = 180 * (angle en grade) / 200

Angle en radian = pi * (angle en degré) / 180 Angle en radian = pi * (angle en grade) / 200

Angle en grade = 200 * (angle en degré) / 180 Angle en grade = 200 * (angle en radian) / pi

Exemple : convertir α (celui de l’exercice précèdent) en radian puis en grade soit φ la conversion
de α en radian et 𝜌 la conversion de α en grade.
φ = pi * α / 180 = 0,3876 radian
𝜌 = 200 * α / 180 = 24,68 grade

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5 – Conclusion
Le dessin cartographique des courbes de niveau nous renseigne sur les différentes formes du
relief, donc avant la réalisation d’un profil il ne faut pas hésiter à observer votre carte le long du
trait de coupe afin de reconnaître l’allure du profil. La représentation précise et exacte des
formes du relief facilitera grandement l’établissement des coupes géologiques dont nous allons
maintenant aborder l’étude.

PLANCHE I

SUJET : calculez les pentes des cartes a et B. que concluez vous

18
PLANCHE I’

. \

SUJET : exécuter le profil topographique suivant le trait de coupe A-B


19
CHAPITRE II : ELABORATION D’UNE COUPE GEOLOGIQUE
I – Généralités sur les coupes géologiques
La coupe géologique représente la section des terrains par un plan vertical. A la différence du
profil topographique, la coupe géologique exige une certaine part d’interprétation (on représente
en effet des terrains cachés en profondeur en n’en connaissant que la partie qui affleure). Il nous
est alors possible de dessiner l’allure la plus vraisemblable des terrains telle qu’elle se déduit
logiquement des indications de la carte.
Certaines coupes géologiques sont visibles dans la nature :
* bord des routes
* tranchées de chemins de fer
* carrières
*gorges profondes et verticales de torrents
*falaises marines etc.…

Remarque pratique : que doit chercher l’étudiant sur la carte ? Faire une observation générale
de la carte avant de commencer une coupe
On se focalise sur les intersections des limites de couches avec les courbes de niveau. On pourra
ainsi déjà savoir si on a affaire à des couches horizontales, verticales ou obliques.

II – Les figurés de la coupe géologique


Alors que sur la carte les différents terrains se distinguent par une notation et une couleur, sur
la coupe, nous utilisons un figuré.
Les figurés doivent rendre compte des caractères lithologiques des formations représentées.
Les figurés se dessinent en rapport avec les limites des couches et non avec l’horizontal (figure
12), autrement dit, les traits des figurés seront parallèles ou perpendiculaires aux limites des
couches.

Fig. 12: Disposition des figurés dans des couches déformées

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Remarque : on n’a pas le droit ‘d’inventer’ des figurés personnels pour habiller une couche,
seul sont permis les figurés fournis ou à défaut leurs combinaisons deux à deux.

III – Principe d’exécution


– Exécuter le profil topographique orienté avec le plus grand soin (15 à 20 minutes).
– Repérer toutes les couches géologiques qui affleurent le long du trait de coupe (couleurs et
indices). Chercher les correspondances dans la légende.
– On commence par dessiner la couche la plus récente dont on connaît le toit et le mur partout
où elle affleure.
– une fois dessinée cette première couche (et du même coup remarquons-le la couche la plus
récente qui lui est superposée). On fait de même pour les couches sous-jacentes en respectant à
chaque fois l’épaisseur et les limites de chaque couche.
Dans la même couche, l’épaisseur doit rester constante tout le long de son tracé (sauf pour la
couche superficielle car elle a été soumise à l’érosion).
– les alluvions laissées par les rivières lors des crues n’interviennent pas dans la structure
géologique, on les représente à la fin par un trait de crayon plus épais sur le tracé du profil.
– mettre correctement les figurés avec beaucoup de soin.

IV – la présentation finale de la coupe géologique


Ces remarques concernant la présentation de votre travail sont valables pour toutes les
constructions de structures géologiques.
– Centrer convenablement votre dessin
– Indiquer le titre en majuscule
– Rappeler l’échelle des longueurs et l’échelle des hauteurs
– Indiquer l’orientation de la coupe, la toponymie et l’hydrographie
– Faire une légende correcte comprenant :
Les rectangles faits à la règle avec les figurés correspondant aux couches, l’âge, une description
rapide et synthétique de la nature lithologique des couches et enfin, leur épaisseur (il faut
simplement résumer la légende de la carte).
– En respectant les proportions, représenter une réduction de votre carte avec la situation de
votre trait de coupe.
Si toutes les recommandations indiquées pour la marche à suivre et la présentation sont
respectées, la réalisation de coupes simples (comme c’est le cas pour S2) ne pose aucun
problème.

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Modèle de coupe finie :

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CHAPITRE III : REPRESENTATION DES DONNEES STRUCTURALES

I – LES STRUCTURES TABULAIRES


Ce sont des structures horizontales ou subhorizontales (un pendage inférieur à 5° est toléré
(Fig. 13).
A – Critères de reconnaissance d’une structure tabulaire
- les limites géologiques des couches sont parallèles aux courbes de niveau.
- le relief est nul ou faible (plateau ou plaine)
- au niveau d’une vallée les contours géologiques épousent alors les sinuosités des courbes de
niveau.
*Relief plat: dans le cas d'un plateau par exemple, seule la couche la plus jeune affleure et
est donc représentée sur une carte géologique (fig.13).

Fig.13 : structure tabulaire

Vue 3D Carte
Fig.14 : grâce à l’érosion, les couches inférieures affleurent dans les versants. Les couches étant
horizontales, leurs limites géologiques sont parallèles aux courbes de niveau.

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*Sur carte, les différentes couches forment des bandes parallèles aux courbes de niveau; leur
largeur d'affleurement est directement proportionnelle à l’épaisseur (Ei) de la couche et
inversement proportionnelle à la pente topographique (Pi) (fig. 15).

Fig.15 : Coupe
L'épaisseur d'une couche horizontale peut se calculer sur carte: elle est en effet égale à la
différence d'altitude entre la limite (contour) supérieure (toit) et la limite (contour) inférieure
(mur).

B- méthode de construction (figure 16)


La construction de la coupe géologique d’une structure est relativement simple :
- réaliser le profil topographique avec précision
- projeter les limites des contours géologiques recoupés par le trait de coupe sur le profil
- relier les points représentatifs d’une même limite.

Figure 16 : Représentation de la coupe géologique d’une structure tabulaire

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25

SUJET :
Exécuter la
coupe au
1/5000e
II – LES STRUCTURES MONOCLINALES OU INCLINEES
1 – Définition
On a une structure monoclinale lorsqu’un ensemble de couche présente, sur une certaine
étendue, des pendages de même sens (Fig. 17).
NB : il ne faut pas y avoir de répétition de couches de même âge, sinon il s’agit d’une série
plissée (voir S3).

Fig. 17 : Couches monoclinales en 3D


2- critères de reconnaissance
- Les limites des couches intersectent les courbes de niveau et décrivent des V
topographiques plus ou moins prononcés.
- Les signes de pendage sont tous orientés dans le même sens.

3 – Paramètres indispensables à la construction


Pour pouvoir construire les couches il faut absolument connaître :
- le pendage : à déterminer
- l’épaisseur : donnée dans la légende.
a – le pendage
On peut connaître le sens et la valeur du pendage par :
- les signes indiqués sur la carte
- les intersections de couches avec la surface topographique (vallée de préférence).
b – L’épaisseur
Peut être donnée par :
- la lecture de la légende de la carte
- la mesure des côtes du sommet et de la base des couches horizontales

Notion de pendage
Définition (Fig. 18)
Pendage : c’est l’angle dièdre d’une couche (ou d’une faille) avec un plan horizontal h.

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Fig.18

Orientation d'un plan dans l'espace


Le plan est la surface géométrique la plus simple. L'orientation d'un plan (ex : stratification,
miroir de faille…) nécessite la définition de deux droites remarquables.
- l’horizontale du plan : elle matérialise sur le plan (P) la trace d'un plan horizontal
passant par un point choisi,
- la ligne de plus grande pente ou ligne de plus grande inclinaison : elle visualise la
direction d'écoulement d'un filet d'eau sur le plan (P) (fig.18). Cette ligne est orthogonale à
l'horizontale du plan.

Représentation du pendage sur les cartes géologiques


Le pendage des couches géologiques est, le plus souvent, indiqué sur les cartes; il est représenté
par les signes conventionnels suivants:

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4- Méthodes de construction des couches inclinées
a – La méthode des trois points (figure 19)
- Prendre 3 points non alignés (A, B et C) tels que 2 d’entre eux (B et C) soient sur une même
limite géologique et coupant la même courbe de niveau (ici la courbe de niveau 540m comme
indiqué sur la figure).
- Joindre B et C par un segment de droite; ce segment est horizontal puisqu’il relie deux points
situés à la même altitude (540m). soit H le point d’intersection du segment BC et du trait de
coupe.
- le 3e point à A sera choisi à l’intersection de la limite géologique considérée et du trait de
coupe.
- Projeter le point A en A’ sur le profil topographique, puis projeter H en H’ à l’altitude
correspondant à celle de la courbe de niveau choisie (540m).
- Relier les points a’ et H’ par une droite correspondant à la surface (toit ou mur) de la couche
considérée.
NB : la projection de A en A’ doit être faite sur un profil rigoureusement exact, car le pendage
varie linéairement avec la position de A’ sur la surface topographique.

Figure 19: Structure monoclinale ou inclinée : méthode des 3 points

28
b- la méthode des horizontales (figure 20)
Elle dérive de la précédente (méthode des 3 points).
Dans cette méthode, on ignore le point A. en revanche, on considère plusieurs segments BC,
B’C’, B’’C’’ etc.. successifs (figure) situés sur des courbes de niveau consécutives.
Les projections H, H’, H’’ etc.. correspondantes permettent de tracer la limite géologique
considérée.

Figure 20: structure monoclinale ou inclinée : méthode des horizontales

c – la méthode de la tangente au cercle (figure 21)


Conditions préalables
- Connaitre le sens de plongement des couches pour déterminer la couche la plus jeune suivant
le principe de superposition.
- Connaitre les épaisseurs des différentes couches géologiques en présence.
- Utiliser (pour la construction du pendage) la couche la plus jeune dont on connait les deux
limites à l’affleurement, le long du trait de coupe.

29
Construction
- Abaisser sur le profil topographique, toutes les limites géologiques rencontrées.
- Placer la pointe en acier du compas sur le toit de la couche considérée puis tracer sous le
profil un demi-cercle de rayon égal à l’épaisseur ramenée à l’échelle ;
- Tracer à partir du mur de cette couche, une ligne tangente au demi-cercle préalablement tracé ;
- A partir du toit de cette couche, tracer une ligne parallèle à la tangente obtenue ci-dessus
(figure).
Le reste des limites de couches sont obtenues grâce à l’utilisation d’une bande de papier comme
suit :
- Découper une bande de papier (millimétrée de préférence) d’une largeur d’environ 0,5 cm
puis la graduer en fonction des épaisseurs des différentes couches affleurentes rapportées à
l’échelle des hauteurs de la coupe géologique.
- Superposer l’image de la couche sur la bande de papier aux deux limites qu’on vient de
construire ;
- Dans la partie inférieure de la bande de papier, marquer chacune des limites des couches
inférieures ;
- Joindre enfin les points situés sur une même limite géologique.

Figure 21: structure monoclinale : méthode de la tangente au cercle

30
NB : dans certains cas, où la largeur à l’affleurement est plus grande que les l’épaisseur
de la couche, le souci de rattraper les limites à l’affleurement de cette couche oblige
parfois à procéder à un rebroussement (torsion) du toit ou du mur de la couche
considérée (figure 22).

Figure 22 : rebroussement

Causes d’une variation de la largeur d’affleurement d’une couche


Sur une carte les couches affleurent plus ou moins largement ; la largeur d’affleurement en
projection, peut varier pour une couche donnée et d’une couche à l’autre, car elle dépend de
trois facteurs indépendants : l’épaisseur e - le pendage (p) la pente topographique (t) (Fig. 23).
1 – Variation de l’épaisseur (p et t = constantes)
L’affleurement est large quand l’épaisseur est grande
2 – variation du pendage (t et c = constantes)
Plus le pendage est faible, plus la largeur d’affleurement est grande.
Pour une couche verticale, la largeur d’affleurement est toujours égale à l’épaisseur de cette
couche.
3 – Variation de la pente topographique (P et e = constantes)
L’affleurement est d’autant plus étroit que la pente topographique est plus forte.

31
influence de la pente topographique

Figure 23 : Variations de la largeur d’affleurement d’une couche

Exerciced’application
Planche III.

1- Exécuter la coupe géologique à l’échelle des hauteurs 1/10.000


2- Calculer les épaisseurs des couches 5, 6, 7 et 8.
3- Sachant que l’épaisseur de la couche 4 est de 120m, tracer le toit de la couche
3.
4- Déterminer le pendage moyen de la structure monoclinale de la feuille étudiée.

32
33
III – STRUCTURES PLISSEES
1- Définition
Une structure est dite plissée lorsque les couches qui la composent sont affectées de plis.
Un pli est une déformation qui résulte de la flexion ou de la torsion de roches. Il ne peut être
mis en évidence que par un repère fixé dans le matériel, et dont on connait la forme avant la
déformation. Le plus souvent on considère les plans de stratification et de schistosité.
Lorsque l’ordre de dépôt des couches n’est pas connu, on parle de synforme et antiformes
(fig24.) lorsque l’ordre de dépôt est connu (principe de superposition ou données
paléontologiques), on distingue les structures synclinales et anticlinales (fig25.)

Fig24 : structure synforme (B) et antiforme (A) Fig25 : structure synclinale (B) et anticlinale (A)

2- nomenclature du pli (fig26)


- l’axe du pli : c’est l’intersection du plan axial et de la surface topographique
- la direction du pli : correspond à la direction de l’axe du pli
- le plan axial : est le plan qui contient les charnières des différentes couches du pli.
- La charnière : est la ligne de courbure maximale du pli
- Les flancs du pli : sont les versants situés entre deux charnières.
- L’angle d’ouverture : c’est l’angle dièdre défini par deux flancs du pli.
- La terminaison périclinale : est l’intersection de la charnière avec la surface topographique,
c’est aussi le lieu où le pli disparait.
On parle de terminaison périanticlinale pour les anticlinaux et périsynclinale pour les
synclinaux.
- L’enveloppe du pli : est constituée par les couches les plus externes et le cœur du pli : est
constitué par les couches les plus internes.

34
En fonction de l’inclinaison du plan axial et des flancs, on distingue plusieurs types de plis
(fig27)

1- Axe anticlinal 2- terminaison perianticlinal


3- Cœur de l’anticlinal 4- axe synclinal
5- Terminaison perisynclinal

Figure 26 : nomenclature du pli

Figure 27 : différents type de plis

35
3- critères de reconnaissance (figure 28)
- Les limites géologiques intersectent les courbes de niveau et sont symétriques par rapport à
une couche plus jeune dans un synclinal ou plus vieille dans un anticlinal.
- Les pendages varient le long d’une même couche
- Symétrie de part et d’autre d’une couche ancienne avec des signes de pendages divergents
dans le cas d’un anticlinal.
- Symétrie de part et d’autre d’une couche jeune avec des signes de pendages convergents
dans le cas d’un synclinal.

Figure 28 : critères de reconnaissance d’une structure plissée (A) anticlinal, (B) synclinal

4- méthodes de construction (figure 29)


Les pendages étant convergents ou divergents, selon le cas, la méthode construction sera calquée
sur celle de la tangente au cercle comme dans le cas des structures inclinées ; mais la symétrie
de part et d’autre d’une couche jeune ou vieille obligera à réaliser deux fois la même opération
de construction.

Construction :
Condition préalable : commencer par le synclinal.
- Reporter sur le profil topographique, toutes les limites géologiques rencontrées le long du
profil
- Placer la pointe en acier du compas sur le toit de la couche la plus jeune puis tracer un demi-
cercle sous le profil, de rayon égal à l’épaisseur de la couche (à l’échelle).
- Tracer à partir du mu de cette couche, une ligne tangente au demi-cercle ; répéter la
construction sur le toit équivalent opposé.

36
- A partir des deux toits de cette couche, tracer des parallèles aux deux tangentes obtenues.
- Lisser en arrondissant le toit puis le mur construit au cœur du synclinal. Les concavités sont
d’autant plus prononcés que les couches internes sont constituées de roches dures.
-

Figure 29 : construction d’une structure plissée : méthode des tangentes

EXERCICE D’APPLICATION
Exécuter les coupes géologiques de la PLANCHE IV’

37
38
IV : STRUCTURES DISCORDANTES
1- définition
On dira qu’une structure A est concordante sur une structure B, si A s’est déposée sur B sans que
B n’ai été préalablement déformée ou érodée.
A l’inverse, une structure A est discordante sur une structure B lorsque, avant le dépôt de A, B a
préalablement subi une déformation tectonique (faille, pli) et/ou une érosion.
A se déposera donc sur une surface dite surface de discordance.
La discordance se traduit également par un angle de discordance entre les plans stratigraphiques des
séries A et B. elle est généralement liée aux variations eustatiques (variation du niveau moyen de la mer)
qui se traduit par des phases de transgression et de régression.
Une discordance régionale provient généralement de 4 étapes ou phases principales (fig 30):
- Phase de sédimentation : elle s’effectue dans un bassin sédimentaire marin ou lacustre. Elle peut
s’accompagner de processus diagénétiques qui transforment les sédiments en roches sédimentaires,
stratifiées et respectant le principe de superposition.
- Phase tectonique : (faille plissement etc…) pouvant être suivis de phénomènes éruptifs ou
métamorphiques. Le nouveau relief ainsi constitué va émerger et s’exposer aux phenomenes de
destruction.
- Phase d’érosion : le relief nouvellement émergé sera érodé. Il s’en suit un retrait de la mer du
continent (phase régressive) pour donner une surface de discontinuité.
- Phase de transgression : qui se traduit par l’envahissement du rivage par la mer, et qui fait place à
une nouvelle phase de sédimentation marine (ou continentale). Sur la surface d’érosion créée, les dépôts
transgressifs seront discordants su les dépôts antérieurs.

Figure 30: mise en place d’une discordance régionale

39
Il existe deux types principaux de discordance :
- La discordance stratigraphique ou cartographique : elle est généralement liée aux variations
eustatiques. Dans ce cas, l’angle de discordance est faible.
Dans certains cas, des couches peuvent manquer dans la colonne stratigraphique du fait de leur érosion
ou de leur non-dépôt.
- La discordance angulaire : c’est une discordance entre deux sériés sédimentaires dont les pendages
sont différents de part et d’autre de la surface de discordance. Dans ce type, l’angle de discordance
peut être maximum (90 degré).

2- critères de reconnaissance
- Disparition de certaines couches dans la colonne lithostratigraphique.
- Sur la carte géologique, la surface de discordance (limite de base de la série discordante) interrompt
indifféremment les contours des différentes couches de la série antérieure. Elle induit aussi des contacts
anormaux entre les couches récentes et anciennes (figure 31)

3- méthode de construction
- On commence par construire d’abord les limites de la discordance dont la base constitue la surface
de discontinuité (figure 31)
La construction des limites géologiques utilise les méthodes adaptées à chaque type de structure
(horizontale, inclinée etc..) rencontrée tant au-dessus qu’en dessous de la surface de discordance.

40
Figure 31 : methode de reconnaissance et de construction d’une structure discordante

EXERICE D’APPLICATION
PLANCHE V.
1- Exécuter le profil topographique très précis et la coupe géologique à l’échelle des hauteurs de 1/2000
et la base située à 440m.
2- Indiquer le type de discordance et donner la valeur moyenne de l’angle de discordance.
3- Identifier la structure sous la surface de discontinuité.
4- Déterminer les épaisseurs des couches 7, 10 et 11.
5- Montrer que la couche au cœur du synclinal est plus ancienne que les couches 10, 11 et 12.
6- Donner la chronologie des évènements géologiques intervenus sur la feuille KEDERE 4b SE.

41
Figure : reconnaissance et méthode de construction d’une structure discordante

42
V- STRUCTURES FAILLEES
1 – définition
Une faille est une cassure des roches accompagnées du déplacement relatif de deux
compartiments qui se fait le long du plan de faille.
La valeur de ce déplacement se nomme le rejet. (fig.32)

Fig.32
Il existe plusieurs types de faille en fonction de la nature du mouvement qui les engendre :
- Mouvements verticaux (failles verticales ou inclinées) (figure 33)
- Mouvements horizontaux (décrochement ou charriage)
Les décrochements sont des déplacements à rejets horizontaux dans un plan de faille. Les
décrochements sont soit dextre soit senestre (figure 34)

Figure 33: les différents types de failles

Figure 34: les différents types de décrochement

2 – critères de reconnaissance
Sur une carte géologique les failles sont représentées par un trait plus fort que celui des limites
de couches ; ce tracé peut être :

43
- continu (faille certaine)
- discontinu (faille en relais)
- en tiret (faille cachée par des formations récentes)
On distingue dans la nature (figure 35):
- Les failles horizontales : tracé parallèles au contour des courbes de niveau (cas peu fréquent).
- Les failles inclinées : le tracé de la faille décrit un V topographique plus ou moins prononcé
et intersecte les courbes de niveau quand elles existent.
- Les failles verticales : leur tracé est rectiligne quelle que soit la topographie.

Figure 35: représentation des différents types de faille sur une carte

3- Méthodes de construction
On commence toujours par représenter la faille, et ensuite on dessine les différentes structures,
compartiment par compartiment, en commençant toujours par la couche la plus récente dont on
connaît le toit et le mur.
On utilise les mêmes méthodes que celles utilisées pour la construction des couches (figure36).

Exercice d’application
PLANCHE VI.
1- Réaliser la coupe géologique suivant le profil indiqué : Echelle des hauteurs = 1/1000. La
base doit être située à 1130m.
2- NB : la faille F1 est antérieure à F2 et a un rejet de 7m avec un affaissement du compartiment
Est.
Indiquer le type de la faille F1

44
Figure 36: méthode de construction d’une structure faillée

45
46
VI – STRUCTURES GEOLOGIQUES EN TERRAIN CRISTALLIN
1- Définition
Les terrains cristallins sont constitués de roches soit éruptives (magmatique ou endogène) ou
métamorphiques. Ils s’opposent fondamentalement par leur origine ou leur architecture aux
terrains sédimentaires précédemment décrits.
Les roches métamorphiques sont issues de la transformation à l’état solide de roches
préexistantes sous l’influence de la température et de la pression.
Selon le mode de mise en place, on distingue deux grands types de métamorphisme :
- Le métamorphisme général ou thermodynamique : il fait intervenir l’influence
conjuguée de la pression et de la température. Il affecte les roches sur des superficies
importantes
- Le métamorphisme de contact ou thermique ou thermométamorphisme: il est
essentiellement lié à une élévation de la température et à la durée de cette élévation. Il est
localisé au contact des roches magmatiques. Autour d’un massif intrusif, la zone
métamorphisée est plus ou moins épaisse et son affleurement su une carte dessine une auréole
de métamorphisme de contact.
A côté des deux grands types on a d’autres types de métamorphisme :
- Le métamorphisme dynamique ou dynamométamorphisme qui est lié aux contraintes
(pression) qui se développent dans les grands accidents cassants ou mes roches acquièrent une
schistosité ou sont broyés.
- Le métamorphisme hydrothermal qui est induit par la circulation des fluides à haute
température en relation avec des volcans ou des massifs plutoniques. Ces fluides réchauffent
les roches traversées en même temps qu’ils apportent certains éléments particuliers.
- Le métamorphisme d’impact, il est exceptionnel et dû à la chute de grosses météorites.

2- critères de reconnaissance
Les affleurements de roches plutoniques se présentent sous forme de pointillés (batholites) à
l’intérieur de structures sédimentaires dites encaissantes (figure37).
Les coulées de laves sont plus homogènes et ont un mode de dépôt qui suit le principe de
superposition comme les terrains sédimentaires.
Les affleurements de roches métamorphiques se présentent sous forme de massif.
Un mode de représentation conventionnel caractérise également les formations cristallines. On
les affecte d’une couleur (en relation avec leur pétrographie) associé à des lettres grecques
désignant ce type pétrographique : � pour le basalte et � pour le granite etc.

47
3- méthode de construction
Limites du pluton
- Reporter sur le profil topographique les limites du pluton
- Prolonger les limites vers le bas avec un léger écartement vers la base (figure37)
Puis de part et d’autre du pluton, construire les limites géologiques des formations
sédimentaires encaissantes selon les méthodes appropriées.

Limites des laves volcaniques ou des formations volcano-clastiques interstratifiées.


Appliquer les mêmes méthodes que pour les structures sédimentaires classiques.

Figure 37: carte et coupe géologique en terrain cristallin

48
PLANCHE VII.
1- faire la coupe géologique avec H=1/10000. La base est fixée à 300m.
2- donnez les terminologies qui s’appliquent à chacune des intrusions qui ont affecté le profil.
3- Quel est le type de métamorphisme qui a affecté les roches encaissantes du Mt Sarrot.

Très important : deux sondages S1 et S2 exécutés sur le plateau du gronota ont rencontré la
base du trachyte à respectivement 400 et 450 m.
4- Quel est le type de structure intrudée de la feuille étudiée ?

49
50
ANNEXES

51
STRUCTURE MONOCLINALE

52
STRUCTURE PLISSEE

53
STRUCTURE DISCORDANTE

54
55
STRUCTURE CRISTALLINE

56
-1 à 10 : calcaires (1 à 5, en bancs ; 6 : marneux ; 7 : à silex ; 8 : en plaquettes ; 9 : conglomératiques
; 10 : gréseux) ;

-11 et 12 : dolomies et calcaires dolomitiques;

- 13 à 18 : argiles et marnes (15 : sableuses ; 17, 18 : marno-calcaires) ;

19 et 20 : roches massives ; 21 : roches salines ;

22 : dépôts en poches ; 23 : couche de faible épaisseur ou épaisseur variable ;

- 24 à 29 : roches détritiques (24 : sables ; 25 : grès ; 26 et 27 : conglomérats ; 28 et 29 : brèches ;


30 : socle plissé ;

- 31 : roche éruptives basiques ; 32 : roches intrusives acides ;

- 33 à 35 : roches métamorphiques (33 et 34 : schistes cristallins ; 35 : calcaires métamorphiques).

FIGURES CONVENTIONNELLES POUR COUPES GEOLOGIQUES

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