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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la République de Côte d’Ivoire

Recherche Scientifique ~~~~~~~~~~~~


Union-Discipline-Travail

Institut Supérieur de Technologie


de Côte d’Ivoire

PETROLOGIE SEDIMENTAIRE
PETROLOGIE SEDIMENTOLOGIE

KNJ?

MGP L1pro/Bts1
Professeur : M. M.ASSIE K. R
GUEHIAGUEHI
Géologue structuraliste,
Géologue, spécialiste
biostratigraphe, de la géologie
structuraliste et
du Socle et de
sédimentologue. Métallogénie.
Email :: ghervepatrick@gmail.com
Email assiek@yahoo.com
Tél: :57260026
Tél (+225) 57 76 50 16 / 44 35 55 06
Introduction

Définition :
La pétrologie est la Science qui s'intéresse aux mécanismes (physiques, chimiques et biologiques) qui
sont à l’origine de la formation et de la transformation des roches.

Chapitre I : La formation des roches magmatiques


1.1- Le magma
1.1.1- Définition
Un magma est un liquide silicaté de haute température pouvant contenir des gaz en solution et
des solides en suspension. Lorsque la solidification se produit en profondeur au cours d’un
refroidissement, on parle de roches plutoniques ; si elle se produit en surface par refroidissement
rapide de laves, on parle de roches volcaniques.
Le magma correspond à la fusion d'une partie des roches du manteau ou de la croûte puis à une
cristallisation de certains minéraux caractéristiques. Il peut être formé par l'action d'une source de
chaleur interne ou par un métamorphisme très évolué. Le magma obtenu dans ce dernier cas est appelé
anatexique. Il est toujours crustal.

1.1.2- Fusion des roches et cristallisation des magmas


Les mécanismes de la fusion sont commandés par les conditions de températures et de
pressions qui règnent en profondeur, mais aussi par la présence d'eau. Dans les conditions normales, il
ne peut pas y avoir fusion des roches. C'est pourquoi manteau et croûte sont constitués de roches
solides. Toutefois en certains endroits, le plus souvent liés à la tectonique des plaques, les conditions
sont modifiées et permettent la fusion, locale, des roches. Chaque minéral possède une température de
fusion qui lui est propre. La roche étant constituée d'un mélange de minéraux sa température de fusion
dépendra de sa composition. La présence d'eau (dans des minéraux hydratés par exemple) permet de
diminuer cette température de fusion. Elle joue un grand rôle dans la formation des magmas. Les
magmas sont moins denses que les roches qui les entourent (la densité du magma est de 2,9 contre une
densité de 3,4 dans le manteau, il est donc plus "léger"), ils tendent donc à remonter vers la surface de
la terre. Sous cette poussée d'Archimède, les pressions fortes du magma sur les roches du manteau
entraînent la formation de fractures par lesquelles le magma monte vers la surface.
Au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de la surface, la température des roches qu'ils traversent
diminue (rappel : le gradient géothermique est d'environ 30°C tous les kilomètres). De plus les
magmas en s'éloignant de leur lieu de formation, et donc de la source de chaleur, vont progressivement
refroidir.
Les caractéristiques du magma influence son comportement, notamment sa viscosité : la
fluidité d'un magma facilite sa remontée vers la surface au travers de fissures.
1.2- Grands groupes de roches magmatiques
Selon le niveau de mise en place du magma on distingue :
- les roches de profondeur (roches plutoniques)
- les roches de semi-profondeur
- les roches de surface (roches volcaniques)

1.2.1- Origines des roches plutoniques


Ces roches ont cristallisés en profondeur. Le refroidissement est très lent, et les minéraux ont le
temps de se former et de grandir. Ils sont à grains grossiers visible à l’œil nu. C’est le domaine des
roches plutoniques. Il existe, grossièrement deux grands types de magma : granitique et basaltique.

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A- Cristallisation du liquide granitique
Un magma granitique est un magma formé par la fusion de roches riches en silice, il est épais
et visqueux. Quand un magma granitique remonte vers la surface, il se solidifie généralement en
profondeur car la température devient vite insuffisante pour le maintenir à l'état liquide. C'est pourquoi
les granites se forment exclusivement en profondeur.

Figure 1 : Limite de fusion d’un granite en milieu riche en eau

B- Cristallisation du liquide basaltique


Un magma basaltique, moins riche en silice, sera lui beaucoup plus fluide. La température de
solidification d'un magma basaltique étant beaucoup plus forte que celle des magmas granitiques
(1200°C en surface contre 900°C). Les magmas basaltiques arrivent le plus souvent à l'état liquide en
surface. Ils donnent alors des éruptions. C'est un magma de ce type que l'on rencontre dans les volcans.
La viscosité d'un magma dépend de :
 sa température (plus c'est chaud, plus c'est fluide)
 la teneur en eau qui facilite l'hydrolyse de la silice et donc la fluidification du magma
 la teneur en gaz (plus il y a de gaz plus c'est fluide). Cette caractéristique est à l'origine
de la nature explosive ou effusive des volcans.
 l'acidité du magma (plus le magma est basique, c'est dire de moins en moins riche en
silice, plus il est fluide).
 la présence de Na, Ca, Mg, Fe qui permettent la formation de petites chaînes et
renforcent donc la fluidité

Figure 2 : Limite de fusion d’un basalte en milieu riche en eau

1.2.2- Origines des roches de semi-profondeur


Le magma est monté plus haut que dans le cas des roches de profondeurs (plutoniques). Il se
trouve dans un encaissant plus froid, de ce fait le refroidissement est plus rapide. La roche est
entièrement cristallisée. Cependant on peut exceptionnellement trouver du verre. C’est le domaine des
roches filoniennes. Celles-ci peuvent se présenter en gisements massifs (laccolithes et lopolithes)
lamellaires (filons, dyke, sills), ou coniques (necks). Schéma.
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1.2.3- Origines des roches volcaniques
Ce sont des produits de refroidissement des laves fondues épanchées à la surface. Dans ce cas
le refroidissement est rapide et les minéraux n’ont pas eu le temps de cristalliser. On a donc une roche
vitreuse en dehors de petits cristaux.

1.3- Architecture des roches magmatiques


- Notions de texture et de structure d’une roche
On appelle Texture, le mode d’agencement des minéraux dans une roche par contre la structure
est l’architecture de la roche dans son ensemble, c’est l’ensemble des caractères mégastructures d’une
roche, ces caractères étant mieux observables en affleurement qu’en échantillon a plus forte raison en
lame mince. En d’autres termes c’est l’aspect général de la roche sur le terrain.
L’étude de la texture apporte des renseignements d’une importance capitale sur le mode de
cristallisation des roches, et elle fournit, en outre des caractères précieux pour leur classification.
Plus le temps de refroidissement sera long, plus les cristaux auront le temps de se développer.
Ainsi les magmas qui refroidissent en profondeur, lentement, donnent des roches riches en gros
cristaux. La taille et l'abondance de ces cristaux déterminent des textures différentes.
1.3.1- Texture grenue
C’est la texture macrocristalline la plus fréquente et la plus typique. Elle présente cependant
certaines variétés :
- texture grenue normale
Tous les minéraux sont suffisamment grand (diamètre de 1 mm à 3 cm) pour être visible à l’œil
nu et ils ont à peu près la même dimension. Cette texture caractérise les roches à refroidissement lent.
Ce sont les roches plutoniques. Exemple : les granites, les granodiorites, les syénites, diorites etc.
- texture grenue pegmatitique
Les minéraux sont de grandes tailles mais de diamètre inégaux quelques centimètres à plusieurs
décimètres. La roche de texture pegmatitique porte le nom de pegmatite. C’est une roche de semi
profondeur.
- texture grenue aplitique
Les minéraux sont très fins à peine visibles à l’œil nu. Une condition supplémentaire pour
appeler la roche « aplite » est qu’il n’y’ait pas de ferromagnésien dans la roche.
- texture grenue porphyroïde
L’aspect de la roche n’est plus homogène. De grands cristaux centimétriques voisinent avec
d’autres millimétriques.

1.3.2- Texture microgrenue


Il n'y a que des cristaux mais ceux-ci ne sont visibles qu'au microscope. La cristallisation est
rapide, ce sont des roches de semi-profondeur Ex : les microgranites, les microdiorites, etc.

1.3.3- Texture microlitique


La roche n'est pas entièrement cristallisée. On trouve quelques gros cristaux, beaucoup de
petits invisibles à l'œil nu qui sont contenus dans un verre. Le verre correspond à la phase liquide d'un
magma ayant solidifiée très rapidement sans pouvoir former des minéraux. C'est donc un mélange
d'espèces minérales non cristallisées. Les roches possédant cette texture se sont généralement formées
près de la surface terrestre.
La cristallisation donne naissance à des cristaux microscopiques fins et allongés appelés
microlites qui sont généralement des feldspaths, au milieu d’une pâte vitreuse amorphe. Elle
caractérise les roches volcaniques Ex : les basaltes

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Figure 3 : Texture microlitique
1.3.4- Texture vitreuse ou hyaline
Le refroidissement très rapide n’a pas laissé le temps aux cristaux de se former. Ce n’est que du
verre. Les roches hyalines sont le plus souvent des laves ayant refroidies très rapidement (dans l’eau
par exemple). On peut toutefois y observer des pseudocristaux (les sphérolites). Ex : les obsidiennes,
les ponces etc.

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Chapitre II : La formation des roches
métamorphiques
Définition
Ce terme a une origine grecque et signifie littéralement « changement de forme ». On
s’accorde de nos jours à considérer que le métamorphisme représente l’adaptation minéralogique,
texturale, structurale locale ou régionale des roches demeurant à l’état solide, à des conditions de
pressions et températures différentes de leur milieu d’origine.
Les roches sédimentaires, ignées et métamorphiques sont stables dans les conditions physico-
chimiques où elles se sont formées. Placées dans d’autres conditions, elles perdent leur stabilité et
tendent vers de nouveaux assemblages minéralogiques, et un nouvel ordre structural adapté aux
conditions nouvelles. La roche se transforme d’où le nom de métamorphique.

II.1- les facteurs du métamorphisme


Dans un souci de reconstitution de l’histoire de la terre, les sciences géologiques ne se
contentent pas de décrire les phénomènes. Elles s’attèlent à rechercher les divers facteurs qui ont pu
agir pour modifier les roches. Parmi les divers facteurs du métamorphisme, nous n’en citerons que
trois (les plus importants). Il s’agit de la température, la pression et les contraintes.
II.1.1- la température
La température détermine les zones de stabilité des minéraux. Elle augmente avec la
profondeur suivant le gradient géothermique dont la valeur moyenne est de 30°C/km près de la
surface. Dans les zones où s’installe le métamorphisme régional (-12000 m à -27000 m), cette montée
de la température entraîne les modifications telles que : la disparition de la matière organique, la
décomposition des carbonates avec dégagement de CO2, la déshydratation des minéraux etc.
II.1.2- la pression
La pression lithostatique en un point est due au poids des roches sus-jacentes, c'est-à-dire la
profondeur multipliée par la densité des roches sus-jacentes moins la pression des fluides interstitiels.
II.1.3- Les contraintes
La pression dirigée, lorsqu’on comprime un échantillon suivant une direction, à des pressions
croissantes, on obtient d’abord une déformation élastique (proportionnalité entre l’effort et la
déformation), puis pour une certaine valeur, variable d’une roche à l’autre, on atteint le seuil de
rupture. L’échantillon se brise. Si cette compression a lieu à une température très élevée, l’échantillon
se déforme de façon plastique.
II.2- Les types de métamorphisme
On distingue plusieurs types de métamorphisme :
- le métamorphisme régional ou thermodynamique
- le métamorphisme de contact ou thermique
- le métamorphisme dynamique ou cataclastique
- le métamorphisme de choc
II.2.1- Le métamorphisme régional
Le plus important de tous ces métamorphismes est le métamorphisme régional. Il peut
concerner des superficies de milliers de kilomètres carrés. Ces roches se caractérisent par une forte
diminution de la taille de leur grain. Lorsque la température et la pression agissent ensemble, les
roches forment une toute nouvelle suite de minéraux et de structures ou textures (l’arrangement relatif
des grains et des cristaux dans la roche). Ces processus surviennent à grande échelle dans les ceintures
de montages qui se forment au lieu de rencontre des plaques tectoniques. Les roches métamorphiques
qui en résultent se nomment parfois métamorphiques régionales, en raison de leur présence sur des
épaisseurs et des surfaces importantes.
II.2.2- Le métamorphisme de contact
Ce type de métamorphisme apparaît autour d’un batholite. Lorsque le magma encore très chaud
est introduit dans une séquence de roches froides, il y’a transfert de chaleur et cuisson de la roche
encaissante aux bordures. Il est dû à la montée de température. L’intensité du métamorphisme est
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décroissante quand on s’éloigne du batholite. Les roches issues de ce métamorphisme sont appelées
cornéennes à cause de leur aspect mat. Ici l’absence de pression orienté fait que les minéraux ne sont
pas orientés. L’extension des roches affectées par ce type de métamorphisme est limitée de quelques
centimètres à quelques kilomètres. (Ici la température domine la pression).
II.2.3- Le métamorphisme dynamique
La pression ou les forces mécaniques comme le cisaillement et le broyage le long d’une faille
en sont la cause.
On ne trouvera ces roches que dans la partie haute de la lithosphère (écorce terrestre), les
roches qui résultent de ce métamorphisme sont des roches cataclastiques (cassée en petites particules)
ou mylonitisées (broyée).
II.2.4- Le métamorphisme de choc
Ce type de métamorphisme est produit par les impacts des grandes météorites qui font
apparaître la coésite et la stishovite (forme de très haute pression de la silice), ainsi qu’une pâte
vitreuse indiquant que les conditions de fusion ont été atteintes. Les exemples d’impacts de météorites
sont connus aux Etats-Unis avec le Meteor crater, en Allemagne avec le Riess, au Ghana (le lac
Bosumtwi).
II.3- Les effets du métamorphisme
II.3.1- Les transformations mécaniques des roches
La déformation structurale résulte de la ‘tension-force’ externe qui est plus grande que la
tension-force interne de la roche. Quand la tension ‘ tension-force’ externe devient trop grande, la
roche réagit par une déformation fragile en se fracturant ou par une déformation ductile en se plissant.
L’environnement physique du corps rocheux concerné va affecter la capacité de la déformation avec
l’augmentation de température. Les exemples de tensions créées dans la nature sont très nombreux : le
poids de centaines de mètres de dépôts dans un bassin de sédimentation crée une tension verticale qui
résulte généralement de l’amincissement et de la compaction des sédiments à mesure qu’ils
s’enfoncent de plus en plus profondément. L’intrusion en force d’un magma profond dans des niveaux
plus superficiels peut entraîner la formation de plis et de fractures.
II.3.2- les modifications des minéraux
Les transformations d’ordre minéralogique consistent en l’apparition de minéraux nouveaux au
détriment de minéraux préexistants qui disparaissent. On parle alors de recristallisation de la roche.
II.3.3- Les déformations des textures et des structures
Selon son intensité, le métamorphisme s’accompagne de la création de structures particulières,
notamment la schistosité (la roche se débite en feuillets de même composition minéralogique, lorsque
le métamorphisme est faible), la foliation (recristallisation fine de certains minéraux, comme les micas,
lorsque le métamorphisme est plus fort).
II.3.3.1- La schistosité
La schistosité décrit une famille de plans sub-parallèles et régulièrement espacés selon lesquels
certaines roches se débitent (ou se clivent) facilement en feuillets plus ou moins épais. Cette
particularité est le propre des roches à granulométrie plus ou moins fine ou argileuse, dont elle marque
l’aplatissement. Elle est mise à profit dans la taille des schistes et des ardoises, par exemple. On
distingue deux grands types de schistosité :
- la schistosité non pénétrative ou espacée, lorsque les plans de schistosité sont séparés de
quelques millimètres ou plus
- la schistosité pénétrative lorsqu’elle concerne toute la masse de la roche, c’est le cas du
phyllade ou de l’ardoise
Les plans de schistosité reflètent souvent le fait que des micas sont réorientés. Ils ont cristallisé
ou recristallisé à plat sur ces plans. A ce titre, la schistosité est souvent caractéristique des roches
métamorphiques par la venue de minéraux de néoformation.
II.3.3.2- La foliation
La foliation est une structuration en plans distincts des roches métamorphiques. La structure est
marquée par l’orientation préférentielle de minéraux visibles à l’œil nu le plus souvent les
ferromagnésiens.
Contrairement à la schistosité affectant ces mêmes roches métamorphiques, le caractère
spécifique de la foliation est la différence potentielle de minéralogie des différents feuillets. Il y’a le
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plus souvent une différenciation pétrographique nette aboutissant à l’alternance de feuillets de
composition minéralogique différent (feuillets clairs quartzo-feldspathiques et foncés ferromagnésiens)
dans les roches métamorphiques de haut grade, par exemple les gneiss. (Illustration par schéma) (15
cristaux à l’interieur)

Remarque : une roche peut recristalliser sans acquérir une schistosité ou une foliation. Il n’ya
pas d’orientation préférentielle des minéraux. Cette structure se rencontre dans le
métamorphisme de contact et le très faible degré du métamorphisme régional. Dans ces
domaines, la texture de la roche magmatique originelle ou la stratification de la roche
sédimentaire originelle reste visible. Une telle structure est dite équante.

II.4- Types de faciès métamorphiques


Un faciès métamorphique, est l’ensemble des minéraux qui caractérisent un domaine de
pression et de température (domaine P-T). On distingue trois principaux faciès qui sont :
 le faciès schistes verts (épizone).
 le faciès amphibolites (mésozone).
 le faciès granulites (catazone)

Domaine température-pression du métamorphisme.


E = épizone; M = mésozone ; C = catazone

Notez que :
- L'anchizone est la zone intermédiaire entre diagenèse et métamorphisme. Rappelons que la
diagenèse regroupe les processus qui transforment les sédiments en roche sédimentaire.
- L'épizone correspond au métamorphisme de basse pression et de température faible (300 à
500°C). On y trouve de nombreux minéraux hydroxylés.
- La mésozone caractérise un métamorphisme moyen, avec apparition de biotite, muscovite,
staurotide, amphiboles et disthène.
- La catazone correspond à un métamorphisme intense. C’est le domaine de fusion des roches
saturées en eau. La température et la pression y sont élevées mais il y a peu de contraintes. Les
minéraux que l'on y trouve sont la sillimanite, l'andalousite, les grenats et les pyroxènes ainsi
que des plagioclases.

Une roche ignée qui se métamorphose à une température supérieure à 275°C, cristallise dans le faciès
des schistes verts, nommé ainsi d’après la couleur de ses minéraux symptomatiques (la séricite, la
chlorite, l’épidote). Au-dessus de 450°C environ, l’amphibole domine la minéralogie des roches du
faciès des amphibolites (l’amphibole, biotite, muscovite). A une température dépassant 750°C,

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l’apparition de pyroxène indique l’origine du faciès des granulites nommé ainsi en raison de la texture
granuleuse et grossière des roches.

Les faciès métamorphiques

Tableau : Faciès et roches métamorphiques correspondant, associés à la classification de


GRUBENMANN
Minéraux présents dans les différents faciès métamorphiques
Schistes verts Amphibolite Granulite

Chlorite Amphibole Pyroxène


Epidote Biotite Feldspath
Séricite Muscovite Quartz

Roches métamorphiques concernées


Schistes Micaschite Gneiss
Chloritoschistes Gneiss Granulite
Sericitoschistes Amphibolite Marbre
Micaschistes Marbre Quartzite
Roches vertes Quartzite Migmatite

Faible degré Moyen degré Fort degré


Epizone Mésozone Catazone

II.5- Classification des roches métamorphiques


La classification des roches métamorphiques est délicate car se mélangent les caractéristiques
des roches initiales (composition minéralogique, structure etc.) et le degré de métamorphisme
(fonction du couple pression-température lors de leur formation), qui est déterminé à l’aide de
minéraux marqueurs. En effet comme les divers minéraux qui constituent une roche sont stables dans
des domaines de température et de pression bien définis, ils constituent de précieux indicateurs de
l’intensité de métamorphisme subie par la roche.

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Ainsi, il existe par exemple des roches de haute température (gneiss et granulites à grenats) et
des roches de haute pression et basse température (schiste bleu à glaucophane). La présence
d’andalousite dans la roche est significative de haute température et basse pression, tandis que les
grenats dans une roche sont significatifs de haute température et haute pression. L’argile est
métamorphisée en ardoise si la température reste basse, mais elle se métamorphise en phyllite si la
température est suffisamment élevée (recristallisation des minéraux argileux en paillettes de mica),
voire en schiste (recristallisation complète de l’argile) sous l’action de température encore plus forte.
II.5.1- Classification faisant appel à l’origine du matériel
 matériel d’origine exogène
Si la roche affectée est une pélite et selon le degré de métamorphisme dans le cadre d’un
métamorphisme régional, on obtiendra successivement un schiste, un micaschiste, un gneiss et une
anatexite. Dans le cadre d’un métamorphisme de contact on obtient une cornéenne qui est une roche
massive de teinte très sombre, à la texture équante et avec des grains très fins. Si la roche affectée est
carbonatée ; on obtient des cipolins ou du marbre si le calcaire originel est pur.
 matériel d’origine endogène
Dans les entrailles de la Terre, n'importe quelle roche peut être métamorphisée. Ce peut être
une roche sédimentaire, magmatique ou même une roche métamorphique déjà existante. Selon la
nature d e la roche de départ on distingue :
 le para-métamorphisme : c'est une roche sédimentaire qui est métamorphisée
 l'ortho-métamorphisme : c'est une roche magmatique qui est métamorphisée
 le poly-métamorphisme : c'est une roche métamorphique qui est métamorphisée
En partant du granite on obtient un orthogneiss, en partant du gabbro on obtient une orthoamphibolite.
Finalement lorsque l’origine du matériel est connu (on utilise les préfixes para ou ortho pour distinguer
les roches).
II.5.2- Classification basée sur le degré de métamorphisme
Cette classification est basée sur des minéraux et associations minérales repères stables dans
des conditions de pression et de température bien définies qui caractérisent des faciès métamorphiques.
La paragenèse est l’ensemble des minéraux en équilibre dans une roche (composition
minéralogique). On appelle séquence l’ensemble des roches provenant d’une même roche originelle et
dues à des conditions P et T différentes (donc liés à des faciès métamorphiques différents).
Tableau 2 : Exemples des séquences
Séquences
Pélitique Granitique
Argile Granite

F.S Verts Schistes

F. Amphibolite Micaschistes Gneiss


Gneiss (ortho)
(para)
F. Granulite Granulite Granulite

II.6- Nomenclature
Les roches métamorphiques les plus communes sont les gneiss et les schistes.
Le gneiss est une roche cristalline formée par un métamorphisme régional (ou général). La
foliation est souvent nette, symbolisée par des lits de teinte sombre et riche en minéraux
ferromagnésiens (micas, amphibole) qui alterne avec des lits plus clairs de quartz et de feldspaths.
Les schistes sont repérables lorsque les cristaux du minéral principal sont disposés en couches
parallèles, formant un grand nombre de feuillets (ou plan de schistosité) selon lesquels les roches
schisteuses se débitent facilement. Leur nom provient du minéral dominant à l’origine de la schistosité
(les micaschistes lorsque les micas dominent).

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Une autre roche métamorphique, le marbre, provient de la transformation des roches
sédimentaires carbonatées (calcaire, dolomie). C’est une roche compacte, dure et lourde. Le marbre
blanc, avec des structures cristallines visibles, est la forme la plus pure du marbre.

Chapitre III : La formation des roches sédimentaires


III.1 Définition
Les roches sédimentaires sont simplement composées de particules sédimentaires consolidées
ou non. Ces particules qui peuvent aller de gros blocs à des molécules dissoutes dans l’eau sont
produites par l’altération et l’érosion de roches ou de sols préexistants. Les sédiments sont déposés par
des agents tels que le vent, l’eau, la glace. Ils peuvent aussi être secrétés par des organismes. Le
sédiment meuble est converti en roche sédimentaire cohérente et solide au cours de la diagenèse. Le
gisement le plus important pour les roches sédimentaires est la disposition en lit ou couches nommés
aussi strate. La stratification correspond à des changements dans les conditions de sédimentation qui
provoque le dépôt de différents matériaux au cours de certaines périodes de temps. Le terme sédiment
est souvent utilisé pour désigner les sédiments et les roches sédimentaires. L’étude des sédiments
constitue la sédimentologie. Les roches sédimentaires seront étudiées ici sous l’angle de leur genèse
c’est-à-dire de leur origine et des environnements sédimentaires qu’elles caractérisent.
Suivant le mode de formation les roches sédimentaires se repartissent en trois catégories :
- les roches détritiques proviennent de la diagenèse (ensemble des processus qui affectent un
dépôt sédimentaire et le transforment progressivement en roche sédimentaire solide) ou de la
lithification (transformation d’un sédiment meuble en roche sédimentaire consolidée par
consolidation et cimentation) d’amas de particules solides arrachées à des roches préexistantes
par les agents atmosphériques. Ces particules ou débris peuvent être liés par un ciment.
- les roches organogènes dont le sédiment originel est dû à l’accumulation de débris
d’organismes (coquilles, tissus de soutient etc.)
- les roches hydrochimiques où évaporites proviennent de la précipitation des sels dissouts dans
les eaux. (halyte)

III.2- Les différents types de transport


Les matériaux sédimentaires ont tous un volume et un poids suffisants pour subir l’effet de la
pesanteur. La pesanteur fait que la sédimentation s’effectue surtout dans les zones basses de l’écorce,
où se rassemblent les eaux après un transport plus ou moins important. On distingue :
- action de la pesanteur
L’action de la pesanteur est surtout importante dans les reliefs. Elle est l’agent principal, responsable
des éboulements du fait du poids des roches
- action de l’eau
L’eau (pluie, rivière, fleuve, océan etc.) est l’agent le plus actif en géologie sédimentaire. Dans les
courants marins ou fluviatiles, le mouvement de l’eau n’est généralement pas uniforme, il est dans la
plupart des cas tourbillonnaire et affecte surtout les particules. Le transport des sédiments par l’eau
peut être classé en 3 groupes :
 le roulement, les particules roulent au fond de l’eau, il affecte les éléments de diamètre
supérieur à 500 microns
 la saltation, les particules avancent par petits sauts, la saltation affecte les éléments de
diamètre compris entre 250 et 500 microns
 la suspension, les très fines particules sont transportées en solution (particules
inférieures à 250 microns)
- transport par le vent
Le transport par le vent est surtout effectif dans les pays arides, là où la couverture végétale est peu
importante pour assumer son rôle protecteur ; ex : les dunes du Sahara. Le grand froid est aussi un
facteur qui favorise les phénomènes éoliens. Pendant l’époque glaciaire d’immenses surfaces sont

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dépourvues de végétation et sont balayées par le vent, les poussières transportées s’accumulent pour
former le lœss (roche friable).
- transport par la glace
Les glaciers érodent, transportent les matériaux qu’ils ont érodés et les déposent lors de la fusion de la
glace. Les dépôts dûs aux glaciers sont généralement très hétérogènes (particules, blocs) Ex : les
moraines glaciaires, les tillites glaciaires.
III.3- La sédimentation
C’est le stade de dépôt, elle peut être marine ou continentale, elle peut se faire à partir de particule
détritique où à partir de solution et colloïdes. Les colloïdes sont de très petites particules, invisibles à
l'œil nu, en suspension dans un liquide. Ces particules sont suffisamment légères pour ne pas
sédimenter. Au moment de se déposer les particules sédimentaires s’organisent sous l’influence des
forces hydrodynamiques ou aérodynamiques responsable de leur transport jusqu’au lieu de
sédimentation. Cette organisation se traduit souvent par des structures sédimentaires d’autant plus
variée.
III.3.1-Les processus de sédimentation en milieux continentaux
III.3.1.1- Les processus éoliens
Les lois physiques de déplacement des particules sont les mêmes dans les gaz que dans les liquides, et
l’on connait des transports par traction au niveau du sol (saltation, roulement, charriage et des
transports en suspension). Ce sont les poussières atmosphériques comme celles qui prennent naissance
sur le Sahara et traverse l’atlantique (l’harmattan). Certains éléments fins de ces poussières peuvent
parfois faire le tour complet du globe. Le transport et le dépôt de sédiment éolien s’effectue dans les
déserts arides actuellement (Sahara) dans quelques zones glacières localisées, où sur des plages et
cordons littoraux sous tout climat.
a) la sédimentation éolienne par les mécanismes de traction
Ici les particules se déplacent par glissement, roulement et saltation, les plus fines sont triées et partent
en suspension. Le seuil de vitesse nécessaire à la mise en mouvement des particules par le vent
augmente avec la granulométrie. Ce sont les particules de 10 µm qui sont mobilisées en premiers, de
même les silt et argiles comme en milieu aqueux nécessite une vitesse plus grande pour être mise en
mouvement.
Dans le domaine éolien se succèdent aussi les structures de dune, de lits plans, de ripples en fonction
de la vitesse du vent. Les principaux facteurs qui contrôlent la distribution des grandes étendues
sableuses d’origine éoliens sont encore mal connus. Par contre les chercheurs se sont intéressés à la
géométrie et à la formation des édifices éoliens que sont les dunes. Différents types de dune ont été
distingués, on note 2 types de dunes arquées:
- les Barchan (Barkan)
Ce sont des dunes en forme de croissant à convexité au vent. Ce sont des dunes avec des pointes sous
le vent, car ces pointes avancent plus vite que le corps mère de la dune. Ils se rencontrent sur substrat
sec. Leur formation passe par plusieurs stades: bouclier sableux, bouclier barkhanique, dièdre
barkhanique. Les conditions de leur genèse sont un vent dominant et un substrat cohérent constitué
d'éléments de taille supérieure à ceux qui sont mobilisables par le vent.
- les dunes paraboliques
Ce sont des dunes avec des pointes au vent, car ces pointes avancent moins vite que le corps de la dune
mère. Ces dunes se rencontrent sur substrat humides avec présence de végétation qui freine le
déplacement des sables au niveau des pointes. Ces deux types d’édifices se forment dans les zones où
l’alimentation en sable est faible. Ce sont des formes de transport plutôt que de dépôt. On les rencontre
en bordure des mers de sable et dans certaines zones littorales (Sahara ou côtes atlantiques).
C'est une dune dissymétrique en forme de fer à cheval à concavité au vent souvent plus ou moins fixée
par la végétation. Sa disposition par rapport à la direction du vent est inverse de celle de la barkhane.
La dune parabolique est peu mobile et généralement ne migre guère une fois qu'elle est formée.
En dehors des dunes arquées il existe d’autres types de dunes qui sont :

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- les dunes pyramidales ou en étoiles
Ce sont des collines de sable souvent en forme de pyramide étoilée avec trois ou plusieurs bras
s'étalant à partir du sommet. Elles peuvent atteindre une ou plusieurs longueurs de mètre de haut. Elles
naissent à la convergence de plusieurs flux éoliens et sont pratiquement immobiles. Elles constituent
une source de sable qui dépend de la direction du vent et de la topographie, et peuvent donner
naissance à des barkhanes ou à des dunes linéaires. Elles semblent se former à proximité des reliefs
montagneux qui provoquent des modifications profondes dans le sens du vent.
- les dunes longitudinales
Elles peuvent être longues et étroites et sont allongées dans le sens du vent. Elles peuvent atteindre
jusqu’à 200 km de long, 50 m de haut et peut être espacées de 1 à 2 km. Elles sont formées par des
vents unidirectionnels bien rétablis.
- les dunes transverses
Elles sont aussi rectilignes ou légèrement sinueuses mais perpendiculaires au vent dominant.
Ces trois dernières formes sont des formes de dépôts contrairement aux dunes arquées. Les dépôts de
traction d’origine éolien bien que comparable dans leur structure à ceux mis en place en milieux
aqueux peut cependant être distingué, car les effets mécaniques sur les grains dans l’air sont supérieurs
à ceux qui se produisent sur le fond d’un courant d’eau. La surface des grains de sable acquiert donc
un aspect caractéristique qualifié de mât et les formes sont souvent très arrondies. Les structures
sédimentaires d’origine éolienne sont de grandes tailles en générale, enfin les fossiles sont absents
dans les dépôts éoliens où ils sont extrêmement rares.
b) la sédimentation éolienne par suspension
Lorsqu’un vent violent souffle sur des alluvions (dépôt de sédiments charriés par les eaux d'une rivière,
d'un fleuve) où des sédiments desséchés, les particules argileuses et silteuses se déplaceront en
suspension. C’est ainsi qu’on à pu estimer à environ 30 millions de tonnes par an les poussières
soulevées sur le Sahara et transportées à travers l’atlantique. Ces poussières alimentent la
sédimentation pélagique (en haute mer) dans les océans, elles se déposent aussi sur les zones côtières
entraînées par les pluies qui y sont fréquentes. Des poussières éoliennes peuvent aussi être générées
dans les zones périglaciaires, elles sont différentes des précédentes et donnent naissance aux lœss, qui
sont des dépôts presque exempt d’argile et très siliceux.
III.3.1.2- Les transports et dépôts glaciaires
Plusieurs types de dépôt sédimentaires sont associés aux glaciations. Les matériaux transportés par les
glaciers le sont en surface où à la base des glaciers, ils constituent les moraines superficielles et les
moraines de fond. Les moraines superficielles sont constituées de débris hétérogènes apportés sur le
glacier par les torrents, les avalanches, les glissements de terrain où les écoulements de boues. Les
éléments transportés ne sont ni polis ni striés mais toujours anguleux. Les moraines de fond sont
composées de matériaux de toutes les classes granulométriques allant des blocs géants aux argiles. Les
éléments sont fracturés, polis, striés, arrondis par friction entre eux et sur le fond, ce qui donne les
formes caractéristiques de roches moutonnées ou en dos de baleines.

III.3.1.3- Les transports et dépôt par gravité


La gravité intervient dans tous les processus de transport précédent, mais c’est aussi un agent de
transport à part entière dont les processus de dépôt vont de la simple chute sous l’action du poids au
courant de turbidité. Ces derniers sont en général traité à part et les auteurs inclus dans les processus
gravitaires les avalanches ou chute de pierres, les éboulements, les glissements, les mass-flows.
a. Avalanche et chute de pierres
Elles constituent un processus de sédimentation gravitaire vertical sans composante horizontales. Elles
donnent naissance à des blocs mal classés avec une grande porosité primaires et qui seront remaniés
par les autres agents. Avalanches et chute de pierre peuvent se produire en milieu continental ou marin
toujours à partir d’une falaise dont l’origine peut être tectonique erosionnelle.
b. les glissements (Slides ou Slumps)

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Les glissements se produisent sur des pentes moins accentuées que les falaises en milieu aérien ou
aquatique. Les glissements produisent un déplacement de matières à composante horizontales.
Slides = glissement sans perturbation de la structure originelle
Slumps = écoulement plastiques avec destruction de la structure originelle
c. les mass-flows
Ces mécanismes inclus ce que l’on nomme sandflow, debrisflow, grainflow qui peuvent se traduire par
écoulement boueux en français. Il s’agit de l’écoulement de dispersion concentrée de particules dans
un fluide.
III.3.2-Les processus de sédimentation en milieux marins
On distingue dans le milieu aqueux 3 types de processus sédimentaires :
 la sédimentation par des courants de traction
 la sédimentation par des courants de turbidité
 la sédimentation par suspension
a. la sédimentation par courant de traction
C’est un des processus les plus importants des transports et de dépôt de sédiments. Les courants de
traction transportent les particules sédimentaires par roulement et saltation sur le fond. Les courants de
traction sont unidirectionnels dans les rivières alors que dans les estuaires, delta ( embouchure fluviale
où s'accumulent des alluvions, ces dépôts apportés par le fleuve formant une avancée de la terre sur la
mer) ou en mer ouverte ils peuvent être directionnels par l’action de la marée. L’étude de ces courants
et de leur résultante dans le sédiment a été faite expérimentalement en canal dont le fond est tapissé de
sable. Lorsque le courant est nul le fond sableux reste plat. Si l’on augmente la vitesse du courant ce
n’est qu’à partir d’une vitesse critique que les particules de sable commenceront à rouler ou à acquérir
des mouvements de saltation. Il se forme alors à la surface du sable des rides centimétriques, si le
courant continue d’augmenter les rides se transforment en dune hydraulique. Les rides et les dunes
sont identiques dans leur formation, leur genèse et leur structure interne.
b. la sédimentation par courant de turbidité
Les courants de turbidité = courant de densité. Ils sont générés par une différence de densité dans les
fluides. Cette différence de densité provoque les mouvements liés au fait que le fluide le plus dense
vient se placer sous le moins dense. Cette différence de densité peut dans le milieu marin être due à des
différences de température ou de salinité, et le plus souvent à des différences de teneur en matière en
suspension (turbidité) dans ce cas, les eaux turbides ont tendance à s’écouler sur le fond. Il a été
reconnu comme étant le mécanisme de dépôt des flyschs. Ces flyschs sont constitués d’épaisses
séquences de sable granoclassé et d’argile. Ce sont ces sables qui sont nommés turbidite. La vitesse
d’un courant de turbidité dépend de plusieurs paramètres qui sont :
 la différence de densité entre le fluide dense et le fluide ambiant, son épaisseur et l’angle de la
pente
 l’accélération de la pesanteur
Les mécanismes des courants de turbidité contribuent à l’accumulation dans le domaine marin
profond, d’importantes quantités de sédiments détritiques souvent sableux (deep sea sands  sable des
hautes profondeurs).
Ces dépôts constituent ce que l’on appelle les éventails détritiques sous marins (deep sea fan 
éventail des eaux profondes) dont l’épaisseur peut être considérable. Les sables présentent le plus
souvent, un granoclassement vertical, une matrice argileuse et contiennent des faunes déplacées
provenant du plateau continental.
c. la sédimentation par décantation à partir de suspension
Les sédiments les plus fins (argiles et parfois silt) sont transportés en suspension. Les roches obtenues
à partir des suspensions peuvent être interstratifiées avec les turbidités ou des dépôts de traction. On
distingue 3 types de suspensions :
- les turbidités distales (distale= plus éloigné de l’origine)
Elles peuvent être considérées comme des suspensions. Il s’agit d’argiles et de silt à laminer, on
les rencontre dans les bassins marins profonds mais aussi dans les lacs. Dans les lacs glaciaires

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ces suspensions donnent naissance aux varves (Une varve est une couche ou strate sédimentaire
qui s'est déposée en une année, au fond d'un lac).
- un 2ème type de suspension provient de ce que l’on appelle la couche nepheloïde (concentration
de particules non-organiques en suspension dans l'eau de mer). Il s’agit de La masse d’eau
- le 3ème type de dépôt en suspension est celui où les eaux turbides circulent dans les eaux claires.
C’est le cas de certaines régions se déversant en mer. Ex : cas de la lagune Ebriè en période de
crue.

III.3.3- La notion de stratigraphie


Le terme stratigraphie est une science qui étudie la succession des dépôts sédimentaires (grès,
calcaires, marnes, sables, argiles etc..), généralement arrangés en couches ou strates. Cette
stratigraphie obéit à un principe important défini par le Danois NIELS Stensen (1669) ; le principe dit
que chaque couche se dépose sur une couche plus ancienne de sorte que une séquence non perturbée
par des mouvements tectoniques, les couches les plus anciennes soient à la base et les plus jeunes au
sommet.
On distingue trois branches principales de la stratigraphie :
a. la lithostratigraphie :
Elle est basée sur la nature des terrains indépendamment du contenu en fossiles, exemple : corrélations
lithostratigraphiques des niveaux de sable bitumineux de la région d’Adiaké. La lithostratigraphie
comporte 4 subdivisions croissantes (strate, membre, formation et groupe).
L’unité de base est la formation (unité lithologique cartographiable). Un ensemble de formations
constitue un groupe et la formation est subdivisée en membres composés de strates (bancs ou couches).
b. la biostratigraphie
Le but de la biostratigraphie est la classification des couches en fonction de leur contenu fossilifère
(fossile autochtone). Dans ce cadre, les fossiles (espèces, genres, ….) sont utilisés comme des
instruments de datation et donc de corrélation ou indicateurs des paléomilieux (écostratigraphie ou
paléoécologie) et non comme éléments lithologiques (lithostratigraphie).
A l'état actuel des connaissances, l'évolution biologique (matérialisée par les biozones) est le meilleur
moyen (à pouvoir de résolution maximal) pour dater (corréler avec le temps géologique) les unités
lithostratigraphiques.
Cette science est basée sur le contenu en fossiles de chaque unité lithologique donnée. Ex : les divers
niveaux de glauconites de la falaise de Fresco comporte une variété de fossiles (nautiles, bivalves,
échinoderme et foraminifères) qui nous permet de les dater du Paléocène. Elle se décompose en
plusieurs subdivisions également croissantes (biozone, cénozone, acmé). Du fait de la spécialisation,
on rencontre parfois les termes de palynostratigraphie (basée sur les spores et pollens).
c. la chronostratigraphie :
Elle est basée sur de nombreuses méthodes (le plus souvent la géochronologie) en vue d’organiser
les séquences sédimentaires en unités chronostratigraphiques, dont les plus usitées à l’échelle
mondiale sont :
- l’étage (âge géochronologique moyen 5 à 6 millions d’années).
Le nom de l’étage correspond en principe à l’endroit où il a été décrit pour la première fois ex :
l’Aquitanien (Aquitaine au Sud-ouest de la France). L’étage est l’unité de base de la stratigraphie qui
permet d’établir des corrélations à longue distance.
- la série (formée de plusieurs étages pendant une époque donnée)
- le système (regroupe plusieurs séries accumulées durant une période)
Une échelle stratigraphique a été établie et périodiquement remise à jour en fonction des nouvelles
découvertes.

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III.3.3.1- Les principes de la stratigraphie
 le principe de superposition, selon lequel dans les terrains non-déformés les formations les
plus basses sont les plus anciennes, et les formations les plus hautes sont les plus jeunes.
C’est la façon d’exprimer l’âge relatif. L’âge absolu s’exprime en nombre d’année ce sont
les datations.
 Le principe de continuité, selon lequel une même couche a le même âge sur toute son
étendue. On peut établir ainsi des relations entre des strates éloignées.

 Le principe d’horizontalité, selon lequel les couches sédimentaires sont déposées à


l’origine horizontalement. Une séquence sédimentaire qui n’est pas en position horizontale
aurait subit des déformations ultérieurement à son dépôt.
 Le principe de recoupement, selon lequel les couches sont plus anciennes que les failles ou
les roches qui les recoupent
 Le principe d’inclusion, selon lequel les morceaux de roches inclus dans une couche sont
plus anciens que leur contenant.
 Le principe d’identité paléontologique, les fossiles sont des restes d’organismes conservés
dans les roches, deux couches contenant les mêmes fossiles stratigraphiques sont de même
âge. Les fossiles sont classés en deux groupes :
- le fossile chronostratigraphique : est un fossile qui a vécu à une période ou une
époque bien déterminée de l’histoire de la terre (les trilobites, les ammonites etc.)
- le fossile de faciès : est un fossile qui a vécu dans plusieurs périodes ou époques
de l’histoire de la terre mais qui a un milieu de vie caractéristique (ostrea)

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