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Année universitaire 2020-2021

Travaux Dirigés de
TOPOGRAPHIE
LA COUPE TOPOGRAPHIQUE,
L’ANALYSE TOPOGRAPHIQUE et le
COMMENTAIRE HUMAIN de la CARTE

Réalisation :
PAUL NDIAYE, BABACAR DIOUF ET BABACAR FAYE

Département de Géographie (FLSH-UCAD)


Licence-1 (GE0-113 & GEO-123)
PROGRAMME DE TRAVAIL (annuel)
PREMIER SEMESTRE (GEO-113)

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : LA CARTE TOPOGRAPHIQUE


1. Définition
2. Les éléments de la carte

CHAPITRE 2 : LA COUPE (ou PROFIL) TOPOGRAPHIQUE


1. Le choix du tracé
2. Le choix des échelles
3. Finition et habillage du profil
4. Les types de pentes

___________________

SECOND SEMESTRE (GEO123)

CHAPITRE 3 : L’ANALYSE (ou COMMENTAIRE) TOPOGRAPHIQUE


1. L’étude des formes élémentaires (dépression, relief)
1.1. Le relief de plaine
1.2. Le relief de plateau
1.3. Le relief de montagne
2. Méthodes d’analyse topographique

CHAPITRE 4 : DONNEES HUMAINES FOURNIES PAR LA CARTE


TOPOGRAPHIQUE
1. L’utilisation du sol
2. Structure de l’habitat
a) La forme
b) La localisation
3. Les activités

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QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES UTILES

- TRICART (J), ROCHEFORT (M), RIMBERT (S) : Initiation aux travaux


pratiques de géographie. Commentaire de cartes, Paris, SEDES, CDU, 1975
- ARCHAMBAULT (M), LHENAFF (R), et VANNEY (JR) : Documents et méthodes
pour le commentaire de cartes (géographie et géologie), Premier Fascicule :
Principes Généraux, Paris, Masson, 1971
- Atlas des formes du relief, Paris, IGN, 1956–
- Un dictionnaire de Géographie (ex. : de Pierre GEORGE, de Roger BRUNET,
Jacques LEVY, Michel LUSSAULT (dir.), etc.
- Dictionnaire thématique histoire géographie, BRAND Denis, DUROUSSET
Maurice, 6e édition, Paris, Editions DALLOZ, 2002.
- C.I.L.F. (1980), Vocabulaire de la Topographie, Hachette, Paris, 93 p.
- Denis SOREL, Pierre VERGELY, Atlas, Initiation aux cartes et aux coupes
géologiques, Paris, ed. Dunod, 2e édition.

De très nombreux ouvrages et documents sont accessibles sur le NET !

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QUELQUES DISPOSITIONS et MATERIELS PRATIQUES

Matériel personnel nécessaire à chaque étudiant :


▪ Critérium (pour les exercices de base) avec mine HB
▪ Gomme (blanche et tendre de préférence)
▪ Règle plate (transparente) de 30cm ou 40cm
▪ Papier millimétré (découpé en bande de 7x25cm ou 7x30cm)
▪ Rapidographe (0,3mm) et flacon d’encre de chine (pour la finition)

Organisation individuelle de l’étudiant :


• Avant chaque séance, distribution à chaque étudiant d’une carte
topographique (pliée) à restituer après chaque séance.
• Manipulation soignée du matériel (ex : savoir plier et déplier une carte ;
effacer les traits au crayon sur la carte en fin d’exercice…).
• S’entrainer régulièrement sur la carte (représentation), rétablir la
troisième dimension à travers la coupe (ou le profil) topographique.

Evaluation de l’étudiant :
• Evaluations périodiques au moyen de contrôles continus semestriels
(démonstration du savoir-faire acquis et des progrès)

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Introduction

INTRODUCTION

La séance de TD est une occasion d’apprentissage de l’étudiant à la maitrise


technique d’un des outils de la géographie : la carte !
Les Travaux Dirigés (TD) de Topographie permettent à l’étudiant de s’exercer à
faire des exercices pratiques destinés à lui offrir une vision concrète des
réalités, de la connaissance et de la compétence du géographe. Ils demeurent de
ce fait une épreuve importante, touchant à toutes les spécialités de la discipline :
la géographie physique, la géographie rurale, la géographie économique…
L’objectif visé à travers ces séances est d’amener les étudiants à une méthode de
travail éprouvée et à une attitude de raisonnement soutenue. Il s’agit, en d’autres
termes, de les doter d’une capacité d’observation et d’analyse topographique à
travers l’aptitude à :
• lire une carte,
• à la décrire,
• à réaliser une coupe topographique
• et à analyser les éléments physiques et humains qu’elle contient.

Les TD de cartographie constituent un volet d’enseignement annuel, mais organisé


en deux semestres, avec des séances de 2 heures hebdomadaires. La présence aux
TD est obligatoire : trois absences non justifiées entraînent l’exclusion aux
contrôles continus. Chaque étudiant doit se munir de son propre matériel de
travail.

Conseils à l’attention des étudiants :


✓ La carte topographique permet une étude de la surface de la Terre.
✓ Les séances de TD sont des entrainements de base. Elles doivent être
complétées par la fréquentation de la salle de travail du Département.
✓ La manipulation correcte de la carte et son observation attentive sont les
premières qualités d’un géographe !
✓ Ne pas taire votre méconnaissance. Donc obligation de parler en TD, pour
s’assurer qu’on a compris…
✓ Maitriser les techniques de lecture des éléments consignés sur la carte,
des techniques d’exploitation et d’analyse.

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Chapitre 1 - La carte topographique

CHAPITRE 1 :
LA CARTE TOPOGRAPHIQUE

1. Définition
La carte est une représentation délimitée du globe terrestre, discontinue, avec
une vue de face (les angles d’observation). Il existe différents types de cartes :
carte thématique, le Modèle numérique de terrain (MNT), les cartes en 3D…
Une carte (du grec « Khartès » : feuille de papyrus) est une image, la
représentation conventionnelle d’un phénomène dans l’espace. C’est un dessin à
plat, en général sur papier ou sur des supports très divers : bois, verre, métal,
plastique, écran d’ordinateur.
On peut classer les cartes selon leur échelle, leurs contenus mais aussi selon leur
ancienneté.
La topographie (du grec « topos » qui signifie lieu et de « graphen » signifiant
décrire) est une description graphique, une représentation, sur un support plan,
d’une portion de la surface terrestre, avec sa configuration.
L’analyse topographique procède à la description des différents éléments formant
le relief et qui seront expliqués ultérieurement. Elle constitue la première
démarche du commentaire de carte et requiert l’usage d’un instrument de travail
fondamental : la carte topographique.

Carte topographique
La carte topographique est l’outil de travail du géographe et du géologue, établie
et éditée par les divers services topographiques ou « géographiques » de chaque
pays.
En France, par exemple, le Service Géographique de l’Armée a été remplacé dans
cette tâche par l’Institut Géographique National (IGN) depuis 1940.
Au Sénégal, la DTGC (Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques)
exerce cette responsabilité.
Les cartes topographiques figurent essentiellement les résultats des observations
topographiques (configuration de l’espace). Utilisées d’abord par les militaires,
elles étaient établies grâce à une méthode dite de triangulation : le terrain à
cartographier est divisé en triangles, à partir de points fixes et repérables, côtés
et localisés (ex : sommet d’une montagne, clocher) appelés points géodésiques.
Aujourd’hui, les cartes topographiques, surtout celles produites par l’IGN, sont

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Chapitre 1 - La carte topographique

établies par photogrammétrie1, c’est-à-dire la mesure et la restitution des formes


terrestres à partir de photographies aériennes.
Sur une carte topographique, le relief est figuré par des courbes de niveau
(lignes unissant les points ayant la même altitude). Les cartes topographiques
représentent également l’hydrographie, la végétation, les installations humaines…
Une carte topographique est une représentation à échelle réduite figurant aussi
les éléments naturels (végétation, hydrographie...) et artificiels (aménagements
humains) situés sur la surface terrestre, ainsi que le relief d'une région
géographique de manière précise et détaillée sur un plan horizontal.
La carte topographique se distingue essentiellement du plan topographique par le
fait que, dans la première, des détails importants : bâtiments isolés, voies de
communication, ne sont plus représentés à l'échelle, mais par un signe
conventionnel.
La carte est une réduction de la réalité.

2. Eléments de la carte :
Savoir lire une carte est une condition nécessaire à son utilisation. Lire une carte
revient à repérer et interpréter ses différentes données (la désignation, légende,
échelle, orientation, coordonnées géographiques, signes conventionnels, figurés
divers) de manière à imaginer par entrainement le paysage qu’elle restitue.

2.1. la désignation
C’est le nom donné à la carte et qui renvoie à une localité, un pays, un continent…

2.2. la légende
La légende est un symbolisme figuratif conventionnel ou non qui montre sur la carte
divers objets et phénomènes localisés sur l’espace géographique. Elle comporte
deux grandes catégories de signes. Il s’agit des signes altimétriques et des signes
planimétriques.
– Les signes altimétriques sont constitués essentiellement par les points
cotés (PC), les bornes géodésiques (BG) et les courbes de niveau. Ils
évoquent donc les variations d’altitude dans un espace cartographié.

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Une technique qui repose entièrement sur une modélisation rigoureuse de la géométrie des images et de leur 7
acquisition afin de reconstituer une copie 3D exacte de la réalité.
Chapitre 1 - La carte topographique

– Les signes planimétriques figurent les objets et les phénomènes naturels


ou anthropiques localisables sur une petite ou grande surface. On peut citer
entre autres :
– l’hydrographie indiquée par la couleur bleue ;
– la végétation en vert ;
– l’habitat rural et urbain ;
– les réseaux de communication (terrestres, fluviaux, ferroviaires…)
matérialisés par des traits d’épaisseurs et de couleurs variables ;
– les lignes de transport d’énergie (gazoducs, lignes électriques…) ;
– les limites administratives des territoires, marquées par des lignes en
tiretés ;
– les édifices religieux, souvent en noir ;
– les usines et entrepôts, souvent en noir ;
– etc.
Les signes altimétriques et planimétriques sont toujours complétés par d’autres
éléments d’ordre toponymique : noms des lieux, des organismes hydrographiques
(cours d’eau) et autres.

Exercice :
Différents éléments à repérer sur la carte :
▪ l’eau,
▪ la végétation,
▪ les voies de communication
▪ et les champs.

2.3. l’échelle
L’échelle de la carte correspond à l’inverse du rapport entre les distances réelles
sur le terrain et leur représentation sur la carte. Elle s’exprime par une fraction
dont le numérateur est toujours 1 (1 exprime l’unité de mesure considérée, quelle
qu’elle soit : cm, dm, m) et le dénominateur un nombre qui est le diviseur des
longueurs réelles et permettant d’obtenir les longueurs réduites.
A titre d’exemple :
• sur une carte à 1/10.000e, le rapport entre la distance réelle et la
représentation est de 10.000. Autrement dit, 1cm sur la carte représente
10.000cm sur le terrain, soit 100m.
• Sur la carte au 1/50.000e, 1cm vaut 50.000cm sur le terrain, soit 500m.

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Chapitre 1 - La carte topographique

En fonction de l’importance du dénominateur de l’échelle, on qualifie cette


dernière de grande ou de petite.
– Une carte est dite à grande échelle quand la réduction qu’elle permet est
faible, donc quand le dénominateur est petit. Dans ce cas, l’espace
cartographié est peu étendu. Parmi les cartes à grande échelle, les
principales éditées en France sont le 1/10.000e et le 1/25.000e.
- Les cartes à 1/50.000e et à 1/100.000e sont appelées cartes à moyenne
échelle.
– Une carte est dite à petite échelle quand la réduction qu’elle permet est
grande, la fraction étant petite (un grand dénominateur). Dans ce cas, il est
possible de représenter des phénomènes localisés sur de très grands
espaces : un continent, un pays ou une région entière. Les principales cartes
à petite échelle sont celles à partir du 1/100.000e jusqu’à 1/200.000.000e
(ex : les cartes d’atlas, les planisphères…).

Noter :
– Lorsque la carte représente le monde entier, on parle d’un planisphère.
- Une mappemonde est aussi une représentation du monde entier, mais avec
séparation en deux hémisphères.
– Les plans sont quant à eux des cartes à très grande échelle. Ex : plan de maison
à 1/100, cadastre à 1/1.000.
(Exemple 1/50.000 signifie que tout point ou élément de la carte est réduit de
50.000 fois ; l’échelle peut être numérique ou graphique).

2.4. L’orientation (Nord géographique), elle est constante


Une carte comporte nécessairement une orientation. Celle-ci est faite avec une
direction s’exprimant par un angle ou « gisement » ou « azimut » calculé à partir
du Nord. On distingue trois Nord sur les cartes françaises : le Nord géographique,
le Nord cartographique et le Nord magnétique.
– Le Nord géographique ou Nord astronomique est la direction
indiquée par le plan des méridiens ;
– Le Nord cartographique (ou Nord Lambert) est donné par les
méridiens du carroyage (ou quadrillage) et fait un angle variable avec
les méridiens géographiques.
– Le Nord magnétique est indiqué par l’aiguille aimantée. Il forme un
angle (ou déclinaison magnétique) qui varie avec le temps par rapport

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Chapitre 1 - La carte topographique

au Nord géographique. La valeur de la déclinaison magnétique à la date


de publication de la carte est donnée pour le point central de la feuille
avec sa diminution annuelle en minutes centésimales (divisées en cent
parties) ou en grades.

2.5. Les coordonnées


La production d’une carte obéit également à un réseau de coordonnées qui donne
les limites de la carte et qui permet de localiser n’importe quel point par rapport
à son emplacement sur la terre.
Il y a d’abord les coordonnées géographiques qui permettent de repérer un point
ou de localiser un objet à la surface du globe, en se servant notamment de la
combinaison de deux lignes perpendiculaires (au moins au niveau de l’équateur) : la
latitude et la longitude.
– La latitude d’un lieu donné est l’angle de la verticale de ce lieu par rapport
au plan de l’équateur. Elle est exprimée en degrés et comptée de 0° à 90°
à partir de l’équateur en direction des pôles, positivement vers le Nord
et négativement vers le Sud. C’est ce qu’on appelle aussi un parallèle.
– La longitude correspond à l’angle formé par le méridien d’un lieu avec le
méridien de Greenwich (faubourg du sud-est de Londres, Angleterre, sur
les bords de la Tamise) qui est considéré comme le Méridien Origine. A

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Chapitre 1 - La carte topographique

partir de Greenwich, la longitude varie entre 0° et 180°, positivement


vers l’Est et négativement vers l’Ouest.

En dehors des coordonnées géographiques, certaines cartes (ex des cartes


françaises au 1/50.000e) sont dotées de coordonnées dites cartographiques.
Celles-ci forment un réseau quadrillé (appelé carroyage) et kilométrique, qui
s’exprime en chiffres croissant de l’Ouest vers l’Est et du Sud vers le Nord.
L’utilisation des coordonnées cartographiques se révèle d’un maniement plus
simple et plus rapide que le recours aux coordonnées géographiques.

Exercices :
❖ Coordonnées géographiques (méridiens et parallèles) et permettent de
localiser n’importe quel point à l’endroit de la terre.
Petit exercice : Repérer un point sur la carte à l’aide de coordonnées
géographiques.
❖ Coordonnées cartographiques (ou coordonnées du quadrillage Lambert),
réseau à écartement constant de lignes perpendiculaires.
Petit exercice : Repérer un point sur la carte à l’aide de
coordonnées cartographiques.

Notes :
La carte topographique contient plusieurs réseaux de coordonnées qui permettent
de la localiser sur la planète ou de représenter certains points dans l’espace
représenté.
Les coordonnées géographiques
Elles sont les plus classiques constituées des méridiens et des parallèles qui
permettent un repérage précis mais peu commode.

Les coordonnées cartographiques

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Chapitre 1 - La carte topographique

Elles correspondent au système de quadrillage Lambert dont la grille est un


espacement constant, en km ; ce caractère fait qu’il marque une déclinaison vers
le NE. Il présente par contre un avantage de commodités par un repérage très
rapide d’un point sur la carte

2.6. Le système de représentation (ou système de figuration)


La carte topographique est un document plat en raison de ses deux dimensions
(Longueur*largeur) qui donnent une représentation plane ou dite « de surface ».
La figuration de la troisième dimension (profondeur) passe par le recours à
certaines techniques telles que celles des « courbes de niveau ».
Ces dernières sont des lignes isohypses, imaginaires qui joignent tous les points
d’un relief situés à la même altitude au-dessus du niveau de la mer. En d’autres
termes, c’est la trace d’un plan horizontal coupant les surfaces constituées par les
pentes d’un relief. Il existe 3 types de courbes de niveau :
– les courbes maîtresses : elles sont cotées et figurées par un trait plus
épais que le tracé de toutes les autres courbes ; elles valent cinq (5) fois
l’équidistance normale.
– les courbes secondaires : appelées également courbes normales, elles
s’intercalent entre les courbes maîtresses et sont figurées par un trait
moins épais ; elles correspondent à l’équidistance retenue pour la carte (10m
en général).
– les courbes intercalaires : elles sont représentées par un trait discontinu.
Leur valeur est la moitié de l’équidistance normale.

Elles présentent certaines caractéristiques :


– Les courbes de niveau sont équidistantes : on appelle équidistance la
distance verticale constante qui sépare deux courbes de niveau
consécutives. L’équidistance n’est pas la même sur toutes les cartes, mais
elle est toujours mentionnée sur les légendes de toutes les cartes. La façon
d’écrire les chiffres indique où se trouve l’altitude la plus haute ou la plus
basse.

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Chapitre 1 - La carte topographique

– Les courbes de niveau sont hiérarchisées et parfois cotées : la lecture


d’une carte serait difficile si les courbes de niveau restaient sans valeur
indiquée : il faut qu’elles permettent, outre l’appréciation des pentes, la
détermination rapide des altitudes. Il est donc convenu que certaines
d’entre elles soient cotées, c’est-à-dire que des chiffres sont portées pour
indiquer ainsi leur altitude absolue. Ces courbes privilégiées sont dites
« maîtresses ». Il faut quand même remarquer que certains points
caractéristiques sont également cotés : sommet isolé, crête, col, etc.
Courbes normales 10m (ou 20m en zone de montagne)
Courbes maitresses 50m (ou 100m en zone de montagne)
Courbes intercalaires 5m (ou 10m en zone de montagne).

Ces différentes courbes permettent de restituer artificiellement la 3eme


dimension qui manque à la carte plane.
L’écartement horizontal entre les courbes indique des zones de pentes faibles ou
fortes. Quand cet écart est important, on place des courbes intercalaires avec
des écarts de 5m. Ce qui permet de souligner le détail topographique.

- Elles sont insuffisantes à traduire le détail de variation du relief c’est


pourquoi elles sont complétées par des signes conventionnels comme :
• les points côtés, ex :∙.113 ;
• les bornes géodésiques, ex : ∆703 ;
• les figurés d’abrupt rocheux ⌐⌐⌐. Face à la raideur et à
l’irrégularité des pentes, le dessinateur représente la pente telle
qu’elle lui apparaît à l’examen des photographies aériennes
Tout ceci ramène à un mot : la pente !

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Chapitre 1 - La carte topographique

Un exemple d’un extrait de carte au 1/50.000 (Grenoble)

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Chapitre 2 - La coupe topographique

CHAPITRE 2 :
LA COUPE TOPOGRAPHIQUE

La coupe topographique permet de restituer la troisième dimension (verticale). Le


profil est une réalité en ligne et la carte est une réalité en surface, les deux
se complètent. Sur Terre, les distances horizontales sont plus grandes que les
distances verticales ; la différence de hauteur sur une ligne entre le point le plus
haut et le point le plus bas s’appelle la dénivellation.
Un changement du support d’échelle s’opère surtout par rapport à la verticalité.

La coupe topographique constitue un exercice qui par ses deux dimensions


(horizontale*verticale, longueur*hauteur) permet de représenter une
topographie le long d’une ligne.
Lorsqu’on exécute une coupe topographique, l’axe des longueurs est toujours
représenté à l’échelle de la carte. Par contre, l’axe des hauteurs nécessite parfois
une augmentation de l’échelle. Ceci crée obligatoirement une exagération ou
déformation du profil.
La réalisation d’une coupe topographique facilite le travail d’analyse topographique
qui suit (Chapitre 3).
La coupe topographique obéit à plusieurs règles :

1-Le choix du tracé


L’utilité d’un profil topographique dépend de la façon dont on a choisi son tracé.
Pour cela, il y a au moins trois règles à respecter :
- la coupe doit traverser des zones de topographie caractéristique.
Autrement dit, si c’est plat, inutile de réaliser un profil !

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Chapitre 2 - La coupe topographique

- le tracé doit être en ligne droite entre points car un tracé en ligne brisé
augmente les distances horizontales et par conséquent adoucit les pentes.

- le tracé doit être autant que possible perpendiculaire aux courbes de


niveau car une disposition oblique atténue les pentes suite à une augmentation des
distances horizontales.

2-Le choix des échelles


2.1. L’échelle des longueurs
Lorsqu’on réalise une coupe, l’échelle des longueurs est toujours celle de la carte
(1 /50.000). Il faut éviter de modifier l’échelle des longueurs. Il est
généralement recommandé de conserver l’échelle de la carte, la coupe devenant
alors plus facile à effectuer.

2.2. Définition de l’échelle des hauteurs, le choix de l’échelle des hauteurs


Son choix est personnel compte tenu des dénivellations observées sur le terrain.
Mais il convient en général d’exagérer l’échelle des hauteurs par rapport à celle
des longueurs, à l’exception des zones de hautes montagnes. Mais on réserve en
général :

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Chapitre 2 - La coupe topographique

o le 1/10.000e pour les régions de faibles dénivellations, de


faibles ruptures de pente comme les plaines ;
o le 1/20.000e pour les plateaux d’altitudes modérées et les
régions de collines ;
o le 1/50.000e pour les régions de hauts plateaux et les zones
de montagnes.
Il faut garder à l’esprit que toute augmentation de l’échelle des hauteurs produit
une exagération sur l’un des deux axes de la coupe et crée par conséquent une
déformation qui ne doit pas être oubliée au moment de commenter le profil !

NB :
Il est recommandé, avant de choisir l’échelle des hauteurs, de calculer la
dénivellation, c’est-à-dire la différence d’altitude entre les deux points côtés, le
plus élevé et le plus bas. De la valeur de la dénivellation dépend en grande partie
le choix de l’échelle des hauteurs.
Généralement, lorsque la dénivellation (D) est :
– inférieure ou égale à 250m, on prend le 1/10.000e ;
– comprise entre 251m et 350m, on prend le 1/20.000e ;
– comprise entre 351m et 450m, on prend le 1/40.000e ;
– supérieure à 450m, on prend le 1/50.000e.
Le plus simple théoriquement est un choix entre deux situations :
• plus les dénivellations sont petites ou faibles, plus il faut augmenter
l’échelle des hauteurs,
• plus elles sont grandes ou fortes, plus on maintient l’échelle de la carte pour
les hauteurs.

3. Construction de la coupe
On retient généralement deux points cotés à partir desquels on trace un axe au
crayon pour faire la coupe topographique. Ensuite, il convient :
– de relier sur la carte le début (premier point) et l’extrémité (deuxième
point) de la coupe par un trait clair et précis, en commençant par l’Ouest ou
le Nord (conventionnel) ;
– de porter le point origine sur le papier millimétré ;
– de tracer un repère orthonormé en respectant la longueur du trait de
coupe et en indiquant clairement sur les deux axes (l’axe des hauteurs et
celui des longueurs) les divisions numériques et graphiques.

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Chapitre 2 - La coupe topographique

Toutefois, il faut noter que pour l’échelle des hauteurs, on part de l’altitude la plus
basse nécessaire pour la représentation de la coupe et pas obligatoirement de
l’altitude 0 ;
– d’appliquer l’extrémité du papier millimétré sur le tracé de coupe ;
– de relever les points d’intersection des courbes de niveau avec le trait de
coupe et de les rapporter sur le papier millimétré, les uns après les autres ;
– de relier enfin (avec précision) tous les points obtenus de l’origine du tracé
jusqu’à son extrémité.

4. Finition et habillage du profil


La coupe topographique, un fois achevée, doit être présentée à l’encre de chine
et mentionner tous les éléments nécessaires à son identification. Il s’agit de :
– son orientation, en général au-dessus de la coupe, en utilisant les points
cardinaux. L’étudiant peut se servir de la « Rose de vents » (ci-après) ;
– les points principaux traversés par la coupe (planimétrie) : point de
départ, point d’arrivée, points de repères (villages, rivières, voies de
communication importantes, etc.) sur toute la longueur de la coupe ;
– la désignation de la feuille ;
- les échelles utilisées (numériques) de longueur et de hauteur ;
- les unités de mesure (indiquées sur l’échelle graphique).
L’étudiant passe ensuite au commentaire du profil topographique ainsi réalisé.

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Chapitre 2 - La coupe topographique

Schéma : Rose des vents

5. Les types de pentes


Le profil topographique est une combinaison de pentes simples qui se distinguent
en 3 types :
Les pentes régulières (rectilignes) avec une inclinaison constante sur l’horizontale.

Rectiligne

Les pentes irrégulières dites convexes avec une inclinaison qui augmente de haut
en bas. Les pentes concaves ont une inclinaison qui diminue de haut en bas.

Convexe Concave

Les pentes simples sont rares ; la réalité combine le plus souvent les trois types.
(par exemple : pente convexo-concave ou concavo-convexe).

Remarque :
Après un 1er exercice, procéder à la correction au tableau (représentation du
profil).
Pour plus de commodité, commencer l’échelle des hauteurs par 100m. Ce n’est pas
la peine de commencer à 0, ce qui permet une économie d’espace en haut de la
feuille pour les écritures à porter au-dessus du profil.

19
Chapitre 2 - La coupe topographique

Question : Est-ce que toutes les pentes sont identiques ?


Elles n’ont pas nécessairement la même extension verticale, donc pas la même
dénivellation, ni la même longueur horizontale. En outre, l’allure des pentes peut
changer.
Par conséquent, chaque pente est particulière, ce qui fait que chaque relief,
toujours constitué par plusieurs pentes, est également particulier…

Question : Est-ce que le profil suffit pour faire l’analyse du relief ?


NON !
• Le profil ne représente que la réalité d’une ligne (variations verticales avec
des formes au sommet, des formes à la base…).
• La carte topographique et la coupe se complètent, raison pour laquelle
une analyse ne peut se limiter uniquement à la coupe. Il faut utiliser la carte
pour élargir l’analyse à un espace plus large.
• Les dépressions encadrées par les versants sont toutes différentes d’amont
en aval. Et la direction du drainage ne peut être donnée par la coup
topographique !
• Il existe des reliefs à versants symétriques ou non.
• Il faut enfin prêter attention, sur la carte, à la disposition des courbes de
niveau par rapport au tracé du profil, pour mieux apprécier la nature des
pentes représentées en coupe.

Question : Comment choisir la dénivellation en fonction de l’échelle ?


Il faut d’abord chercher la dénivellation sur le tracé de la coupe puis calculer sa
valeur à différentes échelles possibles. Per exemple :
Si la Dénivellation = 200m 1/50.000 = 0,4cm
1/40.000 = 0,5cm
1/30.000 = 0,7cm
1/20.000 = 1cm
1/10.000 = 2cm

Conseil : Exploitation du profil topographique pour entamer l’analyse


Repérer les éléments d’identification particulière du profil en partant du fait que
la coupe est une succession de pentes.
* Le repérage des pentes sur le profil peut être fait au tableau par un
étudiant ;

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Chapitre 2 - La coupe topographique

* Ensuite visualiser la combinaison des pentes pour ressortir différents


types de relief (deux pentes qui se recoupent vers le bas ou vers le haut
constituent une dépression ou un relief) ;
* Elargir les observations de part et d’autre du tracé de la coupe (sur la
carte) pour voir l’organisation générale des formes de relief.

Cultiver la capacité d’observation et d’analyse chez le géographe

Exemples de profils topographiques (selon les grands ensembles de relief)


(page suivante).

21
Chapitre 2 - La coupe topographique

Quelques exemples : Profils topographiques en zone de bas-plateaux

22
Chapitre 2 - La coupe topographique

Quelques exemples : Profils topographiques en zone de plateaux

23
Chapitre 2 - La coupe topographique

Quelques exemples : Profils topographiques en zone de montagnes

24
Chapitre 3 – L’analyse topographique

CHAPITRE 3 :
L’ANALYSE (ou COMMENTAIRE) TOPOGRAPHIQUE

La réalisation d’un profil topographique (exact) doit se prolonger par une analyse
du relief en combinant ce qui apparait en ligne (sur la coupe) et ce qui se voit en
surface (sur la carte).

Le commentaire de la topographie se sert d’un vocabulaire précis pour décrire les


formes rencontrées, sans préjuger de leur évolution. Les ensembles auxquels elles
appartiennent sont également décrits localement.

1. LES FORMES DE RELIEF (élémentaires)

Schématiquement les formes de relief se voient de deux façons quand on les


observe en coupe, c'est-à-dire transversalement :

− En creux (ou en forme de dépression)


− En relief (ou en émergence)

Lorsqu’on les examine en plan (sur la carte), elles se présentent avec des surfaces
(extensions) variables longitudinalement.

A. LES FORMES EN DEPRESSION (ou « en creux »)

Deux formes (ou unités) sont généralement considérées sous deux angles : vertical
(c’est-à-dire en coupe ou de profil) et horizontal (c’est-à-dire en plan ou en
surface).

a) LA VALLEE

Il s’agit d’une unité de relief qui se présente en creux. Elle se définit donc sur
deux plans

− transversalement : la vallée est constituée par deux pentes en sens


contraire qui se rejoignent au niveau d’un point bas appelé TALWEG (ou
THALWEG) ;

25
Chapitre 3 – L’analyse topographique

Les pentes (ou VERSANTS) peuvent être identiques ou non, à inclinaison


forte ou faible, régulières ou irrégulières… Le TALWEG peut être étroit ou
large.

− longitudinalement : la vallée est un sillon plus ou moins régulièrement incliné


d’amont en aval (l’embouchure).

La vallée présente plusieurs caractérisques qui la distinguent :

SON AMPLEUR, appréciée longitudinalement

• Une entaille de faible extension est un RAVIN


• Une vallée de quelques kilomètres au plus est un VALLON
• Une vallée de centaines ou milliers de Km de long est
considérée comme une VALLEE ALLUVIALE

LA FORME DES VERSANTS ET DU TALWEG (Transversal)

• Une GORGE :
• Versants à pentes très fortes
Talweg étroit

• Une VALLEE en AUGE


Versants à pentes fortes
Talweg large

• Une PLAINE ALLUVIALE

26
Chapitre 3 – L’analyse topographique

Versants à pentes faibles


Talweg très large

LA FONCTION DE LA VALLEE

Normalement la vallée sert au drainage des eaux de surface de l’amont vers


l’aval. Il existe cependant des vallées sans drainage et des vallées drainées.

• Une vallée sans drainage (sans écoulement à la surface) est appelée


VALLEE SECHE.
• Pour une vallée drainée, la forme de l’écoulement est décrite : un
chenal ou plusieurs chenaux. Existence ou non de méandres.

Ecoulement rectiligne Ecoulement sinueux (avec méandres)

b) La CUVETTE

C’est une dépression fermée de tous les côtés vers le bas. Transversalement, elle
ressemble à la vallée. Mais longitudinalement, elle apparait sur la carte avec des
courbes de niveau en cercles emboités, les altitudes les plus hautes à la périphérie,
les plus basses au centre.

27
Chapitre 3 – L’analyse topographique

B. LES FORMES EN RELIEF (ou « émergentes »)

Il s’agit de formes élémentaires qui dépassent au-dessus de la surface. Elles sont


constituées en profil au moins de deux pentes de nature différente qui se
recoupent vers le haut (au sommet).

Selon la nature des pentes, on distingue plusieurs formes :

a) La COLLINE

De profil, c’est un élément de relief largement convexe, à pentes douces et


sommet donc arrondi

En plan, la colline apparait sur la carte avec des courbes de niveau en cercles
emboités, plus ou moins régulièrement espacés, les altitudes les plus hautes étant
au centre.

b) La BUTTE

Transversalement, c’est un relief à sommet plus ou moins plat, à versants


redressés au moins vers le haut.

Longitudinalement, les courbes de niveau sont emboitées, relativement serrées


sauf au sommet.

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Chapitre 3 – L’analyse topographique

c) L’INTERFLUVE

C’est un relief séparant (ou raccordant) deux vallées voisines. Il peut présenter
des formes diverses car c’est sa fonction de séparation qui prime. On caractérise
un interfluve par son profil ou son extension :

• Une croupe est un interfluve de forme convexe


• Une crête est un interfluve à sommet aigu
• Une ligne de crête fonctionne comme une ligne de partage des eaux entre
deux bassins voisins.

d) Le TALUS

Il ne représente en réalité qu’une seule pente, plus ou moins redressée, qui


raccorde deux zones planes situées à des altitudes différentes. On caractérise le
talus par :

• Son profil

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Chapitre 3 – L’analyse topographique

• Son tracé

2. LES GRANDS TYPES DE RELIEF (ou « ensembles de relief »)


a) La PLAINE

Surface plane ou légèrement ondulée sur laquelle les cours d’eau ont des versants
très faiblement inclinés (ou « largement évasés »), ce qui fait que les vallées ne
sont pas encaissées. Les différences d’altitude (dénivellations) sont faibles et les
pentes généralement douces. Les interfluves séparant les vallées voisines ont par
conséquent des formes nettement convexes (« arrondies »).

Les plaines présentent peu d’obstacles (altitudes faibles, moins de 300m souvent),
ce qui en fait des espaces attractifs pour l’occupation humaine (habitat), les
activités économiques (primaires, secondaires et tertiaires), la circulation…

30
Chapitre 3 – L’analyse topographique

b) Le Relief de PLATEAU

Transversalement, c’est une zone de surfaces plus ou moins planes, au sommet,


dans laquelle les vallées sont encaissées en raison de versants redressés, surtout
vers les sommets ; de ce fait, les dénivellations sont plus importantes que dans les
plaines. L’encaissement des vallées constitue un critère assez facile de distinction
entre relief de plaine et relief de plateau.

Les interfluves présentent des formes tabulaires (« sommet aplani ») qui


contrastent avec des versant nets. Les vallées peuvent avoir des talwegs étroits
ou larges.

c) Le Relief de MONTAGNE

Région de topographie élevée (toujours au-dessus de 1.000m, voire 2.000m)


présentant d’importantes dénivellations, des pentes longues et fortes reliant des
crêtes à des talwegs profonds et étroits (gorges). La montagne se caractérise
donc par son altitude, la forme des versants, les vallées dénivelées à versants
étroit au sommet, etc.

En raison de la topographie très marquée, le réseau hydrographique a un


écoulement rapide en raison des fortes pentes. Le peuplement est plus rare en
zone montagneuse, avec une concentration dans les vallées où les obstacles à la
circulation sont moins contraignants.

31
Chapitre 3 – L’analyse topographique

3. Quelques conseils de base pour l’analyse topographique


a) Etudier l’agencement des différentes formes élémentaires présentes sur
le profil et la carte topographique.
b) Reconnaitre les grands ensembles de relief auxquels appartiennent ces
formes élémentaires (sur la carte topographique).
c) Aborder les problèmes particuliers soulevés par l’analyse topographique
(ex : tracé et disposition des courbes de niveau, formes élémentaires et
augmentation de l’échelle des hauteurs, localisation du profil sur la carte
par rapport aux principaux ensembles de relief, etc.).

32
Chapitre 4 - Données humaines sur la carte topographique

CHAPITRE 4 :
DONNEES HUMAINES FOURNIES PAR LA CARTE TOPOGRAPHIQUE

En fonction de l’échelle à laquelle elle est dressée, la carte est une source de
nombreux renseignements relatifs aux conditions d’habitat et d’utilisation du sol.

1. L’UTILISATION DU SOL
La carte au 1/50.000 distingue les formes les plus permanentes de l’utilisation du
sol, c'est-à-dire les masses forestières, les terres cultivées, les marécages, les
vergers, les routes, etc.
L’échelle de la carte impose une schématisation de la représentation de la
planimétrie, c’est ainsi que les éléments figurés ont au moins 50m de côté dans la
réalité, c'est-à-dire 1mm sur la carte.

2. STRUCTURE DE L’HABITAT
La carte topographique permet d’examiner la disposition de l’habitat et ses
problèmes qui font intervenir deux notions importantes : la forme, la localisation.

a) La forme
Les éléments sont toutes les formes d’installations humaines, différenciées par le
nombre d’habitants, bien que la limite entre les unes et les autres soit difficile à
identifier. Habituellement quatre différents éléments sont identifiés :
- Une ferme/ habitat isolé
- Un hameau (-100 hts) Monde rural
- Un village (›100 hts)
- Une ville (›2500hts) ] Monde urbain
Les éléments renvoient à la façon dont les personnes sont réunies ou non sur un
espace donné. Les quatre éléments de l’habitat sont présents sur la plupart des
cartes françaises (unités familiales, le hameau (-100hts), le village (+100hts) et la
ville (+2500hts).

*La répartition
Elle fait référence à la notion de groupement ou de dispersion. Un habitat est dit
groupé lorsque sur un territoire donné tous les éléments appartiennent à des
formes agglomérées (hameau, village ou ville), plus ou moins importantes
numériquement.

33
Chapitre 4 - Données humaines sur la carte topographique

Un habitat est dit dispersé lorsqu’un territoire n’est constitué que de formes non
agglomérées telles que les fermes ou les structures isolées.
Lorsque sur un territoire subsiste des éléments de l’habitat dispersé à l’intérieur
d’une zone habitée à éléments groupés prédominants, on dit que l’habitat est
groupé avec dispersion intercalaire.

Eléments Contexte Répartition


Ferme Dispersion
Hameau Rural
Village Groupement
Ville Urbain

*La localisation
Elle fait référence à une notion importante en géographie : le site c'est-à-dire la
topographie sur laquelle une localité est bâtie. Par exemple site de vallée, site de
plateau, site de pied de talus, site d’interfluve, etc.
Cette notion est importante mais il faut la relativiser car certaines agglomérations
n’ont aucun site particulier et d’autres en ont plusieurs.

Exemple : Exploitation de la feuille de STENAY (1/50.000)


Schématisation (à la main) de la feuille Stenay

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Chapitre 4 - Données humaines sur la carte topographique

Occupation humaine (mode)


Eléments Nombre Localisation (site)
Ville 1 Vallée
Village 30 Talus/vallée
Hameau 15 Plateau/ vallée
Ferme 30 Plateau et zone défrichée (partie haute des
plateaux)

Hydrographie et topographie
Un cours d’eau (la Meuse) se localise au milieu de la carte et se dirige du Sud au
Nord. La vallée, étroite au début, s’élargit au fur et à mesure. Beaucoup de
méandres et d’étendues d’eau qui montrent un tracé hydrographique sinueux.
La topographie, en cohérence avec l’hydrographie, est constituée de bas-plateaux.
Il y a de nombreux talus, notamment dans toute la partie Sud de la feuille. La
particularité de ces talus, sur la carte, est d’avoir un tracé le plus souvent sinueux ;
aux pieds de ces talus, il y a presque toujours de petites localités correspondant
généralement à des villages ou des hameaux.

Activités
Le secteur primaire prédomine, notamment l’agriculture, ce qui n’exclut pas la
présence de l’activité secondaire.
De l’espace non habité entre les villages, se développent des équipements et des
réseaux de communication relativement lâches.
▪ Bassins de pisciculture ;
▪ Usines de sciage, papeteries (industries) ;
▪ Unités de transformation (élevage laitier) ;
▪ Silos pour le stockage du blé, des graines ;
▪ Existence d’une voie de circulation fluviale ;
▪ Réseaux ferroviaires et routiers ;
▪ Présence de plans d’eau artificiels en zone forestière qui animent l’activité
tertiaire.

Stenay : exploitation et contenu lié à l’habitat et à la mise en valeur


Cette feuille est caractérisée par un peuplement à faible densité des localités
présentes. Elles sont de petite taille (démographique), relativement espacées
entre elles. On y compte qu’une très petite ville Stenay (-3000hts), une majorité
de villages ayant entre 150 et 300hts en général des villages et des hameaux.

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Chapitre 4 - Données humaines sur la carte topographique

L’habitat par conséquent est principalement groupé, rural et toujours de petite


taille. Sa localisation privilégie les sites de vallées (celle de la Meuse, du Loison,
etc.), mais également les sites de Talus et de plateaux en particulier pour les
hameaux.
L’habitat dispersé est représenté, sous la forme de fermes nombreuses installées
sur des sites de plateau et qui constitue une dispersion intercalaire.
Ce contexte va déterminer les conditions de mise en valeur qui privilégie des
activités primaires sur presque toute la carte, c'est-à-dire agriculture et
exploitation forestière.
Pour la mise en valeur, il est plus commode de distinguer une partie Ouest et une
partie Est, séparées par le passage du cours d’eau de la Meuse.
La zone Ouest est plus agricole signalée par un grand nombre de fermes.
La zone Est, est plus forestière qu’agricole et ces deux zones, présentent entre
elles une communauté de situation, à savoir le réseau de communication terrestre
peu dense.
La vallée de la Meuse regroupe la population la plus importante et les plus grosses
localités villageoises. Ses potentialités agricoles sont réelles ;en plus elle dispose
d’infrastructures industrielles diversifiées (scierie, papeterie, cimenteries,
petites métallurgies, centrales électriques, et même fromageries, etc.). Ceci fait
qu’elle tranche très nettement par rapport aux deux zones voisines en qui concerne
les activités secondaires.
On remarque donc que la feuille Stenay est dominée d’une part par les activités
principalement liées au secteur primaire, accessoirement aux activités
secondaires centrées sur la vallée de la Meuse.
Il est également important de signaler que les activités secondaires la renforcent
en densifiant les réseaux de communication terrestres (routière et ferroviaire)
et de communication fluviale (canal de l’Est).
Pour finir, certaines zones rurales ont mis en place des activités de type tertiaire
dans certaines forêts domaniales avec des plans d’eau artificiels pour faciliter un
tourisme de vision.

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FIN

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