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GEOLOGIE
STRUCTURALE
Par
TANOH YAO PARFAIT
Ingénieur des Mines
Co-Fondateur ONG JIDD-AFRIQUE
parfaityao69@gmail.com
www.jiddafrique.blogspot.com
Sommaire
CHAPITRE I : CONCEPTS DE BASE DE LA TECTONIQUE
CHAPITRE II : DEFORMATION DUCTILE HOMOGENE
CHAPITRE III : DEFORMATION DUCTILE HETEROGENE : LES PLIS
CHAPITRE IV : DEFORMATION CASSANTE : LES FRACTURES
CHAPITRE V : MESURE DES OBJETS STRUCTURAUX SUR LE TERRAIN
CHAPITRE I : CONCEPTS DE BASE DE LA TECTONIQUE
La majorité des roches rencontrées à la surface du globe sont des roches sédimentaires
d’origines marines c’est-à-dire des roches d’anciens sédiments déposés en mer dans des bassins
de sédimentation. Au départ, ces roches constituaient des empilements de couches horizontales
régulières au sein desquelles éventuellement s’étaient mis en place des massifs magmatiques
constitué de matériaux montés des profondeurs du globe. Or ces formations se présentent
maintenant à nous sous forme d’ensembles plissés, redressés, affectés d’accidents (fissures,
fractures), voire déplacés sur de grandes distances.
La structure paisible initiale a donc été remplacée par des structures dites « acquises » plus ou
moins complexes c’est-à-dire des objets géologiques cassés, déformés ou déplacés.
L’un des objectifs du géologue est d’analyser l’architecture de ces structures acquises, de
reconstituer l’histoire des phénomènes géologiques qui sont la cause de ces transformations et
enfin de tenter de découvrir l’origine des forces qui animent la lithosphère et constituent le
moteur de ces phénomènes.
Au sein des diverses disciplines de la géologie, une étudie l’architecture et l’histoire des
structures acquises : c’est la « tectonique ou géologie structurale ».
I. DEFINITIONS
La Tectonique ou Géologie Structurale est la discipline des sciences de la Terre qui étudie les
déformations de l’écorce terrestre. Ce terme, vient du grec « Tektonikos », qui signifie « propre
au charpentier, à l’architecte ».
Par ailleurs, chez les auteurs de langue anglaise, les termes Tectonique et Géologie Structurale
présente une nuance. Pour eux, la Géologie Structurale (Structural Geology) est essentiellement
l’étude de la géométrie des structures tandis que la Tectonique (Tectonics) concerne plutôt
l’étude de ces structures en relation avec les mouvements (Cinématique) et les forces
(Dynamique) qui les ont créées.
La Tectonique ou Géologie Structurale nécessite l’observation pour essayer de reconstruire une
structure afin d’en déterminer le pourquoi et le comment. Le géologue structuraliste est
confronté dans la nature à ce qui semble être un produit fini par lequel il doit se poser un tas de
question et tenter d’y répondre.
2. Analyse cinématique
L’analyse cinématique se consacre davantage aux mouvements de déformations responsables
du développement des structures. Il peut être utile à ce stade de quantifier la déformation pour
ensuite de déterminer les différents stades d’une déformation progressive et caractériser
comment l’objet géologique se déforme en passant d’un état initial non déformé à un état final
déformé.
3. Analyse dynamique
L’analyse dynamique interprète les forces, les pressions et les mécanismes responsables de la
formation des structures. Mais aussi pour l’évaluation de la résistance durant leur déformation.
Elle doit expliquer alors le caractère physique et géométrique des structures, la cinématique et
la relation entre tension et contrainte.
Pour une même force, plus la surface sur laquelle elle est exercée est petite, plus la contrainte
développée est grande.
NB :
- Une contrainte est homogène à une pression ; elle s’exprime donc en Pa (unité SI) ou
en bar, et leurs multiples (en général en géologie, kbar et GPa, 1 GPa = 10 kbar)
- Une contrainte, contrairement à une pression, est un vecteur.
Bien qu’une contrainte soit orientée, elle se transmet à l’ensemble de la roche sur laquelle elle
est appliquée. Si on considère un volume de roche auquel on applique une force ; et un plan
dans ce volume de roche (une fracture, par exemple). On peut décomposer la force (ou la
contrainte) appliquée à ce plan en :
o Une contrainte normale (N) perpendiculaire au plan
o Une contrainte tangentielle () dans le plan
La contrainte varie selon l’angle du plan, de façon relativement complexe, puisque la même
force est distribuée sur un plan plus ou moins grand selon son orientation (c’est aussi un intérêt
d’utiliser les contraintes plutôt que les forces, c’est une mesure indépendante de la surface).
2. Déformation
En géologie, “déformation” est un terme générique qui décrit les changements de forme, de
position ou d’orientation d’un corps soumis à des contraintes. C’est le seul élément que l’on
➢ Déformation linéaire
Allongement dans un sens, raccourcissement dans l’autre, comme un élastique qu’on étend ou
une boule de pâte à modeler qu’on écrase. On peut le quantifier de plusieurs façons :
- Allongement relatif ou extension (en anglais : elongation)
f. Types de déformation
➢ Déformation continue et discontinue
Une déformation est continue lorsque tous les points voisins avant déformation restent voisins
après déformation. Elle est dite discontinue lorsque les points voisins avant déformations sont
séparés après déformation.
Autrement, La déformation est continue si ses propriétés varient progressivement dans l’objet
déformé (pli, par exemple) sinon elle est discontinue (faille).
Figure 7: (a) objet initial (b) déformation homogène (c) déformation hétérogène
➢ Déformation coaxial et non coaxiale
On parle de déformation coaxiale lorsque les axes de déformation et les lignes qui leurs sont
parallèles changent de longueur et non d’orientation.
On parle de déformation non coaxiale lorsque les axes de déformations basculent
progressivement de toutes les lignes (changement d’orientation avec aggravation de la
déformation).
V. ELEMENTS STRUCTURAUX
Les structures dans l’écorce terrestre sont l’expression de l’arrangement géométrique de la
matière à différentes échelles. Elles sont de trois types :
- Les contacts
- Les structures primaires
- Les structures secondaires
Les contacts sont des limites qui séparent un corps rocheux d’un autre. On distingue :
▪ le contact normal,
▪ le contact discordant ou anormal,
▪ le contact intrusif,
▪ le contact par faille et
Par ailleurs, la simple observation des roches dans des régions très déformées, comme les
chaînes de montagnes, montre de façon évidente deux grands types de déformations : d’une
part, des « plis » et d’autre part, des « cassures » qu’on appelle des « failles ». Plis et failles
correspondent respectivement à des déformations continues ou ductiles et à des déformations
discontinues ou cassantes.
L’analyse de ces déformations peut se faire à différentes échelles. La cartographie géologique,
l’analyse des photographies aériennes et des images par satellites permettent de décrire la
géométrie en deux dimensions (2D) des structures de tailles supérieures au km ; les forages et
l’imagerie sismique permettent parfois d’en connaître la géométrie en 3D.
Mais l’étude des déformations peut aussi se faire de l’échelle de l’affleurement à celle de
l’échantillon (1 cm < d < 100 m) et de celle du microscope optique à celle du microscope
électronique (d < 1 cm).
L’interprétation de ces déformations naturelles est basée sur le principe de
l’« uniformitarisme » de Lyell (1833) qui admet que les « phénomènes qui ont eu lieu au cours
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des temps géologiques sont les mêmes que ceux qui produisent les mêmes effets à l’époque
actuelle ». Leur interprétation se fait donc en tenant compte des données fournies par
l’observation des déformations actuelles (sismotectoniques) ou récentes (néotectoniques), de
celles fournies par les expériences de mécanique ou de physique des matériaux géologiques,
enfin de celles fournies par la simulation soit analogique (modèles réduits) soit numérique (sur
ordinateur). L’interprétation des déformations géologiques par les déformations actuelles n’est
en fait valable que pour autant qu’on considère un état physique et chimique de la planète
proche de l’état actuel. Les déformations actuelles ne peuvent guère nous renseigner sur celles
qui se sont produites au cours de l’Archéen quand les conditions de température sur la Terre
étaient plus élevées qu’actuellement. Toutefois, ce qui est important c’est que les interprétations
respectent les lois fondamentales de la physique d’où l’intérêt de l’expérimentation qui permet
de comprendre les mécanismes de déformation des roches dans des conditions physico-
chimiques diverses.
Dans les conditions naturelles, les roches peuvent se déformer de façon ductile. La déformation
ductile correspondant simplement à un étirement sans rupture. Elle existe sous deux forme :
- la déformation ductile homogène
- la déformation ductile hétérogène
La déformation ductile homogène concerne les structures linéaires et planaires telles que la
schistosité et la foliation. Ce sont des structures des roches métamorphiques.
Le plissement est l’exemple le plus frappant de déformation ductile hétérogène. Il sera étudié
dans un chapitre entier.
Ce chapitre s’attaque plus aux mécanismes de la déformation ductile (homogène et hétérogène)
des roches et plus particulièrement à la déformation ductile homogène.
Notons avant de poursuivre que :
- à basse température et pression de confinement élevée un échantillon peut subir une
déformation ductile sans rupture ;
- à pression de confinement constante, une augmentation de la température abaisse le
seuil d’apparition de la déformation plastique et peut augmenter la quantité de
déformation plastique avant rupture.
1. Microfracturation et cataclase
Il s’agit d’une déformation cassante à l’échelle microscopique, sur des microfractures. Leur
somme donne une déformation continue à l’échelle de l’échantillon ou de l’affleurement. La
roche peut finir par montrer suffisamment de plans de fractures interconnectés pour pouvoir
fluer (glissement sur des plans de fracture).
Figure 13: Macles de déformation, à gauche de faón idéalisée à l’échelle cristalline, à droite
différents types dans de la calcite
3. Pression-dissolution (dissolution creep, ou pressure- solution)
C’est une dissolution sous contrainte depuis des sites de haute pression, avec transport des ions
par des fluides (eau) suivit d’un dépôt dans des domaines de plus basse pression appalée ombre
de pression (pressure shadow) ou simplement veines. Il est nécessaire d’avoir un fluide pour
transporter la matière.
Figure 14: Pression - dissolution, et formation d’ombres de pression autour d’un cristal
6. Recristallisation
La recristallisation correspond à la formation de nouveaux grains, soit du même minéral, soit
de nouveaux minéraux.
a. Recristallisation dynamique
Il s’agit principalement de l’exagération des processus de glissement de dislocations
mentionnés plus haut ; les limites de sous-grain deviennent de « vraies » bordures de cristaux.
On forme de nombreux petits grains.
b. Recristallisation statique
En l’absence de contraintes, les grains d’une roche cherchent d’abord à revenir à un état où il y
a moins de tensions dans le système cristallin (donc moins de dislocations), et à minimiser leur
énergie de surface en fusionnant plusieurs petits grains en peu de plus gros.
Les textures caractéristiques de ce recuit (annealing) sont des textures équantes, en équilibre
(equilibrium texture) caractérisé par des assez gros grains avec des joints à 120°. Le recuit a
lieu d’autant plus vite qu’on est à haute température ; il est par exemple assez classique d’avoir
des granulites qui semblent très déformées à l’échelle de l’échantillon ou de l’affleurement,
mais auxquelles le recuit a conféré une texture totalement équante en lame mince.
Remarques
- Les linéations les plus visibles sur un affleurement sont souvent des linéations
relativement peu informatives : linéation d’intersection entre deux plans par exemple
- Une erreur classique consiste à prendre pour une linéation l’intersection des plans de
foliation avec la surface de l’affleurement: c’est une intersection entre deux plans, donc
une ligne. Pour autant, elle n’a aucune signification tectonique.
➢ Crénulation (crenulation)
Si un élément structural préexistant (une foliation de micas le plus souvent) est elle-même
déformée, elle forme souvent des plis centimétriques en chevron (crénulation). Les flancs des
plis sont fréquemment étirés et finissent par évoluer en une nouvelle schistosité (S2).
b. Foliation (gneissosity)
Une foliation (en anglais gneissosity, car on l’observe dans des gneiss) correspond à des
alternances minérales dans des roches de degré métamorphique moyen ou élevé. Ces
alternances peuvent correspondre :
▪ A la stratification d’origine de la roche (rare) ;
▪ A une stratification transposée ;
▪ A des niveaux contrastés formés par métamorphisme ;
▪ A des injections lit-par-lit de magmas ;
▪ A une fusion in-situ (migmatites) ;
▪ A une foliation magmatique (flux dans le système partiellement cristallisé).
Remarque : La schistosité est un type particulier de foliation marqué par des surfaces
subparallèles avec une concentration et une régularité qui donne aux roches la propriété de se
détacher facilement le long de ces plans.
Notez la façon dont la déformation augmente (et tourne, en cisaillement simple) en pénétrant
dans la zone de cisaillement ; à rapprocher de la discussion sur les sens de cisaillement et les
relations S-C précédemment.
En théorie, une zone de cisaillement peut correspondre à une déformation en cisaillement pur
ou en cisaillement simple. En pratique, ce sont le plus souvent des zones en cisaillement simple,
et le cisaillement pur est accommodé par des zones de cisaillement (simple) conjuguées.
Des zones de cisaillement (simple) sont souvent l’équivalent en profondeur de failles cassantes.
Le cisaillement se produit dans un sens dont la détermination est plus ou moins complexe en
fonction du cas. Si une roche contient des objets reconnaissables, on peut s’en servir pour
déterminer le sens de cisaillement. Par exemple :
- Les surcroissances (ombres de pression) sur des phénocristaux peuvent montrer une
asymétrie qui donne le sens de cisaillement ;
- Des objets cassés par des microfailles peuvent aussi donner un sens de cisaillement ;
- Des plis asymétriques peuvent parfois marquer un sens de cisaillement.
3. Plis
Un pli résulte d’une déformation continue, hétérogène, en principe compressive d’un matériau
originellement horizontal à comportement mécanique ductile. C’est une structure qui se forme
lorsque les bancs et couches sont transformés en forme courbée, coudée et froissée.
a. Déformation de la charnière
Lors du plissement de la roche, les flancs ne sont pas affectés. La déformation se localise dans
la zone de charnière avec extension de la partie externe (extrados) et compression de la partie
interne (intrados).
NB : l’isogone est la droite qui relie les points de même pendage de toutes les strates.
L’épaisseur est mesurée par rapport à a strate.
Figure 34: (a) Pli horizontal, (b) Pli plongeant, (c) Pli subhorizontal, (d) Pli subvertical
Figure 41: Associations entre plis régionaux, plis de second ordre et schistosité
Les relations entre schistosité (de plan axial) et forme du pli, d’une part ; entre plis principaux
et plis de second ordre, d’autre part ; permettent sans ambigüité de savoir sur le terrain où on
se trouve sur un pli principal.
4. Interférences de plis
Une région qui subit plusieurs phases de plissement présente des structures d’interférence (plis
replissés). On classifie les plus communs en plusieurs types (Figure ci-dessous) :
Tout comme les échantillons soumis aux essais mécaniques, les milieux rocheux peuvent se
déformer par rupture, se fracturer, quand ils sont soumis à des contraintes tectoniques. Les
déformations cassantes naturelles ainsi formées peuvent être regroupées en deux grands types :
d’une part les failles et les joints de cisaillement, d’autre part les fentes et les diaclases.
Les failles seront les fractures les plus étudiées dans ce chapitre.
On appelle fracture ou lithoclase une ouverture (cassure) dans l’écorce terrestre qui résulte de
la rupture d’une roche ou d’un ensemble rocheux. C’est un produit de rupture fragile qui se
forme lorsque la force de tension agissant sur la roche devient trop forte.
2. Géométrie
a. Effet de la pression de confinement sur la géométrie
Pressions de confinement faibles ou nulles : fentes de tension purement cassantes
Pour des faibles pressions de confinement, la rupture se développe sans glissement, par des
fissures perpendiculaires à σ1, qui s’ouvrent dans la direction de σ3. Ce sont des fentes de
tension (tensile cracks).
1. Fentes de tension
Les fentes de tension sont des fractures qui, en section, présentent des bords (des épontes)
écartés dans la partie centrale et jointifs aux extrémités. Les épontes ont subi un déplacement
perpendiculaire au plan de fracture, donc sans cisaillement. Simplement, une fente de tension
est une fracture avec écartement des lèvres. L’ouverture des fentes est en général millimétrique
à décimétrique. Leur longueur axiale va du centimètre à quelques dizaines de mètres,
exceptionnellement elle atteint quelques centaines de mètres.
Il n’est pas rare que des fentes de tension soient à leur tour déformées par le mouvement relatif
des lèvres de la faille ; on peut même parfois voir une nouvelle génération de fentes les
recoupant.
2. Joints stylolithiques
Ce sont des fractures avec resserrement des lèvres. Les joints stylolithiques sont des surfaces
portant des pics et des creux en forme de colonnes ou de cônes qu’on appelle des pics
stylolithiques ou stylolithes dont la taille varie de quelques millimètres à quelques centimètres.
Ces joints stylolithiques se présentent comme des surfaces suivant lesquelles deux blocs
adjacents sont étroitement engrenés. Il ne s’agit donc pas de fractures ; ils ne sont cités ici que
parce qu’ils sont souvent associés aux fentes de tension. Il s’agit de surfaces de dissolution par
pression, abondantes dans les roches calcaires mais aussi présentes dans les roches siliceuses.
Les joints sont des fractures tensiles ; leur origine peut varier :
• Fracturation tectonique (on a dans ce cas des systèmes conjugués de joints, dans des
directions compatibles avec le champ de contrainte régional) ;
• Fracturation par relâchement des contraintes (post-tectonique) ;
4. Failles
Une faille est une fracture suivi d’un déplacement relatif des parties séparées. C’est une fracture
macroscopique des matériaux de l’écorce terrestre accompagnée d’un glissement l’un par
rapport à l’autre des blocs que celle-ci sépare. Elle résulte d’un mécanisme fragile qui termine
un déplacement cisaillant. S’il y a glissement des parties séparées, c’est qu’il existe une
contrainte de cisaillement sur le plan de fractures.
La plupart des grandes fractures observées sur le terrain, sur photographies aériennes ou sur
images satellites sont ce qu’on appelle des failles.
a. Failles normales
- Le déplacement sur une faille normale (normal fault) est proche de la ligne de plus
grande pente du plan de faille (down dip movement, ou dip-slip fault) ;
- Le mur descend relativement au toit ;
- Il manque de la stratigraphie de part et d’autre de la faille ;
- Ce sont des failles en extension (σ3 horizontal, perpendiculaire à la faille, σ1 vertical),
leur pendage typique est de 60 °.
- Le déplacement sur une faille inverse (reverse fault) est aussi dans la ligne de plus
grande pente; Le mur monte par rapport au toit ;
- La stratigraphie est répétée de part et d’autre de la faille ;
- Ce sont des failles en compression (σ1 horizontal, σ3 vertical) ; en théorie elles
devraient avoir un angle de 30° (mais en pratique on trouve aussi des failles inverses
très pentées, souvent par réactivation d’anciennes failles normales)
Les failles normales, inverses et décrochantes ont la fonction commune d’étirer la croûte dans
une direction et la raccourcir dans une autre. Les failles décrochantes de grandes dimension
(supérieur à 100 km) pouvant affecter toute l’épaisseur de la lithosphère et constituant des
limites de plaques sont appelées failles transformantes. La faille de San Adreas aux USA en
Californie s’étend sur plus de 1500 km du golfe de Basse Californie jusqu’au nord de San
Francisco est une faille décrochante dextre.
Le terme de faille coulissantes peut être utilisée pour définir les failles décrochantes qui
affectent la croûte continentale mais ne sont pas des limites de plaques.
➢ Cataclasites
Roche cohésive, fragments angulaires en puzzle.
➢ Mylonites
Roche cohésive, fortement foliée ; grains très fins (non visibles à l’œil nu)
a. Graben
Un graben est un fossé limité par des failles normales à pendage convergent tandis qu’un horst
forme un bloc topographiquement élevé situé entre deux failles normales à pendage divergent.
Le fossé d’Alès dans les Cévennes (Sud de la France) est un exemple de graben.
Fossés et grabens se forment par extension (allongement) horizontal de la croute terrestre.
b. Rift
Un rift est formé de nombreux grabens et est associé à un volcanisme actif ou non.
En carte, les rifts sont formés de faisceaux de failles normales parallèles (éventuellement avec
des relais) ; en coupe, des grabens (graben) ou demi-grabens.
c. Bassin en extension
Un bassin en extension est la structure formé d’ensemble de horst et de graben de 30 km à 40
km de large se répétant périodiquement.
Les failles inverses forment rarement de grands systèmes tectoniques à elles seules ; on les
trouve associées le plus souvent à des chevauchements ou des décrochements (zones localement
compressive).
Elles peuvent prendre une importance particulière dans quelques cas :
c. Chevauchements
Les chevauchements sont l’élément constitutif des chaînes de montagnes, qui sont des piles de
nappes à l’échelle crustale, voire lithosphérique.
Les chevauchements peuvent s’imbriquer pour former des structures complexes (duplex), entre
un chevauchement basal (basal thrust) et un chevauchement sommital (roof thrust).
➢ Convergence oblique
Si la convergence est oblique, on forme une chaîne de montagne mixte, décrochante et
convergente ; on a là encore partitionnement de la déformation entre des structures de type
chevauchement, et des décrochements.
➢ Indentation
La collision par exemple de l’Inde dans la plaque asiatique, résulte dans l’expulsion latérale de
blocs rigides, avec un déplacement différentiel accommodé sur des grands décrochements en
Asie du Sud Est.
Parfait Yao, Ingénieur des Mines 50
parfaityao69@gmail.com
Figure 65: Indentation de l’Asie par l’Inde
➢ Association avec des ceintures de plis et chevauchements
Dans le cas de σ1 horizontal (compression), on peut former des failles inverses associés à des
plis (si σ3 est vertical et σ2 parallèle aux structures) ; mais si on inverse σ2 et σ3, on forme des
décrochements conjugués. Pour peu que les valeurs des deux soient voisines, il est très facile
d’inverser ces deux directions et de former des associations de plis/chevauchements, et de
décrochements (exemple classique du Jura).
c. Failles transformantes
Les failles transformantes (transform, ou transfer faults) sont des limites de plaques. Elles
connectent des limites divergentes ou convergentes entre elles. Leur déplacement accommode
la différence entre les mouvements sur les deux limites connectées ; les limites ainsi reliées ne
sont pas à interpréter comme des marqueurs passifs.
Un géologue doit caractériser l’orientation dans l’espace des structures qu’il observe sur le
terrain : stratification, schistosité, linéation, faille, fracture, pli, etc. La forme de ces structures
peut être ramenée à deux figures géométriques très simples : le plan ou la droite (ou un
ensemble de plans ou de droites). De plus, l’orientation d’un plan peut être définie à partir de
l’orientation des droites qu’il contient. Dans la pratique, il suffit donc de savoir mesurer
l’orientation dans l’espace d’une droite sur le terrain pour pouvoir y caractériser celle d’une
structure géologique.
L’attitude est l’ensemble des paramètres permettant de caractériser une droite ou un plan, à un
parallélisme près. Les mesures d’attitude se font directement sur le terrain à l’aide de la
boussole et du clinomètre. Il existe des boussoles à clinomètre. Alors que la boussole mesure
les orientations, le clinomètre mesure les inclinaisons de l’élément à orienter. Les composantes
de l’attitude sont :
- L’orientation par rapport aux points cardinaux qui détermine la direction et
- Le pendage qui exprime l’inclinaison en valeur angulaire
Dans ce chapitre, nous verrons la terminologie des objets exprimés en valeur, le matériel de
mesure ainsi que les méthodes de mesure.
I. TERMINOLOGIE
1. Direction
La direction d’un plan ou d’une couche est la direction d’une horizontale de ce plan. Sa mesure
est celle de l’angle entre la direction du nord géographique et l’horizontale du plan. La mesure
se fait à l’aide d’une boussole puis est corrigé de la déclinaison magnétique. Une direction est
toujours comprise entre 0 et 180°.
Figure 70: Relations entre ligne de plus grande pente, direction et azimut d’un plan à
mesurer
La direction est perpendiculaire à la ligne de plus grande pente et à l’azimut. Ici, les limites des
plans ont été choisies pour visualiser le mieux possible les relations angulaires entre azimut,
direction et ligne de plus grande pente. Ainsi le plan à mesurer est limité par une horizontale en
haut et en bas et par une ligne de plus grande pente sur ses côtés.
3. Plongement
C’est l’équivalent, pour les lignes, de la notion de pendage pour les plans. Il a une valeur qui
est celle de l’angle entre la ligne et sa projection sur le plan horizontal, mesuré dans le plan
vertical qui les contient, et un sens qui est la direction vers laquelle la ligne s’abaisse ou
descend.
Exemple : un azimut de N300 (Nord 300°) signifie que l’on peut mesurer, dans le sens des
aiguilles d’une montre et dans le même plan horizontal, un angle de 300° entre la direction du
Nord donnée par l’aiguille de la boussole et une ligne horizontale située dans le plan vertical
qui contient la ligne de plus grande pente du plan. Il est possible de calculer la direction à partir
de l’azimut puisque ces deux droites sont perpendiculaires. Un azimut N300 correspond à une
direction de 30° avec un plongement vers le NW. Par contre, pour calculer un azimut à partir
d’une direction, il est nécessaire de savoir vers où plonge la droite de référence. Une direction
de N30 peut correspondre à un azimut de N300 ou de N120.
5. Localisation
Le repérage d’un objet dans l’espace nécessite de déterminer sa localisation (où est-il ?) et son
orientation ou attitude (comment est-il orienté à cet endroit). On l’exprime à l’aide de
coordonnées. Ici nous utiliserons les coordonnées géographiques.
b. Longitude
Angle dièdre formé en un lieu donné par le méridien du lieu et le méridien de référence
(méridien de Greenwich). On la mesure de 0 à 180° vers l’Ouest ou l’Est.
c. Altitude
C’est la distance verticale entre le plan horizontal passant par l’objet considéré et un plan de
référence zéro qui constitue pour la surface moyenne des océans (niveau 0 de la mer).
Exemple : N 30, 60 NW caractérise un plan dont les lignes horizontales font un angle de 30°
avec l’aiguille de la boussole et dont le pendage est de 60° vers le NW.
Pour une ligne, direction et azimut sont confondues mais dans la méthode de direction la mesure
s’effectue entre 0 et 180° et il est nécessaire de préciser vers où plonge la ligne.
Figure 76: Exemple de notation sur le carnet de terrain pour une ligne
2. La méthode de l’azimut
Pour un plan, on mesure l’angle compris entre 0 et 360° entre l’azimut et la direction du nord
donnée par l’aiguille de la boussole. La mesure est complétée par la mesure du plongement de
la ligne de plus grande pente.
Figure 77: Notation avec la méthode des azimuts (flèche) d’un plan et relation avec la
direction
La lettre avant la mesure indique un azimut (N120 ou N300). La valeur de l’azimut entre 0 et
360° définit vers où pend la ligne de plus grande pente.
A l’inverse, la méthode de l’azimut est parfois préférée des étudiants car elle ne nécessite pas
de se soucier du sens de plongement, surtout avec certaines boussoles. Elle peut être plus rapide
que la méthode de la direction pour un utilisateur expérimenté.
Pour le débutant, il faut comprendre les deux méthodes. C’est le meilleur moyen de ne pas se
tromper quand il faut passer à l’application et mesurer sur le terrain avec la boussole dont on
dispose.
IV. REPRESENTATION
Sur le carnet de terrain, l’orientation d’un plan est notée par un T pour un plan. Le sommet du
T marque l’orientation de la direction, la barre verticale la direction et le sens de l’azimut. La
longueur de la barre peut être utilisé pour caractériser l’importance du plongement.
Par convention, le bord latéral de la feuille du carnet est orienté NS avec le N vers le haut.
RÉFÉRENCES