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température (° C]
métamorphisme
de contact
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0.5 � I
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l.8 Les trois types de métamorphisme. La zone hachurée représente des conditions qui ne sont pas atteintes sur Terre (d'après
��; �
J
La recherche a montré qu'une matière initiale peut do nner des minéraux différents selo n 1es cond.t · ons
du milieu. Un cas exemplaire est celui du silicate d'alumine Al2SiO5 (fig 11 • 9). Se1 on, 1 es valeurs relative i '. s
. , . ·
du coup1 e pre:s� on-t�rnperature , il se_trouve sou s trois formes minéral o giques différentes : andalo usite (orthor-
h_ombique), s1�hmarn�e �orthorhom?1que) et dr:thène (triclinique). Selon que ]a roche co ntient l'une ou l'au
'.e de ces especes mmerales , on d1stmgue trms domaines-de conditions de métamo rphisme différents que
� on �1�pelle «zo��s» (fig. 11.10). D'autres zon es peuvent être définies sur la base de minéraux sensible · s' aux
' ,
·
concl1tto ns du milieu.
De plus, on détermine l es co nditions de métamorphisme par l'ass· ociati ' on de minéraux pre,sents dans 1es
• ,
, Ja. trans,..ormat10n; ces associati o ns définissent différents faciès·, par exemple , le
roches· apres . f·ac1·,es «sch .1s-
, ,
� verts» est caracten· se, par 1 a presence d e chlorite , albite , épidote et actinote.
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En principe, le domaine des roches métamorphiques s'étend en température de 50- li ·c à
650-700 °C, et en pression de quelques atmosphères à quelques milliers d'atmosphères. L� :·rn
cessus qui, à des pressions faibles ou moyennes et à des températures inférieures à 10l1 ·,·.
aboutit à une simple compaction et à un départ d'eau dans les minéraux fortement hydra,t,
doit être appelé diagenèse. On a donc successivement les phénomènes suiv,v;its : à basse
température le couple altération-sédimentation ; au-delà, la diagenèse, puis le
métamorphisme, la zone de transition étant celle de l'anchimétamorphisme.
Le degré le plus élevé du métamorphisme conduit à la fusion totale ou partielle des
roches dépendant fortement de l'hydratation du milieu. Ainsi le domaine de l' anatexie
(fusion partielle des roches), qui est limité par le solidus du granite, vient-il recouvrir
le domaine du métamorphisme. L'anatexie de la croûte continentale aboutit à la for
mation in situ d'un magma de composition granitique (néosmne ou leucosome) qui se
mélange à la trame des roches métamorphiques (paléosome).
Si le métamorphisme affecte des roches sédimentaires, on parle de roches para
métamorphiques ; s'il s'agit de roches magmatiques, cl'orthométamorphisme ; enfin,
s'il s'agit de roches déjà métamorphisées antérieurement on utilise le terme de poly
métamorphisme. Une roche soumise à un degré élevé de métamorphisme, peut ulté
rieurement être transformée jusqu'à fournir une roche de moindre degré
métamorphique: c'est la rétromorphose. Ceci se passe régulièrement pour des unités
tectoniques ci'abord enfouies lors des collisions continentales puis exhumées (remon
tées) lors de l'évolution tardive des systèmes orogéniques. On parle de métamorphisme
prugrade pour une évolution à P et T croissantes, et rétrograde pour une évolution à
P ou T décroissante.
FrrnJRE 8.31 - Carte du granite de Flamanville (Extrait de la carte Cherbourg 1/50 000).
y/e: granite de Flamanville ; ba : schistes et grès (Cambrien) ; S2 grès armoricain (Ordovicien
inférieur) ; S3 : schistes (Ordovicien moy.) ; S4 b-a : schistes et grès (Ordovicien supérieur) ; SS :
schistes et grès du Silurien; d2: calcaires et schistes du Dévonien. L'auréole de métamorphisme
de contact est représentée par un figuré de tiretés horizontaux en surcharge et par l'associatio.1 du
sigle y/e à celui du terrain (S2y/e = S2 métamorphisé). On notera, notamment au nord du mfü:sif,
que l'étendue de l'auréole est beaucoup plus réduite dans les grès (S2) que dans les formati,ms
schisteuses.
L'apparition de minéraux nouveaux traduit les modifications des conditions physi
ques régnant au voisinage de l'intrusion. C'est principalement la chaleur dissipée par
le corps magmatique en cours de refroidissement qui est responsable des modifica
tions, c'est un thennométamorphism,e, la pression joue peu ainsi que le monu·e la
texture isotrope des cornéennes.
On ne peut pas dire que la pression ne joue aucun rôle car l'injection de la masse gra
nitique produit aussi une augmentation locale de pression et dans quelques rares
affleurements on a pu décrire, juste au contact du granite, quelques mètres de roches
foliées rappelant les micaschistes ou les gneiss.
Dans quelques cas, on-•'rencontre cependant, dans l'auréole, des roches dont la
composition suppose une migration d'éléments chimiques à partir de la masse grani
tique intrusive (métasomatose), c'est le cas des skarns (sorte de cornéennes calciques)
à grenats qu2-en peut trn11ver en galet su:i:.k.1;1lage de Diél�_te_dans.X.�xemple du gfü"fîîte
�- De même la digestion des roches sédimentaires par le magma grani
tique peut modifier la composition de celui-ci (endométamorphisme). La digestion
d'un banc calcaire se traduit par un enrichissement en chaux (granite à amphibole,
voire même diorite). Des parties non digérées peuvent demeurer à l'état d'enclaves à
l'intérieur de la masse intrusive. .
-
q!,JJ_ n'étaien:.t que_mis:_roscopiq ues dans les roches précédentes se développent et
devi�nnent visibles �-- à l'œil nu, les -roches
- - sont alors appelées gneiss. De nombreux
changements minéralogiques sont concomitants : disparition de la inuscovite et de
l'andalousite, apparition de la sillimanite et du feldspath potassique (microcline).
Jusqu'aux micaschistes compris, les changements observés ne correspondent qu'à
de simples réarrangements minéralogiques ; dans les gneiss, l'apparition du micro
cline correspond à un début d'anatexie (fusion partielle), la zone des gneiss à
sillirnanitc comporte donc des migmatites de type métatexites constitués par un
·q
-
Schistes CARS.
fossiliferes
0 1 km
�
15 km granite mylonitisé
FIGURE 8.33 - Le modèle du « métamorph.ic core complex » (d'après Jolivet et Nataf, 1998).
Postérieurement à la formation d'une chaîne qui a vu l'enfouissement à grande profondeur, par
chevauchement, d'unités froides et le développement de paragenèses de haute pression et basse
température, il s'établit un régime-extensif qui-aboutit à un réchauffement et à une remontée de
la limite fragile/ductile dans la croûte. Au cours de la remontée il se développe un métamorphisme
de haute-température et basse-pression au dépend des faciès de haute-pression préexistants.
Au cours de la formation de la chaîne de montagne, il y a un épaississement crustal qui
résulte, au moins dans la partie frontale, de chevauchements qui entraînent rapidemeilt,
des unités superficielles froides, en profondeur. Il se développe alors des paragenèses
de haute pression et basse température. Lors deJ'arrêt de la convergence ces roches se
trouvent soumises à une augmentation du gradient géothermique, il y a une remontée
de la transition fragile/ductile dans la croûte et la base de la croûte peut même atteindre
le point de fusion granitique. Les roches remontées par extension auront donc subit
un réchauffement et montreront une évolution vers la haute température voire vers
l' anatexié.
En France, il existe au niveau de la chaîne hercynienne dans le Massif Central des dômes
métamorphiques de haute température et basse pression (Velay, Montagne Noire) qui ont
une structure comparable et qui sont interprétées . par certains auteurs comme des
« metamorphic core complex ». Ainsi, en Montagne Noire (jig. 8.34) après la mise en place
des nappes du�flàhc sud, il s'établit un régime extensif qui provoque une remontée du
dôme de !'Espinouse. C'est pouquoi, partant de faciès métamorphiques de haute pression
comme les éclogites (fig. 8.34) on évolue vers de,s paragenèse de haute température et de
basse pression et la fusion (gneiss de Montagne Noire) au cours de cette remontée. La
zone de cisaillement ductile qui borde le dôme.au Nord évolue ensuite en faille normale
contrôlant la sédimentation dans des bassins stéphaniens (bassin de Graissessac).
sw dôme de gneiss
NE
nappes du Monts de
flanc sud Lacaune
10 km
décollement basal
FIGURE 8.34 - Interprétation du massif de gneiss de !'Espinouse (Montagne Noire, France) en terme
de « métamorphic core complex » (d'après Jolivet et Nataf, 1998).
Rappelons qu'au niveau des dorsales océaniques, les roches de la croûte sont aussi
soumises systématiquement à un métamorphfame régional. Les gabbros, les filons et
certains basaltes présentent en effet des paragenèses minérales riches en minéraux
hydroxylés et enrichies en Na, K, Ca, ... témoignant de réactions métamorphiques tra
duisant la déstabilisation des assemblages originaux à basse pression et dans des
conditions de température allant de 800 °C (faciès amphibolites) à 350 °C (faciès des
schistes verts, voir fig. 8.41).
a. La stratification (SO)
C'est le seul type qui est caractéristique des roches sédimentaires. La stratification est
produite par les variations de nature de la sédimentation souvent renforcées par des
processus diagénétiques ; elle aboutit au découpage en bancs (joints de stratification).
Elle peut être encore préservée alors que la schistosité est bien exprimée.
b. La schistosité (S)
Ce feuilletage mécanique marque le plan d'aplatissement de la matière. Il est souvent
parallèle à l'axe des plis éventuels (schistosité de plan axial). La schistosité est donc
souvent oblique par rapport aux phms de stratifications notamment dans les têtes de
plis (SO oblique sur S : fig. 7.37). En revanche dans les flancs des plis, SO et S peuvent
être confondus. La schistosité peut d'autre part se réfracter, c'est-à-dire changer
d'orientation entre des bancs présentant des contrastes de rigidité (argiles-grès par
exemple) (fig. 8.35A et B).
s
s
.....
�o.p. �
A B C
c. La foliation
Dans les plans de foliation (fig. 7.38 à 7.40), on observe des ségrégations minérales ;
les espèces néoformées se concentrent le long de plans privilégiés. Au contraire de la
schistosité, les feuillets ont donc une constitution minéralogique variable ; de plus, la
cristallinité des minéraux augmente. Cette structure est typique des micaschistes et des
gneiss (photo 4).
On définissait aussi un front de foliation mais la profondeur de ces différents fronts sont très
variables en fonction du contexte géodynamique et de la position dans l'orogène (fig. 7.45)
8.3.3. U:S IDIFFl�HEH'ff!E5 ROCHfS MÉTAMORPHIQUES
a. Quelques exemples
Série argileuse
En supposant l'argile fonnée essentiellement de kaolinite, silicate hydraté d'alumine
Si2O5Alz(OH\, le premier faciès pétrographique obtenu est celui de l'argilite, ou schiste
argileux, dû à la formation d'illite. Par déshydratation et cristallisation progressive, on
passe ensuite aux phyllades, ou aux schistes sériciteux et aux séricitoschistes. La séricitc
diffère de la kaolinite par une perte d'eau et un apport de potasse. Celle-ci est contenue
dans les impuretés de l'argile avec d'autres alcalins, du fer et du magnésium qui inter
viennent dans les cristallisations ultérieures pour former de la chlorite et des grenats.
La séiicite peut se transformer en muscovite K.Alz(A1Si3 Ow)(OH,F)2 (micaschistes à
mica blanc), puis la chlorite en biotite (micaschistes à deux micas) : chlorite + alcalin
(muscovite) donnent biotite+ grenat (almandin).
Des plagioclases commencent à se f ormer en cristaux microscopiques. L'excès d'alu
mine donne des silicates riches en Al : andalousite, staurotide, disthène, grenats (schistes
à minéraux). Dès que les feldspaths deviennent macroscopiques, on passe aux gneiss
bien caractérisés par l'alternance de lits riches en quartz d'une part et en feldspaths
d'autre part (photo 4). Le métamorphisme s'accentuant, la muscovite disparaît, rem
placée par une varitté de feldspath potassique, le microcline :
KAlz(AlSi3 O 10)(OH, F)2+ 2SiO2 � Si3AlO8K + 2 Al2SiO5 + 2H2O
muscovite orthose silicate d'alumine
La forme minéralogique du.silicate d'alumine (Al2SiO5) est représenté par la sillimanite,
le disthène ou l' andalousite selon les conditions de pression et de température (jïg. 8.36).
Série siliceuse
Les grès purement siliceux se transforment en quartzites. La présence d'un peu d'argile
explique la formation de quartzites sériciteux ou chloriteux donnant des quartzites �t
muscovite et biotite. Les arkoses, initialement riches en feldspaths, se métamorphisent
en leptynites, roches très claires, formées essentiellement de quartz et de feldspath où
la foliation est en général peu apparente.
Série carbonatée
Un calcaire chimiquement pur recristallise en marbre blanc entièrement cristallin. En
général, la présence d'impuretés confère à la roche un aspect particulier: l'argile donne
naissance à des lits micacés (cipolins). La magnésie des calcaires dolomitiques peut se
transformer en serpentines.
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FIGURE 8.36 - Le domaine de stabilité des trois silicates d'aluminium anhydres Al2SiO5 •
La sillimanite est un minéral de pression variable - haute température; l'andalousite de haute tem
pérature et de pression faible ou moyenne ; le disth��e a un domaine fort étendu à température
moyenne.
Série calcaro-pélitique
Des marnes on passe aux schistes calcarifères appelés calcschistes dans les zones
internes des Alpes (briançonnais et nappe des schistes lustrés), qui renferment d'abord
de la séricite et de la chlorite, puis de l'épidote, de la zoïsite et de l'actinote.
Série carbonée
Les houilles se transforment en anthracites, mais la recristallisation affecte le vitrain
plutôt que le fusain. Un métamorphisme plus intense conduit à la formation de graphite.
Ces carbones métamorphiques peuvent apparaître dans des roches d'une autre série:
schistes anthraciteux, gneiss graphiteux.
Série granitique
Le granite faiblement métamorphisé (comme certaines protogines des massifs cristallins
externes, Mont-Blanc et Oisans en particulier) a une structure feuilletée et cataclastique
due à la déformation des cristaux de quartz qui présentent alors une extinction roulante
en lumière polarisée. La coloration verdâtre est due à la transformation de feldspaths et
de biotite en séricite et en chlorite. Les orthogneiss, sont d'anciens granites fortement
déformés dans lesquels les grands feldspaths prennent une forme d'amygdales plus ou
moins asymétriques selon le caractère co-axial (fig. 7.14) ou non co-axial de la défor
mation (gneiss œillés, fig. 8.35C).
Série gabbro-dioritique
Les faciès sont voisins de ceux de la série granitique, mais les minéraux ferromagné
siens et calciques plus abondants sont représentés par la zoïsite, l'épidote, l'albite. Les
olivines sont souvent serpentinisées. Les métagabbros sont abondants dans le cortège
des ophiolites des Alpes (par exemple les massifs du Viso ou du Queyras).
Série volcanique basique
Les laves basiques (basalte) deviennent schisteuses et granulaires par. appant10n
d'amphibole, d'albite et d'épidote. On obtient des prasinites puis, dans les zones de
métamorphisme plus intense, des orthoamphibolites et des orthopyroxénites. Les éclo
gites, roches riches en grenats et en omphacite (pyroxène sodique), proviennent de la
transformation du basalte et des gabbros à haute pression.
b. les migmatiques
Dans ce cas, la roche est formée d'une trame métamorphique ancienne (le paléosome)
plus ou moins perturbée par la cristallisation d'un matériel nouveau de composition
granitique issu de la fusion partielle des roches (le néosome). La cristallisation du
néosome conduit à la formation de lentilles ou les minéraux clairs (leucosome constitué
de quartz et feldspaths) abondent dans la partie centrale tandis que la périphérie est
enrichie en minéraux noirs réfractaires à la fusion (mélanosome). Lorsque le néosome
est intercalé, en lentilles, dans un paléosome qui demeure régulièrement orienté (c'est
à-dire que la structure cristallophyllienne est conservée), la roche porte le nom de
métatexite (équivalent à l'ancien terme d'embréchite). Lorsque la proportion du
néosome augmente, le paléosome devient difficile à identifier ; la roche perd sa struc
ture orientée. On parle alors de diatexites (équivalent à l'ancien terme d'anatexites)
qui par homogénisation progressive passent aux granites d'anatexie.
a. la température
Pression (Kbar)
IW
.
..
15 BT
Disthène Silli}hanite
10
MP
MT
BP
5 / HT
+
Gehlenite
0alousii. +
Wollastonite
Grenat / Anorthite
+ : +
Qu4/ Wollastonite
0-1----�--�-�-�-�--�--'c.---�---�---,
0 500 1000
p 1 2
2 baromètres (a,b)
a champ P,T du
métamorphisme pour
b
l'assemblage considéré
2 thermomètres (1,2)
To
P kbar =différents
�
� équilibres
V�
µ /L
15 ":
:_.i: jK I utilisés
10
stabilité de la
5 � / glaucophane
,
/
/ Q: Queyras
V: Viso
300 400 500 600 T0
FtGURE 8.40 - Les champs P, T des conditions du métamorphisme des unités du Queyras (faciès des
schistes bleus) et du Mont Viso (faciès des éclogites) dans les Alpes internes franco-italiennes.
Ce diagramme permet d'illustrer l'utilisation des équilibres afin de délimiter les champs de sta
bilité des assemblages métamorphiques (détail dans le texte).
Profondeur
P (kbar)
approximative
(km)
FACIES
14
50
DES
12
40
10
8 30
6 DES
.,,...,,.. 20
4 .- ,,,,.,,,,.
AMPHIBOLITES
GRANULITES
10
2
a) Nature du protolithe
Si la roche initiale (protolithe) est encore clairement reconnaissable il est commode
de lui associer le préfixe méta. Métabasalte, métagranite, métapélite ou métachert
sont quelques exemples d'appellations largement employées. Dans le cas où le
protolithe n'est pas très bien identifié, mais si son origine - ignée ou
sédimentaire - est bien reconnue, les préfixes ortho- ou para- sont souvent
utilisés. Ainsi un orthogneiss est un granitoïde métamorphisé tandis qu'un para
gneiss est une métapélite ou une ,nétagrauwacke.
termes est souvent précisé par la mention d'un autre minéral important: de la parage
nèse (amphibolite à épidote; pyroxénite à grenat; etc.).
Les éclogites sont des pyroxénites à grenat obligatoirement dépourvues de
plagioclase : caractère négatif, mais essentiel pour la définition de ces roches ;
l'usage veut que le clinopyroxène des éclogites (l' omphacite) soit relativement
riche en jadéite NaA1Si2O 6 , mais cet usage n'est pas toujours respecté.
Les roches carbonatées (à calcite et/ou dolomite) métamorphiques sont des
marbres lorsque la schistosité y est peu ou pas marquée ; dans le cas contraire le
terme de calcschiste est utilisé. Les marbres et les calcschistes sont presque toujours
des ,nétacalcaires, la probabilité de l'existence de métacarbonatites étant extrème
ment réduite. Notons que le mot marbre a une acception beaucoup plus générale
dans l'industrie de la pierre, où il désigne toute roche susceptible d'acquérir un poli
suffisant pour l'utilisation ornementale. La plupart des marbres des marbriers sont
des granitoïdes, des anorthosites et des serpentines.
Parmi les différents termes présentés dans ce paragraphe, certains sont utilisés
non seulement pour caractériser pétrographiquement certains types de roches
(schistes verts, amphibolites, éclogites), mais aussi pour définir les conditions du
métamorphisme (cf chapitre 3). Les ambiguïtés qui découlent de ce double usage
sont soulignées plus loin.
11 Le métamorphisme
Dans le chapitre précédent, nous avons montré comment un sédiment meuble passe à l'état de roche
indurée. L'agent principal de cette transformation était le poids des sédiments plus jeunes accumulés au
dessus de lui. Cet enfouissement est toutefois limité à quelques kilomètres d'épaisseur, puisque la diagenèse
ne concerne que des changements-minéralogiques légers. Nous avons vu par ailleurs au chapitre 6 que du
matériel géologique qui pénètre de plusieurs dizaines de kilomètres dans l'écorce terrestre subit une fusion
partielle et se transforme ainsi en magma. Que se passe-t-il entre ces deux situations extrêmes?
Le métamorphisme représente l'ensemble des transformations intervenant dans une roche à l'état solide,
sans passage par l'état magmatique. Suite à de fortes modifications physiques et chimiques, la composition
minéralogique de la roche, la texture (arrangement des cristaux) êf la structure (géométrie à l'échelle de
l'affleurement) sont affectés. Les facteurs principaux qui contrôlent le métamorphisme sont la pre&sion et
la température auxquelles s'ajoute l'action des fluides; ils sont interdépendants. Ces processus de modifica
tion sont d'autant plus efficaces qu'ils agissent sur une longue durée.
Quelles sont les circonstances géologiques qui peuvent être source du métamorphisme? Il s'agit essen
tiellement du phénomène des orogenèses. Voyons comment évoluent les conditions de pression et de tem
pérature d'un volume élémentaire de roche pris dans une croûte continentale lors d'une collision de plaques
(fig. 11.1).
Une première phase, l'orogenèse proprement dite, conduit certaines parties de la lithosphère à un enfouis
sement pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres, ce qui correspond à une augmentation de la pres-
pression
[GPa]
0.4
0.3
0.2
0.1
pression profondeur
[Gl'a] [km)
0.5
limiteclc
0.4 stabilité 15
10
100 200 300 400 500 600 700 800 900 l 000
température-[-°CJ
Fig. 11.2 Transformation minéralogique d'un mé.!ange clc mica et cle quartz (cl 'après [351). Par augmentation de pression et de lempé
rawre, il se fornie un feldspath potassique et un silicate d'alumine. Pour la forme cristalline de ce dernier, voir la figure 11.9.
Par ailleurs, on observe un remplacement des petits cristaux(quartz détritique, calcite biogène) par de nou
veaux individus de plus grande taille. Les structures int�rnes des roches sédimentaires, comme des fossiles ou
des figures de sédimentation, sont partiellement ou totalement effacées par la recristallisation (fig. 11.3).
caJcii;e fÔ.ssilifère
/, , L;
t / ' 1 '
' '
I 1
, '
MÉTAMORPHISME
Fig.11.3 Effacement des structures internes de la roche par la recristallisation. Le fossile dans Je marbre n'est esquissé que pour mon
trer où il se trouvait.
Nous verrons plus Join comment ces diverses transformations minéralogiques aboutissent à de nouvel
les roches en fonction du matériel d'origine.
A l'échelle des constituants intimes de la roche, des phénomènes de réorientation des cristaux se produi
sent par le phénomène de dissolution sous pression. Voyons l'exemple d'un minéral en feuillet, par exem
ple un mica, qui est orienté parallèlement à la contrainte dominante. Un lent processus de redistribution de
la matière se produit: les atomes du cristal qui sont face à la contrainte maximale ont tendance à migrer dans
les fluides d'imbibition de la roche et à se recristalliser sur les côtés du minéral, dans la direction de la
contrainte la plus faible(fig. l l .4). De cette manière, un granite, qui possède des micas dans toutes les direc
tions, se transforme au cours du temps en un gneiss dans lequel tous les micas sont parallèles (fig. 11.5). Ce
phénomène ne doit pas être confondu avec la réorientation mécanique des minéraux par le laminage de la
roche(§ 11.1.3).
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Fig. 11.4 Recristallisation d'un minéral soumis à un champ de contraintes anisotrope. Exemple d'un mica orienté originellement dans
la direction de la contrainte majeure.
Fig. 11.5 Différence de texture entre un granite (haut) et un gneiss (bas) soulignée par la réorientation des micas et des feldspaths.
Photo Geolep, G. Grosjcan.
... ...
+
+ +
+
+
+
+ circulation
d'eau
CO2
Fig.11.6 Effets en surface du métamorphisme profond de roches carbonatées impures (par ex. argiles ou sill quartzeux): les eaux à
gaz carbonique des Grisons. Le gaz carbonique issu de la réaction avec les silicates se dissout clans les eaux souterraines. Elles devien
nent acides et ont un fort pouvoir de dissolution des roches encaissanles. Les sources sont donc très minéralisées el saturées en CO2.
Lors de forages de prospection, on a observé des jaillissements d'une dizaine de mètres de hauteur dus au dégazage violent qui emporte
l'eau souterraine sous fo1me d'une émulsion gaz-liquide (phénomène de l'air-lift). Ces forages se sont obturés de façon naturelle par
cristallisation de calcite (d'après (22]).
état initial
(a2) 4
(a3)
zones recristallisées
(a) (b)
l/ig. 11.7 Transforrnalions intimes de la matière rocheuse par les processus de métamorphisme. (a) Comparaison entre défonnation
mécanique et recristallisation: (al) Minéral avant déformation. (a2) Le cristal est déformé par des plans de cisaillement; les quatre
points sont simplement décalés. (a3) La matière du haut et du bas du cristal s'est recristallisée sur les côtés; seuls les points centraux
demeurent visibles. (b) Lames minces présentant la déformation intrinsèque de la matière (largeur des photos: 1.14 111111): (bl)
Déformation d'un mica, ploiement du cristal, (dolomite, Val Piora, Tessin). (b2) Déformation interne d'un plagioclase, les macles sont
décalées les unes par rapport aux autres (gneiss à grenat de la Série du Tremola, Val Piora, Tessiu). Photos S. Schmidt, Université de
Genève.
lèle ou séquente à la stratification de la roche originale. D'autre part, le terme de schistosité est aussi utilisé
pour dénommer la réorientation par recristallisation que subissent les roches dans les plis similaires (chap. 12).
Ces ambiguïtés dans les définitions sont explicables par le fort lien entre les différents processus qui donnent
lieu à ces recristallisations. En effet, le métamorphisme est généralement accompagné de déformations tec
toniques en profondeur; les deux phénomènes agissent,ensemble pour rendre la roche anisotrope.
A noter que le terme de schiste est utilisé aussi parfois dans des roches sédimentaires argileuses où on
entend ainsi souligner la structure laminée par la compaction (par exemple les flysch schisto-gréseux); cet
usage est à éviter.
pression
[0Pa]
0.5
0.4 disthène
0.3
0.2
0.1
Fig. 11.9 Trois formes minérales différentes pour la même substance: silicate d'alumine (Al2SiO5) en fonction des conditions méta
morphiques du milieu (d'après ll05]).
Fig.11.10 Zones du métamorphisme alpin déterminées par la forme minérale des silicates d'alumine trouvés dans les roches (fig. 11.9).
(d'après l83)).
500 km
Fig. 11.11 Situation d'occun-ence des trois types de métamorphisme dans l'exemple d'une zone de subduction.
brèche de contact
' 4-'
';@ ''
... ·\·
. . . .. \.
CJ . (}_,.-�:] plan de
Pb-Zn-Ag Cu Cu-Mo veine de galène cisaillement
zone à pyrite
Fig. 11.12 Gisement métallifère issu du métamorphisme de contact. Le batholite granitique encore chaud a métamorphisé la roche
encaissante, ici un calcaire qui s'est transformé en marbre. Les différentes isothermes autour du massif intrusif sont soulignées par la
présence d'une zonation de minéralisation: essentiellement du cuivre proche de! 'intrusif, d'autres métaux plus à la périphérie. Exemple
schématisé d'un gisement Porphyry Coppers du type de Bingham, Utah.
Les fluides magmatiques à haute température provoquent une métasomatose en s'infiltrant dans les roches
encaissantes. Un cas typique est l'intrusion de granite dans une roche calcaire contenant du Mg qui donne
lieu à la formation d'un skarn (marbre à minéraux silicatés): les fluides provoquent un enrichissement de la
roche encaissante en éléme_nts majeurs, Si, Al, Fe et en éléments mineurs, Cl, F, B. Il apparaît ainsi des miné
raux peu communs (grenat, pyroxène et amphibole calcique) et des réactions chimiques qui peuvent don
ner naissance à des gisements polymétalliques et ainsi être exploités.
Fig. 11.13 Texture d'une cataclasite, micro-brèche tectonique. Des éléments pfus ou moins grossiers sont pris dans une matrice très
fine avec une structure gneissique. Métagranodiorite cataclastique de la série d' Arolla.,._- Nappe de la Dent Blanche, Valais. Photo
Collection J. Bertrand, Université de Genève.
Les roches cataclastiques de type kakirite sont très _qélicates à traverser en travaux soute1rnins (fig. 11.14):
il n'est pas rare dans les tunnels que l'on pénètre subitement dans une zone broyée au sein d'un massif de
bonne tenue. Ce genre de situation peut entraîner des éboulements du front (débourrage) et un blocage du
chantier pendant plusieurs mois.
venues d'eau
roche cataclastique
peu résistante ei
· ·imperméable
Fig.11.14 Traversée des roches cataclastiques par un tunnelier; cas de la galerie Cleuson-Dixence,Alpes valaisannes. La faible résis
tance de ces roches, couplée à la retenue d'eau souterraine, a créé une chapelle d'effondrement dont les matériaux ont bloqué la machine
(d'après (29]).
CALCAIRE
CARBONATÉE marbre
DOLOMIE
* métamorphisme .rétrograde
Fig. 11.15 Les principales roches métamorphiques de six séquences de métamorphisme régional.
Schiste ardoisier
La transformation minéralogique se borne à celle des argiles et conduit notamment à la création de petits
micas blancs embryonnaires qu'on appelle séricite; la présence de micas donne un aspect lustré à la roche.
Cette dernière reste apparemment non cristalline. Elle se débite en plaques minces et souvent de couleur
noire, elle convient parfaitement pour la couverture des toits (ardoise, fig. 11.16).
Fig.11.16 Carrière d'ardoise de la Penrhyn Slate Company, Middle Granville, NY, 1890. Illustration de la schistosité de l'ardoise uti
lisée pour les toitures. Photo Earth Sciences Photographie Archive, U .S. Geological Survey.
En effet, les argiles sont suffisamment transformées pour que le schiste résiste au gel et aux variations
de teneur en eau pendant plusieurs siècles. Sur de pl�s longues durées, la roche se fragmente et s'altère; c'est
pourquoi on la trouve rarement à l'affleurement.
Chloritoschiste
La transformation des argiles fait maintenant apparaître nettement la chlorite, phyllosilicate de couleur
verte. La texture de la roche est très feuilletée, privée encore de lits quartzeux continus. Cette roche est sen
sible à l'altération superficielle efterid à se débiter en débris lamellaires de petite taille (fig. 11.17).
Fig.11.17 Micaschiste. NB: le chloritoschiste présente un aspect semblable, la chlorite remplaçant le mica noir ou le mica blanc. Photo
Geolep, G. Grosjean.
Micaschiste
Après le stade chlorite, la transformation des phyllosilicates aboutit aux micas (muscqvite et biotite). Le
quartz commence à recristalliser pour former des lits qui sont encore discontinus. La structure de la roche
reste finement schisteuse, mais à grain légèrement plus grossier (minéraux identifiables à l'œil nu) et devient
plus robuste grâce au quartz. Les micaschistes (fig. 11.17) sont un peu plus résistants que les chloritoschis
tes, mais demeurent cependant :fragmentables par altération.
Gneiss
La recristallisation ne se limite plus au quartz, les feldspaths apparaissen_t. Avec le quartz, ils forment
des lits de minéraux clairs continus séparant les lits de phyllosilicates (foliation). La roche reste donc très
anisotrope, mais elle devient robuste et dure, grâce à cette ossature quartzo-feldspathique. Les gneiss sont
de bonnes roches de construction lorsqu'ils sont assez massifs. Le gneiss de cette séquence s'appelle para
gneiss, pour se distinguer du gneiss produit à partir du granite (orthogneiss). Cette distinction est parfois
difficile à faire.-
11.3.2 Séquence quartzo-feldspathique
Cette séquence groupe différentes roches de départ riches en silice, quelle que soit leur origine. En fait,
il s'agit surtout de deux familles:
les roches détritiques- non argileuses et non carbonatées: grès et conglomérats à ciment siliceux qui
produiront les quartzites;
les roches magmatiques felsiques, qui donneront les gneiss.
Quartzite
Les quartzites sont principalement issus du métamorphisme de grès à éléments quartzeux et ciment sili
ceux. A faibles pression et température déjà, une recristallisation du quartz des grains et du ciment efface
leur différence d'origine ainsi que la structure granulaire: il se forme ainsi une roche monominérale assez
homogène. Lors de la croissance de l'intensité du métamorphisme, le quartzite n'évolue plus notablement
si ce n'est que les cristaux de quartz sont de plus grande taille et que le quartz ordinaire peut être remplacé
par des variétés de haute température. Il devient alors difficile de distinguer sur échantillon quartzite et filons
de quartz d'origine magmatique.
Le quartzite est une roche de couleur blanche, beige ou verdâtre en raison de la présence de quelques
phyllosilicates. Dans les Alpes, les quartzites du Permo-Trias sont en couches décimétriques, souvent séri
citeux (petits cristaux de muscovite) et riches en pyrite; à l'affleurement, l'oxydation de la pyrite donne une
patine (surface de la roche exposée à l'altération) de couleur brune. Ce sont des roches qui résistent au trans
port détritique (fig. 11.18) grâce à la grande dureté du quartz et à leur faible altérabilité physico-chimique;
c'est la raison pour laquelle les alluvions sont fortement enrichies en quartzite par rapport à leur proportion
dans le bassin versant. La grande dureté du quartz pose des problèmes d'abrasion à la perforation (sondages,
tunneliers, etc.). Dans des zones à fort broyage tectonique, les couches de quartzites peuvent être fragilisées
par une intense microfracturation; dans de telles circonstances, en présence d'eau souterraine, le quartzite
peut même devenir une roche fluente, très instable en galerie.
Fig. 11.18 Quartzite. Le galet est tle forme parfaitement elliptique. Un éclat au marteau montre sa texture cristalline monominérale.
Photo Geolep, G. Grosjean.
Gneiss
Nous avons vu que l'on peut obtenir du gneiss par un fort métamorphisme de la séquence pélitique. On
peut en obtenir aussi par la séquence quartzofeldspathique en partant des roches magmatiques felsiques. La
roche subit une réorientation des minéraux qui la constituent, surtout par la recristallisation des micas. Il se
développe ainsi une foliation marquée par une succession de lits quartzofeldspathiques et de lits de. micas
(biotite ou muscovite). Ce type de gneiss (que l'on appelle orthogneiss) est assez semblable au gneiss obtenu
à partir de roches sédimentaires. Il diffère des roches magmatiques originales surtout par l'anisotropie de
ses propriétés; par exemple, le g;eiss résiste moins à un effort cisaillant parallèle à sa foliation que perpen
diculaire; il est donc potentiellement mofüs stable en parois. Néanmoins, l 'orthogneiss présente globalement
de bonnes propriétés techniques; il est une excellente pierre de taiJJe (fig. 11.19).
Fig.11.19 Lorsque le gneiss est finement schisteux, on peut l'utiliser pour recouvrir les toits. Cependant, les plaques sont notablement
plus lourdes que des ardoises. Exemple du hammeau de Curogna (Cugnasco), Tessin. Photo Geolep, L. Cortesi.
Marbre
A des intensités faibles ou moyennes, les calcaires se transforment en marbre par recristallisation des
microcristaux de calcite. Si le calcaire originel est pur, on obtient une roche blanche homogène, massive, à
l'aspect cristallin, qu'on utilise en sculpture. Si la roche de départ comprend des horizons riches en fer, on
obtient des marbres rubanés colorés; selon ie degré d'oxydation du fer, il acquiert une couleur verte pour le
fer réduit, rouge pour le fer oxydé, ocre et beige pour le fer combiné aux hydroxydes. Lorsque la teneur en
magnésium des carbonates est élevée, on obtient des marbres dolomitiques. S_i le calcaire contient des impu
retés argileuses ou quartzeuses (au sein de la matrice ou dans la série), quand le métamorphisme est intense,
il se produit une modification minéralogique: exportation du C02 et création de minéraux silicatés calci
ques. Ces marbres sont appelés marbres à minéraux. Les marbres se présentent en couches d'épaisseur très
variable. Ils se comportent de manière assez ductile à haute pression; leur structure interne est donc fine
ment plissée.
Quand les marbres sont en couches massives, ils peuvent être exploités comme pierre ornementale, dans
les carrières de Carrare en Italie par exemple (fig. 11.20 et fig. 11.21).
Fig.11.20 Carrière de marbre, Carrare, Italie. Carrière à ciel ouvert, découpage et évacuation des blocs. Photo Geolep, G. Franciosi.
marbre en Jlace
bloc de marbre
véhicule de tension
barre rigide avec 2 poulies
fig. 11.21 Technique de découpage des blocs de marbre au moyen de câbles diamantés.
La dureté reste celle de la calcite (dureté 3), ce qui facilite le travail de la piene. A l'instar des calcaires,
Je marbre est soluble clans les eaux acides; il est clope soumis à la karstification et fonctionne comme roche
aquifère. Le terme de marbre, comme celui de granite, est aussi utilisé clans un sens très différent par l'in
dustrie de la construction où il désigne une roche décorative polie, souvent indépendamment de sa compo
sition; certains agrégats artificiels de roche coloi-ées entrent également clans cette appellation.
Calcschiste
Ce sont des roches finement litées et schisteuses de métamorpJ:1isme assez faible (fig. 11.22). La calcite
a recristallisé comme dans le marbre, donnant des lits assez compétents. Ils sont séparés par des schistes
provenant de l'abondante composante argileuse. C'est clans l'ensemble une roche peu résistante, très aniso
trope et légèrement perméable.
Fig. 11.22 Calcschiste du Col d'Olen (versant italien du Mont-Rose). Photo Geolep, G. Franciosi.
Amphibolite
Lorsque le métamorphisme devient intense, la roche perd son carbone par exportation de CO2; des felds
paths et des amphiboles calciques à prismes allongés cristallisent. La roche est faite d'une fine altei·nance
de lits d'amphiboles et de lits de feldspaths. Elle est généralement de structure assez schisteuse.
Fig. 11.24 Prnsinite, Corno Rosso versant italien du Mont-Rose. Photo Geolep, G. Franciosi.
Ce sont des roches fréquentes dans la partie centrale des Alpes; elles sont légèrement anisotropes en rai
son de l'apparition des phyllosilicates. Elles sont ��sez sensibles à l'altération superficielle.
Serpentinites
Les roches d'origine profonde composées d'une prédominance de silicates ferro-magnésiens, notam
ment cl' olivine, subissent une transformation quasi-complète de le�r composants en remontant clans la croûte
supérieure. Ces ferromagnésiens très instables à faible pression et température se transforment par hydrata
tion en serpentine (§ 5.2.1.3). La roche ainsi obtenue est d'un vert profond, presque noir à l'état sec
(fig. 11.25) avec une texture orientée d'une manière assez aléatoire. En travaux souterrains les serpentini
tes présentent souvent des résistances assez faibles en raison de la présence de microsurfaces lustrées par
des cisaillements tectoniques qui fragilisent beaucoup le massif. Dans les Alpes, on les trouve en épaisses
séries clans les nappes internes de la chaîne; elles résultent du métamorphisme des roches ultrarnafiques et
mafiques des dorsales océaniques de la Téthys au Jurassique.
Fig. 11.25 Serpentinite fortement tectonisée, Monte Gazzo, nord de Gênes (Italie). Photo Geolep, G. Grosjean.